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mountain
ART DE VIVRE
Nos maisons d'après OUTDOOR
De refuge en cabane RÉNOVATION
Une pièce en plus ARCHITECTURE
Un pavé dans l'alpage DOSSIER
B BELUX : 9,40 €- CH : 15,10 CHF
Matière matériau, matériel L 12688 - 48 - F: 8,90 € - RD
48
NUMÉRO (TRÈS) SPÉCIAL
ART DE VIVRE I ARCHITECTURE I DESIGN I STYLE
© MGM - Edition : 10/2020 - Crédit photos : Studio Bergoend -Emergence : Illustration non contractuelle, à titre d’illustration.
Une histoire qui s’écrit avec vous...
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Décoration d’intérieur
Chaque projet est unique, une histoire, une aventure humaine dans laquelle nous avons à cœur de donner vie à vos rêves. Au sein de nos magasins, notre propre Agence de Décoration d’Intérieur vous accompagne dans la réalisation de vos projets.
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Nous réalisons aussi bien des villas, des appartements, des lofts, des chalets en montagne, des restaurants, des hôtels, des magasins et des bureaux en HauteSavoie, en Suisse et parfois plus loin.
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Carré Lumière Annemasse - 6 rue de Montréal - 74100 Ville-la-Grand - +33 (0)4 50 83 48 30 Carré Lumière Thonon - 16 bd. du Pré-Biollat - 74200 Anthy-sur-Léman - +33 (0)4 50 71 40 08
Le duo déco...
Manuèle, Décoratrice d’intérieur Natacha, Architecte d’intérieur
Notre équipe vous accompagne dans vos projets personnels et professionnels : villas, chalets, appartements, hôtels, restaurants, bureaux, boutiques. Nous vous guidons et gérons toutes les étapes de votre projet : définition de vos besoins et de vos envies, réalisation du plan idéal d’aménagement, choix des matériaux, des éclairages, du mobilier, réalisation de meubles sur mesure, consultation des entreprises et direction de travaux.
Natacha Kowalak architecte d’intérieur, vous accompagne pour créer des volumes, structurer et décorer les espaces intérieurs fonctionnels, parfaitement intégrés à votre lieu de vie ou de travail.
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philippecambetgraphiste
Manuèle Laurent décoratrice d’intérieur et experte dans la création d’ambiances lumineuses, vous conseille et vous guide dans la réalisation de vos projets : villas, chalets, appartements, hôtels, restaurants, bureaux, promoteurs, boutiques, ...
EDITORIAL
« Je sens que je vais l’aimer encore plus » « Elle m’a plu dès que je l’ai vue », « je ne peux plus le supporter ! », « je suis si contente de le retrouver le soir », « je ne l’aime plus », « je l’aime », « je n’ai pas envie de la quitter »… Mais de qui, de quoi parle-t-on ? … de sa maison, son chalet, son appartement ! Réalise-t-on que l’on emploierait les mêmes mots pour parler … de son amoureu.x.se ? Oui, les mêmes expressions ! C’est dire les liens que nous tressons avec notre lieu de vie. Comme tous les étés, nous consacrons ce numero (très) spécial à ce dénominateur commun de nos vies, la maison. Nous y avons tant vécu (trop) depuis plus d’un an, au moins nous savons ce dont nous ne voulons plus, ce qui nous a manqué, ce qui nous ferait plaisir. Voilà 160 pages de projets, de possibles, d’extensions, d’échappées, de cabanes au vert et de serres au jardin, de mazot et d’abri de berger sur le lac de Côme, d’atelier floral en Toscane, de chalet à Val d’Isère, de merveilleux détails et de traversées sauvages. « Le luxe n’est pas une question de taille mais de liberté. Et de tranquillité d’esprit. Pouvoir se déplacer mentalement d’un espace à l’autre, c’est important » résume l’architecte finlandais William van Bolderen. Ouvrir un peu notre usine à rêve. Et passer à la réalisation, au « pour de vrai ». C’est le bel été que nous vous souhaitons. Noëlle Bittner Rédactrice en chef
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mountain
COSY MOUNTAIN est édité par EDITIONS COSY SAVOIE Technolac 18, ALLÉE DU LAC ST ANDRÉ 73 382 LE BOURGET DU LAC CEDEX Tél : 00 33 (0)4 79 65 46 10 www.cosy-design.com
Directeur des publications Claude Borrani / claude@cosy-editions.com Rédactrice en chef Noëlle Bittner / nb.bittner@gmail.com Maquette Cornelia van der Putten / cornelia@nish-design.com www.nish-design.com Rédaction Noëlle Bittner, Patricia Parquet, Catherine Foulsham, Paulina Jonquères d'Oriola Publicité Directrice du service commercial Olivia Gontharet / olivia@cosy-editions.com Conseillères en communication Fanny Marguet / fanny@cosy-editions.com Samantha Bondon / samantha@cosy-editions.com Administration et relations clients laurence@cosy-editions.com Développement Directeur Kamel Beghidja / kamel@cosy-editions.com Dépôt Légal : en cours ISSN 2119-6737 CPPAP : 0218 K 90152 Périodicité : annuelle Parution : Mai 2021 Imprimeur : Estimprim ZI la Craye 25110 Autechaux Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par quelque procédé que ce soit des pages publiées dans le présent magazine faites sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et d’autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’oeuvre dans laquelle elles sont incorporées. (art. L.122-4, L.122-5 et L.335-2 du Code de propriété intellectuelle).
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sommaire
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18 PAGE
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S’INSPIRER Nos rendez-vous de l’été De l’air, de l’espace et de belles choses à voir
I 10
Vivre l’essentiel Un buron dans le Cantal, un mazot, des « Tiny Houses », des cabines finlandaises planantes, un hôtel de « hyttes » dans les Vosges et une nuit sous un dôme perché dans les Orres.
I 18
RéNOVER / AGRANDIR/ RESTAURER Ma maison d’après confinement Mieux adaptée, plus complice, plus intime.
I 36
La maison double-face Un cube blanc double la surface du vieil abri de pierre sèche.
I 42
Merveilleux détails Ce n’est pas parce qu’on va louer son chalet qu’on ne va pas soigner la déco ! À Val d’Isère, avec Hélène Roux et Les Montagnardes.
I 50
Envie d’espace, d’air et de lumière Cloison vitrée, serre, véranda, jardin d’hiver font une pièce en plus.
I 58
© Archmospheres
Couverture : Illustration de Marilou Laure. Pour en savoir plus, lire son portrait dans C'est dans l'air!
© Monica Spezia /Living Inside
© Ramona Elena Balaban / Living Inside
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CONSTRUIRE Un pavé dans l’alpage ! Percutant ? Déroutant ? Réflexions sur le développement immobilier en montagne.
I 68
Monolithe de bois Maison-arbre, couchée dans les forêts de l’Hudson River au nord de New-York.
I 72
Dialogue du bois et de la matière À Briançon, avec Chalets Bayrou et la décoratrice Angélique Buisson.
I 80
Plus d’espaces, plus de spas Le quadruple Spa de l’agence d’architecture Noa dans un hôtel du sud-Tyrol.
I 88
Le futur du Spa s’invente ici Aux quatre coins du monde, la percée des Spas immergés dans la nature
I 92
PAGE
160
AMéNAGER / DéCORER / S’INSPIRER
Dossier : Matière, Matériau, Matériel I 97 Le bois, piège à carbone ; l’expérience de l’Eco-habitat ; nouveaux matériaux recyclés ; trésors des matériauthèques ; savoir-faire des constructeurs et des artisans
C’est dans l’air ! I 130 Ce qui nous plaît dans l’actualité déco/design. Eternel été : jolis papiers peints des années cinquante. Marilou Laure, une guide de Haute Couleur. Anne-Françoise Buchs, créatrice d’atmosphère. La Ferme aux Fleurs En Toscane, un jardin et son atelier de design floral
I 140
Collectionner les menus illustrés d’esprit montagne
I 150
Traversée sauvage dans les Pyrénées ariégeoises
I 152
Étoiles vertes pour nos chefs
I 158
Infusions alpines
I 160
NOTRE CARNET D’ADRESSES
I 162
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Rendez-vous Voir autrement, nourrir son imaginaire, s'aiguiser l'oeil. "POUR DE VRAI". ENFIN ! Par Noëlle Bittner.
Madame rêve en Bovary Flaubert est né il y a deux siècles et toute la Normandie lui rend hommage à travers une série d’évènements inspirés de son héroïne Madame Bovary, qu’Yves Saint Laurent qualifiait de « person-
nage extrêmement contemporain ». Il est vrai qu’elle avait nourri ses lectures adolescentes à Oran, où il croquait un vestiaire à son image (illustrations qui accompagnent la nouvelle édition de « Madame Bovary » publiée par Gallimard à cette occasion). Autre célébrité, le décorateur Jean Oddes, chargé de scénographier les évènements qui se déroulent tout l’été au château de Martainville et à Rouen, à la Maison Marrou et à l’Opéra. Il s’agit de voyages
Les petits riens de Charlotte Perriand
imaginaires qui prennent leur source dans les sons, les images et les souvenirs évoqués : décors de
Charlotte Perriand n’a pas 25 ans quand en 1927 elle rejoint l’agence avant-gar-
la société de l’époque, mobilier et souvenirs à
diste de Le Corbusier où, architecte d’intérieur avant l’heure, elle est chargée du
Martainville et dans le cadre de la maison Marrou,
mobilier et de l’aménagement.
typique de l’architecture industrielle de la fin du XIXe,
Curieuse de toutes les formes que peut prendre l’art dans la nature, elle part en
malles de voyage garnies de minuscules mises en
reconnaissance avec son ami Pierre Jeanneret le plus souvent en montagne
scène à l’Opéra… des visites en immersion à la ren-
mais aussi dans la forêt de Fontainebleau ou le maquis Corse, collecte bribes de
contre d’une héroïne passionnée et de la Normandie
nature, paysages, éléments de constructions, tout l’intéresse et capte son regard.
de toujours.
Un fragment de grès fiché dans le sable d’une carrière, un disque de glace emprisonnant quelques brindilles (photo), ce qu’elle et ses amis, Pierre et
Madame rêve en Bovary, jusqu’au 14 novembre, tél : +33(0)2 35 52 57 57, flaubert21.fr
Fernand Léger nomment « l’art brut ». Tout lui est prétexte à « se faire l’œil » comme elle dit drôlement.On découvre ici 48 de ces photos. Alors que cette démarche photographique nous est devenue naturelle aujourd’hui, on reconnaît dans ces images un talent bien particulier. Charlotte Perriand Photographies, jusqu’au 19 septembre, L’Ilot-S, esplanade Paul Grimault, CAUE Annecy, www.caue74.fr
EN BREF Rendez-vous aux 2Alpes les 23-24-25 juillet pour le Salon Alpes Home.
Légende : Bloc de glace dans la forêt de Fontainebleau, vers 1935 @Charlotte Perriand
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« Dessine-moi ta planète » Deyrolle, le château de La Bourdaisière et le Petit Prince… trois noms qui vont si bien ensemble. Tellement évocateurs, ils nous rappellent qu’on a le droit de rêver d’un monde doux comme l’enfance et d’une écologie positive.
« J’ai un rapport presque affectif et sensuel avec le Petit Prince, raconte Louis Albert de Broglie. Enfant, j’avais sur ma table de nuit un exemplaire, offert par mon père. Récemment, j’ai trouvé pour Théodore, mon fils, cette même édition des années 50. Je me souviens du contact de la couverture, souple, du format carré… » Quand Louis Albert de Broglie rachète Deyrolle en 2000, il cherche à lui trouver une mission de son temps. Puisque l’observation du vivant est dans les gênes de la maison, ce sera une participation aux enjeux environnementaux, une réflexion sur les micro fermes, l’aménagement des territoires. Voit le jour une collection de nouvelles planches pédagogiques, 150 planches en osmose avec l’environnement. Et le Petit Prince ? « J’ai regardé à travers les lignes et
j’ai vu 10 étapes, 10 postures, 10 regards à avoir pour un monde plus apaisé ». Ces 10 étapes pour changer le monde constituent les thèmes d’une décou-
La maison
Écosystèm
e
Préserver
verte du domaine de La Bourdaisière, des communs au potager : la nature est
commune
le Patrim
oine
Ma mais on cachait un secret au fond de son cœur ... Antoine
Responsab
le
de Saint-E
xupéry
une aventure, « il est urgent d’apprendre les singularités du lieu où on vit, pour
Nid de moinea
ux
pouvoir le défendre… » la faune « la chaîne du vivant, les écosystèmes », le
Habiter
Recyclage
temps « une posture rousseauiste », l’eau, « fragile ressource »… enfin, l’ima-
des déchets
bas carbon
e
ginaire « où tout est permis, s’échapper, penser, créer, ‘dessine-moi ta planète’,
Évolution
sur le ton d’une écologie qui n’est pas la catastrophique, pas la scientifique,
de la grenoui
lle
Protéger
pas la punitive, mais l’écologie positive. »
Réduire la consom mation d’eau
Dessine-moi ta planète, l’écologie racontée aux grandes personnes par les enfants ou comment agir pour une écologie positive. Du 29 juin au 15 novembre. Château de La Bourdaisière, Montlouissur-Loire, tél : 33(0)2 47 45 16 31
Moulin à
vent
Balance Énergies
équilibre
renouvelables
Recyclage
La tapisserie nous stupéfie ! On la croyait sagement rangée dans ses musées, à l’abri des remous. Et plutôt portée sur les beautés de la nature, de la tradition des « mille-fleurs » du XVe aux « verdures » dites « à feuilles de choux » du XVIe. Au XIXe, les paysages exotiques succèdent aux scènes champêtres, berger à pipeau et bergère à moutons. Le décor varie mais la nature est toujours au centre du sujet. Changement de ton aujourd’hui : si les tapisseries contemporaines célèbrent la nature, c’est une nature traitée comme un tableau abstrait avec les œuvres contemporaines d’Alain Clément et ses glycines, ou hyperréaliste avec la sieste près de la 2cv de Gerard Schlosser et le mille fleurs de Dom Robert. Aubusson, le Mobilier National et des collectionneurs ont prêté les œuvres, c’est dire que beaucoup sont visibles pour la première fois. Tisser la nature, XVe – XXIe L’exposition itinérante se déplace jusqu’en septembre 2022 dans cinq lieux en France : Atelier Musée Jean-Lurçat, Musée de Lodève, Cité de Sorèze, Abbaye de la Chaise-Dieu, Cité de la Tapisserie Aubusson. L’Ecole Buissonnière Dom Robert : Atelier Goubely La Beauze, Aubusson 1997 © Musée Dom Robert, JL Sarda Ça sent bon, Gérard Schlosser : Manufacture de Beauvais 1992, ©ADAGP Paris 2021 >>
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rendez-vous
Dans les montagnes de Corée du Nord Profitant de la brève période de dégel du pays (2018/19), une équipe du Musée Alpin Suisse a sillonné la région montagneuse de la >>
Dormir sur un millefeuille Combien d’années sont passées depuis que vous avez changé votre matelas ? Plus de dix ans ? C’est trop ! On ne voit pas son lit vieillir. Et même ce petit creux qui se dessine à votre place paraît doux comme l’empreinte du chat dans son panier… Comme on n’y connaît rien, on ne voit rien d’excitant à racheter un matelas, on se dit que même les casseroles présentent plus de nouveautés ! Eh bien, on a tout faux ! Prenez rendez-vous avec Perdormire, la marque italienne qui fête son cinquantenaire. Un service R&D qui en jette : 4 usines en Italie qui produisent tous les éléments de fabrication (sauf le latex qui vient de plantations en Malaisie) et des piles de nouveaux brevets chaque année. Fini le temps où on choisissait entre matelas à ressorts et matelas en mousse. Aujourd’hui, un matelas de qualité est plus structuré qu’un millefeuille ! Prenons le nouveau matelas ‘Naturel’ : 6 couches s’empilent : mousse de latex, couche Bio Waterfoam (matériau innovant constitué entre autres d’huiles essentielles à effet antistress), box constituée de 900 ressorts (dans un lit 2 places) ensachés individuellement de chanvre, et plusieurs couches de fibres de chanvre. Le tout enveloppé d’un tissage en crin de cheval ultra résistant, puis d’une housse 100% naturelle : modal (pulpe de bois), chanvre et lin, déhoussable et lavable. Fibre de lin pour la face été, laine de chameau pour la face hiver. Pas une once de polyester ! 185 points de rendez-vous en France : www.perdormire.fr/pointsdevente
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péninsule (80% du territoire est montagneux). Séquences filmées et entretiens avec responsables et touristes de passage dépeignent (entre autres lieux touristiques) la plus grande station de ski de Corée du Nord, Masykriong, 8 remontées « à grande vitesse », comme une sorte de décor de carton-pâte figé, entouré d’arches « de bienvenue » et d’horloges géantes d’un kitsch outré. La station du télésiège arbore une façade ornée de rondins marron vernissés alignés comme des gaufrettes dans un paquet de Lu. À la question « Que préférez-
vous dans votre travail ? » le responsable de la maintenance des télésièges répond :
« Dans cette merveilleuse station construite sur les plans du parti, je vois le peuple rempli de bonheur. Je suis très fier de travailler ici. » Ces films font l’objet d’une exposition que l’on est très curieux de voir, comme tout ce qui concerne ce pays emmuré. « Let’s talk about mountains », jusqu’au 3 juillet… 2022 ! On peut aussi se procurer le magazine de l’expo qui reprend et analyse les images des films. Musée Alpin Suisse Helvetiaplatz 4, 3005 Berne Tél : +41 31 350 04 40
Nuit grenobloise Dans une pimpante maison de ville beige aux fenêtres gansées de blanc a ouvert en plein centre ville un hôtel trendy-cosy à la mode Assas (créateur d’hôtels innovants en montagne). L’infatigable architecte d’intérieur (de l’Heliopic au RockyPop ), Leslie Gauthier, s’est mise à la place du voyageur de passage à Grenoble pour lui rendre le séjour sympathique. Accueilli à toute heure du jour et de la nuit, le voyageur se pose à l’épicerie miniature dans le lobby pour se servir un café ou un jus d’orange, rejoint sa chambre (petite mais pratique comme une boite à outils) ou sa salle de réunion. L’atmosphère mêle objets chinés et notes vintage, où prend place tout naturellement le goûter, servi à 4h. Maison Barbillon*** 48 chambres à partir de 70€, tél : +33(0)4 58 00 52 43
« Et dieu dans tout ça ? »
Les Nuits des Forêts Le festival s’étend à une centaine de forêts publiques et privées en France. Rencontrer les acteurs de la forêt,
Ainsi commençait notre
professionnels du bois, experts,
présentation de l’exposition
penseurs, artistes. Parler métiers
« Luxes » du MAD, à Paris
du bois ou transport fluvial, dans
(Cosy N°46). L’exposition
une centaine de forêts ouvertes
devait se clore le 4 mai,
pour l’occasion.
mais avec tous ces aléas,
Et pourquoi pas, bien encadrés,
Luxes est prolongée jusqu’au 18 juillet. Alleluia !
dormir une nuit en forêt ? Partout en France, le week-end du 2, 3, 4 juillet, www.nuitsdesforets.com >>
13
rendez-vous
>>
Meubles sculptures ou meubles meublants ? « Du mobilier qui est une sculpture, c’est tellement plus amusant que du mobilier meublant ! » s’exclame Elisabeth qui sait de quoi elle parle, n’a-t-elle pas commencé en exposant du Memphis ! Plusieurs fois par an, Elisabeth Delacarte, créatrice de la Galerie Avant-Scène, place de l’Odéon à Paris, nous donne de ses nouvelles avec un nouveau bouquet de meubles-sculptures comme elle en expose depuis l’ouverture de la Galerie en 1986. Amusants et néanmoins utilisables ! Les verdures exubérantes de Véronique Rivemale accueillent des bouquets, on peut s’asseoir dans le pot de fleurs d’Hubert Le Gall, la théière ne va pas s’enfoncer, posée sur les feuilles de lotus de Franck Evennou. Plaisir quotidien, ces pièces sont exquises et réjouissantes à contempler ! Tous sont des « bébés Delacarte », Elisabeth suit ses artistes avec une confiance sans limite dans leur talent et dans ce qu’ils sont, humainement, tient-elle à préciser. « Avec Véronique on s’est
retrouvées après avoir travaillé ensemble au début. Regardez ce lampadaire totémique, ces oiseaux, le hanneton, le champignon, la châtaigne énorme me réjouissent complètement… c’est si riche ! Et ce guéridon, une curiosité, Mark est toujours à la recherche d’éléments exceptionnels, ici des chênes de 500 ans, des améthystes spectaculaires, et sur le plateau, un symbole de la fleur de vie. » On peut ranger ces pièces sous l’étiquette « baroque » mais c’est mal dire la poésie, la fantaisie, l’esprit onirique qui les anime. On ne s’en lasse pas et si c’est le cas, les Sotheby’s et autres Art Curial sont très heureux de vous en libérer pour une estimation souvent plus élevée que leur prix d’origine et un prix de vente qui peut atteindre des sommets. Récemment, confie Elisabeth, deux cache-pots d’Hubert Le Gall à 4.900x2 se sont enlevés à 37.800€ ! Une cliente me demande mon avis sur l’estimation d’un lampadaire du même artiste. 18-20.000 avançai-je, « j’irai jusqu’à 22 » répond-elle. À gauche : Lierre vase, Véronique Rivemale, 2020. Lotus table, Franck Evennou, 2017. The Comet gueridon, Mark Brazier-Jones. À droite : Pot de fleur, Hubert Le Gall, 1998. Dans la Forêt, Véronique Rivemale, 2019.
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Il s’est envolé à 37.000… et c’est elle qui l’a acheté ! Ses clients ? « Des personnes cultivées, d’esprit indépendant, qui
viennent du monde entier et sont extrêmement fidèles. » Aujourd’hui, c’est ouvert sur rendez-vous, mais il y a toujours des gens pour s’arrêter devant la vitrine. En souriant. Galerie Avant-Scène, 4 Place de l’Odéon, 75006 Paris, www.avantscene.fr
Cueillir, conserver,
cuisiner les arbres
Voilà l’invitation inattendue que nous propose Aurelie Vallat, aromathrapeuthe, auteur du blog Aroma’Tips, représentante de l’Union européenne au Malawi et amoureuse de la campagne française. Cela aurait pu être un ouvrage savant et indigeste, c’est un livre charmant et gourmand que l’on suit comme une promenade de campagne. On y apprend à reconnaître ces arbres comestibles (tous communs dans nos régions), à cueillir ce que l’on va ensuite cuisiner et conserver. Confiture de sorbier, pétillant de sureau, Tiramisu au lilas, sel de pin, chips de feuilles de hêtre, bouleau, cerisier… il y en a pour les 4 saisons dans toutes nos régions. La cuisine des arbres, par Aurélie Valtat, éditions Ulmer
S’échapper Sur le trottoir d’une petite rue du 7ème à Paris, on reste planté devant les panneaux d’une agence qui déroulent des lieux
Peindre sur le vif
atypiques à vendre. Singuliers,
« Être chez moi parmi les roches, dans la neige,
bizarres parfois, élégants toujours,
dans la nuit, voilà au fond le projet », résume
tous sont présentés par
Jean-Baptiste Née avec simplicité.
Patrice Besse, agent immobilier
Une approche mystique caractérise sa
sélect et voyageur esthète.
perception. En peignant, il rend compte des
Quelle bonne idée de lui avoir
forces cosmiques qui animent les éléments.
demandé ses meilleures adresses
L’artiste charge son matériel sur son dos et
« pour une nuit, une semaine, ou
part pour une dizaine de jours en montagne à
un mois » en France et à l’étranger !
1800m, de bivouac en refuge. Il peint sur le vif.
Joli format, souple, et textes aussi
Qu’il neige ou qu’il gèle, il laisse interagir gouttes
soignés, aussi complets, que ceux
créatifs, pousse-aux-rêves,
et grêlons. « Si je fuis les villes pour peindre le
de ses annonces. 6
monde, c’est que les villes ont déjà fui le monde »
Séjourner dans un lieu singulier, par Patrice
dit encore celui qui se donne pour maitre le
Besse, éditions du Chêne
peintre hongrois Alexandre Hollan. Le Monde nu, par Jean-Baptiste Née, éditions Hartpon
15
rendez-vous
Anniversaires aux sommets ! En 2021, ça va souffler sur la montagne… Festivités et commémorations en tous genres se préparent. L’alpinisme est à l’honneur avec les 200 ans de la Compagnie des guides de Chamonix… Bienvenue aux
1
grandes figures des hauts sommets. Par Violaine de Saint Vaulry.
Depuis 1821 la Compagnie des guides de Chamonix écrit l’histoire de la haute montagne. Aujourd’hui, ils sont 160, hommes et femmes à pouvoir se prévaloir de leur titre
2
très prisé de guide de la compagnie. A cette belle tribu, il faut ajouter une soixantaine d’accompagnateurs. Hommes et femmes à parité ? Pas tout à fait ! Seulement 5 membres des guides étaient de sexe féminin en 2018, elles sont par contre beaucoup plus nombreuses chez les accompagnateurs. Chaque année, le 15 août, une grande fête réunit professionnels et clients pour des moments inoubliables dont la fameuse bénédiction des piolets sur le parvis de l’église. Si en 200 ans le métier de guide, ses
3
valeurs et son engagement n'ont pas changé, les techniques et les infrastructures ont 4
beaucoup évolué. Peu à peu, de nouvelles pratiques se sont glissées dans la trace originelle. C’est cette magnifique histoire que se propose de retracer les commémorations qui courent toute l’année dans la vallée. À cette occasion Chamonix met un coup de projecteur sur Roger Frison-Roche, qui voilà 80 ans, posait un point final à son ouvrage Premier de cordée, rédigé en feuilleton à 35 ans, alors qu’il est basé à Alger, suivi par la suite de La grande crevasse en 1948 et de Retour à la montagne (1957). Pour se souvenir de Frison mais aussi de tous les guides, Cosy Mountain vous invite à 6
vous unir à ces festivités… La commémoration des 200 ans de la Compagnie des guides de Chamonix se déroulera en plusieurs étapes, tout au long de l’année avec de nombreuses manifestations.
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Expositions, conférences, grande cordée, festivités… Programme sur : chamonix-guides.com/fr/les-200-ans-de-la-compagnie SPÉCIAL FRISON-ROCHE Pour mieux connaître cet auteur magnifique découvrez-le à travers deux ouvrages qui lui sont consacrés : Laissez-moi vous raconter le Mont Blanc, recueil d’écrits de Roger Frison-Roche. Éditions Guérin Paulsen. 7
L’homme de la neige et du sable, Roger Frison-Roche. Création Catherine Cuenot et atelier Esope. (Livre de l’exposition de Chamonix).
1 - 2/ Photos d'archives © Coll Musée Alpin de Chamonix-Mont-Blanc. 3/ Logo de la compagnie © Compagnie des guides de Chamonix. 4/ Couverture de l'édition originale de Premier de cordée. © Catherine Cuenot 5 - 6/ Photos de Frison-Roche : Collection © Famille Frison-Roche. 7/ Couverture du livre de C Cuenot Exposition Frison-Roche à Chamonix.
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8 - 9/ Photos de la fête des guides qui a lieu chaque année © E. Courcier
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VIVRE L’ESSENTIEL
Dormir dans un buron Ce refuge en pierre, ancien abri de berger dans le Cantal, fait partie des adresses insolites
qui
n’ont
jamais
été
autant
recherchées. Séjourner dans un buron, c’est vivre une expérience loin de tout, hors du temps, face aux volcans d’Auvergne. TEXTE PATRICIA PARQUET. PHOTOS PIERRE SOISSONS / CASALINO
C
’est ici à 1350 mètres d’altitude en face du Puy Mary que
VIVRE DANS UN TABLEAU
l’actrice Nancy Tate vient passer plusieurs week-ends
Séjourner ici, c’est habiter loin du monde, sans pour autant être
par an. Avec son mari, originaire d’Auvergne, ils ont
coupé du monde. Le portable se recharge à l’aide de panneaux
racheté ce buron en 2009. Avec humour et une pointe
solaires qui fournissent également une lumière d’ambiance
d’accent américain, elle nous raconte la restauration de ce buron
dans chaque pièce. Tout le reste fonctionne au gaz. « On vient pour
qui a pris 8 ans comme une aventure passionnante. Le bâtiment
partager au minimum deux expériences : celle de vivre dans un buron
ressemblait à une ruine, des fleurs s’échappaient du toit et à l’intérieur,
et vivre au beau milieu de la nature. Il m’arrive parfois de ne pas quitter
on tenait à peine debout. Si autrefois, les bergers venaient ici en été
le buron de la journée. La nuit, j’ai l’impression d’être dans le ciel. Je
garder les troupeaux et fabriquer du fromage, on vient désormais
ne connais pas plus beau paysage et plus reposant. C’est comme
s’y reposer. « Nous avons cherché à offrir beauté et confort. Nous
vivre dans un tableau », nous confie Nancy Tate, qui a souhaité
avons équipé le buron de choses utiles car les murs en pierre et les
partager l’esprit exceptionnel de ce lieu en le louant, toute l’année.
voûtes ne permettent pas la fantaisie. Le luxe, c’est la cuisine très
Le buron offre l’essentiel : bien se nourrir, bien dormir, contempler,
bien équipée. La baignoire est un ancien abreuvoir en pierre qu’il a
partager, s’aimer, aimer la nature, être en admiration devant la beauté
fallu installer avant de remettre le toit. Ici, on prend son bain devant
de la nature. Pour venir ? Il faut commencer par marcher 45 minutes.
un feu de cheminée et la douche à l’extérieur offre la plus belle vue
Les bagages vous suivront en 4X4. 6
du monde ! » énumère Nancy Tate, en riant. Contact en fin de magazine.
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NOUVELLE REALISATION AU COEUR DE COURCHEVEL 1550 CHALETS & APPARTEMENTS NEUFS
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NON VECTORISE
PAR DEUXPONTS MANUFACTURE D'HISTOIRES
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- DOCUMENT NON CONTRACTUEL - © COURCHEVEL TOURISME
VIVRE L’ESSENTIEL
Petit mazot, grand bonheur PAR PATRICIA PARQUET. PHOTOS DAVID MACHET
T
ypiques des régions alpines, ces cabanes en bois ressemblent à des mini chalets. Selon les régions, elles sont appelées greniers, mazots, mayens ou raccards en Suisse. Si elles servaient autrefois à abriter les récoltes et
les objets précieux pour les protéger des rongeurs et des incendies, elles sont devenues une annexe d’habitation principale, une chambre d’hôtes ou d’amis au fond du jardin. Quand les propriétaires achètent ce terrain en Haute-Savoie, ils décident de démonter un mazot en vieux bois sur la parcelle, pour le rénover et le reconstruire, lui offrant ainsi une nouvelle vie. Sa surface, réduite à une dizaine de mètres carrés, évite le superflu. Juste de quoi poser un lit et une mini salle de bains optimisée par les architectes d’intérieur les Montagnardes, chargées d’aménager la grande maison. Le mazot accueille les amis, les enfants quand chacun cherche à s’isoler, faire une sieste, dans son « refuge ». Quand le bonheur se résume à l’essentiel. 6
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Photos : P.Masclaux
Chalets Bayrou, une empreinte unique…
Depuis 1890, le savoir-faire d ’une lignée de compagnons charpentiers, menuisiers, couvreurs pour des chalets, maisons bois et rénovations sur-mesure.
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BRIANÇON I SUISSE I MEGÈVE
VIVRE L’ESSENTIEL
Micro-architecture
et mode de vie En Finlande, les architectes du Studio Puisto ont imaginé pendant le confinement cette cabane préfabriquée et modulaire en bois, idéale pour créer un bureau au fond du jardin, une chambre d’ami, un studio de yoga, un sauna ou tout simplement un espace laissant l’esprit vagabonder. Un rêve de micro-architecture que nous présente l’architecte à l’origine du projet, Willem van Bolderen, depuis Helsinki.
PAR PATRICIA PARQUET. PHOTOS ARCHMOSPHERES
Ces cabanes invitent à s’interroger sur « de quoi avons-nous besoin » plutôt que « ce que nous pouvons avoir ».
23
VIVRE L’ESSENTIEL
Comment vous est venue l’idée de créer
Trois mots qui résument votre projet ?
les lieux uniques et accessibles alors les
la cabane baptisée "Space of Mind"
Expérience, holistique et durable.
petits espaces compacts représentent le
autrement dit "Un refuge pour l’esprit" ?
luxe. C’est aussi pouvoir se détendre et
Nous avions le projet d’une cabine minimale
Quels matériaux avez-vous utilisé ?
se concentrer. Nous avons tellement de
et quand la pandémie a débuté, nous avons
Le matériau principal est du bois : le CLT
distractions dans notre vie qu’il est important
senti que c’était le bon moment de lancer ce
(ndlr. le bois lamellé-croisé). Nous proposons
de pouvoir s’en éloigner. Le vrai luxe, c’est la
projet. Cette cabane correspond à l’envie de
plusieurs revêtements en fonction de
tranquillité d’esprit.
profiter d’un lieu pour se reposer, méditer, se
l’environnement car la cabane doit se fondre
concentrer et penser.
dans le paysage. Le revêtement en mélèze
On peut imaginer un bureau au fond de
est très beau dans un décor de forêt, mais
son jardin. Est-ce que la généralisation
Une micro-architecture transportable ?
les panneaux d’acier ondulés conviennent
du télétravail, avec la crise sanitaire,
Il existe de beaux endroits partout dans le
mieux sur une île au milieu des rochers.
influence la manière de concevoir les intérieurs ?
monde, mais dans la plupart d’entre eux, il n’est pas possible d’envisager des
La cabane fait seulement 10 m²,
Oui car il est important de pouvoir se
constructions sans endommager la nature
pourquoi ?
déplacer mentalement d’un espace à l’autre.
fragile. C’est pourquoi, notre cabane devait
Elle offre l’essentiel pour une prise au sol
Marcher jusqu’au bureau et pour cela
être petite et transportable. Il fallait la rendre
minimum ; nous n’avons pas besoin de plus.
traverser la cour est une transition mentale importante. En quittant la maison et en
compacte afin d’offrir l’essentiel avec un encombrement minimal. Le design est né
Peut-on installer cette cabane partout,
entrant dans le bureau, vous pouvez alors
autour de la réflexion suivante : « de quoi
même en altitude ?
vous concentrer. Il en va de même dans
avons-nous besoin » plutôt que « ce que
Oui, n’importe où car elle peut être
l’autre sens ; vous pouvez rentrer chez vous
nous pouvons avoir ».
transportée par hélicoptère. La structure
sans vous rappeler le travail qui reste à faire.
en CLT est très rigide et a besoin de reposer
La transition et le contraste sont un élément
Comment avez-vous imaginé sa forme ?
uniquement sur quatre points de contacts.
important de notre philosophie du bureau.
Elle a été conçue de l’intérieur vers
En montagne, quatre poteaux suffisent à
l’extérieur. Nous avons des espaces de
faire tenir la cabane sur la pente.
Les cabanes sont commercialisées dans le monde entier. Qui sont vos premiers
dégagement où nous pouvons marcher et nous avons réduit le volume où l’espace
La cabane est-elle livrée avec le
clients ?
n’est pas nécessaire, au-dessus du lit par
mobilier ?
Nous avons à la fois des clients privés et des
exemple. Cela crée également une ligne
Elle est livrée avec l’intérieur aménagé soit
hôteliers qui veulent diversifier leurs activités
diagonale intéressante et un élément de
en chambre d’hôtel par exemple, en espace
en offrant une expérience unique ou encore
surprise en entrant.
de bureau… pour cela nous travaillons en
des personnes qui veulent démarrer un
collaboration avec la marque de mobilier
Bed & Breakfast en partant de zéro. 6
Quelles sont les fonctions de
Made By Choice. Les meubles sont réalisés
cette cabane ?
sur mesure et se fixent à la structure en bois.
L’intérieur est modulaire et peut avoir différentes fonctions : dormir, travailler, abriter
Pensez-vous que dans le futur, le
un sauna, servir de studio de yoga. Il est
luxe sera de passer plus de temps
imaginé comme un lieu d’hospitalité, dans un
dans des petits espaces, situés au
endroit unique avec une implantation de cinq
cœur de la nature ?
cabines de couchage, un sauna et un studio
Le luxe, ce n’est pas une question de taille,
de yoga pensé comme un refuge.
mais de liberté. Si un espace compact rend
24
Ces cabanes, en bois lamellé-croisé (CLT), ont besoin de quatre poteaux d’ancrage au sol. L’intérieur est livré entièrement aménagé : en chambre, en salle de sport, en sauna, en bureau.
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publi cosy
CHALETS DUNOYER UNE HARMONIE ARCHITECTURALE DE CARACTÈRE
S
pécialiste des métiers du bois et constructeur historique en Savoie et Haute-Savoie depuis plus de 60 ans, le Groupe Dunoyer créé la marque Chalets Dunoyer, afin de dédier une partie de son équipe experte
exclusivement au développement de son activité de constructionpromotion en montagne. De par leur intemporalité, les réalisations Chalets Dunoyer s’adressent à une clientèle intergénérationnelle et plurielle, répondant à toutes les normes et ciblant avec précision
Chalets Dunoyer Megève
les besoins et les désirs de chacun, grâce à un accompagnement personnalisé, clé en main. Les Chalets Dunoyer subliment le mariage architectural entre tradition et modernité, en conservant la volumétrie, le style montagnard et l’emploi de matériaux nobles qu’ils allient, élégamment, à une mise en valeur lumineuse et contemporaine, grâce à leur système constructif Axe&D, leur signature. Les espaces de vie s’ouvrent ainsi sur l’extérieur dans une finesse linéaire et offrent des vues exceptionnelles, avec pour précieux bénéfice, un apport solaire optimisé. La structure en lamellé-collé est conçue intégralement en bois 100% européen, et fabriquée localement. En 2021, une quinzaine de Chalets Dunoyer seront livrés, dont un hameau intimiste de 5 chalets à Combloux. 6
Chalets Dunoyer Combloux
Chalets Dunoyer Chamonix
CHALETS DUNOYER, une marque du Groupe Dunoyer
Chalets Dunoyer Combloux
26
55 rue de l’Espace 55 – Parc du Calvi 74 330 Poisy / Annecy Tél. +33 (0)4 50 22 22 88 www.chalets-dunoyer.com
BAINS NORDIQUES
SAUNAS
storvatt.fr
SPAS EN BOIS
© Willy Camus 28
© Willy Camus
Ci-dessus. Le lac de Saint-Margherite et les dômes d’Alpin d’Hôme. Ci-contre. La station des Orres, navigation sur le lac de Serre-Ponçon, ramassage des foins à la main, la chapelle Saint-Michel au milieu du lac et lac d’altitude.
© Willy Camus
VIVRE L’ESSENTIEL
Escapade aux Orres Séjourner dans cette station éco-responsable des Hautes-Alpes, à 1 650 m d’altitude, est une invitation à naviguer en famille entre montagnes, forêts et lacs. Respirer, explorer et partager. REPORTAGE PATRICIA PARQUET
T
andis que les bagages sont transportés par une voiturette électrique, on rejoint notre hébergement insolite à pied. Alpin d’Hôme est un hôtel pas comme les autres, constitué de 9 dômes blancs, en tenue de camouflage l’été, installés sur pilotis à l’orée d’une forêt de mélèzes.
© Tintin Photo
Depuis la grande terrasse de ces bulles futuristes, on domine la vallée à la hauteur de la cime des mélèzes. Le bonheur consiste à prendre ses repas dehors et regarder la nuit tomber. Tandis qu’il fait nuit noire, on s’installe sur un transat, un plaid sur les genoux car à 1 800 mètres les soirées sont fraîches, pour admirer le ciel généreusement éclairé de millions d’étoiles. C’est un fabuleux camp de base pour découvrir la station des Orres qui offre 300 jours de soleil par an ! Dès le matin, on prend de la hauteur pour randonner sur les chemins de crêtes, traverser les alpages jusqu’au lac de Sainte Marguerite en saluant au passage les marmottes. Depuis la station, on se promène au milieu des mélèzes pour une hypno randonnée avec Elodie Bayle, accompagnatrice de moyenne montagne,
© Hélène Photogra
phie
formée à l’hypnose Ericksonienne. On marche avec un autre état de conscience jusqu’à une clairière. La nature aide le mental à se relâcher. À l’ombre d’un arbre, on apprend à réaliser des exercices d’auto-hypnose et à se concentrer sur l’essentiel. La situation de la station des Orres permet de mixer des expériences montagnardes et aquatiques. Il faut à peine 20 minutes pour rejoindre la vallée d’Embrun et les bords du lac de Serre-Ponçon. On embarque sur un bateau en acajou de 1950 avec le capitaine Stéphane Russo. Cet enfant du pays raconte avec passion les secrets du lac, l’histoire du barrage et de la chapelle Saint Michel, posée sur une petite île au milieu du lac. Puis vient le temps de se baigner dans une crique accessible uniquement en bateau. Se rafraîchir avant de rejoindre la montagne,
© Willy Camus
c’est toujours une histoire de bien-être. 6
Voir les contacts dans notre carnet d’adresses.
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Mini maisons
et grands espaces Direction les Vosges pour découvrir le premier hôtel de Tiny Houses, conçu l’an dernier. Ces quatre mini maisons en bois sont un concentré de bonnes idées pour optimiser l’espace et vivre en osmose avec
BON À SAVOIR
le paysage.
Considérées comme des maisons TEXTE PATRICIA PARQUET
mobiles et des habitats alternatifs, les Tiny Houses sont encadrées par la loi. La taille, le poids, la hauteur,
Les quatre mini maisons sont posées sur un terrain en hauteur pour bénéficier de la vue panoramique face aux vignes. Leur taille varie entre 8 m2 et 15 m2.
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où la poser… tout est réglementé. Avant de vous lancer, il est important de vous renseigner.
VIVRE L’ESSENTIEL
Des constructeurs français Pour leurs maisons miniatures, Alexane Bonnier et Félix Duret ont fait appel à deux constructeurs français qui utilisent du bois français. Les Tiny Houses s’adressent aussi bien aux particuliers qui souhaitent une mini maison nomade, une extension de leur maison avec une chambre d’amis, un bureau… qu’aux professionnels. Optinid, basée dans l’Ain, est une marque
personnalisables pour les particuliers
P
et les professionnels du tourisme.
À l’origine du projet, deux jeunes passionnés d’hébergements insolites qui ont
La taille des habitations standards varie
quitté leur vie parisienne pour s’établir en Bourgogne. Ils voulaient installer à côté
entre 13 m2 et 15 m2 (sans mezzanine).
de leur gîte des petites habitations écologiques et minimalistes à la fois.
La limite légale est de 2,55 m de large, entre
Ils ont fait appel à deux fabricants français, un de Bretagne et un autre de l’Ain
5 et 7 m de long, et 4 m de haut. Le poids
pour proposer des écohabitats. « Quand nous les avons démarchés, il existait
doit être inférieur à 3,5 tonnes pour déplacer
peu de fabricants de Tiny Houses. Le concept de micro maison mobile, venu des
les véhicules. Près de 10 Tiny Houses sont
États-Unis, séduit de plus en plus ceux qui veulent vivre l’essentiel. Certains en
fabriquées par an. On aime la Tiny House
ont fait leur habitation principale qu’ils peuvent déplacer car elles sont livrées sur
avec toit ouvrant pour dormir sous les
roue », explique Alexane Bonnier, cofondatrice des Cabottes.
de Scop Bois Logic, société coopérative spécialisée dans la charpente et l’isolation bio-sourcée. L’entreprise fabrique des micro maisons en épicéa sur mesure,
etites à l’extérieur, mais grandes à l’intérieur. Les Cabottes d’Alexane et Félix sont à mi-chemin entre la cabane et la chambre d’hôtel. Ces mini maisons sont des constructions durables, réalisées à partir de matériaux bio sourcés, en bois de Bourgogne pour l’une et en épicéa
de Rhône-Alpes pour l’autre.
étoiles.
DÉCAPOTABLE Cahute, fabricant d’écohabitat mobile créé
Plus c’est petit et plus il faut être créatif pour contenir toutes les fonctions. L’inté-
par Thomas Longhi, est basée en Bretagne.
rieur réserve de jolies surprises. L’espace est optimisé au millimètre près. Dans la
C’est une cabane artisanale et écologique.
cabotte jaune, le lit d’enfant est intégré dans le mur, visible uniquement si on le
Les matériaux utilisés sont durables,
déploie. Un escalier à pas japonais, une table rétractable… tout est pensé pour
recyclables et légers : isolation en liège,
éviter d’encombrer l’espace.
couverture en aluminium, portes et fenêtres
L’une des cabottes a un toit ouvrant pour dormir sous les étoiles. Elle est fabriquée
en châtaignier massif, colles et peintures
à partir du bois local du Morvan, le plus petit massif de France. Une autre possède
réalisées à partir de vieilles recettes plus
un rooftop pour dîner en hauteur face aux vignes. Le mini habitat donne envie
respectueuses de l’environnement. Les
de passer du temps en plein air. Chaque mini maison est aménagée avec une
micro maisons itinérantes et autonomes
terrasse et un bain nordique en bois. Les cuisines sont inexistantes et ce n’est pas
sont livrées avec des roues pour les poser
un problème car les repas sont directement livrés dans des paniers gourmands,
en pleine nature.
préparés par Alexane. 6
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VIVRE L’ESSENTIEL
Ni chambre ni suite, des hyttes ! C’est un mélange de bois, de matériaux naturels locaux et de sobriété nordique. Bienvenue dans l’hôtel 48° Nord, dans le massif des Vosges où l’architecte norvégien Reiulf Ramstad réinterprète des HYTTES traditionnelles. Quatorze cabanes aux formes inédites, insérées dans une nature préservée, au-dessus du village de Breitenbach. Une construction écologique exemplaire. TEXTE PATRICIA PARQUET. PHOTOS YVAN MOREAU / REIULF RAMSTAD ARCHITECTE
Les cabanes se présentent sous la forme de structures légères, démontables et posées sur des pilotis, à flanc de colline. Elles sont construites à partir de matériaux naturels, produits en circuit court.
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VIVRE L’ESSENTIEL
D
es silhouettes en bois se dressent sur la colline parmi les arbres. Certaines droites comme des i ressemblent à des tours d’observation tandis que d’autres plus larges sont comme de gros nids. Ces cabanes, appelées Hytte en
Norvège, possèdent toutes des formes atypiques, de généreuses baies vitrées face à la nature, des espaces accueillant un vaste lit et des salles d’eau en version poche. Ce qui est remarquable dans ce projet, c’est d’avoir éco-construit un hôtel à partir de structures petites, légères, démontables et posées sur des pilotis, à flanc de colline, avec des matériaux naturels et produits en circuit court. « Le projet architectural doit se fondre dans le paysage sans dis-
paraître et montrer que la nature, l’écologie et la modernité sont compatibles », souligne Reiulf Ramstad, architecte de renommée internationale. Le bois provient des forêts communales, situées à moins de 30 km. La laine de bois (produit naturel) sert à l’isolation thermique des constructions. Recouvert de tavaillons de châtaignier, le bâtiment central accueille la réception, le restaurant et le spa et répond au label Passiv Haus, le plus respectueux de l’environnement. Toitures végétalisées, ventilation double-flux pour récupérer la chaleur extérieure et la réintroduire à l’intérieur, larges ouvertures pour faire entrer les rayons du soleil, électricité produite à l’aide de panneaux photovoltaïques : une construction qui se veut responsable. Le domaine 48° Nord étant construit sur la zone Natura 2000, autrement dit protégée par un cadre très contrôlé, voilà pourquoi le mode de construction a été le moins invasif possible avec l’engagement de maintenir et respecter la biodiversité.
ESPRIT HYGGE Rien n’est superflu, tout est confort. C’est l’esprit hygge (*). L’intérieur, dominé par le bois, reste sobre et élégant. « Ma volonté était d’insuffler
un peu de l’esprit danois, avec un mode de vie très proche de la nature. Ici le luxe ne réside pas dans la taille des chambres ni des équipements technologiques du spa, il est fait de petits bonheurs comme observer le paysage confortablement installé derrière une baie vitrée géante. Nous étions soucieux de bâtir en harmonie avec le paysage. La sobriété est garante d’intégration paysagère. Et pour aller plus loin dans l’intégration, nous avons employé uniquement des matériaux locaux », explique Emil Leroy-Jönsson, le fondateur de l’hôtel, également paysagiste-urbaniste. On repart avec des idées d’aménagement intérieur pour optimiser l’espace, enlever le superflu, imaginer un coin bureau sur le palier des chambres, glisser des rangements dans les coins perdus. C’est une expérience de bien-être dans un espace petit, beau et très malin. 6 De grandes fenêtres, des terrasses, des balcons pour être au contact avec la nature.
(*) Hygge, mot danois désignant un certain art de vivre. Il valorise les plaisirs simples du quotidien, tout ce qui procure du bien-être et du réconfort.
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aménager
Ma maison d’après On la connaît par cœur. Trop même, penseront certains. Elle a été notre refuge, notre pré carré, notre clapier (au choix) depuis un an. Le bon côté de l’expérience c’est qu’on sait ce qui nous a manqué et ça ne se mesure pas toujours en m2. Pour la rendre plus complice de notre vie, mieux adaptée, plus souple, et plus intime à la fois, chacun a ses idées. Voici les nôtres à partager. Par Noëlle Bittner
On mérite tous d’avoir un rêvoir comme l’appelait Baudelaire. Dans le mien (une ancienne citerne aux murs de terre et charpente apparente) on voit un mur de livres, mes essentiels, ceux que je veux absolument retrouver, des jouets anciens (« de mon époque », que je rachète, les souvenirs de la maison de famille ayant été dispersés), des encres, des plumes, des crayons et des piles de beau papier pour écrire, dessiner, empaqueter… de beaux échantillons de papier peint uniques et dépareillés dont je tapisse les tiroirs, un décrochement dans le mur… Cet espace à soi peut prendre la forme d’une pièce mais aussi d’un fond de palier que l’on se privatise, on peut même le réduire à une banquette devant la fenêtre, comme dans ce joli chalet à Combloux… On le souligne d’un paravent qui, déplié dit « laissez-moi, je suis dans ma bulle ». Le Un mini-rêvoir contre la fenêtre face à la vue, dans ce joli chalet construit par Chalets Bayrou à Combloux. © Erik Saillet
paravent c’est un meuble qui revient dans les conversations des décorateurs, avec le retour du style Madeleine Castaing. Personnellement, je l’adore simplement recouvert de papier peint (ou, luxe suprême, de bribes de panoramiques Zuber). >>
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>>
Plus qu'un meuble, un moment à soi On la croyait définitivement boudée, vouée à s'empoussiérer dans les salles de vente de province. Est-ce l'effet Bovary, boosté par les scénographies de Jean Oddes? Ou l'attrait pour une "chambre à soi" ? Plus qu’un meuble, la coiffeuse évoque un moment à soi. Je n’en avais jamais eu, mais c’est en héritant d’une coiffeuse ancienne que j’ai découvert le supplément d’âme lié à cette pièce de mobilier, sa marqueterie en bois de rose, ses attaches fines, ses tiroirs à secrets. Dans son miroir, on se surprend soi-même. Son côté « Madame se rêve en Bovary »…
Un dortoir de dépannage Dans un quartier du grenier inemployé, on imagine un dortoir de dépannage, en cas de couvre-feu, d’amis de passage, de soirées tardives… Vous n’imaginez pas comme il va vous servir !
On va se faire un « débotté » Ce petit espace clos qui précède l’entrée et où on dépose ses sacs, le temps de retirer ses bottes mouillées et de suspendre sa parka. C’est la « mud room » (mud, boue) de toute maison de campagne anglaise qui se respecte. Evidemment, on y pense tout de suite, elle est le sas de décontamination dont on a besoin par temps de pandémie. La station pureté avec son gel, sa boite et sa poubelle à masques. Si l’entrée est assez grande, il est assez facile d’en réserver une première petite portion au « débotté ». La cloison vitrée est une bonne solution qui ne coupe ni la lumière, ni la vue. Au sol ? Se démarquer du reste de l’entrée avec, par exemple, des carreaux de ciment à motifs pour parfaire l’esprit « maison de famille » ou tout autre style de sol lavable. Eviter le paillasson sur toute la surface, c’est très chic mais pas du tout pratique !
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La coiffeuse peut se faire toute petite, dissimulée dans un placard (même idée pour un mini bureau, YLAB). Ou grand genre, d'après une coiffeuse du château de Versailles, Cristallerie de Montbronn, sur fond de panoramique "Grisaille" de l'Imagerie d'Epinal. Caser un dortoir pour 6 sous la charpente d'un grenier, un exploit! Réalisation Chalets Bayrou, décoration Angélique Buisson © Pierre Masclaux.
aménager
On a des projets pour la cuisine ! Il faut dire que ça a été notre pièce préférée pendant toute cette année. La kitchenette, la cuisine « américaine » ouverte sur le salon n’ont plus la cote. On veut une vraie cuisine faite pour cuisiner. Un nouveau plan de travail ? Un îlot et des tabourets perchés ? Non, rien de tout ça, on va s’installer un canapé, c’est ça l’urgence ! Soit un tout mou qui a bien vécu et ne craint ni les pattes de chien ni les crayons feutres, soit un tout neuf, qu’on choisira pas trop grand, pas fragile et accueillant. Il y a toujours un canapé, en osier plein de coussins dans les cottages anglais et dans les chalets de vos amis anglais de Méribel, c’est trop bien pour papoter avec le-la cuisinier-ère pendant que le maitre est aux fourneaux. Dans les cuisines des grandes maisons des banlieues chics autour de New-York, Pour tous ces moments où l'on attend dans la cuisine que le dîner soit prêt... un bureau encastré (cuisine "Sweeten") et un sofa d'allure décontractée, d'un jaune optimiste, "Ruché", Ligne Roset, design Inga Sempé.
c’est un petit bureau que l’on trouve toujours. Il y a tant de raisons de poireauter à la cuisine, en attendant que l’eau bout, que la machine à laver termine son cycle, que junior termine son assiette de bouillie… On se pose, on a son magazine, ses factures, ses garanties d’appareils… autrefois, on y avait un poste de téléphone, aujourd’hui c’est une prise pour recharger son portable. >>
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>>
Un bureau justement, on peut le mettre partout On en aurait rêvé quand on télé-travaillait dans le salon avec les enfants – même un invisible, dans sa chambre, sur un palier, juste une simple niche dans le mur à bonne hauteur, on ouvre l’abattant, on se branche, les prises, la lumière, tout y est, un « home office » tout en un, nomade… L’envie est si pressante que tout le monde s’y est mis. On en trouve chez Leroy-Merlin comme chez Vitra, mais le plus inventif qu’on ait déniché c’est celui d’une start up belge, qui s’appelle « notadesk » (« not a desk » ! ça ne vous rappelle pas la pipe de Magritte ? Et ils sont belges). Le principe ? Un plateau de bois arrimé à un pied de photo. Ça pivote et se règle en tous sens! Car le mot d’ordre c’est « compartimenter », s’isoler à la demande, se mettre en retrait ou rejoindre la communauté, la famille qui partage la même pièce-à-tout-vivre.
Un espace zoom bien cadré Avec un arrière plan soigné. Les « apéros zoom » nous ont suffisamment montré ce qu’il ne faut pas faire ! Aménager notre lucarne sur le monde, mais rester sobre, n’oublions pas que « c’est nous le sujet ». À proscrire, le bouquet de fleurs séchées qui prend la poussière semaine après semaine, le tableau moche et qui pendouille (comme chez Dany Cohn Bendit qu’on regarde quand même fidèlement sur LCI ), le canapé où vous êtes si bien enfoncé que vous n’avez plus de cou et plein de bourrelets, le trou noir de la fenêtre sans rideaux la nuit… Ce qui rend bien ? Un mur vide, peint d’un beau bleu Klein ou autre couleur profonde. Simple comme tout et bon pour les zoom comme pour la pièce.
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Plus d'excuses pour ne pas avoir de bureau, isolé, au calme! Il suffit d'ouvrir ce placard. Ou de se déplacer avec son bureau, sur pied, "Notadesk". Ou de le suspendre au balcon pour travailler à l'air! "Alice's garden".
aménager
Trouver de la place pour une buanderie On lui trouve toujours une place, un fond de couloir qu’on « privatise », j’en ai vu qui se concentrait entre deux portes (le mur était épais !), pourquoi pas un espace dans le garage ? (voir le tuto Leroy Merlin) La buanderie idéale, c’est un endroit or-ga-ni-sé pour ceux qui adorent faire comme pour ceux qui adorent déléguer, on y met : les machines à laver et sécher (si vous avez la place, évitez celles qui se superposent et s’ouvrent sur l’avant, l’ouverture au-dessus est bien plus confortable, ou surélevez vos machines en les posant sur des casiers à niches), la table à repasser, les étagères pour le linge repassé, le panier (les assorteurs sur roulettes à trois grandes poches de toile où le linge est jeté directement trié sont une invention géniale), un placard fermé pour les produits d’entretien dangereux, des étagères pour les produits d’entretien – elles n’ont pas besoin de profondeur, tant mieux si les produits sont alignés sur un seul rang, tous visibles. Un détail qui n’en est pas un : la meilleure table à repasser (quand on a la place) ce n’est pas une table pliante, jamais assez grande, jamais assez stable, c’est une table en bois bien solide plus haute que la normale (idéalement, à vos mesures, sinon la rehausser avec des briques fait l’affaire), recouverte de quelques épaisseurs de molleton et d’un vieux drap en lin bien tendu (on vend des pinces spéciales). 6 >>
La buanderie prend ses aises au garage, tuto "Leroy-Merlin". Evidemment quand elle a une pièce pour elle, c'est royal! "Habiteum".
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La maison double-face Un cube blanc aux lignes pures double l’ancien abri en pierre sèche. Un nécessaire agrandissement pour faire du petit bâtiment d’origine une maison habitable par toute la famille d’Erika Trojer. Texte adapté de l’anglais par Noëlle Bittner. Photos Ramona Elena Balaban / Living Inside.
Sur une étroite restanque à l'aplomb du Lac de Côme, la petite maison de pierre sèche doublée de ses annexes cubiques offre un contraste saisissant et cependant parfaitement intégré au paysage.
agraNDIR
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agraNDIR
Avec le scintillement du soleil sur le lac, la maison est d'une luminosité extraordinaire
C
’était une cabane abandonnée en pierre sèche, perchée au-dessus de la petite ville de Torno, sur une rive escarpée du lac de Côme. Sa situation privilégiée, sa vue époustouflante sur le lac ont séduit d’emblée Erika Trojer qui imagine déjà la maison de ses rêves.
Avec l’architecte Ruggero Rickler del Mare tous deux se lancent dans une rénovation qui n’a rien d’évident. Agrandir était absolument nécessaire, mais, pour Erika, conserver le bâtiment d’origine intact l’était tout autant. L’idée – géniale ! a été d’accoler à la maison un cube contemporain, “neutre”. Résultat: une maison double-face dont aucun des deux éléments ne nuit à l’autre. Aujourd’hui, Erika habite la maison avec sa famille. C’est dans ce lieu qu’elle a développé une passion pour l’art. Elle crée des pièces originales constituées de débris de toutes sortes et de bribes de nature comme cette composition de bois flottés que l’on voit au mur de la grande pièce. La maison offre un mélange d’ancien et de moderne d’une rare harmonie. La partie ancienne a Dans la partie ancienne, les murs de pierre grise sont apparents tout comme les plafonds aux poutres en chataigner. Un escalier de métal fait la jonction entre ancien et moderne. En bas, la partie moderne en béton accueille salle à manger et salon. Table Less par Jean Nouvel, Molteni&C, 1994 et sièges Grand Prix par Arne Jacobsen, Fritz Hansen, 1957. Au fond, l'iconique lampadaire Arco, édition Flos, 1962, et une statue en porcelaine de Mao Tse-Tung. À gauche, au-dessus du buffet scandinave vintage, deux oeuvres d'Erika Trojer: Mr Clock et Floating wood.
été restaurée a minima de façon à respecter le caractère d’origine. Ses murs en pierre brute et sa charpente en chataigner sont apparents. La cuisine occupe tout le rez de chaussée. L’aménagement est réduit à l’essentiel: un mobilier en résine fait sur-mesure. La table en métal a été fabriquée par le ferronnier du village d’après un dessi d’Erika. Le trait d’union entre ancien et moderne est donné par le sol en béton, les murs de chaux brute, les différents agencements en métal, escalier, cheminée, encadrements de fenêtres… D’où que l’on se place, de larges fenêtres embrassent la vue. Peu de meubles mais presque uniquement des pièces signées de designers iconiques, de beaux objets choisis et des pièces anciennes en usage dans les cérémonies rituelles de l’ethnie Topoke au Congo. 6
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agraNDIR
Dans la maison d'origine, la cuisine luxueusement simple avec ses plans de travail sur-mesure en résine et ses rideaux de lin brut. Table en métal fabriquée par un forgeron d'après un dessin d'Erika. Chaises Série 7, Arne Jacobsen pour Fritz Hansen. Ci-dessous, presse-jus Salif, Philippe Starck pour Alessi, 1990
agraNDIR
Les chambres occupent la nouvelle aile et la maison d'origine. À côté de l'ottoman zébré (fait maison), une oeuvre d'Erika, Floating wood Comolake.Dans l'entrée, masque de cérémonie de l'île Giava. Cicontre en bas, le sauna donne sur la paroi rocheuse, comme sur un tableau vivant. Dans la chambre avec sortie directe sur l'extérieur, en face du lit à baldaquin De Padova, une oeuvre d'Erika, Donna.
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DÉCOrer
Merveilleux détails Ce n’est pas parce qu’un chalet est destiné à être loué, qu’il faut uniquement des couleurs neutres, une décoration passe-partout et pas d’objets de valeur. La preuve avec ces 350 m2 déployés sur 4 étages dans ce chalet typique de Val d’Isère où les décoratrices les Montagnardes ont fait des choix affirmés et colorés. Le tout agrémenté de délicieux détails. TEXTE PATRICIA PARQUET. PHOTOS JEAN-MARC PALISSE
D
ans le hameau du Crêt, il existe encore de très beaux chalets, comme celui-ci, aménagé par l’architecte d’intérieur, Emmanuelle Bardon et resté dans son état d’origine. Chargées du choix du mobilier, des tissus et des accessoires, les décoratrices des Montagnardes ont
repris les codes anciens tout en apportant un vent de fraîcheur. Du vieux bois, des murs en pierre, la croix de Savoie dans les portes de placards, des bois de cerf… contrastent avec des murs clairs qui s’imprègnent de la lumière, du verre, des matières naturelles et de la couleur. Le résultat est une ode à la joie de vivre en montagne.
« Bien que le projet soit traditionnel, nous avons mis des couleurs plutôt atypiques pour la montagne, avec une palette allant du vert au bleu. La couleur donne de la gaité, du caractère et de la lumière. Pour ne pas se lasser, il est important d’avoir une base solide et neutre avec un beau carrelage et un beau parquet que l’on garde longtemps. Nous avons choisi des rideaux en lin de belle facture qui s’adaptent à toutes les pièces. C’est cette base neutre qui permet l’audace dans les couleurs », explique Hélène Roux, responsable des Montagnardes. >>
Dans l’entrée, luminaires Graypants. Détail de la table basse en bois clair et sa coupelle remplie de capanes. Empilement de madriers. Dans le couloir, photographie de Jean-Marc Palisse, tabouret en chêne naturel (Hubsch), chaussures Rossignol. La croix, entaillée dans le bois, sert à ouvrir le placard (idée d’Emmanuelle Bardon, l’architecte d’intérieur). Suspension Le Deun et photographie de Jean-Marc Palisse.
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DÉCOrer
Les œuvres photographiques font vibrer les murs
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RENDRE CHAQUE ESPACE UNIQUE En entrant, on réalise d’un seul regard que c’est un chalet où l’on respire. La circulation est fluide, jamais encombrée de mobilier. Le salon est une invitation à s’extraire du monde, au coin du feu. La salle à manger offre une double hauteur. Pour habiller le volume au-dessus de la grande table, trois luminaires en verre fumé sont suspendus depuis le sommet de la charpente. La mezzanine, avec un espace salon, a bénéficié de la hauteur sous plafond. Quelle belle idée d’avoir remplacé les poignées par une croix de Savoie, entaillée dans la porte du placard de l’entrée ! Les yeux font des sauts de puce sur ces merveilleux détails qui rendent chaque espace unique. La table en chêne avec ses bords irréguliers semble tout juste sortie de la scierie. L’empilement des madriers, qui donne à voir des cubes dans des cubes, rappelle les jeux de construction de notre enfance. Les bougies à Leds, alignées religieusement, forment un chemin lumineux dans le couloir. Dans les chambres, les suspensions en laine, qui ressemblent à des moufles, sont une joyeuse surprise. Les lampes de chevet pimentent la pièce d’une pointe de rouge, aussi séduisante qu’une bouche avec du rouge à lèvres. Les luminaires fonctionnent toujours par nombre impair. Ouvrez l’œil et vous apercevrez alors ces merveilleux détails qui offrent des respirations.
VIBRER AVEC LES ŒUVRES PHOTOGRAPHIQUES
Conseils déco d’Hélène Roux • Adoptez les tapis dans toutes les pièces. Ils apportent de la chaleur, de la couleur et du confort quand vous marchez en chaussettes ou pieds nus. Le choix de la matière est important. Préférez les matières naturelles qui donnent la sensation d’être dans la nature. • Les murs en pierre absorbent la lumière. Accrochez un miroir sur le mur en pierre afin de renvoyer la lumière. Autre idée : suspendre une photographie lumineuse. • Habillez de gaieté un mur en pierre avec une multitude de miroirs ronds, comme ici dans la piscine. • Posez un tabouret traditionnel en bois brut en guise de table de chevet dans les chambres. Il n’encombre pas le passage ! • Préférez un ton neutre pour les rideaux que vous pourrez utiliser dans toutes les pièces et sélectionnez un tissu épais, solide avec un
Des photographies grand format, signées Jean-Marc Palisse, égayent les murs.
joli tombé. Il sera facile d’ajouter de la couleur
« Les photos sont plus contemporaines qu’un tableau. Les lignes graphiques
à travers les coussins, les canapés, les dessus
des remontées mécaniques créent un parcours visuel dans le chalet », poursuit
de lit, les tapis…
Hélène Roux.
• Pour animer et éclairer un couloir sombre,
Les photos vont bien partout, sur un mur traditionnel en pierre, comme sur la
sélectionnez une suspension « sculpturale »
chaux. On les découvre dans les couloirs en déambulant d’une pièce à l’autre.
qui ne passe pas inaperçue.
C’est un chalet haut-de-gamme, pour une clientèle cultivée, attentive aux détails
• Rendez un couloir chaleureux en accumulant
et ici leurs aspirations sont comblées. 6
des bougies (à pile) disposées comme ici sur des troncs de bois.
Dans l’entrée, patères en bois Angel des Montagnes, miroir Magis, luminaires Graypants, console Moaroom. On retrouve les codes de la montagne dans cette chambre, avec des touches de rouge, le tricot en laine avec ces suspensions Casamania qui ressemblent à des moufles. Tapis Nanimarquina, coussins No Mad et Caravane. Au bout du couloir, photographie de Jean-Marc Palisse. L’accès à la piscine est éclairé par des bougies leds posées sur des troncs en bois.
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DÉCORER
Ci-dessus. Dans le salon, canapés Verzelloni, coussins en velours Caravane, tapis Gan, table basse Gervasoni, fauteuil Vitra en peau de vache. Ci-contre. Ambiance féérique dans la piscine. Fauteuil AA de Airborne recouvert d’une peau de mouton. Deux miroirs Caravane et des miroirs sorcières habillent le mur en bois et renvoient la lumière. Lustres en bois de cerf (Flamant).
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Gilles&Gils - Photos : Capri, Frenchie Cristogatin
Habillage mural et sol sur-mesure en marbre Bahia Bianca.
Réalisation Ultima Crans-Montana
PIERRES NATURELLES – CARRELAGES – INDOOR & OUTDOOR : HABILLAGE MURAL, SOL, SUR-MESURE, DÉCO JARDIN Showroom France - 74800 St Pierre en Faucigny, France (Proche Genève) - Tél. +33(0)4 50 03 50 86 - info@group-capri.com Showroom Suisse - 1957 Ardon, Suisse (Proche Sion) - Tél. +41(0)27 306 33 73 - info@group-capri.com
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publi cosy
Emmanuel Maumy, design et vision globale des espaces Ses clients ? Des propriétaires d’hôtels, de cafés, de restaurants, mais aussi de bureaux et de boutiques, soucieux d’améliorer efficacement leurs offres commerciales. Sa démarche ? Prendre le temps nécessaire pour écouter les besoins et les objectifs de ses clients. Sa recherche créative consiste à envisager des solutions qui transformeront les espaces aménagés en lieux à forte personnalité. Il imagine et détermine les ambiances, les formes, les fonctions, les couleurs, les lumières, sélectionne les matériaux, dessine le mobilier et les accessoires sur mesure. Ce créatif, formé à Strate École de design à Paris, sait inventer des univers complets. Les lieux sur lesquels il travaille racontent une histoire qu’il aime voir décliner dans sa globalité : de l’identité visuelle jusqu’à la petite cuillère. Il associe à ses projets, au gré des besoins de ses clients, une équipe de créatifs indépendants qui intervient en identité patronymique, graphique et en web design. Sa philosophie ? Une imagination large qui soigne les moindres détails. Avec son oeil de designer, Emmanuel Maumy maîtrise une palette de compétences polymorphes au service de solutions adaptées, sensibles et créatives 6
EMMANUEL MAUMY Design d’espace & architecture commerciale Bureau Watson’s 20, avenue Pierre Lanfrey 73000 Chambéry Tél. +33 (0)6 81 87 92 69 www.emmanuel-maumy.fr
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Art de vivre
Envie d’espace, d’air et de lumière Permettant à la lumière du jour, symbole d’hygiène, de santé et de pureté, d’inonder les espaces de vie, le verre devient le meilleur allié des projets d’agrandissement en ces temps confinés. Serre, véranda, jardin d’hiver, mais aussi cloison ou plancher de verre... nos solutions pour s’offrir une pièce supplémentaire avec vue. Par Catherine Foulsham
En haut : Château Brachet à Grésy-sur-Aix (Haute-Savoie). Logé dans une ancienne demeure du XIXe siècle, cet hôtel de 15 chambres et suites s’est doté d’un jardin d’hiver à l’ancienne de 40 m2, utilisable toute l'année, réalisé par Serres d'Antan. « Nous avons opté pour une structure entièrement en acier et du double vitrage en verre armé avec un film de protection UV côté intérieur », explique Jean-Michel Belin propriétaire des lieux. Serre à soubassement Eugénie de l'Atelier des Serres, spécialiste des serres à l'ancienne en aluminium. En bas: Avec sa structure porteuse en bois reprenant l’architecture de la toiture et ses châssis en aluminium, l'extension Azur de Vie & Véranda permet d'agrandir sa maison jusqu'à 25 m2.
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Art de vivre
Autrefois lieu privilégié de fêtes et de réceptions, le jardin d'hiver reste un lieu de convivialité propice aux pratiques artistiques, aux conversations, aux siestes, à la lecture
A
ssignés à résidence depuis des mois, les Français réinvestissent l’espace domestique qu’ils rêvent plus grand, plus modulable et ouvert sur la nature. La solution la plus évidente pour gagner en mètres carrés et en clarté est d’opter pour une extension de type
serre ou jardin d’hiver permettant de renouer avec un certain art de vivre hérité de l’époque où les orangeries romantiques peuplées de plantes exotiques, abritaient des salons de lecture et autres lieux de réception. Inspirés des serres anglaises qui font référence en Europe et en Amérique du Nord, ces jardins d’hiver connaissent leur âge d’or dans la seconde moitié du XIXe siècle, portés par l’essor de l’architecture de fer et de verre et par la fascination des Occidentaux Ci-contre : Ouverte sur la nature et la montagne, cette véranda cuisine en bois Bella de Vie & Véranda avec une verrière en toiture reprend le style chalet. Page de droite : Vue intérieure des serres monumentales de l'Exposition Universelle Internationale de 1900. © Larger, Louis - Paris Musées / Musée Carnavalet – Histoire de Paris.
pour l’exotisme. Jardin d’Hiver des Champs Élysées (1847), Palais d’Hiver du jardin d’acclimatation (1861), nouvelles serres du Jardin des Plantes (1880)… les serres de la capitale attirent les foules tout comme celles réalisées dans le cadre des Expositions universelles, à l’image de celle de Londres en 1862. La bourgeoisie fait installer dans ses résidences secondaires des serres de tous styles architecturaux et à Paris, des serres-balcons, des salons-serres ou des bowwindows, conçus comme de véritables salons à vivre. Le plus souvent accolés à la maison, ces jardins d’hiver deviennent LA pièce indispensable pour briller aux yeux du monde. >>
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Art de vivre
Bon à savoir Véritable pièce de vie, la construction d’une véranda nécessite, selon son ampleur, une déclaration préalable ou une demande de permis de construire mais aussi de respecter les règles d’urbanisme en vigueur.
>>
Par ailleurs, comme elle augmente
Faites entrer la lumière
la valeur foncière de votre
En 2021, l’engouement pour la serre et son ambiance « dedans-dehors » singulière,
logement, elle aura un impact
propice à la détente et à la convivialité ne faiblit pas. Avec le confinement, il s’est
sur la taxe foncière.
même intensifié. « Le marché de la véranda bénéficie de cette crise car nos clients
La serre, structure indépendante
souhaitent davantage se réapproprier leur espace, témoigne Luc Artufel technico-
et démontable peut, selon ses
commercial chez Vie & Véranda dans le 74 qui réalise une soixantaine de vérandas
dimensions, nécessiter une
par an. Nous avons davantage de projets à l’étude dont certains émanent de clients
autorisation d’urbanisme mais
souhaitant s’équiper d’un bureau avec vue sur la montagne. » « Aujourd’hui, nous
n’impacte pas la taxe foncière.
avons plus d’un an de carnet de commandes devant nous, renchérit Christophe Bossuat,
Dans tous les cas, il est recommandé
dirigeant des Serres d’Antan, entreprise labélisée Entreprise du patrimoine vivant,
de se renseigner auprès de sa mairie
spécialisée dans la fabrication et la rénovation de serres et de jardins d’hiver dans
ou de sa communauté de communes.
la tradition du XIX siècle. « Avec les confinements successifs les gens passent du e
temps chez eux et réfléchissent à optimiser leur espace de vie. » Non seulement l’espace de la serre coûte moins cher que l’espace habitable mais ce type d’extension vitrée affiche désormais les mêmes performances thermiques qu’un espace bâti classique. Enfin, il a été démontré, études à l’appui, que l’exposition à la lumière naturelle régule l’humeur et que le bien-être s’améliore dans des espaces largement ouverts vers l’extérieur.
Serres, vérandas, jardins d’hiver... de quoi parle-t-on ? La distinction entre serre, jardin d’hiver et véranda n’est pas évidente et pour éviter les répétitions, il est tentant de substituer les appellations. Nous avons demandé à Christophe Bossuat des Serres d’Antan, de nous éclairer sur la question. « La
serre s’applique plus volontiers aux constructions destinées aux jardins botaniques. Dotée d’un simple vitrage, elle est utilisée pour mettre les plantes hors gel en hiver. Isolée grâce à un double vitrage, la véranda est accolée à la maison et utilisable 365 jours par an. Quant au jardin d’hiver, c’est l’appellation historique de la serre accolée à la maison. Le double vitrage n’existant pas à la fin du XIXe siècle, c’était une pièce abritée du vent et de la pluie, très agréable en demi-saison. Au fil du temps, le jardin d’hiver a été plus ou moins supplanté par la véranda », détaille Christophe Bossuat qui constate néanmoins de plus en plus de demandes pour des serres attenantes à la maison en vue d’une utilisation hybride proche de celle du jardin d’hiver. Autre différence : le prix. S’il dépend des matériaux, de la surface, de la forme et des équipements, « pour une serre le budget est d’environ 1 200 à 1 600 € HT le mètre
carré au sol tandis que pour une véranda à l’ancienne haut de gamme, il faut compter de 2 500 à 3 500 € HT le mètre carré ». >>
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En haut : Inspirées des serres de culture du début du siècle dernier les créations de l'Atelier des Serres (ici le modèle Éléonore) font appel aux matériaux contemporains (aluminium, verre trempé et inox). En bas : Adossée à la maison, une serre de 17 m2 en aluminium et verre trempé sur muret Harmonie Chambord (Lams).
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Art de vivre
Pour éviter de se heurter à une paroi en verre, il est recommandé d’apposer un >>
marquage à hauteur des yeux sur les portes en verre et les parois vitrées
L’effet de serre à la montagne Philippe Raoux, directeur de l’Atelier des Serres, est spécialisé dans les serres à l’ancienne, en aluminium pour la culture ou l’habitat. « Nous avons une clientèle de passionnés désireuse
de donner du cachet à son jardin. Elle recherche des produits avec des petits carreaux, des sousbassements, des murets et de beaux volumes. » Positionné sur le haut de gamme et le sur-mesure, il voit la véranda comme « un prolongement de la maison vers le jardin, tandis que
le jardin d’hiver est le prolongement du jardin vers la maison. Si les deux sont rattachés à la maison, la véranda, davantage isolée est une vraie pièce de vie tandis que le jardin d’hiver est une pièce d’appoint peu isolée. Comme la serre qui, en plus, est généralement autonome. » Indépendantes ou adossées au bâti, véritables traits d’union entre l’intérieur et l’extérieur, celles de l’Atelier des Serres ont toute leur place à la montagne. « Il ne faut pas oublier que
les pays nordiques, Néerlandais et Belges en tête, sont de grands spécialistes des serres horticoles », rappelle Philippe Raoux qui précise qu’en apportant leur touche esthétique et victorienne, les Anglais se sont imposés comme les spécialistes incontournables de la serre.
« Nous avons pas mal de chantiers en Savoie et Haute-Savoie, observe-t-il. Grâce à l’effet de serre, dès les premiers rayons de soleil on a une montée en température intéressante. La seule contrainte que nous ayons c’est le poids de la neige. » Il préconise donc des produits avec des pentes de toiture assez prononcées, des profilés plus épais, des doubles vitrages en paroi et du polycarbonate translucide alvéolaire de 16 mm en toiture ou encore d’opter pour une source de chaleur à air pulsé permettant de maintenir la structure hors gel. Avec une dizaine de chantiers en altitude par an, Vie & Véranda Haute-Savoie sait qu’à conception bien pensée, rien n’est impossible. « Quand on envisage de construire une véranda
au-dessus de 800 mètres d’altitude, il faut prévoir qu’elle puisse supporter 60 cm de neige Attachée à la tradition, la société Serres d'Antan conçoit des serres décoratives et fonctionnelles en acier et en verre. De haut en bas : Modèle Diane ; double serre Margaux avec toiture en verre trempé ; création d'une serre à double comble adossée à un pignon ; réalisée sur-mesure, une serre abritant le salon cosy d'une maison d'hôtes ; petite serre sur muret à toit plan Versigny.
en une nuit, insiste Luc Artufel. Au dessus de 500/600 m, nous préconisons l’utilisation du bois, plus performant en terme d’énergie que l’alu - et plus écologique - mais aussi d’installer un plancher chauffant et des volets roulants pour se protéger du froid la nuit. De même, si la pièce est exposée au nord, nous préconiserons des menuiseries fixes plutôt que coulissantes à plusieurs vantaux afin de limiter les déperditions. » D’une façon générale, il est indispensable d’intégrer les solutions thermiques et solaires dès la conception pour pouvoir profiter d’une pièce confortable à l’année : toiles d’ombrages thermiques en intérieur, claies en bois extérieures, système de climatisation ou de ventilation dynamique et silencieux…
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Art de vivre
Un plancher de verre Compte tenu du prix du mètre carré à la montagne, il n’est pas rare que les propriétaires envisagent d’aménager leur sous-sol. >>
Alu, acier, bois… que choisir Les serres et vérandas au look rétro utilisent l’acier, le fer forgé ou l’alu avec effets de peinture matière. Ainsi, Serres d’Antan recourt encore à des aciers laminés à l’ancienne comme cela se faisait à la fin du XIXe, début du XXe siècle. « C’est un matériau difficile à travailler
mais qui permet toutes les courbes et toutes les audaces décoratives, reconnaît Philippe Bossuat qui emploie une vingtaine de compagnons rompus aux techniques de rénovation de monuments historiques et à la fabrication complexe d’ouvrages d’art. Il est aussi plus isolant
que l’aluminium avec un coefficient de dilatation minime sur les dimensions des bâtiments privés. Autre avantage : l’acier et le verre se dilatant de la même manière, tout le bâtiment va bouger à l’unisson, tandis que le bois va sécher et rétrécir alors que tout le reste va se dilater. » En revanche, peu performant sur le plan thermique, il nécessite de prévoir des vitrages très isolants. Pour une esthétique « à l’ancienne » L’Atelier des Serres a quant à lui fait le choix de l’aluminium plutôt que de l’acier. « Moins cher, plus facile à travailler, plus léger, l’aluminium
offre un coefficient de dilatation moins important que l’acier, constate Philippe Raoux. Et grâce aux effets de peinture matière, difficile de faire la différence. » Avec un rendu tout autre et pour contourner les écueils liés aux spécificités du bois, Vie & Véranda propose une gamme innovante mixte aluminium à l’extérieur, bois à l’intérieur.
« Offrant les avantages de l’alu et l’esthétique du bois, nous avons utilisé ce système garanti dix ans chez l’un de nos clients à Samoëns en utilisant de l’épicéa », témoigne Luc Artufel.
Pour gagner en lumière, pourquoi ne pas opter pour un plancher en verre ? Une solution qui nécessite de faire appel à une entreprise de maçonnerie pour calculer la portance et les charges à supporter mais aussi pour estimer le coût de l’évacuation des gravats. On vous conseillera sur le type de verre à mettre en œuvre : pavés simple ou double parois colorés ou non, ou plus lumineuses mais plus onéreuses, des dalles de sol en verre dont la mise en œuvre répond à des normes techniques précises. Tantôt plancher, tantôt plafond, le sol vitré peut également faire office de séparation entre deux niveaux. Dans tous les cas, les briques de verre utilisées pour séparations verticales sont à exclure car elles n’offrent pas assez de résistance.
Cloisonner, décloisonner Si les Français rêvent d’espace, ils veulent également plus de flexibilité, leur habitation se muant au fil des heures, en bureau, salle de classe, studio de yoga, atelier de confection… Parfaits pour moduler l’espace en gagnant en luminosité : les verrières d’intérieur, panneaux coulissants et autres parois en verre. Parmi les utilisations classiques, la cloison en verre type verrière entre le séjour et la cuisine, confère un côté atelier d’artiste très tendance. Pour créer un espace bureau dans une chambre, on pourra aussi opter pour une cloison transparente à vantaux, ou coulissante et translucide dans un esprit paravent japonais. Toujours dans l’espace nuit, séparer la chambre de la salle de bain avec des briques de verre dépoli ou en verre imprimé permet de conserver la lumière sans sacrifier l’intimité. Si on dispose d’une hauteur sous plafond suffisante, la paroi vitrée peut ouvrir sur une mezzanine transformée en bureau ou en chambre d’amis. Dans un séjour, l’espace bureau peut aussi s’imaginer dans un cube transparent qui isole du bruit mais pas de la lumière naturelle (et oblige à ranger son plan de travail…). 6
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En haut : Une cloison courbe en briques de verre permet de moduler l'espace sans assombrir la pièce (Leroy Merlin). En bas : Pour créer une salle de bain dans une grande chambre en conservant la lumière du jour, pensez à une verrière qui va du sol au plafond (Leroy Merlin). Idéale pour isoler un coin bureau sans perdre en luminosité, une porte coulissante patchwork (Castorama).
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© The Moutain Refuge
Un pavé dans l’alpage ! Confrontée aux effets du réchauffement climatique, du tout-tourisme et à une concurrence accrue, la montagne tente de se réinventer. Un mouvement, accéléré par
l’épidémie
de
Covid-19,
qui
inspire
les architectes soucieux de repenser l’économie et les paysages alpins par le prisme de l’aménagement. Leurs pistes de réflexion sont percutantes, étonnantes et parfois déroutantes… Par Catherine Foulsham
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The Mountain Refuge Construit en bois préfabriqué, doté d’un immense mur vitré, ce micro- chalet multifonction de 24 m2 évoquant les refuges d’antan a été imaginé par deux architectes italiens Massimo Gnocchi et Paolo Danesi. Il offre une expérience unique d’osmose avec la nature.
© Manu Reyboz
CONSTRUIRE
E
lle a été l’une des premières à jeter un pavé dans l’alpage. En 2017, Fiona Pia, architecte diplômée de l’EFPL (École polytechnique fédérale de Lausanne), affirme dans sa
© Manu Reyboz
thèse de doctorat intitulée « Urbaniser les Alpes suisses :
stratégies de densification des villes en altitude », que le chalet isolé avec vue sur les sommets est nocif pour la montagne. Construction de faible densité gourmande en surface et en infrastructures, chacune ayant besoin de son bout de route, génératrice de problèmes de mobilité, l’idyllique chalet à la montagne qui se fond dans le paysage serait en réalité responsable du mitage du territoire. Pire, il participe au déclin d’une nature en danger. Sa proposition : « Densifier les
villes d’altitude pour prolonger leur cycle de vie et ainsi épargner les territoires encore vierges. Et développer les infrastructures de mobilité en adéquation avec une nouvelle densification alpine ».
La revanche des vallées Quatre ans et une crise sanitaire inédite plus tard, Arnaud Dutheil, directeur du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement de Haute-Savoie (Caue 74) fait un constat à peu près similaire :
« Nous aspirons tous à plus d’espace alors que ce « desserrement » consomme des territoires naturels et agricoles. Or, on ne peut pas à la fois demander plus de nature et construire plus ». Autre paradoxe, alors que l’économie a besoin de l’industrie de l’or blanc, le réchauffement climatique et les changements sociétaux imposent aux stations © Raj Bundhoo
de revoir leur système de fonctionnement et leur modèle d’aménagement. Un casse-tête dont la solution résiderait, pour partie, dans les vallées. « Les opérateurs ont une motivation de retour sur investisse-
ment sur 15 ou 20 ans, aussi, malgré les menaces pesant sur la montagne, on ne va pas arrêter de construire demain, constate Arnaud Dutheil. Mais on va le faire différemment en pensant l’organisation à
l’échelle du territoire. » Plutôt que de quadrupler les hébergements à En haut : Les Pointus, à Arc 1600 Postés face aux sommets et parfaitement intégrés dans la nature, ces trente chalets dessinés par Bertrand Taillefer pour les travailleurs de la station, sont accessibles uniquement à pied ou à skis en saison hivernale. Très prisés, donnant le sentiment d’être seul au monde, ils sont pourtant, selon l’architecte Fiona Pia, responsables du mitage de la montagne. En bas : Funiculaire Mis en œuvre en 1989, reliant gratuitement Bourg-Saint-Maurice à Arc 1600 en 7 minutes, ce funiculaire comme d’autres transports par câbles, permet aux touristes et aux locaux logés dans la vallée de monter skier à leur guise sans engorger le réseau routier.
Flaine ou à Avoriaz, il suggère de loger les touristes dans les stations de plus basse altitude plus exposées à la variabilité de l’enneigement et d’utiliser le transport par câbles pour les hisser jusqu’à la poudreuse sans congestionner les routes. Des équipements qui devront aussi profiter aux scolaires pour monter dans la journée et aux clientèles de proximités trop souvent oubliées. Jusqu’à cet hiver tout du moins, où faute de clients étrangers, les stations ont tiré leur épingle du jeu grâce à la fréquentation des locaux et aux activités nordiques comme le ski de fond, de randonnée et les raquettes. >>
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CONSTRUIRE
Vers une architecture résiliente « Nous sommes clairement au bout d’un système, constate Jacques Félix-Faure. La génération de jeunes architectes a une conscience
aiguë de la réalité du changement climatique. Les projets qu’ils conçoivent doivent tenir compte de ces équilibres précaires, de la disponibilité des ressources en eau, en air et en bois dont ils savent qu’elles ne sont pas inépuisables, de l’impact carbone mais aussi des risques naturels. Ils sont au cœur de cette complexité là. » Plus de rénovations, moins de constructions, des opérations collectives abordables et multifonctionnelles… un changement de paradigme est nécessaire pour que les populations locales puissent habiter là-haut à l’année. « La montagne doit devenir un territoire d’inventions », suggère-t-il évoquant l’exemple du Vorarlberg. Dans ce Land situé à l’extrême ouest de l’Autriche, la région du Bregenzerwald apparait comme un véritable laboratoire d’architecture durable ayant su se © Fiona Pia
réinventer en mobilisant ses ressources et ses acteurs dans un bel élan commun. Utilisation du bois local pour la rénovation des chalets Coupe 4 214 | Stratégies de densification
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traditionnels et la construction des immeubles modernes ; développement de coopérations avec les artisans locaux ; prise en compte de la préciosité des terres agricoles en privilégiant des bâtiments compacts qui regroupent plusieurs logements pour avoir un impact
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Des modèles qui profitent au territoire « Nous devons repenser les territoires alpins dans leur globalité depuis la planification jusqu’aux infrastructures de transports, acquiesce Jacques Félix-Faure, architecte et responsable du master
limité sur l’activité agricole et l’environnement ; mise en œuvre d’une politique de mobilité douce avec une ou plusieurs voitures électriques par commune en autopartage… Et surtout, depuis près de 50 ans, une véritable prise en compte du paysage qui influence tous les projets et décisions. Pour que la montagne reste belle. 6
Architecture-Paysage-Montagne de l’École nationale supérieure d’architecture de Grenoble. Et veiller à réconcilier deux mondes qui
ne se parlent plus : celui des consommateurs et celui des acteurs qui habitent la montagne. » Après la formidable dynamique d’équipement touristique de la montagne impulsée dans les années 1960 par le Plan neige, qui a abouti à la création de stations d’altitude à l’archiclairement entrés dans une nouvelle ère. Aujourd’hui, le tout-tourisme semble avoir atteint ses limites, fragilisant l’économie et les paysages alpins. Et les investisseurs qui proposent de relancer la machine en construisant « en sites vierges » des modèles « plus vrais que nature »
© Johannes Fink
tecture audacieuse comme Avoriaz, Flaine ou les Arcs, nous sommes
en réalité totalement déconnectés de leur environnement, ne sont plus vraiment les bienvenus. « On a abouti à un modèle presque fac-
tice, façonné à coup de fausses pierres et de faux bois, plongeant les clients dans une forme d’irréalité », poursuit Jacques Félix-Faure. Une montagne artificielle qui semble avoir fait long feu comme en témoigne le refus du maire de La Clusaz d’accueillir un Club Med sur la commune qui, selon Montagne Magazine, justifie sa décision par l’artificialisation des espaces naturels et agricoles, la circulation et la population supplémentaires qu'aurait induit le Club Med, qui aurait amené « du monde en février alors qu’on ne sait plus où les mettre ».
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À gauche : Infrastructure habitée. Ayant pris la localité de Verbier comme cas pratique, Fiona Pia imagine de densifier l’habitat en construisant cinq gares de télécabines sous la forme d’infrastructures d’une longueur pouvant atteindre les 550 mètres. Sous le nom d’«infrastructures habitées», ces dernières sont envisagées pouvant accueillir les arrêts de la télécabine, mais aussi des logements, des commerces, des parkings souterrains, des équipements publics. Ci-dessus : Le Bregenzerwald. Ici les hommes veillent à aménager leur espace vital et leurs paysages agricoles de façon très réfléchie. Et marient l’ancienne architecture en bois à sa forme la plus récente dans des constructions où l’exigence esthétique n’a d’égale que l’efficacité énergétique et la durabilité.
- Crédits photo : © GERVASONI
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Mise en scène des créations GERVASONI à la Boutique
LA BOUTIQUE : 5 rue de la poste . 74 000 Annecy . Tél. +33 (0) 450 46 96 68 L’ANNEXE, au n°2, face à La Boutique Lundi matin sur rdv . Lundi de 14h à 19h . Du Mardi au vendredi de 10h à 13h et de 14h à 19h Samedi 10h à 19h . Parkings de la Poste ou de la Gare
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Un monolithe de bois Conçue dans un style « vernaculaire moderne », cette maison s’ouvre à la lumière et au vent. Les architectes de Amalgam Studio ont privilégié le bois pour la qualité de vie des habitants et afin d’intégrer la construction dans la nature. TEXTE PATRICIA PARQUET. PHOTOS OLIVER MINT ET JESSE TURNQUIST / AMALGAM STUDIO
CONSTRUIRE
Posée sur la colline, la maison principale mesure 30 mètres de long. À côté, une annexe, elle aussi enveloppée dans du bois.
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Cette maison ressemble à un arbre couché au sol, au milieu de la forêt
C
’est une maison en bois tout en longueur, comme un arbre couché au sol, au milieu des forêts. Construite au sommet de la colline, dans la vallée de l’Hudson River au nord de New York, elle offre une vue sur le paysage boisé, auquel elle s’intègre parfaitement. Une dépendance de 150 m², en bois elle aussi, abrite
un garage, un atelier et un grenier à l’étage. Elle est conçue dans le même style que le bâtiment principal. Le cabinet d’architectes Amalgam Studio de Manhattan s’est inspiré des granges traditionnelles locales pour concevoir les lieux. L’architecte Ben Albury parle d’un style « vernaculaire moderne qui rappelle les fermes et les granges typiques de la NouvelleAngleterre, avec un toit à pignon ». La structure autoportante en bois a été érigée en une seule journée, un peu dans l’esprit d’ingénieux pionniers du XIXe siècle.
UNE ENVELOPPE DE BOIS La maison principale déploie ses 465 m2 sur trois niveaux, mais de l’extérieur, c’est un monolithe en bois que l’on aperçoit. Le bardage en pin, avec ses planches posées à l’horizontale accentuant cette impression de longueur, enveloppe la maison, des murs jusqu’au toit. Les murs extérieurs sont revêtus de bois modifié Kebony qui forme un écran anti-pluie. Cette marque norvégienne possède une technologie respectueuse de l’environnement qui permet d’améliorer les propriétés des bois résineux. Les planches en bois sont imprégnées d’un liquide biologique provenant de déchets de cultures agricoles. Ce traitement protège le bois contre l’attaque de champignons et d’insectes, augmente sa solidité, sa dureté et sa stabilité dimensionnelle. Le bois se patinera naturellement au fil des années pour devenir gris. Cette maison est conçue selon le modèle des maisons passives, avec une façade anti-pluie dotée d’une membrane étanche, un triple vitrage, une très bonne isolation, du chauffage fourni par un système de pompe à chaleur auquel s’ajoutent des cheminées et des poêles à bois. La maison rappelle les fermes traditionnelles de la région. Elle est recouverte de pin Kebony qui se patinera avec le temps. Les protections solaires inclinables peuvent se soulever à la main.
Les conditions climatiques de cette région du Nord des États-Unis sont rudes en hiver. >>
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Les pare-soleils créent des ombres et des jeux de >>
lumière faisant
LA LUMIÈRE REMPLIT L’ESPACE
apparaître des
Pas de débord de toit. Des puits de lumière. Un bandeau en verre divise la maison en deux
zébrures au sol,
au niveau de la cage d’escalier centrale : d’un côté l’espace privé avec les chambres et de l’autre, l’espace de vie commune. Tous les puits de lumière et fenêtres sur le toit laissent
à certaines heures
généreusement entrer la lumière. L’intérieur n’est que lumière et espace. Il a également fallu
de la journée
trouver un système judicieux pour filtrer les rayons de soleil devant les baies vitrées du salon, la laisser entrer quelques heures de la journée et la bloquer aux heures les plus chaudes de l’été. La solution a été trouvée avec ces pare-soleils inclinables qui servent de volets ; ils ont été fixés grâce à un système de clip pour toits, une première en Amérique du Nord. Ils créent des ombres et des jeux de lumière faisant apparaître des zébrures au sol, à certaines heures de la journée.
EN COMMUNION AVEC LA NATURE Les pièces sont hautes de plafond, rythmées par des poutres apparentes en bois noir et une série de verrières remplit les espaces de lumière. Étant traversantes, elles bénéficient de l’ensoleillement toute la journée, avec une vue qui immerge en pleine nature. Le rez-de-chaussée abrite un salon, une salle à manger, une cuisine, deux chambres d’enfants et une suite parentale. Le sous-sol comprend une salle multimédia, une salle de jeux, un bureau et une chambre d’amis. À l’étage, un grand grenier fait office de salle multi-usages avec une vue sur le ciel étoilé. Côté matériaux, le chêne blanc illumine sol et plafond. Le mobilier en noyer et en hickory, bois originaire d’Amérique du nord, poursuit l’éloge du bois. Ces essences se marient bien avec les autres matériaux : le granit et l’ardoise. Le résultat, une merveilleuse maison de vacances agréable à vivre en toutes saisons. L’hiver, la neige sur le toit lui donne des airs de refuge, tandis qu’aux beaux jours, ses ouvertures communient avec la nature effaçant les frontières intérieures et extérieures. 6
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Le bois est aussi très présent à l’intérieur : au sol, chêne blanc. Mobilier en noyer et en hickory (bois originaire d’Amérique du nord).
À l’intérieur, les essences de bois se marient parfaitement avec le granit et l’ardoise. L’îlot de cuisine est orienté vers la salle à manger afin de profiter du spectacle du feu dans la majestueuse cheminée en pierre, tout en cuisinant. Les chambres sont vastes et blanches, meublées avec sobriété.
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Dialogue du bois et de la matière Ce chalet à Briançon construit par Les Chalets Bayrou, est une partition tout bois, adoucie par Angélique Buisson de matières claires, naturelles et de lumière. TEXTE PATRICIA PARQUET. PHOTOS PIERRE MASCLAUX
C
omme au théâtre, l’entrée est soignée. Sa taille généreuse parle déjà de ses propriétaires. Ce chalet est conçu pour accueillir trois générations : les grandsparents, leurs trois enfants et leurs petits-enfants. Carte
blanche est donnée aux Chalets Bayrou, avec comme exigence de concevoir une décoration contemporaine qui valorise le bois. « Ce qui
caractérise ce chalet ? Sa forme compacte dans laquelle nous avons cherché à exploiter chaque volume. Depuis l’extérieur, on n’imagine pas toutes les pièces que nous avons réussies à créer ! », explique Anne Bayrou, co-gérante des Chalets Bayrou et oreille attentive aux désirs de ses clients. Si l’entrée dessert le local ski, l’espace bienêtre et la cave à vins, le 1er étage abrite un immense plateau ouvert Page de gauche. Dans la grande pièce à vivre, charpente en mélèze, parquet en chêne, cheminée habillée de pierre de Luzerne, table du séjour fabriquée par les Chalets Bayrou. Tabourets hauts en cèdre, Napa de Riva 1920. Suspensions en verre (Bocci) et verrerie baroque (Sempré). Devant la cheminée, fauteuil pivotant en cèdre massif (Maui de Riva 1920). Page de droite. Le chalet inscrit dans la pente. Dans l’entrée, banc en cèdre (Riva 1920). Dans la montée d’escaliers, marches en vieux bois et métal.
avec accès à la cuisine, le salon, la salle manger, l’espace télévision, la bibliothèque et la suite parentale. Au 2e étage, se trouvent quatre chambres, avec salle de bains et un joyeux dortoir pour les enfants. >>
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ANIMER LE BOIS Il existe plusieurs essences de bois dans ce chalet en structure poteaux poutres et ossature bois : le mélèze, ce bois couleur miel omniprésent dans les Hautes-Alpes que l’on retrouve en charpente, sur les murs extérieurs et intérieurs. Le vieux bois, facilement reconnaissable à sa teinte marron foncé, habille l’entrée et le mur de l’escalier ; chic et rustique à la fois. Au sol, le chêne robuste se laisse piétiner dans la grande pièce à vivre. Et enfin, le cèdre, précieuse essence, laisse échapper ses notes boisées parfumant le mobilier contemporain. Tous ces bois dialoguent avec la pierre de Luzerne de la cheminée, utilisée également en façade, le carrelage noir au sol, le métal et le verre des escaliers, le béton ciré sur quelques murs et le Corian® en cuisine. Le point commun de ces matériaux ? Ils accrochent la lumière et installent un esprit moderne et chaleureux à l’intérieur.
UNE TOUCHE DE CÈDRE Angélique Buisson, qui a pris en charge la décoration, a ajouté quelques meubles en bois brut et massif : un banc à l’entrée, des tabourets hauts, une table basse constituée de trois ronds en bois empilés et un étonnant fauteuil pivotant en cèdre, devant la cheminée. « On peut être
très moderne avec du bois et on peut aussi ajouter du bois sur du bois sans obtenir l’effet boîte. Sur un sol en carrelage noir comme dans l’entrée, le banc en cèdre massif vient adoucir et réchauffer. Il offre un aspect épuré que j’apprécie beaucoup. J’ai harmonisé les différents bois en apportant de la douceur et des coloris », précise-t-elle.
CHALEUR, DOUCEUR ET RONDEUR Les lignes de construction sont contrebalancées par des formes rondes et enveloppantes, à l’image des boules de verre du luminaire au-dessus de la table de la salle à manger, de la rondeur des chaises en feutrine ou encore du fauteuil devant la cheminée. La douceur est apportée par les couleurs et les matières à la fois naturelles et organiques telles que la laine, le lin, le chanvre et le feutre. Une manière de vivre avec la nature à l’intérieur. Dans la suite parentale, une dizaine de matériaux se côtoient entre le verre soufflé des photophores, la laine des luminaires, le lin du linge de lit, le cèdre du chevet, les murs en mélèze, la peau de vache en tête de lit. Les luminaires contribuent à sublimer le bois comme la charpente, mais aussi à atténuer sa présence en focalisant l’attention sur des objets, des plaids, à encadrer le lit, à tamiser l’ambiance, tout en apportant de la poésie. S’il fallait faire de ce chalet de bois, un lieu doux, moderne et authentique, le pari est réussi. 6
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On ressent beaucoup de douceur dans l’espace bibliothèque, marqué par la présence du bois et de la laine. Canapé en laine Desio, abat-jour Méthylos, tasses à café Jars, théière le Palais des Thés. La table basse est un empilement de bois massif et brut (Baxter) avec de jolies formes simples. Elle est mise en valeur par le tapis en chanvre ancien reteinté (Kinnassand).
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La suite parentale révèle de multiples matières chaleureuses, organiques et naturelles. Chevet massif en cèdre de Riva 1920. Luminaires en laine tricotée du studio allemand Llot Llov. Linge de lit en lin (Linge Particulier). De la peau de vache recouvre le mur. Baignoire Agape. Photophores en verre soufflé coupé à chaud en forme de cornes de cerf (Sempré).
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Plus d’espaces, plus de spas Plus un hôtel possède de chambres, plus son spa est grand. On arrive à des Spas qui font plus de 1000m2… Mais ne perd-on pas en intimité ? Et si on imaginait plusieurs spas dans le même lieu ? Avec ses volumes qui respirent, ses vastes salons de repos ouverts sur la piscine extérieure et le lac, les spas de l’hôtel Seehof Nature Retreat dans le Sud-Tyrol sont un parfait exemple d’équilibre entre espace et intimité. reportage PATRICIA PARQUET. PHOTOS ALEX FILZ
M
ieux qu’un grand spa, plusieurs spas ! Dans l’hôtel Seehof Nature Retreat dans le Sud-Tyrol qui possède 40 chambres, les architectes italiens de l’agence Noa ont imaginé une succession de spas. Ils se présentent sous la forme de quatre unités. Sans s’en rendre
compte, on déambule dans quatre petits bâtiments, où chacun profite du calme et de la nature, sans jamais baigner dans la foule. Dans chaque unité, des expériences sensible, esthétique, olfactive s’offrent à vous
Situé au milieu des montagnes, à 900 mètres d’altitude, l’hôtel Seehof Nature Retreat près de Bressanone donne sur un lac. Les architectes de l’agence Noa ont imaginé une succession de bâtiments au bord de l’eau afin d’abriter plusieurs spas. Ci-dessus. Quelques salons de repos et l’immense sauna vitré.
pour rééduquer l’odorat malmené ces derniers temps, les yeux confinés dans les bureaux et diminuer notre stress. Les concepteurs des lieux ont imaginé les spas de l’hôtel Seehof Nature Retreat à Naz-Sciaves avec de larges circulations qui cheminent d’un point à l’autre. Conçus face à un lac entouré de pins, les espaces bien-être sont incontestablement le joyau de l’hôtel. >>
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MULTIPLIER LES LIEUX DE REPOS Les salons se suivent et ne se ressemblent pas : on découvre tout d’abord le salon bibliothèque et le salon qui mène aux salles de massage. On traverse ensuite un long couloir qui conduit du lobby à la piscine. Les transats alignés face au paysage, sont isolés du passage par des rideaux de lin. Quand l’air souffle à l’intérieur, les voilages se soulèvent du plafond et se mettent à danser avec légèreté. Un peu plus loin, on se love dans ces hamacs blanc-crème, en forme de cocon. Nous voici dans une place centrale. En face de nous la tisanerie, l’immense hammam vitré face au lac, l’accès à la piscine extérieure, un salon de repos en hauteur. Puis de l’autre, les douches et le sauna. Plusieurs fois dans la journée, des herbes sèches sont posées sur les poêles des saunas et hammams pour purifier l’air et le corps. En sortant, on a qu’une envie, s’installer en face de la tisanerie, dans le salon où sont accrochées d’immenses lampes-paniers en rotin au-dessous desquelles reposent des méridiennes de taille XXL. La vue plonge dans le patio, véritable poumon vert. Quand le soleil projette généreusement ses rayons, les yeux recherchent un peu d’obscurité. Certains salons, sans fenêtre, avec une lumière tamisée, invitent à s’installer au milieu d’une profusion de coussins. Répartis de part et d’autre de la tisanerie, les lieux de repos sont multiples, variés et peu cloisonnés.
DÉAMBULER JUSQU’AU LAC La dernière unité est dédiée à l’eau dont la présence suffit à faire baisser le rythme cardiaque. En s’installant sur les terrasses extérieures de la piscine ou dans l’herbe sur des bains de soleil grand confort, on entend le chant des oiseaux tout en regardant la forêt de pins sylvestres. La piscine extérieure à débordement, chauffée en toute saison, a été conçue dans le prolongement du lac voisin. L’extérieur, c’est le point d’orgue. Afin de rester connecté au paysage où que l’on soit, les architectes ont multiplié les parois vitrées et soigneusement cadré les vues. Pourquoi avons-nous aimé ce lieu ? Parce que les espaces sont généreux et possèdent tous une fonction, une ambiance, une décoration et une expérience à vivre. En fermant les yeux, on pourrait même s’imaginer à l’autre bout du monde. 6
Tous les espaces traversés pour se rendre à la piscine et au lac sont élégants, sobres et baignés de lumière pour la plupart. Les couleurs sont claires, les matériaux naturels et les étoffes transparentes.
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... Rénovation
Avant rénovation
Base Camp Lodge Les 2 Alpes
N
ous avons fait le choix d’une surélévation en ossature bois, avec une alternance de toits à deux pans dynamiques marquant le style « Base Camp Lodge ». Réhabilitation thermique : Isolation complète des façades par l’extérieur, changement des menuiseries, des garde-corps,.. Habillage du volume existant par une résille bois et un bardage en mélèze thermo-traité. Architecture d’intérieur : Notre équipe d’architectes d’intérieur STUDIO ARCH INSIDE s’est occupée de la refonte complète des espaces intérieurs et de la décoration des chambres.
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spas
Le futur du SPA s’invente ici Devenus les attractions phares des hôtels, les SPA se réinventent aux quatre coins du monde. Certains établissements prennent le parti d’offrir une architecture monumentale et spectaculaire, quand d’autres préfèrent se mettre à l’échelle de la nature à travers des interventions minimalistes. Deux approches que nous vous proposons de découvrir à travers notre sélection qui vous mènera de saunas en hammam, et de bassins en jacuzzis. Paulina Jonquères d’Oriola
N
e se dégage-t-il pas de cette œuvre sphérique un soupçon de mysticisme ? Avec son hammam byzantin aux allures de crypte et sa piscine caverneuse nichée dans les contreforts des montagnes grecques, ce SPA (1) n’a eu aucun mal à décrocher les plus prestigieuses récompenses à travers le monde.
Non moins sculpturale, la piscine de cet hôtel suisse (2) nous plonge dans le grand bain avec ses colonnades datant du XIXe siècle. Perfusée par une eau thermale en provenance directe des gorges de la Tamina, elle inocule ses bienfaits au cœur de ce chef-d’œuvre dont la rénovation a été achevée à l’été 2019. >>
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1. Hôtel Euphoria Retreat, Mistra, Grèce. © George Sfakianakis.
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Coiffée d’une majestueuse charpente, la nouvelle piscine du Père Bise (3) mise sur sa vue imprenable sur le Lac d’Annecy. Les villégiateurs apprécieront de lézarder sur son solarium avant de goûter aux délices de Jean Sulpice. Jusqu’au boutiste, ce SPA lacustre diffuse des sons de vagues du lac et souffle le murmure du feuillage du noyer et du chêne. En terres australes, les paysages infinis sont un spectacle en soi.
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Alors, nul besoin d’en rajouter avec moult fioritures comme dans ce lieu de retraite installé en Nouvelle-Zélande (4). Doté d’une terrasse en surplomb d’un grand lac, il permet la pratique de multiples activités zen. Dans la steppe patagonienne, la piscine de cet hôtel dédié au ressourcement et à l’aventure offre aussi une échappée (très) belle sur le paysage (5).
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Et quand la nature se fait guérisseuse, nul besoin de soins sophistiqués comme dans cet hôtel en Irlande du Nord (6) qui mène en silence le villégiateur à travers un parcours de 2h entre cabine de flottaison et spa herbal. Au sein de cet hôtel norvégien (7), le minimalisme est aussi de rigueur puisque le client est invité à se reconnecter à ses sens pour se délecter de l’instant, bercé par le chuchotement de la rivière qui serpente en contre-bas. Enfin, les plus intrépides s’offriront une expérience totale en Vanoise au sein de ce spa (8) à ciel ouvert, qui, été comme hiver, permet de
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flotter dans les eaux glacées avant de se réchauffer dans un bain brûlant. 6
2. Grand Resort Bad Ragaz, Bad Ragaz, Suisse. © Grand Resort Bad Ragaz. 3. Auberge du Père Bise, Annecy, France. © Nicolas Matheus. 4. Aro Ha Wellness Retreat, Glenorchy, Nouvelle Zélande. © Aro Ha Wellness Retreat. 5. Tierra Patagonia, Torres de Paine, Chili. © Courtesy of Tierra Hotels. 6. Finn Lough Luxury Hideaway, Aghnablaney, Royaume-Uni. 7. Juvet Landscape Hotel, Valldal, Norvège. © Juvet Hotel. 8. O Spa Vanoise, Val Cenis, France. © Sensations Vanoises.
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Matière, Matériau, Matériel Construction, rénovation, réhabilitation, décoration… tous les secteurs misent sur les matériaux naturels et locaux. Le bois décroche même la palme d’or. Les matériaux ancestraux, la terre crue et les fibres végétales font de plus en plus d’adeptes avec l’arrivée des nouvelles réglementations thermiques (RE2020). L’avenir, c’est aussi les matériaux recyclés, les matériaux de réemploi et les matériaux issus de déchets. Ils ont du caractère et un fort potentiel. Mais utiliser tous ces matériaux nécessite un véritable savoir-faire. Nous vous emmenons à la rencontre de celles et ceux qui dans leur atelier, leur boutique, leur showroom ou leur bureau font partager leur amour du beau et du bien fait. Dossier réalisé par Patricia Parquet
MATÉR IAU
DURAB LE
ET NATURE
MATÉRIAU DURABLE ET NATUREL Le bois, piège à carbone • 98 •
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ÉC O-HABITAT
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ÉCO-HABITAT / SOLAR DECATHLON Matières à construire • 104 • / SO LAR DE
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MATIÈRES
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ÉCO-MATÉRIAUX Matières recyclées • 120 •
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NOUVEAUX MATÉRIAUX L’accent sur le sol • 122 •
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IAUX
SAVOIR-FAIRE « Construire en montagne n’est pas à la portée de tous » « J’aimerais faire disparaître tous les pastiches » « Le bois, c’est notre histoire de famille » • 124 •
SAVOIR
-FAIRE
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© Patrick Tourneboeuf / Tendance Floue
MATÉRIAU DURABLE ET NATUREL
Le bois, piège à carbone C’est un vaisseau de bois accosté près de la Tour Eiffel. Le Grand Palais Éphémère est installé provisoirement sur le Champ-de-Mars à Paris. Il symbolise la richesse de la construction en bois. Dessiné par Wilmotte et Associés,
À propos du Grand Palais Éphémère
entièrement en épicéa, ce bâtiment de 10 000 m2 est en phase avec les impératifs environnementaux actuels. Une prouesse technique et un couronnement pour le bois.
Pendant la durée des travaux du Grand Palais à Paris,
PAR PATRICIA PARQUET
le Grand Palais Éphémère est installé provisoirement sur le Champ-de-Mars depuis le début de l’année et jusqu’à la fin des Jeux Paralympiques de 2024. Il accueillera le Forum Bois Construction du 15 au 17 juillet 2021. D’autres événements prestigieux, culturels et sportifs, seront accueillis dans ce lieu.
C
onstruire de plus en plus en bois, participer à la réduction du bilan carbone de la construction neuve, lutter contre le réchauffement climatique font partie des priorités de la filière bois. Notre pays est très en retard par rapport à ses voisins comme l’Autriche, l’Allemagne, sans parler des pays nordiques comme la Suède
et la Norvège où 80 % des bâtiments et des maisons sont construits en bois (1). La France espère atteindre 30 % de la construction en bois d’ici 2030. « Il faut construire bien et surtout
mieux ! Pour respecter ces objectifs, la construction bois est parfaite car elle convient aussi bien aux extensions qu'à la réhabilitation de par sa modularité et sa légèreté », explique Marie Jorio, coordinatrice générale de France Bois 2024. Le bois offre de nombreux atouts. Ce piège à carbone est aussi une matière première renouvelable, quand elle est gérée respectueusement et utilisée en quantité raisonnable. Le
Le Grand Palais Ephémère est un bâtiment provisoire de 10 000 m2, conçu par l’agence Wilmotte et Associés et réalisé par la société GL events. Ce qui est remarquable : sa charpente bois à double ossature cintrée, composée d’éléments préfabriqués en atelier.
bois est réputé bon isolant acoustique et excellent isolant thermique naturel. « Aujourd’hui,
construire en bois et utiliser plus de bois dans la construction va dans le sens d’une gestion dynamique de la forêt et d’adaptation face aux changements climatiques. Une construction bois est durable, agréable à vivre, meilleure pour la santé. Construisons en bois le plus possible », encourage Jérôme Martinez, responsable de Bois France. Le bois introduit la nature dans les constructions. On peut le toucher, sentir son odeur. >>
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MATÉRIAU DURABLE ET NATUREL
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« LE BOIS REND INTELLIGENT » « Le bois a une puissance d’expression secrète qui, si elle est décelée par l’architecte, permet une multitude de propositions. Ce matériau remplit toutes les cases : un bâtiment peut être entièrement en bois, il fait la structure, le toit, la vêture, le bardage, le mobilier, la cheminée, les fenêtres. Quel autre matériau fait tout cela ? Ni le béton, ni la brique. Le bois a une étendue de façonnage absolument illimitée. Il se ponce, il se colle, il se cloue, il se scie, il se tord, il se architecte-charpentière. Quand un bâtiment est conçu en bois, il oblige les concepteurs, les ingénieurs et les spécialistes à anticiper la construction (préfabrication en atelier), le choix de l’essence et la coupe de bois pour que le bâtiment soit pérenne. Quand le bois
© Maxime Brouillet
courbe avec les dérivés du bois… il rend intelligent », souligne Marie Schweitzer,
arrive pour être monté sur le chantier, il n’y a pas d’erreur possible. « Il nous invite
à repenser les territoires, les bâtiments et travailler avec bon sens et savoir-faire », poursuit Marie Schweitzer. Il permet aussi bien le plus grand luxe comme le plus grand dépouillement. Au Japon par exemple, la maison en bois du paysan est conçue exactement de la même façon que celle de l’empereur.
AVOIR RECOURS AU BOIS LOCAL Avant de construire, il est intéressant de se renseigner sur les ressources locales disponibles. À chaque région, ses essences de bois : douglas dans les Vosges, épicéa en Savoie et Haute-Savoie, mélèze dans les Hautes-Alpes… « Nous avons
cartographié avec l’association Manifeste pour une frugalité heureuse et créative tous les fournisseurs de bois tels que les scieries de feuillus et de résineux. On fabrique des outils pour mieux connaître la ressource et mieux construire avec les ressources locales. L’idée est d’en faire des outils collaboratifs », précise Christophe Aubertin, architecte au studio Laba de Nancy. Pour s’y retrouver, il existe également des labels de bois locaux tels que Bois des Alpes, AOC Bois de Chartreuse, Bois Qualité Savoie, Bois des territoires du Massif central, Bois du Jura… qui offrent l’assurance d’une traçabilité.
On peut tout faire avec du bois, habiller des fenêtres, créer un sauna, rendre un intérieur chaleureux… Ce pavillon de bois a été conçu par l’agence canadienne yh2 récompensée à de nombreuses reprises.
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© Maxime Brouillet
© Stephane Brugger
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© Raphael Tibodeau
DU BOIS EN ABONDANCE
© Emma
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La nouvelle réglementation environnementale RE 2020, applicable l’année prochaine aux bâtiments neufs, devrait accroître l’utilisation du bois dans la construction. À tous ceux qui se demandent si la pas d’inquiétude à avoir, selon Jérôme Martinez, responsable de Bois France : « Ce n’est pas parce qu’on va doubler le bois dans la
construction neuve que l’on va doubler la consommation de bois. Le bois est également utilisé pour produire de l’énergie, du papier, des
© Maxime Brouille
t
forêt française sera en capacité de fournir suffisamment de bois,
panneaux...». Est-ce que le prix de la construction bois peut être un frein ? Le bois est plus cher que le béton, mais s’il est préfabriqué en atelier, mis
Sources : Table ronde organisée dans le cadre de l’édition 2021 du concours Archi’bois et le Comité national pour le développement du bois. Extrait de Nordic Talks, « I feel Wood », conférence en ligne organisée par Les Echos, sur les pays nordiques et leur engagement en matière de durabilité.
L’utilisation du bois permet une parfaite intégration de ces maisons, au cœur de la forêt. Ci-dessus : la maison dessinée par Natalie Dionne architecture est revêtue de cèdre blanc grisonnant. Ci-contre, des maisons au Canada en symbiose avec la nature.
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© Leckie, Studio V2com
au bon endroit, pour le bon usage, il n’engendre pas de surcoût. 6
MATÉRIAU DURABLE ET NATUREL
Des chênes pour Notre-Dame-de-Paris
L’OSB se met en scène
Le bois est aussi au cœur des préoccu-
DU SOL AU PLAFOND, IL S’INVITE PARTOUT DANS NOS
pations de la reconstruction de Notre-
INTÉRIEURS. D’ORDINAIRE UTILISÉ EN STRUCTURE, L’OSB
Dame-de-Paris, suite à son incendie. Pour
A GAGNÉ SES LETTRES DE NOBLESSE.
reproduire la charpente, 3 500 m³ de chêne
TEXTE PAULINA JONQUERES D’ORIOLA
sont nécessaires soit entre 1 000 et 1 500 chênes (1). « Que ceux qui ont peur pour
les forêts françaises se rassurent : il existe environ 1,3 milliards de chênes en France. Les 3 500 m³ de chênes nécessaires pour Notre-Dame seront constitués dans nos forêts en moins de 2h30 », précisent Laurent Bleron, directeur de l’École nationale des technologies et industries du bois et Pascal Triboulot, vice-président de Fibois Grand-Est. Chaque année, il pousse environ 14 millions de mètres cubes de
Résistant et peu coûteux, l’OSB est un produit dérivé du bois, composé de lamelles de résineux collées. Jusqu’ici souvent caché, les architectes et designers se sont amusés à le réinterpréter en intérieur, d’abord en le laissant sous forme de panneaux structurels apparents, puis en multipliant les usages. Alors, comment bien le manipuler ? Bien que certains professionnels optent pour la version total look, pour éviter l’overdose, préférez une utilisation parcimonieuse. Par petite touche, transformez-le en tête de lit, en meuble de cuisine,
chêne en France.
en bibliothèque, en petit bureau ou en guise de cloison légère
Sources : Fibois et École nationale des technologies et industries du bois
version hydrofugée, l’OSB peut même tapisser le sol d’une salle
puisqu’il offre une bonne isolation phonique et thermique. En de bain. Côté finition, vous pouvez le laisser brut, avec un saturateur incolore. Ou encore vous amuser à le peindre du coloris de votre choix. Dernier bon point : l’OSB peut être produit à partir de rainures ou de chutes de bois recyclées. En plus de présenter une belle longévité, il revêt donc de vrais atouts écologiques.
103
© dmg 104
© Sergio Grazia-Beautour
Centre de découverte de la biodiversité Beautour, bardage et couverture en roseaux de Camargue (architecture : Guinée Potin architectes). Ci-dessous. Murs en terre, rotin et adobe (briques de terre crue moulée puis séchée).
ÉCO-HABITAT / SOLAR DECATHLON
Matières à construire Dans le cadre de la compétition Solar Decathlon, l’atelier amàco sert de laboratoire partenaire, expert
Résumé des épisodes précédents Une équipe de 200 personnes,
dans l’intégration de matières naturelles disponibles localement. Sa directrice, Laetitia Fontaine, nous présente des alternatives écologiques au béton qui intéressent de plus en plus d’architectes et de professionnels de la construction. Des matériaux à portée de main plus que jamais pertinents face aux enjeux environnementaux.
étudiants pour la plupart, de la région Auvergne RhôneTEXTE PATRICIA PARQUET. PHOTOS AMÀCO sauf mentions
Alpes représentera la France à la prochaine compétition européenne Solar Décathlon. Elle a deux ans pour concevoir
seule source d’énergie.
C
Nous avons décidé de
Dans le cadre de la compétition Solar Decathlon (voir notre encadré), amàco sert de
l’accompagner tout au long
laboratoire partenaire, expert en intégration de matières bio et géosourcées. Son rôle ?
de cette aventure qui prendra
Conseiller les étudiants et les équipes sur les matériaux, identifier et utiliser les ressources
fin en 2022. Nous vous
locales disponibles (terre, paille, chanvre), expérimenter et mettre en œuvre des systèmes
présenterons son travail,
constructifs originaux.
et construire des "démonstrateurs" d’habitat à très haute performance environnementale fonctionnant avec le soleil pour
’est inimaginable tout ce qu’on peut fabriquer avec de la terre : pisé, enduit, briques, matériaux de remplissage… qui servent ensuite à créer des habitations et des bâtiments contemporains, du mobilier et des objets. Pour en savoir plus, direction les Grands Ateliers à Villefontaine en Isère où est basé amàco ; un
centre de ressources, de recherche, de formation et de conseils sur les matières à construire.
sa réflexion et sa recherche en plusieurs épisodes, à
Laetitia Fontaine, ingénieur matériaux, chercheur au laboratoire CRAterre (*) à l’École
retrouver dans nos éditions
nationale supérieure d’architecture de Grenoble, dirige amàco depuis sa création en 2012. Elle
de Cosy Mountain.
nous explique les objectifs de l’atelier : « Nous souhaitons participer à sortir de cette amnésie
collective concernant les matériaux traditionnels. Aujourd’hui, nous appelons matériaux "conventionnels", le béton, le verre, l’acier, dont l’utilisation dans la construction est récente. Alors que les vrais matériaux conventionnels sont les matériaux d’avant : terre crue et fibres végétales. Il existe de nombreux matériaux disponibles sur le territoire avec lesquels l’homme a toujours construit et ils sont d’autant plus pertinents aujourd’hui face aux enjeux environnementaux. Réutilisons ces ressources car elles ont fait leurs preuves au fil du temps. » >>
105
© Helene Høyer Mikkelsen Realdania By & Byg Ci-dessus. Maison couverte d’herbes marines au Danemark (Vandkunsten Architectes). Ci-contre. Bardage en chaume d’un immeuble à Nantes (Architecture: Forma6). Détails de pisé, bauge et roseaux de camargue.
>>
REDÉCOUVRIR DES VERTUS ANCESTRALES La terre crue et les matériaux bruts ont tout bon ! Ce sont des le confort des habitants. Leurs atouts : faible bilan carbone, sains, sans composants volatils. Ils régulent la température et l’humidité, remplaçant ainsi les VMC et les systèmes de climatisation car ils ont une inertie thermique ; quand il fait trop chaud, ils stockent la température et la restituent quand il fait froid et inversement. Ils limitent ainsi les variations trop importantes d’humidité et de chaleur.
« La future réglementation thermique RE2020 qui s’appliquera l’an prochain aux bâtiments neufs tiendra enfin compte de l’inertie thermique des matériaux. Jusqu’à présent, on ne pouvait pas l’intégrer dans le calcul thermique pour construire des bâtiments. La nouvelle réglementation en tiendra compte afin de valoriser ces matériaux bruts et montrer leur intérêt. Il faudra également tenir compte du prix. Les gens sont prêts à payer plus cher pour avoir de l’alimentation locale et biologique. Quand est-ce que ce sera le cas pour l’habitat ? », interroge Laetitia Fontaine. Si l’utilisation de ces matériaux naturels n’a pas beaucoup évolué ces 30 dernières années, ce mouvement s’accélère nettement depuis cinq ans.
106
© Forma6
matériaux pertinents dans le respect de l’environnement et pour
ÉCO-HABITAT / SOLAR DECATHLON
Le Vorarlberg, valeur d’exemple dans les Alpes En Autriche, le Vorarlberg, petit territoire a une volonté politique forte de repenser les modes de construction. Depuis 50 ans, les entreprises ont été encouragées à utiliser les ressources locales. Tout a commencé avec le bois. Désormais, la terre est de plus en plus utilisée et notamment grâce au constructeur Martin Rauch (**), l’un des acteurs les plus emblématiques du développement de la construction en terre en Europe qui bâtit en terre depuis 30 ans. Il a initié beaucoup de projets en terre sur ce territoire alpin.
Des constructions incroyables
LES FIBRES VÉGÉTALES EN PLEIN DÉVELOPPEMENT Autrefois, les fibres végétales étaient mélangées à la terre pour rendre les matériaux légers et isolants. Elles étaient également utilisées pour les toitures notamment en chaume, dans certaines
Construire en terre, c’est aussi construire des maisons et des
régions de montagne. Il en existe encore un certain nombre
bâtiments contemporains. Pour lutter contre les idées reçues
dans le Massif Central. Les matériaux en plein développement
selon lesquelles l’habitat en terre correspond à des maisons
aujourd’hui sont la paille et la chenevotte de chanvre qui associée
traditionnelles, amàco a organisé le premier concours inter-
à la chaux, devient un isolant naturel. Les initiatives valorisant des
national Terra Award en 2016 ; il s’agissait du premier prix
déchets de cosses de riz, de la culture du lin… se multiplient.
mondial récompensant les architectures contemporaines en
Ce qu’il reste à faire pour faciliter les constructions en matière
terre crue. Cette année, amàco organise le Terra Fibra Award
brute ? Développer et renforcer les filières du bâtiment liées à
qui met en avant les constructions contemporaines en terre
ces matériaux. Former des artisans, des ouvriers et également
et en fibres végétales. 280 projets ont été reçus, aussi bien
des architectes pour être en capacité d’utiliser une plus grande
des habitats individuels, collectifs que des bâtiments publics
diversité de matériaux. 6
et tertiaires. Une exposition est prévue cet automne. On vous en reparlera.
(*) CRAterre est la référence mondiale en architecture de terre. (**) membre honoraire de la Chaire Unesco architectures de terre.
107
© AC Matière
BELLES MATIÈRES
Les trésors
des matériauthèques Voir,
toucher,
sentir,
dénicher
des
échantillons de matériaux, c’est partir à la rencontre de savoir-faire, découvrir des procédés de fabrication afin de faire naître
son
d’intérieur,
futur
projet.
décoratrices,
Architectes designers… Caroline Perrin conçoit avec la collaboration d’artisans et d’artistes des matières pour l’univers du luxe.
nous présentent leur matériauthèque. TEXTES PATRICIA PARQUET
Luxe et matières d’exception
cherchons toujours à créer la surprise, le réconfort et la poésie »,
LE TRAVAIL DE L’ATELIER PARISIEN AC MATIÈRE SE SITUE
précise Caroline Perrin, véritable chef d’orchestre.
ENTRE L’ART, L’ART MURAL ET L’ART DÉCORATIF.
Ébéniste, doreur, céramiste… rejoignent l’équipe au gré des projets. Un projet d’exception se réalise à plusieurs mains, sous le regard
Caroline Perrin crée de nouvelles matières à partir de différentes
pointu de l’architecte ou du designer. Ce qui est nouveau ? L’audace
textures qui l’inspirent, exposées dans son showroom et studio de
dans la couleur et la fantaisie.
recherche dans le 10e arrondissement de Paris.
Ce que le travail de la matière apporte ? Le raffinement, la
Co-fondatrice de AC Matière, elle collabore avec une vingtaine d’ar-
finesse, la délicatesse, la poésie et une atmosphère inimitable.
tistes et artisans. Leurs créations contemporaines habillent les murs
Les nouvelles matières ? Des paillettes de verre qui apportent
et les plafonds d’hôtels, de boutiques, d’appartements et de maisons
discrètement de l’éclat, de la lumière et animent des matières brutes.
en France et à l’étranger. Elles attirent le regard, mettent en valeur
Des feuilles d’aluminium coloré, des matières dans l’esprit marqueterie.
des objets, des lieux, l’espace, le vide et la lumière. « Notre mission
Ce que l’on recherche aujourd’hui ? De la fluidité, un geste délié,
consiste à créer de l’émotion et offrir ce supplément d’âme qui va
la lumière et un esprit zen. Sans oublier des matières de plus en plus
parfaire un décor, un concept d’architecte. À travers la matière, nous
respectueuses de l’environnement et avec le moins de colle possible.
108
Ci-dessus. Vincent Jeanniard et Sergio Osorio, propriétaires de Refuge à Megève. Ci-contre. Leur sélection pour la montagne : papier peint de chez Arte International, collection Manila, dessin Flore, référence couleur : 64540 Harbour (nouveauté 2021). Tissu de chez Bisson Bruneel, velours, collection Alma, référence couleur 48.
Plus de couleurs et de naturalité LA
MATÉRIAUTHÈQUE
DE
L’AGENCE
D’ARCHITECTURE
D’INTÉRIEUR REFUGE À MEGÈVE NOUS PLONGE DANS L’UNIVERS FOISONNANT ET ÉLÉGANT APPORTÉ PAR LES NOUVEAUX PROPRIÉTAIRES.
Les dernières tendances ? « Des couleurs plus éclatantes car on
veut de nouveau de la couleur à la montagne. Le vert mousse et le bleu marine ont la cote », souligne Vincent Jeanniard, qui a racheté Refuge, fin 2019, avec son associé Sergio Osorio, architecte formé au Brésil. Et quand on leur demande d’associer deux matériaux qui traduisent
C’est en visitant la boutique-atelier de Refuge à Megève que l’on
l’esprit Refuge, ils nous proposent un papier peint mat à l’esprit natu-
découvre les 60 m2 réservés à la matériauthèque. Le choix est plutôt
rel avec de la corde de chez Arte et un velours doux et chatoyant bleu
bluffant. Il y a d’un côté les matériaux dédiés aux murs, aux sols, aux
marine plus sophistiqué de chez Bisson et Bruneel.
plafonds, avec du bois, du parquet, du carrelage, du bardage, de la
Leur force ? Nous faire plonger dans un univers et présenter des
pierre, des interrupteurs, des portes, des poignées et de la ferronnerie.
matériaux auxquels nous n’aurions pas pensé. Le niveau de person-
Et de l’autre les tissus, les papiers peints et les tapis. 95% des
nalisation est élevé. Et si l’on ne trouve pas son bonheur, l’équipe se
produits proviennent d’Europe, majoritairement de France et d’Italie.
plie en quatre pour faire venir de nouveaux matériaux.
Autre point commun ? L’aspect naturel. Les matériaux possèdent
Leur secret ? Un appartement à Paris pour recevoir des clients où
un toucher doux et un rendu remarquable comme le nouveau tissu
ils re-créent une matériauthèque avec les échantillons venus de
bouclette de chez Bisson et Bruneel.
Megève.
>>
109
BELLES MATIÈRES
>>
Les matériaux sont ses trésors NATHALIE DE BREDA, DÉCORATRICE, CONNAÎT SUR LE BOUT DES DOIGTS LES MATÉRIAUX MINUTIEUSEMENT RANGÉS DANS SON SHOWROOM ULTRA ORGANISÉ À ANNECY, EN HAUTE-SAVOIE. Elle aime les matériaux élégants, les tissus ayant une force, les papiers peints avec un grain de fantaisie. Dans la matériauthèque de Nathalie de Breda, les échantillons sont minutieusement rangés sur des étagères, dans des boîtes par couleur, des tiroirs comme dans une bijouterie et dans des books. Ancienne antiquaire, elle a conservé ses livres de mobilier et de ventes aux enchères de grands designers des années 30/50. En phase de projet, elle dispose sur sa grande table en bois ses échantillons car pour travailler, elle a besoin de voir et de toucher les matières qui l’entourent. Passionnée et proche des fabricants, elle est capable de vous expliquer la fabrication de chaque produit. Elle parle des tissus comme un œnologue du vin. Intarissable. Les matériaux sont ses trésors. Elle passe au minimum une semaine par mois pour en trouver de nouveaux. Sa collection d’échantillons est impressionnante : tissu, revêtement mural, passementerie, cuir, nuanciers de métal pour les luminaires… mais aussi façades de meubles de salles de bains, profilés de douche… tout est là ! Ce qu’on ne trouvera pas chez elle ? Du made in China. Tout vient d’Europe. Elle favorise la fabrication française. Ses points forts ? Aller très loin dans le détail, de la sélection des matériaux et mobilier jusqu’à la livraison à domicile par une société spécialisée qui livrera le canapé avec des gants ! Ce que l’on trouvera ici d’exceptionnel ? Toute la collection des tissus Loro Piana et Holland & Sherry, fabricants et éditeurs de textiles d’une qualité rare, utilisant des matières premières les plus raffinées au monde. On trouve également l’alpaga de Sandra Jordan. Dans son showroom, Nathalie de Breda expose des luminaires de la fabrique Saint-Louis, des lampes de luxe de la marque anglaise Porta Romana avec une patine faite à la main qu’elle est une des rares à exposer. Créative ? Elle dessine ses tapis, les fait fabriquer au Portugal. Certains points sont réalisés au Tibet car les Tibétains sont les seuls à posséder ce savoir-faire. On vient la voir pour ? Avoir un esprit différent, au-delà des tendances. Ce sont les architectes qui la sollicitent le plus souvent pour sa touche créative et perfectionniste. >>
La sélection matières de Nathalie de Breda : tissus d’exception en laine, coton, lin (Loro Piana), placage en mélèze fumé (Jordan Tanner), passementerie Holland & Sherry, poignée DND, robinetterie THG.
Il était une fois …des créateurs de rêves
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BELLES MATIÈRES
>>
Sarah Mugnier, architecte dans son concept-store Velvettes aux Gets. Sa sélection : tissu Casamance, peinture et papier peint Ressource, carrelage Marazzi.
Osez la couleur ! C’EST
AU
1ER
ÉTAGE
DU
NOUVEAU
CONCEPT-STORE
VELVETTES AUX GETS EN HAUTE-SAVOIE QUE SE SITUE LA MATÉRIAUTHÈQUE DE L’ARCHITECTE SARAH MUGNIER. Ouvert depuis décembre dernier, ce lieu original réunit l’ensemble des passions de Sarah Mugnier : une agence d’architecture, une boutique de décoration sur 300 m2, un restaurant et même un salon
Ses matériaux préférés ? « Le papier peint car il transcende une
de thé. Architecte (HMNOP) de 31 ans, elle est en mesure de gérer
pièce et met de la joie dans l’habitation. Je l’associe toujours à des
la faisabilité d’un terrain, le dépôt de permis de construire, suivre les
couleurs présentes sur le papier. J’incite à oser les couleurs vives. Le
chantiers, construire, rénover jusqu’à décorer. La matériauthèque,
bleu Klein mélangé au vieux bois que l’on nous réclame beaucoup,
installée à côté de son bureau, est consultable en libre accès par
c’est surprenant, mais rend une pièce incroyablement lumineuse. À
tous les visiteurs.
nous d’amener les clients vers de nouvelles pistes. »
D’autres matériaux, comme le vieux bois, le carrelage sont mis en
Les matériaux qui traduisent le plus l’esprit montagne ? Le
situation dans la boutique. Les murs sont recouverts de peinture et
bois, le béton ciré pour le côté minéral et côté tissus, un mélange de
de papier peint Ressource (marque française, éthique et Entreprise
velours pour son raffinement et de laine pour l’aspect chaleureux.
du Patrimoine Vivant) afin de visualiser le rendu à grande échelle. Pas
Sa qualité première ? Maîtriser du gros œuvre jusqu’à la finition
besoin de rechercher la référence, tout est écrit sur le mur, même la
intérieure. Elle se déplace dans un périmètre local pour effectuer les
finition, c’est très pratique. De gros classeurs sont disposés ouverts
relevés et les choix de décoration.
sur la table tandis que les tissus sont alignés sur une tringle. 80 % des
La bonne nouvelle ? Il est possible de repartir avec un échantillon
matériaux et des produits sont fabriqués en Europe.
de la matériauthèque (encore en construction). 6
112
© PP
SAVOIR-FAIRE
SUBLIMER les tissus Ils sont experts reconnus dans leur domaine. Ils aiment le travail bien fait. Ils ne négligent aucun détail. Ils nous livrent leur marque de fabrique. PROPOS RECUEILLIS PAR PATRICIA PARQUET
Toujours plus créative dans le choix des matériaux
Votre arme secrète ?
Carole Giraudon, décoratrice, à la tête de la boutique Organdi home à
« La couleur, le choix des motifs et matériaux. Mon objectif est de
Annecy réalise des projets sur mesure. Elle vous reçoit au bien milieu
sortir des sentiers battus, vous emmener là vous n’aviez pas imaginé.
des échantillons de tissus d’ameublement, de revêtements muraux,
L’objectif est d’être plus créatif dans le choix des matériaux. »
de peinture et de piles de coussins, issus de marques créatives, françaises autant que possible.
Le truc le plus audacieux qu’on puisse vous demander ?
« De grandes hauteurs. L’assemblage de matières compliquées à Votre dada ?
première vue et les challenges techniques ne m’effraient pas. Je me
« Le textile de par ma formation, mais j’adore le papier peint car il est
débrouille toujours pour trouver des solutions même quand cela
sans limite. »
paraît impossible. »
Une idée chic à oser ?
Votre qualité première ?
« Les panoramiques et les motifs à grande échelle. »
« Être patiente et à l’écoute. Je ne m’énerve jamais. » >>
114
L
, atelier d ’ARCHI
ARCH I TECTU R E I N TÉR I E U R E - RÉALI SATION D E TR AVAUX Avec une prestation clef en main qui va de la première visite, à l’étude des plans, jusqu’à l’ensemble des détails décoratifs : planches tendance, aménagement, éclairage, choix des matières, couleurs, mobiliers, vaisselles, linges de lit …
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© Philippe Gal
© Studio Erick Saillet © Studio Erick Saillet
SAVOIR-FAIRE
>>
« J’aime la simplicité et faire simple, c’est compliqué »
À quels détails reconnait-on votre
Si je choisis du bois, je ne choisirai pas du
signature ?
plaquage mais du bois massif et si je choisis
Jean Desmoulière, ingénieur textile de
« Nous aimons travailler sur l’intemporalité
de la laine, elle ne sera pas mélangée avec
métier, dirige l’Atelier des Frères, à Aime en
et cela passe par le choix de matériaux
du polyamide. J’aime être dans le vrai, peu
Savoie, un atelier de confection ancré dans
naturels et épurés. J’aime la simplicité et
importe le style. »
les Alpes. Porté par un succès légitime, il
faire simple c’est compliqué. Vous voulez
vient d’ouvrir un bureau à Paris.
un rideau pas doublé ? Il doit être joli des
Le diable est dans le détail ?
deux côtés. »
« Oui, en ajoutant une touche de cuir à un matériau naturel. Le cuir, c’est la valeur sûre
Votre raison d’être ?
de l’année. »
« La fabrication de rideaux, de stores, de
Ce qui vous réveille le matin ?
fauteuils, de canapés et de têtes de lit. Arpin
« Pouvoir répondre à des demandes
représente 20% du tissu qu’on transforme.
atypiques qui sont des vrais challenges
Ce qui vous rend heureux ?
La marque de Tarentaise reste notre plus
pour l’entreprise. »
« Reconfectionner des vieux draps. J’aime retravailler les choses qui ont une histoire.
gros fournisseur de tissus. » Le projet dont vous rêvez ?
Je préfère refaire un siège ancien que faire
Votre différence ?
« Travailler dans un tout petit chalet perdu
un siège neuf. Donner une nouvelle vie à
« Être force de propositions. Dans 90% des
en montagne, où tout est pensé pour
une assise usée, patinée, me passionne.
cas, nos clients attendent de nous qu’on leur
optimiser l’espace et sans superflu. »
J’aime le charme de l’authentique. »
tissus sur mesure avec des fabricants de lin
Votre carburant ?
Votre secret pour réussir ?
et de chanvre. On va jusqu’à les personna-
« Relever les défis ! Rien ne me motive plus
« Me donner à fond ! Ne rien lâcher jusqu’à
liser avec des broderies et des teintures.
que ce que je n’ai pas encore fait. Plus ça
ce que ce soit parfait et travailler avec
Avec l’aide de nos menuisiers "maison",
paraît impossible, plus cela m’excite et plus,
enthousiasme. Je suis capable de
nous fabriquons sur mesure des carcasses
je vais tout faire pour y arriver. »
recommencer trois fois, mais le résultat
sélectionne les tissus. Nous réalisons des
final sera impeccable. »
de mobilier qui sont ensuite habillées. Notre ferronnier conçoit les pieds des canapés,
Votre coup de cœur ?
les tringles de rideaux. Voilà jusqu’où va le
« La laine naturelle dont il existe une diver-
sur-mesure. »
sité incroyable. J’aime les matériaux vrais.
116
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d / OT Le G
rand-Borna
nd
SAVOIR-FAIRE
>>
« J’aime les moutons à cinq pattes ! »
Le truc le plus audacieux qu’on puisse
Il m’arrive de passer des journées à
vous demander ?
chercher un tissu très particulier.
Artisan-tapissier-décorateur depuis trois
« On est réputés pour faire des moutons à
C’est prenant et passionnant. »
générations, Thibaut Fontaine quitte facile-
cinq pattes ! » Deux tissus qui traduisent le mieux
ment les montagnes du Grand-Bornand en Haute-Savoie pour se déplacer partout en
Où voir vos réalisations ?
l’univers de la montagne ?
France. Les particuliers et les professionnels
« À la Ferme d’Arthur***** au Grand-Bornand,
« Le lin et la laine, des matières naturelles,
font appel aux talents de l’atelier pour créer
au K2 Palace à Courchevel, au Mademoi-
fabriquées encore en Europe. »
sur-mesure ou redonner vie à des sièges,
selle à Val d’Isère, dans les établissements
des rideaux, des tissus tendus, de la sellerie
de la Folie Douce… et jusqu’aux sièges
Votre rêve ?
automobile, de la literie. À 35 ans, il a déjà
sur-mesure de l’Opéra Royal du Château de
« Pas de rêve démesuré. Je me laisse
acquis une longue expérience.
Versailles. »
porter. »
Votre dada ?
Votre point fort ?
Une passion secrète ?
« Les tissus tendus et les têtes de lit pour
« À tout juste 35 ans, j’ai acquis autant
« Je joue du saxophone. »
ma part et les sièges pour mon père. Nous
d’expérience que certains en fin de
travaillons toutes les matières dans l’atelier,
carrière. J’ai commencé mon apprentissage
Vos qualités premières ?
mais j’aime particulièrement le cuir, une
à 17 ans. Et cela fait 14 ans que je suis
« La patience et la persévérance. »
matière naturelle et technique. »
associé à mon père. »
Votre marque de fabrique ?
Pourquoi vient-on vous chercher ?
« Le matin dans notre show-room,
« Travailler de manière traditionnelle avec du
« Pour notre savoir-faire, la qualité du travail
à l’entrée du village du Grand-Bornand
crin, des ressorts, ce qui devient de plus en
et notre capacité à trouver des solutions à
au milieu de tous les échantillons ou sur
plus rare. Les fauteuils, sièges et canapés
chaque problème. Notre travail n’a pas de
rendez-vous. » 6
ont ainsi une longue durée de vie et c’est
limite car nous avons beaucoup de liens
plus respectueux de l’environnement. »
avec les éditeurs et fabricants de tissus.
Où vous rencontrer ?
118
Fort de plus de 30 années d’expérience dans l’agencement et la rénovation intérieure, une équipe de professionnels du bois et de la menuiserie de qualité est à votre disposition pour rendre chaque projet unique.
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Matières REcyclées Ne
rien
jeter,
tout
transformer
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éco-matériaux et favoriser de nouvelles pratiques plus vertueuses pour l’environ© Studio Ler
nement. Ce sont les nouveaux matériaux. SÉLECTION PATRICIA PARQUET
De la peinture à base d’algues
Éruption créative
Quoi / C’est une peinture biosourcée, saine et naturelle, formulée à
Dans leur atelier d’émaillage sur lave en Bretagne, Lydia et
base d’algues bretonnes.
Jessica du Studio Ler créent des objets d’art pour la maison,
Qui / Algo Paint, fabricant français de peintures écologiques basé à
du mobilier et des revêtements à partir de la pierre de lave.
Rennes, a lancé la marque Algo.
En provenance des volcans d’Auvergne, la lave arrive sous
Points forts / C’est une peinture saine, sans polluants, sans odeurs,
forme de plaques. Caractéristique avec sa couleur gris sou-
qui permet de préserver la qualité de l’air intérieur. Elle est produite en
ris, la lave de Volvic est la plus utilisée en émaillage sur lave.
filière courte, facilement lessivable et offre un grand choix de couleurs.
Cette pierre naturelle possède de nombreuses qualités : forte
Facile à appliquer, elle possède un fort pouvoir couvrant (12 m2 contre
inertie, résistance aux températures extrêmes, c’est aussi la
10 m2 pour une peinture classique).
seule pierre au monde à supporter une cuisson d’émail qui
Le + / Les couleurs naturelles sont parfaites pour la montagne : bleu
avoisine les 1 000°.
Libellule, vert tendre et vert chou fleur donneront un vent de fraîcheur.
En collaboration avec des artisans du bois, les deux designers
Nouveau / Une gamme de peinture spéciale façade, réalisée à partir
fabriquent également des tabourets, des plateaux, des plans
d’eau et de poudre de coquilles Saint-Jacques.
de travail.... Elles ont lancé une collection de carreaux en lave
Où la trouver / Dans les magasins de bricolage et en ligne.
émaillée pour habiller les murs et les sols, faciles d’entretien.
120
Brasseur de mobilier « S’asseoir sur ce que l’on est en train de boire, c’est la plus belle histoire qu’on ait à raconter pour un matériau qui n’existe pas encore sur le marché ». Franck Grossel, ébéniste et designer dans les Hauts de France, défenseur du zéro déchet et amoureux des bières, a eu l’idée de transformer
Peinture française et écologique
des drêches de brasserie en matériaux. Les drêches, ce sont
Quoi / De la peinture à très faible teneur en composés
les résidus issus du malt brassé.
organiques volatils avec deux nouvelles finitions : mat essentiel et
Sa philosophie ? Produire avec un impact le plus faible
satin essentiel.
possible, presque sans colle et sans dépenser d’énergie.
Qui / Ressource, maison d’édition de peintures et papiers peints,
Franck Grossel a lancé sa marque Instead, où tout est
basée dans le sud de la France et héritière d’un savoir-faire
fabriqué en France. Les pièces en bois proviennent du Jura
artisanal, reconnu dans le monde entier.
(hêtre ou frêne) et le métal est recyclé. L’ébéniste a commencé
Les teintes / Les deux nouvelles finitions sont disponibles dans
par concevoir des tabourets de bar puis une horloge et les
les 900 teintes de la maison.
sous-bocks. Son rêve ? Créer une alternative à tout type
Où la trouver / Dans les boutiques de décoration. 6
de mobilier : chaise, table, lampe, plateau de bar, panneaux acoustiques… Alors à quand des tabourets à partir de bières
Contacts en fin de magazine.
des brasseries de nos montagnes ?
121
NOUVEAUX MATÉRIAUX
L'accent sur Le Sol SÉLECTION PATRICIA PARQUET
Marcher sur du sol coulé Quoi / Réaliser un sol coulé à partir d’un matériau auto-lissant à base de sulfate de calcium. L’intérêt / Il offre un sol sans joint, imperméable, hygiénique et facile d’entretien. À propos des couleurs / Teinté dans la masse, ce sol peut être en faux-blancs, en tons sable et gris, classiques et intemporels à moins de préférer des couleurs plus audacieuses. Qui/ Fabricant français spécialiste en matières décoratives, Mercadier a lancé le nouveau sol coulé pour l’intérieur, l’AXXX. Il s’utilise aussi bien sur les lieux très fréquentés que chez les particuliers. Rénovation / Il s’utilise même en rénovation dès 3 mm d’épaisseur, sauf sur carrelage. Le + / Il est possible de simuler son projet en le configurant en ligne.
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Carrelage indoor et outdoor Quoi / Le carrelage Cosmo est la combinaison d’un savoir-faire artisanal et industriel. C’est un mélange de carreau opaque et d’un carreau en porcelaine auquel les imperfections donnent un aspect authentique. Qui / L’entreprise Carrément Victoire, spécialisée dans les carrelages d’exception, s’est associée à la société italienne 41 Zéro 42 pour cette nouvelle collection. L’utiliser / À l’intérieur comme à l’extérieur. Format / Entre 8 et 10 mm. Existe en version mate ou brillante. Où le trouver / Auprès des deux marques.
Quand la qualité de l’air vient du sol Quoi / La nouvelle génération
Du parquet façon bois brûlé
de lames et dalles PVC à
Quoi / Une nouvelle collection "bois brûlé" inspirée de la technique
clipser de la collection
ancestrale japonaise le Shou-sugi ban, une technique servant à
Starfloor Click Ultimate 30.
protéger le bois naturellement par carbonisation.
Qui / Tarkett.
Qui / Secret d’Atelier, maison française spécialisée dans les par-
Points forts / Elle est 100 % sans phthalate pour un
quets de luxe.
intérieur plus sain. Le volume d'émissions de COV
Le point fort / Chaque lame est brûlée à la main afin d’offrir un
(composants
parquet unique avec des nuances et des teintes différentes. Les
organiques volatils) est 10 fois inférieur aux normes
finitions varient selon l’huile choisie pour stabiliser le bois.
européennes, garantissant ainsi la bonne qualité de l’air
Le bois / Il provient des forêts de chênes de Bourgogne (label
intérieur.
Realwood qui garantit la qualité de l’air intérieur). Les parquets mas-
En rénovation / Ce produit permet une rénovation
sifs et contrecollés sont certifiés Marque NF environnement.
rapide des sols anciens et même sur du carrelage.
L’intérêt / Les lames du parquet sont protégées contre les UV, les
Se pose rapidement et résiste aux taches.
intempéries et les insectes.
Où le trouver / Dans les magasins de bricolage.
Où le trouver / Boutique boulevard Saint-Germain à Paris. 6
Contacts en fin de magazine.
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SAVOIR-FAIRE
« Construire en montagne n’est pas à la portée de tous » PROMOTEUR IMMOBILIER RÉGIONAL, JEAN-LUC D’AURA DIRIGE LA SOCIÉTÉ EDIFIM, QUI CONSTRUIT DES LOGEMENTS COLLECTIFS NEUFS. CE PASSIONNÉ DE MONTAGNE A CRÉÉ UNE FILIALE À MÉRIBEL ET ENVISAGE DE SE DÉVELOPPER DANS UNE QUINZAINE DE STATIONS EN SAVOIE, HAUTESAVOIE ET EN ISÈRE. PROPOS RECUEILLIS PAR PATRICIA PARQUET
On vous demande de présenter un projet en montagne à
Vous participez à une rencontre sportive hivernale.
l’aide de jeux de construction pour enfants. Vous prenez
Vous choisissez plutôt le bobsleigh avec des équipiers
le kit "Mon petit chalet en bois du Jura", le sac de Lego
où chacun joue un rôle important, le ski de randonnée
multicolores et multiformes ou des Kapla ?
avec la liberté et la prise de risque inhérente au milieu
Les Kapla car on peut tout imaginer à partir de ces planchettes en
montagnard ou préférez-vous le biathlon qui allie
bois. Nous ne construisons pas de chalets, mais des résidences avec
endurance, concentration et précision ?
une forte présence du bois. Nous avons créé une structure dédiée à
Le ski de randonnée que je pratique depuis 20 ans.
la montagne, riche de notre savoir-faire acquis et approuvé en plaine.
Quand on construit en montagne, il y a une vraie prise de risque car les enjeux sont plus importants et le marché
Si Edifim était un animal, ce serait plutôt la marmotte
plus volatil qu’en plaine.
emblématique, l’ours pour la force tranquille, le lynx dont la présence est fragilisée, le loup solitaire pour le mythe
Vous devez passer trois jours en refuge, bloqué à cause d’une
ou l’éléphant d’Hannibal, pour la légende et l’exploit ?
tempête de neige. Au fond de votre sac à dos, vous avez un
L’ours pour la force tranquille et l’organisation. Ce qui nous caractérise,
roman, votre ordinateur et une batterie pour le recharger ou un
c’est notre façon de travailler et notre organisation. Construire en
kit de fondue savoyarde avec charcuterie de pays ?
montagne n’est pas à la portée de tous ; cela demande du profes-
Si je suis seul, je préfère lire un roman pendant trois jours que manger
sionnalisme et du savoir-faire. Nous sommes 50 personnes très
de la fondue ! Pas d’ordinateur car si je vais dans un refuge c’est pour
impliquées chez Edifim. Pour chaque opération en montagne, vous
me couper du monde et retrouver un espace de liberté. Mais comme
aurez affaire à six interlocuteurs différents, tous pointus dans leur
je pratique rarement la montagne seul alors je choisirais le kit de
domaine car nous avons des spécialistes en face de chaque tâche.
fondue pour partager avec les amis qui m’accompagnent et passer un bon moment.
Si un auteur écrivait un roman dans l’une de vos résidences, qui serait-il et où l’enverriez-vous séjourner ?
Où vous rencontrer avec vos équipes ?
Je choisirais Alexis Michalik, auteur de "Loin", pour l’aventure, les intri-
À Aix-les-Bains et à Méribel. 6
gues, les histoires de famille car la montagne est un mélange de tous ces thèmes. Et je l’enverrais dans notre résidence Le Yana à Méribel.
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Une rénovation de haute qualité CSB Design, spécialiste de la rénovation d’intérieur et de la rénovation d’extérieur, vous propose de réussir vos projets de rénovation. En plus de vous promettre le meilleur en ce qui concerne l’installation et la vente dans les domaines de la menuiserie, du carrelage, CSB design s’occupe de votre cuisine et de votre salle de bain en les sublimant avec des produits hauts de gamme. Nous travaillons avec des marques reconnues qui ont fait leurs preuves.
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SAVOIR-FAIRE
« J’aimerais faire disparaître tous les pastiches » ALIREZA RAZAVI, ARCHITECTE DPLG EN FRANCE, FORMÉ AUX ETATS-UNIS, EST LE FONDATEUR DU STUDIO RAZAVI À PARIS, © Olivier Martin-Gambier
LONDRES ET À NEW YORK. MEMBRE DE L’INSTITUT AMÉRICAIN DES ARCHITECTES, IL A CONÇU SON PREMIER CHALET EN MONTAGNE À MANIGOD POUR DES AMIS. D’AUTRES CONSTRUCTIONS VERRONT LE JOUR DANS LES ALPES ET LES PYRÉNÉES. PROPOS RECUEILLIS PAR PATRICIA PARQUET
Vous passez vos prochaines vacances en montagne.
conçoit des habitations individuelles alors que l’on trouve cela dans
Vous choisissez plutôt un refuge dans les Dolomites,
tous les autres pays. Je choisirais donc Bolzano en Italie, c’est un
une cabane perdue dans les Rocheuses, un chalet d’alpage
creuset d’architecture intéressante. Cet endroit me fascine pour sa
dans les Aravis ou un chalet cossu à Val d’Isère ?
créativité, associée à l’authenticité.
Je choisis les quatre options car je les trouve toutes formidables ! Je varierais ainsi les plaisirs chaque année.
Votre essence de bois préférée ? Le noyer pour ses qualités mécaniques et esthétiques. Je le trouve
Vous avez une baguette magique que vous ne pouvez utiliser
plus rythmé et plus vivant que le chêne. Le bois est révélé grâce à la
qu’une seule fois. Que feriez-vous disparaître en montagne ?
présence d’autres matériaux comme la pierre, le béton, le verre... Il
Je ferais disparaître tous les pastiches de pseudo-chalets. Quand
sera celui qui va le plus enregistrer les traces du passage du temps
nous avons conçu le chalet à Manigod, j’ai aimé travailler avec des
et de l’usure. Dans mes projets, j’aime mettre des matériaux qui
contraintes particulières et montrer comment ne pas tomber dans
vieillissent à un rythme différent.
le pastiche. Nous avons dû nous battre sur tous les fronts avec les services d’urbanisme de la commune pour que le projet voit le jour. Sa
Vous partez deux jours en refuge, quel personnage célèbre
réussite vient de réponses spécifiques à toutes ces problématiques
aimeriez-vous croiser ?
structurelles. On a laissé beaucoup de plumes, mais on a réussi !
L’écrivain Rainer Maria Rilke, auteur de "Lettres à un jeune poète". J’ai fait une association d’idées avec Balthus. Rilke connaissait la
Après Paris, Londres et New York, vous créez un bureau à la
mère du peintre. Étant jeune, Balthus a beaucoup échangé avec lui.
montagne. Vous l’implantez à Chamonix, Innsbruck, Zermatt
Rilke a une part de responsabilité dans la profession de foi de peintre
ou Bolzano ?
de Balthus et c’était par ailleurs un grand poète.
D’instinct, j’aurais dit Chamonix car c’est l’idée de la montagne pure. Mais en France, l’architecture contemporaine résidentielle est complètement étrangère. Il n’y a aucun grand architecte français qui
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Où vous rencontrer ? Dans mon bureau parisien. 6
© Alain Gallinet Architecte
SAVOIR-FAIRE
« Le bois, c’est notre histoire de famille » MARIELLE ET MATHIEU LOMBARD, SŒUR ET FRÈRE, DIRIGENT L’ENTREPRISE FAMILIALE LES CHALETS LOMBARD, PRÈS DE BRIANÇON. AVEC LEURS 40 SALARIÉS, ILS RÉALISENT SUR MESURE DES CHALETS EN DOUGLAS ET EN MÉLÈZE. LEUR TERRITOIRE : LES HAUTES-ALPES. PROPOS RECUEILLIS PAR PATRICIA PARQUET
Si vous deviez choisir un emblème qui représenterait votre
Demain, vous avez la possibilité de participer à un grand projet
entreprise parmi la faune montagnarde, vous choisiriez le
avec l’un des meilleurs architectes au monde. Vous préférez
chamois, le coq de bruyère, le lièvre variable, le loup ou le Dahu ?
travailler sur : le conservatoire international de la mémoire de
Le lièvre variable, un animal dynamique qui s’adapte à son
la vie en montagne, l’Institut de l’innovation et du futur en mon-
environnement, dans toutes les conditions.
tagne ou le musée international du ski et de l’alpinisme ? Sans hésiter, l’Institut de l’innovation et du futur en montagne. On se
Si vous étiez une pièce de charpente, laquelle seriez-vous ?
ferait plaisir aux côtés de l’architecte sur la conception technique et
L’arbalétrier, une pièce très technique à réaliser et qui fait partie d’un
architecturale. Innover et bousculer les codes font partie des
tout. Seule, elle ne sert à rien, mais dans la charpente elle joue un rôle
challenges que nous aimons relever. Développer la vie future en mon-
fondamental.
tagne, nos stations et notre région mais aussi trouver l’équilibre entre tourisme, économie et nature font partie de nos interrogations.
Vous préférez associer vos chalets à quelle partie de l’histoire de la montagne : l’époque pionnière où tout était possible ?
Imaginez, vous ne pouvez associer qu’un seul matériau avec le
L’époque des anciens avec les traditions et les constructions
bois dans vos futures constructions. Lequel choisiriez-vous ?
faites avec le bon sens paysan ? Ou le futur et ses enjeux
Le verre, un matériau lumineux qui se complète bien avec le bois.
écologiques ? Le mélange des trois fait la force de notre entreprise. Comme les
Où vous rencontrer ?
pionniers, nous ne nous fixons jamais de limite, nous aimons réfléchir
Dans notre bureau, situé à 5 minutes de Briançon. Il y aura toujours
à des projets inédits, tout en conservant le savoir-faire des anciens.
quelqu’un de disponible pour vous accueillir, peut-être même vous
L’écologie est au cœur de nos préoccupations quand on travaille le
dessiner un croquis afin de repartir des rêves plein la tête. 6
bois, un matériau durable et plus que jamais d’avenir.
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© photos Nicolas Grandmaison, Vanessa Deschuyteneer, Ludovic Di Orio
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C’est dans l’air !
C'EST DANS L'AIR ! La sensualité de l’objet, sa proximité avec l’environnement, les racines de notre culture, les initiatives qui nous séduisent, les courants qui font émerger un style… voici, pêle-mêle ce qui nous plaît dans l’actualité deco/design. Par Noëlle Bittner.
Eternel été Monsieur Pierre Frey avait de bonnes habitudes. Il tenait un petit carnet noir dans lequel il consignait les dessins qu’il achetait et le nom de l’artiste. Et conservait précieusement des échantillons de chaque édition. Depuis 1935 (et bien avant avec Braquenié, Fadini Borghi et consorts) la maison a ainsi accumulé et dûment classé plus de 30.000 documents d’archives, un vivier extraordinaire pour les dessinateurs ! La nouvelle collection de papiers peints et tissus « Eternel été » emprunte ainsi une série de dessins des années 40 à une dessinatrice tombée depuis dans l’oubli, Irène Rohr. Mais quel talent ! Son univers, centaures, licornes, soleil ardent, oiseau et arbre, papillon et orchidée, emprunte au bestiaire des mythes et légendes. Ses à plats de couleur vive (sans contourner les motifs au noir) sont très modernes, (plus encore depuis que les dessinateurs ont supprimé les yeux des personnages). Poésie et fantaisie prennent un tour surréaliste. Tout ce qu’on aime ! Collections Eternel été, papiers peints ; Joie de vivre, textiles ; Soleil d’été, tapis ; www.pierrefrey.com
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Flamenco et Champanillo ! Coup de foudre pour cette collection de carreaux, tellement joyeux et plein d’esprit ! On ne s’étonne pas d’apprendre qu’ils sont signés Nathalie du Pasquier, un des membres fondateurs de « la bande à Memphis » qui a lancé le mouvement dans les années 80. Certes, ça ne fait pas chalet, mais pourquoi n’aurait-on pas droit en montagne à danser le flamenco et à une pièce où il fait soleil dès qu’on y entre… ? Carreaux de grès cérame, 33 motifs, 6 unis, deux formats : 20,5x20,5 et 10,1x20,5, à partir de 163,20/m2. Chez Carrément Victoire, www.carrement-victoire.com >>
33 motifs et 6 unis pour cette collection Mattonelle Margherita pour Mutina, dessinée par Nathalie du Pasquier, icône du mouvement Memphis
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C’est dans l’air !
Lâcher de champignons au jardin La baladeuse et la veilleuse sont aux soirs d’été ce que >>
le parasol est à la piscine. Indispensable. À leurs débuts,
Moi, j’m’en balance…
on a souvent été déçus, les chargeurs chargeaient mal,
De l’air… de l’air… pour profiter de l’été en terrasse, vous avez tout ?
techniques sont aujourd’hui résolus et on a plus que le
Vraiment tout ? Sûrement pas ce tout nouveau et très désirable
dilemme de choisir son design… On verrait bien pousser
fauteuil suspendu : une balançoire, en solo ou pour deux. Né de la
ces deux champignons sur nos terrasses !
collab. avec Matteo Thun et Antonio Rodriguez, l’assise est en teck
Amanita, de Martinelli Luce, lampe à fixer sur base en métal, lumière tamisée, source à LED, 36x29. Task, de Faro, baladeuse d’extérieur, poignée en cuir, 3 intensités de lumière LED, rechargeable (câble USB inclus), 19,7x29,2, www.nedgis.com
tressé de rotin naturel, de corde ou de fibre Etwick, le plus stylé « montagne ». Collection Allaperto 2021, Ethimo, www.ethimo.com
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les batteries ne tenaient pas longtemps ; ces stop and go
L’Imagerie d’Epinal chez soi Quelle merveille ces Images d’Epinal recomposées en panoramiques ! Elles ont la fraîcheur, le charme naïf de leur origine : des gravures sur bois vendues jusqu’au fond des campagnes par des colporteurs au XVIIIe siècle. Certaines (comme ce « Fond de Forêt ») servaient de fond dans les petits théâtres miniature pour enfants. Le dessin au trait d’une grande finesse, le coloriage au pochoir qui bave un peu, la composition (théâtrale) signent l’imagerie d’Epinal. La maison, fondée en 1796 est restée dans la famille Pellerin jusqu’en 1984. Elle est labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV). Aujourd’hui, explique Christine Lorimy, PDG associée, « nous
avons à cœur de valoriser ce précieux fonds (plus de 1500 bois gravés et 6000 pierres lithographiques), nous nous tournons vers la décoration intérieure avec l’édition de ces images à nulle autre pareilles au format panoramique (95€/m2) et sur des supports variés, bois, étoffes… » Le charme si particulier de l'image d'Epinal en trois panoramiques: Forêt et renard, Forêt profonde et Envol de papillons
Maison Images d’Epinal, 42bis quai de Dogneville, 88000 Epinal, +33 (0)3 29 37 18 22, catalogue des panoramiques :www.imagesdepinal.com/100-panoramiques >>
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C’est dans l’air !
Habiller le bois Ce qui m’enchante dans cette image, c’est ce bois sur bois, l’aspect brut du sol, du mur, du >>
siège. Une impression que l’on peut avoir en pénétrant dans un vieux chalet d’alpage. Pour
Ligne de crête C’est comme dans nos jeux d’enfant ! Devinez-vous dans ce motif la ligne de crête du Cervin et celle du Mont Blanc réunies sur cet imprimé ? Française, installée à Genève et passionnée de design, Nathalie Chapuis vient d’ouvrir son nouveau studio dédié au sur-mesure pour tous : particuliers, architectes, boutiques et hôtels. « Peaks » existe en 12 combinaisons de couleurs. Il est imprimé sur une suédine de velours ultra résistante pour recouvrir un siège ou confectionner des rideaux. www.nathaliechapuis.com
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recouvrir ce siège brut, le plus beau c’est le blanc, ce blanc comme usé, un tissu inspiré d’un document Boro japonais rappelant les pièces usagées, rapiécées. En contraste avec le blanc bouclette virginal du coussin. Lin effet patchwork « Fragment », collection Esprit, et coussin en laine « Essentiel », collection Horizon, Elitis, www.elitis.fr
Un design tranquille Ce qui me plait dans ce salon de jardin, c’est justement qu’il ne fait pas jardin. Et puis, il ne se fait pas remarquer. Parfois, on dirait que parce que ça se met dehors, on peut faire n’importe quoi ! Un design tranquille. Sans esbroufe (la marque est belge, ceci peut expliquer cela). Et sûrement très confortable : ça se devine à l’assise large, bien carrée, les accoudoirs, les pieds obliques bien stables… Et puis, il a un quelque chose en plus, il est cordé comme les fauteuils de l’ancienne maison Audoux Minet – tous collectors aujourd’hui. Et ça, c’est pour moi le comble de l’élégance. Regardez les finitions… Moi, je ne le cacherais pas avec des coussins ! www.vincentsheppard.com
Empreinte sacrée Quelle force, quel mystère dans cette empreinte d’une très vieille souche d’arbre ! Elle est en grès ciré non émaillé, chaque pièce est unique, façonnée à la main en Normandie dans l’atelier d’Anne Charozé. Une enfance bucolique (son père est apiculteur, sa mère, céramiste), des études artistiques à Lille, une incursion dans l’art contemporain, et en 2018 ce retour sur ses terres normandes. Ses pièces, graciles coupelles de porcelaine mate et ses grès respirent la nature, sa fragilité, sa brutalité aussi. Il paraît qu’on peut disposer ces plaques de grès comme des pas japonais sur une terrasse, mais en poser une toute seule contre un mur, c’est s’offrir un tableau (pour moins de 50€). 6 Wood, Polën design, www.polen-design.com
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rencontre
Une guide
de haute couleur !
I
maginez. Avec un petit groupe d’amis, vous partez en montagne avec Marilou. Là-haut, devant une belle vue, vous vous essayez à la joie du croquis sur le vif, guidée par Marilou. L’alchimie montagne, détente, entre amis, libère vos talents.
Si Marilou vient chez vous, vous aurez peut-être envie qu’elle laisse comme ce jour-là - un charmant personnage assis contre le mur de l’escalier en haut des marches, ou un mur de gouttes « de pluie » géantes au-dessus de la baignoire… Ou toute autre création née de votre rencontre. Sa passion du dessin et de la montagne, Marilou Laure est née avec. Deux grands oncles ont accompagné son enfance, le célèbre illustrateur, écrivain, explorateur, Samivel et Jean Couzy, chamoniard bien ancré, qui a ouvert des voies à Chamonix. La petite Marilou a été bercée d’aventures de montagne.
« Je ne me suis jamais demandée ce que je pourrais faire plus tard. C’était dessiner, dessiner, dessiner ! » De l’école Penninghen et des Beaux-Arts à Paris, « l’une trop rigoureuse pour moi, l’autre trop libérale », elle s’échappe et rejoint une agence de design reconnue, Dragon Rouge avant de se mettre en free lance. C’était il y a 30 ans. Aujourd’hui, Marilou joue du dessin sous toutes ses formes et expose souvent à la Librairie des Alpes, à Paris. Ce qu’elle aime ?
« La transformation de mon dessin sur un objet concret, des taies d’oreiller, une étiquette de miel, une fresque sur un mur. Papier à en-tête, papier cadeau, papier peint, couverture de livre, illustration d’articles pour Psychologies Magazine... j’aime tout dessiner et par-dessus tout, j’aime raconter une histoire, me projeter, changer d’échelle, jouer avec les volumes, les décalages ou la personne qui me fait faire un dessin…» Avec l’ASMA, une association du Ministère de l’Agriculture, qui possède un chalet à Rochebrune, elle accompagne des groupes pour des séances de croquis sur le vif. Ayant remarqué que les dessins produits là-haut étaient souvent magnifiques, elle décide d’exporter cette détente dans le monde du travail. Elle se forme aux métiers du coaching et monte des workshops où le dessin est un prétexte pour parler autrement et acquérir une confiance créative. Avec les professeurs des écoles, le but est de donner du sens aux créations des élèves, oui, dit-elle dans un rire « il y a
plus à faire que des colliers de nouilles ! » 6 Marilou Laure, son site : www.mariloulaure.com, mail : marilou@mariloulaure.com
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rendez-vous
Créatrice d’atmosphère
L
a visite du Bella Tola du sol aux combles qu’elle conduit ellemême chaque semaine a un succès fou. Depuis qu’ils ont repris cet hôtel historique, perché à Saint-Luc dans le Val d’Anniviers, Anne-Françoise et Claude investissent chaque
année pour restaurer, améliorer, « repimper » quelques chambres, salles de bains, couloirs, salles à manger… Anne-Françoise mène le jeu avec tant de naturel, de goût et de bon sens que l’hôtel est reconnu pour sa déco. Elle a accumulé une telle expérience : ce qu’il faut surtout garder, ce qu’il faut changer en priorité, ce qui a raté, ce qui a réussi, ce qui fait un bel effet, ce qui résiste bien, ce qui plait, ce qui lasse, ce qui enchante… Comme elle le dit très justement : « les clients viennent à l’hôtel pour
vivre une merveilleuse expérience, je ne peux rien contre la météo, mais je peux leur faire une chambre où ils seront bien ». À force de dénicher de belles choses pour ses hôtels elle a eu envie de les partager, et a ouvert sa première boutique au pied de l’hôtel et la deuxième à Rougemont où le couple a un chalet. Tant de monde est venu dans ses deux boutiques choisir des coussins, des luminaires, de la vaisselle, des bougies… et à l’occasion lui demander conseil qu’Anne-Françoise a décidé de partager ses expériences avec vous et de créer un service de conseil en décoration et aménagement. Dans la limite du possible, car, cerise sur le gâteau, ce service est … gratuit. Oui, vous avez bien lu. Merci Anne-Françoise ! 6 Anne-Françoise et Claude Buchs, Grand Hôtel Bella Tola, Saint-Luc, Val d’Anniviers, Suisse. bellatola.ch/fr/hotel-historique, tel : +41 27 475 1444, boutiques : la Maison d’Angélique, à Saint-Luc, et à Rougemont
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L'entrée du Bella Tola, Anne-Françoise la travaille comme un tableau et la renouvelle souvent, " c'est important la première impression!", actuellement, orange choc et papier peint fleuri Le Grand Siècle en face d'une série de petits bouquets de saison. Dessous: Anne-Françoise et différents décors dans l'hôtel et dans ses boutiques.
Plus de 40 ans d’expérience
Création de chalets sur-mesure, à votre image
des conceptions originales
Photographies : Sandrine Rivière
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Design floral
La ferme aux fleurs Dans un paysage de Toscane, deux soeurs ont repris la ferme familiale pour y créer un luxuriant jardin de fleurs et un atelier de design floral.
Texte Francesca Sironi adapté de l’anglais par Noëlle Bittner Photos Monica Spezia /Living Inside
D
u Val d’Orcia au Val di Chiana se dessine un paysage de cartepostale: une succession de collines arrondies piquetées de cyprès, quelques rares bâtisses isolées. C’est là que Teresa et Laura Cugusi ont grandi, dans la ferme de leur grand-père, venu de sa Sicile natale
dans les années 60. Cinquante hectares de terres, des prairies, des bois et des champs, et aujourd’hui, grâce aux deux soeurs, un luxuriant jardin de fleurs, ou plutôt une “ferme de fleurs” et son atelier de design floral. >>
La ferme aux fleurs se trouve à quelques minutes de Montepulciano. Les deux soeurs y cultivent 200 espèces et plus de 400 variétés de fleurs et de graminées locales.
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Design floral
Dans l'atelier floral, Laura et Teresa composent des bouquets simples et joyeux pour toutes sortes d'occasions. Ce jour là, roses anglaises 'Gertrude Jekyll's' et 'Falstaff', 'Nigella damascena', scabieuses et bien sûr coquelicots 'Papaver rhoeas' et pavots variété 'Shirley mix'.. Leurs bouquets de mariée ont la beauté exquise, aérienne, des fleurs juste cueillies.
Design floral
Des fleurs de saison,
>>
« Après avoir travaillé dans différentes exploitations agricoles à travers l’Italie, nous avons
bousculées par
décidé de revenir à nos racines et de monter un projet qui soit lié à nos traditions tout en les
le vent, courbées
revisitant à la faveur de nos connaissances ». Les terres n’ayant pas été exploitées depuis longtemps, avaient laissé place à une réserve naturelle de fleurs, une sorte de laboratoire de plein-air. La ferme a repris son nom d’origine, "Puscina des fleurs" et les deux soeurs se sont laissé imprégner par la nature, saison après saison, pratiquant une agriculture durable.
« Il y a six ans, nous avons commencé à récolter les graines des plantes alentour. Bleuets
par la pluie, splendidement imparfaites
et coquelicots sauvages, cosmos et zinnias d’ornement, herbes, graminées et autres variétés qui poussaient spontanément et composaient nos premiers bouquets. Aujourd’hui, nous cultivons avec passion plus de 200 espèces et 400 variétés de fleurs coupées et de feuillages. Uniquement des fleurs de saison, bousculées par le vent, courbées par la pluie… splendidement imparfaites, lumineuses et jamais tape à l’oeil, elles ont une personnalité propre qui n’a rien à voir avec les fleurs rigides et figées cultivées à grande échelle », expliquent-elles fièrement. Ce n’est pas une coincidence si Puscina fait partie du mouvement Slow Flowers Italy, l’avantgarde du design floral (association de fleuristes, cultivateurs et designers floraux). Slow, comme Slow Food. Local, tourné vers le beau mais éthique avant tout, et pratiquant une agriculture durable. Les atouts de cette nouvelle génération de cultivateurs ? Le fait main et les savoir-faire, la créativité, le goût, et un intérêt pour la botanique, le tout nourri d’un amour de la terre. "Un lien sentimental", reconnaissent-elles. Cette tendance émergente est extrêmement populaire de l’autre côté de l’Atlantique où ce type de fermes botaniques abonde, comme par exemple Floret Flowers, une petite exploitation qui a beaucoup inspiré les deux soeurs. Produisant des variétés splendides et cependant négligées par le marché international, échangeant les savoir-faire avec la communauté botanique, Floret Flowers les a convaincues que leur projet était non seulement viable mais porteur d’avenir. Même soutien auprès de La Rosa Canina, un laboratoire floral près de Florence. Leur recherche est tendue vers un seul but, la qualité. « Chaque fleur que nous produisons
doit refléter cette vision. Nous aimons tellement les fleurs sauvages et par-dessus tout, le coquelicot pour ses multiples variétés et sa tenue. Il a l’air si fragile mais se reproduit avec une énergie incomparable. Il résiste aux gelées et même si on le cueille en bouton, il trouve la force de s’épanouir ». Mélangés à de délicates roses anglaises, des bulbes rares, une multitude de tulipes et de dahlias, des plantes aromatiques et le feuillage buissonnant des sous bois, les coquelicots sont l’emblème de la ferme aux fleurs. 6
Contact dans le carnet d’adresses.
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Pour leurs bouquets, elles utilisent des verreries anciennes et de petits vases en poterie de Fabio Fattorini di Ficulle. Les roses se mêlent aux nigelles, aux géranium 'Rozanne', aux graminées et les pavots aux simples coquelicots.
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Design floral
Les tiges ne sont jamais étranglées, les bouquets respirent, parfois noués d'un ruban 'teint maison' dans une décoction florale.
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Design floral
Dans la ferme où vit la famille, les fleurs font partie du décor, tout comme les meubles des grands parents aux tons passés, les tapis tissés main et les séries de poteries d'un gris pâle couleur de nuage.
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Collectionner la montagne
Menus illustrés Odes
à
la
montagne,
ses
exploits,
ses splendeurs, ces charmantes compositions ornaient les Menus au début du XXème siècle. Par Noëlle Bittner, texte et photos
L
es sommets paradent sur le haut du menu, fièrement légendés : Ortler 3902, Payan Hütte, Piz Bernina 4052, Piz Roseg… Une scène typique occupe la partie gauche du format, laissant libre l’espace à droite pour
la rédaction du menu. Des ascensionnistes posent fièrement devant l’Observatoire du Mont Blanc, trois autres munis de piolets attaquent une paroi de glace ou progressent sur une arête. Dans un médaillon, orné d’une branche de rhododendron sauvage, gentiane ou fleurs d’arnica, se place une saynète : un sac à dos harnaché de crampons, de cordes et d’une lanterne accroché à un piolet, des silhouettes atteignant un refuge, des marmottes perchées sur un rocher… Ecrit à l’encre, avec force majuscules bouclées, le Menu du 4 août 1908 affiche Anguille à la Matelotte suivi de deux plats de viande garnis, Salade, Fromage et Dessert. Et ce n’est que le déjeuner ! Tout en bas, souvent, la signature de la marque de liqueur, chocolat ou bouillon qui offre ces Menus aux hôteliers et aubergistes de la région. 6
Merci à Leo et Alessandra Garin, l’Auberge de la Maison à Courmayeur, de m’avoir permis de fouiller dans leur collection qui les inspire pour illustrer des menus à différentes occasions.
Le sujet vous plaît ? La Bibliothèque Municipale de Dijon possède une collection de 11.000 menus sur plus de deux siècles.
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TRAVERSÉE SAUVAGE
dans les Pyrénées ariégeoises Dans ce bout de France, aux vallées parfois très enclavées, aux montagnes escarpées dont le pic le plus haut atteint 3077m, on vient savourer une authenticité à la fois âpre et poétique qui nourrit l’âme et les sens. Texte, photos et dessins de Bérengère Desmettre
S’inspirer
S
plendides et rugueuses, les Pyrénées ariégeoises ont la réputation d’être la partie la plus sauvage de toute la chaîne des Pyrénées françaises. La GR 10 les traverse d’un bout à l’autre, sur 195 km. On découvre alors un territoire
particulièrement préservé. Dans les différentes réserves nationales
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et grâce à la création d’un Parc Naturel Régional, l’agro-pastoralisme,
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présent depuis tant de siècles, essaime ses traces mémorielles en restaurant le patrimoine rural et valorise ses paysages traditionnels riches d’une flore et d’une faune exceptionnelles. La transhumance y est bien vivante, au mois de juin, les troupeaux de moutons, vaches et chevaux montent dans les estives, nous montrant le chemin…
S’émerveiller de la majestueuse beauté du lac de Bethmale niché au cœur de la vallée éponyme située dans le Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises dans
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le Couserans. Ce lac, à 1074 m d’altitude, est d’origine karstique signifiant que la région de formation calcaire induit la prépondérance d’un drainage souterrain. Entourée de roches granitoïdes imperméables et formant un barrage naturel, l’eau jaillit des nombreuses ouvertures visibles dans le lac et entretient ainsi le bassin. Peu fréquenté, un peu caché dans les sous-bois, on y apprécie, aussi, un vrai caractère de paix et d’intimité avec la nature (photo 1).
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Rencontrer un éleveur passionné.
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Philippe Lacube
nous emmène en balade sur le plateau de Beille à 1800 m, découvrir son troupeau et son métier. Il nous présente ses belles gasconnes, vaches à la robe grise dont la rusticité exceptionnelle, acquise au fil des siècles grâce à la transhumance, les rend particulièrement bien adaptée au relief ariégeois et aux amplitudes thermiques. Ses troupeaux passent l’été en estive sous la garde du pâtre et de son chien. S’abreuvant du bel air et de la bonne nature, l’animal produit une viande d’une saveur remarquable
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que l’on déguste dans le restaurant de terroir de la Maison Lacube situé en bas du plateau de Beille dans le village Les Cabannes (photo 4).
Vivre un moment rare avec les loups.
Dans la
Réserve Nationale d’Orlu, la Maison des Loups créée en 1996, protège certaines espèces de canis lupus vivant en semi-liberté et gardant ainsi un comportement très similaire à celui qu’ils auraient à l’état sauvage. Dans un environnement exceptionnel, ce parc animalier a pour vocation de faire découvrir les loups en évitant toute diabolisation ou mythification. Dans le tunnel de vision, on s’accroupit et on attend dans le silence que l’animal apparaisse. Alors, l’émotion est intense quand, le loup, s’appro-
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chant, nous regarde droit dans les yeux (photos 5 et 6).
Dormir dans un orri. Cette cabane en pierre est un abri où le berger vivait pendant les mois d’estive. Il servait, aussi, à la traite des brebis, des chèvres et à la fabrication du fromage. Entièrement en pierre sèche sans mortier avec une voûte en tas de charge, et enfoui dans la végétation, il a tout d’une habitation de nain ou de hobbit. Restaurés dans le respect du bâti, ces orris sont dispersés sur tout le territoire des Pyrénées Ariégeoises, notamment, au Carla à Auzat, aux Granges de Goutet, au Courtal de Peyre Auselère non loin de l’étang de Lers… On peut aussi y dormir, et l’expérience ne manque pas de charme, comme à l’auberge de la Sapinière au col de Port où la table d’hôtes propose une cuisine du pays (photos 2 et 3).
Se perdre, peut-être, en cherchant le village de Lapège. À environ 1000 m d’altitude sur les hauts de la soulane de la vallée de Vicdessos, un peu perché, très oublié, ce village mérite pourtant un détour. Non seulement, il est un point de départ pour de très belles randonnées en vallée ou dans le massif des Trois Seigneurs, mais surtout, sa position isolée lui a permis de conserver son aspect d’autrefois qui lui donne cette poétique allure de village endormi de conte de fée. Depuis sa hauteur, la vue sur les sommets est impressionnante !
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(photos 7, 8 et 9). >>
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S’inspirer
>>
Se promener sur le dos du Prince Noir de l’Ariège
10 et mettre
dans sa besace de vie un joli souvenir de complicité avec le cheval de Mérens. Polyvalent, souple, adroit, doux, joueur et volontaire, ce poney ariégeois sait tout faire et par tous les temps : dressage, attelage, trek, endurance… La vie en troupeau lui donne ce bel équilibre mental qui le caractérise et en fait un cheval de selle et de trait léger apprécié depuis des siècles (photo 10).
Se délecter de la rugueuse poésie des Granges du Goutet sur les hauteurs de Massat. À 1400 m d’altitude sur le contrefort du Massif
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des Trois Seigneurs, cette montagne d’estive possède un véritable charme original en ses granges-étables d’altitude dites bourdaous regroupées en courtals ou petits hameaux uniquement dédiés au pastoralisme. Si leurs locataires sont maintenant des brebis profitant des verts et généreux pâturages de ce site escarpé, ces mazucs, granges construites en batière, sauvés de l’abandon et préservés, témoignent de tout un patrimoine architectural pittoresque et précieux, vivant témoignage d’un art de vivre pastoral ancestral (photos 11 et 12).
Suivre les pas d’un spécialiste de la Réserve National d’Orlu. L’Observatoire de la montagne a pour vocation de sensibiliser le visiteur à la biodiversité du milieu montagnard. Pendant quatre heures, on glisse ses pas dans ceux d’un guide et l’on observe la faune des Pyrénées : vol de gypaète barbu, d’aigle royal avec sa femelle ou drôle de ballet de marmottes. L’isard, gracieux, abonde en hardes qui parcourent la montagne à flanc. Ce ravissant caprin a failli disparaître dans les années 60, il doit sa survie à la création
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du Parc national des Pyrénées.
Croiser le patou. Gros chien blanc de mine sympathique, ce Montagne des Pyré-
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nées dit le pastou ou patou assure la protection du troupeau et prend sa tâche très au sérieux, aussi s’il aboie, restez calme, ne le menacez pas avec un bâton. Arrêtez vous simplement, il vous reniflera puis, reconnaissant l’humain, s’en retournera rassuré vers son troupeau avec lequel il vit, dort et mange. Cet auxiliaire du berger fait partie du patrimoine montagnard. Ayant disparu tout au long du 20ème siècle en parallèle à la raréfaction des grands prédateurs : loups, ours, lynx, la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées Centrales a suscité un regain d’intérêt pour ses aptitudes (photo 13).
Faire la foire de la St Mathieu à la descente de l’estive. À la fin de l’été, le berger descend son troupeau dans un tintamarre de clarines, de cloches se balançant au cou des béliers et des vaches. Après les avoir triées, l’éleveur les vend en grande partie à la foire où les gens de la montagne (éleveurs, bergers etc) se retrouvent tous et font la fête. À Vicdessos, amateurs de tradition, de productions locales ou simples curieux sont les bienvenus autour des grandes tablées, le moment est si joyeux ! (photo14) 6
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POÉSIE D’UN REFUGE ALPIN OFFRIR UNE EXPÉRIENCE VIBRANTE AU COEUR DES PLUS BEAUX PANORAMAS NATURELS : UN CONCEPT NOVATEUR ! n hôtel de montagne dont la mission première était d’offrir un logement aux touristes de passage est devenu un réel prétexte aux retraites alpines déconnectées. Ces repaires, tels des forteresses, ont inspiré intellectuels, poètes et hommes d’état. Aujourd’hui, un hôtel historique a le privilège de déployer son rayonnement unique. Les nouvelles générations de visiteurs y trouvent un magnifique terrain de
B ELLAT O LA.CH
jeu propice au ressourcement. Flâner d’un bout à l’autre de la maison, des longs corridors aux grands salons fait résolument partie du dépaysement et apporte ce regain d’énergie insoupçonné que seuls les vieux murs savent transmettre. L’hôtelier, véritable gardien du temps, excelle de créativité. Il mixe les styles, y
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fracassante dans ce décor alpin. Que ce soit pour les papiers peints panoramiques
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insuffle une touche de légèreté, manie la palette des couleurs qui font leur entrée ou pour le choix des peintures aux pigments naturels, l’audace et la fantaisie sont au menu des rénovations. Voici donc un havre de paix au luxe discret propice aux EST. 1859
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haltes méditatives.
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© M. Cellard
Art de vivre
Étoiles vertes
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ors de sa dernière édition, le Guide Michelin s’est agrémenté d’un nouveau pictogramme attribué à 50 chefs pour récompenser leur engagement en faveur d’une gastronomie durable. Les chefs alpins
se sont particulièrement illustrés puisque neuf d’entre eux ont obtenu la petite feuille verte à l’instar de Laurent Petit et son fantastique potager en permaculture (Le Clos des Sens, Annecyle-Vieux), ou encore de Frédéric Molina (Moulin de Léré, Vailly) qui source 90% de ses produits dans un rayon de 30km et peut se targuer de jeter l’équivalent d’une petite poubelle de table chaque semaine. En montagne, les autres lauréats sont : Clément Bouvier (L’Ursus, Tignes), Jean Sulpice (Jean Sulpice, Talloires), Yoann Conte (Yoann Conte, Veyrier-du-Lac), Christophe Aribert (Maison Aribert, Uriage les Bains), Alain Perrillat-Mercerot (Atmosphères, Bourget-du-Lac), Thomas Tricault (Le toî du Monde, Flumet), Florian Favario (L'Auberge de Montmin, Talloires). 6 P.J.d’O
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1/ Laurent Petit, Le CLos des Sens. © M. Cellard. 2/ Clément Bouvier, L'Ursus. © Pierre-Marie Gaury. 3/ Frédéric Molina, Moulin de Léré.
fahrenheitseven.com
rocseven.com
© Courchevel Tourisme, Yann Florentin, Studio Fou d’Images, Baptiste Assemat
SE RETROUVER ET PARTAGER Ouverture été 2021
terroir
Infusions alpines Réputées pour leurs nombreuses vertus médicinales, les plantes de montagne sont aussi l’histoire de femmes et d’hommes profondément enracinés dans leur terroir. Texte Paulina Jonquères d’Oriola
L
es abeilles sont de formidables guides. Qui d’autre que les abeilles pourrait nous enseigner les fleurs ? » s’interroge Caroline Davelu, apicultrice dans le piémont pyrénéen depuis 10 ans et instigatrice d’un véritable écosystème vertueux sur son territoire. Ce sont effectivement ses abeilles
noires endémiques – vivant en colonie naturelle - qui l’ont guidée sur les chemins de transhumance, butinant çà et là serpolet (thym sauvage), marjolaine ou ronce des bois, de formidables plantes consignées dans sa tisane bio « 1000 mètres ». Une recette également 2
héritée des bergers qui ont appris à composer avec une nature rude mais généreuse. Acteurs incontournables des montagnes, ils se sont engagés auprès de l’apicultrice à préserver les abeilles de tout produit toxique. Cultivées dans son jardin médicinal ou
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issues de la cueillette sauvage, les plantes utilisées dans les tisanes de Caroline instillent donc l’histoire de tout un terroir. Dans les pays de Savoie, Emilie Leclerc et Nicolas Blache s’inspirent eux-aussi du savoirfaire ancestral de l’agriculture d’altitude. En 2016, ils reprennent l’entreprise familiale pour fonder Sentiers des Alpes. « Tous nos producteurs sont basés dans les Alpes françaises et
certifiés bios. Nous proposons une gamme de 11 tisanes et thé conçue avec un aromatologue pour assurer la partie gustative. On y retrouve du génépi pour ses vertus vivifiantes ou encore de la gentiane pour calmer les maux d’estomac », nous explique Emilie. Son souhait ? Pouvoir insérer dans ses tisanes magiques du bleuet, calendula ou encore de la monarde, des plantes très présentes dans les grimoires des herboristes, et qui font
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aujourd’hui l’objet d’un vide juridique. Un nouveau combat à mener pour ces cultivateurs hors-normes. 6 4
Notre sélection : 1. Infusion des montagnes grecques en branches, Kalios, 4,90 €, mykalios.com 2. Tisane bio des Pyrénées, coffret « 1000 mètres », Caroline Davelu, 12,20 €, terrapis.fr 3. Infusion des Fermes de Marie, Pure Altitude, 14 €, pure-altitude.com 4. Boîte collector Balade en Chartreuse, Comme des tisanes, 20 €, commedestisanes.bio 5. Infusion La cueillette du Berger, Sentier des Alpes, 7,60 €, sentiersdesalpes.com 5
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6. Infusion des Cévennes, Cure Calm 1 mois, Marie de Mazet, 31 €, belesa.fr
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carnet d'adresses
Notre carnet d’adresses Les contacts évoqués dans ce numéro sont répertoriés dans ce carnet, sujet par sujet.
■ VIVRE L’ESSENTIEL Micro-architecture et mode de vie : Cabanes Space of Mind : spaceofmind.fi Concepteurs, architectes Studio Puisto à Helsinki : www.studiopuisto.fi Ni chambre ni suite, des hyttes ! 48° Nord Landscape Høtel à Breitenbach : hotel48nord.com Cet hôtel, implanté dans le village de Breitenbach entre Vosges et Alsace, au pied de la station du Champ du feu, appartient à The Originals, Human Hotels & Resorts, coopérative de 500 hôteliers indépendants qui prônent une hôtellerie plus authentique et plus humaine. Architecte Reiulf Ramstad en collaboration avec ASP Architecture : www.rra.no Mini maisons et grands espaces Les Cabottes, ouvertes toute l’année, sont situées en Bourgogne : www.lescabottes.com Les tiny houses ont été fabriquées par deux fabricants : Optinid, dans l’Ain : opinid.fdr Cahute, fabricant d’écohabitat mobile en Bretagne, créé par Thomas Longhi, cahute.com Bains nordiques : Storvatt à Megève Dormir dans un buron Il est possible de louer le buron via Casalino. Cette plateforme de location de belles maisons à travers la France, prône le « slow travel », un tourisme raisonné et tourné vers le local. La plateforme et ses fondatrices visent à s’imposer comme un label de maisons avec cachet qui déniche des propriétés situées dans des environnements privilégiés et des cadres réservés. Pour en savoir plus : casalino.fr
Escapade aux Orres Pour organiser un voyage, contact de l’office de tourisme : tél. + 33 (0)4 92 44 01 61 Sites : lesorres.com et reservation.lesorres.com Dormir : Alpin d’Hôme, tél. + 33 (0)4 65 03 03 05, www.alpin-dhome.fr Randonnés et hypno-rando : bureau des accompagnateurs de moyenne montagne de Serre-Ponçon : tél. + 33 (0)6 37 46 89 56, www.serreponcon-rando.com Sortie VTT en balcon du lac de Serre-Ponçon : Horizons tout terrain au centre station des Orres 1650, tél. + 33 (0)6 81 09 55 92, www.horizons-tout-terrain.com Promenade en bateau sur le lac de Serre-Ponçon, Serre Ponçon Tour à Embrun : tél. + 33 (0)6 65 11 13 68, www.serre-poncon.fr
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La Ferme aux Fleurs Info : www.puscinaflowers.com TRAVERSÉES ARIÉGEOISES Le lac de Bethmale Depuis la vallée de Bethmale par la route, direction Col de la Core. Restaurant Ah La Monthana Maison Lacube, 3 place des Platanes, Les Cabannes, tél. 05 34 09 09 09 Le plateau de Beille À mi chemin entre Tarascon sur Ariège et Ax-les-Thermes, depuis la vallée d’Ax-les-Thermes, on y monte depuis Les Cabannes 09310. 42° 43’ 36’’ Nord, 1° 41’ 26’’ Est La Maison des Loups Les forges d’Orlu, 09110 ORLU www.maisondesloups.com, tél. 05 61 64 02 66 L’Auberge de la Sapinière Col de Port, 09400 SAURAT (à 18km de Tarascon sur Ariège), tél. 05 61 05 67 90 Le village de Lapège Lapege 09400, 42° 48’ 06’’ nord, 1° 34’ 23’’ est Les Granges du Goutet : 1, Route du Col de Port Office de Tourisme Massat, 09320 MASSAT À la sortie de Massat, prendre à droite la D18 en direction du Port de Lers. Traverser le village du Port et prendre à gauche après le cimetière la D818 jusqu’au village du Carol. Il est préférable de laisser la voiture au lieu-dit "la Foulie", un hameau situé dans un virage en aval du Carol (700 m). Rejoindre le village à pied par la route avant d’emprunter le sentier menant à Goutets. La Réserve Nationale d’Orlu Observatoire de la Montagne, Les Forges d’Orlu Maison de la Réserve 09110 Orlu, tél. 05 61 03 06 06 www.observatoire-montagne.com La Foire de la St Mathieu (autour du 21 septembre en général) Place du village, 09220 Vicdessos
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