lyon city design

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Le design urbain s’invite au Grand Hôtel-Dieu

16 PAGES exclusives



© T. Deschamps

OUVERTURE

LE GRAND HÔTEL-DIEU DESSINE LA VILLE DE DEMAIN Lyon City Design, exposition dédiée au design urbain, s’installe pour quatre jours dans le Grand Hôtel-Dieu. Mobilier, éclairage, déplacement, espaces verts... Du 14 au 17 mars, des designers visionnaires imaginent les mutations urbaines de demain sur plus de 7 000 m2. Le dernier événement du Grand Hôtel-Dieu avant sa transformation. Foncez ! Par Nadine Fageol

E

xceptionnel !

Une initiative d’autant plus judicieuse que

Après l’installation éphé-

cette œuvre majeure de l’architecture

mère durant la Fête des

sociale et humaniste du siècle des Lumières

Lumières, le Grand Hôtel-

se prête à merveille au thème de Lyon City

Dieu accueille une nouvelle

Design : les transformations de la ville.

– et dernière ? – fois le

Passerelle entre le passé et le futur, la mani-

public, du 14 au 17 mars, dans le cadre de

festation joue du contraste d’une réjouissante

l’exposition Lyon City Design, consacrée au

confrontation où les audaces du design

design urbain. Avant le début des travaux et

urbain se frottent aux vieilles pierres pour

la prometteuse mutation de l’ancien hôpital

mieux révéler son potentiel d’adaptation.

de François Rabelais, Olivia Cuir, à la tête de

L’événement est le premier orchestré par

l’agence Esprit des Sens, a sollicité le groupe

la toute jeune association « Lyon Design ! »

Eiffage Construction et les HCL, proprié-

visant à fédérer les initiatives lyonnaises. « Son

taires des lieux, pour mettre en exergue ce

objectif est de promouvoir le design sur le

site finalement peu connu des Lyonnais.

territoire du Grand Lyon en comprenant

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SUPPLÉMENT TRIBUNE DE LYON I DU 14 AU 20 MARS 2013 I III



OUVERTURE

Design en extension LUDOVIC NOËL, PRÉSIDENT DE LA CITÉ DU DESIGN DE SAINT-ÉTIENNE L’idée de résonance de la Biennale internationale Design Saint-Etienne © Sonia Barcet

remonte à la précédente édition. Aujourd’hui la volonté est d’aller plus

Ludovic Noël, président de la Cité du Design de Saint-Etienne.

loin, de propager la pertinence de son propos à l’échelle du pôle métropolitain. De dépasser le territoire de Saint-Etienne Métropole pour investir les trois collectivités environnantes comprenant le Grand Lyon, ViennAgglo et la Capi, aux portes de l’Isère. Le thème de cette Biennale, l’empathie, n’est pas un vain mot. Le programme de cette édition s’étend sur 60 lieux différents. Etudiants, designers, entrepreneurs, nous avons souhaité impliquer une majorité d’acteurs pour finalement présenter plus de 100 projets. Il faut envisager l’empathie comme une grille de lecture, la volonté stratégique est bel et bien d’étendre la Biennale afin de créer un effet de résonnance. En découvrant le design urbain avec Lyon City Design, les Lyonnais seront tentés d’aller voir ce qui se passe à la Cité du Design de Saint-Etienne et inversement pour les Isérois ou les Stéphanois. De même pour le visiteur étranger qui bénéficie ainsi d’un large territoire d’exploration. On raisonne à une échelle collaborative, en intégrant au programme officiel ce que l’on appelait auparavant le off. La Biennale s’impose comme un événement ouvert à tous, à l’instar du design qui induit naturellement la notion de collectif, le designer n’innovant jamais seul. Programmation sur www.biennale-design.com

que l’on parle de design au sens

« Le design fait partie de notre vie

global et non simplement de création

quotidienne, notamment en termes

d’objets », précise Bernard Reybier,

d’énergie et d’environnement. Nous

le PDG de Fermob, élu président de

menons ainsi de nombreux projets

l’association « Lyon Design! ». « Nous

avec des acteurs internationaux, qu’il

avons enfin réussi à créer une struc-

s’agisse d’écoles ou d'agences de

ture interactive associant les différents

design, de centres de recherche ou

pôles de créateurs », se réjouit Nadine

encore de designers indépendants, à

Gelas, vice-présidente aux industries

l’image du programme de recherche

créatives du Grand Lyon.

mené avec la Cité du Design de

Organisée en résonance avec la Bien-

Saint-Etienne », explique François

nale Internationale du Design de Saint-

Corteel, délégué régional d'EDF,

Etienne et orchestré par Olivia Cuir,

l'un des partenaires principaux de

Lyon City Design dresse sur quelques

l'événement.

7 000 mètres carrés un parcours

Voir, entendre, se déplacer, s’infor-

prospectif du design urbain. Partant

mer, se reposer… La déambulation

du constat que 50 % de la population

imaginée par le directeur artistique

mondiale habitent désormais en ville,

Renaud Gaultier exploite à merveille

l’événement pose un regard interro-

la manne de l’histoire du Grand

gateur sur la ville de demain. Quelles

Hôtel-Dieu. Un site chargé d’histoire,

seront les répercussions du design

transformé pour l’occasion en impro-

en tant qu’outil d’innovation dans des

bable show-room, offrant un regard

domaines aussi variés que la lumière,

pluriel, résolument novateur, sur une

le mobilier urbain, la signalétique, les

ville où les nouvelles technologies

transports ou les espaces verts ?

flirtent avec la poésie, voire l’utopie.

© Hector Palister Images

p

Olivia Cuir, commissaire générale de Lyon City Design.

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PROJETS

DEMAIN, C’EST AUJOURD’HUI Et si demain, le banc, le lampadaire, la poubelle s’animaient pour aller à votre rencontre ? Et si demain, le feu tricolore se faisait complice des enfants à la sortie de l’école et que des lignes colorées traçaient sur le macadam des parcours pour redécouvrir sa ville? Et si demain, les livres grimpaient dans les arbres et les Velo’V se laissaient pousser une troisième roue ? Et si… on osait l’audace ?! Le Grand Hôtel-Dieu accueille dès aujourd’hui un surprenant pêle-mêle de ces futurs rêvés par les designers qui conjuguent nouvelles technologies avec poésie pour réinventer notre cadre urbain. En route vers le futur ! Par Nadine Fageol

Pourquoi multiplier le mobilier quand l’espace disponible est limité ? L’Arbre de Lumière entre dans la mouvance du mobilier urbain multifonctionnel. Cette déclinaison moderniste du pin parasol est tout à la fois un lampadaire, un abri coloré, une assise, bref une micro aire de repos d’autant qu’elle intègre une borne wifi et une fonction oubliée, celle de cendrier ! Dans la lignée des rencontres organisées par l’association Lyon Design !, le prototype de l’Arbre de Lumière a été pensé par la créatrice Sylvie Maréchal et finalisé par l’entreprise Fermob.

© DR

Abris de lumière

BODY CITY FLUX, Jérome Schmider Wiiim Productions. Cour du Cloître.

Body in the city

L’ARBRE DE LUMIÈRE, Beau & Bien. Cour de la Cuisine.

La ville, pôle d’énergie vivante que les activités de ses habitants font vibrer, est un réservoir inépuisable de mouvements. L’agitation urbaine s’analyse au travers de ses flux : trafic routier, télécommunications, Internet, consommation d’eau, recyclage des déchets... Comprendre et gérer ces activités urbaines améliorent le fonctionnement de la cité. Loin d’une analyse technocratique, le laboratoire de l’agence Wiiim Productions propose la lecture d’une ville « corps animal » : il vient l’illustrer par une représentation de flux

© DR

urbains qui se régulent s’ils s’engorgent,

VI I DU 14 AU 20 MARS 2013 I SUPPLÉMENT TRIBUNE DE LYON

comme animés d’une vie propre.


PROJETS

LE JARDIN DES AMOURS, Florent Aziosmanoff Production. Grand Réfectoire.

ASSISE © DR

« Le mobilier urbain n’est jamais au bon endroit, en tout cas, pas à l’endroit où se trouve l’utilisateur » Alors poubelle, banc et luminaire vont se déplacer. Le mobilier urbain intelligent est né ! L’attitude de Florent Aziosmanoff consiste à inverser les rôles. Sa démarche Design pense tout à la fois l’objet et ses comportements. Il ajoute le mouvement, la lumière, le wifi, le son et un ensemble de services dynamiques… Le mobilier instaure une relation affective avec son utilisateur et devient l’Ami Public. Ce poétique manège enchanté est guidé par une plateforme numérique invisible, presque par magie...

© FA-Le Cube

LE JARDIN DES AMOURS

A

LE BANC LUMINEUX, Anaïs Bretonnet. Cour du Cloître.

LUMINEUSE

naïs Bretonnet donne de l’audace au banc public. Elle le profile en aluminium brossé pour que sa forme, simple et racée, puisse se décliner sur plusieurs mètres. Cette micro architecture se transforme à la nuit tombée en lumineuse sculpture. Une belle manière d’amener une lumière terrestre, irradiante, au ras du sol.

Marches antiques

© DR

CLY, LES MARCHES DE LUNGDUNUM. Adrian Blanc. Cour de la Cuisine.

Par beau temps et faute de mieux, tout escalier devient banc. Adrian Blanc fait la part des choses et peaufine le banc à trois marches, une mini arène en hommage à la cité des Gaules pour se poser, converser, pique-niquer en toute décontraction. SUPPLÉMENT TRIBUNE DE LYON I DU 14 AU 20 MARS 2013 I VII


PROJETS

Ligne URB’N

U

ne révolution signalétique de Chloé Ruchon qui trace dans les rues des lignes colorées invitant à les suivre. Ces faisceaux porteurs d’informations, multicolores de jour, brillent aussi la nuit grâce aux leds qui les ponctuent. Un rien fantasques, elles quittent par endroit le sol pour se matérialiser en mobilier urbain grâce à un jeu de tubes. Il suffit d’une couleur pour identifier la nature du parcours, historique, sportif... et de la suivre pour une expérience unique de la ville. Ce chemin, ponctué de flashcodes, est en outre virtuellement relié à l’imaginaire de l’Internet.

© DR

Dans la série curiosités, voilà Beeskin, a priori une enceinte joliment perforée, à ceci près que Sophie Tinland lui donne une fonction d’observatoire avancé sur les ruchers en ville ! L’enceinte en textile recyclé isole quatre ruches dont on observe la vie au travers de petits trous. Un moyen très ludique de sensibilisation à la nature en milieu urbain.

BANC GALET, Benjamin Rousse. Cour de la Cuisine.

© DR

LIGNE URB’N. Chloé Ruchon. Cour du Cloître, Cour de la Cuisine.

© DR

Fine guêpe

BEESKIN, Sophie Tinland, école la Martinière Diderot. Cour de la Cuisine.

ARBRE À PANCARTES Quand Benjamin Rousse sort un galet de la rivière, il en fait le plus aimable des bancs, creusé d’une trappe à messages et planté d’un arbre qui, vu de plus près, s’impose comme le plus naturel des poteaux indicateurs !

VIII I DU 14 AU 20 MARS 2013 I SUPPLÉMENT TRIBUNE DE LYON


PROJETS

FEU TRICOLORE AUTONOME, Mathieu Poyet et François-Xavier Paire Institut Cread. Cour de la Cuisine.

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Feu solaire Dans le cadre de l’appel à exposer pour Lyon City Design, le jury a retenu la proposition des étudiants designers de l’Institut Cread d’un feu tricolore d’appoint. Sur la forme, il devient torche portable ; sur le fond, il fonctionne en autonomie grâce à l’énergie solaire. Bref, il sécurise la sortie des écoles tout en veillant sur notre bonne vieille planète.

Tricyc’love

© Mam’Zelle Wa

FLYING POT, Agence DANEY. Cour du Cloître.

TRICYCLE, Naço Architectures. Cour du Cloître.

© Sophie Steinberger

Donner une allure ultra pepsy au tricycle des années 50 et pourquoi pas l’incorporer dans le dispositif Vélo’V ? L’astucieuse proposition de Naço Architectures pourrait rendre bien des services aux Lyonnais sur le parcours du fameux « dernier kilomètre » : trimbaler les courses, la poussette, les valises… les idées ne manquent pas !

FAÇADES PARTAGÉES

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as de place pour un bac à fleurs ? En s’aimantant sur les fenêtres ou baies vitrées, les Flying pots, imaginés par l’agence Daney pour Rototec industriel en quête de diversification, font coup double, animant l’intérieur comme l’extérieur. La partie exposée à l’air libre peut même devenir mangeoire pour oiseaux ! Cette création a obtenu une étoile dans la sélection Observeur du Design 2013 qui référence, chaque année, les produits les plus innovants. SUPPLÉMENT TRIBUNE DE LYON I DU 14 AU 20 MARS 2013 I IX


PROJETS

© DR

Colonnes aériennes

LIVRE ÉCHANGE, Didier Muller et Nathalie Faessel. Cour du Cloître.

Cette première librairie urbaine autonome et gratuite a été imaginée par Didier Muller et Nathalie Faessel avec une conviction : « Design et social ne sont pas antinomiques, ces deux notions s’intéressant à l’utilisateur et à son besoin. » L’utilisateur ne doit pas être considéré comme un simple consommateur mais comme acteur. Un arbre à palabres accueille des boîtes bibliothèques transparentes invitant à la rencontre : le passant peut y déposer un livre ou en choisir un, établissant ainsi une chaîne d’échanges spontanés. Un kiosque de la Ville de Saint-Etienne abrite une autre bibliothèque de la générosité. Elle résonne avec l’arbre du Grand Hôtel-Dieu…

Plein Plots La ville est un musée à ciel ouvert : pour en observer les subtilités, Amaury Poudray installe ses assises chics pile devant ; dès lors il suffit de s’asseoir et d’observer. Néanmoins, la proposition du designer interpelle par ses formes minimalistes et le traitement mixant couleurs et matières.

© Conteneur / Design Emmanuel Cairo

Livre échange

Comment se démarquer dans le contexte d’un cahier des charges strict et exigeant pour renouveler un parc de conteneurs de tri ? Emmanuel Cairo a remporté l’appel d’offre de la ville de Paris en travaillant sur deux codes : il a imaginé deux modèles de conteneurs, en fonction de l’espace urbain disponible, qui reprennent l’élégance enveloppante et élancée d’une tulipe. Dans une quête d’homogénéité avec le mobilier urbain ambiant, la couleur grise est calquée sur celle du dispositif Vélib’. CONTAINER DE TRI SÉLECTIF DE VERRE, Emmanuel Cairo. Cour du Cloître.

X I DU 14 AU 20 MARS 2013 I SUPPLÉMENT TRIBUNE DE LYON

CONTENEUR À VERRE « RUBIKS » POUR LE GRAND LYON, Design Office / Biloba. Cour de la Cuisine.

© DR

© DR

PLOTS, Amaury Poudray. Cour du Cloître.


EXPOSITIONS

CITY LAB Avant sa reconversion, le Grand Hôtel-Dieu prend des allures de Design Lab. Un laboratoire géant où les acteurs majeurs du design urbain exposent leurs projets mis en scène dans ce cadre grandiose. Par Estelle Coppens

CITY TOOLS by Awabot. Salle du Conseil.

Quand le vivier de talents du Village des Créateurs unit ses forces pour des projets extraordinaires, cela donne « Jonction », un collectif composé de huit designers. Afin d’accompagner la reconversion du Grand HôtelDieu, la pépinière Mode et Design du passage Thiaffait leur a demandé de plancher sur l’idée de renaissance. Parmi les différents scénarios élaborés, on retrouve l’assise peu banale de Rémi Casado. Ce dernier a en effet assuré une retraite dorée à de vieux outils agraires qu’il a détournés en piétements d’un confortable fauteuil. Du champ au salon, le changement de contexte et d’usage est éloquent. Anaïs Bretonnet a conservé l’enveloppe d’un violon traditionnel chinois. Elle a dissimulé sous sa structure en bois un dispositif permettant sa transformation en luminaire. Le centre de table en pierre d’Amaury Poudray, clin d’œil à la composante essentielle du bâtiment, fait pour sa part référence au séjour de François Rabelais qui pratiqua la médecine à l’HôtelDieu, au XVIe siècle. Quant à Mademoiselle Dimanche, elle a choisi d’ennoblir de très usuels Tupperware en les recouvrant d’osier tressé. Alchimie, on vous avait bien dit !

ROBOTS, PETITS GÉNIES EN HERBE

© R D

LE PROJET REQUIEM, Rémi Casado. Salle des Vieux Livres.

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Le Village des Créateurs joue les alchimistes

L

e Monsieur Robot français, Bruno Bonnell, est lyonnais. Comment se passer des lumières de celui qui annonce l’avènement des robots dans la vie quotidienne quand il s’agit d’imaginer la ville de demain ? Awabot, l’une des start-up lancées par le fondateur d’Infogrames, développe des robots de services pour faciliter la vie au plus grand nombre. Avec City Tools, on découvre à l’œuvre une gamme de robots tondeuses. Non contentes de rendre au gazon une longueur seyante, ces machines, économes en énergie et en eau, analysent la pelouse afin de lui prodiguer des soins adaptés. Quant à l’installation Robot Dreaming, elle est inspirée par le futurologue Ray Kurtweil qui prédit que, d’ici à 2050, la machine dépassera l’homme, en intelligence. Reste à savoir de quel genre d’intelligence il s’agit… Et cette possible délégation de pouvoir au profit des machines n’est pas sans conséquence : c’est ce qu’évoque avec humour l’exposition pilotée par Awabot. Vous en doutez ? Faites une halte dans la salle de Conseil du Grand Hôtel-Dieu, où des robots animent et contrôlent les réseaux de la ville, tout en rêvassant au bonheur de devenir humains…

SUPPLÉMENT TRIBUNE DE LYON I DU 14 AU 20 MARS 2013 I XI


JC Decaux. Le Grand Réfectoire.

EXPOSITIONS

FERMOB. Cour de la Cuisine et Cour du Cloître.

DR ©

Rien ne ressemble plus à un abribus qu’un abribus ? Cap sur l’exposition JC Decaux. Une quinzaine de maquettes réalisées à l’échelle 1/10e illustrent l’évolution du mobilier urbain créé par l’entreprise qui a installé son premier Abribus, à Lyon, en 1964, avant de devenir, depuis, leader mondial. Vous pourrez notamment comparer la première version de l’abribus Trafic à ses successeurs multifonctionnels en cours d’expérimentation. Certains concepts intelligents sont équipés de panneaux solaires et restent éclairés la nuit sans consommer d’électricité. Ils intègrent des écrans digitaux fournissant une mine d’informations aux usagers en temps réel, abritent des bornes de recharge pour Smartphones et même des défibrillateurs. Le groupe, qui collabore régulièrement avec des designers pour rendre ses installations plus attractives – J-M Wilmotte, Norman Foster, Starck –, intègre au fur et à mesure les différentes avancées techniques. « Les usages qui sont restés les mêmes pendant plus de 20 ans connaissent de profondes mutations. L’environnement dans lequel nous évoluons est extrêmement technologique. Aujourd’hui, de nombreux services numériques se greffent aux fonctions de base. Une véritable révolution est en cours, ouvrant d’immenses champs d’action », souligne le directeur régional, Pascal Chopin.

© DR

A l’abri de la monotonie…

OLIVIER-DE-SERRES OPÈRE LA CHAISE

I

l est dans la culture de Fermob de faire appel à la créativité de designers, jeunes ou plus capés, pour développer ses collections. Les modèles conçus par Pascal Mourgue, Jean-Charles de Castlbajac, Andrée Putman attestent de cette démarche. C’est donc naturellement que le spécialiste du mobilier en métal, basé dans l’Ain, a lancé un défi aux étudiants de 3e et 4e année de l’ENSAAMA (École Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Arts), aussi appelée Olivier-de-Serres : se mesurer à une icône du design français, la chaise Bistro. Subtilité de l’exercice : repenser le modèle de chaise pliante Fermob, produite à 150 000 unités par an, dans le strict respect des proportions du modèle original, de son procédé de fabrication industriel ainsi que des valeurs de simplicité et de fonctionnalité attachées à la marque. Sur les 58 projets présentés, trois d’entre eux ont été distingués et plusieurs autres ont fait l’objet de mentions spéciales. Anne-Lise Franjou a décroché le premier prix. La jeune femme a opté pour un croisement entre la chaise en métal coloré et la chaise cannée, autre grand classique du mobilier français. Un bel exercice de style et de transmission du savoir-faire.

XII I DU 14 AU 20 MARS 2013 I SUPPLÉMENT TRIBUNE DE LYON


Faire une fleur à la ville…

S

oucieux de développer la présence végétale en ville, les Grands Ateliers1 de l’Isle d’Abeau et la Ville de Lyon ont lancé un appel à projets à l’attention des étudiants de l’enseignement supérieur et des lycées agricoles de la France entière. Avec dans l’idée de faire germer des idées neuves visant à l’augmentation rapide de la verdure dans la cité lyonnaise. Le concours a vu fleurir 82 projets issus de 21 écoles : le jury a retenu cinq actions de revégétalisation. « Chloronisation urbaine » par Y. Trompette, A. Cotteaux et G. Blaichet (lycée de Vinci, Villefontaine) propose de dérouler des tapis verts sous les pas de citadins. « Murmure végétalisé » de S. Jaillet (lycée Diderot, Marseille) applique des pansements végétaux sous les bancs publics, aux angles des rues, pour apaiser l’âme. « L’Abri végétal » (école nationale supérieure d’Architecture, Strasbourg) transforme l’abribus en arche de Noé pour la faune (abeilles, oiseaux) et la flore indigènes. « La Chariote » de G. Bonnefille (école nationale supérieure de la Nature et du Paysage, Blois) cumule avec bonheur les fonctions : banque de graines, serre à semis, compost collectif, bar. Cet engin roulant propage la culture de la nature en ville. Quant à « Circulation éphémère » d’É. Hauteville et C. Falaise (école presqu’île, Lyon), il s’agit d’unités vertes aimantées à semer sur le mobilier métallique de la ville.

LA CHARIOTE. Gaby Bonnefille, Héloïse Marie, Marie Louboutin École Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage de Blois. Cour de la Cuisine.

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1. Les Grands Ateliers offrent un espace adapté aux pratiques pédagogiques les plus diverses et aux expérimentations pluridisciplinaires liées à la construction.

© DR

EXPOSITIONS

Et la lumière flux…

LUMINAISSANCE. Anaïs Shenck, Constance Pereira, Hortense Grenier, Louise Renault, Amaury Véron École Condé Lyon. Cour du Cloître.

En tant que gestionnaire et exploitant du réseau de distribution d’électricité en France, ERDF participe à l’aménagement de l’espace public urbain. Aujourd’hui, les avancées technologiques des réseaux d’électricité combinées aux progrès des technologies de l’information permettent de développer une ville plus intelligente et interactive, avec cette finalité d’apporter davantage de confort et de simplicité d’usage aux consommateurs. C’est ainsi que, depuis 2011, l’entreprise teste, à Lyon, des démonstrateurs « smartgrids » grâce à l’installation de 175 000 compteurs Linky. Ces équipements « communicants » contribuent à dessiner la cité du futur : ils communiquent avec le client et facilitent le comptage, permettent le pilotage à distance des installations, simplifient la gestion de l’éclairage urbain, accompagnent le développement des énergies renouvelables. La nouvelle génération de compteurs est également innovante par son allure, son ergonomie, ses fonctionnalités, l’entreprise étant sensible au design. Body/City Flux, installation imaginée par Wiiim Productions et financée par ERDF, propose une mise en abyme ludique autour de l’idée de réseaux. En dressant un parallèle entre le fonctionnement du corps humain et celui des systèmes d’énergie de la ville, elle met en évidence les flux, ces forces le plus souvent invisibles, car largement souterraines, qui régissent notre environnement de citadins. Vaisseaux sanguins et kilowatt/heure, circulez ! SUPPLÉMENT TRIBUNE DE LYON I DU 14 AU 20 MARS 2013 I XIII


EXPOSITIONS

LE GRAND HÔTEL-DIEU SE DÉVOILE AVANT SA RECONVERSION Cadre de la plus grande opération privée de reconversion d’un monument historique en France, le Grand Hôtel-Dieu va trouver un second souffle en redevenant le carrefour social et professionnel qu’il a été au fil des siècles. Avant le début des travaux, il ouvre une ultime fois ses portes pour accueillir une mini ville dans la ville… Par Estelle Coppens Passage de l'Hôtel-Dieu.

Cour Saint-Louis.

devant lui sans le voir. Pourtant, si la France compte 300 Hôtel-Dieu, elle n’a qu’un seul « Grand » Hôtel-Dieu, celui de Lyon. Pour Didier Repellin, Architecte en Chef des Monuments Historiques, c'est loin d’être un

hasard. Il s’agit d’une œuvre majeure de l’architecture sociale et humaniste du siècle des Lumières. Au

© Asylum

C

es dernières années, on passait

18e siècle, il s’agit d’ailleurs de l’hôpital le plus moderne

327 mètres – et des cours. L’un des gros chantiers

d’Europe. Cependant, en 2010, après huit siècles

concerne la rue Bellecordière où une succession de

d’activité ininterrompue, le Gand Hôtel-

constructions dénature l’œuvre

Dieu, devenu inadapté à la médecine

Ambitieux, le projet consiste à

originale. Ces immeubles seront

moderne, ferme ses portes. Le projet de

redonner vie au site. À cet égard,

détruits pour laisser place à

reconversion imaginé par AIA Associés et le programme brille par sa mixité :

une enfilade, plus harmonieuse,

l'architecte Albert Constantin et financé

création d’un hôtel 5 étoiles de

de bâtiments contemporains

par Eiffage, qui préservait le mieux le

138 chambres dans le bâtiment

constituant la troisième façade

patrimoine bâti, a été sélectionné. Les

principal, de douze logements et

qui manquait. Soufflot avait

travaux doivent démarrer à la fin de

de quelque 13 600 m2 de bureaux,

prévu que le rez-de-chaussée

l’année avec la restauration des façades

répartis entre la partie neuve et les

accueille des commerces pour

– dont celle sur le Rhône, longue de

ailes historiques restaurées. Apparaîtra

financer les soins aux malades ;

également un centre de conventions

le projet réactualise cette idée.

comprenant entre autre une salle

De part et d’autre du bâtiment,

Entrée des expositions thématiques.

polyvalente de 500 places. La cité de la 49 boutiques et moyennes gastronomie, qui abritera notamment

surfaces s’installeront. De

un espace muséal, verra, elle aussi, le

même, d’anciennes galeries

jour dans l’enceinte du Grand Hôtel-

seront décoffrées et rendues

Dieu. Ses missions graviteront autour

aux passants. Le Grand Hôtel-

de la nutrition : découverte, innovation, Dieu sera, en outre, doté de huit transmission des arts et plaisirs de la

points d'entrée afin de récréer

table. Un marché des terroirs et neuf

des échanges avec la ville. Il sera

restaurants compléteront ce parcours

alors possible de trabouler de

du goût se déployant sur 15 000 m .

cours en cours, remaniées elles

Rendez-vous à partir de 2016 pour

aussi, via un somptueux réseau

goûter aux raffinements de ce nouveau

de coursives, de flâner dans de

“quartier à vivre”.

nouveaux jardins.

© Asylum

2

XIV I DU 14 AU 20 MARS 2013 I SUPPLÉMENT TRIBUNE DE LYON


PRATIQUE

Design et douceurs au Design Café © E.Hemmerman

© Jeff Nalin

Autre point de chute parfait pour s’accorder une pause, le Design

Toques-dog, le hot-dog à la folie

Café. Ce salon de thé éphémère, aux confortables fauteuils chinés chez le Club Chic, prend ses quartiers dans le somptueux vestibule du Grand Dôme. Un café Nespresso dans une main et un dessert spécialement concocté par Richard Sève pour

Supplément thématique spécial « Lyon City Design » encarté dans Tribune de Lyon du 14 mars 2013.

© DR

© DR

l’occasion dans l’autre.

Du 14 au 17 mars, réveillez le New-Yorkais qui sommeille en vous. En partenariat avec www.nosbonsplatschezvous.com, Lyon City Design a eu la bonne idée de faire traverser l’Atlantique à deux chariots à hot-dog, que l’on ne croise habituellement que dans les rues de Big Apple. Cerise sur le gâteau, la crème des chefs sera de la partie. Tour à tour, Mathieu Viannay, Frédéric Berthod, Joseph Viola et Grégory Cuilleron livreront leur partition du grand classique de la street food. Pour casser la croûte avec style, direction la cour du Cloître du Grand Hôtel-Dieu, où a été aménagée une cantine colorée Fermob.

Editeur : Esprit des Sens. 18 rue Bourgelat, Lyon 2e. 04 78 37 17 50. www.espritdessens.net Conception/rédaction en chef : France Médias International. 74 cours Lafayette, Lyon 3e. 04 81 91 95 59. p.auclair@francemedias.fr Maquette/mise en page : Vanina Pinelli. Ont participé à ce numéro : Estelle Coppens, Nadine Fageol. Photo de couverture : T. Deschamps.

SUPPLÉMENT TRIBUNE DE LYON I DU 14 AU 20 MARS 2013 I XV



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