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FOCUS SUR LE SOCIAL

Pour les entreprises, 2022 fut une année turbulente. Citons en particulier la flambée des prix de l’énergie, les conséquences de la guerre en Ukraine, l’emballement de l’inflation, la hausse du handicap salarial, la pénurie de maind’œuvre et le raz-de-marée de nouvelles réglementations.

Indexation

Automatique Des Salaires

En 2022, l’inflation a poursuivi sa tendance à la hausse pour atteindre le pic inédit de 12,27 % en octobre. Malgré la décrue, elle se monte à 6,6 % en février 2023, ce qui reste bien trop élevé. Ainsi, en plus des factures d’énergie vertigineuses, les entreprises subissent une explosion des coûts salariaux. Les indexations salariales automatiques battent tous les records : dans la période d’octobre 2021 à octobre 2023, les salaires de nos secteurs industriels augmenteront d’environ 17 %.

Un handicap salarial qui se creuse

Le gouvernement fédéral a pris des mesures, certes modestes, pour atténuer la forte augmentation des coûts salariaux. Néanmoins, à la fin de cette année (2023), notre handicap en matière de coûts salariaux par rapport à nos trois grands voisins s'élèvera à environ 16 %.

Résultat : l’avantage compétitif des entreprises belges fond comme neige au soleil. Les premières conséquences (pertes d’emploi) se sont malheureusement fait sentir dès l’automne 2022.

Alors que de nombreuses entreprises se trouvaient (et se trouvent toujours) en mode survie, elles ont été submergées par un raz-de-marée réglementaire inédit. Ces obligations, coûts et charges administratives supplémentaires vont de pair avec une série de nouveaux droits pour les travailleurs. Le ‘deal pour l’emploi’, qui a connu une genèse difficile, a enfin été traduit dans la loi du 3 octobre 2022 portant des dispositions diverses relatives au travail. Malgré les grandes ambitions du gouvernement fédéral – atteindre un taux d’emploi de 80 % à l’horizon 2030 –, il est frappant de constater que le deal pour l’emploi ne contient aucune mesure propre à booster ce taux. Vous avez dit occasion manquée ?

Retour au travail

La désignation de coordinateurs ‘retour au travail’ d’une part, et la modification des parcours de réintégration des malades de longue durée de l’autre, sont deux initiatives qui visent à accompagner plus de malades de longue durée dans leur retour sur le marché du travail.

En collaboration avec le SPF ETCS, les centres de formation sectoriels Cefret/ Cobot (textile) et Woodwize (bois et ameublement) préparent une offre de services au profit des entreprises en vue d’éviter le décrochage de leurs travailleurs pour cause de risques psychosociaux.

Du chômage temporaire ‘corona’ au chômage temporaire ‘énergie’

Le système du chômage temporaire a encore joué un rôle majeur en 2022. L’année a démarré avec le régime souple de chômage temporaire pour force majeure corona (/Ukraine) et s’est clôturée sur le chômage temporaire pour raisons économiques destiné aux entreprises à forte intensité énergétique. Le premier régime a été appliqué pendant une période quasi ininterrompue de plus de 2 ans et a pris fin le 30 juin 2022 ; le second a été instauré le 1er octobre pour une durée de 6 mois. Ces régimes ont aidé bon nombre d’entreprises à garder leurs travailleurs à bord au fil des crises successives.

En 2020, un projet lancé en collaboration avec le Cefret a permis de modifier et de moderniser la description du champ de compétence de la commission paritaire pour l’industrie textile. Le 26 mai 2021, grâce à l’approche constructive du SPF ETCS et des syndicats, la commission paritaire de l’industrie textile a pu rendre un avis unanime à ce sujet, suivi de la publication de l’AR du 13 octobre 2022. A la faveur de cette nouvelle description de compétence, les entreprises textiles bénéficient d’une meilleure protection dans le giron du secteur textile.

La recherche de personnel compétent reste un énorme défi pour les entreprises. Le marché du travail est marqué par une vive concurrence, non seulement des autres secteurs mais aussi des pouvoirs publics. Si les employeurs sont réputés ‘chercher la perle rare’, ce n’est plus le cas depuis longtemps dans nos filières. Au contraire, les entreprises sont conscientes de la nécessité de former les nouvelles recrues sur le terrain.

L’offre de formations techniques pour les entreprises textiles en Wallonie a été renforcée ainsi que les efforts pour les demandeurs d’emploi en coopération avec le Forem. En outre, de plus en plus d’entreprises textiles flamandes se tournent vers les cours de formation du Cefret pour leurs collaborateurs francophones. Un nouveau projet Interreg (en collaboration avec le Nord de la France) pour les secteurs du bois et du textile est en cours de préparation pour 2024-2028. Pour intéresser les jeunes à la formation et à l’emploi dans les secteurs du bois, une nouvelle campagne a été lancée et une participation à l’initiative World Skills est en cours. Afin d’attirer les jeunes vers les emplois dans l’industrie textile, les actions en cours sous la bannière ‘Dingue de textile’ se poursuivent.

En partenariat avec les autorités européennes, fédérales, régionales et provinciales, Fedustria poursuit ses efforts soutenus dans les domaines de la formation continue, du recrutement de jeunes talents (notamment issus des filières STEM), de l’articulation entre enseignement et industrie, de la formation en alternance, de l’inclusion et de la lutte contre la discrimination, du travail faisable, …

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