CHÈRE
CAMPAGNE DE MON
ENFANCE
E CR DENIS
OLLE-
GHI TERZA
SOMMAIRE • 5 •
LE TRAVAIL À LA FERME ET AUX CHAMPS
• 9 • LES MÉTIERS
• 13 • LA VIE AU VILLAGE
• 21 •
LES FÊTES ET CÉRÉMONIES
• 25 • LES TRANSPORTS
• 29 • L’ÉCOLE
• 33 • LA VIE À LA FERME
• 37 • LES JEUX ET JOUETS
• 41 •
LES VÊTEMENTS ET COIFFURES
• 47 •
LES LOISIRS ET LA CULTURE
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LE TRAVAIL À LA FERME ET AUX CHAMPS Le matériel agricole évolue. En se perfectionnant, les machines allègent la charge de travail des agriculteurs et les rendent plus efficaces. Les activités des fermiers se diversifient, leur productivité s’accroît et leurs exploitations deviennent plus rentables. Ceux qui ne peuvent suivre le mouvement ont du mal à s’en sortir. Plus de la moitié des petites entreprises familiales disparaissent au cours de la décennie.
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LA MOISSONNEUSEBATTEUSE
LE MONTE-BOTTES Au retour des champs, la presse à balles cubiques a fonctionné à plein rendement. Les belles bottes carrées qu’elle a rejetées sont empilées sur la remorque. Il a fallu croiser chaque rang, monter les côtés à la verticale avec soin pour éviter que les bottes ne se renversent. À présent, le monte-bottes engloutit les paquets de paille solidement liés
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pour les évacuer vers la rampe à crémaillère. Bientôt ils seront au grenier. C’est tellement important d’avoir de la litière d’avance pour l’hiver. Concentré sur son ouvrage, le fermier ne fait guère attention aux brins de paille qui lui égratignent les jambes. Il aurait dû mettre un pantalon, mais il fait si chaud… tant pis, il reste en short !
Hier, il fallait faucher le blé à la main, aujourd’hui la moissonneuse-batteuse fait tout à la fois. Elle coupe les épis, sépare le grain de la paille et lie les fétus en petites bottes carrées. Comme tous les fermiers ne possèdent pas leur propre engin agricole – son achat est un investissement important –, ils font appel à une entreprise de battage. Dès que le beau temps s’annonce, l’énorme machine passe de village en village. Champs de maïs, de blé, d’orge… La moissonneusebatteuse avance dans un vrombissement de moteur et avale des centaines de litres de céréales. Quand son réservoir est plein, le battage s’arrête. Il faut attendre qu’une benne vienne se placer sous le grand bec. Alors on peut y déverser les graines avant de reprendre la coupe.
LES MÉTIERS Les métiers traditionnels ont pratiquement disparu de la campagne. Quelques-uns refont toutefois surface grâce aux citadins revenus vers leur lieu de naissance. D’autres activités émergent et les artisans s’installent loin des villes par souci de mieux-vivre et de loyer réduit. Les entreprises de travaux publics, de plus en plus présentes dans le paysage rural, construisent de nouvelles habitations et remodèlent l’architecture des villages.
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LE BOUILLEUR DE CRU Depuis des années, le gros alambic en cuivre se trouve toujours au même endroit dans un coin délabré de l’habitation. Le fermier a hérité de son père le droit de distiller, une fois par an, les fruits de son verger. Cela lui permet de fabriquer de l’eau-de-vie pour sa propre consommation, mais aussi de dégager un petit bénéfice, en faisant commerce avec ses voisins et amis du surplus de fabrication. La loi le dispense de taxes pour les dix premiers litres d’alcool pur qu’il produit, mais il sait qu’il est le dernier membre de sa famille à jouir de ce privilège. Depuis le 30 août 1960, la législation s’est renforcée. Le fermier ne pourra plus transmettre son droit de bouillir à ses descendants.
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LES VENDANGEURS
LE POTIER
Tandis que le tracteur enjambeur passe entre les rangs de vigne, chargé de corbeilles en bois pleines de grappes, les coupeurs cueillent le raisin à la main. Ils sont venus de Bretagne ou d’autres régions de France pour vendanger. L’argent qu’ils gagnent financera leurs études ou leurs vacances. Les plantations sont basses, les cueilleurs doivent travailler en permanence le dos courbé, avec un petit sécateur ou une serpette. Quand leurs paniers sont prêts à déborder, ils les déversent dans un grand panier bourguignon que le jarlottier porte sur ses épaules.
C’est la grande vogue de la poterie artisanale, brute, décorative ou utilitaire. Elle participe du besoin de retour au pays de ceux, expatriés en ville quelques années plus tôt, qui ont une âme d’artiste. Ils ont choisi de revenir à la campagne, de vivre en autosuffisance, d’installer leur atelier au vert. L’aménagement est souvent sommaire : quelques étagères, un four à bois et un tour de fabrication maison, une table et suffisamment de matière pour façonner vases, bols, pichets… Avant d’être tournées, les balles de terre sont pesées, puis malaxées
LA VIE AU VILLAGE Le village évolue rapidement. Avec ses nouvelles constructions, maisons et hypermarchés, il se rapproche de la ville, en devient parfois un faubourg. Les citadins viennent se mettre au vert. Ils pique-niquent le dimanche dans les prés, font du camping libre au milieu des pâtures. Les pouvoirs publics lorgnent aussi vers les zones rurales, tentant d’imposer de nouvelles technologies. Mobilisés, les villageois se rebiffent, refusent la pollution. La protestation est en marche.
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LE CAMPING SAUVAGE Depuis qu’ils ont gagné une quatrième semaine de congés, travailleurs et étudiants profitent de l’été pour partir en vacances. Le long des petites routes de campagne, il y a toujours un champ où ils peuvent s’arrêter. Faire une halte ne coûte rien. Les fermiers ne sont pas très regardants tant que leurs hôtes d’une nuit ne dégradent pas leur territoire. Ils en tirent même un bénéfice en leur vendant des œufs, du lait, du fromage, du cidre ou du vin tiré du tonneau des dernières vendanges. Pour les adeptes du camping sauvage, l’endroit choisi leur semble toujours être un lieu unique, un espace de liberté. Ils peuvent monter leur tente canadienne, sortir leur malle de pique-nique et leur réchaud à gaz, et partager des moments inoubliables loin de la foule, sans gêner personne.
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LES FÊTES ET CÉRÉMONIES Entre religieux et profane, les fêtes animent le village et rassemblent tous les membres de la famille, les amis et les voisins. Le temps de quelques heures ou d’un dimanche, la communauté villageoise reprend vie, les liens distendus se resserrent, des amitiés se nouent. Joie, convivialité, bonne humeur font partie des réjouissances. Les habitants, heureux de ces moments exceptionnels, ont plaisir à ce qu’ils se renouvellent.
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LA KERMESSE Comme chaque année, le village organise sa kermesse, une fête populaire et conviviale qui attire toutes les générations. L’espace d’un dimanche, les habitants se rassemblent autour de grandes tables dressées en plein air. Frites, saucisses, limonade et glaces Miko sont au menu. Chacun s’assied où il trouve de la place, échange quelques propos avec ses voisins. Le repas terminé, place aux divertissements. Chamboule-tout pour les plus habiles, pêche aux canards pour les enfants, spectacle de danses folkloriques ou saynètes animées par les plus jeunes. L’ambiance est familiale et tout le monde s’amuse.
LES MAJORETTES Dans toute la France, le carnaval bat son plein. Pas une ville ou un village ne manque cet événement. Indissociables de la fête, des groupes de jeunes filles défilent en marche militaire au son des tambours et clairons des batteries-fanfares. En veste à boutons dorés, chapeau ou toque de hussard, bottes blanches à lacets et jupe très courte, elles avancent au pas en faisant virevolter leur bâton en acier à embouts de plastique blanc. Apparues au milieu des années 1960, les majorettes connaissent aujourd’hui une popularité sans précédent et font à part entière partie du spectacle.
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LES TRANSPORTS La génération des années 1970 a envie de consommer, de s’évader, de profiter des nouveautés. Elle veut des voitures pratiques, belles, si possible avec de la couleur, des accessoires et de la musique, des motos, des Combis aussi, pour voyager et ressentir un surplus de liberté. Mais la crise de 1973 lève un vent de pessimisme : l’or noir se raréfie, les automobiles polluent, tuent. Une prise de conscience entraîne les fabricants à mieux sécuriser leurs véhicules et à les rendre moins gourmands.
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LES MOTOS JAPONAISES Qu’elles sont impressionnantes ces belles Japonaises ! Les garçons emprunteraient bien une petite Yamaha pour aller faire un tour. Une YL1, par exemple (100 cm3, deux cylindres), c’est vraiment l’engin à la mode. Elle reste rustique au niveau du cadre, mais avec ses chromes rutilants, ses clignotants et sa motorisation, elle suscite bien plus de rêves que les motocyclettes « bidouillées » aux carburateurs démesurés, aux pots qui pétaradent et aux culasses modifiées. Le prix n’est cependant pas le même : ces petits bijoux nippons tournent autour de 7 000 francs.
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L’ÉCOLE Dans le primaire comme dans le secondaire, les réformes se suivent et lèvent des montagnes de protestations. Avec les nouveaux programmes censés introduire les technologies de demain, les enseignants, peu préparés, tentent de s’organiser. Ils manquent souvent de moyens financiers pour acquérir des équipements modernes. Chacun se débrouille ; à la campagne il y a toujours quelque chose à récupérer et à recycler, pouvant servir aux élèves.
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LES ACTIVITÉS CRÉATIVES
LES JEUX DE RÉCRÉATION Dans la cour de la maternelle, les pneus de voiture sont recyclés. Pour s’amuser, rien de tel ! Leur matériau est solide et sans danger. Les pneus peuvent rouler, se poser au sol ; on peut sauter par-dessus, se lover à l’intérieur, les empiler ou réaliser des constructions. Tous les exercices que l’on fait avec ces boudins de caoutchouc développent l’imagination et les capacités motrices. Et pour les écoles qui disposent d’un petit budget dédié aux loisirs, c’est une aubaine car les vieux pneumatiques ne coûtent rien ou presque.
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C’est après la récréation de l’après-midi que sont organisées les activités créatives : travail manuel, dessin, peinture. Aussitôt, la toile cirée, les pots de peinture, les pinceaux et la pâte à modeler sortent des placards. La classe change rapidement d’aspect. Les tables sont protégées, les mélanges de couleurs préparés dans des pots de yaourt avec un peu de gouache et d’eau. Les talents artistiques vont bientôt pouvoir s’épanouir. Des enfants peignent ; d’autres modèlent de l’argile, la mettent en forme et y impriment des marques avec leurs doigts. Le silence n’est plus de mise. Bavardages et chansons font partie de cette parenthèse récréative.
CHÈRE
CAMPAGNE DE MON
ENFANCE AVEC LE PERFECTIONNEMENT DU MATÉRIEL AGRICOLE ET LE DÉBUT DE L’AGRICULTURE INTENSIVE, LES ANNÉES 70 VOIENT LES GROSSES EXPLOITATIONS DEVENIR PLUS RENTABLES, TANDIS QUE LES PETITES PEINENT À SUIVRE LE MOUVEMENT. APPARITION DES HYPERMARCHÉS, AUGMENTATION DES LOISIRS… CEUX QUI RESTENT VIVRE À LA CAMPAGNE GAGNENT EN CONFORT.
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