Inforevue 3/2012

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MAGAZINE DE LA POLICE INTÉGRÉE

La mort et ses odeurs

Ecoconduite et missions de police Vous avez dit Persepolis ?

Renforts français sur un site récréatif IR03_Cover-FR.indd 1

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“ENSEMBLE…”

L’Inforevue est une publication de la Direction des relations internes (DSI) de la police fédérale

Rédacteur en chef: Benoît Dupuis Rédaction: Stefan Debroux, Renato Guion, Gwendoline Hendrick, Saskia Van Puyvelde Lay-out et photographie: Ruben Accou, Jocelyn Balcaen, Caroline Chaidron, Emmanuelle Glibert, Karolien Snyers, Lavinia Wouters Dessins: Didier Castenholz , Ruben Accou Traductions: Service traduction du DSEK Service de communication interne Imprimerie: Goekint Graphics 059 51 43 43 Editeur responsable: Eric Cobut - rue Fritz Toussaint 8 1050 Bruxelles Relations publiques et abonnement: Harry De Clerck, rue Fritz Toussaint, 8 1050 Bruxelles Tél. 02 642 65 32 - Fax 02 642 60 97 Tarif d’abonnement: Belgique et autres pays: 10 euros Facture justificative: 1,25 euro pour frais d’administration et d’envoi. Un abonnement à Inforevue, le magazine de la police intégrée, donne droit à quatre numéros et est automatiquement prolongé sauf avis contraire avant le quatrième numéro. Tous droits réservés. Dit magazine verschijnt ook in het Nederlands. Contactez la rédaction au 02 642 61 39 Teamware: _DGS/INFOREVUE E-mail: inforevue@police.be ISSN: 1780-7638 La rubrique ‘Bib’ est réalisée par le Centre de documentation et de connaissances policières (DGS/DSEK).

C’est en tant que nouveau président de la Commission permanente de la police locale (CPPL) que je prends la plume afin de résumer brièvement les objectifs qui nous animent actuellement. Au travers d’une Commission dont les membres ont été renouvelés à plus de 50%, nos ambitions sont multiples. Tout d’abord, en interne, au sein de l’assemblée et ensuite avec l’ensemble de la police locale, nous visons une implication accrue de tout un chacun.

Ainsi, des titulaires de portefeuilles ont été désignés. En concertation avec les gestionnaires de dossier du Secrétariat de la Commission permanente, ils veillent, appuyés par d’autres collègues, à constituer un réseau de personnes ressources et d’experts qui, grâce à leurs connaissances professionnelles, garantiront la qualité de la réflexion, des propositions et des avis que nous sommes appelés à remettre. En externe, la recherche et la promotion du partenariat nous guident ; d’abord avec la police fédérale, soucieuse tout comme nous le sommes, d’un fonctionnement toujours plus intégré en cherchant, dans les domaines qui s’y prêtent, à réaliser une cogestion.

Ensuite, avec des interlocuteurs naturels telles les Unions des villes et communes mais aussi, réforme de l’Etat oblige, en ayant un regard tourné vers les Régions dont les domaines de compétence s’accroissent avec des implications en termes de sécurité routière et environnementale. Des premiers résultats apparaissent déjà : une redéfinition convenue entre police fédérale et CPPL de la structure et du fonctionnement du projet La police : une organisation apprenante, un travail intégré en vue d’accroître l’efficacité du processus de recrutement (délais d’incorporation raccourcis, première affectation des aspirants inspecteurs en fonction des zones de police ou services les plus déficitaires…) ou encore une réflexion conjointe sur la gestion informatisée de l’information (projet ISIS).

Cependant, la crise budgétaire générale et son corollaire, les restrictions, n’épargnent pas la Commission permanente. Celle-ci connaît d’énormes difficultés et son fonctionnement quotidien s’en trouve affecté. Un défi supplémentaire s’est dès lors ajouté : rechercher des modes de financement alternatifs et durables, gages d’une stabilité et d’une sécurité nécessaires face aux enjeux sécuritaires dans lesquels la CCPL a indéniablement un rôle à jouer. Nous tendons donc résolument la main à celles et ceux qui veulent se joindre à l’équipe pour gagner ce pari de sécurité et de mieux vivre ensemble.

Jean-Marie BRABANT Chef de Corps de la ZP 5343 MONTGOMERY- Président de la CPPL

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sommaire

VISIBILITÉ DES USAGERS FAIBLES DE LA ROUTE Helm Op, Fluo Top COOPÉRATION POLICIÈRE INTERNATIONALE DANS LES ARDENNES FLAMANDES Les gendarmes au Kluisbos PROJET PERSEPOLIS Image et perspectives

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POLICE DES CHEMINS DE FER Somewhere under the rainbow…

8 SERVICE D’APPUI SPÉCIALISÉ À ARLON Des policiers aux multiples casquettes

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FACE TO FACE L’écoconduite est-elle adaptée aux missions policières ? MOBILE OFFICE Plus de bleu en rue

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REVIEW TEAM Nouveau regard sur un ancien dossier COLLABORATION DVI – MONDE SCIENTIFIQUE La mort dévoile 830 molécules

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APPUI À LA POLICE LOCALE Le compte est bon… aussi pour les zones PRÉVENTION DES NUISANCES À RENAIX Le projet Jores pour le respect en rue

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rubriques

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Mobile Office Pour plus de ‘bleu’ en rue

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Radar...2

Eurêka !...36

Out of office...21

Feedback...53

Historia...7 Casus...13

Le monde policier...42

Les affaires en court...44

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L A POLICE EN CHIFFRES

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Actuellement, notre pays compte 497 partenariats locaux de prévention (PLP, anciennement ‘réseaux d’information de quartier’), dont 470 se trouvent en Flandre, 26 en Wallonie et 1 à Bruxelles. Un tiers des PLP utilise le système SMS et deux tiers le système du voice mail comme principaux moyens de communication.

QUOTE

Moi, j’ai été gazé pendant ma formation. (…) Quand on l’a soi-même ‘testé’, on n’utilise pas le spray au poivre à chaque coin de rue comme un aérosol ou un anti-transpirant !” Commissaire Roland Thiébault, porte-parole de la police Bruxelles Nord, Le Soir, 20/08/2012

BIB

RECONNAÎTRE UN SUSPECT Une analyse des dossiers de plainte connus au Comité permanent P et de la jurisprudence récente dans le domaine de la confrontation a mis en lumière l’un ou l’autre problème sur le plan de la preuve en matière pénale. Le Comité permanent P, après un screening rapide des formations policières, a constaté qu’un certain manque d’information se trouvait au coeur du problème. Les manuels les plus récents traitant des différentes techniques d’audition n’abordent que sommairement la question de la confrontation telle que nous l’entendons dans le présent ouvrage. Par ce cahier, le Comité permanent P entend combler cette lacune en couchant noir sur blanc un certain nombre de ‘best practices’ relatives à la confrontation sous toutes ses formes. INFO Reconnaître un suspect : autant y regarder à deux fois : de la confrontation au line-up, Walter Peeters, Franky Goossens, Bruxelles, Politeia, 2008, 122 pp.

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R ADAR

tweetwall @PoliceMonsquevy Entraînement des maîtres-chiens hier après-midi. Avec pour public des enfants fascinés !

http://twitter.com/PoliceMonsquevy/

status/222946026712080384/photo/1

@ZP5327

Communiqué de presse : Prévention contre les

vols à la ruse http://www.policeboraine.be/pdf/

W E B WAT C H

POLIMAGERY Polimagery est la photothèque du service de communication interne de la police fédérale. Vous y trouverez des photos relatives tant aux services de police fédéraux que locaux. Des milliers d’images sont ainsi à votre disposition avec un moteur de recherche par mots-clés. La photothèque est exclusivement accessible aux membres du personnel de la police via enregistrement. Les personnes désirant la parcourir et obtenir des photos doivent donc disposer d’un login et d’un mot de passe à demander lors de la première visite sur le site. INFO www.polimagery.be

VolRuse_Communique_07-2012.pdf

@PoliceWokra

Plus d’1 appel sur 4 vers un centre d’appels

urgents ne sont en fait pas des appels urgents ! Campagne ‘Pas de blabla’. http://bit.ly/QBhJea

@presse_polfed

Les polices néerlandaise et belge collaborent lors du match de football Belgique � Pays-Bas. http://bit.ly/R4BmKP

@Polsupport_F

Les zones de police peuvent commander les pièces de la tenue CBRN. Infos sur le site de la Logistique (via Portal) http://ow.ly/1OpdJL

@zpz_polbru

Roller Bike Parade : 8 juin � 28 septembre. Chaque

vendredi on communiquera l’annulation ou la con-

firmation via Twitter. http://www.lokalepolitie.be/ 5339/nl/home/rollerbikes.html … SUR LE VIF

L’inspectrice Annik Van Herck travaille au service circulation de la zone de police d’Anvers. Au cours de l’été 1999, elle a appris à conduire une moto en vue de pouvoir entamer en septembre une formation de motard. La police de la route anversoise compte quelque 60 motards, dont seulement deux sont des femmes. Annick a un travail très varié et tant qu’elle aimera ce métier, on la verra circuler en moto.

@DCANAMUR

Une campagne de l’IBSR contre l’image positive de la vitesse sur la route : http://bit.ly/OmqLcV

@recherche_bel

feedback Vol avec violence à #Couillet les deux auteurs identifiés

@policecomines #Cybercriminalité, le conseil du jour : l’arnaque aux logements étudiants � http://www.policedeco-

mines-warneton.be/index.php?page=cyber&section =01#conseil …

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Une météo bien belge Il pleuvait des cordes durant le Graspop Metal Meeting à Dessel. Cette photo a été prise le 21 juin 2012, la veille du festival. Pour les festivaliers, comme pour les policiers à cheval, ce n’est pas toujours une partie de plaisir!

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PORTES OUVERTES À LA BASE AÉRIENNE 29 août 2012. La base aérienne de Coxyde a ouvert ses portes au grand public. La journée était placée sous le thème ‘les services de secours au service de la Nation’. L’armée et la police fédérale collaborent étroitement depuis plusieurs années déjà. Pas étonnant donc, d’y trouver la présence de nombreux services de la police et de multiples démonstrations : Cellule personnes disparues, DVI, police de la navigation, recrutement, arroseuse, Service d’appui canin, unités spéciales, Service appui aérien, etc. Quelque 6 000 personnes ont assisté à l’événement.

VISITE SUÉDOISE 2 mai 2012. Lors d’un contrôle mené sur l’E17 à Gentbrugge, la police de la route de Flandre orientale a reçu une délégation de policiers suédois intéressés par l’approche belge concernant les transports de déchets. Durant la Présidence belge de l’Union européenne en 2010, un certain nombre de moyens pratiques ont été élaborés afin de mener ces contrôles plus efficacement. Les Suédois souhaitent améliorer leur façon de faire mais aussi la formation en la matière.

CHALLENGE DE SÉCURITÉ ROUTIÈRE 5 septembre 2012. Vingt enfants ont reçu de la police locale de Charleroi et de ses partenaires les prix du concours individuel offerts à l’occasion du 26e ‘Challenge de sécurité routière inter centre récréatifs aérés’. Début juillet, une piste mobile avait été installée à la plaine de jeux de Ransart. Vingt enfants furent accueillis quotidiennement pendant une semaine. Les vainqueurs se sont montrés les meilleurs à un cours théorique, suivi d’un test écrit et d’un passage sur la piste de circulation routière où, en plus de leur propre parcours, ils étaient amenés à juger celui de leurs camarades.

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NAMUR VERS LE 112 25 juin 2012. Les centrales d’appels d’urgence de la police, des services d’incendie et de l’aide médicale urgente sont rassemblées en un même site, au complexe Janquin de la police fédérale à Jambes. Namur est ainsi la première province wallonne dans laquelle la migration du Centre de secours 100 (CS 100) vers un site commun avec le CIC 101 est réalisée. Cette migration préfigure le futur regroupement des divers numéros d’appels des services d’aide urgente 100 – 101 – 112 vers le seul 112, numéro unique européen.

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HISTORIA Réalisée par le Service historique de la police, la rubrique Historia nous fait découvrir ou nous remémorer un événement, un personnage, une pièce d’équipement ou une unité des anciens corps de police.

L’INVENTION DU CHIEN DE POLICE TEXTE Benoît Mihail – Service historique

BRUXELLES – Sur les photos anciennes, tous les chiens accompagnant un policier ne sont pas des chiens de police, mais plutôt des compagnons. Il leur manque à la fois le tempérament adapté à la fonction et une définition claire de celle-ci, deux domaines dans lesquels la Belgique joue un rôle pionnier.

Wezemael obtient du bourgmestre l’autorisation de tester un service de ‘chiens-veilleurs’ à partir de 1899. La rigueur de la formation qu’il fait suivre aux bêtes recrutées, ainsi que la qualité du service mis en place attirent l’attention de la presse internationale.

La première vraie brigade canine est cependant bien belge : celle de la police de Gand. Soucieux de renforcer la surveillance nocturne, mais manquant d’effectifs, le commissaire en chef Van

Les chiens policiers : un des nombreux thèmes que vous pourrez découvrir au musée de la police, dans le cadre de l’exposition-parcours Les animaux sous le képi ! dès le 10 octobre.

La question du profil nous emmène à l’école vétérinaire de Cureghem dans les années 1890. Le professeur Reul y œuvre alors à une définition claire de la race dite ‘Berger Belge’, qu’il parvient à faire homologuer à partir de 1901. Sociable et endurant, l’animal apparaît d’emblée comme un candidat idéal pour la police, dans chacune de ses quatre variétés : Malinois, Tervueren, Groenendael et Laekenois. Dès 1908, quelques spécimens de ‘Belgian Herder’ sont importés par la police de New York !

A cette époque, personne n’envisage encore leur contribution à une enquête judiciaire. Un pionnier en la matière est l’expert criminel hollandais Christiaan Jacobus Van LeddenHulsebosch. En 1919, dans le cadre d’une affaire de meurtre pour lequel le principal suspect refuse d’avouer, il fait appel à la truffe d’un chien policier, Albert, qui a tôt fait de mettre en rapport l’arme du crime (un rasoir) et un chapeau de l’assassin présumé. L’animal, un Tervueren, connaîtra bien d’autres aventures ; un joli monument dans le Oosterpark d’Amsterdam lui rend d’ailleurs hommage …

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VISIBILITÉ DES USAGERS FAIBLES DE L A ROUTE

Helm Op, Fluo Top

Une glace, une place de cinéma, une journée au zoo ou à Bobbejaanland... Dans la zone de police Geel/Laakdal/Meerhout, les enfants qui se déplacent de manière visible dans la circulation sont récompensés ! Le projet Helm Op, Fluo Top a en effet pour but de stimuler les comportements favorisant la sécurité routière. L’idée a, depuis lors, été reprise dans certains pays voisins et le projet a obtenu un prix en juin. TEXTE Saskia Van Puyvelde PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen & ZP Geel

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LAAKDAL – Le projet Helm Op, Fluo Top a été lancé il y a deux ans. Préventif et innovant, il concourt à la sécurité des usagers faibles de la route. Les élèves de la maternelle et du primaire qui se déplacent à vélo ou à pied sont ainsi encouragés à porter une veste fluo et un casque de cycliste. L’initiative a été proposée par l’inspecteur Jozef Delarbre : “Au début de l’année scolaire, chaque élève de Geel, Laakdal et Meerhout, ce qui représente tout de même 9 452 enfants, reçoit une carte personnelle. S’il vient à l’école le matin revêtu d’une veste fluorescente, l’enfant reçoit un autocollant avec le logo de la police qu’il peut ensuite coller sur sa carte. Et s’il porte en plus un casque de cycliste, il reçoit un deuxième autocollant. En fonction du nombre d’autocollants qu’il obtient, l’enfant reçoit alors une glace gratuite, un ticket d’entrée au cirque, etc. Les petites récompenses supplémentaires dopent également la motivation des enfants. Lors de contrôles préventifs aux alentours des écoles, les policiers peuvent distribuer des gadgets aux élèves ayant opté pour la sécurité et la visibilité. Parmi

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les lots distribués figurent notamment accessible via le site web de la zone de police (www.pzglm.be).” des cartes d’accès à Center Parcs, des sacs à dos fluo, des articles de sport, etc.” À Rotterdam (Pays-Bas), ce même projet s’est classé deuxième du concours national (!) pour la sécurité routière Et qu’en est-il de l’intégrité ? “Nous 2012 et a également fait des émules avons conclu des conventions claires en Allemagne. Quant à l’inspecteur avec l’ensemble de nos partenaires (écoles, administrations communales Delarbre, il n’est pas resté inactif. Il a noué des contacts avec de nouveaux et sponsors)”, souligne l’inspecteur partenaires – une célèbre chaîne de Delarbre. “Les sociétés participantes savent qu’elles ne doivent rien espérer fast-food semble intéressée – et envisage notamment de transposer le proen retour. Si l’un de nos partenaires jet aux jeunes de plus de douze ans. commet une bêtise, il ne s’en tirera pas impunément. Il existe par ailleurs “Cette tranche d’âge est difficile à senune liste d’attente pour les sociétés sibiliser, mais des récompenses adapqui souhaitent faire partie du projet. tées devraient faire l’affaire, comme Elles se situent toutes dans un rayon un ticket pour les festivals Pukkelpop, de trois à quatre kilomètres.” Graspop ou Werchter, ou encore des communications offertes par les grands opérateurs de téléphonie BÊTE DE CONCOURS Le 8 juin dernier, le Service public fédé- mobile… La psychologie nous apprend ral Intérieur remettait pour la 19e fois son Prix belge de sécurité et de prévention de la criminalité. Le projet Helm Op, Fluo Top s’est vu décerner le prix du public. Pour remporter ce prix, une page Facebook devait être créée. “C’est exact”, nous dit Jozef Delarbre. “Le projet récoltant le plus de ‘j'aime’ obtenait le prix du public. Le 1e octobre, lorsque nous lancerons le projet pour la troisième fois, la page Facebook sera de nouveau opérationnelle. N’hésitez pas à la consulter en pianotant Helm Op, Fluo Top. Cette page est également

que pour modifier un comportement de manière rapide et durable, la récompense est plus efficace que la sanction. Les résultats du projet sont, du reste, ‘bluffants’. Avant son lancement, 17 % des membres du groupe cible se déplaçaient de manière visible et sûre dans la circulation. Une fois le projet mis en œuvre, ce chiffre est passé à 87 % ! Nous constatons même que les enfants font office d’agents de prévention au sein de leur famille !”

Quiconque souhaite obtenir de plus amples informations sur le projet ou, par exemple, assister à une présentation durant le conseil de police peut contacter l’inspecteur Delarbre. Et ce dernier de conclure : “Les zones de police ne doivent pas hésiter à mettre en œuvre le projet : c’est facile, gratuit et cela marche vraiment !” f

Inspecteur Jozef Delarbre

LA VISIBILITÉ ET LA SÉCURITÉ DANS LA CIRCULATION DE NOTRE GROUPE-CIBLE ONT AUGMENTÉ DE

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COOPÉR AT ION POL IC IÈR E I N T ER NAT IONA LE DA N S LE S A R DE N NE S FL A M A NDE S

Des gendarmes au Kluisbos Lorsque le soleil est au rendez-vous et que le mercure monte, les centres de loisirs constituent une alternative attrayante si on cherche à se rafraîchir et à se divertir ailleurs qu’à la côte. Mais laisser s’entasser une foule de gens dans une chaleur torride sur un espace réduit peut créer un éventuel foyer d’irritations et d’échauffourées. C’est ce qui s’est produit au centre récréatif situé au coeur du Kluisbos, dans les Ardennes flamandes. À certains moments, les nuisances dépassaient véritablement les bornes. La police et les autorités communales ont cherché des remèdes et ont fini par trouver… des gendarmes français ! TEXTE Stefan Debroux

PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters

MONT-DE-L'ENCLUS – Les problèmes dans et aux abords du Kluisbos ne dataient pas d’hier. La commissaire Patrice De Mets, directeur des opérations de la zone de police Vlaamse Ardennen (Mont-de-l'Enclus/ Kruishoutem/Oudenaarde/WortegemPetegem/Zingem) nous brosse le tableau : “Ces dernières années, nous avons régulièrement été confrontés à de nombreuses formes de nuisances et de criminalité : des vols de GPS dans des voitures sur les parkings, du vandalisme et des cambriolages dans les habitations voisines, des vestiaires forcés, des vols à la tire, des intimidations et des agressions sur les toboggans et dans les files d’attente… Que l’on ait pointé un doigt accusateur en direction de jeunes venus du nord de la France ne fut pas le fruit du hasard. Le Kluisbos, situé à un jet de pierre de la frontière, est un pôle d’attraction populaire pour les visiteurs du nord de l’Hexagone. “Malheureusement, tout le monde n’est

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pas animé que de bonnes intentions. Plusieurs voitures volées au Kluisbos ont été retrouvées dans les banlieues de Roubaix et de Lille”, affirme la commissaire Patrice De Mets.

Les fauteurs de troubles français pouvaient profiter de leur anonymat. Pour mettre fin à cette situation, les visiteurs sont obligés de se faire enregistrer depuis l’année dernière. Même si la police salue cette mesure, celle-ci n’est pas infaillible… Un triste paroxysme fut le vol de trois véhicules lors du week-end de la Pentecôte de cette année. Les très jeunes auteurs français n’ont pas fait dans la dentelle. L’autorité administrative du Mont-del’Enclus décida sur-le-champ de faire appel à des gendarmes français.

HOSPITALITÉ

À la mi-juillet, la zone de police Vlaamse Ardennen et la gendarmerie française du département Nord-Pasde-Calais ont conclu un accord de coopération1. Cet accord implique que

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CO OPÉ R AT ION P OL IC I È R E I N T E R N AT ION A L E DA N S L E S A R DE N N E S F L A M A N DE S

Un bref briefing est donné aux gendarmes dans le commissariat mobile... et l’action débute avec un contrôle routier commun sur les voies d’accès au Kluisbos.

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la police locale puisse quelques fois faire appel à des gendarmes français pour patrouiller dans et aux abords du Kluisbos et communiquer avec des visiteurs français. “Soyons clairs : les Français restent les bienvenus au Kluisbos. Mais nous voulons néanmoins séparer le bon grain de l’ivraie et agir plus fermement à l’égard des agitateurs. Mais c’est précisément là que le bât blesse : lorsque nous contrôlons une plaque d’immatriculation ou un ressortissant français, nous devons suivre une procédure laborieuse pour obtenir des informations précises”, explique Patrice De Mets. “Par contre, les gendarmes français n’ont qu’un simple coup de fil à passer à leurs collègues. Leur intervention nous fait gagner beaucoup de temps, ce qui constitue un avantage évident lors de journées de forte affluence.”

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Procéder plus efficacement à des contrôles est un des avantages de le coopération transfrontalière, la prévention et la perception en constituent un autre. Les gendarmes français donnent un nouvel élan à l’hospitalité policière. Leur présence visible dans et aux abords du domaine est un signal fort, tant pour dissuader les fauteurs de troubles que pour rassurer les visiteurs bien intentionnés.

C’EST MAGNIFIQUE !

Un jeudi ensoleillé du mois d’août. La commissaire Patrice De Mets coordonne une petite action aux accents franco-belges dans le Kluisbos. Deux gendarmes du Peloton surveillance intervention de Valenciennes, Yves Pruvost et Jérémie Staszak, viennent lui prêter main-forte au cours de cette journée. Leur rôle consiste à jouer les intermédiaires vis-à-vis de compatriotes français. Malgré le beau temps, la journée s’annonce calme. Les plaques d’immatriculation françaises sont rares et on ne décèle encore aucune trace de jeunes vandales. Foule ou pas, les gendarmes

conservent leur bonne humeur. “Cette initiative est formidable. Afficher sa présence afin de dissuader les fauteurs de troubles est un principe auquel nous adhérons également en France”, nous confie Yves Pruvost. “D’ailleurs, tout le monde y gagne, car il est également intéressant pour nous de savoir qui vient causer des nuisances.”

La présence des gendarmes français a-t-elle un effet bénéfique ? “Il est prématuré d’établir des liens de cause à effet”, affirme l’inspecteur de quartier Guy Vandenabeele qui a le Kluisbos sous sa garde. “Je constate toutefois que les riverains ne fuient plus le domaine. En raison des nuisances et d’informations négatives, les critiques au sujet du Kluisbos s’amplifiaient ; les habitants des environs n’y venaient plus. À cet égard, l’offensive de charme est un succès : il règne à nouveau un sentiment de sécurité et la perception négative semble s’être renversée.”

Patrice De Mets reste prudente avant de crier victoire. Dans la semaine qui a précédé ce reportage, trois Français ont été interpellés et un véhicule a encore été volé au cours de la semaine suivante... “Je pense que le centre de loisirs et ses abords continueront de nécessiter une attention particulière de notre part”, conclut la commissaire. f 1

L’accord conclu entre la zone de police Vlaamse Ardennen et la gendarmerie française a été établi en collaboration avec le Centre de coopération policière et douanière (CCPD) de Tournai.

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Dans cette rubrique, le service juridique de la police fédérale (DGS/ DSJ) aborde des questions ou des procédures juridiques traitant de pratiques policières courantes. Le sujet choisi pour cette édition est un arrêt rendu par la Cour de Cassation le 6 janvier 2012 portant sur la notion d’‘accident de la circulation’ lors d’une poursuite à l’occasion de laquelle des coups de feu ont été tirés.

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CASUS

INCIDENT DE TIR OU ACCIDENT DE LA CIRCULATION ? TEXTE Marie-Agnès Langouche et Alain Liners

BRUXELLES – Quand on parle de personnes blessées dans un accident de la circulation, il est rare que l’on pense à une balle tirée par un policier dans le cadre d’une intervention.

véhicule des policiers ait eu une incidence sur le déroulement de l’accident et que, sans ce véhicule, l’accident n’ait pu survenir de façon identique.

A l’égard des faits de 1996, la Cour d’appel de Bruxelles2 avait jugé que le fait que le véhicule de police ait joué un rôle dans l’incident suffisait à qualifier les faits d’‘accident de la circulation’, et qu’il n’était par conséquent pas nécessaire que le véhicule des policiers ait En 1996, une dame décédait après avoir été touchée à la tête par une balle, été la cause de l’incident. tirée depuis un véhicule de police en Quant à l’arrêt de Cassation précité du mouvement, par un policier qui poursuivait le chauffeur d’une voiture volée. 6 janvier 2012, il confirme la position de la juridiction d’appel3, qui avait jugé que le Fonds commun de garantie Plus récemment, en 2007, une unité devait indemniser le passager blessé spéciale de la police fédérale a tenté pour le dommage qu’il avait subi à la d’immobiliser un véhicule à bord suite d’une blessure par balle. En vertu duquel se trouvaient un détenu évadé de la loi relative à l’assurance obligaet son passager. Les membres des unitoire de la responsabilité en matière de tés spéciales avaient dû faire usage véhicules automoteurs, les assureurs de leurs armes parce que le véhicule fonçait sur eux à pleine vitesse. À cette qui couvrent la responsabilité du prooccasion, ils avaient tiré un coup de feu priétaire, du conducteur ou du détenteur des véhicules automoteurs doivent qui blessa le passager au bras. payer solidairement une réparation Se prononçant sur les faits de 1995, pour tous les dommages, subis par les la Cour de cassation1 affirme que les victimes et leurs ayants droit4, résulconstatations selon lesquelles le véhitant d’un accident de la circulation surcule fut confronté, dans la circulation, venant sur la voie publique ou sur des à un objet insolite qui endommagea terrains ouverts au public et impliquant et blessa l’un de ses occupants perau moins un véhicule automoteur. Un mettent de déduire que le dommage lien de causalité doit en outre exister était dû à un accident lié à la circulaentre l’accident et le dommage corporel. tion sur la voie publique. L’avocat général Werquin avait conclu que, pour qu’il Dans son arrêt du 6 janvier 2012, la soit question d’accident, il fallait que le Cour de Cassation confirme donc la En 1995, le passager d’un véhicule avait été touché par une balle perdue lors d’un échange de tirs entre la police et les braqueurs d’un transport de fonds.

jurisprudence existante en affirmant que le fait que le véhicule était en mouvement sur la voie publique et qu’il est entré en collision avec un obstacle aléatoire et soudain (la balle est considérée comme un objet insolite ayant blessé l’un des passagers) justifie qu’il soit ici effectivement question d’un accident de la circulation.

La jurisprudence constante engendrée par les faits précités établit par conséquent que les conséquences de tels tirs (décès, lésions, dommages, etc.) présentent un lien causal direct avec un ‘accident de la circulation’, obligeant ainsi les compagnies d’assurance à indemniser les victimes. C’est également l’occasion de rappeler que, lors d’une intervention, les policiers doivent surtout avoir à l’esprit qu’il est toujours très risqué de tirer depuis, entre autres, un véhicule de police en mouvement en direction d’un autre véhicule. En effet, le danger est grand, et surtout imprévisible, de voir des balles se perdre ou ricocher et blesser ainsi des personnes se trouvant à proximité. 1 2 3 4

Cass., 9 janvier 2004. Bruxelles (4e ch.), 4 mai 2012. Tribunal de première instance de Verviers. À l’exception des dégâts matériels et des dommages subis par le conducteur de chaque véhicule automoteur impliqué.

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PROJET PERSEPOLIS

Image et perspectives Connaître afin d’anticiper. De façon très synthétique et simplifiée, voilà l’objectif poursuivi par l’étude Persepolis. Lancé en juin 2011, ce projet a abouti à la réalisation d’une image ainsi que des perspectives futures de la structure du personnel de la police fédérale. Dans quelle mesure les départs en pension auront-ils lieu ? Le pilier judiciaire sera-t-il davantage touché ? Combien de membres du cadre administratif et logistique (CALog) la police fédérale compte-t-elle ? Ces questions sont souvent posées sans que l’on puisse néanmoins y apporter de réponses précises. Or, c’est là qu’intervient Persepolis … TEXTE Gwendoline Hendrick

BRUXELLES – Pour une organisation, connaître la composition de son capital humain et son évolution possible est essentiel. La police fédérale n’échappe pas à cette nécessité. C’est d’ailleurs dans cette optique que le projet Persepolis a été développé. Il a officiellement été lancé en juin 2011 après l’approbation du contrat de projet par le Comité de direction de la police fédérale. Son objectif est double. Il vise d’abord à fournir une image aussi précise que possible de la structure actuelle du personnel de la police fédérale. Ensuite, il tente de mesurer les risques quantitatifs liés aux départs dans les cinq prochaines années. Pour s’atteler à ces deux tâches, une équipe de projet a été constituée. Celle-ci était composée de deux représentants du commissariat général ainsi que de deux représentants de chaque direction générale de la police fédérale. En plus de cette équipe, plusieurs membres de la Direction générale de l’appui et de la gestion (DGS) se sont chargés des recherches et de l’analyse des don-

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PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters

nées. Le tout a été coordonné par le nel est majoritairement représenté au commissaire Bernard De Maertelaere, sein de l’organisation (72,69%). du Service d’appui à la politique On constate également une forte propolicière (APP) de la DGS. “Nous préportion, soit près de 20%, de commisvoyons de refaire ce type d’étude tous saires par rapport à l’ensemble des membres issus du cadre opérationnel. les ans avec, à chaque fois, des perspectives à cinq ans”, précise le chef de projet. L’étude constitue en réalité une première étape du projet Persepolis. “L’objectif est en effet de ‘monitorer’ l’étude dans le temps, c’est-à-dire de - 26 : c’est le nombre d’agents de police que confronter les résultats avec la réalité compte la police fédérale. Cette catégorie et voir ainsi si le modèle statistique de personnel se trouve uniquement au utilisé tient la route”, ajoute-t-il.

EN BREF

‘PERCER’ LA POLICE !

“L’étude Persepolis a été publiée en mars dernier. La première partie de celle-ci présente, en quelque sorte, une ‘photo’ de l’ensemble des membres du personnel de la police fédérale sur base des données disponibles au 31 décembre 2011”, indique Bernard De Maertelaere. A cette date, la police fédérale comptait 11 702 membres du personnel, soit 11 247 équivalents temps plein (ETP). Sans véritable surprise, le rapport nous apprend que le personnel opération-

sein de la Direction de la police administrative (DGA).

- 44 : c’est l’âge moyen des membres du personnel de la police fédérale toutes directions, tous grades et cadres confondus. - Partenaires : la Direction générale statistique du SPF Finances a collaboré au projet Persepolis et a permis de mettre sur pied le modèle statistique proposé. - Persepolis : se rapporte à l’ancienne capitale perse qui avait été construite pour illustrer toute la richesse et la diversité de la culture perse. On retrouve également dans ce nom la référence à la police.

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PROJET PERSEPOLIS

Cette catégorie de personnel est d’ailleurs en surnombre par rapport au tableau organique TO2ter, tandis que la plupart des autres catégories de personnel sont, quant à elles, déficitaires. La police fédérale est encore une organisation essentiellement masculine mais un changement s’opère peu à peu dans les catégories d’âges les plus jeunes. Les femmes représentent ainsi environ 10% du total des effectifs du cadre opérationnel.

ET LES CALOG ?

Les membres du cadre administratif et logistique représentent 27,31% du personnel de la police fédérale. C’est au sein de la Direction générale de l’appui et de la gestion qu’ils sont les plus nombreux, représentant 13% de la ‘population’ de la police fédérale (1 544 individus). Ce qui semble assez logique au vu des matières non opérationnelles que traitent la DGS (ressources humaines, finances …). A contrario, le personnel CALog est moins représenté au sein de la Direction générale de la police administrative (DGA) avec 394 collaborateurs. Enfin, environ 50% des CALogs sont âgés de moins de 40 ans et les femmes sont légèrement majoritaires (56,48%). On note cependant une nette différence de l’âge moyen du personnel CALog de niveau D qui s’élève à 46,8 ans pour les hommes et à 48,9 ans pour les femmes. L’étude a également identifié l’âge moyen d’entrée en service. Pour les CALogs, celuici est de 28,9 ans alors qu’il n’est que de 22 ans pour les opérationnels. La pyramide des âges concernant le personnel CALog est relativement bien équilibrée et ne présente globalement pas de risque majeur de rupture.

élevée. A titre d’exemple, l’âge moyen des inspecteurs est de 43,8 ans alors qu’il est de 34,4 ans pour leurs collègues féminines ! Cet écart est par contre nettement moins marqué pour les agents de police (41,8 ans pour les hommes et 40,5 ans pour les femmes). La pyramide des âges des ‘policières’ ne présente pas de risques liés au vieillissement, au contraire des opérationnels de sexe masculin. Par ailleurs, le vieillissement est particulièrement important chez les commissaires et est davantage prononcé dans les services déconcentrés.

QUID DE LA POLICE LOCALE ?

Une telle étude est-elle envisageable au niveau de la police locale ? “Nous avons d’abord effectué l’étude sur une population à propos de laquelle nous disposions des données. Mais nous ne sommes pas fermés à une extension de l’étude à la police locale”, déclare le commissaire De Maertelaere. La réalisation du projet au niveau local nécessiterait cependant l’accord des

chefs de corps afin de permettre un accès aux données des membres du personnel.

DÉPARTS MASSIFS ?

Les départs massifs, s’ils ne sont pas correctement anticipés, représentent de grands risques en matière de perte de connaissances et de savoir-faire. La police fédérale s’apprête à vivre une deuxième vague de départs. La seconde partie du rapport Persepolis présente les résultats des prévisions de départs dans les cinq prochaines années pour l’ensemble de l’organisation, mais aussi pour chaque direction générale. La police fédérale perdra en moyenne 475 équivalents temps plein par an durant cinq ans (toutes causes de départ confondues). Le nombre de départs en retraite le plus important est prévu pour 2012 avec un total de 468,7 personnes. Cette estimation diminue quelque peu les années suivantes : 390,3 départs en retraite pour 2013, 367,7 en 2014, 293,9 en 2015 et enfin 330,7 en 2016.

LA POLICE FÉDÉRALE S'APPRÊTE À VIVRE UNE DEUXIÈME VAGUE DE DÉPARTS À LA PENSION

LA POPULATION OPÉRATIONNELLE VIEILLISSANTE ?

Parmi le personnel opérationnel, près de 38% ont plus de 50 ans et 74% plus de 40 ans. Au niveau des grades, la catégorie de personnel la plus ‘âgée’ est celle des commissaires divisionnaires masculins (51,9 ans). Dans chaque catégorie de grade, les hommes ont la moyenne d’âge la plus

Bernard De Maertelaere

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Jean-Marie Van Butsele

“FERMER UNE PORTE POUR EN OUVRIR UNE AUTRE …“

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PROJET PERSEPOLIS

L’inspecteur Jean-Marie Van Butsele s’apprête à partir en retraite après 45 années de service. Entré à la gendarmerie en 1968, il a passé 10 ans au sein de la brigade territoriale (l’équivalent géographique des zones de police) de Bruxelles, suivis de deux ans à la police de la route (la police spéciale de la route à l’époque). Il a ensuite rejoint la brigade de surveillance et de recherche (BSR) bruxelloise. En 1978, un embryon de service d’identification fut créé et un appel aux volontaires effectué. JeanMarie se porta alors candidat. Depuis 2006, il fait partie, à temps plein, du Disaster victim identification (DVI). Un service qu’il quittera le 1er janvier 2013 pour prendre sa retraite après une riche et longue carrière au sein de la police. “Je ne redoute pas de prendre ma pension. C’est une nouvelle porte qui s’ouvre même s’il est difficile de refermer l’autre. Je n’ai jamais eu l’impression de venir travailler. Je reste motivé comme au premier jour et j’essaie aussi de donner une image positive aux jeunes, de leur transmettre certaines choses“, explique JeanMarie. “Ce que je retiendrai de ma carrière ? Plein de choses mais surtout les catastrophes, un collègue avec qui j’ai fait équipe pendant 15 ans et certains patrons, comme Joan De Winne“. L’inspecteur souhaite profiter de sa retraite avec son épouse et ne compte pas rester inactif. Il est notamment impliqué dans une association sportive. De plus, avec six enfants (dont deux filles inspectrices à la police locale) et 16 petits-enfants, il ne risque pas de s’ennuyer ! Il conclut : “Il faut croire en ce que l’on fait, même s’il y a des ratés. J’ai envie de dire merci pour cette carrière qui m’a apporté beaucoup. Et place aux jeunes !“.

C’est dans les rangs de la Direction générale de la police judiciaire (DGJ) que les départs en retraite seront les plus nombreux. La DGJ sera d’ailleurs proportionnellement plus affectée que les autres directions générales. Les départs pour d’autres motifs que celui de la limite d’âge (démissions volontaires, discipline, décès …) s’élèveraient quant à eux à 619 pour les cinq prochaines années. Dans cette catégorie, les départs seront proportionnellement plus nombreux dans le groupe des CALogs que dans celui des opérationnels. Cela signifie que les

directions où les CALogs sont proportionnellement plus nombreux, comme la DGS, souffriront davantage de ce type de départs.

ET APRÈS ?

Des initiatives ont d’ores et déjà été prises afin de faire face aux nombreux défis qui attendent la police fédérale en matière de ressources humaines. Le projet Vivaldi ainsi que le programme stratégique ‘Une politique RH moderne’ du plan national de sécurité (PNS) 2012-2015 ont ainsi vu le jour. Ils visent tous deux

à proposer des pistes de solutions face aux prévisions de départs en pension mais concernent également l’accueil et l’intégration de nouvelles générations de collaborateurs, le développement des compétences nécessaires, le partage, le transfert et le développement des connaissances et, enfin, la volonté d’offrir des perspectives de carrière valorisantes. Par ailleurs, le nombre d’engagements prévus pour 2 013 est passé de 1 035 à 1 400 policiers1. f 1

Lire à ce sujet l’Infonouvelles 2110 du 24/05/2012.

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POLICE DES CHEMINS DE FER

Somewhere under the rainbow… Depuis le 13 avril 2012, la police des chemins de fer (SPC) est renforcée par du personnel policier issu, principalement des différents corps d’intervention du pays. Ces policiers sont temporairement mobilisés dans le cadre de l’opération Rainbow. Celle-ci précède l’arrivée d’environ septante inspecteurs qui intégreront, en octobre, cette unité de la Direction générale de la police administrative (DGA) de la police fédérale. TEXTE Gwendoline Hendrick

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PHOTOGRAPHIE Ruben Accou

BRUXELLES – Le samedi 7 avril 2012, un collaborateur de la STIB perd la vie après avoir subi une agression dans l’exercice de ses fonctions. Ce tragique événement a fait grand bruit et pose inévitablement la question de la sécurité, tant du personnel que des usagers des transports en commun. Plusieurs mesures sont alors rapidement prises par la Ministre de l’Intérieur, Joëlle Milquet. L’une d’entre elles vise l’apport d’une centaine de policiers supplémentaires pour la police des chemins de fer de Bruxelles. En attendant l’arrivée de ces effectifs, l’opération Rainbow est mise en place. En juin dernier, environ 30 policiers détachés ont rejoint la SPC, l’arrivée d’une septantaine de détachés supplémentaires est également prévue en octobre. “La STIB attendait un signal fort”, se souvient le commissaire divisionnaire Jo Decuyper, responsable du poste de la police des chemins de fer de Bruxelles. “Le vendredi 13 avril, nous avons reçu le renfort des premières équipes mobilisées dans le cadre de l’opération Rainbow.” Actuellement, une douzaine d’inspecteurs provenant de différents corps d’intervention (CIK) ainsi qu’une

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Michel Daniels

LES PROBLÈMES PRÉSENTS EN SURFACE LE SONT ÉGALEMENT DANS LE MÉTRO

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section de la Réserve fédérale (FERES) viennent quotidiennement rejoindre les équipes SPC sur le terrain. “Lorsque l’opportunité se présente, le GIS (gespecialiseerde interventieintervention spécialisée de la DGA) envoie également une équipe d’enregistrement de preuve et d’arrestation”, ajoute-t-il. Ces renforts sont surtout là pour assurer la sécurisation des transports en commun. “Ils réalisent leur mission de façon autonome et avec très peu de travail d’écriture.

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Si la rédaction d’un procès-verbal est nécessaire, alors l’une de nos équipes s’en charge”, explique le commissaire Michel Daniels, de la division intervention.

DEUX NIVEAUX, MÊMES PROBLÈMES A leur arrivée, les renforts reçoivent un briefing. Il est effectué ce jour par le commissaire Daniels. Ce dernier fournit aux policier(e)s présent(e)s des explications sur le réseau du métro et

indique les stations où l’on enregistre davantage de faits, dont principalement des vols (arrachage de chaînes en or, vol de sacs…). “Les problèmes présents en surface le sont également dans le métro”, explique Michel Daniels. La politique poursuivie par la police des chemins de fer est d’ailleurs d’investir ces endroits plus sensibles. Dans ce cas, les policiers patrouillent alors à quatre et non plus à deux. Ces équipes se déplacent en fonction d’itinéraires qui leur sont transmis durant

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POLICE DES CHEMINS DE FER

TOUTES LES COULEURS DE L’ARC-EN-CIEL Le nom Rainbow a déjà été utilisé par la police britannique pour sa symbolique, comme l’évoque le commissaire divisionnaire Jo Decuyper. “Prise seule, une couleur ne signifie rien mais lorsque l’on met toutes les couleurs ensemble, la philosophie est tout à fait différente.” Dès lors, la sécurité dans les transports en commun ne peut être que le résultat des efforts conjugués des différents partenaires : la STIB, la SNCB, les polices locales, la police fédérale, le parquet de Bruxelles, les autorités administratives régionales et locales, etc. Plus de ‘bleu’ donc, mais pas uniquement …

LA STIB ATTENDAIT UN SIGNAL FORT

Jo Decuyper

le briefing. “Ces schémas de patrouille sont réalisés au jour le jour, en tenant compte des événements ponctuels et de la criminalité présente sur le terrain d’action de la SPC”, précise notre interlocuteur. Pour lui, “l’opération Rainbow fonctionne assez bien”. Cette présence policière se veut avant tout dissuasive et rassurante pour les usagers mais aussi pour le personnel de la STIB et de la SNCB. “Les voyageurs sont souvent un peu négligents, en se promenant par exemple avec un sac ouvert”, nous confient

plusieurs inspecteurs du corps d’intervention de Liège. Aux policiers alors de donner les conseils nécessaires pour éviter le vol éventuel. Ces renforts, les partenaires en bénéficient aussi directement puisqu’une équipe de policiers est à présent mobilisée lors des contrôles effectués par la STIB. Par ailleurs, la SPC souhaite mettre en œuvre davantage d’équipes pédestres à bord des trains. “A côté de cela, nous avons également augmenté notre présence par des prestations supplémentaires de notre personnel

en civil (équipes orientées vers des phénomènes particuliers) et en uniforme”, ajoute Jo Decuyper. Certaines équipes, comme le team Agil, chargé de la problématique des vols à la tire et des vols de bagages, ont déjà reçu du personnel en renfort. Concrètement, toutes ces mesures se traduisent par une hausse du nombre d’arrestations, ce qui n’implique pas nécessairement une augmentation de la criminalité, mais bien du travail sur le terrain ! f

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EMINS DE O UP OTL I COE FD E SOCFHF ICE

FER

La rubrique Out of Office nous fait quitter le monde du travail pour vous présenter la passion, le hobby ou une activité originale d’un membre du personnel.

L’ECO-VAINQUEUR Il y a quelques temps, l’inspecteur principal Nicolas Cosse, s’est illustré dans une ‘course’ automobile d’un genre un peu particulier… TEXTE Gwendoline Hendrick

Nicolas et son coéquipier

PHOTOGRAPHIE Nicolas Cosse

MOLENBEEK – L’inspecteur principal Nicolas Cosse travaille au sein du service intervention de la zone de police de Bruxelles Ouest (Berchem-SainteAgathe/Ganshoren/Jette/Koekelberg/ Molenbeek-Saint-Jean). En 2010, il a participé au challenge européen Peugeot Eco Cup organisé par le constructeur automobile du même nom. Le but de la ‘course’, si l’on peut dire, était de parcourir, en 30 heures minimum et 36 heures maximum, 1000 kilomètres entre Paris et Genève en consommant le moins de carburant possible. “Je m’étais inscrit et avais proposé à Alain, un collègue de la zone, de m’accompagner en tant que coéquipier. Après avoir été sélectionnés, nous avons suivi un cours de préparation en matière d’écoconduite1 chez le constructeur. J’ai, par ailleurs, également reçu un véhicule en test.” Le jour de la course, 72 équipes issues de 18 pays européens se trouvaient sur la ligne de départ et concouraient dans quatre catégories différentes en fonction du modèle de véhicule utilisé (207-308-2008-5008). Lors de leur inscription à ce ‘rallye économique’, Nicolas et son collègue avaient choisi de concourir avec la Peugeot 207 HDi 90. Ce véhicule les a d’ailleurs conduits à la victoire au sens propre comme au sens figuré ! Pour chaque modèle en compétition, le candidat ayant consommé le moins au terme des 1 000 kilomètres remportait le véhicule neuf correspondant. C’est ainsi qu’à l’issue

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du parcours, l’inspecteur principal s’est vu remettre les clefs d’une Peugeot 207 dans le cadre du Salon de l’auto de Genève. La consommation moyenne de Nicolas et son collègue s’élevait à 3,2433 litres de diesel par 100 kilomètres. Cette faible consommation a été obtenue en appliquant quelques principes d’écoconduite que nous cite Nicolas : “ la technique du regard qui permet une meilleure anticipation, couper le contact aux feux rouges, utiliser le cruise control2 lorsque c’est possible, accélérer au bon régime…”. Un huissier de justice surveillait le bon déroulement des événements, vérifiant, par exemple, la stricte égalité de poids par modèle… Des points de passage étaient également disséminés un peu partout sur le parcours afin de s’assurer que les concurrents suivaient bien l’itinéraire indiqué. Bref, tout était prévu pour éviter les risques de tricherie. Plus récemment, le policier a également eu l’occasion de suivre des cours de conduite défensive et économique prévus par sa zone de police. Des matières qu’il affectionne particulièrement : “La formation était intéressante. A l’avenir, cela me plairait de pouvoir donner moi aussi des cours de conduite au sein de la police.” Qui sait, son souhait sera peutêtre entendu… 1

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Lire à ce sujet l’article Formation ‘Ecoconduite’. Moins de carburant, plus de sécurité ? dans l’Inforevue 04/2011, pp 8-9. Des formations eco drive ont également été organisées en 2012 à la police fédérale. Régulateur de vitesse.

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Des policiers aux multiples casquettes Depuis 2009, la zone de police d’Arlon dispose d’un ‘SAS’, entendez, un Service d’appui spécialisé. Cette section a été créée afin de faire face à une recrudescence des faits de violence et, notamment, des vols avec violence ou encore des agressions. Depuis, la présence du SAS sur le terrain semble contribuer à une diminution du nombre de problèmes et d’incivilités constatés. TEXTE Gwendoline Hendrick PHOTOGRAPHIE ZP Arlon

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ARLON – Il y a quelques années, la zone de police d’Arlon (Arlon/Attert/ Habay/Martelange) a constaté une évolution de la criminalité et, plus particulièrement, une augmentation du nombre de faits de violence. Cette problématique nécessitait alors une réponse adaptée au niveau policier. C’est ainsi qu’en 2009, le Service d’appui spécialisé (SAS) a vu le jour. Au total, le SAS compte 16 membres dont deux inspecteurs principaux responsables de l’encadrement. La particularité de cette équipe est son travail en unités reconstituées. �Le SAS fonctionne souvent sur base d’un service planifié mais sait également se mobiliser dans un délai très court”, explique l’inspecteur principal Kevin Marc Bouvy

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Widart, l’un des deux coordinateurs du service, également responsable de la brigade canine de la zone. �Nous sommes tous polyvalents. Nous nous adaptons suivant les besoins�, affirme à son tour l’inspecteur Marc Bouvy, membre du SAS. Tous deux sont également spécialistes en maîtrise de la violence avec et sans arme à feu. Le personnel multiplie en effet les ‘casquettes’ comme l’explique le coordinateur : �La spécialisation dans un domaine particulier permet le développement de la motivation ainsi qu’un bon épanouissement professionnel.� En outre, et afin de pallier au manque d’effectifs, la police locale d’Arlon recrute des inspecteurs de police1.

“NE PAS METTRE LES PIEDS DANS L’INCONNU”

Lorsqu’ils sont en ‘service SAS’, les hommes troquent leur traditionnel uniforme bleu contre une tenue noire plus adaptée. Tous revêtent alors le même équipement : gilet tactique,

gilet pare-balles, une arme de type FN 303 est également prévue très prochainement. Généralement, les équipes sont constituées de trois personnes. Leurs missions peuvent porter sur la sécurisation générale de la zone de police, la gestion d’interventions spécifiques en fournissant, notamment, un appui à d’autres services ou encore l’organisation d’actions orientées vers certains phénomènes dans le cadre du plan zonal de sécurité. Dans la plupart des cas, les interventions sont préparées. �Nous essayons le plus possible de ne pas mettre les pieds dans l’inconnu�, souligne l’inspecteur principal Kevin Widart. Une gestion du risque et une évaluation de la menace sont d’ailleurs réalisées au préalable. Une pondération de différents facteurs (histoire criminelle du suspect, armement…) permet de déterminer le niveau de risque opérationnel influençant directement la constitution des équipes. �Et cela notamment afin de ne pas empiéter

LA SPÉCIALISATION PERMET LE DÉVELOPPEMENT DE LA MOTIVATION

Kevin Widart

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sur les missions dévolues aux unités spéciales de la police fédérale�, souligne l’inspecteur principal Frédéric Lecerf, membre du SAS ainsi que du Service local de recherche (SLR). Les sorties de cafés, les soirées importantes ainsi que la gestion de grosses manifestations sportives, culturelles et autres sont des missions fréquemment effectuées par le SAS. De plus, la présence de la prison à Arlon engendre également une mobilisation importante du service spécialisé, principalement lors des transfèrements de certains détenus mais aussi lors d’interventions au sein du

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Jean-Marie Van Butsele

milieu carcéral. En plus des périodes d’entraînement prévues pour tous les policiers, l’équipe suit également une formation spécifique d’une demijournée par mois. Cette séance peut, par exemple, porter sur la fouille de bâtiments, l’organisation d’exercices avec les chiens, la préparation d’une intervention particulière, etc.

UNE PRÉSENCE DISSUASIVE

La force du SAS est sans doute le professionnalisme et l’esprit de groupe qui animent ses membres. �Nous allons tous dans la même direction�, déclare l’inspecteur et membre SAS,

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Tanguy Noël. La disponibilité, les connaissances techniques, une bonne condition physique ou encore la volonté de s’améliorer sont également des qualités nécessaires pour pouvoir intégrer l’équipe. Depuis sa mise en place, des améliorations sont déjà visibles sur le terrain. �Nous étions d’ailleurs davantage engagés lors de sa création”, précise l’inspecteur principal Widart. A l’occasion de soirées importantes, le SAS continue d’assurer une présence en permanence afin de prévenir et gérer les potentielles bagarres entre bandes de jeunes… Les problèmes qui se posaient auparavant

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à la sortie des cafés, comme les dégradations de véhicules par exemple, deviennent plus rares. � La présence dissuasive du SAS porte vraiment ses fruits”, conclut l’inspecteur principal Frédéric Lecerf. f

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Plus d’informations sur le site www.police-arlon.be.

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S E R V I C E D ’A F PXA PXC UX EI XSTXPOX ÉF X CA IXA CXLE I S É À A R L O N

L’écoconduite est-elle adaptée aux missions policières ? L’écoconduite est-elle applicable sur le terrain ? Est-il possible d’adopter ce mode de conduite dans le cadre de missions urgentes ? L’inspecteur principal Nicolas Cosse, membre du service intervention de la zone de police Bruxelles Ouest (Berchem-St-Agathe/Ganshoren/Jette/ Koekelberg/Molenbeek-St-Jean) et le commissaire Olivier Quisquater, de la Direction de la police fédérale de la route (DAH) nous livrent leur point de vue à ce sujet. PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters

�L’écoconduite est une nouvelle philosophie, un style de conduite qui se base sur une sollicitation modérée des organes d’un véhicule entretenu et adapté au besoin du conducteur dans le but de limiter les émissions de CO2 et la consommation de carburant. Le fait de conduire de cette manière permet non seulement de faire des économies mais offre également plus de confort et de sécurité aux personnes se trouvant dans le véhicule. Je pense que ce type de conduite est parfaitement adapté aux missions de police.

Le fait d’avoir une écoconduite demande plus de concentration. En effet, il est nécessaire d’anticiper beaucoup plus les réactions des autres usagers. Je pense que de nos jours, adopter une écoconduite est un gage de conduite sécurisante.

De nombreuses personnes ont des idées reçues et pensent que l’écoconduite rime avec une conduite ‘pépère’. C’est faux. Les accélérations peuvent être franches, mais courtes. Du coup, on consomme moins. Ce type de conduite peut facilement être adapté lors des missions urgentes et non urgentes. Une des règles est de ne pas se jeter sur les obstacles, les voir venir et anticiper en évitant de ‘piler’ sur les freins et de s’arrêter pour redémarrer et accélérer jusqu’au rupteur… Sans penser à l’image négative que véhicule ce type de conduite auprès des citoyens qui nous prennent alors pour des ‘cow-boys’. Former les gens à l’écoconduite est, à mon avis, un excellent investissement pour le futur.� f

NICOLAS COSSE

INSPECTEUR PRINCIPAL Service intervention de la zone de police Bruxelles Ouest

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Dans la rubrique Face to face, deux membres de la police intégrée expriment leur opinion personnelle sur une thématique donnée. Ces avis peuvent être concordants, divergents, complémentaires, nuancés, etc.

�Bien entendu, on peut penser que le travail policier peut difficilement être conciliable avec des économies sur le plan de la conduite de véhicules. Par définition, un policier en intervention urgente ne va en effet pas regarder à la consommation de carburant, c’est logique. Mais c’est oublier que tout policier derrière un volant ou un guidon n’est pas nécessairement en intervention urgente. Une majorité des kilomètres parcourus le sont pour des missions de surveillance ou administratives. Et lors de ces déplacements, appliquer les principes de la conduite économique est tout à fait possible, et même souhaitable. Car cela peut engendrer de belles économies pour la police. Il y a tout d’abord le poste carburant, poste qui revient de plus en plus cher dans les budgets des services de police. Mais il y a aussi d’autres organes des véhicules qui vont être moins sollicités et verront leur durée de vie prolongée, les pneus par exemple. Enfin, comme le principe de base de la conduite économique, l’anticipation, est aussi un grand principe de conduite défensive, un conducteur ‘économique’ est aussi un conducteur plus sûr,

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S E R V I C E D ’AXF PXA PXC UX EI XSTXPOX ÉF X CA IXA CXLEXI S É À A R L O N

qui risque moins de subir ou provoquer un accident. Pour un policier censé en savoir plus que tout le monde sur le plan de la conduite (aux yeux du citoyen, du moins), il est très appréciable de

LA POLICE A TOUT À GAGNER. ne jamais se retrouver dans la peau du quidam qui doit remplir un formulaire d’accident … mais en uniforme et en tant que conducteur de véhicule de service ! Sans compter qu’un véhicule accidenté, c’est un véhicule indisponible pour le service. Sans conteste, la police a donc tout à gagner à ce que son personnel pilote en mode économiqu e…� f

OLIVIER QUISQUATER

COMMISSAIRE police fédérale de la route Présentateur de Contacts 27

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MOBILE OFFICE

Plus de bleu en rue Accomplir du travail de bureau dans un combi est désormais possible à la police locale d’Anvers, qui, depuis juillet, équipe ses nouveaux véhicules d’intervention du système Mobile Office. Celui-ci permet une simplification du traitement administratif et une plus grande présence de ‘bleu’ en rue. Une exclusivité européenne, que nous vous présentons dans Inforevue. TEXTE Saskia Van Puyvelde

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PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen

ANVERS – “Le projet Mobile Office s’inscrit dans l’un des objectifs de l’accord de gestion 2007-2012, à savoir l’optimalisation des interventions”, explique le commissaire Jo De Geest, chef de la section appui opérationnel de la police locale d’Anvers et directeur faisant fonction des opérations de police de première ligne. “Nous avons mis en place une dizaine de mesures afin d’améliorer la qualité des interventions là où cela s’avérait nécessaire. L’installation de moyens numériques fait partie de ces mesures. Ainsi, depuis le 1er juillet, nous utilisons un système track and trace (sorte d’enregistreur de trajets), la technologie black box (qui enregistre le comportement au volant du chauffeur) ainsi qu’un système gps push (commandé depuis le dispatching), le tout inté-

gré dans une seule et même tablette. Après une période de tests d’environ quatre mois, le système Mobile Office, fonctionnant au moyen d’ordinateurs portables compacts et résistants aux chocs, est désormais opérationnel.”

GAIN DE TEMPS

Grâce au système Mobile Office, les policiers peuvent, depuis leur véhicule d’intervention, effectuer le même travail que s’ils étaient au bureau devant leur ordinateur. Ils ont accès au système intégré de la police locale (ISLP) et peuvent dès lors consulter l’ensemble des informations sur le terrain et rédiger des PV. “Vérifier l’identité d’une personne dans la banque de données nationale générale (BNG), rechercher le numéro de plaque d’un véhicule suspect via la

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Direction pour l’immatriculation des véhicules (DIV), jeter un coup d’œil à l’intranet… tout cela est dorénavant possible depuis un véhicule de police. C’est vraiment pratique”, nous confie l’inspecteur principal Bert Beersmans. Un ordinateur portable et une imprimante se trouvent sur un petit bureau installé à l’arrière du véhicule. L’ordinateur peut être emporté, par exemple lorsque le policier effectue une visite domiciliaire. Quant à l’imprimante, elle permet de remettre des documents et copies directement sur place au citoyen. Un deuxième écran, installé à l’avant et muni d’un clavier et d’un lecteur de cartes permet le contrôle immédiat des cartes d’identité électroniques. “Grâce à ces bureaux mobiles, nos hommes sont davantage présents sur le terrain et donc davantage disponibles et accessibles. La police d’Anvers va donc pouvoir fonctionner de manière plus efficace et plus rapide, au grand bénéfice du service rendu aux Anversois”, poursuit le commissaire De Geest.

VIRTUALISATION

Le concept de Mobile Office a été imaginé en mai 2011, au sein de la section ICT de la police locale d’Anvers. Une fois l’idée validée par la Direction de

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LA POLICE D’ANVERS VA FONCTIONNER DE MANIÈRE PLUS EFFICACE ET PLUS RAPIDE

la télématique (DST) de la police fédérale durant l’été de la même année, les spécialistes IT se sont mis au travail. En janvier 2012, les premiers véhicules de police ont été transformés. Le système fonctionnant sans fil, sa sécurisation était une priorité absolue. “Raison pour laquelle tout cela a pris beaucoup de temps”, nous précise Sven Lommaert, conseiller ICT. “Un contact est établi depuis les PC portables avec le réseau policier national, via une connexion Internet sécurisée. Chaque collaborateur peut s’y connecter au moyen de son matricule personnel et d’un mot de passe. En guise de sécurité supplémentaire, un token, un numéro unique à six chiffres obtenu au moyen d’un Digipass, doit également être introduit. Chaque collaborateur possède son propre Digipass. Les ordinateurs

portables sont en réalité des boîtes vides. On peut parler ici de virtualisation : l’écran du bureau est retransmis numériquement sur l’ordinateur installé dans le véhicule de police.”

“Pour le moment, une soixantaine de véhicules d’intervention sont équipés du système. D’ici à la fin de l’année, ils devraient être environ quatrevingts”, conclut le commissaire De Geest. “Le montant de l’installation d’un Mobile Office s’élève à environ 10 000 euros. Ce coût élevé s’explique surtout par les aspects liés à la sécurisation et au fait que la connexion (3G) ne peut échouer.” Après avoir souffert de quelques maladies de jeunesse, le système est à présent totalement opérationnel. Une série de zones de police, dont celle de Liège, ont déjà manifesté leur intérêt. f

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REVIEW TEAM

Nouveau regard sur un ancien dossier En avril 2012, le corps de Jean H., disparu huit ans auparavant, était exhumé. Tout le mérite en revient au Review team, une équipe d’enquêteurs en charge de cette affaire depuis un an. Elle a été constituée pour éviter que ce dossier, volumineux et surtout complètement bloqué, devienne un cold case. Le suspect numéro un dans cette affaire était un Polonais, particulièrement roublard, écroué à la prison de Louvain pour meurtre. TEXTE Saskia Van Puyvelde

PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters

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parues de la police fédérale et les inspecteurs Birgit Van Denhouwe et Steve Delporte1 du team DVI de la police fédérale. Le Review team s’était fixé un grand objectif : retrouver le corps de Jean H., ce qui fut chose faite en avril 2012.”

“OUVRIR DE NOUVELLES PORTES”

Kurt Boudry

FURNES – En 2007, Christian F., escroc professionnel, est condamné a perpétuité pour le meurtre d’André D.B. de Bruges. L’homme est loin d’être blanc comme neige et, pour les enquêteurs, il ne fait aucun doute qu’il est aussi mêlé à la disparition de Jean H., survenue le 11 octobre 2004. Ce dernier est un Gantois fortuné, vivant en ermite mais qui s’était lié d’amitié avec le suspect. Le directeur judiciaire Kurt Boudry nous donne quelques explications : “L’homme était porté disparu depuis six ans déjà. Aucune trace de son corps. Début 2010, alors que cette affaire de disparition menaçait de devenir un cold case, le juge d’instruction de Furnes, M. Jodts, mit sur l’affaire une équipe spéciale d’enquêteurs ne connaissant absolument rien de ce dossier. La constitution d’un Review team chargé de donner un nouveau souffle à l’enquête s’apparentait à un défi. Cette méthode de travail, qui nous vient des États-Unis, était alors employée pour la première fois en

Belgique. Six personnes ignorant tout du dossier en question et disposant chacune d’un savoir-faire particulier ont étudié et analysé, chacune de leur côté, trois épais dossiers durant un peu plus d’un an : le dossier relatif au meurtre d’André D.B., le dossier de disparition de Jean H. et un dossier d’escroquerie concernant le suspect, datant de plusieurs années. Les six membres du Review team se réunissaient régulièrement pour discuter de leurs conclusions et analyses. Pour effectuer une ‘review‘ dans un cadre médico-légal, il est essentiel que les membres de l’équipe soient issus de disciplines différentes. Les six personnes ayant trouvé la clé de l’énigme sont la commissaire Kristine Lannoo, chef de service du labo de police technique et scientifique de la PJF de Furnes, l’inspecteur principal Steve Mahieu de la PJF de Furnes, l’inspecteur principal Renata Vandenberghe, de la cellule disparitions de la police locale de Gand, l’inspecteur Laurent Libeert de la Cellule personnes dis-

“La condition pour devenir membre du Review team était de n’avoir encore jamais travaillé sur le dossier en question”, déclare Steve Mahieu. “Chacun d’entre nous avait sa propre approche. Le but n’était pas de critiquer le travail des collègues, mais bien d’ouvrir de nouvelles portes et d’aider nos partenaires à résoudre cette affaire. Certains ont dû laisser tomber leurs attributions propres, d’autres disposaient de davantage de temps pour tout passer au crible. Nous nous réunissions régulièrement pour échanger nos remarques, questions, etc. Ces réunions de travail étaient particulièrement intéressantes et les discussions parfois animées. Ce fut une expérience positive et agréable qui m’a permis de connaître de nouveaux collègues. Le travail ne manquait pas, mais le résultat est là : le corps a été retrouvé et le suspect est sous les verrous.” En mars 2011, le Review team s’est réuni durant toute une semaine. À l’issue de ces rencontres, une série de conclusions ont pu être tirées et l’équipe a dressé une liste d’actes d’enquête à effectuer. Par exemple : rechercher une éventuelle sépulture dans les environs de l’habitation de Merkem au moyen d’une nouvelle technique médico-légale basée sur le respiration rate, mesurant les émis-

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REVIEW TEAM

UN PSYCHOPATHE CALCULATEUR ET FROID

Steve Mahieu

sions de CO2 ; examiner les traces d’ADN de personnes inconnues sur des draps de lit et une brosse à dents ; déblayer complètement le jardin et l’allée de la maison de Merkem, etc. Une liste de priorités a ensuite été établie, laquelle n’a pas tardé à porter ses fruits… Enfin, pour conclure son travail, le Review team a émis une série de recommandations. “Mettre sur pied une Review team coûte cher”, conclut Kurt Boudry. “Les membres de l’équipe doivent en outre être déchargés de leurs fonctions habituelles. Mais cela en vaut la peine. Peut-être un deuxième Review team devra-t-il être constitué afin de résoudre l’affaire du chef d’orchestre roumain (voir encadré).” Notre meurtrier aurait-il autre chose à cacher ? f 1

Steve Delporte travaille désormais au labo de la PJF de Gand.

Le 1er avril 1965 naît Krystian H. dans la ville de Poznan, en Pologne. Ce garçon connaît une jeunesse très sportive. La voile et surtout l’alpinisme sont ses grandes passions. Plus tard, il étudie la géologie à l’université, mais doit mettre un terme à son cursus en dernière année, sa petite amie étant tombée enceinte. Le jeune couple est dans l’obligation de se marier et Krystian, fort de son expérience d’alpiniste, devient laveur de vitres et peintre en bâtiment spécialisé dans le traitement des ponts, façades, tours… Il entre ensuite en contact avec le milieu polonais, ce qui l’entraîne dans une carrière criminelle. Les affaires tournent bien : il parcourt notamment les montagnes du Pérou et d’Équateur avec ses ‘amis’ pour s’adonner à sa passion de toujours, l’alpinisme. Au début des années 90, il doit s’enfuir en Suède pour échapper à la mafia. Il y travaille durant quelques temps. À la suite d’un important vol de tableau perpétré à Stockholm, l’un des deux suspects disparaît. L’homme est retrouvé plus tard au pied de l’Himalaya, décédé de façon suspecte… Krystian a une tante en Belgique, une musicienne polonaise mariée au notaire honoraire gantois Mathieu F. Il voit là l’opportunité de s’installer dans notre pays pour y faire table rase du passé. En 1994, il vient vivre chez sa tante et son époux à Bruges, où il ne tarde pas à escroquer plusieurs de leurs amis en les dépouillant de grosses sommes d’argent qu’il est censéfaire rapidement fructifier en Bourse. Il exerce entretemps toute une série de petits métiers au Prinsenhof de Bruges, où il fait notamment la connaissance d’André D.B., plombier de son état. En octobre 1995, Anghel O., chef d’orchestre et bassoniste virtuose de nationalité roumaine, disparaît. Ce dernier donnait régulièrement des concerts dans ce même Prinsenhof et s’y était lié d’amitié avec Christian F. La vie suivit son cours jusqu’à ce que Krystian se fasse adopter par ses ‘nouveaux’ parents… Le corps du Roumain restait, quant à lui, introuvable. Le 27 novembre 2004, la police est appelée en urgence à Merkem pour une rixe ayant mal tourné. La victime parvient à s’échapper de la maison où se déroulent les faits mais son agresseur la rattrape. La victime se défend avec une bouilloire agrippée à la hâte. En vain : André D.B., de Bruges, décède avant que le médecin du SMUR ne puisse lui porter secours. “Ce meurtre étrange était finalement bien préparé, mais Christian n’avait pas prévu que le corps puisse être retrouvé un jour”, souligne Kurt Boudry. “Il est vite apparu que Christian F., qui disposait au demeurant d’un profil ViCLAS2, était derrière tout cela. La maison appartenait à la famille F., qui avait donc adopté le Polonais. Il y avait creusé une tombe pour la victime et avait pris la fuite avec le véhicule de cette dernière. Il disposait en outre d’une carte d’identité parfaitement falsifiée de la victime, sur laquelle il avait néanmoins apposé sa photo. La chance finit alors par nous sourire : le client d’un hôtel autrichien déclara y avoir vu l’auteur et, par le biais d’un mandat d’arrêt européen, Christian F. a pu être arrêté en 2004, aux alentours de la Noël. Par hasard, l’équipe qui a mené l’enquête sur le meurtre avait, quelques temps auparavant, dû traiter un dossier d’escroquerie de grande ampleur incriminant… Christian F. !” 2

Violent Crime Linkage Analysis System, une banque de données expert pour les meurtres et les faits de mœurs.

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La mort dévoile 830 molécules

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COL L A B OR AT ION D V I  MON DE S C I E N T I F I Q U E

Après cinq ans de recherches, des scientifiques de l’Université de Liège (ULg) ont mis au point une nouvelle méthode d’analyse pour l’identification des odeurs cadavériques. Le Service d’identification des victimes de la police fédérale, le DVI, y a apporté son soutien. A terme, ces avancées permettront de mieux entraîner les chiens de recherche de restes humains ainsi que d’élaborer de nouveaux détecteurs biologiques comme, par exemple, les insectes. Pascale Vandromme

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GEMBLOUX/BRUXELLES – Rechercher des cadavres n’est pas chose aisée, qu’il s’agisse de victimes de catastrophes (naturelles ou non), de tombes clandestines ou de corps dissimulés. Mais si l’argent n’a pas d’odeur, la mort, elle, en dégage de nombreuses ! La découverte des chercheurs belges est une première mondiale qui permet de caractériser l’ensemble de la signature olfactive d’un cadavre. L’odeur de la mort est un mélange complexe d’un très grand nombre de composés chimiques volatils qui évoluent au cours du processus de décomposition des cadavres. C’est à ces composés que s’est intéressée la scientifique Jessica Dekeirsschieter1 (ULg). Grâce à une technique d’analyse complexe et extrêmement performante jamais utilisée auparavant, les recherches ont abouti à un décodage précis des odeurs de la mort. La nouvelle technique analytique utilisée – appelée la ‘chromatographie gazeuse exhaustive bidimensionnelle couplée à la spectrométrie de masse avec un détecteur à temps de vol’ – a permis d’identifier un total de 830 composés spécifiques à la décomposition animale alors que la technique traditionnelle ne per-

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TEXTE Benoît Dupuis & ULg

PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen & DVI

mettait d’obtenir qu’une centaine de molécules cadavériques.

Pour ce faire, les chercheurs ont travaillé avec des cadavres de porcs. “Le cochon est en effet un des animaux les plus proches de l’homme sur le plan biologique”, explique Pascale Vandromme, consultante au DVI qui développe actuellement une spécialisation en écologie ‘forensique’2. L’équipe d’identification des victimes de la police fédérale a mis à disposition des scientifiques des terrains pour la décomposition de corps de cochons. “Nous sommes demandeurs d’avancées significatives dans le domaine de la recherche de cadavres, le necrosearch. Mieux connaître le processus de décomposition des corps est donc très important pour nous. Actuellement, différentes méthodes sont utilisées en necrosearch : l’observation de changements aux niveaux des sols, de la faune et de la flore, la recherche par géoradar ou, encore, les chiens restes humains. Multiplier et affiner les techniques nous permet d’être plus efficaces et, par exemple, de ne pas devoir retourner 200 m2 de terrain pour retrouver un corps enterré.”

ILLUSTRATION Ruben Accou

CHIENS, GUÊPES ET POISSONS ? Pas de triomphalisme, toutefois. Si l’avancée semble significative, l’étude est encore au stade de la découverte sur des cadavres de cochons et ses retombées concrètes sur le terrain ne sont pas pour tout de suite. Des protocoles sont établis et doivent encore être validés scientifiquement pour l’être humain, ce qui prendra du temps. “Les spécialistes vont avancer étape par étape”, assure Pascale Vandromme. “Le processus suit son cours. Pour la police, cette étude est néanmoins prometteuse.

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En plus d’affiner la connaissance des étapes de décomposition, elle permettra d’améliorer les recherches en entomologie légale et le développement de nouveaux moyens de détections. Des guêpes pourraient, par exemple, s’ériger en nouveaux détecteurs biologiques pour la recherche de corps. Des tests ont eu lieu en aquarium, avec des poissons, pour la recherche de cadavres en milieu aquatique. Les chiens policiers seront également formés de manière plus pointue puisque davantage de molécules, perceptibles par leur flair, seront disponibles. Enfin, nous espérons voir développé un appareil de détection. Ce ne sont encore que des pistes mais ces résultats nous donnent beaucoup d’espoir pour des développements ultérieurs.” Auxquels, nul n’en doute, le DVI restera très attentif… f 1 2

En collaboration avec le Pr Jean-François Focant, du Département de chimie de l’Université de Liège. L’écologie ‘forensique’ vise à développer l’appui des sciences naturelles aux processus policiers.

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COLL A BOR AT ION DV I  MONDE SC IE N T IFIQU E

PAS DE BODY FARMS EN EUROPE Si l’étude a été menée sur des carcasses de porcs, c’est tout simplement parce qu’il est interdit, en Europe, de la réaliser sur des corps humains. Question d’éthique. Aux Etats-Unis, il en va autrement. La décomposition des cadavres est étudiée en conditions réelles dans des Body Farms (littéralement, ‘fermes des corps’). Sur de grandes étendues clôturées et protégées des prédateurs, des corps légués à la science sont éparpillés et observés à tous les stades du processus de décomposition. Cette technique permet de faire progresser l’anthropologie et la médecine légales au sens large. La plus célèbre est celle de Knoxville qui dépend de l’université du Tennessee. Une centaine de nouveaux corps y arrivent chaque année. Les recherches bénéficient principalement aux médecins légistes et à la police technique et scientifique. Le FBI y donne ainsi des formations afin de familiariser ses agents aux scènes de crime qui nécessitent l’exhumation d’un corps. Si le sujet vous intéresse, entrez ’Body Farms’ dans un moteur de recherche sur internet. Vous y trouverez, notamment, un très intéressant reportage vidéo du National Geographic. Mais il vaut mieux avoir le cœur bien accroché pour le visionner…

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EUREKA!

De nos jours, les sciences et la technique font partie intégrante de l’enquête judiciaire. Les traces matérielles sont souvent les seuls témoins silencieux d’un délit. Elles peuvent être déterminantes dans la recherche de l’auteur ou de preuves. L’éventail de possibilités parmi lesquelles les enquêteurs et les experts en médecine légale peuvent puiser constitue la source d’inspiration d’Eurêka !

LES ISOTOPES ET LA FEMME DONT PERSONNE NE SE SOUCIE Nous avons rencontré le professeur Patrick Degryse qui a déjà procédé plusieurs fois à une analyse isotopique pour la police judiciaire fédérale de Bruges en vue de tenter de sortir une victime de l’anonymat. TEXTE Stefan Debroux

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PHOTOGRAPHIE Ruben Accou & PJF Bruges

BRUGES – Mi-août 2010. Quelques enfants jouant dans les dunes de Zeebruges font une découverte macabre : la main d’une jeune femme dépasse du sable. Celle-ci a été asphyxiée ou étouffée avant d’être ensevelie dans cet endroit très peu discret. Deux années après cette découverte, les enquêteurs sont toujours confrontés à un mystère. “Parce que nous ne sommes jusqu’à présent pas encore parvenus à procéder à l’acte le plus élémentaire lors d’un décès suspect : l’identification de la victime”, précise l’inspecteur principal David Roelant (PJF Bruges) qui mène l’enquête. “La victime ne semble manquer à personne, ce qui est tout de même exceptionnel au bout de deux ans. La seule piste dont nous disposons découle d’une analyse isotopique. Nous pouvons en déduire qu’elle est probablement originaire d’une région française, allemande ou d’Europe de l’Est et qu’elle a vécu dans nos contrées au cours de ces dernières années. Mais elle n’apparaît dans aucune affaire de disparition, que ce soit dans notre pays, en Allemagne ou en France. Par ailleurs, nous avons interrogé tous les CPAS ainsi que des services de police Patrick Degryse étrangers, etc. : mais en vain.”

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Vous avez dit ‘analyse isotopique’ ? Le géologue Patrick Degryse est professeur à la Katholieke Universiteit Leuven et est spécialisé en géochimie, en particulier dans l’étude de l’origine de matériaux. Comment une personne qui étudie la composition des sols peut-elle fournir des indications quant à l’identité d’un cadavre ? “Le principe est en fait très simple : nous sommes ce que nous mangeons. En bref : un individu qui consomme un produit du terroir absorbe également les caractéristiques de celui-ci, notamment des isotopes de strontium”, explique le professeur. “D’un point de vue géologique, chaque région a sa propre ‘signature de strontium’. Cette signature se retrouve ainsi dans le corps humain par le biais du sol et de la chaîne alimentaire.” Lors d’une analyse isotopique, les chercheurs se concentrent sur l’émail des dents, les os et/ou les cheveux. Ils en examinent le ratio du strontium 87 par rapport au strontium 86 (ratio 87Sr/86Sr). Cette signature de strontium reste stable tout au long de la vie dans l’émail dentaire et nous révèle des indices géologiques quant à la région natale d’une personne. Par contre, la signature dans les cheveux évolue avec la croissance capillaire et reflète ainsi les caractéristiques du sol de la région où a résidé et s’est nourrie une personne au cours des derniers mois. En un mot, l’étude des isotopes sur un cadavre peut nous révéler les régions où un individu a vu le jour pour la première et la dernière fois.

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Cependant, Patrick Degryse relativise l’analyse isotopique en tant que deus ex machina dans une enquête policière : “Il ne s’agit pas d’une science exacte comme l’analyse ADN, qui permet de lier incontestablement un auteur à un objet ou à une victime. Si elle ne fournit pas une preuve absolue, elle permet au moins d’exclure certaines pistes. Prenons le cas de ce cadavre dans les dunes : la technique des isotopes nous révèle des éléments au sujet de l’origine de cette femme et de la région où elle a passé les derniers instants de sa vie, mais au final, les enquêteurs ne sont pas plus avancés.”

Il n’en fut pas ainsi dans le dossier d’un assassinat commis dans une cave en août 2008. Un bébé abandonné est alors retrouvé mort dans le sous-sol d’un immeuble à appartements à Ostende. Sa mère est introuvable. Sur indication du DVI (Disaster Victim Identification Team), les enquêteurs décident de faire appel à Patrick Degryse et son équipe afin d’appliquer la technique des isotopes sur le cadavre du bébé. “Le bébé présentait la signature de strontium de la géologie de notre région côtière. À cet égard, il est important de savoir que la signature de la dentine d’un nouveau-né est identique à celle de sa mère et révèle donc la région où cette dernière a vécu au cours des neuf derniers mois”, dixit le professeur Degryse.

“Grâce à l’étude des isotopes, nous avons alors pu exclure de nombreuses hypothèses”, confirme David Roelant. “La mère n’était pas une personne illégale de passage à Ostende, ni une vacancière y ayant séjourné brièvement, mais bien quelqu’un qui y a habité pendant un certain temps. Ainsi, nous avons pu orienter nos recherches vers deux suspectes. Finalement, nous avons pu remonter à une femme qui avait déjà nié les faits auparavant. Elle a ensuite été condamnée pour infanticide.” Morale de l’histoire : la géochimie peut nous guider dans une enquête policière, mais tirer des conclusions uniquement sur base de la technique des isotopes est quelque peu excessif.

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David Roelant

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APPUI À L A POLICE LOCALE

Le compte est bon … aussi pour les zones Chaque fonctionnaire de police dispose d’une enveloppe de points qui lui permet d’acquérir les pièces de l’équipement de base dont il a besoin. Dans le cas des unités fédérales, la gestion de ces enveloppes est assurée par un module installé sur le nouveau système de commande en ligne de l’uniforme qui met à jour le solde de points en temps réel. Depuis le 1e septembre dernier, les zones de police qui recourent partiellement ou complètement aux marchés de la police fédérale pour acquérir leurs pièces d’équipement de base peuvent bénéficier de ce même outil de décompte des points. Elles doivent toutefois en faire la demande. TEXTE Gwenaëlle Maziers

PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen

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BRUXELLES – Le contrat de distribution des pièces de l’équipement de base, assuré depuis plusieurs années par une firme externe, a changé de mains en 20111. L’adjudication du marché à Hessenatie a non seulement modifié la gestion de la chaîne d’approvisionnement de l’uniforme, mais elle a également signifié l’introduction d’un nouveau module de commande et de nouvelles fonctionnalités.

En effet, comme annoncé lors de la désignation de l’actuel prestataire, le nouveau système permet de consulter l’état des stocks à la commande et le détail de l’historique d’achat, et de suivre le statut des commandes et la consommation des points. C’est précisément cette dernière option qui est aujourd’hui mise à disposition des zones clientes du Service de l’équipement individuel (DMPE). Comme l’explique Olivier Vandenput, chef de la section vente : �Ce besoin de gestion des enveloppes de points est apparu lors de l’enquête de satisfaction réalisée en 2008 auprès de la police locale. Nous avons donc profité du renouvellement du marché de distribution de l’équipement de base pour ajouter cette possibilité au module de commande. L’option était toutefois non prioritaire et a donc nécessité un peu plus de temps pour être mise en place pour la police locale. Entretemps, de nombreuses zones ont développé leur propre outil de gestion et c’est maintenant à elles d’examiner les avantages qu’elles peuvent éventuellement tirer du module de gestion des points que nous leur offrons.� La proportion de pièces d’équipement achetées par le biais de la police fédérale pourrait peser dans le choix d’une zone d’utiliser ou non cette

application. En effet, seules les commandes passées auprès de DMPE sont gérées par le module de points. Dans le cas d’une zone de police qui achète certaines pièces via DMPE et d’autres au secteur privé, le responsable logistique devra retrancher manuellement les points des commandes passées en externe sur le module de gestion et encoder un justificatif pour lui permettre d’obtenir un historique correct et un solde de points à jour. Outre l’actualisation immédiate des enveloppes, le système génère également des rapports individuels qui permettent le suivi de la consommation des points par personne et d’autres, plus globaux, qui peuvent alors se révéler un outil de suivi et de prévision budgétaire. Ce deuxième type de rapport n’est accessible qu’aux responsables logistiques de la police locale. Les gestionnaires logistiques fédéraux n’ont, quant à eux, accès qu’aux rapports individuels, le suivi et la gestion prévisionnelle relevant de la compétence de DMPE. Si DMPE se charge de la mise à disposition du produit, c’est aux zones, et à leur responsable logistique, qu’il appartiendra d’en gérer tout le contenu. Olivier Vandenput : �L’introduction des enveloppes de départ et des dotations annuelles, l’actualisation des dotations en cas de maladie de longue durée ou de mission à l’étranger et les corrections éventuelles en cas de commande auprès d’un fournisseur autre que DMPE sont à charge du responsable logistique de la zone. DMPE leur offre le service de gestion de points en ligne et se tient à leur disposition pour les informer, les conseiller et intervenir en cas de problème.�

INTÉRESSÉ ? Pour bénéficier du système mis en place, les zones intéressées sont invitées à se rendre sur les pages web de l’équipement de base2 où elles trouveront un formulaire de déclaration d’intérêt à renvoyer à DMPE. Le manuel d’utilisation du module est également disponible sur le site et leur donne un aperçu de la manière dont le système fonctionne. DMPE prendra alors contact avec la zone de police intéressée et entamera la mise en place de l’application. Une fois les soldes de points mis à jour, les commandes sont temporairement figées pour intégrer le module. Le responsable logistique procèdera alors à l’encodage des enveloppes de points et après une ultime vérification et l’accord de principe du chef de corps, l’accès au module sera opérationnel. L’option ‘gestion des enveloppes de points’ apparaîtra alors sur l’environnement de commande. Quant aux prérequis pour accéder à l’application, �il faut être client et disposer d’un accès au module de commande de DMPE, travailler dans un environnement Microsoft Windows et être connecté à Internet puisque le module de commande est accessible uniquement sur ce réseau”, précise Olivier Vandenput.

Cette fonctionnalité est pleinement opérationnelle pour les unités fédérales depuis 2011. Et si DMPE ne peut estimer le nombre de corps de police locale qui demanderont à bénéficier du module de gestion des points, on sait déjà que les zones de HeusdenZolder (5375), Lermes (5333), Beersel (5404) et Ath (5322) l’ont testé et implémenté avec succès. f 1

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Voir l’article Equipement de base. La distribution de l’uniforme change de mains, dans l’Inforevue 3/2010, pp. 30-31. www.polsupport.be > Logistique

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PRÉVENTION DES NUISANCES À RENAIX

Le projet JORES pour le respect en rue Comment faire pour contrer les nuisances causées par les jeunes et, si possible, les prévenir ? Avec un contrôle social accru, une discussion avec les parents et un tissu social resserré. Tel est l’enjeu du projet Jores, qui signifie ‘Jongeren en ouders voor respect op straat’ (jeunes et parents pour le respect en rue). TEXTE Stefan Debroux

PHOTOGRAPHIE Ruben Accou

j e un e d h c a Co

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Prévention JORES ET LES NUISANCES RENAIX – Des jeunes qui traînent en rue avec un air menaçant, des enfants qui font du bruit en jouant et escaladent le mur d’un jardin pour récupérer leur ballon, des dégradations dans les rues … La notion de ’nuisances’ est assez large et dépend du lieu, du moment et de qui se plaint de qui. Comment se fait-il que le comportement des jeunes soit perçu comme dérangeant ? À l’inverse : pourquoi les jeunes n’ontils pas davantage de respect pour leur environnement ? �Une étude du professeur Ponsaers (université de Gand) a indiqué que la ville de Renaix souffrait d’un manque de contrôle social informel”, explique Hilke Van Gijsel, du service de prévention urbaine.

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C’est en partant de ce constat que cette dernière s’est rendue à Amsterdam avec une délégation composée de représentants de services communaux, de services d’aide et de la police locale. �Nous sommes allés y chercher l’inspiration pour le projet de prévention Jores. Celui-ci s’articule autour de coaches et d’une case team. Le rôle des coaches, actuellement au nombre de quatre pour la ville de Renaix, consiste à créer un lien de confiance avec les jeunes et à les interpeller en rue ou à domicile sur les comportements dérangeants. Il n’est pas interdit de traîner en rue, mais cela doit se faire dans le respect des autres et de l’environnement. Nous impliquons également les parents car au fond, il est insensé de réprimander un mineur sans rappeler aux parents leurs responsabilités.� f

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HILKE VAN GIJSEL

FONCTIONNAIRE DE PRÉVENTION VILLE RENAIX

MICHEL HANTSON

INSPECTEUR - TEAM JORES

LE COMPORTEMENT NUISIBLE COMME FAÇADE Si un jeune dépasse les limites, le case team Jores peut passer à l’action. Cette équipe réunit environ huit services des secteurs de la prévention, de l’aide et du bien-être tels que le centre psychomédico-social, mais également la police locale. L’idée est que les nuisances ou les comportements dérangeants ne constituent que la pointe de l’iceberg. Derrière cette façade, il y a souvent une situation scolaire ou familiale problématique. Par exemple, des parents qui n’ont pas d’autorité sur leur adolescent, l’absentéisme scolaire… Selon la philosophie du projet Jores, c’est en s’attaquant à ces situations que l’on prévient les nuisances.

Le case team effectue des visites à domicile. L’objectif est de discuter du problème des nuisances avec le jeune et ses parents, de rechercher des causes et une solution là où c’est possible, à condition que les intéressés soient d’accord. En effet, Jores n’implique aucune obligation. En deux ans, le case team s’est rendu chez 18 jeunes de Renaix. Il arrive qu’une visite suffise à régler le problème mais parfois, nous repassons toutes les semaines. Pour appeler un chat un chat, dans la plupart des cas, les principaux concernés sont des jeunes, souvent allochtones, de 15 à 16 ans. Dès lors, nous nous retrouvons fréquemment dans des contextes où les différences culturelles, les barrières linguistiques et le fossé générationnel entre jeunes et parents compliquent la communication. Parfois, les parents nous disent : ’S’il fait quoi que ce soit, collez-lui en une !’ mais nous refusons de recourir à ces méthodes (rires).�

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PATRICK BOEL CHEF DE CORPS

UNE CONVERSATION OU UNE BONNE CLAQUE L’inspecteur Michel Hantson représente la police au sein du case team. Il traite les signalements de nuisances et évalue avec les autres les cas où une intervention est indiquée. Il est aussi actif dans d’autres projets de prévention (p. ex. en matière de stupéfiants) et effectue régulièrement des visites dans les écoles. En bref, il est fréquemment en contact avec la jeunesse de Renaix et sait donc à qui il a affaire. �Pour les nuisances comme pour d’autres comportements, le principe est que plus tôt on commence, plus il est difficile de changer la situation. Il est important de réagir promptement, même face à un jeune gaillard de douze ans, pour éviter d’entrer dans une spirale négative.�

�Entrer en contact avec des jeunes allochtones n’est pas toujours évident. Certains ont le préjugé que tout ce qui est ‘bleu’ est raciste (en passant, ce n’est pas le cas de tout le monde, car il arrive aussi que l’inspecteur soit invité à des mariages dans des familles allochtones de la commune, ndlr). Dans ce cas, on doit affronter de la résistance. Mais il doit être possible de mettre des mots sur un comportement, même avec les parents. Ils ne savent souvent pas ce que fait leur fils. C’est dommage car j’ai déjà constaté qu’une bonne claque de la part du père pouvait avoir plus d’effet qu’un PV…�

EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ, CHACUN DOIT APPORTER SA PIERRE À L’ÉDIFICE �La sécurité est l’affaire de tous, pas uniquement de la police et de la justice. Il faut s’attaquer aux problèmes de façon globale, à plusieurs niveaux. Il y a donc de l’espace pour le dialogue et la collaboration avec les écoles, les services d’aide, etc. Dans une situation de nuisances, je peux très bien imaginer qu’un entretien ou un arrangement ait davantage d’effet qu’un PV ou une procédure judiciaire, qui serait plus lente. D’ailleurs, l’arrondissement d’Audenarde est leader en matière de médiation dans des affaires pénales. Donc, si une solution alternative peut aider, pourquoi pas ? L’objectif final est de faire disparaître un problème. Pour conclure, en repensant à l’ensemble des signalements de nuisances, j’estime que si les gens se parlaient plus, cela ne pourrait être que profitable au vivre ensemble.�

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P R É V E N T ILOENMDOENS DNEUPI O S AL N I CCIEESR À R E N A I X

SCRANTON

POLICIERS ET CAISSIERS À LA MÊME ENSEIGNE

Policiers, pompiers, caissiers dans un fast food : désormais, en Pennsylvanie, ces corps de métiers pourtant aux antipodes sont payés au même taux horaire. Les employés de la ville de Scranton doivent se serrer la ceinture pour que les administrations continuent à tourner financièrement. Chris Doherty, maire Démocrate de Scranton, a révisé à la baisse le salaire de 400 personnes qui travaillent pour la municipalité. Le manque à gagner est conséquent car la fourchette des salaires s’étalaient de 19 $ à 36 $ de l’heure contre désormais 7,25 $. Autrement-dit : un policier ou un pompier de Scranton est aujourd’hui rémunéré autant qu’un étudiant qui travaille dans un fast food comme caissier pour payer ses études. La baisse décrétée pour une durée indéterminée permettra de tenir le budget de la ville et de résorber une rondelette dette de 16,8 millions de dollars. La mesure prise par Doherty ne transporte pas les foules, une action en justice a été intentée par un syndicat contre le gouvernement, mais ce dernier peut être tranquille car la législation de l’Etat de Pennsylvanie n’autorise pas le droit de grève.

Même là, tu as ta femme et tout le confort moderhe Ouais ! Juste qu’ elle vient avec sa mère ...

BUENOS AIRES

TOC, TOC, Y’A QUELQU’UN ?

Des policiers ont découvert une veuve âgée de 43 ans, installée pendant plusieurs jours dans le caveau de son mari à Dos de Mayo (Misiones, nord-est de l’Argentine), où elle avait fait installer un lit, internet et même une petite cuisinière, a raconté le commissaire de la zone. “Les policiers ont constaté qu’Adriana Villareal avait fait faire des travaux dans le caveau où se trouve le cercueil de son mari, où elle avait une radio, un ordinateur, internet, une chaise et une petite cuisinière”, a dit le commissaire, Gustavo Braganza. Mme Villareal s’est même présentée en pyjama lorsque les policiers sont allés au cimetière San Lazaro pour constater les faits, a expliqué le commissaire. “On pouvait voir le cercueil ouvert et le corps embaumé”, a-t-il ajouté, faisant allusion au mari de Mme Villareal, Sergio Yede, décédé en 2010 à 28 ans. Mme Villareal, qui réside à Buenos Aires, a expliqué aux policiers qu’elle rendait visite à son mari “trois fois par an, restait trois ou quatre nuits sur place et se cuisinait quelque chose”, selon le commissaire. “Quelqu’un capable de dormir à côté d’un cadavre ne doit pas aller très bien”, a toutefois estimé le commissaire.

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SYDNEY

Point de référence BRUXELLES 12:00

96 GNGN ...

ISL AMABAD

TOUR DE VENTRE ? MAXIMUM 96 CM !

Un commandant de police pakistanais a ordonné à ses hommes en surpoids de maigrir s’ils veulent continuer à être déployés sur le terrain, un ultimatum qualifié de “bataille du bide” par un quotidien local. Habibur Rehman, chef de la police du Pendjab, la province la plus peuplée du pays, a décrété que le tour de taille de ses 175 000 subordonnés ne devait plus excéder 96 cm, a annoncé sa porte-parole, Nabila Ghazanfar. “Quand ils sont en surpoids, les policiers ne sont pas en mesure de traquer efficacement les bandits, voleurs et autres criminels», explique cette dernière. Selon elle, au moins 50 % des policiers du Pendjab sont en surpoids. Cette proportion atteindrait même 77 % à Rawalpindi, ville jumelle de la capitale Islamabad, qui abrite le quartier général de l’armée. M. Rehman a envoyé à tous les policiers de sa province une lettre leur ordonnant de maîtriser leur poids. Ceux qui seront toujours en surpoids à partir d’une date précise ne seront plus affectés à des postes de terrain. Depuis, “les officiers s’inscrivent dans des clubs de sport ou font d’autres exercices, notamment du jogging, pour devenir minces”, a ajouté Mme Ghazanfar. Mais le sous-effectif chronique en vigueur dans la police n’arrange pas les choses, souligne-t-elle, car, “quand un policier fait le travail de six autres, il n’a pas le temps de faire de l’exercice”. “La hiérarchie va évaluer les progrès faits en la matière, et étendra au besoin la date butoir”, a précisé un haut responsable policier sous couvert d’anonymat.

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P R É V E N T ILOENMDOENS DNEUPI O S AL N I CCIEESR À R E N A I X

RECHERCHÉ PAR LA POLICE, IL DÉCROCHE UN RÔLE... DE POLICIER

Un meurtrier présumé, recherché Wanted 2500 & par toutes les polices australiennes, a décroché un rôle de ... policier dans un film à suspense, alors qu’il était en cavale dans l’“Outback”, l’arrière-pays aride et peu peuplé, autrefois refuge des hors-la-loi. Jonathon Stenberg, 46 ans, était recherché par la police, soupçonné d’avoir tué son voisin, dont le cadavre Al. Stevenin avait été retrouvé décapité, avec, selon Dead or la presse, un chapeau à la place de la alive tête. Lors de ces six jours de cavale, le meurtrier présumé s’est enfui dans une bourgade reculée de l’État du Queensland, Winton, où avait lieu le tournage d’un film à suspense, Mystery Road (la route mystérieuse). Il y a décroché un rôle de figurant, y incarnant un policier. “J’ai fait passer pas mal d’auditions dans ma vie, mais en faire passer une avec quelqu’un qui se révèle être l’homme le plus recherché d’Australie, c’est très inhabituel”, a déclaré Mark Ingram, assistant réalisateur. “C’était un gars très chouette. Il m’a même apporté une tasse de café. On allait l’employer pour le film, dans le rôle d’un officier de police”, a-t-il ajouté. Deux jours plus tard, l’aspirant acteur avait disparu, l’équipe du film a reçu un mail où il disait être parti vers les Territoires du Nord, à la recherche d’un travail. Stenberg a été arrêté un peu plus tard au nord de Darwin (nord). “Quand on fait passer des auditions au milieu de l’’Outback’ australien, on ne sait jamais ce qui peut se passer”, a constaté David Jowey, le producteur, au quotidien Sydney Morning Herald.

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AFFAIRES EN COURT

21 JUILLET 2012

La police a fêté la Belgique f

La police a brusselé avec la Belgique, en ce jour de fête nationale ! Voici quelques clichés pris au Village policier et au défilé en cette belle journée ensoleillée. Les membres de la police intégrée peuvent consulter et télécharger des photos de l’événement via www.polimagery.be1. Les images des participants au jeu ‘Mon job à la police’ sont disponibles sur www.policefederale.be et la page Facebook Belgian Federal Police. 1. Python borain. Dès 11h30, les autorités politiques et policières ont inauguré le Village policier sur la Place Poelaert. Plus de 200 membres de la police intégrée étaient sur la brèche pour cet événement au succès jamais démenti. Lors de cette inauguration, Jean-Marie Brabant, président de la Commission permanente de la police locale, n’a pas hésité à faire connaissance avec un python molure de 43 kg, exposé par le Service environnement de la police boraine grâce à leur partenaire, l’Amazonia de Frameries. 2. Beau jeu. Près de 800 familles ont participé au jeu ‘Mon job à la police’, organisé par les zones de police des Collines et de Renaix, et le Service des relations publiques de la police fédérale. Huit indices à repérer sur le Village policier permettaient aux policiers en herbe de se découvrir cavalier, maître-chien, laborantin, etc. 3. Flèche bleue. Ambiance décontractée pour les neuf motards de la police fédérale de la route (WPR), avant le passage en revue par les autorités. Cette ‘flèche’ va clôturer le défilé motorisé pour la police. 4. Royale attente. Première présence en tribune royale, à l’occasion du défilé, pour la commissaire générale de la police fédérale, Catherine De Bolle, et le président de la CPPL, Jean-Marie Brabant, alors que l’Escorte royale à cheval accompagne l’arrivée d’Albert II. 5. Dites 25. 17h02, le peloton à pied, composé de membres de l’Ecole fédérale de police et 36 aspirants inspecteurs des écoles d’Anvers et de Liège passe devant

la tribune royale. Parmi eux, l’inspecteur principal et formateur, Marc Doucet (2e en partant de la gauche), défilait pour la 25e fois ! 6. Flagrant dé…filé. Parmi les nouveautés du défilé motorisé, la Volvo XC60 anonyme de l’unité FLAG de la zone Uccle/Watermael-Boitsfort/Auderghem (voir Inforevue 1-2012, pp. 28-31). 7. De la Citadelle au Palais. Etaient aussi de la fête les KTM Enduro de la zone Haute-Meuse (voir Inforevue 3-2011, pp. 32-33), passées pour l’occasion des reliefs dinantais aux pavés de la Place des Palais. 8. Menus de fête. Le Service horeca de la police intégrée avait de nouveau mis les petits plats dans les grands. Au mess du complexe de Witte de Haelen et au Village policier, un millier de repas ont été servis tout au long de cette journée, “dans une ambiance conviviale”, selon Gaëtano Alessi, le coordinateur du service (ici sur la photo). 9. Under the Rainbow. A 18h30, la princesse Astrid a rendu une visite remarquée au Village policier. Elle a pris le temps de découvrir plusieurs stands et animations. La ministre de l’Intérieur, Joëlle Milquet, avait placé le 21 juillet sous le signe de la diversité en matière de genre, d’âge et d’origines. La Princesse et la ministre se sont donc logiquement arrêtées au stand du Service égalité-diversité et de l’asbl Rainbow Cops (voir Inforevue 1-2012, p.49). 10. Vocation princière ? La fille de la Princesse Astrid, Laetitia Maria, a enfilé une tenue de maintien de l’ordre de la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles, au stand Interventions et Opérations, pour se lancer dans le parcours d’obstacles. B.D. 1

Voir aussi la rubrique Webwatch en page 3.

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AFFAIRES EN COURT

PETITES CAMÉRAS MOBILES

Un petit oeil en plus pour la sécurité

… présente ses valeurs f BRUXELLES – Le 27 juin dernier, la police aéronautique (DGA/LPA) de la police fédérale a dévoilé son projet portant sur les valeurs de l’organisation. Cette présentation a eu lieu au sein du complexe Géruzet à Etterbeek en présence de différents dirigeants et collaborateurs de la Direction générale de la police administrative (DGA) et de partenaires externes. Les valeurs de la LPA sont au nombre de cinq : le professionnalisme, l’intégrité, la transparence, le respect et l’orientation client. Différentes affiches ainsi qu’un film ont été réalisés afin d’illustrer et de promouvoir chacune de ces valeurs. Plusieurs membres de la police aéronautique se sont ainsi prêtés au jeu en associant leur image ou encore leur témoignage à certaines valeurs.

accordent leurs violons f

f MALINES – Après la surveillance par caméras dans le centre-ville et les appareils de reconnaissance automatique des plaques d’immatriculation sur les voies d’accès à Malines, les fonctionnaires de police locaux viennent d’être équipés de mini-caméras. La police locale de Malines est la première dans notre pays à utiliser à grande échelle des mini-caméras. Quelque 5 000 euros ont été investis dans l’acquisition de 80 appareils. L’acquisition de petites caméras mobiles est une conséquence de l’augmentation des agressions contre les policiers et des plaintes déposées contre leurs interventions. Des accords clairs ont été conclus avec la Commission de la vie privée quant à leur utilisation. “Ces appareils ne sont pas plus grands qu’un stick USB, mais la qualité des images est bonne”, déclare le commissaire divisionnaire Yves Bogaerts, chef de corps de la zone de police de Malines.

© Lavinia Wouters

G.H.

© Jos Balcaen

Police et parquet

© Stefanie Thaets

L A POLICE AÉRONAU T IQUE …

COMPOL

LOUVAIN/ALOST – Les 6 et 14 juin derniers avaient lieu, respectivement à Louvain et à Alost, les premières éditions de com@shop Communication avec la presse. Au total, 53 personnes ont pris part à cette initiative de com@pol, le réseau de communicateurs. Les participants étaient majoritairement des responsables de la communication de la police locale. Avec différents magistrats chargés des contacts avec la presse, les porte-parole de la police fédérale et une série de journalistes, le réseau s’est penché sur les directives du parquet concernant la presse et la collaboration (les relations) avec cette dernière. Ces journées thématiques s’articulaient autour de quelques présentations, laissant une large place aux échanges et aux débats. Plus d’infos ? Surfez sur www.infozone.be et cliquez sur com@pol. S.D.

com@pol

réseau de communicateurs

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MAÎTRISE DE L A VIOLENCE

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6 e Forum interdépartemental à Lagland

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ARLON – Du 10 au 14 juin 2012, s’est tenue la sixième édition du Forum interdépartemental en techniques et tactiques organisée au camp militaire de Lagland, à proximité d’Arlon. Ces journées d’entraînement sont le fruit d’un partenariat entre la Défense, la police fédérale, et en particulier la police judiciaire fédérale, et le Département de la nature et des forêts (DNF) de Wallonie. Plus de 300 personnes, essentiellement des spécialistes en maîtrise de la violence appartenant à la Direction générale de la police judiciaire (DGJ), ont participé à ce recyclage. Au programme, un parcours proposant plusieurs ateliers pris en charge par la police judiciaire fédérale, la zone de police Polbruno (Evere/Saint-Josse-ten-Noode/Schaerbeek), la Défense et le Département de la nature et des forêts. Les thèmes suivants ont ainsi été abordés : la transition entre l’arme d’épaule et l’arme de poing (1) et les gestes de premier secours à la suite d’une blessure par balle, l’extraction d’un véhicule faisant l’objet de tirs et les impacts de balles depuis et vers un véhicule (2), la communication et les moyens de communication durant une intervention (3), l’appui canin avec des démonstrations d'appui à la perquisition effectuées par plusieurs chiens de la police des chemins de fer (SPC)1 (4), l’intégration de moyens de simulation et, enfin, la progression en forêt. “La nouveauté de cette

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édition 2012 est ce système d’ateliers rotatifs où une même situation est abordée en parallèle sur deux stands”, explique le commissaire judiciaire Pierre-Alain Mathieu, l’un des organisateurs de ce forum. L’inspecteur Serge De Blaeser, spécialiste en maîtrise de la violence de la zone de police Polbruno et son collègue, l’inspecteur Dimitri Vertommen animaient un atelier présentant la manière de s’extraire d’un véhicule qui fait l’objet de tirs. “Le but de cet atelier est de montrer aux collègues qu’un véhicule n’est pas forcément synonyme de sécurité”, souligne l’inspecteur De Blaeser. Le premier maître chef Cédric Peten animait quant à lui la partie de l’atelier concernant l’influence des tirs depuis et vers une voiture. “Il faut connaître son véhicule pour en évaluer la protection balistique”, indique-t-il. Si le forum permet d’assurer le ‘recyclage’ des spécialistes en maîtrise de la violence, il vise également l’échange de bonnes pratiques entre les différents partenaires. Pierre-Alain Mathieu : “Des membres de la police de Lausanne sont venus voir comment nous travaillons. Quelques collègues issus des polices allemande, luxembourgeoise et des services des douanes ont également fait le déplacement”. Cette collaboration pourrait dès lors s’ouvrir à de nouveaux partenaires dans les années futures … G.H. 1

Ces chiens sont dressés de façon à ne pas être agressifs à l'égard des tiers.

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AFFAIRES EN COURT

© Lavinia Wouters

POLICE DE L A ROUTE DU BR ABANT

UN PETIT MILLIER DE VISITEURS ! f

ANDERLECHT – Le dimanche 9 septembre 2012, la police fédérale de la route (WPR) du Brabant a ouvert ses portes au grand public sous un soleil radieux. Le poste de circulation d’Anderlecht était, pour l’occasion, transformé en mini village policier où l’on pouvait découvrir de près le travail – et l’évolution – de la police (de la route) et de ses partenaires avec lesquels elle collabore au quotidien. Petits et grands disposaient de tout ce qu’il fallait pour passer un agréable moment : un tour à moto ou dans la voiture tonneau, un parcours d’activités, un château gonflable, un stand de tir, une montée à une hauteur de 20 mètres avec les pompiers, des démonstrations canines, et bien d’autres choses encore. On n’avait pas lésiné sur les moyens pour assurer une journée inoubliable aux nombreux visiteurs. S.V.P.

S P C L O U VA I N

Et la lumière fut f

© Jos Balcaen

LOUVAIN – Le vendredi 15 juin 2012, les nouveaux bureaux de la police des chemins de fer (SPC) de Louvain ont été inaugurés officiellement en présence du directeur général de la police administrative, Olivier Libois, du chef de service de Securail, Hendrik Vanderkimpen, et de nombreux partenaires importants pour la SPC de Louvain. À cette occasion, le nouvel accord de coopération policière entre la SPC et la zone de police de Louvain a également été signé. Les bâtiments flambant neufs situés sur la Benedenplein, juste au bout du tunnel de la gare du côté de Kessel-Lo, rendent la SPC plus visible et accessible pour son public cible : les voyageurs (plus de 28 000 par jour !) et le personnel de la SNCB1. Les bureaux permettent d’assurer un meilleur service et rendent le travail des vingt membres du personnel plus agréable et sûr. Dans son discours, le directeur général Libois a affirmé qu’il testerait la sécurité aux abords de la gare. Nous serions curieux de savoir s’il a pu accéder aisément aux terrains du festival de Werchter… S.V.P. 1

La sécurité dans les transports en commun est considérée comme une priorité dans le nouveau plan national de sécurité 2012-2015.

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I N AU G U R AT ION

POLICE ET MÉDIA S SOCIAUX

Meetjesland lance la première application policière

“Un joli pas en avant” f © Lavinia Wouters

f EEKLO – La zone de police Meetjesland Centrum est la première en Belgique à proposer une ‘app’ pour smartphones et tablettes. Les ‘apps’ sont des petits programmes (logiciels) destinés à des appareils de type iPhone et iPad. En général, une application est développée en vue d’une tâche spécifique (par exemple, prendre des photos et les retoucher) ou de la recherche d’informations précises (par exemple, les horaires des trains de la SNCB). Il existe des centaines de milliers d’applications à télécharger, allant des logiciels professionnels aux applications ludiques, comportant des possibilités quasi inimaginables. Bref, il y en a pour tous les goûts ! Et donc, à présent, également pour toute personne souhaitant communiquer avec la zone de police Meetjesland Centrum par le biais d’un smartphone ou d’une tablette. Grâce à ce projet novateur, cette zone de police de Flandre orientale suit parfaitement l’évolution dans le monde de la communication. “Nous voulons rompre avec l’image d’un monde policier fermé”, affirme fièrement le commissaire John Van Acker. “En tant que zone de police, nous tentons de créer une image jeune, dynamique et branchée. Pour atteindre cet objectif, nous ne pouvons pas rester à la traîne sur le plan de la communication et des médias sociaux. Nos inspecteurs de quartier, présents sur Twitter, ont été un premier exemple de cet esprit progressiste. Cette application est une étape supplémentaire !” Pour le développement de cette application, la zone de police Meetjesland Centrum a frappé à la porte d’Endare, une société dirigée par un binôme d’étudiants en informatique. “À notre demande, ils ont développé un logiciel sur mesure pour la zone de police”, explique John Van Acker. “En fait, l’application de la zone de police Meetjesland s’adresse surtout aux personnes résidant sur son territoire. Vous pouvez ainsi consulter toutes les coordonnées de la zone de police, les heures d’ouverture des commissariats de quartier et la liste des agents de quartier. En outre, nous pouvons y annoncer des contrôles de la circulation. En effet, cette application permet des échanges dans les deux sens ! On peut transmettre des communications, par exemple au sujet de déversements clandestins, éventuellement illustrées par une photo, ou d’une situation dangereuse sur la route, comme l’a signalé une personne récemment. Une nuance importante : en principe, les communications via l’application ne sont suivies rigoureusement que pendant les heures de bureau. Donc, en cas d’urgence, il vaut toujours mieux appeler le 101 ou le 112 car c’est plus rapide et plus sûr !” Entre-temps, l’application de la zone de police Meetjesland Centrum a déjà été téléchargée plus de 500 fois. Un énorme succès ! www.pzmeetjesland.be

@PZMeetjesland

S.D. © JVK

Le groupe de travail ‘Communication’, le moteur de ce projet d’application et des médias sociaux (de gauche à droite) : John Van Acker, commissaire et porte-parole de la zone de police, Marc Lippens, inspecteur de quartier actif sur Twitter, la commissaire Jessica Fiaert, Paul Pauwels et Patricia Van De Walle, inspecteurs de quartier actifs sur Twitter, et Marino Longeville, chef de service Quartier. Nick Piepers, qui communique sur Twitter au nom du corps, ne figure pas sur la photo. Tous sont également actifs sur Twitter en leur propre nom.

TERMONDE – Depuis peu, tous les services de la police fédérale de l’arrondissement de Termonde sont réunis au sein d’un tout nouveau bâtiment. Il a été inauguré officiellement le 5 septembre 2012, en présence du Secrétaire d’Etat à la Régie des bâtiments, Servais Verherstraeten et de la commissaire générale, Catherine De Bolle. Des bureaux spacieux, un espace de commandement moderne, des locaux d’audition, des cellules qui répondent à toutes les exigences requises, des chambres d’écoutes téléphoniques, un laboratoire ultra-moderne et professionnel, un atelier de repassage,… Ce ne sont que quelques-uns des nombreux avantages dont pourront dorénavant bénéficier les deux cents membres du personnel de la police fédérale de Termonde. Selon le commissaire divisionnaire Rudi Vervaet, directeur coordinateur : “Lors de la construction, on a écouté les souhaits et les besoins des membres du personnel. Ces derniers se sont beaucoup investis et tout le monde est satisfait du résultat final. Les bureaux sont spacieux et lumineux, il y a suffisamment de salles de réunion, de l’attention est accordée à la sécurité, la cantine et les vestiaires sont positivement accueillis... Ce nouveau bâtiment est un joli pas en avant.” CGPW

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AIRPOL

Nouvelles technologies prêtes à décoller f

D I S PA R I T I O N S I N Q U I É TA N T E S

LE MODÈLE BELGE S’EXPORTE f

© CGPR

R E L AT ION S PUBLIQUES

Portes ouvertes au Luxembourg f BELVAUX – Le 1e juillet 2012, la police grand-ducale a organisé sa traditionnelle Journée de la police à Belvaux. Cet événement avait pour but de présenter au large public le matériel et les différents services de police luxembourgeois, mais aussi divers corps de police des pays voisins. La France, la Hollande, l’Allemagne et la Belgique y étaient représentées. La police fédérale belge était de la partie, avec un portraitiste de la police technique et scientifique, des démonstrations de l’arroseuse, le service de police à cheval, mais également le musée de la police intégrée et le Service des relations publique et protocole (CGPR).

Airpol a vu le jour lors de la présidence belge de l’Union européenne, en 2010. Il s’agit d’un réseau destiné aux services de police et de contrôle frontalier au sein des aéroports européens. L’objectif d’Airpol est de renforcer la sécurité dans le domaine aéronautique et de contribuer à une approche policière plus standardisée. Outre l’organisation et la coordination d’actions transfrontalières, Airpol vise la création d’un réseau performant permettant aux États membres de l’Union européenne d’échanger leurs connaissances, des bonnes pratiques, ainsi que leurs effectifs.

Le sergent coordonnateur Jean Charles Benoit (premier à p.d. la droite), le capitaine Denis Turcotte (troisième à p.d. la droite) et le lieutenant détective Steve Blanchet (au deuxième rang) entourant des représentants de la Cellule personnes disparues.

BRUXELLES – En février, les membres de la Cellule personnes disparues de la police judiciaire fédérale (FGP/DJP) ont accueilli une délégation composée de trois policiers québécois. Le but de leur visite consistait à étudier le fonctionnement de la cellule, en particulier sa collaboration avec ses partenaires privilégiés (Child Focus, la Protection civile, l’appui aérien (DAFA), l’appui canin (DACH), le DVI etc. et d’évaluer l’intérêt d’importer certains aspects du modèle belge au sein de la Sûreté du Québec. Nos collègues canadiens ont également accordé une attention particulière au traitement réservé par les policiers belges aux découvertes de cadavres ou de restes humains non identifiés dans le contexte des dossiers ouverts de disparitions. Claude Fontaine

airpol@police.belgium.eu © Aly Schumacher

Marc Normand Team PR

Les participants se sont penchés sur les (l’impact des) nouvelles technologies dans le domaine de la protection des frontières, de la sécurité de l’aviation et de la police aéronautique. Des représentants de 21 pays ont débattu avec la Commission européenne, Frontex, Interpol et l’Agence américaine Transport Security Agency (TSA) des possibilités et des limites de la haute technologie. L’impact de cette dernière sur les travailleurs a également été largement examiné.

© DJP

LUXEMBOURG – Du 11 au 13 juin 2012, Airpol a organisé au Luxembourg un deuxième congrès plénier, en collaboration avec l’Unité centrale de la police à l’aéroport (Luxembourg).

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C H A M PION N AT DE BE L G I Q U E DE C YC L I S M E

Ferrari file vers la victoire

MI SE À L’HONNEUR

Décoré par la Guardia Civil

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BRUXELLES – L’inspecteur principal Frank Manteau a fait partie de la section euro-terrorisme de la division anti-terrorisme (DR3) de la police judiciaire fédérale (PJF) de Bruxelles, de janvier 2008 à octobre 2011. Il a ainsi été amené à collaborer avec la Guardia Civil espagnole, et, plus particulièrement, avec l’UCE 1, c’est-à-dire l’unité centrale en charge de la lutte contre l’ETA, l’organisation (armée) basque indépendantiste. Il a également eu l’occasion d’effectuer un stage sur place et a pu voir comment ses collègues espagnols des unités judiciaires d’observation et d’intervention travaillent. Cette collaboration a abouti, notamment, à l’arrestation d’etarras (membres de la lutte armée de l’ETA) en fuite en Belgique, au démantèlement du bureau politique de l’organisation à Bruxelles ainsi qu’à l’élucidation d’une affaire de menaces à l’encontre d’une parlementaire espagnole en Belgique. L’unité centrale madrilène a décidé de décorer l’inspecteur principal Frank Manteau de la médaille du mérite espagnol, ce qui représente une haute récompense. En plus de la reconnaissance personnelle du policier, c’est également le travail de toute une équipe qui est salué. “Je souhaite y associer l'inspecteur principal Stéphane Demaiffe, chef d’équipe, qui m'a fait confiance et qui a aussi participé aux enquêtes. Je voudrais également remercier la direction de la DR3 qui m'a laissé évoluer dans la matière”, conclut-il. G.H.

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AFFAIRES EN COURT

ERPE MERE – Le 8 juillet dernier, à Erpe Mere, Sergio Ferrari (ZP Châtelet) a été couronné au championnat de Belgique de cyclisme de la police. C’est au terme d’une course de 60 kilomètres, sur un parcours exigeant, qu’il a décroché la victoire dans la catégorie des moins de 40 ans. Il était clair, dès le départ, que le vainqueur devrait disposer de jambes hors pair. C’est que Jeroen De Smet, qui organisait (avec brio) pour la première fois la course, avait tracé un parcours exigeant ! Les 27 participants, parmi lesquels quatre collègues néerlandais, devaient à chaque tour gravir une côte courte mais raide. Un certain nombre de cyclistes, dont Glenn Schoep, ont démarré la course sur les chapeaux de roues, avant d’être rattrapés par le peloton. Au bout d’un certain temps, trois hommes se sont détachés. Jerôme Lafourte, Sierd Steinginga et Nico Thys ont longtemps roulé en tête, remportant la plupart des bonifications. Pour Timmy Weeckers, l’un des favoris, la course était déjà terminée. Il avait chuté lors du premier tour et cassé sa roue arrière. Entre-temps, Sergio Ferrari, originaire de Châtelet, faisait forte impression dans les côtes. Après plusieurs accélérations, il a lâché la plupart des concurrents. Au bout de cinq tours et sous l’impulsion de Ferrari, le peloton, devenu moins dense, a rejoint le groupe de tête. À trois tours de la fin, l’inaccessible Ferrari est passé à l’attaque et a rapidement pris une avance confortable, tuant dans l’œuf une contre-attaque de Nico Thys. Dans le dernier tour, Sierd Steiginga, Glen Schoep (Pivo) et Jerôme Lafourte se sont résolus à rouler pour la deuxième place. Ferrari, avec une trentaine de secondes d’avance, était certain de remporter la victoire. Au sprint, Steiginga s’est montré le plus rapide, terminant devant Schoep et Lafourte. Dans la catégorie des +40, Daniel Veltjen (ZP Houthalen), Wim Meir (POSA Anvers) et Benny Dupont (ZP Zottegem/Herzele/Sint-Lievens-Houtem) ont pris le large dans le deuxième tour et sont restés en tête durant toute la course. Veltjen s’est finalement imposé au sprint devant Dupont et Meir. Chez les +50, la course a longtemps été serrée. Le favori Leo Mares (ZP Beveren) s’est détaché dans l’avant-dernier tour, conservant ainsi son titre de champion. Henri Michielsen (ZP Houthalen) a pris la deuxième place lors du sprint. Marc Schepers (ZP Anvers) a complété le podium. Chez les femmes, la cycliste néerlandaise Elles Hageman a franchi la première la ligne d’arrivée. Hilde Vergilbergen (ZP Alost) s’est hissée à la deuxième place, ce qui fit d’elle la championne de Belgique. Dorothy Van Renterghem (WPR Anvers) est, quant à elle, montée sur la troisième marche du podium. Des photos des courses sont disponibles sur le site www.bkpolitie.be Stefaan D'Hoore

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AFFAIRES EN COURT

T É L É V I S ION E T VO C AT ION S

... et après ?

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Les Experts

CONCOURS INFOREVUE

LE COUPABLE ÉTAIT BILL …

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BRUXELLES – Les Experts, qu’ils soient de Manhattan, de Miami ou d’ailleurs, sont-ils sources de vocation pour les carrières à la police ? C’est, en partie – il a aussi enquêté dans le milieu médical –, ce qu’a essayé de découvrir Giancarlo Campione, étudiant de l’UCL-Mons pour son travail de fin d’études intitulé Les séries télévisées : un outil de propagande et de recrutement pour les études supérieures et universitaires.

BRUXELLES – Avez-vous pu aider Pol à résoudre l’énigme de l’Inforevue 2-2012 ? Les abonnés qui ont fourni la bonne réponse pouvaient être tirés au sort pour remporter un petit cadeau offert par Inforevue.

Il a rencontré, pour cela, des responsables du recrutement et de la sélection (DSR), des formateurs et dix aspirants de l’Académie de police de Jurbise (APPEV). “Les interviews menées auprès des professionnels avaient pour principal objectif de récolter un regard critique à l’égard des séries télévisées médicales et policières. En second lieu, il s’agissait de déceler les éléments similaires et contradictoires par rapport à l’image promue au sein de ces séries télévisées et de la réalité du terrain. Ces interviews poursuivaient également l’objectif de mesurer le pouvoir des séries télévisées en tant qu’outil de promotion et, dans le cas contraire, de découvrir les raisons pour lesquelles ne pas les utiliser”, explique Giancarlo Campione. Sur base de ces interviews, il a ensuite élaboré un questionnaire qu’il a soumis à des étudiants en dernière année du secondaire, des étudiants du secteur médical et des aspirants des écoles de police. Il a reçu 452 réponses, dont 200 de futurs policiers. Sa conclusion ? “Les séries TV constituent un déclencheur, la première étape d’une démarche de recueil d’informations supplémentaires en vue d’obtenir des réponses précises dans l’orientation des études initialement prévue. Elles ne suffisent donc pas à elles seules à promouvoir l’enseignement supérieur et universitaire, bien qu’elles y participent faiblement. Nous avons également pu remarquer que ces séries télévisées ne doivent en aucun cas constituer l’unique motivation chez l’étudiant puisque l’ensemble des répondants ont reconnu la diffusion d’une image biaisée, romancée et, très peu probable dans la réalité. Néanmoins, elles lui permettent d’avoir un premier rapport au métier de médecin, de policier, ou toute autre fonction.” Notre diplômé précise encore que “l’ouvrage de Guillaume Le Saulnier, Les policiers réels devant leurs homologues fictifs : fiction impossible ? évoque une inquiétude concernant les conséquences de l’image que se forge le public de la police, dans la mesure où les médias, les séries télévisées, influencent la formation des représentations sociales. Plus encore, les enquêtes ont démontré que ‘la vocation (policière) puise également dans une représentation idéalisée du métier, forgée pour l’essentiel au contact des fictions policières’, d’où l’importance d’un travail de prévention supplémentaire en vue de déceler le vrai du faux et de contrer les représentations biaisées.”

L’auteur du meurtre était ‘Bill Boquet’. La victime a écrit le nom du coupable en langage codé. Le nom pouvait être obtenu en prenant pour chaque lettre celle qui la précède dans l’alphabet : C = B – J = I – M = L – M = L. Nous avons reçu 19 réponses dont 8 correctes. Les abonnés suivants ont reçu une veste fluo Inforevue : Joke Coppesmette de Wezemaal, Céline De Coninck de Vlamertinge, Nicolas Moetvil de Casteau, Chris Serlet de Jabbeke, Albert Servais de Limal, Jean-Gérard Taildeman d’Harchies, Pierre Van Coppenolle de Sprimont et Glenn Van Eyck de Nieuwkerken-Waas. La rédaction remercie tous les abonnés qui ont participé et félicite les vainqueurs. Le jeu se poursuit et Pol se lance dans une nouvelle enquête (p.54). Envoyez-nous le nom du coupable, jusqu’au 16 novembree 2012, par mail à inforevue@police.be, ou par courrier à Concours Inforevue, DGS/DSI, à l’attention de Harry De Clerck, rue Fritz Toussaint 8 à 1050 Bruxelles. Dix abonnés ayant trouvé la bonne réponse remporteront un prix. Bonne chance ! H.D.C.

Envie d’en savoir plus ? Giancarlo Campione peut vous envoyer son mémoire sur demande par mail à campione.giancarlo@gmail.com. B.D.

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F E E D BAC K Un retour sur certains articles de l'Inforevue.

Système biométrique pour les postes de contrôle frontaliers belges Pour l’article Fermer les petites portes avec Avia, paru dans l’Inforevue 3-2011, nous nous étions rendus à l’aéroport de Wevelgem, un des postes de contrôle Schengen reconnus (dont 6 aéroports). Le but du projet Avia était de surveiller l’aviation légère et de détecter des activités illégales. Comment ? Entre autres par le contrôle des documents de voyage. Une nouveauté sur ce plan : cet été, les 13 postes de contrôle frontaliers belges ont été équipés d’un système biométrique. Le système de reconnaissance d’empreintes digitales doit faciliter le contrôle frontalier et aider à combattre la fraude et les faux visas. La police fédérale a conclu un accord pluriannuel avec Zetes pour l’installation de digital �ingerprint readers. Cette technologie basée sur la biométrie permet de lire de manière optique et de digitaliser une empreinte digitale a�in qu’elle puisse être traitée dans le Système européen d’information sur les visas (VIS). Le contrat prévoit l’achat, la livraison, le placement et la mise en service de 150 appareils. Le règlement européen VIS émarge aux accords de Schengen et �ixe la �in 2014 comme deadline.

Very Irritating Police porte ses fruits ! Nous avons présenté, dans l’Inforevue 2/2012, le projet VIP de la zone de police Westkust. Il a pour objectif l’identi�ication de fauteurs de troubles potentiels avant même qu’ils ne commettent un méfait. Cette approche avait déjà été couronnée de succès l’an passé. Il n’en ira pas autrement cette année. Si l’on compare la période 2009/2010 à celle de 2011/2012, on constate une diminution des cambriolages de pas moins de 38,7%, des vols de vélos d’environ 25%, des vols à l’étalage de 22% et des vols de voitures de 12,5%. "Ces bons résultats sont à mettre à l’actif des nombreuses patrouilles opérées sur un territoire restreint, et de nos projets tels que le placement de caméras, l’approche VIP, la reconnaissance de plaques d’immatriculation et le fonctionnement ‘en chaîne’ avec le parquet et le juge d’instruction", af�irme Nicholas Paelinck, le chef de corps.

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