FRANK Magazine / ISSUE N.1 "We are special" by Géraldine Pace

Sociology & Fashion Magazine

ISSUE N.1â&#x20AC;&#x2030; We are special

Summer 2015

ISSUE N.1 We are special

Sommaire : Diktats in society [ p.6 ]

Fashion & Anomaly Ont participé au numéro “ We are special ” Direction artistique, photographie Géraldine Pace Stylisme Géraldine Pace & Margaux Peyrelongue Modèles Louise Harling, Victor Fièvre, Kevin Stoffel, Quentin Lasbazeilles, Jessica Fecteau, Sebastien Fruit, Florence Monge-Lautrain, Géraldine Cozette, Adama Dosso, Damien Gurzynski, Max Jacottin.

[ p.12 ]

EDITO Frank, c’est tout d’abord le mot “ Franc” en anglais. Cela peut-être également le nom de quelqu’un, de n’importe qui… Frank, c’est un magazine qui parle avant tout des gens et qui a pour vocation de toucher le plus de personnes possibles. On aborde des sujets et on en parle franchement. Dans chaque numéro, une réflexion est proposée en introduction sur un sujet concernant notre société. Dans un deuxième temps, nous répondons à ce propos par la réalisation d’une série de photos, dans le but de donner une dimension artistique au développement sociologique. Dans ce numéro, nous avons décidé de nous attaquer aux diktats imposés par notre société qui portent à la recherche de la perfection absolue : comment la pression des médias nous pousse à complexer pour des défauts faisant partie de la nature humaine ? Pourquoi en arrive-t-on à effacer sa propre identité afin de vouloir ressembler à un certain prototype de perfection ? Notre réponse est claire : cette recherche de la perfection est vaine, car ce sont en réalité nos défauts qui nous valorisent. Afin d’aller jusqu’au bout de cette réflexion, nous avons réalisé une série de photos en choisissant des modèles qui ne rentrent pas dans la norme... Et c’est beau !

FRANK MAGAZINE / ISSUE N.1

A cause de l’évolution des diktats imposés par notre société, des maladies comme la dysmorphophobie, directement liée à l’image déformée que chacun de nous porte sur son propre corps d’une manière obsessionnelle, surgissent. Trop exigeants envers nous-mêmes, trop préoccupés à atteindre la perfection en tout, nous sommes devenus tout à coup les proies faciles de nos propres obsessions. Incapables de voir et d’accepter la réalité telle qu’elle est, dans ses limites et avec ses défauts, les personnes s’imposent des objectifs théoriquement réalisables, mais qui s’avèrent complètement surréalistes. “ Être le meilleur ”… Voilà l’idéal qu’a chacun d’entre nous, dans une société forcément imparfaite. (…)

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“ La peau et les formes vont devenir la seule manière d'exister aux yeux des autres ” Source : Daniela Jacomme Ionescu Castez

La nouvelle relation individu/société, à l’aube du XXIe siècle

Aujourd'hui, il y a un impératif d’apparence idéale de jeunesse et de séduction, encouragé par les médias ainsi que la publicité. Avec la crise du sens des valeurs et du lien social, l'apparence est devenue la seule manière d’exister. Le plus profond est la surface, la peau et les formes du corps sont la seule manière dont on va exister aux yeux des autres. Dans une société sans boussole, notre place dans le monde devient problématique. Ce manque d’investissement de soi par la société est intériorisé. De plus, la société de consommation nous pousse à nous dévaloriser pour consommer davantage. Au final, c'est un cercle vicieux et destructeur. Dès les premières décennies du XXe siècle, les chiffres envahissent les magazines et les traités de beauté des années 1930 : poids et volumes sont censés correspondre à la taille de chacun. Les indices s’aiguisent, les rapports se resserrent, plus sévères qu’auparavant : le niveau de poids n’est plus seulement équivalent à celui des centimètres dépassant le mètre, 60 kg pour 1,60 m, il lui est inférieur, 55 kg pour 1,60 m. L’abaissement du poids s’accélère même dans les dix années suivantes. La mutation commencée avec les années 1920 a conduit aux “ silhouettes flèches ” d’aujourd’hui, magnifiant un “ corps liane aux jambes interminables ”, une effigie souple, musclée, svelte, mêlant bien-être et ventre ultra plat. Et tout cela ne s’arrête pas là… Visages bien proportionnés, rajeunis et cheveux teintés, tout signe de vieillissement est complètement

rejeté. Nous somme dans une société où la norme a une place principale et où les défauts, même naturels, doivent être gommés. Chirurgie esthétique à gogo, rythme de vie surréaliste avec régimes et sport à la clé, certains vont jusqu’à s’imposer une vraie torture pour ressembler à l’image de l’Homme heureux. Parce que c’est avant l’image que l’on renvoie aux autres qui reste le plus important et qui définit cette envie de se surpasser. Seulement, ce n'est pas la normalité d'avoir un corps de mannequin. Ce n'est pas la normalité de n'avoir absolument aucune marque sur le corps. Ce n'est pas la normalité de mener une vie entièrement faite de bonheur et de réussite. Pourquoi s'entête-t-on à espérer le contraire ? Sommes-nous devenus les pions des médias sans qu'on ne puisse agir consciemment ? (…)

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Nous n’arrivons plus à faire la part des choses, nous n’arrivons plus à distinguer le beau du laid. Nous nous fions à l’image qui nous est renvoyée sans cesse par des supports qui sont destinés à produire de l’argent, sans pouvoir construire nos propres repères. A force de vouloir ressembler à un certain canon de beauté, on en vient à effacer petit à petit notre individualité.Nous ne cherchons pas à être différents, nous cherchons à être parfait. Mais la consommation n’est pas quelque chose qui rend heureux quand elle est tourné dans ce but là. La mode, la peinture, la musique sont créées à partir de matières, de formes et de couleurs… Ce sont les erreurs qui font avancer les choses, ce sont les différences qui nous définissent. We are special !

FRANK MAGAZINE / ISSUE N.1

Fashion & Anomaly

FRANK MAGAZINE / ISSUE N.1

N.1

Modèles / Kevin Stoffel Géraldine Cozette

FRANK MAGAZINE / ISSUE N.1

KEVIN STOFFEL Chemise blanche COS, Ensemble ZARA, Chaussures ADIDAS

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“ Almost everyone prefers normality because normality brings comfort and security. But when you think about it, normality hinders the reason why you are on this earth.” Euginia Herlihy

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GÉRALDINE COZETTE Jupe ZARA, Soutien-Gorge DIM, Haut bleu et short blanc BA&SH

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N.2

Modèles / Damien Gurzynski Quentin Lasbazeilles

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DAMIEN GURZYNSKI Pantalon COS, Lunettes PAUL&JO

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Our lives are mere flashes of light in an infinitely empty universe. In 12 years of education the most important lesson I have learned is that what we see as “ normal ” living is truly a travesty of our potential. In a society so governed by superficiality, appearances, and petty economics, dreams are more real than anything in the “ real world ”. Refuse normalcy. Beauty is everywhere. Dominic Owen Mallary

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QUENTIN LASBAZEILLES Haut bleu MARGAUX PEYERLONGUE & GÉRALDINE PPACE

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N.3

Modèles / Adama Dosso Jessica Fecteau

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ADAMA DOSSO Polo vert LACOSTE, Débardeur en lin et Pantalon Blanc ZARA

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“ The most interesting people are the unusual. No one writes about or discusses the average, the ordinary, or the common; they write about and they discuss the weird, the mad and the different ” Donna Lynn Hope

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JESSICA FECTEAU FECTEAU JESSICA Robe bicolore Robe &OTHER bicoloreSTORIES, &OTHERmaquillage STORIES GRIMAS

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N.4

Modèles / Sebastien Fruit Florence Monge Florence Monge-Lautrain u 38

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“ Youth is happy because it has the capacity to see beauty. Anyone, who keeps the ability to see beauty never grows old.” Franz Kafka

SEBASTIEN FRUIT Débardeur en lin SANDRO, Pantalon beige ZARA Polo noir et chemise blanche PAUL SMITH

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FLORENCE MONGE-LAUTRAIN Débardeur noir PETIT BATEAU, Bijoux SCOOTER

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Merci ! Antoine Leroux / JL Bloch Lainé / Sebastien Fruit Quentin Lasbazeilles / Wanted Model / Kevin Stoffel Géraldine Cozette / Victor Fièvre / Louise Harling Damien Gurzynski / Jessica Fecteau / Gaby Raybaud Max Vatblé / Florian Chaudat / Cécilia Ducamp Odhran O Dhuínn Dunne / Margaux Peyrelongue Fredérique Schaettel / Françoise Pace / Stefano Pace