RUSTICA 9782815309110 ext

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70 espèces à récolter au fil des saisons

Robert Elger

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Sommaire Coup de frais au potager !. ...................

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Printemps Mars Chicorée italienne................................... 18 Ciboulette. ................................................. 20 Mâche.......................................................... 22 Avril Asperge. ...................................................... 24 Laitue pommée........................................ 26 Roquette..................................................... 28 Mai Fève.............................................................. 30 Menthe........................................................ 32 Radis. ........................................................... 34

Été Juin Artichaut..................................................... 38 Bette ou Poirée......................................... 40

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Sommaire

Chou-rave................................................... 42 Petit pois et Pois mangetout............... 44 Juillet Ail.................................................................. Basilic........................................................... Carotte......................................................... Concombre................................................ Courgette et Pâtisson............................. Haricot......................................................... Oignon et Échalote................................. Pourpier d’été........................................... Thym et Serpolet.....................................

46 48 50 52 54 57 60 62 64

Août Aubergine................................................... Brocoli. ........................................................ Fenouil bulbeux....................................... Laitue à couper et Mesclun.................. Melon et Pastèque. ................................. Origan et Marjolaine. ............................. Poivron et Piment. .................................. Tomate. .......................................................

66 68 70 72 74 76 78 81


Automne

Hiver

Septembre Betterave rouge........................................ Céleri-branche........................................... Chou-fleur.................................................. Coriandre.................................................... Maïs doux................................................... Pomme de terre.......................................

Décembre Cerfeuil tubéreux..................................... 120 Courges d’hiver. ....................................... 122 Crosne du Japon...................................... 124 Endive de Bruxelles et Barbe de capucin.................................................. 126

86 88 90 92 94 96

Octobre Chicorée frisée, scarole et Pain de sucre........................................ 100 Chou cabus................................................ 102 Légumes asiatiques à récolter en jeunes pousses................................... 104 Navet d’automne et primeur............... 106 Physalis du Pérou. ................................... 108 Novembre Céleri-rave. ................................................. 110 Chou de Pékin et Chou de Chine. ..... 112 Épinard........................................................ 114 Persil plat et frisé..................................... 116

Janvier Chou de Milan et Chou frisé. .............. 128 Panais. ......................................................... 130 Pourpier d’hiver ou Claytone de Cuba....................................................... 132 Raifort.......................................................... 134 Topinambour. ........................................... 136 Février Chou de Bruxelles. .................................. 138 Poireau........................................................ 141

© 2017, Éditions Rustica, Paris Dépôt légal : janvier 2017 ISBN : 978-2-8153-0911-0

Sommaire

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Coup de frais au potager ! De toutes, les récoltes des légumes et des condimentaires « de saison » – c’est-à-dire cueillies au jardin et consommées de suite – sont les plus recherchées. Et plus le temps entre la cueillette et l’utilisation en cuisine est court, meilleurs seront les produits. Saveur optimisée, hyperfraîcheur et absence garantie de résidus de pesticides ! Si vous trouvez les chicorées du commerce trop amères en été, cultivez-les au potager et faites la différence. Une laitue de dernière minute ? De délicieuses carottes primeurs à croquer ? Des petits pois fraîchement cueillis et écossés ? Des haricots encore humectés par la rosée et déjà équeutés ? Une salade de tomates ou de concombre composée de légumes qui, 10 minutes plus tôt, se doraient encore au soleil ? Jusqu’aux délicats crosnes servis le soir de Noël ou du réveillon et sortis de terre quelques heures plus tôt… Ainsi, une cinquantaine de légumes sont couramment cultivés et récoltés au potager. Vous n’êtes évidemment pas obligé de les cultiver tous ! Sélectionnez les diverses espèces semées ou repiquées selon vos préférences. En contrepartie, rien ne vous empêche d’adopter des légumes plus confidentiels, en particulier ceux dont les récoltes se font pendant la « mauvaise saison » – novembre à mai –, traditionnelle époque de « pénurie », du pourpier d’hiver aux chicorées italiennes rustiques en passant par les divers choux asiatiques. Mais les fortes chaleurs d’été qui font 4 ❉

Introduction

volontiers monter à graines les laitues sont également l’occasion d’adopter des espèces moins communes comme le pourpier d’été et le fenouil bulbeux. Les plantes condimentaires partagent la destinée alimentaire des légumes, au potager comme en cuisine, et répondent aux mêmes exigences de naturel et de fraîcheur. Ici, le choix variétal – chez le basilic, le thym et la menthe entre autres – consiste plus en une diversification de saveur qu’en un échelonnement des récoltes. Deux exceptions cependant, celles des échalotes et de l’ail. La première se différencie au potager en classiques échalotes de printemps (l’essentiel des variétés du commerce) et en échalote grise, qui est repiquée en automne ; la seconde distingue les ails d’automne et d’hiver (ail violet et ail blanc) et l’ail de printemps (ail rose).

12 MOIS DE CULTURE Entre 1 et 8 mois séparent les mises en culture des premières récoltes. Pour échelonner vos cueillettes, il vous faudra donc planifier vos semis et repiquages. Dans la tête du jardinier, une graine de tomate semée en février ou mars, un tubercule de pomme de terre mis en terre en avril ou une laitue plantée en mai existe déjà à l’état de récolte – même si bien des aléas séparent les mises en culture des légumes et des condimentaires de la cueillette proprement dite !


Les cultures de saison recouvrent les légumes et condimentaires cueillis et directement apprêtés en cuisine, éventuellement entreposés sans transformation pour être consommés plus tard, crus ou cuits. Elles sont l’objet de toutes les attentions, du plus modeste jardinier du dimanche jusqu’à l’amateur hyperpassionné de potager. Les cultures hâtées et forcées nous font entrer dans le domaine des aficionados de la culture légumière et condimentaire. Elles demandent un matériel adapté – pas forcément très élaboré – et requièrent à la fois l’appel à des techniques spécifiques et à un savoir-faire particulier. Les légumes hâtés sont mis en culture sous abri – serre, tunnel maraîcher, châssis – ou, plus simplement, cultivés à une exposition particulièrement favorable à leur germination et à leur croissance, avec ou sans le recours d’un voile de forçage. Les cultures forcées nécessitent une chaleur d’appoint, hors du simple « effet de serre » dispensé par les divers abris.

Les récoltes retardées sont elles aussi conduites sous abri afin de bénéficier des ultimes rayons de soleil de l’automne. La serre, le tunnel maraîcher et les châssis mettent les légumes à l’abri des premières fraîcheurs automnales, et même, dans le meilleur des cas, leur permettent de passer l’hiver pour être récoltés jusqu’à l’entrée du printemps suivant. Plus modestement, le recours aux voiles en polypropylène non tissés, de forçage (17 g/m2) ou d’hivernage (28 ou 30 g/m2), voire d’une simple couverture de paille, vous permettra de prolonger vos récoltes pendant plusieurs semaines. Des saisons qui se suivent mais ne se ressemblent pas Le savoir-faire et le degré d’habileté conditionnent pour une large part le temps nécessaire à la conduite du jardin. Un jardinier débutant tablera sur une moyenne journalière de 30 minutes par are de potager cultivé, alors qu’un jardinier chevronné consacrera à

MONTER SA PROPRE COUCHE CHAUDE ? Pendant plusieurs siècles, les maraîchers ont mis à profit la chaleur dégagée par le fumier de cheval frais lors de sa fermentation. Celui-ci était entassé en janvier ou février en tas parallélépipédiques de 70 à 90 cm de haut, coiffé de coffres en bois remplis de terre fine et humifère et recouvert d’un châssis. Vous pouvez en faire autant… pour peu que vous arriviez à vous procurer des quantités suffisantes de fumier de cheval frais. Ici, l’opportunité fait le larron. Si la proximité d’une pension de chevaux ou d’un manège permet de vous faire livrer les volumes nécessaires, ne vous en privez pas. Si cette façon de faire est aujourd’hui obsolète en production maraîchère, elle reste tout à fait envisageable au potager familial. Est-il utile de le préciser : il ne s’agit pas ici de « rentabilité » mais du plaisir pris à produire soi-même ses propres légumes !

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la même surface une dizaine de minutes tout au plus. Mais pour l’un comme pour l’autre, si le temps de présence au potager en hiver est insignifiant, une grande disponibilité printanière – en mai pour la culture des légumes proprement dite, en mars et avril pour la production de jeunes plants – est nécessaire. Le printemps est en effet une période d’intense activité au jardin alors que les récoltes, elles, sont limitées – mais sans être inexistantes ! –, la traditionnelle période de « soudure » entre les dernières réserves hivernales et les premières cueillettes de légumes de saison se situant au mois d’avril. Semés ou repiqués en été, une dizaine de légumes rustiques, tels les mâches, les épinards, les choux d’hiver – choux de Bruxelles, choux de Milan, choux frisés –, les panais et les carottes d’hiver, les topinambours, les crosnes et poireaux, se maintiennent au potager jusqu’à l’entrée du printemps sans précaution particulière. En mars débutent les premiers semis hâtifs ou forcés destinés aux récoltes en primeurs, tant en pleine terre que sous tunnel. Suivent rapidement les premiers repiquages en place de légumes en mini-mottes – choux et laitues de printemps –, ainsi que de la plupart des plantes condimentaires, produites par vos soins ou acquises auprès du commerce horticole. Sous abri toujours, sont semés en mars, et généralement rempotés en petits pots en avril, tous les jeunes plants de légumes-fruits destinés aux plantations de mai, comme les tomates, les aubergines et les poivrons. Fin mai, toute la surface du potager est occupée par des légumes et des condimentaires nouvellement semés ou repiqués. 6 ❉

Introduction

Le printemps s’achève sur les premières récoltes des légumes de l’année, ceux peu incommodés par les derniers frimas de saison, comme les laitues, la roquette, les radis et, bientôt, les premières carottes primeurs. C’est en été que l’équation botanique soleil = sucre se vérifie pleinement. Les récoltes des légumes et des condimentaires battent leur plein, concrétisant toutes les mises en culture printanières. Au fur et à mesure que les cueillettes estivales libèrent la place, les semis et les repiquages se poursuivent sans discontinuer. Si les choux d’hiver, les panais ou les carottes d’hiver occupent la place pendant plusieurs mois, les radis, les laitues ou les chicorées frisées et scaroles sont prêtes à être récoltés en quelques semaines. Arrachés et entreposés au sec, les ails, les oignons repiqués et les échalotes libèrent le terrain et permettent de nouvelles mises en culture dès le milieu de l’été. Les légumes amateurs de soleil et de chaleur, comme les tomates, les courgettes, les poivrons, les aubergines ou les melons, occupent l’espace jusqu’à l’entrée de l’automne. Déjà, leur plantation en mai a succédé à une première récolte de printemps et, une fois les cueillettes achevées fin septembre, une ultime culture d’automne prendra le relais. Jusqu’à 3 ou 4 cultures se succèdent ainsi sur la même parcelle tout au long de l’année. Pour ne pas se perdre, les récoltes surabondantes sont mises en bocaux appertisés ou congelés. Les récoltes se poursuivent en automne, avec les ultimes reliquats de cueillette des légumes d’été et le mûrissement des productions de fin de saison, des légumes-racines aux hari-


cots-grains et aux courges, tous destinés à la conservation hivernale. C’est la pleine période de récolte pour les variétés d’automne de poireau et de chou – chou-fleur, brocoli, chou cabus et chou rouge. Les mises en culture se poursuivent avec ces traditionnels légumes d’automne que sont les mâches, les épinards, la chicorée ‘Pain de sucre’ et les diverses chicorées peu sensibles au froid (chicorées frisées et scaroles d’automne, chicorées italiennes). Les fraîcheurs de l’automne marquent le retour

au potager des Brassicacées, les choux asiatiques en particulier, tant ceux consommés en pomme (pé-tsaï) qu’en rosette (pak-choï) ou en jeunes plants (mizuna, tatsoï, komatsuna). Les plantations s’achèvent avec les ultimes repiquages de laitues d’hiver. De fait, la munificence des récoltes automnales n’a rien à envier à celle de l’été et, dans un potager bien conduit, les premiers « vides » n’apparaissent pas avant octobre ou novembre. Ces deux mois correspondent à une période de

VARIÉTÉS PRÉCOCES, DE SAISON ET TARDIVES À chaque période de l’année correspondent des variétés spécifiques qui permettent d’élargir les périodes de récoltes. Les pois à grains ronds sont semés dès mars – jadis les maraîchers les désignaient comme « hâtiveaux » – alors que les pois à grains ridés, plus fragiles au froid, sont mis en terre en avril. Les carottes se distinguent en variétés primeurs, de saison et de conservation. Les laitues se différencient en cultivars de printemps, d’été, d’automne et d’hiver, tout comme les radis. Les chicorées scaroles et frisées regroupent des variétés d’été peu sensibles à la montée à graines et des variétés d’automne plus rustiques. Les choux-fleurs et les brocolis se différencient en cultivars d’été et d’automne – jadis même, d’hiver. Les choux de Milan et les choux de Bruxelles, comme les poireaux, distinguent les cultivars d’automne et ceux d’hiver. Les ails violets sont des variétés d’automne, les ails blancs des variétés d’hiver et les ails roses des variétés de printemps. Les oignons sont généralement des légumes d’été, mais les variétés dites « de jours courts » comme ‘Senshuy Yellow’ et les petits oignons blancs de mai se cultivent, eux, en hiver. Les échalotes différencient une espèce printanière (Allium ascalonicum) qui regroupe la grande majorité des variétés du commerce, et une autre – l’échalote grise (Allium oschanini) – qui se repique en automne. Les choux-raves blancs sont plutôt repiqués au printemps et en été, les choux-raves pourpres, plutôt en automne. Enfin, les courges d’été se cueillent en juillet et août alors que les courges d’hiver sont des légumes de conservation, récoltées et entreposées à l’abri en automne.

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reprise en main du jardin, avec la pose d’une couverture organique – compost ou fumier composté – qui évitera de laisser la terre à nu pour l’hiver. Les semis et repiquages sont suspendus entre novembre et février. Néanmoins, pendant tout l’hiver, la cave et le silo stockent les légumes et condimentaires d’automne conservés en l’état. De même, les bocaux stérilisés et le congélateur permettent de disposer de légumes et condimentaires récoltés pendant les beaux jours. Au jardin, se récoltent toujours les légumes insensibles ou peu sensibles au froid. Les plus rustiques – poireaux, choux frisés, choux de Bruxelles, choux frisés et choux de Milan, crosnes et topinambours, panais et mâches – se maintiennent sans protection particulière, les autres – laitues d’hiver, carottes de conservation, les diverses chicorées, le pourpier et le cresson d’hiver – se contentent d’une protection sommaire, couverture de paille ou voile de protection non tissé.

S’OCCUPER DU SOL AVANT DE S’INTÉRESSER AUX PLANTES Un potager productif, c’est d’abord un bon sol. Une terre souple, meuble, riche en humus (résidu ultime de la décomposition de la matière organique), plutôt fraîche – c’est-àdire ni trop humide ni trop sèche –, en été comme en hiver, optimise la croissance de l’immense majorité des légumes et condimentaires cultivés. Pour atteindre ces objectifs, nous emprunterons les orientations de la permaculture : couverture du sol systématisée, travail du sol réduit à une simple aération à la fourche à dents – voire, dans un 8 ❉

Introduction

second temps, absence totale de travail du sol – et recyclage permanent de la matière organique issue du jardin ou de l’environnement éco-agricole proche. Mulch et paillis Idéalement, de janvier à décembre, une terre de jardin ne doit jamais être à nue. Il vous faudra donc jongler entre les diverses mises en culture et l’établissement de mulchs organiques et de couvertures végétales. Deux époques sont particulièrement favorables à la pose d’un paillis : juin (après semis et plantations printanières) et novembre (une fois les récoltes estivales achevées et après prélèvement des légumes à hiverner). Les premiers paillages pondèrent les excès de chaleur et de sécheresse de l’été, ceux de l’automne, l’humidité et le froid de l’hiver. Toutes les matières organiques de décomposition moyenne ou rapide conviennent en couverture… pour peu que vous en disposiez en quantité suffisante ! La paille hachée d’origine agricole est peu coûteuse, mais, selon les régions, plus ou moins facile à se procurer. Conditionnée en balles compressées parallélépipédiques d’une trentaine de kilos, sa mise en place est facilitée (mais le conditionnement en lourdes balles rondes de 500 à 700 kg – totalement intransportables sans matériel adapté – est de plus en plus répandu). Les composts plus ou moins grossiers et le fumier de cheval composté sont des alternatives à la paille. Le mieux est de recourir à des opportunités locales, compostières professionnelles ou manèges et pensions de chevaux. Certaines déchetteries municipales disposant


de broyeurs proposent à leurs adhérents un broyat de type BRF, généralement de bonne qualité, totalement gratuit qui plus est ! Mulch et paillis limitent le développement des herbes indésirables – celles qui s’immiscent à travers la couverture étant arrachées avant montée à graines. Ils optimisent les mouvements d’eau du sol et limitent l’évaporation, tout en enrichissant le sol en matières organiques avec, à terme, tous les avantages que celles-ci lui confèrent : terre souple et meuble, meilleure disponibilité en eau et augmentation de la richesse minérale du fait de l’évolution naturelle de l’humus. Le recours au paillage permet en outre de récolter des légumes indemnes de macules terreuses. Recyclage de la matière organique Même si la récupération domestique ne suffit pas toujours pour disposer des quantités de matières organiques nécessaires – pour les mulchs et les couvertures en particulier –, aucun matériau végétal issu de l’entretien du jardin n’est négligé. Récupérés, les feuilles mortes, les herbes issues des tontes, les déchets de cuisine et les résidus de taille sont réinjectés au jardin sous forme de compost. Pas toujours très esthétique, le compostage en surface est, d’un point de vue agronomique, le plus intéressant. La matière organique fraîche, broyée ou non, est simplement déposée sur le sol pour être ingérée progressivement par les micro-organismes qu’il renferme. De fait, c’est de cette façon que les choses se passent à l’état naturel et, chaque fois que c’est possible, le compostage en place

devra être privilégié. L’épandage en masse de grandes quantités de matières organiques est en outre la seule manière de redynamiser rapidement une terre fortement dégradée. Cette façon de faire donne lieu par ailleurs à peu de manipulations tout en améliorant fortement la fertilité du sol à court, moyen et long terme. Plus classique, le compostage en tas réserve les divers matériaux organiques et leur fait subir une première décomposition dans un endroit dédié avant incorporation au jardin, sous forme de couverture ou mélangés aux premiers centimètres du sol. Tous les légumes apprécient les sols riches en humus mais diffèrent sur leurs goûts pour l’état d’avancée de la matière organique. Certains, comme ceux de la famille des Cucurbitacées et toutes les Solanacées sont plutôt à l’aise en présence de matières organiques fraîches et apprécient les épaisses couvertures déposées en mulch. Les autres le sont moins et requièrent l’épandage d’un compost bien décomposé. C’est le cas de la plupart des légumes-racines qui « fourchent » volontiers en présence de matières organiques trop fraîches, ou des Apiacées, Astéracées et Fabacées. Préparation du sol Une terre aérée et souple facilite l’implantation des racines des légumes et des condimentaires. Précédant le semis ou le repiquage, le travail du sol est destiné à favoriser l’ancrage des racines au sol. Et cela sans perturber la dynamique agronomique de ce dernier qui reste le grand artisan de la texture des sols cultivés. Pour cette raison, l’aération à l’aérabêche

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Printemps


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Chicorée italienne Cichorium intybus

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Difficulté : facile Famille : Astéracées

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Cycle : bisannuelle, annuelle pour les moins rustiques Sol : profond et frais

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Exposition : ensoleillée, tolère l’ombre légère Écartement entre 2 pieds : Sur le rang : 25 à 35 cm selon la variété • Entre les rangs : 40 cm Temps entre la plantation et la récolte : 2 à 6 mois selon la variété Récolte : septembre à avril

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J

A

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faibles exiLes chicorées italiennes présentent de très 2e voire de es salad tes essan intér Ces re. cultu gences en terre de mes pom de 3e culture succèdent au jardin aux leur ol, bém Seul tés. récol ou aux premiers haricots-filets tés. varié les selon ble varia rusticité qui est très

Coupez les rosettes des chicorées italiennes selon les besoins, de l’automne au printemps suivant les variétés. Les petites pommes compactes à feuilles pourpres et à nervures blanches des chicorées de Chioggia ne se forment qu’à partir de février. CULTURE

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Plantation en place Repiquez vos chicorées italiennes en mini-mottes en juillet ou en août. Aérez le sol à l’aérabêche et ameublissez-le à la griffe. Si la terre est trop sèche, humectez le sol en l’arrosant abondamment la veille du semis. Évitez les repiquages en racines nues qui montent trop facilement à graines.


Entretien Posez un paillis de 5 cm d’épaisseur dès la reprise de croissance et ne les laissez pas manquer d’eau, surtout en début de culture. Par la suite, les premières pluies d’automne vous dispenseront de tout arrosage. Coupez en automne les 2/3 du feuillage des chicorées de Chioggia et de Trévise afin de faciliter la formation hivernale de leur pomme. En cas de chute brutale des températures, protégez-les avec de la paille hachée ou un voile d’hivernage.

PRODUIRE VOS PLANTS Entre fin juin et août, déposez 3 graines dans chaque alvéole d’une plaque de culture en les enterrant entre 3 et 5 mm. À la levée, ne conservez qu’une pousse par alvéole. À cette époque de l’année, la germination et la croissance sont très rapides et vos jeunes plantes seront prêtes à être plantées 4 semaines après le semis.

LES VARIÉTÉS Les variétés se distinguent par leurs feuilles arrondies, en pointe ou découpées, vertes ou teintées de rouge bordeaux : • Chicorée de Chioggia : ‘Rossa di Chiogga’, ‘Orchidea rouge’, ‘Palla Rossa’. • Chicorée de Trévise : ‘Rouge de Trévise’. • Autres variétés : ‘Améliorée Blonde’, ‘Grumolo Verde’. La faible rusticité de ‘Variegata di Castelfranco’ et ‘Variegata di Lusia’ en fait plutôt des variétés à récolter en automne, en particulier au nord de la Loire.

LE GESTE Semer en place les chicorées italiennes Semées en place en juillet et août, ‘Améliorée blonde’, ‘Rouge de Trévise’ et ‘Grumolo Verde’

se comportent comme des variétés de chicorée « à couper ». Déposez les graines dans un sol aéré, au besoin arrosé au préalable, et enterrez-la à peine en éraflant le sol à la griffe. Ne semez pas trop dense car le taux de germination des chicorées italiennes est toujours élevé.

‘CATALOGNA PUNTARELLE A FOGLIA FROSTAGLIATA’ Les feuilles en rosette de cette authentique – et vigoureuse – italienne sont semblables à celles du pissenlit. Ses côtes larges et charnues se préparent alors assez classiquement crues en salade, plus rarement cuites en chiffonnade. Ce qui la distingue de ses consœurs, ce sont ses succulentes tiges florales charnues qui apparaissent tôt au printemps et se consomment comme des asperges. Semez-la d’avril à août et recouvrez-la d’une épaisse couverture de paille hachée pour garantir dès mars la récolte de ses belles pousses turgescentes. FI DES PARASITES ! Les chicorées italiennes sont généralement répertoriées comme « chicorées sauvages ». Solides en culture, elles sont peu indisposées par les parasites et les ravageurs. Au pire, les limaces s’annoncent certaines années avec les premières pluies d’automne. Mais comme les plantes sont déjà bien développées à cette époque de l’année, les dégâts restent minimes.

Mars

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Été


J

Artichaut Cynara scolymus

F

Difficulté : moyenne Famille : Astéracées

M

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Cycle : vivace cultivée en bi- ou trisannuelle Sol : profond et riche en matière organique, frais en profondeur mais bien drainé Exposition : chaude et ensoleillée Écartement entre 2 pieds : Sur le rang : 60 à 80 cm • Entre les rangs : 80 cm à 1 m Temps entre la plantation et la récolte : 4 à 12 mois selon l’année et la variété Récolte : mi-mai à septembre

J

J

hivers doux. Ce légume gourmand préfère les régions à excessives urs Il est cependant sensible en été aux chale Prévoyez e. eress séch la (au-delà de 22 °C) et redoute s en mise Les . ation plant la à e une fumure important fin en ules capit leurs ent lopp déve es anièr culture print s emp print au t d’été ou en automne (parfois seulemen prinde fin en e, dent suivant) ; celles de l’année précé temps et début d’été.

A

S

O

N

D

Coupez au sécateur les capitules d’artichauts au fur et à mesure de leur développement, mais avant pleine maturité. Tablez sur 4 à 5 artichauts par pied la première année de culture, 8 ou plus les années suivantes. CULTURE Plantation en place Au printemps, déposez 10 kg de compost ou de fumier composté par pied d’artichaut à planter. Aérez le sol à l’aérabêche et ameublissez-le superficiellement à la griffe. Ouvrez un trou de plantation tous les


60 à 80 cm. Déposez la motte en la recouvrant d’un mélange de terre fine et de compost. Tasser au collet en ménageant autour de chaque pied une profonde cuvette. Arrosez au goulot.

pour détruire vos artichauts. Étalez aux pieds

Entretien La croissance de l’artichaut au départ de végétation est assez lente. Paillez-les dès juin tout en poursuivant l’arrosage tout l’été pour éviter que la terre ne se dessèche.

complétez la butte avec quelques pelletées de

PRODUIRE VOS PLANTS En mars, enterrez une graine à 0,5 cm dans chaque alvéole d’une plaque de culture maintenue sous abri froid. À 15-18 °C, la levée se fait en une vingtaine de jours. Après apparition de la 2e feuille, rempotez en pots de 13 cm de diamètre, toujours sous abri froid. La croissance des jeunes plants est optimale entre 16 et 20 °C, avec une humidité de l’air élevée. Mettez les jeunes potées en place en avril ou mai.

LES VARIÉTÉS Les variétés diffèrent par la taille des artichauts au moment de la récolte, leur couleur verte ou violette et leur aspect plus ou moins hérissé. La capacité à rentrer en production l’année de plantation et la résistance au froid des pieds en hiver changent d’une variété à l’autre : • Dans le nord de la Loire : ‘Gros vert de Laon’ et ‘Imperial Star’. • Dans le sud de la Loire : ‘Camus de Bretagne’ et ‘Violet de Provence’.

une épaisse couche de paille hachée ou de feuilles mortes sèches après en avoir lié le feuillage. Avant les premières fortes gelées, terre. Attendez les premiers beaux jours de fin mars ou d’avril pour supprimer la protection.

ŒILLETONS D’ARTICHAUTS L’œilletonnage est une façon traditionnelle de multiplier les artichauts qui permet de pérenniser une variété cultivée au jardin. Au printemps, apparaissent sur la souche rhizomateuse de jeunes pousses – les œilletons – garnies à leur base de frêles racines adventives. Prélevées et raccourcies à une quinzaine de centimètres, elles sont directement plantées ou rempotées pendant 3 à 4 semaines dans des petits pots avant mise en place définitive. L’œilletonnage vous garantit la reconduction en culture des caractéristiques d’une variété. FI DES PARASITES ! Les parasites des artichauts sont nombreux en production maraîchère, mais peu présents au potager. Un printemps humide est synonyme

LE GESTE

de limaces : ramassez-les et détruisez-les. Les

Protéger les pieds d’artichauts en hiver Sans protection, une température prolongée de - 10 °C associée à une forte humidité suffit

jeunes pousses sont parfois infestées de pucerons noirs : arrosez à plusieurs reprises les colonies avec un jet d’eau puissant.

Juin

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Comment faire pour avoir des légumes au potager toute l’année, même en décembre, janvier ou février ? Voilà une question que se posent nombre de jardiniers, et à laquelle vous trouverez des réponses avec les 70 fiches légumes de ce livre, classées par saison et par mois de récolte. Découvrez les conditions de culture de chaque légume ainsi que les très nombreux conseils pour le semis, la plantation, l’entretien, les bons gestes à accomplir et les meilleures variétés. Laissez-vous guider par la réglette calendaire et à vous les légumes du potager, même en hiver !

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MDS : 46335

Pépiniériste et jardinier, Robert Elger collabore régulièrement à la revue Rustica. Il a déjà publié plusieurs livres aux éditions Rustica dont Découvrir la permaculture, Un potager pour nourrir ma famille, Les nouveaux potagers, Agroforesterie.


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