Dossier
Revêtements de sol aux propriétés antibactériennes
DE NOMBREUX SECTEURS SONT MORTELS POUR LES BACTÉRIES LA LUTTE CONTRE LES BACTÉRIES DÉBUTE DÈS LE PRÉCONCEPT DU BÂTIMENT L’existence des bactéries, leurs caractéristiques et surtout la vigueur et la rapidité avec lesquelles elles prolifèrent ont conduit le secteur des soins comme le secteur de l’industrie alimentaire à chercher des moyens de défense toujours plus efficaces. Dans les hôpitaux et les institutions de soin, minimiser les risques et le développement des bactéries est devenu crucial. Les matériaux de finition et d’intérieur font l’objet de plus en plus de mesures. Les revêtements de sol sont donc aussi concernés. Idem pour les revêtements bactéricides. Pourquoi pas?
Virus ou bactérie Quelqu'un a-t-il une objection à ce que nous réexpliquions brièvement la différence? Je ne pense pas. Une bactérie et un virus sont deux ‘choses’ complètement différentes, même si les deux peuvent nous rendre très malades ou... bien pire encore. Une bactérie est un micro-organisme unicellulaire. Les bactéries se propagent en un rien de temps parce que la cellule peut se diviser. De cette façon, les bactéries se propagent aussi facilement d'un homme à l'autre. Les bactéries sont partout et nous en transportons des millions dans notre corps. Il est erroné de croire que toutes les bactéries sont mauvaises. Dans nos intestins, par exemple, elles assurent une bonne digestion de nos aliments et les bactéries sur notre peau assurent une protection et maintiennent la peau en bon état. Les virus sont également des agents pathogènes. La plus grande différence avec une bactérie réside dans le fait que les virus ne sont pas des organismes. Cela signifie qu'un virus n'a pas de cellules propres. Il pénètre dans le corps par les fluides corporels comme la salive et le sang, puis se fixe dans une cellule existante. Lorsque c’est fait, le virus a un contrôle total sur cette cellule et peut, à l’instar d’une bactérie, se multiplier
La lutte contre les bactéries La lutte contre les virus débute généralement lorsqu'ils ont déjà frappé. Chaque virus est différent, et il en va de même pour le remède. Par conséquent, il n’est pas possible de prendre des mesures préalables, sauf par vaccination dans le cas des personnes. Nous pouvons par contre nous armer contre les bactéries, qui constituent une menace permanente dans de nombreux secteurs.
Éradiquer les bactéries par l'hygiène Plus les conditions lui sont favorables, plus une bactérie se développe et se divise rapidement. La division signifie qu’une bactérie se sépare pour créer deux nouvelles bactéries, qui se divisent à leur tour, etc. Lorsque les conditions sont favorables, une bactérie E.coli, par exemple, pourra se diviser en 20 minutes. Au bout de 20 minutes, nous avons donc deux bactéries, quatre au bout de 40 minutes et huit au bout d’une heure. En 24 heures, leur nombre passe ainsi à plus d’un trilliard! Les conditions optimales pour la majorité des bactéries sont les suivantes: un environnement chaud et humide, un certain taux
d’acidité (pH) et une présence suffisante d’oxygène et de nutriments, comme du sucre par exemple. C’est lorsque ces conditions favorables sont réunies que la bactérie se multiplie le plus rapidement. Dès lors, on comprend aisément pourquoi l’industrie alimentaire préconise de conserver les aliments à risque dans le frigo (à 4 degrés Celsius).
Éviers et sols lisses Lorsque le matériau a une porosité réduite, les bactéries ont moins de chance d’y adhérer et si c’est tout de même le cas, le matériau est plus facile à nettoyer. C’est pourquoi on recherche aujourd’hui plus spécifiquement des solutions pour empêcher l’adhérence des bactéries sur les surfaces. La structure microscopique d’un aileron de requin semble idéale pour cette fin et a déjà été reproduite sous forme de film synthétique qui peut être mélaminé sur diverses surfaces.
Coatings antibactériens La protection sera encore meilleure en rendant l’évier ou le revêtement de sol lui-même ‘bactéricide’. Cela pourra se faire en ajoutant divers composants. Il existe notamment des plastiques et des caoutchoucs innovants avec des biocides organiques ajoutés, tels que triclosan, chitosan, isothiazolinones, OBPA (10,10'-oxybisphenoxarsine), IBPC (4-iodo-3-butynyl propyl carbamate) et silane d’ammonium. Ceux-ci doivent garder leur efficacité pendant toute la durée de vie du matériau. Aujourd’hui, l’attention se porte tout particulièrement sur les additifs à base d’argent anorganique. De manière générale, les ions d’argent (Ag+) sont déjà des agents bactéricides (à large spectre) à faibles concentrations (0.001 ppm). En outre, les ions d’argent se forment dans des conditions humides et donc favorables à la prolifération de bactéries. Les additifs argentiques sont compatibles avec un vaste domaine d’application (plastiques, métaux, composites, vernis…). Le cuivre se profile également de plus en plus comme une alternative moins onéreuse à l’argent. Ses effets antibactériens reposent sur la formation d’ions (Cu2+) et se caractérisent également par une action à long terme, sans lixification. A noter que le cuivre semble plus efficace contre les moisissures.
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