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La maîtresse a disparu !
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ecole La maîtresse a disparu !
Découvre les aventures des supers élèves de ma super école.
La maîtresse a disparu !
Mademoiselle Printemps, la maîtresse du CM1, a disparu ! Ses supers élèves, Calypso Briva, alias « Calculator », Andy Ferguson, alias « Bricoman », Marin Beau, alias « Poètor », Clodoald DelamireCrampon, alias « Cloclo la glu », Aïssa Alaoui, alias « Illustrator » se lancent à sa recherche...
Véronique Cauchy • Maximiliano Luchini
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Véronique Cauchy Maximiliano Luchini
01/07/2019 15:37
LES PERSONNAGES M AR I N
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Q U E L CH A NTIER ! C’est un beau matin d’automne, frais et ensoleillé. Les feuilles tombent des arbres, les gens tombent malades. (Ces premiers frimas, on ne s’en méfie jamais assez…) Les élèves de l’école de Tinchebroc, quant à eux, tombent sur un chantier. Des types costauds avec des casques et des chaussures mastoc transportent du matériel dans l’enceinte de l’établissement. Leurs tenues bardées de protections indiquent clairement qu’ils se préparent à en découdre. 7
Q uel chantier !
Complètement perdue, Germeline Printemps, la maîtresse des CM1, tente d’assurer l’accueil des élèves. Elle sourit au portail – ou plutôt elle se tient au portail, et sourit, mais dans les faits, cela revient un peu au même. – C’est quoi, ce travail ? rouspète Clodoald qu’un panneau « Attention danger » retient dans la rue. – Tu n’sais pas lire ? Tu n’as pourtant pas l’air d’être en maternelle. Tout est expliqué sur cette pancarte, réplique un ouvrier en débardeur, malgré la fraîcheur matinale. D’un signe de la main, il désigne ladite pancarte, mais Clodoald ne voit qu’une chose : un biceps gigantesque. Nom d’une morve olympique, ce muscle est aussi gros que mon tour de taille ! songe Clodoald. Le jeune garçon déglutit avec peine. Les gros balaises, ça le rend toujours nerveux. (Et la nervosité, ça le fait abondamment transpirer. Hélas, plus il transpire, plus il colle, une particularité qui n’est agréable ni pour lui, ni pour autrui…) 8
CHA P I TRE 1
Clodoald se dirige vers la pancarte en prenant soin de ne pas trébucher sur des gravats et les plots qui jonchent le trottoir.
Client : Mairie de Tinchebroc Chantier : Agrandissement de la bibliothèque scolaire Entreprise : Takalefaire & fille – Okééé, ils refont la bibliothèque ! Y en a un qui va être content, prédit Clodoald en pensant à son copain Marin, l’amoureux des livres. Brusquement, une voix le tire de ses réflexions. – Hou, hou ! Clodoald ! C’est Clarabelle Delamire-Crampon, sa mère. Étrange, elle ne l’accompagne jamais à l’école. Que vientelle faire ici ? – Pfiouh, j’ai réussi à te rattraper à temps ! Tu avais oublié ton goûter ! – Oh, merci, m’man ! J’aurais jamais pu tenir sans… 9
CHA P I TRE 1
Mais, sans prévenir, sa mère le plante pour se diriger droit sur Germeline Printemps. Clodoald en reste pantois. D’habitude, sa mère le laisse toujours finir ses phrases. Ça sent l’envie pressante ! se dit Clodoald, fasciné par son sprint. Effectivement, Clarabelle Delamire-Crampon aborde la maîtresse. Mais très vite, le ton monte. Apparemment, les deux femmes ne sont pas d’accord. Chacune campe sur ses positions, à en juger par leurs talons qui frappent le sol à tour de rôle. (Exactement comme le font les lapins pour marquer leur territoire !) C’est quoi, le problème ? Ma mère peut bien utiliser les toilettes de l’école, non ?! Clodoald est dans l’incompréhension la plus totale. Habituellement, sa maîtresse est la gentillesse même. Il aimerait bien parler en faveur de sa mère, expliquer qu’elle laisse TOUJOURS la lunette propre et tire TOUJOURS la chasse, mais il est cloué sur place. (Ce qu’il voit le dépasse un peu.) 11
Q uel chantier !
Les deux femmes vocifèrent de plus belle et ce qu’elles se disent a l’air de tout sauf de politesses. Ça ne va pas en s’arrangeant quand un ouvrier tente de s’interposer. Les deux femmes le rembarrent en même temps ! Sur leurs visages on peut lire : « Mêle-toi de ton béton et ton chantier sera bien armé ! » L’ouvrier déguerpit en haussant les épaules. Mais il y a pire : à un moment, Clarabelle DelamireCrampon, excédée, menace la maîtresse ! Avec son index ! En visant le cœur ! Horreur ! Clodoald se sent défaillir. Sa maîtresse adorée !... Tout ça pour une vessie pleine… – Tu prends racine ? demande Aïssa, en découvrant son ami immobile loin de l’entrée. – Ma mère vient de menacer la maîtresse ! – Quoi ?! Tu rigoles. Mais, voyant la mine décomposée de Clodoald, Aïssa se reprend : – En fait, tu as l’air sérieux. Pourquoi ta mère l’a menacée ? Mlle Printemps t’a fait du mal ? 12
Clodoald sursaute comme s’il venait d’être piqué par une guêpe. Il n’aime pas du tout, mais pas du tout, le sous-entendu de son amie. – Mais non ! Tu dis n’importe quoi ! La maîtresse est douce comme du miel. À cet instant, il y a un raffut de tous les diables devant l’entrée. C’est la douce Germeline Printemps : elle a arraché son sac à Clarabelle Delamire-Crampon et vient de le jeter violemment par terre – quel modèle de douceur, effectivement ! Maintenant, parmi les gravats, on trouve aussi du rouge à lèvres Corail des mers du Sud et des bonbons suisses. 13
Q uel chantier !
– Rôôôh, une bagarre, comme en maternelle ! s’excite Aïssa. Elle sort le carnet qui ne la quitte jamais et se met à esquisser la scène. (L’inspiration n’attend pas !) Clodoald est à l’agonie. Il ne comprend plus rien. Sa maman chérie se comporte en dézingueuse de maîtresse, et son idole, Germeline Printemps, en enfant de trois ans ! Et maintenant, voilà qu’Illustrator immortalise l’instant ! – Arrête, s’te plaît ! Mais quand Aïssa est partie, rien ne peut la détourner de son art. Sauf Marin. Dès qu’elle le voit, ses yeux flamboient. Justement, voilà Marin, alias Poètor, le champion des rimes. Dès qu’il aperçoit Aïssa toute de rouge vêtue avec ses barrettes scintillantes dans les cheveux, son cœur s’emballe. – Vous n’entrez pas ? – Tu as vu le chantier ? demande Aïssa, en couvant des yeux le nouveau venu. 14
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– Il y a des gens du bâtiment qui travaillent, et alors ? – Non, pas celui-là, la maîtresse et la mère de Clodoald. Marin découvre Mme Delamire-Crampon pour la première fois. Il ne l’imaginait pas ainsi. Elle est… HYSTÉRIQUE ! Mais la maîtresse ne l’est pas moins. – C’est le chantier qui les met dans cet état ? – Non, les WC. – Oh ! s’écrient en chœur les deux amis qui ne s’attendaient pas à ça. Marin se gratte la tête. Il a bien assez de ses propres problèmes sans se mêler de ceux des adultes. Ça fait des semaines qu’il a écrit un compliment à Aïssa, mais le lui donner se révèle compliqué : il n’ose jamais. – Bon, on ne va pas coucher là, dit Marin. Si on rentrait dans l’école ? Andy, alias Bricoman, le roi du bricolage, et Calypso, dite Calculator, l’as du calcul, arrivent à ce moment-là. – Ben oui, on est là pour ça, dit Andy qui débarque 15
Q uel chantier !
complètement. Au moment où le petit groupe passe le portail, Clarabelle détale comme une furie sans un regard pour son fils. Clodoald se sent très mal en frôlant la maîtresse, mais elle ne le remarque même pas, occupée qu’elle est à rajuster ses lunettes. Bon sang ! Il y a des gros balaises partout ! s’angoisse Clodoald en pénétrant dans la cour. – Notre chantier à nous sera moins balaise ! déclare Andy, en découvrant l’ampleur des travaux. – Rôôôh, mais oui ! s’écrie Aïssa. Demain, c’est le grand jour !
LE COM PLOT Le lendemain, M. Courtecuisse est dans tous ses états. Comme toujours, il est au régime, mais le nouveau, à base de protéines, ne lui réussit pas plus que l’ancien. Le directeur est d’une humeur de chien. Il aboie ses ordres, montre les crocs au moindre accroc, dresse le poil quand ça va mal. Et pour aller mal, ça serait difficile de faire pire : une école transformée en chantier, a-t-on jamais vu ça ?! (Pourquoi ne pas faire du désert une réserve aquatique pendant qu’on y est ?) 17
Le complot
Où que porte son regard, il voit du matériel qui coupe, qui visse, qui tranche, qui écrase, qui enterre ! Ça lui donne des sueurs froides. – Bon sang de bon soir, on se croirait dans un festival de torture ! Il faut impérativement que je rappelle les consignes de sécurité à Mlle Takalefaire. C’est une école, ici ! Inquiet de l’éventualité d’un accident, M. Courtecuisse se ronge les ongles avant de se raviser. Est-ce bien compatible avec mon régime ? ... Le premier rendez-vous de chantier entre Mlle Takalefaire (qui codirige l’entreprise familiale) et M. Courtecuisse promet d’être agité. Quand Cloclo la glu s’aventure dans l’école, il jette des regards angoissés aux ouvriers. Chose étrange, ils lui paraissent plus baraqués que la veille. Il se passe un truc pas net. Si ça se trouve, ils ont du matériel radioactif… et ça les transforme en géants ! Calypso l’accueille, un œil sur sa montre. 18
Le complot
– Te voilà enfin ! Tiré de ses pensées, Clodoald sursaute. – Alors, ta mère ? Elle t’a dit ce qu’elle avait contre la maîtresse ? demande Andy. – Pff… Elle n’a rien dit du tout. Une tombe. À force de parler aux morts… C’est au tour de Marin de sursauter. – Elle parle… aux morts ?! – Toute la journée : elle est médium. Le soir, elle se repose : elle nous parle, à papa et à moi. Depuis la rentrée, Marin croyait connaître ses nouveaux amis, mais il se rend compte qu’il lui reste des zones d’ombre à explorer. – Rôôôh, on ne va pas parler de morts un jour comme aujourd’hui ! les dispute Aïssa. – C’est vrai, s’alarme soudain Clodoald. Ça porte malheur ! – Comment on procède ? – Tu as apporté le gâteau ? questionne Andy. Aïssa les laisse mariner quelques secondes avant de 20
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répondre. – Vouiii ! Il est caché dans une boîte. – Une boîte ? Ce n’est pas très discret ! s’écrie Andy. – Une boîte DE CLOUS, fauchée à mon père ! Marin apprécie la ruse. – Pas bête : personne ne s’étonnera de voir des clous sur un chantier. – Beurk, ce n’est pas hygiénique ! s’étrangle Clodoald. – T’inquiète : le gâteau est emballé ! – Y en aura assez pour tout le monde ? On est vingtet-un dans la classe, c’est beaucoup ! Vingt-deux avec la maîtresse. – Évidemment ! Maman et moi, on en a préparé plusieurs. Andy se frotte déjà les mains. – J’ai hâte de voir la tête de la maîtresse ! À votre avis, ça lui fait quel âge ? – Ça ne se demande pas ! s’esclaffe Clodoald. – Oui, c’est déjà beau qu’on ait su pour la date ! 21
Le complot
lance Calypso qui, pour une fois, ne s’entête pas à vouloir à tout prix calculer quelque chose. – On peut dire merci à mes parents. Sans eux, on n’aurait jamais su. Youssef et Djamila Alaoui, les parents d’Aïssa, possèdent un Food Truck : Des Makrouts pour la Route. Ensemble, ils cuisinent et vendent des spécialités orientales, et il se trouve que Mlle Printemps est l’une de leurs fidèles clientes. Dans la conversation, une chose en entraînant une autre, elle leur a confié que son anniversaire approchait. Et son anniversaire tombe… aujourd’hui ! Pas question de laisser passer l’occasion ! Germeline Printemps est une maîtresse absolument charmante (sauf avec la mère de Clodoald), belle (elle ressemble à Marilyn Monroe), et rigolote (sans le faire exprès). Les cinq super amis ont décidé de lui organiser un anniversaire surprise. Pour que la fête soit réussie, Andy a mis à profit ses talents de bricoleur. Il sort de son cartable un petit paquet. 22
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– J’ai fabriqué une boule à neige avec un pot de confiture. À l’intérieur, j’ai placé la photo de nous cinq devant l’école. Évidemment, avant de la plonger dans l’eau, je l’ai plastifiée. – Bricoman, tu es un génie : comme ça, elle se souviendra de nous toute sa vie, dit Clodoald d’un air rêveur. – De mon côté, j’ai composé un compliment ! annonce Marin à la cantonade. Et il entonne d’une voix enjouée : « Maîtresse, vous êtes notre soleil de printemps. Vous faites germer dans nos cœurs tant de bonheur, Quel autre nom vous irait comme un gant, Mieux que celui de Germeline Printemps ? » Poètor a frappé fort ! Aïssa applaudit à tout rompre.
Le complot
– Cloclo, montre-nous la déco ! – J’ai chipé la guirlande HAPPY BIRTHDAY des quarante ans de mariage de mes grands-parents. Je la collerai au dernier moment sur le tableau grâce à ma super bave. Aïssa se retient de commenter le sens de l’humour très moyen de Clodoald (justement parce qu’il est très moyen ; ça pourrait vite dégénérer). – Et voici la musique ! dit Calypso en brandissant un CD Méga ambiance avec les tables de multiplication. Clodoald, qui aime coller à la situation, revient sur une question fondamentale à ses yeux : – C’est quoi, comme gâteau ? – Un gâteau au miel recouvert de meringue. – On lui donne quand ? – À voir ta tête, ça ne sert à rien d’attendre. – Qu’est-ce qu’elle a, ma tête ? – Elle ne sait pas mentir. – Ça tombe bien : mentir, c’est pas bien. Surtout à la maîtresse. 24
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À présent que tout est checké, l’anniversaire peut décoller. Pile à cet instant, « Attention mesdames et messieurs », une chanson de Michel Fugain, s’élève dans l’air matinal. – Waouh, c’est de la dynamite pour commencer la journée ! s’exclame Aïssa en esquissant quelques pas de danse. – Notre maîtresse sait choisir les sonneries ! approuve Marin, tout en admirant Aïssa. Elle a mis sa robe rouge à dentelles, ma préférée. Et ses barrettes en forme de cœur diamanté. Qu’est-ce qu’elle est jolie ! – Elle a du goût ! s’extasie Clodoald, en parlant de la maîtresse. Et elle s’y connaît en musique ! Exit l’horrible sonnerie qui ressemblait à une alarme incendie ! Depuis que Germeline Printemps a pris les choses en main, les élèves ont droit à une musique différente chaque matin. – Ouais, elle a une sacrée playlist ! dit Calypso, 25
Le complot
en rangeant son CD dans la poche de sa veste en jean. Les cinq amis s’échangent des regards complices. Faire une surprise, c’est aussi bon que d’en recevoir une. Plus les secondes passent, plus ils ont du mal à masquer leur impatience. Clodoald accuse d’ailleurs le coup de la pression. – J’ai envie de faire pipi, chuchote-t-il à Andy. – Grouille-toi d’aller aux toilettes pendant que la maîtresse n’est pas là.
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Clodoald court comme un lièvre jusqu’aux sanitaires. Comme de bien entendu, quand on est pressé, rien ne se passe comme on l’espère. Crotte, ma fermeture est bloquée ! Clodoald tire, pousse, retire, repousse. Il finit par arracher un morceau de sa chemise, coincée dans la fermeture éclair. Il a perdu un temps fou. Angoissé, il est sûr que les autres ont commencé sans lui. C’est horrible, je vais rater le début de la fête ! Il s’élance dans une course éperdue vers sa classe, mais ralentit vite fait. – Pourquoi vous êtes toujours là ? demande-t-il en découvrant que ses camarades n’ont pas bougé. Aïssa répond sur un ton mi-contrarié, mi-inquiet : – La maîtresse, elle n’est pas encore arrivée…
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Découvre les aventures des supers élèves de ma super école.
La maîtresse a disparu !
Mademoiselle Printemps, la maîtresse du CM1, a disparu ! Ses supers élèves, Calypso Briva, alias « Calculator », Andy Ferguson, alias « Bricoman », Marin Beau, alias « Poètor », Clodoald DelamireCrampon, alias « Cloclo la glu », Aïssa Alaoui, alias « Illustrator » se lancent à sa recherche...
Véronique Cauchy • Maximiliano Luchini
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Véronique Cauchy Maximiliano Luchini
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