Animaux sauvages

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SAUVAGES

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12,95 € (France)

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© 2019, Fleurus Éditions 57, rue Gaston Tessier, CS 50061, 75166 Paris cedex 19 www.fleuruseditions.com Direction : Guillaume Arnaud, Guillaume Pô Direction éditoriale : Emmanuelle Braine Bonnaire Conception de la collection : Jacques et Émilie Beaumont Mise en pages : Graph’m Réalisation de la couverture : Julien Di Giorgio Illustration de couverture : Jacques Dayan Direction de fabrication : Thierry Dubus Fabrication : Florence Bellot Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011. Tous droits réservés pour tous pays. Dépôt légal : juin 2019 1re édition – n° d’édition : J19160 ISBN : 978-2-2151-6941-3 MDS : 661672 Achevé d’imprimer en mai 2019 en Italie par Ercom

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LES FAUVES Textes Émilie BEAUMONT Illustrations Gian Paolo FALESCHINI

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LES PREMIERS FAUVES

Les premiers fauves sont apparus sur Terre il y a plus de 50 millions d’années, ils avaient tous une même caractéristique : leur mâchoire était munie de deux grandes canines, très pointues, légèrement recourbées et plus ou moins longues, qu’ils utilisaient comme de véritables poignards. Ils devaient ouvrir grand leur gueule pour attraper leur victime. Les premiers fauves possédaient également de puissants muscles du cou grâce auxquels ils assommaient leurs proies. Le smilodon Les études faites sur les fossiles de ce fauve permettent de dire qu’il était un peu plus petit qu’un lion et vivait surtout en Amérique du Nord, dans les vastes prairies. On a retrouvé de nombreux squelettes entiers près de la ville de Los Angeles. Ses canines pointues et recourbées étaient très développées.

Le meganthéreon Ce fauve préhistorique, ancêtre du lion, était un prédateur cruel. Son extinction est sûrement due aux changements de climat qu’il n’aurait pas supportés, ou bien il aurait été victime de la disparition du gros gibier, de plus en plus chassé par l’homme. Sa nourriture se faisant de plus en plus rare, le meganthéreon aurait ainsi disparu de la planète.

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Le machairodus Le smilodon s’attaquait souvent aux bisons et aux énormes mammouths qui, malgré leur taille imposante, ne pouvaient lutter contre ce grand chasseur, sans doute le plus féroce de tous les mammifères.

Le machairodus, qui ressemblait au smilodon, avait également des dents en forme de sabre. Il habitait l’Europe et la Chine. Grâce à ses canines longues de 10 à 14 cm qui dépassaient de chaque côté de ses mâchoires, il s’attaquait aux antilopes et aux hipparions, ancêtres des chevaux.

La couleur et les motifs qui composaient le pelage du smilodon ne sont pas certains, toute liberté a été laissée à l’illustrateur pour la représentation de ceux-ci.

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LE LION

Le lion, qui vit surtout en Afrique, est un redoutable chasseur. Le mâle est reconnaissable à sa magnifique crinière. Le lion aime la vie en collectivité. Il ne mange que de la viande, son estomac ne supporte rien d’autre ! Pour cette raison, il s’attaque aux gazelles, aux zèbres et même parfois aux éléphants. C’est cruel mais, de ce fait, le lion assure la survie de certaines espèces. Par exemple, si le lion ne mangeait pas de gazelles, il y en aurait trop, l’herbe ne serait pas suffisante pour toutes et elles mourraient de faim ! La nature est ainsi faite.

La lionne donne une leçon de chasse Les jeunes lions sont élevés en groupe. Dans la famille, c’est surtout la mère qui chasse pour trouver la nourriture, alors que le père surveille son territoire. Les lionceaux, en naissant, ne savent pas chasser. C’est leur mère qui leur apprend à attraper les animaux par surprise. À deux ans, les lionceaux sont capables de chasser tout seuls. L’apprentissage de la chasse est indispensable à la survie des lions.

Le cri du lion Le lion émet des rugissements qui s’entendent de très loin ! Il crie souvent pour indiquer sa présence à d’autres lions afin qu’ils ne viennent pas sur son territoire.

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Le lion est un grand dormeur Le lion somnole souvent à l’ombre après avoir chassé. Il lui arrive aussi de grimper dans les arbres pour se reposer afin d’échapper aux mouches, moustiques ou autres insectes qui finissent par l’agacer.

Un festin de roi Le lion, appelé aussi le roi des animaux, n’aime pas beaucoup qu’on le dérange pendant son repas. Même si ce n’est pas lui qui chasse, il est toujours le premier à manger. Parfois, quand des lionceaux s’approchent, ils sont accueillis à coups de patte et de grognements. Ils doivent alors attendre à l’écart que le lion ait terminé pour pouvoir déguster à leur tour.

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LES REQUINS

Textes Cathy FRANCO Illustrations Jacques DAYAN

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LES ANCÊTRES

Les requins existaient bien avant les dinosaures, comme en témoignent des dents fossilisées de 400 millions d’années ! Les rares empreintes de spécimens entiers ont permis de décrire plus précisément certaines espèces, mais l’origine des requins reste confuse. Leur évolution est difficile à retracer, car les squelettes datent d’époques différentes, parfois éloignées de plusieurs dizaines de millions d’années. Les principaux groupes de requins actuels sont apparus il y a environ 100 millions d’années.

Le témoignage des fossiles Étudier les espèces disparues est une entreprise difficile. Plus encore quand il s’agit de requins. En effet, si leurs dents se conservent très bien, leur squelette fait de cartilage se dissout facilement après leur mort, ce qui explique la rareté des fossiles retrouvés entiers. Ci-dessus, l’empreinte d’un petit requin datant de 65 millions d’années.

Une drôle d’enclume sur le dos

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Parent du cladoselache, le stetachanthus avait sur le dos un appendice en forme d’enclume, recouvert de petites dents qui garnissaient également le dessus de sa tête. Cet organe était-il une arme défensive ? Un ornement nuptial ? Ou peut-être le requin s’en servait-il pour se fixer sur des poissons plus gros et se faire ainsi transporter ? Les scientifiques sont partagés.

Un très vieux requin Le cladoselache, petit requin de 1 m de long (1), vivait il y a 360 millions d’années. Il se nourrissait de crustacés et de petits poissons osseux. Bien que très agile, il était la proie des poissons cuirassés géants (2), qui dominaient les mers à cette époque. À la différence des requins actuels, sa bouche ne s’ouvrait pas sur la face ventrale et ses mâchoires étaient peu mobiles. 30

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Spirale de dents L’hélicoprion vivait il y a 280 millions d’années. Ce grand requin de 3 m de long se nourrissait de goniatites (A), mollusques semblables aux nautiles. Bizarrement, ses dents usées ne tombaient pas, contrairement à celles des requins actuels, mais s’enroulaient en spirale à l’intérieur de sa bouche, remplacées par de nouvelles dents. Une spirale pouvait atteindre 30 cm de diamètre et compter A plus de 160 dents ! On ignore l’intérêt de cette dentition. Fossile d’une spirale dentaire d’hélicoprion.

Une longue carrière !

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L’hybodonte (B) peupla les mers et les eaux douces pendant plus de 200 millions d’années ! Sa mâchoire, plus mobile que celle de ses prédécesseurs, en fit un prédateur efficace, à la morsure puissante, jusqu’à ce que survienne l’ichtyosaure (C), dinosaure L’hybodonte aquatique, son plus disparut avec terrible ennemi. les dinosaures

il y a 65 millions d’années, surpassé par les requins modernes, déjà présents dans les mers et plus évolués.

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Cauchemar aquatique ! D’un aspect semblable à celui des requins actuels, le megalodon vivait il y a 20 millions d’années et s’imposait par sa taille géante. Ce redoutable carnivore mesurait près de 15 m de long et pesait environ 20 tonnes, le poids de six éléphants !

L’ouverture de sa bouche dépassait la hauteur d’un homme adulte et ses dents atteignaient 15 cm ! Sa disparition, il y a 2 millions d’années, est peut-être due à la raréfaction de ses proies favorites, les baleines primitives, et à la concurrence d’une nouvelle venue : l’orque. Dent d’un megalodon fossilisée.

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UN POISSON PAS COMME LES AUTRES

Les requins forment le groupe des sélaciens, poissons au squelette cartilagineux. Ainsi, leur puissant corps possède souplesse et légèreté. Bien que d’un aspect très différent d’une espèce à l’autre, ils ont en commun de nombreuses caractéristiques, dont un mode de reproduction évolué et les sens les plus perfectionnés du monde animal ! On compte 375 espèces de requins, du plus petit, qui tient dans la main, au plus grand (18 m de long).

Nageoires et queue Chez les requins rapides, la queue a une forme de croissant. Très puissante, elle propulse l’animal en avant. Chez les requins de fond, plus lents, comme l’émissole ci-dessous, la queue est souple et effilée, ce qui leur permet de se faufiler dans le dédale des rochers. Les nageoires contribuent à stabiliser le requin. Les nageoires dorsales, par exemple, lui évitent de se retourner sur le dos. Les nageoires pectorales, à l’avant du corps, lui permettent en outre de changer de direction et de freiner.

La peau du requin Elle est protégée par des denticules, écailles faites d’ivoire et d’émail, comme les dents. Mieux vaut ne pas s’y frotter, sous peine de sévères écorchures ! Sur ces denticules bien agencés, l’eau s’écoule sans remous à la surface de la peau, ce qui facilite la nage. Imitant cette prouesse, des chercheurs ont eu l’idée de créer une peau de requin artificielle pour recouvrir des avions. Résultat : ces avions consomment moins de carburant.

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Un foie volumineux Les requins n’ont pas de vessie natatoire, poche d’air qui empêche les poissons de couler. Leur foie (1) rempli d’huile, plus légère que l’eau, les aide à flotter. Il peut peser à lui tout seul un quart du poids du requin ! L’huile constitue également une réserve d’énergie en cas de jeûne. Après un bon repas, un requin peut rester deux mois sans rien avaler !

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Un arsenal de sens Le requin a l’odorat fin. Il pourrait sentir une minuscule goutte de sang dans une piscine ! Il voit également très bien dans l’obscurité et perçoit des sons que nous n’entendons pas. Outre cinq sens bien développés, la ligne latérale (2), que l’on trouve chez la plupart des poissons, le renseigne sur la distance d’une proie, d’un ennemi ou d’un obstacle. C’est un fin canal parcouru de cellules

sensibles aux mouvements de l’eau. Un septième sens vient compléter cet arsenal : les ampoules de Lorenzini (3) sont de minuscules organes qui permettent au requin de capter les champs électriques émis par les êtres vivants. Elles feraient également office de boussole.

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Des mâchoires terrifiantes

Comment respire le requin ? Grâce à des fentes branchiales (4), qui extraient l’oxygène de l’eau qu’il avale. Les requins actifs, qui ont besoin de beaucoup d’oxygène, doivent nager sans cesse pour assurer un flux d’eau permanent vers leurs fentes branchiales. Chez les espèces peu actives, l’eau avalée est aspirée vers les fentes branchiales par un mécanisme de pompage musculaire.

Longtemps on a cru que, gêné par son museau, le requin devait se tourner sur le côté pour mordre ses proies. Il n’en est rien. Contrairement aux poissons osseux, sa mâchoire supérieure n’est pas soudée au crâne, ce qui lui confère une grande mobilité. Au moment de mordre, le requin soulève son museau et projette sa mâchoire en avant, ouvrant une gueule démesurée. Le coup de dent d’un individu de 3 m de long a la force d’un poids de 3 tonnes s’écrasant sur notre orteil !

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Les dents de la mer La dentition du requin compte jusqu’à 20 rangées de dents ! Seule la première est utilisée. Les autres sont des dents de rechange, qui avancent comme sur un tapis roulant et remplacent peu à peu les dents usées. Un requin perd jusqu’à 20 000 dents au cours de sa vie ! Selon l’espèce, les dents servent à broyer (5), déchirer (6) ou cisailler (7). Les longues dents effrayantes du requin-taureau ci-contre ne servent qu’à saisir les poissons, qu’il avale tout rond !

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LES LOUPS Textes Agnès VANDEWIÈLE Illustrations Bernard ALUNNI Marie-Christine LEMAYEUR

Nous remercions pour leur précieuse collaboration : Patrick Haffner, Service du patrimoine naturel et Muséum national d’histoire naturelle ; Sylvain Macchi, Les Loups du Gévaudan ; François Moutou, Société française pour l’étude et la protection des mammifères ; Philippe Gaubert, Institut de recherche pour le développement.

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PORTRAIT DU LOUP À première vue, le loup ressemble à un grand chien. Pas étonnant, puisque le chien est en réalité un loup domestiqué par l’homme il y a des milliers d’années et que tous deux appartiennent à la famille des canidés. La silhouette du loup est plus fine et plus puissante, ses pattes plus hautes et sa tête plus large. Grand sportif, c’est un coureur infatigable, aux sens très développés. Les mâles sont plus grands et plus lourds (1 à 1,30 m pour 20 à 80 kg) que les femelles (87 cm à 1,17 m pour 18 à 50 kg). Plus on va vers le Grand Nord, plus les loups sont gros. Dans la nature, le loup vit environ dix ans.

Un pelage double épaisseur La belle fourrure du loup est faite de deux épaisseurs : une couche de poils fins près de la peau, qui forme un duvet isolant du froid, et des poils raides et rêches qui protègent de la pluie et de la neige. Quand vient la belle saison, le loup change de robe : ses poils sont plus courts et moins épais. Ainsi, le loup paraît plus gros en hiver qu’en été. Aucun loup n’a exactement la même couleur de robe.

Une dentition de carnivore Aucun os, même le plus dur, ne résiste à la mâchoire du loup. Celle-ci, plus large et deux fois plus puissante que celle du chien, est dotée de 42 dents, d’une redoutable efficacité : des canines aiguisées, les crocs, pour tuer les proies, des incisives pour arracher des lambeaux de chair, des prémolaires et des molaires tranchantes pour briser les os. Pas question pour le loup de mâcher la nourriture, il l’avale toute crue !

Champion de la course d’endurance grâce à ses longues pattes musclées, ce marathonien est capable de parcourir 100 km en une journée, à l’allure de 6 à 10 km/h. Mais, si nécessaire, il peut aussi se lancer, lorsqu’il poursuit une proie, dans un sprint final à 65 km/h pendant cinq à dix minutes.

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L’odorat Le loup, véritable « nez », a un odorat beaucoup plus développé que celui de l’homme. Sa truffe capte les odeurs grâce à des muqueuses très sensibles et peut déceler la présence d’une proie à 2 ou 3 km de distance.

L’ouïe Oreilles dressées, le loup est en éveil et guette le moindre bruit. Il oriente le pavillon de ses oreilles dans la direction du bruit pour tenter de l’identifier. Il perçoit des sons très aigus, les ultrasons, inaudibles pour l’homme, ce qui lui est d’une aide précieuse quand il chasse. Il peut entendre un autre loup hurler à 9 km de distance.

La vue S’il perçoit mal les détails et les couleurs, en revanche le loup voit bien ce qui se passe à ses côtés. Ses yeux brillent dans la nuit, comme ceux du chat. Leur fond est tapissé de cellules réfléchissantes, qui amplifient la moindre lueur. Ainsi, il peut distinguer ce qui bouge autour de lui, même dans la pénombre.

Les pattes de devant ont cinq doigts, dont un ne touche pas le sol, et les pattes arrière seulement quatre. Elles sont munies de griffes qui poussent sans arrêt et que le loup ne peut pas rentrer. Mais elles lui sont très utiles pour creuser sa tanière. Le loup peut trotter sur de longues distances et court sur ses orteils.

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LES LOUPS DU MONDE

Des déserts brûlants aux étendues enneigées du Grand Nord, les loups se sont adaptés aux milieux les plus extrêmes et peuvent supporter des températures allant de + 40 °C à – 50 °C ! C’est en Amérique du Nord, en Russie et en Sibérie, dans de vastes territoires encore sauvages, où ne vivent que peu d’hommes, que l’on trouve le plus grand nombre de loups. Excepté la forêt tropicale, le loup s’est installé dans tous les habitats : toundra, taïga, forêt tempérée et méditerranéenne, steppe, désert...

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EUROPE

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Tous les loups représentés pages 8 à 11 sont des sousespèces du loup gris, sauf le loup rouge et le loup d’Abyssinie.

Répartition des loups dans le monde aujourd’hui (en orange, la plus forte densité de population).

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Le loup rouge 1 Son pelage n’est pas vraiment rouge, mais couleur cannelle ou fauve avec des nuances de gris et de noir. Il habitait autrefois dans la partie est et au centre-sud des États-Unis. Mais, victime de la chasse et de la destruction de son habitat, il a été déclaré éteint à l’état sauvage en 1980. Puis, à partir de 1987, des loups rouges ont été réintroduits avec succès dans la partie est de la Caroline du Nord. Aujourd’hui, on estime que plus de 100 loups rouges vivent dans leur habitat naturel (forêts et terres humides) ; les autres (200 environ) sont dans des parcs animaliers. Le loup rouge est actuellement reconnu comme une espèce à part entière, différente du loup gris. 56

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Le loup de l’Arctique 2 Souvent blanc comme neige, le loup de l’Arctique passe inaperçu dans les vastes étendues glacées du Grand Nord. Il peut vivre plusieurs mois dans l’obscurité de la nuit polaire. Grâce à son épaisse fourrure, il ne craint ni les températures glaciales ni le blizzard ! Pouvant rester plusieurs jours sans manger, il chasse en meute les quelques grands animaux (caribous, bœufs musqués) qui habitent ces terres inhospitalières.

Comme son nom l’indique, ce grand loup vit dans les forêts de conifères de l’Alaska et aussi de l’ouest du Canada. Son épaisse fourrure peut prendre des couleurs variées (noir, blanc, gris…), mais les loups habitant le Canada sont le plus souvent noirs. Les loups d’Alaska chassent élans, caribous, bœufs musqués, bisons, mais s’attaquent aussi à des proies plus petites, telles qu’écureuils, lemmings, castors, lièvres arctiques. Dans les années 1990, des loups ont été capturés au Canada puis relâchés dans le parc de Yellowstone et au centre de l’Idaho, aux États-Unis, d’où ils avaient disparu.

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3 Le loup d’Alaska

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4 Le loup du Mexique

Le tour du monde des loups Il est très difficile d’évaluer le nombre de loups dans le monde. Des spécialistes estiment qu’il pourrait y en avoir entre 200 000 et 250 000. Les populations de loups les plus nombreuses sont localisées dans l’hémisphère Nord, en Sibérie, en Amérique du Nord (États-Unis et Canada), en Europe et en Russie. On trouve aussi des loups dans le sous-continent indien, au Moyen-Orient, en Asie et en Afrique du Nord. En Europe, les loups sont encore nombreux en Espagne, en Italie, en Roumanie, en Croatie, en Slovénie, en Scandinavie. La présence du loup en Europe progresse du sud vers le nord et d’est en ouest, là où il y a des forêts et des espaces protégés dans lesquels il peut se réfugier.

C’est le plus petit et le plus rare parmi les sous-espèces de loups gris. On le reconnaît à sa longue crinière, à son dos multicolore (camaïeu de brun, de gris, de noir et de rouille), à sa queue et à ses oreilles qui sont souvent noires. Il vivait autrefois au centre du Mexique et dans les régions désertiques de l’ouest des États-Unis (Texas, Arizona, Nouveau-Mexique), mais il a presque entièrement disparu dans les années 1970, victime de la destruction de son habitat naturel, quand se sont étendues les terres agricoles et que se sont faites plus rares ses proies favorites (cerfs de Virginie, wapitis, lapins). À partir de 1998, des loups ont été élevés dans des parcs animaliers puis réintroduits en Arizona. Au total, il en resterait actuellement environ 400, la majorité d’entre eux vivant en captivité. 57

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LES ANIMAUX

DU FROID Textes Émilie BEAUMONT Raphaëlle CHAUVELOT Illustrations Marie-Christine LEMAYEUR Bernard ALUNNI

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L’OTARIE

L’otarie appartient à la famille des pinnipèdes, comme le morse et le phoque. Ce sont des mammifères marins dont les pattes sont des nageoires. Leur corps est allongé, taillé pour nager, car ils vivent la plupart du temps dans l’eau. Si certaines otaries vivent sous les tropiques, d’autres peuplent les océans froids et se reproduisent chaque année sur les côtes des régions glaciales. L’otarie nage très vite à la force de ses pattes avant, ses pattes arrière lui servant de gouvernail. À terre, elle tourne ses pattes arrière vers l’avant et marche à quatre pattes.

Du lait pour le petit

L’otarie est un mammifère. Elle met bas un petit chaque année, au printemps, et le nourrit avec son lait. La croissance du petit est lente. L’allaitement peut durer des mois, voire des années. C’est pourquoi il arrive qu’une mère nourrisse plusieurs petits d’âges différents.

Les parties de pêche

La femelle laisse son petit pour aller pêcher. Quand elle revient, au bout de quelques heures, elle l’appelle et le reconnaît parmi les autres à son cri et à son odeur. Elle le nourrit puis repart. Pendant ce temps, le petit attend, se baigne dans une flaque d’eau ou se repose. Les parties de pêche de la mère deviennent de plus en plus longues à mesure que le petit grandit et a besoin de moins de lait.

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L’otarie a une épaisse fourrure isolante et étanche. Ses longs poils sont entourés de multiples petites soies courtes, qui font une bourre. Lors de la mue, la bourre tombe en premier.

La colonie

Les otaries vivent en groupe. Durant la période de reproduction, elles forment des colonies qui comptent parfois plusieurs milliers d’individus. Les mâles, beaucoup plus gros que les femelles, constituent un harem qu’ils défendent lors de violents combats.

L’orque est une sorte de grand dauphin qui se nourrit d’oiseaux, de requins, de phoques  et d’otaries.  Il se propulse sur la banquise pour attraper sa proie.

Une vie aquatique

L’otarie passe sa vie dans l’eau et regagne la côte pour se reposer ou se reproduire. Elle plonge narines fermées et garde les yeux ouverts pour se diriger et trouver sa nourriture constituée de poissons et de calmars. L’otarie à fourrure de l’Antarctique se nourrit de krill, un ensemble de crustacés microscopiques. Dans les eaux sombres, l’otarie s’oriente grâce à ses moustaches au toucher sensible.

Le petit naît avec un duvet noir, le lanugo. Il le perd à la première mue, quelques mois plus tard.

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LE PHOQUE

Le phoque est un mammifère marin. Son corps tout en longueur est bien adapté à son mode de vie aquatique. Il nage vite, en faisant battre l’une après l’autre ses pattes arrière en forme de nageoire. Il plonge profond en quête de poissons, de crevettes ou de calmars, tout en redoutant l’orque. Comme il doit respirer, il remonte régulièrement à la surface. Quand il est sous la banquise, il creuse une cheminée dans la glace et sort sa tête par le trou. Sur le sol, il se traîne à la force de ses pattes avant, ou ondule comme un ver.

Une maman pressée

La femelle met bas sur la banquise ou dans une niche creusée dans la glace. Le petit a une épaisse fourrure, mais c’est surtout le lait très nourrissant de sa mère qui lui fournit la graisse qui le protège du froid. Quand la mère part plusieurs heures à la pêche, le petit attend. Quelques semaines après sa naissance, il se jette à l’eau et pêche à son tour. Le petit phoque grandit très vite et la mère arrête de le nourrir brutalement.

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Petits détails anatomiques

Une fourrure toute blanche

Les oreilles du phoque sont invisibles et ses mamelles ne dépassent pas. Ses pattes avant ont des griffes, ses pattes arrière sont des nageoires.

Le phoque du Groenland naît en hiver. Pour faire sécher sa fourrure toute mouillée, il fait trembler ses muscles pendant quelques heures. Son pelage tout blanc change de couleur au bout d’un mois environ. Le petit phoque est très vulnérable, car il est souvent sans protection. Il est la proie de l’ours blanc et de l’homme.

Les phoques viennent se reposer et se réchauffer sur la banquise. En hiver, ils restent dans l’eau, où il fait plus chaud qu’à l’air. Toutes les espèces de phoques n’habitent pas les régions polaires. Certaines habitent les eaux tempérées et même tropicales.

Comme tous les mammifères, le phoque respire grâce à des poumons.  Il doit remonter régulièrement à la surface pour avaler un bol d’air.

Le phoque léopard aux dents acérées mange parfois des petits phoques et des manchots. Il guette leur plongeon, parce qu’il a peu de chance de les rattraper en mer.

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LES ANIMAUX DE LA JUNGLE Textes Raphaëlle CHAUVELOT Illustrations Franco TEMPESTA

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LES INVERTÉBRÉS

La forêt tropicale, que l’on appelle aussi jungle, est un milieu naturel extrêmement riche car la flore variée et dense offre à une multitude d’animaux refuge et nourriture. La végétation, qui se développe en fonction de la luminosité, s’organise en étages successifs et détermine le mode de vie des animaux.  Les invertébrés trouvent leur place à tous les niveaux. Dans l’humidité obscure des sous-bois, vers et mille-pattes se régalent, le long des troncs grimpent les fourmis et, dans les hauteurs, les papillons se nourrissent de fruits mûrs.

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Le morpho Ce papillon géant a de magnifiques ailes bleues. Les dessins brunâtres du dessous lui permettent de se camoufler. Le mâle atteint 20 cm d’envergure. La chenille s’enroule dans une chrysalide vert jade. Le morpho se nourrit de jus de fruits mûrs.

Les feuilles récoltées par les fourmis attinées ne sont pas mangées mais réduites en bouillie. Cette bouillie est étalée en un vaste tapis sur lequel poussent des champignons qui nourrissent la colonie.

La mygale C’est une grande araignée aux longues pattes et au corps couvert de poils épais. Elle pond dans un terrier son millier d’œufs et grimpe dans les arbres. Elle se nourrit essentiellement d’insectes. Elle enduit ses proies d’un suc digestif qui les réduit en une bouillie, qu’elle suce ensuite. 102 COMPIL_ANIMAUX_SAUVAGES.indb 102

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Le dynaste hercule Le dynaste est un énorme scarabée. Il existe une nette différence entre le mâle et la femelle. Cette dernière, longue de 10 cm, a une couleur uniforme et brunâtre. Le mâle peut mesurer près de 20 cm et la fine carapace, qui protège ses ailes, est verdâtre avec des reflets gris. Durant la nuit, le dynaste se déplace en volant bruyamment. Il se nourrit de fruits.

Les coupeuses de feuilles

Le dynaste hercule porte deux cornes, l’une sur la tête, l’autre sur le torse, qui forment une pince avec laquelle il peut couper une proie ou un adversaire.

Les fourmis de l’espèce attinée vivent en colonies de plusieurs centaines de milliers d’individus. Elles sont petites mais pourtant bien visibles à tous les étages de la forêt, au sol comme à la cime des plus hauts arbres. Elles portent un morceau de feuille et défilent en longues colonnes.

Le scolopendre C’est un long mille-pattes qui mesure jusqu’à 30 cm et possède en fait 21 paires de pattes.  À la nuit tombée, il quitte son abri sous une pierre ou une écorce et part à la recherche de souris et de grenouilles. Il tue ses proies avec une paire de griffes venimeuses.

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LES ANIMAUX TERRICOLES

Sous le couvert de l’épais feuillage des arbres, vivent les animaux dits terricoles, qui trouvent au sol leur subsistance. Dans la pénombre des forêts pluviales d’Amérique, d’Asie et d’Afrique se cachent des pachidermes à la peau épaisse et des animaux à sabots. Tous supportent sans difficulté la forte humidité et la chaleur constante de ces contrées où la température varie peu dans la journée et dans l’année. Malgré leur taille, ils parviennent à se faufiler dans la végétation dense.

L’okapi L’okapi vit dans les profondeurs de la forêt africaine. Il a la taille d’un cheval mais appartient à la famille des girafes. Le mâle porte une paire de cornes. Il se nourrit de fruits tombés et de feuilles fraîches, qu’il attrape avec sa langue. Les rayures de sa croupe et de ses pattes servent de camouflage. Comme il est très discret et se montre peu, on a longtemps cru qu’il s’agissait d’un zèbre des forêts.

tapir a l’allure d’un cochon avec un museau t Lemobile en forme de courte trompe. Grâce à

son odorat très développé, il trouve et mange les fruits tombés au sol, de tendres pousses et de jeunes feuilles. Son corps est allongé pour se glisser dans les fourrés.

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Le bongo est une antilope des forêts africaines. Il rabat en arrière ses longues cornes spiralées en forme de lyre pour se glisser dans la végétation.

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Les éléphants de forêt L’éléphant d’Asie est l’un des plus gros mammifères terrestres.  Il a de petites oreilles et la femelle n’a pas de défenses. Il aime se rafraîchir dans l’eau et vit dans les forêts tropicales où la végétation n’est pas très épaisse. L’éléphant des forêts d’Afrique est plus petit que son cousin de la savane. Ses défenses s’allongent parallèlement pour lui permettre d’avancer sans gêne dans la végétation dense. Il mange des écorces, des feuilles et des fruits.

Le rhinocéros de Sumatra

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Ce petit rhinocéros vit solitaire et caché dans la végétation. Il broute des feuilles tendres et mange des fruits. Il se vautre dans la boue pour protéger sa peau velue des insectes. Il se reproduit peu. Un seul petit naît tous les 18 mois. Sa population est menacée par la destruction de son habitat et par les braconniers. On pense que sa petite taille est due à un manque de sels minéraux dans son milieu de vie.

Aujourd’hui, les éléphants d’Asie sont peu nombreux à vivre à l’état sauvage.

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LES RAPACES

Textes Sabine BOCCADOR Illustrations Marie-Christine LEMAYEUR Bernard ALUNNI

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L’AIGLE ROYAL

L’aigle royal fait partie des rapaces diurnes, actifs le jour. Ces oiseaux de proie sont avant tout des chasseurs qui se nourrissent de proies vivantes qu’ils capturent. Ils se distinguent des autres oiseaux par leur bec et leurs serres redoutables. L’aigle royal, oiseau légendaire et de grande taille, est également appelé aigle doré ou aigle fauve en raison de la couleur brun-roux de sa tête et de sa nuque. Il vit dans les régions montagneuses escarpées du nord, de l’est et du sud de l’Europe. Mais il niche aussi en Amérique du Nord et dans une grande partie de l’Asie.

L’anatomie L’aigle royal est un grand oiseau qui mesure entre 90 et 95 cm de longueur et pèse de 3 à 6,5 kg. Son envergure, d’un bout à l’autre des ailes déployées, dépasse souvent les 2 m. Sa peau recouvre une musculature très puissante qui représente la moitié de son poids. Les muscles qui servent au vol, les pectoraux, sont les plus développés, mais ceux des pattes le sont aussi.

De grands yeux Les yeux de l’aigle sont très volumineux. Ils sont même plus gros que ceux de l’homme et disposés de chaque côté de la tête. Chaque œil est doté d’une deuxième paupière, beaucoup plus développée que chez les autres oiseaux, et d’une troisième, appelée membrane nictitante, qui le nettoie et l’humidifie. L’arcade sourcilière saillante protège l’œil du soleil et confère à l’aigle royal un air fier et déterminé. L’iris est coloré en jaune ou brun clair.

La vue, l’ouïe et l’odorat Les rapaces possèdent la vue la plus évoluée du règne animal. L’aigle discerne les mêmes couleurs que l’homme, mais son champ de vision est deux fois plus large. Grâce à sa vue hors pair, il peut repérer une marmotte à 1 km. Ses yeux sont de vraies jumelles.

Chez l’aigle royal, les « oreilles » sont cachées par les plumes. Les rapaces diurnes entendent bien, mais l’ouïe n’est pas aussi exceptionnelle que la vue. L’odorat, quant à lui, est assez faiblement développé.

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Un bec crochu

cire

Le bec de l’aigle royal, comme celui de tous les oiseaux de proie, est pointu et crochu et peut mesurer 5 cm. Il est comprimé sur les côtés. La mandibule supérieure, aux bords coupants, est fortement recourbée, et sa pointe dure et acérée s’achève narine en crochet au-dessus de la mandibule inférieure. Celle-ci, courte et droite, est en forme de gouttière. La base du bec est couverte par la cire, épaississement charnu où s’ouvrent les narines. Avec leur bec, les rapaces déchirent, dépècent et arrachent la chair de leurs victimes.

Le plumage sert aussi bien à voler qu’à garder le corps à bonne température. Les pattes sont couvertes d’une culotte de plumes jusqu’aux tarses (partie inférieure des pattes). L’aigle entretient soigneusement son plumage, qu’il lisse avec son bec.

Des serres tranchantes Comme tous les rapaces, l’aigle royal se sert de ses pattes pour saisir, maintenir ou tuer ses victimes. Ses pieds sont composés de trois doigts antérieurs, qui s’écartent nettement et s’achèvent par des griffes acérées, les serres. Le quatrième doigt, qui est postérieur, est muni d’un avillon, une griffe recourbée et très acérée, qui transperce la peau des proies comme un poignard. La face inférieure des doigts est recouverte de coussinets rugueux qui font office de crampons et aident à immobiliser la proie. 127

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Les techniques de vol Le vol nécessite avant tout une grande légèreté. L’aigle royal, tout comme les autres rapaces, boit ainsi très peu et se nourrit en petites quantités d’aliments riches en énergie, qu’il digère rapidement. Lors du vol plané ascensionnel, l’aigle profite des courants d’air chaud qui montent pour planer très haut en dessinant des cercles. On dit qu’il fait des orbes. Il s’arrange pour ne pas sortir de la colonne d’air chaud qui le pousse en altitude. Ses ailes sont largement étendues et la queue étalée corrige la trajectoire.

Les plumes des flancs et de la poitrine ont essentiellement un rôle de protection.

Lors du vol ramé ou battu, l’oiseau effectue des battements d’ailes puissants, amples et profonds. Il dépense alors beaucoup d’énergie.

La chasse En période de chasse, l’aigle royal s’envole et s’élève, ailes déployées, en se laissant porter par les courants ascendants. Quand il repère sa proie, il effectue une longue descente en glissade. Puis il pique dessus à l’improviste à une vitesse de 100 à 200 km/h. Au moment de l’assaut au sol, l’aigle projette ses pattes en avant et étend les ailes vers l’arrière. L’impact suffit souvent à tuer sa proie. Si ce n’est pas le cas, l’oiseau la saisit et la serre avec une force incroyable, puis l’achève à coups de bec. L’aigle royal chasse plus fréquemment en période d’élevage pour nourrir sa femelle et ses petits.

Avec ses pattes en avant, l’aigle est en position de capturer sa proie.

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À chaque plume son usage Les rectrices, ou plumes de la queue, légèrement arrondies, font office de gouvernail. Les rémiges, situées le long des ailes, assurent la propulsion, le contrôle du vol et le flux de l’air.

Lorsqu’il est en altitude suffisante, l’aigle effectue le vol plané glissé, qui lui permet de se déplacer en ligne droite sans le moindre coup d’aile et sans la plus petite dépense d’énergie. Il plie alors légèrement les poignets et referme plus ou moins sa queue. Le rapace parcourt ainsi plusieurs dizaines de kilomètres.

Le vol piqué se pratique avec les ailes rabattues le long du corps. La descente est presque verticale. Elle nécessite un grand espace, et l’aigle doit savoir freiner avec force et rapidité.

Un régime alimentaire diversifié

Les pelotes de réjection

Le régime alimentaire de l’aigle royal est constitué de proies très diverses : campagnols, taupes, faons de chevreuil, renardeaux, jeunes blaireaux, jeunes lynx, écureuils, lièvres, lapins de garenne et tortues composent son menu. Cet oiseau n’est pas un gros mangeur, et il lui arrive même de jeûner une semaine après un repas copieux. Il est incapable de tuer un grand mammifère, mais profite occasionnellement de la présence d’un cadavre, surtout en période de disette. Il peut emporter entre ses serres des proies pesant jusqu’à 4 ou 5 kg.

Avant de passer dans l’estomac, les aliments s’accumulent dans le jabot des rapaces. Ils sont dissous par les sucs gastriques, mais les plumes, les poils et les écailles ne sont pas digérés : ils sont rejetés par le bec quelques heures après le repas sous forme de boulettes ou de pelotes, au rythme d’une ou deux fois par jour. Ces pelotes de réjection offrent la possibilité d’analyser le régime alimentaire des oiseaux de proie. 129

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LES REPTILES Textes Cathy FRANCO Illustrations Jacques DAYAN

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Naître reptile

QU’EST-CE QU’UN REPTILE ? Apparus sur la Terre il y a 320 millions d’années, les reptiles furent les premiers animaux à pouvoir se déplacer hors de l’eau en rampant. Tortues, lézards, serpents et crocodiles sont des reptiles. Ils ont une peau couverte d’écailles ou de plaques cornées qui les protègent de la déshydratation. Ce sont des animaux à sang froid : la température de leur corps varie avec celle du milieu ambiant. La plupart des espèces sont concentrées dans les pays chauds. Ils pondent des œufs ; certains sont ovovivipares : la femelle conserve les œufs dans son corps jusqu’à leur éclosion. Ils possèdent tous un squelette osseux. Un fossile vivant Le sphénodon vit en Nouvelle-Zélande. Il est l’unique représentant d’un groupe de reptiles très répandus à la préhistoire : les rhynchocéphales. On lui donne souvent le nom de « fossile vivant », car il n’a pas du tout changé depuis 240 millions d’années. Carnivore, il se nourrit d’insectes, d’escargots et de petits lézards. Il dort dans des terriers creusés par les pétrels, de grands oiseaux de mer.

Qu’ils soient terrestres ou aquatiques, les reptiles pondent des œufs sur la terre ferme. Les tortues sont les reptiles les plus prolifiques (jusqu’à 200 œufs par ponte pour certaines espèces marines). Pour briser sa coquille, le bébé tortue utilise une petite corne au bout de son museau, appelée « dent de l’œuf ». Elle tombe immédiatement après la naissance. On retrouve cette caractéristique chez beaucoup de reptiles.

Des grands et des petits Avec ses 9 m de long, le crocodile indo-pacifique est l’un des plus grands reptiles. En Australie, il n’hésite pas à s’attaquer aux buffles et aux kangourous. À côté de lui, le caméléon de Brookésie (vignette page de droite) est minuscule. Sa longueur n’atteint même pas celle d’une dent du crocodile.

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La température idéale

Un squelette robuste Grâce à leur colonne vertébrale articulée et à leurs muscles puissants, les serpents peuvent ramper sur le sol. Le nombre de vertèbres qui composent leur squelette varie selon leur longueur : de 150 vertèbres pour les petits serpents à 500 pour les plus grands !

Contrairement aux animaux à sang chaud (oiseaux, mammifères), qui maintiennent leur corps toujours à la même température, les reptiles, animaux « à sang froid », sont dépendants de la température extérieure. Sans la chaleur du soleil, leur corps se refroidit et ils ne peuvent ni se déplacer ni chasser. Dans les pays tempérés, ils hibernent à la saison froide.

Le lézard ocellé vit sous le climat méditerranéen. Le matin, il prend le soleil sur un rocher pour se réchauffer et accumule ainsi l’énergie nécessaire pour chasser les insectes. Dès qu’il fait trop chaud, il se met à l’ombre. Le caméléon de Brookésie vit à Madagascar. Son dos est couvert d’épines. Contrairement à la plupart des caméléons, il n’habite pas dans les arbres. Il fait partie des plus petits reptiles connus : la longueur totale de son corps ne dépasse pas 3 cm.

Un drôle de lézard Non, l’orvet n’est pas un serpent, mais un lézard apode (sans pattes) ! Ce petit reptile inoffensif est très répandu en Europe. Il se nourrit de limaces, d’araignées et d’insectes. On l’appelle aussi « serpent de verre » car, comme certains lézards, il est capable de casser sa queue et de l’abandonner à un prédateur qui tente de l’attraper. 151

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Face à l’aigle menaçant, cette grosse tortue ne risque rien. Mais d’autres espèces, plus petites, et donc plus légères, sont emportées dans le ciel par les rapaces. Arrivés à une altitude suffisante, ces derniers lâchent leur proie, qui s’écrase sur le sol. La carapace se brise et le rapace peut ainsi dévorer sa victime.

LES TORTUES TERRESTRES On dénombre environ 40 espèces de tortues terrestres. La plupart ont une carapace fortement bombée et de grosses pattes cylindriques terminées par des griffes. Elles vivent surtout dans les pays chauds mais on en trouve aussi dans les régions tempérées. Les tortues terrestres se déplacent très lentement. Elles se nourrissent essentiellement de plantes et de fruits. Les plus grandes espèces peuvent vivre jusqu’à 150 ans ! Comme chez les tortues aquatiques, leur croissance se poursuit tout au long de leur vie.

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La tortue d’Hermann Cette petite tortue vit à proximité des bois et des forêts. Elle est très répandue en Europe, sur les bords de la Méditerranée. Elle fait partie des espèces en danger car son habitat est détérioré par la pollution et les incendies. Dès l’automne, elle cherche un abri pour hiberner et elle y disparaît jusqu’aux beaux jours.

Une armure efficace La carapace de la tortue terrestre est un moyen de défense efficace contre les dents broyeuses ou les griffes acérées des prédateurs. Au moindre danger, l’animal s’y réfugie en rétractant la tête.

Comme toutes les tortues, la tortue d’Hermann n’a pas de dents mais des mâchoires aux bords tranchants, bien utiles pour saisir et couper les plantes.

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Tortue élégante

Cette tortue, qui vit en Inde, doit son nom à la beauté et à la forme originale de sa carapace. On l’appelle également « tortue étoilée », en raison des dessins qui ornent chacune des écailles de son bouclier (partie dorsale de la carapace).

Le plastron, partie ventrale de la carapace, est très volumineux chez les tortues terrestres ; il protège leur ventre contre les aspérités du sol.

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Tortue plate

La tortue du Tanganyika est la seule tortue terrestre qui possède une carapace souple et aplatie. Quand elle est menacée par un prédateur, elle se glisse dans les fentes des rochers et gonfle son corps pour qu’il ne puisse pas la déloger.

Une tortue de taille t Avec une carapace de 1,50 m de long et un poids pouvant atteindre 500 kg, la tortue géante des îles Galápagos est la plus grande tortue terrestre. Grâce à ses longues pattes et à sa carapace relevée vers l’avant, elle peut brouter la végétation haute. Par temps sec, elle se désaltère avec l’eau contenue dans les cactus. Elle peut rester des mois sans manger ni boire.

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LES INSECTES Textes Émilie BEAUMONT Illustrations Marie-Christine LEMAYEUR Bernard ALUNNI

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LES INSECTES

Les insectes forment la plus importante famille animale de la planète. Le mode de vie de certaines espèces est parfois nuisible à l’environnement. Tout au contraire, d’autres ont des mœurs bénéfiques à l’équilibre naturel. L’insecte a une tête avec deux yeux plus ou moins développés, deux antennes et une bouche constituée de plusieurs éléments appelés mandibules, un thorax sur lequel s’accrochent trois paires de pattes et deux paires d’ailes et un abdomen. La larve de nombreux insectes subit une métamorphose avant de devenir adulte.

La termitière peut mesurer plusieurs mètres de haut, l’équivalent d’une maison de deux étages ! Elle est érigée en plein milieu d’une plaine ou contre un arbre, avec de la terre argileuse, de la salive et des excréments.  Les fourmiliers et les pangolins attrapent les termites à l’aide de leur longue langue.

La puce est un tout petit insecte qui vit dans les poils des animaux. Elle fait des bonds très importants. Elle est capable de sauter 130 fois sa hauteur !

Le pou de corps n’a pas d’ailes. Il vit dans les chevelures. Il pique la peau et suce le sang en provoquant des démangeaisons. La femelle accroche ses œufs, appelés lentes, sur les cheveux.

Les termites Les termites vivent en sociétés bien organisées, comme les fourmis.  Les ouvriers sont chargés de trouver la nourriture et de construire la termitière, que protègent les soldats bien qu’ils soient aveugles. La reine ne cesse de pondre et le roi reste toujours près d’elle pour la féconder. Les termites sont des insectes dangereux, car ils consomment du bois et sont capables de réduire en poussière les plus grosses poutres d’une maison jusqu’à ce qu’elle s’écroule.

La reine a un abdomen énorme et pond jusqu’à 1 500 œufs par jour.

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La punaise a des ailes Le perce-oreille est antérieures coriaces, c’est-àun insecte nocturne.  dire dures, qui protègent ses Il maintient ses proies dans ailes postérieures. Elle pique les appendices en forme animaux et plantes pour de pince situés au bout sucer la sève et le sang. Elle de son abdomen. Il est dégage une forte odeur qui carnivore mais peut être dissuade ses prédateurs. nuisible aux plantes.

La blatte est un insecte plat. Ses ailes sont coriaces. Elle s’active surtout la nuit et se faufile dans les maisons, où elle trouve chaleur et nourriture. Elle fuit à toute vitesse au moindre danger.

Le gerris est aussi appelé araignée d’eau. C’est une punaise aquatique qui évolue à la surface et se nourrit d’insectes tombés.  Il plonge rarement et vole très mal.

La mante religieuse Le phasme C’est une brindille à pattes qui peut rester immobile pendant des heures.  Il se nourrit surtout la nuit de quelques feuilles. Les plus grands phasmes peuvent mesurer jusqu’à 40 cm.

Cet insecte est un redoutable chasseur. Elle attend sa proie sans bouger et, dès qu’elle est à sa portée, elle fonce dessus et l’attrape avec ses longues pattes de devant. Elle dévore aussi parfois son mâle, qui devient alors une nourriture pour elle et ses petits sortis de l’œuf.

Les fossoyeurs

Le bousier

Ce sont de drôles d’insectes, car ils font disparaître les cadavres des animaux qu’ils trouvent sur leur passage. Ils les enfouissent dans le sol et les recouvrent de feuilles. La femelle pond ses œufs sur l’animal qui servira de nourriture aux petites larves qui naîtront.

Cet insecte adore les bouses de vache, qu’il décortique en centaines de petites boules. Il les fait rouler jusque dans son terrier, où il les mange. La femelle pond d’ailleurs sur ces petites boules afin que ses larves s’en nourrissent.

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LES GUÊPES

C’est au printemps que chaque guêpe femelle construit son nid, puis se met à pondre dans chaque petite loge. Elle nourrit ensuite les larves qui sortent des œufs et qui donnent naissance à des guêpes ouvrières. Celles-ci sont chargées de nourrir les nouvelles larves et d’agrandir le nid. En été, elles construisent des loges plus spacieuses pour les larves, qui, mieux nourries, deviendront des guêpes pondeuses ou des mâles. Après l’accouplement, qui se fait en dehors du nid, les guêpes fécondées s’endorment dans un endroit tranquille pour l’hiver.

La construction du nid Les guêpes ont inventé depuis longtemps la pâte à papier. En effet, pour construire leurs nids, elles recueillent des bouts de bois qu’elles mâchent et mélangent à leur salive. La pâte obtenue est ensuite utilisée pour fabriquer le nid.

Les guêpes aiment les fruits mûrs, les petits insectes et les substances sucrées, comme le nectar des fleurs. En été, elles nourrissent leurs larves essentiellement de chenilles. En automne, quand il n’y a plus de chenilles, elles mangent surtout des fruits et deviennent alors des insectes nuisibles.

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De l’une des loges sort une guêpe qui vient de naître.

Le nid ressemble en général à une grosse poire retournée, suspendue à une branche. À l’intérieur, il y a différents étages constitués de petites loges. On trouve aussi des nids dans la terre ou dans les rochers.

Une vraie tueuse Il existe une sorte de guêpe, très grosse, qui capture des araignées ou des chenilles et qui les paralyse en les piquant.

Dans le corps de l’animal encore vivant, la guêpe pond son œuf. Quand la larve naît, elle a ainsi de la nourriture à sa disposition.

La guêpe

L’abeille

Guêpe ou abeille

Le frelon est une grosse guêpe. Sa piqûre est très douloureuse.

L’abeille est plus dodue et plus poilue que la guêpe, qui, elle, a la taille très fine. La guêpe est jaune rayé de noir. Elles vivent toutes les deux en colonies, mais seule l’abeille vit dans une ruche et fabrique du miel. De plus, une abeille ne peut piquer qu’une seule fois, car son dard en forme de harpon reste accroché dans la peau. La guêpe est capable de piquer plusieurs fois, car son dard est lisse. 177

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