Tron : l'héritage

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TRON Décidé à renoncer à l’empire dont il a hérité, le fils du plus grand créateur de jeux vidéo reçoit un appel de ce père disparu. Un contact qui l’emmène dans l’autre monde, celui des programmes informatiques… 1

L heritage Après 30 ans de patience, le premier héros cinématographique du jeu vidéo revient sur les écrans. Des retrouvailles fascinantes car l’audacieux défi est plutôt réussi. 2


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am Flynn est le fils du fameux Kevin Flynn, inventeur de jeux vidéo au génie précurseur et fondateur d’un empire technologique avec la société ENCOM. Sam est l’héritier de cet empire, mais n’en a que faire. Depuis que son père s’est volatilisé en 1989, alors qu’il n’avait que 9 ans, Sam a laissé les rennes du pouvoir au fidèle ami de son père, Alan Bradley, devenu depuis minoritaire au sein d’une assemblée visant le profit maximum. Décidé à faire respecter l’idéal de gratuité de son père, Sam le rebelle se glisse alors chez ENCOM pour rappeler ces décideurs au bon souvenir de son père… Une rébellion spectaculaire mais dérisoire pour ce jeune homme en colère, décidé de toute façon à se séparer de ce trop lourd héritage. Jusqu’à ce que Alan ne vienne le voir avec un message, un message qui ne peut venir que de son père. Sam retourne alors dans la vieille salle de jeu abandonnée où tout a commencé. Derrière un jeu d’arcade Tron, le jeu qui fit son succès, Sam découvre un passage vers un laboratoire souterrain. Il y trouve surtout un étrange fauteuil…

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Dans la catégorie “séquelle inespérée et périlleuse”, cette suite de Tron est un cas d’école. Imaginer un second opus au film culte de Disney était un véritable fantasme tant le modèle original reste une oeuvre inclassable et avant-gardiste. Rappelons que cet échec commercial ne devint culte que sur la longueur. Sorti en 1982, le Tron de Steven Lisberger préfigurait l’influence aujourd’hui écrasante de l’univers du jeu vidéo. Un film qui proposait un scénario original misant avant tout sur l’action et utilisait à grande échelle des techniques aussi novatrices que l’image de synthèse et les décors virtuels. Un ovni esthétique qui réunissait des esprits créatifs d’exception comme le designer Syd Mead, génie méconnu auquel on doit aussi le design des décors de Blade Runner, et l’immense Moebius, qui donna aux personnages de Tron leur allure unique soulignée de lumière. Pour oser cette séquelle, Disney n’a pas lésiné sur les moyens. Si le réalisateur est un petit nouveau, il est doté d’un talent évident. Le budget est en conséquence (60 000 dollars pour le seul costume de pilote…), une production ambitieuse


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è annonçant pas moins de 68 semaines de post-production, et la contribution de talents pas forcément issus de l’univers cinématographique comme ce designer de chez Bugatti qui a revisité avec réussite les fameuses motos… Restait à ménager le lien entre l’original et sa suite. Un héritage qui s’avère finalement bien géré. On retrouve évidemment les visages marquants du film de Lisberger, et si on regrette l’absence de David Warner, Bruce Boxleitner et

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l’irremplaçable Jeff Bridges sont bien là. Bridges qui innove à nouveau en étant le premier acteur à jouer face à une version rajeunie de lui-même… A leur côté, le jeune Garrett Hedlund et l’épatante Olivia Wilde sont convaincants, et on prend beaucoup de plaisir au numéro de Michael Sheen en tenancier de cabaret hyper-tronique. Mais l’essentiel c’est de retrouver cet univers graphique si particulier, avec sous la froideur des lumières glacées cette candeur de comics. Les décors sont magnifiques, et une bonne part des scènes d’actions carrément bluffantes. La 3D apporte son lot de spectacle, et fait de ce Tron un film à voir à tout prix dans une salle équipée. Et le scénario donc ? Simple mais carré, juste assez imaginatif pour recoller à la naïveté du premier, il est efficace, et s’autorise quelques clins d’oeils que les inconditionnels sauront apprécier à leur juste valeur. N’oublions pas un élément exemplaire dans l’art d’actualiser le classique : la BO. Le travail des Daft Punk est irréprochable. Consécration de l’influence du jeu vidéo, célébration d’un film novateur mal aimé avant de devenir une source d’inspiration, ce Tron L’Héritage vaut le détour, et ne devrait pas décevoir les accros de l’original. Il n’est pas impossible que, marketing aidant, Tron 2 devienne source d’inspiration à son tour…


Infos

L’avis des Ados Le premier Tron, j’ai essayé de le voir mais c’est vraiment trop ringard ! Là, on en prends plein les yeux et c’est super efficace, avec des scènes d’action aussi réussies que dans les meilleurs jeux vidéo ! C’est vraiment un film pour les gamers, et avec en plus la musique de Daft Punk, c’est carrément Top ! Ben, 15 ans

Science Fiction Réalisé par Joseph Kosinski Avec Jeff Bridges, Garrett Hedlund, Olivia Wilde, Bruce Boxleitner … Durée : 2h06 - 3D dans certaines salles Sortie en salles le 9 février 2011 Internet : www.disney.fr/tron

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