Le Petit Cinevore N°03

Page 1

Le premier hebdo cinéma 100% gratuit - Tous les mardis sur GuidesGratuits.com

LE PETIT

CINEVORE

è

N°03 - Semaine du 23 février 2011 au 2 mars 2011


è

L’Intégrale de la Saga sera disponible en qualité Blu-ray en Septembre 2011 Commandez-la dès aujourd’hui pour la recevoir le jour de la sortie !


LE PETIT

CINEVORE

Le numéro 3

Si comme moi, vous êtes claustrophobe, sale semaine en perspective ! Au choix, vous serez coincé dans un canyon pendant 127 heures (ou presque) ou dans des grottes sous-marines avec Sanctum. Autant dire que si vous voulez respirer, les grands espaces de True Grit seront les bienvenues ! On attends plus que jamais vos avis, critiques, idées, par mail sur cinevore@funtribe.com ! Vous pouvez aussi proposer vos articles, les meilleurs seront diffusés et récompensés ! Le Petit Cinévore è

3


Premières images

è 4


è

De l’eau pour les éléphants De : Francis Lawrence Avec : Christoph Waltz, Robert Pattinson, Reese Witherspoon... Sortie le 4 mai 2011

P

our beaucoup, voilà le film qui pourrait avec pour Robert Pattison le même effet que Titanic pour Leonardo Caprio et permettre à tous les non Twilightmaniaques de découvrir l’acteur ! Il faut dire que le pitch du roman de Sara Gruen offre le souffle épique et romantique nécessaire, et que le casting est très alléchant. Durant la Grande Dépression, dans les années 30, les trains des petits cirques ambulants sillonnent l’Amérique. Jacob Jankowski (Robert Pattinson), orphelin sans le sou, saute à bord de celui des frères Benzini et de leur « plus grand spectacle du monde ». Embauché comme soigneur, il va découvrir l’envers sordide du décor où tous, hommes et bêtes, sont pareillement exploités, maltraités. Sara Gruen fait revivre avec un incroyable talent cet univers de paillettes et de misère qui unit Jacob, Marlène (Reese Witherspoon) la belle écuyère, et Rosie, l’éléphante que nul jusqu’alors n’a pu dresser, dans un improbable trio. Plus qu’un simple roman sur le cirque, De l’eau pour les Eléphants est l’histoire bouleversante de deux êtres perdus dans un monde dur et violent où l’amour est un luxe que peu peuvent s’offrir.

5


Premières images

è

Zarafa

De : Rémi Bezançon et Jean-Christophe Lie Avec les voix de François-Xavier Demaison, Roger Dumas, Fellag...

P

rima Linea Productions, à qui l’on doit les très réussis Loulou et autres loups... ou encore l’excellent U a révoilé son prochain dessin animé, prévu pour l’année prochaine. Zarafa est un comte basé sur l’histoire de la première girafe de France. Offerte à Charles X par Méhémet Ali, elle débarqua à Marseille le 14 novembre 1826 et fut conduite à Paris à pied à partir du printemps 1827. Au cours de ce voyage elle était accompagnée par Geoffroy Saint-Hilaire, directeur du Jardin des plantes, ainsi que par une ribambelle de chèvres dont elle buvait le lait, une escorte de gendarmes à cheval, et un chariot à bagages. elle vécut pendant 18 ans au début du XIXe siècle dans la ménagerie du Jardin des plantes à Paris. Le dessin animé racontera lui l’amitié indéfectible entre Maki, un enfant de 10 ans, et Zarafa, au cours de ce long périple qui les mènera du Soudan à Paris, en passant par Alexandrie, Marseille et les Alpes enneigées.

1


è

2


News

Dead Island au cinéma ! A

lors que la bande-annonce du jeu vidéo Dead Island a fait saliver tous les gamers avides de nouvelles aventures façon Dead Rising (à coup d’héroïne sexy et de ralentis dévastateurs sur des zombis décapités), le producteur Sean Daniel, à qui l’on doit des films comme Wolfman ou La Momie : la Tombe de l’Empereur Dragon, s’est jeté immédiatement sur la licence pour pouvoir l’adapter au cinéma ! Le pitch du jeu vidéo étant fort simple (une bande de jeunes en vacances dans une île parasiaque se réveille d’une soirée trop arosée pour découvrir que l’île est envahie par des zombies), on peut difficilement imaginer que le film nous surprenne par un scénario plus alambiqué. Mais on peut toujours espérer un film d’horreur en 3D tout aussi fun et jouissif que le Piranha 3D d’Alexandra Aja !

è

Le retour de Sonja Blade J

eri Ryan, qui enchaîne toujours les séries télévisées comme peu d’autres actrices (Star Trek : Voyager demeurant sa plus longue collaboration avec 97 épisodes !) reprend son rôle de Sonja Blade pour les besoins d’une nouvelle Websérie, réalisée par Kevin Tancharoen, et qui viendra assurément soutenir le lancement cette année du nouvel opus du jeu vidéo Mortal Kombat, chez Warner Bros Games.

Apollo 18 ?

N

on, ne cherchez pas, il n’y a jamais eu de 18ème mission Apollo. D’où ce film malin qui dévoile les images top-secret de cette mission confidentielle. Une réalisation façon Rec ou Cloverfield qui nous révelera la vraie raison pour laquelle la NASA n’est jamais envoyer de nouveaux astronautes sur la Lune ! Pourquoi pas...

6


www.guidesgratuits.

è

100% gratuit - 100% légal Micro, High-Tech, Cinéma, Jeux Vidéo, Enfance... Le meilleur de la presse gratuite sur PC, Mac, iPad, iPhone, Android est sur GuidesGratuits.com. Tout simplement !


Critique

è 10

127

HEURES


è

Parti seul en randonnée, un alpiniste confirmé fait une chute dans une fissure, et se retrouve le bras coincé sous un énorme rocher. Parce qu’il n’a prévenu personne, il ne peut compter sur personne pour sortir de ce piège… Inspiré d’un fait divers qui file le frisson, et en dépit d’une marge de manœuvre très étroite, Danny Boyle construit un suspense redoutable. James Franco y est formidable. 11


Critique

è

P

artout sur la planète, l’activité hystérique des foules bat son plan. Mais quelqu’un a bien l’intention de fuir cette agitation au plus vite. En pleine nuit, Aron Ralston remplit son sac à dos à toute vitesse, si vite qu’il en néglige son téléphone portable. Alpiniste de haut niveau, collectionneur de sommets, il emporte en quelques minutes de quoi passer un superbe week-end de randonnée en solitaire et file au volant de sa voiture. Direction le fameux canyon Blue John, dans l’immensité somptueuse et désertique de l’Utah. Au petit matin du 25 avril 2003 il part pour une galopade sur les rochers et croise deux randonneuses égarées. Il les invite à profiter d’une baignade exceptionnelle, lieu miraculeux caché parmi

12

les rochers torturés, avant de reprendre sa route. C’est dans un passage sans difficulté que cela arrive. Le rocher sur lequel il prend appui pour traverser une fissure bascule. Il se retrouve au fond de la fissure, le bras coincé par le rocher. Pragmatique, Aron fait l’inventaire de son sac à dos. Conscient qu’il ne peut compter sur d’hypothétiques sauveurs, il doit libérer sa main lui-même… Même réduit à 1h34, 127 heures de solitude absolue, un bras coincé sous un rocher, ne serait-ce pas un peu long à voir au cinéma ? En partant du principe qu’un gaillard enfermé dans un cercueil pendant un temps similaire a su nous clouer à notre fauteuil dans


è

13


Critique

è Buried, pourquoi pas… D’autant que les atouts s’accumulent. L’histoire est on ne peut plus vraie, et son adaptation, d’abord envisagée sous forme de documentaire, a finalement été construite comme un film d’action… immobile, mais efficace ! Car, argument déterminant, c’est Danny Boyle qui est aux commandes. Et une fois encore, il nous épate. Comme le héros face au maigre contenu de son sac à dos, Boyle fait face à un cadre très contraignant pour respecter l’histoire vécue. Et en fait un atout, déployant une réelle ingéniosité de mise en scène sans pour autant tomber dans une grandiloquence qui ne servirait pas le récit, à quelques très rares exceptions (mais tout le monde ne peut pas se permettre de jouer du split-screen !). Rendant justice à la beauté des paysages de l’Utah, il accumule quelques scènes magnifiques (le plongeon fait rudement envie !) avant d’installer le drame. Il joue de l’image, de la bande-son et de la notion de temps aussi. Le titre du film n’apparaît qu’au début du compte à rebours, soit un solide quart d’heure après les premières images… Il habite cet isolement en usant au mieux de tous les « personnages secondaires » : un passé qui revient en flashs soignés, la caméra vidéo du héros qui lui permet de disposer d’un film

14

dans le film, d’un miroir pour la solitude. Sans oublier ce canyon bien sûr, capable de passer de l’enfer caniculaire à la nuit glaciale, entre l’effroi d’un déluge de pluie et la magie du soleil qui colore lentement les parois étriquées. Boyle se sert même de l’extérieur, parfois de façon spectaculaire avec des travellings arrière de cartographes. Mais jamais assez pour nous sortir de l’urgence. Un bel attirail scénaristique, parfaitement maîtrisé, qui concilie avec intelligence le très réaliste et l’onirique lorsqu’hypothermie et épuisement entrent eu jeu. Et tout cela reste pourtant sobre, des conditions parfaites pour que James Franco puisse construire son personnage. C’est le rôle que l’on attendait pour lui, tout en nuance, parfaitement humain. Et il est impeccable. On va enfin cesser de le confondre avec Hayden Christensen ou Orlando Bloom ! La preuve que Danny Boyle a gagné son pari, c’est qu’en dépit du fait que nous savons tous comment se finit l’histoire, on espère à chacune des tentatives du malheureux. Un décompte des jours inéluctable, qui amène vers une scène finale anticipée avec angoisse, et parfaitement assumée par le réalisateur. Et même


è

Infos

si ça n’est pas du tout la vocation du film, on peut estimer que l’ablation finale est largement aussi efficace que le grand guignol comico-épuisant de Saw 4, Saw 5, Saucisse et autre Chaussette. Contre-publicité acide pour les couteaux fabriqués en Chine, les images qu’il distille avec rigueur ont de quoi retourner le cœur des plus sensibles… Vrai suspens, habile parabole sur la valeur de la vie et les sacrifices qu’elle implique, 127 heures est à ne pas rater. Et c’est le meilleur des messages de précaution jamais filmé adressé à tous les amateurs d’extrême et de grands espaces qui se croient invincibles. Chapeau !

APRÈS

SLUMDOG MILLIONAIRE LE NOUVEAU FILM DE

DANNY BOYLE

JAMES FRANCO

L’avis du Petit Cinévore

CHAQUE SECONDE COMPTE PATHÉ, FOX SEARCHILGHT PICTURES ET FILM 4 PRÉSENTENT EN ASSOCIATION AVEC WARNER BROS. PICTURES UNE PRODUCTION CLOUD EIGHT/DECIBEL FILMS/DARLOW SMITHSON UN FILM DE DANNY BOYLE “127 HEURES” JAMES FRANCO AMBER TAMBLYN KATE MARA COSTUMES SUTTIRAT LARLARB SON GLENN FREEMANTLE MUSIQUE A.R. RAHMAN MONTAGE JON HARRIS DÉCORS SUTTIRAT LARLARB DIRECTEURS DE LA PHOTOGRAPHIE ANTHONY DOD MANTLE, BSC, DFF ENRIQUE CHEDIAK PRODUCTEURS EXÉCUTIFS BERNARD BELLEW JOHN J. KELLY FRANÇCOIS IVERNEL CAMERON MCCRACKEN TESSA ROSS LISA MARIA FALCONE PRODUIT PAR CHRISTIAN COLSON DANNY BOYLE JOHN SMITHSON D’APRÈS LE LIVRE “BETWEEN A ROCK AND A HARD PLACE / PLUS FORT QU’UN ROC” D’ARON RALSTON SCÉNARIO DE DANNY BOYLE & SIMON BEAUFOY RÉALISÉ PAR DANNY BOYLE © 2010 Twentieth Century Fox Film Corporation, Everest Entertainment, LLC, Pathé Productions Limited et Dune Entertainment III LLC.

SOUNDTRACK ON

ADAPTATION

Que seriez-vous prêt à faire pour rester en vie ? C’est la question que nous pose ce personnage lucide, chaleureux, touchant, parfaitement incarné par James Franco. Et si beaucoup seront obsédés par ce sacrifice final qui fera naître pas mal de hauts le cœur dans les salles obscures, son efficacité tient avant tout au fait que tout ce qui le précède est irréprochable. Boyle tient son sujet, se joue des limites de l’exercice, et nous tient sans faiblir jusqu’au mot fin. F.L.

www.127heures-lefilm.com

Suspense Réalisé par Danny Boyle Avec James Franco, Amber Tamblyn, Kate Mara, Clémence Poésy… Durée : 1h34 Sortie en salles le 23 février 2011 Site internet : www.127heures-lefilm.fr

WWW

15


Critique

è 16

True


Venue pour obtenir justice après la mort de son père, une jeune fille de 14 ans au caractère bien trempé embauche le plus coriace des marshals pour traquer l’assassin… Reprenant un classique déjà incarné au cinéma par John Wayne, les frères Coen nous offrent un pur western, esthétiquement irréprochable et porté par des acteurs parfaits. Un modèle du genre.

Grit

è

17


Critique

è

M

attie Ross n’a que 14 ans lorsqu’elle débarque à Fort Smith, à la frontière du Far West, bien loin de son natif comté de Yell. Accompagnée d’un serviteur noir, elle est venue récupérer le corps de son père, abattu par Tom Chaney, un journalier qui lui a volé son cheval et deux pièces d’or californien. Et très vite, la jeune demoiselle fait preuve d’une maturité qui en déstabilise plus d’un. Renvoyant à sa mère éplorée le serviteur avec le cercueil, elle entend rester en ville pour régler quelques problèmes. Récupérer l’argent des chevaux que son père était venu acheter, trouver où se loger, et enfin retrouver la trace de Cheney pour se faire justice. Têtue comme une quinzaine de mules, Mattie ne cède rien

18

à personne et entreprend de trouver l’homme qui pourra remonter la piste du meurtrier. Cheney s’étant enfui de l’autre côté de la rivière, dans le territoire indien, il lui faut le meilleur des traqueurs de bandit, un professionnel qui contre 50 bons dollars saura le retrouver au bout du monde. Spectacle auquel elle entend bien sûr assister, refusant l’idée de voir partir son argent sans être assurée de son investissement. Son choix se porte sur le plus irascible des Marshals, celui qui compte à son actif la plus belle collection de cadavres : Rooster Cogburn. Bandeau sur l’œil et mine patibulaire, le vieux briscard l’éconduit immédiatement. Sans imaginer jusqu’où cette petite demoiselle en deuil va l’emmener…


è

19


Critique

è John Ford ? Henry Hataway ? Delmert Daves ? Georges Stevens ? Arrêtez de bouder et venez tous voir ce que les frangins Coen vous ont concocté. Un pur western, avec des personnages grands comme l’Ouest, des images léchées et une atmosphère d’âge d’or, du temps où les contrées sauvages entre Mississippi et Californie - qui ne l’étaient plus depuis longtemps - faisaient rêver la planète et fleurir les Stetson imaginaires sur le crâne de tous les mouflets. On retrouve bien du pur Coen dans certaines scènes, à l’exemple de l’arrivée de Froster dans la brume, toubib-arracheur de dents et refourgueur de cadavre surréaliste à souhait dans sa peau d’ours. Mais l’impertinence des deux surdoués s’efface sagement derrière un hommage délicieux aux grands maîtres, ceux qui dépeignaient les cartes postales des conquérants avec génie, avant que les générations des Sergio Leone, Clint Eastwood et autre Sam Peckinpah n’y ajoutent le crade et le cynisme d’une vision plus réaliste. On s’aperçoit alors que c’est la première fois que les Coen signent un western. De No Country for Old Men à O Brother, leurs portraits d’individus à côté des normes ont souvent fait référence au genre,

20

sans jamais l’incarner. Voilà qui est fait, avec la classe et la manière… True Grit repend l’histoire signée Charles Portis qu’un autre monument du cinéma avait mis en image : 100 dollars pour un shérif. Celui-là même qui avait permis à John Wayne, l’icône du genre, de décrocher son seul et unique Oscar. Se défendant de faire un remake du film de Henry Hataway, les frères Coen se sont attachés au roman original, redonnant la vedette à la narratrice, la jeune Mattie. De fait, les différences sont nombreuses, la plus spectaculaire étant que John Wayne portait le bandeau sur l’œil droit, alors que Jeff bridges en couvre son gauche… La photo est très soignée, la reconstitution exemplaire de l’avis de spécialistes emballés, mais l’essentiel bien sur, c’est que les personnages aient l’envergure que l’on espère. Et on n’est pas déçu. Matt Damon campe un Marshall du Texas épatant, Josh Brolin et Barry Pepper se glissent dans la peau de belles crapules, et Jeff Bridges incarne à merveille un Marshal Cogburn comme on pouvait le rêver : roublard, malicieux, soiffard, bagarreur


è

Infos

et philosophe à souhait. Et en dépit de cette brochette d’acteurs d’envergure, le plus beau personnage, de sa première apparition à la superbe dernière image, c’est assurément Mattie. Qui cause procédure avec les pires canailles, reste de glace face au danger, et intimide les vieux blasés jusqu’à briser le vernis des impassibles héros de l’Ouest. Dans le rôle de Mattie Ross, Hailee Steinfeld est formidable. Sa nomination pour un Oscar du meilleur second rôle est méritée. Tout autant que les 9 autres nominations d’ailleurs…

L’avis du Petit Cinévore Les inconditionnels des films dopés à l’humour et à l’absurde seront peut-être déçus, mais le plaisir est grand de voir les Coen consacrer leur talent à un genre qui manquait à leur tableau de chasse. Leur western a une vraie classe et un souffle d’authenticité idéal. Jeff Bridges y est magnifique, et la jeune Heilee Steinfeld une très bonne surprise. F.L.

Western Réalisé par Ethan et Joel Coen Avec Jeff Bridges, Hailee Steinfeld, Matt Damon, Josh Brolin… Durée : 2h05 Sortie en salles le 23 février 2011 Site internet : www.truegrit-lefilm.fr

WWW

21


Sanc

Critique

è 22


ctum è

En pleine exploration d’un inaccessible réseau de grottes immergées, une équipe de plongeurs est coincée sous terre par la montée des eaux provoquée par une terrible tempête… Inspiré par une expérience heureusement moins dramatique, ce thriller sous terrain et sous-marin a été développé par l’équipe de James Cameron. Si l’intrigue aurait mérité d’être bien plus pointue, elle profite d’un savoir-faire unique en terme de 3D.

23


Critique

è

C

arl Hurley, star milliardaire des sports extrêmes, est impatient d’arriver sur place. Accompagné par sa compagne Alice, une alpiniste de haut niveau, il se rend sur le site des grottes immergées d’Esa’ala de Nouvelle-Guinée. Au fond d’un cratère vertigineux, un labyrinthe de grottes souterraines s’enfonce sous terre, sans que l’on sache où elle rejoint la mer. C’est pour percer à jour le mystère de ces grottes qu’il a investi sans compter sur une équipe de spéléoplongeurs menée par Frank McGuire, expert en la matière doté d’une nature guère chaleureuse. Carl et Alice arrivent à un moment délicat : une tempête étant annoncée, on a commencé à remonter le matériel, ce qui ne satisfait guère l’investisseur, impatient de présenter les découvertes à la presse. Un autre conflit complique

24

l’atmosphère : Josh, le jeune fils de Frank, fait partie de l’équipe depuis toujours. Et le tout jeune homme ne supporte plus l’attitude autoritaire de son père. Alors que Carl, Alice et Josh descendent dans l’abîme pour rejoindre l’équipe, Frank découvre l’immense salle qu’il espérait. Mais un drame accélère les évènements. Qui prennent un tour terrifiant lorsque la tempête arrive plus tôt que prévu, bloquant les spéléoplongeurs dans les profondeurs… L’idée de cette histoire est venue à Andrew Wright après que ce producteur et spéléologue de renom se soit retrouvé coincé avec toute son équipe par une soudaine montée des eaux dans des grottes souterraines en Australie. Les secours ont sauvé toute


è

25


Critique

è 26

l’équipe, mais l’intensité de l’expérience donna matière à une histoire développée en collaboration avec James Cameron. Référence incontournable en terme de reportage en IMAX 3D, Andrew Wright est aussi le producteur des documentaires en 3D de Cameron. L’histoire a été coécrite avec John Garvin, luimême plongeur instructeur passionné et acteur, qui tient le rôle de Jim, responsable de la base souterraine. Ce sont donc deux professionnels des profondeurs et de la très périlleuse spéléoplongée qui ont conçu, sous le regard attentif de Cameron, l’histoire de ce prometteur suspens. À cet égard, on peut être déçu. La profondeur qui nous manque le plus est celle de personnages stéréotypés, desservis par une psychologie limitée et des dialogues guère affûtés.

aussi accomplis. Mais si Sanctum passe à côté d’une grande part de son potentiel, c’est en raison d’un choix de Andrew Wright : celui-ci ne voulait surtout pas faire un documentaire, mais une fiction. C’est sûrement une erreur. Détourné au profit de la fiction, un peu de pédagogie aurait apporté au grand public une foule de détails techniques indispensables pour installer le caractère insensé de cette entreprise. On ne comprend pas ce qu’ont de si particulier les recycleurs (système permettant aux plongeurs de respirer leur propre gaz carbonique), on peine à repérer dans l’espace les dangers de la pression, les distances par rapport à la surface et entre les salles. Quelques précisions de ce genre auraient nourri autant le suspens que notre relation aux personnages.

Il faut attendre bien tard pour que le monolithique Frank, incarné par Richard Roxburgh, dévoile enfin l’intrigante mentalité du personnage le plus intéressant de l’histoire, véritable « drogué » des profondeurs pour y trouver son effrayant équilibre. Dans le rôle peu évident de son fils Josh, Rhys Wakefield s’avère convaincant en dépit de son âge, qui peut surprendre dans une équipe de professionnels

Ce film est-il pour autant raté ? S’il l’était, on ne serait pas accroché de la sorte jusqu’à la fin. Les personnages manquent de caractère, c’est un fait, mais l’angoisse monte bel et bien au fur et à mesure que, poursuivis par l’eau et une mort certaine, les survivants s’enfoncent sous terre dans l’espoir de trouver la faille qui les mènera à l’océan... Pour peu que l’on soit sensible aux espaces clos ou que l’on flippe de se


è

retrouver sous l’eau sans oxygène, ce qui rappelons-le n’est pas conseillé, Sanctum devrait capter votre attention sans mal... Non, James Cameron n’a pas réalisé ce film, il l’a produit. La réalisation est signée du jeune Alister Grierson, dont c’est seulement le second film. Et sa gestion de la très technique réalisation en 3D est suffisamment concluante pour qu’on reste attentif à ses prochains travaux ! Car, bien évidemment, Sanctum a été conçu pour cette 3D dont l’équipe de James « Avatar » Cameron est devenue la référence. Tourné à 70% sous l’eau, dans des boyaux étroits ou de vastes grottes reconstituées dans un bassin immense, la technique donne la mesure de son efficacité et pourra, suivant les sensibilités, démultiplier angoisses et trouilles.

Infos

L’avis du Petit Cinévore Grâce à sa 3D efficace, ses décors convaincants et l’angoisse partagée par tous des profondeurs et de ses ténèbres, Sanctum fonctionne. Mais l’expérience aurait pu être bien plus intense si les personnages avaient été plus originaux, leurs rapports plus fouillés, et si le quotidien de ces fous de plongeurs en grotte sous-marine nous avait été présenté avec plus de précision. Pas mal mais dommage. F.L.

Thriller Réalisé par Alister Grierson Avec Richard Roxburgh, Rhys Wakefield, Alice Parkinson, Ioan Gruffudd… Durée : 1h45 Sortie en salles le 23 février 2011 Site internet : www.sanctum-lefilm.com

WWW

27


Critique

Les voyages de Gulliver Un gentil menteur s’embarque pour un reportage en mer… et se retrouve prisonnier d’un royaume de lilliputiens. C’est au tour du facétieux Jack Black de revisiter Gulliver. Et contre toute attente, entre idées amusantes et effets spéciaux convaincants, cette aventure à découvrir en famille s’avère bien moins décevante qu’on ne pouvait le craindre.

V

oilà des années que Lemuel Gulliver végète au service courrier d’un grand journal newyorkais. Des années que son cœur s’arrête de battre quand il croise l’adorable Darcy Silverman, délicieuse chef de rubrique… mais sans pour autant être capable de lui adresser la parole. Plus concentré sur ses parties de jeu vidéo que son avenir, il est en train de tout louper. Quand cette vérité lui saute à la figure, il ose enfin parler à Darcy. Et au lieu de l’inviter à dîner comme prévu, se fait passer pour un journaliste globe-trotteur. Grâce à quelques articles fauchés sur internet, Lemuel se fait même passer pour un reporter prometteur et accepte dans la foulée un reportage au cœur du triangle des Bermudes. Aussi peu doué pour écrire que pour manœuvrer un bateau, il se retrouve emporté par une tempête de cauchemars. Quand il se réveille, il est ligoté sur une plage, et un général de 8 centimètres de haut à la tête de son armée lui annonce qu’il est désormais la propriété du royaume...

è

Dans la catégorie, nous avons aussi Roméo et Juliette, L’île au trésor, Le comte de Montecristo, et Les trois mousquetaires. Le bijou de conte surréaliste imaginé par Jonathan Swift en 1721 est indestructible et résiste à toutes les attaques, y compris les plus artistiquement nuisibles. Au regard de l’affiche, on pouvait craindre que notre cher Jack Black, à l’image d’un autre chouchou vieillissant, Eddie Murphy, ne se retrouve perdu dans la catégorie des exactions filmiques superflues. Ce Gulliver serait-il pour Jack ce que furent pour Eddie Appelez-moi Dave, Pluto Nash et autres Dans ses rêves ? Indubitablement pas. Notre héros rock et grassouillet ne nous épargne pas quelques gags « pipi caca » - qui font malgré tout se gondoler les mouflets… - mais parviens à éviter presque entièrement le ridicule. Emballé par l’aventure au point de s’impliquer comme producteur, Jack Black s’avère au

28

début du film plutôt sobre, parvenant à donner à son personnage assez de densité pour être convaincant. Ado attardé et rêveur éveillé, il jouit illico d’un gros capital tendresse, qui l’autorise à nous emmener sans faute jusqu’au bout de l’histoire, jusqu’à retrouver ses mauvaises habitudes de joyeux déconneur. Sommet de son art, un final en forme de comédie musicale où il se lance, épaulé par tout le mini-casting, dans une reprise échevelée du « War » de Edwin Starr ! Un moment bien fun, mais minimisé par le fait que dans le jeune public, ce tube soul des seventies n’est peut-être plus très populaire. Les bémols ne manquent pas. Les personnages sont très lisses, le récit linéaire, l’arrivée de Darcy un peu rapide – la fin un poil précipitée – et l’humour pas toujours fin. Plus regrettable, le passage de Gulliver dans le monde des géants se limite à une maison de poupée inquiétante, pour le plaisir de voir Jack en robe à gros nœuds roses… Mais soyons juste, le film est plein d’idées sympa et visuellement réussies, comme la construction de la maison des rêves de Gulliver par des ouvriers de 8 centimètres, ou encore ce home cinéma revisité pour accros de Star Wars… L’exploitation intéressante du monde très cyberpunk de Liluput nous offre même quelques images séduisantes, comme cette ballade du géant dans la ville, en conversation avec son mini-pote qui galope sur le toit des maisons pour le suivre… Saluons là le travail de la déco (Gavin Bocquet) et des effets spéciaux, orchestrés par les géants de Weta (Le Seigneur des anneaux, Avatar…) et Hydraulx (2012), qui a su créer un méga robot très Victorien. N’oublions pas un casting de lilliputiens agréable, tout particulièrement Emily Blunt en princesse de Telenovelas, et Chris O’Dowd en général furieux et parfaitement méchant. Rappelons enfin que si le rythme de cette comédie gavée d’effets spéciaux est agréable c’est aussi grâce au savoir-faire du réalisateur. Si Rob Lettermen signe là son premier film avec acteurs, on lui doit tout de même Gang de requins et le génial Monstres contre Aliens ! Allez savoir si c’est un hasard, mais il semblerait que le projet d’un remake de L’homme qui rétrécit avec Eddie Murphy en vedette soit toujours dans les tuyaux hollywoodiens…


è

Infos

L’avis du Petit Cinévore Les inconditionnels du délirant Jack Black craignaient de voir leur idole sombrer dans une piteuse comédie pour mouflets… mais on est loin du désastre annoncé. Jack Black s’amuse, les effets spéciaux sont bons et avec aux commandes le réalisateur de Monstres contre Aliens, les bonnes idées s’accumulent. F.L.

Comédie Réalisé par Rob Letterman Avec Jack Black, Jason Segel, Emily Blunt, Amanda Peet… Durée : 1h25 Sortie en salles le 23 février 2011

29


Critique

JustinBieber:NeverSayNever

Idole des prépubères hystériques, icône du succès sur bande passante écharpé par les plus de 15 ans, Justin Bieber arrive sur les écrans en 2D et en 3D dans un film, “Justin Bieber : Never Say Never”, qui revendique les vertus de la biographie après deux années de carrière. Génial coup médiatique ou aberration filmique, le reste est une question d’age… et de société !

O

n s’outre, on s’époumone, on s’insurge. Sortir une bio à 14 balais. Non, mais de qui se moque-t-on ! Vous vous dites qu’il s’y croit le mouflet ? Loupé vieillard, il s’y croit puisqu’il y est bel et bien. Mais a-t-on affrété un car d’académiciens trépidants d’impatience pour assister au concert 3D des Jonas Brothers ? Votre copine est-elle prise d’incontinence hystérique à la vue d’un poster de Miley Cyrus ? Normalement pas. Sinon inquiétez-vous. Comme tout ce qui touche à l’excès adolescent et aux amours prépubères, le cas Justin Bieber, loin de toute considération artistique, est déraisonnable. Si vous avez plus de 15 ans et, circonstance aggravante, que vous n’êtes pas une fille, laissez tomber : vous ne pouvez plus comprendre. Il va sans dire que Justin n’a sûrement pas lui-même décidé de raconter sa vie dans un film. Il faut en coulisse un gros malin pour profiter ainsi de la comète au plus vite. Car, captif et hurlant, son public est là, l’argent de poche frétillant… C’est qu’on leur a promis ce rêve à tous nos ados, pré-ados et plus jeune encore ! On leur a promis qu’on transformait à la télé des inconnus en vedettes en quelques semaines et autant de pages de pub. D’un clic de souris et du fond de leur salon, ils peuvent devenir la star d’un autre gosse qui s’ennuie à l’autre bout de la terre et de la bande passante. Virtuel ou pas, on leur a promis un monde qui abolit le temps et les frontières, qui va aussi vite qu’ils peuvent le rêver, eux dont on attend des responsabilités d’adultes sans leur en donner les privilèges. Bieber a commencé à chanter sur Youtube vers 2007. En 2010, il remplit des stades. La preuve que tout ça, c’est bien vrai, non ? Bieber est aux pré-ados ce que Mark Zuckerberg est aux jeunes adultes : un idéal.

è

Et le film donc ? Si l’on appartient plus à ce cœur de cible palpitant, qu’en en est-il ? Pas grand chose hélas. Le réalisateur des Sexy Dance ne brille guère à suivre le fil d’un livre d’images conçu pour les fans, auquel on insuffle des péripéties joyeusement virtuelles (damned, cette tache sur son bras, ne serait-ce pas un cancer fulgurant qui va l’empêcher de monter sur scène ? Si ? Nan ! C’est juste un vieux restant de tatouage Bakugan. Ouf, les fans respirent…). Une ballade dans un monde aussi torturé que celui des Bisounours où l’histoire qui fait rêver cède vite la place aux paillettes du succès, et où le héros, finalement, ne se dévoile que peu.

30

On retient surtout une scène de cascade capillaire dans la salle de bain, torse nu pour achever les trois premiers rangs de la salle, déjà sur civière. Et le fait que, depuis sa première tentative musicale, Justin est filmé. Tout le temps. Sans arrêt… C’est là que l’on peut tiquer. Tous les protagonistes de ce film martèlent un message unique et trop cool du début à la fin : Justin Bieber est un gamin comme les autres, promis juré. Alors que tout est fait, ce film compris, pour prouver le contraire. Une incohérence qui marque le passage d’un apprenti artiste à celui de produit marketing. Mais le seul véritable enjeu de tout ceci, c’est de savoir si Bieber restera la créature de Scooter Braun , l’agent qui orchestre tout depuis que le malin l’a déniché sur le net… et parle plus que sa créature dans le film. Si tant est qu’un vrai talent ait permis à Justin d’arriver là, animé d’une motivation forcenée (limite aveuglante) à devenir star, espérons que la machine à presser les jeunes citrons ne lui laisse pas que les pépins, et lui permette d’exprimer son talent lorsqu’il aura complètement mué et n’aura plus que sa mèche pour pleurer sa voix juvénile. L’autre question importante, c’est de savoir qui sera le prochain bébé star universel pré-fabriqué et sponsorisé par une célèbre plateforme de mise en ligne de vidéo. Songez un peu à la pratique de la chose pour tous les vautours du marketing : pour dénicher le prochain sujet porteur d’espoir et de rentabilité, il suffit de consulter les records de connexions… Un nerd allemand qui avait pulvérisé son ordo après s’être fait éjecté de son jeu en ligne adoré n’aura pas duré. Et puis il n’y avait même pas de musique. Nous, on pense plutôt à un mouflet à lunette hypra sexy qui a tout compris et qui, au lieu d’essayer de chanter, est devenu un pro du play-back. Ses reprises font un carton, un succès consacré par l’irruption dans sa chambre de 50 Cents, le vrai, venu faire un duo poilant. Ces deux-là au moins n’ont pas perdu le sens du fun. Pourvu que ça dure… Infos Documentaire Musical Réalisé par Jon Chu Avec Justin Bieber, Miley Cyrus, WWW Jaden Smith... Durée : 1h45


è

31


Critique

La flûte et le grelot En savourant les histoires toutes de candeur de ce petit berger et de cette fillette, on découvre l’élégance et la remarquable maîtrise des Studios d’Art de Shanghaï, détenteur d’une technique unique pour animer la peinture traditionnelle chinoise. De l’art à l’état pur pour tout spectateur et sans limites d’âge. Des bijoux de référence.

L

es programmes de films d’animation aussi courts que celui-ci – 42 minutes – sont en général placés d’office dans la case « programmes pour enfant ». Les bouts de choux ont bien de la chance. Car ces deux films-là sont des perles, rendant hommage à une école et à son mentor, le grand Te Wei. Un petit court d’histoire s’impose. Né en 1915 à Shanghai, Te Wei est une icône de l’art populaire chinois. En dépit des épreuves, des bouleversements politiques, des humiliations, il a toujours incarné un idéal artistique au-dessus de ces considérations. Peintre, graphiste, caricaturiste, c’est grâce à lui que la Chine trouvera son style propre dans l’art de l’animation. Nous sommes en 1949 et la Chine est passée sous régime communiste. Le film pour enfant doit être éducatif, divertissant, mais doit aussi être une initiation à l’identité nationale, un idéal artistique. Une démarche qui cadre fort bien avec l’ambition de Te Wei, alors figure de proue du cinéma d’animation chinois. Se détournant des modèles d’animations occidentaux, il veut s’inspirer des arts populaires chinois : théâtre chanté ou d’ombre chinoise, marionnette et papier découpé, calligraphie et estampe… Sous son impulsion, le très officiel Studio d’art de Shanghaï va mettre au point des techniques uniques, notamment ce fameux « Lavis animé » qui

permet d’animer l’aquarelle des estampes. Un secret jalousement gardé qui permet de jouer avec le flou des nuances et des contours, le dosage d’encre du « coup de pinceau » dans le papier… toutes ces nuances sans délimitation qui sont un cauchemar pour tout animateur ! Te Wei consacre ainsi chaque film à un grand peintre contemporain : Les têtards à la recherche de leur maman anime les œuvres de Qi Bashi, et La flûte du bouvier reprend l’art de Li Keran, le peintre des paysages du fleuve Yangzi. Ce tour de force artistique ne permit pas à Te Wei d’échapper pour autant aux exactions de la révolution culturelle, et la plupart de ses films furent désavoués par le pouvoir politique au cours des années 60. Il faudra attendre plus de 20 ans pour que ses films soient présentés au public, en Chine et dans le monde, imposant une envergure artistique exceptionnelle. Les têtards à la recherche de leur maman (1960) ou Impression de montagne et d’eau (1988) comptent parmi ses prouesses, mais La flûte du Bouvier (1963) est assurément l’un de ses chefs-d’œuvre. La finesse d’animation, cette maîtrise du « vide » qui fait du blanc une matière à part entière, cette grâce des mouvements de l’enfant, ce visage expressif qui n’est pas sans rappeler la bande dessinée populaire, tout concourt à une merveille de vivacité.

è

On pourra trouver le visage de la petite fille de Le grelot du faon plus stéréotypé, plus typique de la représentation chinoise, mais le film n’en possède pas moins cette maîtrise unique. Une animation virtuose qui joue sans cesse avec le flou des nuances de couleurs. Un conte plein de naïveté et de fraîcheur orchestré par Tang Chen est considéré à juste titre comme une véritable initiation à la peinture chinoise, et tout particulièrement celle de Cheng Shifa, le peintre des minorités ethniques de la région du Yunnam… Te Wei s’est éteint en 2010, considéré comme un trésor national chez lui, et récompensé partout ailleurs à la hauteur de son talent, notamment en France à Annecy. Pour peu que vous dénichiez dans votre entourage un minot amateur d’animation, vous allez pouvoir profiter de 40 minutes de grâce artistique. Dans certains cas, une projection vaut presque une visite au musée…

32


è

Infos

Deux films des StudioS d’art de Shanghai

L’avis du Petit Cinévore Les contes sont d’une candeur d’image d’Epinal, prétextes à de véritables oeuvres d’art animées. La vie qui pétille dans ce petit berger et son bœuf, l’agilité des mouvements, la perfection de la tête du bœuf qui se prélasse dans le fond blanc comme dans de l’eau d’une marre, c’est magnifique. F.L.

Le Grelot du faon 鹿铃 _ La Flûte du bouvier 牧笛 Le Grelot du faon (1982) _ Scénario SanG Hu _ Peintures CHEnG Shifa _ Réalisation TanG Cheng et WU Qiang • La Flûte du bouvier (1963) _ Scénario T E Wei _ Peintures LI Keran _ Prise de vues DUan Xiaoxuan _ Réalisation T E Wei et QIan Jiajun

www.gebekafilms.com

Dessin animé Réalisé par Tang Chen et Wu Giang, Te Wei et Qian Jiajun… Durée : 0h42 Sortie en salles le 23 février 2011

33


Critiques

Pas vus... Pas pris ! Les films dont on a raté les projections presse... ou alors on était pas invités, tout simplement ! Amours salées et plaisirs sucrés de Joaquin Oristrell Décidée à devenir chef étoilé, Sofia est partagée entre l’homme de sa vie et celui qui croit en sa cuisine. L’idéal serait que le trio s’entende… Signé par un réalisateur et scénariste espagnol prolifique qui brille depuis plus de 20 ans dans le registre de la comédie, au cinéma comme à la télévision, cet « opéra de cuisine » est voué tout entier à l’art de manger Espagnol et à l’importance du plaisir de la table dans nos sociétés. Ça donne envie.

Butch Cassidy et le Kid de Georges Roy Hill (Reprise) Butch Cassidy et Sundance Kid forment le plus célèbre duo de pilleurs de banque… Entre western léger et chronique humaine, Georges Roy Hill signe un film formidable d’équilibre, porté par un duo d’exception, Paul Newman et Rober Redford. Alors que Rango et True Grit remettent spectaculairement le western à l’affiche, retrouver ce monstre sacré en salle semble très logique.

Dossier Secret (Mr. Arkadin) de Orson Welles (Reprise) Un gendre malveillant espérant faire chanter son richissime beau-père à propos de son passé est invité par celui-ci, se déclarant amnésique, à en reconstituer les évènements… Plus connu sous le nom de Mr Arkadin, l’intrigue est labyrinthique, la réalisation virtuose, les personnages aussi nombreux qu’incroyables. Orson Welles égare avec génie le spectateur, signant un bijou qui jongle avec les genres et notre fascination. De ce genre de monstre hors norme à revoir d’urgence quand tant de pseudo thrillers sont incapables de tenir le cap de leur suspens…

è

Exit una storia personale de Massimiliano Amato Marco vit dans une communauté pour psychotiques. Après le suicide de son colocataire, il projette un suicide assisté en Hollande, et appelle son frère Davide pour l’accompagner. Celuici ne prend pas le projet au sérieux… Acteur, homme de théâtre et vidéaste, Amato signe avec ce portrait de la maladie mentale son premier long métrage, en dehors de tout cadre classique, juste avec ses acteurs et une microcaméra HD. Une expérience à suivre.

Mais y va où le monde? de Serge Papagalli La mondialisation et la crise vues par une famille d’agriculteurs du Dauphiné dont l’exploitation est condamnée à disparaître… Formidable Guethenoc, paysan agitateur de Kamelott, Papagalli passe à la réalisation en s’inspirant des personnages qu’il a créés au théâtre. Militant du bon sens terrien, ode d’amour aux paysans et aux anonymes oubliés, cette petite production n’est pas à sous-estimer. Les Bodins ont déjà montré le chemin !

Requiem pour une tueuse de Jérôme Le Gris Une tueuse d’élite dotée d’un don pour l’art lyrique reçoit comme ultime mission d’abattre son baryton de partenaire. À Rico, briscard du contre-espionnage français, de trouver la tueuse insaisissable dans le casting haut en couleur d’un festival d’Opéra… Revendiquant l’influence de Hitchcock, Jérôme Le Gris signe son premier film avec Mélanie Laurent en killeuse et Clovis Cornillac pareil à lui-même. Et Tcheky Karyo en inquiétant mentor comme dans ce film avec une tueuse… flûte, le titre m’échappe. Prometteur tout de même.

34


Rio Sex Comedy de Bernard Nossiter Dans un Rio où les extrêmes se côtoient, des expatriés s’efforcent de trouver un juste milieu entre leurs obligations professionnelles et leurs aspirations personnelles… On y croit tout de suite. Avec son humour raffiné et son savoir-faire, le réalisateur de Mondovino a tout pour séduire, y compris un beau casting mené par Charlotte Rampling et Bill Pullman. La promesse d’une comédie acide, doublée d’une déclaration d’amour à la ville où Nossiter s’est installé.

Toi, moi , les autres de Audrey Estrougo Gab, fils de préfet de police issu d’un milieu bourgeois, tombe amoureux de Leila, une étudiante bien moins favorisée par la vie. Un choc de culture précipité par l’arrestation de l’amie de Leila, une sans-papier… La réalisatrice du touchant Regarde-Moi poursuit son exploration des clivages culturels avec une comédie musicale. Genre qui, s’il s’autorise des scénarios transparents, peut aussi souffrir des accumulations de clichés… Une transition originale et plutôt audacieuse pour la jeune réalisatrice. Winter vacation de Li Hongqi Le dernier jour de vacances, dans un coin de Chine où il ne se passe jamais rien, 5 ados débattent de la vie… Troisième film de Li Hongqi, ces vacances d’hiver ne parlent de… rien. Précisément. Car sous ses longueurs austères et l’ennui des campagnes, c’est l’humour à froid des Chinois qui gronde et se rebelle. Primé d’un Léopard d’or à Locarno, le film peut méchamment décontenancer ceux qui en sont restés à Benny Hill…

Déjà 2 albums pour la série phénomène !

è

En précommande sur


L’Opéra au cinéma ?

Iphigénie en Tauride Ça n’est pas du cinéma, quoique, mais les amateurs peuvent désormais en vivre les émotions en salle, en HD et en direct. Le mythique Metropolitan Opéra de New York a pris l’excellente habitude de retransmettre ses représentations les plus attendues en salles de cinéma. Une chance de plus pour agrandir le public des mélomanes, et débarrasser cet art majeur trop souvent inaccessible de son élitisme.

I

phigénie n’a pas une vie de famille facile. Tout son entourage familial s’est joyeusement massacré avec une sauvagerie sans égale, et maintenant que son cher frère Oreste est sur le point de se sacrifier, histoire de participer à la liesse générale, Iphigénie se met en tête de le sauver… D’après un livret signé Claude Guimond de la Touche qui s’est lui-même inspiré d’une pièce d’Euridipe, Iphigénie en Tauride est une tragédie grecque dans toute sa sanglante ampleur. Un cadre idéal pour la musique de Christoph Willibald Gluck, toute en sévérité et en puissance. Car cet Iphigénie est un Opéra, créé pour la première fois au Metropolitan Opéra de New York en novembre 1916. Et c’est précisément sur les lieux mêmes de sa naissance qu’il revient, servi par une affiche d’excellence : Placido Domingo dans le rôle d’Oreste, et Susan Graham dans celui d’Iphigénie, Stephen Wadsworth à la mise en scène et le chef d’orchestre Patrick Summers aux commandes. Cette pièce de choix est donc réservée aux amateurs américains… et à tous ceux qui ont la chance qu’un cinéma proche de chez eux participe à cette initiative épatante.

è

Le « Metropolitan Opera : en direct et en haute définition » (vous parlez d’un nom, tout de même…) a été créé en décembre 2006 à l’initiative de James Levine, son fameux directeur musical, pour partager le

Infos WWW

Opéra en direct Site internet : www.cielecran.fr

plaisir de ces représentations exceptionnelles avec les amateurs du monde entier. Profitant de l’optimisation spectaculaire des moyens de retransmission, la saison du fameux Met de New York se décline désormais en salle un peu partout dans le monde. En direct, en HD et sous-titré pour le public français, on peut désormais assister à ces opéras pour environ 20 euros dans les meilleures conditions, avec entracte obligatoire en raison des proportions parfois hors-norme de ces spectacles... Après cet Iphigénie le 26 février à 19 h, les gourmands de musique classique pourront voir Lucia di Lammermoor de Donizetti le 19 mars, Le comte Ory de Rossini le 9 avril, le Capriccio de Strauss le 23 avril, Le Trouvère de Verdi le 30 avril et l’immense La Walkyrie de Wagner le 14 mai. Mise en scène dantesque, interprétation exceptionnelle, ces rendez-vous filmés sont une alternative très intéressante pour tous ceux qui ne peuvent pas s’asseoir dans une salle d’Opéra. Une excellente initiative qui contribue à sortir l’Opéra d’un élitisme qui lui colle à la peau, et redonne aux salles obscures un rôle important. En attendant que d’autres arts de la scène s’inspirent de cette démarche couronnée de succès, des institutions comme L’Opéra de Paris ou le Théâtre du Bolchoï participe au même constructif principe. Vous savez ce qu’il vous reste à faire : trouver une salle qui participe au programme sur www.cielecran.fr.

L’avis du Petit Cinevore L’idée paraît étrange, mais c’est en fait très malin. Les conditions de retransmission sont à la hauteur des nouveaux critères de son et d’image, et le fait d’assister à l’Opéra en direct, entouré de passionnés avec lesquels ont peut parler à l’entracte, c’est très particulier. Et musicalement très satisfaisant. J’ai pu découvrir le Carmen de Bizet dans des conditions impeccables, alors que j’aurais peut-être hésité à me rendre à l’Opéra… F.L.

36


è

37


Jeux Vidéo

Tron Evolution : les batailles d TRON : Evolution est un jeu destiné aux familles comme aux plus jeunes, dont l’action se déroule entre les aires de combats et les rues de l’univers de TRON.

Q

ue la partie commence ! Plongez dans l’univers numérique de TRON et devenez le champion ultime des damiers ! Maîtrisez la Course de lumicycles, les affrontements aux disques lumineux et les stratégies de combat au tank afin de devenir le programme suprême de l’univers TRON ! Le jeu propose un mode « Championnat », dans lequel les joueurs peuvennt s’affronter entre amis ou allier leurs forces lors de tournois entièrement personnalisables. Le mode « Histoire » permet quant à lui de faire évoluer son personnage et d’atteindre le titre convoité de « Champion du damier ». Les joueurs peuvent retrouver les armes et les véhicules mythiques de TRON dans plus de 15 défis, chevaucher les motos lumineuses en modes « Combat » et « Survie » ou manier les disques lumineux en mode « Combat » ou « Capture de damier ». Ces défis permettent à un maximum de 4 joueurs de s’affronter en famille ou entre amis, lors d’une partie locale.

è

L’avis du Petit Cinévore On retrouve bien l’univers du film, mais par rapport aux versions Next Gen, c’est graphiquement déjà un peu moins réussi… Mais surtout, la jouabilité n’a rien d’incroyable, c’est sympa, on s’amuse, mais rien de révolutionnaire, en tout cas pas assez à mon goût pour mériter qu’on s’y intéresse, à moins d’être vraiment fan de l’univers de Tron. Mais dans ce cas, mieux vaut opter pour l’autre jeu ! Q.L.

38


du damier [Wii]

è

Infos

WWW Jeu d’action De Disney Interactive Studios Sur Nintendo Wii Env. : 40 € Internet : www.disney.fr/tron

39


Jeux Vidéo

è 40

Tron


Evolution

è

Entièrement développé en parallèle au nouveau film de Disney, ce jeu s’intègre parfaitement dans le scénario du film, proposant de vivre en détail les événements évoqués dans le film. Un jeu clairement destiné aux fans !

41


Jeux Vidéo

è

T

ron Evolution vous emmènera dans une aventure épique à travers un monde digital où vous aurez besoin de toutes vos capacités et de votre instinct pour survivre. Prenez part à des combats acharnés à l’aide de disques lumineux, faites la course sur des engins futuristes. Participez à d’incroyables batailles afin de libérer le monde de Tron d’un ennemi redoutable. Situé durant la période qui sépare les deux films, Tron Evolution vous révélera la mythologie de Tron. Le jeu vidéo donnera aux fans un aperçu des événements qui se sont déroulés depuis le premier film Explorez le monde de Tron et découvrez les événements

42

inédits qui ont eu lieu entre 1982 et 2010, parcourez l’univers de Tron en multijoueurs jusqu’à 10 en ligne. Les joueurs contrôlent le programme de sécurité Anon, qui doit protéger le monde numérique du virus informatique d’Abraxas, qualifié de très dangereux. Le jeu inclut deux morceaux de la bande-son de “TRON: L’héritage”, composés par le très célèbre duo français Daft Punk La version PlayStation 3 inclut une option 3D stéréoscopique de pointe pour les écrans HD avec fonction 3D et est également compatible avec la manette de détection de mouvements PlayStation Move pendant les séquences en lumicycle du mode histoire.


Infos

L.F.

L’avis du Petit Cinévore C’est un peu décevant, car bien sûr, on attends obligatoirement beaucoup d’un jeu inspiré par Tron, d’autant que le film est plutôt réussi. Et si l’idée de compléter le film par un scénario qui ravira les fans est excellente, dommage que la jouabilité soit trop répétitive. Assez joli, plutôt réussi au niveau ambiance, un jeu sympa mais on attendait beaucoup plus ! S.L.

Jeu d’action De Disney Interactive Studios Sur PC, PS3 et Xbox 360 Env. : 35 € (PC) / 50€ (PS3/360) Internet : www.disney.fr/tron

WWW

Le commander sur :

€€€

43


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.