Groupe de travail sur la compétitivité de l’industrie des produits forestiers
L’industrie à la croisée des chemins : Choisir la voie vers le renouvellement Mai 2007
L’industrie à la croisée des chemins : Choisir la voie vers le renouvellement
Table des matières Sommaire
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La voie vers le renouvellement
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I. Introduction
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II. Les raisons pour lesquelles l’industrie des produits forestiers compte pour le Canada 9 III. La situation actuelle : Une restructuration profonde
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3.1 « Scénario de référence »
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IV. Choisir le chemin à prendre
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4.1 Scénarios de renouvellement
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4.2 Maximiser les atouts
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V. Des défis cruciaux à relever
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5.1 Compétitivité globale en matière de coûts
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5.1.1 Coûts de la fibre ligneuse
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5.1.2 Coûts relatifs au personnel
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5.1.3 Énergie
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5.1.4 Transport
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5.2 Investissement et qualité des actifs
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5.3 Structure de l’industrie
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5.4 Une orientation future plus forte
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5.4.1 Une grappe industrielle plus novatrice
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5.4.2 Un climat d’investissement et un cadre stratégique mieux adaptés 21
VI. L’industrie à la croisée des chemins : la voie vers le renouvellement 22
6.1 Obtenir des coûts convenables
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6.2 Obtenir la bonne structure de l’industrie
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6.3 Prévoir l’avenir
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Conclusion
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Annexe I 30
Groupe de travail sur la compétitivité de l’industrie
Sommaire L’innovation technologique et la mondialisation des marchés sont en train de transformer à un rythme accéléré les pratiques commerciales et les modèles de fonctionnement de l’industrie forestière et papetière mondiale. Ces changements, s’ajoutant à une appréciation rapide du dollar canadien et des modifications structurelles dans les marchés des produits clés, exercent des pressions concurrentielles sans précédent sur l’industrie des produits forestiers canadienne. Le Groupe de travail est d’avis que les défis que rencontre l’industrie sont de nature structurelle et que, s’ils ne sont pas relevés, ils mèneront vers un déclin continu pour le secteur. Toutefois, le Groupe de travail pense également que ce déclin est loin d’être inévitable. Des facteurs, tels que la croissance économique mondiale, les nouvelles technologies innovatrices dans le secteur et les préoccupations croissantes de la population concernant les changements climatiques ainsi que les questions touchant le développement durable, ont créé des possibilités sans précédent pour le secteur forestier canadien sur les marchés internationaux. Au cours de leurs travaux, les membres du Groupe de travail ont fait l’analyse de quatre scénarios qui pourraient donner une voie à suivre vers un avenir plus prospère et durable : 1) Compétiteur mondial dans le domaine de la fibre de résineux 2) Compétiteur nord-américain dans le domaine de la fibre de résineux ) Compétiteur nord-américain dans les produits multiples 4) Compétiteur mondial dans les produits du bois Le Groupe de travail pense que chacun des scénarios est réalisable et pourrait offrir, sur le plan régional ou national, une voie vers le renouvellement de l’industrie des produits forestiers. Quel que soit le chemin ou les chemins pris, les conditions cruciales pour les exécuter sont très similaires. Ce sont : 1) Compétitivité des coûts : Le Groupe de travail est d’avis qu’on devrait considérer que, en matière de compétitivité des coûts, le deuxième quartile est le minimum de la viabilité économique soutenue, mais que le premier quartile est un meilleur point de référence pour permettre au secteur d’attirer de nouveaux investissements de capitaux nécessaires au renouvellement profond de l’industrie. Même si certaines niches de l’industrie canadienne sont très concurrentielles sur le plan des prix, seulement une minorité de la capacité de production canadienne actuelle passe le test de compétitivité des coûts du premier quartile (a fortiori du deuxième quartile). Les facteurs déterminants de la compétitivité des coûts dans l’industrie des produits forestiers sont les suivants
•
Coûts de la fibre : Les coûts du bois livré varient selon les régions. Dans la région intérieure de la Colombie-Britannique et en Alberta, les coûts du bois sont très concurrentiels, en grande partie en raison de l’augmentation temporaire des volumes de récolte provoquée par l’infestation du dendroctone du pin. En revanche, les coûts de la fibre sur la côte du Pacifique et dans presque tout l’est du pays sont élevés par rapport aux normes internationales.
•
Énergie : L’industrie des produits forestiers possède la capacité particulière de produire sa propre énergie à partir de sources renouvelables. Le secteur canadien des pâtes et papiers génère lui-même déjà 60 pour cent de ses besoins énergétiques à partir de sources renouvelables, et l’ensemble du secteur forestier pourrait devenir une source nette d’énergie verte dans une quinzaine d’années. Toutefois, certains segments importants de l’industrie, comme les catégories de pâte mécanique, seront toujours des consommateurs importants d’électricité achetée, et les coûts d’électricité concurrentiels seront essentiels à leur viabilité.
•
Efficacité de la transformation : Malgré l’existence de niches d’excellence, le stock de capital de l’ensemble de l’industrie vieillit et est moins productif que celui de ses concurrents qui dominent le marché international.
•
Coûts relatifs au personnel : Dans tous les segments de l’industrie que le Groupe de travail a analysés, les coûts relatifs au personnel au Canada sont soit les plus élevés, soit parmi les plus élevés au monde. Et pourtant, les taux de productivité du travail dans la plupart des secteurs de l’industrie sont bien inférieurs aux taux mondiaux, creusant un écart de productivité.
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•
Transport : L’industrie des produits forestiers est le plus grand usager de services ferroviaires au Canada. Les coûts liés à ces services nuisent à notre capacité de traduire en avantage concurrentiel notre proximité au plus grand et plus lucratif marché mondial. Le monopole exercé par les transporteurs ferroviaires sur les usines « captives » d’une seule voie ferrée a eu pour effet d’alourdir en 2006 la facture totale du transport des marchandises de l’industrie de près 300 millions de dollars, soit plus de 15 pour cent. Même si les « rentes de monopole » exercées par les compagnies de chemin de fer sur les expéditeurs affaiblissent la compétitivité de l’ensemble de l’industrie canadienne des produits forestiers, cette situation cause particulièrement du tort aux installations de production situées dans le nord ou dans des collectivités très éloignées.
L’augmentation de la part de la capacité de production canadienne dans les premier et deuxième quartiles de la compétitivité sur le plan des coûts nécessiterait une baisse des prix des facteurs de production ainsi qu’un accroissement des investissements dans la technologie et dans l’ampleur des installations. 2) Investissement : Le principal défi de l’industrie= des produits forestiers canadienne est d’attirer des investissements afin de renouveler son stock de capital. Le Groupe de travail a conclu que l’industrie canadienne peut attirer les capitaux nécessaires pour rester compétitive dans les marchés internationaux pendant plusieurs dizaines d’années. En revanche, l’industrie, les décideurs, les syndicats et les autres partenaires devront être prêts à accepter des changements profonds. Malgré les capitaux importants investis chaque année, le stock de capital de l’industrie diminue, les taux d’amortissement étant supérieurs aux dépenses en immobilisation depuis les dix dernières années. Alors que certains segments de l’industrie canadienne ont atteint des niveaux mondiaux d’importance et de productivité, il faut encore investir annuellement des milliards afin de renouveler le stock de capital de l’industrie. C’est essentiellement à l’industrie d’attirer ces nouveaux investissements, mais les politiques gouvernementales ont également un effet important sur le climat d’investissement du secteur. 3) Structure de l’industrie : Le rythme accéléré de la transformation des marchés internationaux des produits du bois et du papier accroît l’importance d’avoir un cadre de réglementations et de politiques gouvernementales pouvant facilement s’adapter aux exigences des marchés internationaux. À l’échelon mondial, l’industrie canadienne des produits forestiers reste encore fortement fragmentée. Jusqu’au début de 2007, l’industrie ne comptait aucune société canadienne parmi les 20 plus grandes sociétés mondiales. Les plus grandes firmes de l’industrie bénéficient d’avantages importants, notamment une baisse du coût du capital, une augmentation des économies d’échelles en production et en marketing et une plus grande capacité à gérer les risques liés à l’innovation technologique et aux projets d’immobilisation importants. Pour faire face à ce rythme accéléré de la transformation des marchés mondiaux des produits forestiers et papetiers, l’industrie doit pouvoir adapter rapidement sa structure et ses activités; de ce fait, les frais dissimulés, et bien souvent fortuits, qui sont engendrés par les politiques et qui empêchent l’industrie de s’adapter au contexte d’un environnement mondial en pleine évolution, ne cessent de croître. 4) Orientation future : Le succès futur de l’industrie dépendra d’une plus grande sensibilité vis-à-vis des marchés, d’un leadership continu en matière de développement durable, d’aménagement forestier durable et de performance environnementale, de l’excellence en ressources humaines et d’une attention renouvelée pour les nouveaux marchés géographiques et d’utilisation finale. Le Groupe de travail est d’avis que l’apparition de nombreuses technologies innovatrices dans le secteur pourrait offrir à long terme des débouchés commerciaux et que le Canada devrait faire tout son possible pour être en première ligne dans le développement et la commercialisation rapide de ces technologies, afin d’améliorer la productivité, de réduire les coûts et de créer de nouveaux produits et procédés. La concrétisation de ces débouchés nécessite un puissant système d’innovation qui, pour sa part, dépend d’une position compétitive dans des activités essentielles, d’une masse critique de sociétés et de capacités de production dans des gammes de produits traditionnels compétitives à l’échelle mondiale.
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La voie vers le renouvellement Compte tenu des possibilités et des défis auxquels est confronté le secteur forestier canadien, le Groupe de travail a défini une route à suivre pour faciliter son renouvellement, laquelle comprend trois éléments importants : 1) Obtenir des coûts convenables : Les quatre coûts les plus élevés des facteurs de production pour la plupart des produits sont ceux de la fibre, ceux relatifs au personnel, ceux de l’énergie et ceux du transport. Dans chacun des cas, l’industrie et le gouvernement ont un rôle à jouer afin que ces coûts soient concurrentiels à l’échelle mondiale : •
Fibre : Les gouvernements provinciaux devraient réformer les systèmes de tenure afin de les rendre plus souples et d’optimiser les investissements en aménagement forestier durable ; il est important d’éliminer l’obligation de sciage local (appurtenancy) dans les endroits où elle existe encore et de réformer d’autres règles qui ont pour effet de dicter la structure de l’industrie et ses décisions de production.
•
Transport : Le gouvernement fédéral pourrait réduire les coûts excessifs du transport ferroviaire par des dispositions législatives élargissant les droits de circulation et renforçant le processus d’arbitrage dans le but de créer un réseau de chemin de fer plus concurrentiel.
•
Personnel : L’industrie, de concert avec les syndicats, doit déterminer les moyens d’accroître la productivité du secteur afin qu’ainsi les coûts reliés au personnel puissent mieux s’accorder aux niveaux de productivité.
•
Énergie : L’industrie devrait s’engager à devenir une source nette d’énergie renouvelable au cours des 15 prochaines années. Les responsables de l’élaboration des politiques publiques peuvent aider à atteindre cet objectif grâce à une stratégie axée sur les marchés pour établir des politiques environnementales et des énergies renouvelables qui encourageront les investissements et l’innovation en matière d’énergie renouvelable, de technologies et d’efficacité énergétique.
2) Obtenir la bonne structure de l’industrie : Le seul moyen d’éviter un autre rétrécissement de la capacité de production et une baisse relative de la qualité des actifs est d’attirer des milliards de dollars en investissements de capital frais. La responsabilité de ranimer la confiance des marchés financiers dans l’avenir du secteur afin de renouveler les capitaux incombe à l’industrie elle-même. En revanche, la qualité des conditions d’accueil créées par le cadre des politiques publiques a une influence incontestable sur le processus. À cet égard, les gouvernements peuvent aider le processus de renouvellement au moyen d’une imposition fiscale et d’un climat d’investissement plus compétitifs à l’échelle mondiale ainsi qu’avec une nouvelle approche en matière de tenure forestière et des politiques relatives aux fusions. Les gouvernements devraient plus particulièrement :
•
Faire en sorte que les systèmes de tenure permettent l’optimisation de l’allocation de la fibre.
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Appliquer des politiques en matière de fusion au secteur qui reconnaissent le caractère mondial des marchés et de la concurrence.
•
Réduire dans cinq ans le taux réel d’imposition sur les investissements sous la moyenne des taux de l’OCDE.
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Éliminer les impôts sur le capital et l’application des taxes de vente provinciales sur le facteur capital.
•
Prolonger la déduction pour amortissement accélérée sur deux ans pour les nouveaux investissements de l’équipement de fabrication et de transformation
•
Faire en sorte que le crédit d’impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental (RS & DE) remboursable.
•
Rétablir la déductibilité des intérêts sur les investissements étrangers.
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3) Prévoir l’avenir : L’industrie a un rôle de chef de file à jouer dans le renouvellement du secteur forestier canadien en mettant l’accent sur des priorités comme l’amélioration continue de la performance sur le plan de la durabilité et sur celle de l’aménagement forestier durable, une orientation plus axée sur la clientèle, une augmentation des efforts en développement des marchés et un engagement soutenu à l’égard du développement et de la commercialisation des technologies innovatrices. Les mesures que peuvent prendre l’industrie et les gouvernements pour atteindre cet objectif sont les suivantes : •
Renouveler et développer des partenariats et appuyer le développement et la commercialisation des technologies bioénergétiques les plus prometteuses.
•
S’appuyer sur les réussites du Canada dans les marchés non traditionnels géographiques en pleine expansion des produits du bois, par le biais de partenariats publics-privés en faveur du développement des marchés.
•
Développer un cadre stratégique en matière d’environnement qui est prévisible et axé sur les résultats et utiliser les prix des émissions et les instruments économiques afin de permettre à l’industrie de réduire davantage son empreinte environnementale et son bilan carbone.
Conclusion Le Groupe de travail est confiant dans la possibilité de revitalisation de l’industrie des produits forestiers canadienne et que le Canada peut -et devrait- se trouver au premier rang dans la redéfinition de la réussite sociale, économique et compétitive de l’industrie forestière et papetière mondiale du XXIe siècle. Les sociétés, les gouvernements, les travailleurs ainsi que les collectivités doivent toutefois choisir le chemin du renouvellement; cela ne se réalisera pas tout seul. On devrait imaginer le renouvellement comme un processus à plusieurs étapes vers une performance économiquement durable comprenant une restructuration, un regroupement et un réinvestissement. Alors que certains segments de l’industrie sont déjà bien avancés dans le processus, d’autres l’ont à peine amorcé. Le Groupe de travail est conscient que l’industrie doit entreprendre elle-même ces changements, autant au niveau des entreprises que collectivement. Cependant, pour profiter des possibilités uniques qu’offrent les nouveaux marchés internationaux, il faudra des actions fermes et un leadership prévoyant de la part des décideurs, des syndicats et d’autres groupes partenaires. L’exploitation des nouveaux créneaux dans l’industrie forestière et papetière mondiale offre un moyen durable de revitaliser l’un des plus importants secteurs industriels canadiens et a une importance particulière pour l’autonomie et le bien-être économique de centaines de collectivités rurales canadiennes. Le Canada doit faire face à un choix déterminant : soit poursuivre son chemin de la même façon, soit accepter la réalité d’un environnement mondial en pleine évolution et faire tout son possible pour capitaliser sur les opportunités qui se présentent.
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I. INTRODUCTION Le Groupe de travail sur la compétitivité de l’industrie des produits forestiers a été créé à la suite des nombreuses préoccupations exprimées dans tout le pays concernant la situation actuelle de l’industrie canadienne et ses perspectives d’avenir. Le mandat du Groupe de travail ainsi que la liste de ses membres se trouvent en Annexe 1 de ce rapport. Le Groupe de travail a été formé par un groupe de dirigeants de l’industrie, en partenariat avec des responsables de l’élaboration des politiques fédérales et des spécialistes reconnus de l’industrie. L’objectif du Groupe est d’identifier les moyens d’accélérer le renouvellement et l’innovation au sein du secteur forestier canadien et les mesures principales à prendre par l’industrie, le gouvernement ou les autres partenaires afin de mettre en œuvre les changements nécessaires dans le secteur. Le Groupe de travail a retenu les services de la firme Poyry Forest Industry Consulting Oy, les spécialistes mondiaux reconnus de l’industrie forestière et papetière, pour donner des conseils stratégiques sur la situation concurrentielle et les perspectives d’avenir de l’industrie canadienne. Doté des résultats de l’analyse de la firme Poyry, le Groupe de travail a conclu que l’innovation technologique et la mondialisation des marchés sont en train de transformer à un rythme accéléré les modèles de fonctionnement traditionnels et les structures des échanges de l’industrie forestière et papetière mondiale. Les partenaires de l’industrie au Canada – notamment les employeurs, les gouvernements, les Autochtones, les syndicats et les collectivités – doivent faire face à un choix déterminant pour l’avenir : soit accepter la réalité d’un environnement mondial en pleine évolution et faire tout leur possible pour obtenir les débouchés qui s’offrent; soit choisir d’ignorer cette réalité et envisager l’avenir avec de moins en moins de possibilités. •
Même si le Groupe de travail pense que le Canada dispose de tous les éléments nécessaires pour maintenir notre part du marché de l’industrie forestière et papetière mondiale face à la concurrence, il pense également que nous risquons de gaspiller ce potentiel. Bien qu’il y ait de nombreux exemples dans tout le Canada de sociétés, de gouvernements ou d’autres partenaires qui prennent des mesures afin de faciliter le renouvellement de l’industrie, il y en a d’autres où la résistance au changement nécessaire compromet la viabilité à long terme du secteur.
•
Le Groupe de travail est d’avis que s’il saisit les occasions qu’offre un environnement mondial en pleine évolution et s’il effectue les changements difficiles nécessaires pour les réaliser, le Canada pourra se trouver au premier rang dans la redéfinition de la réussite sociale, économique et compétitive de l’industrie des produits forestiers du XXIe siècle.
On ne peut pas maintenir le statu quo. L’industrie subit d’énormes pressions, et l’industrie, les gouvernements et les autres groupes partenaires doivent repenser fondamentalement leur approche du secteur. Un comportement de statu quo ne se traduira pas en statu quo des résultats, mais plutôt en baisses relatives et absolues de la participation de l’industrie à l’emploi, à la balance commerciale, à la production de l’énergie renouvelable, aux versements aux gouvernements et aux efforts en matière d’innovation parmi les autres indicateurs de la performance économique, sociale et environnementale. La plupart des problèmes que rencontre l’industrie révèlent qu’il faut accélérer le rythme d’adaptation du secteur à la nouvelle réalité de la concurrence. Beaucoup de pratiques commerciales, de cadres de réglementation ainsi que la culture de relations entre les partenaires qui dictent aujourd’hui les activités de l’industrie remontent à fort longtemps, lorsque les marchés forestiers et papetiers étaient plus régionaux et bien moins concurrentiels. Autrefois, il pouvait être viable – et même logique – que les relations entre l’industrie, les syndicats, les gouvernements et les autres groupes partenaires soient particulièrement axées sur la compétition pour les rentes économiques liées à la ressource forestière. En raison de l’intensification de la concurrence des marchés forestiers et papetiers mondiaux, les retombées économiques et sociales obtenues grâce aux ressources forestières dépendent de plus en plus de la création de la richesse par les investissements et de l’application des connaissances à chaque maillon de la chaîne de valeur plutôt que de l’appropriation directe des bénéfices tirés des ressources. Les changements s’opérant à l’échelle de l’industrie forestière et papetière mondiale offrent une opportunité unique au Canada de créer des emplois axés sur le savoir et des retombées économiques durables grâce à ces nouveaux produits et marchés.
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II.
LES RAISONS POUR LESQUELLES L’INDUSTRIE DES PRODUITS FORESTIERS COMPTE POUR LE CANADA
Dans toute l’histoire économique canadienne, les ressources forestières et les produits forestiers ont été au cœur de l’économie canadienne. L’industrie occupe toujours une place essentielle dans l’économie du pays et de chaque région. Parmi les secteurs industriels, l’industrie des produits forestiers se classe devant l’industrie des hydrocarbures et l’industrie automobile quant à sa participation au PIB. Elle exporte chaque année plus de 38 milliards de dollars de produits et représente près de 60 pour cent de l’excédent de la balance commerciale du Canada. Alors que la grande majorité des produits forestiers sont exportés dans des marchés traditionnels, tels que les États-Unis, le Japon et l’Europe, l’industrie est un chef de file dans la pénétration des nouveaux marchés. En 2006, les produits forestiers représentaient les principales exportations canadiennes en Inde, en Chine et en Corée du Sud. L’industrie des produits forestiers emploie plus de 300 000 Canadiens et assure plus de 500 000 autres emplois grâce à ses activités. En plus d’être l’un des principaux employeurs industriels du Canada, elle est de loin la source d’activité industrielle la plus géographiquement répartie dans l’économie canadienne. Même si la contribution de l’industrie à l’emploi et à l’activité économique est importante dans les grandes villes canadiennes, sa principale caractéristique est peut-être sa capacité d’assurer des salaires élevés et des emplois très productifs au sein de régions très étendues et à faible densité de population. Plus de 300 collectivités canadiennes, situées dans neuf provinces, de l’Atlantique au Pacifique, sont presque entièrement tributaires économiquement de l’industrie des produits forestiers. L’industrie des produits forestiers est certes un important employeur au Canada, mais ses salaires sont également élevés, dépassant la moyenne nationale. Selon une récente étude, le salaire et les avantages sociaux moyens d’un salarié dans l’industrie totaliseraient environ 70 000 dollars, et pourraient être beaucoup plus élevés dans certains segments de l’industrie. Le secteur forestier est une importante source d’emplois et de possibilités d’affaires pour les Autochtones du Canada. Le secteur forestier compte 1600 entreprises appartenant à des Autochtones, et l’industrie est de loin le plus important employeur industriel d’Autochtones au Canada. Au cours des dernières années, des douzaines de partenariats se sont créés entre les communautés autochtones et les sociétés canadiennes de produits forestiers, que ce soit des entreprises en coparticipation, des programmes de bourses d’études ou des programmes de formation. Il existe des possibilités considérables d’augmenter dans les années à venir le volume et l’ampleur des partenariats entre les sociétés de produits forestiers et les groupes autochtones.
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III. LA SITUATION ACTUELLE : UNE RESTRUCTURATION PROFONDE L’industrie des produits forestiers fait face à une série de défis qu’elle n’avait jamais rencontrés jusqu’à présent. Bien que les détails varient considérablement suivant les régions et les produits, la situation de l’ensemble de l’industrie est celle d’un secteur en proie à une profonde restructuration. Il est à noter que les pressions concurrentielles vécues par l’industrie et créées par les marchés mondiaux en pleine évolution ne se retrouvent pas qu’au Canada. Les facteurs, tels que la croissance rapide des forêts de plantation dans l’hémisphère Sud ainsi que l’intégration de la capacité de production primaire et secondaire des régions productrices non traditionnelles au sein des chaînes d’approvisionnement mondiales, contribuent à une surcapacité chronique dans des segments du secteur et à une baisse des rendements financiers à l’échelle mondiale. Malgré les difficultés rencontrées par l’industrie des produits forestiers dans son ensemble, il existe au Canada des exemples d’installations, de sociétés et de secteurs qui figurent parmi les chefs de file mondiaux en compétitivité sur les marchés internationaux. Un des exemples est le secteur du bois d’œuvre de résineux dans la région intérieure de la C.-B. , qui est doté d’une masse critique d’installations de production de calibre mondial, sur le plan de l’ampleur, de la productivité et de la concurrence en matière de coûts. La position concurrentielle du secteur des produits du bois dans cette région et dans la majorité de l’Ouest canadien ainsi que la forte demande et des prix élevés ont généré de bons rendements moyens au cours de la moitié de cette décennie, malgré le différend canadoaméricain sur le bois d’œuvre. La demande élevée, en raison du boom dans le marché de la construction résidentielle aux États-Unis, ainsi que des investissements de capitaux dynamiques et l’adoption d’un cadre de politique forestière plus axé sur les marchés ont tous contribué à transformer sur le plan de la concurrence le secteur du bois d’œuvre de résineux dans cette région. Toutefois, dans un marché mondial en évolution rapide et de plus en plus concurrentiel, même les chefs de file mondiaux doivent s’adapter et faire face à de nouveaux défis afin de prospérer. Dans le cas du secteur des produits du bois de l’intérieur de la C.-B., il a constaté une baisse importante de la demande et des prix de plusieurs de ses produits, attribuable au ralentissement cyclique brutal du marché américain de l’habitation. Bien que les perspectives à long terme de la demande de bois d’œuvre soient très positives, les répercutions de l’infestation du dendroctone du pin sur l’approvisionnement et la qualité du bois vont freiner les producteurs de l’intérieur de la C.-B. à moyen et à long terme. De plus, la situation économique de l’industrie du bois d’œuvre dépend des secteurs forestiers et papetiers viables, en raison de l’importance du marché des résidus ligneux pour la compétitivité de l’industrie sur le plan des coûts. À l’exception de certaines niches de réussite à l’échelle mondiale, une bonne partie de l’industrie des produits forestiers canadienne se débat avec de sérieuses difficultés structurelles qui entraînent des bouleversements et des fermetures d’installations. Pendant qu’une bonne partie du secteur canadien des produits du bois bénéficiait de la forte demande et des prix élevés au milieu des années de cette décennie, la baisse brusque des prix du bois d’œuvre, des panneaux de construction et d’autres produits du bois a commencé au cours des six premiers mois de 2006 à faire apparaître des problèmes structurels au sein du secteur dans une bonne partie de l’Est canadien et de la côte de la C.B. Dès octobre 2006, plus de 30 scieries ont interrompu de façon permanente ou indéfinie leur capacité de production totalisant 6,5 millions de mètres cubes, ce qui réduit plus qu’à néant la croissance nette importante de la capacité de production du bois d’œuvre canadien qui s’était produite au cours des dix dernières années. On prévoit généralement que cette fragilité cyclique continue, conjuguée à une restructuration en cours, va se traduire par d’autres fermetures d’installations dans le secteur canadien des produits du bois, du moins en 2007. Grosso modo, le secteur des pâtes et papiers n’a pas bénéficié du mouvement de hausse prolongé du cycle conjoncturel et de la rentabilité des entreprises qui s’est produit au début de cette décennie. De 2000 à 2005, le secteur des pâtes et papiers n’a pas gagné une seule fois son coût du capital, qui se situe normalement entre 8 et 13 pour cent. Au cours de cette période, le secteur a subi une réduction de 12 pour cent de sa capacité de production, ces réductions se concentrant dans les secteurs du papier journal et de la pâte kraft de résineux. Axé sur l’exportation, le secteur canadien des produits forestiers est particulièrement sensible aux fluctuations des taux de change, spécialement la valeur du dollar canadien par rapport à la devise américaine.
10
L’industrie à la croisée des chemins : Choisir la voie vers le renouvellement Entre 2002 et 2006, le taux de change moyen Canada-États-Unis a augmenté de 63,6 à 88,1 cents, soit une hausse de 38 pour cent. En raison du caractère exportateur de l’économie canadienne, une devise canadienne forte a un effet défavorable sur toutes les industries canadiennes exportatrices ou dépendantes des exportations. Toutefois, les secteurs du bois et des pâtes et papiers se classent tous les deux parmi les secteurs les plus vulnérables, principalement parce que la majorité de leurs produits se vendent aux États-Unis en dollars américains. En revanche, les principaux coûts de production des producteurs forestiers canadiens, comme les coûts énergétiques, de la main-d’œuvre et de la fibre ligneuse, sont tous en dollars canadiens, et ne s’ajustent que très lentement aux fluctuations des taux de change. Bien que l’on puisse penser que les producteurs canadiens profitent d’un dollar canadien fort par la baisse des prix de machines et d’équipement en dollars américains, ce n’est généralement pas le cas de l’industrie canadienne des produits forestiers, dont la plupart des machines et équipement sont importés et sont facturés en différentes devises, comme par exemple en euros. Entre 2002 et 2006, le dollar canadien s’est apprécié de moins de 5 pour cent par rapport à l’euro. En réduisant la compétitivité des coûts des installations canadiennes, surtout par rapport à leurs concurrents américains, la vigueur du dollar canadien a également eu pour effet de rendre plus intéressant d’investir dans les installations américaines que dans celles du Canada.
3.1
« Scénario de référence »
Non contrôlés, les facteurs structurels qui sont à l’origine de la situation actuelle entraîneront une contraction supplémentaire importante de l’industrie. La figure 1 ci-dessous montre la « perte » des capitaux dans le secteur canadien des pâtes et papiers, attribuable à une période prolongée de rendements financiers qui sont inférieurs au coût du capital du secteur. Selon l’étude menée par Poyry Forest Industry Consulting pour le Groupe de travail, le maintien du statu quo dans le secteur des pâtes et papiers pourrait entraîner une réduction supplémentaire nette de la capacité de production canadienne de 2 à 14 pour cent d’ici 2020, en plus de la contraction de 12 pour cent qu’a connue le secteur de 2000 à 2005. FIGURE 1: Baisse de la capacité et perte de la valeur - Où allons-nous? A: Baisse de 2% B: Baisse de 7% C: Baisse de 14% $000 CND
Capacité de production en milliers de tonnes métriques
30,000
$300,000
Baisse de 12% de la capacité de pâte et papier*
20,000
$200,000
(axe gauche)
10,000
$100,000
0 2000
2001
2002
2003
2004
$0 2005
2010
2020
-10,000
-20,000
-$100,000
Valeur économique ajoutée baisse
-$200,000
Trajectoire de la baisse future
-30,000
-40,000 *Comprend pâte commerciale kraft blanchie (BSKP), papier journal, papiers non couché de pâte mécanique, couché de
-$300,000
-$400,000
pâte mécanique, sans bois non couché, emballage et papier ménager Source: Pöyry analysis
En raison de la situation géographique unique de l’industrie des produits forestiers, les problèmes structurels et économiques qu’elle rencontre représentent presque inévitablement des coups durs pour les travailleurs et les collectivités dont leur survie dépend du secteur. De 2005 à 2006, l’industrie des produits forestiers a annoncé 135 cas de fermetures d’installations permanentes ou indéfinies, causant la perte de plus de 16 000 emplois directs et des dizaines de milliers d’emplois indirects. Il est probable que d’autres baisses de production nettes auront un impact disproportionné sur les emplois, au fur et à mesure que les usines les moins efficaces ferment et que la productivité s’accroît. 11
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IV. CHOISIR LE CHEMIN À PRENDRE Le Groupe de travail est d’avis qu’il est loin d’être inévitable que l’industrie des produits forestiers canadienne se dirige vers un déclin. Des facteurs, tels que la croissance économique mondiale, les technologies innovatrices dans le secteur et les préoccupations croissantes de la population concernant les changements climatiques ainsi que les questions touchant le développement durable ont créé des possibilités sans précédent pour le secteur forestier canadien sur les marchés internationaux. Si l’industrie des produits forestiers et les groupes partenaires sont prêts à effectuer les changements nécessaires pour profiter de ces possibilités, une industrie des produits forestiers canadienne renouvelée pourra être l’élément essentiel et durable du tissu économique et social du Canada pendant les prochaines décennies.
4.1
Scénarios de renouvellement
Le Groupe de travail a recensé plusieurs scénarios possibles pour avoir une industrie canadienne prospère au cours des 5 à 15 prochaines années et les conditions requises pour les réaliser. Quatre scénarios ont fait l’objet d’une analyse et le Groupe de travail pense que chacun pourrait offrir des chemins éventuels vers un avenir plus prospère. 1) Compétiteur mondial dans le domaine de la fibre de résineux : Ce chemin exige d’être compétitif dans les marchés mondiaux de produits du bois, de la pâte commerciale et des papiers d’impression à base de pâte mécanique. Les facteurs principaux de réussite incluraient la force concurrentielle des coûts de la fibre de résineux et de l’énergie ainsi que la capacité de transférer les compétences en fabrication et en marché dans des plateformes de calibre mondial au Canada et dans d’autres pays. À bien des égards, ce modèle ressemble au parcours pour le renouvellement qu’a suivi avec succès l’industrie finlandaise des produits forestiers au cours des deux ou trois dernières décennies. 2) Compétiteur nord-américain dans le domaine de la fibre de résineux : Bien que ce scénario ressemble au scénario No.1 sur le plan de la gamme des produits, l’accent serait porté sur la concurrence en Amérique du Nord au lieu de viser les marchés internationaux. La réussite dépendrait surtout de la capacité à s’appuyer sur les connaissances du marché américain et sa proximité afin d’assurer une position concurrentielle dans les installations de production des deux côtés de la frontière. 3) Compétiteur nord-américain dans les produits multiples : Comme dans le cas du scénario No.2, l’accent serait porté sur le marché nord-américain, mais avec une gamme de produits plus large qui engloberait les produits d’emballage, les papiers de pâte maigre et les papiers ménagers. La réussite dépendrait en partie de l’utilisation des connaissances des marchés locaux afin d’offrir des prix et des services de qualité supérieure à une clientèle nord-américaine. 4) Compétiteur mondial dans les produits du bois : Ce scénario met l’accent sur les marchés mondiaux du bois d’œuvre, des panneaux et des produits de bois d’ingénierie. Toutefois, la production des pâtes et papiers et la production bioénergétique feraient toujours partie de l’industrie dans ce scénario, offrant un marché des déchets issus des scieries. L’utilisation des forces canadiennes en matière de bois d’œuvre, ainsi que la fabrication, la commercialisation et la distribution des produits du bois, seraient la clé du succès d’après ce scénario. Les gammes de produits ainsi que les marchés visés ont toujours varié suivant les régions, et cela continuerait à être le cas. Que le ou les chemins à suivre soient plus attirants sur le plan régional ou national, le Groupe de travail est d’avis que les conditions critiques pour les mettre en application sont très semblables.
12
L’industrie à la croisée des chemins : Choisir la voie vers le renouvellement
4.2
Maximiser les atouts
Malgré les difficultés qu’il rencontre actuellement, le Canada garde toujours d’importants avantages dans l’industrie forestière et papetière mondiale. Par rapport aux nombreux concurrents mondiaux, le Canada profite d’énormes avantages. Ces avantages comprennent les établissements d’enseignement et les instituts de recherche de classe internationale au service de l’industrie ainsi qu’une main-d’œuvre hautement qualifiée avec des compétences techniques, en marketing et en gestion qui peuvent procurer un avantage sur les concurrents dans des périodes de changements rapides. La situation unique de l’Amérique du Nord, en tant que plus grand et plus lucratif marché pour la majorité des produits forestiers peut également être un important avantage pour les producteurs canadiens sur le plan des connaissances des marchés et de la clientèle, des coûts de transport et d’autres facteurs. La taille, la diversité et les caractéristiques uniques de la fibre ligneuse canadienne disponible pourraient également créer un avantage concurrentiel par rapport aux entreprises qui tirent parti des plantations uniformes dont la croissance est plus rapide. De plus, le Canada est depuis longtemps un des plus grands exportateurs mondiaux de produits forestiers, un chef de file en aménagement durable et un pays producteur de premier plan de papier journal, de pâte commerciale et de bois d’œuvre, offrant une plateforme propice au renouvellement et à la croissance, si l’on saisit bien les questions fondamentales de compétitivité et que l’on prend les mesures nécessaires. Les marchés nord-américains et mondiaux des produits forestiers continuent de croître, et les analyses entreprises par le Groupe de travail indiquent que la demande nord-américaine et mondiale sera amplement suffisante pour soutenir une industrie canadienne de produits forestiers renouvelée. De nouveaux concurrents offrant des tarifs bas sur les marchés forestiers et papetiers mondiaux profitent généralement d’avantages énormes sur le plan des prix des facteurs de production, ce qui peut sembler présenter un redoutable, voire insurmontable, obstacle à la compétitivité des coûts du Canada. Toutefois, des producteurs importants de l’étranger font eux aussi face à des défis importants et à des contraintes, que ce soit des contraintes d’infrastructures et des questions se rapportant au climat d’investissement en Russie, des incertitudes en matière d’approvisionnement énergétique, en eau et en fibre en Chine, ou des conflits sociaux ou des différends sur l’utilisation des terres en Amérique latine. En outre, un grand nombre de nouveaux concurrents sur les marchés mondiaux éprouvent de sérieux problèmes sur le plan de la performance environnementale, des coupes illégales et du déboisement.
13
Groupe de travail sur la compétitivité de l’industrie
V. DES DÉFIS CRUCIAUX À RELEVER Alors qu’un grand nombre de facteurs influencent la position concurrentielle de l’industrie des produits forestiers canadienne et de ses segments constitutifs, le défi fondamental auquel est confrontée l’industrie est l’incapacité de générer un rendement du capital investi égal à son coût du capital au cours du cycle économique et l’incapacité résultante d’attirer des capitaux suffisants pour renouveler son stock de capital. C’est notamment le cas du segment pâtes et papiers, à forte intensité de capital, qui a connu au cours des dix dernières années les rendements les plus faibles et dont les besoins en capitaux sont les plus élevés. Le Groupe de travail a recensé un grand nombre de conditions courantes qui sont cruciales pour que tous les scénarios réussissent dans l’industrie canadienne – c’est-à-dire des conditions qui s’imposent pour que l’industrie puisse être concurrentielle sur les marchés des produits et les marchés géographiques concernés, qu’elle recouvre son coût du capital et qu’elle génère une rentabilité suffisante pour réinvestir dans son renouvellement.
5.1
Compétitivité globale en matière de coûts
Le Groupe de travail est d’avis que la condition la plus fondamentale pour assurer la viabilité économique de l’industrie est la compétitivité des coûts du deuxième quartile. C’est-à-dire que les installations de production canadiennes de l’industrie doivent pouvoir dépasser la position sur le plan des coûts de plus de 50 pour cent de leurs concurrentes. Toutefois, l’industrie des produits forestiers est un secteur industriel très concurrentiel dans lequel seulement un nombre relativement restreint d’entreprises à l’échelle mondiale a depuis ces dernières années un taux de rendement supérieur à leur coût de capital. Compte tenu de ce contexte, le Groupe de travail pense que, bien que l’on puisse considérer les installations compétitives dans le deuxième quartile comme économiquement viables, la compétitivité des coûts du premier quartile constitue une référence plus appropriée pour que l’industrie canadienne attire les investissements nécessaires à l’exploitation des nouveaux débouchés offerts par les marchés mondiaux. Comme avec pratiquement tous les autres produits ou services négociables, la viabilité à long terme dépend surtout de la capacité à se mesurer en termes de coûts avec des rivaux internationaux. Les coûts des facteurs de production à des prix concurrentiels sont essentiels non seulement pour assurer la rentabilité à court terme dans les marchés en voie de mondialisation, mais aussi pour attirer les capitaux requis afin d’améliorer la qualité des actifs de l’industrie. Ce qui est le cas dans une industrie en pleine maturité dont tous les produits, notamment les produits de grande valeur, rivalisent principalement sur la base des coûts. Si la compétitivité des coûts ne s’améliore pas, de grands segments de l’industrie risquent de se retrouver bloqués dans un cycle de faible rentabilité, d’où difficultés à accéder aux capitaux, et donc de faibles réinvestissements. FIGURE 2: Compétitivité des actifs canadiens
Produit
% de la capacité % de la capacité dans le dans le 2e 1erquartile Quartile
Part de la production canadienne (****
Papier journal (*
7
27
34
25%
SC-B
8
23
31
2%
SC-A
60
0
60
5%
0
21
21
3%
32
29
61
23%
0
0
0
5%
0
8
8
14%
Mince couché
SC-A
(N)BSKP(** UCFS (sans bois non couché) Carton d’emballage
(***
14
% de la capacité dans le 1er et le 2e quartiles
(* Papier journal standard évalué par rapport aux producteurs nordaméricains (** Pâte commerciale kraft de résineux du Nord (*** Papier doublure et cannelure (**** Le total n’équivaut pas à 100%, certaines catégories n’ayant pas été choisies
L’industrie à la croisée des chemins : Choisir la voie vers le renouvellement
La Figure 2 résume la part de la capacité dans un grand nombre de segments du secteur des pâtes et papiers qui sont dans le premier ou le deuxième quartile sur le plan de la compétitivité des coûts par rapport à leurs principaux concurrents mondiaux. Pour la plupart des produits, une vaste majorité de la capacité de production canadienne ne passe pas le test du deuxième quartile – à plus forte raison du premier. Quelques producteurs peuvent parvenir à la compétitivité des coûts du premier ou du deuxième quartile dans la plupart des catégories de produits qui ont été analysées, mais ils représentent une minorité de la capacité de production totale. Ce qui semble indiquer que même si les producteurs canadiens de pâtes et papiers peuvent atteindre des niveaux internationaux de compétitivité en matière de coûts dans divers segments de marché, il est évident qu’il faut améliorer la productivité et la compétitivité des coûts de production de la majorité de la capacité de production canadienne si l’on veut atteindre un niveau minimal de performance qui assurera la rentabilité à long terme de l’industrie. FIGURE 3: Cost Comparison – Dimension Lumber L’Ouest canadien est au-dessous et l’Est canadien au-dessus de la moyenne des coûts de production. Les coûts relatifs au personnel sont un facteur important dans l’Est, car ils sont les plus élevés de toutes les régions. Dans l’Ouest, ces coûts ne sont pas aussi élevés. 500
Coût - US$/mbf -
400 300 200 100 0 -100
Région de production
ie
R
us s
Pa
ys ba lte hy s po B P th ét iq ue R us si a Su T èd e B Sw P ed en C A T N O ue C A st N -T O ue st -B Fi nl P an A de lle m B Fi ag P nl ne an du de su T d/ A u É- tri c U Su he Éd U -T Su d C -B an P ad a C Es an tT ad a Es É- t B P U O ue Ést U O ue st BP
-200
Bois net
Recettes des déchets du bois
Source: Pöyry analysis
Électricité
Personnel
Autres
T=Typique; BP= Meilleure pratique
La Figure 3 illustre la moyenne des coûts de production du bois d’œuvre dans les principales régions productrices du monde. La situation concurrentielle des producteurs varie nettement selon les régions, les coûts de production dans l’Ouest canadien étant les moins élevés de toutes les régions d’Amérique du Nord et se classant parmi les plus bas à l’échelle mondiale. En revanche, les coûts de production dans l’Est canadien se classent parmi les plus élevés tant en Amérique du Nord qu’à l’échelle mondiale, en raison des coûts plus élevés du bois et de la transformation. Les coûts des facteurs de production des produits forestiers sont ceux de la fibre, ceux relatifs au personnel, ceux de l’énergie et ceux du transport. La Figure 4 montre quelques exemples de la part de chacun de ces domaines par rapport aux coûts de production de plusieurs segments importants de l’industrie.
15
Groupe de travail sur la compétitivité de l’industrie
FIGURE 4: Coûts de production types pour certains produits forestiers canadiens Poste
Pâte kraft blanchie de résineux
Papier journal – Est canadien – livré aux É-U
Bois d’oeuvre de résineux
Fibre de bois
36%
17%
52%
Main d’oeuvre
18%
18%
17%
Énergie
11%
21%
4%
Transport vers les marchés
14%
23%
20%
Autres
21%
21%
7%
Sources: Poyry, RISI
5.1.1 Coûts de la fibre ligneuse Dans la majorité des segments de l’industrie canadienne des produits forestiers, la fibre ligneuse constitue le plus fort coût des facteurs de production et peut représenter plus de la moitié des coûts de production variables de quelques produits. Pour cette raison, le Groupe de travail est d’avis que les coûts du bois dans le deuxième quartile sont une condition préalable pour avoir une industrie des produits forestiers compétitive à l’échelle mondiale. Les coûts de la fibre ligneuse pour les producteurs canadiens de produits forestiers varient beaucoup selon les produits et les régions. Dans la région intérieure de la C.-B. et dans une bonne partie de l’Ouest canadien, les coûts du bois livré dans les secteurs du bois d’œuvre de résineux et des pâtes et papiers sont très concurrentiels. Cette situation est en grande partie due à une augmentation temporaire des volumes de récolte provoquée par l’infestation du dendroctone du pin. En revanche, dans le secteur des scieries de l’Est canadien, les prix élevés des copeaux résiduels compensent en partie les coûts élevés du bois d’œuvre. Les producteurs de pâtes et papiers de l’Est canadien sont confrontés à des prix de la fibre parmi les plus élevés des régions productrices du monde. FIGURE 5: Différence importante des coûts de la fibre entre l’Est et l’Ouest canadien
80 70 60 50 40 30 20 10 0
Bois rond
16
de Ja po Ca n na da Es t Fra nc e All em ag ne
lan Fin
t e
es Su
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ou
il
rd-
és Br
No U
d
ili
Su
É-
U
Ch
lan
Source: WRI Février 2007
É-
No
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lle
-Zé
NO
ss
Ru
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ie,
es
t
de
Copeaux
Ou
Niveau des coûts, 4T06, USD/m3
Moyenne des prix de la fibre de bois de conifère livrée 4T/2006
L’industrie à la croisée des chemins : Choisir la voie vers le renouvellement
5.1.2 Coûts relatifs au personnel Les coûts relatifs au personnel très élevés contribuent de façon importante au déficit de la compétitivité des coûts de l’industrie canadienne. Alors que les coûts relatifs au personnel sont les plus élevés ou se rapprochent des plus élevés du monde, les niveaux de productivité sont beaucoup plus faibles que les niveaux internationaux. Cela contribue considérablement au désavantage global en matière des coûts pour le Canada. Les Figures 6 et 7 montrent la relation entre les coûts relatifs au personnel et la productivité dans les principales régions productrices du monde pour les secteurs respectifs de la pâte kraft de bois résineux et du bois d’oeuvre de résineux. Ce déficit reflète, en partie, la nécessité de renouveler les immobilisations dans certaines parties de l’industrie canadienne, car des installations de production plus récentes et plus grandes ont tendance à connaître des taux de productivité du travail plus élevés. Toutefois, comme le montre la figure 6, les taux de productivité des installations canadiennes restent inférieurs à ceux des chefs de file mondiaux, même lorsqu’elles sont de même taille. Ceci semble indiquer que les facteurs, tels que la gestion, les pratiques de travail et les compétences, contribuent également à la perte de la productivité. FIGURE 6: Coûts relatifs au personnel – Pâte commerciale BSKP
1.00
Productivité
Salaire unitaire
-Personnel productivité, moy. tonnes métriques/personne-heure -(Moyenne tonne-poids entre parenthèses)
-USD/ personne/année, tous avantages sociaux compris
E. de l’O. (0,85) Asie, Océanie, SA (0,41)
0.80
90,000 80,000 70,000
A-L (0,62) 0.60
60,000
É-U (0,51) Canada (0,43)
50,000 40,000
0.40
30,000 20,000 10,000
0.00 600
0
800
C
- Capacité, 1 000 tonnes métriques/année-
cô ti ge ère riq ntin ue e du Su C d hi li Ja po Fr n an Su ce èd Al e le m ag É- Fin ne U la n É- Sud de U S es C ud t an -o ad ue st É- a U Ou N or est d ÉU oue M st C i an dw ad es t a Es t
400
ne
200
hi
0
Af
E. de l’E. (0,10)
Ar
0.20
FIGURE 7: Coûts relatifs au personnel – Bois d’oeuvre de résineux L’Ouest canadien est l’une des régions les plus productives du monde, mais comparativement l’Est canadien a une faible productivité. Dans ces deux parties du Canada, les salaires et les avantages sont élevés par rapport aux autres régions. Prix unitaire
Productivité 1,200
Pied/planche/personne par heure
1,000 800
80,000 70,000 60,000 50,000
600
40,000
400
30,000
0
e BP èd e Fi T Al nl le an m de ag ne Fin BP Su lan d/ de R us Au T si tri e P hy ay che po s th ba l ét iq tes ue BP É ÉU U R u Su Su ss d d T ie T M ei ypiq lle u ÉU ÉU ure e O Ou pr ue es ati q s t C Ca t M Ty ue an na ei pi C l q C l a an an da da eur ue ad ad Es Est e p a a t O M Typ rati O q e ue ue st ille iqu ue st e In ur In e t té é rie rie pra ur t ur Ty ique M ei pi lle qu ur e e pr at iq ue
Source: Pöyry analysis
10,000
Su
Su
èd e Su BP èd e T Fi Al nl le an m de ag ne Fin BP Su lan d/ de R us Au T si tri e hy Pa che po ys th ba ét l iq tes ue BP ÉU lÉU R u Su Sud ssi e d M Typ T ei lle iqu ÉU ÉU ure e O Ou pr a ue e st st T tiqu C C an Me yp e C a an C n ad ille iqu ad a ad a a na a E E ure e s O da ue O st M t T pra st u ei ypiq tiqu In es l té t I leu ue e re rie nt p ur éri M eu rati ei r T qu lle y e ur piq e pr ue at iq ue
0
20,000
\Su èd
200
USD/ personne/année, tous avantages sociaux compris
17
Groupe de travail sur la compétitivité de l’industrie
5.1.3 Énergie L’industrie des pâtes et papiers est le plus grand utilisateur industriel d’énergie au Canada. Bien que ce secteur génère lui-même près de 60 pour cent de ses besoins énergétiques à partir de sources renouvelables, il est pénalisé par la hausse des prix des combustibles fossiles ou des tarifs industriels d’électricité. Le Groupe de travail pense que, grâce au renouvellement des immobilisations et à l’innovation technique, l’ensemble de l’industrie des produits forestiers peut augmenter de beaucoup la quantité d’énergie qu’elle produit à partir de sources renouvelables, et peut devenir, d’ici 2020, une source nette d’énergie écologique. Toutefois, alors même que l’industrie se dirige vers l’autosuffisance énergétique, le segment des papiers d’impression à base de pâte mécanique et d’autres segments importants des pâtes et papiers vont continuer à acheter des quantités importantes d’électricité. Les tarifs industriels d’électricité varient d’une province à l’autre, ceux de la Colombie-Britannique, du Québec et du Manitoba étant les plus concurrentiels, alors qu’en Ontario et dans d’autres provinces ils se situent dans la partie supérieure de la courbe des coûts en Amérique du Nord.
5.1.4 Transport Dans tous les segments de l’industrie canadienne des produits forestiers, les frais de transport représentent une importante portion du prix des produits livrés. L’industrie des produits forestiers est le plus grand usager de services ferroviaires au Canada et le deuxième plus grand consommateur de services par camion. Il est essentiel que le service de transport des marchandises par chemin de fer soit fiable et rentable pour la compétitivité des installations, plus particulièrement pour celles dont l’éloignement des régions côtières ou des grandes agglomérations limite la possibilité d’autres moyens de transport. La plupart des installations forestières sont toutefois situées dans des collectivités isolées et à faible densité de population où elles sont des « expéditeurs captifs » desservis par une seule voie de chemin de fer. L’analyse, commandée par le Groupe de travail, fournit la preuve additionnelle que les sociétés canadiennes de chemin de fer peuvent se servir de leur position de force sur les marchés pour gagner des bénéfices additionnels aux dépens de l’industrie des produits forestiers, avec des rendements tirés des expéditeurs captifs bien supérieurs à ceux qui sont exigés pour attirer les investissements nécessaires dans de nouvelles infrastructures. Dans l’ensemble, l’analyse commandée par le Groupe de travail estime qu’en 2006, les suppléments de frais de transport des marchandises par les sociétés ferroviaires, attribuables à leur pouvoir de monopole sur les expéditeurs captifs du secteur, ont fait augmenter de 300 millions de dollars, soit plus de 15 pour cent, la facture de transport des marchandises par chemin de fer de toute l’industrie.
5.2
Investissement et qualité des actifs
La qualité des actifs contribue fondamentalement à la compétitivité globale en matière de coûts et à la productivité du travail. La moyenne des rendements étant inférieure à son coût du capital, les nouveaux investissements de l’industrie ont été inférieurs à l’amortissement au cours des 10 dernières années; par exemple, alors que l’industrie des produits forestiers canadienne a investi 4 milliards de dollars en 2005, la dépréciation du stock du capital totalisait 4,5 milliards de dollars; une seule exception toutefois, la région intérieure de la Colombie-Britannique où de récents investissements ont renforcé la situation de la qualité des actifs du secteur du bois d’œuvre et d’autres produits du bois. La Figure 8 résume la moyenne de la compétitivité en matière de coûts et de la qualité des actifs des producteurs de bois d’œuvre dans l’Est et dans l’Ouest, ainsi que pour la capacité de production de plusieurs catégories de pâtes et de papiers. Cela montre que la moyenne de la qualité des actifs d’un grand nombre de segments est bien inférieure à celle de leurs concurrents, entraînant une faible compétitivité en matière de coûts.
18
L’industrie à la croisée des chemins : Choisir la voie vers le renouvellement
FIGURE 8: Transformation Efficiency is Key to Cost-Competitiveness Compétitivité sur le plan des coûts relatifs (1, % 100 Productivité élevée de disponibilités
90
ÉLEVÉ
Plateforme pour l’avenir
80
Bois d’œuvre- Ouest
70
SC-A
60
Bois d’oeuvre Est Pâte commerciale (N)BSKP
50 40
Papier mince couché
Tissue (*** SC-B
30
Papier ss bois non couché
Papier journal (* standard
20
Carton- caisse
Épuisement potentiel des disponibilités
10
Perte de la valeur
FAIBLE
0 0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Indice des actifs (2, %-
Source: Pöyry analysis
Les dépenses en immobilisations étant inférieures à l’amortissement, la qualité des actifs canadiens diminue chaque année. Parallèlement, un volume important de capacité de production pénètre les marchés mondiaux en raison de l’agrandissement d’installations productrices, affaiblissant encore plus la situation relative du Canada sur le plan de la qualité des actifs et de la compétitivité en matière de coûts.
5.3 Structure de l’industrie L’industrie forestière et papetière mondiale a connue au cours des dix dernières années une foison incroyable de restructurations et de regroupements. Une des conséquences de ce phénomène a été l’émergence d’un petit nombre de grandes entreprises d’envergure internationale. En Amérique du Nord et ailleurs dans le monde, il y a eu également une rationalisation importante des gammes de produits au sein des entreprises dont plusieurs ont choisi d’orienter leurs activités sur des genres de produits spécifiques et de se dessaisir d’autres actifs liés à l’industrie. Une autre tendance marquée au sein du secteur nord-américain au cours de la dernière décennie est la croissance importante de la part des actifs de l’industrie appartenant à des sociétés privées. L’industrie canadienne a elle aussi connue un nombre important de rationalisations, de spécialisations ainsi que de fusions et d’acquisitions. Là également, ce processus a engendré l’émergence de sociétés canadiennes d’envergure mondiale dans des domaines de produits spécifiques, notamment un des plus grands producteurs de papier journal de la planète et trois parmi les quatre plus grands producteurs de bois d’œuvre d’Amérique du Nord. Toutefois, jusqu’à récemment aucune société canadienne de produits forestiers ne se classait parmi les 20 plus grandes entreprises de ce secteur à l’échelle internationale, en chiffre d’affaires ou valeur de l’entreprise. Il est à noter que deux fusions dans l’industrie, une venant de se concrétiser et l’autre étant en projet, formeraient deux sociétés canadiennes d’envergure internationale. 19
Groupe de travail sur la compétitivité de l’industrie
FIGURE 9: La politique sur les fusions a joué un rôle en gênant la formation de sociétés canadiennes d’envergure internationale PwC Top 100- chiffre d’affaires global en 2005 (US$ milliards) 24.1
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Bien que la dimension seule ne soit pas un signe de rentabilité — il existe plusieurs exemples dans l’industrie de petites entreprises florissantes — elle accorde des avantages importants. Des entreprises plus grandes peuvent réduire considérablement leurs coûts grâce à des économies d’échelle dans la production. Les grandes entreprises ont la capacité d’investir dans l’innovation tant dans les produits que dans les marchés, et bénéficient des économies d’échelle dans la distribution et la diminution du coût du capital. L’industrie canadienne des produits forestiers connaît l’un des coûts du capital les plus élevés du monde industrialisé, et il est probable que la petite dimension des sociétés canadiennes comparativement à leurs concurrents étrangers constitue un facteur contributif important. La recherche a toujours trouvé une nette corrélation entre la capitalisation boursière d’une société et son coût de la dette et, dans une moindre mesure, des capitaux propres.
5.4
Une orientation future plus forte
La réussite compétitive dans l’industrie des produits forestiers de l’avenir exigera non seulement des coûts de facteurs de production concurrentiels et des actifs de niveau international, mais également une capacité pour l’industrie et tous ses partenaires à prévoir l’environnement mondial en perpétuelle mutation et à s’y adapter. Le secteur forestier canadien de demain requiert une plus grande sensibilité aux marchés, un engagement envers un leadership continu en matière d’aménagement forestier durable et de performance environnementale, une excellence en ressources humaines et une attention renouvelée pour les nouveaux marchés géographiques et d’utilisation finale.
5.4.1 Une grappe industrielle plus novatrice Même si le Canada est depuis très longtemps un chef de file mondial en matière d’innovation, des faits montrent que les sociétés canadiennes se laissent distancer par leurs principales concurrents en matière de recherche et développement (R&D). L’industrie canadienne des produits forestiers est actuellement en train de transformer profondément son système d’innovation, dont la création d’un des plus grands instituts de recherche du secteur forestiers du monde par la fusion de plus petits organismes et l’établissement d’un nouveau « centre de la fibre » en vertu d’un partenariat novateur du secteur public et du secteur privé. En revanche, aucune société canadienne n’a les grandes capacités internes de R&D que la majorité des concurrentes internationales possède. Cela est dû en partie à la dimension relativement petite des sociétés canadiennes, les entreprises plus importantes étant plus aptes à gérer les risques et à tirer avantage de l’innovation de produits et de procédés. En outre, on attribue l’émergence de pays, comme la Finlande, devenus des concurrents importants sur les marchés mondiaux et des chefs de file en matière d’innovation dans l’industrie forestière et papetière mondiale, non seulement à l’arrivée dans le pays de sociétés de produits forestiers de calibre international, mais aussi à la position compétitive de ses fournisseurs d’équipement et à une filière industrielle forestière plus étendue. En revanche, le rôle traditionnel du Canada de fournisseur important de machines et d’équipement à l’industrie mondiale s’est amoindri considérablement, surtout dans le domaine des pâtes et papiers. 20
L’industrie à la croisée des chemins : Choisir la voie vers le renouvellement
En dehors de la perte évidente d’emplois axés sur le savoir et de l’activité économique, le recours aux producteurs étrangers de machines et d’équipement exclut la possibilité de tirer des avantages compétitifs de la technologie, car les sociétés canadiennes utilisent les mêmes technologies que celles à la disposition de tous les producteurs de l’industrie mondiale. À court terme, cette situation accroît l’importance d’un excellent climat d’investissement et de la compétitivité des coûts du deuxième quartile, ces derniers offrant les seuls moyens d’attirer les investissements pour équiper les installations canadiennes de machines très performantes. À plus long terme, le Groupe de travail est d’avis que le Canada devrait établir comme objectif le renforcement de la filière d’innovation du secteur forestier, y compris les industries alliées en amont et en aval. Dans le cas du secteur de la fabrication de machines et d’équipement, le moyen évident de progresser est d’accroître les immobilisations au Canada et de renouveler l’engagement envers la recherche et l’innovation dans l’industrie des produits forestiers canadienne. Le Groupe de travail pense que l’innovation technologique, dans des domaines comme la bioénergie, la nanotechnologie, le bioraffinage ainsi que la fabrication des produits et des systèmes, peut offrir des débouchés commerciaux considérables et que le Canada devrait faire tout son possible afin de se trouver en première ligne pour leur développement et leur rapide commercialisation. Le Groupe de travail est d’avis que les pays qui profiteront au maximum de ces débouchés seront ceux qui ont des systèmes d’innovation du secteur forestier très efficaces et des entreprises compétitives à l’échelle mondiale pour les soutenir. À cet égard, il est possible de considérer ces possibilités et d’autres, liées au savoir, pour l’industrie des produits forestiers et la bioéconomie du XXIe siècle comme des compléments — et non comme des remplaçants — à une force concurrentielle dans les produits traditionnels et les activités de base.
5.4.2 Un climat d’investissement et un cadre stratégique mieux adaptés En général, le climat commercial stable, prévisible, basé sur des règles, qui paraît évident aux investisseurs au Canada, est source d’avantage concurrentiel par rapport au contexte dans lequel évoluent un grand nombre de pays concurrents. Ces dernières années, de nombreuses réformes de politiques publiques, entreprises tant au niveau fédéral que provincial, ont joué un rôle important de catalyseur au renouvellement de l’industrie canadienne des produits forestiers. Ces réformes comprennent entre autres des réformes en matière de tenure forestière dans certaines provinces, une politique des énergies renouvelables plus solide, un accroissement de l’aide à la recherche et à l’innovation, de nouvelles initiatives de développement des marchés d’outremer et l’abaissement des taux effectifs d’imposition du capital. Cependant, alors que l’industrie doit apprendre à s’adapter plus vite aux changements fondamentaux qui se produisent sur les marchés mondiaux, il en va de même pour les responsables de l’élaboration des politiques qui doivent eux aussi mieux comprendre et réagir à l’évolution du contexte mondial. Le principal rôle des gouvernements dans le processus de renouvellement de l’industrie est d’éviter de faire obstacle aux nouveaux investissements dans le secteur. Par exemple, le moyen le plus direct par lequel les gouvernements influencent les décisions d’investir dans le secteur privé est l’imposition fiscale. Malgré les récentes améliorations sur le plan fédéral et provincial, les taux d’imposition de l’investissement de capitaux dans l’industrie canadienne des produits forestiers sont encore supérieurs à ceux de nombreux pays concurrents. Compte tenu du rôle central de l’investissement de capitaux dans l’adaptation à l’appréciation sans précédent du dollar canadien et à l’avenir à long terme de l’industrie, des taux d’imposition non concurrentiels sur l’investissement de capitaux sont plus néfastes que bénéfiques. Les gouvernements fédéral et provinciaux sont conscients du problème et ont pris des dispositions importantes pour l’avenir immédiat en améliorant la compétitivité du Canada sur le plan fiscal. Toutefois, d’autres mesures doivent être prises rapidement pour soulager les pressions permanentes exercées par l’appréciation du dollar canadien et par l’accroissement de la concurrence internationale.
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Groupe de travail sur la compétitivité de l’industrie
VI. L’INDUSTRIE À LA CROISÉE DES CHEMINS :LA VOIE VERS LE RENOUVELLEMENT Compte tenu des possibilités et des défis auxquels est confronté l’industrie des produits forestiers canadienne, le Groupe de travail a défini une voie à suivre pour faciliter son renouvellement. Et pour y arriver, le Groupe de travail a déterminé les domaines faisant partie des priorités parmi les mesures à prendre, qui tournent autour des trois éléments principaux suivants : •
Obtenir des coûts convenables
•
Obtenir la bonne structure de l’industrie
•
Prévoir l’avenir
6.1. Obtenir des coûts convenables L’analyse menée par le Groupe de travail a établi que la compétitivité en matière de coûts du deuxième quartile constituait une condition cruciale pour la viabilité économique de l’industrie. Les quatre principaux éléments de la structure de coûts pour la plupart des produits sont la fibre, le personnel, l’énergie et le transport. Dans tous les cas, l’industrie, que ce soit au niveau de chaque entreprise ou de l’ensemble des entreprises, doit jouer un rôle de chef de file pour amorcer le changement. Les gouvernements et les syndicats ont aussi un rôle important de catalyseur dans l’amélioration de la compétitivité en matière de coûts et de la situation concurrentielle de l’ensemble de l’industrie.
Aligner les coûts de la main-d’oeuvre sur la productivité du travail On a établi que les coûts élevés relatifs au personnel constituent le plus large déficit de compétitivité pour l’industrie canadienne des produits forestiers. Un grand nombre de facteurs sont à la base de cette observation, notamment le vieillissement du stock de capital, les traitements élevés et les avantages qui diminuent la compétitivité de l’industrie en raison de l’appréciation du dollar canadien ainsi qu’une organisation du travail moins performante. Par ailleurs, des données de plus en plus nombreuses indiquent une pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans certains emplois et régions, et de plus la main-d’œuvre vieillit plus rapidement que l’ensemble de la main-d’œuvre du marché du travail canadien. Pour résoudre ces questions, il faudra augmenter la productivité, diminuer les coûts et établir une stratégie à long terme relative au développement des ressources humaines. Alors que ces questions sont inextricablement liées au défi d’obtenir de nouveaux capitaux, la rémunération salariale, les reliquats des coûts relatifs au personnel et de l’organisation du travail jouent également un rôle. •
Il est recommandé que l’industrie collabore avec les syndicats afin d’améliorer la productivité par une meilleure gestion et une meilleure organisation du travail.
•
Il est aussi recommandé que l’industrie évalue la démarche à long terme en matière de ressources humaines qui permettra d’attirer et de perfectionner la main-d’œuvre nécessaire, afin que la nouvelle génération de travailleurs canadiens considère l’industrie comme un endroit agréable où travailler et faire carrière. Les acteurs étant nombreux, notamment les gouvernements (fédéral et provinciaux), les établissements d’enseignement, les syndicats et les entreprises, il faudra une approche polyvalente qui fera appel au savoir-faire et aux ressources de multiples partenaires.
Réformer la politique des transports afin de permettre une véritable concurrence dans l’industrie ferroviaire. Au Canada et dans d’autres pays, il est communément admis qu’il incombe au gouvernement de limiter le pouvoir dominant des « monopoles naturels », soit en instaurant une concurrence dans le marché, soit en réglementant les prix ou les profits des détenteurs de monopole. Toutefois, pour les entreprises situées en régions rurales, comme celles des produits forestiers, il n’existe ni concurrence efficace dans les chemins de fer ni aucune mesure corrective efficace pour encourager la concurrence. Selon la recherche menée par le Groupe de travail, le cadre de la politique du transport ferroviaire ne s’acquitte pas efficacement de cette fonction. Du point de vue de la politique, non seulement ce manquement réduit la compétitivité d’une grande partie de l’industrie des produits forestiers canadienne, mais il fait également obstacle au développement de toutes les entreprises de production des biens situées dans les régions rurales et éloignées canadiennes. 22
L’industrie à la croisée des chemins : Choisir la voie vers le renouvellement
•
Il est recommandé que le gouvernement fédéral intervienne afin d’instaurer des mesures efficaces pour favoriser la concurrence pour les expéditeurs de transport de marchandises par chemin de fer dans la Loi sur les transports au Canada. Ceci engloberait : un élargissement des dispositions actuelles de la loi fédérale en ce qui a trait aux droits de circulation et un processus d’arbitrage de l’offre finale renforcé.
Réduire les coûts de la fibre et accroître la souplesse des politiques des provinces en matière de tenure forestière Pour la plupart, voire pour l’ensemble des principaux produits de l’industrie des produits forestiers canadienne, la fibre constitue le coût de production le plus important. Elle est globalement contrôlée par les provinces par le biais des politiques en matière de tenure et de systèmes de prix. Étant propriétaires de la ressource ligneuse, les provinces ont un intérêt commun à collaborer avec l’industrie et les autres groupes partenaires afin de s’assurer que le système de tenure génère de manière durable le maximum de valeur des ressources forestières pour le bien des collectivités locales et de l’économie en général, et que les forêts sont gérées de manière durable. Toutefois, dans bien des cas, les coûts de la fibre sont aussi grandement déterminés par la réglementation relative à la récolte et au traitement de la ressource qui, très souvent, ne fait pas grand-chose pour l’aménagement forestier durable. Non seulement les règlements, difficiles à appliquer concernant la récolte et l’utilisation de la ressource, peuvent augmenter directement les coûts de la fibre, mais ils peuvent également constituer des obstacles aux investissements et limiter la capacité de l’industrie d’adapter sa structure et ses activités afin d’utiliser au maximum la ressource disponible. Ils offrent peu de flexibilité aux entreprises pour s’adapter au nouveau cadre concurrentiel dans lequel se trouve l’industrie. La mondialisation soutenue de l’industrie à laquelle s’ajoutent les hausses régulières du rendement minimum des installations de production les plus concurrentielles du monde aggrave encore plus le problème. En outre, on pourrait utiliser plus efficacement les terrains forestiers et augmenter les rendements si des mesures incitatives plus fortes étaient créées afin d’optimiser les niveaux d’investissements dans la gestion des forêts. Les investissements importants, nécessaires pour reboiser les zones touchées par l’infestation du dendroctone du pin, peuvent fournir une opportunité unique d’expérimenter de nouveaux modèles de partenariats publics-privés. L’importance de la politique en matière de tenure pour la viabilité économique, sociale et environnementale du secteur forestier a été soulignée lorsque des groupes de travail provinciaux ont été formés afin d’examiner les questions de concurrence au sein de l’industrie des produits forestiers; et ceux en Ontario, en Colombie-Britannique et en Alberta ont indiqué que la réforme des tenures constituait une priorité essentielle. •
Il a donc été recommandé que les gouvernements provinciaux s’assurent que les politiques en matière de tenure n’empêchent pas l’industrie des produits forestiers canadienne de s’adapter au changement rapide des conditions du marché, et qu’elles ne gênent pas sa restructuration et sa rationalisation. Cela comprend l’élimination de l’obligation de sciage local (appurtenancy) dans les endroits où elle existe encore, et la réforme d’autres règles qui ont pour effet de dicter la structure de l’industrie et ses décisions de production. Aussi, les politiques devraient permettre de transférer les permis et les accès axés sur les conditions du marché et de rationaliser les processus de réglementation. Il faudrait encourager les expériences au niveau des provinces ou des collectivités afin de trouver de nouveaux modèles de tenure qui tiennent compte de l’optimisation de l’allocation de la fibre et favorisent les investissements en matière d’aménagement forestier, tout en permettant la participation des collectivités dans les processus d’aménagement forestier et en continuant à aider à atteindre les objectifs globaux du développement durable.
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Groupe de travail sur la compétitivité de l’industrie
6.2 Obtenir la bonne structure de l’industrie Faire tout son possible pour réduire l’impôt sur le capital Alors qu’une partie importante de la capacité de production canadienne répond aux critères du deuxième quartile de la compétitivité des coûts, le vieillissement du stock de capital et la baisse de la qualité des actifs représentent une menace de première importance pour la capacité à long terme de l’industrie. En résumé, il n’existe que deux moyens pour améliorer la compétitivité en matière de coûts de l’industrie et la qualité de ses actifs : fermer plus d’installations ou accroître les investissements en capital. Il est non seulement dans l’intérêt de l’industrie, mais également des gouvernements, des syndicats, des collectivités et d’autres groupes partenaires que les investissements en capital jouent le plus grand rôle possible dans le renouvellement de l’industrie. FIGURE 10: Secteur de la fabrication Secteur de la fabrication - Taux effectifs marginaux d’imposition sur le capital en 2006
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Source: CD Howe 2006
Bien qu’ils aient baissé récemment à la suite de modifications apportées aux politiques fédérales et provinciales, les taux d’imposition sur les investissements, dans l’industrie canadienne des produits forestiers, sont toujours parmi les plus élevés de tous les principaux pays producteurs. Les données indiquent qu’en plus d’avoir un effet dissuasif, le régime d’imposition canadien freine les activités en matière d’innovation, et cela explique en grande partie le faible niveau d’intensité en recherche et développement dans l’économie canadienne. Dans l’industrie des produits forestiers, il est difficile pour un grand nombre d’entreprises de maintenir ou d’accroître les investissements de recherche et développement lors des périodes de faible rentabilité. Les conditions d’accueil pour l’industrie canadienne des produits forestiers, ainsi que pour le secteur manufacturier en général, pourraient être bien meilleures si les gouvernements fédéral et provinciaux s’engageaient à réduire d’ici cinq ans le taux réel d’imposition sur les investissements sous la moyenne de l’OCDE. Les mesures à prendre en priorité pour atteindre cet objectif sont les suivantes :
24
•
L’élimination rapide de l’impôt provincial sur le capital en Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick et Nouvelle-Écosse.
•
L’élimination des taxes de vente provinciales sur le facteur capital en Colombie-Britannique, Manitoba et Ontario.
•
La prolongation annoncée de la déduction pour amortissement accélérée sur deux ans pour les nouveaux investissements de l’équipement de fabrication et de transformation ainsi que les technologies d’information et de communications, au moins jusqu’à ce que les taux d’imposition prévus par la loi deviennent plus concurrentiels à l’échelle mondiale.
•
Faire en sorte que le crédit d’impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental (RS&DE) soit remboursable.
•
Rétablir la déductibilité des intérêts sur les emprunts de sociétés à l’étranger.
L’industrie à la croisée des chemins : Choisir la voie vers le renouvellement
Administrer la politique des fusions de telle sorte qu’elle reconnaisse le caractère mondial de la concurrence Au Canada, la pression pour le renouvellement de l’industrie par le biais des regroupements et de la rationalisation continuera au cours des prochaines années. Malgré plusieurs exemples de petites entreprises prospères au sein de l’industrie, les politiques fédérales et provinciales ont empêché les sociétés canadiennes d’atteindre le calibre de leurs principales concurrentes à l’échelle mondiale et ont eu un effet fortement néfaste sur la compétitivité à long terme de l’industrie canadienne des produits forestiers. En plus de la réglementation provinciale « d’appurtenancy » (obligation de sciage local), l’application de la Loi fédérale de concurrence aux fusions qui ont eu lieu dans l’industrie a restreint la capacité des forces du marché et des stratégies d’entreprises d’effectuer dans le secteur le type de regroupements qui s’est produit dans plusieurs autres pays concurrents. Les politiques qui ont provoqué la fragmentation de l’industrie canadienne ont eu plusieurs conséquences involontaires et défavorables pour le secteur forestier canadien. Par exemple, la fragmentation a eu comme conséquence de décourager les investissements de capital, à cause du coût très élevé du capital, et a réduit la capacité de l’industrie à réaliser des économies d’échelle dans la production et la commercialisation. De plus, elle a un effet dissuasif sur les investissements dans le développement et la commercialisation rapide des technologies nouvelles. •
Il est essentiel que, lorsque les responsables de l’élaboration des politiques choisissent d’intervenir dans le marché afin de changer la structure de l’industrie, ils aient une connaissance détaillée et à jour des coûts, mais également des retombées de leurs gestes. À cet égard, il est recommandé que le Bureau de la concurrence accroisse ses connaissances industrie des produits forestiers, évite le chevauchement avec les gouvernements provinciaux concernant les questions liées aux marchés en amont (ex. marchés des billes/bois d’œuvre) et administre la Loi de telle façon qu’elle tienne compte de la mondialisation des marchés dans le secteur des produits forestiers.
6.3 Prévoir l’avenir Conserver et prôner le rôle de chef de file mondial du Canada en matière d’aménagement forestier durable Maintenir et améliorer le rôle de chef de file mondial du Canada en matière d’aménagement forestier durable et de performance environnementale en s’engageant envers l’amélioration continue. Alors que beaucoup de nations concurrentes connaissent de sérieux problèmes de coupes illégales et de déboisements, le Canada garde toujours comme objectif une performance excellente et une amélioration soutenue de l’aménagement forestier durable. Tel que le montre la figure 11, le Canada est un leader sans pareil en matière de certification par une tierce partie des pratiques d’aménagement forestier durable. L’environnement préoccupant de plus en plus les clients et les consommateurs, il existe une possibilité de retirer à l’avenir un avantage concurrentiel de la performance environnementale, par rapport aux concurrents internationaux et aux producteurs de matières premières concurrentes. Par exemple, il est prouvé que les produits du bois utilisés dans un grand nombre d’applications pour la construction consomment moins d’énergie et émettent moins d’émissions de gaz à effet de serre pendant leur cycle de vie que les autres matières. Dans l’industrie canadienne des produits forestiers, la majorité des producteurs sont des régisseurs de ressources forestières appartenant à l’État. Pour conserver la confiance du public et une « licence sociale » de gérer les terres publiques, l’industrie canadienne doit rester à l’avant-garde de l’aménagement forestier durable et adopter dans ses activités les nouvelles connaissances scientifiques et des pratiques optimales. Il faut également que les forêts soient gérées de manière à reconnaître les utilisations multiples des forêts et des valeurs non ligneuses, notamment l’intégrité des écosystèmes, les services écologiques, les valeurs spirituelles ainsi que leurs rôles de puits de carbone biologiques.
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Groupe de travail sur la compétitivité de l’industrie
FIGURE 11: Certification AFD – Le Canada et un chef de file mondial 140
Superficie forestière certifiée
123,7
(millions d’hectares en décembre 2006)
120 100 80 60 41,7 40 22,1
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L’industrie canadienne des produits forestiers est très fière des grands progrès qu’elle a accomplis en matière de réduction de son empreinte environnementale à travers sa chaîne de valeur d’approvisionnement. Par exemple, le secteur canadien des pâtes et papiers est un chef de file des industries canadiennes dans le dossier de la qualité de l’air et des changements climatiques. Depuis 1990, les installations de pâtes et papiers membres de l’APFC ont réduit de 44 pour cent leurs émissions de gaz à effet de serre tout en augmentant leur production. En plus du bilan de ses réalisations pour la réduction de son empreinte environnementale, l’industrie des produits forestiers est fière des mesures constructives prises pour s’attaquer aux questions liées à l’environnement et réalisées en collaboration avec les gouvernements et autres partenaires. Pour l’avenir, l’émergence des technologies bioénergétiques offre à l’industrie des produits forestiers des possibilités non seulement de réduire davantage ses émissions, mais également de produire des biocombustibles et autres produits de remplacement des combustibles fossiles, permettant ainsi de diminuer les émissions de CO2 bien au-delà des activités propres à l’industrie.
Innovation dans le service à la clientèle, les produits et les marchés La compétitivité en matière de coûts étant toujours aussi cruciale pour l’avenir de l’industrie et le nombre de concurrents à faibles coûts s’accroissant, il est de plus en plus important que les entreprises canadiennes se différencient en offrant des produits à valeur ajoutée pour leur clientèle. Dans certains cas, cela peut se faire par des changements relativement simples, comme améliorer l’uniformité en s’assurant que le produit d’un client est toujours fabriqué par la même machine à papier. Dans d’autres cas, un accent mis davantage sur la clientèle mènerait à la mise au point de nouveaux produits conçus spécialement pour les besoins d’un client particulier. Dans plusieurs autres industries de production de biens, les fabricants ont constaté qu’ils pouvaient ajouter de la valeur en améliorant la prestation du service à la clientèle. Dans le contexte de l’industrie des produits forestiers, il peut s’agir de services aussi diversifiés que l’horaire des livraisons, le suivi des produits, les contrats d’approvisionnement à long terme, la traçabilité de la fibre ou les garanties des produits. Les activités de commercialisation et de développement des marchés joueront également un rôle prépondérant dans la croissance de la demande et dans la différenciation entre les produits canadiens et d’autres substituts disponibles. Dans le secteur des produits du bois, il existe dans le monde une multitude d’exemples de campagnes soutenues de promotion, d’éducation et d’accès aux marchés qui ont occasionné des augmentations remarquables de la consommation de produits du bois par habitant. La part du bois utilisé dans la construction résidentielle étant de plus en plus attaquée par des produits de remplacement et substituts, il sera indispensable de tirer parti des possibilités d’accroître 26
L’industrie à la croisée des chemins : Choisir la voie vers le renouvellement
l’utilisation des produits du bois dans la construction non résidentielle et à d’autres fins non traditionnelles. À cet égard, la baisse actuelle de la demande et des prix des produits du bois en Amérique du Nord peut offrir une opportunité. Bien que la construction résidentielle ait baissé considérablement, les investissements dans la construction non résidentielle ne cessent de croître et les produits du bois coûtent bien moins chers que les autres matières. À plus long terme, dans toute l’industrie des produits forestiers, un grand nombre d’innovations et de techniques révolutionnaires promettent d’améliorer considérablement la productivité et la performance environnementale ainsi que de mettre au point de nouveaux produits. Dans le secteur des produits du bois, la mise au point de nouveaux produits et systèmes de construction permettrait au Canada d’avoir accès aux marchés étrangers à croissance rapide, et les nouveaux produits de construction hybrides accroîtraient les possibilités d’utiliser la fibre ligneuse dans une gamme de produits non traditionnels. Dans le secteur des pâtes et papiers, la nanotechnologie offre des possibilités prometteuses pour la mise au point de nouveaux produits, comme des papiers bioactifs bon marché qui peuvent détecter, repousser ou désactiver les agents pathogènes. En plus des nouveaux produits de bois et de papier, l’industrie de demain dépendra bien davantage d’une variété de nouveaux produits non traditionnels, à base de fibres de bois et de produits non ligneux. En outre, l’innovation en matière de pratiques et d’aménagement forestier et de gouvernance peut offrir des possibilités de trouver des moyens plus durables et plus économiques de faire croître la fibre ligneuse, de gérer les forêts et de livrer la fibre aux installations de production. Les entreprises forestières doivent continuer à travailler ensemble et avec les gouvernements afin de tirer parti des possibilités les plus prometteuses sur les nouveaux marchés comme sur les marchés plus habituels sur le plan géographique. Il peut s’agir d’ouvrir de nouveaux marchés mondiaux pour les produits du bois canadiens et des systèmes de construction comme solutions aux besoins de logement de la population mondiale et d’accroître l’utilisation du bois dans la construction résidentielle en Amérique du Nord. •
Le Canada a toujours connu des partenariats fructueux entre l’industrie et le gouvernement en vue du développement des marchés étrangers dans le secteur des produits du bois. Des partenariats renouvelés sont nécessaires afin de profiter des créneaux les plus prometteurs dans les marchés non traditionnels géographiques et d’utilisation finale du XXIe siècle.
Créer un avantage concurrentiel à l’avant-garde de la bioéconomie Grâce à l’innovation technologique et de nouveaux investissements, l’industrie canadienne des produits forestiers peut devenir dans une quinzaine d’années une source nette d’énergie verte. Du point de vue concurrentiel, les réductions de l’intensité énergétique, ainsi que la production de chaleur et d’énergie vertes et même de carburant écologique, peuvent renforcer la compétitivité de l’industrie des produits forestiers en créant de nouvelles entreprises rentables et en améliorant la compétitivité en matière de coûts dans la gamme de produits traditionnels. En outre, le nouveau rôle de chef de file du Canada dans le développement et la commercialisation rapide des technologies bioénergétiques et écoénergétiques peut énormément contribuer aux efforts nationaux et internationaux pour améliorer la qualité de l’air et réduire les émissions de gaz à effet de serre. La transformation des usines de pâtes traditionnelles en « bioraffineries » productrices de bioénergie, de produits biochimiques, d’éthanol, de biocarburant et d’autres produits peut fournir de nouveaux débouchés aux installations peu rentables situées sur tout le territoire canadien. Au fil du temps, le concept de bioraffinerie pourrait créer des douzaines, voire des centaines, de niches pour les usines traditionnelles, ainsi que de très larges débouchés. Compte tenu des risques et des coûts liés au développement et à la commercialisation des nouvelles technologies dans le secteur, les pays comptant de grandes sociétés financièrement viables, au cœur de leurs chaînes d’innovation, sont mieux placés pour bénéficier des possibilités offertes par les nouvelles technologies. Pour rétablir le leadership du Canada en matière de développement et de commercialisation rapide des technologies industrielles, il faudra davantage d’investissements, d’engagements soutenus et de nouveaux partenariats entre l’industrie, ses instituts de recherche, les universités, les industries connexes et les gouvernements. Les politiques publiques peuvent avoir également une importante influence sur la réalisation de ces possibilités par l’utilisation de moyens d’action axés sur les marchés et sur les résultats pour atteindre les objectifs au chapitre des changements climatiques et de la qualité atmosphérique. L’industrie des produits forestiers est fière du leadership dont 27
Groupe de travail sur la compétitivité de l’industrie
elle fait preuve depuis des années dans la réduction de ses émissions atmosphériques et de gaz à effet de serre et de la démarche progressive et proactive qu’elle a adoptée dans les relations avec les gouvernements et les autres groupes partenaires concernant les questions environnementales. Le Groupe de travail estime qu’un cadre de politiques publiques axé sur les marchés est essentiel afin de réaliser d’autres réductions dans l’avenir d’une manière moins onéreuse et d’encourager le développement et la commercialisation rapide des technologies environnementales. •
L’industrie des produits forestiers canadienne devrait quantifier son bilan carbone dans toute sa chaîne d’approvisionnement afin d’établir des objectifs pour le réduire et l’éliminer. Un cadre stratégique de soutien peut jouer un rôle important pour permettre à l’industrie de contribuer à l’atténuation des gaz à effet de serre, notamment l’utilisation d’outils axés sur les marchés, des investissements en R&D et l’élaboration d’une plate-forme de développement technologique ainsi qu’une démarche prévisible et axée sur les résultats, en vue d’établir des objectifs.
FIGURE 12: Programme menant à la transformation
Thèmes
Allant de
Vers
Mesures habilitantes
Compétitivité des coûts
Quelques enclaves de producteurs concurrentiels à l’échelle mondiale
Une industrie où le Canada se place dans le deuxième quartile ou mieux dans toute les gammes de produits majeurs
Améliorer la qualité des actifs, et avoir des coûts de facteurs de production plus concurrentiels
Fibre
Une situation nationale mixte sur le plan des coûts de la fibre
Des coûts du bois délivré se situant dans le deuxième quartile ou mieux dans toutes les régions
Réformer les systèmes de tenure forestière afin de les rendre plus souples; éliminer l’obligation du sciage local (appurtenancy) dans les endroits où elle existe
Transportation
Aucun soulagement efficace de la part de l’emprise sur le marché des sociétés ferroviaires sur les expéditeurs “captifs”
Des tarifs et des services compétitifs dans le transport ferroviaire
Élargir les droits de circulation et rendre plus accessible le processus d’arbitrage pour les expéditeurs
Qualité des actifs
Des investissements de capital inférieurs à l’amortissement
Un renouvellement des actifs et une croissance accélérée de la productivité dans toutes les régions et toutes les gammes de produits
Rendre les taux effectifs d’imposition sur les investissements plus concurrentiels à l’échelle mondiale
Énergie
Une grande variation entre les tarifs d’électricité et une croissance soutenue de l’autoproduction
Un engagement à devenir une source nette d’énergie verte
Une stratégie axée sur les marchés pour établir des politiques environnementales et des énergies renouvelables
Taille des entreprises et des installations
Une industrie relativement fragmentée avec peu d’installations parmi les plus performantes
L’émergence de sociétés et d’installations de production canadiennes de calibre mondial
Retirer les obstacles réglementaires afin que l’industrie adapte sa structure et ses activités au marché mondial en pleine évolution
Grappe industrielle
Quelques enclaves d’innovation et d’excellence
Un système d’innovation de calibre mondial ayant des relations serrées entre l’amont et l’aval
Un engagement renouvelé à l’égard de l’excellence en recherche et en innovation
Politique publique et climat d’investissement
Une réforme des politiques à un rythme irrégulier et souvent lent
Un engagement national pour créer un climat excellent d’investissement et de renouvellement de l’industrie
Renforcer le dialogue et les partenariats entre l’industrie et les responsables des politiques sur les questions liées au développement durable, au climat d’investissement et au développement des marchés
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L’industrie à la croisée des chemins : Choisir la voie vers le renouvellement
Conclusion FIGURE 13: “Carnet de route” vers le renouvellement Réinvestissement
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Consolidation
Situation actuelle & conditions Il faut moins d’entreprises, mais des plus grosses qui puissent: a) réduire les coûts par l’effet de levier b) gérer la capacité supplémentaire c) soutenir l’innovation et d) réunir des capitaux pour la technologie avancée
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Restructuration
Performance durable
Il faut de nouvelles usines et installations compétitives à l’échelle internationale qui a) ont des économies d’échelle b) sont fortement productives c) sont respectueuses de l’environnement – sont concurrentielles dans le contexte mondial
Il faut rationaliser les portefeuilles d’actifs pour avoir une série d’actifs viables – élaborer la meilleure stratégie produits/marchés pour les actifs qui restent
Faire changer la trajectoire d’un secteur industriel aussi grand et diversifié que l’industrie canadienne des produits forestiers constitue une tâche ambitieuse. La restructuration et le renouvellement de l’industrie vont demander du temps, de l’énergie et un engagement de la part de ses dirigeants, des syndicats et employés et des gouvernements. Le renouvellement peut être considéré comme un processus à phases multiples comprenant une série d’étapes distinctes pour aller vers la performance économiquement durable : Fusion, restructuration et réinvestissement. Alors que certains segments de l’industrie, appuyés par un cadre d’action politique, sont bien avancés dans le processus, d’autres l’ont à peine amorcé. Les entreprises, les gouvernements, les travailleurs ainsi que les collectivités doivent toutefois choisir le chemin du renouvellement; cela ne se réalisera pas tout seul.
« L’industrie forestière mondiale peut jouer un rôle important dans la lutte contre les changements climatiques en optimisant l’utilisation des matières premières, en accroissant l’efficacité, en produisant de la bioénergie et en élargissant la gamme de leurs produits en bioraffinage tout en augmentant la compétitivité du secteur. » Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.
Toutefois, la réussite compétitive de l’industrie des produits forestiers canadienne dans les années à venir dépendra autant du changement culturel que des actions ou des initiatives qui seront prises. Il y a dix ou vingt ans, les marchés principaux de l’industrie étaient moins mondialisés et beaucoup moins concurrentiels qu’aujourd’hui. Alors que les marchés de marchandises dans lesquels l’industrie affronte la concurrence se transforment de fond en comble, un grand nombre de pratiques commerciales, les structures de politique publique et la culture des relations avec les groupes partenaires au sein du secteur ne se sont pas adaptés à la nouvelle réalité. Peut-être plus important que n’importe quelle mesure que pourrait adopter un groupe partenaire pour appuyer le renouvellement du secteur, il faut que tout le monde admette que le nouveau marché global est trop compétitif pour continuer à garder un comportement typique de maximisation de la rente. Le Groupe de travail est confiant que l’industrie canadienne et ses groupes partenaires peuvent s’adapter au marché international du XXIe siècle et y prospérer. La demande mondiale de produits forestiers et papetiers est forte et continuera d’augmenter. Bien que de nouveaux concurrents à bas coûts dans les marchés mondiaux profitent d’avantages considérables, le Canada a lui aussi maintes sources principales d’avantages concurrentiels. Ce rapport essaie de présenter un chemin vers le renouvellement de l’inudstrie des produits forestiers canadienne. Le Groupe de travail est d’avis qu’un secteur forestier renouvelé peut offrir des retombées considérables non seulement sur l’industrie elle-même, mais également sur l’environnement, sur ses employés, sur les collectivités où se trouvent ses activités, sur les Autochtones, sur les propriétaires de la ressource ligneuse et sur le Canada tout entier. 29
Groupe de travail sur la compétitivité de l’industrie
Annexe 1 Mandat et composition du Groupe de travail sur la compétitivité de l’industrie des produits forestiers Mandat L’objectif du Groupe de travail sera d’évaluer les conditions d’accueil offertes à l’industrie canadienne des produits forestiers. Il s’attardera particulièrement à déterminer les possibilités qui permettraient au secteur d’accélérer le rythme des investissements en capital et de l’innovation dans l’industrie canadienne des produits forestiers.
Composition du Groupe de travail Présidence •
Hank Ketcham, président et chef de la direction, West Fraser Timber Company Ltd., Vancouver, C.-B.
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Russ Horner, ancien président du Groupe de travail, président et chef de la direction, Catalyst Paper, Vancouver, C.-B.
Membres •
John Weaver, président et chef de la direction, Abitibi-Consolidated, Montréal, QC
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Brad Thorlakson, président, Tolko Marketing and Sales Ltd., Vernon, C.-B.
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Pierre Monahan, président, Division canadienne des produits forestiers, Bowater, Montréal, QC
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Bernd Eikens, président et chef de la direction, UPM North America, Westmount, IL (É.-U.)
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Jim Lopez, président et chef de la direction, Tembec, Témiscaming, QC
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Jim Shepherd, président et chef de la direction, Canfor Corporation, Vancouver, C.-B.
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Paul Richards, président et chef de la direction, Canfor Pulp Limited Partnership, Vancouver, C.-B.
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Norm Lord, directeur, Pöyry USA, Montréal, QC
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Don Roberts, administrateur délégué, Marchés mondiaux CIBC, Ottawa, ON
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Ian de la Roche, président et chef de la direction, FPInnovations, Vancouver, C.-B.
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Secrétaire du Groupe de travail : Avrim Lazar, président et chef de la direction, APFC, Ottawa, ON
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Membres d’office
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John Knubley, sous-ministre délégué, Ressources naturelles Canada
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Richard Dicerni, sous-ministre, Industrie Canada
Collaborateurs Plusieurs autres personnes ont participé aux activités du Groupe de travail, notamment des représentants d’associations forestières provinciales, des gouvernements fédéral et provinciaux, d’instituts de recherche, d’universités et de sociétés membres de l’APFC. Bien que les membres et le secrétariat du Groupe de travail assument la responsabilité des conclusions des travaux, la contribution de nombreux acteurs du secteur forestier en général a été essentielle à l’analyse et à la formulation des recommandations présentées dans le rapport et a été grandement appréciée.
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Groupe de travail sur la compétitivité de l’industrie des produits forestiers L’industrie à la croisée des chemins : Choisir la voie vers le renouvellement Mai 2007