Enclos paroissiaux, les vaisseaux de pierre

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ENCLOS PAROISSIAUX Les vaisseaux de pierre

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Les enclos paroissiaux, trésors de la Bretagne

Aux XVIe et XVIIe siècles, la Bretagne indépendante puis autonome, dopée par le commerce maritime, connaît une brillante prospérité. Des petites paroisses, qui doivent souvent leur richesse à la toile de lin, se lancent dans l’embellissement de leurs enclos paroissiaux, aux fonctions non seulement religieuses, mais sociales, politiques, administratives et économiques. À la fin du XVIIe siècle, en raison des taxes instaurées par Colbert, les toiles de lin de Léon perdent leur principal marché d’écoulement, l’Angleterre, ce qui sonnera le glas de l’essor des enclos. Restent ces monuments, témoins d’une civilisation rurale aujourd’hui disparue, qui a su, pour notre plus grand bonheur, attirer les meilleurs artistes de son temps.

Remerciements au groupe de travail ayant permis la réalisation de ce document. Couverture : Détail du retable des 5 plaies à Commana 2

© Crédits photographiques : H. Ronné, Y. Le Gal, E. Berthier. Rédaction : G. Alle / Finistère tourisme. Réalisation : Finistère Tourisme - Août 2016.


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Les enclos paroissiaux remarquables en Finistère 01 Saint-Jean du Doigt 02 Berven - Plouzévédé 03 Plougonven 04 Trémaouézan 05 Saint-Servais 06 Bodilis 07 Lampaul-Guimiliau 08 Guimiliau 09 Loc Eguiner - Saint Thégonnec 10 Saint-Thégonnec 11 Plounéour-Ménez 12 Pleyber-Christ 13 Plourin lès Morlaix 14 La Roche Maurice 15 Ploudiry 16 Locmélar 17 Pencran 18 La Martyre 19 Dirinon 20 Tréflévénez 21 Le Tréhou 22 Sizun 23 Commana 24 Pleyben

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SOMMAIRE Trésors de la Bretagne 04 Les calvaires monumentaux 01

Plougonven

02

Saint-Thégonnec

03

Guimiliau

04

Plougastel Daoulas

05

Pleyben

06

Saint-Jean Trolimon

Pleyben La Martyre La Roche Maurice Sizun Commana Lampaul-Guimiliau Guimiliau Saint-Thégonnec Plougonven Glossaire

06 10 14 18 22 26 30 34 38 42 3


Les enclos paroissiaux,

Aux XVIe et XVIIe siècles, quelques paroisses, soutenues parfois par leurs seigneurs et surtout par leurs fabriques, conseils paroissiaux, tiennent à marquer leur montée en puissance. En magnifiant leur croyance en Dieu de façon ostentatoire, les notables de la fabrique espèrent augmenter leurs chances de monter au ciel. Ils doivent leur richesse au commerce, à l’agriculture, aux foires ou aux tanneries, et le plus souvent à l’industrie de la toile de lin. Entre les fabriques, la concurrence est vive. Ils investissent alors dans l’art et l’architecture. Les meilleurs artistes et artisans du pays sont convoqués : sculpteurs, tailleurs de pierre, ébénistes, peintres, charpentiers, maîtres d’œuvre, orfèvres, maîtres verriers, ateliers de tissage et de tapisserie, tailleurs de figures de proue. La Bretagne regorge de savoir-faire et de talents qui trouvent leur inspiration dans la vie des saints bretons, le légendaire celte, les scènes de la vie quotidienne autant que dans la Bible et l’Évangile. On voit même exceptionnellement apparaître les premières représentations d’Amérindiens ou d’Afro-américains. La présence des marins bretons dans les ports d’Europe, en Flandres, dans les pays baltes où ils vont chercher la graine de lin, en Angleterre, en Espagne, au Portugal, le prestige de grandes foires comme celle de La Martyre, stimulent le brassage des idées et des hommes. 4

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trésors de la Bretagne

Des gravures de Dürer, des tableaux de Poussin ou de Rubens s’invitent dans les églises pour de nouvelles interprétations. On fait réaliser des ouvrages à Anvers, on importe des matériaux de la vallée de la Loire, on attire des copistes flamands et des facteurs d’orgue anglais. Des confréries, comme celle du Rosaire, participent au financement des retables. Et c’est comme ça que des petits bourgs de quelques centaines d’âmes vont se retrouver dotés de monuments exceptionnels. Mais on ne comprend rien à ce qu’est réellement l’enclos paroissial, si on n’intègre pas l’idée qu’il s’agit là d’un lieu de vie foisonnant, aux fonctions à la fois sociales, politiques, administratives et économiques. On s’y rencontre, on y traite des affaires, les conseils de fabrique se réunissent et les femmes filent la laine sous le porche, les amoureux devisent sous le regard bienveillant des aînés, on y tient marché, on y chante et on y danse. Il est l’espace commun, la fierté et l’expression d’une communauté.


Il a un aspect didactique également : l’ensemble de la population, alors très majoritairement illettrée, peut apprendre ou se remémorer l’Ancien et le Nouveau Testament, grâce aux scènes reproduites sur les calvaires et les retables.

Guimiliau

Après le concile de Trente (1545-1563), l’Église fait enlever les jubés et construire les chaires. Elle veut s’ouvrir, s’adresser plus directement aux fidèles, libérer la parole et la créativité pour contrer la Réforme protestante. Au XVIIIe siècle, l’interdiction tombe, d’enterrer ses morts dans les églises, qui était synonyme d’espérance, notamment pour les nobles et les ecclésiastiques, qui pouvaient se faire enterrer à proximité du maître-autel, donc plus près du paradis. Les cimetières sont alors installés à l’extérieur de l’église mais à l’intérieur des enclos. Ils y sont toujours dans les petits bourgs. Il faut se figurer une époque où l’on vient « entendre » la messe : on circule, on se salue, on parle pendant l’office, on commente, on échange sur les sujets les plus divers. Saint-Thégonnec

Plougonven

Mais le roi doit financer Versailles, sa cour, sa guerre contre la Hollande, alors que ses caisses sont vides. Les difficultés économiques s’accumulent, les jacqueries aussi. En Bretagne, la plus célèbre sera celle des Bonnets rouges, en 1675. Pressé par Louis XIV, Colbert impose des taxes sur les exportations. Pour la province, qui exporte quatre-vingt pour cent de ses toiles vers l’Angleterre, notamment par le port de Morlaix, ces impôts sonneront la fin de l’âge d’or de la toile de lin, bientôt supplantée par celle de Silésie. Ces enclos paroissiaux que l’on peut lire comme des livres ouverts sont le témoignage de cette époque et de cette civilisation rurale aujourd’hui disparue. Si on imagine trop souvent ces campagnes de Bretagne intérieure comme repliées sur elles-mêmes, austères, rétives aux idées nouvelles, à l’art, ces monuments nous montrent tout le contraire : un pays prospère, ouvert sur le monde et au diapason de son temps. 5


When culture and agriculture pair up ‘La rogue paroisse de Pleyben’ (‘the arrogant parish of Pleyben’ in Old French). This sentence is used by canon Moreau in his book about the «Guerre de la Ligue» (a French civil war that lasted from 1588 to 1598). It is said that in Pleyben, women have a white skin, roads are passable even in winter and life is easier than anywhere else. From 16th to the beginning of the 20th century, the poor peasant living in inner Brittany with a dark skin due to sunburns and bad weather sees Pleyben as a town where milk, bacon and butter are always available, where one eats white bread and meat at every meal, where lands are rich and crops, bumper. Whereas the other magnificent parish churchyards are built thanks to the thriving linen industry, Pleyben relies on its prosperous agriculture.

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Enclos paroissial de

Pleyben Culture et agriculture font la paire

« La rogue paroisse de Pleyben ». L’expression est employée par le chanoine Moreau dans son ouvrage sur les guerres de la ligue. Il se dit qu’à Pleyben les femmes ont la peau blanche, que les chemins sont carrossables même en hiver et que la vie est moins rude qu’ailleurs. Au XVIe et jusqu’au début du XXe siècle, pour le paysan pauvre de Bretagne intérieure, miséreux, la peau tannée par le soleil et les intempéries, Pleyben c’est le lait, le lard et le beurre sur la table, le pain blanc, la viande à tous les repas, les terres riches, les récoltes abondantes. Quand la magnificence des enclos trouve ailleurs son origine dans l’essor de l’industrie de la toile de lin, Pleyben ose rivaliser en s’appuyant sur la vitalité de son agriculture. 7


ENCLOS PAROISSIAL DE PLEYBEN

Sommet du calvaire

Ici les oiseaux volent plus haut qu’ailleurs Ce sont les grandes foires et les paysans aisés qui financent cette merveille qui n’a pas fini de nourrir les commentaires, flatteurs pour la plupart. Même si… « Les habitants de Pleyben croient qu’ici les oiseaux volent plus haut qu’ailleurs », persifle encore aujourd’hui l’habitante d’un village voisin. En tout cas, l’enclos a été voulu plus vaste, plus ouvert qu’ailleurs. Le calvaire a été surélevé, pour être plus haut qu’ailleurs. Il a fallu faire venir du granit d’Edern par des chemins difficiles, de la pierre jaune de Logonna et du kersanton en partie par voie fluviale. Le premier clocher est dédié à sainte Catherine, et le patronnage de l’église tombe dans l’escarcelle de saint Germain, évangélisateur des Bretons de Grande-Bretagne. Mais la tour saint Germain penche. Deviendra-t-elle notre tour de Pise ?

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La mise au tombeau du Christ


L’habit ne fait pas le moine

À l’ouest, Pierre se repent d’avoir renié son maître, au chant du coq, que l’on voit ici juché sur son tas de fumier. Et tout là-haut, à la gauche du Christ, un démon aux ailes de chauve-souris s’apprête à subtiliser l’âme du mauvais larron. Au centre du placître se dresse la croix de Sel, autour de laquelle se retrouvaient les paludiers, venus de Guérande pour vendre

cette précieuse denrée, alors indispensable à la conservation des aliments. Au XVIIIe siècle, quand on interdit d’enterrer les morts à l’intérieur des églises, des paroissiens voient rouge et se battent dans le lieu consacré. Un grand naufrage survenu sur l’Aulne voisine aura raison de leur obstination. Le placître fera office de cimetière, avant que celui-ci ne soit à nouveau déplacé, au XVIIIe siècle, un peu plus à l’ouest, d’où la porte des morts. On peut remarquer l’usure de la pierre aux endroits où il était bienvenu de cogner le cercueil avant de passer de l’autre côté. À l’intérieur de l’église, sur les magnifiques sablières, un joyeux drille, chargé de diriger la charrue, se retourne vers un sonneur de biniou.

ENCLOS PAROISSIAL DE PLEYBEN

À l’est du calvaire, la Cène est traitée comme au cinéma, tout le monde du même côté de la table, face caméra : les apôtres ahuris viennent d’apprendre que quelqu’un a trahi. Est-ce lui ? Est-ce moi ? Au-dessus, on est au théâtre, où l’on joue la Mise au tombeau en costume Henri II. Les femmes pleurent à chaudes larmes, tandis qu’à l’étage en-dessous, Satan s’est déguisé en moine.

Détail de sablière

Des sculpteurs facétieux Sur le retable du Rosaire, un Dieu au visage expressif, encadré de deux anges qui enjambent le haut du retable, nous appelle à le rejoindre tout en haut. Asseyons-nous vers le milieu du transept sud, jadis réservé aux hommes, et basculons la tête vers la voûte. Une surprise nous y attend… Ces sculpteurs étaient de sacrés coquins ! Au-dessus d’un tableau de l’école italienne, la sablière s’attaque au mythe de Prométhée, le foie mangé par des rapaces. En face, on aura un faible pour la statue de sainte Apolline, patronne des dentistes, avec sa tenaille qui serre une dent. Aïe !

Dans la vitrine située sous le grand orgue, le reliquaire de saint Maudez est surmonté d’un Christ inspiré d’une œuvre de Dürer (graveur et peintre allemand du XVIe). À la sortie, quand vous ferez le tour de l’église, n’oubliez pas, à l’opposé de l’entrée de l’enclos, de descendre les escaliers et de traverser la rue. A l’angle nord-est de la tour saint Germain, un chien monte la garde en regardant vers les Monts d’Arrée. Des gens seraient venus de par là-bas, pour voler une cloche. La concurrence entre faiseurs d’enclos était-elle rude à ce point ?

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Imagine a giant fair… Resulting from a history that expands from 11th to 17th century, La Martyre’s parish churchyard is the oldest one. The relics of King Salomon of Brittany (Salaün in Breton language) attract pilgrims, and pilgrimage equals trade, trade can’t go without fair, and large fairs equal large revenues. Rohan family, eager to leave their mark, finance the project and transform the main fair into a tax-free fair, a sort of tax haven, that attract traders from Normandie, Anjou, England, Ireland, Germany, Flanders…

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Enclos paroissial de

La Martyre

Imaginez une immense foire… Fruit d’une histoire qui se déroule entre le XIe et le XVIIe siècle, l’enclos de La Martyre est le plus ancien des enclos paroissiaux. Les reliques du roi Salomon de Bretagne - Salaün pour les Bretons - attirent les pèlerins, et qui dit pèlerins, dit commerce, qui dit commerce dit foire et qui dit grandes foires, dit revenus importants. Les Rohan, qui veulent laisser leur empreinte, financent le projet et font de la foire principale, une foire franche, un paradis fiscal en quelque sorte, qui attire les marchands normands, angevins, anglais, irlandais, allemands ou flamands. 11


ENCLOS PAROISSIAL DE LA MARTYRE

Le choeur et l’autel de l’église

Un brassage de cultures et d’idées nouvelles À la foire de La Martyre, les marchands s’abritent dans des galeries financées par la fabrique. On dit même que c’est dans cette foire, en 1718, pendant la minorité de Louis XV, que le prince de Cellamare, ambassadeur espagnol, fourbit une conspiration avec quelques nobles bretons, visant à conférer la régence à Philippe V d’Espagne. L’invention de l’imprimerie y permet la diffusion de gravures, source d’inspiration pour les artistes. Cette foire fait des jaloux à Landerneau, où les Rohan chercheront à la faire transférer. Pour la défendre, les gens de La Martyre vont jusqu’à faire appel au roi de France, affirmant que grâce aux rentes de la foire dont profite l’Église, il se produit ici quantité de miracles. D’ailleurs, si on ne soutient pas assez la foire, la tempête fait rage, le clocher s’effondre, la cloche se brise … 12

La porte triomphale qui nous accueille est surmontée d’un chemin de ronde lié à une maison de guet (XIVe siècle) qui permettait la surveillance du champ de foire naguère situé juste en face. Sur le calvaire qui surmonte l’ouvrage, sous le mauvais larron, c’est un drôle de petit diable qui nous surveille. Sur le tympan, une vierge couchée semble souriante (autrefois, vierge allaitante, un prêtre pudibond aurait raboté la sculpture). En bas relief sur la droite, un joueur de crosse, et à l’intérieur du porche, un incroyable Ankou, tout occupé à sa besogne. Au plafond, des restes de peintures représentant les quatre évangélistes. Sur l’encadrement de la pierre de la porte d’entrée de l’église, un minuscule escargot taillé dans la pierre surprend le visiteur attentif.


Un enfer froid… La mort, le jugement, l’enfer glacé, quand l’homme y songe, il doit trembler : fol est, si par mégarde son esprit ne voit qu’il faut mourir.

ENCLOS PAROISSIAL DE LA MARTYRE

À gauche du porche, l’ossuaire, d’inspiration italienne, déclame en breton. Cette phrase, attribuée à l’auteur de mystères Jehan Larcher, rappelle que dans la mythologie bretonne et celtique, l’enfer n’est pas brûlant mais froid.

La cariatide aux seins nus La vedette, ici, c’est cette cariatide aux seins nus, que l’on découvre à l’angle de l’ossuaire. Inspirée de l’art de la Renaissance, elle trouve son origine dans un dessin de Sebastiano Serlio, architecte italien de François Ier.

Les fresques et vitraux À l’intérieur de l’église, on a retrouvé d’anciennes fresques. À propos de celle du Jugement dernier, un touriste s’extasie : « J’y vois une petite Chapelle Sixtine ! Pourquoi ne pas la reconstituer ? »

La cariatide aux seins nus sur pied

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Une seconde nef a dû être rajoutée, pour faire face aux affluences les jours de foire. L’architecture et les ornementations témoignent ici de l’évolution de l’art religieux sur plusieurs siècles. Le vitrail à gauche du chœur, daté de 1562, présente la Dormition (c’est-à-dire la mort) et l’Apothéose (c’est-à-dire le couronnement) de la Vierge Marie. Rénové, il est à présent affublé, dans sa partie haute, des logos des sponsors. La verrière présente des portraits de René de Rohan et de son épouse de sang royal, Isabeau d’Albret, grand-tante d’Henri IV. Les Rohan, mécènes catholiques, deviendront protestants quelques années plus tard. Sur la fenêtre centrale, le Crucifiement a été réalisé à partir d’une gravure de l’Allemand Jost de Negker, en 1535.

La Vierge de la Nativité (porche de l’église Saint-Salomon)

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Les origines du nom « Ar Merzher » Une vitrine expose des travaux d’orfèvrerie, dont le reliquaire de saint Salomon. La Martyre doit son nom à l’assassinat du roi Salomon en 874. Celui-ci trouva refuge dans une église et mourut après qu’on lui eut crevé les yeux.

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Colourful characters In La Roche Maurice, no triumphal arch or great stone cross. But it’s incredibly charming. Starting with the ossuary, made of a perfectly harmonious mix of Logonna’s yellow stone, schist and granite. Despite the cold welcome of the Ankou (the personification of Death in Brittany) who declares ‘I kill you all’ (‘je vous tue tous’) at the entrance, one feels relieved staring at the figures standing along the façade, representing all types of social classes meaning that we’re equal in death.

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L’ossuaire

Enclos paroissial de

La Roche Maurice

Des personnages haut en couleur À La Roche Maurice, point d’arc de triomphe ou de grand calvaire. Mais un charme fou. À commencer par l’ossuaire, qui allie pierre jaune de Logonna, schiste et granit, dans une parfaite harmonie. Malgré l’accueil glacial de l’Ankou qui proclame d’entrée Je vous tue tous ! on se sent bien devant la galerie de personnages qui court sur la façade, représentant toutes les classes sociales pour signifier notre égalité devant la mort. 15


ENCLOS PAROISSIAL DE LA ROCHE MAURICE

Un petit bijou En attendant que les revenus du textile permettent à d’autres de concevoir des projets pharaoniques, les Rohan (la Maison de Rohan est l’une des principales familles de la noblesse bretonne qui a également marqué l’histoire de France), maîtres des lieux, se payent un petit bijou. Ils touchent le droit de guet versé par l’ensemble des habitants. En effet, s’il existe quelques juloded (paysans-toiliers aisés) dans la paroisse, celleci reste pauvre, avec beaucoup de journaliers et de mendiants. Lors de la révolte de 1675, certains se cachent pour échapper à la répression dans un lieu qui a conservé le nom de Toul ar Bonnedoù ruz (le trou des Bonnets rouges). Le clocher à double galerie culmine à soixante mètres. Tout en bas, avant d’entrer sous le porche sud, finement décoré, on remarque une belle salamandre. On trouve aussi un lézard, un merle qui mange une grappe de raisin… La pierre de kersanton fait merveille, une fois de plus, permettant au sculpteur de réaliser un travail aussi précis que de la dentelle.

Le Jubé de l’église Saint-Yves, côté Nef

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L’Ankou bénitier


Les gens du château

ENCLOS PAROISSIAL DE LA ROCHE MAURICE

L’église est placée sous la protection de saint Yves très tôt, dès 1363, soit cinquante ans après la mort du patron des avocats, si cher au cœur des Bretons. Elle est célèbre notamment pour son jubé en bois polychrome, l’un des derniers qui subsistent en Bretagne. C’est à la suite du concile de Trente (1545-1563), que l’Église exige la suppression des jubés. Le chœur était jusqu’alors réservé au clergé, la nef au peuple et les chapelles latérales aux nobles. La consigne est de recourir à la prédication et de remplacer les jubés par des chaires à prêcher. Le jubé exhibe des personnages étonnants, au faciès négroïde ou en tenue rappelant un chef indien emplumé. Rien d’étonnant à cette inspiration exotique, la marine bretonne étant alors présente sur toutes les mers. Masques de théâtre, personnages de comédie, lion à face humaine, cariatides grotesques, personnage à tête de singe figurent une humanité mal dégrossie. La voûte est décorée d’anges et de macles, symbole des Rohan. Mais un mystère demeure : pourquoi les sept cents fleurs de lys ont-elles été rapidement effacées ? Faites vos jeux… Détail du vitrail de la Résurrection du Christ Détail du Jubé

Les charpentiers se lâchent Si les sculptures sont l’œuvre de spécialistes travaillant sur commande, les sablières et les blochets, les clés de voûte restent le domaine réservé des charpentiers. Ici, ils immortalisent les labours, une scène d’enterrement, un joueur de tambour, un transport de barriques et des jeux comme le baz yod (bâton à bouillie) où les adversaires sont assis face à face, les mains sur un bâton.

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La grande verrière arbore les quatorze blasons des Rohan et des familles qui leur sont liées. L’ensemble a été démonté durant la Seconde Guerre Mondiale par crainte des bombardements, stocké dans une ferme, puis remonté en 1950. 17


The church as a theatre The proud of Sizun is its ‘triumphal arch’ with three arches that was rescued in 1880 when the road was enlarged. What is the most striking here is the artists’ cheerfulness and audacity. In Sizun, one comes firstly for the relics of Suliau, a patron saint, even though he’s said to have been buried on the River Rance banks where he managed to paralyse wild animals about to devastate its vineyard thanks to four magical posts.

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Enclos paroissial de

Sizun

L’église comme un théâtre La fierté de Sizun, c’est son « arc de triomphe » à trois arches, qui l’a échappé belle, en 1880, lors de l’élargissement de la route. Ce qui étonne le plus, dans ce lieu, c’est la gaieté et le culot des artistes. À Sizun, on vient d’abord pour les reliques de Suliau, élevé au grade de saint patron, même si on le situe plutôt sur les bords de la Rance, où il a réussi, grâce à quatre piquets magiques, à tétaniser des animaux sauvages venus ravager sa vigne. 19


ENCLOS PAROISSIAL DE SIZUN La porte triomphale et l’ossuaire

Un ossuaire plein de vie

Le caprice du recteur

Une fois passée la porte monumentale, jadis fermée par une grille, ou enjambés les échaliers qui empêchaient les animaux d’entrer, on peut s’extasier sur l’ossuaire. Les douze apôtres y sont à l’honneur, même si saint Suliau est présent au fronton et dans le contrefort gauche, avec ses piquets. La variété de couleurs des pierres, granit, pierre de Logonna, kersanton, fait merveille, rehaussée par le rouge qui perdure des anciennes peintures. Des personnages mystérieux peuvent nous surprendre, comme cette mystérieuse femme au rouleau, ou encore cette femme-serpent qui jaillit à l’un des angles.

On remarquera, au chevet, côté est, que la maîtresse-vitre a été murée, paraît-il à cause d’un recteur qui en avait assez de dire la messe avec le soleil dans les yeux. Dans le bas du chevet, une incroyable frise en granit : un renard chasse des poules, des masques dévorent le feuillage, une chienne allaite ses petits, un démon féminin nous tente avec sa pomme… Plus loin, au nord, une sirène, un lion… et l’ancienne porte surmontée des armes des Rohan.

Faisons le tour de l’église, en commençant par le porche gothique. De part et d’autre, un chien et un chat courent sur les pinacles. Le clocher d’une remarquable finesse est plus récent (1735). Nous continuons l’exploration côté sud, avec la porte latérale entourée d’une vigne et de son petit vendangeur. En son centre, un homme ferme les yeux et se caresse la barbe, songeur, d’où son nom de « porte du philosophe ». 20

Revenons vers le porche et poussons la porte. Nous voilà au spectacle, si l’on se fie à ces nombreux personnages, bras levés, qui nous saluent comme à la parade. Le maître-autel est éclatant, avec ses bleus et ses ors, la finesse de ses colonnes. À droite, saint Suliau, en habit d’évêque, n’a pas perdu ses piquets, de même que saint Joseph dans un médaillon, pour une fois, n’a pas perdu son lys.


Au nord, le retable des Agonisants offre des statues de saint Pierre et saint Paul, dans un pur style flamand. Sur la toile centrale, on croit reconnaître Michel Le Nobletz, célèbre pour prêcher à l’aide des Taolennoù, série d’images utilisées par les prédicateurs catholiques pendant trois siècles. Une petite tête sculptée dans une poutre, avec crête rouge vif et boucle d’oreille, est à l’image d’un jeune compagnon ayant participé à la restauration en 2009-2012. On fait demi-tour pour se régaler de l’orgue Dallam, ce facteur anglais qui a tant œuvré dans la région.

À gauche des fonts baptismaux restaurés, on découvre une superbe armoire à bannières. Le maire avait jadis porté celle de saint Suliau, lors du pardon. Elle côtoie des statues récentes, réalisées par Le Ber. Les dômes des confessionnaux ont été refaits. Ils avaient été brûlés dans les années soixante, après que le concile eût conseillé un surcroît de modestie dans nos églises. Une vitrine présente des vêtements sacerdotaux et de l’orfèvrerie, dont le fameux buste-reliquaire de saint Suliau, réalisé par un Morlaisien, François Lapous, avec un petit oiseau en guise de signature, lapous signifiant oiseau, en breton.

ENCLOS PAROISSIAL DE SIZUN

Le retable dédié à la Trinité, à gauche du chœur, réalisé en tuffeau et en marbre importés du Val de Loire, présente d’élégantes vertus. Au centre, sur une toile du XVIIIe, un enfant explique à saint Augustin qu’il ne faut pas chercher à comprendre le mystère de la sainte Trinité.

Le Choeur de l’église

La femme serpent, sculpture sur la porte triomphale

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An altarpiece to be forgiven 7th July 1675, the uprising of ‘Bonnets rouges’ (so were nicknamed the Breton peasants fighting a new tax) gets to Commana where angry peasants ask the priest for an explanation: ‘Where is the ‘Gabelle’ (originally, a salt tax)?’ As if this new tax that they’ve heard about was a monster able to swallow everything. They sack. They drink the two barrels of wine stored in the presbytery and molest the priest, enable to answer. Left for dead, the poor man is helped to get back on his feet and parish’s wealthy linen traders urge him to come back, promising to spend a lot of money on building the nicest altarpiece of the whole area. And that’s what was done.

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Retable de Sainte-Anne

Enclos paroissial de

Commana

Un retable pour se faire pardonner Le 7 juillet 1675, la révolte des Bonnets rouges enflamme Commana, où les paysans en colère demandent des comptes au recteur de la paroisse : « Où est la Gabelle ? » Ce nouvel impôt, dont on annonce la venue, aurait-il pris la forme d’un monstre capable de tout engloutir ? On pille. On boit les deux barriques de vin du presbytère et on moleste le curé, bien en mal de répondre. Laissé pour mort, le pauvre homme est remis sur pied et les riches paysans-toiliers de la paroisse le pressent de revenir, promettant de dépenser sans compter afin de doter son église du plus beau des retables. Ainsi fut fait. 23


ENCLOS PAROISSIAL DE COMMANA

On est sur une colline des Monts d’Arrée, les terres sont pauvres, hérissées d’arêtes de schiste. L’enclos est sobre, austère, le clocher sans balustrade ni clocheton. Mais à 262 mètres d’altitude, plus 57 mètres de hauteur, la flèche ne manque pas d’allure. Et voici l’ossuaire, plus fringant avec ses rampants à spirales, ses crossettes de dragons et d’angelots jouant l’enfer contre le paradis.

Un retable, chef d’œuvre de l’art baroque Censé avoir été érigé pour pardonner aux paroissiens le mal fait à leur recteur, le retable de sainte Anne est un chef d’œuvre de l’art baroque. Sa richesse prête le flanc à toutes les interprétations, certes, mais comment l’éviter ? Comme le dit la guide : « Les artistes n’ont pas laissé de mode d’emploi. » Alors, pourquoi ne pas se laisser aller ? Sur le bas relief de l’autel, quand le spécialiste identifie sainte Anne apprenant à lire à la Vierge, le recteur exalté voit une image de la mère et l’enfant, une parabole du livre sacré. Particulièrement originaux et très vivants, les deux médaillons situés en bas à gauche et qui se font face à angle droit : saint Yves rend la justice, tandis que le riche écarte le pauvre sans ménagement. Le baptistère, daté de 1656, annonce : Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé. Des statuettes élancées et gracieuses incarnant les vertus entourent les fonts. Elles reprennent les canons du sculpteur Jean Goujon. La Tempérance renverse le vin et porte une cruche d’eau.

Libres interprétations Après tout, l’ensemble pourrait être lu comme une sorte de chorégraphie, tant les personnages suggèrent le mouvement. En haut, Dieu le Père, cape rouge et tiare sur le chef, visage impénétrable, tient dans ses bras son fils mal en point, juché sur le globe terrestre. À l’étage en-dessous, c’est un Dieu décoiffé, cape ouverte, qui tient le monde, comme s’il jouait au ballon et s’apprêtait à le lancer à son fils, accouru en-dessous. Ce dernier l’attrape avec élégance sous le regard de sainte Anne et de la Vierge Marie, entourées de colonnes torses, dont le pampre est grappillé par de charmants chérubins : une partie de soule, en quelque sorte ! Les Bretons en étaient friands, à l’époque. Une curiosité, dans les petits médaillons du bas du retable du Rosaire, à gauche du chœur : des personnages semblent prier devant un rideau qui s’ouvre. La scène a été réalisée à partir d’une oeuvre du graveur Abraham Bosse, qui était accompagnée de la légende suivante : Un enfant est venu au monde tout contrefait, voué à sainte Anne est revenu en parfaite forme et santé. 24

Vue générale de l’enclos de Commana Détail du calvaire


ENCLOS PAROISSIAL DE COMMANA Le calvaire

Retable Sainte-Anne

Les gars de la Marine Ici, à droite du chœur, on a fait appel aux sculpteurs de la Marine de Brest. Les personnages semblent radieux quels que soient les sévices qu’ils peuvent endurer. Même pas mal ! Le Christ montre ses plaies, assis sur son trône, la barbe bien taillée, entouré de deux anges. Saint Sébastien ne sent pas les flèches, et sainte Marguerite resplendit, alors que le dragon qui vient de la vomir est vert de rage. D’autres anges, replets, évoquent une certaine joie de vivre, un peu comme des marins en escale ?

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Tanbark is money In the 16th and 17th centuries, Lampaul-Guimiliau is particularly well-known for its tanneries. When the skins go missing, they are even imported from America to be tanned here. As spring arrives, ‘kigners’ go up and down the Arrée Mountains to pull off lashes of young oaks’ bark. Their bundles of wood are then transformed into powder in tanbark mills before being used in tanneries. The last one shut down in 1986.

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Vue aérienne

Enclos paroissial de

Lampaul-Guimiliau

Le tan c’est de l’argent Aux XVIe et XVIIe siècles, c’est surtout à ses tanneries que Lampaul-Guimiliau doit sa renommée. Quand les peaux viennent à manquer, on les importe même d’Amérique, pour les traiter ici. Le printemps venu, les kigners parcourent les Monts d’Arrée, pour arracher des lanières d’écorce aux jeunes chênes. Leurs fagots sont réduits en poudre dans les moulins à tan, avant d’alimenter les tanneries, dont la dernière a fermé en 1986.

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ENCLOS PAROISSIAL DE LAMPAUL-GUIMILIAU

Patatras ! On construit une belle arche, un ossuaire splendide, un calvaire plus modeste, mais ça ne suffit pas. Le clocher du Kreisker, à Saint-Pol de Léon, culmine à soixante-dix mètres, eh bien qu’à cela ne tienne, on va tenter de l’égaler. C’est malin ! En 1809, le clocher de Lampaul-Guimiliau est foudroyé. En 1812, rebelote ! Sa chute écrase l’orgue et rend impossible une reconstruction intégrale. Et voilà notre pauvre clocher raccourci, amputé ad vitam aeternam. Memento mori... Rappelle-toi que tu es mortel. Brrrr... L’inscription gravée au-dessus de l’entrée de l’ossuaire annonce la couleur. Datée de 1666, la porte de l’ossuaire présente un profil d’homme et un profil de femme. Un visiteur s’étonne : « Si c’est pour exprimer l’égalité devant la mort indépendamment du sexe, d’accord, mais pourquoi la femme est-elle chauve ? » À l’intérieur de l’ossuaire, on a installé le retable de la Résurrection. Le Christ y est accompagné de saint Sébastien et de saint Roch, considérés comme des protecteurs efficaces contre la peste qui sema la terreur en Bretagne jusqu’au XVIIe siècle. Côté ouest de l’église, les esprits pudibonds éviteront de lever les yeux vers une gargouille. « Shocking », s’amuse une Anglaise en vacances.

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Détail de la poutre de gloire, séparant la nef du Choeur Détail du porche de l’église


Détail des stalles du Choeur

Au pays des dragons

Lampaul banlieue d’Anvers

Côté nord, on remarque la Mise au tombeau et ses neuf personnages grandeur nature, réalisée en tuffeau par Chavagnac, sculpteur de la Marine d’origine auvergnate. Ces beaux visages ont un petit air de famille. Ils disputent la vedette à la Descente de Croix, taillée dans un seul bloc de chêne.

Sur le retable de la Passion, une scène rare, côté gauche : la représentation de la naissance de la Vierge Marie, dont la mère, sainte Anne, est allongée dans un lit à baldaquin. Au centre, la Passion, d’une grande délicatesse, a été réalisée dans un atelier d’Anvers. À droite, Miliau, l’autre patron de la paroisse, apparaît la tête coupée par son frère Rivode, assoiffé de pouvoir.

Devant le chœur, sur la poutre de Gloire, courent les scènes de la Passion, entre deux gueules de dragons, animal très présent ici, à cause de saint Pol Aurélien, patron de la paroisse qui a débarrassé le pays du monstre et de sa progéniture qui terrorisaient le voisinage. Le dragon est encore là, vaincu, sur le retable consacré à sainte Marguerite qu’il a dû laisser ressortir de son ventre après l’avoir avalée. Avant l’invention de la péridurale, les femmes enceintes venaient le toucher pour s’assurer un accouchement heureux. Détail du retable Saint-Jean-Baptiste

Sur le retable de saint Jean Baptiste, l’Archange saint Michel terrasse le démon et provoque une chute des anges inspirée d’un tableau de Rubens. Un touriste hollandais proteste : « Mais c’est à nous, ça ! » Il y a fort à parier que les sculpteurs bretons disposaient de gravures des oeuvres de Rubens.

ENCLOS PAROISSIAL DE LAMPAUL-GUIMILIAU

Entrons. Les femmes par la porte de gauche, les hommes par celle de droite. Un paroissien affirme que les anciens ont gardé cette habitude : « Et c’est pareil au banquet du troisième âge : les femmes d’un côté, les hommes de l’autre ! ». Sur la gauche, les fonts baptismaux présentent deux cuves d’eau bénite. Dans la plus petite, mesure très hygiénique, l’eau qui a servi à baptiser l’enfant rejoint la rivière souterraine qui court en-dessous du chœur. La voûte est pour beaucoup dans l’excellente acoustique du lieu, qu’on peut apprécier lors des concerts donnés durant la période estivale, comme dans d’autres églises des environs. L’église abrite aussi deux bannières, datées de 1634 et 1667. Ne manquez pas le pardon, le premier dimanche de mai, qui marquait jadis le départ des kigners pour leur quête du tan.

Côté sud, saint Laurent est armé de son grill, souvenir d’un cuisant supplice. On y trouve aussi le « bénitier du diable », sur lequel un homme et une femme se tordent de douleur au contact de l’eau bénite. Et ils ne savent pas encore qu’un serpent les attend tout au fond ! Un touriste italien s’étonne : « Comment un petit village perdu a pu se payer toutes ces merveilles ? » Au café, en face de l’enclos, il découvre que le tenancier est un compatriote et se dit que, finalement, Lampaul-Guimiliau recèle de belles surprises…

J’en profite pour Découvrir la ville de Landivisiau, tout proche et profiter du marché hebdomadaire le mercredi jusque 17h. www.marches-finistere.fr 29


A taste of Spain The small village of Guimiliau (about 800 inhabitants), thriving thanks to linen and, to a lesser extent, to its tanneries and beekeeping industry, was able to build beautiful must-see monuments. Guimiliau is well-located: near Morlaix, main exporting harbor for the famous linen produced in Léon country (called ‘crées’ in French). It’s no coincidence that, in the 15th century, Yvon Le Gall from Guimiliau is one of the second mates of Morlaix’s privateer Jean de Coatalem who protects the ships sailing to Newfoundland and America, before Christopher Columbus.

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Enclos paroissial de

Guimiliau

Un parfum d’Espagne Prospère grâce à la toile de lin qu’on y travaille et à un degré moindre grâce à ses tanneries et à son apiculture, le petit bourg de Guimiliau, huit cents âmes, a su se doter de monuments magnifiques et incontournables. Mais Guimiliau est très bien situé : près de Morlaix, principal port exportateur des fameuses toiles, les crées du Léon. Ce n’est pas un hasard si Yvon Le Gall, de Guimiliau, est au XVe siècle l’un des lieutenants du corsaire morlaisien Jean de Coatalem qui protège les navires en route vers Terre-Neuve et l’Amérique, avant Christophe Colomb. 31


ENCLOS PAROISSIAL DE GUIMILIAU

Vue d’ensemble

Deux cents personnages À l’étage inférieur du grand calvaire, un premier sculpteur a opté pour la sobriété dans sa Vie de Jésus. On lui préfèrera sans doute, à l’étage supérieur, le travail de cet autre sculpteur qui a privilégié le mouvement pour représenter la Passion. Par exemple, côté est, la Mise au tombeau met en scène un admirable Christ émacié, qui donne, comme les costumes des personnages, une coloration ibérique à l’ensemble. À droite, parmi les saintes femmes, on pourrait reconnaitre Marie Stuart. Au sud, pour le Portement de Croix, soudards sadiques et joyeux drilles, tambours et trompettes entourent le supplicié qui souffre sous le poids. Les armes sont celles qui étaient en usage au moment des guerres de la Ligue, auxquelles participaient des soldats espagnols. À l’ouest, on appréciera la scène de la Résurrection, le soir, au soleil couchant, quand elle est particulièrement mise en valeur.

Katell a dansé toute la nuit À gauche de la Piétà et de son magnifique Christ décharné, des démons s’acharnent sur la malheureuse Katell Gollet (Katell la perdue), dénudée et pantelante. D’après la légende, Katell promettait d’épouser le cavalier qui la ferait danser toute la nuit. Celui qui a accepté n’était autre que le diable en personne, dissimulé sous les traits d’un beau jeune homme. La femme pécheresse, toujours… avec une pique, cette fois, contre la danse que les prêtres du Léon avaient en horreur et finiront par interdire. Côté 32


La sacristie avec ses coupoles date de 1683, après que le Parlement de Bretagne eût contraint les fabriciens à les préférer aux porches des églises. Pour être au chaud, peut-être, afin de délibérer et faire leurs comptes en toute tranquillité, mais aussi pour abriter le trésor de la paroisse.

Que ce lieu est redoutable Au dess

On ne peut pas manquer la belle sirène à la poitrine offerte qui nous défie au-dessus du porche, tandis que dans les voussures, Eve donne le sein à Abel et que Noë navigue avant de sombrer dans l’ivresse. À l’intérieur du porche, quelques traces de ée pr inc ipa polychromie et une phrase peu engageante : Que ce le de l’église lieu est redoutable. Sous les apôtres, des entrelacs et des bas-reliefs originaux : un moine exorciste, des mendiants tels qu’ils devaient se trouver là, à l’époque, faisant la manche, ainsi que deux lutteurs. Le baptistère, en chêne massif, est entièrement sculpté, avec des colonnes torses couvertes d’oiseaux, de serpents et de vigne. Au-dessus, des arcades d’angelots, dauphins, rosaces, guirlandes. Face au vitrail, surprise ! Saint Louis, roi de France apparaît sous les traits de Louis XIV. el us d

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L’orgue Dallam

ENCLOS PAROISSIAL DE GUIMILIAU

nord, on appréciera une autre très belle scène, avec ce Jésus aux mains liées, et un Joseph en costume de julod (paysan-toilier). En face, l’ancien ossuaire, transformé en chapelle mortuaire, présente une chaire à prêcher originale, en plein air.

Racine et Molière Le fameux facteur d’orgues anglais Dallam, qui a construit cet instrument comme tant d’autres dans la région, est mort à Guimiliau, en 1705. L’orgue a été restauré en 1989 et s’avère riche en détails sculptés, dont un roi David à la harpe et une sainte Cécile au clavier, sans oublier le peuple en délire qui accueille Louis XIV sur son char. Le retable de saint Miliau relate les épisodes de sa vie tragique. Le saint porte sa propre tête, soutenu par sa femme Aurélie, en compagnie de son assassin, étrangement barbu et coiffé d’un turban. Saint Miliau est aussi à l’honneur sur une bannière, en habit de roi de Bretagne, sceptre à la main.

J’en profite pour Rejoindre Lampaul-Guimiliau en utilisant le GR 380 qui fait le tour des Monts d’arrée et découvrir un nouvel enclos paroissial (voir p 18).

Sur le maître-autel, on voit saint Michel en acteur de théâtre et l’aveugle saint Hervé en compagnie de son loup portant le collier de l’âne qu’il a dévoré, ainsi qu’un personnage costumé en acteur d’une pièce de Molière. Histoire de s’amuser un peu, quand même !

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Their pride on fire 7th June 1998. At the end of the day dedicated to the ‘communion solennelle’ (a Catholic ceremony for children about 12 years old), a child is having fun making the church candles fall with a water gun. The tablecloth burns and the fire is quickly confined. But as soon as the door is opened the following morning, it creates an indraught of air and the altarpiece catches fire. The fire, that has been burning slowly all night, goes straight to the vault. Gaz concentrate under the roof. The church, about to get destroyed, is rescued at the very last moment. ‘Saint Thégonnec is the symbol of parish pride at its peak’. This sentence by historian Yves Le Gallo sums up well the ambition of the parish’s administrators. Their parish is one of the richest in the area thanks to its revenue, larger than anywhere else. The area owes its prosperity to flax grown mainly along the coasts of Léon and nearby Trégor, but whitened in the parish’s ‘kanndi’ and woven in the inhabitants’ houses.

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Enclos paroissial de

Saint-Thégonnec L’orgueil incendié 7 juin 1998. Après la journée consacrée à la communion solennelle, un gamin joue à faire tomber les cierges avec un pistolet à eau. Le feu dans la nappe est rapidement circonscrit. Mais l’ouverture de la porte le matin du 8 juin crée un appel d’air et voit le retable s’embraser. Le feu, qui a couvé toute la nuit, se transmet aussitôt à la voûte. Les gaz se concentrent sous la toiture. L’église, à deux doigts d’être totalement anéantie, sera sauvée in extremis. Saint-Thégonnec est le symbole de l’orgueil paroissial porté à son paroxysme. Cette phrase de l’historien Yves Le Gallo résume assez bien l’ambition des conseillers de fabrique. Ceux-ci ont fait de leur paroisse l’une des plus riches de la région, grâce à des revenus ordinaires bien plus importants qu’ailleurs. Le pays doit sa prospérité au lin, essentiellement cultivé sur les franges côtières du Léon et du Trégor voisin, mais blanchi dans les kanndi de la paroisse et tissé chez ses habitants. 35


ENCLOS PAROISSIAL DE SAINT-THÉGONNEC

De quoi construire 500 ossuaires ! Après la construction d’une église et d’une première tour, en 1563, on en monte une plus haute, en 1599. Entre temps, on a construit l’arc de triomphe. Dans quel style ? Indéfinissable, il mélange tout ce qui se fait de plus spectaculaire à l’époque. La population travaille aux incessants charrois de pierres. En 1610, on attaque l’érection du dernier des grands calvaires monumentaux de Bretagne. On cuit des bœufs entiers lors de grands banquets, on dépense énormément. Les meilleurs artistes sont convoqués, dont le sculpteur Roland Doré, grand maître du kersanton, à qui l’on doit, entre autres, le célèbre Christ aux Outrages. Le mobilier de l’église se veut à l’avenant. On a déjà entrepris la construction de l’une des plus belles chaires, quand Colbert instaure les taxes à l’exportation. C’est la crise. On arrête les frais. Mais en 1710, le marché espagnol s’ouvre, et ça repart ! À nouveau, on casse, on charroie, on sculpte, on reconstruit.

Bataille d’experts En 1998, l’incendie est à peine circonscrit qu’une foule d’experts se presse dans l’enclos. En attendant, on dissimule les trésors qui ont pu être sauvés, à la chapelle Sainte Brigitte, dans le plus grand secret. 36

Vue d’ensemble

Détail du calvaire, le Christ aux outrages


Le retable de Notre-Dame de Bon Secours, dans lequel a pris l’incendie, doit être remplacé par un trompe-l’œil. Finalement, il sera entièrement reconstitué. Le cartouche central, réalisé à l’époque par un copiste, à partir d’un tableau de Nicolas Poussin, va bientôt être livré, lorsqu’on s’aperçoit que l’image est à l’envers. Sans doute réalisé à l’origine d’après une gravure imprimée en négatif, une nouvelle copie est commandée, et aujourd’hui, un étonnant jeu de miroirs redonne vie à cette curiosité, près des fonts baptismaux. La chaire, l’un des joyaux de l’église, est très endommagée. Comme beaucoup de mobilier religieux, elle a été badigeonnée de vermillon. En grattant un peu, quelques couleurs sont apparues, d’où l’idée de lui redonner un aspect polychrome, en harmonie avec le reste du mobilier. Même la remise en état de l’orgue, qui semblait totalement utopique, a été menée à bien. Les travaux de restauration ont permis des améliorations et aussi quelques trouvailles. Ainsi, les portes du triptyque de l’Arbre de Jessé ont révélé une peinture de l’Annonciation datée de 1610, désormais visible au dessus de l’entrée.

ENCLOS PAROISSIAL DE SAINT-THÉGONNEC

Un Poussin à l’envers

Après sept années de chantier, l’église a enfin été réouverte au public, en juin 2005.

Détail du calvaire

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Le calvaire de Saint-Thégonnec

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A sculptors’ display The church of Plougonven is dedicated to its founder saint Gouven, one of the leaders who guided Bretons at the time of their arrival in Armorique, known and prayed for healing headaches. But the place chosen for the church must not be the right one: each night, work of the day before is being mysteriously destroyed. Parish’s inhabitants decide to put a statue of saint Yves on an ox-drawn cart. The church will be built where the oxen will stop (God’s will!) and will be dedicated to saint Yves. They owe him one indeed! Moreover, the parish is located in Le Trégor, where he was born. Finally, the parish will be built on the top of a hill, overlooking the village.

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Enclos paroissial de

Plougonven

Un festival de sculpteurs L’église de Plougonven est d’abord dédiée à son fondateur, saint Gonven, l’un des chefs qui guidaient les Bretons lors de leur arrivée en Armorique, qu’on invoque pour guérir les maux de tête. Mais l’endroit qu’on a choisi pour l’édifier ne doit pas être le bon : chaque nuit, le travail de la veille est mystérieusement détruit. Les paroissiens décident alors de placer une statue de saint Yves sur un char tiré par des bœufs. À la grâce de Dieu ! Le lieu où ils s’arrêteront sera celui où l’on bâtira l’église, dont saint Yves deviendra plus tard le saint patron. On lui doit bien ça ! En plus on est dans le Trégor, et c’est l’enfant du pays. L’enclos verra finalement le jour sur le terre-plein qui domine la petite bourgade. 39


ENCLOS PAROISSIAL DE PLOUGONVEN

Le premier dictionnaire Ici, on cultive le lin, mais on ne le transforme guère. La prospérité de la paroisse est antérieure. Une seule assemblée regroupant prêtres, seigneur et paroissiens délibère des affaires civiles et religieuses et en confie la gestion à deux trésoriers : les fabriques. Plougonven compte déjà quelques futures célébrités : Jehan Lagadeuc, auteur du Catholicon, à la fois premier dictionnaire breton et premier dictionnaire trilingue (breton/français/latin), et Jehan Larcher, auteur du mystère Le mirouer de la mort, poème écrit en 1519.

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Le lieu est paisible, arboré, à l’écart de la circulation. Le calvaire est de forme orthogonale, comme beaucoup de monuments de l’époque, et les visiteurs cherchent une explication : À cause du huitième jour, peut-être, celui de la Résurrection. Ou à cause du 8 qui, en position allongée, est le symbole de l’infini. Détruit en 1794, durant la Terreur, en même temps qu’on confisque le trésor de la fabrique, le calvaire sera redressé en 1810. Les dégâts sur les statues seront réparés par Yann Larc’hantec, sculpteur de Plougonven.

Vue aérienne


Une galerie de portraits

Les soldats portent heaume, cuirasse et jambières, un garde sadique appuie du genou sur l’extrémité de la croix pour qu’elle pèse plus encore, Ponce Pilate a l’apparence d’un bailli, le diable, habillé en pèlerin, retrousse ses frusques pour montrer ses pieds fourchus, Marie-Madeleine est en châtelaine, avec manches à crevés et guimpe de dentelle, elle pleure lors de la Mise au tombeau, Jésus tient l’oreille de Malchus dans sa main, tandis que saint Pierre remet l’épée dans son fourreau, un garde endormi, armé d’une arquebuse modèle 1525 à la bataille de Pavie, ne voit pas Jésus enjamber le tombeau. Pour le baptême de Jésus, saint Jean Baptiste tient dans sa main une coquille d’ormeau. Un Roi mage, Balthazar, est représenté avec un visage d’Africain.

Détails de gargouilles

ENCLOS PAROISSIAL DE PLOUGONVEN

Après la pluie, le kersanton change peu à peu de couleur. Les personnages se détachent sur le ciel bleu, habillés à la façon des paysans et des bourgeois du XVIe siècle.

Le Diable de la Tentation

N’oublions pas Gonven la nef

L’église, placée depuis 1532 sous le vocable de la Trinité et de saint Yves, est l’œuvre de l’architecte Beaumanoir, originaire de la paroisse et maître du gothique breton flamboyant. Elle a entièrement brûlé en 1930. L’enclos est complété par un ossuaire du XVIe siècle. Les crânes y étaient conservés dans des boîtes, sur lesquelles étaient inscrites l’âge et la date de la mort. On remarquera également la chapelle du Christ, sur l’autel de laquelle on déposait les jeunes enfants afin de les fortifier, ainsi que le tombeau de l’abbé Bernard-François Le Teurnier, réalisé par Larc’hantec. Décédé en 1883, l’abbé était apprécié pour ses commentaires humoristiques et effrayants des Taolennoù, ces tableaux qui servaient jadis à impressionner les mécréants pour les J’en profite pour faire revenir dans le droit chemin. Le paon y symbolise l’orgueil, le bouc la luxure, le Visiter Guerlesquin, l’une des 5 comporc la gourmandise, le serpent l’envie, munes labellisées « Petite cité de caracle lion la colère, l’escargot la paresse et le tère » en Finistère. crapaud l’avarice. www.tourisme-morlaix.fr 41


Glossaire Ankou : Personnification de la Mort, en Bretagne. Souvent représenté avec une faux et une tête de mort.

Jubé : Tribune séparant la nef réservée au peuple du chœur réservé au clergé, dans certaines églises.

Blochet : En charpente, pièce de bois parfois sculptée qui reçoit l’arbalétrier et le réunit à la sablière.

Julod (pluriel juloded) : Nom breton du paysan-marchand de toiles dans le Léon. Les juloded ont constitué une sorte de caste de paysans aisés.

Calvaire : Très fréquent en Bretagne, croix dressée sur une plateforme pour rappeler la Passion du Christ.

Kanndi : En Bretagne, buanderie où l’on blanchit le lin.

Chœur : Partie d’une église située devant le maître-autel, où se tiennent les chantres et le clergé durant l’office.

Kersanton : La kersantite ou pierre de kersanton est une pierre gris foncé, au grain très fin, résistante aux intempéries. Elle provient de carrières situées dans la rade de Brest.

Confrérie du Rosaire : Parfois appelée « confrérie du chapelet », elle finançait la construction des retables du Rosaire, représentant les mystères de la vie de la Vierge.

Placître : Terrain, souvent herbeux, délimité par un mur, autour des églises, chapelles et fontaines bretonnes. Dans l’enclos paroissial, le placître est l’espace non bâti.

Crée du Léon : Du breton krez (chemise). C’est le nom de la pièce de toile de lin du pays de Léon, en Bretagne. Une crée mesurait 5 aunes sur 100, soit 6,10 mètres sur 122. On en produisit jusqu’à 60 000 pièces par an.

Mystères : Pièces de théâtre en breton représentant des scènes bibliques, jouées sur les placîtres par un nombre impressionnant d’acteurs et de figurants.

Crossette : Partie de maçonnerie prolongée horizontalement et souvent sculptée. Échalier : Pierre dressée que l’on doit enjamber pour entrer sur un enclos paroissial et qui servait à empêcher les animaux d’y pénétrer.

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Nef : Dans une église, partie comprise entre le portail et le chœur. Ossuaire : Bâtiment où étaient remisés les ossements humains, après la désaffectation des tombes. Maître-autel : Autel principal d’une église, situé au milieu du chœur.

Engoulant : En charpente, extrémité sculptée en forme de gueule, sculptée sur les poutres.

Porche : Entrée latérale d’une église sous laquelle se réunissait le conseil de fabrique.

Fabrique : Désigne à la fois les biens de la paroisse et l’assemblée chargée de les gérer : la fabrique ; et la personne en charge de cette gestion : le fabrique.

Recteur : En Bretagne, nom que l’on donne au curé de la paroisse. Retable : Partie postérieure et décorée d’un autel, qui surmonte verticalement la table.


Pratique Sablière : Pièce de charpente horizontale, parallèle au mur qui la supporte et qui reçoit les pièces supportant la toiture. Sacristie : Pièce annexe d’une église, où sont déposés les vases sacrés, les vêtements sacerdotaux, ainsi que les registres. Une décision du Parlement de Bretagne, demandant aux conseils de fabrique de ne plus se réunir sous le porche de l’église, a encouragé leur construction. Sibylles : Prêtresses qui auraient annoncé au monde païen la venue du Rédempteur. Elles apparaissent parfois sur les clés de voûte des églises. Transept : Nef transversale qui coupe la nef principale d’une église pour lui conférer une forme de croix. Verrière : Dans une église, grand vitrail majeur, appelé aussi maîtrevitre. Voussures : Parties ornementées qui accompagnent l’entourage d’une arcade, d’un portail ou d’un porche.

Retrouvez les coordonnées des offices de tourisme : Enclos de Pleyben Office de tourisme de Pleyben Place Charles de Gaulle - 29190 Pleyben 02 98 26 71 05 - www.mairiepleyben.fr Enclos de La Martyre, La Roche Maurice, Office du Tourisme du Pays de Landerneau-Daoulas Place du général de Gaulle - 29800 Landerneau 02 98 85 13 09 - www.brest-terres-oceanes.fr Enclos de Sizun, Commana, Lampaul-Guimiliau, Guimiliau Office de tourisme « Roscoff, côte des sables, enclos paroissiaux », Pays de Landivisiau, Zone de Kerven, 29400 Landivisiau, 02 98 68 33 33 - www.roscoff-tourisme.com Enclos de Saint-Thégonnec, Plougonven Maison du tourisme Baie de Morlaix Monts d’Arrée 5 allée Saint-François - 29600 Saint-Martin-des-Champs 02 98 79 92 92 - www.tourisme-morlaix.fr

Encore plus beaux en couleurs ! À l’origine, les calvaires monumentaux étaient peints, mais toute trace de pigment a aujourd’hui disparu. Difficile alors d’imaginer la richesse que la couleur pouvait apporter au grain si caractéristique de la pierre de Kersanton ou du granit. Chaque année pourtant, une animation vous propose de découvrir les calvaires en couleurs. Toutes les informations sur www.7calvaires.fr 43


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