Cosy Mountain #45

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mountain

45

ART DE VIVRE I ARCHITECTURE I DÉCO I TENDANCES

ARCHITECTURE

Suspendre pour surprendre

VISITE PRIVEE

Décalage chamoniard…

DÉCODAGE

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La nouvelle hôtellerie de montagne, tout un dossier !

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LA MONTAGNE comme source d’inspiration

MGM © - Edition : 11/2019 - Crédit photos : Ludovic DI ORIO - Hemis /Jean-François HAGENMULLER - Photos non contractuelles.

LAISSEZ-VOUS GUIDER, ICI COMMENCE NOTRE HISTOIRE...

I LES HOUCHES I LES CONTAMINES MONTJOIE I SAMOËNS I FLAINE I LES CARROZ LE GRAND-BORNAND I CHÂTEL I LES SAISIES I SAINTE-FOY I VALLANDRY I LA ROSIÈRE I TIGNES CHAMPAGNY EN VANOISE I LA PLAGNE I VALMOREL I VAL CENIS

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éDITORIAL

« Il est extrêmement rare que la montagne

soit abrupte de tous cotes » « Il est extrêmement rare que la montagne soit abrupte de tous côtés » : ramenée à la période que nous vivons, la formule d’André Gide nous donnerait presque du baume au cœur. On pourrait y lire entre les lignes que la Covid n’a pas épargné le tourisme en montagne, certes, mais qu’elle a peut-être aussi entrouvert le début d’une nouvelle ère en la matière… sur le papier du moins.

Dans les faits, le mieux serait de faire attention à ne pas tomber dans le « green washing » pour ne pas décevoir son public. Certes on peut s’amuser à verdir nos domaines skiables en surface, y planter des éoliennes ou des panneaux solaires sur les gares de remontées mécaniques, ou encore inventer la dameuse à hydrogène, mais il faudra aussi préciser que les domaines skiables ne sont responsables que de 4% des rejets de Gaz à Effets de Serre (GES) en station.

La véritable économie de rejets est à faire sur l’immobilier et plus encore l’accessibilité. Sur le premier point, on le sait, il faut rénover et encore rénover, mais aussi bâtir en mode passif, on sait que c’est possible aujourd’hui. Sur le second point, compte tenu de la topographie, rien n’est simple, mais la solution viendra sans doute de l’intermodalité.

Les exemples de combinaisons intermodales abondent… en Suisse. Nos voisins helvètes font en effet communiquer leurs trains régionaux avec des trains à crémaillère comme dans l’exemple du Pilatus et Monte Generoso ; avec des funiculaires comme à Crans-Montana ; et même des télécabines comme à Verbier ou un téléphérique comme à Mürren ; voire même ils savent faire communiquer un autobus et un funiculaire comme à Stoos.

En France, le tableau intermodal est moins flatteur. Le funiculaire des Arcs, magnifique depuis sa rénovation, est par exemple trop éloigné du terminus des trains en gare de Bourg-St-Maurice, ce qui rend pénible son accessibilité. Tout comme le projet du FuniFlaine, distant de 800 m à pied de la gare de Magland et qui fait l’impasse sur la desserte des Carroz d’Arâches, une station de 20 000 lits quand même…

Ces exemples interrogent évidemment sur l’absence de conception globale et sur notre capacité à réellement verdir le tourisme montagne comme il le mériterait, sans tambours ni trompettes, juste avec du bon sens et de la compétence.

CLAUDE BORRANI, diRECTEUR DES PUBLICATIONS

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mountain

© Podevache

Couverture : photo © Nicolas Matheus.

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COSY MOUNTAIN est édité par EDITIONS COSY SAVOIE Technolac 18, ALLÉE DU LAC ST ANDRÉ 73 382 LE BOURGET DU LAC CEDEX Tél : 00 33 (0)4 79 65 46 10 www.cosy-design.com

Directeur des publications Claude Borrani / claude@cosy-editions.com Conseillère éditoriale/ Chef de rubrique Tourisme, Culture, Style, Bien-Être Noëlle Bittner/ nb.bittner@gmail.com Maquette Cornelia van der Putten / cornelia@nish-design.com www.nish-design.com Rédaction Noëlle Bittner, Catherine Foulsham, Lorène Herrero, Alice Morabito, Patricia Parquet Publicité Directeur du service commercial Kamel Beghidja / kamel@cosy-editions.com Conseillères en communication Fanny Marguet / fanny@cosy-editions.com Olivia Gontharet / olivia@cosy-editions.com Samantha Bondon / samantha@cosy-editions.com Administration et relations clients laurence@cosy-editions.com Dépôt Légal : en cours ISSN 2119-6737 CPPAP : 0218 K 90152 Périodicité : annuelle Parution : octobre 2020 Imprimeur : Spaudos Kontûraï Vakariné, Zujunai sen., LT-14158 Vilnius - Lituanie Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par quelque procédé que ce soit des pages publiées dans le présent magazine faites sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et d’autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’oeuvre dans laquelle elles sont incorporées. (art. L.122-4, L.122-5 et L.335-2 du Code de propriété intellectuelle).

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sommaire

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FOCUS Intégré SPA avec vue sur le lac

I8 I 10

NEWS Aux dernières nouvelles !

I 12

INSPIRATION Ouvrir l'oeil…

I 28

ARCHITECTURE Suspendre pour surprendre.

I 38

DÉCORATION Ma voisine la mer…

I 50

VISITE PRIVÉE Décalage chamoniard… par l’agence DECA-LAAGE

I 60

© Innsbruck Tourisme / Erwin Haiden

© Solene Combemale

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108 PAGE

106 DOSSIER DECODAGE LA NOUVELLE HOTELLERIE DE MONTAGNE L'hôtel familial.

Le hameau, le refuge.

L'hébergement atypique.

I 70

SAVOIR-RECEVOIR EN HERITAGE

I 80

NOUVEAUX MODES DE VIE Le lobby, hobby des archis.

Quelle galère !

Oubliez que vous êtes à l'hôtel.

Tous au dortoir !

Hybrides et réversibles... c'est le futur.

Séjours nomades.

I 84

AFFAIRE DE STYLE La curation artistique.

Portraits d'architectes d'intérieur.

La renaissance du bois travaillé.

I 90

SHOPPING

BIEN-ETRE & SPA

I 104

COSY STATIONS Quand La Plagne se réinvente…

I 108

COSY PRATIQUE & ECO HABITAT

ARCHITOURISME Pour réinventer la montagne.

I 102

Plaisirs d’automne

I 96

Petites surfaces : la patte Amevet à travers un exemple de 36 m2 à Val d’Isère…

I 118

Eco-constructions en montagne : focus sur l'auberge nordique du Grand Bornand fraîchement rénovée et agrandie par Patey architecte…

I 122

CARNET D’ADRESSES

I 130

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Intégré Texte : la rédaction - Photos : Gustav Willeit Architecture : Agence Bergmeister Wolf Ce nouveau bâtiment, construit dans le respect de l'ancienne ferme familiale, se dresse dans les vignes au-dessus de l'abbaye de Novacella, en Italie. Le bâtiment s'élève en faisant de la place dans le paysage, il devient le fruit même de la nature en s'intégrant au paysage et au vignoble. La forme allongée suit la morphologie du terrain et créee ainsi une cour, un espace ouvert mais intime, dans lequel se développe un monolithe. Le reste aussi n’est qu’un jeu d’espaces : une avancée, une ouverture, une extension, des volumes intermédiaires, de différentes hauteurs pour différentes vues sur le paysage. 6

FOCUS

Spa avec vue sur lac TEXTE PATRICIA PARQUET. PHOTO NICOLAS MATHEUS L’Auberge du Père Bise, célèbre restaurant gastronomique 2* et demeure Relais & Châteaux 5* à Talloires de Magali et Jean Sulpice s’enrichit d’un spa de 480 m2, largement ouvert sur le paysage.

En attendant que les nageurs viennent s’y délasser, la piscine s’étire sous la charpente en bois, restée volontairement apparente ; clin d’œil aux coques des barques amarrées au port de Talloires. « C’est une piscine contemplative offrant de magnifiques points de vue, pour être en perma-

nence au contact du lac d’Annecy », explique l’architecte et designer Xavier Salerio, qui a travaillé aux côtés de Magali Sulpice et de Georges Riu, le directeur artistique de l’Auberge du Père Bise.

Le Spa (c’est son nom) mise sur la sobriété, privilégie les tons naturels et les lignes épurées. On aime le cannage sur le mobilier, la chaux sur les murs, la pierre de Bourgogne au sol, la couleur peau de truite du puits d’eau froide et les voilages en lin de la tisanerie. « L’ambiance épurée

invite au calme, à la détente et favorise le retour sur soi. Ce spa est à notre image : simple et authentique », nous confie Magali Sulpice qui a choisi la marque Exertier-Trésor des Alpes, fabriquée en Savoie et la marque japonaise Ménard, pour les soins prodigués en cabine. 6

FOCUS

À l’étage, la piscine est un lieu de contemplation. Elle surplombe le lac d’Annecy afin d’être relié au paysage.

LES NEWS HÔTELLERIE DE MONTAGNE

LES NEWS 7000 m2 de luxe au cœur de Tignes

L’hôtel Diamond Rock, accueillera un spa Pure Altitude.

Au centre de Tignes le Lac, l’hôtel Diamond Rock***** ouvre en décembre, après deux ans de travaux. Il a été imaginé à flanc de rocher par son propriétaire, Didier Rivière. La décoratrice est Reyhana Tamboura, qui a déjà œuvré au Saint-Rémy*****, autre propriété du groupe. « J’ai créé une décoration moderne,

à l’image du bâtiment. Le fil conducteur est le bois, que l’on retrouve sur les murs, les sols. Il y a également un peu de pierre, et beaucoup de couleurs douces et chaleureuses (dans les tons marron, sable ou terre). La pièce maitresse est le comptoir d’accueil, son bois arbore un motif en losange, sculpté à la main en Asie. Les 62 chambres et suites se déclinent en deux ambiances différentes suivant les catégories luxe et standard.

J’ai souhaité un kids club ludique avec une fresque murale ou les animaux évoluent entre l’automne et l’hiver. Le grand bar est coiffé de plumes et de guirlandes lumineuses », explique la décoratrice.

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© Capezzone Architecture

Textes : Lorène Herrero, Patricia Parquet, Alice Morabito

Retour à Val d’Isère pour K2 Collections

La famille Capezzone, menée par Suzanne et Philippe, fait un retour aux sources, avec un nouvel hôtel, le K2 Chogori.

Au cœur du village, l’hôtel 5* est l’écrin luxueux de 21 chambres et suites. Thomas, le fils, architecte d’intérieur, a assuré la maitrise d’ouvrage, ainsi que l’agencement et le mobilier sur mesure, la marque de fabrique « K2 » que l’on retrouve dans leurs établissements de Courchevel. La décoration s’inspire notamment du Tibet et de nombreux objets sont chinés par Suzanne. La cadette, Emily, formée au management hôtelier, accompagnera les équipes dès l’ouverture en décembre.

Un restaurant péruvien (avec carte signée par les 3 chefs du 2 Collections), un bar, un ski shop, un spa, une salle de jeux et de fitness complètent les services.

Séjour chaleureux et intimiste à la montagne

Tél. +33 (0)4 79 000 186 reservation@hotel3vallees.com www.hotel3vallees.com Grande Rue – 73440 Val Thorens – France

Crédit photos : G. COTTET

Mountain Boutique Hôtel

L'hôtel Novotel Megève Mont Blanc

Première ouverture de l’année 2021 à Megève À deux pas du Palais de Megève, le premier hôtel

Novotel des Alpes ouvrira ses portes à la fin du mois de janvier 2021. Au sein du Domaine de Meztiva, complexe de plus de 8000 m2 imaginé par Cogeco Immobilier, l’établissement 4* abrite 92 chambres (dont 84 avec balcon), avec un accès privilégié au Palais et son spa-balnéo. La décoration a été confiée

Un 4* à Saint Martin de Belleville

à l’agence Moha. Le domaine comprendra aussi un espace commercial avec une brasserie, un lounge after-ski, huit commerces et un jardin alpin.

L’hôtel 4* Le Lodji prend la suite de l’ancien Alp’Hôtel, passant de 31 chambres à 47 chambres, (dont 1 suite de 46m² et 6 chambres familiales) et 3 appartements haut de gamme (dont deux duplex).

La décoration s’inspire de la montagne (pierre, bois, lainage…) avec quelques notes liégeoises insufflées par les propriétaires, originaires de Belgique. Lodji signifie « où vas-tu dormir ? » en liégeois.

L’extension des trois côtés de l’hôtel a permis de créer un vaste espace spa, ouvert sur les cimes. Il abrite : une piscine, deux jacuzzis extérieurs, trois cabines de soin, un sauna hammam et une salle de sport. L’hôtel dispose d’un restaurant où les assiettes sont réalisées à base de produits locaux et de saison, sans oublier quelques petites touches belges. A côté de la grande terrasse de 150 couverts, le « Volle Petrol » (un snack en liégeois), ouvert midi et soir, propose des crêpes, gaufres liégeoises et pizzas à emporter. En après-ski, le bar lounge est ouvert à tous, dans une ambiance festive et musicale.

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En BREF :

À Courchevel, l’hôtel le Grand Hotel Au RondPoint des Pistes a été repris par le groupe Lavorel (déjà propriétaire du Chabichou). Il devient Le Grand Hotel de Courchevel 4*. Il ouvre cet hiver après un « rafraichissement », prémices d’une rénovation plus importante.

Le groupe Assas Hotels a entièrement rénové l’hôtel Marielle**** à Val Thorens. L’architecte d’intérieur, Leslie Gauthier, a imaginé une décoration classique intemporelle, ponctuée de touches vintage.

© Agence Moha

© Cogeco

LES NEWS HÔTELLERIE DE MONTAGNE

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Crédits photos : © Studio Bergoend, ©Photononstop, ©Foudimages - ©WR&S

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LES NEWS HÔTELLERIE DE MONTAGNE

L'hôtel Le Mercure à Arc 1800.

Best Mont Blanc arrive aux Arcs

Au pied des pistes de Val d’Isère À la lisière de la forêt du Rogoney, l’hôtel

Mont Blanc 4* dispose de 28 chambres et

Le Groupe Best Mont Blanc est propriétaire de 5 établissements à

suites, d’un chalet privé de 3 chambres et

Chamonix, dont le mythique refuge du Montenvers racheté l’an dernier au

du chalet Kilimandjaro, indépendant, qui

Groupe Sibuet. Les investisseurs ont entièrement rénové leur sixième hôtel

propose 3 appartements de 2 chambres.

de montagne, Le Mercure à Arc 1800. Le bâtiment imaginé par Charlotte

La seconde adresse avaline de la famille

Perriand est l’écrin de 80 chambres de belle taille (32 m pour la plus petite)

Moriano ouvrira ses portes le 24 décembre.

et de suites idéales pour les familles (jusqu’à 6 lits). Les travaux ont permis

Lors de la construction, les propriétaires ont

de créer un espace bien-être et spa, en couvrant la piscine extérieure d’une

souhaité limiter l’impact écologique en utilisant

grande paroi vitrée, dans le style des Arcs. L’Atelier Archange de Nice a

des matériaux éthiques et écologiques.

imaginé une décoration montagne chic, en intégrant les codes de la marque

L’établissement abrite un pro shop Killy Sport,

Best Mont Blanc : œuf de télécabine rouge, bar à bonbons, mur d’escalade

une salle de gym, un bar lounge, un restaurant

dans le lobby… L’hôtel dispose également d’une ingénieuse salle de

(réservé aux clients de l’hôtel) et un spa

séminaire qui se divise en 3 avec des tables modulables qui s’installent en

(piscine avec bain à remous et nage à

forme de « L » ou en rond.

contre-courant, sauna et cabines de soins).

2

Renouveau pour l’Outa*** en Haute Maurienne Vanoise

Après plusieurs années de fermeture, l’hôtel Outa*** à Val Cenis Termignon s’offre une nouvelle jeunesse. Les propriétaires, Charlotte et Stéphane, sont des trentenaires annéciens nouvellement installés à la montagne toute l’année. Le couple a rénové les 19 chambres (dont des chambres familiales et 1 dortoir) dans un esprit urbain original : penderies aux accents industriels, murs bicolores, couloirs et ski room décorés de fresques street art du collectif lyonnais Superposition… L’adresse se veut chaleureuse avec des espaces communs ouverts à tous : bar en pierre avec canapés en velours et fauteuils à bascule autour du feu, restaurant proposant deux belles tables d’hôtes.

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© Crédits photos : Ludovic Di Orio, Fred Durantet, Pierre Guilbaud

La résidence Alpen Lodge L’Auberge Nordique*** au Grand Bornand

Nouvelle adresse à La Rosière

MGM ouvre les portes de son nouveau complexe dans le quartier des Eucherts, à Noël. La résidence de 33 appartements est couplée avec un hôtel de 27 chambres et suites. Le complexe propose aussi un espace bien-être de 1000 m2 (avec Spa Montagnes du Monde), un bar, le restaurant « Brenva », 2 salles de séminaire et un magasin de sport. L’architecte d’intérieur Didier Reydellet a habillé le complexe avec des objets décoratifs et des œuvres d’art conçues par son épouse Marie, décoratrice de l'Alpen Lodge.

EN BREF :

Cet hiver, Les Airelles et Le Refuge de la Traye annoncent leur association. Le refuge de luxe de Méribel sera proposé au sein de la Collection Airelles pour une expérience unique au cœur des 3 Vallées, en privatisation complète ou en extension de séjour depuis Les Airelles à Courchevel.

L’Auberge Nordique*** au Grand Bornand ouvre 26 chambres supplémentaires, toujours avec la même démarche environnementale. À Chamonix, le Groupe Mont Blanc Collection ouvre un nouvel établissement 3*, Le Plan B situé au pied de l’Aiguille du Midi. À Combloux, après une rénovation complète pour sa réouverture en décembre 2019, le Chalet Alpen Valley monte en gamme avec une quatrième étoile, obtenue il y a quelques mois.

Lifting à Chamonix

L’an dernier, le Chef triplement étoilé Emmanuel Renaut et son épouse Kristine ont repris L’Auberge du Bois Prin, un hôtel emblématique de Chamonix. Après avoir entièrement repensé la carte du restaurant, le couple s’est attelé à la décoration, en © Fresh Influence

respectant l’âme du lieu : créations textiles de l’Atelier des Frères, cadres en papier découpé d’une créatrice de Chamonix, gravures de montagne…

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© David Machet, Le Grand Bornand

LES NEWS HÔTELLERIE DE MONTAGNE

LES NEWS HÔTELLERIE DE MONTAGNE

Renaissance d’un boutique hôtel design à Vars © Actima Covarel

L’ancien hôtel le Vallon 3* s’est métamorphosé en boutique hôtel 4*, au cœur du village de Vars. « Le 16 I 150 **** » affiche une décoration librement inspirée de la fin des années 60, dans les 29 chambres et suites ainsi que dans l’appartement « Refuge » (pour 10 personnes).

Les gourmands profitent du restaurant bistronomique « Skitchen »,

La métamorphose commence pour « Le Val d’Isère »

en terrasse au soleil avec vue sur L’Eyssina. En après ski, on appréciera le bar lounge avec cheminée et braseros ainsi que le Spa Nuxe avec son espace wellness de près de 300 m2 (cabines de soin, large spa, sauna, hammam et salle de fitness).

L’hôtel le Val d’Isère 3* a été construit en 1968 au cœur du village et réouvert en 2019 par la famille Covarel. Il sera entièrement

rénové durant les étés 2020 et 2021. En décembre, ils ouvrent deux appartements à la place de l’ancien restaurant Sur le Toit : le « Face à Face » peut accueillir 10 personnes dans 210 m2 avec vue imprenables sur le village, 5 chambres, une terrasse de 80 m2 avec jacuzzi et sauna et service hôtelier ; le « Tovière » est idéal pour 4 personnes avec ses 2 chambres et sa vue sur Bellevarde.

Hotel 4*

sur le domaine de l’Alpe d’Huez

En Isère, Vaujany compte une nouvelle adresse avec l’hôtel 4*

« Le V de Vaujany ». L’agence d’architecture JMV Resort a réhabilité le bâtiment existant, en ajoutant une extension plus contemporaine.

La terrasse du restaurant bistronomique a été pensée dans un esprit place de village. Les 21 chambres et 4 suites senior sont toutes différentes, décorées dans un esprit alpin contemporain chic. Le propriétaire et son épouse ont rénové les meubles de l’ancien hôtel et ajouté de nouvelles pièces chinées. Toutes les suites et certaines chambres disposent de leur propre cheminée. L’établissement abrite aussi un bar, un spa (Pure Altitude) avec piscine, sauna, hammam et bain nordique.

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Extension du sol au plafond dans le centre de Chamonix Cet été, l’hôtel Pointe Isabelle*** s’est doté d’une nouvelle aile et

d’un étage supplémentaire créé sur le toit. L’extension comprend 27 nouvelles chambres dont la Suite 404 avec son sauna et une double vue sur les toits de Chamonix et le massif du Mont-Blanc.

Les clients bénéficient désormais d’une salle modulable à usage multiple (pour 65 personnes), un sauna, une salle de sport dans une courette vitrée, un jardin, un grand local à skis / vélos et un parking intérieur. L’univers, toujours signé par un designer scandinave, fait un clin d’œil à l’histoire d’Isabella Straton (grande alpiniste anglaise qui gravit le mont Blanc en 1876) avec plusieurs déclinaisons de papiers peints aux motifs originaux : piolets, crampons, chamois, edelweiss…

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LES NEWS chalets

Le Chalet B

Séjour ski aux pieds aux Saisies

Isabelle, la propriétaire du Chalet B aux Saisies, a imaginé la décoration, dans un esprit montagne contemporaine : vieux bois, planchers en chêne, murs en pierre, verre et métal. Chaque détail est étudié : mobilier Chalet Le 420 L'Elé

sur mesure, sculptures sur les étagères, escaliers en verre, robinetterie en alu brossé, tapis en peaux de mouton, lustre en cristal… Les quatre chambres (dont une familiale avec coin nuit en mezzanine) disposent de 10 couchages. Grandes terrasses, jacuzzi et sauna complètent les équipements

© PureValley

Le Zems Lodge

Deux adresses à Morzine

Le Chalet le 420 L’Elé est une ancienne écurie traditionnelle entièrement rénovée. Truffé de technologie, il peut accueillir 10 personnes. Son architecture intelligente offre une grande façade largement vitrée, avec une pièce de vie disposant d’une belle hauteur sous plafond illuminée par un poêle rond vitré. Luminaires et mobilier design viennent parfaire le décor. L’architecte Morzinois Hervé Marullaz a dessiné le Zems Lodge. Cette création unique s’adapte

Aux piedS des pistes des Menuires

Au pied de la piste du Bettaix dans le quartier de

aux contraintes environnementales. La décoration intérieure a été

Preyerand des Menuires, le Chalet Lodge Pure Valley

imaginée par les designers locaux Shep & Kyles Salon. Dans la belle

réunit 5 appartements duplex en location de 122 à

pièce de vie, le bois est souligné par des touches de bleu et vert

222 m², pour 8 à 16 convives. Matériaux scrupuleusement

canard que l’on retrouve dans le tapis, les canapés, les luminaires

sélectionnés et finitions soignées en font une adresse

ou les chaises. Les équipements y sont luxueux (bar, table de billard,

haut de gamme qui bénéficiera prochainement d’une

salle de cinéma, spa..) pour 8 adultes et 6 enfants.

école et d’un magasin de ski au pied du chalet.

En décembre 2021, l’offre sera complétée par un hôtel 4* de 380 lits.

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LES NEWS chalets

L'hôtel La Marmotte, aux Gets.

Ski break aux Gets

Cet hiver, pourquoi ne pas profiter d’un court séjour ski, dans la station des Gets ? L’hôtel La Marmotte propose un package « Cocooning Hiver ». La formule

Des copropriétés intimistes à Megève

de 3 nuits permet de tester le bel espace spa (piscine,

MK Investment Immobilier réalise des opérations immobilières

Madagascar). En demi-pension, vous avez le choix

en Haute Savoie. Le promoteur indépendant intervient plus

entre l’un des trois restaurants de l’hôtel, pour varier les

particulièrement à Megève, en promotion de nouveaux programmes

plaisirs.

ou en rénovation. Sa spécialité est la petite co-propriété, de

Situé au pied des pistes, optez pour une chambre qui

6 appartements maximum. « Nous proposons des biens dans l’hyper

vous permet d’admirer le ballet des skieurs.

centre, dans un rayon de 400 mètres autour du clocher de Megève.

Formule à partir de 921€ (suivant les périodes et types

Aujourd’hui, dans ce secteur, le terrain est inexistant.

de chambres).

sauna, hammam et jacuzzi) avec 3 soins par personne (un massage profond des pieds, un massage indien du cuir chevelu et des trapèzes et un massage évasion

Le parc est vieillissant, nous avons donc pris le parti de le rénover.

Nous travaillons au maximum avec l’existant en essayant d’apporter une touche plus moderne. Par exemple, une de nos dernières réalisations, le chalet Magellan abrite 3 appartements. Le bâtiment est conservé mais nous l’avons entièrement rénové : démolition intérieure pour organiser les volumes, rénovation thermique et acoustique… Nous pouvons accompagner nos clients depuis l’achat jusqu’à la gestion locative. Nous proposons aussi une livraison avec des finitions sur mesure et un large panel de matériaux.

Notre décoratrice accompagne les clients pour le choix des meubles, de la vaisselle et du linge de maison », explique Kevin Mougin, directeur de MK Investment.

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EN BREF

Les deux chalets de luxe, Black Pearl & White Pearl à Val d’Isère, ont été rachetés par le nouveau groupe de parahôtellerie haut de gamme WOL (the french Way Of Luxe). Les chalets ont été imaginés et conçus par Philippe Capezzone, propriétaire du K2 Palace à Courchevel.

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LES NEWS DESIGN & NUITS INSOLITES

Quatrième cabane dans le Val d’Arly

Une nouvelle cabane ouvre ses portes dans la forêt communale de Saint-Nicolas-la-Chapelle. Nicolas Boisrame, charpentier en reconversion, a imaginé 3 hébergements « la cabane du ruisseau »

Pôdevache lance sa « mountain collection » Les collections de la marque Pôdevache sont créées et

(avec tobogan et slackline), la « Mont Blanc » et la très photogénique

fabriquées en France, dans la Drôme. Pour cet hiver, la

« nid », toute ronde. Il complète la collection de « Entre Terre et Ciel »

créatrice, Frédérique Faveron a imaginé une nouvelle

avec une cabane en forme de feuille. L’espace habitable est rond,

collection, inspirée de la montagne. La gamme est très large :

avec une baie vitrée à 180° qui s’ouvre entièrement, glissant dans les

textile de la maison, décoration, art de la table, chilienne,

murs. Les hôtes ont ainsi accès à une grande terrasse en forme de

tapis… On y retrouve tout l’univers alpin : de la peau de

feuille, avec jacuzzi et grand filet, comme un hamac géant installé

vache imprimée sur velours ou vinyle, des rondins de bois,

à ras de plancher et à 10 mètres au-dessus du sol. La cabane est

des cornes de cerf… Une autre thématique s’intéresse aux

recouverte d’un toit en 3 parties, deux sont végétalisées et la dernière

icônes de la montagne mais avec des coloris plus pop, de

sert de roof top (40 m2) avec une vue exceptionnelle sur le mont

bleu et de rouge. Fan de ski depuis son enfance, Frédérique

Blanc. On accède à l’hébergement par un escalier électrique. Les

Faveron rend hommage au rouge des moniteurs dans un

premiers hôtes sont attendus en novembre.

traitement plus naïf (télésiège, ski, œufs…).

Au cœur du paradis blanc des Saisies

Sur les pistes des Saisies, on connait le Patafan pour sa table, une petite carte qui garantit une cuisine gourmande et 100 % maison avec des produits locaux ou bio. À l’intérieur, on s’imagine dans un refuge moderne, murs en bois, poutres apparentes, luminaires noirs et mobilier en métal et bois. Cet hiver, Fanny la propriétaire, ouvre une chambre de 4 personnes, idéale pour passer une nuit perdue au milieu des pistes, le chalet n’étant accessible qu’à skis ou en raquettes (2h de marche).

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Décoration d’intérieur Chaque projet est unique, une histoire, une aventure humaine dans laquelle nous avons à cœur de donner vie à vos rêves. Au sein de nos magasins, notre propre Agence de Décoration d’Intérieur vous accompagne dans la réalisation de vos projets.

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Eve Laroche-Joubert est un objet d’art à elle seule. En effet, ses

se faire plaisir

performances la conduisent à

C’est comme s’il y avait eu urgence, de ressortir, de

passionnée par le rapport corps-

voir des choses, de s’émerveiller…

profondément à la manière dont

exprimer « le beau geste » en jouant de sa personne en mouvement pour défier l’équilibre, la pesanteur et la perception de l’espace. « Je suis

Certains de ces évènements ont eu lieu mi août dans une « rentrée avancée », certains nous ont donné des

esprit, dit-elle, et je m’intéresse la conscience physique favorise la créativité ».

Une performance vivante d’Eve

rendez-vous fantomatiques « digital talks » et autres

Laroche-Joubert, comme une

webinars – comme le Salon Maison & Objet – Nous les

« chorégraphie sur ses sculptures »,

avons « visités » pour vous en raconter ce qu’il faut

de la Nuit de la Philosophie à

en retenir. Et certains attendent votre visite « en vrai » comme La Fabrique de l’Extravagance (jusqu’en janvier) ou la très prometteuse expo Luxes au musée

à suivre lors du 10è anniversaire l’UNESCO. À Paris, le 20 novembre et sur son site web : www.evebailey.net et sur Instagram : @eve. laroche.joubert

des Arts décoratifs dont nous vous parlerons dans le prochain Cosy.

Par Noëlle Bittner

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"Rising Awareness". Performance pour A Night of Philosophy aux Services Culturels de l'Ambassade de France à New York.

Inspiration

Les drôleries des portraits mondains Quand vous irez voir la Fabrique de l’Extravagance à Chantilly, ne partez pas tout de suite, glissez-vous dans l’enfilade de petits salons où sont exposés les dessins gouachés de Carmontelle.

Carmontelle, c’est le portraitiste mondain de la noblesse sous l’Ancien Régime. Mondain, il ne l’a pas toujours été, fils d’un cordonnier d’origine ariégeoise, il monte à Paris, étudie la géométrie, participe aux campagnes militaires comme topographe et se fait un petit nom en caricaturant ses compagnons d’armée.

De retour à la vie civile, il se place comme précepteur dans de nobles familles et continue d’exercer ses talents. Bientôt, il est de toutes les maisons, de toutes les fêtes où il croque avec beaucoup de ressemblance (et fort peu de diplomatie) les gens du monde. Cette vérité, ces petits moments de la vie croqués dans tous leurs détails, c’est ce qui donne aujourd’hui son charme à ces aquarelles. Louis-Philippe, dit « le Gros », a de la bedaine ; Bathilde d’Orléans qui sera enlevée de son couvent par le très jeune prince de Condé, amoureux comme on l’est à 13 ans, est vraiment ravissante ; chez lui, le comte de Buffon marche sur les crocodiles empaillés ; Jean-Philippe Rameau, d’une avarice consommée est maigre comme un clou ; la comtesse de Blot et la marquise de Barbentane papotent sur un canapé. On rapporte que « Mme de Blot avait la prétention de

ne vivre que d’ambroisie. Comme on l’avait surprise dévorant des côtelettes dans son arrière-cabinet, elle ne s’en consolait pas. »

On veut tous avoir 10 ans à Annecy !

Les visages, les expressions sont réalistes et très expressifs.

Les fameux « mercredis de l’archi » organisés à

Et on raffole des détails d’ameublement d’une grande précision,

Annecy par le CAUE de Haute-Savoie pour les

comme dans ce portrait de la comtesse de Boufflers-Rouverel

10-14 ans ont commencé. L’idée est d’offrir à l’enfant

prenant le thé dans de la porcelaine de Chine (le coffret est à

une approche sensible et créative de son cadre de

ses pieds). Ah, et ce mélange fleurs et carreaux sur son fauteuil ?

vie en s’appuyant sur l’observation (visites de terrain),

C’est que le dossier est protégé de la poudre de sa coiffure par

la manipulation (cartes, maquettes, mesures),

une toile à carreaux !

l’imagination et la création (croquis, dessins).

Prochaine session du 4/11 au 16/12 sur le thème

Carmontelle, ou le temps de la douceur de vivre, musée Condé à Chantilly,

« Matière et Architecture », avec l’architecte Geoffroy

jusqu’au 3 janvier.

Michel. À mettre en haut de votre liste de to do’s, car les inscriptions se font dans l’ordre d’arrivée !

Contact : +33(0)4 50 88 21 12, culture@caue74.fr

Mme la comtesse de Boufflers prend le thé, 1760

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A conversation piece.

Suspensions Eos, Umage

Quoi de neuf à Maison & Objet ? À chaque Salon, nous nous précipitons sur leurs cahiers de tendance en live. Cette saison, c’est lors d’un digital talk que les trois mousquetaires, Elizabeth Leriche, François Bernard et François Delclaux, nous ont présenté un résumé de cette édition fantôme de Maison & Objet. Notées au vol, voici leurs tendances !

Pour François Bernard, c’est un besoin de désencombrement qui

Les senteurs ? Pas capiteuses. Vraies. Et souvent vertes (pin, cèdre,

nous tenaille. « Non pas faire table rase, mais épurer pour mieux

cardamome…)

mettre en avant l’objet dans sa sensualité ». Comme une forme de spiritualité (non religieuse !) qui renforce notre relation à la matière.

Les textiles ? Les textiles ont l’air « tombés du métier ! », coupés

Un goût pour la simplicité, l’usage, le rituel – ce n’est pas du mini-

à cru, frangés, rapiécés, bruts et sophistiqués à la fois, les lisières,

malisme, il y a un esprit de jeu, un regard simple et amusé sur les

les franges donnent de la poésie. On sent la personne derrière la

objets d’usage. « J’aime l’idée amusée et poétique des objets

machine.

ritualisés, c’est vous qui allez les terminer : le « prêt-pour-vivre » remplace le prêt-à-vivre !

Les formes ? Polylobées ! L’idée du piédestal qui met en valeur les choses et rappelle l’architecture romane, les baptistères.

Les matières ? diaphanes comme l’albâtre, douces comme le travertin, évanescentes comme les plantes séchées blanchies, « elles

C’est aussi la modernisation du rustique avec du bois blond tressé

dessinent une immatérialité qui est amicale et rassurante… »

de paille ou de sangles. Une simplicité qui apporte, sans bruit, grâce et sensualité à l’art de vivre.

Les couleurs ? Sur fond de matières naturelles, les couleurs se manifestent comme des taches, le jaune très présent, le rouge, un brun rouge « tomate de Crimée », les couleurs viennent égayer les matières aux teintes naturelles.

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Inspiration

Elizabeth Leriche discerne « un vrai courant autour

de la culture artistique » : on fait de plus en plus appel à des artistes pour travailler sur des objets du quotidien, on cherche à s’entourer d’objets forts, comme les objets totémiques – qu’on peut aimer ou détester, mais qui nous tirent vers le beau, vers l’imaginaire.

François Delclaux parle de « radical ruralities » –

« il s’agit de retrouver ses racines dans une nouvelle tradition vernaculaire ». Où l’ethnique compte beaucoup, les savoir-faire du monde entier et le développement durable qui est derrière. « Down to earth » proclame une exposition à Berlin. La fabrication éthique se nourrit de bois brut, recyclé, de fibres végétales, des glaçures

Les courants artistiques de la moitié du XXe siècle, Brancusi, Pollock, Picasso… inspirent des formes organiques, arrondies, des teintes assourdies, des effets de couleur, traces de pinceau, taches sur les textiles, sièges galets, céramiques recto verso/ mat brillant.

Tout cela est le contraire de l’accumulation que l’on a pu connaître dans le passé.

et des terres qui nous environnent. Il y a des parentés entre les traditions asiatiques et européennes, comme ce revêtement mural inspiré de la fabrication de toitures en bois au Japon.

Revêtement en bois recyclé, Wonderwall Studios.

Série de vases en céramique aux formes irrégulières.

Pièces ethniques Kronbali by Soma.

Vase Hook, design Vanessa Mitrani.

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À table ! et La Fabrique de l’Extravagance, la joyeuse rentrée de la porcelaine !

Exposition 5 septembre > 3 janvier

LA FABRIQUE DE L’EXTRAVAGANCE

Porcelaines de Meissen et de Chantilly

« La fabrique de l’Extravagance »… je me délecte du titre de cette exposition qui rassemble les plus belles pièces des fabriques de Meissen et de Chantilly, mises en scène par Peter Marino dans les somptueux

Dresden ©Porzellansammlung Staatliche Kunstsammlungen

Foto Adrian Sauer, HM

appartements du prince de Condé au château de Chantilly.

À une époque de leur vie où ils sont en marge de la vie politique, Auguste Le Fort, électeur de Saxe et roi de Pologne, et Louis Henri de Bourbon, prince de Condé, fous de porcelaine chinoise l’un et l’autre, fondent chacun à leur tour leur Fabrique de porcelaine personnelle, à Meissen (1710) et à Chantilly (1730). Nous sommes au milieu du XVIIIe, dans l’effervescence de la cour, des fêtes et l’expression de toutes les vanités.

La pâte dure de Meissen, additionnée de kaolin (procédé encore inconnu en France), se distingue de la pâte tendre de Chantilly mais les deux Fabriques suivent la même inspiration venue de Chine et du Japon, produisant des chinoiseries comme ces « singeries » où les singes forment un orchestre de musiciens. Puis chaque Fabrique cultive sa différence : à Meissen, les prouesses techniques comme les animaux grandeur nature en porcelaine blanche ou les volières de porcelaine. À Chantilly, les décors de fleurs, et le style japonisant Kakiemon (branches fleuries, bambous, oiseaux de la forêt). À l’époque, le commerce de luxe est entre les mains des « marchands merciers », et ce sont eux qui sont à l’origine de ces extravagantes « pièces montées », qui combinent personnages et animaux de Meissen, aux tendres fleurs réalistes de Chantilly, sur des montures en bronze doré et des mouvements d’horlogers parisiens.

Et, vous direz-vous, que vient faire le sulfureux architecte newyorkais Peter Marino dans cette ménagerie ? « Rendre la porcelaine

sexy ! » s’exclame Mathieu Deldicque, le fringant commissaire de l’exposition. Grand collectionneur de porcelaines, scénographe de multiples expositions à travers le monde, notamment pour le musée de la porcelaine Zwinger de Dresde, il est parfaitement légitime dans ce décor et a merveilleusement su tirer parti de ces rocailles or sur blanc des appartements princiers. Comme cette Grande Singerie où les animaux prennent la pose sur de hauts piédestals chantournés et dorés.

Château du Domaine de Chantilly. Jusqu’au 3 janvier 2021, www.domainedechantilly.com

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Inspiration

« A table ! Le repas tout un art » Mille œuvres qui retracent les arts de la table en France, à la Manufacture de Sèvres. « C’est un parcours croisé entre ce qu’on a dans son assiette et comment cela vous est présenté », résume Pierre Hermé, ambassadeur de l’exposition. Comment est-on passé des repas de l’élite de l’Antiquité (où l’on dégustait déjà le foie d’oies nourries aux figues !), aux scènes de table bourgeoises du XIXe. En passant par les tables du Moyen-Age, où le pain rassis tient lieu d’assiette.

La Renaissance découvre les aliments venus du Nouveau Monde.

Le XVIIe raffole des « collations » servies en buffets spectaculaires et d’extravagantes pâtisseries tandis qu’apparaissent les premières recettes de « nouvelle Cuisine ». Le Siècle des Lumières impose le raffinement à table, où les services de porcelaine ont la part belle.

Aujourd’hui, l’excellence française, la gastronomie et l’art de recevoir sont les ambassadeurs de la culture française et s’exportent à l’étranger.

Comme toujours à Sèvres, des surprises animent l’exposition : les « entremets culinaires » sur le rôle du sel, ou l’histoire des épices ; les rendez-vous, discussions et ateliers dégustation aux programmes prometteurs comme « une table de fête recyclée » avec la cuisinière Sonia Ezgulian. Et, clou de l’inauguration, ce « repas anachronique à travers l’histoire de France », présenté et servi lors du vernissage.

Manufacture et musée de Sèvres, du 11 novembre au 16 mai 2021, www.sevresciteceramique.fr

À gauche : Faucon crécelle dévorant une proie. Porcelaine dure de Meissen, Manufacture de Meissen, d'après un modèle de J.J. Kändler ver 1742-1745, coll. part © Editions Monelle Hayot, photo Alo Paistik La mise en scène de Peter Marino a joué des décors somptueux des appartements du prince de Condé au Château de Chantilly. Ici, singes musiciens perchés sur des socles dorés dans le salon chinois et volumineuse pendule posée sur une commode outrageusement ornementée.

Pendule aux carlins, Meissen 1755, porcelaine dure de Meissen montée en bronze ciselé doré, fleurs en porcelaine tendre française. Mouvement de C. Mathieu à Paris. Coll. part © Hugues Dubois.

En médaillon, l'affiche de l'exposition.

Ci-dessus: L'affiche de Nicolas Buffe pour l'exposition.

Rafraîchissoir, vers 1675, Nevers. Faïence polychrome. Sèvres - Manufacture et Musée nationaux ©RMN Théière aubergine, Adrian Saxe, en grès et laiton, 1981. Sèvres - Manufacture et Musée nationaux ©RMN

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Inspiration

Choisissez l’original !

Plutôt que d’acheter de pâles imitations « dans l’esprit » des pièces iconiques design des décennies emblématiques 1950-2000, achetons les originaux en seconde main. Comme le soulignent les antiquaires des Puces du Design : « une belle

pièce bien fabriquée ne finit pas à la décharge, elle peut être restaurée, réparée. Et revendue si vous devez vous en séparer. » En 20 ans, la célèbre manifestation s’est agrandie. À côté du Village du Design Vintage dédié au design des années 50 à 2000, vous découvrirez À Vivre Design Fair, une sélection du design contemporain. Rue des Designers-Makers, néo-artisans et auto-éditeurs de leurs créations jugées… futures pièces iconiques. Mode Vintage, avec des centaines de pièces.

Expo Génération Formes Utiles, qui présente une soixantaine

Bleue, la neige

de pièces significatives du design vintage, comme ce fauteuil

Dans les paysages de Yang Ermin, il y a quelque chose de très

anthropomorphe (photo) très 1968 !

doux qui nous est inconnu, un tremblé, une légèreté comme un

Les Puces sont un rendez-vous mythique, on ne leur fera qu’un

flocon de neige, un souffle d’air. Se poser devant ce paysage

reproche : les noms des différentes sections sont de plus en

de neige aux arbres fleuris rose et turquoise vous remplit de

plus compliqués !

sérénité. C’est que l’artiste ne cherche pas à reproduire la nature mais à reproduire ses émotions, son ressenti. Contemporain (il est

Du 5 au 8 novembre, Paris Expo Porte de Versailles, www.pucesdudesign.com

né en 1973), fin lettré, sensibilisé depuis sa jeunesse aux œuvres impressionnistes et nabis, Yang Ermin s’est fait connaître en

Fauteuil Bouloum, dessiné par Olivier Mourgue (1968)

bousculant la technique traditionnelle chinoise du lavis – qui utilise de l’encre noire depuis le Xème siècle – en l’associant à des pigments colorés qu’il allège jusqu’à les rendre presque transparents. Dans ses œuvres récentes, il s’est appliqué à fragmenter la couleur et le sujet est comme vu à travers une vitre mouillée de pluie.

Yang Ermin. Jusqu’au 14 février, au Musée d’Art et d’Histoire Louis-Senlecq à L ‘Isle-Adam, dans le Val d’Oise, www.musee.ville-isle-adam.fr Profitez de votre venue à L’Isle-Adam pour aller voir l’une des trois « folies » du XVIIIème existant encore en France, récemment restaurée.

Courbes, lavis à l’encre sur papier Xuan, 2000, © Yang Ermin

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Une marche silencieuse commémorant la disparition des glaciers en Suisse, a eu lieu au pied du glacier du Trient, dans le Valais le mois dernier.

500 « petits » glaciers Suisses ont déjà disparu.

L’ENSCI et le mérinos Étole, plaid, couverture ? Ce sont six carrés double face : l’une grattée aux chardons pour le moelleux, l’autre de feutre. Le graphisme et les assemblages de couleurs sont magnifiques. Ces étoffes en laine Mérinos d’Arles Antique® s’inspirent de la montée des brebis mérinos sur les sentiers d’alpage dans la nature sauvage.

Un patrimoine au cœur de la manufacture Brun de Vian-Tiran, premier transformateur des laines de France depuis 1808.

Collection capsule « La 240 Transhumance » réalisée en collaboration avec les designers de l’ENSCI, L’École Nationale Supérieure de Création Industrielle qui forme l’élite du design.

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Inspiration

La beauté des riens J’ai eu le plaisir et la chance de travailler avec Thierry des Ouches lorsque je dirigeais la rédaction de Côté Ouest, il arrivait au journal de son île vendéenne, tout emperlé d’embruns, et sortait de sa besace des tirages noir et blanc de paysages hivernaux, de chemins creux ou de marées, de carcasses de voitures

Le portrait qui vous révèle L’artiste photographe Gilles Lorin effectue des portraits au collodion, procédé argentique datant de 1850 et nécessitant une alchimie précise.

Les contrastes, le relief, la façon dont le regard ressort signent un portrait en profondeur qui fait ressortir la personnalité du sujet. L’artiste monte son « studio » à la chambre noire et en plein air. La photo apparaît sur une plaque de métal de 10 x 12 cm et encadrée. À partir de ces plaques, il propose de grands tirages d’art au platine. Cas particulier : vous aimeriez vous voir « nature », sans vos tatouages, sachez que les tatouages ne se voient pas au collodion….

Prenez date ! Le retour de Gilles Lorin à Megève est prévu du 20 octobre au

abandonnées ou de vaches… des sujets de la vie ordinaire mais chargés de tellement d’émotion, d’une telle force d’expression que l’on appelait tout l’étage à venir les admirer… « Rien n’est

plus bruyant que de se glisser dans le silence… » dit-il. L’exposition s’est terminée fin septembre. Heureusement, il y a le livre. Faites-vous ce plaisir, passez du temps devant ces images. « Silences », par Thierry des Ouches, éditions Hartpon.

1er novembre, à la Galerie de Jeanne-Hortense Rousseau.

Galerie Daltra, 20 rue du Clos des Rennes, tél : 07 60 55 94 41, www.galerie-daltra.com

Portrait de jeune homme devant son chalet au Mont d’Arbois. © Gilles Lorin, Tintype, Megève 2020

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La grande allée © Thierry des Ouches

©PHOTO : Tistéane - Création : studio jpe - 09/2020

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Suspendre pour surprendre Avec ses boîtes suspendues au-dessus du salon, la maison multiplie les points de vue sur les parois escarpées des Dolomites. Nous vous conduisons dans le Sud-Tyrol à la découverte d’une ancienne grange rénovée comme nulle part ailleurs. Le propriétaire, l’architecte Stefan Rier, nous a ouvert les portes de sa maison atypique qui traduit son univers créatif.

REPORTAGE : PATRICIA PARQUET - PHOTOS : ALEX FILZ

ARCHITECTURE

La maison est la réinterprétation d’une ancienne grange. Une grille de bois, typique des granges du village italien de Siusi allo Sciliar, entoure les façades.

ARCHITECTURE

Aller dans les granges et sauter dans le tas de foin est l’un de mes plus beaux souvenirs d’enfance.

J’ai traduit cette sensation à l’intérieur de ma maison

Au-dessus du salon, les boîtes suspendues recouvertes de papier peint abritent les chambres. La résine gris-bleue habille le sol.

ARCHITECTURE

D

epuis Bolzano, il faut à peine une demi-heure pour rejoindre le village de Siusi allo Sciliar où nous attend l’architecte Stefan Rier, de l’agence Noa. Nous voici dans son village d’origine, quitté 20 ans plus tôt. Passant sa vie entre Bolzano et Berlin, il a décidé d’acheter une ancienne grange, de la rénover et d’y vivre avec

sa famille. L’édifice en bois dévoile une façade, semblable à un jeu de Mikado géant. La partie basse massive en pierre est complétée par une partie haute légère, habillée de mélèze, le bois local qui se patine avec le temps.

Interprétation des granges Son voisin possède l’une des dernières fermes historiques du village, typiques de cette région avec une habitation recouverte de chaux, l’étable et la grange pour les foins. « En imaginant

le dessin de ma future maison, j’avais en tête la tradition et la culture de cette région montagneuse d’Italie que je voulais retrouver dans mon projet. L’extérieur devait offrir un clin d’œil au passé. La façade est une interprétation les granges du village qui possèdent des croix en bois », explique l’architecte, heureux de lire sur notre visage l’effet de surprise suscité par cet enchevêtrement de bois.

La maison comporte cinq façades avec des ouvertures positionnées pour créer un dialogue dynamique entre la construction et les montagnes environnantes. Une partie du toit (la 5e façade) est vitrée afin de bénéficier de la vue sur les célèbres Dolomites depuis l’un des nombreux canapés.

Des volumes dans le volume Comme au théâtre, on entre sur scène - ici par la cuisine ouverte sur le salon-cheminéeaprès avoir franchi de lourds rideaux en velours noués à la taille. Le bleu azur, clin d’œil à la Méditerranée (Venise n’est pas si loin), irradie la cuisine.

C’est une maison à l’atmosphère joyeuse et colorée, enrichie de meubles design et d’objets amusants offrant un décor onirique, à l’image de ces singes, écureuils et souris en guise de lampadaires suspendus un peu partout. Chaque objet capte la lumière autant que le regard.

L’architecte s’est exprimé à travers une structure à trois dimensions avec des boîtes qui rythment le volume et occupent l’espace intérieur. La grande baie vitrée se joue de la verticalité. « L’un de mes plus beaux souvenirs d’enfance est aller dans la grange et sauter

dans le tas de foin. Je me revois encore monter les marches et me jeter. J’ai traduit cette sensation à l’intérieur,» s’enthousiasme le propriétaire, qui réalise habituellement des hôtels en Italie et à l’étranger. >>

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La couleur bleu domine dans la cuisine, recouverte de grès cérame. Elle offre un beau contraste avec le bois.

La cuisine bénéficie de la lumière naturelle en provenance de la façade sud, très vitrée.

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ARCHITECTURE

ARCHITECTURE

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Imaginer une "piazza" La maison se déploie sur trois étages.

Entièrement ouverte, la pièce de vie au rezde-chaussée s’inspire de la traditionnelle "piazza", autrement dit la place dans les villes et villages où les Italiens aiment se retrouver. En levant les yeux, nous découvrons l’impressionnante hauteur tandis que les cubes suspendus attisent notre curiosité.

Les escaliers métalliques, sculptés comme de la dentelle pour laisser passer la lumière, conduisent aux étages où salle de bains et dressing occupent le palier. Les fameuses boîtes abritent les chambres, rares pièces fermées. Celle des parents donne accès à l’espace bain où la baignoire positionnée devant la façade vitrée semble en équilibre à moitié dans le vide au-dessus du salon.

La vue sur les sommets est à couper le souffle. « À l’intérieur, j’ai varié au maximum

les matériaux : bois, béton, métal, verre, laiton...

Comme vous pouvez le voir en regardant chaque détail, chaque décor, je ne suis pas pour le minimalisme. Ma philosophie : plus tu encombres l’espace et plus il devient habitable », précise l’architecte, soucieux de faire surgir de l’émotion et des surprises dans tous ses projets. >>

L’escalier en métal, perforé selon le dessin de Stefan Rier, l’architecte, laisse passer la lumière.

Depuis le dressing vitré, on accède à la chambre des parents, largement vitrée pour admirer le panorama.

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ARCHITECTURE

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Sculpter l’espace Nous avons demandé à Stefan Rier ce qu’il conseille à tous ceux qui désirent acheter une vieille habitation ?

« Trouver un architecte qui saura sculpter l’espace, le révéler, le moduler et le mettre en valeur ». Sans oublier de s’armer parfois de patience et d’avoir foi en son projet.

Avec des éléments en façade jugés trop modernes, son permis de construire a été rejeté à quatre reprises, avant d’être accepté. « J’expliquais que je voulais reprendre

l’idée d’une grange et en aucun cas détruire le paysage, bien au contraire. Depuis dans tous nos projets, nous réalisons des vidéos de présentation pour mieux faire comprendre nos idées ».

Stefan Rier a réalisé son rêve de maison. Il y a même ajouté un appartement pour six personnes, la Messner Le salon de bains des parents permet d’admirer les Dolomites, paysage classé au Patrimoine de l’Unesco, et le clocher du village. La façade est généreusement vitrée. La structure extérieure en bois sert de filtre.

Depuis le bas, l’enchevêtrement de bois ressemble à un jeu de Mikado géant.

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House Suites, qu’il loue aux vacanciers. Son plus grand plaisir consiste à prendre place dans sa baignoire, face aux montagnes qui se déploient à perte de vue.

Avec toujours la sensation de suspendre le temps. 6

© Peter Lippmann

High Society www.baobabcollection.com

Ma voisine la mer La petite route sinueuse qui mène au village de Brevik au nord de Lysekil traverse un paysage grandiose bien que dépouillé. Nous rejoignons la nouvelle maison de rêve d’Anna Kreutz-Wirfelt et Claes Wirfelt au sommet des falaises dénudées.

Texte : Anna-Karin Nyfjäll et Delphine Pyrek Photos : Karin Björkquist / Living Inside - Stylisme : Anna-Karin Nyfjäll

Dร CORATION

La belle maison conรงue par Katarina Lundberg au milieu des falaises.

La beautĂŠ minĂŠrale des falaises.

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DÉCORATION

Vue stupéfiante depuis la terrasse.

DÉCORATION

À ce moment de l’année, il est agréable de rester à l’intérieur devant la cheminée

L

a maison se situe juste à côté de Bohus Malnöm dans la réserve naturelle de Bua Heds. C’est là que le couple et sa famille viennent se promener avec leur chien, Junior, un Schnauzer moyen. Ils nous avaient promis une vue spectaculaire, nous ne sommes pas déçus. Même à l’intérieur de la maison, la grandeur de la nature

environnante est omniprésente.

L’origine de cette maison réside dans l’amour de cette famille pour la région. Et dans le besoin de place. Claes explique que ce sont ses parents qui ont d’abord construit une petite maison en bas de la falaise en 1963. Lui et ses frères ont passé la plupart de leurs étés ici. Puis Claes a rencontré Anna, ils se sont mariés et ont eu trois garçons. La maison familiale est vite devenue trop petite pour tous les accueillir. Le couple a alors eu envie d’avoir sa propre maison de vacances. Ils ont contacté Katarina Lundeberg de l’agence d’architecture In Praise of Shadows qui a su répondre à leurs attentes. L’opération a duré trois ans et en 2015, ce sont finalement deux maisons qui sont construites : la « Grande Vue » (125 m2) et la « Petite Vue » (40 m2). Cette dernière a été achevée en premier et c’est là que la famille venait s’entasser pendant les travaux. Aujourd’hui, c’est une maison d’hôtes, mais elle peut aussi être louée.

Havre de paix Claes a joué le rôle de chef de projet et de coordinateur pendant la construction. Il a même installé l’eau et l’électricité lui-même. De son côté, Anna s’est occupée de la décoration intérieure. Avec la simplicité comme idée directrice. Le couple a travaillé dur avec l’architecte pour y parvenir. Cette philosophie fait de l’intérieur un véritable havre de paix. Un aspect important était la facilité d’entretien de la maison. Le chauffage au sol remplit ce critère et permet également de gagner de la place.

La simplicité a été gardée à l’esprit au cours des travaux, ainsi que la préservation de la nature environnante. Une terrasse en bois de 200 m2 entoure la maison et se déploie sur plusieurs niveaux. À l’extérieur, les ambitions sont les mêmes : simplicité et discrétion. Les deux maisons se fondent dans les falaises grâce à leur taille et leurs toits sombres. Le couple La cheminée, lieu d’observation du changement de saison.

cultive ses propres produits dans des pots, sur de vieilles palettes et dans des jardins au milieu des falaises. >>

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Les belles bougies conçues par Anna sont installÊes un peu partout dans la maison.

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- Crédits photo : © BAXTER

Mise en scène des créations BAXTER à découvrir en boutique

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5 rue de la poste . 74 000 Annecy . Tél. +33 (0) 450 46 96 68 Lundi matin sur rdv . Lundi de 14h à 19h . Du Mardi au vendredi de 10h à 13h et de 14h à 19h Samedi 10h à 19h . Parkings de la Poste ou de la Gare

DÉCORATION

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Maison 4 saisons pour 4 ambiances Une grande partie de l’été se passe sur la terrasse mais la maison est agréable tout au long de l’année. En automne et en hiver, c’est près de la cheminée qu’il fait bon s’installer pour observer la nature changer. L’architecture contribue à réduire le stress quelle que soit la saison, explique Anna.

La famille de Claes a toujours beaucoup aimé cuisiner, c’est pourquoi la cuisine revêt une importance particulière. Claes rit en précisant qu’elle est doublement équipée (deux éviers, deux réfrigérateurs, etc.) ! Les menus du jour sont pensés dès le petit-déjeuner et contiennent toujours des spécialités locales (moules, crustacés, etc.) avec une préférence pour le maquereau. Et la famille a l’habitude de sortir pêcher régulièrement en été.

Anna dirige la société Dlight qui produit des bougies artisanales à partir de stéarine 100 % suédoise. On peut voir ces bougies tout autour de la maison. Elle participe parfois à des foires aux antiquités et c’est lors de l’une d’entre elles qu’elle est tombée sur une petite étagère turquoise pour laquelle elle a eu un coup de foudre. Anna a tout de suite su que sa place serait dans la cuisine ! Il est vrai que cette touche désuète au milieu de la modernité de la maison était une En haut : L’espace de travail a été élaboré afin de savourer la vue en préparant les repas.

Ci-dessus : La petite étagère turquoise a trouvé sa place dans la cuisine.

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bonne idée. 6

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Décalage chamoniard... par l’agence DECA-LAAGE On a du mal à croire, en visitant ce chalet ouvert sur le paysage et son jardin arboré, qu’il a pu être un temps complètement fermé sur celui-ci. Un chalet isolé, sur un terrain abrupt et difficile d’accès, qui a totalement été repensé et remodelé par l’agence Deca-Laage, basée à Chamonix. Résultat ? Une habitation où le soleil diffuse pleinement sa lumière, et particulièrement côté piscine, qui s’est affranchie de ses quatre murs. Visite privée.

Texte Alice Morabito – Photos : © solene Combemale

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VISITE PRIVEE

À

l’origine donc, un chalet bois des années 60 de quatre niveaux construit sur pilotis et par la suite trop maçonné. Conçu par chance dans des matériaux nobles, à savoir la pierre et le bois, il est pourtant fermé entre quatre murs, la seule possibilité pour circuler étant d’emprunter un escalier intérieur étroit. Et surtout,

sa façade est entièrement hermétique au jardin, qui n’est d’ailleurs pas arboré, et sa piscine enterrée… Bref, un chalet « malade techniquement » pour reprendre les propos d’Emmanuelle

Nous avons imaginé

un jeu de terrasses qui permet un cheminement à travers les arbres et les enrochements

Delage, fondatrice avec son époux Christophe Delage de l’agence d’architecture DecaLaage. Tous deux architectes, ils ont totalement repensé cette habitation. Elle côté décoration intérieure, travaillant notamment avec Bel Œil, la société d’Alexandre Curtet, et Mont Blanc Collection pour qui elle a signé, entre autres, le chalet Whymper, le Génépy et inaugure pour l’heure le « Bowling » (l’hôtel Plan B), à Chamonix. Lui côté architecture et aménagement paysager, étant spécialiste des sites isolés en montagne, comme le refuge du Goûter, superbe réalisation à 3 835 mètres qu’il a menée sur le massif du Mont blanc.

Fluidifier les espaces « Le principal travail a été de repenser la circulation, afin de la rendre fluide entre l’intérieur et l’extérieur ; que les volumes se répondent bien entre eux et que les murs se prolongent de la maison au jardin et ce à tous les niveaux », explique Christophe Delage. Insuffler de la fluidité pour redonner de la convivialité et de la simplicité à cette maison faite d’angles contre lesquels on butte sans cesse. Le point d’orgue de cette réalisation ? La piscine, close, enterrée et sans vue. Et le jardin, quasi impraticable. « Nous avons mené une vraie réflexion sur le cheminement

extérieur : une architecture de jardin », souligne l’architecte. Aussi, avant de démarrer les travaux intérieurs, c’est le jardin qui a fait l’objet de toutes les attentions. Un chantier titanesque, avec un terrassement sur deux niveaux, la création de talus en bois et en pierres ainsi que la plantation de centaines d’essences de montagne et d’une soixantaine de « grands sujets », des arbres de 6-8 mètres de haut. Principalement des sapins et des feuillus qu’il a fallu acheminer jusque-là avec leur motte de terre d’un mètre cube pesant chacun la bagatelle d’une tonne (les derniers arbres ont été acheminés après la fin de tous les travaux, par La rénovation a beaucoup porté aussi sur les extérieurs. Les architectes ont imaginé un jeu de terrasses qui permet un cheminement à travers les arbres et les enrochements.

hélico !). « Nous avons imaginé un jeu de terrasses qui permet un cheminement à travers

les arbres et les enrochements : un équilibre entre le minéral et le végétal mais aussi un rééquilabrage de la façade avec la création de pelouses qui permettent de rentrer dans le bâtiment », explique Christophe Delage. >>

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VISITE PRIVÉE

Ici, l'abattement de murs a permis l'installation d'une piscine baignée de lumière.

Le salon et sa décoration intérieure résolument sobre et élégante, À droite : plus bas dans le jardin, dans le mazot, on trouve un sauna avec vue montagne imprenable lui aussi.

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Le principal travail a été de repenser la circulation, afin de la rendre fluide entre l’intérieur et l’extérieur

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VISITE PRIVÉE

>>

Préserver les perspectives Sur le travail des volumes intérieurs, tout le rez-de-jardin a donc été repensé : piscine, cuisine, salle-à-manger et salon. Désormais ouverte sur le jardin avec ses grandes verrières, cette piscine avec vue dispose d’un pool house aussi chic qu’ensoleillé. Dans son prolongement, la terrasse, créée de toutes pièces, et agrémentée d’un jacuzzi. Sachant que plus bas dans le jardin, dans le mazot, on trouve un sauna avec vue montagne imprenable lui aussi. Quant à la cuisine, elle offre aujourd’hui un espace convivial également ouvert sur l’extérieur.

La décoration intérieure, elle, se veut résolument sobre et élégante, sans rompre avec la noblesse des matériaux déjà présents : suspensions goutte de Foscarini dans le pool-house, jeux d’appliques Volet de Charlotte Perriand au salon, cuisine Bulthaup (réalisée avec Bel Œil)…

Une jolie touche d’élégance contemporaine en harmonie avec les codes couleurs et les matériaux du champ architectural de la montagne : métal, bois, pierre… et soleil. 6

La cuisine offre aujourd’hui un espace convivial également ouvert sur l’extérieur.

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Dossier réalisé par Noëlle Bittner avec Catherine Foulsham et Patricia Parquet

LA NOUVELLE

HÔTELLERIE DE MONTAGNE Où aimerons-nous séjourner à la montagne cet hiver ? La Covid a servi de filtre à nos envies, les choix seront plus tranchés. Pas de demi-mesure, on veut du caractère.

Loin des hôtels de chaine stéréotypés et des investissements massue, les grands gagnants sont : l’hôtel familial. Le hameau.

Et l’hébergement insolite.

Par Noëlle Bittner

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DÉCODAGE

C

e sont trois styles d’hôtel assortis d’une forte personnalité : l’hôtel d’esprit familial – accueillant et cosy, il ne descend pas toujours d’une lignée d’hôteliers. Le hameau – on

apprécie d’avoir son

indépendance mais… pas sans les services ! Tous deux jouent ici

dans la même catégorie luxe et ce n’est pas le moindre de leurs atouts.

Et un outsider. Après un engouement qui ne s’est pas démenti malgré quelques loupés, l’hébergement insolite s’installe dans le paysage.

L’hôtel d’esprit familial Qu’il soit de première ou de troisième génération, il est à sa place, enraciné dans son environnement. Il a parfois quelques défauts, car quand on y passe sa vie, on ne voit pas toujours les murs vieillir, mais il a du vécu, du caractère. Il a un patron, une patronne, qui peut vous parler des heures des excursions à faire, des pistes à connaître. Qui appelle pour vous son copain d’école, le guide. Qui ne connaît pas les 35 heures, debout avant tout le monde et couché le dernier pour vous accueillir après vos huit heures de route. Où les clients réclament la même chambre tous les ans (normal, ils se sentent chez eux). Où on peut apporter sa truite fraichement pêchée à frire pour le dîner.

L’an dernier est apparu discrètement un phénomène, l’Armancette. 5 étoiles mais une façade d’hôtel de village toute simple, une directrice qui avoue presque en s’excusant « j’adore servir… j’adore quand les clients sont heureux.. », qui n’est pas planquée dans son bureau, qu’on croise à tout moment et qui reconnaît chacun de ses clients. Où ? Dans quelle station l’Armancette ? Saint-Gervais, dites-vous ? Même pas ! Plus haut, dans le village de Saint Nicolas de Véroce, plus connu pour son église baroque. Oui, c’est le seul hôtel du village, à peine 200 habitants, son école (18 élèves), son épicerie qui fait aussi traiteur/poste/ presse/pressing/couture/tout ! La seule autre porte à pousser c’est celle de la boulangerie, et elle fait partie de l’hôtel, « elle était là avant, on n’allait pas priver

le village de sa boulangerie ! » Un 5 étoiles dans un village qui n’a pas d’autre hôtel, pas de remontée skis aux pieds… Forcément, il y a quelqu’un derrière ce pari fou… Quelqu’un qui a une Pour mieux se fondre à son joli village de Saint-Nicolas-de-Véroce, l'hôtel a recréé dans ses murs la boulangerie et son comptoir ouverts à tous. À gauche, l'église baroque et ses avant-toits peints.

Ci-dessus, l'Armancette, construit par un architecte né au village, arbore une façade toute simple, presque banale... mais quel raffinement quand vous entrez!

intuition, une obsession, mieux encore, des souvenirs d’enfance ? (On y revient, il faut toujours une histoire vraie pour bâtir une légende).

Cet industriel lyonnais a appris à skier ici dans un chalet de famille, avec une bande de cousins – des souvenirs d’enfance qui marquent, il suffit de voir la sortie de la messe de 6 h le samedi soir, on se croirait à la paroisse Notre-Dame, à Versailles… « le vendredi soir, mes terrines au foie gras partent toutes, Saint

Nicolas a toujours eu une belle clientèle », résume l’épicière.

Hors mode, comme son village, l’Armancette est l’hôtel de famille d’aujourd’hui. >>

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>>

Des hameaux, on en a vu beaucoup depuis.

Pour saisir l’authenticité de l’aventure, il

Le plus réussi, architecturalement parlant,

suffit de voir vivre Patrick, une force de la

c’est le hameau de la Mourra à Val d’Isère,

nature en boots de chantier, encapuchonné

imaginé et créé par Béatrice Cerboneschi,

dans sa polaire, c’est le directeur, mais

qui s’intègre au vieux village comme s’il avait

ici les titres sont complètement décalés

toujours été là.

(les vôtres aussi, il n’y a pas de meilleur

Le refuge-hameau

dépaysement !). Avec son équipe, ils

On y a sa chambre dans un chalet que l’on

sont 12, « tous solidaires, dit il. L’équipe a

croirait rien que pour soi.

des valeurs, il faut aimer déneiger 7 mois de

Indépendant, mais relié au bâtiment prin-

l’année, ils vivent en bas, ils laissent leur vie

cipal où l’on se retrouve, dine, lézarde

8 ou 9 mois, comme sur un bateau. Il faut

devant la cheminée et tire des plans pour le

tout monter, tout redescendre, les provisions,

lendemain.

les poubelles, le pressing… Chacun est multi

Le premier hameau qui a initié le mouve-

tâches. La gouvernante peut avoir à couper

ment en 1989, ce sont les Fermes de Marie.

l’herbe, préparer l’accro-branches, nourrir les

Quelques années plus tôt, Jocelyne et Jean-

chèvres…» À la nuit noire, je croise Mathilde

Louis Sibuet, tout jeunes mariés, entre-

(la Spa Manager) après sa dernière séance

prennent de démonter de vieilles granges

au Spa, « là, je sors de l’étable, j’ai trois quarts

et greniers à foin sur les pentes des envi-

d’heure de descente (à pied bien sûr), ce

rons, numérotent les poutres et remontent

Histoire de renouveler le concept, puisqu’on

matin je suis montée en 50 mn, je grimpe

les bâtiments suivant le plan de Jean-Louis,

n’a pas le droit – et tant mieux ! de construire

vite »… tout cela dit avec un large sourire.

tout en y apportant tout le confort ; meubles

isolé en altitude, il restait

savoyards chinés, tableaux de montagne,

anciens refuges abandonnés. L’an dernier,

à investir les

qu’un

quand naît le Refuge de La Traye, on

confort étoilé, une histoire qui deviendra

s’émerveille, la boucle est bouclée, le

bientôt une légende. Ça se passe à

hameau réinvente le luxe sauvage tout

Megève – qui n’est pas encore la station

en haut de la montagne, dans un ancien

huppée que l’on connaît – en haut du village,

refuge que l’on n’atteint qu’à pied, ou

un peu à l’écart (à l’époque).

en 4X4 qui s’accroche des quatre fers à la

grosse

laine,

fourrures…

Plus

pente ravinée, bombée, presque verticale.

Les Fermes de Marie ont servi de modèle

Ici, il faut s’imaginer dans une aventure

à toute une génération d’hôtels-hameau, à

des Hardy Boys (un Club des Cinq améri-

la folie du vieux bois (que l’on ira chercher

cain, plus aventureux). La tempête gronde,

Le summum du luxe ici n’est pas dans

jusqu’au fin fond des pays de l’Est quand les

la neige tombe, le brouillard s’élève, on se

l’épaisseur de la literie (quoique ...), mais

villages se mettront à protéger leurs greniers

réunit tous autour du feu. Ça dure. On

dans cette plongée directe, immédiate, dans

à foin), et au plaisir de chambres toutes dif-

inspecte les réserves. Quelqu’un tente de

la nature. La Traye joue la carte de l’héber-

férentes. On se réjouit en même temps du

descendre aux nouvelles… En fait, s’amuse

gement atypique, grand luxe mais aucune

retour de la « fromagerie », fondue, raclette...

Patrick, « c’est presque arrivé ! On était en

étoile (la catégorie refuge n’est pas recon-

Le restaurant de recettes fromagères sort

pleine tempête, le vent forcissait… je descen-

nue), à peine relié au monde d’en-bas. On

enfin du caveau pour habiter les hôtels chics

dais avec des clients. Les arbres tombaient

vient ici goûter la vie en autarcie. Le Refuge

et poursuit son ascension (voir les « grands

autour de nous et je stoppais tout le temps

entre dans le club des Airelles et sera sûre-

crus de fondue » servis comme du caviar au

pour scier les branches en travers du chemin.

ment très recherché pour être privatisé

« M » de Megève)

Les clients croyaient que je faisais exprès ! »

(7 chambres dont un chalet entier pour soi).

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DÉCODAGE

Atypique, vous avez dit atypique ?

Dans l’esprit nomade, les capsules démon-

Un peu fourre-tout et très tendance, on y

face à la vue. Elles renouvellent le style par

trouve igloo, yourte, cabane perchée dans

leur design et la qualité des matériaux, bois et

les arbres, courtaou (la vraie cabane de ber-

belle toile. La forme géodésique, basée sur le

ger), cabane de bûcherons au fond des bois

nombre d’or et le fait de pouvoir les monter

(oui, oui, près de Villard de Lans), nuit en

dans des lieux extrêmes leur donne un as-

dameuse… l’hébergement (on ne peut pas

pect d’objet céleste venu se poser sur terre !

parler d’hôtel !) promet des nuits insolites

L’un des pionniers de l’hébergement insolite,

et des jours à récupérer de la nuit où le

Gaspard de Moutier, créateur des éco-

hibou vous hulule dans l’oreille et la

domaines Coucoo (cabanes perchées, ca-

martre galope sur vos tuiles de bois.

banes flottantes, cabanes sur pilotis), nous

tables de France Domes, que l’on installe

livre sa réflexion : « le luxe, c’est d’être intégré

À gauche, le Refuge de La Traye, construit de bois et de pierre, sa grange, son étable, son puit, de quoi vivre en autarcie ou presque ! Noël, dans la haute neige, on sera comme dans une crèche grandeur nature...

Ci-dessus, la coupole géodésique de France Domes peut se monter dans des endroits extrêmes. Le dôme géodésique est adapté aux nouvelles formes de séjours insolites très convoitées en ce moment.

Dessous, les "hyttes" 48° Nord, dans le Massif des Vosges, perdues dans une mer de brume.

Sans doute inspirés par les Contes de Grimm

dans la nature. Trouver des lieux où la nature

et la littérature de montagne riche d’aven-

est extraordinaire. Utiliser les savoir-faire

tures, d’intrépides hôteliers (certains un peu

locaux, les bois de construction, l’approvi-

perchés) ont inventé toutes sortes de façons

sionnement en région. Mixer l’expérience,

de passer des nuits mémorables au plus près

le confort et le respect de la nature. Être

de la nature. À part quelques initiatives vite

entièrement focalisé sur sa vision, sans

refermées, la tendance se développe dans

compromis. Réaliser son projet en trois

tous les domaines alpins.

phases, tester les 5 premières habitations avant de continuer et d’arriver au « bon »

Dernières nées, les cabines scandinaves

chiffre, pour nous, de 25-30 hébergements.

48°Nord dans le Massif des Vosges, près de

Au début, raconte t il, on improvisait avec

la station du Champ du Feu. 14 « hyttes »,

les piles de bois empilées au pied des

imprégnées du style de vie « hygge » et

arbres… maintenant, on essaye d’abord de

conçues, sans surprise, par deux architectes

comprendre l’architecture vernaculaire pour

franco-danois et norvégien, Emil Leroy-Jöns-

ne pas s’imposer avec nos cabanes, mais

son et Reiulf Ramstad.

s’intégrer au paysage ». 6

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DÉCODAGE

L’Armancette : À quoi tient le charme...

L’Armancette, c’est comme les amis du premier cercle. Intime.

Par Noëlle Bittner

P

ourquoi les chambres et les salles-de-bains sontelles toutes différentes ? "Parce que nous aimions toutes les étoffes, toutes les teintes, et tous les marbres que nous présentait Géraldine! ( Pretot-

Marin, l'architecte d'intérieur) Impossible de choisir!" s'amuse Anne-Cécile Quey, heureuse directrice de cet hôtel de famille réinventé. Le raffinement ici est dans la qualité des matières, la finesse du travail, des finitions, des détails, comme ces suspensions oiseaux de Mooi. Rien de tape à l'oeil ni dans le décor, ni dans l'assiette. Noter la cuisine ouverte sur la salle avec sa table d'hôtes. Dans la carte conçue par Antoine Westermann, ce filet de poisson aux artichauts. La corbeille de trois différents pains et le beurre aux zestes d'agrumes sur le galet de granit, le joli couteau de Thiers. L'appétissante vitrine de la "boulangerie".

L'été prochain ouvrira en face un bistrot de village dans l'ancien

© Noëlle Bittner

hôtel Mont-Joly (1 étoile à ses meilleures années). 6

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Š Gilles Trillard

DÉCODAGE

La Traye : Tout là-haut, au refuge...

La Traye réinvente le luxe sauvage d’une plongée en pleine nature.

© Gilles Trillard

Par Noëlle Bittner

C'est un minuscule hameau de bois et de pierre sèche, aux longs toits protecteurs où l'on empile les bûches et suspend des kyrielles de cloches d'alpage, les cheminées fument, le mont Blanc se voile de rose, les lumières s'allument sur la terrasse, c'est l'heure bleue au Refuge.

L'architecte de ce hameau idéalisé, Stéphan Collange, d'Aix-les-Bains a réalisé le rêve d'un passionné de montagne, Jean-Victor Pastor.

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DÉCODAGE

D

es Allues, près de Méribel, on peut monter à pied et le 4X4 se charge de vos bagages. Entre l’accès ( un peu roots ) et le moment où vous entrez dans

votre chalet, le contraste est saisissant. L’espace est

vaste, le vieux bois de mélèze s’adoucit de lainages, le mobilier épuré, les beaux rideaux de feutre, le lit parfait, la salle de bains et le séchoir dans le tiroir, un Dyson dernier cri !

Quatre chambres, une suite, deux mazots et un chalet à choisir selon que vous venez seul ou en famille recomposée, la bergerie (modèle !) des animaux de ferme, la chapelle et devant vous, une chaîne de sommets impressionnante à toute heure, par tous les temps.

Les journées se passent en balades plus ou moins sportives et audacieuses (quand parachute et montgolfière sont du voyage).

On renaît de ses efforts au Spa, dans un bain de lait, épais et soyeux comme le lait de la traite ! On se jette sur le foin dans le lit clos, ou on opte pour les séances avant-gardistes d’infrathérapie à la japonaise, de stimulation circulatoire (massage cardio-synchronisé) ou de photothérapie sur une plaque de Leds (tous les détails de ce Spa hautement sportif dans le dossier Bien-Etre du prochain Cosy). Le soir, on rejoint la terrasse devant le coucher de soleil ou on s’enfonce dans les coussins devant la belle flambée.

Demain est un autre jour. 6

Le refuge rêvé, c'est fait de vieux mélèze, pierre sèche, bois de cerf et grosse laine. Fourrures, tableaux de montagne, feux de bois, bibliothèque et fumoir pour amateurs de cigare dessinent le cadre de l'aventure.

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Š Gilles Trillard

DÉCODAGE

Le savoir-recevoir © Collection privée

en héritage

Faisant fi de l’effet de taille et des concepts standardisés, une poignée d’hôtels indépendants font de leur ADN montagnard leur marque de fabrique. Ces « maisons » où l'on sert avec plaisir et gentillesse, où l'on sait exactement qui est qui, cultivent, de génération en génération, un savoir-recevoir hérité des débuts du tourisme alpin.

Par Catherine Foulsham

E

t si, comme l’affirmait Michel Crépeau*, le vrai progrès était une tradition qui se

le vrai progrès est une tradition qui se prolonge

prolonge ? Si l’avenir de l’hôtellerie de montagne ne se logeait pas dans ces nouveaux concepts bâtis loin des sommets, par des non spécialistes, pour des clientèles plus attirées par le versant parc d’attraction de la montagne que par sa

vraie nature ? Depuis quelques années déjà, le tourisme alpin évolue : le tout ski cède le pas aux balades à raquettes et à la découverte du patrimoine ; les téléphériques sont concurrencés par les peaux de phoque ; une frange de la population aspire à renouer, hiver comme été, avec la montagne idyllique d’antan. Et à dénicher l’hébergement qui va avec. Dans un monde de plus en plus incertain, ces néo-touristes en quête de paradis perdus, recherchent des adresses au charme indéfinissable sur lesquelles le temps n’aurait pas d’emprise, des lieux emprunts d’un exotisme alpin renvoyant à une montagne d’Épinal, pure et pittoresque, des pensions de famille où l’on cultiverait un certain entre-soi de bon goût. Ces établissements inclassables existent. Discrets, souvent détenus par des familles pionnières, ils ont inventé un art de recevoir à part, façonné par une véritable connaissance du milieu montagnard et des attentes d’une clientèle exigeante.

* avocat et homme politique français.

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Page de gauche : Datée de 1897, époque où le chemin de fer n'arrive pas jusqu'à Chamonix, cette carte postale montre l'Hôtel de l'Union, l'un des plus renommés de la vallée "pour les soins qu'on y reçoit".

Page de droite : L'hôtel d'Angleterre, sur les rives de l'Arve, offrait aux grands de ce monde 40 chambres et une vue sur le mont Blanc. Michel Paccard, entouré des siens dans le jardin de l'Hermitage Paccard, à Chamonix.

© Collection Musée Alpin de Chamonix-Tous droits réservés

© Hermitage Paccard

DÉCODAGE

Chamonix, berceau de l’hôtellerie alpine

Le client au cœur des préoccupations

Ainsi, à Chamonix, haut-lieu de l’alpinisme où est né le tourisme

Aujourd’hui, la démocratisation du tourisme et l’avènement des

alpin, chacun sait d’instinct, depuis la fin du XVIII , que l’on doit bien

remontées mécaniques ont radicalement transformé la vallée. Tout

accueillir la clientèle fortunée venue admirer la mer de glace et le

comme les mentalités. D’objet de découverte et d’émerveillement, la

mont Blanc. Pour accompagner les désirs d’altitude de cette bonne

montagne s’est progressivement muée en un paradis artificiel pour

société, Madame Coutterand ouvre, dès 1770, la première auberge

touristes hyperactifs. « La montagne n’est pas une activité et ne

de la vallée, tandis que les paysans s’improvisent guides, créant la

s’apprend pas en trois jours, regrette François Bellin. Pour l’appré-

prestigieuse compagnie de Chamonix Mont Blanc qui fêtera, l’an

cier il faut accepter de prendre le temps de la parcourir longuement,

e

prochain, son bicentenaire. Au fil des ascensions réussies, les amateurs

de la goûter par tous les temps, quand il pleut, quand il neige. » Heu-

de pentes raides, souvent aristocratiques et britanniques, se font

reusement, des hôteliers « à l’ancienne » ont à cœur de partager avec

plus nombreux. Pour eux, les Chamoniards construisent des hôtels

leurs clients leur passion pour la montagne avec un grand M. « La

de plus en plus importants, mettant les petits plats dans les grands.

base, c’est l’accueil », affirme Michel Paccard rencontré un matin

Accompagnateur en montagne et descendant d’une longue lignée

d’été dans le ravissant jardin de l’Hermitage Paccard. Créée par ses

de guides, François Bellin raconte : « Le premier hôtel de luxe de

grands-parents au début du XXe siècle, agrandie par ses parents

Chamonix, l’hôtel de l’Union est construit en 1816. Réputé pour son

après la guerre, la pension de famille de 4 chambres est devenue

confort moderne et son jardin à l’anglaise, on y sert les plus grands

un hôtel 4* comprenant 21 chambres, 3 appartements et un chalet

vins, comme à Paris, et on observe, à la longue-vue, les clients

privatif, désormais dirigé par Michel et son épouse Sophie, épaulés

partis faire une course en montagne ». Hôtel de Londres, Hôtel de La

par leurs filles de 27 et 24 ans, prêtes à prendre la relève. Dans cette

Couronne, Hôtel d’Angleterre… les établissements se multiplient,

maison située dans l’un des plus anciens quartiers de Chamonix, les

la plupart créés par des familles de guides ce qui rassure les

générations se succèdent, les traditions demeurent. « Le matin au

visiteurs, comme le souligne John Murray dans son Manuel du voya-

petit-déjeuner nous demandons systématiquement à nos clients ce

geur en Suisse, et dans les Alpes de la Savoie et du Piémont. En 1844,

qu’ils ont prévu et où ils vont. En montagne c’est une règle de sécurité

il écrit au sujet de l’hôtel de Londres et d’Angleterre : « Le propriétaire

essentielle. Et à leur retour, nous aimons bien partager leurs émotions

de cet hôtel (Victor Tairraz, NDLR) ayant été guide lui-même, peut

autour d’un verre », relate Michel. Certains jours, il n’hésite pas à cou-

donner aux voyageurs tous les renseignements désirables ; il a fait en

rir les sentiers pour aller à leur rencontre, vérifiant au passage que

1814 l’ascension du mont Blanc avec la première femme qui parvint à

tout se passe bien. « Ce type d’hôtel, c’est avant tout une façon de

le gravir (nommée Marie Paradis). Les prix sont modérés, le service

vivre. » Et un état d’esprit qui s’acquiert davantage en grandissant au

parfait. Les employés parlent différentes langues. »

milieu des clients qu’en fréquentant les bancs d’une école hôtelière. >>

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© Sophie Molesti - David André >>

« Ma grand-mère m’a tout appris… » « … À cuisiner, à servir mais aussi les bonnes manières », témoigne Isabelle Loubet-Guelpa, propriétaire des Chalets-Hôtels de la Croix-Fry, à Manigod. La leçon, parfaitement retenue, fait de cet établissement tout droit sorti d’un roman de Johanna Spyri, un petit éden où la simplicité et l’authenticité sont érigés en art de vivre. Dans cette paisible vallée longtemps tenue à l’écart des flux touristiques, Isabelle et son frère Eric perpétuent une tradition d’accueil héritée de leurs aïeux ont transformé leur chalet d’alpage en table d’hôtes, puis en pension où les familles séjournaient un mois l’été, obligeant toute la tribu élargie aux oncles, tantes et cousins, à mettre la main à la pâte. Au fil des générations, l’établissement évolue et gagne en

© Jean-Marc Favre

leurs arrière-grands-parents. Paysans durs à la peine et visionnaires,

confort jusqu’à décrocher 4* sans jamais perdre son âme et le fil de son histoire contée en filigrane dans la joyeuse accumulation de meubles paysans et d’objets traditionnels patiemment chinés par cadre raffiné importe moins que l’ambiance. « Dans un monde qui

va à 200 à l’heure, nous sommes là pour donner du bonheur à nos clients », sourit Isabelle. Ici, on vient pour l’atmosphère et pour les petites attentions qui donnent le sentiment d’être un cousin de passage que l’on a plaisir à recevoir. Comme le casse-croûte spontanément proposé quand vous signalez qu’aujourd’hui vous allez faire le Charvin ou l’incontournable tourte au reblochon d’Eric servie au coin du feu, au retour d’une longue balade sur le plateau de Beauregard.

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© Chalets-Hôtels de la Croix-Fry

Marie-Ange Guelpa, la maman d’Isabelle et Eric. Pour autant, ce

DÉCODAGE

Une forte identité familiale C’est aussi une histoire singulière, tissée de souvenirs d’enfance, réels ou imaginaires, qu’Audrey Mattis et Valérie Audéoud ont souhaité partager en reprenant l’hôtel familial situé au cœur du vieux Val d’Isère. Erigé par leur arrière-grand-mère Cécile Mattis, en 1919, grâce à une aide de l’État versée aux veuves de guerre, Le Bellevue, premier débit de tabac du village, compte alors trois modestes chambres destinées à la location. À sa suite, trois générations d’hôteliers feront vivre l’hôtel, jusqu’à sa reprise, au début des années 2010, par Audrey et Valérie. Les cousines, qui ont grandi dans cette ambiance, souhaitent prendre la relève en imprimant leur style. Du bâtiment d’origine, elles ne gardent que deux pans de mur, mais s’attachent à conserver intactes les traditions familiales. « Nous voulions créer la maison de

famille idéale, que notre arrière-grand-mère qui a toujours vécu à l’hôtel, n’a jamais eue », résume Audrey. En décembre 2013, Les 5 Frères accueillent leurs premiers hôtes devenus pour certains des fidèles de ce lieu où l’on se sent très vite « comme à la maison ». Le service, flexible et aux petits soins, en plus ! « Cet été nous avons reçus pendant trois semaines une

Page de gauche : Passé et présent s’entremêlent aux Chalets-Hôtels de la CroixFry qui invitent à redécouvrir une montagne où tout ne serait que pureté et authenticité.

Page de droite : Aux 5 Frères, le passé recomposé imaginé par Audrey et Valérie séduit une clientèle fidèle.

grand-mère qui vient chaque année avec ses enfants et petits-enfants. En repartant elle nous a remercié : 'après ces mois de confinement, vous nous avez apporté du bonheur'. » 6

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nouveaux MODES DE VIE Les lobbies se sont largement émancipés.

En entrant dans l’hôtel, l’espace commun se découvre comme une pochette surprise.

Entre vacanciers, locaux et curieux de passage, on en oublierait presque qu’on est à l’hôtel… Bienvenue au club !

Curieux

de

nature,

nous

voilà devenus

itinérants, amoureux de séjours nomades dans des hôtels qui nous accueillent comme membre du club, celui des amoureux de la montagne. Des hôtels qui évolueront avec nous car déjà se profilent de nouveaux hébergements

hybrides

et

réversibles…

Bienvenue dans le futur !

Par Noëlle Bittner

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De haut en bas : Moulures, parquet en chevrons, mur de tuiles de laiton et deux jolies bibliothèques… au St-Alban, à La Clusaz, le décor est planté dès l’accueil qui se prolonge dans le lobby-bar, centre névralgique de l’hôtel ouvert à la clientèle extérieure. À noter, quelque 21 000 livres mis à la disposition des clients, de la réception à la salle du petit déjeuner, en passant par les 48 chambres et suites.

Fauteuils et tabourets habillés de peaux ou de fourrures, paires de ski posées ça et là, visible depuis la réception où crépite un feu dans la grande cheminée, Le Cellier de L'Arboisie, à Mégève, est tout à la fois une épicerie (sélection de produits locaux proposés à la vente) et un bar à vin alimenté, en circuits courts, auprès de producteurs locaux, vastes tables en chêne du Réfectoire, Lobby anti-conformiste, bar à cocktails XXL… les espaces de vie de cet hôtel ultra-connecté du Rocky Pop invitent à la convivialité et au partage. Le soir, on y croise au Rocky Pop, le tout-Chamonix nostalgique des années 80 et de pop culture.

Le lobby, hobby des archis

Quelle galère !

Longtemps cantonnés aux seules fonctions d’accueil, les lobbies sont de-

Une idée formidable ce lobby-à-vivre

venus de vrais lieux de vie décloisonnés conçus pour se rencontrer, travail-

quand on est à l’hôtel, mais quand on

ler, boire un verre et ouverts à la clientèle extérieure.

débarque avec ses bagages, quelle galère ! Non, l’open bar ne remplaPar Catherine Foulsham

cera jamais une présence à l’accueil !

Il y a peu, quand on allait à l’hôtel c’était pour dormir et, éventuellement, prendre

• Les préposé-e-s occupé-e-s ailleurs

un petit déjeuner. Aujourd’hui, l’hébergement n’est plus la seule préoccupation

à guider les clients dans ce

des hôteliers, la chambre a perdu son statut de pièce maîtresse et le lobby est

caravansérail, on ne trouve personne

devenu le hobby des archis.

à ce qui semble tenir lieu de réception.

Pour s’en convaincre, direction le Rocky Pop aux Houches dans la vallée de Cha-

Et comme les préposé-e-s sont

monix. Inauguré en décembre 2016, l’accueil de ce trois étoiles – ou plutôt ce qui

habillées comme les clients

en tient lieu - prend la forme d’une boutique colorée qui se prolonge sur des es-

(surtout pas d’uniforme, encore

paces bariolés meublés de jeux d’arcade, de table de ping-pong et de babyfoot ou

moins de badge !), on fait du sur place,

encore d’un immense bar à cocktails.

espérant attirer l’attention, on hésite,

« L’idée, c’est de créer quelque chose qui ne soit pas lisse et qui suscite la surprise

essayant de repérer un visage qui

à chaque coin et recoin de l’accueil », détaille Leslie Gauthier, architecte d’intérieur

s’intéresserait un peu à vous.

qui a signé la décoration de plusieurs établissements de montagne parmi lesquels le fameux RockyPop Hôtel le Saint-Alban à La Clusaz, Le Marielle qui doit

• Il semble bien qu’on doive monter ses

voir le jour cet hiver à Val Thorens ou encore L’Héliopic à Chamonix dont le hall

bagages soi-même quand ce n’est

ouvre sur différentes alcôves qui ont chacune une fonction (salon musical, espace

pas aussi garer sa voiture, « voici vos

enfant, point infos pour programmer sa journée avec des guides et des moniteurs

clefs, l’entrée du parking est derrière,

de ski…) « J’essaie de travailler chaque zone en pensant au client qui doit avoir

par là (un geste vague), il doit y avoir

accès au plus grand nombre de services et en veillant à ne pas compartimenter

de la place au 3e sous-sol, et

mais à traiter ces zones comme des espaces polyvalents où l’on est libre de cir-

vous avez l’ascenseur qui monte

culer », poursuit l’architecte d’intérieur. Ainsi, au Saint-Alban, à La Clusaz, on peut

directement aux chambres. Ah,

emprunter un livre parmi les 21 000 titres répartis dans l’hôtel, et le lire dans l’une

n’oubliez pas de badger ! » Et dans

des banquettes d’accueil, posé au bar ou tranquillement dans sa chambre.

un sourire épanoui : « la sécurité

Autre tendance, le lobby qui se prolonge en espaces de travail. Dans un article de

n’est-ce-pas… »

La Tribune paru fin juillet, Delphine Petit, responsable Marché Tourisme-Hôtellerie chez Bpifrance affirmait : « Avec l'émergence de la génération ultra connectée

• Composer le 9 pour l’accueil ? À la

des Millenials qui représente la clientèle de demain, l'hôtellerie évolue vers plus

réception, on a mieux à faire qu’à

d'expériences locales, d'espaces communs voire de coworking. Une tendance qui

rester à côté du téléphone.

s'est amplifiée avec la crise du Covid-19 ».

Pour savoir comment relever les

Enfin, à une époque où les notions d’échange et de partage sont au cœur des

volets roulants, vous redescendez

préoccupations des voyageurs, les clients souhaitent trouver des espaces com-

à l’accueil et tutti quanti…

muns dans lesquels ils peuvent rencontrer de nouvelles personnes. D’où un regain d’intérêt des hôteliers pour la clientèle « locale ». « Les codes évoluent nette-

Noëlle Bittner

ment dans le sens de la convivialité avec de plus en plus de lieux de partage et de rencontre ou encore de grandes tablées », confirme Leslie Gauthier.

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Oubliez que vous êtes à l’hôtel !

Bien plus que des hôtels, les nouveaux établissements animent des quartiers en proposant des activités où se croisent voisins et voyageurs, à l’image de Plan B, qui vient d’ouvrir à Chamonix.

TEXTE PATRICIA PARQUET

« Dépendre uniquement du tourisme est un mauvais calcul. Il a fallu penser à un autre modèle en tenant compte de la clientèle locale afin d’avoir un établissement qui vit toute l’année. Nous essayons de faire oublier que nous sommes dans un hôtel. Plan B est d’abord un lieu de vie, acteur de la ville, avec un salon, un bar mais aussi un mini-bowling, une salle polyvalente, une cabane pop-up à disposition pour des présentations et des vernissages. Cette modularité est très importante.

Bien plus qu’un hôtel,

L’hôtellerie évolue avec de nouvelles idées qui émergent », nous explique Martin

Plan B est un lieu de vie,

Devictor, fondateur de Mont-Blanc Collection (hôtel le Faucigny, le Génépy, le

une adresse qui

Chalet Whymper…) qui a transformé l’ancien bowling de Chamonix en hôtel 3*, Plan B, avec en plus des appartements, des dortoirs, un restaurant et un spa. Il

rassemble et anime un

fait partie de cette nouvelle génération d’hôteliers, porteurs de projets imaginatifs.

quartier de Chamonix

L’originalité ? Réunir locaux et voyageurs, accueillir des événements, proposer des cours, des ateliers, des conférences. Un lieu vivant toute la journée. Avec

Martin Devictor

la crise du Covid, accélérateur de tendance, l’hôtelier envisage de proposer des chambres avec bureaux pour télétravailler avec une bonne connexion internet et un service impression. « L’ancrage local est important et Plan B offre une alter-

native. Je suis convaincu que nous devons tout faire pour améliorer la qualité de vie en montagne ». Ses deux références hôtelières ? Mob Hôtel (à Lyon et Paris, avec restaurant bio, librairie, boutique, activités, incubateur de jeunes créateurs…) et The Hoxton (hôtels « open house » à Londres, Paris, New York, Amsterdam... hôtellerie décontractée avec de nombreux espaces pour déambuler, paresser, travailler, prendre un verre, assister à des ateliers…).

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Dans les espaces communs de l’hôtel Plan B, les Chamoniards et les touristes se croisent et se rencontrent tout au long de la journée.

On y vient pour jouer au billard, au bowling et même suivre des conférences.

© Refuge de Solaise

DÉCODAGE

Tous au dortoir !

Partager sa chambre sans se ruiner. Tous ensemble, mais chacun chez soi. C’est le principe des dortoirs qui fleurissent dans les nouveaux hôtels. Objectif : (re)séduire une clientèle jeune.

TEXTE PATRICIA PARQUET

Les hôteliers partent à la conquête des jeunes voyageurs, en leur proposant de partager des chambres, à des tarifs défiants toute concurrence. Les dortoirs ont d’abord débarqué dans les hostels, nouvelles générations d’auberges de jeunesse, comme les ho36 ouverts à La Plagne et aux Ménuires. Puis ils ont fait leur entrée dans des hôtels élégants, nouvelles générations, comme La Folie Douce à Chamonix et le Rocky Pop aux Houches. Dans un souci de rentabilité, l’hôtel doit séduire une clientèle élargie afin de faire face à la concurrence de AirBnB. Ouverts l’hiver dernier, le Refuge de Solaise à Val d’Isère et le Base Camp Lodge à Bourg-Saint-Maurice proposent en plus de leurs chambres et suites, des dortoirs avec casier pour ranger les affaires et l’indispensable connexion wifi gratuite. De quoi attirer les tribus qui peuvent passer un séjour à prix attractif, dans une très belle adresse, avec le plein de souvenirs et d’images qui feront le bonheur des réseaux sociaux !

Pour le voyageur solitaire, le Base Camp Lodge propose même des Le Refuge de Solaise à Val d’Isère propose un dortoir de 14 couchages, en plus de ses 15 chambres et 4 appartements.

capsules, c’est-à-dire des chambres de 7 m2 avec coin bureau, dès 15€ la nuit.

En dortoir, on réserve sa nuit dès 18€. Qui dit mieux ?

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DÉCODAGE

Hybrides et réversibles Pierre & Vacances met en place une nouvelle gamme d’hébergements hybrides entre hôtel et résidence, conçus par des grands noms de l’architecture. Les premiers projets verront le jour dès 2023 à Avoriaz avec Jean Nouvel et Aime 2000 avec Jean-Michel Wilmotte. Quatre autres hôtels en montagne sont en phase d’études. Stéphane Lerendu, directeur général délégué Pierre & Vacances Développement, nous en dit plus sur ce nouveau positionnement.

PROPOS RECUEILLIS PAR PATRICIA PARQUET

En quoi l’architecture des futurs hôtels

Qu’allez-vous ajouter dans les chambres

sera novatrice ?

qui n’existe pas encore dans vos résidences ?

Nous demandons aux architectes de penser une

Un ski dressing pour déposer ses affaires au retour

architecture réversible. Dans 15 ou 20 ans, nous

de ski et les récupérer sèches le lendemain.

pourrons réhabiliter les bâtiments en prenant en compte les nouveaux usages en ce qui concerne

À quoi ressembleront les chambres ?

les couchages, l’expérience client, la composition

60 % de nos chambres (et pas 2 à 4% comme d’habitude)

familiale... Nous faisons appel à des architectes

sont conçues pour 4 personnes. C’est compliqué d’aller

de renommée internationale car leurs agences

à l’hôtel avec des enfants surtout en montagne.

ont cette capacité d’innovation et d’anticipation.

Vous trouverez également des chambres pour 6 personnes, idéales pour les familles recomposées

Quel est l’objectif de ce nouveau concept ?

ou les petites tribus d’amis et même des lofts

Proposer des services hôteliers, inspirés de la

pour 12 personnes, avec une ambiance chalet.

nouvelle hôtellerie urbaine. Animés et festifs, des espaces accueilleront des performances et des

La culture urbaine influence de plus en plus

événements culturels autour de l’architecture, de l’art,

la montagne… jusqu’où ?

de la photo... Nos hôtels proposeront des repas à toute

Dans ses codes, mais pas dans son contenu.

heure, des produits à emporter qui pourront être

Nous devons faire très attention car la première

consommés dans les chambres, un après-ski très fort,

préoccupation des clients en arrivant est de se

avec une grande terrasse à disposition…

sentir en montagne. Il faut tous les codes de la montagne, même s’ils sont revisités pour être

Comment savoir si votre concept

plus modernes. Une décoration purement urbaine

correspond bien aux futures attentes ?

est une erreur.

Nous avons testé le concept, la décoration, l’ergonomie de ces futurs hôtels 4*, dans des décors d’hôtels témoins, installés dans nos entrepôts à Saint-Ouen. Nous avons fait venir de vrais clients français et anglais et nous leur avons demandé de se projeter.

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© Refuge de Solaise

Des séjours nomades « L’hôtellerie de montagne doit se réinventer pour répondre notamment aux demandes de courts séjours. Il faut plus de brassage, plus de capacité d’ouverture à tout moment et que les réservations soient simplifiées. L’itinérance, c’est l’avenir, c’est-à-dire la possibilité de séjourner d’une station à l’autre, d’un massif à l’autre, d’un hébergement à l’autre. Nous sommes des nomades qui avons besoin d’itinérance et de découverte », explique Jean-Luc Boch, président de France Montagnes et maire de La Plagne.

Métissé et pas ostentatoire « Les retraites excentrées, authentiques, exclusives, dans des lieux éloignés de l’agitation, tout le monde adore ça. Paradoxalement, en même temps des paquebots se construisent en montagne et se retrouvent bondés. Il en faut pour tout le monde ! Nous assistons à une démocratisation du beau et du service. De grands noms signent l’architecture et la décoration de nouvelles adresses. Les hôtels s’apparentent à des clubs où il faut être coopté. Les membres ont des accès premium et des avantages. Ce sont des lieux censés faire rencontrer les gens pour parler business, écologie et autres manières vertueuses de construire l’avenir. C’est une tendance en ville qui arrivera bientôt en montagne.

De notre côté, nous avons créé le Refuge de Solaise, perché à 2 550 mètres d’altitude, sur les vestiges de l’ancienne gare téléphérique, avec seulement 15 chambres, un dortoir pour 14 personnes et 4 appartements. Vous pouvez skier toute la journée, vous baladez dans la station et venir le soir vous reposer au coin du feu, avec une vue incroyable sur les montagnes.

Vous pouvez aussi nager dans la piscine, vous faire masser. C’est un établissement métissé et pas ostentatoire pour les jeunes et moins jeunes, les familles, les célibataires, les couples, les Français et les étrangers. Nous voulons le rendre accessible au plus grand nombre d’où un hébergement et une restauration à tous les prix. Notre établissement séduit les voyageurs à la recherche de lieux authentiques, intemporels et secrets», explique Jean-Charles Covarel, co-gérant du Refuge de Solaise à Val d’Isère, ouvert l’an dernier, sur les vestiges de l’ancienne gare téléphérique.

Perché à 2550 m d’altitude à Val d’Isère, le Refuge de Solaise est l’hôtel le plus haut des Alpes françaises.

Les références hôtelières de Jean-Charles Covarel ? Soho House (chaîne internationale de clubs privés et d’hôtels haut de gamme créée à Londres) et The Hoxton (hôtels ouverts sur la ville et implantés à Paris, Londres, New York, Amsterdam…).

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© Raul Cabrera

DÉCODAGE

La curation artistique,

ou comment donner à un hôtel sa personnalité artistique

« L’abstrait permet à chacun de capter sa vision de l’œuvre et de se créer un imaginaire personnel.

Un intérieur habillé, c’est valorisant pour le propriétaire et pour le client qui aiguise sa sensibilité, sa curiosité au contact des œuvres d’art et garde un souvenir plus riche de son passage. »

Propos recueillis Par Noëlle Bittner

Donner à un hôtel sa personnalité artistique comme un curateur

Cette « curation artistique » s’adapte à chaque cas, cependant il

organise une exposition, la démarche d’Amélie du Chalard est

s’agit toujours d’œuvres originales et contemporaines.

originale.

Ainsi, au Coucou, nouveau 5 étoiles de Méribel, pour lequel Amélie

Galeriste, elle suit les jeunes artistes contemporains dont elle aime le

a travaillé avec Pierre Yovanovitch, la collection s’est formée autour

travail et les expose dans sa galerie, Amélie Maison d’art, enfin, pas

d’une dizaine de très belles pièces appartenant à la famille. D’anciens

tout à fait une galerie, pas aussi intimidante, plutôt une porte ouverte

trophées animaliers forment un contraste intéressant avec la dizaine

sur une famille d’artistes que vous pourriez aimer. Mais la moitié de

de trophées revisités de l’artiste Erico. Dans chaque chambre, 5 ar-

son activité, cette ex chargée de projets à la banque Rothschild, la

tistes ont oeuvré, chacun dans son médium, un photographe, deux

consacre aux lieux (hôtel, banque et autre institution). Main dans la

peintres, un dessinateur, un artiste qui pratique le collage. Un mélange

main avec l’architecte décorateur, elle ajoute au projet la touche finale.

de techniques autour de la thématique de la montagne qui crée un

Comme, dit-elle, « une aspérité qui va différencier le projet, lui donner

parcours homogène.

une valeur ajoutée, raconter une histoire plus personnelle du lieu ou

À l’Apogée, à Megève, des photos de montagne plutôt classiques sont

de la marque, transmettre un certain nombre de messages à ceux qui

relevées d’œuvres contemporaines sur le thème donné aux artistes :

vont s’y rendre et transporter le visiteur un peu plus loin. »

« Dessine-moi un hiver ».

L’artiste travaille sur commande ? « Non, on crée une curation artis-

Disons-le sans détour, les hôtels sont souvent d’un niveau artis-

tique avec un groupe d’artistes choisis pour certaines œuvres. Et s’il

tique proche du néant…

manque quelques œuvres dans la série, on peut lui demander de dé-

Mais, souligne Amelie du Chalard, « on sent poindre une prise de

velopper sa série.

conscience, le désir d’offrir une nouvelle expérience plus personna-

Et le budget ? Nous assurons aussi des budgets confidentiels.

lisée, plus chaleureuse au voyageur. Le mouvement est amorcé par

À l’Auberge du Père Bise, chez Jean Sulpice, il n’y avait que

les boutiques-hôtels qui essayent de vendre des formats plus confi-

12 chambres à décorer.

dentiels. Il aboutira – si je caricature un peu ! à transformer les hôtels

Dans ce partenariat avec un hôtel, nous formons les équipes pour

en sorte de grandes maisons de famille. Avec âme. Or l’âme du lieu, ça

qu’elles puissent expliquer le choix des œuvres et le processus qui

passe par la culture, les oeuvres d’art, les bibliothèques… »

aboutit à cette mise en scène.»

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Pierre Yovanovitch, le Coucou, c’est lui !

Le Coucou, à Méribel, fait beaucoup parler de lui, il amuse, il réjouit, il plait à tous, parents et enfants ! Nous avons demandé à Pierre Yovanovitch, son architecte décorateur, ses secrets de fabrication.

© Le Coucou

Propos recueillis par Noëlle Bittner

Le Coucou, le nom pourrait tout à fait être de vous. C'est le cas ?

Architecte d'intérieur ET designer... on dit que vous avez dessi-

Effectivement ! Plusieurs noms avaient été proposés sans coup de

né 130 pièces de mobilier pour ce projet. Dessiner ses meubles,

coeur réel. Ce nom m’est venu comme une évidence : j'adore cet objet

c'est irrésistible ? Pour mieux raconter l'histoire ?

décoratif originaire de la Forêt-Noire. Et il y a dans l'hôtel plusieurs

C’est vrai! Je souhaitais m’impliquer dans le projet. Ce travail confère

clins d'oeil à ce coucou malicieux. Ce nom a été rapidement validé par

un vrai supplément d’âme au décor, à l’image des meubles avec

les clients : une bonne sonorité, facilement prononçable quelle que

des pieds imitant des pattes d’oiseau, des patères aux allures de

soit la nationalité..

chouettes, des suspensions de verre givré évoquant la fonte d’un glaçon. J’ai aussi ajouté quelques références iconiques de ma

Après tous ces projets réalisés autour du monde, après le cha-

collection de mobilier, comme les fauteuils Bear et MAD, puis chiné

let sur le toit du Chedi Andermatt, qu'est-ce qui vous a attiré

des objets vintage pour accentuer l’atmosphère d’une maison de

dans le projet du Coucou, un bon gros chalet sans histoire ?

famille et insuffler de l’esprit.

Ce n’est pas tout à fait exact. Il y a toujours une histoire : ici, un site exceptionnel, un client avec des envies, un lieu avec des besoins à

Les abris intérieurs en bois, simples comme un pictogramme

faire vivre. On ne part jamais d’une page blanche. Nous avons alors

de maison, les fauteuils type "Papa Bear", à oreillettes, en laine

commencé à créer une histoire : un hôtel traité tel un chalet familial et

bouclette, les portes cintrées, les plafonds voûtés... il y a de la

chaleureux. Les codes de la montagne sont présents et twistés avec

rondeur partout… La montagne évoque pour vous le besoin de

une pointe d’humour, d’élégance et de contemporanéité. J’espère

se réfugier ? Le réconfort par la douceur ?

avoir réussi à ce que tout semble avoir toujours existé.

La montagne est synonyme de retrouvailles en famille ou entre amis : créer un lieu chaleureux et réconfortant était donc essentiel. Nous

Le Coucou me fait penser à l'album de Michka ou des Trois

avons pour cela multiplié les coins cosy où se lover, inventer un cocon

ours... Quelle est la part de l'enfance dans votre projet ?

intimiste.

J’ai effectivement d’heureux souvenirs de montagne. Etant natif de Nice, avec mes parents et mes deux soeurs, nous allions quasiment

Êtes-vous prêt à raconter une autre histoire de montagne... sur

tous les week-ends à Valberg, dans les Alpes du sud, rejoindre le

une autre montagne ?

chalet de mes grands-parents. Ici, j'ai donc essayé de réinterpréter le

Bien sûr ! Nous commençons d’ailleurs un nouveau projet résidentiel.

répertoire des années 60 en revisitant les codes décoratifs savoyards.

Une nouvelle aventure, une nouvelle histoire à raconter.

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DÉCODAGE

Leslie Gauthier gourmande d'idées Après le Faucigny, L’Heliopic, le Rocky Pop, l’Araucaria, le St-Alban et maintenant le Marielle, l’architecte d’intérieur Leslie Gauthier a une vue d'ensemble sur l'évolution de la décoration dans les hôtels de montagne. Ecoutons-la !

Propos recueillis Par Noëlle Bittner

Le grand bouleversement, c’est le décloisonnement du lobby. Dès le Faucigny, on a commencé à créer des espaces communs différents, on a multiplié les petites zones et les activités pour varier les expériences. Autrefois, on ne pensait pas aux ados, encore moins aux adultes qui avaient envie de s’amuser, il n’y avait que les tout petits qui avaient une salle de jeux… …souvent en sous-sol, sans lumière directe…

Oui, plus ou moins garderie… L’idée, c’est que les gens ne restent pas dans leur chambre et descendent partager du temps ensemble, en famille, dans un espace commun où chacun trouve ses activités. On pense à remettre nos photomatons dans le hall…

Peut-être un mur d’escalade ?

Il y en a déjà dans les stations ! Et à l’hôtel, les volumes manquent.

Mais au Marielle, on a créé un espace enfant avec un décaissé comme si on était dans une grande baignoire ludique…

Vous voyez émerger de nouveaux courants lifestyle en montagne ?

Le fait que les locaux viennent dans les hôtels, ça marche ! À Chamonix entre deux saisons, les gens viennent au Rocky Pop des Houches parce que le lieu bouge bien, la carte se renouvelle souvent, il y a toujours quelqu’un qu’on connaît à la grande table d’hôtes.

C’est le point de ralliement et quand on est dans une station qui bouge dejà bien, il faut capter sa clientèle en demie pension, renouveler les occasions, les choix, bar, table d’hôtes, table à deux… offrir plusieurs cartes à thème - pizza, raclette, plat du jour, créer la diversité.

Ce que vous décrivez, ça pourrait être dans un quartier vivant en ville…Et la montagne dans tout ça ?

On est sur des codes très montagne, déjà les codes couleur, le rouge, au sol une moquette écossaise marquée, du bois, des matières chaudes comme le feutre de laine (je n’en mettrais pas à Paris !), les baies ouvertes sur la neige… et des inventions comme « la banquise » (au Rocky Pop), comme un gros glaçon d’où émergent les tables et dans lequel on a creusé des trous pour se glisser…

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Il est loin le temps des lobbies, un comptoir, trois fauteuils et une table basse! Place à la créativité: bibliothèque et banquettes et bar-comptoir à tapas au St-Alban, à La Clusaz, fresque ludique et festival de couleurs à l'Heliopic à Chamonix.

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La renaissance du bois travaillé Louis, Robert et aujourd’hui Thomas. Depuis 1954, dans leur fief de Poisy, près d’Annecy, trois générations de Dunoyer ont enrichi le travail du bois dans la construction et l’aménagement intérieur. Aujourd’hui Dunoyer anticipe les différentes applications que peut prendre le bois traité dans un esprit contemporain.

Par Noëlle Bittner

L

es mosaiques, les damiers, les motifs, la façon dont joue la lumière sur les panneaux de noyer, on ne peut qu’admirer le travail du bois à l’intérieur du Cœur de Megève. « Après

des années d’engouement pour le vieux bois, en extérieur

comme en intérieur, on voit se profiler depuis deux, trois ans, une clientèle plus axée sur le bois traité dans un style contemporain. Après le mélèze et le sapin, on travaille avec des essences comme le noyer et le chêne, l’acacia et le merisier. Ces essences valorisent des lignes plus contemporaines et nous sommes très heureux de travailler sur ces projets. Nos créations prennent en compte la notion d’origine du chalet de montagne (le côté refuge, l’environnement nature) mais au travers d’une approche technique et stylistique résolument contemporaine.

L’esprit Dunoyer cela a toujours été d’utiliser nos savoir-faire pour élargir nos expériences » explique Thomas Dunoyer.

« Pour le Cœur de Megève, nous avons répondu à un appel d’offre pour réaliser le projet conçu, dessiné, planifié jusque dans ses moindres détails par l’architecte d’intérieur Sybille de Margerie ».

Avant le Cœur de Megève, Dunoyer avait réalisé le Four Seasons de Megève, le Pashmina à Val Thorens, le Kaïla à Val d’Isère pour ne citer que les projets les plus importants. 6

Motif en placage de noyer. Le fil du bois qui a été croisé, ce qui donne ce contraste clair/foncé.

Dunoyer a utilisé du vieux bois massif pour l’habillage mural du sauna et du cèdre pour le banc. photos © Vincent Leroux

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ARCHITECTURE & TOURISM E

« Architourisme »

pour réinventer la montagne

Ce qu’ils en pensent...

Jean-Luc Boch, président

Une gare de téléphérique imaginée par Renzo Piano à Chamonix. Des hôtels dessinés par Jean Nouvel à Avoriaz et par Jean-Michel Wilmotte à Aime 2000…

Voyons comment l’architecture contemporaine et ses

de France Montagnes et maire de La Plagne.

« Les bâtiments extraordinaires en montagne peuvent attirer entre autres des personnes qui n’ont pas l’habitude de la

meilleurs talents deviennent un moyen de réinventer

fréquenter. La volonté de passer

le tourisme en montagne.

des vacances en montagne est tellement diversifiée.

PAR PATRICIA PARQUET

Si des grands noms de l’architecture imaginent des projets remarquables et attirent une

Q

nouvelle clientèle à la recherche

ski dessinée par Jacques Labro 53 ans plus tôt, nous pensons d’abord à une fake news.

a besoin de se réinventer. »

Contacté, le service de l’urbanisme de Morzine nous confirme que le permis de construire

Arnaud Dutheil, directeur

au nom des Ateliers Jean Nouvel pour Pierre & Vacances est en cours d’instruction et ne

du Conseil d’architecture,

peut nous en dévoiler plus. C’est finalement Stéphane Lerendu, directeur général délégué

d’urbanisme et de

uand nous apprenons que Jean Nouvel, la star des architectes qui a imaginé

de découvertes, d’expériences

entre autres Le Louvre Abu Dhabi, l’Institut du monde arabe et la fondation

en altitude, nous favoriserons

Cartier à Paris, dont la carrière fut couronnée par le prestigieux Prix Pritzker

ces projets. Nous avons besoin

en 2008, a été choisi pour imaginer un nouvel hôtel à Avoriaz, la station de

de nouveautés et la montagne

Pierre & Vacances Développement qui nous présentera le projet : « Nous mettons en place

l’environnement (CAUE)

une nouvelle gamme d’hébergements hybrides entre l’hôtel et la résidence. Nous avons

de Haute-Savoie.

deux projets concrets : à Avoriaz avec Jean Nouvel et à Aime 2000 avec Jean-Michel

« Il y a une prise de conscience

Wilmotte. Quatre autres hôtels en montagne sont en phase d’étude. Pourquoi choisir un

de la clientèle qui veut trouver

architecte renommé pour chaque projet ? Le nom de l’architecte fait rayonner encore plus

une signature architecturale,

la destination dans laquelle nous nous implantons. Quand vous allez voir le maire de la

une contemporanéité

commune et que vous lui annoncez le nom de l’architecte, il voit l’intérêt en termes de

particulière. La montagne

communication et de rayonnement pour la station. Vous créez une destination dans la

porte la créativité. C'est comme

destination. »

une image qui lui colle à la peau. >>

Les notions de dépassement, de performance et de créativité lui correspondent. »

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© wisthaler.com © Innsbruck Tourisme / Erwin Haiden

Ci-contre : Le Messner Mountain Museum, à Plan de Corones dans le Sud-Tyrol, conçu par l’architecte Zaha Hadid.

En bas : C’est encore le cabinet de Zaha Hadid qui a imaginé le tremplin de saut ski à Innsbruck en 2001/2002.

© 7132 Hotel, Vals & Global Image Creation © 7132 Hotel, Vals & Global Image Creation

Ci-contre : Les thermes de Vals en Suisse, conçus par l’architecte Peter Zumthor, reçoivent plus de 30 000 visiteurs par année. Page de droite, de haut en bas : Restaurant Glacier 3000 aux Diablerets par l’architecte Mario Botta à 3 000 m d’altitude. Au sommet du Titlis en Suisse (à 3 000 m), le projet de la station de téléphérique, un bâtiment de verre et d’acier imaginé par le cabinet Herzog & de Meuron.

La gare Hungerburg du funiculaire d’Innsbruck qui conduit au sommet de la ville, dessinée par l’architecte Zaha Hadid.

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ARCHITECTURE & TOURISM E >>

Pourquoi faire appel à un architecte connu ?

Les architectes réputés sur le plan international et connus du grand public sont recherchés par les pouvoirs publics lorsqu’ils ont un projet

© Switzerland Tourism

de bâtiment public. Leur nom fait vendre et leurs architectures déplacent les foules. Les grandes agences ont la capacité d’innover, d’expérimenter de nouveaux matériaux, de nouvelles formes et de relever de nouveaux défis. Reprenons l’exemple d’Avoriaz pour mieux comprendre.

« Gérard Brémond est toujours dans le même esprit que lors de la création de la station d’Avoriaz dans les années 1960. Il cherche de l’innovation et pas seulement dans les usages et le produit. Nous souhaitons des bâtiments durables, avec une durée de vie très longue, dans la lignée de ce que l’on connaît à Avoriaz, Flaine et les Arcs. Ce qui est nouveau : penser une architecture réversible, c’est-à-dire si les usages changent à moyen

© Titlis 3020 Engelberg Suisse (c) Herzog & de Meuron

terme, dans 15-20 ans, qu’on puisse réhabiliter, restructurer, requalifier ces bâtiments en prenant en compte les usages qui seront ceux de l’époque. Cela demande une réflexion assez poussée, voilà pourquoi nous faisons appel à des cabinets d’architectes ayant cette capacité de progression et d’anticipation », poursuit Stéphane Lerendu.

Domaines skiables et renouveau architectural Les bâtiments des remontées mécaniques, et plus généralement les infrastructures des domaines skiables, sont aussi dessinés par des architectes de renom. Construits en altitude, dans des conditions extrêmes, ils permettent de se différencier des autres stations de sports d’hiver.

En Autriche, à Innsbruck, le téléphérique de Hungerburg et ses quatre stations ultra-modernes dessinées par l’architecte Zaha Hadid en est un très bel exemple.

Du côté de Chamonix, la Compagnie du Mont-Blanc fait appel à l’architecte italien Renzo Piano pour reconstruire la gare téléphérique des Grands Montets, victime d’un incendie en 2018. Il s’agit bien de l’architecte de 82

© Innsbruck Tourismus / Christof Lackner

ans qui a imaginé le Centre Pompidou, qui a inauguré cet été le nouveau pont de Gênes, créé la fondation Beyeler à Bâle, le Whitney Museum à New York, le Centre Jean-Marie-Djibaou en Nouvelle-Calédonie…

Chez nos voisins suisses, les architectes Herzog & de Meuron ont réalisé en 2015 la gare téléphérique au sommet du Chäserrugg dans le Toggenburg (canton de Saint-Gall). Ce magnifique bâtiment en bois, conçu dans le plus grand respect de la nature, est un assemblage de pièces de bois qui pourraient dans quelques années être démontées sans impacter l’environnement. >>

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ARCHITECTURE & TOURISM E

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L’architecture devient une nouvelle motivation touristique La notion « d’architourism » dans les pays anglo-saxons est évoquée pour la première fois lors d’une conférence à l’université de Columbia à New York en 2002 (1). L’architecture contemporaine est alors envisagée comme une destination touristique et devient par la même occasion un produit marketing. Ce phénomène est lié aux grandes capitales européennes et internationales, mais existe aussi en montagne en Autriche, en Suisse, en Allemagne et en Italie.

Dans le Sud-Tyrol en Italie au sommet du Plan de Corones, le célèbre alpiniste Reinhold Messner a choisi la fameuse architecte Zaha Hadid pour concevoir le Messner Mountain Museum.

« L’objectif était de concevoir un projet d’excellence. Imaginé par un grand alpiniste et une architecte talentueuse de renommée internationale, cela ne pouvait que donner un projet remarquable et unique. C’est un musée dans le musée, avec à l’intérieur les objets collectionnés par Messner et l’extérieur dessiné par Zaha Hadid », explique Andrea del Frari, directeur du Skirama Kronplatz-Plan de Corones.

En 2019, Reinhold Messner annonçait dans la presse italienne 200 000 visiteurs accueillis chaque année dans ses six musées dédiés à ses collections, tous exceptionnels au niveau de l’architecture.

Les plates-formes, l’expérience architecturale Les plates-formes et passerelles suspendues au sommet de la montagne se multiplient aussi bien dans les stations françaises (Chamonix, Les Arcs, Val Cenis, La Clusaz, les Gets…) qu’étrangères. En plus d’être des prouesses techniques, elles ont pour objectif d’offrir des points de vue uniques. Une manière de se familiariser avec la création architecturale contemporaine qui correspond aux besoins que nous avons de rechercher des expériences uniques, spectaculaires, offrant rêve et évasion. Les touristes ont besoin de se fabriquer des souvenirs et d’accumuler des photos « Instagramables » ! La station d’Innsbruck a fait appel à l’agence norvégienne Snøhetta pour sa passerelle surplombant la ville. Pas de quoi faire venir les foules, mais c’est une expérience supplémentaire.

Le tourisme en montagne a besoin de se réinventer pour devenir plus créatif On peut se demander quand une station ou une ville à la montagne pourrait accueillir un vrai grand musée moderne dédié à la montagne, imaginé par un grand nom de l’architecture, capable de générer une attractivité touristique et culturelle en toute saison. Il pourrait ainsi devenir le point de départ d’un tourisme d’architecture de montagne itinérant, dans l’esprit de la Route des Grandes Alpes. 6 (1) Joan Ockman, Salomon Fraustro, Architourism: authentic, escapist, exotic, spectacular, Prestel, 2006. Extrait du mémoire de Betty Verrière sur Le tourisme d’architecture contemporaine à Paris, Université de Paris 1.

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Voici d’autres bâtiments construits en Suisse par des architectes renommés.

De haut en bas et de gauche à droite : Imaginées par l’architecte Mario Botta, les voiles de verre et d’acier du Tschuggen Grand Hotel à Arosa abritent un spa, le centre de fitness, un centre de thérapie, une piscine.

La gare téléphérique de Chäserrugg, conçue par les architectes Herzog et de Meuron, est entièrement en bois.

Elle a été montée pièce par pièce en quelques semaines comme un jeu de Lego.

Une grande zone couverte en bois relie le restaurant et le hall d’arrivée. Église San Giovanni Battista de Mario Botta à Mogno, de forme elliptique à toit incliné.

Conçu comme une fleur en pierre, le complexe « Fiore di Pietra » de Mario Botta sur le Monte Generoso abrite deux restaurants à 1 700 m d’altitude.

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© Switzerland Tourism / Roland Gerth

© Schweiz Tourismus/Stephan Engler

(c) Corinne Cuendet/ Herzog & de Meuron

© Switzerland Tourism/Juergen Pollak / Herzog & de Meuron

© Homberger Arosa

Plaisirs d’automne

Sammode - G1 On ne présente plus ce luminaire imaginé par Pierre Guariche en 1951.

Un best résolument fifties et pourtant intemporel.

En métal et laiton, divers coloris. Existe aussi en version lampadaire (deux

En ce printemps de l’hiver, comme l’appelait

Toulouse-Lautrec,

tailles) et suspension. 2 220 €.

Les Montagnardes, Magland.

Habitat - Reflet Aussi élégante que simple et facile à accorder.

Table L.72 x l.58 x H.48 cm,

on

en bois et verre miroir. 199 €.

réchauffe son intérieur avec du

Habitat Ville-La-Grand.

mobilier, des objets déco et des textiles aux couleurs chaudes, au toucher velours et aux lignes résolument élégantes et vintage.

PAR ALICE MORABITO

Éditions Guérin « Dico Vertigo »

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Si vous ne l’avez pas déjà, ce dico paru à

Mr Tadef Récit de cimes

l’automne dernier vous permettra de plonger

Illustrateur mais aussi ancien skieur

dans 100 ans de cinéma de montagne,

de haut niveau, Mr Tadef aime se jouer

soit 500 films où elle occupe une place

des lignes et des courbes à coups

essentielle, qu’elle soit le théâtre

de grands aplats, revisitant toujours

de l’action voire un personnage…

avec élégance l’imaginaire de la

Et sinon, les éditions Guérin réimpriment,

montagne dans son Pays Merveilleux.

à l’occasion des 25 ans de leurs célèbres

Tirage numéroté, signé et limité

Habitat - Hervé

livres rouges, Les Conquérants de l’inutile

à 250 exemplaires,

Franchement old school, confortable et très addictif…

de Lionel Terray dans sa version illustrée.

cadre chêne avec passe-partout,

Fauteuil en tissu et cuir. 1 199 €.

Dico Vertigo de Paul Germain,

format 50 x 60 cm, 175 €.

Habitat Ville-la-Grand.

hors collection, 39,50 €.

pays-merveilleux.com

SHOPPING

Arty Ouvert l’été dernier, l’Espace Art’s 55, à mi-chemin entre le concept-store et la galerie, propose une sélection d’objets design aussi pop que colorés, pour certains en édition limitée.

Altiligne - Acteon Parmi l’une des dernières créations du designer alpin Benoît Chabert.

Applique disponible en blanc ou noir. 244 €. www.altiligne.com

Entre autres ? Les tableaux et photos sous plexi des Néerlandais Cobra Art, les extincteurs revisités de Safe-T ou encore

Norki

les luxueux livres des éditions

Un look ultra-doux pour un coussin un peu fou.

Assouline. Espace 55, Poisy.

©magyedart

Coussin en mouton à poils longs teinté doré,

Ethnicraft - Plaid Camel Nomad

45 x 45 cm, 159 €. Galerie Armel Soyer, Megève.

Une collection de plaids et coussins très moelleux, tissés dans un atelier familial belge à partir de tissu jacquard, notamment de coton, lin et laine. Plaid 200 x 140 cm, 330 €.

Carré Lumière Ville-la-Grand et Thonon-les-Bains

Soin détente ou après-ski

et L'esprit Demeure à Sallanches

Pour savourer les bienfaits du spa chez soi, on opte les yeux fermés… ou presque pour la collection Utopia de Caldera qui combine confort, design et haute performance.

Résultat ? Des bienfaits irréfutables sur le corps avec des programmes de massothérapie aussi efficaces

Diptyque Série (très) limitée

Pôdevache - Pouf

la différence. Spas pour

Conçus comme des sculptures par l’artiste Osanna Visconti, ces bou-

Nouvelle collection inspirée de la montagne, avec

4 à 8 personnes, à partir de

geoirs sont modelés à la main, en cire, puis fondus dans une fonderie

différents motifs. Pouf velours, 115 x 145 cm,

15 995 €. Gonthier Spas,

d’art. Série de 10 exemplaires par modèle, en bronze brut ou version

299,90 €. Pôdevache. Carré Lumière

patine noire, déclinés en 3 tailles pour bougie de 190 g.

à Ville-la-Grand et Thonon-les-Bains.

qu’enveloppants et une foule de détails techniques qui font

Cognin, Chambéry.

Modèle doré moyen, 2 000 €. www.diptyqueparis.com

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Les Spa Valmont ont l’esprit maison : l’accueil n’y est ni ostentatoire ni trop solennel, ni trop familier. On pratique le respect et la bienveillance. Et on personnalise les soins d’après le diagnostic qui est fait par la thérapeuthe à l’œil nu. On préfère le contact, la main, le geste… à la machine.

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BIEN-êTRE

COSY VA AU SPA Pour vous aider à choisir le bon spa, Cosy décortique une marque, sa méthode et ce que vous pouvez en attendre. Ce mois-ci, l’efficacité Valmont.

Par Noëlle Bittner

RENCONTRE AVEC SOPHIE GUILLON POUR L’OUVERTURE DU TOUT NOUVEAU SPA VALMONT DE L’HÔTEL MEURICE À PARIS VÉCU : LE SOIN SIGNATURE Le Meurice va rouvrir ! Le Meurice est ouvert ! Le Salon Dali n’a jamais été aussi beau, le service aussi empressé, le thé vert aux agrumes est parfait, les bouchées qui l’accompagnent à se damner. On achève les finitions dans les cabines du Spa Valmont de l’Hôtel Meurice, à Paris.

Nous nous déménageons, moi en chaussons de spa, derrière Pratina qui enfile des couloirs pleins de coudes. Le soin se fera dans une chambre (pas avec la vue sur les Tuileries quand même, et de toutes façons, les rideaux sont fermés).

« Quand je pense qu’il y a vingt ans, je ne croyais pas au Spa pour Valmont ! Mais je croyais au fait de développer une méthode, un rituel pour chaque produit. Ca m’a permis de changer d’avis ! » Il y a 50 Spas Valmont aujourd’hui et il s’en ouvre tous les ans, partout dans le monde.

Et ce qui se prépare est encore plus spécial : des centres de Villégiatures Valmont, dans de beaux endroits où l’on a envie de se ressourcer… mais

« chut, c’est un secret ! »

RENCONTRE DE GAMÈTES C’est dans l’ADN de saumon que naît la cosmétique cellulaire créée en

Pratina, la star de la maison, 13 ans de pratique, est toute à son affaire.

Elle choisit pour moi le Soin Majestueux (le nec plus ultra pour les visages qui affichent un âge certain). Chez Valmont, les soins visage c’est la signature maison. Ici, on ne raisonne pas en types de peau, mais en problème/solution. On vise « l’effet visible immédiat. » Et c’est ce qu’on obtient. Je confirme. 1h plus tard, le visage est comme lifté, l’ovale fermement dessiné, on dirait que tout le surplus est remonté dans les pommettes ! Mais le plus intéressant, c'est que l'effet est toujours visible deux semaines plus tard !

Ne vous attendez pas à un soin voluptueux dont vous sortiriez sur un petit nuage. Ici, on fait dans l’efficace et l’efficace ce jour-là passe par un triple nettoyage de peau, des applications successives de crème, de sérum, d’élixir, un massage appuyé, sculptant, un autre massage liftant, le kobido (la fameuse méthode papillon – le bout des doigts fait « vlipp » en se déroulant en éventail sur la peau) et le non moins célèbre palperrouler - plus connu pour dissoudre la cellulite !) et pour finir, un masque au collagène blanc comme dans le théâtre Nô.

1985 au sein de la clinique Suisse Valmont pour agrémenter le séjour des résidents avec des soins esthétiques. Après la cellulothérapie (injection de cellules de fœtus de mouton, interdite depuis), la directrice d’alors, Nadia Avalle, scientifique reconnue et créatrice de La Prairie, met au point la cosmétique cellulaire, toujours active dans les produits Valmont.

LES INTUITIONS DE SOPHIE L’intuition de Sophie Guillon, qui en 2000 rejoint la société, va booster la marque, jusque là dotée d’une image scientifique un brin austère. Passionnée de R&D (recherche et développement), elle détecte les tendances, analyse les changements de société, et reformule les succès d’hier en best seller d’aujourd’hui.

Des 15 produits d’origine, on est passé à plus de 120 aujourd’hui. Entre temps, Sophie a épousé Didier Guillon (propriétaire de cette marque familiale). Le couple a trois enfants « tous hyperactifs, comme leurs

parents ! » s’exclame Sophie. >>

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BIEN-êTRE

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EXPLOITONS LES RESSOURCES DE LA SUISSE !

Première fusée, l’Elixir qui fait monter en flèche l’exclusivité de la marque.

Où vivre l’expérience Valmont en montagne ? À Courchevel, au K2 Palace À Val d’Isère, aux Barmes de l’Ours À Saint Moritz, en Suisse, au Kulm Hôtel À Lech, en Autriche, à l’Aurelio Hôtel Au Canada, au Château Whistler Fairmont

« Imaginez un produit… frais, fabriqué à la louche, sur commande, numéroté, on inscrit le nom de la destinataire et on expédie par UPS ! On a dû s’arrêter, victime de notre succès ! » « L’Elixir, c’est l’apothéose de l’exploitation des ressources de la Suisse ! ». À partir de là, la marque crée son propre jardin expérimental alpin dans le Valais – la rose musquée est cueillie là, et toutes les plantes proviennent des maraichers locaux et de la coopérative « celle qui fournit Ricola pour

ses bonbons ! » L’extraction est faite par Alpaflor.

Quant à l’eau des glaciers, son utilisation remonte à 1996, pour la ligne Spirit of Purity. L’eau par définition est instable mais, captée dans le glacier du Val d’Hérens et traitée à moins de 40 km, elle peut être utilisée pure sans conservateur chimique.

« Finalement, on véhicule les principes actifs que nous donne la Suisse et on les distribue dans le monde entier ! »

NOUVELLE GÉNÉRATION Sophie a le sens des formules, des packagings, de ce qui va plaire et n’hésite pas à passer à ses amies le fabuleux Elixir un soir - mais pas le lendemain… pour qu’elles voient la différence ! Elle aime le contact direct avec ses clientes et s’intéresse aux styles de vie des nouvelles générations. Ce qui la mène à évaluer les besoins de cette jeune génération,

« garçons et filles dit-elle, assez autocentrés mais aussi généreux, et très concernés par l’avenir de la terre ». Cela donnera Primary, une formule qui revient à l’essentiel sans être trop technique, première formule UHT (sans conservateur) bourrée de pré biotiques et pro biotiques pour immuniser la peau et donc mieux vieillir.

PRODUITS CULTES Citons, dans le désordre, Regenera 2, que Sophie reformule avec un complexe de peptides (des protéines) qui en font « un repas complet

pour la peau ».

Nature, la ligne anti déshydratation. « L’hydratation, c’est un peu le

minimum syndical pour une crème. Mais l’hydratation rémanente de plus de 24h, c’est autre chose ! » Champion absolu, Renewing Pack, « c’est photoshop en 5 mn ! Un

masque velouté qui défroisse et lisse la peau. Il s’en vend 1 par minute ! » Et le Masque au collagène, le lifting sans scalpel ; et la Detox Cream contre le stress oxydatif et les pollutions. 6

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Double-page précédente, à gauche: Le nouveau Spa Valmont au Meurice, à Paris a une double entrée, par l'hôtel et par la boutique, rue de Castiglione.

Ci-dessus, de haut en bas: Chateau Fairmont, piscine et cabine au K2, bassin extérieur au Kulm, St Moritz, cabine à l'Aurelio, Lech.

BAINS NORDIQUES

SAUNAS

storvatt.fr

SPAS EN BOIS

COSY STATION

Quand La Plagne se réinvente...

La Plagne est l’un des « gros porteurs » de la vallée de Tarentaise, avec 2,6 millions de journées de ski en 2018-19. Côté hébergements, la belle endormie semble se réveiller avec un souffle nouveau. Afin d’attirer de nouveaux clients, les projets sont variés, de la nouvelle et vaste station à 2000 mètres jusqu’à la petite résidence façon chalet dans les villages de charme. Tour d’horizon à toutes les altitudes…

Texte : Lorène HeRrero

Les sites d'altitude de La Plagne, d'Aime 2000 à Belle Plagne.

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Š Olivier Allamand

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Š Photos non contractuelles

COSY STATION

La Plagne story La Plagne est née dans les années 60, afin de sauver la vallée de la désertification. Plagne Centre a été bâti au lieu-dit « La Plagne » signifiant replat ou petite plaine. En 1960, à l’initiative du Docteur Pierre Borrione (maire d’Aime), quatre communes, Aime, Bellentre, Macôt et Longefoy s'associent au sein d'un syndicat intercommunal, le Syndicat Intercommunal de La Grande Plagne.

Les différents aménagements de la nouvelle station intégrée de La Plagne et de sa route d'accès débutent au printemps 1961.

Après la faillite du premier promoteur immobilier, l’architecte Michel Bezançon imagine une station avec un front de neige, créée ex-nihilo, au-dessus de la forêt, dans les alpages. La station intégrée de Plagne Centre se développe et les stations satellites de Plagne Bellecôte, Aime la Plagne et Plagne Villages naissent à la fin des années 60. Aujourd’hui, avec les sites de Plagne 1800, Belle-Plagne et Plagne-Soleil en altitude, Champagny-en-Vanoise, Montalbert et Montchavin-les Coches en moyenne altitude, La Plagne regroupe 10 stations sur deux versants.

Dessiner la station du futur « Imaginez la station de sports d’hiver de demain », tel était l’énoncé du concours d’architecte lancé par la commune d’Aime pour son UTN (Unité Touristique Nouvelle). Le projet de 54 000 m2 de superficie est confié au cabinet d’architecture Wilmotte & Associés et à l’aménageur Pierre & Vacances. La station de 5e génération doit abriter 2450 lits avec un centre aqualudique, plusieurs hôtels et résidences de tourisme, une salle de séminaire, des boutiques, des restaurants (avec un chef étoilé qui souhaite rejoindre ce projet). « L’urbanisation est tournée vers l’avenir, elle permettra une autre manière de vivre et de voir la montagne dans un univers de fête et de jeu, tout en privilégiant le rapport à la nature.

Re-dessiner une station dans les Alpes du Nord est

La Plagne et ses lits…

L’ensemble des sites regroupe 55 000 lits touristiques.

En 2020, La Plagne comptabilise pas loin de 13 000 lits en résidence de tourisme, presque 7000 en club ou village vacances et 1500 en hôtels.

La majorité sont des « lits professionnels » (30 602 lits) et ceux dit de « particulier à particulier » représentent 10 883 lits.

Les lits restants, un peu plus de 13 000, sont des lits non commercialisés.

un défi incroyable et exaltant !”, explique Corinne Maironi, Maire d’Aime la Plagne et architecte de profession. Le projet, qui se situe à deux virages de l’actuel paquebot des neiges, a pris du retard.

La pose de la première pierre est annoncée en décembre lors des 50 ans d’Aime 2000.

Le terrassement devrait débuter au printemps, pour une livraison à Noël 2022 de la première partie. >>

L’hiver 2018-19, La Plagne a enregistré 3 380 000 nuitées.

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COSY STATION

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Nouveau souffle en altitude La majorité des sites d’altitude de La Plagne se situent sur la commune (nouvelle) de La Plagne Tarentaise. Plusieurs projets importants vont voir le jour dans les années à venir, notamment à Plagne Soleil qui poursuit son développement avec une nouvelle résidence, le White Pearl 5*. CGH prévoit pour décembre 2021 la livraison de 694 lits disposant d’un accès piscine et spa.

Le chantier de la résidence Manaka à Plagne Centre démarrera ce printemps. MGM pourra accueillir jusqu’à 138 personnes avec un accès skis aux pieds. La résidence imaginée par Imhotep Architectes sera livrée en décembre 2022.

Plagne Bellecôte sera également en travaux en fin d’hiver avec la Zac des Moutons. « Ce projet est le dernier possible.

C’est une UTN de 5000 m2, pour environ 400 lits. Porté par un consortium, le site de plusieurs bâtiments accueillera une partie hôtellerie de luxe (avec le premier 5* de La Plagne), des parties plus accessibles et des espaces communs ouverts à tous », explique Jean Luc Boch, maire de La Plagne Tarentaise.

Parallèlement, la commune améliore le confort des vacanciers en aménageant la gare du Funiplagne, ses galeries (avec un point relais Poste, une bibliothèque, un point accueil saisonnier…), la rénovation de la salle omnisport avec l’installation d’un espace musculation et une nouvelle scénographie pour le musée de l’espace Pierra Menta avec notamment la reconstitution d’une galerie de mine. >>

1 à 4/ Le White Pearl 5*, la future résidence CGH à Plagne Soleil.

5/ La nouvelle scénographie de l'espace Pierra Menta à Plagne Centre.

6/ La future résidence MGM, le Manaka, à Plagne Centre.

7/ La Zac des Moutons à Plagne Bellecôte.

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COSY STATION

Rénover et repenser l’existant « Nous avions besoin de quelques nouvelles constructions pour

Nous avons besoin de nouvelles

redynamiser la station avec des lits nouveaux mais nous devons

constructions pour redynamiser

également penser à l’existant. C’est l’exemple de Plagne Belle-

la station avec des lits nouveaux

côte où nous travaillons sur le projet de rénovation et sortie de multipropriété pour 406 appartements. Il faut éviter la vente à la

mais nous devons également

découpe et monter un consortium d’investisseurs, afin de garder

penser à l’existant

des lits commerciaux. Il y a 2200 lits, cela n’est pas anodin. C’est le plus gros dossier actuel de la Tarentaise », ajoute Jean Luc Boch. En décembre MMV ouvre les portes de son nouvel hôtel Club à Aime 2000 et ses 224 chambres entièrement rénovées au sein de l’ancienne résidence du Club Med 3 tridents. Du côté de Plagne Centre, l’ancien centre de secours a été entièrement réhabilité et surélevé d’un étage. L’immeuble abrite 12 appartements, livrés pour Noël 2021 et commercialisés par GSI.

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Ci-dessus/ Le site de Plagne Bellecôte où la commune réfléchit à un important projet de rénovation.

Page de droite, à gauche/ Le Snow Rock, imaginé par Terrésens à Plagne Montalbert.

Page de droite, à droite/ À Champagny en Vanoise, deux résidences dont les travaux ont débuté cette année : Les Terrasses de la Vanoise et Les Alpages.

Des projets dans les stations village

À Champagny, le marché s’est donc tourné vers des biens existants,

À Montchavin Les Coches, on compte deux projets de chalet et de

des maisons et leur terrain sont rachetés et souvent démolis pour

résidence, pour respectivement 500 et 400 lits. Ce sont certainement

construire un projet neuf. C’est notamment le cas du « Palais des

les derniers projets neufs, dans le respect du Schéma de Cohérence

Dodes », une petite résidence avec 9 appartements dont la livraison

Territoriale (SCOT). Parallèlement, nous travaillons à une grosse cam-

est programmée au printemps 2022.

pagne de rénovation », explique Jean Luc Boch.

Dans le quartier de la Piat, les travaux d’extension de la résidence Les Alpages ont débuté au printemps. A deux pas de la piscine et spa

À Montalbert, la municipalité d’Aime La Plagne prévoit un gros pro-

municipal, le Groupe MJ Développement a débuté la construction des

jet de refonte du centre village. Les travaux débuteront au printemps

Terrasses de la Vanoise, avec 330 lits prévus pour le 4e trimestre 2021.

2021 par la rénovation de la salle de spectacle. Côté privé, CGH prévoit l’ouverture de sa résidence « La Perle des Cimes », en décembre

Dans les cinq prochaines années, ces chantiers de constructions

2021 avec 440 lits. Cet été, le Groupe Terrésens a débuté les travaux

neuves sont certainement les derniers de La Plagne. Les investis-

de sa nouvelle résidence, le Snow Rock. Elle abritera une piscine in-

seurs devront ensuite se tourner vers l’existant, comme ils ont déjà

térieure, espace détente et un bar à tapas. Ainsi Montalbert comptera

commencé à le faire dans certaines stations. Pour les 10 sites comp-

400 nouveaux lits à Noël 2022. Le groupe a également un projet de

tant 55 000 lits touristiques au global dont certains datent des an-

résidence sur le Versant sud, à Champagny en Vanoise. Un permis de

nées 60, l’enjeu majeur sera d’inciter les propriétaires à rénover, afin

construire pour une résidence a été déposé au printemps. Sur cette

de répondre aux attentes de la clientèle actuelle et de conserver ces

commune, il est quasi impossible de trouver un terrain constructible.

précieux lits chauds. 6

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COSY STATION

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7 les nouveaux lieux aux lignes inspirantes

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1/ Au sommet du télécabine de Plagne Montalbert, le restaurant le 360 présente un design cubique, largement vitré.

2-3/ À Plagne Centre, l'ho36 Hostel est un nouveau type d'hébergement, à la décoration décalée.

4/ À Aime 2000, un appartement rénové par la créatrice Dado Robino et la Menuiserie Chevalier.

5-7/ À Plagne Centre, l'hôtel l'Araucaria est un bel exemple de rénovation, orchestré par l'architecte d'intérieur, Leslie Gauthier.

8-9/ La décoratrice d'intérieur locale, Lætita Crétier, a imaginé l'univers du coffee shop le Floe, à Plagne centre.

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COSY PRATIQUE & ECOHABITAT

Créer des petits espaces dans le petit espace Quand on rénove une petite surface, on est face à un défi : optimiser tout en gardant des volumes. Voici les conseils délivrés par les architectes de l’agence Amevet pour donner du caractère à une petite surface.

• Ne pas surcharger de meubles et d’accessoires.

Lister les meubles dont on a véritablement besoin.

Se demander ce que l’on veut optimiser.

36 m tout confort !

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Optimiser chaque centimètre carré dans 36 m2, c’est le défi relevé par l’agence d’ar-

• Créer des petits espaces dans le petit espace,

chitecture intérieur Amevet, chargée de

à l’aide de la couleur et de la lumière.

rénover un vieil appartement à Val d’Isère.

• Traiter la couleur par zone. Marquer un espace avec une couleur foncée permet de le délimiter.

Texte : PATRICIA PARQUET - PHOTOS : PHILIPPE GAL

On cloisonne le moins possible ; la couleur indique visuellement le passage d’un espace à un autre.

Préférer les murs clairs sur des murs « sans importance » et préférer une couleur soutenue pour faire ressortir une zone comme l’espace repas.

• Jouer avec les hauteurs. Ne pas mettre du bois tout hauteur. Varier les hauteurs des éléments.

Pensez aux niches.

• Le plus difficile ? Gagner de la place avec l’agencement. Se demander comment l’agencement peut isoler les espaces. Mettre des cloisons quand elles sont vraiment indispensables pour des raisons phoniques.

• Doser l’éclairage. Venir éclairer ponctuellement de petites zones contribue à les mettre en valeur.

Utiliser le rétro éclairage permettant par exemple d’éclairer à la fois la table et le plafond ; il offre une agréable lumière d’ambiance. Penser aux réglettes leds, dans les niches, au sommet d’un habillage bois ; elles contribuent à agrandir visuellement le plafond.

AVANT Il faut imaginer l'appartement avant rénovation avec de la moquette au sol, du lambris jauni, des rideaux foncés et du carrelage d’un autre temps. Heureusement, les menuiseries sont en bon état. En plus du coin repas, il y avait une seule chambre et une salle de bains avec baignoire. Un logement pas adapté à une famille de cinq personnes.

LES DÉFIS Éviter un style trop montagnard. Prévoir des couchages pour toute la famille. Un rangement privatif et un équipement aux normes pour la location.

Dans cette configuration, l’ingéniosité et le savoir-faire des architectes d’intérieur ont permis d’aménager une surface de vie optimisée et contemporaine.

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COSY PRATIQUE & ECOHABITAT

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LES RÉPONSES DES ARCHITECTES D’INTÉRIEUR • Utiliser du bois brut aspect madrier. Une fois poncé, le sapin a un aspect vieilli avec des angles taillés. Les lames de bois sont posées sur un panneau mélaminé noir qui accentue le vide entre chaque lame.

• Choisir une palette de couleurs douces. Les murs sont peints en blanc-gris et en vert kaki pour une touche d’élégance tonique qui se marie bien avec le bois.

• Optimiser le coin repas avec des banquettes-coffres et permettre à toute la famille de s’asseoir autour de la table.

• Éclairer le coin repas avec une suspension trois couleurs qui se décline en applique dans l’espace séjour.

• Réduire la cuisine au minimum. Pas de porte. Des blocs compacts pour loger le grand frigo et la machine à laver. Des niches en partie basse cassent le volume.

• Poser les planches de bois à l’horizontal. Visuellement, elles agrandissent l’espace.

• Respecter les proportions. Les architectes d'intérieur ont choisi les éléments les plus fins et les plus discrets possibles comme les poignées de tiroirs en métal laqué noir. Le plan de travail en pierre du Zimbabwe de faible épaisseur donne de • Choisir des éléments amovibles. Meubles et accessoires se déplacent

Petit ne signifie pas bon marché

facilement d’un coin à un autre de la pièce comme ici la table basse et les poufs,

Optimiser une petite surface a été

évitant ainsi l’accumulation de meubles.

possible grâce à un projet réalisé

• Penser des meubles avec un double fond quand la profondeur le permet.

sur mesure où chaque détail et

Derrière le canapé se loge une penderie où le double fond contient un placard

chaque centimètre carré sont étu-

dédié aux affaires personnelles des propriétaires. Il doit son existence à une

diés. Le prix est souvent plus élevé

contrainte : le passage d’une gaine technique.

pour repenser une petite surface

• Créer des espaces inédits. À la place de l’ancienne salle de bains, le coin des

qu’une grande surface car l’étude

parents trouve sa place dans une petite alcôve en bois, avec un lit en hauteur,

d’optimisation est souvent longue.

des rangements dessous et un rideau occultant.

Les propriétaires ne regrettent pas

• Multiplier les rangements. Dans la chambre enfants, l’espace sous

leur investissement car dans cette

l’un des lits superposés accueille un grand placard qui complète l’armoire

configuration, leur appartement

tout hauteur.

est devenu facile à louer.

l’élégance.

• Dénicher une liseuse double fonction. La liseuse accueille une patère en métal qui sert à déposer son livre de chevet ou un téléphone.

• Délimiter les espaces avec des matériaux. Dans la chambre enfants, le plafond est habillé de bois uniquement au-dessus du lit pour marquer l’espace.

• Donner du peps à une petite salle de bains. La robinetterie noire contribue à donner de l’élégance à une salle bains toute simple et offre du contraste à une pièce toute blanche. Idéal pour les petits espaces : une vasque avec une petite plage pour poser les verres dédiés aux brosses à dents. La vieille baignoire encombrante est remplacée par une douche.

• Durée des travaux : 3 mois.

• Côté budget. À partir de 2 500€/ le m2. 6

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Dans le salon, les planches de bois à l’horizontal agrandissent visuellement l’espace. Très pratiques, les tiroirs sous le canapé.

Les parents dorment dans une alcôve, semblable aux vieux lits savoyards.

Esprit cabane dans la chambre des enfants, avec trois lits superposés.

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Réhabiliter une maison en habitation passive

Quel est l’intérêt d’atteindre le standard passif lors de la rénovation d’une habitation ? Augmenter la performance thermique permet d’avoir un logement très confortable en toutes saisons.

Les défis à relever pour atteindre le Label européen

Le passif en rénovation, c’est possible, contrairement

aux

idées

reçues.

Une

EnerPHit (standard passif pour la rénovation) : • Amener l’enveloppe thermique vers une performance passive.

maison passive est une maison dont la

• Assurer la continuité de cette enveloppe thermique, c’est-

consommation d’énergie est quasi nulle.

à-dire supprimer les ponts thermiques lorsque c’est possible.

Mais aussi plus confortable, plus respec-

• Recomposer le plan d’étanchéité à l’air.

• Ajuster les équipements techniques au contexte de rénovation comme la ventilation double flux (il existe des

tueuse de l’environnement.

produits certifiés passifs), le système de chauffage et la TEXTE : PATRICIA PARQUET

préparation d’eau chaude sanitaire.

Pour atteindre la performance thermique, il va falloir intervenir sur : • les menuiseries extérieures (avec du triple vitrage, des châssis isolés performants). Il existe des fenêtres certifiées passives, • les murs extérieurs (ajouter par exemple 30 cm d’isolation extérieure en panneaux de polystyrène), • isoler la toiture (en fonction de ce qui existe, ajouter par exemple de la ouate de cellulose soufflée),

CAS CONCRET Construite en 1973, cette maison de 225 m² n’était plus en adéquation avec les désirs d’habitats contemporains des propriétaires. Chargé de sa rénovation, l’atelier de Montrottier Loïc Parmentier & associés a retravaillé le confort, la lumière et la qualité des matières dans une logique d’économie d’énergie et de développement durable.

Cette réhabilitation thermique en ITE (isolation thermique par l’extérieur) a obtenu le label passif.

Le bâtiment est repensé sous trois aspects. Les ouvertures ont été remaniées par un travail sur leurs épaisseurs (notamment de l’isolation). L’orientation des pièces est optimisée avec des espaces jour largement ouverts au sud, dans le prolongement de l’extérieur. Enfin, la distribution intérieure rend désormais les espaces plus fluides et révèle la générosité des espaces traversés.

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• le plancher bas. Renforcer la performance thermique du plancher bas est le point le plus critique en matière de rénovation passive. On peut isoler sous la dalle ou sur la dalle selon le contexte. Si la maison est posée sur un terre-plein, difficile d’isoler sous la dalle. On isole sur la dalle quand on a une bonne hauteur sous plafond.

Autre solution : créer un tablier isolant périphérique.

Cela consiste à creuser les fondations puis recouvrir le soubassement d’isolant.

Grâce à la rigueur de l’exécution et de la conception, la maison peut atteindre le standard EnerPHit avec un besoin de chauffage inférieur à 15 à 30kWh/m2/an selon climat.

La consommation totale en énergie primaire est inférieure à 120 kWh/m2/an (électroménager inclus). 6 Source : Association La Maison Passive. www.lamaisonpassive.fr

Un hébergement unique, une vie personnelle, des espaces de vie et des complexes écotouristiques

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LES DÔMES BOIS AUX MULTIPLES FACETTES

contact@domes.f r

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Nouveaux,

Du carrelage avec un zip !

Quoi/ Collection de carrelage en grès cérame.

Côté technique/ C’est un joint décoratif profilé qui fait tout

efficaces et utiles Des JOINTS DE CARRELAGE ORIGINAUX, des plafonds en bois absorbeurs de son, des placards qui se mettent à chauffer, voici

le charme de cette collection de carrelage de 10 mm d’épaisseur. Un zip, semblable à celui d’une fermeture éclair, ourle le carreau. On rythme avec autant de joints décoratifs et colorés souhaités.

Pour quels usages/ Les sols et les murs.

Qui/ Collection Zip de la marque italienne Ceramica Bardelli.

Couleurs/ Blanc ivoire, noir anthracite et terre cuite.

Point fort/ Le zip fait ressortir un signe graphique.

quelques nouveautés inspirantes.

© Lignotrend

TEXTE : PATRICIA PARQUET

Du bois pour absorber le son Quoi/ Le nouveau panneau acoustique en bois véritable, Ligno Acoustique nature 3D, vient d’obtenir l’or, la plus

Placard chauffant

haute distinction au prix international de design Focus Open

Quoi/ Une porte de placard coulissante qui chauffe.

2020 (prix d’État du Design center de Bade-Wurtemberg en

Comment ça marche/ Réalisée sur-mesure, la porte de placard

Allemagne).

dissimule un film chauffant qui produit une chaleur par rayonnement

Côté technique/ Les panneaux de 62,5 cm de large sont

infrarouge lointain. Toute la surface des portes diffuse une chaleur

composés de lames de différentes hauteurs et largeurs.

douce. L’alimentation électrique se trouve à l’intérieur du placard et

Les lattes de bois, en chêne ou en sapin blanc sans nœud,

elle est également intégrée au rail haut.

offrent une absorption acoustique efficace.

Où l’installer/ Dans une entrée, une salle de bain, les chambres.

Qui/ Lignotrend, fabricant basé en Forêt Noire (Allemagne).

Qui/ Modèle Sundoor du fabricant français Sifisa.

Points forts/ La qualité : le bois est issu d’une produc-

Points forts/ Idéal pour les petits espaces car le placard conjugue

tion certifiée PEFC, constituée de bois contrôlé selon les

rangement et radiateur. On peut mettre le placard à chauffer à dis-

critères d’écoconstruction. Le design : les lattes de bois

tance à l’aide d’une application. Pas de risque de brûlure au contact

assemblées côte à côte participent à l’aspect chaleureux

de la surface.

d’une décoration intérieure aussi bien dans un grand salon, un restaurant, un hôtel que dans des bureaux et des salles

Porte Sundoor en verre laqué ou miroir, puissance comprise entre 325 et 650 W. © Sifisa

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de réunion.

publi cosy

COMERA CUISINES, DU SAVOIR-FAIRE HISTORIQUE AU CONCEPT MODERNE

N

ée de la rencontre entre fonctionnalité et plaisir, la Compagnie des Meubles Rationnels (COMERA), marque française à l’origine du concept de cuisine aménagée, a été créée en 1945 par Marcel Gascoin, designer, et Georges Landeau, industriel. De l’esprit pionnier

de ses débuts, COMERA Cuisines a conservé une philosophie engagée et un état d’esprit créatif.

Des cuisines 100 % françaises Les cuisines COMERA sont entièrement fabriquées sur leur site de production à Saint-Philbert-de-Bouaine, en Vendée et sont certifiées Origine France Garantie (OFG), depuis 2012. Réalisée par un organisme indépendant, cette certification est la seule à pouvoir attester de l’origine française d’un produit.

La créativité COMERA met en valeur une vaste collection de couleurs exclusives et des matériaux innovants, tels que le FENIX NTM ®, une surface mate anti trace au toucher soyeux et très résistante. Une large gamme de façades en chêne massif, provenant de forêts françaises durablement gérées (norme PEFC), est également proposée.

Situé à Voglans, COMERA Cuisines by HK design, est le fruit de l’association de Henry Gourdol et de Kamel Echine, deux professionnels passionnés par l’agencement et la décoration d’intérieur. Avec leur équipe, ils valorisent le conseil et l’accompagnement dédié afin d’atteindre l’entière satisfaction de leur clientèle.

Présents à chaque étape, de l’accueil à la réalisation des plans techniques utiles au bon déroulement du projet, ils sont en mesure de définir les besoins, d’établir un avant-projet esquissé à la main dont ils ont le savoir-faire, tout en passant par le choix des couleurs et des matières. L’expérience client est unique et personnalisée. Le magasin conçoit également des salles de bain et des dressings sur mesure. 6

5550 rue de la Françon, 73 420 Voglans +33(0)4 28 70 87 87 www.comera-cuisines.fr k.echine@comera-cuisine73.fr

Magasin showroom ouvert 6 jours/7 Lundi-vendredi : 9h30-12h00 et 14h00-19h00 Samedi 09h30-19h00, non-stop

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Eco-construction focus sur l'auberge nordique du

Grand-Bornand (74) rénovée et agrandie par Pateyarchitectes Logée au creux d’une forêt d’épicéas, avec en arrière-plan une vue grandiose sur le massif du Grand-Bornand et ses sommets qui semblent avoir été taillés à la serpe, l’auberge nordique révèle une architecture contemporaine où le bois règne en maître.

Car ici, la forêt semble s’être glissée jusque dans les nouveaux bâtiments…

Texte Alice Morabito. Photos : Pateyarchitectes

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N

ous avons une approche contextuelle des projets et des éléments sensibles du site alentour. Quand on arrive ici, où le contexte patrimonial est très important et le paysage époustouflant, l’on n’a rien envie de changer. Même s’il fallait pourtant doubler la

superficie de la structure et créer 26 chambres d’hôtellerie supplémentaires »,

explique Grégoire Le Blanc, architecte associé de l’agence Pateyarchitectes.

Du coup, le nouveau bâtiment a été logé à l’arrière du bâtiment existant, encastré dans la forêt d’épicéas. « C’est un bâtiment contemporain – les pastiches,

nous ne savons pas faire –, où nous avons fait passer le bois de l’état d’arbre à celui de poutre puis de plancher », poursuit-il. Résultat ? Le paysage de la forêt se fond avec les bâtiments, à savoir un spa de 115 m2 (jacuzzi, hammam, sauna, grotte de sel, cabine de soins, salle de sport) et un nouveau bâtiment hôtelier (à l'architecture plus classique) tous deux livrés en décembre dernier pour l’ouverture de la Coupe du Monde de biathlon (l’équipe norvégienne y a été accueillie).

Séjour « chouette nature »

Le bois et le verre s’y combinent avec esthétique et contemporanéité. Car de

L’auberge nordique du Grand-Bornand

l’extérieur, on a le sentiment de continuer à regarder la forêt qui se reflète, qui plus

propose des séjours thématiques

est, dans les grandes baies vitrées. Quant à l’intérieur, qu’il s’agisse des chambres

sportifs tout compris hiver comme été,

ou du restaurant et des espaces d’accueil, le bois et le béton brut, dont l’aspect

pour adultes et enfants : ski nordique,

évoque le côté minéral, se font écho.

raquettes, rando, biathlon, nature,

Last but not least, cette réalisation a aussi été l’occasion pour l’agence d’engager

yoga… Engagée depuis plus de dix ans

l’auberge nordique plus avant dans sa démarche environnementale. « Avant, le

dans le tourisme durable, elle est

bâtiment était entièrement électrique. Nous avons insisté pour être plus vertueux

adhérente à la fédération Cap France et

et améliorer l’impact environnemental du projet aussi bien sur les matériaux que

à son label « Chouette Nature » :

l’énergie employés », souligne Grégoire Le Blanc. En clair, une chaufferie bois

tri sélectif, recyclage, entretien des

alimente désormais les nouveaux bâtiments, dont le spa, qui fonctionnent avec

espaces sans pesticides ni désherbant,

des radiateurs à l’eau chaude. Le bois de chauffage, en plaquette, est qui plus est

produits bio ou issus du commerce

sourcé localement, comme le bois ayant servi à la réalisation de ce projet engagé,

équitable.

au langage architectural très poétique. 6

Logés au creux d’une forêt, ces nouveaux bâtiments (particulièrement le spa) donnent le sentiment de se fondre avec celle-ci, le bois y passant de l’état d’arbre à celui de poutre puis de plancher… Une architecture résolument contemporaine côté esthétique mais aussi technique, conçue dans une approche durable.

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Notre carnet d’adresses Les contacts évoqués dans ce numéro sont répertoriés dans ce carnet, sujet par sujet.

■ FOCUS Architecture L’abbaye de Novacella Via Abbazia, 1, 39040 Novacella BZ, Italy +39 0472 836189 SPA L’auberge du Père Bise 303 Route du Port, 74290 Talloires-Montmin 04 50 60 72 01

■ INSPIRATION Se faire plaisir Les mercredis de l’archi CAUE74, 7 esplanade Paul Grimault 74000 Annecy culture@caue74.fr, 04 50 88 21 12 La fabrique de l’extravagance Le Domaine de Chantilly reservations@domainedechantilly.com +33 (0)3 44 27 31 80 Maison et objets Parc des expositions Paris Nord Villepinte serviceclientvisiteurs@safisalons.fr À table ! Le repas tout un art Musée National de Céramique à Sèvres Young Ermin www.musee.ville-isle-adam.fr 01 74 56 11 23 / 01 34 08 02 72 L’ensci et le Mérinos lafilaventure@brundeviantiran.com 04 90 38 73 31 Le portrait qui vous révèle Galerie Daltra, 20 rue du Clos des Rennes 07 60 55 94 41, www.galerie-daltra.com ■ ARCHITECTURE Suspendre pour surprendre Architecte : Stefan Rier

■ Nouvelle Hôtellerie de Montagne Se loger Cosy Les fermes de Marie 63 Chemin de la Riante Colline, 74120 Megève, 04 50 93 03 10 Le M de Megève 15 Route de Rochebrune, 74120 Megève 04 50 21 41 09 Le hameau de La Mourra Avenue du Prariond, 73150 Val-d'Isère 04 79 40 28 70

Ma voisine à la mer Architecte : Katarina Lundberg Décalage Chamoniard Agence Deca-laage 130 rue Joseph Vallot 74400 Chamonix 06 12 81 92 55 / 04 50 53 81 65 contact@decalaage.com 130

L’Hélio Pic 610 Route Blanche, 74400 ChamonixMont-Blanc, 04 50 54 55 56 Plan B 196 Avenue de Courmayeur, 74400 Chamonix-Mont-Blanc, 04 85 30 01 60 Le Faucigny 21 Rue de l'Europe, 74200 Thonon-les-Bains, 09 67 18 79 71

■ Cosy Station Wilmotte & Associés Cabinet d’architecture 68 Rue du Faubourg Saint-Antoine, 75012 Paris, 01 53 02 22 22 Restaurant Le 360 Plagne Montalbert, 73210 Macot-la-Plagne L’ho36 Hostel La Plagne centre 73210 La Plagne-Tarentaise, 04 79 09 09 23

Le Génepy Le Génépy, 16 Impasse du Génépy, Chamonix Mont-Blanc, 04 85 30 01 00

Hôtel Araucaria Architecte : Leslie Gauthier D221, 73210 La Plagne-Tarentaise 04 58 24 11 11

Le refuge de la Traye Plateau de, 73550 Les Allues 04 58 24 04 04

Le chalet Whymper 76 Impasse de l'Androsace, 74400 Chamonix-Mont-Blanc, 04 50 53 91 60

Coffee Shop le Floe Macot La Plagne 73210 La Plagne Centre www.coffeebarfloe.fr/

Les airelles Rue du Jardin Alpin, 73120 Saint-Bon-Tarentaise, 04 79 00 38 38

Le refuge de Solaise Chemin de la Vanoise, 73150 Val-d'Isère 04 58 83 00 90

L’Armancette- Saint Gervais 4088 Route de Saint-Nicolas, 74170 Saint-Gervais-les-Bains 04 50 78 66 00

48° Nord 1048, route du Mont Sainte-Odile 67220 Breitenbach, 03 67 50 00 05

■ Savoir-Recevoir en héritage Hôtel d’Angleterre Rue du Jardin Alpin, 73120 Saint-Bon-Tarentaise, 04 79 00 38 38 Chalets-hôtels de la Croix-Fy 4910 route Col de la Croix Fry Pré Jean, 74230 Manigod, 04 50 44 90 16

Agence Noa : www.noa.network Appartement Messner Haus Suite : www.messnerhaus.it

Le Marielle 327 Rue du Soleil, 73440 Val Thorens 04 58 24 00 80

■ Nouveaux modes de vies Au Saint Alban 195 Route de la Piscine, 74220 La Clusaz 04 58 10 10 18 Le Rocky Pop 195 Route de la Piscine, 74220 La Clusaz, 04 58 10 10 18

Auberge de jeunesse H036 120 rue des Fontanettes, 73440 Les Belleville, 04 79 55 08 40 Le base Camp Lodges Arolles, Impasse des Peupliers, 73700 Bourg-Saint-Maurice, 04 79 31 72 81

■ Affaire de style Hôtel Le Coucou 464 Route du Belvédère, 73550 Les Allues 04 57 58 37 37 Cœur de Megève 44 Rue Charles Feige, 74120 Megève 04 50 21 25 30

■ Bien-être SPA VALMONT Hotel Meurice, Paris 228 Rue de Rivoli, 75001 Paris 01 44 58 10 55

■ COSY PRATIQUE ET ECOHABITAT Agence Amevet 91 rue Philibert Routin 73000 Chambéry, tél. 04 79 71 11 51 amevet.fr Atelier : Montrottier Loïc Parmentier & Associés 67 Chemin du Raty 69770 Montrottier lparmentier@virage.archi 04 74 01 10 03 Sifisa : placard chauffant 142, Route de condom 47520 LE PASSAGE 05 53 69 22 00 Ligno Acoustique nature 3D : bois pour absorber le son +49-7755-9200-32 https://www.lignotrend.fr Auberge Nordique du Grand Bornand Agence Pateyarchitectes 69 Rue Pasteur, 73000 Chambéry 04 79 85 47 83

Une marque du Groupe Dunoyer, depuis 1954.

55 rue de l’Espace 55, Parc du Calvi - 74330 Poisy / Annecy - Tél. : 04 50 22 68 00 www.chalets-dunoyer.com

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