Inforevue 2/2014

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Dans les coulisses de Tomorrowland Charleroi: la tour intégrale

Du bleu et des diables

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MAGAZINE DE LA POLICE INTÉGRÉE


“LA RECHERCHE PERMANENTE DE L’ÉQUITÉ”

L’Inforevue est une publication de la Direction des relations internes (DSI) de la police fédérale

Rédacteur en chef: Benoît Dupuis Rédaction: Julie Caby, Stefan Debroux, Renato Guion, Gwendoline Hendrick, Saskia Van Puyvelde Lay-out et photographie: Jocelyn Balcaen, Caroline Chaidron, Emmanuelle Glibert, Karolien Snyers, Lavinia Wouters Dessins: Didier Castenholz , Ruben Accou Traductions: Service traduction du DSEK Service de communication interne Imprimerie: Goekint Graphics 059 51 43 43 Editeur responsable: Eric Cobut - Avenue de la Couronne 145A 1050 Bruxelles Relations publiques et abonnement: Laurence Slachmuylders, Avenue de la Couronne 145A - 1050 Bruxelles Tél. 02 642 65 32 - Fax 02 642 60 97 Tarif d’abonnement: Belgique et autres pays: 10 euros Facture justificative: 1,25 euro pour frais d’administration et d’envoi. Un abonnement à Inforevue, le magazine de la police intégrée, donne droit à quatre numéros et est automatiquement prolongé sauf avis contraire avant le quatrième numéro. Tous droits réservés. Dit magazine verschijnt ook in het Nederlands. Teamware: _DGS/INFOREVUE E-mail: inforevue@police.be ISSN: 1780-7638 La rubrique ‘Bib’ est réalisée par le Centre de documentation et de connaissances policières (DGS/DSEK).

www.polimagery.be

Le 28 mai dernier, j’ai prêté serment en tant que directeur général de la police judiciaire fédérale. Je considère cette nomination comme un honneur doublé d’une marque de confiance exprimée par le Roi, nos ministres de tutelle, les membres du Collège des Procureurs généraux, les membres du Conseil fédéral de police et les membres de la commission de sélection, présidée par Madame la commissaire générale Catherine De Bolle, qui a conclu à mon aptitude à l’exécution de ma nouvelle fonction. Je les en remercie et je ferai en sorte de ne pas les décevoir. Ce mandat qui m’est confié, je souhaite l’exercer au service de nos autorités, de la population et de mes collègues, en particulier, les membres du personnel du pilier judiciaire fédéral. Je considère que celui-ci fait partie intégrante de la police fédérale et, plus largement, de la police intégrée à deux composantes. Je m’engage à maintenir notre département au cœur du dispositif global de sécurité de notre pays. Durant les cinq années à venir, je m’attacherai à être le directeur général de tous : des membres du cadre opérationnel comme des membres du cadre administratif et logistique. L’organisation de notre direction générale s’articule autour de deux niveaux, le niveau central et le niveau arrondissement, chacun d’eux à sa raison d’être et sa nécessité. Je veillerai donc à contribuer activement à leur complémentarité. Je compte sur l’engagement et les compétences de chacun pour exécuter nos missions conformément aux attentes de ceux qui nous témoignent de leur confiance en sollicitant notre assistance. A cette fin, je souhaite que nous entretenions les meilleures relations entre nous, avec les membres des autres directions de la police fédérale, avec nos collègues des corps de police locale ainsi qu’avec tous nos partenaires de la chaîne de sécurité. L’un des principes qui soutiendra mon action en matière de gestion sera incontestablement la recherche permanente de l’équité de traitement. De même, par respect pour toutes celles et ceux qui, au quotidien, font preuve d’éthique dans l’exécution de leurs tâches - ils constituent la grande majorité de notre personnel j’attacherai une importance particulière au respect des valeurs fondamentales que tout fonctionnaire appartenant à une organisation policière se doit de respecter. Durant ma période d’interim, j’ai malheureusement été confronté au traitement de trop nombreux dossiers administratifs relatifs à des comportements en flagrante contradiction avec notre mission et nos valeurs, des dossiers qui génèrent parfois de graves conséquences sur le plan individuel ou familial. Je compte sur le sens des responsabilités de tous, en particulier des titulaires d’une fonction de direction, pour prévenir, dans toute la mesure du possible, tout comportement qui pourrait nuire à l’image de notre institution. Je conclus en concédant humblement qu’un directeur général n’est personne à lui seul, que notre défi est collectif et que nous devons le relever ensemble. Notre efficacité est avant tout basée sur le facteur humain, les moyens techniques et technologiques n’étant là que pour soutenir ou faciliter nos actes. L’esprit d’équipe, la confiance et le respect mutuels et la détermination partagée demeurent, parmi d’autres, des facteurs critiques de succès essentiels dans la réalisation de nos objectifs.

Claude Fontaine

Directeur général de la police judiciaire fédérale.


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sommaire

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TOMORROWLAND Un Efteling pour adultes COUPE DU MONDE DE FOOTBALL Spotters belges au Brésil VOLS DE CÂBLES Un pacte payant

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UNITÉS SPÉCIALES Investir dans l’avenir

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VISITE D’ETAT Welcome to Belgium Mister President !

UN POLICIER BELGE AU FBI Une formation made in USA

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FACE TO FACE Un marathon de contrôles vitesse ZONE DE CHARLEROI Tour de force

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TRAFIC DE DÉCHETS Faire de la place dans ses armoires, un crime ?

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L’INVITÉ “Je suis un believer”

rubriques

28 La tour bleue à Charleroi

Radar...2

Out of office...37

Eurêka !...32

Feedback...53

Historia...7 Casus...11

Le monde policier...42

Les affaires en court...44

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46 L A POLICE EN CHIFFRES

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Un jeune homme a été condamné à 46 heures de travail d’intérêt général pour avoir pointé un laser en direction de l’hélicoptère de la police. En 2013, 200 pilotes ont porté plainte pour des aveuglements au laser. Les aéroports de Brussels Airport et Charleroi sont les plus touchés, de même que les hélicoptères de la police.

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QUOTE

La question du djihadisme syrien est devenue la principale préoccupation des services de renseignement mondiaux.” Gilles de Kerchove, coordinateur de la politique antiterroriste de l’Union européenne, Le Monde, 2 juin 2014

BIB

CARTOGRAPHIE DES RÉSEAUX : L'ART DE REPRÉSENTER LA COMPLEXITÉ Parce que la visualisation des réseaux est le langage de la représentation à l'époque de la société de l'information, cet ouvrage explore et révèle l'importance et l'impact de ces illustrations dans l'exposition et la transmission des idées complexes. De la représentation de réseaux de followers sur Twitter aux interconnexions entre les membres de cellules d'Al Qaïda, en passant par les interactions entre protéines, Manuel Lima a rassemblé dans ce livre près de trois cents exemples fascinants de design de l'information. Il consacre également plusieurs chapitres introductifs à la longue tradition de la représentation des réseaux complexes et en offre ainsi une première histoire exhaustive et passionnante. INFO Cartographie des réseaux : l'art de représenter la complexité [texte imprimé] / LIMA, Manuel, Auteur. - Paris : Eyrolles, 2013. - 272 p.

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R ADAR

tweetwall @zp3vallees La zone de police des 3 Vallées a le plaisir de vous accueillir sur sa nouvelle page Twitter. N'hésitez pas à "tweeter" ! Merci !

@ZPNamur

W E B WAT C H

LE CHAT DE CHILD FOCUS Le grand public peut désormais joindre la Fondation Child Focus par chat via le 116000.be pour signaler une disparition ou un cas d’exploitation sexuelle. Child Focus veut ainsi créer une nouvelle porte d’entrée vers la ligne d’urgence 116 000 qui jusqu’à présent n’était accessible que par téléphone. De plus en plus de personnes, et principalement les jeunes, utilisent leur smartphone pour la communication en ligne. Child Focus suit les nouvelles tendances de communication et renforce ainsi son accessibilité par ce biais. INFO www.116000.be

#Namur participe à #BEalert, outil d'alerte population en situation d'urgence. Pour votre sécurité, inscrivez-vous !

https://www.facebook.com/polnam.be?ref=…

@policecomines

Diffuser ses propres images de surveillance sur Internet : une fausse bonne idée ?

http://www.policelocale.be/5318/nouvelles… @recherche_bel

On change de nom, suivez-nous à partir de maintenant sur @police_temoin pls RT @Polsupport_F

#PolNews#premiereguerremondiale – Le combat de Visé - http://youtu.be/YBjGc5CI2FQ @PoliceMonsquevy

Protéger son profil Facebook : trucs et astuces

– POTATI : Le 1er navigateur web pour enfants http://buff.ly/1gk9YaP @Jobpol_F SUR LE VIF

L’inspecteur Christian Bauden est maître chien drogue à la police fédérale depuis 8 ans. Basé à Tournai, il fait partie du Service d’appui canin. Accompagné de son collègue à quatre pattes Youri, Christian sillonne le pays de long en large. Il parcourt ainsi plus de 50 000 kilomètres par an. Son chien et lui forment un binôme redoutable d’efficacité dans lequel règne une complicité absolue. Christian aime son métier qui lui demande beaucoup de disponibilité, mais lui offre en retour de grandes satisfactions.

Découvrez le film de recrutement de la #police

de Londres (@metpoliceuk) qui donne une image réelle du métier ! http://bit.ly/JobPOL @PoliceLux

Car-jacking à Strassen : auteurs présumés interpellés à Neufchâteau. #coopération transfrontalière @reseaufrancopol

Notre vice-président Europe, Thierry Dierick, en entrevue dans le dernier numéro d’Inforevue http://bit.ly/1mYnKQS @INTERPOL_HQ

Ces 12 voeux, émis en 1914 au 1er Congrès int'l

de police judiciaire sont tjrs au coeur de l'action d'#INTERPOL100 pic.twitter.com/IWVAilreNa

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Ensemble Le 4e Sommet Europe-Afrique a eu lieu à Bruxelles les 2 et 3 avril 2014. Cet événement a réuni plus de 60 dirigeants africains et européens, et 90 délégations au total. A cette occasion – et c'est du jamais vu en Belgique ! – 320 motards des polices locales, fédérale et de la police militaire ont assuré, ensemble quelque 90 escortes VIP.

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JOURNÉES SÉCURITÉ MOTO Les samedi 3 et dimanche 4 mai, la police locale de la route d’Anvers organise ses traditionnelles ‘Journées sécurité moto’. Quelque 600 motards se rassemblent sur les terrains de l’ancien Campus Vesta pour un parcours en huit étapes de tests de conduite et de maîtrise de la moto.

CHALLENGE SÉCURITÉ ROUTIÈRE Le 26 avril, la zone de police Brunau (Fleurus, Pont-à-Celles, Les Bons Villers) organise sa 4e journée de la sécurité routière. Cinq jeunes cyclistes de l’entité de Mouscron remportent le Challenge sécurité routière organisé par la zone. 19 équipes de plusieurs zones de police wallonnes convoitaient le trophée du vainqueur. L’équipe mouscronnoise s’est illustrée dans les épreuves théoriques et pratiques relatives à la sécurité routière.

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ENFANTS POLICIERS Le 21 mai, la zone de police Famenne-Ardenne organise une action de sensibilisation à la vitesse excessive aux abords d’une école. Les élèves de l'école de Beausaint prennent la place des policiers. A l'aide du radar préventif placé en zone 30, les voitures en excès de vitesse sont interceptées quelques centaines de mètres plus loin par les enfants, encadrés des policiers. Ils remettent eux-mêmes un carton rouge aux automobilistes en infraction et les invitent à respecter la vitesse aux abords de leur école.


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HISTORIA Réalisée par le Musée de la police intégrée, la rubrique Historia nous fait découvrir ou nous remémorer un événement, un personnage, une pièce d’équipement ou une unité des anciens corps de police.

UNE VICTIME INNOCENTE ET DESARMEE, LE POLICIER COMMUNAL EN AOUT 1914 TEXTE Benoît Mihail - Musée de la police intégrée

peu disciplinés, se transforme en peur agressive et en folie meurtrière.

Au moment de l’invasion allemande du 4 août 1914, les policiers en âge de prendre les armes rejoignent leur régiment pour défendre la patrie comme simples soldats. Mais que deviennent les autres restés sur place ? Leur sort est lié à celui des populations civiles, dont certaines vont connaître une horreur indescriptible. Des villes entières sont pillées et incendiées, tandis que leurs habitants sont massacrés sans distinction d’âge ni de sexe. On estime à environ 5 500 le nombre de civils belges tués en août et septembre 1914, ceci alors que l’Allemagne a signé en 1899 (certes à contrecœur) la convention de La Haye qui protège les populations envahies.

L’explication la plus communément acceptée aujourd’hui est d’ordre psychologique. Alors qu’ils s’attendent à une traversée rapide de la Belgique, les Allemands rencontrent une résistance inattendue qui provoque colère et frustration. Cette résistance se présente de surcroît sous la forme d’embuscades et d’escarmouches, l’armée belge n’ayant pas assez d’effectifs pour les affronter de front. Face à un ennemi invisible, la rancœur des soldats allemands, pour la plupart

Dès l’invasion, les communes ont pourtant enjoint les habitants à remettre les armes à feu, afin d’éviter les situations conflictuelles. Auxiliaires des bourgmestres en matière de police administrative, les policiers assistent ceux-ci dans la prise de mesures pour garantir la protection des civils. Ainsi, certains se rendent avec eux auprès des Allemands pour négocier un accueil pacifique. Toutes ces précautions deviennent caduques lorsque l’armée ennemie commence à exécuter sommairement des innocents. Les représentants de l’autorité continuent cependant de faire ce qu’ils peuvent pour limiter les dégâts, à leurs risques et périls.

Le 13 août, à Arlon, une poignée de soldats s’amusent à tirer avec les armes confisquées aux civils, provoquant l’inquiétude d’autres Allemands qui croient à une action de ‘francs-tireurs’. Le commissaire de police adjoint Emile Lempereur, 55 ans et père de sept

enfants, est exécuté séance tenante, alors qu’il tentait justement de comprendre ce qu'il s’était passé.

Le pire arrive à Dinant puisque sur 5 policiers qui restaient dans la ville au 23 août, un seul va échapper au massacre. Le commissaire Longville est tué à coup de crosse et achevé d’une balle alors qu’il tente de calmer les soldats allemands. Trois agents périssent lors de la fusillade collective dite du Mur Tschoffen ; l’un d’eux y perd aussi sa femme tandis qu’un autre, Octave Hubert, a le temps de lui faire ses adieux : "Pauline, je vais y passer, aie soin de nos enfants", lui lance-til. Elle fuit dans les ruines fumantes de la ville, en traînant ses enfants. "Maman, ton jupon prend feu", lui dit un moment son petit garçon… Pendant cette période où seul l’arbitraire de l’envahisseur fait la loi, les policiers ont donc perdu toute autorité. Le 23 août à Namur, un habitant croise le commissaire Muller qui lui exprime son sentiment d’impuissance : "Ah ! M. Vrithoff, quelle affaire ! La Grand'Place est remplie de cadavres !" Puis le calme revient et Muller retrouve sa fonction, comme les autres agents restés sur place. Mais le vrai travail de police est désormais dans les mains de l’envahisseur, les Belges devant se contenter de tâches subalternes ou ingrates.

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TOMORROWLAND

Un Efteling pour adultes Chaque année, des dizaines de milliers de festivaliers convergent vers le domaine provincial De Schorre à l’occasion de Tomorrowland. En 2013, l’événement a été élu meilleur dance festival du monde pour la troisième année consécutive. Avec des visiteurs de pas moins de 214 nationalités, la commune de Boom a conquis une notoriété planétaire. Pour autant, la police est-elle aussi à la fête ? TEXTE Saskia Van Puyvelde

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PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters & ZP Rupel

BOOM – Papillons, elfes, soleils rieurs, arcs-en-ciel, petits coeurs … Tomorrowland, c’est la magie à l’état pur, une expérience enchanteresse qui rappelle l’univers de l’Efteling, ce célèbre parc d'attractions aux multiples contes de fées. Cette année, pour les dix ans d’existence du festival, la fête battra son plein deux fois plus longtemps ! Les 18, 19 et 20 juillet, puis les 25, 26 et 27 juillet, De Schorre se transformera en un paradis de la dance au milieu de décors époustouflants, d’effets de lumières inédits et … de dizaines de milliers de festivaliers. Comment la police locale de Rupel (Boom/Hemiksem/Niel/Rumst/Schelle) se prépare-t-elle à cet événement ? La chef de corps Gwen Merckx : “La première édition remonte à 2005 et avait attiré un peu moins de 10 000 spectateurs. Le festival s’est peu à peu développé et trois ans après, quand il est passé à trois jours, le boom s’est vraiment fait sentir.


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Merckx. “Ces deux dernières années, les choses se sont particulièrement bien déroulées. La trentaine de caméras réparties dans le domaine et aux abords de celui-ci, les moyens spéciaux qui filtrent les messages publiés sur les médias sociaux qui présentent un intérêt pour la police, les informations en provenance du Vlaams Verkeerscentrum (VVC) et d’un bureau externe nous permettent, par exemple, DES YEUX PARTOUT Zone de police de taille moyenne comp- de détecter les encombrements sur les tant environ 120 membres du personnel, principaux axes de circulation ou de Rupel est elle-même à la barre lors de cet savoir si des personnes traversent l’A12. événement. Bien entendu, d’importants Nous pouvons visualiser le tout direcrenforts s’imposent et sont fournis par tement. En effet, de très nombreux visiles zones de police d’Anvers et Hekla teurs disposent d’un smartphone.” (Aartselaar, Edegem, Hove, Kontich, Il y a ensuite le contrôle des accès, intéLint) et par la police fédérale. “Sur le gralement pris en charge par des sociéplan policier, notre mission consiste en tés de sécurité. “Sur ce point, nous nous premier lieu à gérer la circulation”, nous situons en deuxième ligne”, souligne le explique la commissaire divisionnaire commissaire Eric Vandermeirsch, direcLa police a suivi cette évolution en parfaite coordination avec l’organisateur, les frères Beers et leur équipe, et cela nous a aidés. Ces joyeux trentenaires font preuve d’une grande motivation, d’enthousiasme et de professionnalisme. C’est un plaisir de collaborer avec eux. Ils sont parés à toute épreuve, ouverts à l’innovation et désireux de suivre toute idée pouvant améliorer l’organisation.”

teur des opérations à la zone de police. “Nous ne devons pas procéder nousmêmes au contrôle des tickets, des stupéfiants, etc. Les trains Thalys, Eurostar et les cars affrétés pour l’occasion sont également contrôlés par la police des chemins de fer, la police de la route et les services douaniers belges ou étrangers. La police aéronautique est également sur la brèche : en plus des lignes régulières, quelque 186 vols spéciaux transportent des festivaliers du monde entier vers Boom. Durant Tomorrowland, inutile de chercher une chambre dans la région, car tous les hôtels sont pleins, de Bruxelles à Anvers. Pour les interventions en matière d’ordre public, nous recourons

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TOMORROWL AND

Gwen Merckx

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Eric Vandermeirsch

fait la force du festival, tant il contribue à l’atmosphère détendue et féerique. Une édition de Tomorrowland a désormais été lancée à Atlanta (USA), mais on n’y retrouve pas le même effet, en raison du terrain beaucoup plus plat. En raison de la taille gigantesque du domaine, on ne croirait pas que nous drainons quelque 60 000 personnes par jour.” “Naturellement, on n’y consomme pas Celui-ci a connu toutes les éditions de que de l’eau et des substances licites”, notamment à une application développoursuit le directeur des opérations. pée par Tomorrowland à l’intention des Tomorrowland. “Une fois, nous avons assisté à un mouvement de foule durant “Mais chaque année, les intoxications ne spectateurs. L’utilisation combinée de plusieurs sources (caméras, monitoring la prestation de la tête d’affiche. De nom- représentent qu’un faible pourcentage des interventions de la Croix Rouge. breux problèmes peuvent être résolus des médias sociaux et application), en adaptant la programmation, en amé- En matière de stupéfiants, c’est la tolénous permet d’intervenir dans des nageant des couloirs de sécurité ou en délais très brefs.” rance zéro qui prévaut : une personne modifiant l’orientation d’une scène. Avec prise en possession de drogue, ne fut-ce l’organisateur, nous cherchons (et trouque d’une seule pilule, se voit interdire UN CAS D’ÉCOLE vons) à chaque fois des solutions créal’accès au site du festival. L’enjeu finanLes riverains ne subissent que peu de tives. Durant le festival, des réunions de cier est élevé, car un ticket peut s’avérer nuisances. “Tout est prévu au sein du coordination de sécurité ont lieu régufort onéreux, en fonction de la formule site du festival et du camping”, déclare lièrement avec l’ensemble des instances privilégiée. Les visiteurs doivent donc y la chef de corps. “Magasins de vêteconcernées. Il s’agit d’un véritable cas réfléchir à deux fois ! En vérité, le public ments, supermarchés et j’en passe. d’école en matière de planification d’ur- est tout à fait agréable et aimable, nous L’organisation dispose d’un service de ne rencontrons aucun problème en médiation joignable 24 heures sur 24. Si gence et tout est minutieusement suivi par le fonctionnaire responsable du plan patrouillant en uniforme.” quelqu’un jette une canette dans votre d’urgence. Après le festival, un débrieUne dernière questions nous taraudait : jardin, celle-ci sera certainement enlefing est organisé à la police. Tous les par- comment expliquer que Tomorrowland, vée dans l’heure. La musique cesse à 1 tenaires se retrouvent au mois d’octobre le plus grand festival du pays après Rock heure la nuit du samedi, et à minuit le Werchter, se déroule si bien sur le plan dimanche. Un monitoring permanent des pour procéder ensemble à une évaluation finale, ce qui nous permet d’entamer de la sécurité ? “Parce que dans les deux décibels est assuré, et ce de façon très les préparatifs de la prochaine édition cas, c’est une femme qui fait office de professionnelle. Un météorologue est dès le mois de décembre.” Gold Commander1”, conclut Gwen Merckx également présent à l’event control center et garde les yeux rivés sur les prévien riant. f sions. En cas de risque d’orage, le canon UN DÉCOR FÉERIQUE anti-grêle est prêt à briser les nuages. Sur les 75 hectares du domaine De www.politiezonerupel.be Toutes les disciplines impliquées dans la Schorre, pas un centimètre carré ne www.tomorrowland.com planification d’urgence sont réunies au reste inoccupé. “Jadis, cette région 1 centre de commandement, sous la direc- argileuse était dédié à la production de Dans le jargon policier, le Gold Commander est le responsable final d’un événement. tion du commandant des pompiers, sauf briques”, nous explique Gwen Merckx. s’il s’agit de crowd management, auquel “C’est ce qui explique la cas la police prend le relais. La discipline pente douce du terrain et médicale est la deuxième représentée, la présence de nombreuses puis viennent la police, la logistique cuvettes, ce qui est idéal pour (assurée par l’organisation et la proun tel événement. La scène principale (il y en a quatorze vince) et enfin la communication, qui émane de l’organisation, de la commune, au total) est située dans une cuvette au milieu de la de la province … La police communique Deltaweide, et a une hauteur constamment sur Facebook et Twitter, de 35 mètres. De nombreuses comme je l’ai déjà signalé.” pièces d’eaux complètent le “Nous tirons des leçons chaque année”, décor. C’est ce paysage qui ajoute le commissaire Vandermeirsch.


Dans cette rubrique, le Service juridique de la police fédérale débat de questions ou de procédures juridiques traitant de pratiques policières courantes. Cette fois-ci, l’utilisation d’une dashcam est examinée sous l’angle juridique.

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DASHCAM’S : LE PARTICULIER PEUT PLUS QUE LA POLICE TEXTE DSJ/AJO

Acheter une dashcam1, c’est bien. S’en servir sans contrevenir à la législation sur la vie privée, c’est mieux. En vente libre et à des prix démocratiques, les dashcam’s se multiplient tant à bord des voitures de particuliers que des véhicules de police. Les images enregistrées par les particuliers sont publiées sur des sites internet de partage, transmises à des assureurs ou aux services de police. Faisons le point sur qui peut faire quoi.

EMBARQUER UNE DASHCAM À BORD D’UN VÉHICULE DE POLICE ?

La dashcam embarquée à bord d’un véhicule de police en vue de filmer des infractions est une caméra mobile au sens de la loi caméras2. A l’heure actuelle, le recours à des caméras mobiles par les services de police n’est envisageable que dans les conditions cumulatives suivantes : - elles sont utilisées au cours d’une intervention de police administrative dans le cadre d’un grand rassemblement au sens de l’article 22 de la LFP ou en vue de la reconnaissance automatique des marques d’immatriculation (ANPR) ; - elles sont embarquées à bord de véhicules de police strippés (non banalisés) ; - la décision de recourir à des caméras mobiles est prise par l’officier de police administrative (OPA) chargé de la coordination et direction de l’opération.

L’utilisation de dashcam’s en vue de constater des infractions routières, en dehors de tout grand rassemblement et non équipées du système ANPR, est donc incompatible avec la législation actuellement en vigueur. Précisons qu’en matière de circulation routière, filmer les infractions ne présente qu’un intérêt relatif 3. En effet, la constatation d’une infraction routière dans un procès-verbal établi par un agent qualifié (tous les fonctionnaires de police et agents de police sont des agents qualifiés) bénéficie d’emblée d’une valeur probante renforcée : le procès-verbal vaut jusqu’à preuve du contraire en soi, même en l’absence d’images des faits.

QUE PEUT FAIRE LE PARTICULIER ?

L’utilisation de caméras mobiles par les particuliers n’est pas réglée par la loi caméras. Le particulier qui utilise une dashcam est en revanche soumis à la législation relative à la protection de la vie privée4: filmer des véhicules et leur marque d’immatriculation constitue en effet un traitement de données à caractère personnel, à partir du moment où le particulier envisage d’utiliser les images à d’autres fins que purement domestiques. En résumé, le particulier peut : - conserver les images 'en souvenir' ; - fournir les images aux services de police afin qu’elles soient jointes au dossier judiciaire éventuelle-

ment constitué dans le cadre d’une plainte ou d’une dénonciation ; - transmettre les images à son assureur en vue de la résolution d’un litige civil.

En revanche, le particulier ne peut pas, à la recherche d’éventuels témoins, diffuser publiquement (sur YouTube par exemple) les images filmées sans le consentement des personnes identifiables ou des titulaires des marques d’immatriculation visibles sur les images en question.

En tout état de cause, ces images ne bénéficient d’aucune valeur probante particulière : c’est au juge du fond, amené le cas échéant à se prononcer, qu’il revient d’apprécier leur valeur probante, sachant qu’un trucage des images est toujours possible, et que les images ne peuvent valablement rendre compte des événements ayant précédé l’épisode filmé et qui seraient susceptibles d’expliquer, voire justifier, le comportement litigieux.

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Caméra embarquée. Loi du 21 mars 2007 réglant l'installation et l'utilisation de caméras de surveillance (MB 31-05-2007).Loi du 21 mars 2007 réglant l'installation et l'utilisation de caméras de surveillance (MB 31-05-2007). En dehors des constatations automatiques visées à l’article 62 précité de la loi du 16 mars 1968 relative à la police de la circulation routière, MB 27-03-1968. Loi du 8 décembre 1992 relative à la protection de la vie privée à l’égard de traitements de données à caractère personnel (MB 18-03-1993).

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COUPE DU MONDE DE FOOTBALL

Spotters belges au Brésil Du 12 juin au 13 juillet 2014, le Brésil accueille la Coupe du monde de football. Douze ans après l’édition organisée au Japon et en Corée du Sud, les Diables Rouges sont enfin parvenus à décrocher une qualification pour un tournoi majeur, à la grande joie de leurs innombrables fans. Environ 2 500 supporters belges suivront leur équipe jusqu’au Brésil. Tout ce beau monde sera accompagné par sept membres des services de police belges. Quelques semaines avant le début de la compétition, Inforevue a rencontré Guy Theyskens, le chef de la délégation. TEXTE Stefan Debroux

PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters

• Guy Theyskens • Commissaire • Chargé de dossier football • Direction des opérations de police administrative (DGA/DAO) Sept policiers belges pour accompagner les supporters des Diables : vous attendez-vous à du grabuge de la part de supporters à risque? Guy Theyskens : “Non, notre présence n’indique aucunement que les Belges qui se rendent au Brésil vont y semer le trouble. Bien au contraire, je pense que ces gens ont dépensé beaucoup d’argent pour effectuer ce voyage et veulent en faire un événement festif et inoubliable. D’ailleurs, grâce au système de vente de tickets avec identification obligatoire, nous savons la plupart du temps à quels supporters nous avons affaire, et il ne s’agit pas de fauteurs de troubles notoires. À vrai dire, le fait d’envoyer des policiers à la Coupe du monde entre dans le cadre des bonnes pratiques de coopération policière internationale. Depuis la fin des années 90, le pays organisateur d’une Coupe du monde ou d’un Euro de foot fait appel aux services de police des pays participants afin d’accompagner les supporters qui effectuent le déplacement. C’est une question de convivialité et de communication. A fortiori lorsque la langue constitue une barrière, la présence d’un ‘visage familier’ accessible, en la personne d’un policier compatriote, est à même de faciliter le séjour des supporters.”

Quel est le rôle des sept policiers au Brésil ? “Trois policiers occupent une fonction d’officier de liaison. Ces derniers se relayeront 24h sur 24 au centre d’information policière internationale de Brasilia, qui est le centre nerveux en matière d’échange d’informations policières et dans lequel des policiers issus de 31 pays participants collaborent avec leurs homologues brésiliens. Nos officiers de liaison suivront les déplacements de nos compatriotes et pourront, le cas échéant, effectuer des recherches dans des bases de données (au cas où un Belge devrait causer des problèmes) ou prendre contact avec des autorités belges (si des Belges se retrouvaient en mauvaise posture). Soit dit en passant, il ne faut pas confondre nos trois officiers de liaison avec l’officier de liaison permanent de la police fédérale au Brésil, lequel nous a par ailleurs énormément aidés lors de notre préparation, en récoltant des informations et en nouant des contacts.

Notre équipe compte également quatre spotters, dont un coordinateur (moimême). Nous accompagnons les supporters belges dans les aéroports, dans et autour des stades ainsi que dans les villes où des fan zones ont été établies.

Nous servons en fait de lien entre la police brésilienne et les supporters belges, dans le sens où nous tentons de canaliser les allées et venues de ces derniers, nous veillons à ce qu’ils adoptent un comportement adéquat et leur communiquons les recommandations de nos homologues locaux. Il n’est pas impossible que quelqu’un s’égare, perde un objet ou soit victime d’un vol. Dans pareils cas, nous ferons office de point de contact afin de venir en aide à nos compatriotes.”

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COUPE DU MONDE DE FOOTBALL

Vous venez d’évoquer le vol. À l’approche de la compétition, les fans sont sensibilisés à la criminalité et aux différences culturelles. À juste titre ? “Je pense que tout cela est exagéré. Bien entendu, un minimum d’attention et de prudence s’impose, mais ces règles de base sont d’application partout ailleurs, en particulier dans les grandes villes. Un homme averti en vaut deux. C’est la raison pour laquelle notre délégation a mis sur pied des sessions d’information et publié un fan guide comprenant toute une série de détails et de conseils pour les supporters. Il est par exemple bon de savoir qu’au Brésil,

les policiers n’ont pas vraiment le sens de l’humour. En Belgique, il est parfaitement concevable, lorsque la fête bat son plein, d’accoster un policier pour lui enlever son képi et l’affubler d’un chapeau de supporter avec des cornes de diable, pour la photo. Au Brésil, c’est totalement hors de question, sous peine de prendre un coup de matraque. Ceci dit, les choses changent avec le temps. Récemment, à la suite des manifestations de l’année passée et à l’approche de la Coupe du monde, quelque 2 800 policiers ont été formés à Rio de Janeiro afin d’intervenir pacifiquement lors d’événements non violents.”

Vous portez l’uniforme, mais vous laissez vos compétences policières de côté ! “Exact. Nous, les spotters, porterons notre uniforme dans le seul but d’être visibles et reconnaissables pour les supporters belges. C’est notre raison d’être sur place : être accessible et conseiller les gens. Nous ne pouvons ni verbaliser, ni faire usage de nos armes (qui resteront naturellement à la maison), même si aucun protocole d’accord ou convention à ce sujet n’a été signé entre la Belgique et le Brésil. Nous ne sommes pas non plus censés patrouiller seuls. Dans la pratique, nous ferons équipe, seuls ou à plusieurs, avec des policiers brésiliens.”

• Nele Szczudlo • Inspecteur • Zone de police Bruxelles-Ouest (Ganshoren) • Intervention – Maintien de l’ordre • Parle couramment le portugais du Brésil

“Je suis mariée avec un Brésilien et j’ai même vécu quelques temps au Brésil. Là-bas, des membres de ma famille sont policiers. C’est donc un rêve pour moi de pouvoir collaborer avec la police brésilienne. C’est également une opportunité d’apprentissage unique car, qui sait, un jour peut-être je m’installerai dans ce pays… Au Brésil, la police représente littéralement la loi ; l’uniforme force le respect. On peut affirmer que la police brésilienne adopte une attitude militaire, même si une évolution vers davantage d’ouverture est perceptible depuis quelques années. Mais on est encore loin de la fonction de police orientée vers la communauté que nous connaissons dans notre pays.”

• Grégory Vander Linden • Inspecteur principal • Zone de police de Charleroi • Responsable de la gestion d’événements • Spotter au Sporting de Charleroi “En tant que spotter, ce que l’on attend de moi au Brésil est très différent de mon travail en Belgique. Ici, je suis les supporters à risque et je sors les fauteurs de troubles potentiels de l’anonymat. Au Brésil, en revanche, mon rôle consiste à accueillir les supporters des Diables. Je n’appréhende pas trop la barrière linguistique qui me sépare des collègue brésiliens. Il est toujours possible de se faire comprendre de l’une ou l’autre manière, et d’improviser si besoin est. J’ai déjà téléchargé une application avec un dictionnaire portugais sur mon smartphone. Je suis moi-même un fan de football. Bien que je n’aurai pour ainsi dire pas le temps d’assister à un match, je considère le fait d’être là comme une sorte de récompense. Le Brésil est la Mecque du ballon rond, où chaque amateur de foot se doit d’aller un jour en pélerinage.”

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© Jos Balcaen

PENDANT CE TEMPS, AU PAYS

A-t-il été difficile de trouver des candidats pour cette mission ? (il sourit) “La mission s’annonce attrayante et passionnante, surtout pour les spotters. L’intérêt a été à l’avenant : 65 collègues se sont portés candidats. Certains n’ayant pas répondu aux conditions administratives, un premier tri a pu être opéré. Les candidats restants sont ensuite passés devant une commission de sélection. Le choix fut très difficile, car bon nombre de candidats affichaient de grandes qualités. Nous recherchions des collègues résistants au stress et rompus au travail de spotter et de maintien de l’ordre public. Et la connaissance de la langue portugaise constituait un atout supplémentaire, car rien n’indiquait que nous allions travailler avec des collègues brésiliens sachant se débrouiller en anglais…”

En guise de préparation, vous avez effectué une mission de reconnaissance sur place avec une délégation de l’Union belge de football et du ministère des Affaires étrangères. Cela a-t-il été instructif ? “Certainement. Avec toutes les parties prenantes, nous avons visité

les villes dans lesquelles les Diables Rouges joueront, les différents lieux de rendez-vous des supporters, le camping situé à une heure de Rio et dans lequel 500 Belges installeront leur tente, etc. C’est là que l’on se rend compte que le Brésil est vaste ! Passe encore pour les trois matchs de la phase de groupe, car les distances ne dépassent pas 500 kilomètres. Mais si la Belgique franchit plusieurs tours et atteint la finale, nous parcourrons alors pas moins de 26 000 kilomètres ! C’est le prix à payer. Les choses s’annoncent également compliquées au niveau de l’organisation – surtout pour moi en tant que chef de délégation –, car il faudra gérer les nuitées, les déplacements, etc. Normalement, les autorités brésiliennes prennent cet aspect en charge, mais quelques semaines avant le match d’ouverture, c’est toujours la bouteille à encre en ce qui concerne les modalités pratiques. Les choses finiront par rentrer dans l’ordre, mais il ne faut pas être pressés ! Cela me frustre quelque peu. En matière d’organisation, les différences culturelles sont énormes (il rit) !” f

BRUXELLES – L’expérience nous apprend qu’une Coupe du monde de football peut avoir un réel impact sur la situation dans le pays. Plus la population est enthousiaste, plus l’impact est grand. Depuis la campagne de qualification – grâce aux résultats de l’équipe nationale mais aussi sous l’impulsion d’un bureau de marketing de Louvain –, on assiste à un véritable emballement autour des Diables Rouges. L’élan d’enthousiasme est donc réel. Les établissements horeca et le secteur événementiel se frottent les mains : durant la Coupe du monde, les écrans géants pousseront comme des champignons sur les grand places et les terrasses. Organiser un événement ou diffuser une rencontre en public n’est toutefois pas aussi simple. Il convient de remplir toute une série de conditions liées à la sécurité, à la circulation, aux droits d’auteurs, etc. L’organisateur d’un événement, petit ou grand, doit introduire une demande détaillée. Les autorités locales (dont la police) effectuent alors une analyse des risques tenant notamment compte de certains aspects démographiques et d’éventuelles tensions entre groupes de supporters. Si le bourgmestre donne son consentement à la tenue de l’événement, des accords doivent alors être conclus en matière de sécurité (incendie), de mobilité, de communication, d’intervention des forces de l’ordre, des seuils de tolérance, de mesures à prendre en cas de débordements, de sanctions administrative communales (SAC), etc. Convivialité et hospitalité sont les maîtres-mots1. 1

Pour plus d’infos sur les conditions (préalables) et les directives relatives à l’organisation d’événements en Belgique liés à la CM de football au Brésil, consultez la circulaire OOP 42 du 8 avril 2014.

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VOLS DE C ÂBLES

Un pacte payant Depuis 2007, on constatait une flambée du nombre de vols de câbles et de métaux. Mais cette tendance semble à présent s’inverser. Cette année, on observe une diminution significative. Cette baisse est le résultat d’une approche globale de la problématique par la police et ses partenaires. TEXTE Stefan Debroux

PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters

BRUXELLES – La diminution du nombre de vols de câbles est la conséquence d’une approche multidisciplinaire et de l’interaction entre différents facteurs : surveillance accrue par les services de police et de sécurité, actions ciblées sur les ‘hot spots’, baisse du prix du cuivre, diverses initiatives au niveau de l’infrastructure, tels qu’un meilleur ancrage des câbles, et la nouvelle législation1 qui vise essentiellement à brider l’écoulement du cuivre et d’autres métaux

volés auprès des ferrailleurs. Depuis 2013, ces derniers sont en effet obligés de procéder à l’identification et à l’enregistrement de toute personne souhaitant leur vendre des métaux. Ils ne peuvent, en outre, plus payer en liquide l’achat de câbles de cuivre ou de vieux métaux. f

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Loi du 15 juillet 2013 et loi du 29 décembre 2010

Graham Verschaeve Commissaire – Directeur adjoint des opérations Police des chemins de fer - www.spc-police.be

”NE PAS NOUS REPOSER SUR NOS LAURIERS”

“Malgré la diminution du nombre de vols, nous n’avons pas de raison de nous reposer sur nos lauriers. Les vols de câbles constituent un fléau qui requiert une attention permanente. Voilà une raison de plus de dynamiser au quotidien notre parteneriat avec Infrabel, le gestionnaire des infrastructures du domaine des chemins de fer, et le Corporate Security Service (Securail) de la SNCB. Nous procédons à un échange des schémas de patrouille. Grâce à Infrabel, nous disposons d’une cartographie nous permettant de définir très précisément les lieux où sont commis des vols de métaux le long des voies ferrées, ce qui constitue une plus-value pour la rédaction des procès-verbaux. Enfin, cette approche globale a également une dimension internationale. En effet, on attribue souvent les vols de métaux à des groupes d’auteurs itinérants. Les enquêtes menées sur ces auteurs portent leurs fruits, entre autres sous l’impulsion du projet EMPACT de l’Union européenne, au sein duquel la police judiciaire fédérale (PJF/DJB) joue un rôle moteur.”

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Gauthier Baijot Deputy Head – Operations Area South – Corporate Security Service – SNCB

CHIFFRES ET TENDANCES

”PAS SANS DANGER”

“Voler des câbles de cuivre sur le réseau ferroviaire n’est pas sans danger. Les risques sont divers. Les câbles des voies de chemin de fer sont sous tension, il y a donc toujours un risque d’électrocution. Les individus qui s’aventurent sur ou le long des voies courent le risque d’être percutés par un train. En outre, il arrive que des membres du personnel d’Infrabel se retrouvent nezà-nez avec des voleurs de métaux. Il s’agit souvent de bandes organisées qui n’hésitent pas à recourir à la violence. Les vols de métaux ont également un impact sur la ponctualité des trains, ce qui agace évidemment les voyageurs. Enfin, il ne faut pas sous-estimer la facture des réparations des dommages causés à l’infrastructure. Nous devons remplacer des câbles, faire appel à du personnel supplémentaire, etc.”

VOLS DE CÂBLES

SUR LE RÉSEAU FERROVIAIRE

Les câbles ferroviaires contiennent une grande quantité de cuivre, ce qui les rend particulièrement attractifs pour les voleurs de métaux. Infrabel a répertorié les structures en cuivre des différents câbles ferroviaires. Cette typologie aide les policiers de terrain à identifier les câbles volés, tant lors du contrôle de véhicules ou de personnes suspects que chez les ferrailleurs. Il est important de toujours mentionner l’origine possible des câbles volés dans le procès-verbal, et ce en vue d’une restitution ou d’une indemnisation.

Plus d’info:

CÂBLES FERROVIAIRES : TYPOLOGIE

“En 2012, nous avons enregistré 1 362 vols de câbles de cuivre sur le réseau ferroviaire belge. Afin de faire face à ce fléau, un véritable partenariat a été mis en place entre la SNCB, Infrabel et les acteurs judiciaires et policiers. Le renforcement des échanges d’informations liées à ces vols et la multiplication des opérations menées sur le terrain par Securail et la police (SPC, PJF et police locale) ont permis l’arrestation de plus ou moins 200 auteurs en 2012 et 2013. Cet investissement des services de police et de sécurité a contribué pour une grande partie à la diminution du phénomène puisque nous avons enregistré 810 faits en 2013, soit une diminution de 40 % par rapport à 2012. Et les premiers chiffres disponibles pour 2014 laissent présager à nouveau une diminution significative du phénomène.”

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Koen Bekaert Chef de la Section ponctualité & coordination technique - www.infrabel.be

www.spc-politie.be Portal > Pol Info - Intranet > Police administrative > DGA > SPC Portal > Pol info – Intranet > Police judiciaire > DJB > Vols organisés > Section Vols Cargo-Métaux-Chantiers > Infrabel: Catalogue de câbles.

Pour une assistance urgente par la SPC:

 101

CÂBLES DE TERRE Section 1X 50 mm2

11 mm

Section 1X 95 mm2

15 mm

RETOUR DE TRACTION Section 1X 50 mm2

12 mm

Section 1X 95 mm2

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CÂBLES AÉRIENS Section 1X 103 mm2

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Section 1X 107 mm2

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Section 1X 48 mm2

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Section 1X 94 mm2

13 mm

CÂBLES D’ALIMENTATION Section 3 X 16 mm2

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Section 3 X 50 mm2

28 mm

Section 3 X 70 mm2

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Section 3 X 95 mm2

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Section 3 X 120 mm2

38 mm

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LA TYPOLOGIE DES VOIES DE CHEMIN DE FER

Il est important de pouvoir déterminer l’origine des câbles volés en vue de leur restitution ou de la réclamation en dommages et intérêts. Afin de pouvoir contribuer à l’identification des câbles des voies de chemin de fer, Infrabel a dressé un aperçu de la structure du cuivre des câbles qui font le plus fréquemment l’objet de vols. Cette typologie, disponible sous la forme d’un dépliant, se veut un outil pratique pour les policiers lorsqu’ils découvrent des câbles dont l’origine est incertaine au cours du contrôle d’un véhicule.

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UNITÉS SPÉCIALES

Investir dans l’avenir Depuis le 1e avril de cette année, la Direction des unités spéciales (CGSU) ne dépend plus du commissariat général, mais bien de DGJ, la Direction générale de la police judiciaire1. C’est le commissaire divisionnaire Roland Pacolet qui en tient les rênes depuis un an et demi. Inforevue s’est penchée avec lui sur l’avenir de la direction et les nombreux défis qui l’attendent. TEXTE Saskia Van Puyvelde

PHOTOGRAPHIE Ruben Accou

BRUXELLES – “Lorsque j’ai postulé à l’âge de 54 ans pour la fonction de directeur de CGSU, plus d’une personne ont froncé les sourcils”, explique le commissaire divisionnaire Roland Pacolet. “J’étais chef de corps de la zone de police Demerdal (Diest/ Scherpenheuvel-Zichem) depuis dix ans. À vrai dire, je ne voulais pas partir, j’étais loin d’être ‘au bout du rouleau’. Cependant, lorsque l’occasion s’est présentée, je n’ai pas voulu la laisser passer. Le monde des unités spéciales n’était pas nouveau pour moi : j’ai été le premier commandant du peloton d’observation du district de Bruxelles, et ensuite du POSA Brabant ; plus tard, à la BSR de Bruxelles, j’ai souvent collaboré avec les unités spéciales dans le cadre du recours aux indicateurs.”

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Les missions de CGSU restent-elles inchangées ? “L’unité centrale (observation, intervention et NTSU) à Bruxelles et les unités déconcentrées – les POSA de Gand, Anvers, Charleroi et Liège – vont continuer à fournir un appui spécialisé à la police locale et fédérale. Nous entrons en action via une procédure spécifique et ne prenons jamais nousmêmes la décision de lancer une opération. L’appui que nous offrons est très varié. Nous accomplissons des missions d’observation, qui consistent à suivre une personne physiquement

ou à mettre en œuvre des moyens techniques afin de suivre un individu à distance. L’observation, c’est 80 % d’attente : ce n’est donc pas aussi passionnant qu’on pourrait le penser … La suite de l’enquête est prise en charge par la recherche. Par ailleurs, le service ‘intervention’ et les sections ‘arrestation’ des POSA s’acquittent des missions comportant un niveau de risque élevé : perquisitions renforcées, arrestations complexes, transferts de détenus dangereux, etc. Notre direction a l’exclusivité de certaines missions (prises d’otages, enlèvements). C’est également nous qui devons intervenir en cas de ‘fort chabrol’, c’està-dire lorsqu’un individu se retranche dans un bâtiment avec des armes à feu ou des explosifs et qu’il refuse de se rendre. Cette matière est réglementée dans une circulaire. Certaines de nos missions se situent dans une zone grise car d’autres services sont également actifs sur ce terrain.” Une nouvelle répartition des tâches s’impose-t-elle ? “À l’heure où je vous parle, nous devrions disposer incessamment d’une nouvelle circulaire qui répartit clairement les missions d’appui spécialisé entre la police locale et la police fédérale. L’autorité va donc clarifier la situation, ce qui était nécessaire. L’affaire Jonathan Jacob2 a accéléré


inforevue 022014

QUELQUES MOMENTS-CLÉS Dans les années 80, Roland Pacolet a été … • sous-officier à la gendarmerie • commandant de peloton d’infanterie et, plus tard, commandant en second d’escadron d’infanterie – sixième groupe mobile Bruxelles • commandant du peloton d’observation du district de Bruxelles • commandant du POSA Brabant (ancien peloton d’observation) • chef de section SIC (informations criminelles) – BSR Bruxelles et, dans les années 90, … • commandant du district de gendarmerie de Tirlemont • directeur des opérations du district de Louvain Avant de devenir le directeur de CGSU, il a été … • chef de corps de la zone de police Demerdal (Diest/ScherpenheuvelZichem) durant 11 ans

le processus. Le Comité P a émis des recommandations, et celles-ci ont servi de base à la rédaction de la nouvelle circulaire GPI. Les missions vont également être mieux réparties au sein même de la police fédérale. Ainsi, les missions du Service d’intervention spécialisé (GIS) sont à présent mieux circonscrites. À titre d’exemple, le GIS ne peut pas, a priori, effectuer une intervention si l’individu ou les individus qu’elle vise sont susceptibles d’opposer une résistance avec des armes à feu. Mais CGSU ne peut pas, et ne veut d’ailleurs pas, tout faire toute seule. Premièrement, nous ne disposons pas de la capacité nécessaire à cette fin. Deuxièmement, la police locale et la police fédérale doivent être capables de régler elles-mêmes un certain nombre de situations de crise. Avec de bons équipements et des formations de qualité, cela doit être possible. Je vais conclure des accords solides avec la hiérarchie. Si CGSU doit assurer certaines missions en priorité, il faudra que l’on me donne les moyens et le personnel nécessaires. Car mon personnel doit pouvoir faire face aux situations qui se présentent.” Avez-vous suffisamment de personnel ? “L’effectif actuel, soit 540 personnes, n’est pas complet. Nous manquons de personnel dans toutes nos sections.

La cause de ce déficit réside dans la sélection, qui est draconienne. Plaçonsnous la barre trop haut ? Selon moi, non, car il est vraiment nécessaire que je puisse compter sur du personnel hautement qualifié. D’un autre côté, nous devons également tirer pleinement profit de la formation pour faire en sorte que ces personnes atteignent le niveau souhaité. Ces prochaines années, nous allons devoir chercher activement de nouveaux candidats, aller à leur rencontre, les aider à se préparer aux tests de sélection ... Nous utiliserons tous les moyens dont nous disposons pour attirer de nouvelles recrues et leur offrir des perspectives. Notre cellule ‘formation’ a engagé un collaborateur titulaire d’un diplôme universitaire en sciences du sport afin d’aider principalement les candidats à se préparer, mais aussi de les encadrer par la suite lors des tests. La durée de la formation de base à CGSU est passée de huit mois à cinq ou six mois utiles. Il y a ensuite la formation spécifique, qui dépend de l’unité à laquelle on est affecté. Les membres de l’unité d’intervention de Bruxelles suivent, par exemple, une formation distincte. Le stage d’intégration permet également de les différencier. Ainsi, la situation du POSA d’Anvers, avec son port, n’est évidemment pas la même que celle du POSA de Liège. Mais le principal obstacle pour recruter du personnel réside

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UNITÉS SPÉCIALES

© Lavinia Wouters

bien sûr dans les contraintes sociales inhérentes à ce travail. Nous devons en effet travailler en même temps que les criminels ; or, ceux-ci ne sont pas toujours actifs pendant la semaine, de huit heures à minuit … En outre, tout n’est pas planifiable. Chaque jour, plus de 100 personnes sont contactables et rappelables, ce qui n’est pas sans conséquences sur leur entourage, leurs relations … Tous ces collègues doivent pouvoir se rendre sur le terrain dans un délai raisonnable. Plus le groupe est restreint, plus le rôle de permanence à assurer est lourd. Il est important que l’autorité qui décide de nous envoyer ou non sur le terrain fasse une très bonne évaluation de la situation. La direction doit prendre soin du personnel. Celui-ci doit bénéficier de l’entraînement et des moyens adéquats, et il nous incombe par ailleurs de prévoir un accompagnement et un suivi. Un dernier point important : une proposition de loi réglementant l’anonymat des membres du personnel en service, de manière à ce qu’ils soient protégés juridiquement, est en cours de préparation.”

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aura du changement. Je vais m’asseoir autour d’une table avec le directeur général, le commissaire divisionnaire Claude Fontaine, afin de fixer les priorités, sans oublier les budgets, bien entendu. Nous allons décider de façon claire qui fait quoi. Un exemple : faut-il oui ou non créer des équipes d’observation au sein des PJF ? Ce sera donc une question de moyens, car il est un fait que la capacité d’observation est insuffisante. Il ne faut pas perdre de vue le fait que CGSU est l’unité de la dernière chance. Si nous ne sommes pas en mesure d’exécuter une mission, il n’y a plus personne pour le faire après nous.”

L’optimalisation va-t-elle entraîner encore d’autres changements ? “Le DVI (Disaster Victim Identification) ne fera plus partie de CGSU : il va être rattaché à la Direction de la police technique et scientifique. De nombreux arguments plaidaient en faveur de cette décision qui est, quelque part, logique. Nos ‘chiens explosifs’ nous quittent également : ils feront désormais partie du Service d’appui canin, à Neerhespen. Enfin, la protection physique des VIP, Depuis le 1e avril, CGSU fait partie du par exemple, va être confiée intégralement au GIS et ne fera plus partie de pilier judiciaire. Cette décision estnos missions.” elle logique selon vous ? “Absolument. Plus de 80 % de nos misFaut-il investir dans les nouvelles sions sont judiciaires. Il faut se réjouir technologies ? du fait que le directeur général ait à “Les évolutions dans ce domaine sont présent un impact direct. Notre foncfulgurantes, il n’y a plus de limites. Nos tionnement en soi ne changera pas ; adversaires sont souvent en avance c’est au niveau de la politique qu’il y

sur nous et ne sont pas freinés par des textes législatifs. Notre National Technical Support Unit (NTSU), qui a pour mission première de venir en appui à nos propres unités mais aussi aux services de recherche, en installant par exemple des dispositifs discrets, fait face à des défis majeurs. Je vais vous donner quelques exemples. À notre époque, les jeunes utilisent Skype pour communiquer. Eh bien, mettre ces communications ‘sur écoute’ nécessite de lourds investissements. Le réseau 4G constitue lui aussi un défi de taille. Et puis il y a ceux qui partent combattre en Syrie et qui reviennent en Belgique endoctrinés, prêts à tenter des choses chez nous. Les enquêteurs doivent alors découvrir avec qui ils sont en contact. Le gouvernement et la direction de la police fédérale vont donc devoir faire des choix et consentir d’importants investissements. Sans les investissements nécessaires, CGSU sera toujours plus à la traîne. Des collaborations ont été mises en place avec des services étrangers, dont le groupe Atlas3, afin d’échanger des informations, de disposer de matériel spécifique et de déployer du personnel dans d’autres pays. Cela nous permet de nous spécialiser encore davantage, de procéder à des échanges et de faire des économies. Mais nous devons également oser investir dans ce domaine.” f 1

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Fin novembre 2013, le Conseil des ministres a approuvé une proposition de loi réglant l’optimalisation des services de police et modifiant la loi sur la police intégrée. Le texte a été publié le 31 mars 2014 mais la majeure partie de ses dispositions entreront en vigueur le 1e octobre 2014. Une partie du projet d’optimalisation a déjà été mise en œuvre le 1e avril. Jeune homme décédé dans la cellule d’un commissariat à l’issue de l’intervention d’une équipe spéciale d’appui de la police locale.

Structure de coopération au niveau européen dont la devise est ‘All together to protect you’.


V ISI T E D’E TAT

Welcome to Belgium Mister President ! Les 25 et 26 mars derniers, le Président des Etats-Unis, Barack Obama, était en visite officielle en Belgique. Un événement qui a nécessité un dispositif de sécurité exceptionnel, préparé minutieusement plusieurs mois à l’avance. Sous la tutelle de la ministre de l’Intérieur, le Centre de crise assurait la coordination de l’ensemble des services: la police de Bruxelles-Capitale/Ixelles, toutes les zones de police concernées, la police fédérale, la Sûreté de l’Etat, la Défense, les Affaires étrangères, l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (OCAM) et la Justice. Retour en images1 sur un déploiement exceptionnel. TEXTE Benoît Dupuis

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PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters

Visionnez l’intégralité du reportage photos sur www.polimagery.be.


Air Force One, l’avion présidentiel, s’est posé à Zaventem le 25 mars vers 21h20. Sous bonne escorte, le président Obama a pris la direction du quartier Louise pour rejoindre The Hotel où il a passé la nuit.

Dans la capitale, la direction opérationnelle des dispositifs policiers relevait de la responsabilité du chef de corps de la police locale de Bruxelles-Capitale/Ixelles, Guido Van Wymersch (à droite). Il pouvait compter sur un appui important des services de la police fédérale (coordonnés par le directeur coordinateur Jacques Deveaux, à gauche) et des autres zones de la police locale.

© Tom Houquet

Le 26 mars, Barack Obama s’est rendu à bord de l’hélicoptère Marine One à l’aéroport de Wevelgem.

AVEZ-VOUS VOUS VU LA BÊTE ?

Le sweeping, c’est-à-dire la recherche d’éventuels engins explosifs a concerné tous les lieux publics – dont les parcs – le long du parcours présidentiel, mais aussi dans les égouts.

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Le président américain se déplace à bord d’une limousine ultra-sécurisée qui lui vaut le surnom de The Beast (la Bête). Sobriquet qui n’est pas usurpé, jugez du peu: 5,5 mètres de long pour un poids total de sept tonnes. La carrosserie est faite de plaques de vingt centimètres d'épaisseur, mélange d’acier trempé, d’aluminium et de titane. Les vitres, pour leur part, comportent quatre couches pour une épaisseur totale de plusieurs cm. Le véhicule est équipé d’un système d’extinction d’incendie et d'oxygène indépendant, de fusils à pompe, de caméras à vision nocturne et de canons de gaz lacrymogène. Les pneus de Kevlar renforcé rendent toute crevaison pratiquement impossible, mais même s’ils venaient à être déchiquetés, le véhicule peut continuer à rouler sur ses jantes en acier. The Beast, on vous le disait…


inforevue 022014

Pas moins de 350 motards de la police locale, de la police fédérale et de la Défense ont été mobilisés pour assurer différentes missions d’escortes.

15 JOURS INOUBLIABLES…

"LA BELGIQUE EST UN DE NOS PARTENAIRES LES PLUS PROCHES DANS LE MONDE" Barack Obama

Outre la visite du président américain, la Belgique a été, du 20 mars au 4 avril dernier, le pays hôte de plusieurs sommets, rencontres multilatérales et visites officielles. Une manifestation rassemblant plusieurs milliers de personnes s’est aussi déroulée à Bruxelles. Pendant ces 15 jours, 130 délégations de Chefs d’ Etat et de gouvernement ont été présentes dans notre pays. Ces événements ont mobilisé, sur toute la période, pas moins de 10 000 policiers. Cela a nécessité une organisation hors normes et permis de démontrer toute l’expertise des services et autorités belges concernés qui ont veillé ensemble à la sécurité de la population et des personnalités étrangères présentes sur notre territoire. Tout a été mis en œuvre pour atteindre l’équilibre entre les aspects de sécurité, de protocole et la réduction des nuisances à l’égard des citoyens et des commerçants.

@PolFed_presse Suivez les infos circulation pendant la visite d'Obama @zpz_polbru (Bxl) et @verkeerscentrum. Nous la gardons aussi fluide que possible!

@politiezoneMIRA

@politiezonemira remercie les collègue de la police locale et fédérale pour la collaboration lors de la visite du président #Obama à #Waregem

@zpz_polbru

#Obama a quitté notre sol sans incidents (départ en avion #Zaventem) #yeswecan #ObamaInBrussels #ObamainBelgium

La ministre de l’Intérieur a remercié tous ceux qui ont fait en sorte que ces deux semaines – du jamais vu encore en Belgique ! – se soient passées en toute sécurité.

La visite présidentielle a engendré divers embarras de circulation. Un gros travail d’information préalable et en temps réel, notamment via les médias sociaux, a été mené par les services de police et le Centre de circulation de Flandre.

Les tireurs d’élite de la police belge étaient aussi sur le pied de guerre.

Un visite du président américain, cela déplace l’avion présidentiel Air Force One, trois avions de transport, deux hélicoptères, deux Cadillac, 45 voitures d'escorte avec de 150 à 200 personnes chargées directement de sa sécurité, les fameux agents du Secret Service.

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UN POLICIER BELGE AU FBI

Une formation made in USA

L’IDÉE, C’EST QU’UNE FOIS DIPLÔMÉ DE L’ACADÉMIE, VOUS ENTREZ DANS UN RÉSEAU TRÈS FORT ET IL NE TIENT QU’À VOUS QU'IL LE RESTE

Imaginez que l’on vous propose une expérience inoubliable : dix semaines de cours à la ‘FBI National Academy’. Vous partez donc à Quantico, en Virginie, et vivez là plus de deux mois en compagnie d’autres officiers des forces de l’ordre venant des États-Unis et du monde entier. Une parenthèse qui serait à la fois enrichissante, multiculturelle et délicieusement estudiantine, avec cours, devoirs et rencontre avec d’autres cultures. TEXTE Julie Caby

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ILLUSTRATION Ruben Accou


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BRUXELLES – C’est ce qui est arrivé au commissaire Simon De Block, officier à la direction des opérations de la police judiciaire fédérale de Bruxelles. Le 14 juillet 2013, il a quitté le sol belge pour participer au FBI National Academy Program. Sur place, il a retrouvé 189 officiers venant de différents services des forces de l’ordre américaines et 21 officiers internationaux. Le policier a pu profiter de cours théoriques portant sur les matières policières opérationnelles, le leadership, la communication, le management, la gestion de conflits. “J’ai été ravi de suivre ce cursus”, affirme Simon De Block. “Il était dispensé par des gens de terrain qui alliaient théorie et pratique. L’enseignement était fort anglo-saxon et nous avions l’occasion d’échanger nos points de vue en partant de cas pratiques.” Au-delà des cours, le fait de vivre avec des personnes venant des quatre coins du monde et d’une multitude de services différents permettait “un échange de bonnes pratiques et un brassage d’idées très intéressants”. Le policier a donc pu se rendre compte que si la réalité de travail n’était pas pareille, les difficultés que rencontrait la police étaient globalement les mêmes partout. A savoir les problèmes concernant le personnel, la logistique, la gestion de conflits …

FRATERNITÉ ET DÉMESURE

Simon De Block a également été fortement impressionné par la dimension des infrastructures. “L’académie du FBI se situe dans une base des Marines”, explique-t-il, “et une fois l’enceinte franchie, il faut encore rouler un quart d’heure avant d’arriver à l’école. C’est vraiment énorme. Et leurs infrastructures sportives, salles

de cours et matériel didactique sont formidables.” Sur place, tout était fait pour que les étudiants puissent se concentrer sur leur formation sans avoir à gérer les soucis du quotidien. C’est la raison pour laquelle ceux-ci étaient logés en internat. “L’accueil des gens m’a laissé pantois. Tout est prêt lorsque vous arrivez, les personnes sur place sont disposées à rendre service … Une très grande collégialité règne là-bas, les gens sont fraternels et sympathiques.” En dehors des activités sportives et des cours théoriques, les étudiants de l’académie ont eu l’opportunité de participer à plusieurs visites commémoratives et professionnelles. Ils se sont ainsi rendus dans les locaux de la police de New-York, se sont recueillis au Ground Zero (lieu de commémoration des attentats du 11 septembre) et ont foulé les couloirs du Pentagone. Sans oublier une activité obligatoire au United States Holocaust Memorial Museum et la découverte du quartier général du FBI à Washington.

UN RÉSEAU DURABLE

La formation a pris fin le 20 septembre, mais ne croyez pas que l’aventure s’arrête là. “L’idée, c’est qu’une fois diplômé de l’académie,

vous entrez dans un réseau très fort et il ne tient qu’à vous qu'il le reste”, expose Simon De Block. “Il existe un site web qui reprend tous les policiers diplômés, et nous avons également reçu l’annuaire de la promotion dans lequel se trouvent tous les contacts des participants. Si nous avons besoin d’informations, nous savons donc à qui nous adresser. Il existe en Belgique une association des anciens et des rencontres sont organisées à intervalles réguliers.” En plus de ce réseau de contacts, la formation lui a permis d’appréhender les choses différemment et de progresser. “Elle vous ouvre l’esprit, vous apprend à aborder les problèmes et les situations sous d’autres angles. Les participants réalisent qu’il y a souvent plusieurs solutions possibles. J’ai évidemment perfectionné mon anglais et je pense avoir amélioré toutes mes connaissances en matière de leadership. Ça remet aussi les choses en perspective. Vous en ressortez très humble, parce que vous croyez avoir la science infuse mais vous vous rendez compte qu’il reste beaucoup à apprendre.” La conclusion de Simon ? “Si vous avez l’occasion de tenter l’expérience, n’hésitez pas …” f

UNE ASSOCIATION DE FBI-GRADUATES Les graduates (diplômés) de la formation à la FBI National Academy se sont regroupés en Belgique au sein de l’asbl FBI NAA (National Academy Associates) European Chapter Belgium. Dans le courant du deuxième semestre, un appel sera lancé pour la sélection de candidats à la formation de dix semaines dispensée à la FBI Academy à Quantico, en Virginie. Les policiers/policières intéressé(e)s ou qui souhaitent obtenir davantage d’informations peuvent s’adresser aux membres – tous bilingues – suivants du chapter belge : - Jurgen De Landsheer, chef de corps de la zone Grammont/Lierde, 0496 53 70 09 ; - Geert Luypaert, chef de corps de la zone Heusden-Zolder, 0476 28 00 36 ; - Dirk Verstraete, AIG Bruxelles, 0475 80 69 69.

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U N P O LFIXACXCIX EX RTXO BXEF XLAX GCXEE A U F B I

Un marathon de contrôles vitesse Du 17 au 18 avril, la police fédérale et 131 zones de police locale ont organisé un marathon de la vitesse durant 24 heures sur tout le territoire. A la demande de la police fédérale, l’Institut belge pour la sécurité routière (IBS) avait préalablement lancé un site – www.jeflasheaussi.be – où les citoyens pouvaient proposer des points de contrôle. Une initiative qui a dépassé les attentes puisque près de 52 000 suggestions ont été enregistrées. “Ces 24 heures de contrôles étaient-elles une bonne idée ? Pour être clair, je n’ai rien contre le principe d’unir les forces pour donner ensemble un signal au citoyen. Cela peut se faire dans le domaine judiciaire ou administratif voire, comme ici, contre les excès de vitesse.

Ma zone de police n’a pas participé au marathon de contrôles de vitesse, mais cela ne signifie pas qu’il n’y a eu aucun contrôle de vitesse à Heusden-Zolder au cours de ces 24 heures-là. Au contraire !

L’une des raisons pour lesquelles je n’ai pas participé, c’est que je crois davantage en l’efficacité des contrôles non annoncés. Je ne suis pas opposé à l’idée de rendre publics certains contrôles, car cela a certainement son utilité. Mais un contrôle de vitesse, qu’il soit annoncé ou pas, ne constitue jamais qu’un moyen parmi l’éventail de possibilités dont dispose une zone de police pour lutter contre un phénomène tel que les excès de vitesse.

Personnellement, je ne crois pas en un marathon de 24 heures (même si cela revient simplement à organiser plusieurs contrôles en l’espace de 24 heures !). En effet, une telle opération n’a pas de sens dans ma commune, même si elle a lieu à plusieurs endroits. On ne peut pas dire que Heusden-Zolder soit une commune uniquement rurale, mais la vie s’y arrête quand même durant quelques heures. J’estime donc qu’il y a là un gaspillage de capacité. Si la circulation est impor-

tante, d’autres missions le sont également. Le marathon donne l’impression que seule la ‘vitesse’ a de l’importance, et il s’agit d’un mauvais signal. De plus, il ne me paraît pas idéal de baser exclusivement les contrôles sur les indications du citoyen. À la zone de police Heusden-Zolder, cela fait des années que nos contrôles sont organisés non seulement en fonction des demandes des citoyens, mais également d’après nos propres analyses policières, qui se fondent entre autres sur les statistiques des accidents.

Ces données nous permettent de procéder à des contrôles durant de courtes périodes à des endroits spécifiques. Une enquête sur les contrôles de vitesses parue il y a quelques années dans Het Nieuwsblad a révélé que la zone de police Heusden-Zolder affichait le meilleur bilan en termes d’efficience ! Il est évident que ce résultat est dû au fait que nos contrôles sont toujours de courte durée et basés sur nos propres analyses policières. Ce marathon de contrôles me semble donc plutôt disproportionné. Or, il est parfois plus pratique de résoudre un problème en agissant de manière plus ciblée.

Pour terminer : je ne suis absolument pas un détracteur de cette initiative, mais je n’en suis pas non plus un fervent partisan. Quoi qu’il en soit, le débat sur cette question a déjà eu le mérite d’attirer l’attention des médias sur la problématique de la vitesse. Et cela, personne n’y sera opposé !” f

GEERT LUYPAERT

CHEF DE CORPS DE LA ZP HEUSDEN-ZOLDER 20 26


Dans la rubrique Face to face, deux membres de la police intégrée expriment leur opinion personnelle sur une thématique donnée. Ces avis peuvent être concordants, divergents ou complémentaires.

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U N P OX LFIXACXCIX EX RTXO BXEF XLAX GCXEEXA U F B I

Bilan de l’opération : près de 600 000 véhicules contrôlés, 21 654 procès-verbaux, 1 250 interceptions et 72 retraits de permis. Ce ‘marathon’, qui a bénéficié d’une grande couverture médiatique, innove-t-il en matière de sécurité routière ? Apporte-t-il une plusvalue ? Les réponses de Michaël Jonniaux, directeur de la police fédérale de la route et initiateur du projet, et de Geert Luypaert, chef de corps de la zone de police Heusden-Zolder. “Les causes importantes de l’insécurité routière sont la vitesse excessive, la conduite sous influence et le non-port de la ceinture de sécurité. Nous sommes dès lors régulièrement à la recherche de nouvelles manières d’appréhender ces phénomènes, et certainement celui de la vitesse excessive. De nombreux citoyens ne sont toujours pas conscients des risques que celle-ci représente. Il est donc important d’innover dans les approches. Suite à nos contacts internationaux, nous avons découvert le concept du marathon de la vitesse en Allemagne. Des collaborateurs de la police fédérale de la route sont allés voir sur place et, à l’initiative de mon directeur des opérations, le commissaire divisionnaire De Pauw, nous avons décidé de tester le concept en Belgique. Via les directeurs coordinateurs, nous l’avons proposé aux zones de police et le feedback fut plutôt positif. Une des nouveautés de cette opération résidait, dans le cas présent, dans la récolte, de manière structurée et simple via un site web, des propositions de points de contrôles par les citoyens. Pour les chefs de corps et les bourgmestres, ce n’était finalement pas tout à fait nouveau car ils reçoivent régulièrement des demandes de citoyens, mais de manière plus aléatoire. Pour moi, cette opération fut un succès. D’abord, durant près de trois semaines, elle a placé la vitesse excessive sous le projecteur des médias. Du jamais vu ! Ensuite, ce fut une belle réussite pour le fonctionnement intégré puisque, outre la police fédérale, 131 corps de police locale y ont pris part. Le site internet a aussi dépassé, et de loin, nos attentes avec près de 52 000 signalements. Cela démontre à suffisance le souhait de la population de pouvoir participer à la politique de sécurité routière. Enfin, nous avons tous

constaté, durant ces 24 heures, une diminution significative de la vitesse sur nos routes. Au niveau de la police fédérale de la route, nous n’avons enregistré que 2% d’infractions, alors que ce taux varie entre 4 et 5% en temps normal.

L’IBSR a mené une enquête au terme du marathon de la vitesse. Il en ressort qu’une large majorité (2/3) des personnes sondées en a entendu parler. Une majorité (50%) soutient l’initiative et seulement 33% sont contre. Questionnés sur l’intérêt d’un nouveau marathon, 58% s’y montrent favorables. Beaucoup déclarent par ailleurs avoir adapté leur comportement pendant la période du marathon, mais aussi les jours suivants. Un débriefing a eu lieu récemment avec tous les partenaires. Ensemble, nous avons tiré les leçons de cette première opération. Une deuxième action du genre suivra certainement mais on n’ouvrira plus le site web. Avec près de 52 000 signalements, nous disposons d’assez de propositions d’endroits de contrôle de la vitesse excessive.” f

MICHAËL JONNIAUX

DIRECTEUR DE LA POLICE FÉDÉRALE DE LA ROUTE

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ZONE DE CHARLEROI

Tour de force Lorsque vous pénétrez dans la cité carolorégienne par son entrée Nord, elle s’impose directement à vous. Une tour, de 75 m de haut, de forme elliptique, toute de bleu vêtue : c’est le futur hôtel de police de la zone de Charleroi. Erigé sur le site de l’ancienne caserne Defeld, il “crée un repère dans la ville, accompagné d’une image publique et accessible de la police”, selon ses concepteurs. Chaussez les bottes, enfilez le casque et suivez nous sur un chantier colossal en avance sur le timing prévu.

TEXTE Benoît Dupuis PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen


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VOUS AVEZ DIT DBFM ?

L’ensemble du projet a fait l’objet d’un marché DBFM (Design, Build, Finance, Maintain). Le consortium qui a introduit le projet - à savoir le cabinet d’architecte, la société de construction, la société de maintenance et le groupement financier - assure le paiement des travaux puis transfère la créance à la Ville. Le coût de la construction était évalué à 70 millions d’euros, intérêts intercalaires compris. La Région wallonne a financé le projet à hauteur de 14 millions. Une première tranche de 15 millions sera payée à la réception provisoire qui aura lieu fin août, alors que, contractuellement, elle était prévue pour octobre 2014. “Deux mois d’avance sur le planning des travaux, le tout dans une enveloppe fermée – pas de surcoût -, c’est une situation rare pour un marché public et cela mérite d’être souligné“, assure le chef de corps Philippe Stratsaert. La zone paiera ensuite chaque année 4 millions d’euros. “Au terme des 25 ans du financement, le bâtiment aura coûté 140 millions, maintenance comprise, et la police sera propriétaire d’une infrastructure qui aura été correctement entretenue.“

Le futur accueil au niveau 0. Philippe Stratsaert : “Il s’agit d’une construction ouverte à la population avec une porte tambour et un hall d’accueil ressemblant à celui d’un grand hôtel. Il y aura un desk de jour, sans vitre, avec gestion distincte des flux de circulation pour les plaintes et pour les visiteurs. Pour le desk de nuit, la porte tambour sera fermée et l’accès se fera via une porte sur le côté avec vidéophone, vitre pare-balle et ouverture à distance. Une quinzaine de caméras donneront par ailleurs vue sur tous les accès. A ce même niveau, à l’arrière, une grande salle pour les briefings et les formations.“

MAINTENANCE ? ALL INCLUSIVE ! La configuration des bureaux a été imposée par l’architecte. La couleur intérieure rappelle la brique rouge, le faux plafond est en bleu et les autres murs et le revêtement de sol sont en gris. Il n’y a pas d’interrupteurs, l’éclairage s’allumant via des détecteurs de présence.

Trois niveaux en sous-sol. Le -1 est réservé aux véhicules de service et intègre l’espace de détention. Les niveaux -2 et -3 sont réservés pour les véhicules des membres du personnel et le stockage des archives.

Une ampoule à remplacer, un ascenseur en panne, une chasse qui coule ? Les services logistiques de la zone n’auront pas à intervenir. Le groupe CFE, responsable de la construction, devra assurer la maintenance (le M de DBFM). Concrètement, il y aura deux personnes sur le site de 8h00 à 17h00, chaque jour de la semaine, pour garantir la maintenance préventive, corrective et adaptative. Toute décision prise quant à l’achat des matériaux a ainsi été validée par CFE Maintenance. Exemple : les toitures des anciennes écuries de la gendarmerie étaient encore dans un état correct. Les concepteurs ont néanmoins préféré les remplacer – en ardoises naturelles - plutôt que de courir le risque de devoir entreprendre des réparations dans quelques années.

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“UNE TOUR ? L’IDÉE M’A SURPRIS…” Philippe Stratsaert

VERTIGE DE CHIFFRES

❙ Chantier bouclé en 29 mois au lieu des 31 prévus ❙ Hauteur de la tour : 75 m

MODERNE ET FUTURISTE

Le cahier de charges n’imposait pas la construction d’une tour. “Je l’admets, cette idée m’a surpris“, raconte Philippe Stratsaert. “En conformité avec le Règlement général pour la protection du travail, nous avions établi un descriptif de nos besoins en matière d’espaces de travail, de sécurisation des lieux, etc. Le reste était du ressort des soumissionnaires. Quatre offres ont été enregistrées, dont deux non régulières sur le plan administratif. Au final, le jury, composé d’experts externes dans le domaine de la construction, a analysé les deux offres restantes sans savoir qui était derrière. Toute référence au nom ou élément permettant l’identification du cabinet d’architecture et de l’entreprise de construction était exclue. Il a retenu le projet de meilleure qualité, qui s’est avéré également le moins cher, de l’architecte français Jean Nouvel, associé à MDW Architecture. Ce projet, primé par ailleurs à Cannes aux MIPIM 20121 dans la catégorie ‘Meilleur projet du futur’ intègre une tour entre les deux anciennes ailes, le tout entouré d’un espace de style Agora ouvert au public. “Un projet de conception futuriste, mais aussi moderne dans la façon de concevoir la relation entre police et citoyens“, selon le chef de corps. 1

Les MIPIM sont à la construction ce que les Oscars/Césars sont au cinéma.

La Région wallonne avait exigé, sur le plan urbanistique, le maintien du porche (ici à l’image)de l’ancienne caserne Defeld. L’architecte ne l’a pas entendu de cette oreille et a interjeté un appel. Celui-ci a été entendu par le ministre de tutelle qui a demandé, en contrepartie, la construction d’un établissement horeca, une brasserie ‘à la parisienne’, à côté du site de Charleroi Danses dont la rénovation faisait aussi partie intégrante du projet urbanistique.

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❙ Surface totale : 25 733 m2 dont 13 000 m² pour la tour ❙ La tour compte 20 étages en hauteur, 3 en sous-sol ❙ 200 ouvriers et 400 camions de passage quotidiennement sur le chantier mais aucun accident de travail n’a été déploré ❙ 17 000 m3 de béton ❙ Plus de 400 000 briques de parement émaillées bleues, de six tailles différentes, qui ont été mises en couleur à Toulouse et maçonnées de… haut en bas pour la partie inférieure de la face nord de la tour (un véritable défi pour les maçons) ! ❙ 594 châssis, tous de tailles différentes ❙ 3000 m2 d’échafaudages ❙ 12 ascenseurs ❙ 9 phases de déménagement prévues entre septembre et décembre 2014


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Au 20e étage, la vue sur la cité et ses faubourgs est imprenable. Une grande salle y est en cours d’aménagement. Philippe Stratsaert : “C’est ici que se tiendront, notamment, les réunions du conseil zonal de sécurité ou les discussions avec les organisations syndicales. Les vitres font près de cinq mètres de haut et sont différentes selon leur orientation nord ou sud. Elles contribuent au faste de la construction.“

UNE TOUR ‘PASSIVE’ ?

Bien qu’il ne s’agisse pas d’une exigence du cahier des charges, la tour est entièrement passive, ce qui implique l’absence de système de chauffage classique, compensée par une isolation et une étanchéité à l’air particulièrement poussée. Tout est pensé pour l’énergie. La régulation de la température s’effectue via un réseau de serpentins, enfoui dans les faux plafonds, qui assure la circulation d’eau froide pour le refroidissement. Le niveau d’isolation thermique du bâtiment, soit le ‘coefficient K’ (plus il est bas, plus la perte d’énergie par les murs extérieurs, toits, sols et fenêtres est faible), est à 15, “un niveau unique en Europe pour une construction de ce type“, selon le chef de corps. Les deux grandes ailes conservées, c’est-à-dire les anciennes écuries isolées et rénovées, ont aujourd’hui un coefficient K de 30 et répondent donc aux critères de basse énergie. Les coûts énergétiques de la zone de police seront ainsi réduits au moins de moitié ! 13e étage, un paysager pour les ‘stups’. Philippe Stratsaert : “Chaque directeur a organisé son/ses niveau(x), une grande flexibilité a été laissée aux responsables quant à l’aménagement de leurs locaux. Les enquêteurs de la section stupéfiants ne souhaitaient pas cloisonner leur espace de travail.“

Les services intervention, trafic, sécurisation et logistique seront installés dans les ailes de l’hôtel de police, qui sont d’anciens garages et écuries. Tout y a été rénové dans le style original du bâtiment. Un accès intérieur et direct à la tour et aux sous-sols a été prévu au départ de ces bâtiments.

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EURÊKA!

De nos jours, le travail de la police technique et scientifique fait partie intégrante de l’instruction judiciaire. Bien que muettes, les traces matérielles sont souvent les seuls témoins d’un délit. Elles peuvent se révéler prépondérantes dans la recherche de l’auteur et de preuves. L’arsenal des possibilités dans lequel les enquêteurs et les experts peuvent puiser constitue la source d’inspiration de cette rubrique.

POST SCRIPTUM : JE T’AI RECONNU Depuis notre entrée à l’école et au fil de notre vie, notre écriture évolue. Des défauts y apparaissent et la personnalisent. Des caractéristiques et des constantes reviennent dans tous les écrits d’une personne, quel que soit l’état dans lequel elle se trouve au moment où elle écrit. Et ce sont précisément ces ‘idiotismes’ qui se révèlent intéressants pour la comparaison d’écritures. Découvrons, avec le laboratoire de police technique et scientifique de Liège, le parcours des documents soumis à cette analyse particulière. TEXTE Julie Caby

PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters

LIEGE – Le commissaire Pierre Hanson, chef du laboratoire de la police judiciaire fédérale, est un véritable expert dans la comparaison des écritures manuscrites. Il dirige d’ailleurs la section ‘documents’. Dans certaines enquêtes, des doutes peuvent apparaître sur l’authenticité d’un document, plus particulièrement dans les affaires à caractère financier : faux testaments, contrats de prêt à tempérament, factures trafiquées, reconnaissances de dettes, constats d’accident, livres de comptes falsifiés... Dans une moindre mesure, la comparaison d’écritures peut également se révéler précieuse pour la résolution d’affaires de banditisme ou d’homicides, comme par exemple, pour déterminer l’auteur d’une lettre d’adieu dans un meurtre dissimulé en suicide. Les principaux ‘clients’ de Pierre Hanson sont les magistrats, qui soumettent leurs dossiers à son expertise. Pour un travail optimal, il est important de se procurer l’original du document et non une copie. Selon l’expert, “ce n’est pas facile, car il arrive régulièrement que l’affaire arrive plusieurs années après. Lorsqu’on travaille sur une copie, on perd des éléments, on ne sait pas observer la pression ou les liaisons inter-lettres. La pression est très importante : lorsqu’un faussaire va copier une écriture, il pourra très difficilement la reproduire.”

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NUANCE… Il ne faut pas confondre ‘comparaison d’écritures’ et ‘analyse graphologique’.

L’analyse graphologique consiste à dresser un tableau psychologique d’un individu en étudiant son écriture. La comparaison d’écritures, elle, permet de vérifier l’authenticité d’un document en démasquant les écrits déguisés ou imités.

En deuxième lieu, il faut se procurer des spécimens de comparaison. Les personnes doivent écrire dans des conditions similaires à celles du document original. Si ce dernier est un contrat de prêt à tempérament, il leur sera demandé d’écrire sur un document ressemblant. Les personnes sont amenées à répéter ce geste une dizaine de fois. Si elles essaient de déguiser leur écriture, à force d’écrire, l’automatisme de l’écriture reprendra le dessus et les trahira. Pour compléter ces spécimens, il faudra parfois se procurer des écrits étrangers aux faits, des lettres, des listes de courses ou des signatures sur des documents bancaires, par exemple.

Tous ces éléments vont alors être comparés avec ceux provenant des spécimens.

La loupe et, parfois, le macroscope sont les principaux outils utilisés par le commissaire. Mais il dispose aussi d’appareils plus pointus pour l’examen physique des documents comme le Visual Spectral Comparator. “Cet appareil permet d’observer ce que l’œil humain ne sait pas voir, dans le rayonnement ultraviolet et infrarouge ”, explique Pierre Hanson. “Je l’utilise quand je veux discerner la couleur de l’encre de l’instrument d’écriture utilisé ou lire des mentions manuscrites effacées chimiquement.” L’examen comparatif effectué, le commissaire peut rédiger son procès-verbal. Pour illustrer celui-ci, il va scanner RIGUEUR ET SUBJECTIVITÉ les pièces. Une fois ses conclusions tirées, le procès-verbal Une fois le document original et les spécimens en sa possession, Pierre va pouvoir commencer son analyse propre- sera envoyé au parquet et rejoindra le dossier de l’affaire. “Avec ce genre d’analyse, il est difficile d’avoir des certiment dite. Il va, tout d’abord, observer les caractéristiques générales, tudes”, conclut-il. “C’est pourquoi je laisse souvent une cercomme la manière de placer le texte sur la feuille, la direc- taine probabilité dans ma conclusion. Les autres analyses réalisées par la police technique et scientifique se basent tion de la ligne de base, la dimension entre les lignes ou entre les mots, la hauteur des différentes lettres … Ensuite, beaucoup sur des calculs mathématiques, mais ce n’est pas le cas de la comparaison d’écritures. C’est beaucoup il va relever les caractéristiques particulières c’est-à-dire la forme de chaque lettre. Celles-ci peuvent être très spéci- plus subjectif et ça nécessite une grande expérience.” fiques et sont d’ailleurs appelées ‘idiotismes’…

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TR AFIC DE DÉCHETS

Faire de la place dans ses armoires, un crime ? Le phénomène est courant dans certaines villes et communes : des feuillets déposés dans les boîtes aux lettres annoncent une prochaine collecte de textiles. En honnête citoyen désireux de se débarrasser de ses vêtements usés ou superflus, vous décidez alors de faire de la place dans vos armoires. Mais ce geste pourrait ne pas être aussi clean qu’il n’y paraît… TEXTE Stefan Debroux

PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen

AALTER – Se débarrasser de vieux textiles et d’autres déchets n’est pas si simple. Leur collecte est régie par un arsenal de règles environnementales. En Flandre (la compétence de l’environnement incombe essentiellement aux Régions), les textes en vigueur sont le décret relatif aux matériaux et aux déchets et le VLAREMA. Ces règles prévoient que chaque collecteur doit être agréé par l’OVAM (organisme public chargé de ces matières) et disposer d’une autorisation délivrée par la commune ou l’intercommunale. Une telle autorisation est payante. La commune et le collecteur concluent un contrat, en vertu duquel la commune rémunère le collecteur pour un service. La commune répercute ensuite les coûts de la gestion des déchets (ménagers) sur le pollueur, c’est-à-dire le contribuable. De son côté, le collecteur investit pour stocker et/ou traiter les déchets dans le respect de la réglementation (sous peine de perdre son agrément) et il escompte réaliser un bénéfice sur les opérations de recyclage. Il en résulte donc une opération à somme nulle.

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Les rouages de ce système sont perturbés par des collecteurs illégaux. Ce sont eux qui font circuler les feuillets anonymes. L’inspecteur Patrick Carlier, responsable environnement à la police locale d’Aalter/Knesselare, a récem-

ment coincé un voleur de textiles. “Ces collecteurs foulent aux pieds les règles”, nous explique-t-il. “Ils bafouent le système d’agrément, d’autorisation et de taxe. Ce faisant, ils portent préjudice au commerce régulier. Les entreprises qui investissent pour respecter le prescrit légal voient s’envoler des revenus potentiels. Il s’agit d’une distorsion de concurrence.”

L’inspecteur principal François Cnudde, du Service central environnement de la police judiciaire fédérale (PJF/DJB) le confirme : “Nous avons récemment été contactés par

François Cnudde

plusieurs entreprises du secteur du textile. Frustrées face à la chute de leur chiffre d’affaires, elles ont été jusqu’à engager des détectives privés pour identifier les personnes qui se faisaient la malle avec ‘leurs’ textiles. Ils ont remonté leur trace jusqu’à des entreprises de chiffons d’allure suspecte, établies dans des hangars délabrés. Nous nous sommes penchés sur leur cas et avons constaté que ces collectes illégales reposent sur toute une construction clandestine : outre l’absence de permis d’environnement, le travail au noir et le commerce clandestin pullulent.”


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LE COUP DU CONTAINER Vous pensez que le trafic de déchets ne vous concerne pas ? Vous y avez probablement déjà été confronté sans le remarquer. Une pratique courante en matière de trafic de déchets est le coup du container rempli de déchets de construction. Une personne A effectue des travaux de rénovation et se retrouve avec un tas de déchets sur les bras. L’entrepreneur propose de l’évacuer. Coût d’un container : 200 à 300 euros. Au même moment, mais ailleurs, une personne B fait réaménager une allée. Pour ce faire, elle a besoin d’une bonne couche de remblai. Notre entrepreneur en est parfaitement au courant. Pour la modique somme de 50 euros, il fait venir un container avec des gravats. “Résultat ?”, conclut l’inspecteur Patrick Carlier : “L’entrepreneur se fait payer deux fois. Mais audelà de la fraude financière, il existe un risque pour la santé publique et l’environnement. Cette technique peut, par exemple, servir à déverser de l’amiante”.

BIG BUSINESS Quelle est la motivation des voleurs de textiles ? Chacun sait que les métaux rapportent de l’argent. Patrick Carlier : “Il y a environ cinq ans, juste avant une collecte d’encombrants, j’ai surpris 52 personnes qui collectaient illégalement des métaux. Parmi elles, personne de la région ! Elles épluchaient le web à la recherche du calendrier des collectes et écumaient le pays. L’un d’entre eux s’est même targué de gagner jusqu’à 150 000 euros par an grâce aux collectes illégales de ferraille.”

Le leitmotiv est identique pour le trafic de textiles et de papier : l’appât du gain, confirme François Cnudde : “Les hausses de prix de ces matières recyclables sur les marchés financiers internationaux rendent ce type de trafic particulièrement attrayant. C’est pourquoi, en cas de flagrant délit, nous préconisons toujours de saisir les textiles, le papier ou les métaux. Avec l’aval du parquet, le butin est vendu à une ressourcerie ou un ferrailleur. Le produit de la vente va dans les caisses de l’État. Les trafiquants sont rarement

des petits délinquants. Nous avons fait appel à un analyste criminel pour voir clair sur les flux de déchets et d’argent. J’insiste donc une nouvelle fois sur l’importance des formulaires ÉCO, que les policiers sont invités à compléter lorsqu’ils contrôlent un transport de déchets.” f

Patrick Carlier

L’UN D’ENTRE EUX S’EST MÊME TARGUÉ DE GAGNER JUSQU’À 150 000 EUROS PAR AN GRÂCE AUX COLLECTES ILLÉGALES DE FERRAILLE

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‘FONCTION DE POLICE GUIDÉE PAR LE LISIER’ AALTER – Un mardi pluvieux, nous suivons Heidi et Joyce de la Vlaamse Landmaatschappij (VLM), section de Flandre orientale, en compagnie de l’inspecteur Patrick Carlier (zone de police d’Aalter/Knesselare) et de l’inspecteur principal François Cnudde, de la police judiciaire fédérale (PJF/DJB), pour une après-midi de ‘fonction de police guidée par le lisier’. Le traitement du lisier fait l’objet d’une stricte régulation. La plupart de ces transports sont soumis à une obligation de déclaration précisant l’origine de ce lisier, sa destination ainsi que le rôle du transporteur. Certains transports de lisier font même l’objet d’un suivi au moyen d’un système de tracking par GPS ! Toutes ces informations sont encodées dans la mestbank (banque de données lisier), que les inspecteurs de la VLP peuvent consulter en ligne sur le terrain. “Ici, à Aalter, nous accompagnons régulièrement la police pour vérifier que les données enregistrées correspondent fidèlement à la réalité. Cette collaboration est un win-win”, déclare Heidi. “Il y a un avantage pour nous, car la police a la possibilité d’intercepter un transport de lisier, ce qui dépasse nos compétences. Nous avons de notre côté de plus larges possibilités de frapper les fraudeurs : amende, diminution des subventions, retrait de l’agrément. Cela fait toujours son petit effet.” “Il en va du lisier comme des autres types de déchets : il ne devient visible que lorsqu’il est transporté d’un point A à un point B”, explique Patrick Carlier. “Quand je dispense des formations internes, il arrive que des collègues me disent ne jamais avoir vu de transports de déchets dans leur commune. Je me rends alors avec eux sur la voie publique et en quelques minutes, bingo !” Patrick a l’œil et arrête en un rien de temps plusieurs camions et tracteurs. Papiers, s’il vous plaît, même s’il y en a beaucoup : documents de bord, autorisations … Avec le temps, Patrick Carlier connaît les ‘bons clients’ dans la région. “Je connais les personnes qui sont en principe clean, mais la vigilance reste de mise. Le passé n’offre aucune garantie pour l’avenir.” Nous nous engageons dans un chemin de terre. Dans une prairie située derrière un bâtiment, nous tombons sur un tracteur avec une remorque de fumier. Un cri, un sifflement. Nous nous arrêtons. Même si nous ne pouvons pas passer inaperçus à cet endroit, l’agriculteur nie obstinément notre présence. Aurait-il quelque chose à se reprocher ? L’odeur du fumier nous retient au bord de la prairie. Jusqu’à ce que Patrick se dirige d’autorité vers le tracteur. “Voici le travail de terrain à la police locale”, plaisante-t-il. “Le soir, si je rentre chez moi sans avoir les pieds boueux, mon épouse me soupçonne ne de ne pas être allé travailler”. L’agriculteur est en règle.

Le parent pauvre Quand on demande où figure la criminalité environnementale dans la liste des priorités de la police locale, la réponse est mitigée. “Hélas, la criminalité environnementale reste trop souvent traitée en parent pauvre”, admet François Cnudde. “Il y a peu de policiers qui peuvent s’y consacrer pleinement au quotidien, et cela ne va pas aller en augmentant. Cependant, l’efficacité d’une approche flexible à petite échelle ne fait aucun doute. En plus de la motivation et de la volonté stratégique, il faut également disposer de connaissances et d’expertise”, observe Patrick Carlier. “En la matière, le programme minimum dédié à la criminalité environnementale lors de la formation de base n’est pas de nature à susciter un grand enthousiasme. Pourtant, parmi toutes les sections du parquet de Gand, aucune ne fait rentrer plus d’argent et ne donne lieu à autant de saisies et de confiscations d’avoirs illégaux que la section environnement.” À bon entendeur ...

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La rubrique Out of Office nous fait quitter le monde du travail pour vous présenter la passion, le hobby ou une activité originale d’un membre du personnel.

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OUT OF OFFICE

UNE CYCLISTE AU GRAND COEUR Veerle Van De Vijver, de la zone de police Herzele/Sint-Lievens-Houtem/Zottegem, était fan de sports tels que le parapente, le ski et le karaté mais un accident de moto, au cours duquel elle s’est cassé le dos, l’a forcée à tirer un trait sur ces activités. Elle détestait faire du vélo mais monte à présent aisément les cols, pour la bonne cause. TEXTE Saskia Van Puyvelde

PHOTOGRAPHIE Miel Mertens

ZOTTEGEM – Lorsqu’elle s’est fracturé le dos en 2006, l’inspectrice Veerle Van De Vijver, chef du service de gestion des armes de la zone, s’est entendu dire que la natation, la marche et le cyclisme étaient les seules activités sportives qu’elle pourrait encore pratiquer. Elle souhaitait continuer à faire du sport de manière intensive et s’est donc mise, il y a trois ans, au cyclisme, un sport qu’elle détestait auparavant. Une plaque de métal de 15 cm a été fixée dans son dos, mais cela ne l’a pas empêchée de participer au Tour For Life Belgium l’année dernière. C’est ainsi qu’avec trois hommes, elle a constitué une équipe, ‘Fietsgekken met een hart’ (traduisez, ‘les fous de cyclisme au grand cœur’), en vue d’œuvrer pour la bonne cause. Au cours du Tour For Life Belgium, elle a parcouru pas moins de 1 200 km en huit jours, de Bardonechia en Italie jusqu’au Mur de Grammont, avec plus de 20 000 mètres de dénivelé. Son équipe a récolté 13 073 euros pour l’association Médecins sans frontières. L’ensemble des équipes ont récolté 215 925 euros.

“Venir en aide aux démunis, c’est de famille”, explique Veerle. “Mon père disait toujours : ‘il vaut mieux pouvoir donner que de devoir recevoir’. Avant ce Tour, je n’avais jamais monté de col. À l’arrivée, j’étais trempée jusqu’aux os et engourdie de froid. C’était éreintant, mais le fait de penser à la bonne cause m’a permis de tenir bon.” Les 14, 15 et 16 juin, les cyclistes au grand coeur ont roulé au profit de l’ONG Broederlijk Delen: Dwars Door België (à travers la Belgique). En trois jours, ils ont parcouru 400 km, du sud au nord. “C’était un bon échauffement pour la deuxième édition du Tour For Life Belgium, qui aura lieu à la fin du mois d’août. En février 2015, nous participerons à l’action A travers l’Ouganda, organisée par Broederlijk Delen. Pendant dix jours, nous parcourrons quelque 100 km par jour. Nous sillonnerons ce magnifique pays à l’aide de nos VTT et visiterons des projets de l’association, au nord comme au sud du pays. Nous aurons également la chance de rencontrer les agriculteurs qui recevront l’argent récolté. Ces gens sont dans le plus grand dénuement. Pour eux, je suis prête à en voir de toutes les couleurs.” www.tourforlife.be www.broederlijkdelen.be/doe-mee/dwars-door-oeganda

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L’ I N V I T É Dans cette rubrique, Inforevue invite un membre du personnel de la police à un entretien portant sur des thèmes liés tant à sa fonction qu'au monde policier au sens large.

“Je suis un believer” Depuis le début de sa carrière en 1986 - à la gendarmerie -, l'inspecteur principal Pascal Renes a déjà exploré de nombreux horizons. Ce touche-à-tout créatif se sent à l’aise partout et a toujours un avis intéressant à partager sur presque tout. En bref, la bonne personne à inviter pour une petite discussion. TEXTE Stefan Debroux

PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters

BRUXELLES – Close protection de l'ambassadeur belge en Algérie dans les années tumultueuses du GIA ('96 - '97), gestionnaire d'informations auprès d'Interpol, enquêteur à la police locale et à la police judiciaire fédérale, collaborateur à la politique et coordinateur d'enquête à la zone de police Wokra (Wezembeek-Oppem/ Kraainem) et, depuis le 1er mai, secrétaire adjoint auprès de la Commission permanente de la police locale, où il est chargé de la gestion de l'information et de la communication. En tant que social business officer, comme il se plaît à décrire sa fonction : une personne qui veille à ce que l'ensemble des parties intéressées de la CPPL puissent bien collaborer, partager leurs connaissances et communiquer avec des outils en ligne. Il est également chargé de cours, organisateur et conférencier enthousiaste dans ses différents domaines d'expertise et, plus particulièrement, les médias sociaux.

Pascal Renes, vous êtes un pionnier dans le domaine de l'utilisation des médias sociaux à/par la police et un partisan du recours à ce type de médias. Un corps de police peut-il encore se permettre, en 2014, de laisser de côté les médias sociaux ?

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"Non. Les médias sociaux sont ancrés dans la société. La police se doit d'utiliser ces derniers et de les gérer de manière réfléchie, comme le prévoit du reste le plan national de sécurité. Si notre public cible se trouve dans les médias sociaux en ligne, c'est là que nous devons aller le chercher, jour après jour et à différentes fins. Les médias sociaux offrent en effet une multitude de possibilités. Ils ne doivent pas nécessairement rester limités à la prévention en matière de circulation routière." Les médias sociaux ont-ils leur place dans une enquête judiciaire ? Si oui, comment ?

"Bien sûr, non seulement en tant que moyen de communication, mais aussi en tant que source d'informations. L'un des avantages des médias sociaux est que l'on peut atteindre un public cible assez large dans un laps de temps relativement court. Un tel outil ouvre des perspectives. Je pense, par exemple, aux appels à témoins ou au crowdsourcing dans le cadre desquels l'on fait appel aux communautés en ligne pour récolter des informations, dans le respect du cadre légal (secret professionnel, secret de l'enquête, méthodes particulières de recherches...). Facebook est une source d'informations dont on ne peut également plus se passer dans le cadre d'une enquête. Certaines personnes

racontent leur vie en long et en large sur Facebook. Ce serait une occasion manquée de négliger cette open source intelligence (renseignements reposant sur des sources ouvertes). D'expérience, je sais que les computer crime units de la police judiciaire fédérale constituent des partenaires importants pour la recherche locale. Mais j'estime également que tous les enquêteurs doivent disposer de certaines connaissances de base dans le domaine de la recherche sur Internet, afin de savoir où ils peuvent trouver des informations et comment ils peuvent s'en servir."

MANAGEMENT DE LA RECHERCHE

L'affaire du terrible violeur en série ‘Arthur’ a suscité un grand émoi en 2008. Il s'agit là de l'une des affaires les plus retentissantes gérée par la recherche locale de la zone de police Wokra. Pourtant, un auteur inconnu, des faits graves dans plusieurs zones... cela ne relève-t-il pas d'office de la recherche fédérale ? "La circulaire COL 2/2002 répartit les tâches entre la police locale et la police fédérale. Cela ne m'aurait posé aucun problème que cette enquête soit confiée aux collègues de la PJF. Vu le déroulement et les circonstances de l'affaire, le juge d'instruction a toutefois décidé de me la confier, ou plutôt de l'attribuer


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La Commission permanente de la police locale est-elle désormais de facto présente sur Twitter et Facebook à présent qu'elle compte Pascal Renes dans ses rangs ? "N'allons pas jusque-là ! Il ne faut pas assimiler mes activités dans le domaine des médias sociaux à ma nouvelle fonction. Bien que ce ne soit pas chose aisée, j'estime qu'il est préférable de séparer vie privée et vie professionnelle dans les médias sociaux. La question de savoir quand et comment la CPPL intégrera les médias sociaux dans l'éventail de ses moyens de communication n'est pas encore à l'ordre du jour. Bien entendu, j'espère que ce sera le cas, mais pour le moment, notre site web est le canal choisi pour la communication externe. J'espère qu'avec l'ensemble des parties intéressées de la CPPL, nous pourrons évoluer, par le biais de la plateforme SharePoint et des médias sociaux, vers une communication 2.0."

L’ I N V I T É

VERY IRRITATING QUESTION

OPUS CITATUM “Choisissez un travail que vous aimez et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie.” Confucius

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L’ I N V I T É à la recherche locale de Wokra. Bien qu'il ait fixé les limites et ait contrôlé la faisabilité des pistes d'enquête, le juge d'instruction m'a donné carte blanche." Sous l'angle du management de la recherche, s'agissait-il là d'un choix judicieux ?

"Selon moi, la collaboration constitue l'essence même du management de la recherche. Et à ce sujet, j'attache une grande importance au 'partenariat'. Un petit service de recherche comme celui de Wokra, qui compte quatre enquêteurs, n'aurait pas pu venir à bout d'une affaire nécessitant un tel travail. Pendant sept mois, la moitié de notre capacité de recherche a été totalement consacrée à cette affaire. 90 % des membres du corps ont contribué à l'enquête de voisinage ! Mais si l'affaire a été couronnée de succès, c'est grâce au partenariat avec la police fédérale : avec les dessinateurs pour l'établissement de portraits-robots, avec les spécialistes en sciences comportementales pour le profiling, avec les experts ViClas pour déchiffrer le mode opératoire du violeur en série (ViClas est une banque de données concernant de graves faits de mœurs et des meurtres, ndlr), avec le service des avis de recherche pour faire intervenir les médias... Il y a également eu une coopération au sein du corps (avec le service de quartier et d'intervention) et avec les zones de police voisines. Donc oui, cette affaire a mobilisé une grande partie de notre capacité, mais grâce au fonctionnement intégré, elle a été couronnée de succès. Sur le plan du management, ce choix s'est donc révélé judicieux." Outre l'identification du suspect sur la base du portrait-robot, l'information décisive a été fournie par Interpol, ce qui nous amène à un autre de vos dadas actuels : le modèle de choix de canal pour l'échange international d'informations.

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"En effet, je suis un believer, je crois en tout ce qui a trait à la coopération policière internationale. Dans l'affaire Arthur, les armes de l'auteur, des stun guns et des sprays au poivre, ont pu être associées à un point de vente en France grâce à une coopération policière internationale efficiente. À l'heure actuelle, il est impensable, même pour une petite zone de police, de ne pas prendre en

compte la dimension internationale : les citoyens, et donc aussi les auteurs, sont plus mobiles. Le marché de la consommation est mondial. Des objets peuvent provenir des quatre coins du monde. La question qui se pose à nous en tant qu'enquêteurs est la suivante : comment organiser cette recherche internationale de renseignements ? Interpol, Europol, SIRENE, les officiers de liaison... plusieurs options s'offrent à nous. On choisit le canal en tenant compte de l'urgence, du domaine, du destinataire ET des accords existants." Question finale sur la recherche : l'enquêteur doit-il être un spécialiste ou un généraliste ?

"Selon moi, un enquêteur doit être à l'aise dans tous les domaines. La polyvalence est une nécessité, surtout au sein d'un petit service de recherche locale. La distinction entre la polyvalence et

la spécialisation s'estompe en raison de la numérisation et technologisation croissantes de notre société. Prenons un exemple : l'omniprésence des GSM et des smartphones, qui contiennent une mine d'informations sur une personne. La lecture de ces données s'effectue dans presque toute enquête. Ce travail incombe-t-il à une computer crime unit ou est-ce tellement courant que tout enquêteur devrait être capable de le faire ? S'il y a des arguments en faveur des deux options, j'estime qu'il importe que cela se fasse partout de manière uniforme et que les informations ainsi récoltées soient stockées au niveau central. Une information pourrait par la suite s'avérer utile à un autre enquêteur. Comme je le dis toujours : les informations qui ne sont pas partagées n'ont aucune valeur."

PERSON OF INTEREST Vous avez déjà exploré de nombreux horizons au sein de la police. Qu'est-ce qui vous pousse à toujours en changer ? "Je suis curieux et ambitieux. J'estime devoir toujours me remettre en question. Suis-je encore dans le coup ? Le changement d'emploi me permet d'évoluer en permanence et d'échapper au ‘cloisonnement’. Le statut permet de relever de nouveaux défis, par le biais soit de la mobilité, soit de la promotion sociale. C'est ça, l'avantage de travailler à la police." Que signifient les décorations sur votre costume ? "Il s'agit de distinctions honorifiques. J'ai été décoré à deux reprises par le Carnegie Hero Found pour des actes héroïques (en 1988 et en 1997) et ai reçu la décoration civique pour acte de courage et de dévouement. Je suis très fier de ces décorations. En fait, j'ai simplement fait ce qu'il fallait, au bon endroit et au bon moment, et cela m'a permis de sauver des vies."


• Formation Droits de l'Homme - Caserne Dossin : “Tout à fait pour.”

• Des volontaires à la police : “Pour, à condition qu'il y ait un cadre clair. Les volontaires ne doivent pas remplacer la police ; il s'agit d'un lien de coopération.” • Télétravail : “Pour, à condition qu'il y ait des accords clairs. Parfois, c'est un exercice d'équilibre difficile et peut-être cela ne peut-il pas convenir à toutes les fonctions.”

• Rotation d'emploi obligatoire : “Pour. Je le vois comme un enrichissement, surtout pour les dirigeants.”

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• Zone de police sur Twitter/Facebook : "Pour, à condition que cela soit axé sur le groupe cible et ait fait l'objet d'une réflexion stratégique."

L’ I N V I T É

PRO/CONTRA

LE TRADUCTEUR "J'attache une grande importance à l'excellence dans la fonction de police. Mon fil rouge est le plan en six étapes EFP, une ambition partagée." • Sachez pour qui vous travaillez (orientation externe) : "Tentez de déterminer à qui profite votre service et songez en termes de groupes d'intéressés. J'ai toujours effectué cet exercice, aussi bien en tant qu'enquêteur qu'en tant que collaborateur à la politique." • Tentez de déterminer quelles sont les attentes de vos parties prenantes : "Cela va de soi et est indissociablement lié à l'étape précédente. Chaque groupe d'intéressés a des attentes légitimes et il est parfois nécessaire d'évaluer certaines d’entre elles."

• Réfléchissez à votre approche : "Il importe de faire preuve de transparence lors de la préparation et de déterminer clairement au préalable qui se charge de quoi et qui est responsable. On ne doit pas nécessairement mener cette réflexion seul. Se réunir à plusieurs ou voir ce qui se fait ailleurs est enrichissant. Je suis moi-même partisan du réseautage en ligne ! Cela suppose que l'on dispose, surtout en tant que dirigeant, d'aptitudes en matière de communication et d'information." • Entreprenez des actions : "Dites ce que vous faites et faites ce que vous dites. Chacun doit savoir de quoi il est responsable. Collectez en permanence des informations supplémentaires et, si nécessaire, partagez-les avec les collègues. Veillez également à ce qu'il y ait une bonne communication."

• Vérifiez si votre action s'est avérée satisfaisante : "Être soi-même satisfait est une chose, mais il convient de demander aux principaux intéressés ce qu'ils pensent du résultat. Cela permet d'effectuer une évaluation correcte. Il convient donc de demander un feedback. Et de rendre des comptes !" • Faites mieux si nécessaire : "Chaque action fait partie d'un processus d'apprentissage en vue d'une amélioration continue. Il faut donc prendre le temps de vérifier ce qui s'est bien passé et de tenir compte des enseignements tirés lors de la prochaine action. Le cercle PDCA de Demming est ainsi bouclé."

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L T ER AMFOI C ND DEE PDOÉLCIHCEI E TR S

KANSAS CITY

CAVALE ET RESTAURANT

Pendant son incarcération, Virgil Tillman va pouvoir méditer à loisir sur son choix malencontreux de restaurant, qui lui a valu de se retrouver derrière les barreaux. Recherché par les autorités de trois comtés dans deux Etats américains pour port d’arme et possession de drogue, Virgil Tillman a été repéré dans un restaurant huppé de Kansas City, dans le Missouri, par un autre client de l’établissement : un commissaire adjoint à ses trousses depuis deux mois et qui n’était pas en service ce soir-là. Ce dernier a fait le rapprochement avec des photos du fuyard et également reconnu la femme qui l’accompagnait, laquelle lui avait indiqué lors d’un interrogatoire ignorer où se trouvait Virgil Tillman. Selon les forces de l’ordre du Kansas, qui ont confirmé l’arrestation d’abord annoncée par le journal ‘Kansas City Star’, le commissaire adjoint a prévenu la police locale, qui a cueilli le fugitif à sa sortie du restaurant.

PORTL AND

MINOU, MINOU…

Un chat persan de 10 kilos a attaqué un bébé et 'pris en otage' toute une famille américaine dans leur appartement, nécessitant l’intervention de la police. L’agressif animal s’en était pris à un bébé de sept mois, obligeant les parents de l’enfant à faire sortir le chat de la chambre. Mais le félin s’est énervé de plus belle derrière la porte, au point que son propriétaire, Lee Palmer, n’osait plus sortir de la pièce... et a appelé la police. “Nous sommes coincés dans la chambre, il ne va pas nous laisser sortir”, déclare M. Palmer à la policière de garde, selon l’enregistrement obtenu par le journal The Oregonian à Portland (Oregon, ouest). “J’ai jeté le chat dehors (...) et il est très, très, très, très agressif”, a-t-il poursuivi, avant de préciser que le félin de quatre ans, Lux, avait des antécédents. “C’était déjà un chat violent. Il nous attaque, il est à la porte de notre chambre”, ajoute M. Palmer, alors qu’on distingue des miaulements à l’arrière-plan. “Vous l’entendez ?” demande-t-il à la policière. “Ouais, ouais, je l’entends”, répond l’officier calmement. La police est finalement intervenue et a maîtrisé l’animal avec un piège pour chiens. “On se demande ce qu’on va faire”, a déclaré M. Palmer après l’incident. “Mais il faut vraiment qu’on éloigne le chat du bébé et qu’on garde un oeil sur son comportement”.

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L T ER AMFOI C ND DEE PDOÉLCIHCEI E TR S

LONDRES

Point de référence BRUXELLES 12:00

ROME

LA POLICE ITALIENNE EN LAMBORGHINI

La police italienne fait l’acquisition d’un nouveau modèle de voiture de patrouille : une Lamborghini ! La Huracán LP 610-4 peut atteindre les 325 km/h. Le patron de Lamborghini, Stephan Winkelmann, a remis symboliquement un véhicule flambant neuf au chef de la police, Alessandro Pansa. Dès la fin de cette année, ces bolides feront la chasse aux contrevenants sur les routes italiennes. La voiture est équipée de feux bleus, d’une caméra, d’un ordinateur embarqué et d’un kit de secours médical avec chambre froide pour le transport d’organes. Lamborghini avait déjà fourni deux voitures rapides de type Gallardo à la police italienne mais elles affichent déjà plus de 100 000 km au compteur et vont être retirées de la circulation.

TOULOUSE

LA VOIX DE CÉLINE

Un Britannique qui écoutait à tue-tête et en boucle les mêmes chansons de Céline Dion, s’est vu confisquer son matériel suite aux nombreuses plaintes déposées par ses voisins. Garet Davies, 47 ans, écoutait, à tout moment de la journée, hauts-parleurs réglés au maximum My heart will go on, l’un des titres phares de la chanteuse canadienne. Agacés, les voisins de cet ancien vendeur de fenêtres, ont porté plainte. A six reprises, des officiers municipaux ont tenté de mettre fin à ces nuisances sonores, en vain. Ils ont donc fini par employer la méthode forte en saisissant tout le matériel Hi-Fi et informatique du voisin récalcitrant. A savoir : une télévision 3D, un ordinateur, des enceintes, des CD, des DVD et une Playstation 3. Le tout représentant un montant de 3 000 livres (plus de 3 600 euros). “Les gens ont le droit de mener une existence paisible et de ne pas être dérangés par une musique trop forte”, a affirmé un conseiller municipal de la ville.

POURCHASSÉ PAR LA POLICE, LE CHEVREUIL SE RÉFUGIE... CHEZ LES GENDARMES

Un chevreuil qui errait dans les rues de Toulouse a été pris en chasse par les policiers et s’est réfugié... chez les gendarmes, dans une caserne où il a fini par être capturé. Les policiers ont été alertés vers 4h30 du matin en raison de la présence sur la voie publique de l’animal, qui divaguait dans une rue de l’est de Toulouse. Mais à leur vue, le chevreuil a pris la fuite, aussitôt poursuivi par les véhicules de police tous gyrophares allumés, parce qu’il fallait éviter un accident. L’animal s’est alors retrouvé dans une caserne de gendarmerie proche. C’est là que les équipes de la Brigade anticriminalité (BAC) ont réussi à le coincer dans un couloir à l’aide de deux barrières. Une fois capturé, l’animal a été pris en charge par un vétérinaire et les services compétents.

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AFFAIRES EN COURT

EXPOSITION

Des procès-verbaux rendus vivants f

© Jos Balcaen

LIEGE – Les rapports de police, témoins de la vie liégeoise, tel est le nom de l’exposition organisée par la police locale de Liège. Celle-ci fut organisée entre le 22 et le 26 avril 2014, dans le cadre du festival du film policier. La porte à peine franchie, cinq décors différents, témoins de cinq époques marquantes de la police liégeoise, s’offrent aux yeux du visiteur. Ceux-ci ont été réalisés en collaboration avec Nicolas Drochmans, scénographe. “Nous voulions créer des ambiances et donner un aspect cinématographique au lieu”, explique Marie Phillipart de Foy, graphiste et illustratrice au service communication externe de la police de Liège. Outre les décors, des conteurs rendent la visite vivante et dynamique. Plusieurs personnages insufflent de la vie à chaque décor à travers leur récit riche en détails et sont habillés selon les us et coutumes de l’époque.

Cette exposition est le fruit de l’étude d’une masse de documents exhumés des archives de la police, des archives datant pour certaines de 1830: ordre de services, livres de correspondance contenant tous les procès verbaux et toutes les mains courantes, revues internes, journaux syndicaux… Comme nous l’explique Véronique Baccus, coordinatrice du projet et chargée de communication au service de communication externe de la police de Liège, “tout se retrouve dans les rapports de police. La façon dont les gens vivaient, dont ils s’organisaient… La police liégeoise a toujours été présente dans la vie locale et dans les événements de la ville.” Cette exposition est l’occasion de soigner l’image de la police, de créer des liens avec la population et permet au visiteur de se plonger dans des pages d’histoire passionnantes. L’exposition est toujours en place et des visites peuvent être organisées sur demande. Si vous êtes intéressé, contactez le musée de la police de Liège au 04 340 85 51 ou envoyez un mail à ccppl@policeliege.be

Julie Caby

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AFFAIRES EN COURT

VOL S À MAIN ARMÉE

VOUS AVEZ DIT

Geldlopers ?

© Julie Caby

© Jos Balcaen

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BRUXELLES – Le 25 avril 2014, au siège central de la Banque Nationale, s’est tenue une matinée d’étude sur le thème Transport d’argent = risque, comment se protéger ? Cette matinée était organisée par la BNB en collaboration avec le SPF Intérieur, les sociétés de transports de fonds (G4S, Cobelguard et Brinks) ainsi que la police fédérale représentée par des membres du Service Vols à main armée de la Direction de la lutte contre la criminalité contre les biens (DJB/VMA) et de la Direction des opérations de police administrative (DAO). Différents orateurs ont présenté les aspects du transport d’argent tant dans sa réglementation, dans son impact et ses conséquences en matière de sécurité, que dans les possibilités de collaboration avec le secteur privé. DJB/VMA a ouvert le bal en dressant un état des lieux chiffré et analysé du phénomène appelé ‘Geldlopers’ que le service a défini en interne (en attente de validation par le Procureur général de Gand) comme suit : • Une personne physique, porteuse d’une recette sur la voie publique (argent ou valeurs, bijoux, diamants, chèquesrepas,…) obtenue dans le cadre d’une activité lucrative (organisation (commerciale) ou individuelle) et qui est menacée par un ou plusieurs auteurs armés dans le but de lui dérober cette recette. • Une personne physique qui transporte des valeurs à partir d’un endroit sûr (maison par exemple) vers une zone sécurisée (avec mesures de protection) et qui se situe pendant le déplacement dans un espace non protégé.

Les mentalités avancent f BRUXELLES – La semaine du 17 au 21 mars était placée sous le signe de la diversité à la Direction générale de la police administrative (DGA) de la police fédérale1. Six workshops en français et en néerlandais étaient organisés. Saïd Halimaoui, l’un des organisateurs de cette session, est fort impliqué dans les problématiques liées à la diversité, puisqu’il fut l’un des précurseurs de la diversité à la police. “Par cette initiative, nous avons voulu entamer une discussion sur le sujet au sein de notre organisation, mais aussi sur les réactions des policiers par rapport à la diversité de la population. Cette diversité est un levier pour avancer. On espère également changer la perception qu’ont certains policiers des minorités culturelles et ethniques. En partant de cas pratiques, le but était de donner des éléments concrets aux policiers.” Les ateliers étaient très divers. Ils portaient sur la migration, les Roms, les images simplificatrices qui s’imposent à notre esprit lorsque nous croisons certaines personnes. Des workshops étaient également dévolus à la gestion des générations dans les équipes de travail, au comportement à adopter en tant que fonctionnaire de police face aux proches d’un défunt , ou encore à la manière de gérer la différence en tant que dirigeant. “J’ai trouvé ça magnifique”, déclare Koen Ricour, de la police de la route, venu assister au dernier atelier. “Grâce à cette séance, j’ai pu réfléchir. Pour moi, la diversité ne devrait pas être considérée comme un problème.” Comme Olivier Libois, directeur général de la police administrative, l’a rappelé lors de la clôture de la semaine, la diversité est l’un des éléments vers lequel on doit tendre pour travailler de façon intègre. Il ne faut pas oublier que les raisons d’existence de la police sont la protection des gens et des droits fondamentaux, que les policiers sont là avant tout pour servir et faire preuve d’empathie. Saïd Halimaoui s’est déclaré très satisfait de la semaine. “Les externes venus donner les ateliers étaient très qualifiés, il n’y a eu aucune défaillance au niveau de l’organisation. Les gens étaient très intéressés et satisfaits. Et c’est la preuve que les mentalités sont en train d’évoluer. Il y a vingt ans, nous n’aurions jamais pu organiser de tels ateliers.” Julie Caby 1 Visionnez également le Polnews sur ce sujet : http://youtu.be/uCuVEgCIZYM

© Jos Balcaen

Afin d’introduire cette présentation, DJB/VMA, en étroite collaboration avec le Centre audiovisuel de la police fédérale (DSI/CAVC), avait réalisé pour l’occasion un clip vidéo de sensibilisation sur le phénomène. Ce court métrage a sans nul doute sublimé la contribution policière à l’événement qui a été reconnue comme un réel apport de qualité par les 160 participants.

SEMAINE DE L A DIVERSITÉ

Vincent Body DJB/VMA

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AFFAIRES EN COURT

C A M PA G N E

ZP MONTGOMERY

DISTINCTION

Claude Fontaine,

officier dans l’Ordre national du Mérite

Stop cyberhate ! f

Des experts de la police fédérale étaient présents pour répondre aux questions portant sur la loi et les actions de la police sur cette matière délicate.

L’hommage à Valentine f ETTERBEEK/WOLUWE-SAINTPIERRE – Les autorités et membres du personnel de la zone de police Montgomery ont rendu un vibrant hommage, le 17 avril dernier, à l’inspectrice Valentine Genette, décédée accidentellement un an plus tôt lors d’une intervention sur la voie publique.

Plus d’infos ? Surfez sur www.stopcyberhate.be. Des bonnes pratiques y ont, notamment, été ajoutées.

Une gerbe de fleur a été déposée au pied de la stèle située à côté du commissariat central. L’hommage s’est poursuivi à l’antenne d’Etterbeek, au sein de laquelle Valentine travaillait. La salle de briefing du complexe, ornée d’une photo de la jeune inspectrice, portera désormais son nom.

Teresa Oger

B.D.

© Lavinia Wouters

C’est ainsi que l’Institut Reine Fabiola d’Etterbeek a lancé un vaste programme qui s’est clôturé, le 16 mai dernier, par une après-midi de sensibilisation à l’attention de toute l’école (panneaux explicatifs, flyers, débats en petit groupes, etc.).

© Jos Balcaen

f

ETTERBEEK – La campagne de lutte contre le cyber-harcèlement, lancée fin de l’année 2013 par la police fédérale et soutenue par le cabinet de la Ministre de l’Intérieur et de l’égalité des chances, se poursuit. Plusieurs zones de police locale et écoles secondaires ont décidé d’organiser des projets de sensibilisation pour leur public.

BRUXELLES – L’ambassadeur de France en Belgique a remis, le 8 avril 2014, les insignes d’officier dans l’Ordre national du Mérite au commissaire divisionnaire Claude Fontaine, directeur général de la police judiciaire fédérale.

© Lavinia Wouters

Par cette distinction, “la France entend rendre hommage aux éminentes qualités de M. Fontaine. L’ambassadeur a souligné l’engagement de ce policier émérite au service de la coopération franco-belge en matière de lutte contre la criminalité. Il a mis en relief l’importance de cette coopération qui constitue une dimension significative de la relation entre la France et la Belgique”, selon l’ambassade de France en Belgique. B.D.

Teresa Oger et Laurent Bounameau ont répondu aux questions des élèves.

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AFFAIRES EN COURT

MÈRE ET FILLE

Deux dames surprenantes f TERMONDE – Une mère et une fille qui travaillent ensemble dans la même zone de police ? Ce n’est pas chose courante... L’inspecteur Sharon Van der Vorst a intégré, au début de cette année, le service d’intervention de la zone de police de Termonde. Depuis lors, elle est parfois amenée à collaborer avec sa mère, l’inspecteur principal Karine Van Acker, membre quant à elle de la cellule sociale depuis le mois de mai 2010. Les voir entrer toutes les deux dans la pièce a quelque chose de surprenant. Karine, la mère, mesure 1 mètre 89, et sa fille cinq centimètres de moins. Les deux policières inspirent le respect et en imposent aussi par leur sérénité et leur beauté. “En intervention, c’est utile d’être grand”, plaisante Sharon (23), “mais pour le reste, je n’y vois pas d’avantage particulier.”

© Lavinia Wouters

“Je ne m’étais jamais dit que Sharon travaillerait un jour à la police”, explique l’inspecteur principal Van Acker (50). “Je pensais qu’elle se destinerait à tout autre chose. Lorsqu’elle m’a annoncé qu’elle s’était inscrite aux épreuves de sélection, ma réaction fut mitigée. D’un côté, j’étais bien sûr fière et contente de son choix. Le travail de policier, c’est gratifiant, varié, et puis il y a la sécurité d’emploi. D’un autre côté, j’étais préoccupée, car je connais les risques du métier. J’ai moi aussi débuté ma carrière dans un service d’intervention, en l’occurrence celui de l’ancienne police communale de Lebbeke.”

Sharon a été engagée à la zone de police de Termonde à la suite de son dernier stage, qui lui a énormément plu. “A cette occasion, j’ai été impliquée dans un incident. Ma mère m’a vue gérer cette situation de façon adulte, et elle s’est alors rendu compte que je parvenais à garder la maîtrise des événements et de mon stress. Elle a eu un déclic. Depuis lors, elle est apaisée.” Les deux femmes ne se croisent pas si souvent. “La cellule sociale s’occupe notamment des situations éducatives et de l’assistance aux victimes. Nous avons donc parfois des contacts avec les membres du service d’intervention”, poursuit Karine. Cette dernière dispose par ailleurs d'un diplôme d’officier, mais elle ne l’a jamais exploité. “J’aime mon travail et je continuerai probablement sur cette voie jusqu’à ma retraite”, conclut-elle. “Les contacts avec les gens, c’est mon point fort.”

“J'étais fière et contente de son choix, mais aussi préoccupée.”

Sa fille Sharon souhaite avant tout acquérir de l’expérience : “Les cinq premières années, je veux faire de l’intervention, et puis nous verrons bien, j’ai encore beaucoup de choses à apprendre.” Mère et fille continueront donc encore certainement à travailler ensemble pendant quelques années à la zone de police de Termonde… S.V.P.

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AFFAIRES EN COURT

GEST ION EN LIGNE DE L'AGENDA

Fixer un rendez-vous avec son @gent de quartier BRECHT – Depuis 2012, les citoyens peuvent prendre rendez-vous facilement et à toute heure avec leur agent de quartier via Internet. La zone de police Voorkempen a estimé qu'à notre époque, il était logique d'offrir ce service supplémentaire. En 2012, la police locale de Voorkempen (Brecht/Malle/Schilde/Zoersel) a souhaité élargir son offre de services en permettant aux citoyens de fixer un rendez-vous avec l'inspecteur de quartier par le biais d'une application en ligne. Une société située à Opglabbeek a conçu un système et veillé, de concert avec la zone de police, à ce que l'agenda soit associé à GALop. Les heures de disponibilité des inspecteurs de quartier sont ainsi introduites dans GALop et transmises simultanément à l'agenda en ligne. Les citoyens peuvent ainsi facilement prendre rendez-vous sur le site www.boekjewijkagent.be ou le site web de la zone de police www.politievoorkempen.be. Lorsqu'un rendez-vous a été fixé, le citoyen reçoit un e-mail de confirmation reprenant les détails du rendez-vous tels que la date, l'heure, le lieu et le nom de l'inspecteur de quartier. Les inspecteurs de quartier des postes de police Brecht et Schilde ont testé ce système pendant six mois. En 2013, le site web www. boekjewijkagent.be a fait l'objet d'une évaluation positive. Le système a dès lors été étendu aux postes de police Malle et Zoersel. Des citoyens se rendent chaque jour sur le site web. L'année dernière, 401 rendez-vous ont été pris avec les agents de quartier. S.V.P.

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© Ruben Accou

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POLNEWS

Policiers et gendarmes durant la Première Guerre mondiale f BRUXELLES – Le musée de la police intégrée et le service de communication de la police fédérale réalisent une série de reportages audiovisuels Polnews sur le travail, les actions et actes d’héroïsme de policiers et gendarmes belges durant la Première Guerre mondiale. Cette série s’inscrit dans le cadre des commémorations du centenaire de la Grande Guerre. Le premier épisode portait sur le combat de cinq gendarmes contre les Allemands dans la petite cité mosane de Visé, le 4 août 1914. Au cours de celui-ci, Auguste Bouko et Jean-Pierre Thill perdirent la vie, figurant ainsi parmi les toutes premières victimes de l’envahisseur. Le deuxième reportage, qui sera diffusé d’ici peu, emmènera le spectateur à Anvers durant le siège puis l’occupation de la ville par les troupes allemandes. Une large part de cet épisode sera consacrée au rôle de la police communale en cette période difficile. Interviews d’historiens, cartes, images d’époque, dessins, animations et bruitages rendent ces récits les plus vivants possibles. Envie de visionner ces Polnews historiques ? Rendez-vous sur www.policefederale.be, sur le canal Youtube FedPol Belgium ou encore la page Facebook Polsupport. B.D.

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AFFAIRES EN COURT

TOUS VAINQUEURS !

© Jos Balcaen

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BRUXELLES – Chaque année, l’asbl Special Olympics fait appel aux moniteurs de sport de l’École fédérale (DGS/ DSEF) afin d’encadrer la Torch Run, la course à pied qui précède les Jeux et se termine par l’allumage de la flamme. Les Special Olympics (SO) European Summer Games se disputent tous les quatre ans dans une ville européenne. C’est à notre pays que reviendra l’honneur, du 13 au 20 septembre, d’accueillir la prochaine édition de ces Jeux, qui seront le plus grand événement sportif en Belgique en 2014. Quelque 2 000 athlètes atteints d’un handicap mental – originaires de 58 pays européens et eurasiens – prendront part à la manifestation. La ville hôte de cette édition, surnommée les Games of the Heart, est Anvers. Du 9 au 13 septembre, juste avant les Jeux, aura lieu la Torch Run, qui emmènera la flamme olympique dans plusieurs villes belges. “Nous participons à cette course depuis la fin des années 80”, explique l’inspecteur principal Marc Van

Petegem, moniteur de sport à l’École fédérale. “À l’époque, la Torch Run avait toujours lieu en région bruxelloise. Depuis lors, nous n’avons jamais cessé de nous investir dans cet événement. Tous les participants sont super enthousiastes, et il n’y a pas qu’un seul vainqueur : tout le monde est vainqueur ! Normalement, la course ne dure qu’un jour mais, cette année, nous organisons une édition spéciale – la Special Law Enforcement Torch Run –, à laquelle participeront des policiers du monde entier. Cette fois, contrairement aux années précédentes, ce n’est pas nous qui délimitons le parcours, et, pour être honnête, cela m’inquiète un peu. Pour le reste, l’encadrement reste inchangé : nous nous chargeons des escortes avec des motards, nous prenons les arrangements nécessaires avec les écoles de police en ce qui concerne les élèves accompagnateurs, qui courent donc avec les participants, nous fournissons un peu d’appui logistique – il y aura par exemple un combi pour ouvrir et accompagner la course – et nous aidons, lorsque cela est nécessaire, à assurer la coordination entre les organisateurs et les polices locales des villes traversées. Nous nous occupons de la préparation, mais aussi du suivi sur place.” La distance parcourue lors de la Torch Run est d’environ 180 km, soit quelque 30 km par jour. La course se terminera en point d’orgue par l’allumage de la flamme à Bruxelles, lors de la cérémonie d’ouverture des Special Olympics. La cérémonie de clôture de ces Jeux aura lieu le 20 septembre au Sportpaleis d’Anvers. Pour de plus amples informations, rendez-vous sur le site www.so2014.com. S.V.P.

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AFFAIRES EN COURT

CO OPÉ R AT I O N T R A N S F R O N TA L I È R E

AC T ION I N T E R N AT ION A L E

Une convention belgo-allemande f

© Werner Schneider

Philippe Hilligsmann Police fédérale Eupen

© Jos Balcaen

EUPEN – Le 7 mai 2014, la convention permettant une coopération policière plus étroite entre les services de la police de la route (WPR) de Liège et de la préfecture de Cologne, a été signée dans les locaux de la police fédérale d’Eupen. La préfecture de police de Cologne, territorialement compétente pour les autoroutes en région d’Aix-la-Chapelle, était représentée par le directeur de police, Georg Dissen, chef de la direction circulation, la commissaire en chef Anika Paul, et le commissaire principal Norbert Kratzenberg du poste de circulation d’Aachen-Broichweiden. Les commissaires divisionnaires Michaël Jonniaux, directeur de la police fédérale de la route (DAH), et Marc Delhez, chef de service de la WPR de Liège, représentaient la police fédérale de la route belge. La convention a été signée en présence du président de l’association policière au sein de l’Euregio Meuse-Rhin NeBeDeAgPol, le commissaire divisionnaire André Desenfants, et les coordinateurs des groupes de travail relations publiques et formation. Dorénavant, la collaboration policière sur autoroute s’effectuera sur base de l’article 17 de la décision européenne du 23 juin 2008 relative à l’approfondissement de la coopération transfrontalière. Elle se concrétisera notamment par l’organisation de patrouilles mixtes, d’actions et de contrôles communs. Sous l’égide du groupe de travail ‘formation’ de la NeBeDeAgPol, dix patrouilleurs belges et allemands seront préparés à leurs tâches communes lors d’une journée de formation dispensée au sein du centre d’instruction de Linnich, en Allemagne.

‘GrenZag’ contre le transport de déchets f STERPENICH – Le mercredi 4 juin 2014 entre 8h45 heures et 13h00, la police fédérale a effectué une action de contrôle visant le transport transfrontalier de déchets dans le cadre de la journée d’action internationale ‘GrenZag’. Simultanément, une dizaine d’autres points de contrôle étaient mis en place en Allemagne et plus d’une centaine dans les pays voisins, soit un total de près de 140 emplacements différents de contrôle. La police belge et ses partenaires administratifs belges et luxembourgeois ont intercepté sur l’autoroute E411, poste frontière de Sterpenich, 100 camions en provenance d’Europe de l’Est via le Luxembourg qui roulaient en direction du port d’Anvers, majoritairement pour des exportations vers l’Asie et l’Afrique. Au total, 18 procès-verbaux ont été dressés. Un camion provenant de Slovénie et chargé des vieilles voitures autrichiennes à destination du port d’Anvers pour export vers Lagos, contenait 5 voitures et 3 camionnettes. A l’intérieur de ces véhicules, des vêtements, des déchets, de la nourriture, des pièces automobiles, du plastique, des tapis, etc. ont été retrouvés. Le camion a été saisi le temps d’évacuer tous les déchets contenus dans les voitures via un collecteur agréé. Le montant total des amendes perçues s’élève à 13 398 euros. CGPW

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HAINAU T

ZP MARLOW

L’académie de police certifiée ISO 9001

Lidar avec ANPR intégré

JURBISE – L’académie provinciale de police de Hainaut a reçu la certification ISO 9001/2008. Cette norme repose sur un certain nombre de principes de management de la qualité, notamment une forte orientation client, la motivation et l’engagement de la direction, l’approche processus et l’amélioration continue. ISO 9001/2008 aide à s’assurer que les clients obtiennent des produits et services uniformes et de bonne qualité.

besoins des zones de police et des services de la police fédérale. Il s’agit d’une véritable reconnaissance de notre dynamisme.” Les quatre entités de l’Institut provincial de formation, à savoir l’école d’administration, l’école du feu, l’école des secouristes/ambulanciers et l’académie de police, ont suivi cette démarche de qualité. Ce processus a constitué un élément fédérateur entre ces quatre institutions et s'est révélé dynamisant pour le personnel. Cela leur a permis d’homogénéiser leurs pratiques et d’optimaliser leur fonctionnement. Une cérémonie a été organisée le 4 avril. Au cours de celle-ci, les certificats ISO ont été officiellement remis aux quatre directions et aux coordinateurs qualité. Et comme le disait si bien l'expert américain David Kearns, “Dans la course à la qualité, il n’y a pas de ligne d’arrivée.” Cette certification n’est donc qu’une étape.

UCCLE – La zone de police Marlow (Uccle/Watermael-Boisfort/Auderghem) a fait l’acquisition d’un radar de type Lidar avec système de reconnaissance automatique des plaques d’immatriculation intégré (ANPR). “Le système ANPR sera engagé essentiellement à des fins judiciaires, entre autres pour le repérage de véhicules recherchés ou volés et la lutte contre les cambriolages”, selon Laurent Masset, porte-parole de la zone de police. L’entrée en fonction de ce nouvel outil est prévue dans les prochaines semaines. B.D.

Julie Caby

© Jos Balcaen

Cette remise de certification fait suite à un audit de la société Vinçotte, réalisé fin janvier dernier. La mise en œuvre du projet de certification a permis à l’académie de revoir ses processus internes et d’améliorer ainsi l’organisation. L’institution mesure maintenant ses performances et les progrès réalisés. Le plan de formation et l’évaluation des compétences ont, par exemple, été revus. “Cette certification n’est qu’une étape, nous comptons poursuivre sur le chemin de l’amélioration continue”, explique Thierry Dierick, directeur de l’académie de police. “Nous avons effectué ces changements dans le but de répondre encore mieux aux

f © ZP Marlow

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AFFAIRES EN COURT

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AFFAIRES EN COURT

PRÉVENTION

ZP MONS

A quatre pour une ‘lessive’

Borice accueille

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Allegria

© ZP Mons

© Jos Balcaen

P O L I C E À C H E VA L

NOAH

f © CAV

BRUXELLES – À l'occasion du 75e anniversaire de l'Escorte royale, Monsieur Georges Van Erck a offert son cheval Allegria à la police fédérale à cheval. Le cheval, qui vient d'avoir cinq ans, a passé son test opérationnel final le 6 février 2014, comme doit le faire l'ensemble des chevaux. À compter de ce jour, Allegria est considéré comme un cheval de police et sera bientôt confié à un cavalier de police opérationnel. DGA/CAV

BRUXELLES – La Cellule éducation et prévention de la police fédérale de la route (CEP) a récemment fait l’acquisition d’une voiture tonneau à quatre places. Principalement utilisée dans les écoles secondaires et lors des événements de relations publiques, cette voiture vise à sensibiliser les conducteurs et passagers d’un véhicule à l’importance cruciale du port de la ceinture de sécurité. “Disposer d’une voiture à quatre places permet non seulement de faire passer un plus grand nombre de personnes, mais aussi et surtout de sensibiliser celles-ci au port de la ceinture aux places arrières, un réflexe moins bien ancré dans la population”, déclare Françoise Verbauwhede, inspectrice à la CEP. “Bien que cela fasse presque deux décennies que nous utilisons cet outil, force est de constater qu’il fait toujours recette puisque près de 100 000 personnes y sont passées en 2013. Contrairement aux idées reçues, vous ne serez jamais malade en sortant de la voiture tonneau, par contre vous serez convaincus à tout jamais que la ceinture vous attache bien à la vie !”, conclut l’inspectrice. J.B.

MONS – Et voici un dragon de plus dans la cité du Doudou ! Le 3 juin 2014, la nouvelle mascotte de la zone de police de Mons, baptisée Noah, a été dévoilée au public en présence de Borice, la mascotte de la police boraine. L’événement s’est déroulé dans le cadre magnifique du Beffroi de Mons. Le prénom de la mascotte est celui de son parrain, Noah Davin, qui a gagné le concours organisé par la police locale montoise. Ce petit garçon de neuf ans avait proposé un acronyme. “Le N désigne la nouveauté, le O représente l’ouverture, le A symbolise l’assistance et le H est la première lettre d’humanité”, commente le chef de corps, Marc Garin. Noah sera utilisé essentiellement à des fins pédagogiques, d’éducation civique et de prévention. La classe de Noah, en 4e primaire à Saint-Symphorien, a remporté une animation sécurité routière avec la mascotte. B.D avec ZP Mons

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AFFAIRES EN COURT

FEEDBACK Un retour sur les éditions précédentes d’Inforevue.

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Del�ine Persoon au sommet

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C A M B R I OL AG E S DA N S L E S H A B I TAT I O N S

OUT OF OFFICE

Dans la rubrique Out of Office, nous quittons la sphère professionnelle pour vous présenter la passion, le hobby ou une activité originale d’un membre du personnel.

Delfine s’entraîne quotidiennement. En semaine, elle fait habituellement le matin à la SPC. “Heureusement, mes responsables

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Ascension

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Fête nationale

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MAGAZINE DE LA POLICE INTÉGRÉE

C ADE AU POUR LES ABONNÉS

Ne le dites pas aux enfants …

PHOTOGRAPHIE Lommee

NI FRITES NI ALCOOL

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Que les trublions de la gare de Bruges réfléchissent à deux fois avant de jouer avec les pieds de Delfine Persoon. Car mieux vaut mettre des gants (de boxe) face à celle qui est numéro deux au classement mondial de cette discipline. Et ce, même si elle n’a évidemment pas le droit de recourir à sa technique ailleurs que sur un ring. TEXTE Saskia Van Puyvelde

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^ PRETE A EN DECOUDRE

BRUGES – Rien dans son apparence n’indique qu’elle pratique la boxe, hormis peut-être son nez légèrement de travers. “C’est un souvenir du seul combat perdu sur les 28 que j’ai livrés”, nous explique en riant Delfine Persoon, 28 ans, inspectrice à la police des chemins de fer (SPC). “Mais mon entraîneur a vite redressé ce qui était plié”. Cette régente en éducation physique et ancienne judoka a découvert la boxe en 2007 durant sa formation à la police. “J’avais besoin d’un nouveau défi et d’un sport qui fasse la part belle à la discipline et au respect”. Depuis lors, Delfine a été championne de sa catégorie (poids légers) chez les élites (les ‘professionnels’) dans trois fédérations de boxe (EBU, IBF et WIBF) et a décroché une deuxième place mondiale. Elle a aussi été championne d’Europe à deux reprises et défendu trois fois son titre mondial. C’est d’ailleurs ce qu’elle a à nouveau fait le 13 décembre. Faute de concurrentes dans sa catégorie au niveau national, Delfine ne peut affronter que des adversaires étrangères.

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Le 20 avril dernier, l’inspecteur Del�ine Persoon (SPC) a remporté le titre mondial de boxe WBC chez les poids légers. Elle a combattu contre l’Argentine Erica Anabella, surnommée ‘El Pantera’. Fin 2013, elle avait également décroché les titre dans les catégories WIBF, WBF et WIBA, ce qui fait d’elle l’incontestable numéro un mondiale actuelle (voir Inforevue 04-2013). Peu après sa victoire, elle a été reçue, le 25 avril, par la commissaire générale de la police fédérale, Catherine De Bolle. Le lundi 28 avril, elle a également reçu les félicitations du roi Philippe. Vous pouvez suivre ses prestations sur www.boxingdel�ine.be.

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tiennent compte de ma carrière de boxeuse et j’ai la possibilité d’économiser mes heures supplémentaires et mes congés pour intensifier mes entraînements, par exemple en préparation d’un championnat. Durant le week-end, je travaille généralement le soir, ce qui permet à mes collègues qui ont des enfants de disposer de leur après-midi.” Pour Delfine, il n’est pas toujours aisé de combiner cette activité avec le travail, d’autant plus qu’elle s’occupe également de l’administration de son club, dont l’organisation des combats. “Mais la boxe me procure une immense satisfaction, ainsi que du repos et de la détente.” À l’approche d’une rencontre, il lui arrive de se priver de frites pendant un mois. Pas question non plus de boire de l’alcool, car son foie et le reste de son corps doivent être au top pour encaisser les coups. “C’est un sport difficile, techniquement et tactiquement. Il faut toujours garder à l’esprit que le but est de prendre le moins de coups possible, pas d’en donner un maximum. Sur le plan physique, la boxe est le sport le plus exigeant que j’aie pratiqué : on se trouve en permanence ‘dans le rouge’.” Pour en savoir davantage sur Delfine (photos, résultats des matches, etc.), vous pouvez surfer sur www.boxingdelfine.be.

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En ce début de vacances scolaires, ne le dites pas aux enfants, mais nous avons déjà pensé à la rentrée. Les abonnés trouveront avec leur magazine un joli calendrier scolaire pour ne surtout pas perdre de vue les périodes de congés ! Et les énigmes de Pol se poursuivent. En page 54, il fait appel à votre sagacité pour l’aider à résoudre une enquête dans le milieu trouble des paris sportifs. Envoyez vos réponses pour le 18 août au plus tard soit par mail à inforevue@police.be, soit par courrier à l’adresse Inforevue, les énigmes de Pol, DGS/DSI, avenue de la Couronne, 145A, à 1050 Bruxelles. N’oubliez pas de mentionner votre numéro d’abonné. Dans l’édition précédente, Pol savait que ce que Béné allait voler chez Daisy : les cinq vases chinois car la kleptomane s’empare d’autant de pièces qu’il y a de lettres dans le prénom de ses victimes. Voici les gagnants qui recevront un prix d’ici peu : Luc Baetens ; Jacques Boutet ; Tim Cools ; Céline De Coninck ; Joël Degives ; Linda Delhase ; Aristide Denis ; Maurice Genon ; Merel Heerwegh ; Robert Linsingh ; Nico Nuyts ; David Peirlinck ; Michel Putmans ; Chris Serlet ; Jeroen Somers et Tim Vervaet. Félicitations à eux et bonnes vacances à toutes et tous ! La rédaction

Ronald Comers (FBI), Douglas Muldoon (voorzitter FBI NAA internationaal), Europees President Herman Van Rompuy, Joos Duchi (voorzitter European Chapter) en Philippe Beneux (Belgische graduate).

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