érosion
côtière
L'érosion
en méditerranée Grandes marées, Tempêtes (dont la récente Xinthia), inondations, bord de mer dangereux, biens menacés… Autant de termes inquiétants mais connus depuis des siècles. La loi Littoral serait un rempart solide si l’on l’appliquait à la lettre… Mais voilà, elle n’arrange pas tout le monde, pensez donc ! Mais qu’est-ce que l’érosion et peut-on la prévoir et s’en préserver ? Commençons par la façade méditerranéenne.
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’érosion côtière est, dans de nombreux Etats membres du Conseil de l’Europe, un problème de plus en plus préoccupant qui menace le patrimoine naturel et culturel. En Méditerranée, il s’est particulièrement aggravé en raison des contraintes croissantes entraînées par les activités humaines, notamment par le tourisme de masse mal contrôlé. Certes, l’érosion y est depuis toujours un phénomène en partie non maîtrisé, cependant elle peut être mieux gérée pour concilier les besoins de l’homme et la protection de la nature
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Languedoc-Rousillon - port leucate © Laurent Boutonnet
Selon un rapport s’appuyant sur un séminaire qui s’est tenu en mai 2003 à Lido di Camaiore, en Italie, et qui présentait une large gamme d’initiatives nationales et internationales visant à parvenir à un développement équilibré des régions côtières, il est de plus en plus admis aujourd’hui que les zones littorales sont par nature dynamiques et qu’il convient donc, en matière de protection côtière, de privilégier des stratégies plus souples ou “douces” plutôt que de s’en remettre exclusivement aux solutions d’antan, plus traditionnelles, passant par la construction d’ouvrages en dur visant à dompter la nature, alors qu’il est possible de s’allier à elle pour mettre en œuvre des solutions bonnes également pour le développement économique, y compris pour le tourisme.
Les côtes méditerranéennes de la façade européenne plus de 40% des plages le long des côtes européennes de la Méditerranée sont affectées par l’érosion, et on estime que les trois-quarts des dunes de sable de la côte méditerranéenne entre l’Espagne et la Sicile ont disparu depuis 1960. Pour la seule Italie, environ 27% des plages, qui constituent 61% du total des côtes de la péninsule, sont en train de reculer et, au total, quelque 1 500 km de côtes sont soumises à des phénomènes d’érosion Pour ce qui est des causes de l’érosion côtière, comme pour bon nombre de problèmes touchant à l’environnement, il n’existe pas d’explication simple et unique ; l’érosion de la côte méditerranéenne est plutôt la résultante d’une combinaison de facteurs interconnectés, certains naturels, d’autres liés à l’homme.
Directeur d’Ecoplage Au fil de vos déplacement sur la côte méditerranéenne, quels sites subissant des phénomènes d’érosion marqués ont particulièrement retenus votre attention ? L’érosion est un phénomène qui affecte beaucoup de plages en France et les côtes méditerranéennes dans leur ensemble ne sont malheureusement pas épargnées. Nous avons été contactés par des élus de tous les départements du littoral méditerranéen (y compris ceux de Corse) et nous avons pu observer des processus de recul du trait de côte sur de très nombreux sites. Le procédé Ecoplage pourrait-il être exploité dans ces situations ? Oui, très certainement, même si il faut le noter, le procédé (comme tout système de défense d’ailleurs) n’est pas applicable partout. Un certain nombre de conditions se doivent d’être réunies pour garantir la pérennité et l’efficacité du dispositif. Deux systèmes sont déjà installés depuis 2004 à Saint Raphaël (Agay) et à Sainte Maxime. Par ailleurs de nombreux sites dans tous les départements concernés ont déjà fait l’objet d’analyse d’applicabilité et pour certains d’étude de diagnostic. Le prochain système sera prochainement construit sur le Lido de Sète à Marseillan.
Le problème le plus grave qui se pose sur le rivage des zones côtières densément peuplées de la Méditerranée est l’expansion permanente de l’urbanisation. D’ici 2025, en moyenne, plus de 85% de la population de la Méditerranée européenne devrait, selon des projections, vivre sur les côtes. La population urbaine des régions administratives des côtes méditerranéennes pourrait atteindre les 176 millions de personnes d’ici la même date (soit 30 millions de plus que l’ensemble de la population vivant sur les rives méditerranéennes en 1990). Aujourd’hui, jusqu’à 65% des côtes sont déjà urbanisées, souvent au-delà de leurs capacités d’absorption. En 1995, les rives de la Méditerranée comptaient 3 962 agglomérations de plus de 10 000 habitants, contre 1 923 seulement en 1950.
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Malheureusement, pour ce qui concerne le bassin méditerranéen dans son ensemble, on ne dispose que de très peu ou pas d’informations exhaustives et comparables sur l’étendue de l’érosion côtière ainsi que sur ses causes. Cependant, il est possible de formuler quelques concernant la portée de l’érosion côtière.
Questions à Jean-Yves Audrain,
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L’érosion côtière est en fait l’un des défis les plus graves auxquels de nombreux pays méditerranéens sont aujourd’hui confrontés. Ces derniers temps, la situation est devenue véritablement alarmante en de nombreux endroits des côtes méditerranéennes, qui sont désormais sujets à une érosion sans précédant ainsi qu’à des inondations excessives par la marée. Le problème de l’érosion côtière touche souvent des centaines de kilomètres de territoires dans les terres, comme par exemple dans les vastes deltas8, et peut parfois prendre une portée transfrontalière. Mais il peut aussi, comme dans le cas des plages de certaines criques, prendre la forme d’un phénomène très localisé n’affectant que le voisinage proche. Quoi qu’il en soit, l’érosion côtière, qu’elle soit due à des causes naturelles ou provoquée par l’homme, cause des dégâts écologiques, des pertes économiques ainsi que des problèmes sociaux conséquents.
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Comme ici a Nice, laissez les restes de posidonie sur le rivage de l'automne au printemps suivant. C'est le meilleur rempart contre l'érosion.
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Pour ce qui concerne les rives orientales, plus de 60% de la population du Liban vivait et travaillait sur l’étroite langue de terre du bord de mer vers la fin des années 1980.
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La construction intensive et le développement des infrastructures agricoles, industrielles, commerciales, de communication, de transport et de tourisme le long du littoral méditerranéen ont entraîné une surexploitation de son espace foncier et de ses ressources, avivant la concurrence pour profiter de ceux-ci. Ces modifications physiques, non seulement interfèrent avec les processus naturels (par exemple la formation des plages), mais aggravent aussi l’érosion côtière. Comme des pans de plus en plus importants du littoral sont bâtis et bétonnés, l’érosion côtière naturelle et les inondations prennent de l’ampleur. Et chez nous, entre les frontières espagnoles et italiennes ? Les Régions Languedoc-Roussillon et PACA ont intégré dans leurs compétences la gestion du trait de côte et l’érosion.
Union de compétences IGN et SHOM, ou comment mieux connaître son littoral grâce à Litto 3D La vocation du programme national Litto 3D est de constituer le référentiel topographique et bathymétrique du littoral, liant de façon continue et cohérente les parties immergées proche de celui-ci et les terres émergées. L’objectif principal est la production de données numériques décrivant avec une précision et une résolution inégalées (précision décimétrique, résolution métrique) les reliefs. Le principal résultat attendu est l’amélioration conséquente de la connaissance des milieux terrestres et marins. Les données Litto 3D constituent le socle de données nécessaire à la mise en œuvre de nombreuses applications et politiques publiques, relevant notamment des communes. On peut citer par exemple la gestion des plages et des activités nautiques, le développement de l’aquaculture, la protection contre l’érosion du littoral, la conception d’équipements portuaires, la protection environnementale des espaces sensibles, l’aménagement du sentier du littoral, l’application de la loi Littoral dans les documents d’urbanisme, ou encore l’établissement des plans de secours face aux phénomènes de submersion, etc. Vastes possibilités non ?
Le Centre d’Etudes
Techniques Maritimes et Fluviales
Ceci est possible grâce à toute une batterie de mesures (comme par exemple l’Historique des mesures, les Mesures de niveau d’eau, les Mesures de houle, etc.), que nous détaillerons lors d’un prochain article. Mais il faut savoir qu’elles présentent de nombreux intérêts parmi lesquels, l’aide à la gestion de crise (temps réel), l’analyse des tempêtes, l’établissement des rapports de dégâts tempête et des déclarations de catastrophe naturelle (CATNAT), l’amélioration des connaissances et les exploitations scientifiques (analyse statistique des phénomènes extrêmes, modélisations hydrodynamiques permettant de mieux appréhender les effets combinés des houles et courants à la côte et ainsi quantifier les déplacements sédimentaires, l’objectif étant la lutte contre l’érosion du littoral), et enfin l’élaboration de l’atlas des zones inondables par submersion marine et des PPR (Plans de Prévention des Risques). A noter enfin que la DRE envisage de mettre en oeuvre un réseau pérenne de suivis et d’observation des niveaux marins, si possible en temps réel, de marégraphes sur les côtes du Languedoc-Roussillon dont les données seront également disponibles. “Le réchauffement climatique va induire une évolution notable des phénomènes naturels en particulier marins : élévation du niveau de la mer, modification des états de mer (hauteur, période), fréquence des évènements extrêmes ... Ces réseaux permettront, dans la durée, de mesurer et d’anticiper les conséquences des changements climatiques prévus”, soulignent nos interlocuteurs.
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Les données marines au service de la gestion des risques littoraux : les réseaux de mesures du Littoral Languedoc-Roussillon Catherine Garcia et Cyril Vanroye, de la Direction Régionale de l’Equipement du Languedoc-Roussillon, Service des Espaces Littoraux, Unité Aménagements et Risques Littoraux, nous résument très bien la situation : “Le littoral du Languedoc-Roussillon est fortement concerné par les aléas érosion et submersion marine. L’amélioration des connaissances en matière de dynamique sédimentaire et d’intrusion d’eau de mer nécessite de disposer de données sur les états de mer qui soient fiables, continues et adaptées à la problématique et à la morphologie du Golfe du Lion.
Les réseaux de mesures actuels sur le littoral du Languedoc-Roussillon permettent, d’une part, grâce à des houlographes gérés par la DRE LanguedocRoussillon, l’acquisition permanente de mesures de la houle sur trois sites au large, et d’autre part, grâce à des marégraphes côtiers numériques gérés par le SHOM (Service Hydrographique et Océanographique de la Marine), l’acquisition de la mesure du niveau marin. Ces données sont également essentielles dans les modélisations hydrodynamiques (calage des modèles) et permettent d’expliquer, d’anticiper et de comprendre les phénomènes”.
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Le CETMEF est un service technique central à compétence nationale rattaché au ministre chargé des Transports, et principalement placé auprès de la direction générale de la mer et des transports pour élaborer, diffuser et promouvoir diverses techniques ou savoir-faire ayant trait aux techniques maritimes et fluviales. De ce fait, il déploie ses compétences autour du génie portuaire, du génie côtier et du génie fluvial d’une part, puis du génie de la sécurité maritime et du génie des télécommunications d’autre part. Ceci lui permet de répondre, grâce à certains de ses travaux, aux besoins du Ministère de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement Durables. Dans le cadre de PREVIMER, le CETMEF met à disposition du projet les données enregistrées en temps réel (mesures de hauteur, de période et de direction des vagues) par le réseau national côtier de mesure in situ de houle dont il a la charge. Candhis (Centre d’Archivage National de Données de Houle In-Situ) désigne à la fois le réseau national côtier de mesure in situ de houle, le site Internet et la base de données archivant les mesures. Les informations disponibles sur ce site sont les données temps réel au jour le jour et heure par heure, des graphes mensuels des hauteurs des vagues et des données statistiques (histogrammes et corrélogrammes). L’ensemble des données disponibles ainsi que les précautions d’utilisation sont détaillés dans la section “documentation”.
Gestion érosion
côtière Nous avons rencontré les spécialistes de ces deux Régions et voici ce que nous pouvons dire des stratégies de gestion du trait de côte de notre façade méditerranéenne française : Le littoral Languedoc-Roussillon Le “lite-motiv” de la Région Languedoc-Roussillon est : gérer durablement le littoral. Cette région est soumise à une érosion importante de son trait de côte, qui touche 23 % de son linéaire côtier. Cette érosion a des impacts écologiques (disparition des plages, des milieux dunaires, des lagunes…) et économiques (infrastructures, habitations, activités économiques).
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La Région conduit une stratégie de gestion durable du littoral en privilégiant plusieurs objectifs : ´ protéger, gérer et valoriser les espaces naturels littoraux, ´ ouvrir les sites au public et organiser la fréquentation, ´ maintenir ou restaurer de la fonctionnalité des milieux littoraux, ´ gérer le phénomène érosif et anticiper les risques de submersion marine.
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Dans le cadre du contrat de projets Etat-Région (CPER 2007-2013), le projet n°8 vise à “Gérer durablement le littoral ”. Il comporte un volet d’études qui vient d’être lancé pour un montant de 2 millions d’euros. En 2010, ce volet va concerner plusieurs aspects : ´ un relevé altimétrique LIDAR (opération LITTO 3D) qui va permettre de couvrir l’intégralité du littoral par une cartographie de haute précision. Précision : maille de 1 m, altimétrie : 20 cm. ´ l’actualisation de l’aléa érosion. Après une synthèse des connaissances existantes, cette phase d’étude analysera l’évolution du trait de côte par comparaison de photos aériennes. Cette étude analysera ensuite les phénomènes affectant le trait de côte et fera un bilan des actions menées pour limiter l’érosion. ´ une projection des tendances d’évolution sera établie à 2030, 2060 et 2100. Echelle de travail : la cellule sédimentaire ; opérateur : Bureau de Recherches Géologiques & Minières ; coût prévisionnel : 260 000 euros ´ une partie des études porte sur les stratégies d’adaptation et les pratiques actuelles sur le littoral. Opérateur : Entente Interdépartementale de
Démoustication - Méditerranée ; coût prévisionnel : 165 000 euros. Cette phase portera sur un état des lieux du recul stratégique (avantages, inconvénients, acceptabilité sociale, …) avec des études de cas. ´ une autre partie s’intéressera à la problématique de nettoyage des plages réalisé par des engins lourds avec des effets secondaires néfastes sur le cordon dunaire et l’érosion. ´ la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire et du Logement (services de Etat) mènera une étude sur les bilans sédimentaires, à l’échelle de la cellule, visant à proposer des modalités de gestion sédimentaire. Ces études sont encore au stade du lancement et il est encore trop tôt pour en définir des résultats aujourd’hui. Enfin, la Région travaille depuis 2004 à une meilleure connaissance des risques naturels, notamment littoraux. La meilleure source est le site de l’observatoire régional des risques naturels (http://www.laregionrisquesnaturels.fr/) qui présente tous les éléments dans le détail. Elle oeuvre également dans le cadre d’une convention de partenariat avec le Conservatoire du littoral, déclinée au niveau départemental pour mettre en oeuvre : ´ aménagements, gestion et valorisation des sites du Conservatoire (soutien aux investissements et aux actions conduites par les gestionnaires de sites) ; ´ Opérations exceptionnelles d’acquisitions par le Conservatoire (aides financières notamment en vue de la création de réserves naturelles régionales) ; Elle y travaille aussi dans le cadre du contrat de projets Etat-Région (CPER 2007-2013) avec un volet “Littoral” doté de 100 Millions d'euros dont 15 Millions d'euros d’aides Régionales pour des opérations d’aménagement intégré du littoral (plans de restauration de sites, gestion de l’érosion, restauration de milieux naturels (cordon dunaire, lido…) dans le respect de la fonctionnalité des milieux. Le littoral PACA Pour la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), nous nous sommes rendus auprès de l’équipe qui se charge de la surveillance de l’évolution du trait de côte de sa région. Elle a mis au point et rendu accessible gratuitement une base de données spécialement conçue pour les élus et leurs services techniques, afin de les aider à connaître et anticiper l’évolution de leur littoral. C’est outil informatique, le CRIGE, est incontournable
La Région a beaucoup travaillé sur l’observation de l’évolution de son trait de côte, notamment sur les phénomènes d’érosion côtière. L’équipe que nous avons rencontré nous indique que “depuis de nombreuses années, avec ses partenaires que sont l’Agence de l’eau et les collectivités, la Région finance des études du recul trait de côte, de l’impact des ouvrages sur le littoral, de risque de submersion, de risques pour les falaises. Mais la réalisation d’études n’est intéressante que si l’on peut partager ces données avec ceux qui en ont le plus besoin. C’est pourquoi depuis plus de 10 ans, la Région et l’Etat, rejoints récemment par les Départements, ont mis en place une “mutualisation des données ” et ont créé le Centre Régional à l’Information Géographique : le CRIGE PACA. Cet outil est mis à disposition des services de l’Etat et des collectivités et propose un portail régional donnant accès aux cartes et aux données (www.crige-paca.org)”.
crédit photo : IGN/SHOM.
et hyper efficace… encore faut-il s’en servir et il semble que certains élus, soit ne le connaissent pas, soit n’ont pas envie d’en faire plus pour préserver leurs côtes. Il a suffit de quelques coup de fil à plusieurs mairies pour le savoir. Dommage, enfin, bref…
Le lavandou en 1924 et 2003.
Cannes en 1924 et en 2003.
Grimaud en 1924 et 2003.
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“La Région a notamment travaillé avec les trois Départements littoraux pour élaborer des atlas de risque côtier, comme par exemple le risque d’érosion, mais également le risque de submersion (c’est-à-dire l’envahissement de la terre par l’eau de mer).
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Cet outil est donc un formidable instrument d’anticipation pour les collectivités locales en matière d’aménagement et de prévention des risques. Mais comment les élus doivent-ils l’utiliser et quand ?
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Pour mieux cibler les données à acquérir et organiser la concertation autour des besoins pour la gestion des territoires, le CRIGE a mis en place une douzaine de groupes de travail : les pôles métiers. La Région anime notamment le pôle métiers “Mer et littoral” qui réunit les services de l’Etat, les collectivités, les laboratoires de recherche et les bureaux d’études privés intéressés par le littoral de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ce groupe de travail a réuni le 1er avril 2010 plus de 50 organismes qui ont débattu de l’intérêt d’obtenir des données de relief sous-marin, et se sont informés sur les dernières études mises en ligne, les photographies aériennes très précises du littoral…
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Des solutions existent pour éviter d'en arriver là. Les coordonnées des sociétés spécialisées sont en fin de magazine dans le mini annuaire
administratives et les études disponibles sur le CRIGE ou sur les sites des partenaires sont à leur service pour mieux cerner leurs besoins et les échelles auxquelles les études préalables doivent être réalisées”.
Ce risque se conjugue de plus en plus souvent avec le risque inondation, ce qui peut causer des dégâts très importants comme nous l’avons vu récemment avec la tempête Xinthia. La Région aide donc les gestionnaires du littoral à anticiper ces phénomènes et à en tenir compte dans leurs projets d’aménagement côtiers. C’est pour cela que les Maîtres d’ouvrages doivent pouvoir utiliser toutes les ressources disponibles dès la phase de réflexion de leurs projets côtiers, dès leur cahier des charges, pour réaliser les meilleures études de définition possible de leurs futurs travaux. La réflexion doit souvent dépasser les limites
Enfonçons le clou : le CRIGE, est mis à la disposition des collectivités locales et des responsables de l’aménagement littoral de façon totalement gratuite. D’où cette question : Est-il souvent utilisé ? “Sans doute insuffisamment, reconnaît-on à la Région. Les services des 50 communes littorales et de leurs
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Comme le montre le tableau ci-dessous, de nombreux endroits de la côte européenne de la Méditerranée connaissent un phénomène d’érosion côtière. En moyenne, 18% de cette côte (longue de 18 000 km) montrent des signes d’érosion, seule une moitié pouvant être considérée comme stable. Les côtes des îles sont particulièrement vulnérables. Ainsi, selon des estimations, la Grèce perdrait une île par an à cause des effets de l’érosion. Tendances de l’évolution des côtes européennes de la Méditerranée :
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Région maritime
Total côtes (km)
Stabilité
Erosion
Sédimentation
Aucune information
Non concerné
Iles Baléares
2 861
68,8%
19,6%
2,4%
0,5%
8,7%
Golfe du Lion
1 366
46,0%
14,4%
7,8%
4,1%
27,8%
Sardaigne
5 521
57,0%
18,4%
3,6%
16,0%
5,0%
Mer adriatique
970
51,7%
25,6%
7,6%
3,9%
11,1%
Mer Ionienne
3 890
52,3%
22,5%
1,2%
19,7%
4,3%
Mer Egée
3 408
49,5%
7,4%
2,9%
37,5%
2,6%
Source : CORINE Erosion côtière, Publication des Communautés européennes, 1998.