Agriculture, Terroir et Métropolisation des territoires by Gaëlle Duménil

Un territoire aux multiples terroirs Le village de billens-hennens

Groupe 2 : Serge BEZENçon Loris COURVOISIER Ralitsa DILOVA Gaëlle Duménil Ekaterina RAZINKOVA

titre

rapport de présentation

Sommaire Diagnostic du territoire

Agriculture, terroir et métropolisation des territoires 1. Agriculture et territoire 2. Le phénomène de métropolisation 3. L’impact de la métropolisation sur l’agriculture

Prospective du territoire Projection territoriale jusqu’en 2050 Constat sur le territoire de Billens-Hennens 1. Scénario tendanciel 2. Scénario contrasté

Projet de territoire et de paysage

p. 3 p.4 p.6 p.7

p.9 p.10 p.11 p.14 p.17

introduction 1. Les Ambitions du projet 2. les grands principes du projet 3. une nouvelle structuration du paysage autour des composantes du terroir

p.18

Conclusion Bibliographie

p.29

p.18 p.21 p.22

p.30

Diagnostic du territoire Agriculture, terroir et mĂŠtropolisation des territoires

Le diagnostic du territoire de Billens-Hennes

phase 1

Diagnostic du territoire La lecture du paysage va consister à analyser le territoire, à capter les éléments essentiels du paysage, à identifier les relations structurantes et spatiales qu’ils entretiennent les uns avec les autres. Il s’agira également de comprendre le fonctionnement du territoire et son organisation, les réutilisations ou les disparitions éventuelles d’activités déterminant le paysage d’hier et d’aujourd’hui.

1. Agriculture et terroir Etat de Fribourg. L’espace et l’environnement en quelques chiffres (2e partie: Altitude, superficie et utilisation du sol, de 1952 à 2013/18). Retrieved avril 1, 2017, à l’adresse http://www.fr.ch/integrator/styles/gallery/ galleryfrImg/sstat/Ann_2017_fichiers/T17042.xlsx

Les surfaces agricoles représentent 56% de la superficie totale du canton de Fribourg, soit une proportion de 20% supérieure à la moyenne nationale1. L’agriculture est une composante importante de l’identité et du terroir fribourgeois, notamment par la production de lait ou de fromage (pour certains labellisés AOP).

terroir pédologie qualité du sol Profondeur du sol humidité du sol climat relief

terroir patrimoine représentations sociales et culturelles pratiques biens matériels biens immatériels

terroir paysage

organisation écologique organisation agro-systèmique

facteurs hu

Bertrand (1975)

r atu

ins ma els

facteurs n

Trochet (1993);

Le terroir, un terme polysémique

terroir identité terroir social vécu mémoire

dimension humaine épaisseur du temps juridique savoir-faire

Schéma de sythèse des définitions du terroir

note de bas de page les éfinitions du terroir

Le terroir, tel que nous l’entendons, ne se limite pas à une approche centrée sur un certain type de production labélisé, des folklores ou encore des savoir-faire ancestraux. Il s’agit d’un concept polysémique qui ne peut pas être défini par une seule de ses composantes. Il peut être abordé sous différents angles, tels que le paysage, la pédologie, le patrimoine, l’identité ou encore l’aspect social. Ces différentes thématiques sont interconnectées et composent un tout, le terroir. Le terroir c’est donc des représentations, des pratiques, des biens (patrimoine), c’est une qualité de sol, un climat, des reliefs (pédologie), une organisation des parcelles et des techniques qui s’y appliquent (paysage), une dimension humaine, temporelle, juridique. (identité), mais également une mémoire, un vécu (social). Les agriculteurs dépendent des facteurs naturels de ce terroir, du fait de leur impact sur leurs modes de production. Mais ils façonnent en retour ce terroir par leurs pratiques agricoles. Il s’agit donc de se questionner sur la place de l’agriculture et du terroir dans la dynamique de métropolisation.

Le diagnostic du territoire de Billens-Hennes

phase 1 2. Le phénomène de métropolisation

Un processus de métropolisation se caractérise par une concentration de l’activité économique, et plus particulièrement de l’activité à forte valeur ajoutée, dans, ou à proximité des agglomérations urbaines d’importance (Ascher, 1999). En Suisse, cette dynamique se matérialise autour de quatre grandes métropoles, Zurich, Bâle, Berne et l’arc lémanique (figure 1). L’évolution de leurs aires d’influences conduit à une urbanisation toujours plus importante, y compris des territoires péri-urbains ruraux. La Suisse s’inscrit dans une dynamique de métropolisation qui a des conséquences sur le secteur agricole. La diminution des exploitations s’accompagne d’un regroupement et d’un agrandissement des exploitations.

Billens

Bâle

Zurich

BERNE LAUSANNE GENÈVE

VEVEY-MONTREUX Légende AIRE métropolitaine ZONE d’attractivité

CANTON DE FRIBOURG COEUR ECONOMIQUE

Figure 3 : Le phénomène de métropolisation en Suisse Source : Swisstopo 2009-2015

Bâle

Arc Lémanique (Vaud Genève)

Berne

Fribourg

PIB en millions

Zurich

DE LA SUISSe

Années

Rapport entre la diminution des exploitations et de la SAU

Figure 2: Office fédéral de la statistique. (2014). Produit intérieur brut (PIB) par grande région et canton. Retrieved avril 1, 2017, à l’adresse https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/ economie-nationale/comptes-nationaux/produit-interieur-brutcanton.assetdetail.1180561. html

Le diagnostic du territoire de Billens-Hennes

phase 1

Flux pendulaire et attractivité des centres

BERNE

Billens

Fribourg

Romont

Bulle

L’Arc Lémanique

N 0

10km

Le phénomène de métropolisation touche le canton de Fribourg, comme le soulignent les flux pendulaires et l’attractivité qu’émet la région de Berne et de l’arc lémanique, mais aussi à l’échelle du canton, avec l’attraction de Fribourg. Fribourg est le premier pôle urbain attractif du canton. En effet, une grande partie de la population s’y dirige pour travailler. La carte, tirée du rapport d’aménagement du territoire de 2008, du canton de Fribourg, montre que l’aire d’extension de l’attractivité s’étend sur plus de la moitié du canton. À sa limite de l’aire urbaine, Fribourg capte plus de 40% des actifs. Cependant, une partie importante d’entre eux se dirige vers la capitale helvétique, car à une échelle plus grande, Berne est un gros bassin d’emploi. Le principe est le même pour les deux autres agglomérations (Romont, Bulle). À Bulle, la ville capte la majorité de la population dans son aire urbaine, et jusqu’à 40% quand on s’éloigne. À Romont, l’attractivité de la ville va jusqu’à 40% de ses actifs, lorsqu’on se trouve proche de l’aire urbaine, ce nombre est plutôt faible, et ceci s’explique par la majorité de la population active qui se dirige vers Fribourg, ou vers l’arc lémanique (Lausanne, Genève), qui est à l’échelle suisse un gros centre d’attractivité.

3. L’impact de la métropolisation sur l’agriculture L’augmentation de la part de résidentiel de ces territoires influe sur le rapport entre ville et campagne ainsi que les rapports des individus à leur espace. Parallèlement, l’expansion de la mobilité pendulaire, consécutive à la concentration de l’activité économique dans les grandes agglomérations, tisse des liens entre divers territoires, à la fois urbains et ruraux.

Simard, M. (2007). Nouvelles populations rurales et conflits au Québec : regards croisés avec la France et le Royaume-Uni . Géographie, économie, société, Vol. 9(2), 187‑213. Consulté http://www.cairn.info/revue-geographieeconomie-societe-2007-2-page-187.html 3

Le positionnement de la commune de Billens-Hennens sur un axe stratégique entre les grandes aires métropolitaines de l’arc lémanique, Berne et Zurich, où l’emploi tend à se concentrer, attire de nouvelles populations sur la commune. Ces nouveaux habitants, dits « néo-ruraux », viennent, entre autres, pour des raisons socio-économiques ou encore de qualité de vie (qualités esthétiques et environnementales du lieu)3. Cette tendance transforme l’espace rural et les pratiques agricoles. Ces deux populations (agricoles et résidentielles) n’ont pas forcément les mêmes attentes vis-à-vis du développement du village, de ses terres, ou plus largement de son paysage. Les rapports de forces entre les diverses fonctions des territoires ruraux évoluent. La campagne en tant que ressource de production agricole se trouve confrontée aux approches de cet espace en tant que paysage (fonction résidentielle et récréative de l’espace rural) ou encore comme espace de conservation (protection de la biodiversité, du patrimoine naturel, culturel et paysager).

Le diagnostic du territoire de Billens-Hennes

phase 1

Ces dynamiques influencent fortement la forme urbaine et les structures paysagères du village de Billens-Hennens. Le bâti se densifie dans le centre et les exploitations agricoles sont repoussées à l’extérieur du village. Le paysage se simplifie. Il perd de sa richesse et de son identité. Les exploitations en périphérie du village, bien que moins nombreuses, deviennent plus importantes. Sous l’influence de la modernisation et de la mécanisation, le paysage et les techniques agricoles ont évolué. Les campagnes de remembrement successives ont conduit à une recomposition du parcellaire et à un regroupement des parcelles agricoles. De ce fait, les bocages et les arbres isolés ont progressivement disparu du paysage. Ces éléments structurants du paysage remplissaient diverses fonctions qui se sont éteintes avec eux (support de biodiversité, protection contre l’érosion des sols, corridor écologique, ombrage pour le bétail,...). Système bocager le long des parcelles

Arbres isolés limite de parcelles

Simplification des systèmes bocagers

Cordon végétal épais le long du cours d’eau

Agrandissement FRAGMENTATION DU Cordon végétal des parcelles Agrandissement

Fermes D’EXPLOITATION AU CŒUR DU VILLAGE

Une agriculture traditionnelle : un paysage complexe avec une richesse paysagère

190

des fermes d’exploitation

1950 Plan WHALEN Autonomie alimentaire

Vers une densification du bourg et vers une agriculture moderne : mécanisation et remembrement agricole

Simplification

Développement des

des systèmes

fermes a l’extérieur

bocagers

du village

197

Agrandissement des parcelles Densification du bourg

Vers une simplification Du paysage

201

Dans le même temps, la disparition du secteur agricole induit par la dynamique de métropolisation impliquerait dans la commune l’abandon de productions locales, d’espaces ouverts dans le paysage ou encore de savoir-faire constitutifs du terroir et de l’identité du canton de Fribourg. On peut alors se questionner sur la place de l’agriculture et du terroir dans la dynamique de métropolisation.

Prospective du territoire Projection territoriale de 2020 à 2050

Quelle place pour l’agriculture et pour le terroir dans une dynamique de métropolisation ?

La prospective du territoire de Billens-Hennes

phase 2

Constat sur le territoire de Billens-Hennens La prospective paysagère est une méthode qui consiste à envisager divers scénarios du paysage futur en fonction de l’analyse des évolutions passées et de conjecture sur ce qui pourrait advenir. Elle permet de mettre en évidence les choix politiques, économiques et sociaux. Face à cette dynamique de métropolisation concentrant l’activité économique dans les grandes aires métropolitaines, le canton de Fribourg ne représente pas une force économique suffisante pour résister à leur évolution. Dans le même temps, contrairement à ces dernières, le canton de Fribourg dispose d’une proportion de surfaces agricoles supérieure à la moyenne suisse. L’objectif du canton sera donc de développer une stratégie susceptible de profiter de son avantage comparatif en terme de terres agricoles et de développer un tissu économique viable. Il s’agira de restructurer le secteur agricole autour de grandes exploitations dans des espaces peu urbanisés. Cette stratégie permettra de garantir une production efficiente et apte à pallier à la baisse de production des grandes métropoles subissant les effets d’une urbanisation massive. D’un point de vue économique, le canton décidera de concentrer son développement sur des pôles d’activités disposant d’infrastructures bien développées et d’un potentiel de main d’œuvre important, à savoir l’agglomération de Fribourg et de Bulle. Les villes secondaires ne faisant pas partie de ces pôles urabins, ne conserveront que les activités à faible valeur ajoutée, ne représentant pas un intérêt majeur pour les grandes agglomérations du canton. A l’horizon 2030, les villes secondaires, telles que Romont, verront donc leur bassin d’emplois diminuer et leurs espaces résidentiels augmenter pour répondre aux besoins des agglomérations. Ce type de ville ayant un potentiel d’expansion de l’habitat relativement limité, devra répercuter cette pression sur les villages avoisinants pour répondre à la demande. Les communes rurales muteront vers une typologie de villages plutôt peri-urbains du fait de cette pression et du manque de compétitivité de leur secteur agricole. Elles s’urbaniseront progressivement au détriment des surfaces agricoles.

La prospective du territoire de Billens-Hennes

phase 2

Une agriculture productiviste : disparition du terroir Scénario tendanciel Les agriculteurs tenteront de défendre leur activité auprès des autorités communales en mettant en avant l’aspect identitaire de l’agriculture et son importance dans le maintien du terroir fribourgeois. Toutefois, les quelques agriculteurs encore présents dans le village ne seront plus suffisamment nombreux pour être considérés comme des acteurs de poids et être entendus par les autorités communales. La valorisation des terres liée à leur déclassement et l’apport fiscal relatif aux nouvelles populations plus aisées venant s’installer dans le village, conduiront la commune à soutenir cette urbanisation au détriment des espaces agricoles.

...Un paysage banalisé - Diminution de l’agriculture A l’horizon 2050, les grandes agglomérations fribourgeoises auront accaparé la quasi-totalité de l’activité économique dont le rendement n’était pas suffisant pour intégrer le marché des grandes métropoles. Les villes secondaires, telles que Romont, seront massivement dédiées à l’habitat et conserveront principalement une activité dans le secteur tertiaire et des fonctions administratives nécessaires aux résidents. Les villages péri-urbains seront quasiment intégralement urbanisés et leur limite avec la ville la plus proche aura pour ainsi dire disparu. Toute activité agricole aura disparu de Billens-Hennens, les espaces ouverts seront très limités, les zones boisées seront conservées là où la qualité du sol ne permet pas de construire des logements et seul des espaces limités seront dévolus aux loisirs.

Simplication et homogénisation du paysage

agrandissement et spécialisation des exploitations

Élevage industriel

Étalement urbain

Ferme-usine

tendanciel - 2050 Une agriculture productiviste : disparition du terroir - industrialisation de l’elevage - Banalisation du paysage - Disparition des terroirs et de l’identité du territoire

La prospective du territoire de Billens-Hennes

phase 2

RAPPEL Le décalage en terme de développement économique limitant les capacités du canton de Fribourg à resister à la dynamique de métropolisation, le conduit donc à une organization fonctionnelle recentrant l’activité agricole sur de grandes exploitations, au detriment des petits agriculteurs des villages péri-urbains. Dans le meme temps, l’activité économique tendera à ce concentrer dans les poles de développements privilégiés par le canton (agglomeration de Fribourg et de Bulle), occasionnant une perte de dynamisme économique importante dans les villes secondaires. A l’horizon 2030, les villes secondaires, telles que Romont, verront donc leur bassin d’emplois diminuer et leurs espaces résidentiels augmenter pour répondre aux besoins des agglomérations. Ce type de ville ayant un potentiel d’expansion de l’habitat relativement limité, devra répercuter cette pression sur les villages avoisinants pour répondre à la demande. Les communes rurales muteront vers une typologie de villages plutôt peri-urbains du fait de cette pression et du manque de compétitivité de leur secteur agricole. Elles s’urbaniseront progressivement au détriment des surfaces agricoles Le village de Billens-Hennens se trouvera ainsi confronté à une opposition grandissante entre deux types de populations, agricole d’une part et résidentielle d’autre part. Les espaces urbanisés seront de moins en moins adaptés aux besoins des agriculteurs. L’évolution de la morphologie du village s’orientera de plus en plus vers les attentes des populations résidentielles, majoritairement représentées dans le village. Ces derniers étant venus chercher une certaine qualité de vie, loin des villes densément peuplées et bruyantes, toléreront de moins en moins les désagréments causés par l’activité agricole (passage de véhicules agricoles, odeurs, bruit). Les agriculteurs encore présents au sud de la commune ne seront plus autorisés à traverser les zones résidentielles avec leurs machines, ce qui les contraindra à rejoindre la route principale en contournant le village par les routes longeant leurs parcelles. Ils ne seront également plus autorisés à travailler leurs terres le samedi et le dimanche pour ne pas déranger les populations résidentes.

RUPTURE 2030

(Source : Illustration du monde agricole, dessinateur Cabu)

La prospective du territoire de Billens-Hennes

phase 2

Une agriculture durable : valorisation du terroir Scénario contrasté Les paysans, conscients du déséquilibre dans leur rapport de force avec d’autres acteurs de la commune, décideront de s’unir avec des agriculteurs d’autres villages de même importance faisant face à la même problématique. Ils formeront un syndicat paysan capable de représenter une force de lobbysme au niveau du canton, afin de contraindre les communes concernées à conserver une part d’agricole sur leur territoire. Les grandes exploitations agricoles, craignant à terme leur propre disparition, se joindront à eux pour défendre une agriculture diversifiée sur le canton. Ils trouveront le soutien de partis politiques en perte de vitesse face à une droite libérale soutenant cette dynamique de concentration métropolitaine de l’activité économique. Face à la menace d’un blocage politique, le gouvernement fribourgeois sera contraint de considérer les propositions du milieu agricole en vue du maintien d’une production diversifiée dans ce secteur. Un processus de négociation sera initié, intégrant de nombreux acteurs (entrepreneurs, agriculteurs, représentants politiques, association de défense des intérêts des populations résidentielles). Les représentants du monde agricole viendront avec une série de propositions visant à diversifier l’activité agricole, tout en permettant une revitalisation des villages péri-urbains ruraux. Leurs propositions s’articuleront autour d’activités susceptibles de redynamiser des secteurs en perte de vitesse, tels que le tourisme ou le commerce de produits locaux, mais également dans des domaines plus innovants contribuant à l’indépendance énergétique du canton (agro-énergie). Il en ressortira une série de plans d’actions articulés autour de six axes :

Agro-énergie

Commerce / production locale

Loisirs

Promotion du terroir

Associatif

Agrotourisme

Multifonctionnalité du paysage

Cette politique n’aura pas pour objectif de freiner la dynamique de métropolisation impactant la Suisse et plus largement les pays développés, mais plutôt de revitaliser l’économie de ce type de village en ramenant de la multifonctionnalité dans le territoire, et une forme de complémentarité à une économie métropolitaine centrée sur des activités à forte valeur ajoutée. Il s’agira d’un processus de long terme qui impliquera une volonté politique, la participation du secteur privé (PPP), des partenariats intercommunaux et des financements à différentes échelles (fédérale, cantonale, communale), mais également une implication forte des habitants des communes concernées. A l’horizon 2050, les communes péri-urbaines telles que Billens-Hennens, auront pu maintenir une plus grande mixité en terme d’utilisation des sols. L’agriculture se sera restructurée autour de petites exploitations centrées sur des productions biologiques. Des accords auront été trouvés par district pour former des coopératives visant à disposer d’une production suffisante pour alimenter des circuits de distributions locaux. Une installation de production d’énergie à base de biomasse aura été mise en place à Billens-Hennens. La création d’un espace forestier masquant en partie cette installation aura contribué à une intégration harmonieuse de l’usine dans le paysage. Le village aura tiré profit des grandes surfaces de toits des exploitations agricoles en y installant des panneaux solaires. Un circuit dédié à l’agrotourisme aura été développé pour promouvoir le terroir fribourgeois et dans le même temps fournir un revenu supplémentaire aux paysans. Des espaces de transition, dédiés aux loisirs, entre les terres agricoles et les zones résidentielles auront été aménagés et recréeront un lien entre les parcours de randonnées aux abords du village. Signal des entrées de village

stabilise Et Limite l’érosion des sols

Randonnée

innovation technologique BIO-masse

EXPLOITATION SOURCE D’ÉNERGIE DURABLE

Gestion des franges : Permaculture Agro-foresterie et élevage Cultures fourragères

mise en valeur du paysage Vente directe Dégustation Epicerie participative

Restauration produit locaux Marché des producteurs

contrasté - 2050 Loisirs Randonnée

Une agriculture durable : valorisation du terroir - UNE AGRICULTURE respectueuse de l’environnement - MULTI-FONCTIONNALITé DU PAYSAGE - MISE EN VALEUR DES TERROIRS et de l’identité du territoire

Synthèse et comparaison des scénarios Scénario tendanciel Dynamique de métropolisation

Scénario contrasté

Concentration de l'activité économique dans les grandes métropoles suisses

Développement d'une éconmie agricole diversifiée malgré le processus de métropolisation

Economie du canton se focalise sur les agglomérations de Fribourg et Bulle

Revalorisation de petites exploitations de productions agricoles locales dans les villages peri-urbains

Les villes secondaires perdent leur dynamisme économique et s'urbanisent massivement Le trafic pendulaire augmente fortement Dynamiques économiques des campagnes

Dévitalisation des villages peri-urbains

Diversification de l'activité économique

Forte expansion de l'habitat résidentiel

Production d'énergie renouvelable (agro-énergie)

Disaprition des surfaces agricoles

Développement de l'agro-tourisme et de parcours visant a promouvoir le terroir local

Commerces et services se centralisent dans les villes secondaires au détriment des villages Environnement / patrimoine

Déclin du terroir fribourgeois

Multi-fonctionnalité du terrtoire

Disparition des savoir-faire et du patrimoine culturel

Valorisation des savoir-faire et des terroirs

Simplification du paysage

Diversification des modes de production (permaculture, agro-foresterie, vergers partagés)

Perte de diversité biologique

Gouvernance

Formation de coopératives destinées à la distribution de productions locales

Politique axée sur le développement économique Soutien au processus d'urbanisation Logique de rationnalisation des services administratifs Développement économique articulé autour des agglomérations Faible poids poliitique des agriculteurs isolés

Gestion des limites du village Corridors écologiques Integeration du monde agricole Agriculteurs se fédèrent afin d'être entendu au niveau politque Coalition de partis minoritaires pour soutenir les paysans Action politique en vue d'une agriculture diversifiée et viable

le terroir, rĂŠenchanteur du paysage de billens-hennens projet de payage et projet de terrioire

Projet de paysage

phase 3

introduction Rappel du diagnostic et des tendances futures Le canton de Fribourg s’inscrit dans un territoire national s’articulant autour de quatre métropoles (l’Arc Lémanique, Bâle, Berne et Zurich), dont les aires d’influences ne cessent de s’étendre. Ce processus conduit à une urbanisation toujours plus importante, y compris dans les zones périurbaines. Cette tendance à la concentration de l’activité économique a également des conséquences sur le secteur agricole. La production agricole tend à se concentrer sur des exploitations de grandes tailles au détriment des moins importantes qui disparaissent progressivement. Le canton de Fribourg, disposant d’un avantage comparatif certain en terme de terres agricoles, n’échappe pourtant pas à cette dynamique. Cette tendance est d’autant plus forte dans des villages périurbains tels que Billens-Hennens se caractérisant par une production agricole centrée sur des petites exploitations. Dans le même temps, le canton de Fribourg doit développer de nouvelles stratégies pour faire face au décalage économique toujours plus grand avec les métropoles suisses. Le tissu économique fribourgeois se restructure progressivement autour des agglomérations de Fribourg et de Bulle déjà bien développées. Les villages périurbains tels que Billens-Hennens sont donc confrontés aux effets conjoints d’une déprise agricole et d’une perte d’activité économique. De plus, la commune de BillensHennens est située à proximité d’un axe stratégique entre les métropoles de l’Arc Lémanique et de Zurich contribuant à la rendre attractive pour des populations urbaines à la recherche d’un meilleur cadre de vie. Ces dynamiques participent à l’urbanisation du village principalement orientée vers des fonctions résidentielles. A l’horizon 2050, si aucune rupture n’est venue remettre en question cette tendance, le village de Billens-Hennens sera en grande partie urbanisé, semblable à un village dortoir et fortement dépendant de Romont. Cette évolution se matérialisera par un déficit identitaire fort pour le village, une perte de multifonctionnalité du paysage liée à la déprise agricole et un délitement des liens sociaux entre les habitants.

Les ambitions du projet

1. Rupture de la dynamique tendancielle sous l’angle du terroir

Notre projet ne vise pas à s’opposer à une dynamique de métropolisation, contre laquelle un village tel que Billens-Hennens n’aura que peu de pouvoir. L’objectif est plutôt de redonner une identité propre au village afin de lui permettre de trouver une place dans ce processus qui ne soit pas uniquement centrée sur les besoins en terme d’espaces résidentiels des métropoles. Dans cette optique, nous souhaitons définir et valoriser un terroir propre au village de BillensHennens. L’agriculture représente une composante forte de l’identité du village, du moins pour le moment, et nous souhaitons démontrer en quoi elle peut jouer un rôle important dans la définition, le maintien et la diffusion de ce terroir.

Projet de paysage

phase 3 Une entrée du village à qualifier

De nouvelles activités (agro-énergie, bois,...)

Savoir Faire

Valorisation du terroir (production, vente directe, pédagogie,...)

Une nouvelle centralité

Mise en place d’un système agraire autour du terroir

Une entrée du village à qualifier

Nourrir Multifonctionnalité du paysage (agroforesterie, maraichage, pédagogie, vente directe, ...)

PARCOURIR Structuration du territoire

Arpenter et contempler le paysage du terroir

Renforcer la qualités des séquences paysagères traversées

2. Le terroir vecteur d’un projet de territoire et d’un projet de paysage («nourrir», « savoir-faire», « parcourir») Le terroir, tel que nous le définissons, fonctionne comme un système axé autour de trois pôles répondant à des fonctions différentes. L’agriculture joue un rôle prépondérant au sein de chacun de ces pôles. Le premier d’entre eux, “nourrir”, renvoie à une fonction évidente de l’agriculture, à savoir contribuer à l’indépendance alimentaire d’un lieu. Le deuxième pôle, “savoir-faire”, met en exergue toutes les compétences particulières d’une région, lui permettant de se différencier au sein d’un territoire plus large. A nouveau, l’agriculture intègre un grand nombre de savoir-faire (techniques de productions, produits transformés, entretien du paysage, etc.) apportant une réelle plus-value à cette fonction du terroir. Le dernier pôle, “parcourir”, renvoie à une manière d’appréhender le paysage. Un territoire se compose d’un certain nombre de séquences paysagères participant de sa diversité. L’agriculture, au-travers de ces diverses activités, contribue à façonner ce paysage et remplit donc une fonction importante de ce dernier pôle. Ces trois composantes du terroir, de part leurs relations, façonnent un paysage, les opportunités de développement économiques ou culturelles et les relations entre les différents acteurs du village. Les savoir-faire nécessaires à la fonction “nourrir” ont une empreinte «physique» sur le paysage parcouru et contribuent à le façonner, à l’ancrer dans un territoire propre. La diversification de ces savoir-faire constitue autant d’opportunités de développements économiques jusqu’ici centrés sur la filière laitière. Au final, il s’agit d’articuler les besoins alimentaires, économiques, sociaux ou encore esthétiques d’une communauté autour d’un concept fédérateur tel que le terroir.

Projet de paysage

phase 3

3. Les objectifs du projet

Valorisation de l’identité du village Les savoir-faire, les productions ou les qualités paysagères d’une région sont souvent perçues comme allant de soi et ne sont pas forcément comprises par une communauté comme un tout contribuant à caractériser un territoire. Notre but sera donc de valoriser les savoir-faire particuliers (potentiels ou existants), les productions ou encore les qualités paysagères de Billens-Hennens, constitutifs de son terroir. L’objectif est de faire que le terroir ne soit plus perçu comme une sorte de folklore accessoire centré sur quelques productions particulières, mais bien comme une plus-value économique, sociale et paysagère du village.

Recréer du lien social Le terroir peut être utilisé comme un vecteur de lien social, et ce, sur plusieurs points. Il s’agira de faire prendre conscience aux habitants du village que l’implication des agriculteurs dans le terroir local contribue à une certaine qualité de vie, de production et de développement économique profitable à tous et non uniquement une contrainte. Mettre en valeur les productions locales favoriserait les échanges directs entre habitants et producteurs locaux, notamment en privilégiant les circuits courts. Notre intention sera donc de valoriser toutes les formes d’échanges susceptibles de créer du lien social entre les différentes populations constituant le village.

Projet de paysage

phase 3

Les grands principes du projet

1. La mobilité, un levier d’action pour le territoire

Notre approche du terroir se conçoit comme un système où chacune des parties remplit une fonction particulière (“nourrir”, “savoir-faire” et “parcourir”), tout en étant complémentaire aux autres. Ces différentes composantes ne renvoient pas forcément aux mêmes espaces. Appréhender le terroir implique donc de comprendre les relations spatiales entre ces différentes fonctions. Cet aspect dynamique du concept de terroir induit une forme de mobilité, remplie par la fonction “parcourir” du système tel qu’on le présente. Ce levier est donc essentiel dans la structuration du terroir qu’il contribue à révéler.

Lucens

savoir-faire Va ll es em in d

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rêt

nourrir

Romont

2. Les axes structurants du projet Notre projet sera organisé autour de quatre axes structurant le territoire de la commune. Les deux entrées du village seront marquées par des actions fortes afin de concrétiser les fonctions “nourrir” et “savoir-faire” du terroir de Billens-Hennens. Ces pôles seront articulés autour d’un axe fort agissant comme la «colonne vertébrale» de notre projet. Les trois autres axes répondront à la composante parcourir du terroir, au-travers de cheminements thématiques. Les cheminements des crêtes, de la rivière et des vallons mettront chacun en exergue un aspect particulier du paysage de la commune.

Projet de paysage

phase 3

Une nouvelle structuration du paysage autour des composantes du terroir Notre projet de territoire sur la commune de Billens-Hennens est ambitieux, et contribuera à révéler le potentiel du site. Avec de grands principes, il sera possible de donner de nouvelles caractéristiques à ce territoire qui tend, avec ce phénomène de métropolisation, à une urbanisation intensive.

1. Une colonne vertébrale autour des composantes nourrir et savoir-faire du terroir SAVOIR-FAIRE Laiterie Fromagerie Exploitation agricole BOIS Déchetterie biomasse

NOURRIR maraichge commerce de proximité

café

nourrir

restaurant vente directe

savoir-faire

Restructuration villageoise Notre projet va se structurer tout d’abord sur une colonne vertébrale qui permettra la liaison entre nos deux pôles, les deux composantes fortes de notre projet, que sont les composantes “nourrir” et “savoir-faire” marquant les deux entrées du village. Cet axe structurant traversera donc le village, en passant notamment devant le centre médicalisé et l’église, pour se terminer aux abords de la laiterie. Plusieurs aspects sont recherchés et se tournent vers la dynamisation du bourg autour du terroir qui est présent de façon importante et qui doit être mis de nouveau au goût du jour. La revitalisation du centre, afin de proposer un nouvel usage, est la première priorité. Nous souhaitons implanter de nouvelles fonctions dans ce village en perte d’identité. Un restaurant est un bon point de départ pour redonner de la vie, car il joue sur le plan économique en rapportant de l’argent à la commune, mais aussi sur le social en tant que lieu de rencontre où néo-ruraux et agriculteurs peuvent se rencontrer. Ce restaurant offrirait des produits qui proviennent du territoire, contribuant à le rendre atypique. Avec l’exportation de l’école du village, le bâtiment servira de maison des associations où des associations du village ou non pourront organiser des événements (football, tir à l’arc, etc), ce qui renforcera une fonction sociale en partie déjà remplie par le café juste à côté.

Projet de paysage

phase 3

Avec l’arrivée de nouvelles populations dans les années à venir, notamment avec la création de nouvelles bâtisses au cœur du village, la démographie de Billens-Hennens va augmenter. Il est donc important d’anticiper cela, et il est nécessaire de réaménager cette route intercantonale, en créant un partage de la voie plus adéquat, pour que les transports individuels prennent moins d’emprise au sol, une rue où les passants pourront trouver de la convivialité. Elle ne doit pas être une route de passage, mais une rue qui devient un espace public. Pour créer cet espace, nous allons entre autres remettre au goût du jour l’identité et le potentiel de ce village fribourgeois, en créant des jardins partagés devant les fermes, ainsi que changer le revêtement des rues par du béton désactivé. Nous souhaitons également mettre en avant la mobilité douce (vélo, marche) dans le village, avec des voies destinées à cet usage.

Projet de paysage

phase 3

La composante “nourrir”

La centralité “nourrir” est un nouveau point d’ancrage dans le paysage et fait partie des nouvelles fonctions que nous souhaitons implanter dans la commune. Celle-ci permettra dans les années à venir de créer une interface entre Romont et la nouvelle urbanisation du village qui tend à s’étendre jusqu’à Romont. Située à un endroit stratégique, cette centralité vise à former une entrée du village atypique, et à créer une identité pour le village. Cette centralité multifonctionnelle se structurera autour d’une ferme de production participative. Les productions présentes seront tournées vers l’agroforesterie et le maraîchage, pour un renouveau paysager. La ferme fournira les populations avoisinantes et sera une image, à une petite échelle, de ce qui est produit sur le territoire de la commune. La ferme est certes la centralité, mais l’agriculture qui permettra d’approvisionner les populations se fera sur le territoire, par le biais entre autre du restaurant et de la vente directe. Le maraîchage et les cultures céréalières seront installés entre les deux villages de Billens et Hennens, sur la partie plane et verdoyante, où sont situés les meilleures terres. La rotation des cultures permettra le maintien des terres mais dotera aussi le paysage de couleurs vives durant les périodes de pousse. L’agroforesterie quant à elle se situera de façon plus importante sur les terres à l’est, proche de la rivière entre Romont et Billens-Hennens. Une multifonctionnalité se fera au travers des cultures, car dans cet espace de production le pâturage profitera de l’ombre des arbres fruitiers et le maraîchage pourra se faire sous forme de permaculture. Située à un endroit stratégique, la ferme pourra bénéficier d’une voie de passage importante, et donc les produits récoltés pourront être vendus sans transformation, en vente directe. La pédagogie est un élément important de cette centralité, car il contribuera à créer du lien social. C’est pourquoi, nous sommes convaincus qu’il est bon de pouvoir faire partager et de montrer les modes de production de cette agriculture à un public jeune (écoles), voire à un public plus âgé qui n’a pas forcément de connaissance sur le sujet.

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La composante “savoir-faire”

Comme pour la précédente composante, la centralité du “savoir-faire”, fait partie de nos points forts, pour avoir un renouveau paysager, mais aussi fonctionnel. Nous avons décidé de placer cette centralité, en utilisant les bâtis situés au niveau de la laiterie à l’extrémité de notre colonne vertébrale, proche de la frontière cantonale (Fribourg/Vaud). Nous souhaitons embellir cet espace, pour en faire une petite zone industrielle/artisanale, en renforçant le potentiel existant (laiterie, ferblanterie, déchèterie) au travers de l’installation de nouvelles entreprises aux secteurs d’activités variés. Nous voulons implanter une usine de biomasse, afin de faire le lien avec l’industrie et l’agriculture, avec la récupération de la matière organique des agriculteurs et des déchets de la déchetterie amenant une préservation de l’environnement avec une énergie propre. De plus, l’agroforesterie étant présente de l’autre côté du village, nous pensons judicieux d’implanter une petite scierie, qui pourrait baser sa production sur le bois de chauffe, notamment de pellets, assez présents dans la région. D’un point de vue paysager, cette zone sera l’autre entrée du village permettant d’ajouter une autre caractéristique identitaire: pour cela une revalorisation du lieu est nécessaire en créant un paysage atypique, basé sur le terroir de la commune, c’est-à-dire sur la production agricole laitière et fromagère. Avec la laiterie et la nouvelle scierie, cet espace sera dédié à la production de produits transformés, basés sur le terroir de Billens-Hennens. Les produits régionaux sont actuellement présents dans la laiterie avec le Gruyère et le Vacherin, et l’augmentation de la production pourra encore renforcer cette identité agricole que les habitants apprécient. Ce savoir-faire doit être valorisé et pour cela, nous voulons mettre en avant le terroir de façon pédagogique et créer de l’interaction entre visiteurs et vendeurs. Les visiteurs auront la possibilité de se rendre à la laiterie pour réaliser leur propre fromage, qu’ils pourront acheter par la suite avec la vente directe déjà existante. Ces trois composantes sont réellement le cœur de notre projet basé sur la valorisation du terroir par le biais de l’activité agricole locale. Avec l’augmentation de l’urbanisation dans les années 2050, ces composantes pourront ainsi cadrer cette urbanisation, pour que le village se densifie et ne se développe pas dans tous les sens. Cependant, la colonne vertébrale, ainsi que les deux fonctions qui l’accompagne, devra être soutenue par une connectivité tant interne qu’externe, notamment avec Romont et les villes avoisinantes.

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2. Une connectivité externe/interne: parcourir le terroir autravers des axes de cheminement Pour avoir une intra et inter-connectivité de notre territoire, nous devons jouer sur la mobilité, et “parcourir” est également une composante forte de notre projet. Elle permet de connecter Billens à son territoire et de le lier à un territoire plus large, notamment avec la ville de Romont. De plus, les cheminements maillent et structurent le paysage pour donner des points de singularité dans ce paysage vallonné entre le Jura et les Alpes. Avec de forts potentiels, les cheminements renforceront ce territoire, et créeront un paysage nouveau et une identité forte.

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Chemin des Crêtes

Chemin des Vallons

Chemin de la Rivière

Le chemin des Crêtes Le territoire de Billens-Hennens possède des caractéristiques et des atouts paysagers forts. Ce cheminement parcourant les hauteurs de la commune permet de contempler les caractéristiques géographiques singulières du lieu. En effet, grâce à la topographie du site, il offre la possibilité de prendre de la hauteur et d’avoir des vues sur les chaînes de montagne du Jura, avec un panorama donnant sur le canton de Vaud, et de l’autre côté, une vision de la commune, ainsi que les remparts et le château de Romont, mais surtout de s’émerveiller devant les Alpes et son point culminant, le Mont Blanc. De plus, ce parcours permet de faire la liaison entre les différentes forêts présentes sur les hauteurs de la commune. Ces forêts sont des espaces récréatifs, où l’on peut se détendre ou randonner, mais elles structurent aussi la liaison entre les deux cantons.

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Le cheminement des vallons

La création d’une continuité du cheminement entre les deux villages de Billens et Hennens nous semble essentielle, car celui-ci pourra donner plusieurs caractéristiques nouvelles et renforcer celles déjà existantes. La plantation d’arbres fruitiers parsemés, implantés de part et d’autre de ce cheminement remaniera le paysage, et jouera une fonction de production vivrière et de protection des sols. Les sols de la commune contiennent beaucoup d’eau ce qui peut constituer un problème, notamment quant à leur érosion. Il n’y a actuellement aucun végétaux présents le long de cette route déserte. Cet apport végétal contribuera à requalifier cette route en harmonie avec notre projet de paysage multifonctionnel. Des corridors verts entre les deux villages, seront les conséquences de ces aménagement, et permettront un cheminement agréable et diversifié. Ce cheminement coupera perpendiculairement notre colonne vertébrale, et il apportera un support à une nouvelle urbanité, en se poursuivant dans les jardins partagés des nouvelles habitations. Il permettra de relier notre centralité du “savoir-faire”, mais également notre colonne vertébrale et de créer une liaison entre les deux villages. La multifonctionnalité des espaces traversés mettra en relation des populations diverses (agriculteurs, résidents) et créera donc du lien social. Il s’agira d’espaces dévolus à l’agriculture, mais également à des activités de loisirs, ce qui favorisera les échanges.

Le chemin de la rivière

Marquant la limite entre Billens-Hennens et Romont, le chemin de la rivière permettra de border les différentes ambiances paysagères du cours d’eau, avec des infrastructures dédiées à la promenade, à la détente et au pique-nique. Il sera possible de passer entre différentes zones naturelles (eau, forêts), mais également de faire un arrêt dans notre nouvelle centralité “nourrir”. Il sera possible de longer l’eau en sous-bois au contact d’une végétation humide spontanée, caractéristique des bords de rivières. Pour cela, le cheminement sera doté d’infrastructures

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tels que des caillebotis lorsque la zone sera trop humide, ou encore des tontes dans les cultures pour créer un chemin intégré à la biodiversité locale. Des aires de pause et de détente sont également prévues au programme à l’intersection avec les cheminements transversaux et au niveau de notre pôle “nourrir”. D’un point de vue paysager, des rétentions d’eau seront créées pour mettre en valeur l’élément eau sur le territoire, trop souvent caché ou enterré. Le cheminement permettra de renforcer l’interface entre les deux communes et donc l’identité du village.

Les cheminements transversaux Des cheminements transversaux, mais pas moins importants et essentiels pour le fonctionnement de notre projet. Avec les autres cheminements, nous avions des orientations Nord-Sud, tous étaient parallèles, alors qu’avec ces traversantes, elles viennent couper tous les autres cheminements pour ainsi les connecter entre-eux mais surtout pour connecter la commune avec le canton de Vaud, et la commune de Romont. Un maillage du territoire sera créer, et l’aménagement d’infrastructures renforcera la mobilité douce, pratiqué par les agriculteurs, mais aussi par les habitants et usagers aux quotidiens pour éviter de prendre la voiture lors de petites distances. Une végétation arbustive accompagnera le cheminement, certes certains ont déjà de la végétation sur leurs abords, mais nous souhaitons implanter des végétaux pour démontrer la spécificité de ces cheminements. Cela aura pour impact de grands corridors verts parallèles structurant le paysage, avec des noeuds paysagers au carrefour des autres cheminements.

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conclusion Face aux dynamiques régionales et nationales conduisant progressivement le village de Billens-Hennens vers une dévitalisation économique, une déprise agricole et un délitement des liens sociaux, notre projet se fait fort d’apporter une rupture par des actions marquantes, structurant le territoire de la commune. Cette requalifiaction des espaces, articulée autour du terroir offre une place prépondérante à l’agriculture, qui est une composante centrale de l’identité du village. Notre projet à pour ambition d’ancrer Billens-Hennens dans son territoire, sa région, au-travers d’une identité reposant sur un terroir qui lui est propre. Nos interventions concrètes sur le territoire visent à renforcer l'intégration de cette identité par les habitants du village, en marquant la diversité du terroir de leur commune autour de ces trois fonctions (nourrir, savoir-faire, parcourir). Il s'agit de faire de ce terroir un vecteur d'opportunités économiques, de liens sociaux pour la commune de Billens-Hennens, mais également de diffusion de l'identité du village à une échelle plus large. Notre projet doit permettre au village de Billens-Hennens de trouver sa place dans un espace plus large, marqué par une dynamique de métropolisation, et non de se contenter simplement de répondre aux besoins des zones de développement économiques importantes. Il s'agit d'aboutir, dans les décennies à venir, à un paysage structuré autour d'une diversité de fonctionnalités et d'espaces, contribuant au développement et à l'enrichissement du territoire de la commune.

bibliographie

Ascher , F. (1999). Conclusion: Une nouvelle révolution urbaine? In C. Lacour & S. Puissant (éd.), La Métropolisation: Croissance, diversité et fractures (p. 183‑190). Paris: Anthropos Simard, M. (2007). Nouvelles populations rurales et conflits au Québec : regards croisés avec la France et le Royaume-Uni . Géographie, économie, société, Vol. 9(2), 187‑213. Consulté http://www.cairn.info/revue-geographie-economie-societe-2007-2-page-187.html