N#14
SOMMAIRE 00 LA CARTE DE PÊCHE 01 LE CALAMAR DU BORD 02 L ÎLE DE GROIX 03 LE SPINERBAIT 04 LE CLERMONT DU FISH 05 TOROMAFISH 06 DIAPORAFISH 07 FISHONS LE CAMP
EDITO Du prix de la carte de pêche, en passant par la Vendée avec quelques belles traces de couleurs qui ne laissent pas un homme totalement indifférent, j’ai vu un vrai « Man » maitre de son art….Le mètre étant un de ses favoris. Ainsi je prends un malin plaisir à me répéter encore et encore, la passion se partage, se transmet, se raconte… Les discours trop techniques, dénués d’histoires, ne m’intéressent pas. Je reste persuadé que les images et les couleurs restent les plus captivantes, puisqu’ elles permettent l’évasion total de l’esprit. Enzo Minardi
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fish de ta mer
PECHE DU CALAMAR DU BORD
MORGAN
CALU La pêche des céphalopodes, le eging, est une pêche de plus en plus tendance et populaire, en pleine expansion dans l’hexagone. L’arrivée sur notre marché de produits spécialisés et techniques provenant du pays du soleil levant n’y est sûrement pas pour rien. Il s’agit d’une pêche vraiment fun et atypique par rapport à la pêche au leurre classique de nos amis à nageoires, qui peut se révéler très
pointue. Parmi les espèces de céphalopodes qu’il nous est possible de leurrer, le calamar est sûrement mon préféré. Ce céphalopode peut atteindre une taille respectable chez nous et sa pêche procure son lot de sensations. Assez facile à prendre si l’on respecte certaines règles, le calamar est aussi photogénique que bon dans l’assiette. Du bord, ma technique préférée pour leurrer ce magnifique adversaire est une technique (forcément) japonaise : le bichi-bachi.
QU EST CE QUE LE CALAMAR ? Tout d’abord, intéressons nous à notre camarade de jeu. Le calamar est un céphalopode, comme la seiche ou le poulpe. L’espèce que nous allons traquer est le calamar blanc ou calamar commun (loligo vulgaris) qui est le seul à vraiment s’approcher de nos côtes. Sachez qu’il existe de nombreuses espèces de calamar (près de 300). Les calamars blancs sont des êtres pélagiques qui demeurent et se nourrissent à proximité du fond. Ils vivent souvent en bancs assez denses mais peuvent ponctuellement chasser seuls ou en petits groupes. La taille du calamar commun peut varier de 20cm (pour 150 grammes) à presque un mètre (3 kilos). Le calamar est un prédateur qui se nourrit de toute sorte de proie, du poisson (vivant ou mort) au crustacé en passant par ses propres congénères plus petits que lui. Pour chasser, le calamar dispose d’un arsenal assez conséquent. Huit tentacules « courts » (aussi appelés « bras ») munis de ventouses qui lui permettent d’immobiliser ses proies et de les amener jusqu’à son puissant bec corné et tranchant. Une paire de tentacules « longs » capables de se déployer en un éclair pour capturer son repas. En guise de corps, le calamar possède un « tube » conique et hydrodynamique, le siphon, qui lui permet de se déplacer rapidement en
arrière en propulsant l’eau. Deux nageoires de part et d’autre de son corps l’autorisent à rester immobile, à l’affût prêt du fond, ou à se déplacer vers l’avant. Pour détecter ses proies, le calamar possède de très grands yeux lui apportant une vision binoculaire et la capacité de capter la moindre lumière, le tout lui offrant une excellente vision de nuit. En revanche, et c’est souvent le cas des prédateurs nocturnes marins, le calamar ne voit qu’en noir et blanc. Le calamar perçoit donc très bien les contrastes, ce qui explique notamment que les coloris roses et orange (couleurs qui contrastent le mieux dans le bleu de l’eau) donnent les résultats les plus réguliers. D’ailleurs, certains fabricants ne proposent que des turluttes dont les coloris sont tous des nuances de roses ou d’orange ! En réfléchissant à ces aspects morphologiques, j’ai d’ailleurs remarqué que les coloris bleus sont très bons lorsque le ciel est « rouge » ; le bleu contraste alors mieux avec la lumière ambiante. C’est particulièrement vrai lorsque les calamars sont près du fond et que l’on fait passer la turlutte au-dessus de leur tête, avec en toile de fond, le ciel rouge… La fluorescence sera aussi un plus, car là encore, le calamar remarquera mieux votre
leurre par faible luminosité. Ces derniers paramètres sont importants, notamment en ce qui concerne le choix des coloris des leurres, car le calamar utilise beaucoup sa vue pour chasser, mais j’y reviens un peu plus loin. Dernier atout du calamar, c’est un céphalopode assez « intelligent ». Il pourra se révéler méfiant et sélectif, ce qui rend sa traque d’autant plus intéressante et passionnante pour nous pêcheur. Pour se défendre, le calamar utilise une technique typique des céphalopodes : l’encre. Il s’agit d’un liquide très concentré en pigment colorant, qui n’a pour but que de brouiller la vision d’un intrus ou d’un prédateur, laissant le temps au calamar de fuir. Pas de panique donc, l’encre n’est pas dangereuse et part relativement bien à l’eau savonneuse. C’est un bon moyen de rigoler au bord de l’eau quand l’un d’eux décide de repeindre les vêtements d’un de vos camarades de pêche…
Le calamar peut à priori se pêcher toute l’année, surtout en bateau. Ce céphalopode affectionne les eaux froides et trouve refuge dans les eaux profondes durant la période estivale. En ce qui nous concerne, pour ce qui est de la pêche depuis le bord, il faudra concentrer ses efforts entre les mois de septembre à mai pour l’atlantique et de mi-octobre à fin avril pour la méditerranée. Ces périodes coïncident avec la baisse des températures de l’eau sur nos côtes. La durée de ces cycles de pêche peut donc varier suivant le climat et les courants marins. En corse par exemple, il aura fallu attendre la fin novembre pour voir débarquer les calamars sur les côtes en 2014. Les gros sujets (qui se font leurrer souvent du bord d’ailleurs) se prennent majoritairement au cœur de l’hiver, durant les mois de décembre, janvier et février. Pour mettre toutes les chances de votre côté, programmez vos sorties le matin ou le soir car ces moments sont propices à la présence de calamars en chasse.
PERIODE DE PECHE La pêche y est bien plus productive que durant la journée. Prenez enfin bonne note que les calamars sont plus actifs les nuits de pleine lune. N’hésitez donc pas à consulter un calendrier pour programmer vos sorties.
LES SPOTS Lorsque l’on pêche du bord, le mieux est de se rendre dans les ports ou sur les digues. En effet, les calamars, comme beaucoup d’animaux aux mœurs nocturnes, sont attirés par la lumière. Les entrées de port et digues sont des points de passages fréquents des prédateurs. Qui plus est, vous croiserez sûrement des habitués à la recherche de la même chose que vous, n’hésitez donc pas à vous rapprocher d’eux (dans la limite du respectable bien sûr !). Si personne n’est là, vous remarquerez peut être des traces d’encre sur le béton, preuve que des céphalopodes ont été pris sur les lieux. Les digues s’avançant en mer avec une profondeur immédiate sont aussi des secteurs de choix surtout en début et fin de saison lorsque les calamars auront tendance à évoluer plus profond dans la couche d’eau.
LE MATOS
La pêche du calamar nécessite un matériel spécifique. Même si cette pêche n’est pas des plus complexes en soit, grâce à une relative abondance de l’espèce, le matériel aura néanmoins une part importante dans l’efficacité mais aussi et surtout dans le plaisir que l’on aura à pratiquer cette pêche vraiment fun. Commençons par les fameuses et incontournables turluttes. Sous ce nom des plus « glamour », qui fait marrer tout le monde autour de vous, se cache un leurre technique avec un cahier des charges complexe. Aussi appelé squid jig, egi ou calamarette (avouez que c’est plus classe que « turlutte » quand même…), ce leurre est quasi indispensable pour leurrer notre ami à tentacules. Les turluttes pour le bichi-bachi possèdent une forme profilée qui fait vaguement penser à une crevette, avec un lest fin et hydrodynamique sous le museau. Ce lest, souvent externe, sert aussi de pivot lorsque la turlutte est en contact avec le fond. Ce qui diffère des leurres classiques pour les poissons, c’est le panier : une sorte de grappin composé de nombreux piques droits. Les céphalopodes qui ont la chair fragile sont très difficilement pêchâbles
avec des hameçons classiques. Ces derniers déchirent la peau des céphalopodes. Le panier offre l’avantage de répartir la « piqûre » sur plusieurs pointes et distribue mieux les forces sur la chair qui se déchire alors bien moins. Le panier est souvent situé en queue de leurre à l’opposé du lest. Cette partie « flottante » empêchera le panier de se piquer au fond. C’est très pratique, car en situation de pêche il faudra très souvent être en contact avec le fond. Autre dispositif atypique : la présence d’un tissu sur le corps du leurre. Il permet au céphalopode de mieux garder le leurre dans les tentacules et d’optimiser le ferrage. Qui plus est le tissu qui recouvre le leurre retient bien les attractants en gel qui peuvent booster votre turlutte. Plus votre turlutte sera haut de gamme, plus le tissu résistera. Les calamars ont en effet la fâcheuse tendance à mettre à mal la résistance de ce dernier à l’aide de leur bec tranchant. Ce n’est que mon avis, mais je trouve cela vraiment joli et cela participe au charme de cette pêche au leurre pas comme les autres. C’est entre autre pour cela que je prends majoritairement des turluttes DUEL ou Yamshita, qui en plus d’être jolies (oui, j’aime les beaux leurres) sont techniquement très abouties. Je n’ai pas la
prétention de connaître toutes les gammes de turluttes, mais se fier aux leaders du marché japonais, ça rassure… Les turluttes possèdent très souvent des plumes orientées vers l’avant du leurre. Elles ont pour but de ralentir la descente de l’imitation, la rendant plus planante et donc plus attractive pour les calamars. Je termine enfin avec une caractéristique que j’apprécie particulièrement quand je pêche le calamar, c’est l’anneau rotatif en tête. En effet, le calamar ne se pique jamais parfaitement dans l’axe de la turlutte et tourne souvent sur lui-même lorsqu’il recrache de l’eau, contrairement à sa cousine la seiche, qui elle ne tourne pas. Le fait d’avoir cette anneau rotatif empêche beaucoup de décrochages et préserve votre bas de ligne du vrillage. Concernant les coloris, j’avoue largement préférer les coloris roses et orange qui sont vraiment passe-partout. Pour débuter, je recommande d‘avoir au moins ces deux
couleurs et un coloris fluorescent. Dans certaines situations, d‘autres coloris pourront se montrer particulièrement efficaces et la palette de nuances proposée par les différentes marques est très large. Voici quelques généralités : j’utilise généralement le bleu dans les eaux claires, à l’aube et au crépuscule quand le ciel est bien rouge. Le bleu contraste alors particulièrement bien avec la luminosité ambiante. Je réserve le vert lorsque l’eau est teintée, souvent lorsque la mer est agitée. Les coloris naturels et réalistes sont efficaces sur des calamars difficiles ou de jour en eau claire. Autre aspect qui a son importance, la taille et la densité du leurre. En ce qui concerne la taille, j’utilise très majoritairement des moyennes et grosses turluttes (egi#2.5, #3.0 et #3.5 voire #4.0, comprenez 7, 9,11 & 13cm) car la taille n’effraie pas les petits calamars et permet de prendre les plus beaux sujets. Les turluttes les plus volumineuses déplaceront plus d’eau et seront aussi plus visibles. Pour ce qui est de la densité, j’aime beaucoup les leurres très planants. J’ai tendance à pêcher avec des turluttes egi#3.0 en 15 grammes, ce qui est relativement léger.
Mais pour cela il faut prendre en compte la force du vent, du courant, des marées, la profondeur ou encore la distance à atteindre. Plus ces paramètres auront tendances à croître, plus il vous faudra utiliser un leurre dense et lourd.
Passons maintenant à la canne. Du bord, pour un confort et un plaisir de pêche optimale, il faudra une canne sensible assez longue. Privilégiez une canne dont la longueur est comprise entre 2,10 m et 2,50 m. Cette longueur de canne permettra de lancer plus loin (et c’est important quand on pêche du bord) et de mieux maîtriser votre bannière et votre turlutte. La puissance devra être idéalement comprise entre 5 et 25 grammes (médium-light à médium), de manière à utiliser tous types de turluttes et de ramener un beau et lourd calamar. Pour la pratique du bichi-bachi, l’action de la canne constitue aussi un point clef. C’est un subtil équilibre entre pointe nerveuse et sensible et une action regular sur le deuxième tiers de la canne, tout en ayant une bonne ressource de puissance au talon. Évitez les cannes trop raides qui n’amortissent pas bien les rush et ont tendance à favoriser la déchirure des
EGING ROD
chairs. La canne est aussi l’outil qui permet de bien profiter du combat et de faire le plein de sensations. Qui plus est, votre fleuret doit permette de garder la ligne en tension en permanence pour éviter les décrochages. Pour ma part, j’utilise des cannes d’action régular (parabolique) et progressive, voire mes cannes rockfishing (Medium-light) à scion plein mais néanmoins nerveux. L’idéal étant une canne dédiée à la technique, comme la Pepper S240M eging special qui se révèle parfaite dans cet exercice, en particulier du bord. En plus de l’action, le scion plein apporte une grande sensibilité nécessaire pour bien ressentir la turlutte, mais aussi les touches parfois (voir souvent) très délicates des céphalopodes. Pour finir avec la canne et c’est un avis personnel, j’adore les scions de couleur claire qui permettent de bien visualiser la touche (surtout de nuit) et de lever tout doute sur la présence d’un céphalopode sur votre leurre.
DES MOULINETS A DOUBLE POIGNETS
Des moulinets sont spécialement conçus pour le eging. C’est, je pense, l’un des points matériel le moins traité en France lorsque l’on parle de pêche des céphalopodes. Même si je ne prône pas l'hyperspécialisation du matériel qui ne concerne que quelques puristes, surtout pour des pêches qui pour bon nombre sont ponctuelles, il faut quand même avouer qu’utiliser le bon moulinet est d’un confort très appréciable. Outre ce confort, l’efficacité est accrue et posséder le matériel adéquat décuple les sensations et donc le plaisir ; citons le Shimano Sephia et le Daiwa emeraldas qui sont les références pour le eging, mais non disponibles en France. Pour un matching parfait avec votre longue canne légère, il vous faudra un moulinet de taille 2500 à 3000 shallow spool. C’est-à-dire que sa contenance ne devra pas excéder les 150 m d’une tresse 14/100 (PE 0.8). De cette façon, pas besoin d’utiliser un backing ou 800 m de tresse pour garnir de manière
optimale votre moulinet. Le frein devra être très doux afin de libérer très progressivement le fil en cas de grosses prises. Le ratio sera assez élevé pour permettre de récupérer rapidement le mou de la bannière, provoqué lors d’animations violentes, comme c’est le cas pour la technique du bichi-bachi. Dans cette optique, j’utilise un moulinet possédant une manivelle double. C’est une caractéristique que l’on retrouve plutôt rarement sur les moulinets spinning, mais qui s’avère très appréciable pour les pêches en eging. Il faut noter que les japonais associent le eging à du light jigging. Le fait d'avoir deux poignées de manivelles (qui pour le eging sont souvent rondes et assez volumineuses) facilite la prise en main rapide de la manivelle lors d'animations très saccadées (bichi-bachi). Le démarrage de la récupération est facilité tout en regardant autre chose que le moulinet (votre scion par exemple…) car il y a forcément une des deux poignées qui tombera sous la main. En outre la manivelle double (et je parle en connaissance cause) confère un meilleur équilibre de rotation et donne la sensation d’une mécanique plus douce et confortable.
Côté fil, vous l’aurez compris, l’idéal est d’utiliser de la tresse. Plus fine qu’un nylon, elle permet des lancers plus lointains et fend mieux l’eau pour un meilleur contrôle de votre turlutte. De plus, la tresse permet de mieux retransmettre à votre turlutte les jerk et animations. La sensibilité est largement accrue du fait de sa faible élasticité. En revanche, ce dernier paramètre peut jouer contre vous si vous n’utilisez pas une canne assez « souple » et que votre frein de moulinet est trop serré. Privilégiez les tresses de couleur flashy de manière à bien les distinguer, même de nuit. Au bout de cette tresse, nouez un bas de ligne en fluoro de 24 à 30/100. Ne pêchez pas trop fin car le fil peut frotter contre les obstacles, mais pas trop gros non plus, sinon cela bridera la nage et la descente de la turlutte. Du point de vue logistique, il vous faudra prévoir aussi du matériel ; l’indispensable épuisette (ou salabre) pour sortir les plus beaux calamars de l’eau sans déchirer les tentacules. Un chiffon est bien utile pour se sécher les mains (surtout en hiver) ou essuyer les projections d’encre... Cette pêche se pratiquant essentiellement l’hiver, n’oubliez pas de vous vêtir chaudement. Vous aurez beau avoir la meilleure canne du monde, si vous avez froid, vous ne pêcherez sûrement pas confortablement ! Pour la nuit, il est indispensable d’avoir un lampe frontale : pour y voir clair, mais aussi pour recharger vos turluttes phosphorescentes. Un aiguiseur et une pince ne seront pas de trop pour affûter et détordre les pointes du panier.
Technique de pêche: « le bichi-bachi »
Le bichi-bachi est une technique japonaise très efficace sur les calamars et très pertinente du bord. Il s’agit d’imprimer à la turlutte de violents jerks grâce au scion de votre canne, alternés avec des pauses plus ou moins longues. Les jerks se font grâce à un mouvement rapide de la canne de haut en bas dans un plan vertical. Le levé de canne a pour but d’exercer une forte traction sur la ligne et de mettre en
mouvement dynamique la turlutte et le mouvement de canne vers le bas détend rapidement la ligne, laissant plus de liberté au leurre pour des écarts bien marqués, amples et vifs. C’est en cela que l’on se retrouve à pratiquer une sorte de jigging léger. Ces jerks donnent à votre turlutte une nage très vive, avec de grands écarts dans les trois dimensions. D’ailleurs, pour que la turlutte réponde bien, il est préférable de tabler sur des modèles haut de gamme bien équilibrés comme les DUEL ez-q cast, qui « nagent » parfaitement et vivement. Lors des pauses, il faudra garder la bannière semi-tendue pour laisser le leurre évoluer très lentement dans la couche d’eau voulue ou simplement contrôler la descente. Dans 95% des cas, c’est lors de cette phase de pause que l’attaque survient. Si vous n’avez pas d’attaque, laissez couler votre leurre et recommencez une série de 3 à 5 animations en jerk. Travaillez votre leurre dans différentes couches d’eau, de manière à trouver la profondeur de chasse des calamars. L’avantage de cette technique, c’est qu’elle permet de trouver rapidement des céphalopodes actifs et de prospecter pas mal de terrain à la recherche de calamars en chasse. Une sorte de powerfishing des calamars en fait.
J’ignore honnêtement pourquoi les calamars (et les seiches) réagissent si bien à ces animations très violentes. Je suppose que cela imite bien une crevette en fuite, ou un petit céphalopode, qui auront un comportement finalement assez proche. De plus, cela génère de forts mouvements d’eau et de forts signaux visuels qui ne laissent pas insensibles ces prédateurs et attisent leur curiosité. La phase de pause leur offre littéralement une proie facilement captable. Lorsque vous aurez enfin la touche tant attendue, vous sentirez sûrement une lourdeur, voire de légères tractions dans la ligne. Cela n’est en rien comparable à la capture d’un poisson. Il ne faut alors pas hésiter à ferrer amplement. On croit souvent que le panier se pique presque tout seul, mais c’est faux ! En effet, le calamar immobilise fermement sa proie dans ses tentacules. Si vous ne ferrez pas, ou trop mollement, la turlutte ne glissera pas des tentacules et le panier ne se piquera pas dans les chairs. C’est particulièrement vrai quand le calamar prend le leurre en travers. Une fois piqué, il vous faudra garder la bannière toujours tendue. Vous remarquerez que les cannes à scion plein avec une action très régular et progressive encaissent très bien et se révèlent pertinentes pour cela.
Si malgré toutes ces précautions vous décrochez un calamar, laissez redescendre votre turlutte dans la zone. Il arrive, lors de forts moments d’activités, que les calamars se rejettent sur votre turlutte. Vous le remarquerez par vous-même, mais une fois ferré, le calamar offre un combat souvent très plaisant car il est très combatif (c’est l’une des raisons pour laquelle je le préfère à la seiche…). Il peut faire des rush saccadés et brusques vraiment violents, en expulsant de grande quantité d’eau rapidement. Notez aussi qu’un calamar est rarement seul. Une fois que vous aurez compris où il se trouve et avec quel leurre le décider, il n’est pas rare de les enchaîner !
En respectant ces quelques règles, vous prendrez, j’en suis sûr, pas mal de calamars. L’utilisation du matériel adéquat augmentera l’efficacité, mais surtout, et c’est vraiment le plus important, le plaisir et les sensations que vous aurez à pêcher ce fabuleux céphalopode. Le calamar vaut vraiment le détour et l’engouement pour sa pêche n’est à mon avis pas prêt de s’arrêter. Le calamar est abondant sur nos côtes et je ne suis pas le dernier à en garder quelques-uns. Sachez le prélever avec retenue et prendre toute les précautions nécessaires si vous relâchez ce fragile adversaire dans son élément.
02 offishe du tourisme ĂŽle de groix
Trois quarts d'heure de traversée depuis Lorient (cité portuaire du Morbihan située à l’embouchure du Blavet et du Scorff), et vous voici sur la magnifique île de Groix, à Port Tudy. Port Tudy est le lien vital avec le continent, ses activités sont rythmées par l'arrivée des courriers au port. La montée vers le bourg offre aux regards ses belles maisons d'armateurs et le cinéma des familles, aux façades décorées par des artisans italiens. Le matin, les halles offrent à notre gourmandise les produits insulaires de la terre comme de la mer. De nombreux commerces sont à découvrir en flânant dans les rues aux façades pimpantes. Ces dernières rayonnent autour de l'église dont le clocher s'orne du fameux thon, symbole de toute une époque où la pêche thonière a laissé des marques profondes.
Prêts à affronter les raidillons à vélo, à taquiner la vieille du haut des falaises de PEN MEN, au bout de l'île… la côte sauvage dans toute sa splendeur : de belles étendues d’herbes sauvages et de landes littorales, des falaises abruptes. Ce site, Réserve Naturelle de l'Ile de Groix, est un paradis pour de nombreux oiseaux marins. Par les sentiers égayés d'ajoncs et de bruyère, rejoignez le Trou de l'Enfer, où la mer gronde dans une fente perçant la falaise. Beaucoup p l u s doux, le petit port de Locmaria se perd dans des ruelles tortueuses aux coquettes maisons et fontaines. Chantez chez “TI BEUDEF" un café devenu culte. Dans un village aux maisons basses ou dans une crique aux eaux claires, vous vérifierez le proverbe : “Qui voit Groix voit sa joie”.
Une île magnifique L'île de Groix est un témoin unique de la richesse géologique de la Bretagne et fait partie du réseau européen d'espaces naturels protégés : "Natura 2000". Le littoral rocheux baigné d'eaux limpides est ponctué de belles plages et de criques sauvages dont le sable toujours fin se pare de nuances allant du blanc brillant du mica au rouge foncé du grenat. Pour le visiteur qui vient accoster ses rives, la découverte de l'île de Groix est source d'une magie qui ne peut laisser indifférent. Trésor minéralogique né d'un caprice géologique d'une extrême rareté sur la planète, ce caillou de 1500 hectares, incrusté de villages, offre une grande diversité de paysages.
Un thon sur le clocher Au début du 20e siècle, Groix est le premier port thonier de France. 200 dundees envahissent les quais. Le thon est tellement ancré dans la culture qu'un poisson de fer sert de girouette sur le clocher de l'église Saint-Tudy. L'écomusée, dans une ancienne conserverie, fait une large place à cette pêche, aux activités traditionnelles, à l'habitat, à la géologie, au milieu naturel… Une invitation à en découvrir encore plus ! Naviguez à bord de Biche, dernier thonier Dundee de l'Ile de Groix. Départs de Lorient ou de Groix. Vous pourrez barrer ce navire de 32 mètres hors tout et participer aux manœuvres. Embarquez aussi pour des croisières de plusieurs jours en mer. Accueil groupes en mer et à quai.
Choisissez votre plage Où s'arrêter ? Plages et criques rivalisent de beauté. Sublime, celle des Grands Sables est la seule plage convexe d'Europe. Son sable fin, arborant toutes les nuances du grenat au blanc s'avance dans les eaux transparentes. Avant la pointe des Chats, l'exquise plage des Sables Rouges est teintée par du grenat. La côte se fait sauvage mais Poulziorec est un vrai lagon de calme, en bas d'un chemin à pic. Le paradis, on vous dit !
Etiam eu eros nisl.
le spinnerbait
03 FISHE TECHNIQUE ENZO MINARDI
SIMPLE MAIS EFFICACE : LE SPINNER BAIT Au cours de mes voyages halieutiques j'ai eu l'occasion de rencontrer de nombreux grands pêcheurs, qui soyez en sûrs, sont à mon humble avis des machines à remonter du poisson. On ne se doute que très peu de leur pouvoir d’analyse du milieu dans lequel ils lancent leur leurre. Pour ces pêcheurs d’exception, la couleur, la taille, le grammage, ne sont pas des détails laissés au gré du hasard, puisqu'ils pratiquent la pêche de façon instinctive. De la même façon que nous marchons, c'est à dire sans réfléchir, eux pêchent ! Effectivement leur art est devenu un instinct à force de pratiques et d'expériences. Mais avant d'en arriver à un tel point de perfection, avant de devenir un prodige de l'élément aquatique, efforçons nous tout simplement d'aller à la pêche, encore et encore. C’est en vivant un maximum de cas de figure avec des conditions particulières, qu'elles soient climatiques, géographiques ou techniques, que l'expérience grandie et que les connaissances théoriques se mettent en scène…. L'espèce que l'on traque est elle aussi un facteur important dans notre apprentissage, puisqu'elle va définir la façon d'aborder "la pêche".
Nous le savons tous, lorsque nous sommes un tant soit peu initiés, qu'il existe une multitude de leurres, destinée à des espèces bien spécifiques. Et aux yeux du débutant, toutes ces gammes de leurres compliquent considérablement sa façon d’appréhender la pêche, la rendant compliquée avant même d’avoir commencé. Et je vous passe les animations, ou plutôt je fais l'impasse dessus, de peur de vous effrayer ! J'ai donc compris une chose… Comme en photographie, le plus simple et le plus épuré reste à mon sens le plus efficace. Et lorsque j'ai commencé à pêcher c'est bien le crancking, ou lancé ramené, qui m'a rapidement rapporté de nombreuses touches et de nombreux poisson. Je parlerai aussi du leurre que j'ai commencé à utiliser à cette époque où j’ai regagné la rage du fish, celle de vouloir absolument déclencher la touche !!! Ce leurre magique du débutant par excellence est bien évidemment le SPINNER (cf image ci dessous), car extrêmement facile à animer. Ce leurre avec sa jupe et sa palette a l'avantage de créer divers déplacement d'eaux et donc d'émettre diverses fréquences… Ce sont ces fréquences qui énervent et qui alertent le prédateur. L'ACTION DE PÊCHE : plus simple que ça, tu meures… 1. on lance notre SPINNER 2. lorsque celui-ci atteint la surface de l'eau, le laisser couler petit à petit… a) lorsque le spinner coule, il fait une sorte de tourbillon, un peu comme un hélicoptère tombant du ciel… Ce sont les palettes qui provoquent ce tourbillon, et elles mêmes tournent et émettent des effets lumineux, qui imitent une proie morte ou agonisante tombant sur le fond. Il faut faire attention à son fil et garder le contact visuel sur celui-ci… Oui, à ce moment là précisément car c’est souvent à la descente du leurre que notre ami carnassier attaque sa proie.
b) COMMENT DONC REPÈRE T-ON LA TOUCHE ? : par un déplacement de fil, par un arrêt brusque de celui-ci, ou tout simplement par un changement de rythme de descente. Mais kesako ? DÉPLACEMENT DE FIL : le fil descend et brusquement change de direction à droite ou à gauche, ou vers vous… ARRÊT BRUSQUE : anormalement le fil s'arrête d'un coup, alors que vous vous attendiez, parce que vous avez l'habitude de lancer à cet endroit, à plus de profondeur. CHANGEMENT DE RYTHME : le fil descend à une certaine vitesse, accélère son évolution, et revient à une vitesse plus lente… Dans tous ces cas de figure, il faut ferrer (relever la canne d'un coup sec et franc). Comme disait mon papa, il vaut mieux ferrer lorsqu'on a un doute, que de voir le poisson au dernier moment relâcher le leurre !!! Autre point important de la descente du fil : l’utilisation d’un fil de couleur, pour avoir une meilleure visibilité de celui-ci dans l'eau. Bien entendu lorsqu'on utilise des fils ou tresses de couleur, un bas de ligne d'environ deux mètres en fluorocarbone est indispensable pour garder une certaine discrétion. Là encore le diamètre dépendra de l'espèce pêchée… une liste de matériel vous sera décrite selon les espèces pêchées en fin d'article. Pour ces tresses de couleur, il existe maintenant des modèles "multi-couleurs" qui permettent de savoir à quelle distance vous avez lancé (par exemple, à chaque changement de couleur, on sait que 5 mètres de tresses sont sorties du moulinet). 3. le fil se détend, forme un ventre à l'envers, et s'arrête : il a donc atteint le fond. C'est souvent à cet instant qu'une touche peut survenir. Alors restez vigilant ! 4. L'ANIMATION : Elle est tout justement la plus simple du monde, puisqu'elle consiste à mouliner linéairement, ou régulièrement. En anglais le terme est "CRANCKING". En effet le RYTHME reste primordial à cette pêche. Que l'on récupère plus ou moins rapidement, le secret réside dans le fait d'être régulier comme une horloge… ou plutôt un métronome…
Imaginons que vous adoptiez une vitesse de récupération assez lente, et que vous décidiez ensuite d'accélérer le rythme… et bien entre chaque récupération, il faudra rester un laps de temps sur chaque vitesse, et adopter un rythme TRÈS RÉGULIER. Mais pourquoi me direz-vous ? Et bien tout simplement pour trouver "LA VITESSE" où le carnassier va s'emparer du leurre… Cela dépendra aussi de l’enchaînement de rythme que vous avez employé.
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5. Restez toujours attentifs au moindre arrêt brutal, au moindre déplacement de bannière, au moindre changement de rythme, à la moindre anomalie qui pourrait intervenir lors de l'animation du leurre, ou de sa récupération… c'est la concentration qui fait la différence et qui pourrait vous rapporter le gros lot, le fish tant attendu ! C'est à force de persévérance qu'on apprend à détecter certains
C'est à force de persévérance qu'on apprend à détecter certains changements de déplacements d'eaux autour de son leurre. Certains pêcheurs expérimentés vous parlent de poissons qui tournent autour du leurre… Cela parait fou et pourtant il faut y croire !
04 LE CHOIX JANVIER 2015 DU FISH
ULTIMATE FISHING
ILLEX
RAPALA
SAKURA
enzo minardi
05 PERE&FISH TOROMAFISH
Père et fish, Richard et Alex MILIAN, ou plutôt “matador” et “pescador" ! Entre arène et pièce d’eau… difficile est le choix tellement cette famille est passionnante et tellement ses membres ont chacun leur mot à dire et chacun leur passion à assouvir. Alors je me suis d’abord tourné vers Monsieur Milian père qui est à la base de cette folie douce, où il est vrai, il est plaisant de se laisser aller. L’homme est sans complexe et vous reçoit avec générosité. il ne garde pas sa langue dans sa poche quand certaines choses le heurtent. Alors pourquoi avoir choisi un tel personnage ? Parce que la pêche mène à tout individu, qu’il soit riche, pauvre, important ou pas, elle nous donne cette envie de partager les émotions qu’elle nous procure à chaque cession.
Et pour ne rien gâcher, il est vrai que Richard Milian a confié à son fils Alexandre (un autre artiste) la gestion de magnifiques pièces d’eau, gorgées de poissons plus “Spécimens” les uns que les autres. En effet deux heures de pêche nous ont suffit pour avoir de nombreuses touches, et sortir un PAPA brochet de près du mètre. Alors place au spectacle ou plutôt à une interview pas comme les autres...
Qui t’a transmis cette passion ? : Cette passion m'a été transmise par mon père qui est d'origine espagnole. Lui même avait échoué dans cette voie et il s'était juré de guider son fils le moment voulu. Voulais tu que ton fils suive ton chemin? Je n'ai pas forcé mon fils à quoi que ce soit. Il est dans le contexte taurin à travers mes approches et si cela aurait du se faire, l'engrenage aurait du se déclencher naturellement et ça n'a pas été le cas. Par contre je lui ai transmis le goût et le respect de la nature, de la faune et de la flore. je suis moi même issu d’un milieu rural. MATADOR? je vois que tu es près de la nature ici. Ce n’est pas anecdotique d’aimer la nature, les animaux et d’ avoir mis à mort de nombreux toros?…
Comme je viens de te l'expliquer, j'ai vécu jusqu'à 16 ans au milieu des animaux domestiques, à la ferme. Tous les agneaux et les veaux étaient élevés dans un but précis, comme pour tous les éleveurs, pour la consommation et pas pour les exposer au salon de l'agriculture ! Depuis que l ' h o m m e m a r c h e debout, pour sa survie, il a été obligé de chasser pour manger et de se battre pour préserver son territoire. Donc depuis tout petit j'ai compris cette situation. Par contre, lorsqu’on on menait les agneaux à l’abattoir, c'était pour moi une situation douloureuse et pénible à supporter. il y a une différence entre un toro dans un champs et dans une aréne..?Le taureau dans un champ vit dans son territoire et règne en maître.
Il se bat avec celui qui veut prendre sa place !! Des combats pouvant mener jusqu'à la mort ont lieu. Si le perdant est blessé, le restant du groupe l'achève. Ceux qui assistent au combat ne s'immiscent pas pendant la bagarre, c'est la loi du plus fort, du dominant. Dans l'arène, pour la première fois son espace se restreint, il veut occuper les lieux et sa n a t u r e dominante fait qu'il ne va céder son espace à personne, et pour cela il sera prêt à se battre jusqu'à la mort, sans compromis ni soumission. Combativité et bravoure sont les adjectifs qui le définit le mieux. 5 . On ne dresse pas un taureau pour le combat. Le taureau est sélectionné génétiquement par l'homme pour rechercher un type, les caractéristiques propres qui correspondent à chaque lignée. Le taureau ne peut pas être dressé, car c'est
un animal sauvage élevé dans le respect de sa nature et de son instinct. Il comprend au bout de 10 minutes de combat que c'est l'individu qui possède la cape qui se joue de lui et à ce moment là, il ne laisse plus aller sa colère et son tempérament fougueux. Bien au contraire, il commence alors à s ' i n t e r r o g e r. C'est pour cette raison qu'il ne peut être "réutilisé" pour un autre combat. D'où le rituel de la mise à mort dans l'arène avec ce corps à corps avec l'homme. Je suis très fier de l'éclosion passionné pour la nature de mon fiston. Ce n'est pas seulement pour mon ego que j'ai entrepris de maintenir ces terres et ces lacs ... c'est pour simplement perpétuer à travers lui cet amour et ce respect pour la nature et tu vois cela peut paraître paradoxal, mais même s'ils sont mal perçus par certains, les chasseurs et les
pêcheurs méritent d'être qualifiés de vrais amoureux de la nature. Je parle bien sur des authentiques ! Dans toutes les corporations il y a de tout. ce n'est pas lié au milieu dans lequel tu évolues mais à ton éducation et au comportement négatif en tant qu'individu. C’est donc une fierté absolue de voir Alexandre s'épanouir et être heureux dans ce cadre là. Comme je l’ai dit plus auparavant, je n'interviens pas dans ses choix. Cela dit, sachant aujourd'hui que c'est une vraie passion, il pourra compter sur moi pour l'aider à réaliser ses rêves et à développer ses projets à venir. Combat le plus long… La corrida à ses codes, ses rites mais aussi son règlement. Un combat ne peut pas durer plus de 10 minutes, après quoi la présidence te sonne un avis, au bout de la 13ème minute un second avis. A la 15ème minute, si le matador ne s'est pas décidé à tuer le taureau ou s'il est incapable de le faire, on rentre le taureau au corral.
Déshonneur total pour le torero ! Ce temps imparti a été ciblé par des vétérinaires et spécialistes pour éviter au taureau que les douleurs aussi bien physiques que morales ne se révèlent handicapantes et insupportables pour l'animal. Au même titre par exemple qu'un joueur de rugby, dans le feu de l'action et pendant le match, ne souffrira pas des contacts et sera absorbé par le jeu et l'enjeu du match. Le plus court. Si le mauvais sort veut que tu prennes un mauvais coup de corne dès le départ, c'est cuit !! Ce sont tes compagnons qui prennent le relais. grâce à Dieu, même avec des coups de corne allant de 20 à 30 cm et parfois avec plusieurs trajectoires, à une exception près, j'ai pu continuer le combat. Le matador ne se résigne qu'en cas de gros handicap empêchant celui ci de continuer le combat. 10 Je ne pense pas que nos pensées, dans aucune profession d'élite à risque, soient enrayées par le brancard, le bloc opératoire ou
pire ... Ton propre auto-conditionnement ne laisse pas place à ce genre de pensées. Tu choisis cette voie, on ne te l'impose pas. si le doute s'installe, une fissure se crée et risque de mettre en porte à faux ton esprit. Celui que tu ne sentais pas…je pense avoir indirectement répondu dans les questions précédentes ; quand un forgeron se tape sur les doigts il ne change pas pour autant de profession. dans le cas contraire c'est qu'il n'est pas fait pour cela, CLICK ICI il faut qu'il se convertisse en horloger !!! Si l'accident se produit on a aucune rancœur, ni esprit de vengeance par rapport au taureau qui vient de te blesser. il a agit en combattant, c'est au matador de se remettre en question, c'est qu'une erreur technique a été commise. Quoiqu'il en soit c'est notre meilleur compagnon, on se doit un respect mutuel, il existe grâce à nous et nous existons grâce à lui. Dans un spectacle ou les valeurs de la vie, doivent être les fondations de cette complicité entre l'homme et l'animal pour que les deux en sortent grandis.
ALEX, 19 ans, plein d’énergie, intérieurement habité, il est le prolongement de son père … ou plutôt la suite de l’histoire, le lien entre taureau et poisson.
Plein de choses à dire sur ce gamin, doué à la pêche, doué de la vie, il lui reste de l’expérience à acquérir, et juste ce qu’il faut pour qu’il s’accomplisse en tant qu’homme de la nature. Fort tempérament comme son père, il répond à quelques questions. Pourquoi n’as tu pas suivi les instincts de matador de ton père …? Parce qu’il y a trop de souffrance dans les arènes, trop de sacrifices, d’exigence et de temps passé. Et étant son fils, il aurait été deux fois plus exigent avec moi. En gros ce n’était pas ma passion, j’avais les yeux et les pensées ailleurs. Alors pourquoi la pêche et la nature ? Mon grand père, mon père et le cadre où je suis né expliquent en majeure partie cette passion.
As tu une idée de ton avenir professionnel ? Non pas vraiment , mais je sais que ce sera autour de la pêche, de la nature et des fishs. TON BIG FISH, un silure 1m75, Brochet 1m13, Black Bass 60 cm, Perche 45 cm, Sandre 70cm… à 19 ans, c’est un beau palmarès… Et ta petite copine dans tout ça…que dit-elle? Issue du milieu urbain, elle ne connaissait rien de la pêche. Elle s’est adaptée, et le vit bien. Et tes copains … la pêche ? J’ai des potes qui pêchent, d’autres pas du tout, et tous comprennent, mais peu m’accompagnent. j’avais pourtant du mal à l’assumer au tout début… même si aujourd’hui j’en parle librement.
06 DIAPORAFISH
07 FISHONS LE CAMP A NICE FISHING DAY Par Frédéric BOSC & Julien PRINCE
L’Alaska à portée de lancer. L’esprit du Grand Nord Canadien. L’évasion « into the wild », en plein centre de la France, dans le Puy-de-Dôme, sur le Lac de Guéry. Sur nos calendriers, une petite croix noire marque d’une pierre blanche le premier samedi du mois de mars. C’est une semaine ou deux avant l’ouverture de la truite. C’est paradoxalement le début de la fin de l’hiver. C’est l’heure de la pêche blanche. Par tradition, on se retrouve sur place le vendredi, en fin d’après-midi. Pour refaire connaissance avec le lac. Pour briser la glace. Le lac de Guéry se trouve à quelque kilomètres du Mont Dore, une des quelques stations de ski auvergnates. Les non-pêcheurs pourront d’ailleurs s’y rendre pour skier, randonner (en raquettes ou non), faire une balade en chien de traîneaux ou en motoneige, ou simplement y attendre les pêcheurs pour y partager le plat typique : la truffade !
Si l’épaisseur de glace est suffisante (15 cm), on peut y aller. Un frisson nous envahit dès le premier pas sur l’eau. Un mélange de froid et d’excitation. Avec le temps, on a appris à choisir un coin pas trop éloigné du bord mais avec suffisamment de profondeur quand même. Pas toujours évident sans point de repère : il est difficile de sonder sous la glace. En fin de journée, le lac gelé est désert et muet comme une carpe. Le vent tombe souvent à cette heure, et aucun son extérieur ne nous atteint. On n’entend que nos pas et nos voix. Quand nous atteignons enfin notre coin de pêche, il est temps de réveiller la bête. Elle hibernait dans un garage depuis des mois. On amorce donc la tronçonneuse ; le silence n’est plus ; la lame s’enfonce dans la glace ; l’eau jaillit. Scier le plancher sous ses pieds, c’est assez unique. En quelques secondes, le trou prend forme.
Si l’épaisseur de glace est suffisante (15 cm), on peut y aller. Un frisson nous envahit dès le premier pas sur l’eau. Un mélange de froid et d’excitation. Avec le temps, on a appris à choisir un coin pas trop éloigné du bord mais avec suffisamment de profondeur quand même. Pas toujours évident sans point de repère : il est difficile de sonder sous la glace. En fin de journée, le lac gelé est désert et muet comme une carpe. Le vent tombe souvent à cette heure, et aucun son extérieur ne nous atteint. On n’entend que nos pas et nos voix. Quand nous atteignons enfin notre coin de pêche, il est temps de réveiller la bête. Elle hibernait dans un garage depuis des mois. On amorce donc la tronçonneuse ; le silence n’est plus ; la lame s’enfonce dans la glace ; l’eau jaillit. Scier le plancher sous ses pieds, c’est assez unique. En quelques secondes, le trou prend forme. On découpe des cubes de glace, qu’on extrait et pose sur le côté : ils pourront nous servir de repose-canne. Les trous sont faits. Après un tel vacarme – on vient quand même de tronçonner le lac – les poissons sont loin. Aucune importance : c’est demain que tout se joue. Il ne nous reste plus qu’à marquer nos trous pour les retrouver le lendemain matin, quelques
minutes avant le lever du soleil. Enfin, si soleil il y a… ! Après l’achat de la carte de pêche obligatoire et le café pris dans l’auberge du lac pour se réchauffer, il est temps de rentrer pour préparer le matériel. Ce matériel, il est finalement plutôt léger, et pour l’essentiel, commandé sur Internet, sur des sites québécois. Pour la qualité mais aussi, et peut-être surtout, pour l’esprit et pour vivre l’aventure « comme si on y était ». Les cannes sont dans l’idéal très courtes, entre 40 et 70 cm. Certains utilisent des « tip-up », ce système canadien qui permet d’immerger la bobine de fil et d’être averti de la touche par un drapeau orange qui se soulève… D’autres, plus classiques et plus « franchouillards », utilisent leur matériel de tous les jours : lancers plus ou moins légers, cannes au coup de 2 ou 3 mètres. Finalement, il n’y a qu’une règle : le plus court est le mieux. Les montages utilisés varient selon les techniques mais on n’a jamais constaté de fantaisies… On pêche au bouchon, en plombée, à la dandine. Au bouchon et en plombée, on privilégiera le vers de terre et, cela va de soit, le gros vers canadien qui
s’imaginera de retour à la cabane et se sentira comme un poisson dans l’eau. La teigne est également utilisée. On a même vu des gamins locaux accrocher des bouts de foie de volaille et obtenir un réel succès auprès des saumons de fontaine, en nombre dans ce lac. Quelques pêcheurs tentent la pêche au vif (gardon, vairon), espérant attirer une belle truite ou un brochet. En dandine, outre les appâts naturels, on utilise des petits leurres souples (virgules) ou des poissons nageurs spécifiquement créés pour cette pêche. Ils sont plutôt petits (de 3 à 5 cm) et on les accroche par le dos, ce qui permet, en dandinant, de les faire tourner sur eux-mêmes et de provoquer des vibrations supposées irrésistibles pour les truites du secteur… Le succès de ces poissons nageurs est tel qu’ils sont désormais utilisés en mer. Pour nous en revanche, il faudra retenter le coup ! Le matériel est prêt : il faut maintenant essayer de s’endormir. Jamais facile tant l’excitation est grande. Alors quand le réveil sonne, on est déjà debout. Le café avalé, on prend la route, direction la « zone industrielle de production du Saint Nectaire ». Une fois sur place, on rejoint nos trous. On plante la tente, utile pour se réchauffer, boire, manger, faire les
montages si nécessaire. On l’apprécie surtout les jours de vent… Évidemment, le matin tout est affaire de discrétion. On retire alors délicatement la fine couche de glace qui s’est reformée à la surface des trous pendant la nuit. On aligne les cannes, et on attend que les premiers rayons du soleil qui effleurent le lac sifflent le coup d’envoi ! L’action de pêche est assez simple. En règle générale, on tente une technique différente par trou, jusqu’à trouver celle qui semble fonctionner le mieux. On pose quelques lignes passives (plombée, bouchon) avec des appâts naturels et une ou deux lignes actives (dandines). Les premiers poissons, affamés après plusieurs semaines passées à grelotter sous la glace, ne mettent pas bien longtemps à s’approcher. De leur point de vue, les trous de pêcheurs ressemblent sûrement à des puits de lumière dans la chape de glace, annonçant le dégel du lac. Erreur ! Là une truite fario, d’une jolie teinte marron, propre au lac, tentée par un gros vers ; ici un saumon de fontaine, fin gourmet, qui a voulu s’essayer au foie de volaille ; plus loin, au bord, une arc-en-ciel s’est aussi laissée surprendre.
Parfois la prise est plus inattendue : un brochet, attiré par un vif frétillant de vigueur… De notre coté, les démarrages sont souvent un peu poussifs et, pour une raison inconnue, de nombreuses touches ne se concrétisent jamais vraiment… Alors nous blâmons le premier qui nous tombe sous la main. C’est forcément lui qui porte la poisse. Pas de doute, on est objectif. On change nos montages, on essaie d’autres techniques. On en profite pour boire un café et manger un bout. Quand la canne est sortie de l’eau, c’est aussi le moment pour lever les yeux, profiter du spectacle désormais offert par la lumière du soleil et se dire qu’on est quand même mieux ici que n’importe où ailleurs ! A 1250 mètres d’altitude, le dépaysement est total, même pour un Auvergnat. Ceux qui rêvaient du Grand Nord peuvent toujours se pincer : ils y sont ! D’abord apparaît l’immense étendue aussi blanche que plate sur laquelle on se tient. Les québécois diraient que « c’est blanc longtemps ». Le lac est un ovale de 25 hectares, qui annonce la couleur : le sport roi, ici, c’est le rugby. Enfin, plus précisément celui des « jaunards », l’équipe Clermontoise. Un
conseil à ce propos : soyez au fait des derniers résultats de l’équipe car làbas, on en parle. Beaucoup. Puis on lève encore un peu le regard et, autour de nous, émerge un relief qui ne cesse de s’élever depuis les berges du lac. Comme pour nous rappeler que nous sommes paisiblement en train de pêcher au fond du cratère d’un volcan qui a déjà vu passer deux millions d’hivers. Enfin, à l’est du lac, derrière l’auberge, se dévoilent les courbes des monts Dore, qui dominent la région depuis l’époque où Lucy s’est dressée sur ses jambes, il y a trois millions d’années. Entièrement couverts de neige et lézardant au soleil, ils nous font oublier la température polaire qui nous engourdit les doigts au moment d’accrocher l’appât sur l’hameçon. Car ni ce paysage unique, ni la masse de glace qui commence à travailler sous l’effet du soleil dans un fracas déconcertant, ni le clapotis des vagues qui s’agite sous nos pieds et remue l’eau en surface de nos trous ne sauraient nous détourner de l’objectif principal. La canne est donc remise à l’eau. Quelques secondes s’écoulent, le temps que l’appât touche le fond. On se recule, on remet les gants. Le bouchon frétille, part d’un coté, puis s’enfonce !
La canne se tord, le poisson, fatigué au sortir d’un hiver rigoureux, ne se laisse pourtant pas avoir facilement… Mais, bon an mal an, il apparaît à l’aplomb du trou. D’abord flou, il ne dévoile que sa couleur, subrepticement. Ensuite plus net, il sort la tête de l’eau. C’est une jolie truite fario. Ce n’est pas un poisson trophée, loin de là, mais on s’en souvient toute sa vie. Les conditions sont tellement spéciales qu’on a le même sentiment que celui ressenti gamin, ce jour où l’on a ferré notre première prise. Ce jour où tout a commencé. Dans le trou d’à coté, le scion de la canne s’agite aussi vite que bat le cœur de son propriétaire : ça mord aussi ! Cette fois, c’est une arc-en-ciel, dont les couleurs ont toutes leurs places dans le paysage, désormais baigné de lumière. Les poissons sont de sortie, les sourires sont sur les lèvres. Alors on continue. La matinée avance, les prises s'enchaînent d’un coté, se font plus rares de l’autre. Les acharnés continuent, interrogent ou espionnent les voisins. Les autres se posent, partagent un apéro, un piquenique. Les lève-tard et les familles commencent à arriver.
L’ambiance change alors. L’atmosphère se réchauffe et devient, par endroit, festive. On sort une bière, débouche une bouteille de vin ; les joues de certains de nos voisins prennent la couleur de ce qu’ils boivent, allant du rosé au rouge vif. On coupe une rondelle de saucisse sèche (d’Auvergne bien sûr) ; on glisse une tranche de Saint Nectaire entre deux bouts de pain. On en profite pour initier les tout-petits aux plaisirs du lac. Après tout, on est près d’une station de ski : laissons-les passer leur « première étoile » de pêche. Près de la berge, du coté de la route, un groupe de Breton a hissé le Gwenn ha Du, le drapeau de leur Bretagne. Impossible de savoir s’ils ont pris quelques poissons, mais les chants qu’on entend prouvent que le plaisir est total. Plus loin, au milieu du lac, loin des pêcheurs, un groupe de gamins a tracé des lignes dans la neige, posé des sacs à dos pour faire les buts et démarré un match d’ice-soccer.
Pour nous, comme pour les autres, le début d’après-midi laisse parfois place à l’innovation. Il nous arrive de ressortir la tronçonneuse pour aller tenter notre chance au beau milieu du lac. Toute cette agitation n’empêchera pas une bonne vingtaine de skieurs de fond de traverser le lac et, parfois, de jeter un œil dans les bourriches, voire de jeter une ligne avant de repartir… La pêche reprend ensuite pleinement ses droits dans notre zone de pêche, mais le succès est plus rarement au rendez-vous l’après-midi. Toute cette effervescence a sûrement pour effet de repousser les poissons vers des eaux moins fréquentées. Alors on teste d’autres techniques, on se déplace à nouveau. Mais déjà, de l’autre coté du lac, le soleil donne ses premiers signes de fatigue. Nous aussi. L’air se refroidit. Nous aussi. On se dit qu’il est déjà temps de replier la tente, de sortir les lignes de l’eau et de ranger le matériel pour rentrer et, évidemment, préparer la prochaine sortie. Car on reviendra encore, dans un an, pour une nouvelle aventure dans le Grand Nord Auvergnat !
08 LE CLERMONT DU EDITION 2015 FISH
Moments de vie, moments à part, à vous de voir. Pas de nom, pas de légende, à vous de vous reconnaitre, ou de situer l’endroit. Un des moments neutres de notre pêche.
TÊTES D’AFFISHE
MATOS 2015 Assez de documentation sur le net, pour trouver les aspects techniques du matos que vous allez voir, les images parlent d ‘ elles-mĂŞmes.
PLUS BEAUX CATA LOGUES
09 la fisheuse LAURINE du mois
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