9782215134497 les plus beaux contes illustres pr le soir ext

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pour le soir LES GRANDS CLASSIQUES

DE MON ENFANCE

Fleurus


Contes extraits des titres originaux :

Le più belle fiabe illustrate per i più piccoli, Le più belle fiabe illustrate dei fratelli Grimm, Le più belle fiabe illustrate di animali

© 2015, Edizioni EL S.r.l., Trieste Italy Dans la même collection :

Les plus beaux contes illustrés traditionnels Les plus beaux contes illustrés d’Andersen Les plus beaux contes illustrés de princesses Les plus beaux contes illustrés pour s’endormir Les plus beaux contes illustrés pour les enfants

Fleurus Illustrations de couverture : Thierry Manès Direction : Guillaume Arnaud Direction éditoriale : Sarah Malherbe Édition : Anna Guével, assistée de Léa Bernardin Direction artistique : Élisabeth Hébert, assistée de Maïté Dubois Mise en pages : Pauline Sorel Direction de la fabrication : Thierry Dubus Fabrication : Axelle Hosten © Fleurus, Paris, 2018, pour l’ensemble de l’ouvrage. ISBN : 978-2-2151-3449-7 MDS : 652711 Tous droits réservés pour tous pays. « Loi n°49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse. » Matériaux neufs seulement N° de permis : QC-007309 Contenu : Mousse de polyuréthane

N° d’édition : J18010 Achevé d’imprimer en décembre 2017 par Toppan Leefung, en Chine Dépôt légal : Janvier 2018


Les plus beaux

contes illustrés pour le soir racontés par

Roberto Piumini et Stefano Bordiglioni traduits de l’italien par

Maya Morando

Fleurus



Roberto Piumini raconte

Les Musiciens de Brême

D’après les frères Grimm Illustrations de Nicoletta Costa


Un homme possédait un vieil âne qui avait longtemps porté ses sacs de blé au moulin. Un jour, cet homme regarda son animal en pensant : « Tu es fatigué, mon âne : demain je me débarrasserai de toi. » Mais les bêtes de somme sont intelligentes et le bourricot n’attendit pas l’aube : la nuit même, il passa discrètement la porte de l’étable et trottina en direction de Brême. « Qui sait, qui sait… se disait-il. Je pourrais entrer dans un orchestre ! »



Il trotta, trotta, et tomba sur un vieux chien haletant couché sur la route. « Pourquoi souffles-tu si fort, l’ami ? demanda l’âne. – Je ne suis plus capable de flairer les pistes, répondit le cabot. Mon maître voulait me faire la peau, si bien que je me suis échappé. – Viens à Brême avec moi, dit l’âne. Je jouerai du luth, et toi des timbales ! » Ils se mirent à cheminer ensemble.



Peu après, les compagnons virent un chat assis au bord de la route, l’air malheureux. « Que t’arrive-t-il, vieux matou ? demanda le chien en le reniflant. – Justement, je suis vieux et je ne peux plus attraper les souris : voilà ce qu’il m’arrive. Ma maîtresse voulait me noyer, si bien que je me suis échappé. – Viens à Brême avec nous, viens jouer dans notre orchestre ! » lancèrent l’âne et le chien. Le chat accepta, se leva et poursuivit la route en leur compagnie.



Alors qu’ils traversaient un village, ils entendirent crier un coq perché sur un portail. « Pourquoi cries-tu à tue-tête, le roux ? demanda le chat. – Je crie pour me soulager du destin : mon maître me veut dans la casserole, pas plus tard que demain ! – Il y a toujours mieux à faire que mourir, l’ami. Viens à Brême avec nous ! » dit le chat. Et ils reprirent la route, tous les quatre.



Cahin-caha, le soir venu la petite bande se retrouva dans une forêt obscure. « Nous pourrions dormir là, même si l’endroit ne nous plaît guère… dit l’âne en regardant autour de lui, inquiet. – Laissez-moi surveiller de plus haut, proposa le coq avant de voleter sur une branche d’arbre. Je vois de la lumière par là ! s’exclama-t-il. Ce doit être une maison ! – Allons-y ! lança le chien. Mieux vaut s’y réfugier pour la nuit que trembler dans le noir ! »



Dès qu’ils eurent atteint la maison, l’âne se posta devant la fenêtre et observa. « Que vois-tu, l’ami ? demanda le chien. – Je vois une table pleine de bonnes choses, et je vois sept bandits qui s’amusent ! – Ah, si c’était nous, autour de cette table… marmonna le chat. – Que faire ? » demanda le coq. Les quatre compères se rapprochèrent, tête contre tête, pour examiner la situation.



Après débat et réflexions à voix basse, l’âne prit appui sur le rebord de la fenêtre, le chien sauta sur sa croupe, le chat monta sur le chien, et le coq grimpa au sommet. Tout à coup, ils s’égosillèrent en chœur : ce fut une cacophonie de braiments, grattements, aboiements, miaulements et cocoricos ! Puis, fracassant la vitre, ils se ruèrent à l’intérieur. Les bandits, croyant à une irruption de démons, s’enfuirent dans la forêt. Aussitôt les quatre compères se mirent à table et mangèrent tout ce qu’il y avait.



Après ce festin, les animaux cherchèrent un endroit où se reposer : l’âne dans la porcherie, le chien au pied de la porte de derrière, le chat près de la cheminée et le coq sur une poutre. Fatigués et repus, ils s’endormirent. Lorsque les bandits virent qu’il n’y avait plus de lumière dans la maison, ils se dirent : « Les démons s’en sont peut-être allés… Maintenant nous pouvons y retourner… – Barbemorte, va jeter un œil ! » ordonna le chef. Barbemorte dut obéir.



Le bandit entra sur la pointe des pieds. Tout paraissait calme. Il vit quelque chose luire dans la cheminée, pensa qu’il s’agissait de deux braises et souffla dessus pour raviver le feu. Mais ce n’étaient pas des braises : c’étaient les yeux du chat, qui lui sauta au visage toutes griffes dehors. Barbemorte voulut se sauver par la porte de derrière, mais le chien le mordit à la jambe. Il traversa la porcherie en hurlant et reçut un coup de sabot de l’âne pendant que le coq criait : « Cocorico ! »



Terrorisé, Barbemorte se précipita dehors et rejoignit les autres. « Là-dedans il y a une sorcière qui m’a griffé ! raconta-t-il, tout tremblant. Et sur le seuil il y a un assassin, avec un couteau, qui m’a blessé au mollet ! Dans la porcherie, un monstre m’a donné un coup de bâton ! Et sur le toit, un juge se déchaînait contre moi ! » Épouvantés par ce récit, les bandits décidèrent de fuir le plus loin possible et de ne jamais revenir.



Le lendemain matin, nos quatre compères se réveillèrent. « Il est l’heure de partir pour Brême, dit le chat, mais il ne leva pas la patte. – Nous formerons un orchestre, rappela le coq, mais aucune de ses plumes ne bougea. – Allons-y, insista l’âne, sabots au repos. – Je flaire comme une envie de rester ici ! » constata le chien. Et c’est ce qu’ils firent. Ensemble, ils s’installèrent dans cette maison pour toujours, satisfaits et heureux.



Les Musiciens de Brême Le Rat de ville et le Rat des champs Ali Baba et les Quarante Voleurs Le Roi Grenouille Le Renard et le Chat Les trois cheveux d’or du Diable L’anneau magique Le Petit Bonhomme de pain d’épices

Dans la même collection : 13,90 € France TTC www.fleuruseditions.com


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