FBA 12 Le visible et l'invisible

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Frères Bien

N° 12

Aimés

27 mars 2003 _________________________________________________________________________

Thème de la réunion: « Thème libre » Le rituel du thème libre, ou rituel et thème libre, ou ordre et chaos. La Genèse nous confirme ce que nous savions déjà grâce à l'étude de la symbolique des Nombres : la création est une division et non une multiplication! La création se fait par distinction et non par séparation proprement dite. Selon l'une des principales lois de la physique, la création ne devrait pas exister Si l'on en croit la physique, ni l'homme, ni les animaux, ni les végétaux ne devraient exister. Pourquoi ? Parce que selon la physique, tous les systèmes ne peuvent naturellement évoluer que vers des systèmes de moindre énergie. Sauf s'il y a intervention extérieure. Autrement dit, quand un système décrit par un certain nombre d'informations se transforme en un autre système décrit par d'autres informations, il ne peut lui transmettre la totalité de son énergie car une certaine qualité de celle-ci se dégrade. Prenons l'exemple d'un tas de briques et d'un mur construit au moyen de celles-ci. La structure du mur est dite plus "intelligente" que celle du tas de briques. On dit qu'elle est plus "profonde". Et pourtant, quantitativement, rien n'a changé : il y a toujours autant de briques. Comment exprimer le changement survenu sinon en termes d'informations : l'ensemble des informations nécessaires à la description du tas de briques s'est transformé en un ensemble d'informations nécessaires à l'édification du mur. Et pour accomplir le changement, il a fallu du travail, c'est à dire de l'énergie. Il est bien évident qu'il existe une différence de "profondeur" entre un atome et un homme. Pour une quantité de matière équivalente, l'homme est beaucoup plus "profond" que l'ensemble des atomes qui le composent. Les scientifiques se demandent s'il existe un rapport entre l'augmentation de la


complexité, autrement dit de la "profondeur" et la quantité d'énergie nécessaire à la transformation. J'ai rencontré, il y a quelques années de cela un grand physicien, tenant une chaire de physique nucléaire appliquée à la Sorbonne. Bien sûr il avait toujours son pendule dans la poche et son petit chapeau sur la tête, et ses collègues physiciens l'appelaient Professeur Tournesol. Il s'agissait du Professeur Rocard. Il savait, lui, que ce rapport existait et que l'homme était fait d'atomes et d'énergie, ce qu'il appelait : " la bioénergie électromagnétique humaine". Présentation qui lui a toujours été refusée dans les congrès de ses pairs : pas assez de recherches d'applications (j'ai servi de cobaye, avec d'autres, pendant 7 ans). Le second principe de la thermodynamique dit qu'un système isolé, c'est-àdire non influencé par une intervention extérieure, évolue inexorablement vers sa destruction. Autrement dit, tout ce qui a été créé mourra. Logiquement donc, l'Univers devrait se dégrader lentement et finir par s'écrouler. Ceci semble évident, et pourtant la vie ignore ce principe puisque, selon la science profane, il y a évolution depuis des formes primitives unicellulaires vers des systèmes complexes tels que l'homme. L'explication de ce phénomène est peut-être que dans l'Univers rien n'est isolé, mais cela est contraire à l'avis scientifique général. Pourtant dans son laboratoire le Professeur était peut-être arrivé à nous démontrer le contraire. Il agissait comme en Maçonnerie selon un rituel ou plutôt rituellement ce qui serait plus exact. Il trouvait que les rituels gardent une structuration qui témoigne d'une certaine logique dépassant la continuité de leur forme. Cette logique systémique répond à certaines composantes adéquates qui permettent la résonance, en épurant les ajouts personnels. Ainsi, se retrouve un fond commun permettant l'accès à une compréhension des mécanismes qui sous-tendent une action réelle. Le collectif doit sa force à son intégration au rituel. Il véhicule un ensemble de symboles fondamentaux qui s'inscrivent dans une démarche cohérente, laquelle va placer les opérateurs en dehors de leur cadre référentiel habituel pour les rattacher à un autre temps et un autre espace. L'efficacité tient à la qualité de la résonance, et la faculté d'entrer en résonance avec un champ énergétique dépend de l'implication réelle de chacun. Et cela s'expliquait et se passait dans un vieux hangar servant de laboratoire de recherche sur la bioénergie électromagnétique humaine. Jusqu'où va se nicher la F Maç et principalement l'ésotérisme. Là aussi, il expliquait les électrons libres, et dissertait d'esprits libres et uniques ; même si nous connaissons tous toutes les lettres de l'alphabet nous ne sommes pas tous, hélas, Ronsard ou Aragon. Chacun est libre du


thème de sa vie, beaucoup de gens connaissent les 7 notes mais seul Mozart a créé "la flûte enchantée ". Alors Rituel du thème libre, rituel et thème libre ou ordre et chaos ? Moi bien sûr, sur les 3 présentations que je vous soumets, je vais prendre la quatrième : le chaos dans l'ordre. L'ordre, c'est strict, fermé. S'ils étaient restés dans l'ordre y aurait-il eu Mozart et Aragon ? Et comme le disait le professeur Rocard chacun est libre du thème de sa vie, alors pourquoi pas de sa planche ! Le chaos c'est la vie, la base de cette énergie vitale de l'homme, de cette bioénergie électromagnétique humaine, empreinte unique qui fait de tous les êtres des entités différentes avec leur propre résonance ; nous sommes nos propres Dieux. Nous sommes tous composés d'atomes soudés par une énergie: cette bioénergie unique pour chacun de nous que nous utilisons pour nous construire tout au long de notre vie, comme une divinité ! J.F.L.

A la suite de cette planche, comme il est d'usage dans toutes nos réunions, une discussion très riche sur l'ordre et le chaos s'installa. Partir de rien, d'un atome, d'un brin d'herbe qui croît, d'un grain de poussière qui volette au sein d'une myriade dans un rai de soleil, apparemment d'une manière chaotique mais selon un ordre invisible orienté par des "attracteurs étranges", partir du néant pour arriver à l'homme nu qui vient de naître, encore dans la méconnaissance de ce qu'il est, de ce dont il est capable, de ce qui l'habite, de ce qu'il peut devenir, du pouvoir qu'il a de se transformer et de transformer le monde… Nous venons d'horizons différents, nous avons erré d'obédience en obédience pour certains, de loge en loge pour d'autres, mais nous sentons qu'il nous reste à découvrir bien d'autres choses et que nous ne pourrons le faire qu'ensemble. Au-delà d'un accroissement de connaissances, de la découverte de nouveaux savoirs, nous savons que ce qui est le plus important dans notre démarche, c'est la découverte d'une véritable fraternité, parce que nous nous sentons unis autour des valeurs fondamentales de justice et de vérité. Si je dis bien "autour", c'est parce que lorsque je pense à notre groupe, je l'imagine en "chaîne d'union" permanente, une chaîne que l'on forme et que l'on brise sans cesse pour retourner dans le monde du temps et de l'espace, sans trop oser penser au "caché", à ce que l'on ne voit ni n'entend et qui pourtant est là, au sein du cercle que nous formons.


Certes nous ne tournons pas comme les musulmans le font autour de la Kaaba. Sept tours lents et rythmés par des millions de pas, constituant l'amorce d'une spirale qui doit les rapprocher de celui qui est pour eux La Réalité unique. Non, nous ne tournons pas physiquement car pour nombre d'entre nous il n'y a rien au centre de ce cercle qui puisse nous relier à une Réalité visible ou invisible. Tout au plus chacun peut se sentir durant quelques instants relié à ses Frères de Loge par le biais des mains unies et de l'entrelacement des bras. Le rituel peut en aider d'autres à prendre conscience que cette chaîne nous relie à tous les Frères qui nous ont précédé, mais qui réellement prend conscience qu'elle constitue le passage, le pont qui relie les vivants et les morts ? Là où certains ne voient dans cette chaîne qu'un emblème de la fraternité, d'autres y voient la mise en action invisible, par transmission et circulation d'énergie, d'une élévation du groupe vers un Point qui se situerait au zénith du centre de ce cercle. Que l'on pense à la formation d'un cône ou encore d'une demi sphère, l'image d'une spirale qui monte lentement pour se dissoudre en un ultime point s'impose. Rotations autour de la Kaaba, fumée qui se dissout lentement dans l'air sous des apparences chaotiques mais régie par l'ordre invisible des "attracteurs étranges", énergies cumulées dans la chaîne d'union et sublimées par le geste du Grand Expert tendant le bras vers un Zénith invisible en une promesse collective, le "je le promets" signifiant étymologiquement " j'envoie (cette énergie) en avant", mais aussi " à la place de…". Ce faisant il ne pointe pas son épée vers le ciel, cette épée qui est le "feu des philosophes ", mais son bras, main tendue et doigts joints, qui va concentrer en elle le feu des hommes, le feu de ceux qui ont compris les liens qui unissent le visible à l'invisible, le feu couvant sous la cendre de ceux qui ne se sont pas encore éveillés, voire de ceux qui se sentent éteints. De ce chaos naît un ordre, surgit un ordre devrais-je dire car il est préexistant au plus profond de l'homme, bien que soient peu nombreux ceux qui en soupçonnent la réalité. A l'image d'Uriel, le "Feu de Dieu", le grand lien entre le visible et l'invisible, il est le Médiateur, et son bras se tend vers le "Grand Attracteur". D'autres phénomènes qui se déroulent sans cesse au cours de nos Tenues nous échappent encore, et l'apprentissage du langage symbolique devrait nous mener tous progressivement sur le chemin de la compréhension, de la prise de conscience et de la Connaissance. Symboles des mouvements, des gestes et des pas, symboles des couleurs, des formes et des sons. Que ces Tenues se soient déroulées dans un Temple richement ou sobrement décoré, dans un lieu de vie quotidien voire une cave sombre, j'ai toujours ressenti comme un frémissement à l'écoute des mots du rituel, des


mots rythmés et martelés appelant au silence intérieur, résonnant en ce silence comme des ondes sonores en harmonique avec d'autres ondes vibrant au plus profond de moi, voilées, inexprimées, scellant un langage inconnu, structuré, prometteur d'une vision de la Réalité. Plonger en soi, sans fermer les yeux, jusqu'à ce que l'image du monde qui nous entoure se confonde avec celle de notre monde intérieur, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus ni intérieur, ni extérieur, et que cette lumière blanche qui éclaire nos jours devienne la projection de cette lumière intense et intérieure qui brille au fond de nos nuits. Comme Uriel, je tiens en ma main une flamme, flamme qui doit être transmise aux hommes de silence, de force, de pureté et de foi. Corps et esprit se mêlent en une folle sarabande de particules mues par une même force. De porteur de feu, je deviens feu, ne fais plus qu'un avec le Feu universel. C'est en transmettant, non ce que je sais mais ce que je suis, que je puis aider les hommes à trouver le seul Bien qu'ils recherchent en vain. G.H. Pour tous ceux qui désirent avancer dans le domaine de l'invisible, voici quelques pages extraites du dossier d'Adhésion et d'Admission, remis à chaque nouvel Apprenti de la "Grande Loge des Rites Confédérés.

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Du langage Sacré. Tout ce qui est nécessaire à une bonne transmission a été donné, mais comment réaliser un Rituel ? Comment apporter, les matériaux nécessaires, pour que l'Homme se libère ? Comment graduer le savoir, pour donner les clés de la connaissance ? Comment être dans le temps et hors du temps ? Comment agencer une progression nécessaire ? Comment relier les Arcanes mineurs avec les majeurs. Comment être sûr de bien transmettre, de bien libérer, de bien créer une voie privilégiée. Toutes ces questions auront leurs réponses avec le temps immuable et la possibilité des compréhensions, suivant les époques. Essayons de poursuivre dans notre méthodologie, pour qu'enfin, pour vous tous, le travail commence. Ce que nous possédons est d'une richesse inimaginable. Nous avons à travers une Franc-maçonnerie Universelle la totalité des Traditions existantes. Encore faut-il parler à des initiés. Que vont faire nos savants de retour d'Egypte pour leur nouveau Rite ?


Ils vont devoir avancer, à la recherche d'un enseignement de vie qui agit par création. Il est dit dans les Temples que tout doit être fait avec mesure et nombre. Quelle que soit la voie qui conduit à la connaissance des choses de la vie, celui qui l'emprunte rencontre tôt ou tard une limite que seule la compréhension de la ronde magique des Nombres permet de franchir. " La musique est un Verbe accessible et secret. La gamme est un frisson de l'énigme géante. Une corde au repos est un Nombre muet, Une corde qui vibre est un nombre qui chante ". (Tombeau de Néfertari). Le mot génère un impact sonore. La syllabe a un pouvoir créateur. Il y a correspondance entre la lettre et le Nombre, entre le mot et le Nombre, la syllabe et le Nombre. Pour la Vieille Egypte c'est la syllabe qui engendre un rythme, donc une résonance numérale, un dynamisme vivant, et non pas la lettre, objet de la Cabale et de sa sœur cadette la Kabbale juive, qui n'ont rien à voir avec nos Traditions. A ce propos coupons la tête aux rumeurs qui rattachent la place des Officiers de Loge aux séphiroth, séphira ou séphire. Laissons cet arbre sans racine pour nous. Voici ce que j'en pense à travers l'Égyptologie. Contrairement à Osiris, dieu d'Hermopolis, dieu des Morts dans l'Hadès souterrain, le dieu héliopolitain Khepri-Rà-Atoum est le dieu de la Lumière et de la Vie. Or, seule, après son périple dans l'Amenti et sa justification devant le Tribunal d'Osiris, l'âme du roi avait la prérogative de monter au ciel pour prendre place dans la barque solaire de son père Râ. D'après la mystique égyptienne primitive, la personne du roi était composée de deux éléments : le corps (zêt) et l'esprit, ce dernier composé de trois principes distincts : le ka, le bâ et l'akh. Le ka est une parcelle du divin, de la toute omniscience divine, de la mana universelle ; le Ka est l'apanage royal. Le Bâ est l'âme, immortelle, personnification de l'être. L'Akh, la puissance émettrice et réceptrice des ondes, l'aura des spirites, liées à la vie du corps périssable (khet). Bon, n'allons pas plus loin, je pense ces explications suffisantes. Il est probable que le mot cabale (Kabalah), qui désigne la science du commerce avec les esprits, provienne de la synthèse de ces trois principes : ka - bâ akh. Amusant certes, chemin certain sur la voie, un savoir de plus vers la connaissance...Mais revenons à notre langage. Pour les Égyptiens la racine essentielle doit se retrouver dans la vibration bénéfique de la Syllabe Sacrée. Par exemple : Aton - Akhnaton - Amon - noms divins, renforcés par la lettre A, signe de puissance et de stabilité, comportant l'idée de la cause


première (le « 1 »), de l'unité principe et que les Prêtres des Grands Temples disent être un commencement, et souvent par un « 2 » syllabique, le nombre qui va unir le ciel et la terre. Le langage harmonieux postule des mots qui respirent et cette respiration épouse le rythme de la pensée. Le rythme syllabique postule des mots limpides qui coulent telle une source d'eau vive, afin que l'âme puisse vibrer à leurs impacts, capter l'écho des régions ou règne la Beauté. Les Initiés des Temples de la Vieille Egypte enseignent que les hiéroglyphes ont deux significations : littérale et de racines profondes. C'est la ronde des Nombres, par la syllabique, qui va constituer dans les Temples le langage sacré. Reprenons, à titre d'exemple, le texte exact dans le sacre de Pharaon, de la syllabique, dans ce moment qui a été dénommé la communion. Rappelezvous : le signe iaout a été dessiné sur la main du futur Pharaon et lui est présenté en mie de pain modelée. Le Grand Prêtre lui dit : " iaout, " iaout le signe sur la main, " iaout qu'il a porté à la bouche... » Regardons la syllabique : ia / out / le / si / gne / sur / la / main /. Soit 1-2-3-4-5-6-7-8. 8 syllabes vous sont proposées pour la première phrase. la / out / qu'il / a / por / té / a / la / bou / che /. Soit 1-2-3-4-5-6-7-8-9-10. 10 syllabes pour la seconde phrase. Essayons maintenant d'expliquer ce qui vient d'être dit au futur Pharaon. Iaout est le signe hiéroglyphique qui signifie : Héritage. Il est présenté deux fois - Sur la main " Extérieur " et mangé " Intérieur ". Il a donc une action double et les mots du rituel enfoncent le clou, au cas où la symbolique du geste ne soit pas parfaitement comprise. Et en langage sacré ? - Iaout, dessiné, représente 2 syllabes ; il est présenté trois fois, soit 2+2+2=6. Il s'agit donc du nombre 6 pour la première gestuelle symbolique et le premier mot du rituel. Que signifie ce nombre ? - II est le nombre du passage, il est la synthèse de la doctrine. Et iaout qui est dit seul ? - II représente le nombre 2 qui est, lui, l'union du positif et du négatif. - Puis viennent les autres phrases du rituel le 8 et le 10. Le nombre 8 est la résurrection, la renaissance, l'enseignement. Le 10 par le zéro et le un, figure la perfection d'un plan cosmique qui se déroule dans un continuum " espace-temps ". La lecture en langage sacré nous donne donc : Le 6, le 2 sous entendu, le 8 et le 10. Il peut donc se traduire par :


" Pour l'héritage qui t'es donné, il te faudra faire la synthèse des deux terres d'Egypte, pour unir indissolublement le positif et le négatif. C'est à cette condition que tu recevras l'enseignement nécessaire pour parvenir à la perfection de ton règne, sur le plan cosmique, dans l'espace et le temps ». Voilà le langage sacré dit par ces quelques mots du rituel, d'après nos savoirs actuels, les traductions à notre disposition, les expirs et soupirs hiéroglyphiques, la querelle des égyptologues. La discussion sur la lecture des signes n'est pas encore close, car il y a actuellement trois lectures possibles, qui bien entendu, se chevauchent. La lecture profane, la lecture dite " Lettrée ", et la lecture sacerdotale. C'est à partir de cette dernière que le langage sacré peut-être réalisé et la traduction que je viens de vous proposer et celle de Madame Christiane Ziegler, conservateur général, chargé du département des antiquités égyptiennes du musée du Louvre, Égyptologue. Vous comprenez maintenant la nécessité absolue pour le Grand Prêtre d'une minutie, d'une précision méticuleuse des textes du Rituel. Il faut avoir à l'esprit que tout ceci est ultra simple et qu'il s'agit d'une étude sur nos spécificités, que si notre langage sacré existe pour la mise en place de nos rituels, vos études particulières ne sont pas mises en cause. Mais qu'il faut faire la différence entre la méthodologie de notre rite, ses racines profondes et vos études sur la cabale, la rose-croix, la chevalerie, etc… etc. ... Que vos affirmations, vos conclusions, vos idées, n'engagent que vous, et que jamais vous ne devez infléchir la route d'une Loge, d'une Sœur ou d'un Frère, sur des voies, quelquefois parallèles, mais ne représentant pas notre Rite. Que chaque Loge qui a ses ondulations particulières soit le reflet de ses aspirations, soit ; mais elle doit être l'avancée obligée de notre maçonnerie, de notre rite. C'est là, son premier devoir. Si les instances du rite laissent faire, pour permettre à tous d'aller du savoir vers la connaissance ; elles ne peuvent, tout laisser faire, quand la dérive d'une Loge est en opposition flagrante avec nos spécificités. Après cette digression, revenons à notre rituel. Il n'est pas besoin d'une bibliothèque pléthorique pour comprendre et lire le langage sacré. Le dictionnaire des symboles vous apporte déjà la compréhension des nombres, vous permet une première lecture et vous invite au travail. Avant d'aller un peu plus loin, il me faut maintenant vous donner une clé simple pour cette compréhension. Formes géométriques. Le carré, le carré long sont des figures géométriques quaternaires. Le carré est la figure de base de l'espace.


Il est symbole de l'univers créé, complémentaire de l'univers incréé. Il est attaché à l'idée de matière, de corps, et est une figure antithèse du transcendant. Le carré exprime l'instant, et même l'arrêt ; il comporte l'idée de solidification, et même de stagnation ; mais il exprime l'idée de stabilisation dans la perfection. Le nombre quatre, homologue du carré, est le nombre du développement complet de la manifestation ; il est comme le carré, symbole d'un monde stabilisé. A l'échelle du cosmos, le concept quaternaire est lié à la terre ; non pas à la planète terre, mais à tout ce qui est terrestre, c'est à dire, humain, corporel, réel, à tout ce qui n'est pas céleste et, par là, transcendant. Selon un mode de relation symbolique, toute figure quaternaire est liée à l'univers créé et se sépare de l'incréé. On peut remarquer que la quaternité, sous la forme du carré ou du nombre quatre, se rapporte à " ce qui contient ". Bien que la quaternité se réfère au terrestre, le fait que " Dieu contient tout " transfère la quaternité, en tant que symbole, au plan du céleste. Que signifie l'expression " l'Homme carré "? Pourquoi le dit-on d'Hermès ? Au plan symbolique, l'association des images du corps humain aux formes géométriques résulte d'une transposition analogique. Et notre Temple est un carré long. Allons maintenant du carré à sa représentation. Le Carré Magique Traditionnel. Les anciens d'Egypte nous ont transmis, disent les Pythagoriciens, les sceaux et les nombres, que l'on appelle aussi Tables Sacrées, car elles possèdent de grandes et nombreuses vertus célestes dans la mesure où elles représentent l'harmonie des nombres célestes. Cette harmonie ne peut s'exprimer que par les nombres. Ces représentations matérielles ne sont rien d'autre dans le mystère des choses cachées que la figuration des nombres essentiels qui dirigent et forment les choses à partir des nombres divins. De quoi s'agit-il ? Des carrés magiques, et pour nous du carré magique dit de Saturne qui représente si bien notre Loge, la place de chacun et le premier chemin. C'est un carré de neuf cases égales, dans chaque case un nombre de 1 à 9. La somme de haut en bas, de droite à gauche, en diagonale donnant toujours le même nombre. Pourquoi dit "de Saturne" ? C'est Apulée qui nous répond : Saturne symbolise la série d'épreuves de séparation qui s'enchaîne tout au long de notre histoire, depuis la rupture du cordon ombilical du nouveau né jusqu'au dépouillement ultime du


vieillard, en passant par les divers abandons, renoncements et sacrifices que la vie nous impose. À travers ce processus, Saturne est ainsi chargé de nous libérer de la prison intérieure de notre animalité et de nos attaches terrestres, en nous délivrant des chaînes de la vie instinctive et de ses passions. En ce sens, il constitue une puissance au profit de l'esprit et est le grand levier de la vie spirituelle. Pythagore, par ses disciples, nous précise : " Ce sont les combinaisons organisées d'un petit nombre d'éléments simples qui donnent naissance à l'infinie diversité de tout ce qui existe et sachez aussi que l'impair et plus important que le pair. " Regardez ! Que ce soit en géométrisation abstraite en trois dimensions ou en traditionnel, ces représentations doivent être connues de tous. Ils sont la voie, le chemin, l'écriture de la Vieille Egypte. Tous les Apprentis doivent en avoir connaissance. D'ailleurs au Second Degré, pour leurs augmentations de salaire, il est demandé de reconstituer ce carré du Rite. Il nous reste à vous présenter la place des Officiers dans notre Loge et les correspondances des nombres pour notre écriture sacrée.

Le 1- Le commencement: Le Couvreur. Le 2- Unir le positif et le négatif: Synthèse, l'Orateur. Le 3- Trilogie philosophique : le premier grade les Apprentis. Le 4- La mesure des choses : Le Secrétaire. Le 5- Quintessence. Pentacle, signe de ralliement. L'essence de son moi: Naos. Le 6- Sceau de Salomon. Double Triangle. Synthèse de la doctrine : Le Premier Surveillant. Le 7- Le mot sacré. La parole perdue. Les Chakras : Les Maîtres. Le 8- Résurrection, renaissance, enseignement: Le Second Surveillant. Le 9- Précède l'accomplissement. Retour vers l'unité : Le Vénérable Maître. Le Total = 15 - Unir indissolublement. Le plus bel enfant des Hommes.


Maintenant que nous avons tous la clé, voyons ensemble la première page de notre rituel. Sa / lut / sur / tous / les / points / du / Tri / angle / 1 2 3 4 5 6 7 8 9 et / hon / neur / à / l'Or / dre. 1 2 3 4 5 6 9 + 6 = 15 Pre / nez / place. 1 2 3 3 = 3 Je / vous / invite 1 2 3 3 à / lais / ser / les / Mé / taux 1 2 3 4 5 6 6 à / la / Porte / du / Tem / ple 1 2 3 4 5 6 6 et / à / faire / en / vous / mêmes 1 2 3 4 5 6 6 le / si / lence / in / té / rieur. 1 2 3 4 5 6 6 3 + 6 + 6 + 6 + 6 = 27  9 Se /cond / Sur / veil / lant, 1 2 3 4 5 5 quel / est / le / pre / mier / de / voir 1 2 3 4 5 6 7 7 d' un / Sur / veil / lant / en / Loge ? 1 2 3 4 5 6 6 5 + 7 + 6 = 18  9 En langage sacré : Salut sur tous les points du triangle - égale - 9 et honneur à l'ordre - égale - 6 Pour un total de - 15


Le 9 précède l'accomplissement, c'est le retour vers l'unité, il est le Vénérable Maître. Donc : au nom de l'accomplissement, pour un retour vers l'unité, moi le Vénérable Maître... Le 6 c'est le sceau de Salomon, le double triangle, la synthèse de la doctrine, le Premier Surveillant. Donc : sur le sceau de Salomon, au nom du langage sacré, du double triangle et par la synthèse de la doctrine en m'appuyant sur le Premier Surveillant... Le 15 = Unissons nous indissolublement pour être le bel enfant des Hommes. Donc : pour nous unir indissolublement, comme le plus bel enfant des Hommes... Ces deux premières phrases peuvent se traduire par : " Au nom de l'accomplissement, pour un retour vers l'unité, moi le Vénérable Maître, sur le sceau de Salomon, au nom du langage sacré, du double triangle et par la doctrine en m'appuyant sur le Premier Surveillant, je vous invite à vous unir indissolublement pour être le plus bel enfant des Hommes ". Allons maintenant un peu plus vite et laissons à chacun le soin de faire sa première synthèse. Prenez place = 3 Nous sommes tous des Apprentis... Je vous invite = 3 = Vous les Apprentis... à laisser les métaux = 6 = Par le sceau de Salomon... à la porte du Temple = 6 = Par le double triangle... et à faire en vous-même = 6 = Par la synthèse de notre doctrine... le silence intérieur = 6 = à l'écoute du Premier Surveillant... Le total = 27 = 2+7= 9 = Pour un retour vers l'unité sous la garde du Vénérable Maître...


Second Surveillant = 5 = Par le signe de ralliement... Quel est le premier devoir = 7 = Recherchons la parole perdue... d'un Surveillant en Loge = 6 = Dans notre double triangle... Pour un total de 18 = 1+8 = 9 = Pour le retour vers l'unité. Petite synthèse : " Au nom de l'accomplissement, pour un retour vers l'unité, moi le Vénérable Maître, sur le sceau de Salomon, au nom du langage sacré, du double triangle et par la doctrine en m'appuyant sur le Premier Surveillant, je vous invite à vous unir indissolublement pour être le plus bel enfant des Hommes. Nous sommes tous des Apprentis et nous, Apprentis, par le sceau de Salomon, par le double triangle, par la synthèse de notre doctrine, soyons à l'écoute du Premier Surveillant, pour aller vers un retour à l'unité. Par le signe de ralliement recherchons la parole perdue et sur le double triangle travaillons avec l'aide du Vénérable Maître ". Le langage sacré est d'autant plus facile ici, qu'il s'agit d'une lecture Français / Français. Ceci vous amène à considérer les difficultés d'une traduction d'un rituel en langue véhiculaire étrangère. Prenons pour terminer un mot du rituel et voyons comment le mettre en phase avec un contenu imaginaire. Je prends le mot « Couvreur », syllabique 2, unir le positif et le négatif. Admettons que cela ne me convienne pas. Je rajoute : (Sœur ou Frère) Couvreur, syllabique 3, trilogie philosophique. Là encore, pour le contexte, cela ne me convient pas. Je rajoute : (Ma ou Mon) (Sœur ou Frère) Couvreur, syllabique 4, mesure des choses - pas encore d'intérêt pour le contexte. Je rajoute : (Chère ou Cher) (Ma Chère Sœur ou Mon Cher Frère) Couvreur, syllabique 5, signe de ralliement -décidément cela ne me convient toujours pas. Il me reste la possibilité de dire : (Ma Très Chère Sœur ou Mon Très Cher Frère) Couvreur, syllabique 6, et là je suis à la synthèse de la doctrine.


Tout cela pour vous démontrer que dans la composition d'un rituel, vous pouvez trouver, plusieurs façons de présenter une phrase et qu'il ne s'agit pas d'une erreur de copiste, mais d'un vouloir rituélique. Allons presque toutes les clés sont données, vous pouvez travailler. Mais à propos, nos savants initiés de la campagne d'Egypte ? Leur nouveau Rite de Memphis, de Misraïm ? Et bien, ils ont tout gardé. Chaque tradition dans la pyramide de leur Rite prend sa place. Mais, pour le premier grade, devant la tâche à accomplir, ils se sont rapprochés de la Tradition existant à l'époque, et ont repris le rituel ancien écossais. D'ailleurs, nous l'avons dans l'édition de 1839 soit 41 ans après la campagne d'Egypte. Il faudra attendre près d'un siècle, pour que petit à petit, le rituel soit celui d'aujourd'hui. Ceci sera une autre histoire...

La prochaine réunion aura pour thème : "Les Anges" Elle se tiendra fin avril ou début mai. Date et lieu vous seront communiqués dans la deuxième quinzaine d'avril. Bon travail à toutes et tous. Gérard


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