Mes chemins de traverse n°12 sur les pas de Saint Benoît-joseph Labre en Lorraine

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Numéro 12 • Juillet 2013

MES CHEMINS DE TRAVERSE

PELERINAGE EN LORRAINE

SAINT NICOLAS DE PORT SUR LES TRACES DU SAINT VAGABOND DIOCÈSE DE NANCY LE PASSAGE DU SAINT EN 1774 L e r é c i t d e s j o u r s passés en compagnie des habit a nt s de Sa i ntNicola s-de-Por t en L or ra i ne

R I O V À

AMETTES EN ARTOIS VILLAGE DU SAINT VAGABOND L’ASSOCIATION SAINT BENOÎT LABRE

LES AMIS DE SAINT BENOÎT LABRE


INTRODUCTION 04 - 09 INTRODUCTION

AMETTES ETAPE SUR LA VIA FRANCIGENA 10 - 13 LE VILLAGE DU SAINT

L’ ASSOCIATION SAINT BENOÎT LABRE 14 - 27 TRAVAUX AU SANCTUAIRE D’ AMETTES

PELERINAGE EN LORRAINE 18 - 41 LE PASSAGE DE SAINT BENOîT-JOSEPH LABRE A SAINT NICOLAS DE PORT

© Photographies Didier NOËL Les Amis de Saint Benoît Labre


MES CHEMINS DE TRAVERSE AVEC SAINT BENOIT LABRE « Souvent sur la montagne, à l’ombre du vieux chêne, Au coucher du soleil, tristement je m’assieds ; je promène au hasard mes regards sur la plaine, dont le tableau changeant se déroule à mes pieds [.] Un son religieux se répand dans les airs, le voyageur s’arrête, et la cloche rustique aux derniers bruits du jour, mêlé de saints concerts. » A. de Lamartine

Textes et Photographies Didier NOËL pour les Amis de Saint Benoît Labre © Tous droits réservés.

Association Canadienne Les Amis de Saint Benoît Labre http://www.amis-benoit-labre.net/ Auteur et webmestre :

Raymond Martel, prêtre (Amos, Québec, Canada)


INTRODUCTION

“C’était un soir où je cherchais mon chemin, tu es venu bousculer mon destin”.

D

epuis très longtemps maintenant, l’aventure par « Les chemins de Traverse » me donne l’occasion de découvrir le sens profond du pèlerinage, je vous parle ici de l’esprit du chemin, celui qui mène au cœur de ce rythme qui fait avancer et amène la paix de l’âme. Et bien souvent, il suffit comme je le fais, de sillonner les routes de France, de Belgique et d’ailleurs et, chers Amis, de me fier jusqu’au bout à la Providence pour trouver mille raisons de persévérer et de continuer à vous conter ces merveilleux récits avec la compréhension que j’en ai à la fois d’un homme, d’un saint, d’un pèlerin qui a vu la lumière d’un jour nouveau en cherchant Dieu au milieu de ses pérégrinations.


du grain est tombé au bord du chemin, les passants l’ont piétiné, et les oiseaux du ciel ont tout mangé. Du grain est tombé aussi dans les pierres, il a poussé, et il a séché parce qu’il n’avait pas d’humidité. Du grain est tombé aussi au milieu des ronces, et, en poussant, les ronces l’ont étouffé. Enfin, du grain est tombé dans la bonne terre, il a poussé, et il a porté du fruit au centuple ». En disant cela, il élevait la voix : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! » Ses disciples lui demandaient quel était le sens de cette parabole. Il leur déclara : « A vous il est donné de connaître les mystères du royaume de Dieu, mais les autres n’ont que les paraboles, afin que se réalise la prophétie : Ils regarderont sans regarder, ils écouteront sans comprendre. Voici le sens de la parabole. La semence, c’est la parole de Dieu. Ceux qui sont au bord du chemin, ce sont ceux qui ont entendu ; puis le démon survient et il enlève de leur cœur la Parole, pour les empêcher de croire et d’être sauvés. Ceux qui sont dans les pierres, lorsqu’ils entendent, ils accueillent la Parole avec joie ; mais ils n’ont pas de racines, ils croient pour un moment, et, au moment de l’épreuve, ils abandonnent. Ce qui est tombé dans les ronces, ce sont ceux qui ont entendu, mais qui sont étouffés, chemin faisant, par les soucis, la richesse et les plaisirs de la vie, et ne parviennent pas à maturité. Et ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont ceux qui, ayant entendu la Parole dans un cœur bon et généreux, la retiennent, et portent du fruit par leur persévérance.»

Saint Benoît-Joseph Labre, c’est l’amour offert, c’est le don gratuit, c’est la grâce innocente présente au cœur du monde. Vous connaissez certainement, chers amis, la magnifique parabole du semeur: ce texte admirable, nous le retrouvons dans l’évangile de Luc au chapitre 8 verset 4-15 :

« Comme une grande foule se rassemblait, et que de toutes les villes on venait vers Jésus, il dit en parabole : « Le semeur est sorti pour semer la semence. Comme il semait,

Le semeur de la parabole, le jardinier de Dieu est ici représenté par le Christ Jésus, il jette les graines dont certaines tombent sur le bord de la route, sur les roches et dans des buissons d’épines, et la semence est donc perdue; en revanche lorsqu’elles tombent dans de la bonne terre, elles produisent du fruit jusqu’au centuple. En fait chers amis, le jour de notre baptême, nous avons reçu cette poignée de graines tombée en bonne terre ; elle porte du fruit et se multiplie en transformant ce monde. La grâce que nous avons reçue des mains du Christ nous transforme et nous devons la transmettre, c’est dans cette dynamique que commence la nouvelle évangélisation du peuple de Dieu. Comme le Saint Vagabond, cet attachement


au message évangélique du Christ est né d’un charisme débordant de Foi qui a suscité, depuis l’année de la mort du pèlerin de l’Artois et ceci dans tous les milieux sociaux, de nombreuses vocations; et le plus grand des services que l’Histoire le louera d’avoir rendu à l’église du Christ sera, probablement, d’être parvenu à sa suite, par son exemple de piété, à fédérer des adeptes convaincus et fervents à l’évangile du Ressuscité. Quelles que soient les convictions ou les incertitudes, tous s’inclinent aujourd’hui devant ce grand chrétien que l’esprit de son temps a marqué d’un signe indélébile, et dont l’Évangile demeura, toujours,

l’unique règle de vie. Pas un jour sans qu’il n’ait dit « Loués soient Jésus et Marie » et n’aie fait une communion spirituelle, réparant ainsi tous les sacrilèges par amour. Le bon grain est tombé en terre et donne beaucoup de fruits… Benoît-Joseph Labre est aujourd’hui le chef vénéré d’une nombreuse famille Labrienne à travers le monde, dont le développement a encore augmenté cette année par l’implantation d’un institut de vie consacré : « La Fraternité Apostolique Saint Benoît-Joseph Labre » située à Amos, ville du Québec et municipalité régionale de comté d’Abitibi en Abitibi-Témiscamingue (Canada). http://www.benoit-joseph-labre.com/


renouvellement de la communauté de foi. À l’exemple de saint Benoît-Joseph Labre, la Fraternité mise tout sur le Christ. L’Eucharistie est au cœur de sa vie et de son action apostolique. Benoît-Joseph s’est entendu dire que «Dieu l’attendait ailleurs». Cet ailleurs est le «lieu théologique» de la rencontre avec le Christ et du dépassement de soi pour les membres de la Fraternité qui, attentifs aux appels de l’Esprit-Saint, suivent les nouveaux chemins de l’évangélisation. Les Mystères de l’Incarnation et de la Pentecôte sont le souffle intérieur de la vie spirituelle des membres de la Fraternité.

Dieu est en train de tout faire nouveau, l’Esprit Saint nous transforme vraiment et veut transformer, à travers nous aussi, le monde dans lequel nous vivons.”

(1)La Fraternité apostolique Saint-BenoitJoseph Labre est une œuvre d’évangélisation composée de trois branches : la première est sacerdotale et diaconale, la deuxième est pour les couples mariés et la troisième est pour des laïques désirant consacrer leur vie en offrande au père pour l’avancement du Royaume. Elle se définit par son charisme comme une œuvre de vie apostolique pour l’évangélisation, la sanctification, la création et la croissance de milieux catholiques et poursuit le but du renouveau évangélique C’est par le discernement des charismes, distribués par l’Esprit-Saint au sein de la communauté paroissiale, que la Fraternité promeut la Nouvelle Évangélisation et le

Très chers Amis, nous voici de retour sur « Les chemins de Traverse » avec cette fois-ci, comme je vous l’avais annoncé dans le dernier numéro, une publication qui a encore évolué. Avec une nouvelle rubrique et une nouveauté, un reportage au sanctuaire d’Amettes, étape sur la Via Francigena route qui traverse le territoire du pays de la Lys romane en passant par le village natal du saint Vagabond, et pour conclure, je vous présenterai les projets des travaux à venir de l’association Saint-Benoît Labre d’Amettes. Je vous emmène cette fois-ci en pèlerinage au cœur du diocèse de Nancy (Lorraine), sur les pas de notre « Ami Benoît-Joseph » avec une visite auprès de la basilique Saint Nicolas, gardien et protecteur de la ville de Saint Nicolas de Port, jadis visitée par le Jardinier itinérant de Dieu. Pour cela, au fil de ces pages, nous allons tout d’abord, chers Amis, prendre le temps de voyager puis découvrir ces lieux, ces chemins, ces villes et ces paysages chargés de l’histoire du Saint Pèlerin, entre Amettes et Saint Nicolas de Port, au hasard des rencontres sur des endroits empreints de sérénité permettant un intérêt introspectif sur des récits où le temps s’arrête pour méditer en paix dans le silence… Saint Nicolas de Port garde fidèlement les traces du passage de Benoît-Joseph dans ses murs. Aujourd’hui encore on évoque le souvenir d’un être pacifique et doux, “ Le bon Dieu était en lui “ et il le portait véritablement. Tous ceux qui en parlent décrivent la piété qui rayonnait de son visage et de toute sa


personne. On se souvient encore de lui deux cent trente neuf ans après sa visite. Il appartient à chacun d’entre nous, chers Amis, de transformer l’humanité en « bonne terre » et d’arracher le long de la route les buissons épineux et les pierres arides, de redynamiser les terres laissées à l’abandon, de devenir les jardiniers infatigables du Bon Dieu. Le moment est venu de partir en voyage avec Benoît-Joseph, exemple de vie que le Seigneur nous a confié, pour annoncer l’évangile, donner à la parabole du semeur son sens premier afin de rendre cultivable ce qui ne l’est pas et de donner à l’avenir de l’humanité ne serait-ce qu’un petit bout de la terre, en bonne terre. L’Église du Christ est donc appelée à être dans le monde le signe où « le Pèlerin témoigne » de cet élan du renouveau vers un retour à des valeurs premières plus proches de l’Homme et de la simplicité. C’est dans ce creuset que va naître la nouvelle évangélisation du peuple de Dieu. C’est aussi un appel à l’unité dans l’amour et à la fraternité universelle, un monde où le fort se met au service du plus faible. Cependant, la «loi du fort » et la « loi du faible» ne se posent pas en termes d’obligation, mais d’une mise au service de l’Homme par l’Homme sans cette relation du « Dominant au dominé. » De ce fait, elle a une dimension divine parce qu’elle tend à l’accomplissement de l’humanité nouvelle en respectant la liberté des peuples, dans leur culture et leur diversité. Jésus-Christ ressuscité, nous sommes son Église. Mais bien plus encore, nous sommes ses témoins, ses porte-parole qui avons mission d’acquérir un cœur de pauvre et nous libérer de toutes les entraves matérielles de ce monde qui nous freine. A vrai dire, le Seigneur continue aujourd’hui cette mission qui est aussi la nôtre, annoncer l’évangile. C’est la vocation de tout baptisé, ce à quoi Dieu appelle tout Homme, et pas seulement « les Prêtres » mais chacun de nous, selon sa vocation et sa grâce. Une des caractéristiques de la vie nouvelle que nous avons reçue de Dieu, c’est d’aimer car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Alors rien d’étonnant à ce que l’évangélisation aujourd’hui s’apparente à une rencontre. La foi qui se trouve chez les autres stimule, réveille et interpelle l’esprit au dedans de nous. Alors celui-ci nous pousse à dire son nom, à le révéler lui le Christ Réssussité, à montrer ses voies. Ce passage de l’Évangile de Luc nous rappelle que la Bonne Nouvelle, c’est d’annoncer JésusChrist fils de Dieu comme évangélisateur. Il vint à Nazareth où il avait grandi. Comme il en avait l’habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui présenta le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres et aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur. » Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : « Cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. » Soyons, nous aussi, les messagers de la Bonne Nouvelle, porteurs d’espérance. Comme Benoît-Joseph en pèlerin, mettons-nous à l’œuvre, ouvrons notre cœur à l’esprit de justice, à l’amour, la charité, le service, la générosité, la patience, la bonté et la tendresse. « Que notre lumière brille ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient nos bonnes actions, et qu’ils glorifient notre Père qui est dans les cieux. » Didier NOËL Boulogne-sur-Mer, le 31 juillet 2013

Benoît-Joseph Labre a été pour ai dans le monde comme personni inclinaison à faire le b


insi dire présenté au monde, ou si vous le voulez, promené ifiant en lui l’amour du prochain, la foi et la bonté une bien... que le monde de nos jours oublie le plus”.


Auteur et webmestre : Raymond Martel, prêtre (Amos, Québec, Canada)



© 2000 Les Amis de saint Benoît Labre sur le web. Tous droits réservés.



AMETTES ETAPE SUR LA VIA FRANCIGENA LE VILLAGE DU SAINT MENDIANT, ETAPE SUR LA VIA FRANCIGENA. LA ROUTE DES FRANÇAIS PASSE PAR AMETTES

A

mettes est l’étape obligée de la Via Francigena, cette route ouverte au VIIe siècle qui conduisait les pèlerins de Canterbury à Rome en passant par la France et la Suisse. “Tous les chemins mènent à Rome”, dit le proverbe. C’est précisément le but de la Via Francigena, la route des Francs ou des Français, qui au Moyen Age reliait le nord de l’Europe à la Cité éternelle. Les pèlerins l’empruntaient pour se rendre sur la tombe de saint Pierre. (1) Ayant peu à peu sombré dans l’oubli, cette route historique connaît un nouveau souffle depuis qu’elle a été désignée “grand itinéraire culturel du Conseil de l’Europe” en 2004. Une appellation dont l’objectif est de permettre aux Européens de redécouvrir leur patrimoine culturel commun, en entreprenant un voyage à la fois dans l’espace et dans l’histoire religieuse européenne. Relayé par les offices de tourisme et de nombreuses associations de bénévoles passionnés, ce retour aux sources européennes se développe à grand pas: pour de plus amples renseignements consulter l’Association internationale Via Francigena www.francigena-international.org


Sur le Chemin des Français à Amettes, pèlerins en route vers Rome, vous trouverez chez Colette et Jean-Baptiste Gévas, l’espace d’une nuit ou même plus si vous le désirez une chambre et table d’hôte à la Ferme des 2 Tilleuls. Tous deux se feront un plaisir de vous y accueillir. Au village du saint Vagabond de Dieu, vous trouverez également l’Abri du pèlerin qui met à la disposition des pèlerins ou des groupes de pèlerins une grande salle multi-fonctionnelle qui peut servir pour des conférences, des échanges en petits groupes, ainsi que pour prendre son repas à l’intérieur. Pour tout renseignement, veuillez consulter l’association Saint Benoît Labre, 12 bis rue de l’église 62260 Amettes (France) Tél: 03 21 02 34 15 Courriel: ass.benoit.labre@neuf.fr ou contacter le Président de l’association, Monsieur Jean Capelain: Courriel: jean.capelain@arras.catholique.fr Note: (1)http://www.lemonde.fr/ article du 02/09/2011, le long de la via francigena sur les traces des pelerins

La via Francigena sur le territoire de la commune d’Amettes étape obligée pour les Pèlerins en route vers Rome.

La Via Francigena une route ouverte au VIIe siècle qui conduisait les pèlerins de Canterbury à Rome en passant par la France et la Suisse.”


RENOVATION PROJETS DE TRAVAUX L’ASSOCIATION SAINT BENOÎT LABRE

AU SANCTUAIRE D’AMETTES

Réparation et rénovation du Chemin de la Croix. Projets de travaux : agrandissement de l’abri du pèlerin et restauration de la chapelle de la maison natale.

Une équipe de bénévoles de l’association s’est mise à l’oeuvre afin de redonner une beauté au chemin de la croix dans la prairie à Amettes. Jean Capelain, Président de l’association Saint Benoît Labre, et une équipe se sont dévoués au nettoyage des 14 stations du chemin de croix. Voilà le travail de personnes généreuses d’elles-mêmes et de leur temps travail qui a été fait avec amour et par amour pour le saint pèlerin. Sur la photo, nous retrouvons Jean Capelain (à droite), Président de l’association Saint Benoît Labre.


© Photographies Didier NOËL Les Amis de Saint Benoît Labre

Jean Capelain, Président de l’association et quelques-uns des membres en plein travail.”


AMETTES L’ASSOCIATION

SAINT BENOÎT LABRE

R Une association qui continue d’écrire l’histoire du saint homme par le biais de bénévoles tentant chaque jour d’améliorer l’accueil des nombreux pèlerins.

estaurer la chapelle: les projets portés par l’association sont nombreux, par exemple le chantier de restauration (ou de reconstruction) de la chapelle qui se trouve devant la maison natale de saint Benoît Labre. Puis, le projet d’agrandissement de l’Abri du pèlerin qui accueille de plus en plus de visiteurs sur la Via Francigena. Sans oublier la préparation de la prochaine neuvaine qui se déroulera fin août début septembre. Sur la photo de gauche, Alain et Michel ont presque terminé les travaux de peinture des murs intérieurs et extérieurs de la maison natale de Benoît. Ils ont fait un travail remarquable.


le president JEan Capelain

le secretaire michel duriez

le Tresorier Jacques De Bray

LES MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION


Les membres de l’ass

J’ai caché quelques belles surprises que je vous réserve dans le prochain numéro où je vous parlerai avec un peu plus de détails d’Amettes et de son association Saint-Benoît Labre. Vous serez vite conquis par ses membres et deviendrez leurs amis, comme moi, comme tous les autres. L’association se dévoue sans compter. Bénévolement et généreusement, ils donnent de leur temps afin d’assurer l’entretien du sanctuaire, l’écoute, le partage et l’accueil des nombreux pèlerins. À l’abri, vous découvrirez Denise et Omer, toujours fidèles au poste à l’image du Saint vagabond, dans le souci de bien servir. Denise et Omer s'investissent pour faire passer l’amitié qui est au centre de leur vie. Ami pèlerin, ils sont et seront toujours là pour vous remonter le moral et vous accueillir à Amettes. © 2000 Les Amis de saint Benoît Labre sur le web. Tous droits réservés.


sociation Saint Benoît Labre à l’abri du pèlerin”.

Le Village natal de St Benoît-Joseph Labre


““PELERINAGE EN LORRAINE SAINT NICOLAS DE PORT

“ Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais c’est moi qui vous ai choisis et vous ai établis pour que vous alliez et portiez du fruit et que votre fruit demeure… ” (Jean 15, 16) LE RECIT DU PASSAGE DU VAGABOND DE DIEU A SAINT NICOLAS DE PORT EN 1774

Statue du saint, église Saint Nicolas de Port”

N

ous sommes le lundi 5 décembre 1774, BenoîtJoseph Labre arrive après plusieurs jours de marche, là où s’élève le bourg opulent de Saint Nicolas de Port, ainsi appelé du nom du grand patron de la Lorraine et de sa position sur la rive gauche de la Meurthe. Sur les vastes prairies qui s’étendaient autour de Saint Nicolas de Port, on pouvait apercevoir une multitude de tentes ou de cabanes couvertes en pailles, en feuillage, pour héberger les pèlerins que ne pouvaient contenir les hôtelleries, les rues et les places encombrées. La grande église avec ses deux nefs, ses dix-huit chapelles et son vaste pourtour, ne pouvait suffire à la foule de tous âges, de tous sexes et de tous rangs que la dévotion ou la curiosité attirait dans son enceinte. Les cloches de la basilique sonnent à toute volée, accompagnant la foule des voyageurs, des marchands

et des pèlerins en pleine effervescence qui se dirigent le flambeau à la main vers le cœur de la ville et sa magnifique église, érigée en 1481, sur les fondements de l’antique basilique édifiée en 1093. A l’intérieur, les reliques du saint évêque de Myre attirent chaque année un immense cortège de pèlerins de tous horizons, venus célébrer la traditionnelle procession aux flambeaux en l’honneur de saint Nicolas. Parmi ceux-ci processionne silencieusement le pèlerin Benoît-Joseph Labre, le chapelet à la main, le regard concentré avec calme et recueillement. Il forme un contraste frappant avec le bruit et l’excitation de la foule : ainsi commence gaiement le pèlerinage de 1774. Dans la rue un peu plus loin, des couples, l’air plus grave, portent le flambeau et quelques livres de cantiques afin de satisfaire leur dévotion. Ils récitent à voix haute des litanies. Plus bas, des jongleurs, des meneurs d’ours et des cracheurs de


Beatus homo ...qui vigilat ad fores meas quotidie, et observat ad postes ostii mei”.

feu traînent à côté d’eux tout un attirail hétéroclite. Les saltimbanques et les faiseurs de tours qui, aux yeux de la foule ébahie, faisaient danser de grands ours noirs, sur les dos desquels des singes, habillés en moines, se démenaient en faisant mille grimaces et contorsions risibles, aux côtés de marchands de toutes espèces, les uns à pied, les autres à cheval. Enfin, tout ce qu’il y avait dans la ville fourmillait vers l’église SaintNicolas. Mais rien ne semblait troubler Benoît-Joseph qui, paisible, les yeux toujours

baissés, errait recueilli parmi la foule. Après avoir circulé dans plusieurs rues, il se trouva bientôt sur la place de l’église ; à cet instant, il leva les yeux au ciel, fit le signe de croix puis reprit son attitude de prière, attendant patiemment derrière l’immense cortège de pouvoir entrer à l’intérieur. Non loin de là une jeune femme, assise sur les marches, aperçut ce curieux pèlerin qui priait avec tant de ferveur. Elle se mit à l’observer avec une sorte de curiosité amusée, détaillant du regard l’accoutrement de ce jeune homme qui portait une veste de couleur brune,


La clarté commence à traverser les vitraux éclairant la pierre en somptueuses taches colorées. Tout autour s’élèvent les travées aux innombrables chapelles ”.

recouverte d’une espèce de long manteau, la taille entourée d’un petit cordon d’où pendaient une écuelle de bois et un petit sac sur l’épaule. Au cou, il portait un rosaire de perles noires sur lequel était accroché un crucifix de laiton, fixé sur une croix de bois. Son visage allongé, au menton orné d’un peu de barbe de couleur rousse. Malgré ses cheveux longs, il semblait jeune, environ vingt-cinq ans(1). —D’où peut-il venir, songea la jeune femme. Quel étrange pèlerin ? —Et ses vêtements ! Elle se releva d’un bond et s’élança à contre sens de la procession… Elle allait partir et quitter là cet étrange pèlerin qui avait éveillé sa curiosité, quand elle fit une chose qui la surprit ; elle se retourna et se mit à regarder de nouveau cet homme qui semblait exténué de fatigue et probablement de faim. Il faisait nuit pourtant, et l’obscurité environnante était seulement éclairée par la lumière vacillante des flambeaux, que l’immense cortège des pèlerins en procession transportait avec ferveur comme un brasier de foi. Les ombres de son visage étaient en mouvement et semblaient irradier d’une douce lumière blanche donnant à la jeune femme une vision presque irréelle de ce fervent personnage. Au lieu d’emprunter le chemin inverse pour gagner l’endroit où il se trouvait, elle venait de prendre une autre direction afin de se frayer un passage et revenir vers lui. S’approchant, elle essaya d’entamer la conversation. —Vous semblez venir de loin, lui demanda la jeune femme. —Mais celui-ci, trop absorbé, paraissait n’avoir rien entendu.

—Vous venez de loin, s’écria-t-elle une seconde fois. —Sortant soudain de sa prière, surpris, il ne répondit que par monosyllabe à la question de la jeune femme. —De Rome, dit-il. —Et c’est bien loin d’ici, de Rome, répondit-elle, cela doit faire environ trois cent bonnes lieues ! Un peu agacé par cet intérêt soudain, il fit quelques pas en avant et s’approcha des marches mais la foule des fidèles était encore trop dense pour entrer dans l’église. Comment vous appelez-vous ? Demanda sans désarmer la jeune femme. —Je m’appelle Benoît-Joseph Labre, répondit-il. —Il reprit. Certes oui, Rome c’est loin ! —Et vous avez fait ce voyage à pied ? —J’en ai fait bien d’autres. —Combien mettez-vous de jours à faire ce long voyage ? Lui dit-elle. —C’est selon, répondit Benoît-Joseph, je laisse la providence définir la longueur de ma route. —Je m’arrête souvent dans quelques villes ou villages afin de visiter les reliques des Saints et prier. —Vous êtes pèlerin, s’exclama-t-elle ! —Je fais la volonté de Dieu, reprit-il. C’est lui qui me veut dans cet état de vie ! —Et j’ai mis environ six semaines pour venir de Rome, je suis parti de la Ville Sainte après les fêtes de la Pâque ! —Elle sembla s’arrêter en examinant un instant la pâleur étrange qui émanait du pèlerin et qui brillait imperceptiblement plus fort que la lumière des flambeaux


illuminant la zone environnante. —Êtes-vous ici pour plusieurs jours ? Reprit-elle. —C’est Dieu qui en décidera, répondit Benoît-Joseph en avançant plus près de l’entrée de l’église. —Nous nous reverrons peut-être, dit-elle en s’éloignant, moi aussi je vais souvent prier à l’église Saint-Nicolas mais ce soir il me faut prendre mon ouvrage, mon maître attend ma venue. Etre une servante demande de travailler du matin au soir avec dévouement. Tandis que les cloches multiplient leurs gais carillons, BenoîtJoseph songeait à ce fait étrange et pressentait à présent que la jeune fille avec laquelle il venait de faire une brève discussion était le signe avant-coureur d’une nouvelle épreuve. Bien souvent toutes sortes d’aventures jalonnaient ses pas, et toujours, il acceptait joyeusement celles qu’il plût à Dieu de lui envoyer. Avec peine, il parvint finalement à entrer dans l’église et à s’approcher de l’autel sur lequel s’élevait l’effigie colossale de saint Nicolas, évêque de Myre et saint patron de la ville. Pour ce jour de fête en son honneur, on avait revêtu sa statue de magnifiques habits qui la couvraient entièrement. Le saint, portant l’attribut des évêques, la crosse d’or et la mitre, avait à ses côtés le baquet symbolique où trois jeunes enfants, les mains jointes et les yeux élevés vers le bon saint, semblaient lui rendre grâce de quelque faveur extraordinaire symbolisant le miracle par lequel saint Nicolas s’est acquis l’amour et la vénération des petits enfants, en ressuscitant trois de ces innocentes créatures, qu’un barbare hôtelier avait tués, hachés en morceaux et mis dans un saloir, pour servir ensuite leur chair en guise de viande commune. A côté sur l’autel était exposé à la vénération des pèlerins, le reliquaire, qui, sous la forme d’un bras d’or, contenait les os de la main du digne évêque.

Benoît-Joseph, arrivant devant l’autel, se prosterna devant l’insigne relique, restant un instant immobile, absorbé dans sa dévotion. L’un des Pères bénédictins, le Prieur en personne, s’étant chargé de l’accueil des pèlerins dans la basilique, s’approcha de lui, quelque peu intrigué, et demanda : —Mon ami, vous semblez avoir parcouru bien des lieues. —Benoît-Joseph le regarda un instant avec intensité et lui répondit : —« J’y mets, mon Père, beaucoup de temps, mais Dieu le veut ainsi. » —Avez-vous besoin de quelque chose ? —Non merci, mon Père, mais aujourd’hui je n’ai besoin de rien. —Je fais confiance à la providence et je vais là où Dieu me conduit. —Je désirerais, mon Père, pendant le temps que le Seigneur me fera la grâce de rester à ce sanctuaire, me soumettre en tout à votre obéissance.

Sur l’autel était exposé à la vénération des pèlerins, le reliquaire, qui, sous la forme d’un bras d’or, contenait les os de la main du digne évêque”.


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la procession ancestra

1774, BENOîT-JOSEPH LABRE À LA PROCESSION AUX FLAMBEAUX DE SAINT-NICOLAS-DE-PORT Les Pères bénédictins le trouvaient aux portes de l’église Saint-Nicolas, attendant agenouillé, qu’elles fussent ouvertes”.

—Pour le moment, il me suffirait que vous me permettiez, si vous le jugez bon, de suivre mon ordinaire afin de prier ici en ce lieu de dévotion. —Un peu surpris par cette demande, le prêtre lui répliqua : —« Vous avez mon autorisation, mon fils, la maison de Dieu est ouverte à tous. » —Le prêtre, songeur et ravi à la fois d’une telle ferveur, le vit s’éloigner et se plonger dans une oraison prolongée avec un chapelet à la main. Sa modeste contenance et sa tranquillité, au milieu des fidèles rassemblés, était saisissantes. —Heureux pèlerin ! Qui sait ce que tu vois dans la lumière divine, pensa t-il.


—« Viens nous bénir de ta main paternelle, garde en nos cœurs le dépôt de la foi. Pour mériter la couronne éternelle, ô saint Patron, ô saint Nicolas, nous espérons en toi. » C’est jour de fête dans l’église peuplée de statues et de tant de fidèles en procession qui marmonnent des prières avec entrain. La messe se prolonge et s’intensifie en une chaîne incessante d’adorations et d’intercessions... Chacun chante à tout rompre, passant près du baquet symbolique où les trois jeunes enfants aux mains jointes semblent murmurer le saint nom de l’évêque de Myre. Tous maintenant entonnent le cantique sacré : —« De toi l’Église espère la lumière car tu devins son vaillant défenseur. Aux pieds de Dieu, dépose la prière que nous faisons à notre intercesseur. Les vieux Lorrains, très fiers de la relique, t’ont demandé de veiller sur leur sort. Ils ont jadis construit ta basilique, et nous aimons Saint Nicolas de Port ».

ale dans la basilique Saint Nicolas de Port” Malgré le bruit et l’agitation, Benoît-Joseph visita dévotement, jusque tard dans la nuit, chacune des chapelles de l’église, priant longuement dans chacune d’elles dans l’extase ; une lumière resplendissait autour de lui. Derrière lui, la lourde porte d’entrée, entrebâillée, laisse entrer un flot continu de personnes qui, lentement, comme poussé par une main invisible, s’approche de l’antique statue du protecteur de la Lorraine. Au milieu d’eux, grimpé sur des épaules, on aperçoit un enfant au regard gris et noir, pailleté par la lumière des lampions de vifs reflets d’or. De la main droite il laisse tourbillonner un flambeau d’où s’échappent des flammes ocre jaune. Il se penche en avant adressant un large sourire, quand, passant à proximité, il aperçoit la mince silhouette du pèlerin Benoît-Joseph qui se tenait debout contre le pilier, comme aimanté. Il le salua de son autre main, le regard distrait par une invisible présence entourant ce curieux paroissien. Non loin de lui, un autre enfant apparaît à mi-corps. Juché au sommet de cette foule, il chante au son d’un cantique parlant de miracles et de prodiges :

Musique joyeuse. Ce sont les hommes et les femmes du village qui reviennent du labeur des champs et passent en procession le long des travées. Les uns portant le flambeau, les autres apparaissant animés d’un sentiment de gratitude et de confiance. Dans ce brouhaha de fête ancestrale, ils sont tous là pour perpétuer une tradition qui dure depuis très longtemps… Puis vint l’heure de la fermeture, et lentement, l’église se vida de ses joyeux pèlerins. Avec regret il jeta un dernier regard vers l’autel où, d’heure en heure, on avait célébré la messe, autel où l’on avait donné à baiser la sainte relique. Il avait mis plus de trois heures à parcourir les deux nefs, le chœur, les travées et leurs nombreuses chapelles, plongé dans une profonde prière, où ni le bruit, ni la foule ne purent dissiper sa concentration. A genoux devant le Tabernacle en présence du divin maître, la langueur de ses yeux, sa respiration haletante, l’immobilité de son corps étaient telles que son visage s’était enflammé en face de l’autel. Il était heureux et ses lèvres, animées d’un sourire angélique, montraient le bonheur qu’il goûtait en compagnie du Seigneur Jésus-Christ. Immobile comme un ange, on l’entendait répéter cette prière : —« Mon bien! mon souverain bien… mon tout… seul et unique objet de mon cœur. Ah! venez. Je vous désire. Je vous attends. Je soupire après vous. Le moindre délai me paraît un délai de mille ans. Venez, Seigneur Jésus. Venez sans différer. » Benoît-Joseph sortit de sa prière avec déchirement. Obligé de partir à la fermeture des portes, il se dirigea vers la sortie. Arrivé sous les porches de la basilique, il referma la main duquel pendait son long chapelet en tirant son grand chapeau sur son front, se mit en quête d’un endroit où il pourrait ainsi prendre un peu de repos. Il s’arrêta non loin de l’église et décida de passer la nuit sur les pierres, abri précaire d’une vie excessivement austère; il n’accordait à son corps que ce qui était indispensable pour ne pas mourir. Sous ce ciel couvert d’étoiles, au vent froid qui passait, au loin seules les gargouilles et les statues de saints ou d’évêques, qui ornaient


la façade de l’église, étaient les témoins muets des prières de ce pauvre qui cheminait, de cet exilé cherchant le ciel ! S’ils avaient été doués de parole, chacun aurait pu dire : —Regarde paroissien, il va de colline en colline, il pleure d’autel en autel ! Il marche, pèlerin sublime, semant ses larmes, ses soupirs ; un feu le consume et ranime ses intarissables désirs !... Il va seul par le monde, voilant sa vie à tous les yeux. Elle s’écoule comme l’onde, d’ombre en ombre, de cieux en cieux. L’auréole, sainte lumière, autour de son front rayonne ; ah ! Que sa course est légère, portant celui qui le porte ! Un crucifix, touchante image, presse sa poitrine de feu ! —Il ne parle qu’un seul langage, soupirer l’amour de son Dieu ! Le chapelet, douce prière, à son cou pend enlacé. Ses doigts égrènent le rosaire, ses lèvres murmurent l’Ave ! Pour lui, nulle tente dressée, son toit, c’est la voûte du ciel ! Pauvre du Christ, âme exilée, son asile est près de l’autel. Les tintements d’une chapelle, seuls font tressaillir son cœur ; ce cœur dévoré de zèle pour les tabernacles, Seigneur !... Oh, Seigneur… Il est tard, la ville s’est endormie. Pourtant, dans l’obscurité de la nuit, on pouvait apercevoir une lueur fantomatique qui semblait briller avec aisance. Seuls quelques minuscules insectes virevoltaient autour de la source de lumière qui

perçait les ténèbres environnantes. Si on regardait bien cependant, on pouvait voir que cette lueur était des yeux, deux yeux d’une effrayante clarté dont les pupilles n’étaient que des trous béants de lumière : ceux d’un homme en prière. A genoux devant la porte de la collégiale, Benoît-Joseph récitait la longue litanie des prières dédiées à Marie. Il y resta la nuit presque tout entière pendant ses longues oraisons et à demi-voix il répéta: —« Ma mère ! Ô Marie ! Ma mère ! »… Le lendemain, en se levant à la première heure du jour, la jeune femme se rappela tous les détails de la procession sur la place de l’église Saint-Nicolas. Elle retrouva, dans son esprit, le sens des choses qu’elle avait vues. Les propos avec l’étrange pèlerin, Benoît-Joseph, dont l’attitude et le silence agissaient encore sur elle, mais malgré les explications qu’elle se donnait, elle ne pouvait s’empêcher de trouver un air de mystère auréolant ce pauvre. Toutefois, lorsqu’elle l’avait rencontré devant l’église, dans cette rue, elle avait éprouvé une singulière émotion et pressentait à n’en pouvoir douter qu’elle s’était approché d’un Saint. Avant de prendre son ouvrage comme à son habitude, elle se dirigea en direction de l’église Saint-Nicolas. Arrivant devant la façade grise, légèrement éclairée par le jour naissant, l’entrée principale, la plus grande arche des trois était déjà ouverte, simplement illuminée par deux torches allumées de part et


Heureux pèlerin ! Qui sait ce que tu vois dans la lumière divine.“

d’autre de la statue monumentale du Saint évêque. Sur le parvis de la collégiale, l’Abbé Dom Bridot, (2) Prieur bénédictin et curé de Saint Nicolas de Port, de sa physionomie bienveillante attendait en lisant son bréviaire l’arrivée des premiers fidèles. La jeune femme éprouva une certaine appréhension en montant les marches de l’édifice. Elle n’avait pratiquement pas fermé les yeux de la nuit. Sans cesse, elle revoyait la scène qui l’avait profondément troublée lors de la procession. S’adressant au prêtre qu’elle salua avec un sourire discret: —Bonjour, mon Père ! —Bonjour, ma fille, dit-il d’un hochement de tête, la saluant légèrement de la main. —Comment va votre mère ce matin ? Lui dit-il. —Maman va bien. Elle était si malade la semaine dernière, que grâce à vos prières, mon Père, saint Nicolas l’a protégée ; elle est redevenue fraîche et bien portante et prend maintenant ses repas avec enthousiasme. —L’automne est toujours la plus mauvaise saison pour elle ; depuis que nous avons eu ces grandes tempêtes et ce froid, ses douleurs l’avaient forcée à rester couchée. —Ne cesse pas de prier, mon enfant ; que la sainte Vierge et saint Nicolas intercèdent pour elle ! Sois confiante afin que tes prières soient exaucées. —Je passerai lui rendre visite dans la journée. —Maman sera très heureuse de votre venue, mon Père.

—Aurons-nous beau temps, ma fille ? Demanda le prêtre en regardant vers le ciel. —Le soleil n’est pas encore totalement levé, répondit la jeune fille; mais je pense, malgré la fraîcheur de la température de ce début de décembre, qu’il fera beau temps. —C’est bon, ma fille, que le ciel vous entende. —Dieu est maître chez lui, mon Père, lui répondit-elle. —Et Dieu est notre maître à tous, répliqua en souriant le prêtre. —Je ne t’ai pas vu hier aux flambeaux de la procession ? —J’ai dû prendre exceptionnellement mon ouvrage car la maîtresse de maison qui m’emploie avait beaucoup d’invités. J’ai travaillé très tard cette nuit, mon Père. —Soit, mon enfant, entre. L’office va bientôt commencer. Elle entra puis s’arrêta un instant comme pour respirer et regarda autour d’elle. Balayant des yeux l’immense nef où avaient déjà pris place de nombreux fidèles, la clarté commence à traverser les vitraux éclairant la pierre en somptueuses taches colorées. Tout autour s’élèvent les travées aux innombrables chapelles. Soudain une silhouette, celle du pèlerin Benoît-Joseph Labre qu’elle avait déjà rencontré la veille devant l’église, arrêta son regard. Il était là à genoux devant l’une des chapelles, immobile comme une statue. Le personnage semblait plongé dans un silence contemplatif. Elle décida de s’asseoir sur un banc à proximité de l’endroit où


s’étaient installés de nombreux paroissiens, s’excusant comme quelqu’un qui veut s’excuser d’un acte involontaire. Chacun fit un mouvement et la jeune fille réussit à prendre place à côté d’eux avec une expression de gratitude. Il était sept heures du matin. Il régnait à l’intérieur de l’église un calme assez inhabituel pour un lendemain de procession, et déjà, Benoît-Joseph, à genoux depuis une heure devant l’autel d’une des chapelles de la travée droite, avait commencé ses oraisons. Il était toujours le dernier couché, le premier levé, personne ne sut jamais à Saint Nicolas de Port le temps qu’il donnait au sommeil. Des fidèles paroissiens commençaient à apercevoir cet étrange pèlerin en prière et certains, qui l’avaient aperçu la veille dans l’église lors de la procession, disaient au prêtre passant près d’eux : —Mon Père, voyez ce pauvre pèlerin qui passe des heures en prière et assiste à tous les offices, dirent les uns. —Regardez, mon Père, avec quel recueillement il prolonge ses oraisons et ses élans d’amour vers le saint sacrement, mais qui est-il ? Dirent les autres. —« Lorsque je le vois dans la contemplation, je pense en moimême : cet homme est un saint, mon Père, dit la jeune fille. » —Le prêtre leur répondit : —C’est un pauvre que j’ai aperçu hier à son arrivée. Il a mon autorisation de prier ici ; cet homme fait œuvre d’évangélisation et de pénitence, répondit le prêtre : « Il s’appelle Benoît-Joseph Labre et dit venir d’Amettes au diocèse de Boulogne-sur-Mer. D’après lui, la providence a conduit ses pas depuis Rome jusqu’ici. Il semble vouloir s’arrêter quelques jours chez nous. » —Nous avons eu l’occasion, à l’ouverture de l’église, poursuit le Père bénédictin, mes frères de la communauté et moi-même, de connaître son humilité. Ce matin, nous l’avons surpris à faire de pieuses lectures et à prier devant les portes de notre église. Il m’a dit prier pour des personnes de sa famille ainsi qu’à quelques autres personnes qu’il a rencontrées le long de la route. C’est un pèlerin, il parle peu et cependant toujours avec jugement et réflexion; toutes ses paroles témoignaient de sa modestie et de son humilité. Il n’aspire qu’à Dieu et qu’à Dieu seul où toutes ses pensées et ses affections sont manifestement dirigées et ceci pour un seul but : honorer Dieu ici-bas. Je l’ai longuement interrogé sur son curieux accoutrement, mais il m’a répondu que, justement ce qui le couvrait, lui avait été donné sans qu’il le demandât, et que du reste il était sûr que Dieu le voulait ainsi. Cet homme a l’allure d’un saint ! … —« Beatus homo... qui vigilat ad fores meas quotidie, et observat ad postes ostii mei. »(3) pensa tout haut le Père Bridot. —Je suis heureux d’avoir rencontré ce pauvre. En l’invitant à entrer dans le quotidien de nos vies, j’ai l’impression de faire l’expérience du Christ à travers lui. Nous cherchons tous un sens à nos vies, et peut-être que Dieu l’a envoyé rayonner l’amour pour éclairer l’obscurité de nos cœurs et Dieu sait qu’il y a beaucoup à faire, n’est-ce pas, mes chers enfants ? —Allons-y, chers paroissiens, laissons ce brave homme à ses

prières, il est l’heure de célébrer l’office, reprit le bon prêtre. L’office se déroula avec recueillement et Benoît-Joseph ne se détachait point de l’adoration et de la contemplation du Dieu fait homme ; sa vie s’usait au pied du tabernacle et son désir n’était jamais étanché. Les jours suivants et ce, chaque matin, les Pères bénédictins le trouvaient aux portes de l’église Saint-Nicolas, attendant agenouillé, qu’elles fussent ouvertes. Il assistait à toutes les messes, et, à moins qu’une raison impérieuse ne le lui dictât, il ne sortait du sanctuaire que vers l’heure avancée du soir. Les heures s’ajoutant aux heures, la nuit arrivée, le gardien agitait ses clefs; il fallait sortir. Benoît-Joseph s’arrachait avec peine à la maison de son Dieu.


Mon Père, voyez ce pauvre pèlerin qui passe des heures en prière et assiste à tous les offices, dirent les uns” L’assiduité de Benoît-Joseph l’avait fait remarquer de plusieurs autres habitués de la collégiale Saint-Nicolas, et entre autres par le Révérend Père Bridot, et parmi eux une famille aisée du quartier qui n’était autre que les patrons de la jeune fille. Tous voyaient, avec édification, ce pèlerin réciter le bréviaire et méditer alternativement; Ainsi le jour de la procession qui annonçait tant de dévotion, et avant de savoir son nom, ils s’étaient accordés de le voir comme un saint. Tout le jour, il se tenait du côté de la travée gauche, à l’angle du transept, légèrement en retrait contre un pilier, les mains croisées sur la poitrine, prosterné à genoux, les yeux à demi fermés, les paupières immobiles, s’entretenant cœur à cœur avec son

Dieu comme un ami avec son ami; son bréviaire et ses autres livres de piété étaient posés sur le sol près de lui. Sa méditation finie, il prenait de la main droite le livre de l’office divin, en récitait les paroles avec une ferveur angélique, et, après chaque psaume ou chaque lecture, il posait son livre et se livrait aux pensées et aux méditations que lui suggéraient les paroles liturgiques. Sauf pour recevoir la communion, sa journée se passait ainsi dans cette attitude de prières sans qu’il songeât à changer de posture. Le soir, il allait ensuite à la porte du prieuré où les Pères bénédictins lui donnaient le peu de nourriture qu’il acceptait de prendre pour se sustenter. Quand son léger repas était pris, il allait chemin faisant sans


cesser de prier (4). Les passants, qui le rencontraient, devinaient à un certain mouvement de ses lèvres qu’il s’entretenait avec son Dieu, remplissant à la lettre le précepte divin de toujours prier, de ne jamais cesser. Benoît-Joseph retournait ensuite sous le grand parvis de la collégiale Saint Nicolas de Port et là, à l’abri des regards, il s’agenouillait, sur les marches creusées, par endroit usées, du pas qu’y laissaient les allants et les venants depuis des siècles. Ainsi pendant les heures de la nuit, la face tournée vers le sanctuaire, il priait dans l’air frais du soir jusqu’au matin. Le lendemain, le soleil n’était pas encore levé et pourtant au petit matin de ce jour suivant, une brume grisâtre s’étirait sur les tours de l’église descendant sur la ville, et mettait dans l’obscurité les rues et les quartiers, où s’affairait déjà un groupe

de personnes que l’on pouvait apercevoir en pleine discussion donnant de la voix et accompagnant de gestes rapides et saccadés des conversations bruyantes. Un peu plus loin sortant d’une des maisons, une femme vint vers eux en leur disant : —Connaissez-vous la nouvelle ? Dit-elle en abordant le groupe. —Eh ben ! Imaginez-vous qu’il s’est passé des choses... mais des choses ! —La fille de la « malève » (5), vous savez ben la grande qu’a les cheveux longs, la petite servante, vous savez ben celle qui passe sa vie à l’église comme une oie blanche, et ben elle n’en serait pas moins une voleuse. —Une voleuse ! —Eh ben oui ! Elle a volé chez ses patrons !

Regardez, mon Père, avec quel recueillement il prolonge ses oraisons et ses élans d’amour vers le saint sacrement, mais qui est-il ? Dirent les autres”


—Tiens, c’est vrai... —Et comment le sais-tu ? —Comment que je sais ça ? —Ben ma sœur m’a raconté. —C’est bon, c’est bon... au lieu de nous parler ainsi et de nous tenir en haleine... tu ferais bien mieux d’en venir au fait. —Eh oui, je vous le dis, une voleuse, il paraît qu’elle aurait pris des effets chez ses patrons et qu’elle les aurait d’ailleurs cachés dans quelque lieu connu d’elle seule. —Hier soir, quand elle est descendue pour se rendre à l’église, beaucoup ont crié : « Petite Voleuse ! » —Oui, et depuis avec cette nouvelle, sa mère va de nouveau plus mal à ce qu’il paraît. —Quand on lui a dit ce qui s’était passé, elle fut tellement

saisie qu’elle perdît connaissance. —J’ai aussi appris à l’instant que Madame sa patronne venait de la renvoyer sans son appointement. —Et en outre ils lui ont donné deux jours pour rendre ce qui a été pris. Passé ce délai, ils devront confier l’affaire à la justice de notre bon Roi Louis XVI(6) et le lieutenant de police sera requis. —Eh bien, elle cache bien son jeu celle-là avec son allure de jeune fille bien. La nouvelle, qui depuis cet instant s’était mise en œuvre, déambulait maintenant dans les rues, les auberges et sur les places de la ville. Calomnieuse et repue de rancœur, une troupe de quelques-uns, prête à tout jusqu’à l’émeute au sein des quartiers, inventait toutes sortes d’histoires, brodant, déformant la vérité par médisance, colportant la rumeur sans cesse dans toute la ville afin d’attiser les mauvaises langues des mégères qui se délectaient du malheur de cette pauvre fille. En sortant de chez elle pour se rendre à l’office, la jeune fille s’aperçut avec tristesse, que la verve de quelques-unes avait fait savoir aux autres habitants du village, l’horrible affaire qui la concernait. Elle marchait rapidement, la tête baissée, quand l’une de ces personnes, se plaçant devant elle l’interpella : —Alors jeune fille, il paraît que tu te laisses aller ! —Je ne comprends pas. —Il te suffit de répondre, dit une autre. —N’essayez pas de me faire dire ce que je n’ai pas dit. —Je suis innocente et je n’ai pas commis ce dont on m’accuse. —Tu évites de répondre parce que tu as peur de dire la vérité. —Avoue ! —Avoue la voleuse. —Voyant la « meute » vociférer dans sa direction, écœurée de ne plus pouvoir placer un mot, elle se tut et poursuivit son chemin. —Elle franchit les regards aux propos accusateurs sans leur accorder d’intérêt et emprunta rapidement la rue pour gagner l’église Saint- Nicolas. —Regardez ça ! Et en plus, elle va prier à l’église ! —Prie, « la voleuse », crièrent quelques-uns. —Ils en auraient sans doute dit plus long, si la présence du curé près de la porte ne les avait tenus en respect, car l’attitude muette de la jeune fille, semblait irriter leur grossièreté. —Viens donc, mon enfant, cria le prêtre. —Entre vite. Jusqu’alors elle avait été silencieuse, traitée comme une voleuse et une misérable en retour de son dévouement par la famille du Chevalier, et maintenant conspuée comme une criminelle par cette troupe de personnes. C’en était trop, elle avait flanché, et les larmes inondaient son doux visage. Une tristesse énorme s’était emparée de son cœur. Son corps, parcouru de petits tremblements, trahissait sa peur qui s’intensifiait sous les sarcasmes de la foule qui exultait de la voir ainsi affolée. Enfin c’est fini, pensa-t-elle en entrant dans l’église SaintNicolas, et après avoir fui cette cohue qui l’assaillait, elle se réfugia auprès de Dom Bridot, en éclatant en sanglots, et s’exclama :


Seigneur, vous êtes ma plus chère espérance, assistez-moi dans cette épreuve, vous que le péché a tant fait souffrir, prêtez-moi votre secours. Saint Nicolas, protecteur de la Lorraine, intercède pour moi auprès de Dieu. Amen.”


—Mon Père, mon Père, que m’arrive t-il ? En se hâtant de répondre, le Père lui dit : —Ma chère enfant, j’attendais ta venue avec impatience, je suis au courant de l’épreuve qui te frappe, et j’ai toutes les raisons de penser et de croire à ton innocence. Ne perds pas confiance dans le Seigneur. —Nous allons trouver remède à cette histoire. —J’irai voir les gens qui t’emploient et défendrai ta cause, ma chère enfant. —Ne prête pas attention à ces vilaines choses, dit l’Abbé Bridot. —Quant à ces vauriens qui t’assaillent, ils ne sont qu’une poignée, animée par la bêtise et l’ignorance, ils ne tarderont pas à se calmer. —N’es-tu pas toujours dans les mains de Dieu, sans la volonté duquel pas un cheveu ne peut tomber de ta tête. —Les propos de ces personnes ne peuvent être plus puissants que Dieu. —Hier soir quand tu es venue à l’office, tu aurais dû me parler de tes ennuis, j’aurais essayé d’intervenir plus tôt. —Mais enfin ce n’est pas grave, nous allons chercher une solution, mon enfant. Je dois me préparer pour l’office. Attendsmoi ici et ne pars pas avant mon retour. —Confie-toi à notre bon saint Nicolas et demande son intercession. —A tout à l’heure, mon enfant. Elle regardait devant et, de ses yeux voilés de larmes, tourna la tête et aperçut au coin du transept droit une forme familière qu’elle reconnaissait pour l’avoir rencontrée à l’ouverture de la procession : c’était « le pauvre pèlerin » Benoît-Joseph Labre qui était là, à genoux. Elle reconnut son invraisemblable défroque. Comme à son habitude il était absorbé par le recueillement, plongé dans une profonde méditation. Elle avait déjà eu l’occasion de rencontrer plusieurs fois le pèlerin. Elle avait été frappée par sa manière de prier à l’office et par le ton avec lequel il répétait le chant des litanies. L’impression qu’elle en avait reçue le soir de la procession aux flambeaux, lui inspira ce jour-là, le désir de s’entretenir avec lui, pour le questionner et l’entendre parler et sans vraiment savoir pourquoi. Mais à l’église, elle n’osait jamais par respect l’interpeller, elle se bornait de loin à le regarder prier avec admiration. —Cet homme semble si proche de Dieu, pensa-t-elle. —Je l’ai vu prier avec tant de ferveur à l’enterrement de la famille du Chevalier. Je l’ai vu offrir spontanément ses services pour l’ensevelissement et comment il cherchait à consoler de leurs afflictions les personnes du défunt. —Sous l’enveloppe de la misère se cache une belle âme. —Et si je lui demandais de m’aider et de prier pour moi… —Au point où j’en suis maintenant, il ne me reste plus rien d’autre qu’à espérer en Dieu. L’Abbé Bridot a raison, je vais demander le secours et implorer ce pauvre d’intercéder pour moi auprès de Dieu et de saint Nicolas. —Le Seigneur écoute les humbles. Il relève, restaure, beaucoup de ceux qui sont venus, pèlerins, s’agenouiller ici dans la

collégiale. —Se plaçant dans l’allée, elle pria Dieu de lui envoyer son secours : —« Seigneur vous êtes ma plus chère espérance, assistez-moi dans cette épreuve vous que le péché a tant fait souffrir, prêtezmoi votre secours. Saint Nicolas, protecteur de la Lorraine, intercède pour moi auprès de Dieu. Amen. » Les larmes lui vinrent aux yeux et elle pleura longtemps en silence. Puis soudain, elle se relève, va, et regarde dans la direction du pèlerin Benoît-Joseph, s’en approche la tête basse, un peu en retrait. Elle pose doucement les genoux au sol et de ses mains minuscules, comme pour reprendre son souffle, rendu court par les sanglots qui entravent sa gorge, elle essuie ses yeux rougis par les larmes, tant la peine de son cœur était si grande. Timidement après avoir beaucoup considéré Benoît-Joseph en prière, elle le voit sortir de sa contemplation et tourner vers elle un regard lumineux. Il la regarde comme s’il la voyait dans une nouvelle lumière, dans une clarté immaculée, rayonnante et lointaine à la fois. Benoît-Joseph la reconnaît. Elle s’adresse à lui : —Pardonnez-moi, je ne voulais en aucune façon vous troubler dans votre prière, mais nous nous sommes déjà parlé lors de la procession en l’honneur de saint Nicolas et… —Je sais, je vous reconnais, coupa Benoît-Joseph. —Que voulez-vous ? Demanda-t-il. —Vous demander le secours de votre prière auprès de notre Seigneur. —Si c’est auprès de notre Seigneur, répondit-il. —Pourquoi voulez-vous que je prie pour vous ? —Je suis la servante de la famille du Chevalier où dernièrement vous avez aidé à ensevelir un des membres. La jeune fille lui raconta sa mésaventure accusée injustement d’avoir volé quelques effets de prix avec tous les détails qui avaient transformé son existence en enfer, et les accusations de vol qui faisaient le tour de la ville, la montrant du doigt comme une criminelle. Benoît-Joseph l’écouta avec patience et intérêt, lui parlant également de ses inquiétudes dues aux problèmes de santé importants de sa maman que cette affaire avait augmentés. Et pourquoi elle avait résolu de recourir à ses prières, afin de lever les obstacles qui paraissaient se dresser devant elle. —Alors Benoît-Joseph, après avoir levé les yeux au ciel, lui dit d’un ton sérieux et assuré : —« Tout ira bien » pour votre maman, ce ne sera rien. Dans peu de temps, elle ira beaucoup mieux. —Quant à vos accusateurs, je vais invoquer la miséricorde divine pour leur conversion, je m’offrirai à supporter toute


espèce de tourments pour leur salut afin que le véritable coupable fasse amende honorable devant le saint sacrement, vous avez ma promesse. —Il est tôt, et avant la fin du jour suivant, devant la statue du saint évêque Nicolas de Myre, la vérité sera connue, les objets volés rendus et votre réputation sauvegardée. —Elle l’entendit ensuite lui prédire qu’elle aurait dans sa vie avec le Père Bridot de grandes difficultés causées par les ennemis de la foi chrétienne, mais que le souvenir de ce jour, ici même à Saint Nicolas de Port leur donnerait la force de relever les défis de l’existence. « Dieu y pourvoira. »

—« Moi je ne suis qu’un pécheur, mais vos prières sont bien plus efficaces que les miennes. Tout à l’heure Jésus visitera, au cours de notre supplique, les personnes, les lieux, les situations que nous lui avons confiées. Je sais que lui peut aller là où je ne peux rien, si ce n’est d’intercéder ». —Je demanderai l’intercession de saint Nicolas, lui qui est le saint patron des personnes « mal jugées ». De son temps n’a-t-il pas obtenu de l’empereur Constantin la grâce de trois officiers condamnés sur de faux témoignages. Avant de conclure, Benoît-Joseph Labre lui donna une dernière parole qui devait au cours de son existence l’aider dans les épreuves du quotidien. —« Jeune fille, par la grâce ton cœur aujourd’hui s’abandonne à Dieu ; ta raison se soumet, à la Foi, garde toujours l’espoir qu’il te sera donné chaque jour la lumière nécessaire au moment voulu par Dieu pour chaque instant de ton quotidien. » —« Dieu y a pourvu, ne l’oublie jamais. » —Maintenant, va, l’office commence, je ne t’oublierai pas dans mes prières. Elle cessa ses instances, tout en lui témoignant sa gratitude d’un large sourire, ne doutant en aucune façon de l’infaillibilité des promesses qu’il lui avait faites. La jeune servante regardait en s’éloignant l’imperturbable sérénité, la dévotion avec laquelle Benoît-Joseph s’était de nouveau plongé. Cet homme est un saint envoyé de Dieu dans nos vies, pensa-t-elle. Le cœur léger, l’âme apaisée par ce qu’elle avait entendu de la bouche du saint pèlerin, elle avait vu combien il avait à cœur la perfection évangélique, et se disait : —Oh ! Combien les apparences sont trompeuses, puisqu’il y a tant de vertus sous un extérieur si misérable. —Merci Seigneur de m’avoir mise sur sa route, dit-elle en direction du saint Sacrement, en prenant place pour l’ouverture de l’office. Au loin, elle aperçut l’Abbé Bridot qui montait à l’autel. Se plaçant près de la statue du saint évêque Nicolas de Myre, il s’adressa aux nombreux paroissiens. —« Dominus vobiscum » (7) —« Et cum spiritu tuo » répondit en cœur l’assistance. —« In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti. » —Et de nouveau l’assistance répondit : « Amen. » —Je confesse à Dieu tout puissant, à la bienheureuse Marie toujours vierge, à Saint-Michel archange, à saint Jean-Baptiste, aux saints apôtres Pierre et Paul, à tous les saints et à vous mon Père, que j’ai beaucoup péché, par pensées, par paroles et par actions. C’est ma faute, c’est ma faute, c’est ma très grande faute. C’est pourquoi je supplie la bienheureuse Marie toujours vierge, saint Michel archange, saint Jean-Baptiste, les saints apôtres Pierre et Paul, Saint-Nicolas tous les saints et vous mon Père, de prier pour moi, le Seigneur notre Dieu.


—Que Dieu tout-puissant vous fasse miséricorde ; qu’il vous pardonne vos péchés et vous conduise à la vie éternelle. —Amen. —Que le Seigneur tout-puissant et miséricordieux nous accorde l’indulgence, l’absolution et la rémission de nos péchés. —Amen. Un peu interloqué de ce que le Père Bridot commençait la messe par la confession des fidèles, les paroissiens attendaient avec beaucoup d’impatience la suite des événements. La messe continua avec les lectures, suivies du saint évangile. Puis vint le moment du prêche, le Père Bridot gravit avec calme les nombreuses marches pour accéder à la chaire. Arrivé en haut, il regarda avec attention chacune des personnes présentes,

laissant un instant planer un silence pesant et inquisiteur sur l’assistance. Sortant soudain de son silence, il leur dit : —Mes chers paroissiens et paroissiennes, j’avais préparé mon sermon d’aujourd’hui, mais au vu des derniers événements, j’ai décidé de vous en faire un autre, et j’ai pris pour sujet et fondement de ce sermon, la médisance ! Eh oui, chers chrétiens, la médisance semble avoir aujourd’hui, dans cette ville de Saint Nicolas de Port, envahi nos consciences, nos rues, nos églises, nos familles. Je me dois de vous parler de ce péché dans lequel certains d’entre vous se sont continuellement plongés ces derniers jours avec insensibilité, et pour lequel ils doivent faire amende honorable. —Qu’est-ce que la médisance ? La médisance, chers paroissiens, .

À l’abri des regards, il s’agenouillait, sur les marches creusées, par endroit usées du pas qu’y laissaient les allants et les venants depuis des siècles.”


c’est parler pour TUER. —Tuer la réputation des autres, tuer l’avenir des autres, tuer l’honneur des autres ; c’est apporter dans la vie des autres une sentence de mort. —La loi de Dieu se compose de dix commandements dont deux sont explicites sur ce point. Il est dit au sixième commandement : « Tu ne tueras point ! » Et au neuvième, il est dit : « Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain. » —Puis il revient sur son sujet et dit : —« C’est pour vous apprendre cela que je suis ici à cette chaire, et c’est pourquoi il convient que vous entendiez avec attention mon avertissement. N’oubliez pas qu’un mot prononcé avec amour peut calmer un cœur agité, mais à l’inverse un mot prononcé avec médisance peut le réduire en lambeaux et le tuer car c’est de l’abondance du cœur que parle la bouche (8). —La médisance c’est le langage du mal, elle regroupe à la fois la calomnie et le faux témoignage qui ne poursuit qu’un seul but celui de causer du tort à autrui. Cette inclinaison suscitée par « l’adversaire » du bien est un péché très grave aux yeux de Dieu. —Et par ailleurs, mes chers amis, qui sommes nous pour juger, n’oubliez pas l’enseignement du Christ : « Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. » (9) Regardez le cierge Pascal, allumé comme il se doit, cette lumière représente la vie et une présence, celle du Christ Jésus, la vie que reçoit chaque être humain au moment de sa conception. —Qui l’a allumée ? —Dieu a allumé cette lampe. —C’est Dieu qui fait naître une flamme chez un individu. —Chaque chrétien est une lumière que Dieu a allumée et ainsi éclairée il donne à son tour de la lumière dans l’environnement où il se trouve. —Que celui qui a des oreilles pour entendre entende ce que je viens de dire. S’arrêtant un instant le Père Bridot scruta du regard les paroissiens dont certains mal à l’aise n’osaient relever la tête puis il reprit: —Ce que je viens de vous dire est pourtant bien simple ; être chrétien demande simplement de faire preuve d’amour, de compassion, de justice et de pardon. Chacun d’entre vous doit rayonner la lumière de ce cierge Pascal. Ainsi en voyant la lueur de vos bonnes actions, par votre capacité à aimer et à pardonner, on reconnaît en vous que vous êtes disciples de l’enseignement du Christ. —Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés, faites preuve d’amour, cherchez la vérité. Une communauté reposant sur la justice et une justice conquise en commun. Ne jugez pas ou un jour on vous jugera vous aussi avec la même sévérité dont vous aurez jugé votre prochain. Car n’oubliez pas, chers paroissiens, tout ce qui est caché paraîtra au grand

jour, et tout ce qui est secret sera mis en pleine lumière. —Demain peut-être celui ou celle que vous croyez coupable ou dont vous regardez la chute comme prochaine, sera peut-être élevé plus haut que vous dans le ciel. —Qui êtes-vous donc pour juger votre frère ? —Qui vous a donné ce droit sur votre égal ? —Pourquoi méprisez-vous votre frère ? —Chers paroissiens, un jour, vous et moi allons comparaître devant Dieu et chacun de nous rendra compte pour soimême, et non pour les autres qu’il juge si sévèrement. Ainsi ne nous jugeons plus les uns les autres ; préoccupons-nous du jugement que nous avons à craindre pour nous-mêmes. —Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante de l’amour semée de patience, de douceur, et jamais il ne s’élève au-dessus des autres. Ne songez pas à accuser ou à juger, mais à vous corriger vous-mêmes. —Pécheurs, infidèles, impurs, fils prodigues, nous le sommes tous, plus ou moins, qui que nous soyons. Tous, quelque jour, nous avons fait le mal, en telle ou telle circonstance, nous avons refusé l’effort que nécessite de faire le bien et de ce fait, il s’est produit dans cette ville de Saint Nicolas de Port, par notre faute, une diminution de justice, d’amour et de beauté morale. —De pauvres pécheurs, nous le sommes donc, et, ne pas vouloir en reconnaître le fait, c’est être rien moins qu’aveugle et c’est du haut de cette chaire que je vous invite comme un bon père à la correction afin de vous apprendre à vivre en harmonie, à vous supporter dans vos différences et à vous aimer les uns les autres. Mais prenez garde à mon avertissement si votre cœur persiste dans cette inclinaison, alors un jour le maître de la vie vous dira au terme de votre existence : —Aujourd’hui je te juge par ta bouche, éloigne-toi de moi, mauvais serviteur. —Ainsi soit-il. Un silence pesant s’est abattu sur l’assistance. La fin du sermon avait pénétré profondément dans les cœurs et les consciences. Les paroissiens assistèrent jusque tard, très tard la fin de l’office, et certains plus que d’autres restèrent en prières devant le statue colossale du saint évêque de Myre. De son coin de l’église, Benoît-Joseph Labre lui récitait le rosaire en se frappant la poitrine, le visage en pleurs implorait la miséricorde divine. Sa longue litanie intercède et s’offre volontairement comme une offrande pour la conversion des pécheurs endurcis. Fidèle à la promesse qu’il fit à la jeune servante, il prie, toujours et encore, et semble dire au monde : pourquoi t’agites-tu, toi qui cherches la vérité. Ne cherche plus, elle se trouve au-dedans de toi. Sache que pour expier ta faiblesse, je veillerai sur toi tout les jours de ma vie. Le lendemain vers le soir, finalement, à la fin de l’office et fidèle à ce qu’avait dit le saint pèlerin à la jeune servante, avant la fin du jour suivant, devant la statue du saint évêque Nicolas de Myre, la vérité sera connue, les objets volés


rendus et votre réputation sauvegardée. C’est par la bouche de l’Abbé Bridot, qui à l’office au côté de la statue de saint Nicolas, annonça la nouvelle en ses termes : —Aujourd’hui, mes enfants, le salut est entré dans notre maison, parce que celui qui avait fauté aux yeux de Dieu et des hommes a reconnu dans la confession sa responsabilité dans le vol commis dernièrement. Le coupable est sorti de sa cachette afin d’en innocenter celle qui était faussement accusée à sa place. Les objets ont été rendus à leur propriétaire et j’ai accordé l’absolution à cette personne, ce qui aujourd’hui est pardonné est pardonné pour l’éternité devant Dieu, et qu’il en soit ainsi. —Réjouissons-nous, mes chers enfants, et que cette épreuve nous serve de leçon de vie, qu’elle s’inscrive dans nos cœurs et se transmette pour nos générations futures. Voici, Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et, si j’ai fait tort de quelque chose à quelqu’un, je lui rends le quadruple et c’est à ce moment là que Dieu est venu faire chez lui sa demeure comme il le fait dans chacun de nous quand nous lui donnons notre vie et que l’on se laisse diriger totalement par Lui et non par « l’Adversaire ». De voleur, il est devenu quelqu’un d’honnête, ce n’est plus le même homme car Dieu a transformé sa vie. Aujourd’hui, comme à cet homme, Jésus nous dit : « Hâte-toi de venir à moi ; car il faut que je demeure dans la maison de ton cœur. » Quant la messe fut terminée, la jeune servante, souriante et heureuse de ce dénouement, s’approcha du Père Bridot en lui disant : —Mon Père, tout s’est déroulé comme l’avait prédit le pèlerin Benoît-Joseph Labre, mais je le cherche depuis pour le remercieret il semble s’être volatilisé. Ne l’avez-vous pas rencontré ? —Eh oui, ma chère enfant, il est parti. Cet homme est venu dans nos vies un cours instant, semant les graines de la foi sur son passage, ce pèlerin envoyé par Dieu a repris sa course. —Ce matin tôt à l’ouverture de l’église, il est venu me voir m’annonçant son départ ; il m’a dit : « Je ne puis rester en cette ville, on m’y prend pour quelque chose de bon, je dois partir, mon Père. » —« Dieu me veut ailleurs. » —Vous direz ceci à cette jeune demoiselle, mon Père : —« La providence de Dieu ne manque jamais à qui se confie à elle comme il le doit. Dans ce monde, nous sommes tous des pèlerins. Qu’elle suive toujours le droit et sûr chemin de la religion dans la foi, l’espérance et la charité, qu’elle ne craigne pas pour sa vie car Dieu qui pourvoit aujourd’hui pour elle, pourvoira encore demain. Qu’elle ne l’oublie jamais, je l’emporte dans ma prière. ».

L’histoire ne nous a pas laissé le nom de la jeune servante qui, à Saint Nicolas de Port, fut innocentée par les prières du saint Vagabond de Dieu mais le souvenir de son passage et de son intercession auprès du saint Evêque pour la jeune fille, accusée injustement de vol, est resté gravé et de nos jours dans la pierre de l’édifice à l’endroit où il aimait à prier, une statue commémore cet épisode de sa vie. —Il s’est ensuite éloigné sans se retourner, récitant son rosaire au rythme de ses pas, ma chère enfant… Les cloches de la basilique Saint Nicolas de Port retentirent, annonçant la bonne nouvelle dans toute la contrée, de leurs joyeux tintements au loin... là-bas, au-delà de la route en direction de Gray, portés par le vent. Leur mélodie d’allégresse chanta aux oreilles de Benoît-Joseph, en souriant il dit : « Loués soient Jésus et Marie .» Vois-tu, jeune fille, il restera de toi ce que de ta souffrance tu as offert un jour de procession. Ce que tu as partagé a été semé par celui qui nous attend, pas très loin, juste de l’autre côté du chemin. Tu vois maintenant : “Dieu y pourvoit...”

FIN

( épisode à suivre)


La statue de saint Benoît-Joseph Labre dans l’église Saint Nicolas de Port

Ami pèlerin, si tu viens à passer en ce lieu, à ma suite, pour ce pèlerinage à Saint Nicolas de Port, dans tes chants, tes demandes, tes prières, sache que je saurai te défendre et intercéder pour toi, pourrais-je aux malheureux refuser mon appui, ami pèlerin, sèche tes larmes car le maître divin du haut des cieux entend nos vœux et je te le dis, ne l’oublie jamais :

“Dieu y pourvoit”

Textes de Didier NOËL, pour les Amis de Saint Benoît Labre Tous droits réservés.


aint Nicolas est né à Patara en Lycie, province turque, vers 270, de parents très chrétiens. Jeune homme, il apprit qu’à cause de la pauvreté, un voisin n’arrivait pas à marier ses filles et risquait de devoir les vendre. De nuit, Nicolas jeta par la fenêtre des bourses d’or, et ainsi, les filles purent se marier. Elu évêque de Myre, sur une indication expresse de Dieu, il fut un évêque modèle. Lors des dernières grandes persécutions de Dioclétien contre les chrétiens, il fut jeté en prison pour décourager le peuple, et laissé 7 ans loin de son église. La tradition rapporte qu’il était présent parmi les 318 évêques du premier concile œcuménique de Nicée. Arius, un prêtre hérétique, prétendait que Jésus-Christ n’était pas vraiment Dieu, et saint Nicolas, habituellement doux, le gifla. Sur son lit de mort, il déclara aux fidèles présents: « Lorsque je serai au ciel, je veux d’abord aller voir la mère de Dieu que j’ai tant priée ici -bas et puis je veux revenir sur terre pour faire le bien et aider. » Le 6 décembre 345, des anges vinrent accueillir l’âme de Nicolas. Peu de saints ont opéré autant de miracles que saint Nicolas. Par exemple, il apparaîtra à Constantin pendant la nuit, pour lui ordonner de remettre en liberté trois innocents qui devaient être exécutés le lendemain. Il se montra, en pleine tempête, à des matelots en danger qui l’appelèrent à leur secours... etc. Le miracle de la résurrection de trois enfants tués par un boucher et hachés menu, pour être mêlés à de la viande de son commerce est sans doute le plus connu.


Si nous reconnaissons nos fautes, Dieu est fidèle et juste pour nous les pardonner et nous purifier de tout le mal que nous avons commisâ€? (Jean 1.9).


Chers Amis de Saint Benoît-Joseph Labre, après ce temps de pèlerinage à Saint Nicolas de Port en Lorraine, l’aventure continue par les chemins de Traverse. Bientôt, je vous emmènerai dans la ville allemande de Waldshut-Tiengen sur les traces de notre compagnon en passant à la Kalvarienbergkapelle, visitée par lui en 1775 et 1776. Je rendrai aussi visite à la la «Haus Benedikt» (Maison de Benoît), afin de remettre aux noms des Amis de saint BenoîtJoseph Labre et de son Président Monsieur Jean Capelain, ainsi que de celui du Père Raymond Martel, une «tuile de la maison natale du Saint à Amettes.» Ensuite, nos pas nous conduirons en Suisse, à Einsiedeln et à Mariastein où je suis attendu pour de nouvelles aventures. A tous, je souhaite un heureux temps de vacances, de repos dans la joie et le service de l’évangile du Christ Ressuscité. Didier NOËL Le 31 juillet 2013


NOTES (1)

En décembre 1774, Benoît-Joseph Labre a 26 ans

(2)

Abbé Dom Bridot Simon Nicolas, Bénédictin, né le 18 février 1737 à Dommartinles-Remiremont, professeur de saint Mihiel le 15 août 1756, et curé de Saint Nicolas de Port depuis le 16 mai 1774. Il installe une fabrique de métiers à faire des bas à l’hôtel de ville de Saint Nicolas. Il refuse de prêter le serment de 1791. Successivement émigré, arrêté à sa rentrée et reclus à Epinal puis dirigé sur Bâle, passe à l’abbaye de Mury. Il décéda à Rupt en mai 1818.

(3)

Abbé Desnoyers

(4)

Heureux l’homme qui veille à ma porte tous les jours, et qui est en observation à l’entrée de ma demeure. (Proverbe. VIII.34.)

(5)

« Malève » : mot en patois lorrain qui signifie malade.

(6)

Le Roi Louis XVI succède au Roi Louis XV le mardi 10 mai 1774. Il est sacré à Reims le dimanche 11 juin 1775. — Né le vendredi 23 août 1754, et dauphin le vendredi 20 décembre 1765, il fut marié le mercredi 16 mai 1770 et décéda le lundi 21 janvier 1793.

(7)

« Le Seigneur soit avec vous » «Et avec votre esprit» « Au nom du Père du Fils et du Saint Esprit»

(8) (Evangile de Luc 6, 45). (9)(Evangile de Luc 6, 37).


À bientôt sur les Chemins de Traverse chers Amis de Saint Benoît-Joseph Labre.” http://www.amis-benoit-labre.net/


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