Dimanche Autrement Année A by Fleurus Editions

La Diffusion Catéchistique-Lyon

DIMANCHE AUTREMENT Année A

Éditions Mame-Tardy

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Auteurs La Diffusion Catéchistique-Lyon Patiaré Bergeret, diocèse de Lyon Jean-Marie Bouhans, diocèse de Saint-Claude Marie Gazaniol, diocèse de Valence Colette Guivier, diocèse de Besançon Marie-Thérèse Pinson, diocèse de Lyon Geneviève Troussel, diocèse de Saint-Étienne

Nihil Obstat, le 27 septembre 2010, Père Henri Durand Imprimatur à usage catéchétique, Lyon, le 27 septembre 2010, Cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon Maquette et illustrations : Florence Vandermarlière Mise en page : IGS-CP ISBN : 978-2-7105-0474-0 MDS : 538 063 www.fleuruseditions.com www.alarencontreduseigneur.fr © Éditions Mame-Tardy, Paris 2010, pour l’ensemble de l’ouvrage Toute reproduction interdite. Tous droits réservés pour tous pays © AELF, La Bible de la liturgie, Paris 1973-1993 © Éditions Musicales Studio SM, Moïse était berger, J. Gélineau, autorisation SECLI 2010026 Avec ce document vous soutenez la responsabilité de catéchèse dans l’Église, et vous contribuez à une solidarité financière entre les diocèses de France. Les évêques de la Commission épiscopale de la catéchèse et du catéchuménat (CECC).

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Introduction

Des dimanches « autrement », une catéchèse articulée au temps liturgique « La catéchèse naît de la profession de foi [celle de la communauté chrétienne] et mène à la profession de foi [celle du croyant]. » Synode des évêques, Message au Peuple de Dieu sur la « catéchèse en notre temps » (28 octobre 1977), § 8 ; repris dans le Directoire général pour la catéchèse, § 82.

Aujourd’hui, le paysage de la catéchèse est en mouvement. Les prêtres, les catéchistes et les équipes d’animations paroissiales le savent bien. Même si l’Eucharistie est « source et sommet », centre et trésor de la vie chrétienne, l’Eucharistie déploie vraiment toute sa force en puisant aux richesses des divers temps liturgiques et en donnant lieu à une rencontre intergénérationnelle à l’intérieur du peuple de Dieu.

Catéchiser aujourd’hui ? Depuis longtemps, évêques et responsables pastoraux ont repéré à la fois fragilité et vitalité dans la vie ecclésiale contemporaine. Fragilité, car la baisse de la pratique religieuse, la perte de la mémoire chrétienne, le réel éclatement des croyances sont bien présents. La meilleure manière d’y répondre n’est sans doute pas la privatisation de la foi ou le refuge dans des réseaux d’appartenance. Vitalité, aussi, car nos communautés accueillent cette « disponibilité nouvelle », ces nouveaux venus, ou ces recommençants qui les rejoignent. En 2003, les évêques de France ont eu une initiative forte en engageant toutes les communautés catholiques de France à une réflexion avec le texte Allez au cœur de la foi. À partir de ce travail, ils ont poursuivi la réflexion des communautés et la conférence des évêques a voté le Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France et principes d’organisation. Dans ce texte, les évêques français resituent la catéchèse au cœur de l’initiation chrétienne, rappelant que la catéchèse : ● ● ●

se fonde sur le mystère pascal. se vit au cœur de communautés croyantes. prend appui sur la pédagogie d’initiation.

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Introduction

La pédagogie d’initiation La pédagogie d’initiation n’est ni une technique, ni une méthode, elle est un accompagnement. Elle vise à créer des conditions favorables pour aider les personnes à se laisser initier par Dieu qui se communique à elles : ● ● ● ● ●

Elle regarde la totalité de la personne, requiert sa liberté. Elle propose un cheminement par étapes dont le but est la maturation intérieure. Elle s’appuie sur les Écritures et met en relation avec les témoins d’hier et d’aujourd’hui. Elle permet ainsi de faire un choix, en réponse à l’appel reçu. Elle reste attentive à la diversité culturelle de nos contemporains. C’est au cœur de l’identité de la personne que se crée l’identité chrétienne.

Des temps de catéchèse communautaire pour l’année liturgique À la suite du Texte national, le Service national de la catéchèse et du catéchuménat a écrit un outil de travail donnant des repères pour une mise en œuvre des temps de catéchèse communautaire pour l’année liturgique. Nous avons suivi leurs conseils tout particulièrement quand ils suggèrent « (…) de choisir d’autres textes bibliques que ceux de la liturgie du dimanche où on se trouve concrètement (…)1. » Cela nous a obligés à un travail de recherche sur le sens des temps liturgiques de chaque année A, B ou C. En nous laissant imprégner par l’ensemble de ces textes bibliques mis en œuvre par la liturgie, nous avons dégagé une proposition de cheminement.

Qu’est-ce qu’une catéchèse intergénérationnelle articulée au temps liturgique ? Un temps de catéchèse organisé le dimanche favorise le fait de vivre la réalité communautaire de l’Église. Organisé au cœur même de la communauté chrétienne, il suscite la rencontre entre les âges, les situations de vie et crée des liens privilégiés entre les personnes. Les paroisses qui s’engagent dans des temps communautaires de catéchèse le dimanche constatent des changements dans leur manière d’être communauté de croyants. Si toute la famille participe à un temps de catéchèse le dimanche, cette expérience vécue en commun pourra ensuite nourrir l’échange, la discussion et le partage entre ses membres. 1. Des temps de catéchèse communautaires pour l’année liturgique, Bayard, 2006, p. 46.

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Introduction

Articuler la catéchèse à l’année liturgique ne se limite pas à une question de calendrier. Dans leur document, les évêques appellent de leurs vœux une organisation de la catéchèse qui s’enracine dans la nature même de l’année liturgique. Celle-ci ouvre à l’Église un itinéraire de foi structurant pour la catéchèse et les personnes. C’est donc autour des dynamismes que l’année liturgique imprime à nos existences de croyants qu’il faut bâtir les temps de catéchèse. Il s’agit alors de mettre en récit les déplacements propres à l’expérience chrétienne, de les mettre en lumière pour que les personnes puissent les explorer, les questionner, s’y confronter et, chemin faisant, vivre des transformations. Chacune des deux propositions catéchétiques invitera donc à ce cheminement, à cet itinéraire de foi ouvert par le temps liturgique. Ainsi, chacun des deux textes de la Parole qui seront proposés n’a pas été choisi pour coïncider avec telle ou telle lecture d’un dimanche particulier mais pour être en rapport avec le mouvement de foi auquel l’Église invite au cours de l’ensemble du temps liturgique.

Qu’est-ce qu’un itinéraire de foi articulé à l’année liturgique ? Chaque année liturgique nous invite à cheminer principalement sous la conduite d’un évangéliste : Matthieu pour l’année A, Marc pour l’année B, Luc pour l’année C. L’année A, nous lisons plus spécialement l’Évangile selon saint Matthieu. Ce premier livre du Nouveau Testament s’ouvre par la généalogie de « Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham ». Qui dit « généalogie » affirme que nous entrons dans le projet même de Dieu, dans une histoire de croyant, une histoire de promesse. Cela marque toute l’année liturgique, et les rencontres des Dimanche autrement nous proposent de passer de l’annonce de la promesse que Dieu fait à la découverte de sa réalisation en Jésus, mort et ressuscité, dans une communauté qui se construit et marche vers son unité à cause de Lui. ●

L’année B, nous lisons principalement l’Évangile selon saint Marc qui débute ainsi : « Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, le Fils de Dieu. » Tout cet Évangile nous pose la question : qui est donc cet homme Jésus ? Il faut prendre le temps de découvrir Celui qui vient vivre avec nous dans notre histoire. Cela marque toute l’année liturgique, et les rencontres des Dimanche autrement nous permettent de découvrir que le chemin du disciple passe par la reconnaissance de Jésus, Fils de Dieu. ●

L’année C, nous lisons principalement l’Évangile selon saint Luc. Dans les premières lignes de son Évangile, ainsi que pour le livre des Actes des Apôtres, Luc nous laisse entendre qu’il est historien. Il a donc étudié comment Jésus a marqué l’histoire et continue de la marquer. Jésus a envoyé les Apôtres jusqu’au bout du monde et leur a promis d’être avec eux jusqu’à la fin des temps. Voilà ce qu’il dit à un certain Théophile, un amoureux de Dieu. Cela marque toute l’année liturgique et les rencontres des Dimanche autrement nous permettent de découvrir comment le Christ marque nos vies et notre histoire. ●

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De l’attente de Noël à la Promesse du salut avec Matthieu 8, 5-13 et Genèse 11, 30-32 ; 12, 1-4a

Entre

animateurs

TEMPS DE L’AVENT

Bâtir la rencontre ■

La dynamique proposée durant le temps de l’Avent A

Le temps de l’Avent nous donne à vivre l’attente de la Promesse du salut. Chaque dimanche, les lectures nous annoncent la promesse de Dieu pour l’humanité. Dans cette attente, les textes nous invitent à veiller, préparer le chemin, avoir de la patience, de la persévérance car le jour est proche. L’itinéraire que nous avons choisi s’enracine dans ces lectures. Chez Matthieu, la généalogie de Jésus nous dit qu’il est fils d’Abraham, porteur de la promesse du salut qui s’accomplit pour la multitude. Au terme de son histoire, de sa Passion et de sa Résurrection, il est Celui en qui s’accomplit la Promesse du salut. L’Esprit Saint est là dès le commencement : « Le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux. » (Gn 1.) La puissance créatrice de Dieu est toujours à l’œuvre. La Parole de Dieu engendre vraiment. C’est une parole qui fait exister, qui fait naître. Dieu est à l’origine de toute naissance : ● au premier chapitre de la Genèse, la terre est déserte et la Parole de Dieu crée la vie ; ● au chapitre 12 de la Genèse, Abraham est sans descendance et reçoit une promesse de vie ; ● au début de l’Évangile selon saint Matthieu, Marie est vierge et la Parole de Dieu engendre la vie ; ● au chapitre 8 de l’Évangile selon saint Matthieu, le centurion demande une parole de vie pour son serviteur et Jésus a une parole créatrice. Comme chez Abraham et le centurion, une attente aussi est en nous : nous conservons intimement un espace où la Parole de Dieu peut venir prendre naissance. Ainsi, en Christ, nous pouvons renaître de l’Esprit.

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Pour entrer dans la dynamique

Nous avons choisi deux textes pour passer :

Entre

Dieu veut entrer en dialogue avec l’homme pour qu’une nouvelle humanité puisse naître de la foi. Dans nos vies, nous reconnaissons la présence de Dieu en découvrant que nous sommes invités à transformer notre attente passive en l’accueil de la promesse du salut.

animateurs

Le chemin de l’Avent nous fait entrer dans une attente qui prend sens dans la promesse qui nous est faite. C’est un temps qui nous pousse personnellement, dans nos vies, à nous laisser engendrer par cette venue, à goûter à la bénédiction de Dieu.

« De l’attente de Noël à la Promesse du salut » ● Dans le livre de la Genèse 11, 30-32 ; 12, 1-4a, Abraham va nous dire quelque chose du « Dieu avec nous », c’est Celui qui nous bénit. Abraham accepte de partir, de quitter tout ce qui le relie à son histoire. Dieu promet un pays, une nation à Abraham qui se met en route, sans savoir où il va. Par sa confiance, il permet qu’une génération, toutes les générations, s’inscrivent dans cette promesse, cette bénédiction.

Dans l’Évangile de saint Matthieu 8, 5-13, les textes liturgiques du temps de l’Avent nous font parcourir un chemin de foi ouvert par le rappel de la promesse du salut annoncé par Isaïe 7, 10-15. La rencontre du centurion avec Jésus fait écho à cette promesse de la venue de l’Emmanuel, c’est-à-dire « Dieu avec nous ». ●

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Pour se préparer à l’animation

La lecture attentive de l’un et l’autre texte permettra de mieux comprendre la démarche pédagogique depuis les portes d’entrée en passant par les ateliers bibliques jusqu’au temps intergénérationnel. N’hésitez pas à prendre du temps en équipe pour travailler ces textes, cherchez dans les notes de la Bible ou regardez d’autres traductions. Avant de choisir l’un ou l’autre texte, efforcez-vous de lire les deux, sans a priori, et de partager en équipe, de manière la plus spontanée possible, ce que suscite chaque texte en chacun de vous. Pour favoriser votre échange, vous pouvez vous poser ces deux questions : ● ●

Qu’est-ce que cela nous dit de Dieu ? Qu’est-ce que cela nous dit de l’homme ? de sa quête ?

En équipe, relisez le texte choisi de manière approfondie en vous aidant des commentaires qui suivent. Il est utile de mettre en évidence les déplacements entre les différentes étapes de lecture.

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Nous vous proposons deux textes

Genèse 11, 30-32 ; 12, 1-4a

Entre

animateurs

Les derniers versets du chapitre 11 ont leur importance par rapport à l’histoire d’Abraham : « Térah prit son fils Abram, son petit-fils Lot, fils de Harân, et sa bru Saraï, femme d’Abram. Il les fit sortir d’Ur des Chaldéens, pour aller au pays de Canaan, mais arrivés à Harân, ils s’y établirent. La durée de la vie de Térah fut de deux cent cinq ans, puis il mourut à Harân. » C’est déjà toute une histoire de vie qui est décrite. Un homme, Térah, a le projet d’aller au pays de Canaan. Il part avec son fils Abram, la femme de ce dernier, Saraï (qui est stérile ; nous l’avons appris quelques versets auparavant) et son petit-fils Lot1. C’est une histoire de famille qui commence par un déplacement. Térah meurt en pays d’Harân. C’est donc une histoire bouleversée qui commence. Le projet d’aller au pays de Canaan vat-il s’arrêter là ? Il y a aussi une histoire de stérilité. Comment l’histoire de cette famille peut-elle continuer ? C’est à Dieu d’assurer l’avenir. Et comment l’assure-t-il ? Le chapitre 12 est révélateur : Il y a un projet qui est resté inaccompli « aller au pays de Canaan2 ». Le Seigneur s’insère dans un projet qui existe déjà mais il lui donne une tout autre dimension : ce n’est plus le pays de Canaan mais « le pays que je te montrerai » (et par la suite Abram ira même jusqu’en Égypte). Par la réponse d’Abram, le projet de cette famille devient celui de Dieu et le projet de Dieu devient celui d’Abram. Nous sommes au cœur d’une alliance. Et dans l’histoire de cette famille marquée par la stérilité de Saraï et la mort de Térah, germe la promesse de Dieu, promesse de bénédiction. L’abondance de bénédiction est signifiée par le vocabulaire : six fois les mots « bénir », « bénédiction », « béni » en deux versets. La racine hébraïque du mot « bénédiction » désigne la force qui vient de Dieu et apporte vie, plénitude, bonheur. Cette bénédiction de Dieu se réalise parce qu’Abram est là pour l’accueillir. Alors il devient lui-même bénédiction. Cette bénédiction est impossible, il est vieux et sa femme est stérile ; Abram croit à l’impossible. ●

La foi du centurion (Matthieu 8, 5-13)

Il est important, avant d’aborder le texte de Matthieu 8, 5-13 pour lui-même, de le resituer dans l’Évangile, en lien notamment avec ce qui le précède. Une parole qui fait autorité (Mt 7, 29) Sur la montagne (Mt 5-7, 28), Jésus développe tout un enseignement qui fait autorité auprès des foules. Ce n’est pas un discours au sens où nous l’entendons ordinairement, la foule en effet distingue bien ce discours de celui des scribes qui pourtant détiennent le savoir en matière 1. Lot est orphelin de père : son père Harân (qui a sans doute une certaine importance dans le pays d’Harân qui porte son nom) est mort avant son grand-père Térah. Et il est mort à Ur, pays d’origine de Térah. Lot suit un moment le chemin d’Abram puis s’en sépare : il ne peut remplacer ce fils que Saraï, qui était stérile, ne pouvait avoir. C’est à Dieu d’assurer l’avenir… 2. L’insertion des traducteurs au début de la lecture du 2° dimanche de Carême « Abraham vivait alors en Chaldée » (Ur) ne semble pas être juste. Selon la fin du chapitre 11, Abram est déjà à Harân. S’ils avaient ajouté la seconde partie du verset 4, ils auraient vu : « Abram avait soixante-quinze ans lorsqu’il sortit de Harân ».

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Entre

Il y a donc tout un trajet de la parole de Jésus qui dit ce qu’elle fait et qui fait ce qu’elle dit, un trajet qui, partant de la montagne, descend vers les villes et aboutit dans une maison. Au cours de cet itinéraire, des corps sont purifiés, touchés et relevés par cette parole. Nous assistons à une genèse, une nouvelle naissance qui touche à la fois l’humanité tout entière et chacun dans son intimité.

animateurs

de religion. Ici, l’enseignement de Jésus délivre quelque chose de neuf : ce sont des paroles très concrètes qui frappent les oreilles de ceux qui l’écoutent. Ces paroles bouleversent profondément ceux qui sont présents, en cela elles font autorité. Le chapitre 8 met ensuite en récit trois « miracles » de Jésus à sa descente de la montagne : la guérison d’un lépreux, celle du serviteur du centurion et enfin celle de la belle-mère de Pierre. Entre les paroles annoncées par Jésus et son action dans la vie ordinaire de ces personnes, il n’y a pas d’écart.

Croire, est-ce possible ? Dans le récit du centurion, il s’agit avant tout d’une rencontre personnelle avec Jésus. « Miracle », « signe », « guérison », autant de termes pour manifester l’événement qu’est la Parole de Jésus. Le lecteur aussi est interpellé par cette rencontre. Le centurion fait partie de l’armée d’occupation romaine. Entre lui et le peuple juif, une rencontre est impossible : ce sont deux mondes qui ne peuvent pas se parler, ni même se reconnaître. Et pourtant le centurion ne va pas hésiter ; marqué par les paroles d’autorité de Jésus, il s’approche de lui ! Des trois récits de guérison, celui de l’Évangile de saint Matthieu 8, 5-13 donne lieu au plus long dialogue. Les paroles du centurion expriment : – une attente, signifiée par un désir profond de secourir son serviteur malade car la souffrance de l’autre lui est insupportable. Le centurion ne supplie pas Jésus directement pour lui. – un « croire », signifié par le fait qu’il ose faire sa demande de guérison en dépit de l’absence d’une « proximité » avec Jésus. Cet aspect est mis en évidence par une distance infranchissable : le serviteur est absent, il est dans la maison du centurion. – une reconnaissance de l’autorité du Christ : en homme de l’armée, le centurion pratique une autorité qu’il sait efficace sur ces troupes. Il sollicite Jésus parce qu’il lui reconnaît une autorité souveraine qu’il met du côté de la vie. Il croit dans la parole de salut de Jésus. Par le signe de la guérison, Jésus manifeste le Royaume de Dieu annoncé par les prophètes. Jésus attire l’attention sur l’acte de foi du centurion – « Je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri » (Mt 8, 8) –, et sur la Bonne Nouvelle de « Dieu avec nous » : « Beaucoup viendront de l’Orient et de l’Occident. » (Mt 8, 1112.) Il ouvre à l’impossible, la distance est abolie et la prière est exaucée car le serviteur est guéri. Le centurion est passé de l’attente à la promesse du salut : pour lui, cela se manifeste dans la guérison de son serviteur. « Que tout se passe pour toi selon ta foi », le centurion est lui-même transformé. Le verset 8 est à rapprocher des paroles de la communion : « Heureux les invités au repas du Seigneur ! Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir ; mais dis seulement une parole et je serai guéri. »

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Pour conclure

Entre

animateurs

Comme Abraham et le centurion, nous allons à la rencontre de Jésus et de la puissance de sa parole qui donne vie. Noël est ce temps où l’impossible peut devenir un possible qui ouvre à la guérison des cœurs par Dieu qui se fait si proche, si intime, « un » avec nous. Noël, un Sauveur nous est né ! Cet élan s’appuie sur l’espérance que suscite la promesse du salut annoncé en Isaïe : « Le Seigneur parla encore ainsi au roi Acaz : “Demande pour toi un signe venant du Seigneur ton Dieu, demande-le au fond des vallées ou bien en haut sur les sommets.” Acaz répondit : “Non, je n’en demanderai pas, je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve.” Isaïe dit alors : “Écoutez, maison de David ! Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes : il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu ! Eh bien ! Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la jeune fille est enceinte, elle enfantera un fils et on l’appellera Emmanuel, (c’est-à-dire : Dieu avec nous). (...) et il saura rejeter le mal et choisir le bien.” » Isaïe 7, 10-15 (Parle Seigneur, p. 142-143) Cette promesse s’accomplit dans la personne de Jésus, il est ce Messie tant attendu avec qui la souffrance et la mort n’ont plus le dernier mot.

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Accueil et présentation de la démarche Séquence 1

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(15 min)

L’accueil

● Vivre un temps de convivialité : une collation peut être proposée pour permettre aux personnes de faire connaissance.

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Prévoir un chant pour commencer la rencontre et former une assemblée.

Introduire l’itinéraire de foi pour le situer dans le temps liturgique. Le pilote trouvera des éléments dans la présentation de la dynamique du temps liturgique. ●

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● Accueillir toutes les personnes qui arrivent. C’est la communauté dans son ensemble qui s’y engage. Dans la salle, le livre de la Parole de Dieu est présent et mis en valeur pour manifester que l’on accueille celui qui arrive au nom du Christ.

CHEMIN COMMUN Matthieu 8, Genèse 11, 30-32 ;

Il peut se décomposer de la façon suivante :

● Présenter le déroulement proposé pour vivre l’itinéraire de foi : la séquence des portes d’entrée, la proclamation de la Parole et les ateliers bibliques, et enfin le temps de partage. Une porte d’entrée et un atelier biblique seront proposés aux jeunes parents qui resteront dans le même atelier d’éveil à la foi que leurs enfants. L’équipe d’animation peut faire le choix d’inviter ou non ce groupe au temps de partage intergénérationnel.

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L’entrée dans la démarche

Vous trouverez ci-après différentes portes d’entrée possibles pour passer « de l’attente de Noël à la Promesse du salut ». Ce sont des mises en route qui favorisent l’entrée dans cette démarche en l’ancrant dans la vie des participants. Chaque porte d’entrée est le début de l’itinéraire choisi. Il est possible de choisir seulement deux ou trois portes d’entrée selon le nombre de participants et la configuration des lieux.

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Portes d’entrée Séquence 2

(20 min)

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CHEMIN COMMUN Matthieu 8, Genèse 11, 30-32 ;

Ces portes d’entrée veulent nous permettre d’entrer dans l’itinéraire « De l’attente de Noël à la Promesse du salut », en invitant à une relecture d’un moment fort, d’une attente, d’un changement, d’une promesse qui met en mouvement.

Porte d’entrée intergénérationnelle : l’attente de Noël… les attentes dans nos vies

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Permettre de partager nos attentes à partir des éléments décoratifs de Noël.

Un décor de Noël : un sapin, sur lequel sont accrochées seulement quelques guirlandes, une couronne de l’Avent, quelques santons, etc. Une corbeille avec des éléments décoratifs. Les chaises des participants sont dans ce décor. ● ● ●

L’équipe d’animation installe ce décor pour signifier que nous sommes dans le temps de l’attente. L’animateur propose aux personnes présentes de décrire le décor dans lequel elles sont et ce que cela évoque pour elles. Laisser les personnes s’exprimer sur ce qu’elles peuvent dire de ce temps d’attente avant Noël :

Est-ce que vous aimez ce temps avant Noël ? Pour quelles raisons ? Comment vivez-vous ce temps ? Que pouvez-vous dire de ce temps à partir de ces différentes expériences ?

À la fin de l’échange, l’animateur invite le groupe à rejoindre l’assemblée pour la proclamation de la Parole de Dieu, en lui disant : Si le texte de Matthieu a été choisi : « Nous venons d’échanger sur notre manière de vivre l’attente de Noël. Dans la Bible, il y a l’histoire d’un centurion romain qui ne croit pas au Dieu d’Israël, et son serviteur est malade. Il attend quelque chose de Jésus et vient le rencontrer. » ●

Si le texte de la Genèse a été choisi : « Nous venons d’échanger sur notre manière de vivre l’attente de Noël. Dans la Bible, il y a l’histoire d’un homme qui est en attente de descendance. Il part en faisant confiance à la promesse que Dieu lui fait. » ●

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Porte d’entrée pour jeunes et adultes : association de mots

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L’animateur propose au groupe de former des équipes de 5 à 6 personnes. Chaque équipe se retrouve autour d’une nappe où les mots sont inscrits. Chaque participant est invité à écrire sous chacun des mots ce que celui-ci évoque pour lui ou à quelle situation cela lui fait penser. Les participants se déplacent pour écrire sous un autre mot.

L’animateur invite chaque équipe à s’asseoir. Chacun à son tour lit le mot et les expressions qui sont devant lui dans une écoute bienveillante de l’équipe. L’animateur donne la parole aux participants pour qu’ils partagent : ● Après ce que je viens d’entendre, qu’est-ce qui m’étonne, me dérange ou me réjouit ?

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Prévoir une ou plusieurs grandes nappes en papier en fonction du nombre de participants. Écrire autour de chaque nappe les mots suivants : « Promesse », « Attente », « Confiance », « Espérance », « Bénédiction ».

CHEMIN COMMUN Matthieu 8, Genèse 11, 30-32 ;

Permettre, à partir de mots, d’exprimer par écrit nos expériences d’attente.

À la fin de l’échange, l’animateur invite le groupe à rejoindre l’assemblée pour la proclamation de la Parole de Dieu, en lui disant : Si le texte de Matthieu a été choisi : « Nous venons d’échanger sur nos expériences de l’attente. Dans la Bible, il y a l’histoire d’un centurion romain qui ne croit pas au Dieu d’Israël, et son serviteur est malade. Il attend quelque chose de Jésus et vient le rencontrer. » ●

Si le texte de la Genèse a été choisi : « Nous venons d’échanger sur nos expériences de l’attente. Dans la Bible, il y a l’histoire d’un homme qui est en attente de descendance. Il part en faisant confiance à la promesse que Dieu lui fait. » ●

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De l’homme ancien à l’homme nouveau avec Matthieu 26, 6-16 et Actes 8, 26-40

Entre

animateurs

TEMPS DU CARÊME

Bâtir la rencontre ■

La dynamique proposée durant le temps du Carême

Le Carême nous invite à un temps de transformation : se laisser scruter par le regard d’amour que Dieu pose sur nos vies. C’est un temps qui nous prépare à l’événement pascal. Pour revêtir le Christ, il nous faut nous défaire de nos vieux vêtements, de tout ce qui nous empêche d’accueillir la nouveauté. Si le Christ est présent dans nos vies, il s’agit de passer : « De l’homme ancien à l’homme nouveau. » Cette dynamique nous réinterroge sur le lieu de notre baptême. « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j’ai mis tout mon amour » (Mt 3, 17) ; c’est la voix venant des cieux, la voix de Dieu qui s’adresse à Jésus. Or, le jour où nous recevons notre baptême, cette même phrase nous est personnellement adressée. C’est une joie profonde de Dieu de nous avoir choisis. Puisque nous sommes enveloppés de l’amour de Dieu, quelle réponse pouvons-nous donner ? Comment laissons-nous cet amour nous travailler, nous transformer, nous modeler à l’image du Christ ? Avons-nous pris la mesure de cet amour gratuit, de ce don, onction de l’Esprit Saint que nous avons reçu à notre baptême ?

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Pour entrer dans la dynamique

Nous avons choisi deux textes pour passer :

« De l’homme ancien à l’homme nouveau » Dans l’Évangile de saint Matthieu 26, 6-16, le récit de l’onction à Béthanie : Jésus est à la veille de sa Passion, il est à table dans la maison de Simon le lépreux. Une femme non ●

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Entre

● Dans le livre des Actes des Apôtres 8, 26-40, la rencontre de l’eunuque et Philippe : l’ange du Seigneur envoie Philippe sur la route déserte. Un eunuque descend de Jérusalem, il était venu adorer Dieu. C’est la rencontre de l’eunuque et de Philippe qui est décisive parce qu’elle laisse la place à Jésus. L’eunuque fait l’expérience extraordinaire, lui qui n’est pas un homme, de découvrir sa nouvelle identité de fils de Dieu. Au cœur de la stérilité de sa condition d’eunuque il naît à la fécondité en Dieu.

animateurs

invitée, un parfum de grand prix à la main, répand sur la tête de Jésus ce parfum. Cette onction, c’est la réponse amoureuse totalement gratuite de cette femme à Jésus. Matthieu ne raconte pas l’ensevelissement de Jésus dans son Évangile, mais l’onction à Béthanie l’a déjà fait. Il n’y a que le Ressuscité qui nous fera découvrir les actes de charité. Cette humanité nouvelle ne peut se faire que dans l’humanité de Jésus.

Pour se préparer à l’animation

La lecture attentive de l’un et l’autre textes permettra de mieux comprendre la démarche pédagogique depuis les portes d’entrée en passant par les ateliers bibliques jusqu’au temps intergénérationnel. N’hésitez pas à prendre du temps en équipe pour travailler ces textes, cherchez dans les notes de la Bible ou regardez d’autres traductions. Avant de choisir l’un ou l’autre texte, efforcez-vous de lire les deux, sans a priori, et de partager en équipe, de manière la plus spontanée possible, ce que suscite chaque texte en chacun de vous. Pour favoriser votre échange, vous pouvez vous poser ces deux questions : ● ●

Qu’est-ce que cela nous dit du regard de Dieu sur l’homme, la femme ? Qu’est-ce que cela nous dit de la réponse de l’homme ? de la femme ?

■ ●

Nous vous proposons deux textes

L’onction à Béthanie (Matthieu 26, 6-16 ; Parle Seigneur, p. 283-284)

Jésus a annoncé sa Passion pour la quatrième fois. Les grands prêtres et les Anciens viennent de décider sa mort. Jésus mange à Béthanie (qui signifie « la maison des pauvres ») chez Simon le lépreux. C’est le repas qui précède le dernier repas : un repas qui est donc lourd de sens lui aussi. Que se passe-t-il pendant ce repas ? Une femme verse un parfum de grand prix sur la tête de Jésus. Mais les disciples ne comprennent pas : « À quoi bon ce gaspillage ? On aurait pu vendre ce parfum pour beaucoup d’argent et en faire don à des pauvres. » Jésus explique le geste, pas uniquement par rapport aux pauvres, mais par ce qui va lui arriver : « C’est en vue de mon ensevelissement. » Et effectivement dans l’Évangile de Matthieu,

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De l’homme ancien à l’homme nouveau avec Matthieu 26, 6-16

6-16

Matthieu 26,

Médiation de la Parole Séquence 3

(45 min)

C’est par la médiation d’un texte biblique que nous pourrons vivre l’expérience de Dieu que porte l’Église. Ces ateliers veulent favoriser notre cheminement intérieur des personnes en laissant le texte biblique résonner en nous. Nous vous proposons d’écouter le récit d’une rencontre où le don d’une femme révèle ce que sera le don total de Jésus. Le responsable de l’équipe d’animation invite les participants à écouter la Parole de Dieu. La lecture de l’Évangile de Matthieu 26, 6-16 est proclamée en grand groupe.

Proclamation de la Parole Puis il leur demande de rejoindre les ateliers bibliques préparés pour eux en fonction de leur âge ou de ce qu’ils souhaitent. Ils y découvriront le texte qu’ils viennent d’entendre.

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Atelier biblique pour jeunes et adultes : dialogue contemplatif

■

L’animateur aura lu attentivement « Bâtir la rencontre » (page 36) pour mieux entrer dans le travail de ce texte.

Avant de commencer ce partage, l’animateur met les participants en équipes de 8 à 10 personnes et il donne les consignes. La lecture se fera en plusieurs étapes. Il n’y a pas d’échange, mais on fait retentir la Parole. Chacun dit ce qui le touche à ce moment de la lecture.

6-16

Parle Seigneur, bougie, fleurs, beau tissu afin de rendre le lieu agréable et priant. Une photocopie du texte pour chaque participant.

Matthieu 26,

Cet atelier permet à chaque participant de faire résonner la Parole pour soi. Ce n’est pas une contemplation silencieuse, au contraire, la parole de chacun va nourrir la méditation personnelle. Ce n’est pas un débat mais l’écoute bienveillante de ce que l’Esprit fait germer en nous à travers la parole de l’autre.

Recueillement Court moment de silence pour se préparer à la prière, se préparer à la rencontre du Seigneur. Il est là, il nous attend, il m’attend. Lecture du texte Le texte est lu une première fois, par l’animateur du groupe ; chacun peut ainsi se familiariser avec son contenu. Contemplation silencieuse Relire le texte personnellement. Intérioriser la scène qui se déroule. Et faire résonner un mot, une phrase aussi longtemps qu’on y trouve goût sans se soucier d’aller plus loin. Premier partage Une fois fixé le sens de la rotation, chacun dit à tour de rôle le mot qui le touche ou la phrase qu’il a méditée ; et éventuellement il peut dire pourquoi. Temps de silence Pour réfléchir, prier et goûter ce que le Seigneur nous dit à travers les autres. Deuxième partage L’animateur invite à regarder personnellement le texte. Puis, à tour de rôle, chacun reprend la parole : en ayant entendu ce qui a été partagé, il exprime ce qui le frappe, le rejoint. Chacun dit ce qui fait écho en lui dans la parole des autres. Prière À tour de rôle avec la bougie à la main, chacun s’adresse au Seigneur sur le chemin parcouru, les paroles entendues. Puis, il passe la bougie à son voisin… ainsi de suite. L’animateur conclura la prière.

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De la joie de la Résurrection au témoignage de l’Espérance avec Moïse (Exode 3, 1-15) et Saul (Actes des Apôtres 9, 1-22)

Entre

animateurs

TEMPS PASCAL

Bâtir la rencontre ■

La dynamique proposée durant le Temps pascal A

Le Temps pascal invite tout baptisé à faire mémoire de son baptême. Par les sacrements de l’initiation : baptême, confirmation, eucharistie, nous sommes plongés dans la mort et la résurrection du Christ. Ce retour sur le mystère pascal creuse en nous un chemin qui nous conduit au Père dans le Fils, poussés par l’Esprit Saint. Mais cela a-t-il encore du sens1 pour nous ? Parler de Résurrection, aujourd’hui, est-ce encore compréhensible dans ce monde voué à passer ? Voyons comment les lectures de ce temps liturgique nous guident, nous éclairent pour rendre témoignage du Ressuscité : ● Les évangiles des deux premiers dimanches de Pâques nous disent la joie de la Résurrection. Les dimanches suivants montrent Jésus enseignant, avant son dernier repas, la manière de vivre et de témoigner de la communauté. ● Les premières lectures sont des extraits tirés des Actes des Apôtres et montrent le dynamisme de la vie des premières communautés. La diversité n’est pas un obstacle pour « le vivre ensemble ». La vie fraternelle se propage. ● Les deuxièmes lectures proposent une lecture suivie de la Lettre de Pierre qui est une homélie baptismale. Elle donne le sens du baptême et appelle les chrétiens à vivre pleinement ce qu’ils ont reçu. Elle invite à rendre compte de l’Espérance qui les habite.

■

Pour entrer dans la dynamique

Moïse et Saul sont deux grands témoins de la foi. L’un est à l’origine d’un peuple, Israël comme nation, l’autre est à l’origine de la naissance de l’Église et de son ouverture aux païens. Deux parcours humains nous sont donnés, pas seulement à titre d’exemples. Ces témoins peuvent nous aider à passer : 1. « Sens » prend ici deux sens qui vont se conjuguer : la signification et la direction à prendre.

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« De la joie de la Résurrection au témoignage de l’Espérance »

Entre

● Le buisson ardent dans le livre de l’Exode 3, 1-15. Moïse a pris position contre l’oppression de ses frères esclaves en tuant le chef de corvée égyptien. Il fait l’expérience de la mort qui le conduit au désert. C’est alors qu’il répond à l’appel de Dieu, premier pas vers une libération. Il découvre son identité. Dieu lui ouvre la possibilité de libérer son peuple. Moïse mettra du temps pour accepter cet appel.

animateurs

Nous avons choisi deux textes :

La conversion de Paul dans le livre des Actes des Apôtres 9, 1-22. Saul, « croyant zélé », n’avait pas encore compris que Dieu avait envoyé son Fils dans le monde. Son appel est fulgurant, mais il lui faudra du temps pour pleinement répondre à sa mission. Il est envoyé vers cette nouvelle communauté qu’est l’Église qu’il va ouvrir à tout homme. C’est à cette communauté qu’il devra témoigner de l’Espérance qui est en lui. ●

■

Pour se préparer à l’animation

Que nous disent-ils vraiment de la Résurrection ? En quoi rejoignent-ils les hommes et les femmes de notre temps ? Que nous montrent-ils de Dieu ?

■ ●

Nous vous proposons deux textes

Le buisson ardent (Exode 3, 1-15 ; Parle Seigneur, p. 58-59)

Moïse est celui qui nous montre la voie. C’est un homme à la double identité : Hébreu par le sang, Égyptien par adoption. De qui est-il le fils ? Il voit le jour dans une population persécutée, appelée à disparaître car le roi d’Égypte en a peur, et pourtant, malgré les épreuves, la fécondité d’une promesse et d’une bénédiction parle en elle.

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De la joie de la Résurrection au témoignage de l’Espérance avec les Actes des Apôtres 9, 1-22

Médiation de la Parole

Actes 9,

1-22

Séquence 3

(45 min)

Le responsable de l’équipe d’animation invite les participants à écouter la Parole de Dieu. La lecture des Actes des Apôtres, 9, 1-22 est proclamée en grand groupe.

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Atelier biblique pour adultes : méditation et actualisation

■

L’animateur aura lu attentivement « Bâtir la rencontre » (voir page 62) pour mieux entrer dans le travail de ce texte.

Prévoir une photocopie du texte.

● ● ● ● ●

Où et quand cela se passe-t-il ? Quels sont les personnages ? Quelle est la situation initiale ? Quelle est la situation finale ? Y a-t-il une transformation ? Quels éléments ou quels personnages ont provoqué ce changement ?

Méditation L’animateur invite les participants à entrer dans la méditation du texte : ● V. 3 : une lumière venant du ciel enveloppa soudain Saul de sa clarté. Qu’est-ce que cette lumière ?

Actes 9,

●

1-22

L’animateur relit le texte. Chacun réagit, exprime ses questions et s’arrête sur les mots difficiles. Pour avancer ensuite dans le texte et se l’approprier, l’animateur introduit avec quelques-unes de ces questions :

● V. 4 : Saul entend une voix lui dire : « Saul, Saul pourquoi me persécuter ? » Pourquoi Jésus dit-il qu’il est persécuté ? Cela vous choque-t-il, vous étonne-t-il ? Pourquoi ?

V. 8-9 : « Saul se releva et, bien qu’il eût les yeux ouverts, il ne voyait rien. » Pendant trois jours, Saul fut privé de la vue et resta sans manger, ni boire. Que dire de l’expérience de Saul ? ●

V. 10-16 : Regarder très précisément le personnage d’Ananie : Qui est-il ? Que peut-on dire de son cheminement ? ●

V. 17-18 : « Ananie partit donc et entra dans la maison. » Il se leva et reçut le baptême. Quels sont les acteurs de la guérison de Saul ? Vers qui Saul baptisé est-il envoyé ? ●

Actualisation L’animateur invite à partager à partir de ces questions : ● Quels sont les passages de situation de « mort » à une situation de « vie » que nous pourrions repérer dans nos vies ? ● Nous sentons-nous appelés à la manière de Saul (bouleversement), d’Ananie (confiance) ou autrement ? ● Comment témoignons-nous de l’espérance qui est en nous ?

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De l’appel de Dieu à la réponse de l’homme en Église avec Matthieu 7, 21-27 et Éphésiens 4, 1-16.

Entre

animateurs

TEMPS ORDINAIRE

Bâtir la rencontre ■ La dynamique proposée durant le Temps ordinaire A Le Temps ordinaire est le temps qui permet à ce qui est vécu à Noël et à Pâques de se déployer dans la vie des hommes. Dans l’année A, ce temps nous rappelle que tout homme baptisé peut faire mémoire de son baptême en répondant, en Église, à l’appel de Dieu à construire le Royaume. Cette invitation est un appel pour nous à une véritable conversion. Le Seigneur Jésus posa le commencement de son Église en prêchant l’heureuse nouvelle, l’avènement du règne de Dieu promis dans les Écritures depuis les siècles : « que les temps sont accomplis et que le Royaume de Dieu est là » (Mc 1, 15 ; Mt 4, 17). Ce Royaume, il brille aux yeux des hommes dans la parole, les œuvres et la présence du Christ. (…) Avant tout cependant, le Royaume se manifeste dans la personne même du Christ, Fils de Dieu et Fils de l’homme, « venu pour servir et donner sa vie en rançon d’une multitude » (Mc 10, 45). Et quand Jésus, ayant souffert pour les hommes la mort de la croix fut ressuscité, il apparut que Dieu l’avait fait Seigneur, Christ et Prêtre pour l’éternité (cf. Ac 2, 36 ; He 5, 6 ; 7, 17-21), et il répandit sur ses disciples l’Esprit promis par le Père (cf. Ac 2, 33). Aussi l’Église, pourvue des dons de son fondateur, et fidèlement appliquée à garder ses préceptes de charité, d’humilité et d’abnégation, reçoit mission d’annoncer le Royaume du Christ et de Dieu et de l’instaurer dans toutes les nations, formant de ce Royaume le germe et le commencement sur la terre. Lumen Gentium, n° 5, concile Vatican II.

■ Pour entrer dans la dynamique « Par son baptême, chaque chrétien est appelé à construire une humanité selon le dessein de Dieu ; à reconnaître l’amour de Dieu pour tous et à le faire connaître ; à discerner, à travers des appels successifs, sa vocation propre, dans la diversité des ministères et des rôles qui font vivre l’Église. » Point de repère, n° 97.

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Nous vous proposons deux textes pour entrer sur ce chemin :

« De l’appel de Dieu à la réponse de l’homme en Église » Dans l’Évangile selon saint Matthieu 7, 21-27 (Parle Seigneur, p. 253), nous sommes appelés à devenir des pierres vivantes de l’Église, communauté fraternelle et ouverte au monde dont Jésus est la première « pierre angulaire ». Avec lui, dans la relation de confiance et d’amitié, nous découvrons la joie de vivre, d’aimer et d’être aimé, de participer à la construction du monde où nous avons notre place.

Entre

● Dans la lettre aux Éphésiens 4, 1-16, nous sommes appelés à la vie d’enfants de Dieu : nous sommes tous appelés à vivre, à grandir, à trouver le bonheur, à donner sens à notre vie d’homme et de femme en lien avec d’autres. Dieu veut notre bonheur et ce bonheur participe à l’édification de l’Église.

animateurs

●

■ Pour se préparer à l’animation La lecture attentive de l’un et l’autre texte permettra de mieux comprendre la démarche pédagogique depuis les portes d’entrée en passant par les ateliers bibliques jusqu’au temps intergénérationnel. N’hésitez pas à prendre du temps en équipe pour travailler ces textes, cherchez dans les notes de la Bible ou regardez d’autres traductions. Avant de choisir l’un ou l’autre texte, efforcez-vous de lire les deux, sans a priori, et de partager en équipe, de manière la plus spontanée possible, ce que suscite chaque texte en chacun de vous. Pour favoriser votre échange, vous pouvez vous poser ces questions : Comment pouvons-nous répondre à cet appel, sans aller au fond de chacun de nous, pour poser des fondations solides qui nous permettent de tenir dans nos vies ? Que pouvonsnous construire ? ●

Pour trouver chacun notre « vocation propre », posons-nous ces quelques questions : ● ● ● ● ● ●

Qu’est-ce que je veux faire dans ma vie ? Qu’est-ce que je veux faire de ma vie ? À quoi suis-je appelé ? Comment entendre ces appels ? Comment discerner ces appels ? Avec qui ? Comment répondre à ces appels ?

Dans la période de rentrée paroissiale, les textes de la liturgie nous parlent du Royaume à travers les paraboles de l’Évangile de saint Matthieu. La fête de la Toussaint nous permet de célébrer avec tous ceux qui ont, dans l’ordinaire de leur vie, répondu à l’appel de Dieu. Les saints ont participé, ainsi, à l’édification de la communauté chrétienne, vocation qui est aussi la nôtre aujourd’hui.

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ANNEXES

Jeux à télécharger et à imprimer en couleurs sur le site www.alarencontreduseigneur.fr

■ Fiche technique Les Récitatifs bibliques Les Récitatifs bibliques sont une des manières de recevoir la Parole et de la mettre en œuvre. Il s’agit d’apprendre avec son corps, son cœur et son intelligence. La Parole de Dieu est reçue globalement d’une manière rythmée, mélodiée et gestuée. Elle s’adresse ainsi à l’ensemble de la personne, dans son corps, sa psychologie, son affectivité, son histoire. Chaque élément des récitatifs bibliques est une aide pour mémoriser, pour intérioriser la Parole de Dieu reçue non pas comme une suite d’idées, mais comme des gestes sauveurs de Dieu. Le rythme : la Parole exige le rythme. Elle est portée par le balancement du corps (en mettant un pied en avant de l’autre) et par la respiration. ●

La musique : elle porte le sens de la Parole ; elle souligne les structures et les répétitions, fait des rapprochements entre les différentes formules bibliques. Elle est déjà interprétation. ●

Les gestes : ils sont indispensables : ils donnent chair à la Parole en l’inscrivant dans le corps ; ils font pénétrer dans le sens profond des mots. Les gestes doivent être rigoureux et souples à la fois, faisant un ensemble fluide et dynamique. ●

Le texte : la traduction, au plus près des manuscrits, nécessite un travail exégétique pour mettre en évidence, dans les Écritures, les structures de l’oralité : balancements, répétitions, refrains, oppositions. ●

La transmission : elle n’est possible que par une personne qui a elle-même mémorisé. L’apprentissage se fait par la répétition d’une formule (au moins quatre fois) ; puis par l’ajout de quelques formules suivantes, puis par la reprise régulière de l’ensemble des formules depuis le début. ●

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Confiance

Promesse Confiance

Départ

iv é e

Promesse

Confiance

Promesse

■ Jeu de l’oie

Arr

Promesse

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■ Cartes : Commencement et promesse

Quelle parole de Dieu est adressée à Abram ? +uelles exigences ?

Quelle est la réponse d’Abram ?

Quelles promesses Dieu fait-il ? À qui ? Quel chemin de vie s’ouvre ?

Comment nommeriez-vous le départ d’Abram ? Pourquoi ?

Quelles sont les bénédictions ? Pour qui sont-elles ?

Pars vers le pays que je te ferai voir… Comment Dieu peut-il montrer, faire voir ?

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Table des matières Introduction Des dimanches « autrement », une catéchèse articulée au temps liturgique ............. p. 3 TEMPS DE L’AVENT De l’attente de Noël à la Promesse du salut avec Matthieu 8, 5-13 et Genèse 11, 30-32 ; 12, 1-4a ........................................... p. 10 Chemin commun Matthieu 8, 5-13 et Genèse 11, 30-32 ; 12, 1-4a Accueil et présentation de la démarche .................................................................. p. 15 Portes d’entrée ....................................................................................................... p. 16 Première proposition avec Genèse 11, 30-32 ; 12, 1-4a Médiation de la Parole .......................................................................................... p. 20 Éveil à la foi avec Abraham ................................................................................... p. 24 Partage des découvertes dans des groupes intergénérationnels ............................... p. 26 Seconde proposition avec Matthieu 8, 5-13 Médiation de la Parole .......................................................................................... p. 27 Éveil à la foi avec Matthieu ................................................................................... p. 31 Partage des découvertes dans des groupes intergénérationnels ............................... p. 33 TEMPS DU CARÊME De l’homme ancien à l’homme nouveau avec Matthieu 26, 6-16 et Actes 8, 26-40 .............................................................. p. 36 Chemin commun Matthieu 26, 6-16 et Actes 8, 26-40 Accueil et présentation de la démarche .................................................................. p. 40 Portes d’entrée ....................................................................................................... p. 41 Première proposition avec Matthieu 26, 6-16 Médiation de la Parole .......................................................................................... p. 44 Éveil à la foi avec Matthieu ................................................................................... p. 49 Partage des découvertes dans des groupes intergénérationnels ............................... p. 51 Seconde proposition avec Actes 8, 26-40 Médiation de la Parole .......................................................................................... p. 52 Éveil à la foi avec Actes ......................................................................................... p. 57 Partage des découvertes dans des groupes intergénérationnels ............................... p. 59

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TEMPS PASCAL De la joie de la Résurrection au témoignage de l’Espérance avec Moïse (Exode 3, 1-15) et Saul (Actes des Apôtres 9, 1-22) ............................ p. 62 Chemin commun Exode 3, 1-15 et Actes 9, 1-22 Accueil et présentation de la démarche .................................................................. p. 66 Portes d’entrée ....................................................................................................... p. 67 Première proposition avec Exode 3, 1-15 Médiation de la Parole .......................................................................................... p. 70 Éveil à la foi avec le buisson ardent ....................................................................... p. 75 Partage des découvertes dans des groupes intergénérationnels ............................... p. 77 Seconde proposition avec Actes 9, 1-22 Médiation de la Parole .......................................................................................... p. 78 Éveil à la foi avec Saul ........................................................................................... p. 83 Partage des découvertes dans des groupes intergénérationnels ............................... p. 85 TEMPS ORDINAIRE De l’appel de Dieu à la réponse de l’homme en Église avec Matthieu 7, 21-27 et Éphésiens 4, 1-16 ......................................................... p. 88 Chemin commun Matthieu 7, 21-27 et Éphésiens 4, 1-16 Accueil et présentation de la démarche .................................................................. p. 93 Portes d’entrée ....................................................................................................... p. 94 Première proposition avec Matthieu 7, 21-27 Médiation de la Parole .......................................................................................... p. 98 Éveil à la foi avec Matthieu ................................................................................. p. 105 Partage des découvertes dans des groupes intergénérationnels ............................. p. 107 Seconde proposition avec Éphésiens 4, 1-16 Médiation de la Parole ........................................................................................ p. 108 Éveil à la foi avec saint Paul ................................................................................ p. 112 Partage des découvertes dans des groupes intergénérationnels ............................. p. 114 Annexes pour les animateurs ............................................................................ p. 116

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