L’architecture:
Du désir au devoir
Qu’est ce que l’architecture pour nous aujourd’hui ? RAPPORT D’ÉTUDE - ENSAG - 2016 GAÉTAN GRAFF
Nous entrons en architecture pour tendre vers une chose qu’on voudrait posséder, ou un acte qu’on voudrait faire. Nous y mettons les pieds par désir, moteur de notre motivation. Que signifie alors ce désir en architecture ? Peut-être est-ce la convoitise du bien être, visant à améliorer son épanouissement personnel. De cette manière, notre entrée en école d’architecture fait appel à une réflexion à laquelle nous trouvons une justification. Le désir est un luxe: nous nous persuadons d’une manière suffisamment forte que nous sommes capables de rejoindre le métier. Puis on se convainct sur nos capacités à relever le gant, en tachant de cerner les obligations que la formation nous demandera. C’est une discipline à la fois concrète et créative, additionnée à un vaste champ de connaissances. Une matière passionnante démunie d’ennui et dont les nombreuses responsabilités sont des challenges captivants. Une profession dont les acteurs doivent garder le désir de progresser et le besoin de se parfaire. L’architecte définit ensuite des besoins, ses compétences. Pour estimer l’impact de ce que nous concevons, nous devons maîtriser un vaste champ disciplinaire et être apte à dialoguer avec chaque partie qui compose notre métier. Si aujourd’hui je donnais une définition à l’architecture ce serait la suivante: L’architecture est l’alliance entre la connaissance de la matière, assemblée à une technique maîtrisée et d’un système issu d’une matrice conceptuelle organisant l’espace. Ces deux notions doivent dégager la dimension poétique indissociable au contexte. Je ne pense pas que sans ces composants, je puisse concevoir une architecture complète. Ainsi suit le devoir qui détiendra ici une double connotation: celle d’obligations personnelles et celle de responsabilité d’éthique. Être responsable envers les impacts sociaux, économiques, écologiques et politique que l’architecture à la force de dégager. Il nous faut pouvoir les estimer et les mesurer. Il nous faut créer une architecture non seulement respectueuse du site, mais qui doit savoir aussi l’écouter, l’interpréter. L’architecte doit avoir un esprit de finesse et de modestie à la manière du philosophe Pascal qui nous dit: «l’esprit de géométrie n’est rien sans l’esprit de déduction». L’architecte doit sentir l’espace agréable. Nos premières leçons nous ont appris le besoin d’enthousiasme pour apprendre et de curiosité pour découvrir, car nous voudrons sans cesse améliorer nos projets, et heureusement, l’architecte sait se corriger et se bonifier. Il est un humaniste qui se donne les moyens de comprendre comment construire des lieux signifiants, pour permettre d’assumer notre condition humaine, c’est à dire de vivre. Un des moyens privilégiés pour permettre à l’homme d’habiter pleinement va être de créer des atmosphères significatives. Cela va permettre de faire le lien entre le concret du projet (forme physique) et celui qui l’expérimente (forme psychique). Dans ce rapport d’étude nous verrons comment le désir de devenir architecte est devenu le besoin d’être architecte, et quels seraient pour moi les devoirs de l’architecte.
S
o
m
m
a
i
Désirs Celui de s’engager en architecture Celui de progresser sans cesse Besoins Celui de maîtriser la matrice conceptuelle Celui de connaître les matériaux et d’en comprendre la mécanique Celui d’appréhender une dimension poétique Devoirs Celui d’être enthousiaste Celui de partager Celui de responsabilité
r
e
LES DÉSIRS DE L’ARCHITECTE 1| Le désir de s’engager en Architecture Notre entrée en architecture peut se caractériser par une multitude de désirs : désir de parfaire un domaine connu (parfois parental), désir de se rapprocher d’une passion personnelle ou induite, désir de rejoindre une formation auquel notre profil correspond, désir d’élévation sociale ou personnelle, désir de découvrir l’architecture du monde par le voyage, désir prétentieux d’inscrire son nom dans la pierre, désir d’enfant utopiste ou d’adulte réaliste des enjeux que cette formation porte, désir de relever une ambition ou un défi, désir de conforter notre intérêt à la formation, désir de satisfaire une attirance éprouvée, désir de relier différentes compétences, désir d’introduire de l’art dans du formel, et pourquoi pas le désir naïf de construire... Petit déjà, ma grand-mère me confessait quelques leçons d’architecture. Sa formation aux beauxarts puis aux Arts-Déco à Paris avait déjà passionné son premier fils dans ce domaine. L’intérêt porté n’était certes pas de la meilleure attention, mais je creusais avec curiosité les placards remplis de plans et de maquettes et je croquais les petites anecdotes de ses collaborations. Les leçons de bon sens seront en définitive celles que je mémoriserai pour mes futurs projets. Le plus déconcertant reste parfois l’écart entre la volonté de beauté et le désir de pratique. Puis durant 14 ans, j’ai grandi dans un cadre singulier, celle de l’architecture onirique façonnée par George Adilon. C’est en 1964, lorsqu’il rencontre le père Perrot qui lui confie la réalisation de l’établissement Sainte-Marie Lyon sur la colline de Fourvière que George Adilon commence son travail sur l’enfant et sa formation par l’architecture. Toute mon enfance fut bercée de fenêtres uniques, grandes, parfois colorées, faites dans une menuiserie inox éternellement courbée. De ces salles de classe en béton, aux arrêtes nettes, mais aux flans inclinés. Si l’onirisme était dans ce que nous pouvions percevoir de l’extérieur, la rigueur de l’éducation l’était dans la forme brutale des bâtiments. La fin des études, au lycée Jean-Baptiste de la Salle, fut pour le moins différente et beaucoup plus chaotique. C’est à cet endroit précis que l’architecture s’est éveillée au moment même où nos enseignants nous demandaient de nous préparer à nos futures études. L’avenir si lointain, que nous ne pensions pas voir apparaître si tôt, s’élevait fatalement face à nous. Mon premier geste, dans ce déphasement prématuré, fut de joindre plusieurs conseillères en orientation. De perdu je suis devenu éperdu. J’étais capable de tout, de rejoindre n’importe quelle formation, sauf celle d’architecte... Une provocation. Après avoir raté mon bac (comptabilité et finance en entreprise), et décidé d’en changer, tout en continuant en candidat libre (marketing et management), j’entrepris de travailler dans la création de meubles. Notons que la formation dans laquelle je me trouvais, ne correspondait en rien à celle qui lui succéda. Elle reste néanmoins particulièrement formatrice et je tente toujours de l’intégrer à mes travaux. La sensation d’échec doit devenir formatrice. Dans la suite du parcours, et car l’admission post-bac était passée (être en candidat libre vous déconnecte du monde scolaire et des admissions post-bac), il a été entrepris de faire une formation pluridisciplinaire permettant la découverte du monde de l’art via une Manaa. Une approche plus didactique que scientifique avant de se tourner vers l’architecture. Un premier pas essentiel pour toucher le «terrifiansianisme» de l’architecture. Ainsi la liaison était faite. En grandissant, le désir devient l’appétence de l’immensité de la culture architecturale, défini par le besoin d’y répondre. En arrivant enfin dans la formation désirée, il fallait désormais me montrer à la hauteur des attentes. Rapidement on soupçonne notre formation. N’est-ce qu’un artifice ne caressant que la surface d’une complexité toute autre ? Et heureusement, ma formation d’architecte doit rester la plus conceptuelle possible. Le solar décathlon que nous avons réalisé grâce à Patrice Doat fut ma première expérience concrète d’un projet qui passe du plan à la réalité. La première fois que nous avons construit ce que nous concevions. Une expérience remarquable, le lieu où la sueur et la fatigue sont récompensées par les éloges de la réussite. L’importance de l’exercice a simplement été celui de nous donner les moyens de le concrétiser. Au plus tard les responsabilités civiques et juridiques, ce projet est partis d’un désir, celui d’offrir la chance d’être heureux dans la construction d’un projet. Alors prions pour que le travail ne soit pas un labeur, et appliquons la pensée de Doat, celle de s’engager.
2| Le désir de progresser sans cesse Le désir doit être celui de construire. Mais pour y arriver, nous faisons face à un long processus pour lequel il faut être pugnace. L’académie a écrit : «En faisant le choix de devenir architecte, vous faites le choix d’intégrer un enseignement d’excellence. L’architecture est «une expression de la culture». Elle est d’intérêt public. Ce principe affirmé avec force dans la loi de 1977 sur l’architecture trouve son expression dans l’exercice d’une profession qui ne cesse de se diversifier et de renouveler ses approches et ses exigences. Cette évolution conforte le rôle (essentiel) que les architectes exercent dans la société en ce qui concerne le logement, la rénovation, l’aménagement des villes et des métropoles, le développement durable, l’équilibre des territoires et l’harmonie des paysages. Quelle que soit la source de notre vocation, on découvre vite que les études que nous avons choisies permettent d’exercer le métier d’architecte sous des formes multiples : «architecte libéral bien sûr, mais aussi salarié en agence, architecte dans la fonction publique ou le secteur public (architecte urbaniste de l’Etat, architecte en chef des monuments historiques, en collectivité territoriale). Selon les cas vous pourrez agir comme maître d’œuvre, maître d’ouvrage, programmeur, urbaniste, designer... Et cette liste n’est pas exhaustive.» Ainsi chacun se retrouve devant une pluridisciplinarité représentée par nos différents cours théoriques. Cependant, cette formation peutêtre insuffisante, parfois, c’est ce que nous arrivons à faire de plus qui nous forme. L’expérimentation, les expériences, notre formation, doivent nous étonner pour permettre de prolonger le désir immanent de progresser. Cette progression se fait par toutes les expériences que nous accumullons au long de ces trois années. Elles se traduisent par des expérimentations. Commençons par les semaines intensives, encadré par Patrice Doat «Découvrir l’architecture par l’approche constructive et les règles simples de la géométrie appliquée à la conception architecturale permet une réflexion et une découverte des cultures constructives par l’observation des patrimoines vernaculaires et contemporains dans le monde. Dans cette optique, l’approche constructive en rapport au projet, objet de nos préoccupations, n’est pas coupée de la conception, elle n’est pas seulement un savoir, mais donne également lieu à une réflexion intellectuelle, à une recherche sur la capacité de productions et d’invention de notre société autour de la question de l’architecture bioclimatique.» L’expérimentation se fait par la simple idée que l’étudiant se gère et progresse à son rythme, au fur et à mesure d’exercices rythmés. Les meilleurs projets sont promus avec gentillesse et sérieux, donnant à chacun le désir d’être cité. Néanmoins, ne négligeons pas l’importance des rencontres estudiantines. Celles qui forgent en vous un désir de revanche, de partage, de confrontation, de soutien. Citons alors l’importance du dialogue avec sa génération, la pertinence du combat des idées. Les projets réalisés en groupe ou individuellement et ce qu’on en retient. L’impact de nos leçons, l’intérêt porté à la patience du formateur. Le plaisir d’apporter son grain de connaissance et que quelqu’un vous apporte le vôtre. Nos camarades apportent beaucoup, déjà par leur nombre, mais aussi par l’étonnement que notre éducation offre. C’est l’explosion de la mise en commun des fragments du savoir avec un zeste de compétitivité qui m’ont donné cette envie de progresser. La notations sur le suivi fait par nos enseignants montre aussi la volonté de récompenser la progression des étudiants. Quelques uns nous proposent des livres, certains proposent de continuer le rendu après la dernière correction, d’autres apprécient le dialogue sur vos expériences passées, et nous suggèrent différentes orientations de stage pouvant nous plaire et nous servir pour nous permettre de devenir plus pointus sur un domaine précis. Les désirs portent ainsi vers le besoin, infini, de construire. Ce désir de construire s’accompagne donc de la satisfaction de concevoir et donc le besoin d’y parvenir. Chacun réagis sur ce désir d’une manière qui lui est propre. Je la conçois par la peur, la peur d’être suffisant. J’espère ne jamais prétendre ne plus avoir besoin de progresser, et de ne jamais négliger l’apport de personne, sans quoi je m’enfermerais dans ce que je déteste le plus, ne pas arriver me remettre en question.
LES BESOINS DE L’ARCHITECTE 1| Besoin de maîtriser la matrice conceptuelle Par besoin, je me réfère aux aptitudes que doivent détenir les architectes, leurs bagages. C’est notre habileté à concevoir un projet grâce à nos compétences, nos acquis d’apprentissage et de déduction. Nous avons besoin d’une base architecturale, une définition pour déterminer les besoins fondamentaux qui nous permettrons de comprendre comment exercer. Le besoin est une méthodologie de projet. Ensuite, du mot latin Matrix (matricis), lui-même dérivé de mater, qui signifie « mère », la matrice est un élément qui fournit un appui ou une structure, et qui sert à entourer, à reproduire ou à construire. À l’image du film Matrix où la matrice est un assemblage de données créant un monde, l’architecture ne serait-elle pas de la même façon un assemblage d’éléments créant le projet ? Nous avons alors besoin de maîtriser la matrice conceptuelle, la connaissance des matériaux utilisés lors de la réalisation et la compréhension de la mécanique nécessaire à un assemblage logique. Rajoutons à cela une part sensible et émotive, et le projet obtiendra cette dimension poétique dépendante de son succès. Le besoin doit parler au projet, du besoin qui motive la construction. La notion de matrice conceptuelle est un outil permettant d’élaborer le projet. Ce sont les différents connexes qui permettent la tentative d’une maitrise contextuelle, environnementale, historique et phénoménologique indissociable au projet. C’est une suite d’analyse logique, fortement influencée par ce que nos enseignants nous demandent de percevoir pour dégager la forme. En deuxième année c’est « la dimension phénoménologique de l’architecture. L’étude de la phénoménalité des évènements naturels (physiques) et humains (anthropologiques) qui permet, dès lors que ces derniers sont soigneusement observés, de définir la forme « énergétique » d’un édifice - ce que l’on peut définir en d’autres termes comme étant le « profilage » externe et interne de celui-ci. Ces deux profilages interagissent l’un avec l’autre via des champs de forces/contreforces. Comme pour un bateau ou un pull, la forme résultante est en partie issue d’une friction entre intérieur/usages et extérieur/environnement ; comment les phénomènes météorologiques, topographiques, biologiques ou géologiques prennent formes en relation avec les usages des Hommes qui habitent l’édifice et leurs besoins en terme d’ambiances – lumineuses/visuelles, thermiques, sonores, olfactives, gustatives (cela arrive) et tactiles.» C’est bien évidemment le contenu qui, une fois maîtrisé, permettra de mettre en place le premier jet du projet et d’établir le choix de sa matérialité. Cette matrice se développe au fur et à mesure des leçons, de nos recherches et de nos analyses. On remet dans leur contexte chacune des constructions étudiées. Ce sont en grande partie les cours théoriques qui nous donnent l’appui de la pertinence de ces 3 points. Aurions nous imaginé avant Catherine Maumi que la tradition anti-urbaine aux États-Unis, depuis les premières communautés, cherchait une alternative aux formes traditionnelles de regroupement en agglomération ? Et que longtemps considéré comme un paradis, ce nouveau Monde offre de l’espace et de la nature à revendre, ce qui explique l’extension des villes sur un principe de grille contrôlé. Aurions-nous eu la finesse de comprendre sans Anne-Monique Bardagot que les grands ensembles souffrent réellement de leur enclavement et de leur isolement de la ville ? Que créer des «quartiers» de la taille d’une ville sans le confort de cette dernière pourrait entraîner une frustration tel, qu’un problème d’architecture deviendrait alors un problème politique ? Aurions nous su sans Cedric Avenier à quel point l’histoire de l’architecture est le reflet de notre patrimoine et l’expression de notre passé? Que les systèmes constructifs si caractéristiques aux différentes époques de l’histoire renvoient à des croyances et des savoir-faire très précis ? Tous ces éléments servent à construire un contexte bien précis. Ils servent à construire l’architecture. Pourquoi l’architecte colonial Ali Tur, que nous a fait connaître Sophie Paviol, avait-il décidé d’associer de manières exemplaires : contraintes économiques et logistiques, modernité, identité locale, conditions typographiques et climatiques ? C’est en créant une matrice conceptuelle qu’Ali Tur a créé une modernité tropicale, et qu’il a décrété que le béton traité d’une manière bien précise pouvait résoudre des problèmes post cataclysme et les volontés de progrès coloniaux de la France. Tout ce que nous apprenons influe sur cette matrice conceptuelle et sur ce qu’il faut choisir comme forme et matériaux pour répondre au contexte sur lequel nous travaillons. Nous avons besoin de maîtriser le langage du lieu et ce sont une fois les éléments choisis, qu’il nous reste à savoir comment s’en servir.
2| Besoin de connaître les matériaux et de comprendre la mécanique La connaissance de ses produits a toujours permit au cuisinier de comprendre, comment les cuisiner. Le rapprochement est le même pour l’architecte et ses matériaux. Je pense qu’il est nécessaire d’aborder l’architecture comme un agrégat d’ingrédients, comme il faut aborder l’analyse critique de structures simples et la conception de formes structurelles. Le jeu des forces, l’arrangement des composants et des proportions et le dialogue avec l’ingénieur spécialisé dans ce domaine sont nécessaires. La charte de l’école a écrit : «A l’issue de la licence, les étudiants devront avoir acquis la compréhension des systèmes de masse et d’ossature remplissage, de leur confrontation au projet et des matériaux pour les réaliser. Ils seront capables de comprendre et d’analyser une construction existant quant à son système structurel». Le cours de construction et matériaux a pour objectif de générer les compétences nécessaires permettant de mettre en cohérence l’objectif architectural et sa réalisation matérielle. C’est une question que je me pose en tant qu’étudiant : quel système constructif est le mieux adapté aux contraintes du programme ? Durant notre semaine intensive « Structure » avec Jean-Christophe Grosso, on reçoit « la claque » de la maîtrise par le maître. L’instruit nous démontre que « l’approche est fondée sur la connaissance de la matière et des gestes humains nécessaires pour la transformer et la déployer dans l’espace. Par « connaissance de la matière, nous entendons aussi bien les données scientifiques objectives, que les données techniques, historiques, sociales, ethnologiques et sensibles qui s’attachent à un matériau en particulier ». Cette approche de l’architecture se fait dans un esprit d’économie et de recherche d’un rapport optimal entre consommations de ressources matérielles et énergétiques et effets spatiaux et sociaux. Cette approche par les matériaux et la culture constructive convoque le champ de l’expérience, expérience accumulée des savoirs et des savoir-faire. Je pense que nous avons besoin de cette maîtrise pour construire avec sens. Ce que nous voyons est singulier car bien réalisé. La structure est là ou elle doit être dans chaque bâtiment que nous analysons, même s’il existe encore quelques imperfections. Les matériaux sont justement jaugés et l’effet produit nous touche parce que nous sommes simplement dans un diagramme de réussite du projet. La semaine carton (intensive également) aura été une investigation dans l’intimité du matériau carton. De l’importance du pliage jusqu’au sens du carton, de sa couleur jusqu’à sa finition, et des conséquences de sa construction jusqu’à sa mise en œuvre par emboîtement. Cela aura été l’amorce à la sensibilisation des matières utilisées et de leur complexité. On se rend bien compte ici de l’importance que doit avoir un matériau, transformé ou brut, sur le sens de son assemblage. J’ai aussi eu la chance de travailler avec Julien Vincent, ébéniste du 1er arrondissement de Lyon, qui me montra l’importance du détail, de la perfection, de l’affordance des essences de bois utilisés. L’avantage d’être l’apprenti de l’artisan c’est la proximité des relations et la force de celles-ci. Dans une intimité de dévot, il m’autorisa la proximité avec les clients, de son entreprise et de ses collaborateurs : quelque chose d’important pour comprendre leur façon de travailler et les problèmes rencontrés en fonction du meuble, du bois utilisé et de ce que l’on en demande. Pourquoi utiliser l’acajou quand on possède de l’ébène ? Est-ce pour son grain fin et régulier ou pour sa dureté moyenne et sa teinte homogène variant du rose au rouge foncé, parfois rubané lorsqu’il est coupé dans le quartier ? Est-ce pour sa stabilité dans le temps ou son prix ? Le choix et l’assemblage qui en résulte sont toujours différents et sont traités d’une manière religieuse. Mais au final, il n’en reste qu’un. L’expérience fait son choix. Je crois que vouloir maîtriser mécanique et matière, c’est une façon de se donner confiance et de confirmer ses choix. Je suis persuadé que je dois, pour construire convenablement, avoir conscience de ces connaissances. Et que ce sontn grâce à ses connaissances, que le projet aura un sens sensible, vraiment profond. Ainsi, matériaux, assemblages et lieux, créeront la dimension poétique indissociable au projet.
3| Besoin d’appréhender une dimension poétique J’ose en déduire qu’une fois que le site et ce qui le compose sont parfaitement maîtrisés, la poésie du lieu permet de spontanément lui donner un sens. L’architecture prend soin des corps et stimule l’esprit. La poésie se souvient des architectures précédentes pour mieux imaginer celles à venir en se construisant aujourd’hui. Elle intègre les besoins et les désirs de ceux qui vivent, habitent, utilisent, transforment, détournent ou détruisent. La dimension poétique c’est aussi la conclusion du travail. Il faut l’imaginer avant même de commencer à se référer à cette idée de matrice ou de mécanique, mais elle en reste la conclusion car elle n’existe pas avant, puisqu’elle n’est qu’imaginaire. On se souvient des leçons de première année ; «Découvrir et comprendre les cultures constructives traditionnelles ou contemporaines. Fournir des références, définir les champs du possible, relier production architecturale, demande sociale et développement durable. L’enseignement du projet est conçu comme une succession d’expériences sur le point, la ligne, la surface, le volume, l’enveloppe, l’espace avec l’accent mis sur l’imagination constructive en accordant une place importante aux outils de la représentation. La tétralogie « observer, décrire, mesurer, (représenter) » structure les exercices de projet alliant créativité et expérimentation ». Une année avec Doat, c’est une année curieuse sertie d’enthousiasme ou l’on imagine produire du rêve et construire un poème. Après la conception poétique vient la construction poétique. Ce que nous percevons des édifices ce n’est pas seulement leur fonction constitutive de leur sens mais aussi leur forme. Comme en poésie un mot se perçoit pour ses qualités diverses, à savoir sa matérialité sonore, son registre, les images qu’il convoque etc., et pas seulement pour la chose qu’il désigne. L’architecture, comme nous le laisse entendre AndréMarc Belli-riz, c’est lorsque « la construction, faite de matériaux, entretient des rapports sensibles avec l’individu ». Ces matériaux signifiants, pourtant aspect d’une réalité quelconque, pourraient nous évoquer des sentiments d’ordre poétiques. La poésie se manifeste lorsque l’on dépasse le domaine utilitaire, de la clarté de sens et de la correction de la syntaxe, pour ne percevoir que la forme et le contenu du poème. Par analogie, il y a poésie en architecture lorsque l’on dépasse la vérité constructive pour ne percevoir que l’objet architectural. De même, elle se perçoit lorsque l’on oublie les questions d’usage, de forme, des règles constructives au profit de sensations face à l’objet architectural. Ses sensations peuvent être la conséquence de la présence des matériaux, leur agencement, leur bruit, leur manière d’accrocher la lumière, etc. On appréhende alors la forme (dimension formelle), la vie (dimension d’usage), la matière (dimention constructive) et le lieu (dimension contextuelle). Le lieu est aussi dépendant du projet. C’est lui qui induit les choix et la première impression du projet fini. C’est également un vrai défi à relever que de se projeter dans un projet. La poétique du “Lieu”, “espace”, “géographie”... la notion de lieu ne va pas de soi. En relation dialectique avec l’espace qui le fait vivre mais auquel il donne corps, le lieu est tour à tour concret (comme une ville) ou archétypal (jardin, château, chambre...). Il faut réussir à apprécier le lieu, le site, mais aussi s’imaginer l’appréhender. La dimension poétique doit créer un sens à l’architecture. La dimension poétique c’est aussi une initiation au voyage. Les voyages m’inspirent aujourd’hui, je parle de ceux qui, par les personnes rencontrés et les trajets accomplis, font qu’à travers les souvenirs et les images, j’arrive à redéfinir l’importance des cultures. Du choix de mes cours aux États-Unis jusqu’à la reconnaissance des activités associatives et sportives, de la rapidité des leçons indiennes et de la rigueur du patriotisme matinal, en passant par des extrusions architecturales en Suisse, Maroc, Italie, Belgique, Espagne, Portugal, Australie, Canada, Tunisie, Angleterre etc... en compagnie de guides compétents. Tout cela me permet désormais de comparer la façon d’enseigner, parfois responsable des intérêts que nous portons à nos formations, et d’avoir la chance de recevoir des étudiants de grandes universités pour y établir des débats de comparaison. Mais je ne considère plus vraiment leur importance comme étant une obligation physique. On peux voyager par le livre, la photo, internet et les mémoires. On voyage sur nos réseaux sociaux en découvrant tout les jours ce qui se fait au loin. C’est génial, car c’est une source d’inspiration impérissable dont il faut parfois néanmoins faire le tri. L’architecture est donc un voyage poétique de sa conception à sa réalisation.
LES DEVOIRS DE L’ARCHITECTE 1| Devoir d’enthousiasme L’architecte fait partie d’un ordre car il a des devoirs multiples auquel il est seul à répondre. Le devoir s’apparente à une règle. Mais si une règle est une formule ou une proposition indiquant une démarche ou une voie à suivre, une manière de se conduire, une règle de vie est donc un précepte qui nous dit comment il faut vivre. Nos devoirs serait alors nos responsabilités pour la vie d’autrui. Le devoir est aussi ce qui est conforme au bien, aux normes éthiques, bref ce qui est moral. L’architecte aurait alors le devoir d’estimer l’impact sociétal de ce qu’il conçoit, car il détient une vocation d’humaniste, il doit mettre l’Homme au cœur du projet pour lui permettre d’exister. Entre autre, l’architecte détient aussi le devoir de l’écologie, de la gestion des énergies qu’il va faire déployer, il est responsable d’un monde qui change et tient en sa possession une partie de l’évolution de la pensé politique. Mais l’architecte dispose aussi un devoir envers lui-même : celui d’enthousiasme et de curiosité. Il ne peut pas être passif. Il a besoin de cet engrais pour nourrir sa vocation et il est dans l’obligation de partager et de transmettre. Il doit défendre l’Homme et son habitat et faire en sorte de garder le pouvoir de le faire. Ces devoirs déterminent le «pourquoi» de ce que nous devons faire, et de comment nous devons nous comporter. Quand je suis arrivé à la faculté d’architectures, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme (LOCI) de StGilles, la mise en compétition fut un élément marquant. 300 personnes au début, 150 à Noël, et «nonente»% d’échecs à la fin, «septente» après rattrapages. La formation est difficile, répétitive, peu démonstrative néanmoins elle reste complète, avec des approches poussives sur l’expression, la représentation et la culture. Elle caresse avec intérêt le passé et son contexte et elle souligne l’importance des matériaux, de la structure et des savoirs de la construction. Sans reconnaissance cependant, car si l’école forme à un niveau d’ingénieur, elle n’en donne pas le diplôme. Elle aura été l’année qui confirma mon désir de découvrir l’architecture et celui de l’approfondir autre part. A Bruxelles, si j’appréciais ce que je faisais, je n’y prenais pas de plaisir. « Nos nouvelles institutions ne peuvent venir que de l’émerveillement… et certainement pas de l’analyse. Et je lui dit «Vous savez, Gabor, si je pouvais imaginer autre chose que l’architecture, j’écrirais un conte de fées, parce que c’est des contes de fées que sont nés les avions, les locomotives, et tous les merveilleux instruments de l’esprit… Tout est venu de l’émerveillement. » Louis I. Kahn L’enthousiasme est l’engrais qui alimente l’architecte et nourri ses projets. L’enthousiasme permet l’émerveillement, développe la curiosité et c’est pourquoi elle doit être partagée. Si j’ai quitté Bruxelles pour Grenoble en prenant la décision de reprendre une 1ère année, c’est bien pour cette raison. Il m’est impossible de concevoir un travail comme un labeur. Comme disait l’auteur Philippe Tailliez, «l’enthousiasme est la seule vertue». C’est à Grenoble que le plaisir est apparu et bien sur, grâce à Patrice Doat et son «enseignement par l’expérimentation, une innovation dans le système d’éducation de l’architecture et de l’urbanisme au croisement des cultures constructives». Architecte-chercheur, professeur des sciences et techniques pour l’architecture à Grenoble, Cofondateur en 1979 du laboratoire CRAterre à l’Ensag, Cofondateur en 1998 de la Chaire UNESCO «Architecture de Terre et développement durable», Cofondateur des Grands Ateliers à Villefontaine en 2001, Chevalier des Arts et des Lettres en 2009, Médaillé de la Recherche et de la Technique par l’Académie d’Architecture à Paris en 2014, c’est tout ça «Patou». Un professeur qui crée de l’enthousiasme par la confiance qu’il accorde à ses étudiants, qui partage, qui échange, qui s’inspire et nous inspire. Comment m’imaginer architecte sans avoir l’enthousiasme nécessaire pour me faire plaisir et faire plaisir ensuite en créant à travers mon architecture de l’enthousiasme. L’idée est ici de s’induire dans un cercle vertueux, presque idyllique, permettant d’affronter les obstacles (nombreux d’après Philippe Trétiack) de l’architecte.
2| Devoir de partage L’architecture est d’une certaine manière une discipline autodidacte. Notre formation dépend bien sur de ce que nous sommes capable de faire de plus. Cela fait part d’un désir de progresser ou de se former (lecture, concours, conférences, cours optionnels, etc.), mais aussi de ce que nous sommes capables de partager ensemble, les travaux de groupe nous le rappelle régulièrement. Groupes de travail et autres activités partagés venant compléter ces actions de partages. A l’Ensag, le corps enseignant nous transmet son érudition, internet sa toile, et nos camarades leurs astuces, les informations nouvelles, le coup de main et une bonne part de motivation. Le partage c’est que qui nous a permis d’aboutir à tout ces workshops, projets d’architecture et autres concours. Le partage est la graine de l’évolution, et vu son importance, l’architecte se doit d’être responsable de ce qu’il partagera. Heureusement, nous avons des stages nous permettant de recevoir et de compléter notre formation et nos échanges de connaissances. Ce premier stage fut très marquant et un tantinet particulier. Celui de se rendre compte que les beaux-arts et mai 68 ne sont pas si loin et que certains considèrent fermement que cela a permis l’élévation sociale de la médiocrité. Didier Repellin et Jean-françois Grange-Chavanis m’ont permis de découvrir leur façon de travailler, à l’opposé de ma formation à l’école, ce qui ne m’a pas permis une adaptation immédiate. Cependant le malaise de l’incompréhension a fini par disparaître face à la découverte de projets reconnaissables et d’une grande valeur. La qualité de réalisation des ouvriers qualifiés et la connaissance des architectes face aux problèmes rencontrés, se liant par la communication entre ces acteurs, m’ont appris sur l’importance du partage des connaissances. Cette approche par les matériaux et la culture constructive convoque le champ de l’expérience et de l’accumulation des savoirs et des savoirfaire. Sans les échanges entre ouvriers et de l’architecte, quel sens donner à notre formation ? Le but n’est pas « d’en saigner », mais d’instruire. Mais certains de nos enseignants oublient complètement cette notion d’échange. Ils pensent se suffirent à eux même. Ils oublient, par mépris ou ignorance, qu’un étudiant possède un savoir et s’interroge énormément. Les étudiants échangent constamment puisque, je le redis, nous sommes futurs architectes passionnés et qu’avec cette qualité nous parlons sans cesse d’architecture, au point de frustrer nos relations. Pouvons-nous imaginer plus tard, ne pas partager, ne pas s’instruire ou ne pas s’écouter ? Cette approche du partage a été possible grâce à quelques enseignants : Julie Flohr et ses différents workshop avec l’artiste Tejo Rémy et les Master DPEA, Olivier Baverel et la Nexorade avec les élèves ingénieurs, le Solar Décathlon et le stage CraTerre. Ces quelques expériences sont très insuffisantes quand on connaît leur rapport intéret/épanouissement. Ainsi plus tard, j’ose imaginer une agence à l’image de OMA/AMO de Rem Koolhaas «L’OMA reste voué à la réalisation des bâtiments et des schémas directeurs, AMO opère dans des zones au-delà des frontières traditionnelles de l’architecture, AMO interagit dans les médias, la politique, la sociologie, les énergies renouvelables, la technologie, la mode, la conservation, l’édition et le graphisme». De ce fait, on obtient un élément de recherche et donc de partage d’informations, et cela provoque de l’enthousiasme. L’architecture a une utilité publique et à ce titre, je voudrais qu’elle soit un acte de partage.
3| Devoir de responsabilité L’architecte est une façade du monde actuel par les matériaux utilisés, les formes appropriés ou l’influence projeté. On s’inspire des artistes, des écrivains, des technologies qui nous entourent. C’est pourquoi considérer cette future fonction comme responsable socialement et écologiquement est un fait : l’architecte a les moyens d’influencer la façon de vivre des gens et possède alors un devoir envers la société. Cette partie du rapport servira a étayer mes questions sur ce métier. L’architecte doit-il embellir son pays, créer du patrimoine ? Doit-il obligatoirement respecter l’environnement ? Les normes ? Quelle limite y a t’il pour celui qui fait construire ? Je compte bien y répondre durant ces prochaines années. J’imagine aujourd’hui qu’un bon architecte doit construire pour rendre heureux. Mais ces notions de bonheur et de beauté que nous avons abordées en philosophie avec madame Bonnico nous ont démontrées une complexité Heideggerienne tout autre, entre la beauté pure et la beauté conditionnée, inspiratrice de mouvements architecturaux. Avons nous comme responsabilité de représenter une époque ou d’imposer un principe de vie ? Comment aborder la complexité de construire pour l’homme quand on ne le connaît pas ? Nos études sur les sciences du milieu permettent d’intégrer le milieu physique dans son projet d’architecture : on doit être capable d’appréhender les contraintes naturelles qui pèsent sur celui-ci et de saisir les relations réciproques qui lient milieu naturel et milieu construit. Notre mission est de bâtir, d’être partie prenante des évolutions culturelles, techniques, sociales et économiques de notre temps. C’est dans un perpétuel ajustement et une stimulation continue entre forme, technique et économie que se construisent nos bâtiments et nos villes. La cour de cassation, dès 1963, a formulé ce principe en expliquant que «l’architecte n’est pas seulement un homme de l’art qui conçoit et dirige les travaux ; il est aussi un conseiller à la technicité duquel le client fait confiance et qui doit l’éclairer sur tous les aspects de l’entreprise qu’il lui demande d’étudier et de réaliser». Il nous faut au même titre appréhender le milieu psychique, le bonheur qui se créera pour les usagers. Un bâtiment bien fait n’a jamais permis à lui seul de s’épanouir, cependant il y contribue. Sur quelles responsabilités dois-je alors m’engager ? Mon incompréhension devant cet exercice est ici. J’ai beau tout essayer, je n’arrive pas à être suffisamment dogmatique pour croire qu’il ne peut exister qu’un principe d’éthique. Mais je crois aux technologies qui diminuent notre servitude au travail. Je crois au besoin de la végétation, d’air extérieur et de places végétales car elles représentent la beauté pure. Je crois à l’impressionnisme des lieux publiques, démonstrateurs des savoirs faire. Je crois que nous devons trouver des solutions à l’habitat passif par la recherche pour aider à rentrer dans un monde d’autoconsommation. Je crois que ces notions ne montrent en rien un progrès mais une forme d’avenir. En résumé, je crois avoir envie de voir cet avenir et d’y participer. Et je sais désormais que chaque problème aura un nombre infini de solution. Je considère alors de ma responsabilité de tenter, plus tard, de répondre de la meilleure des manières et montrer que notre métier est indispensable.
CONCLUSION Ce rapport d’étude aura permis d’éclaircir ma pensée de l’architecture et d’installer en quoi je ne suis pas seulement persuadé mais convaincu. Plutôt que de parler de dogmes, principes ou doctrine supervisant ma vision de futur architecte, j’ai préféré ici parler de ce qu’il me semble indispensable en tant que futur architecte, ce en quoi je crois en ce début d’année 2016. Cela réside dans cette tripartie fondamentale du désir, du besoin et du devoir. Le désir de s’engager en architecture et de progresser en tant qu’architecte. Le besoin de maîtriser la matrice conceptuelle, de connaître les matériaux, de comprendre la mécanique et d’appréhender une dimension poétique. Le devoir d’enthousiasme, de responsabilité et de partage. Toutes faisant corps pour me permettre de croire que plus tard, cela sera encore mon fil d’ariane. Le premier cycle de 3 ans conduit au diplôme d’études en architecture, (DEEA), conférant le grade de licence et doit permettre à l’étudiant d’acquérir les bases d’une culture architecturale, de compréhension et de pratique du projet architectural par la connaissance et l’expérimentation des concepts, méthodes et savoirs fondamentaux qui s’y rapportent. Mais cela semble ne pas suffir. Ma formation, celle de deuxième cycle de 2 ans qui conduit au diplôme d’État d’architecte (DEA), conférant le grade de master et qui doit me permettre de maîtriser: une pensée critique, la conception d’un projet architectural de manière autonome et la compréhension critique des processus d’édification se fera dans un établissement où je continuerai à balayer un maximum de théories. Paris-Belleville propose un large choix d’options de master, modifiable chaque année et chaque semestre, rompant ainsi avec ma craintee de ne pas réussir à voir un maximum de cours théoriques. L’idée ici est de poser des bases sur ce qu’il me semble essentiel pour me sentir vraiment architecte confirmé. J’ajouterai que tout ces éléments donnent confiance dans un projet. Il faut essayer de n’avoir aucune faille dans son discours et les oraux participent à nous donner confiance en nos auditeurs. Qu’est-ce que l’architecture pour moi si ce n’est justifier mon utilité dans la société ? J’ai besoin de cette base avant d’oser prétendre avoir le «style» qu’on me demande. Il n’y a pas qu’un seul projet. A chaque programme nous imaginons des centaines de possibilités, à chaque sujet, si vous avez 1 000 étudiants, vous aurez 1 000 propositions, 10 000 références. C’est l’immense richesse de l’architecture. Se dire qu’on peut tout tenter, sans s’emprisonner dans des principes rabaissants et castrateurs. C’est pourquoi, à cette question: «Qu’est ce que l’architecture pour vous aujourd’hui ?» je répondrais que c’est probablement de «se poser des questions actuelles et de ne plus croire que choisir un dogme suffira à les résoudre».
https://fr.pinterest.com/doatpatrice/p%C3%A9dagogie-et-innovation-dans-les-%C3%A9coles-darchitect/