LES GLADIATEURS ET LES JEUX DU CIRQUE
En attente de la couleur
Remerciements Nous remercions l’association ACTA pour ses précieuses informations et pour ses reconstitutions de combats historiques.
LES GLADIATEURS ET JEUX DU CIRQUE T E X T E S C AT H Y F R A N C O I L LU S T R AT I O N S D AV I D E C O R S I - L E A F I L L U S T R AT I O N
QUI ÉTAIENT LES GLADIATEURS ? Les combats de gladiateurs ont pour
Espagne
origine des cérémonies religieuses qui se déroulent en Italie du Sud au IV e siècle avant J.-C. lors des funérailles d’un personnage important. Pour honorer sa mémoire, deux hommes s’affrontent jusqu’au premier sang versé. Au fil du temps, ces cérémonies perdent leur caractère sacré pour devenir un spectacle très apprécié des Romains. À son apogée, l’Empire romain compte près de 200 amphithéâtres où s’affrontent, dans des combats sanglants, des milliers de gladiateurs.
Forcés ou volontaires ?
Avant que Rome ne devienne un empire, en 27 avant J.-C., les gladiateurs sont majoritairement des prisonniers de guerre réduits en esclavage, que l’on force à combattre. Mais, au lendemain de la révolte de Spartacus (ci-dessous), il devient dangereux de continuer à contraindre des milliers d’hommes à mourir sur le sable de l’arène. En outre, on ne se bat bien que si on le veut bien et le public exige des spectacles de qualité. Ainsi, au Ier siècle de notre ère, préfère-t-on recruter des volontaires, qu’il s’agisse d’hommes libres ou d’esclaves.
LA RÉVOLTE DE SPARTACUS En 73 avant J.-C., Spartacus, d’origine thrace (une région située à l’est de la Grèce actuelle), un guerrier rendu esclave, s’évade avec 70 compagnons de l’école de gladiateurs de Capoue, au sud de Rome. Ralliant à sa cause de nombreux opprimés, il mobilise une armée de plusieurs dizaines de milliers d’hommes qui affronte les légions romaines et fait trembler le pouvoir. Spartacus est finalement vaincu en 71 avant J.-C. 2
Voici une scène représentée sur une tombe du IVe siècle avant J.-C. Elle montre un combat de gladiateurs lors d’une cérémonie funèbre.
Des funérailles aux jeux publics
Le premier combat de gladiateurs attesté à Rome a lieu en 264 avant J.-C., sur le Forum Boarium, le marché aux bestiaux de la ville, pour les funérailles d’un citoyen fortuné, Junius Brutus Pera. Six gladiateurs (trois paires de combattants) s’y affrontent. Très vite, des personnages de la scène politique voient dans ces combats un moyen d’accroître leur prestige et de s’attirer la faveur des électeurs. Les combats de gladiateurs deviennent un divertissement qu’ils offrent au peuple de Rome.
Le mot gladiateur tire son origine du latin gladius qui signifie « glaive ».
Bretagne L’Empire romain en 200 après J.-C.
Gaulle
Rome
Macédoine Afrique
Syrie Mer Méditerranée
Égypte
Bas-relief du milieu du I er siècle après J.-C. représentant des gladiateurs
Huit siècles de gladiature !
La gladiature est un phénomène qui a duré 800 ans et n’a cessé d’évoluer. Elle se diffuse dans tout le bassin méditerranéen, passé progressivement sous la domination de Rome (voir la carte). D’innombrables lampes à huile représentant des gladiateurs, mais aussi des mosaïques, des bas-reliefs, des céramiques, des fresques... témoignent des jeux de l’arène, particulièrement sous le Haut-Empire (les deux premiers siècles de notre ère). Après l’avènement du christianisme, qui condamne les combats de gladiateurs, ces derniers disparaissent lentement, sous le coup également des difficultés économiques que connaît l’Empire. Ils sont définitivement interdits par l’empereur Honorius en 404 après J.-C., à la suite d'une émeute dans l’amphithéâtre du Colisée, à Rome.
« GLADIATOR » Aujourd’hui, les gladiateurs fascinent toujours autant. Des reconstitutions grandioses de combats sont présentées au public dans des arènes ou des parcs de loisirs (comme le Puy du Fou, en France). En 2000, le film américain Gladiator a connu un succès planétaire. Il raconte l’histoire de l’invincible Maximus (ci-dessus), un valeureux général capturé et vendu comme gladiateur par un marchand d’esclaves.
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À L’ÉCOLE DES GLADIATEURS Les gladiateurs sont formés dans une école, le ludus (ludi au pluriel), où ils apprennent l’art du combat. Les premiers ludi voient le jour dès l’époque républicaine (509–27 avant J.-C.) et ne cessent de se développer sous l’Empire. Au I er siècle de notre ère, les gladiateurs sont devenus de véritables sportifs professionnels qui doivent satisfaire un public toujours plus exigeant. Ils sont recrutés en fonction de leur jeunesse (les plus jeunes ont à peine 17 ans), de leur force et de leur physique, qui doit plaire au public.
Ces deux élèves gladiateurs s’entraînent avec des armes en bois, guidés par les conseils de leur entraîneur. Dotés d’un casque muni d’ouvertures étroites, ils doivent apprendre à contrôler leur souffle pour ne pas manquer d’air.
Le recrutement
Les futurs gladiateurs sont recrutés par un laniste (une sorte d’imprésario, de directeur artistique) qui les forme et les loue pour un spectacle. Au début de l’Empire, les gladiateurs comptent encore un grand nombre d’esclaves, vendus au laniste par leur maître ou achetés sur les marchés aux esclaves, mais ils sont en général volontaires. Ils savent que, s’ils se battent bien, ils peuvent gagner leur liberté au bout de quelques années, accompagnée d’une belle cagnotte. Mais quelles sont les motivations des hommes libres qui deviennent gladiateurs ? L’argent, sans nul doute (à commencer par la prime d’engagement, non négligeable), mais aussi la gloire ou encore le goût du risque. On trouve aussi bien des marginaux que des fils de bonne famille, des bagarreurs, d’anciens esclaves ou des soldats. Ils signent un contrat les engageant pour une durée déterminée (trois à cinq ans). En prêtant serment, ils renoncent à leur liberté et acceptent d’être torturés ou emprisonnés en cas de désobéissance. 4
Une école impériale
Certaines écoles de gladiateurs sont la propriété du laniste. Les écoles impériales appartiennent quant à elles à l’empereur. C’est le cas du très impressionnant Ludus Magnus, à Rome (ci-dessus), construit au Ier siècle après J.-C. par l’empereur Domitien. L’école possède une piste centrale, à l’image d’une arène d’amphithéâtre, où s’entraînent les gladiateurs. Des gradins accueillent jusqu’à 3 000 spectateurs venus assister à l’entraînement. Autour se déploient les logements des gladiateurs et sans doute ceux du personnel (soigneurs, entraîneurs, cuisiniers...). On ignore le nombre exact de pensionnaires que pouvait accueillir l’établissement, dont subsistent quelques vestiges, sans doute près d’un millier.
L’entraînement
Les gladiateurs s’exercent plusieurs heures par jour et ont des entraîneurs, les doctores, qui transmettent aux nouvelles recrues les techniques et l’art du combat. Les élèves gladiateurs s’entraînent au maniement des armes contre un poteau de bois, le palus, coiffé d’un casque de gladiateur (ci-dessous). Munis d’un bouclier en osier et d’un bâton deux fois plus lourd que le glaive qu’ils porteront (pour accroître leur endurance), ils donnent sans se lasser des coups contre le palus afin de perfectionner les gestes d’attaque, qui deviendront alors des réflexes lors des combats.
LA FAMILLE C’est ainsi que l’on appelle la troupe de gladiateurs du ludus, qui forment une petite communauté solidaire, en marge de la société. Certains vivent en couple et quelques-uns ont même des enfants. De nombreuses inscriptions, gravées sur leurs tombes par leurs compagnes, épouses ou enfants, l’attestent. Ci-dessous, la stèle funéraire d’un gladiateur thrace posée par sa femme en souvenir de son mari. Parfois, c’est un compagnon d’armes qui exprime ainsi sa peine et son amitié.
LA VIE QUOTIDIENNE Les conditions de vie au ludus sont rudes mais pas si mauvaises. En effet, s’il veut offrir de beaux combats au public, le propriétaire de l’école doit bien soigner ses pensionnaires ! Il ont droit aux services de masseurs pour détendre leurs muscles après l’effort, d’un médecin pour soigner leurs blessures. La nourriture est équilibrée et les gladiateurs peuvent manger à leur faim. La bouillie d’orge en constitue la base ; on appelle d’ailleurs à l’époque les gladiateurs des « mangeurs d’orge ». Ils boivent aussi une boisson régénératrice élaborée à partir de cendres.
TA B L E D E S M AT I È R E S
QUI ÉTAIENT LES GLADIATEURS ? 2 À L’ÉCOLE DES GLADIATEURS 4 DIFFÉRENTS TYPES DE GLADIATEURS 6 LE COLISÉE 10 L’ANNONCE D’UN SPECTACLE 12 UNE JOURNÉE AUX JEUX 14 LES NAUMACHIES 20 LES JEUX DU CIRQUE 22
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Crédits photographiques Fonds des pages : pixabay.com, à l'exception des pages 2-3 © freeartist/123RF. Page 2 : Fresque montrant une bataille de gladiateurs, IIIe siècle av. J.-C. © Musée archéologique de Paestrum, Italie/Bridgeman Images. Page 3 : Détail d’un bas-relief en marbre, tombe de Lucius Storax © Akg-images/De Agostini Picture Lib./A. De Gregorio – Russel Crow dans Gladiator, Riddley Scott, 2000 © Akg-images/Album/Dreamworks/Jaap Buitendjik. Page 5 : Stèle funéraire en marbre représentant un thrace © DeAgostini/Leemage. Page 7 : Jambières décorées découvertes à Pompéi © Akg-images/MPPortfolio/Electa – Casque de gladiateur découvert à Pompéi © Akg-images/MPortfolio/Electa. Page 11 : Système élévateur du Colisée © Giorgio Albertini/ Leemage. Page 13 : Statuette de gladiateur en bronze © Ashmolean Museum, University of Oxford, UK/Bridgeman Images. Page 17 : Ave caesar morituri te salutant, Tableau de Jean-Léon Gérôme © DR. Page 18 : L’Empereur Néron dans l’amphithéâtre, W. Peters © Akg-images. Page 19 : Casque de gladiateur © DR. Pages 20-21 : Naumachie, Ulpiano Checa © DR. Page 21 : Naumachie, combat naval dans un amphithéâtre de Rome (gravure XVIIe siècle) © Costa / Leemage. Pages 22-23 : Course de chars, Alexander von Wagner © Manchester Art Gallery, UK/Bridgeman Images. Couverture : illustration de Davide Corsi - Leaf Illustration. Vignettes : illustrations de Davide Corsi - Leaf Illustration, sauf la stèle funéraire © DeAgostini / Leemage et le casque de gladiateur © Shutterstock. Les images à découper sont des reprises d’images des pages intérieures.
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