FBA 7 Le quatrième pilier

Frères Bien

N° 7

Aimés

28 juin 2002 _________________________________________________________________________ Thème de la réunion : « Le Quatrième pilier »

Les deux textes ci-dessous ne sont que le résultat de recherches heuristiques. Ils ne constituent que des représentations que s'en sont faites leurs auteurs et ne sauraient prétendre être des certitudes.

Au lecteur de faire sa recherche personnelle, et de nous faire parvenir sa propre représentation du "quatrième pilier".

LA QUATRIEME COLONNE Au Rite Ecossais Ancien Accepté, le Pavé mosaïque est tourné par trois colonnes : Force - Sagesse - Beauté .

Ces trois colonnes sont de style différent : Dorien, Corinthien et Roman, donc surmontées par des chapiteaux au style correspondant. Je ne connais pas les arts de l'architecture, je laisse cela au Grand Architecte. Mais il me semble qu'il n'y a que trois styles de colonnes et de chapiteaux, est-ce pour cela qu'il n'y a que trois colonnes ? (1) Cela m'étonnerait car chez nous en F.'. M.'. « tout est symbole ».

Alors pourquoi ce pavé mosaïque, représentation de notre Univers où « tout n'est pas blanc et tout n'est pas noir », n'est entouré que par trois colonnes ?

Représentation d'une partie de notre Univers, ce qui pourrait laisser entrevoir notre humanité?

Nous, notre personne, cette pierre brute que nous taillons perpétuellement?

Cette pierre enfouie en nous dans notre temple intérieur reposant sur le pavé mosaïque cerné des colonnes de notre temple intime : Force - Sagesse - Beauté Ŕ Connaissance?

Cette quatrième colonne ne serait-elle que nous même ?

Elle s'élève seule, sans chapiteau pour la contenir.

La gnose, ce G contenu dans le pentagramme de notre étoile flamboyante.

Cette étoile qui nous guide, nous éclaire, vers laquelle nous tendons, notre G à nous FM, notre quête, notre Graal. Car il est la géométrie qui va permettre à notre Temple d'avoir Force et Beauté, il est aussi la Gnose qui apporte la Sagesse par la Connaissance.

2 colonnes physique et spirituelle : Force et Beauté, et 2 colonnes spirituelles pures : la Sagesse et la Connaissance.

Cette séparation physique et esprit et l'autre esprit pur me rappelle les deux enveloppes de l'homme d'après la Kabbale Neschamah : Esprit de vie, corps éthéré reliant Nephesh, représentation physique, et Ruash, Esprit pur, l'âme.

Ce qui nous ramène à l'arbre Séphirothique et à sa division en 3 colonnes : - 3-5-7 Binah - Pechad - Hod ( Force) - 2-4-8 Chochmah - Chesed - Nizah (Sagesse) - 1-6-9 Kether - Tiphereth - Iesod ( Beauté) conduisant au 10, Malchut, le Royaume, le Tout.

Est-il dans cette représentation besoin d'une quatrième colonne pour construire le Temple ? Le Temps, l'Espace et la Matière, les trois lod inscrits dans le cercle, les trois points des FM.

Iod - Hé - Vau- Hé Iod : principe des choses, unité principe formant la base de toutes les lettres, de tous les mots, de toutes les phrases. Base de la création, 10 principe du Tout .

1 s'alliant au Néant rien 0

Hé : Moi absolu, principe de la division de l'unité 10/2 = 5, nombre exact de la lettre Hé seconde lettre du grand nom sacré. Représentation de la vie par rapport à l'âme.

Vau : le non-moi, le rapport d'existence, 6ème lettre de l'alphabet hébraïque produit par Iod : 10 + Hé 5 = 15 soit 1 + 5 = 6 Le 2ème Hé : aller au-delà de la trinité, qui est la constitution du sacré. Cette répétition indique le passage, la liberté de passage, la transition entre le monde physique et le monde métaphysique.

La représentation de ce ternaire Iod - Hé - Vau la plus connue est le cercle de représentation de l'homme dans la Kabbale. Un triangle avec au sommet Iod, et à chaque angle de la base, Hé et Vau, cercle entouré par 4 Hé en croix.

Iod : eau primitive Hé : air de l'esprit Vau : feu de la vie Entourés par l'air éthéré de l'esprit constituant.

Les trois colonnes peuvent représenter ainsi : le reflet de l'esprit conscient : la force, la localisation de la vie, principe absolu d'existence : la sagesse, le reflet du corps matériel, rapport de l'esprit et du principe de vie : la beauté.

La quatrième colonne serait donc l'homme, celui qui fait la jonction des 3 autres.

C'est la constitution de l'indissoluble union de l'Esprit et de l'âme universelle.

L'essence de l'être absolu où fermentent la vie, la réunion des principes mâle et femelle qui engendrent éternellement l'univers vivant.

C'est le déploiement de l'Unité, principe du Un, du Tout, sa diffusion dans l'Espace et le Temps.

Est-ce pour cela qu'en FM nous travaillons hors de l'espace et du temps ?

Cette quatrième colonne deviendrait, si elle était représentée, la multiplication quaterne ou cubique de l'Unité principe pour la production du devenir, changeant sans cesse, vers l'occultation de l'objectif concret, la vie, par le retour au subjectif potentiel, la mort.

Est-il besoin de situer autour du pavé mosaïque représentant les cieux et l'univers, cette quatrième colonne représentant le royaume, Malkuth, que sont les FMà l'intérieur du temple, hors de l'espace et du temps ?

La Sagesse : Chocmah, entourée de la Providence Kether, et de l'intelligence Binah La Beauté : Tiphereth, entourée de la Miséricorde Hesed et de la Justice Geburah La Force ou Victoire : Metzah, entourée de la Génération Jesod et de l'Etemité Hod L'Univers ou royaume : Malkuth Ce qui est représenté par les mondes kabbalistiques qui sont au nombre de trois, tonalisés par un quatrième : Le monde émanatif : Aziluth Le monde créatif : Briah Le monde formatif : Jesirah Le monde factif : Asiah

C'est la liberté de passage par différentes phases entre Kether la Providence et Malkuth la Couronne : les chemins sont multiples mais l'important c'est le chemin et le travail qu'il demande.

La vérité est en tout et partout, le mensonge varie suivant les lieux, le temps et les personnes.

FM nous sommes sur le chemin de la vérité.

A quelque grade qu'il travaille le FM est au service de l'intelligence universelle qui préside à l'évolution des êtres, ouvrier du perfectionnisme général et de l'élévation de l'édifice moral qui sera le Temple de l'Humanité : l'homme , Il a devant lui en permanence le symbole du sceau de Salomon les deux triangles entrelacés : Equerre et Compas.

(1) Ndlr: après information…il y en a plus de trois

J.F.L. Le Quatrième Pilier Autant dans le Rite Ecossais Ancien et Accepté que dans le Rite Moderne Français , trois colonnettes portant chacune une bougie allumée sont assises aux angles Orient/Midi, Occident/Midi et Occident/Nord, et ont pour nom Sagesse, Force et Beauté.

Dans son discours (1736), Ramsay déclare que : " La nation la plus spirituelle de l'Europe (la France) va devenir le centre de l'Ordre et répandra sur nos statuts les grâces, la délicatesse et le bon goût, qualités essentielles dans un Ordre dont la base est la sagesse, la force et la beauté du génie."

René Guénon en a trouvé trace dans des rituels antérieurs (1727).

Ces trois colonnettes (ou piliers) se réfèrent aux trois premiers officiers de la Loge: le Vénérable (Sagesse), le Premier Surveillant (Force) et le Deuxième Surveillant (Beauté).

Elles sont aussi associées aux trois vertus théologales, et nombre d'auteurs ont tenté de leur adjoindre une correspondance avec les Séphiroth.

Pour Spaëth, on aurait donc: Sagesse Force Beauté

La Foi L'Espérance La Charité

Séphira 2: Hoc-Mah Séphira 7: Netzah Séphira 8: Hod

Pour que le principe puisse se manifester, il faut un quatrième terme, et ce quatrième pilier, dont la place reste vacante à l'angle Orient/Nord du Pavé Mosaïque serait Ain-Soph, correspondant à la fois au rien et au tout.

Chaque auteur ayant voulu donner son interprétation, il semble difficile de s'appuyer sur leurs propositions, mais quelques grades faisant référence aux séphiroth, cela suppose que leurs créateurs les ont conçus emblématiquement et que la raison reste à trouver.

Pour tenter de cerner ce que peut signifier ce pilier manquant, invisible, pour tenter de lui donner un nom, il nous faut partir de ce qui est, du visible, et par analogie, lui attribuer une fonction.

Dans le rituel du Premier Degré de la Grande Loge des Rites Confédérés, Le Maître de Cérémonies:Se lève, portant sa canne en main droite et le boutefeu en main

L'Expert : Le Vénérable Maître:

gauche, il fait le tour des trois colonnettes, sans marquer les angles, s'arrête après la Colonnette "Beauté", allume son boutefeu au Feu Sacré du Centre du Naos, puis se place devant la Colonnette "Sagesse" et se met à l'Ordre. (Dos à l'Orient).

Se lève et suit le Maître de Cérémonies.

S'arrête à l'Autel du Naos et se tient à l'Ordre, face à l'Orient, pendant l'allumage des flambeaux.

Ne parle qu'après la mise à l'Ordre du Maître de Cérémonies.

Au-delà des paroles prononcées par le Vénérable Maître et chacun des Surveillants, lors de l'allumage de chaque Flambeau, il faut remarquer que l'Expert se tient à l'Ordre à l'angle vide du rectangle.

Lorsque le Maître de Cérémonies aura rejoint sa place, en position d'Ordre, c'est lui qui officiera, versant en trois fois le Parfum Sacré, puis montrant successivement et disposant le Compas, l'Equerre et la Règle, pendant que le Vénérable Maître énonce les trois "Joyaux de la Loge", sans qui…" nous ne pouvons rien réaliser ".

Enfin, le Maître de Cérémonies et l'Expert croiseront l'épée et la canne, bras tendus vers le haut, formant une Equerre, au bas des marches de l'Orient.

L'Expert est porteur de l'épée, et veille à la régularité des travaux.

Il est le " Tuileur " et a une fonction d'Initiateur tant pour l'entrée d'un profane que pour les réceptions aux grades de Compagnon ou de Maître.

Il accompagne dans les voyages, il fait accomplir les travaux, il communique les Secrets.

Dans un rituel d'exaltation au grade de Maître, le Candidat lit un texte que le vénérable Expert lui présente: "Vénérable Maître, voici mes mains, elles sont pures. Voici sur ma paume mon cœur de ma mère, et il est pur. Qu'il soit pesé, ce cœur, dans la Balance de Vérité, car il est pur…"

Puis quelques instants plus tard:

"…Mon répondant est le Guide des Chemins, Chef de la Montagne d'Occident, Conducteur des Morts vers la Vie. Et ma Patronne est la Dame de Vérité, Régente de Thèbes. J'invoque en esprit mon Créateur, Celui dont je suis né, le stable fils du Stable, le Caché des Cachés, afin que le Verbe s'étant fait réalité, par la vertu de la voix juste, venu en Epervier, je sorte en Phénix.

Pour se mettre à l'ordre, le Frère Expert tient l'épée par le pommeau, de la main droite, et porte la main à la hauteur du menton, le glaive vertical.

L'épée est une arme destinée à la défense des causes justes.

Elle a une fonction de justice. Elle transperce. Le glaive tranche.

Jean Pierre Bayard écrit: " L'épée, sorte de paratonnerre, joue un rôle protecteur. Symbole du rayon lumineux ou cosmique, de l'éclair primordial, du "Fiat Lux", qui peut désintégrer toutes choses, l'épée, d'après les textes taoïstes, peut permettre la transformation de notre corps en corps subtil…. …Elle est tenue dans les mains de la Justice (Arcane VIII du Tarot)…et se trouve associée avec la Balance.

(Elle) peut être aussi considérée comme une arme à double tranchant, la dualité s'exerçant suivant son axe à la manière des deux serpents qui s'enroulent autour du bâton ou du caducée. Cette force double est cependant d'essence unique en elle-même… …Symbole de l'initiation, (elle) met ainsi en relation le nouvel initié avec les forces du cosmos.

L'épée et là aussi pour créer et faire respecter l'ordre, à la manière du couteau de la balance, c'est-à-dire de la pointe sur laquelle repose le juste équilibre.

Le principe de son action, l'équilibre, nous laisse entendre "équité". Les cabalistes entendront "équidé", c'est-à-dire cheval pour cabale. Pour aller plus loin, équilibre peut être fractionné en "équi", égal, cabale, et "libre", liberté, liber, c'est-à-dire livre, ouvrage à lire que présente la statue, avec inscrite la balance (libra).

Par ailleurs, en Egypte, la justice est à la charge de la déesse Maât, qui accompagne Thot Hermanubis lors de la pesée des âmes, ou mieux des cœurs, des défunts.

Ses emblèmes sont là encore tant alchimiques qu'astrologiques: L'épée est l'emblème de la planète Mars et du métal Fer, et aussi celui du Feu.

Dom Pernety, dans son Dictionnaire mytho-hermétique, nous éclaire : Epée. C'est le feu des Philosophes.

Elle est dirigée pointe en l'air, comme l'hiéroglyphe du Feu. Quant à l'alchimie, elle est connue sous l'appellation d'Art de la Balance, car il y faut beaucoup de jugement et de justesse, comme pour exercer la Justice.

Dans le Zodiaque, la Balance, figurée ici par la statue de la Justice, est à l'opposé du Bélier, la Force: ainsi ces deux Signes équinoxiaux matérialisent ici, à leur manière, l'axe Est-Ouest, et donc le trajet du Soleil, le parcours de la lumière, de l'énergie: de la Vie. Fulcanelli verra dans ce glaive : " l'animateur et le modificateur perpétuel de toutes les substances corporelles. C'est lui l'unique agent des métamorphoses successives de la matière originelle, sujet et fondement du Magistère.

C'est par lui que le mercure se change en soufre, le soufre en Elixir et l'Elixir en Médecine, recevant alors le nom de Couronne du sage…"

La Justice appelle enfin l'énumération des vertus cardinales qui sont au nombre de quatre: La Justice, La Prudence, La Force, La Tempérance.

Associées aux trois vertus théologales, elles symbolisent ensemble les sept planètes: la Foi symbolise le Soleil L'Espérance la Lune La Charité Vénus La Force Mars La Prudence Mercure La Tempérance Saturne La Justice Jupiter Mais ne nous sommes nous pas laissés abuser par cette femme portant glaive et balance ?

Une gravure hermétique représente l'épée de Mars par laquelle l'alchimiste apposera le sceau d'Hermès (Sigillum Hermetis) sur son Grand Œuvre.

Cela aussi par le poids (pondere) dont la balance donne ici la même indication que le Mutus Liber.

" Le serpent se referme en cercle sur le "sceau des sages" (sigillum sapientum), cette étoile en construction, dont le parfait achèvement correspondra plus tard à la Pierre Philosophale. Vers ce noble but, l'action conjuguée des quatre éléments (aqua, ignis, terra, aer) et des trois principes (mercurius, sulphur, sal) est confirmée par la sentence qui court en exergue: Conduis le ternaire De l'unité vers l'unité.

Eugène Canseliet

Ce n'est plus la Justice qui brandit l'épée et la balance, mais l'alchimiste, qui attire notre attention sur la puissance de l'action conjuguée des 4 éléments et des 3 principes et la connaissance qu'elle entraîne des proportions et des poids de nature.

La VIIème des "douze clefs de la philosophie" de Basile Valentin nous montre le même personnage. Intitulée "Le vase philosophal et son scel ou lut de sapience ", elle nous montre le sel des philosophes qui est l'eau ignée (aqua dans le triangle du feu, qui amène la Pierre brute au carré des Sages).

Dans son commentaire, on peut relever la phrase suivante: " Mais si tu désires être le vrai guide de ton labeur, alors prends l'eau spirituelle sur laquelle, à l'origine, l'esprit s'appuyait et, à cause d'elle, ferme l'entrée de la forteresse. En effet, la ville céleste de ce temps sera assiégée par les ennemis terrestres. Et surtout ton ciel doit être fortement protégé par trois retranchements et remparts, sans aucun accès, excepté un qui soit puissamment défendu par des gardes….. De même, dans ce Magistère, le régime du feu doit être respecté…".

Et Eugène Canseliet commente: "…Suivant l'aliment qu'on lui fournit, l'esprit matériel, qui est le feu des corps, s'émeut ou demeure inerte. Toutefois, s'il reste inactif, le corps, longtemps soumis au feu, périclite. C'est pourquoi les sages ont tant recommandé d'ouvrer au commencement avec prudence et précaution, en procédant par apports successifs, par fractions légère jusqu'à ce que la proportion requise soit établie et définitivement fixée…."

Nous pouvons revenir aux rituels maçonniques un instant, pour nous apercevoir d'une particularité relative à l'Expert, dans le "Tuileur de Vuillaume".

Au grade de Souverain-Prince Rose-Croix du rite de Kilwining, qui passe pour avoir été certainement à l'origine de nos rituels modernes, et qui nous donne un aperçu de la doctrine enseignée par la Rose+Croix, avant qu'elle ne fusionne avec la Franc-maçonnerie, le président s'appelle Sagesse, le premier gardien

(surveillant) s'appelle Force, le deuxième gardien se nomme Beauté, et le troisième gardien ou Frère terrible (l'Expert) se nomme "Alarme".

Ce troisième gardien est aussi appelé frère préparateur ou gardien de la Tour; Le sceau de l'Ordre (correspondant au scel ) est un château crénelé, carré, flanqué de quatre tourelles, environné de fossés; le pont-levis abaissé, la herse levée. Dans le champ, à droite, le soleil.

Autour, la devise : Virtute et silentio.

"Par la vertu et le silence" Le silence, dit Robert Ambelain, équivaut à la Terre et à la Prudence.

Les oriflammes indiquent clairement (auri / flammes) la nature alchimique de ce sceau qui représente un athanor.

Les trois meurtrières représentent les trois pierres (ou médecines) de Geber: Soufre philosophique pour la première.

Elixir ou Or potable pour la seconde.

Pierre philosophale ou Médecine universelle pour la dernière Tuer le vieil homme en nous pour renaître, pour nous perfectionner et pour réintégrer le Vivant éternel.

A la question " quelles sont les qualités requises pour être admis à cet Ordre ?" la réponse est "Patience, prudence, fermeté et justice " qui semblent être les vertus ayant généré la tempérance, la prudence, la force et la justice.

Lors de la réception du candidat, le garde de l'intérieur dit tout haut: Silence!

Le président, après quelques échanges dit: Chevaliers, soyons sur nos gardes !

Dans un autre ancien rituel de Chevaliers Templiers rapporté par Albert Pike (1851), il est demandé à l'Expert d'admettre avec prudence le candidat qui est un Maçon du Royal Arch.

Dans un rituel du REAA, à la demande "Qui vous a conduit", la réponse est "Raphaël".

Or, dans un autre rituel longuement commenté par Albert Pike, celui du Chevalier du Soleil, Raphaël est un Chérubin à qui le Frère Vérité (le Surveillant qui fait office d'Expert) s'adresse:

Raphaël: Mon nom est Raphaël et je représente Mercure, mon métal est le Mercure et ma couleur est le Bleu.

F.Vérité: Que lui donnera le génie de Mercure ?

Raphaël: La prudence, qui est lucidité et clairvoyance.

Il semblerait donc que ce quatrième pilier ait pour nom : prudence.

Les Anciens attribuaient deux visages à la divinité allégorique nommée Prudence.

La face antérieure de la statue est celui d'une jeune femme qui se regarde dans un miroir convexe tenu en sa main gauche, et qui a dans la main droite un compas à pointes sèches légèrement ouvert.

A ses pieds, lové sur lui-même, un serpent qui semble mourir.

Le miroir est celui de la vérité, et s'il est convexe, cela signifie qu'il tend à réduire les formes tout en conservant leurs proportions.

Fulcanelli en donne cette explication: " L'indication du sujet hermétique, contenant en son minuscule volume tout ce que renferme l'immense univers, apparaît donc voulue, préméditée, imposée par une nécessité ésotérique impérieuse, et dont l'interprétation n'est pas douteuse….

Ainsi apparaît, sous le voile extérieur de la Prudence, l'image mystérieuse de la vieille alchimie….

C'est généralement l'expérience, venant avec le temps, qui rend prudent. On pourrait supposer que la face du vieillard se trouvant à l'arrière du corps est celle de Saturne.

Il semble que ce serait là oublier que, des noces chimiques "d'un vieillard sain et vigoureux avec une jeune et belle vierge", un enfant métallique doit naître et recevoir le nom d'androgyne, parce qu'il tient à la fois de la nature du soufre, son père, et de celle du mercure, sa mère.

Quant au serpent, souvenons-nous du serpent crucifié de Nicolas Flamel, de l'Ouroboros qui se dévore lui-même, des serpents du caducée, tués d'un coup de baguette , voire du serpent de la genèse, dont la tête sera écrasée par une Vierge.

Ce serpent est le mercure, celui qui commence, entretient, perfectionne et achève le grand Œuvre.

Le compas nous indique que rien ne peut se faire sans connaissance des proportions, mais qu'il sert aussi à tracer parfaitement l'image du cycle hermétique et de l'œuvre accompli.

XXX

C'est dans l'athanor que vont se succéder les différentes phases de l'Oeuvre, et si la pierre philosophale n'y apparaît qu'au terme du travail qui ne saurait se faire sans la parfaite maîtrise des vertus, il ne fait aucun doute qu'elle y est en germe dès le début de l'œuvre.

Le Livre de la Sainte Trinité précise: "La Pierre (philosophale) tenue dans le creux de la main rend invisible. Si on la coud dans un linge fin et si l'on porte ce linge bien serré autour du corps, de manière à bien chauffer la Pierre, on peut s'élever dans les airs aussi haut qu'on le désire. Pour descendre, il suffit de desserrer légèrement le linge."

Ce texte n'est pas sans rappeler la recette du bâton du voyageur: mettre

"dans le cœur du bâton, sept feuilles de verveine, cueillies la veille de la saint Jean-Baptiste, avec une pierre de diverses couleurs qui se trouve dans le nid de la huppe."

Cette pierre du nid de la huppe était censée rendre le pèlerin invisible, et par conséquent le soustraire à toutes les embûches qu'il était susceptible de rencontrer sur son chemin.

Il semble que l'on puisse donc nommer ce pilier Prudence, et que ce qu'il représente n'est rien de moins que l'homme en quête de sa réintégration, par le Feu de l'athanor, dans l'Homme primordial.

Pour terminer, tout en revenant aux interrogations du début, rapprochons nous du système cabalistique du livre iétzira, que les rabbins attribuent au patriarche Abraham, et qui est entièrement basé sur le dogme de la Trinité divine.

Il distingue en Dieu trois Splendeurs, Séphiroth, lesquelles se confondent dans la Splendeur suprême, et ne constituent ensemble qu'une essence; à savoir: 1. L'Infini, autrement appelé, la couronne suprême.

2. La Sagesse.

3. La Prudence.

Ces trois Splendeurs suprêmes sont nommées aussi, dans les livres des cabalistes, les trois voies, les trois degrés, les trois branches supérieures (de l'arbre cabalistique), les trois colonnes. " La première voie s'appelle intelligence impénétrable, couronne suprême. Elle est la lumière primordiale, intellectuelle; la gloire première, incompréhensible pour tous les hommes créés ". " La deuxième voie est l'intelligence illuminative. Elle est la couronne de la création, la splendeur de l'Unité. Elle est élevée au-dessus de toutes les choses.

Les maîtres de la tradition la qualifient de Gloire Seconde ".

La troisième Voie s'appelle l'Intelligence sainte. Elle est le fondement de la sagesse primordiale appelée foi fidèle inébranlable. AMEN est la racine de la qualité de cette foi. Cette Voie est la mère de la foi, car la foi émane de la vertu, c'est-à-dire de la puissance qui est en elle ".

Cette Prudence, renommée intelligence, correspondrait à la troisième Séphira : Binah

________________________________________________G.H._____ La prochaine réunion se tiendra le jeudi 26 septembre prochain, à 20 heures, chez Gérard. Si l'un d'entre vous est indisponible pour cette date, qu'il se fasse connaître, nous pourrions la modifier.

Le thème pourrait être " l'accolade " .

Petit cadeau: A propos du Bâton et du carré magique Deux photos prises à l'église Notre Dame du Bout du Pont de Saint Jean Pied de Port.

La première est une porte de tabernacle, composée de 9 pyramides, celle du centre (qui correspond au 5, étant frappée d'une croix ).

La deuxième étant censée représenter un pèlerin de Saint Jacques de Compostelle, mais figurant en fait un Berger qui fait le premier signe de reconnaissance des Compagnons en dessinant un I. Questions :

Qui pourrait être ce Berger ?

Que représentent les lettres I, N, D, et G que dessinaient avec leur bâton les Compagnons ?