Consolation

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CONSOLATION Si ton enfance, revenant comme un vieux ami, Agite tes sens affaiblis sous le poids des années, Troublant la mer de tes tendres souvenirs pâmés Comme une pierre troublant la rivière endormie ; Si elle se montre à toi comme un trésor insaisissable, Si elle trompe tes yeux par ses magies immuables, Défiant, rebelle, le Temps par qui toute chose vit ; Si ton navire décrépit (à l’inverse du mien vigoureux) Fatigué de l’insolence des flots et de la dureté de la mer, Abandonne au Destin la rame de ses vœux, Se penche sur l’eau pour regretter sa jeunesse altière, Et que, regardant en arrière, voit la brume Epaisse jeter sur les monts la silhouette de son amertume, Laissant s’échapper de ses sources une larme amère ; Si la Solitude fait de ton être un baobab au fond du désert, N’ayant ni ami, n’ayant ni oreille attentive Pour recueillir tes secrets les plus gardés, les plus chers, E que seul, te retrouves sur les rives De l’infinie rivière où le calme et la divine poésie Soufflent dans l’air paisible leurs envoutantes mélodies, Où joyeux dansent les oiseaux, fidèles convives : Lève tes yeux vers l’horizon de tes pensées, Et rappelle toi que «L’Homme est toujours seul» ; Oui seul. Seul comme le Temps, seul comme la Destiné : -La Solitude n’est qu’un vil fantôme d’éteule. Le Corps n’est qu’une fleur qui est au Temps servile ; Et au milieu des quatre saisons du Mouvement, Comme un vieux pèlerin rêveur, allant de ville en ville, Notre corps marche, infatigable, en chantant… Souviens-toi que le Temps c’est l’Homme : Il naît à l’Aurore, marche dans le flamboyant crépuscule Et renaît dans la Nuit où les fleurs dorment ; Souviens-toi : l’Enfance sur le chemin n’est qu’édicule.


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