L’ÉDITORIAL DE GERBA MALAM
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ENQUÊTE LA FILIÈRE FERROVIAIRE EN AFRIQUE UN RÉSEAU PORTEUR À RENOUVELER LE RAIL AU CŒUR DU DÉVELOPPEMENT DE LA RDC TRAIN À GRANDE VITESSE MAROC ET AFRIQUE DU SUD EN
POLE POSITION
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DOSSIER SPÉCIAL LE CANADA AU SALON PROMOTE 2011 DE YAOUNDÉ PROMOTE 2011 UN OUTIL STRATÉGIQUE POUR LE MARKETING
DU CAMEROUN
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JOURNÉE DU CANADA FAIRE DES AFFAIRES AVEC LE CANADA LE CANADA SE VEND AU CAMEROUN BILAN DE LA MISSION
COMMERCIALE
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LE CAMEROUN UN PARTENAIRE DE PREMIER CHOIX DU CANADA TÉMOIGNAGES
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RENDEZ-VOUS D’AFFAIRES
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DOING BUSINESS 2012 COMMENT RÉUSSIR EN AFRIQUE ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES DONNÉES ET ANALYSE LE RETOUR SUR INVESTISSEMENT LA DESTINATION AFRIQUE
PLUS ATTRACTIVE QUE L’ASIE
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FEUILLE DE ROUTE POUR FAIRE DES AFFAIRES EN AFRIQUE COMPÉTENCES INTERCULTURELLES LE SÉSAME QUI OUVRE
LA PORTE DES AFFAIRES EN AFRIQUE
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INVESTISSEMENT EN AFRIQUE CARTOGRAPHIE DES RISQUES
PAR PAYS
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DIGNES DE MENTION
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MARCHÉS NORD-AMÉRICAINS LES BIOTECHNOLOGIES RECHERCHE, DÉVELOPPEMENT
& APPLICATIONS
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MONDIALISATION CRISE QUAND LE SUD VIENT AU SECOURS DU NORD
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DÉVELOPPEMENT LA CHINE UN REDOUTABLE COMPÉTITEUR POUR L’OCCIDENT
EN AFRIQUE
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FLASH INFOS
ENQUÊTE
LA FILIÈRE FERROVIAIRE EN AFRIQUE
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Réhabiliter le chemin de fer en Afrique pour en faire un véritable outil de développement. Mais comment? Et où trouver le financement?
LE CANADA AU SALON PROMOTE
2011 DE YAOUNDÉ
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Vendre l’expertise canadienne au Cameroun. C’est la mission que se sont donnée les entreprises canadiennes qui ont participé au Salon Promote de Yaoundé de décembre 2011.
L’Afrique est devenue la nouvelle frontière d’investissement. Pour profiter pleinement de ce nouveau marché, il faut une bonne préparation stratégique et culturelle. Les conseils de nos experts. AFRIQUE EXPANSION Magazine 39
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SOMMAIRE
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L’AFRIQUE LA DIFFICILE QUÊTE DE LA
L’ÉDITORIAL DE GERBA MALAM
RECONNAISSANCE INTERNATIONALE
P
ourquoi l’Afrique peine-t-elle à trouver la place qui lui revient sur la scène internationale? Une partie de la réponse nous est fournie par l’histoire. D’abord, à la conférence de Berlin (1884-1885), les pays européens s’étaient réunis pour énoncer les règles de partage de l’Afrique entre eux. L’Afrique, dont le sort était en jeu, n’avait pas été invitée à cette rencontre. Pas plus qu’elle ne fut présente à la conférence de Bretton Woods de juillet 1944 où virent le jour la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, ployant qu’elle était déjà sous le joug de la colonisation. Elle fut également exclue de la conférence de Dumbarton Oaks à Washington (du 21 août au 7 octobre 1944) où fut élaboré le projet de l’Organisation des Nations Unies, qui octroyait aux vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale une place permanente au conseil de sécurité et le désormais très célèbre droit de veto. Rien de surprenant donc que la grande majorité des pays africains, devenus indépendants à la fin des années 50 et 60, se soient retrouvés projetés dans un monde où les règles du jeu avaient été définies par d’autres. C’est dans ce contexte difficile et inadéquat qu’ils ont dû se frayer un chemin, mais le prix à payer pour toutes les « absences » aux grands rendez-vous de l’histoire sera très élevé. La marginalisation de l’Afrique dans
du cobalt et 90% du platine. À cela, il faut ajouter 10% des réserves mondiales de pétrole et 8% des réserves de gaz. Toutefois, ces atouts fontils le poids devant les autres forces en présence? Il y a d’abord le G8 qui regroupe huit pays parmi les plus puissants économiquement du monde (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Canada et Russie.) Même s’il ne comprend que 13% de la population (contre 16% en Afrique), il produit 58% du PIB mondial (contre 2,6% pour l’Afrique). Il y a aussi des ensembles économiques régionaux tout puissants. À commencer par l’Union européenne qui représente 25,85% du PIB mondial en 2010 pour 8% de la population mondiale. Vient ensuite l’Accord de libre-échange nord-américain (ÉtatsUnis, Canada, Mexique), qui est en fait plus important que l’Union européenne puisqu’il a dans ses rangs un poids lourd, les États-Unis, qui produit à lui tout seul 25% du PIB mondial (soit l’équivalent de celui de l’Union européenne). Enfin, citons le Mercosur (Marché commun du Sud), regroupant plusieurs pays de l’Amérique du Sud, qui est considéré comme le
UNE RECONNAISSANCE INTERNATIONALE PLEINE ET ENTIÈRE PASSE NÉCESSAIREMENT PAR LES ÉTATS-UNIS D’AFRIQUE ET UNE ALLIANCE AVEC LES BRICS. l’économie mondiale en est un bel exemple. Ainsi, selon le rapport 2010 de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la part de l’Afrique dans les exportations mondiales reste la plus faible (3 % en 1990 comme en 2009). Et encore : ses exportations sont constituées à 80% de pétrole, de minerais et de produits agricoles! De même, le flux des investissements directs étrangers (IDE) qu’elle reçoit, est très limité (3,1% des IDE mondiaux) et surtout dirigé vers les ressources naturelles (minéraux, pétrole, gaz, etc.). Pour sortir de cet isolement intenable, l’Afrique tente aujourd’hui, sur le plan interne, de rassurer et d’attirer plus d’investisseurs en améliorant son environnement des affaires. À l’extérieur, elle se bat plus que jamais pour être présente là où les décisions sur la marche du monde se prennent. Pour le moment, elle n’a qu’une place dans le G20 (Afrique du Sud). À la faveur de la démission en 2011 du directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, elle n’a pas hésité à présenter un candidat pour le remplacer. Chose impensable il y a quelques années. Ce n’est pas tout. Elle veut diriger la Banque mondiale. Sa candidate, la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, est sur la « short list ». Enfin, depuis plus d’une décennie, elle réclame la réforme du Conseil de sécurité afin qu’elle puisse y avoir deux sièges permanents avec droit de veto! Ces revendications de l’Afrique sont-elles purement symboliques ou ce continent a-t-il des arguments pour obtenir gain de cause? Avec un milliard d’habitants, l’Afrique représente aujourd’hui 16% de la population mondiale. Elle contient une riche diversité de ressources naturelles, parmi lesquelles 30% environ de tous les minerais de la planète dont 40% de l’or, 60%
troisième marché intégré au monde. Avec un pourcentage du PIB mondial presque semblable à celui de l’Afrique, il est parfaitement en droit d’avoir les mêmes prétentions sur la scène internationale. Au vu de ce qui précède, on comprend que si l’Afrique veut s’imposer véritablement sur la scène internationale, il lui reste beaucoup de travail à faire. D’abord, elle a tout intérêt à se présenter unie à la table des négociations internationales, ce qui est loin d’être toujours le cas. Cette unité nécessaire passe par la création des États-Unis d’Afrique qui ne sont pas une utopie. Comme l’expliquait l’ancien président malien Alpha Oumar Konaré, conférencier au Forum Africa 2009 à Montréal, « il ne s’agit pas d’effacer les États, mais bien d’effectuer plus de transferts de souveraineté à un organe fédéral qui serait exécutif, législatif et judiciaire ». Ensuite, l’Afrique doit accélérer son intégration économique. À l’heure actuelle, elle compte plus d’organisations régionales que tout autre continent, et la plupart des pays africains participent à plusieurs initiatives d’intégration régionale. C’est trop. Il s’agit donc d’aller au-delà de ces multiples groupements régionaux dont le manque de cohésion freine le processus de création d’un marché unique africain. Enfin, le continent africain doit profiter de ce qu’il est de plus en plus courtisé pour ses abondantes matières premières, notamment par la Chine et l’Inde, pour conclure une solide alliance avec ces grandes puissances émergentes qui pèsent lourd dans l’économie mondiale : 40% de la population mondiale, 27% du PIB mondial (40% en 2025), 60% de la croissance mondiale en 2015. Ces alliés l’aideront à coup sûr à atteindre son objectif tant recherché d’une reconnaissance internationale pleine et entière. AFRIQUE EXPANSION Magazine 39
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LA FILIÈRE F
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a Banque mondiale est formelle: en raison de ses multiples avantages, le rail est préférable à la route en Afrique. Or, la très grande majorité des réseaux ferroviaires sur ce continent sont à voie étroite et généralement dotés d’un armement de voie plutôt léger, n’autorisant que des charges à l’essieu peu élevées. De plus, les conditions d’exploitation y sont médiocres. Quelle est donc la meilleure voie à suivre pour l’Afrique afin de se doter d’un réseau global fiable, rentable et porteur de richesses? Que faire pour que le chemin de fer, qui a toujours été un important moyen de transport dans un pays comme la République démocratique du Congo, redevienne un outil de développement essentiel? Notre enquête répond à ces questions et montre qu’au vu de ce qui passe en Afrique du Sud et au Maroc où l’on est à l’heure du train à grande vitesse, tous les espoirs sont permis.
FERROVIAIRE
EN AFRIQUE AFRIQUE EXPANSION Magazine 39
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PORTEUR
Aménagement territorial, désenclavement, développement et environnement sont les principaux enjeux du rail en Afrique. Conçu principalement pour l’acheminement des marchandises lors de la colonisation européenne, le chemin de fer africain a ensuite pris le virage du transport public avant que plusieurs des lignes du continent ne perdent leur prestige après les années de crise, 1980-1990.
C
onfrontée à des déficits récurrents dus surtout à des charges d’exploitation de plus en plus lourdes, la quasi-totalité des régies africaines de chemin de fer a été privatisée. Des opérations issues des fameux Programmes d’ajustement structurel (PAS) initiés par les institutions financières internationales et décriées par certains analystes à l’époque. Ces derniers estimaient en effet que ces réformes, visant à limiter le rôle de l’État dans le secteur de la production et à réglementer l’activité économique du secteur privé, enlevaient aux pouvoirs publics un outil de développement essentiel. S’en est suivi un débat idéologique qui ne se justifie plus vraiment parce que le plus important désormais est de trouver la meilleure voie pour le continent africain de se doter d’un réseau global fiable, rentable et porteur de richesses. Et c’est encore la Banque mondiale qui, tout compte fait, affirme aujourd’hui que « le chemin de fer mérite toute l’attention des gouvernements africains. Parce qu’en matière de capacité de transport, de coût par kilomètre, de longévité et de sûreté, le rail est préférable à la route ». Les analystes de l’institution ayant avoué que « les concessions n’ayant pas favorisé autant que prévu l’investissement privé et n’ayant pas assez amélioré le service aux voyageurs, un nouveau modèle a donc été établi et proposé, répartissant les responsabilités des investissements de 8
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À RENOUVELER Léopold Nséké
Muriel Lasure / Shutterstock.com
UN RÉSEAU
façon plus équilibrée entre le public et le souvent des coûts exceptionnels causés par privé ». la multiplication des incidents d’exploitation. Ce qui laisse conclure aisément que Le renouvellement doit s’appuyer « le chemin de fer ne joue pas le rôle de sur les dorsales existantes transporteur de masse qu’il devrait tenir et dont les économies africaines ont pourtant Puisque l’importance du chemin de fer le plus grand besoin pour se développer. » n’est plus à démontrer, il faut redéfinir la Quelles orientations faudra-t-il doncarte des réseaux et rééquilibrer leur ex- ner au redéploiement du chemin de fer en ploitation et mieux appliquer les bénéfices Afrique ? Pour Pfeiffer, « la priorité [doit ainsi tirés. Le rail en Afrique, ce sont un peu être] la mise en place d’un mode de transplus de 80 000 km de lignes réparties iné- port “de masse”, à capacité élevée et à prix galement sur environ 30 millions de km2. de revient bas, le modèle ferroviaire à reCe qui fait une densité de 2,96 km pour produire est celui de l’Amérique du Nord 1 000 km2 et un réseau global très peu in- – que l’on trouve également en Australie, terconnecté, particulièrement en Afrique en Amérique du Sud ou en Afrique du Sud. de l’Ouest et en Afrique centrale. Les coûts de ces réseaux sont trois fois Pour le consultant français Eric Peif- inférieurs à ceux des réseaux européens, fer, au cours du processus de redéploie- étant bien entendu qu’ils ne répondent pas ment, il faudra adapter les infrastructures aux mêmes standards. C’est dans cette aux besoins réels des pays en la matière. logique que doivent d’abord s’inscrire la Dans une livraison de la revue Secteur plupart des chemins de fer africains. » privé & développement, Pfeiffer faisait Et dans ce choix de modèles et de techle constat que « du Sahara au Limpopo, nologies performantes, le financement est là où les besoins en développement sont évidemment central. Cela d’autant plus que les plus importants, la très grande majorité la privatisation n’a eu qu’un impact relatif des réseaux ferroviaires sont à voie étroite sur la reprise du transport dans le secteur. et généralement dotés d’un armement de Refinancer les chemins de fer en Afrique voie plutôt léger, n’autorisant que des demande désormais une nouvelle réparcharges à l’essieu peu élevées. Les condi- tition des responsabilités de gestion. Les tions d’exploitation sont médiocres, en grands investisseurs escomptés n’ayant partie dictées par les contraintes de l’in- pas tous répondu présents à la refondation frastructure. » des capitaux nécessaires, les États sont acPour l’expert, ces paramètres finissent tuellement les seuls à pouvoir aider au ratpar conduire à un prix de revient à la tonne trapage de près de trois décennies de soustransportée assez élevé, auquel s’ajoutent investissement dans le rail.
DÉVELOPPEMENT DE
LA RDC
L.N
L’explorateur britannique Henry Morton Stanley aurait déclaré à la fin du 19e siècle : « Sans le chemin de fer, le Congo ne vaut pas un penny ». C’était le dur constat de la difficulté qu’il y avait à conquérir cet immense sous-continent pour en exploiter les immenses richesses.
L
es administrations coloniales successives, remplacées dès 1960 par la première administration nationale congolaise, avaient priorisé l’utilisation du chemin de fer pour permettre le désenclavement de l’hinterland et l’évacuation massive des ressources naturelles, surtout minières, vers les principaux ports du pays. Le chemin de fer en République démocratique du Congo, c’est une répartition sur quatre réseaux distincts et un bouquet extérieur selon les descriptions suivantes : À l’est, le Congo est relié à l’Océan indien par deux voies qui aboutissent au port de Dar-es-Salaam à Tanzanie. Lubumbashi-Dar-es-Salaam via Kalemie et Kigoma (East African Railways) : 2715 km de distance. Produits transitant par cette voie : cuivre, cobalt, zinc, cadmium, cassitérite, wolframite, coltan. Plus au sud, Lubumbashi relie East London (en Afrique du sud) via Sakania et Livingstone sur une distance de 3459 km. Produits transitant par cette voie : cuivre, zinc, cobalt, cadmium, coke, charbon, soufre, explosifs, maïs, divers. À l’ouest, la province du Katanga est reliée à l’océan Atlantique par le chemin de fer de Benguela-Angola. Distance : 2300 km. Produits transitant par cette voie : tous les produits miniers, tout le trafic import et les hydrocarbures. Au Nord-est, le Congo est relié à la mer par l’East-African Railways pour aboutir au port de Mombasa du Kenya. C’est la ligne ferroviaire la plus courte de cette région.
Elle a bénéficié, il y a un an, de la large part du financement conjoint RDCBanque Mondiale concernant le Projet transport multimodal (PTM) censé soutenir l’intégration économique du pays. Ce projet – dont la mise en œuvre court jusqu’en 2015 – est doté d’un montant de 603 millions $US qui serviront à la réhabilitation et la reconstruction des infrastructures ainsi que la réhabilitation et le renouvellement des équipements. L’apport du gouvernement congolais, soit 348 millions $US, sera en partie financé par un prêt chinois de 200 millions $US et la banque mondiale fournira les 255 millions $US restants. La SNCC est la grande bénéficiaire de ce projet puisqu’elle recevra plus de 85% des fonds levés pour l’opération. La remise sur rail de la SNCC permettra ainsi au futur gouvernement congolais de poursuivre la mise en œuvre du développement économique dans le pays, particulièrement dans les provinces du Katanga, des deux Kasaï, du Maniema, du Sud et Nord Kivu ainsi que dans l’Est. Ce sont ces zones qui ont l’attention des analystes et qui tireront la reprise de la RDC encore plus vers le haut. Selon les perspectives de plusieurs organismes internationaux, après un ralentissement de croissance en 2009 (2,8%), on anticipait sur la période 2010-2012, une hausse moyenne de 6% impulsée principalement par la production minière et le redressement du cours des matières premières.
Dans la même logique de ces projets majeurs à réaliser, la Banque africaine de développement contribuera au financement d’un pont rail-route qui reliera les capitales Kinshasa et Brazzaville. Une réalisation qui permettra de favoriser les échanges commerciaux entre les deux pays, d’améliorer la continuité du système de transport sur le corridor CamerounGabon-Congo-RDC, passant par le Tchad et la République Centrafricaine et de renforcer le processus d’intégration régionale et d’échanges, notamment au sein des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et avec les pays de la Southern Africa Development community (SADC) puis, à terme, avec ceux de la Common Market for Eastern and Southern Africa (COMESA). On le voit, la charpente ferroviaire appelée de tous les vœux par les explorateurs, demeure d’actualité et concrétisera sans aucun doute l’espoir de voir ce géant, qu’est la RDC, véritablement debout. Les moyens sont sans doute de plus en plus déployés, mais la stabilité politique et sociale y sera nécessaire.
Un malade convalescent Le long chemin et la grande histoire de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC) expliquent l’importance de ce moyen de transport dans ce pays aux immenses ressources naturelles. Ballottée aux aléas politiques et socio-économiques, cette entreprise d’État est aujourd’hui une société commerciale en plein redressement.
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LA FILIÈRE FERROVIAIRE EN AFRIQUE
LE RAIL AU COEUR DU
LA FILIÈRE FERROVIAIRE EN AFRIQUE
TRAIN À GRANDE VITESSE LE MAROC ET L’AFRIQUE DU SUD
EN POLE POSITION E
L.N
Une nouvelle ère s’est ouverte dans le transport public africain avec la mise en route du deuxième et dernier tronçon du « Gautrain » d’Afrique du Sud le 2 août 2011 et le lancement au Maroc d’un chantier qui permettra au royaume de prendre livraison d’un TGV en 2015. Dans les deux cas, les services publics justifient le choix de ces trains par la nécessité de désengorger le trafic dans des zones particulièrement sensibles pour l’économie et les affaires.
n Afrique du Sud, le « Gautrain », qui tient son nom de la province du Gauteng, reliait depuis la dernière Coupe du Monde de football de 2010, l’aéroport international O. R. Tambo de Johannesburg et le centre des affaires de la même ville, métropole économique de la République sud-africaine. La deuxième partie de la ligne rejoint la capitale administrative Prétoria et permettra ainsi de relier les deux villes en près de 40 minutes au lieu des 2 h 40 habituelles. Au-delà du gain de temps, il s’agit également de désengorger l’autoroute entre les deux cités, qu’empruntent plus de 300 000 véhicules chaque jour. Après les travaux d’ajustement sur certaines portions de la ligne, les 77 km de la voie –dont 15 km souterrains- seront parsemés d’une dizaine de stations qui seront toutes exploitées et maintenues par une filiale de la Régie Autonome des transports Parisiens (RATP). Cette dernière a dû travailler de concert avec la firme canadienne Bombardier Transports qui a conçu et financé le projet à hauteur de 20% sur les 3,5 milliards $CAN prévus. Les 80% restants ont été pris en charge par les Sud-africains à partir d’un montage impliquant divers opérateurs locaux et le gouvernement. Les autorités sudafricaines se font par ailleurs un devoir de vanter la caractéristique première de ce projet, un véritable PPP innovateur, tant le défi à relever pour construire cette ligne ferroviaire semblait titanesque. Sa réussite permettra une meilleure stimulation de la croissance économique d’une région très dynamique. 10 AFRIQUE EXPANSION Magazine 39
En termes d’emplois, cela se traduira par de nouvelles vocations et la responsabilisation de ressources humaines, surtout issues de communautés défavorisées locales. Au-delà donc d’un simple projet de train, le TGV sud-africain du Gauteng est un important projet de société, dont on assure que la sécurité et la protection de l’environnement sont également des enjeux clés.
Le Maroc en vitesse de pointe Le projet de TGV du Royaume chérifien, quant à lui, est dans les bacs des services publics depuis un certain temps et vient compléter l’offre de transports qui se déclinait déjà sur le plan routier avec des autoroutes de première qualité. Le premier tronçon du train à grande vitesse marocain reliera ainsi Tanger à Casablanca en 2 h 10 au lieu de 4 h 45 actuellement. Un gain de temps qui réduira significativement la distance entre les deux plus importants pôles économiques du pays, soit Casablanca, noyau industriel du royaume, et le Nord où trône le très important port de Tanger. Sur le plan technologique, les 14 rames des huit voitures prévues seront entièrement réalisées par la compagnie française Alstom en France, et les motrices et les trains seront assemblés au Maroc. Cette option concrétise la volonté de la France et du Maroc d’établir un réel transfert de technologies entre les deux pays. Au bout du compte, ce seront près de 3 milliards $US qui auront été prévus pour un chantier qui, non seulement rap-
portera des milliers d’emplois au Maroc, mais permettra de créer une nouvelle palette de métiers d’ingénierie de pointe. De plus, les prévisions de l’Office national des chemins de fer du Maroc prévoient une rentabilité de 12,6% pour un trafic annuel de près de 8 millions de passages. Un optimisme qui justifie largement l’engagement particulier du Roi Mohammed VI, qui a mis tout son poids de souverain dans la balance pour faire avancer le dossier dont le financement est partagé entre des prêts français à taux préférentiel, des fonds marocains, de pays du Golfe et le Fonds arabe de développement économique et social. Aux deux pôles du continent, ces deux réalisations de prestige viennent confirmer les grands pas possibles d’être faits dans l’offre d’infrastructures de classe mondiale. Se mettre à l’heure du monde requiert non seulement cette attitude, mais impose d’en faire bon usage pour plus de cohérence de l’émergence des nations africaines.
LE « GAUTRAIN » EN CHIFFRES 6,7 millions de m3 de terre déplacés 77 km de voies 15 km de tunnels (3 km au tunnelier) 10,5 km de viaducs 55 ponts 10 gares nouvelles (dont 3 souterraines) 2 lignes : Park Station (gare centrale de
Johannesburg) – Rosebank – Sandton – Pretoria – Hatfield(63 km); Sandton Aéroport O.R. Tambo (20 km) 10 000 places de parking
LE CANADA AU SALON PROMOTE
2011 DE YAOUNDÉ
P
lus grand rassemblement économique en Afrique centrale, le Salon Promote de Yaoundé de décembre 2011 a encore tenu ses promesses : plus de 100 000 visiteurs, 1290 exposants et 30 pays participants. Visibilité, contacts, opportunités d’affaires : tels sont quelques-uns des avantages offerts par ce rendez-vous d’affaires auquel ont pris part 23 entreprises canadiennes. Leur objectif, vendre le Canada, a été largement atteint à travers la Journée Découverte du Canada, les multiples rencontres avec les décideurs politiques camerounais et de potentiels partenaires. Ce dossier dresse le bilan de leur séjour au Cameroun, un pays qui est, il faut le souligner, le premier marché d’exportation du Canada en Afrique centrale.
AFRIQUE EXPANSION Magazine 39 13
PROMOTE 2011 UN OUTIL STRATÉG Organisé depuis 2002 par la Fondation Interprogress, qui est mandatée par le Gouvernement du Cameroun, le Salon international de l’entreprise de la PME et du partenariat de Yaoundé ne cesse de prendre de l’importance. Présenté comme le plus grand rassemblement économique en Afrique centrale, cet évènement, qui se déroule sur un site sécurisé de 9,5 ha, est devenu un outil stratégique pour le marketing du Cameroun. Décryptage.
L
a cérémonie d’ouverture officielle toyait les 110 000. Dans une entrevue qu’il réalisé des stands mieux préparés, moders’est tenue le 2 décembre 2011 au nous a accordée, M. Zumbach en tire les nisés avec l’appui de professionnels de la Palais des congrès de Yaoundé, conséquences : « Il est significatif de noter com et de la déco. ». par ailleurs lieu d’exposiParce que c’est d’abord un Salon tion du Salon PROMOpour hommes d’affaires, il est intéresL’ARGENT ET LES GENS DERRIÈRE PROMOTE TE. Elle était réservée sant de mesurer le succès au niveau du 2,2 milliards de FCFA (environ 4-5 millions $) est aux exposants ainsi qu’à réseautage, des rencontres B2B. À ce la somme nécessaire pour réussir PROMOTE. 30% diverses personnalités et niveau-là, les résultats ont été satisfaisont également répartis entre la subvention du gouautres V.I.P. sants. D’après les organisateurs, plus vernement camerounais et les grands donateurs La solennité du moment a été de 490 demandes de B2B avaient été de la Fondation Interprogress. Les 70% restants symbolisée par la présence d’une effectuées avant même le début du proviennent des frais payés par les exposants. importante délégation gouverneSalon. Ils estiment qu’au total, ce sont mentale et celle du premier minis2000 rencontres de ce type qui se sont 62 personnes sont engagées par la Fondation Intre, Philémon Yang, représentant tenues. terprogress pour réaliser PROMOTE. Cependant, personnel du chef de l’État pour À la question, combien, au total, seules 12 d’entre elles sont employées de façon la circonstance. C’est naturellede conférences-débats ont eu lieu ? permanente. ment ce dernier qui a proclamé Pierre Zumbach a répondu : « L’efferouvert PROMOTE 2011. Mais c’est véri- que le total des visiteurs sera légèrement vescence des conférences, débats, ateliers, tablement du 3 au 11 décembre 2011 qu’a inférieur à 2008 (c’était avant le premier présentation d’entreprises ou de produits eu lieu ce rendez-vous d’affaires. décompte estimatif. NDLR). Ce qui laisse a battu tous les records : 84 ». entrevoir l’évolution de PROMOTE vers PROMOTE, générateur d’activités Des résultats qui parlent un Salon International Professionnel de l’Entreprise, de la PME et du Partenariat. économiques Outre le succès noté dans le registre festif Pour la prochaine édition, des propositions et culturel – notamment pour les concerts –, seront faites dans ce sens à nos Mandants Cet évènement économique est aussi une quels sont les résultats enregistrés pour Officiels, sans oublier que les espaces mar- réussite par sa propre nature. En effet, il PROMOTE 2011? chants doivent être pris en compte. ». contribue à la création de l’activité. Il sufAu chapitre de la participation des viPar contre, le nombre d’exposants a fit d’y avoir fait un tour pour s’en rendre siteurs, d’après les informations fournies substantiellement augmenté. Ainsi, de compte. Des centaines d’emplois indirects, dans le quotidien gouvernemental Came- 1050 en 2008, l’on a atteint pour l’édition de courte durée, ont été créés. Ceci se roon Tribune, le Président d’Interprogress, de 2011, 1290 exposants. M. Zumbach mesurait bien avec les hôtesses recrutées. Pierre Zumbach, estime à plus de 100 000, détaille : « Cette population d’exposants L’équipe même de PROMOTE a été le nombre de personnes venues sur le site. dispose de 1,074 espaces allant de 9m2 à quintuplée. Malgré l’importance de ce nombre, il faut 200m2. Les exposants camerounais ont, La réalisation de PROMOTE nécessignaler qu’il est légèrement en recul par d’une édition à l’autre, augmenté leurs site par ailleurs les services d’entreprises rapport à l’édition précédente où l’on tu- surfaces d’exposition et, très souvent, ont issues de divers secteurs d’activités. De cel14 AFRIQUE EXPANSION Magazine 39
Serge Tchaha Envoyé spécial
les spécialisées dans la location du matériel (sonorisation, décoration, etc.) à celles spécialisées dans la sérigraphie en passant par les autres dont le cœur de métier est la menuiserie, il y a eu un surplus d’ouvrage pour tout le monde. Notre collègue Idriss Linge du JournalduCameroun.com, dans un article sur PROMOTE, rapportait des propos révélateurs à ce sujet. Il s’agit de ceux de monsieur Jacques Kamdem, marchand de tapis au marché Mokolo à Yaoundé. « Actuellement, j’ai un problème, je suis complètement à court de tapis et je suis très heureux parce que je me suis fait beaucoup d’argent déjà. Les gens m’appellent pour que j’apporte les tapis et que j’installe. C’est facile parce que presque tous les stands ont une mesure de 9 mètres carrés ou le multiple. Mais pour chacune des unités de 9 mètres carrés, on me paie 2500 FCFA le tapis plus les frais d’installation ». Le tourisme d’affaires n’a pas été en reste. L’entreprise International Marketing and Communication Agency (IMCA – Cameroon) a été partenaire d’Afrique Expansion Inc. pour l’organisation d’une mission commerciale canadienne. La gérante de cette structure, madame Béatrice Bédiang, nous a confié que la réservation des chambres a été difficile car la demande fut très forte. Il fallait s’y prendre plusieurs semaines voire quelques mois à l’avance. Cela est naturellement positif, car cela signifie que comparativement à une période normale, la consommation dans les
hôtels, les restaurants, les boutiques de souvenir, a été plus importante. À PROMOTE même, tant les vendeurs ambulants que des entreprises installées dans les kiosques réalisaient des affaires intéressantes. Et, c’est sans compter l’impact des contrats qui vont découler des centaines de rencontres entre les Camerounais et leurs pairs étrangers.
De nombreuses opportunités d’affaires
de partenaires potentiels venus du monde entier. Ceux-là, ont, en retour, eu l’occasion de saisir l’importance des opportunités d’affaires, la qualité de probables distributeurs ou représentants de ce marché camerounais qui ouvre les portes à toute l’Afrique centrale. PROMOTE s’inscrit donc, par cette capacité à faire voir le Cameroun, à y attirer des investisseurs, comme un élément de choix dans le marketing du pays des Lions Indomptables, dans la construction/renforcement de son nation branding. C’est sans doute la raison pour laquelle, le 2 décembre lors de la cérémonie officielle d’ouverture, le ministre du Commerce du Cameroun, Luc Magloire Atangana, a affirmé : « PROMOTE a atteint l’âge adulte. C’est la tenue des évènements d’envergure pareille qui change la perception du continent » et donc du Cameroun !
Parlant justement de partenaires étrangers, PROMOTE, et pour notre part, c’est une de ses plus importantes plus- value, offre une visibilité incroyable. Mentionnons que ce sont 30 pays – environ 1/6 de la planète – issus de 4 continents qui y étaient représentés. Ce sont, par ailleurs, 16 pays qui ont décidé de prendre des stands, ce que les organisateurs appellent YAOUNDÉ À L’HEURE INTERNATIONALE des pavillons-pays. - 80 entreprises comme la taille de la délégation française. Sans les tracasseries La France fut le pays le plus représenté. liées aux demandes de visa, aux aménagements - 16 pavillons-pays : Afrique du Sud, Algérie, Allemagne, d’agendas, sans les frais Argentine, Belgique, Canada, Corée du Sud, États-Unis, nécessaires pour les France, Grande-Bretagne, Guinée Equatoriale, Italie, billets d’avion, les cham- République Centrafricaine, Suisse, Tunisie, Turquie. bres d’hôtel, les hommes - 37 organisations intermédiaires (Chambres de d’affaires camerounais commerce, associations profesionnelles, etc.) provenant ont eu l’occasion de des 10 pays de la Communauté Économique des États de rencontrer des dizaines l’Afrique Centrale (CÉÉAC) étaient présentes. 5 AFRIQUE EXPANSION Magazine 39 15
PROMOTE 2011
GIQUE POUR LE MARKETING DU CAMEROUN
JOURNÉE DÉCOUVERTE Co-organisée par Afrique Expansion Inc., le Conseil Canadien pour l’Afrique (CCA) et l’Association des Camerounais du Canada (ACC) et animée par plusieurs conférenciers, la deuxième édition de la Journée Découverte du Canada au Cameroun s’est tenue le 3 décembre 2011 à l’occasion de PROMOTE, au palais de congrès de Yaoundé, en présence de plus d’une centaine de personnes et des représentants des gouvernements camerounais et canadien.
L
a Journée Découverte du Canada au Cameroun (JDC) s’est ouverte par trois allocutions. Il y a d’abord eu le mot de bienvenue de Mme Amina Gerba, P-D.G. d’Afrique Expansion Inc., qui a tenu à saluer la participation des 23 entreprises canadiennes et a remercié les autorités camerounaises et canadiennes pour leur implication décisive. Ensuite, c’est le hautcommissaire du Canada au Cameroun, M. Laramée, qui a pris la parole. En substance, le propos du diplomate a porté sur deux éléments majeurs. Dans un premier temps, il a voulu signaler l’importance stratégique que le marché camerounais représentait : « De par sa position géographique stratégique, ses ressources naturelles et minérales abondantes, la qualité de ses ressources humaines et son potentiel de croissance, le Cameroun offre une multitude d’opportunités pour les entreprises canadiennes. Votre présence ici démontre qu’elles sont bien disposées à les saisir. » Il s’est intéressé ensuite à l’Accord sur la Promotion et la Protection des Investissements Étrangers (APIE) que le Canada signe avec des pays étrangers. Le Cameroun comme plusieurs pays africains a, en effet, enclenché le processus de négociation. D’après le hautcommissaire Laramée, « les négociations, […] en vue d’un Accord entre le Canada 16 AFRIQUE EXPANSION Magazine 39
et le Cameroun concernant la Promotion et la Protection des Investissements, s’avère prometteuses pour stimuler une activité économique mutuellement avantageuse, favoriser le développement de la coopération économique entre les deux pays et la promotion du développement durable. »
DU CA que parmi ces grandes entreprises, 60% étaient détenues par des non-Camerounais ou constituaient les succursales/filiales de grandes entreprises étrangères. Pour le ministre des PME, les entreprises camerounaises doivent continuer à progresser, se mettre à niveau, si elles désirent réussir dans un contexte de mondialisation économique. En conclusion, il a souhaité qu’au moment où le Cameroun « ambitionne d’être un pays émergent en 2035, le Canada y prenne une place privilégiée. »
Les conseils des experts
La JDC s’est poursuivie par une conférence marquée par la participation d’une brochette d’acteurs bien au fait de la culture et de la pratique des affaires au Canada. Il y a finalement eu l’intervention du minis- La parole a d’abord été donnée à Claude tre Étoundi Ngoa qui a présenté la structure Tardif, vice-président de l’Association des de l’économie camerounaise et exprimé l’intérêt du Cameroun à travailler avec le Canada. Le ministre Étoundi a révélé que le Cameroun avait un tissu industriel réparti entre 2% de Grandes entreprises et 98% des TPE (Très Petite Entreprise) et PMEDeux membres du personnel du haut commissariat, Mme. Gerba, M. Laramée PMI. Il a ajouté
L’émergence du Cameroun : une place privilégiée pour le Canada
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Manufacturiers et Exportateurs du Québec. Il a brillamment présenté le Canada et le contexte économique dans lequel se trouve actuellement ce pays. Il a expliqué que le pays dirigé actuellement par Stephen Harper, est en réalité 4 pays (Ouest, Ontario, Québec, Maritimes) et utilise deux langues : le Français et l’Anglais. Ce propos était puissant par sa capacité à dire la complexité et l’étendue du marché canadien. M. Tardif a aussi ajouté que le Canada avait une culture d’affaires à mi-chemin entre l’Europe et les États-Unis. Il a également donné une série de conseils pratiques, en s’appuyant notamment sur le concept marketing des 4P, en abordant l’exportation de produits. C’est la directrice de succursale d’Afriland First Bank, Mme Pauline Fokam, qui lui a succédé. Cette banquière a été directe et claire. En réalité, elle s’est attachée à expliquer le rôle que peut avoir une institution bancaire dans le processus d’internationalisation d’une entreprise. Mais elle a prévenu l’auditoire : « Vous devez exprimer un besoin bancable » tout en les encourageant à être très regardants sur les différentes conditionnalités de ventes ou d’achat. La troisième conférencière fut MarieFrance Lebreton, alors vice-présidente Québec du Conseil Canadien pour l’Afrique. Là encore, il y a eu du concret. Grosso modo, Mme Lebreton a expliqué que son organisme visait à favoriser l’augmentation du volume d’affaires entre les Canadiens et les Africains. Elle a indiqué qu’ils organisaient des missions commerciales en Afrique, réalisaient des conférences, publiait des informations stratégiques relatives à l’Afrique pour leurs membres canadiens.
Un visiteur du kiosque canadien discutant avec Claude Tardif
De son côté, Pascal Balata, Président de l’ACC, a insisté sur l’existence des 3D dans les relations d’affaires Afrique- Canada. D comme : Distance géographique; Distance culturelle et Distance financière. Le premier élément ne nécessitant pas vraiment d’explications, le Président Balata s’est attardé sur les deux autres. Concernant le deuxième élément, il a affirmé que les hommes et les femmes d’affaires camerounais pouvaient s’appuyer sur la diaspora d’affaires. Forte de sa compréhension des deux mondes, cette diaspora aidera les compatriotes à mieux aborder le marché canadien. Il a par ailleurs exhorté les participants à ne pas freiner des projets d’entreprises à cause de la modestie de leurs moyens, en comparaison à ceux de leurs partenaires. L’avant-dernière intervenante, Mme Ivy Kwadzo, est la Représentante - Cameroun du Service d’assistance canadienne aux organismes (SACO). Fort d’un réseau de 4500 volontaires et présent dans plusieurs pays africains, le SACO s’affirme comme un formidable partenaire au développement. Il peut en effet déléguer, à la demande d’organisations camerounaises, desspécialistescanadiens,àlaretraite,dotésde plusieurs dizaines d’années d’expérience.
Finalement, Éric Dibeu, délégué commercial au Haut Commissariat du Canada au Cameroun, a lui aussi expliqué en quoi les services délivrés à leur niveau, aidaient à fluidifier les relations commerciales entre le Canada et le Cameroun. Rappelant que le service des délégués commerciaux était présent dans 150 villes, il a signalé que les délégués étaient à la fois chargés d’attirer les IDE au Canada et d’aider les canadiens à s’implanter au Cameroun. La centaine de participants est donc repartie suffisamment outillée pour envisager l’exploration et la réussite sur le marché canadien.
Le ministre Laurent Serge Étoundi Ngoa en compagnie de Fidèle Toghoua, Associé principal chez Tangolf Inc.
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ANADA AVEC LE CANADA
FAIRE DES AFFAIRES
LE CANADA SE VEND AU CAMEROUN BILAN D S.T.
Ce sont 23 représentants d’entreprises canadiennes, issues de divers domaines (aviation d’affaires, média, engins lourds, TI, etc.) qui ont fait le déplacement pour prendre part au plus grand rassemblement économique en Afrique centrale. Ils ont décidé de parcourir quelque 12 000 kilomètres pour aller à la conquête d’un marché en plein essor : le Cameroun. Mission accomplie.
D’
après l’ex-ministre camerounais de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT), Louis-Paul Motaze, cette délégation de gens d’affaires canadiens est arrivée à un moment stratégique. En fait, il voulait expliquer que, suite à l’élection présidentielle, le peuple avait donné un septennat au président Biya pour mettre en œuvre ce qu’il a appelé durant la campagne électorale : LES GRANDES RÉALISATIONS. Il faut le préciser, ces grandes réalisations, consignées dans le Document de Stratégie pour la Croissance et pour l’Emploi (DSCE), nécessiteront pour la période 2010-2020, des investissements s’élevant à 4540 milliards de FCFA, soit près de 10 milliards de dollars. Sans compter que le Cameroun a adopté un budget 2012 qui prévoit une croissance de 5,5%. Ceux que le haut-commissaire du Canada au Cameroun, Son Excellence Monsieur Benoît-Pierre Laramée, a présenté comme « l’image du futur du Canada ici en Afrique » ont vécu un séjour d’affaires divisible en trois sortes d’activités : socioculturelles, rencontres de haut niveau et rendez-vous B2B (Business To Business, c’est-à-dire inter-entreprises).
DÉCOUVRIR LA CULTURE POUR MIEUX FAIRE LES AFFAIRES La mission commerciale au Cameroun a été, et c’est normal, révélatrice de la pla18 AFRIQUE EXPANSION Magazine 39
ce centrale que prend la culture dans le commerce international. Les Canadiens ont découvert des Camerounais très chaleureux, désireux de les inviter à partager la table pour mieux faire connaissance. Il faut en effet savoir que dans les us et coutumes de cette partie du monde, contrairement à l’Amérique du Nord, l’on ne va pas toujours droit au but. Avant de parler de l’essentiel, des affaires en l’occurrence, l’on s’intéresse aux personnes, l’on met un certain accent sur le socioculturel. C’est ainsi que les membres de la délégation ont reçu et honoré près d’une dizaine d’invitations provenant tant d’hommes d’affaires que d’influents décideurs du pays. Amina Gerba, PDG d’Afrique Expansion Inc., pense que ce type d’activités a toute sa pertinence simplement « parce qu’il faut connaître les gens à qui vous voulez vendre ». Dans cette volonté d’en savoir plus sur la culture camerounaise, c’est assurément la participation au festival culturel NGOND’A SAWA 2011, qui a été la plus enrichissante. Celui-ci a eu lieu le 4 décembre, dans la capitale économique, Douala. Ce festival célèbre les peuples Sawa, peuples de l’eau. Les Canadiens ont pu assister, pendant cinq heures d’horloge, à un évènement culturel varié : lutte traditionnelle, course de pirogues, délivrance du message des ancêtres (il est toujours récupéré dans les profondeurs du fleuve Wouri), interprétation musicale, etc. Mais ne vous y trompez pas ce temps
consacré à connaître ses partenaires, à décrypter la culture locale, à découvrir le Cameroun gastronomique, servait aussi à réseauter et à développer les affaires. Ainsi, le 5 décembre, lors du cocktail offert à la résidence officielle du Canada au Cameroun, le haut-commissaire Laramée a mis la société HYSACAM
M. Laramée, M. Motaze, Mme. Gerba, Mme. Lebreton
(Hygiène et Salubrité du Cameroun) en contact avec deux entreprises de la délégation. Les représentants de ces dernières ont beaucoup apprécié ce contact avec cette entreprise camerounaise dont le chiffre d’affaires s’élève à 20 milliards de FCFA, soit environ 40 millions$.
Des rencontres de haut niveau Grâce à son réseau de contacts solidement établi, Afrique Expansion a permis aux membres de la délégation de rencontrer tous les décideurs de haut niveau qui comptent au niveau de l’économie, tels que le MINEPAT, le ministre des Finances et celui de l’Énergie. Les délégués canadiens ont même rencontré le premier ministre, SEM Philémon Yang.
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DE LA MISSION COMMERCIALE Cela nous apparaît extrêmement important car pour attirer les investisseurs, les décideurs politiques doivent faire montre d’ouverture. C’est justement le message qui leur a été passé. Louis-Paul Motaze (ex MINEPAT), actuel Secrétaire général des Services du premier ministre du Cameroun, a clairement indiqué que l’excellence canadienne dans plusieurs secteurs d’activités était demandée. Au-delà de cette expertise canadienne, les autorités camerounaises cherchent plus généralement à développer le commerce avec le Canada, à attirer les investissements canadiens, d’où la volonté du Cameroun d’aboutir à un Accord sur la Promotion et la Protection des Investisseurs Étrangers (APIE) avec le gouvernement canadien. Cet APIE est de nature à démontrer son attachement à développer le commerce avec le Canada, pays avec qui il partage le bilinguisme – français et anglais. D’un autre côté, les entrepreneurs canadiens, en rencontrant les dirigeants camerounais, ont eu l’occasion de faire le branding du Canada, en présentant leur expertise et en disant leur appétence de se développer sur le marché camerounais. Certains en ont profité d’ailleurs pour proposer leurs services aux autorités camerounaises, précisément parce que leurs produits/services sont destinés aux États.
Des résultats très prometteurs
MINEPAT, Alain Canuel, ingénieur conseil, livrait un témoignage enthousiaste Les représentants des entreprises ont mul- quant aux perspectives qui s’offraient à tiplié les rencontres B2B tant sur le site du lui. « Cette fois-ci, c’est la bonne ! […] Salon international de l’entreprise PRO- Moi, il n’y a aucun doute dans ma tête, MOTE qu’auprès des sièges sociaux de je me donne entre un an et dix-huit mois leurs potentiels partenaires. L’on a ainsi […], je vais faire un projet qui va être réacompté des visites dans des garages, des lisable et bénéfique pour tous. Et peut-être scieries, dans les aéroports internationaux même à plus brève échéance, j’ai des entrepreneurs du Québec qui veulent venir de Douala et Yaoundé. Ces différents rendez-vous ont donné s’établir ici et trouver un partenariat ». Cette volonté de commercer est bidides résultats on ne peut plus encourarectionnelle, car Sandrine Zambou, courtier immobilier chez Duproprio, nous disait qu’elle attend des Camerounais à Montréal dans les semaines à venir. Elle détaillait dans ces mots : « J’ai pu, à l’occasion de ma venue pour PROMOTE, obtenir la confirmation ferme de la venue à Montréal d’un de mes clients. À cette occasion, nous effectuerons, à Montréal, l’achat de propriétés d’ici la fin de l’année ». Elle ajoutait par ailleurs : « J’ai aussi pu dénicher plusieurs potentiels clients désireux d’effectuer des achats de propriétés pour leurs enfants qui Retrouvez cette interview dans la version digitale du magazine iront étudier à Montréal. » geants comme en témoignent les diverses Elle se dit confiante que les perspectives réactions recueillies. Ainsi, Marie-France sont bonnes puisque « plusieurs désirent Lebreton, alors Vice-présidente Québec même en parler à leurs amis ». 2012 marquera le 50e anniversaire du CCA, nous confiait ceci : « Il est sorti 5 M.O.U, c’est-à-dire Memorandum de la coopération canado-camerouOf Understanding qui devraient abou- naise et ce sera aussi, assurément, dans tir suite à cette mission ». Interrogé, de leur commerce bilatéral, une année son côté, à la suite d’une rencontre au d’investissements. AFRIQUE EXPANSION Magazine 39 19
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Premier marché d’exportation du Canada en Afrique centrale, entretenant avec le pays à la feuille d’érable une coopération très active, le Cameroun attire de nombreuses entreprises canadiennes dans les secteurs de l’énergie et des industries extractives.
À
la suite d’une conférence qu’il avait donnée, en 2009, à l’université Laval sur thème « Comment tirer avantage de la mondialisation? », l’ancien ministre des Affaires Étrangères et du Commerce International du Canada, l’Honorable Pierre Pettigrew, nous confiait qu’il connaissait bien le Cameroun. Bien souvent, en effet, dans les rencontres internationales, à cause de la proximité créée par l’ordre alphabétique, il avait comme voisin son homologue camerounais. Mais, les relations entre ces pays ne se limitent pas à cela. Tous deux membres de la Francophonie et du Commonwealth, ils ont, depuis l’établissement de relations diplomatiques en 1962, développé des collaborations multiformes.
Le projet Rio Tinto Alcan L’investissement n’est pas en reste. Loin de là. Le plus emblématique est sans conteste le Projet Rio Tinto Alcan d’aluminerie de Kribi. Le géant minier a noué avec le gouvernement du Cameroun une entente concernant ce gigantesque projet dont l’investissement des deux premières phases s’élèvera à 4400 milliards de FCFA, soit environ 9 milliards de dollars. Il s’agit de bâtir une usine capable de produire à pleine capacité 1,2 million de tonnes d’aluminium. D’après l’étude d’impact socio-économique y relative que nous avons consultée, les deux premières phases du projet pourraient être achevées en 2023. L’usine serait alors à 800 000 tonnes de capacité et serait la première en Afrique subsaharienne. D’après les conclusions de la même étude, ce projet « créera de 23 000 à 33 000 emplois en moyenne par an pendant la période de construction et créera plus de 9000 emplois permanents par la suite et ce, pendant au moins 50 ans ».
Coopération Programme sectoriel forêt-environnement du Cameroun
ACDI Agence Canadienne de Développement International
Commerce et économie
Monnaie Non-double imposition
Cameroun 467.12 Franc CFA (XAF)
Canada 1 CAN$
Convention signée depuis 1988
Exportations can. au pays
27 142 424$
Importations can. du pays
7 546 164$
Accord sur la promotion et la protection
1ère séance de négociation :
des investissements étrangers (APIE)
novembre 2011 à Ottawa
(Source : Gouvernement du Canada – Données valides pour 2011)
À côté de ce portrait, il faut préciser, afin d’avoir une vue plus globale de la situation, que le Cameroun était le 1er marché d’exportation du Canada en Afrique centrale en 2010. Au chapitre des importations, le Canada achète au Cameroun du bois, des objets en bois, du caoutchouc, du charbon ou encore du café. Il exporte vers ce pays des céréales, des véhicules, du papier et des vêtements. De plus, selon des informations mises à jour en juillet 2011, le Cameroun est le deuxième partenaire commercial du pays à la feuille d’érable pour la même sous-région d’Afrique.
Appui technique et financier au renforcement des capacités de la Commission
COMIFAC Commission des Forêts d’Afrique Centrale
L’Agence canadienne contribue à la mise en œuvre de ce programme
Facilitation assurée par le Canada pour une période de deux ans (2010-12)
PFBC Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo
Au surplus, le haut-commissariat du Canada au Cameroun gère divers fonds. Selon les informations que nous avons recueillies, le Fonds Gouvernance et société civile est terminé. Par contre, le FCIL (Fonds canadien d’initiatives locales) Cameroun a été actif. Il a permis de financer six projets dans les secteurs de l’Éducation (alphabétisation, personnes vulnérables, TIC), la Santé (lutte contre le choléra). Les financements varient entre 8 400 et 35 000 dollars canadiens. Ces montants ont été distribués entre les régions suivantes : Centre, Est, Extrême-nord, Ouest et Sud-ouest. Les principaux bénéficiaires ont été la Croix rouge et différentes organisations de la société civile. AFRIQUE EXPANSION Magazine 39 21
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LE CAMEROUN
UN PARTENAIRE DE PREMIER CHOIX DU CANADA
1 Une vue de l’assistance lors de la Journée Découverte du Canada au Cameroun dans la salle D du palais des congrès de Yaoundé 2 Photo de famille lors de la Journée Découverte du Canada au Cameroun en présence de LouisPaul Motaze (Ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire), de Laurent Serge Étoundi Ngoa (Ministre des PME, de l’Économie Sociale et de l’Artisanat) et de Benoît-Pierre Laramée (Haut-commissaire du Canada au Cameroun)
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5 En avant-plan, Philémon Yang (Premier Ministre et Chef du Gouvernement) 6 L’Honorable Brigitte Mebande (Députée à l’Assemblée nationale du Cameroun et Chef d’entreprise) et Alain Canuel (Ingénieur conseil, représentant d’entreprise)
9 Amina Gerba (PDG, Afrique Expansion Inc.) et Philémon Yang (Premier Ministre et Chef du Gouvernement) 10 Alain Canuel (Ingénieur conseil, représentant d’entreprise), Anne Ellsworth (Vice-présidente ventes, région Afrique FreeBalance), Pascal Balata (Président, Association des Camerounais du Canada), Marie-France Lebreton (Ex-viceprésidente Québec, Conseil Canadien pour l’Afrique), Benoît-Pierre Laramée (Haut-commissaire du Canada au Cameroun), Philémon Yang (Premier Ministre et Chef du Gouvernement), Amina Gerba (PDG, Afrique Expansion Inc.), Guy Trottier (Président, Aviation Zénith), Eric Dibeu (Délégué commercial, Haut-commissariat du Canada au Cameroun)
13 Mme Ivy Kwadzo, Représentante - Cameroun SACO. 14 Amina Gerba, Oumar Mairou (Expert Bois, Projet Compétitivité des Filières de Croissance), Béatrice Bédiang (Gérante, IMCA)
17 Pierre Zumbach (Président de la Fondation Interprogress) 18 Anne Ellsworth, Marie-France Lebreton, Alain Canuel, Pascal Balata, Amina Gerba Guy Trottier
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4 En avant-plan, quelques membres du gouvernement camerounais présents à l’ouverture officielle de PROMOTE 2011 3
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7 Eric Dibeu (Délégué commercial, Hautcommissariat du Canada au Cameroun) et Émile Christian Bekolo (Associé-Directeur Général, Bekolo & Partners) 8 Une vue du site de l’exposition
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11 Photo de groupe à l’arrivée à l’aéoroport international de Yaoundé-Nsimalen 12 Photo de groupe des bénévoles d’Afrique Expansion
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15 Louis-Paul Motaze (Ex-ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire) remettant un présent à Benoît-Pierre Laramée (Haut-commissaire du Canada au Cameroun) 16 Amina Gerba, Pascal Balata et Alain Canuel lors d’une réunion de travail au MINEPAT 15
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19 Photo de quelques membres de la délégation canadienne à l’ouverture officielle de PROMOTE 2011 20 Collaboratrice d’Ottou Marcellin, MarieFrance Lebreton et Ottou Marcellin (chanteur)
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3 Avant-plan, Benoît-Pierre Laramée, Louis-Paul Motaze et Laurent Serge Étoundi Ngoa (Ministre des PME, de l’Économie Sociale et de l’Artisanat)
« «
TÉMOIGNAGES
Benoît-Pierre Laramée (haut-commissaire du Canada au Cameroun)
»
Le Canada est un investisseur de choix, qui apporte en plus de son capital, sa gestion moderne et durable des opérations, son apport technologique et son respect de l’environnement social par l’intégration des normes de responsabilité sociale.
Laurent Serge Étoundi Ngoa (ministre des PME, de l’Économie Sociale et de l’Artisanat)
Nous avons eu, déjà depuis trois ans, à travailler avec cet institut [Institut de recherche sur les PME de l’Université de Trois-Rivières]. Nous sommes en train d’acquérir les divers modules de la mise à niveau. En 2013, nous les aurons tous acquis. Et nous pensons que cela permettra au pays d’être beaucoup plus autonome.
»
« » « » Amina Gerba (P-D.G. d’Afrique Expansion Inc.)
Votre présence (entreprises canadiennes, ndlr) ici témoigne de l’intérêt de plus en plus croissant que les entreprises canadiennes, tous secteurs confondus, accordent aux marchés africains en général, et au marché camerounais en particulier.
Marie-France Lebreton (Ex-Vice-présidente du Conseil Canadien pour l’Afrique)
Nous avons eu un accueil de la part des autorités du Cameroun vraiment incroyable. […] Nous avons eu le privilège d’être reçus par Monsieur le Premier ministre. Comme, il l’a si bien mentionné lui-même, son bureau […] est la maison du Canada.
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Retrouvez ces interviews dans la version digitale du magazine
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« » «
Pascal Balata (Conseiller en développement des marchés et montage des projets – Consultant)
Nous sommes déterminés à faire en sorte qu’il y ait des résultats concrets de notre côté. […] Pour ce que je vois de la partie d’en face, la même détermination se lit. Et sauf anomalie imprévisible, comme on dit en finance, si ce n’est que pour les acteurs en présence, on devrait avoir des résultats concrets.
Fidèle Toghoua (Associé principal, Tangolf Inc.)
C’est sûr que c’est difficile, les neuf premiers mois ont été très difficiles, on s’est posé des questions. Mais quand on a fait la balance par rapport aux opportunités d’affaires, par rapport aux marges bénéficiaires qu’une entreprise comme la nôtre pouvait avoir en s’implantant dans un pays comme le Cameroun, qui est en pleine croissance, […], on était nettement gagnant .
« «
Alain Canuel (Ingénieur conseil)
» »
[…] Cette fois-ci, c’est la bonne ! […] Moi, il n’y a aucun doute dans ma tête, je me donne […] entre un an et dix-huit mois […], je vais faire un projet qui va être réalisable et bénéfique pour tous. Et peut-être même à plus brève échéance, j’ai des entrepreneurs du Québec qui veulent venir s’établir ici et trouver un partenariat.
Sandrine Zambou (Agent immobilier)
»
J’ai pu, à l’occasion de ma venue pour PROMOTE, obtenir la confirmation ferme de la venue à Montréal d’un de mes clients. À cette occasion, nous effectuerons, à Montréal, l’achat de propriétés d’ici la fin de l’année.
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AFRICAN EXPORT-IMPORT BANK BANQUE AFRICAINE D’IMPORT-EXPORT La Banque Africaine d’Import-Export a été fondée à Abuja, au Nigéria, en octobre 1993, par des Etats africains, des investisseurs privés et institutionnels africains, et des institutions financières et investisseurs privés non-africains, dans le but de financer, de promouvoir et de développer les échanges intra et extra-africains. La Banque a été créée par deux instruments constitutifs : un Accord signé par les Etats et les organisations multilatérales membres, qui confère à la Banque le statut d’une organisation internationale multilatérale ; ainsi qu’une Charte, régissant sa structure sociale et ses opérations, signées par l’ensemble des actionnaires. Le capital social de la Banque est de sept cent cinquante millions de dollars (750 millions USD). Le siège de la Banque est situé au Caire, la capitale de la République Arabe d’Egypte. Les opérations d’Afreximbank ont débuté le 30 septembre 1994, après la signature, en août de cette même année, d’une Convention de siège avec les autorités du pays hôte. Afreximbank offre les principaux produits suivants: • • • • • • • • • • • • •
SIEGE 72(B) El Maahad El Eshteraky St. Heliopolis, Cairo 11341, Egypt P.O. Box 613 Heliopolis Cairo 11341, Egypt Tel: +20 2 24564100/1/2/3
Programme de Ligne de Crédit Programme de Syndication Programme d’achat d’effets de commerce Programme de préfinancement de futurs flux financiers Programme de Financement Direct Programme de Financement de Projets Programme de prêts adossés à des actifs Programme d’achat de créances / Programme d’escompte Programme de Risques Spéciaux Programme pays Programme de Financement du Carbone Programme d’Investissements Bancaires Programme de prêts adossés à des Agences de Credit Export
AGENCE D’ABUJA No. 2 Gnassingbe Eyadema Street Asokoro Garki, Abuja Nigeria Tel: +234-94620606
AGENCE D’HARARE Eastgate Building 3rd Floor Gold Bridge (North Wing) Gold Bridge 2nd Street Harare-Zimbabwe Tel: +263-4-700904
Site Web: www.afreximbank.com
La Banque de Financement du Commerce Pour l’Afrique 26 AFRIQUE EXPANSION Magazine 38
CONFÉRENCE DE MONTRÉAL
Du 9 au 11 mai 2012 Addis-Abeba, Éthiopie
Du 11 au 14 juin 2012 Montréal, Canada
L’Éthiopie va accueillir, du 9 au 11 mai 2012, la 22e édition du Forum économique mondial (WEF) sur l’Afrique à Addis Abeba qui rassemblera plus de 700 participants. Cet événement sera une occasion de promouvoir les investissements et les alternatives commerciales dans le pays et devrait permettre aux opérateurs économiques du pays de nouer des relations avec les institutions internationales. Plusieurs chefs d’État et de gouvernement, d’éminentes personnalités politiques, des représentants de sociétés civiles, des économistes, des chercheurs et des décideurs politiques, prendront part à ce forum annuel de trois jours. Le Forum économique mondial est une organisation internationale qui s’est engagée à convier les leaders mondiaux du monde des affaires et de la politique autour de questions d’intérêts régionaux et universels. Infos : http://apanews.net/news/fr/article-fas.php?id=169486
La 18e édition de la Conférence de Montréal qui a lieu comme son nom l’indique dans la capitale économique québécoise, a pour principale mission de favoriser l’échange d’informations, et promouvoir la libre discussion autour de grands enjeux économiques actuels en mettant notamment l’accent sur les relations entre les Amériques et les différents continents, et de faciliter les rencontres pour développer les échanges internationaux en invitant des chefs d’État et de gouvernement, des gens d’affaires, des membres de gouvernements, des fonctionnaires internationaux, des universitaires, des syndicalistes et des gens de la société civile. Ce forum 2012 portera essentiellement sur la crise financière et ses impacts sur l’économie mondiale, le mouvement coopératif, le commerce international, en particulier l’accord de libre échange Canada-Union européenne, le développement et l’extraction des ressources naturelles, etc. Infos : http://forum-ameriques.org/montreal
3e SYMPOSIUM DU LEADERSHIP AFRICA 2.0
FORUM MONDIAL SUR LES INVESTISSEMENTS HÔTELIERS
Du 12 au 14 Juin 2012 Lagos, Nigeria
Du 25 au 26 septembre 2012 Nairobi, Kenya
Le 3e Symposium du Leadership Africa 2.0 qui se réunira du 12 au 14 juin à Lagos au Nigeria, basé sur une forme interactive et participative de master class, fournit une plateforme essentielle pour permettre à la génération émergente des dirigeants d’Afrique de s’engager dans un dialogue étroit avec certains des leaders d’opinion, des affaires et de la politique les plus influents et les plus respectés du continent. Africa 2.0 se définit comme étant « un Groupe de Plaidoyer » rassemblant plus de 300 jeunes leaders émergents d’Afrique et de la Diaspora (40 nationalités africaines représentées) partageant une vision collective pour l’Afrique et engagés à trouver des solutions durables à certaines des questions économiques et sociales les plus pressantes auxquelles les Africains font face aujourd’hui. Cette 3e édition sera structurée en 4 ateliers - master class sur le thème : « Concevoir et mettre en oeuvre des solutions ensemble ».
Le Kenya va abriter du 25 au 26 septembre 2012 à Nairobi, au Kenya le forum mondial sur les investissements hôteliers, à l’initiative de l’agence de développement du tourisme au Kenya (KTDC). La rencontre qui s’inscrit dans le cadre du renforcement du rôle du secteur touristique dans les investissements pour le développement, va réunir de grandes figures du tourisme mondial. Ce Forum est organisé en collaboration avec Bench Events, une société britannique spécialisée dans l’évènementiel. Il a lieu chaque année dans une ville différente pour montrer d’autres grandes destinations touristiques du continent africain. La précédente édition s’est déroulée au Maroc et a regroupé plus de 350 délégués de 34 pays. Infos : http://apanews.net/news/fr/article-fas.php?id=169474
Infos : http://www.africa2point0.org/fr/node/225
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RENDEZ-VOUS D’AFFAIRES
22e FORUM ÉCONOMIQUE MONDIAL
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ans le palmarès des 30 économies au monde ayant le plus amélioré leurs réglementations des affaires, 1/3 est localisé en Afrique subsaharienne. C’est l’un des constats majeurs faits par le rapport Doing Business 2012 de la Banque Mondiale. C’est dire que l’environnement des affaires est en nette amélioration en Afrique. Rien de surprenant donc que la destination « Afrique » soit devenue plus attractive que l’Asie pour les investisseurs, selon une enquête de Silk Invest. En fait, plusieurs experts s’accordent pour dire que le continent africain est devenu la nouvelle frontière d’investissement. On s’y bouscule entre Asiatiques, Européens et Nord-américains. Cependant, pour y réussir, il faut une bonne préparation : une feuille de route détaillée et efficace, une bonne connaissance des cultures africaines et des subtilités associées aux affaires en Afrique et une maîtrise de son environnement socio-politique. Ce grand dossier apporte des conseils clairs, pratiques et stratégiques sur la voie à suivre pour connaître le succès dans les affaires en Afrique.
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ENVIRONNEMENT DONNÉES ET
DES AFFAIRES ANALYSE Selon le rapport, « un nombre record de gouvernements africains ont modifié l’environnement réglementaire de leur économie pour faciliter la création et l’exploitation des entreprises locales ». Alors qu’il y a encore quelques années, le cadre réglementaire dans cette région faisait l’objet d’assez peu d’attention. Il n’est donc pas étonnant que celle-ci s’attire les faveurs de la SFI (Société financière internationale) et de la Banque mondiale, auteurs de cette huitième édition.
Le Maroc est sans aucun doute le pays africain qui se distingue le plus dans ce rapport 2012 même si l’île Maurice reste en tête du continent en occupant la 23e place mondiale. « Le Maroc est un exemple pour les autres pays, avec un processus de concertation enclenché par le gouvernement entre le public et le privé pour trouver le bon équilibre dans les réformes », a souligné un des auteurs, Jean-Michel Lobet. Le pays a enregistré une progression extraordinaire en passant du 115e rang au 94e, gagnant ainsi 20 places contre 14 l’année précédente. 30 AFRIQUE EXPANSION Magazine 39
36
économies sur 46 sur le continent africain ont reformé cette année la réglementation des affaires dans le but de faciliter l’activité économique. Ce qui représente 78% des économies de la région contre une moyenne de 56% au cours de ces 6 dernières années. Un véritable record pour le continent.
Vitraulle Mboungou
des 183 économies étudiées ont mis en œuvre pas moins de 245 réformes de la réglementation des affaires, soit 13% de plus que l’année précédente. •
Parmi les 12 économies dans le monde qui ont le plus amélioré la facilité des affaires dans plusieurs domaines de réglementation en raison des réformes envisagées ou mises en place, l’Afrique compte pas moins de cinq pays :
LE MAROC SAO TOMÉ ET PRINCIPE LE CAP-VERT LA SIERRA LÉONE ET LE BURUNDI
L’Afrique subsaharienne est particulièrement mise à l’honneur dans la version 2012 du rapport Doing Business intitulé « Entreprendre dans un monde plus transparent » qui souligne le dynamisme de plusieurs de ses économies. Ce rapport évalue l’évolution de la réglementation des affaires dans les entreprises locales de 183 économies classées selon 10 domaines différents tels que la création d’entreprise et le commerce transfrontalier.
D’une manière générale, durant ces 5 dernières années, près de 85% des économies mondiales ont simplifié la pratique des affaires pour les entrepreneurs locaux en apportant
1 511 AMÉLIORATIONS aux réglementations des activités commerciales. Et dans le palmarès des 30 économies ayant le plus amélioré leurs réglementa tions des affaires, 1/3 est localisé en Afrique subsaharienne.
43%
des investisseurs spécialisés sur les marchés des pays émergents perçoivent aujourd’hui l’Afrique comme une destination beaucoup plus attractive que l’Asie. Telle est la conclusion de la dernière enquête du groupe financier londonien, Silk Invest. La croissance asiatique a ralenti en 2011, selon le Fonds monétaire international (FMI) qui parle de risque d’une nouvelle récession. Ce dernier a par ailleurs revu à la baisse la croissance annuelle de cette région. De 6,8%, elle est passée à 6,3%. D’où le nouvel engouement des investisseurs étrangers pour l’Afrique. Des investisseurs qui même s’ils n’ont jamais investi sur le continent, ont la conviction que celui-ci ne va cesser d’évoluer et devenir très vite un marché promoteur. Rappelons que l’Afrique est la 3e région ayant la croissance la plus forte au monde, après le Moyen-Orient et l’Asie. Elle enregistre depuis la récession économique mondiale de 2009, une croissance à la trajectoire ascendante avec 4,5% en moyenne en 2010 et 5% en 2011. Et cela ira encore mieux en 2012. Cette croissance se situera en moyenne autour de 6% pour les 54 pays du continent, selon les prévisions du FMI. Enfin, l’Afrique est le continent qui possède le taux du retour sur investissement le plus élevé au monde avec des flux de capitaux privés estimés à 55 milliards de dollars en 2010 contre 49 milliards en 2007 par la Banque mondiale, soit un taux évalué entre 24 et 30%, contre 16 et 18% pour les pays développés.
Un continent aux multiples opportunités économiques
Le continent
est devenu, grâce à ses nombreuses opportunités économiques, une plaque tournante de plus en plus attrayante pour les investisseurs étrangers, à commencer par le secteur de l’agriculture. La population mondiale estimée actuellement à plus de 7 milliards de personnes, ne cesse d’augmenter. La production agricole mondiale doit également suivre afin de répondre à cette croissance. Et c’est là
africain
LE RETOUR SUR INVESTISSEMENT
LA DESTINATION
AFRIQUE
PLUS ATTRACTIVE QUE
qu’intervient l’Afrique qui, selon le McKinsey Global Institute, abrite 60% du total mondial des terres arables et non cultivées, synonyme d’énormes opportunités d’affaires, notamment pour la fabrication et la commercialisation de certains produits comme les engrais, les pesticides et les semences, etc. Le continent africain présente également plusieurs possibilités dans le secteur du tourisme. Ainsi, certains pays comme le Kenya, l’Ile Maurice et la Tanzanie qui proposent des safaris, des retraites et croisières de luxe ou encore des vols en montgolfière, sont devenus des destinations touristiques très prisées. Selon les estimations de l’Organisation mondiale du tourisme, les arrivées de touristes en Afrique devraient passer le cap des 50 millions en 2012. Par ailleurs, nombreux sont les pays africains qui possèdent de vastes gisements de ressources minérales qui sont encore très peu inexploités à l’image du Nigéria, pays détenteur entre autres de minerai de fer, de charbon, de bauxite, d’or, d’étain, de plomb et de zinc. La République démocratique du Congo, la Tanzanie, la Namibie et la Zambie ont également une large gamme de réserves inexploitées de diamant, cobalt, or, cuivre, etc.
L’ASIE
V.M. ble pour les investisseurs étrangers, car elle est synonyme d’une hausse du pouvoir d’achat et d’une consommation accrue en particulier sur le marché des biens. Ainsi, les analystes du McKinsey Global Institute estiment que les dépenses générales en consommation à travers le continent vont dépasser la barre des 1000 milliards de dollars cette année. Cela d’autant plus que le continent compte désormais, selon la Banque africaine de développement (BAD), plus de 300 millions de personnes appartenant à la classe moyenne.
Des conditions plus favorables pour les investisseurs étrangers
Ces opportunités
résultent d’une amélioration des conditions politiques favorables, qui se traduit entre autres par la réduction du risque d’incidents ou de conflit dans certains pays, sans compter la réduction de la bureaucratie qui perturbe moins les affaires. Au Rwanda par exemple, il faut désormais deux jours et trois étapes pour créer une entreprise. L’émergence rapide de la classe moyenne en Afrique constitue en outre un atout considéra-
économiques
AFRIQUE EXPANSION Magazine 39 31
DOING BUSINESS 2012
Les investisseurs étrangers préfèrent aujourd’hui investir plus en Afrique qu’en Asie selon une enquête de Silk Invest, un groupe d’investissement basé à Londres. L’Afrique est devenue une sorte de « Terre promise » pour les investissements étrangers directs. Décryptage.
UNE FEUILLE DE ROUTE E
POUR FAIRE DES AFFAIRES EN AFRIQUE
n janvier dernier, lors de son passage en Afrique du Sud, la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, a affirmé que « l’Afrique possède un fort potentiel de croissance et n’est aucunement reléguée à l’arrière-plan par le FMI, car ce dernier a 20 programmes en vigueur sur le continent » (Sunday Times, 2012). Cette déclaration vient appuyer les points de vue exprimés par de réputés économistes, dirigeants d’entreprises et universitaires d’un continent devenu la nouvelle frontière d’investissement.Tel qu’avancé par Vijay Mahajan en 2008, « le marché africain est très attrayant pour une compagnie et pour la majorité des multinationales pourvu que celles-ci le considèrent sous le bon angle. La plupart des gens ne voient que les aspects négatifs de l’Afrique. Or, il faut aller au-delà de ces perceptions convenues afin d’apercevoir les opportunités ». À titre d’exemple de la croissance de l’investissement en Afrique, l’affluence totale de capitaux
2. QU’EST-CE
QU’UNE FEUILLE DE ROUTE ?
atteindra, selon les prévisions, le seuil des 150 milliards $US d’ici 2015 (Ernst and Young, 2011). Les sociétés multinationales qui n’ont toujours pas élaboré et mis en œuvre leur stratégie d’expansion en Afrique ratent ainsi une opportunité de créer de la valeur actionnariale. En tant que partie intégrante de ce processus de création de valeur, il est primordial de bien saisir les subtilités associées aux affaires en Afrique, car ceci est un critère qui distinguera les compagnies les unes des autres. Plus précisément, les compagnies désireuses d’avoir un avantage sur leurs concurrents en Afrique devront établir une feuille de route détaillée, puis mettre sur pied une bonne équipe, interne ou externe, pour assurer la mise en œuvre de cette stratégie visant une intégration dans un marché toujours perçu comme complexe par certains analystes. Cet article propose une feuille de route détaillée pour faire des affaires en Afrique, résumée dans la figure qui suit:
1. CONTEXTE 3. LA NÉCESSITÉ 4. QUI 5. CONCLUSION D’AVOIR UNE FEUILLE DE ROUTE
Nathalie Chinje est la fondatrice et directrice de Upbeat Marketing, un cabinet sud-africain d’experts-conseils en marketing stratégique qui aide les sociétés multinationales à établir, développer et entretenir des relations rentables en Afrique. On peut la joindre : • par courriel : nath@upbeat.co.za • sur Skype : upbeat1 • sur Internet : www.upbeat.co.za 32 AFRIQUE EXPANSION Magazine 39
Nathalie B. Chinje Collaboration spéciale
DEVRAIT ASSURER LA MISE EN ŒUVRE DE LA FEUILLE DE ROUTE ?
Au fil de mes 13 ans d’expérience auprès d’entreprises en Afrique, j’ai constaté que celles cherchant à établir une présence sur le continent, soulèvent souvent les mêmes problématiques et questions, et ce, peu importe leur taille, localisation, secteur d’activité ou budget. Le tableau ci-dessous constitue un récapitulatif des problématiques et questions les plus récurrentes. Celles-ci comprennent l’ampleur des marchés, les rendements espérés, les relations avec les parties prenantes et les processus internes de la compagnie
2.
PROBLÉMATIQUES
QUESTIONS CLÉS
Notre marché actuel est saturé. Aussi, songeons-nous à une expansion dans d’autres marchés, spécifiquement en Afrique. Toutefois, nous ne savons pas quels marchés de l’Afrique s’avéreront les plus attrayants pour nous.
Comment s’assurer que nos efforts soient concentrés sur le(s) marché(s) le(s) plus attrayant(s) pour nos produits et services ?
Il y a maintenant plus de neuf mois, nous avons timidement entamé le Comment garantir des résultats processus de développer une présence en sol africain, en créant un dépar- concrets pour notre entreprise à tement dédié à une telle expansion et en nommant un directeur pour notre court et à moyen terme ? bureau en Afrique. Nous attendons toujours les résultats escomptés. Nous évoluons dans une industrie très réglementée. Bien que nous soyons Comment s’assurer de bâtir des conscients des opportunités potentielles que l’Afrique peut offrir à notre com- liens solides avec les parties pagnie, nous savons également que la nature de notre industrie fait en sorte prenantes clés en Afrique ? que nous aurons à transiger régulièrement avec les fonctionnaires d’État. Nous possédons les compétences requises pour entreprendre une ex- Comment faire pour que nos procespansion en Afrique et, surtout, l’appui de notre conseil d’administration. sus internes soient alignés sur notre Cependant, compte tenu de la complexité de nos opérations et de nos stratégie d’expansion en Afrique ? multiples projets en cours parallèlement, nous ne savons trop par où commencer. Figure 2 : Problématiques et questions soulevées par les dirigeants d’entreprises Le moment le plus opportun pour traiter efficacement les problématiques et questions énumérées ci-dessus est au tout début. Cela requiert que les compagnies investissent le temps qu’il faut pour élaborer une feuille de route bien définie pour faire des affaires en Afrique.
QU’EST-CE QU’UNE FEUILLE DE ROUTE ?
Une feuille de route est un plan par étapes dont l’exécution mène à l’accomplissement d’un but précis. Elle aide une entreprise à atteindre des objectifs larges. Par ailleurs, il s’agit d’un outil efficace pour évaluer où se situe actuellement une organisation, où celle-ci veut se situer, et comment elle devrait s’y rendre. Compte tenu de la ruée des multinationales vers l’Afrique, on ne peut trop souligner la nécessité d’établir préalablement une feuille de route clairement définie. Celleci aidera à réduire les risques et les coûts d’affaires, tout en maximisant les rendements à court et à long terme dans les marchés convoités.
LA FEUILLE DE ROUTE PROPOSÉE CI-DESSOUS COMPREND QUATRE ÉTAPES IMPORTANTES :
ÉTAPE 1 :
Effectuer une évaluation du marché tel qu’il est actuellement L’évaluation du marché actuel permet aux décideurs de pouvoir prendre des décisions éclairées. Des rapports provenant de sources reconnues telles que la Banque mondiale, permettent d’évaluer la performance des pays ciblés grâce à des indicateurs pertinents à votre secteur d’activités. L’évaluation peut être détaillée ou globale; selon les ressources disponibles, elle peut être effectuée à l’interne ou à l’externe.
ÉTAPE 2 :
Identifier les lacunes et les
opportunités
L’analyse du marché doit identifier les lacunes et les opportunités du marché africain. Les opportunités à saisir doivent prendre en compte les capacités actuelles de la compagnie.
ÉTAPE 3 :
Développer une stratégie pour se positionner en Afrique Cette stratégie devrait inclure: • Des énoncés de vision et de mission • Les objectifs d’affaires • Le positionnement de votre marque et les propositions de valeur aux clients potentiels • Les marchés visés et le mode de pénétration • Le modèle de gouvernance et d’exploitation • Les critères pour la sélection de partenaires et la méthode d’approche • Un modèle pour le financement • Des jalons clairement établis • Les risques et les obligations • Les indicateurs de performance clés • La surveillance, le suivi et l’évaluation
ÉTAPE 4 : Mettre en oeuvre la stratégie Une fois que vous avez en place une stratégie qui répond à vos objectifs, il importe ensuite d’obtenir l’appui de toute votre organisation afin de mettre en oeuvre la stratégie avec succès.
3.
LA NÉCESSITÉ D’AVOIR UNE FEUILLE DE ROUTE
Il existe quatre raisons fondamentales en faveur de l’adoption d’une feuille de route afin : • d’avoir une notion claire de là où vous voulez vous situer • de répartir vos ressources de façon optimale • de mitiger votre risque encouru • d’identifier les points auxquels vous voulez accorder une attention spéciale
4.
QUI DEVRAIT ASSURER LA MISE EN OEUVRE DE LA FEUILLE DE ROUTE ?
Bien que chacun dans l’organisation ait un rôle à jouer dans la mise en oeuvre de votre feuille de route pour l’Afrique, il est primordial qu’un des dirigeants de l’entreprise se l’approprie entièrement. Sans une telle responsabilisation complète, le succès de l’initiative pourrait être compromis.
5.
CONCLUSION
Créez de nouvelles voies de commercialisation pour les produits et services qu’offre votre compagnie en étendant vos opérations en Afrique. Il s’agit là d’une aventure excitante qui devrait générer de bons rendements, à condition d’être bien préparé. Une feuille de route bien rodée augmentera vos chances d’atteindre vos objectifs. AFRIQUE EXPANSION Magazine 39 33
DOING BUSINESS 2012
1.
CONTEXTE
d’Africains, le haoussa pour 60 millions répartis dans 8 pays. On compte 10 millions de locuteurs du swahili dans une dizaine de pays, et autant de personnes qui parlent le bambara dans 7 pays…
Personnaliser les perceptions et les approches
COMPÉTENCES INTERCULTURELLES
La conséquence logique qui découle de ce qui précède, est qu’en réalité, il n’y a pas une seule Afrique, monolithique, qu’une série de clichés permet de comprendre. D’ailleurs, pour une raison que les Africains ont du mal à saisir, et qui les agace profondément, leur continent fait continuellement l’objet d’amalgames inimaginables ailleurs. Autant il ne viendrait à l’esprit de personne de décréter que ce qui est vrai en Écosse l’est aussi en Italie, autant plusieurs ne se gênent pas de par-
LE SÉSAME QUI OUVRE Didier Oti
Longtemps confinées aux anecdotes de voyage, les cultures et les mentalités africaines sont devenues un réel centre d’intérêt pour les investisseurs étrangers sérieux. L’appétit grandissant pour les matières premières et le milliard de consommateurs potentiels africains expliquent cette évolution. Petit détail toutefois : l’Afrique, c’est une multitude de cultures et de mentalités. De quoi perdre le non-initié. Niées sous l’esclavage et méprisées pendant la colonisation, naguère perçues comme de simples artéfacts touristiques, les cultures africaines seraient-elles en train de prendre leur revanche sur l’histoire? Peut-être. Mais les stéréotypes et les généralisations sur ces cultures ont la vie dure. Même chez les soi-disant experts. Michel Puchercos a travaillé pendant quelques années en Afrique de l’Est. Il est actuellement en Corée du sud, au service de la compagnie Lafarge Halla Cement. Voici ce qu’il déclarait à propos de l’Afrique dans la revue «Corée Affaires» (5 avril 2011) : «Le marché est dépendant des phénomènes de corruption, de l’absentéisme et de mesures de sécurité très basse». Plus loin, il ajoute que «les ouvriers travaillent pour leur famille. Ils partagent tout car l’important est de faire vivre le clan. La motivation est bien loin de celle que nous connaissons en Corée, où l’ouvrier travaille pour lui 34 AFRIQUE EXPANSION Magazine 39
DES AFFAIRES EN
(..). En Ouganda, si je ne ramasse pas le fruit aujourd’hui, ce n’est pas très grave car demain il y en aura un autre. Tous les jours ont la même longueur, le climat est le même et il fait toujours beau. Il n’existe par conséquent aucun stress par rapport au temps». Vrais pour certains, ces propos seront qualifiés de réducteurs par bien d’autres. C’est l’une des particularités de l’Afrique. On peut dire tout et son contraire sur elle. Ce qui est cependant incontestable, c’est que ce continent de 54 pays est un magma d’ethnies et de cultures, joyeusement nourries par un milliard d’êtres humains. Les cultures traditionnelles, déjà complexes, ont par ailleurs subi diverses influences extérieures : colonialisme, christianisme, islam… En tout, plus de 2000 langues vivantes sont parlées dans des aires géographiques d’inégales proportions. L’arabe est une langue de communication pour 240 millions
ler des pays africains comme s’il s’agit de quartiers d’une même ville, et des Africains comme des habitants de la ville (ou du village) en question. Non. Ce qui est valable en Éthiopie ne l’est pas forcément au Bénin. Un comportement d’affaires gagnant à Accra (Ghana), ne le sera pas nécessairement à Bujumbura (Burundi). Une règle non écrite valable à Garoua, ne le sera pas forcément à Ebolawa, pourtant deux villes camerounaises, francophones, l’une du nord et l’autre du sud. Parler la même langue est certes un atout, mais ne garantit pas la réussite en affaires. Le cas chinois est assez éloquent à ce sujet. Pékin est en train de damer le pion à Paris, Londres, Madrid et Lisbonne dans leurs anciennes chasses gardées africaines sans disposer de l’atout de la langue. Alors que ces anciennes métropoles, nostalgiques du passé, font prévaloir l’hégémonie et l’asymétrie des relations, Pékin au contraire, semble miser sur le
gement interculturel, c’est-à-dire une aptitude à l’adaptabilité, à la tolérance voire à l’acceptation de la différence.
Trouver son chemin dans le labyrinthe culturel africain
En affaires, les négociations seront généralement plus lentes, parce que tributaires des relations personnelles.
Dans les zones sahéliennes en général, une salutation ne se résume pas en un rapide bonjour. C’est un rituel qui prend de longues secondes parce qu’il faut s’enquérir de l’état de santé et du bien-être de son interlocuteur, de sa femme et de ses enfants. Ce rituel n’est pas obligatoire. Mais s’y soumettre montre qu’on s’intéresse vraiment à son interlocuteur. Au Kenya par exemple, dans les affaires, il ne faut pas manifester sa colère devant
comme l’Américain Edward T. Hall ou encore le Néerlandais Geert Hofstede ont dressé des typologies sociales dans lesquelles les cultures africaines ont bien leur place. Ces dernières s’inscrivent dans ce que Hall appelle les cultures à contexte fort. Des cultures axées sur la collectivité et non sur l’individu, le dialogue et non la confrontation, la hiérarchie sociale et le respect de l’âge. Des cultures où les relations interpersonnelles sont primordiales, où la parole est déterminante.
créée ne peut qu’être bénéfique pour les ses partenaires. Cela peut être assimilé deux parties. à de l’instabilité mentale. Il faut plutôt Mais, admettons-le, une telle aisance communiquer avec diplomatie et éviter et de telles aptitudes ne sont pas données une approche frontale, brutale. Donc, ne à tout le monde. L’objectif de cette anec- pas dire les choses directement et sèchedote n’est pas non plus d’inciter tous les ment. Il faut y aller par insinuations. Au patrons des multinationales à se faire hé- Burkina Faso en revanche, la franchise est berger par leurs appréciée, même en employés. L’idée à condition Un comportement d’affaires public, est plutôt de metqu’elle ne fasse pas tre en évidence gagnant à Accra (Ghana), ne perdre la face à l’inla compréhension terlocuteur. le sera pas nécessairement à qu’a cet employeur Au regard de ce québécois de la qui précède, fauBujumbura (Burundi). société dans ladrait-il conclure que quelle il opère, et l’Afrique c’est le rèdes bénéfices qu’il en tire. Ainsi, une com- gne du relativisme le plus absolu? Non. pagnie qui veut mettre toutes les chances Ces petits exemples indiquent simplement de son côté n’enverra pas un expatrié en qu’en gros, l’approche micro, locale, deAfrique sur la seule base de ses compéten- vrait être préférée à une approche macro, ces professionnelles. Sans perdre de vue et globalisante des affaires en Afrique. sa mission globale, cette personne devra Même si une vision globale peut être utile néanmoins avoir une aptitude au mana- dans un premier temps. Des chercheurs
Dans ces cultures, le temps par exemple n’est pas une contrainte. Il est un allié. Il n’y a pas une fétichisation des notions de ponctualité, de rapidité et d’exactitude. Elles sont appréhendées ici avec souplesse. Donc, en affaires, les négociations seront généralement plus lentes, parce que tributaires des relations personnelles, elles-mêmes sources de confiance entre les parties. À défaut d’avoir sur soi le bréviaire des bonnes habitudes, l’entrepreneur étranger devra faire preuve d’ouverture d’esprit. Il devra se garder de voir dans toute différence un problème, de considérer toute situation a priori désordonnée comme un défaut à corriger à tout prix… C’est un fait, l’Afrique, de plus en plus ouverte, continuera de subir les influences d’ailleurs. Ses pratiques d’affaires se transformeront inéluctablement. Patience donc. En attendant, et tout bon chasseur vous le dira, pour être efficace, on ne déforme pas l’environnement pour l’adapter à soi, on s’adapte à celui-ci.
LA PORTE N AFRIQUE
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pragmatisme et la mansuétude. Lors d’un voyage au Sénégal il y a quelques années, j’ai rencontré un Québécois dont les affaires étaient florissantes au pays de la Teranga. Il s’habillait à l’africaine (grand boubou multicolore, chapeau gondolé, etc.), préférait vivre chez ses employés plutôt qu’à l’hôtel, partageait les repas avec eux et menait des activités sociales. Sans surprise, il n’était plus perçu par ses employés comme le grand patron canadien venu faire du «cash» en Afrique. Il était plutôt vu comme un membre de la famille, un être généreux. Ce qui contraste nettement avec l’image de ces autres patrons occidentaux, distants, dont les relations avec les partenaires et employés africains se limitent à la sphère professionnelle. La confiance ainsi
INVESTISSEMENT EN AFRIQUE CARTOGRAPHIE DES PAYS À RISQUE L’Afrique est perçue aujourd’hui comme un eldorado pour les investissements directs étrangers. En dépit de ce regain d’intérêt pour ce continent en proie quelquefois à des violences, dues notamment aux guerres civiles ou conflits sociaux, nombreux sont ceux qui souhaitent avoir une estimation globale et précise des risques dans les pays ciblés pour investir. Un travail de décryptage qu’a effectué Afrique Expansion Magazine.
CÔTE D’IVOIRE
BURUNDI
• L’élection présidentielle de novembre 2010 avait provoqué un conflit interne très violent dû au refus du président sortant, Laurent Gbagbo, de reconnaître sa défaite et d’abandonner le pouvoir au profit d’Alassane Ouattara, son rival déclaré vainqueur. Cette crise politique n’a pris fin qu’à la suite d’une offensive éclair contre Laurent Gbagbo. • Contexte politique et sécuritaire fragile : question du désarmement des milices des deux bords impliquées dans la crise pas entièrement réglée. • Index de paix 2011 : 128e place sur 153
• Les élections présidentielles de 2010 ont ravivé les tensions politiques internes qui semblaient s’être relâchées depuis la fin du conflit en 2009, entre le gouvernement et le mouvement rebelle hutu des Forces nationales de libération (FNL). • La constitution pourrait être amendée pour que le Président burundais puisse briguer un 3e mandat en 2015, ce qui augmente considérablement la probabilité d’un retour à la lutte armée du FNL. • Index de paix 2011 : 132e place sur 153 RÉPUBLIQUE DU CONGO
• Le président Sassou-Nguesso, réélu pour un mandat de sept ans en 2009 avec le Parti congolais du travail, continue de dominer la vie politique. • L’environnement géopolitique demeure fragile (coup d’État en 2008 suivi • Dans la région du Pool, qui fut l’une des plus touchées par les guerres civiles, de l’élection en 2009 du président Mohamed Ould Abdel Aziz) en raison d’une le programme de désarmement, démobilisation et réinsertion se poursuit. instabilité politique exacerbée par la menace terroriste. • Voisinage avec la RDC où la situation sécuritaire, dans le contexte des élec• Les attaques sporadiques d’Al Quaïda au Maghreb islamique (AQMI) tions présidentielles de novembre 2011, s’est considérablement dégradée. continuent de dégrader le climat des affaires. • Index de paix 2011 : 98e place sur 153 • Index de paix 2011 : 130e place sur 153 RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE NIGER • Une situation sécuritaire précaire depuis le départ de la mission des Nations • Dégradation de la situation sécuritaire : un an après une prise de pouvoir par unies (MINURCAT) fin 2010 : sécurité désormais assurée par les forces centrafriles militaires, l’ancien opposant Mahamadou Issoufou a été élu président en caines, avec l’aide des militaires français et les troupes de la CEMAC. mars 2011, mais il a dû faire face quatre mois après à une tentative de coup • Le pays doit encore faire face dans le sud-est, à la présence d’éléments de l’Ard’État militaire. mée de résistance du Seigneur (mouvement de rébellion), et dans le nord, à un • Le pays et les intérêts étrangers restent aussi confrontés à la menace d’AQMI. conflit armé entre groupes rebelles lié au contrôle d’une importante zone minière. e • Index de paix 2011 : 119 place sur 153 • Index de paix 2011 : 144e place sur 153 36 AFRIQUE EXPANSION Magazine 39
Source : www.coface.fr
MAURITANIE
SOUDAN
SOMALIE
• Amplification des risques de troubles politiques qui fragilise les investissements : aggravation des conflits dans les régions frontalières et inculpation par la Cour pénale internationale du président al-Bachir pour crimes de guerre. • Les deux régions font face sur le terrain, à des contestations de groupes rebelles. • Index de paix 2011 : 151e place sur 153
• Pays qui enregistre le risque terroriste le plus fort devant le Pakistan, l’Irak ou encore l’Afghanistan. • Hausse très significative du nombre d’actes terroristes ces dernières années et Al-Qaïda suscite toujours des inquiétudes grandissantes dans la région. • Index de paix 2011 : dernière place (153e)
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO • Risque de guerre civile important et tensions persistantes dans l’est du pays • Relations conflictuelles avec les pays voisins dont l’Ouganda et l’Angola • Les élections présidentielles et législatives du 28 novembre 2011 se sont déroulées dans un climat social très tendu. • Index de paix 2011 : 148e place sur 153
ZIMBABWE • Très forte dégradation depuis 2011 des relations entre les deux partis majoritaires, le MDC (parti du premier ministre, Morgan Tsvangirai) et le ZANU-PF (parti du président Mugabe, au pouvoir depuis 1980), en dépit de l’accord de formation du gouvernement d’union nationale de 2008. • La tenue des prochaines élections (probablement en 2013) se traduira sûrement par une nouvelle dégradation de la situation politique, le ZANU-PF souvent accusé d’attiser les violences, notamment interethniques, afin de faciliter sa réélection. • Index de paix 2011 : 140e place sur 153
GUINÉE • Instabilité politique chronique, conflits ethniques : la Guinée a été successivement affectée par un coup d’Etat (fin 2008) et les troubles politiques qui ont suivi l’élection présidentielle de 2010. • Environnement des affaires marqué par l’insécurité juridique • Index de paix 2011 : 92e place sur 153 LIBYE • Transition politique incertaine et problèmes sécuritaires après la chute du régime du colonel Kadhafi qui s’est traduite par la mort de celui-ci. • Environnement des affaires très difficile, compte tenu d’une réglementation incertaine dans ce pays en proie à l’insécurité et sans expérience démocratique. • Index de paix 2011 : 143e place sur 153 KENYA • Risque de résurgence de tensions sociales et des violents affrontements interethniques à la veille de l’élection présidentielle de 2012 qui sera marquée par le retrait du président Mwai Kibaki de la vie politique, celui-ci ne pouvant, selon la constitution, briguer un troisième mandat. • Dégradation des relations avec la Somalie. • Index de paix 2011 : 111e place sur 153 RWANDA
NIGÉRIA • Tensions ethniques, religieuses et économique entretenues par la corruption : la division nord/sud inquiétante avec son cortège de violences cristallisées. • Brigandage et menace terroriste dans le delta et dans le nord-est du pays très préoccupants. • Index de paix 2011 : 142e place sur 153 TCHAD • Situation sécuritaire dégradée avec cependant une légère amélioration, malgré l’instabilité persistante dans les pays voisins. • Index de paix 2011 : 141e place sur 153
• Voisinage du Congo instable • L’opposition, affaiblie, se plaint de dérives autoritaires du président Paul Kagame qui s’en défend en invoquant des actions violentes de groupes armés dans les campagnes. • Les blessures issues du génocide en 1994 ne sont pas complètement refermées, ce qui pourrait entraîner de nouvelles tensions. • Index de paix 2011 : 99e place sur 153 ÉRYTHRÉE • Risque élevé de conflits transfrontaliers : les tensions frontalières avec l’Éthiopie et Djibouti se sont renforcées. • Les offensives diplomatiques dans le cadre des Nations Unies se sont multipliées pour dénoncer le rôle déstabilisateur de l’Érythrée dans la région, le gouvernement étant accusé de soutenir des groupes rebelles armés. • Index de paix 2011 : 104e place sur 153 AFRIQUE EXPANSION Magazine 39 37
AFRIQUEEXPANSION.COM
ÉDITION DIGITALE Selon le Rapport Doing Business 2012 de la Banque mondiale, dans le palmarès des 30 économies au monde ayant le plus amélioré leurs règlementations des affaires, un tiers est localisé en Afrique subsaharienne. Preuve que l’environnement des affaires est en nette progression sur ce continent devenu la nouvelle frontière d’investissement où se bousculent les Asiatiques, les Européens et les Nord-Américains. Cependant, pour y réussir, il faut une bonne préparation : une feuille de route détaillée et efficace, une bonne maîtrise de son environnement socio-politique, etc. Vous trouverez ainsi dans la Version Digitale du nouveau numéro d’AFRIQUE EXPANSION MAGAZINE, un dossier interactif sur ce thème avec des conseils clairs, pratiques et stratégiques illustrés par des graphiques, une cartographie de pays à risque, etc.
15 000 MILLIARDS FCFA POUR DÉVELOPPER UN RÉSEAU FERROVIAIRE Le ministre camerounais de l’Économie, de la planification et de l’Aménagement du territoire (Minépat), Emmanuel Nganou Djoumessi, a annoncé en février dernier, la mise en route très prochainement du grand projet de développement du réseau ferroviaire camerounais. La réalisation de la nouvelle infrastructure destinée à intensifier les échanges aux plans national et sous-régional, se fera selon trois principaux axes et sur une période allant de 2012 à 2020. Il est d’abord prévu de construire des tronçons Edéa/port de Kribi (136 km) et Mbalam/port de Kribi (602,6 km) avant de relier les principaux ports aux zones minières du pays afin de faire émerger l’industrie nationale, et finir enfin avec le dernier axe dont le but est d’interconnecter entre elles des villes comme Douala/Yaoundé, Yaoundé/Belabo et Belabo/ Ngaoundéré, puis le Cameroun avec les pays voisins tels que le Tchad, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, etc. L’objectif étant de capter un trafic en augmentation. Source : Agence Écofin
BURKINA FASO UNE SOCIÉTÉ AMÉRICAINE INVESTIT 1047 MILLIONS $ POUR RELANCER LA MINE D’OR DE POURA La société américaine Newmont Ventures a été désignée pour reprendre la mine d’or de Poura, considérée comme la plus ancienne mine du Burkina Faso. Elle investira 528 milliards FCFA (1047,7 millions $), pour la réhabilitation de cette mine désaffectée. 522 milliards FCFA (1036 millions $) serviront à la reconstruction de la mine, fermée en 1999 suite à la chute des cours mondiaux du métal jaune. 6 milliards FCFA (11,7 millions $) de taxes et de primes seront versés au Burkina Faso dès la signature du contrat. La relance de cette mine, située à 130 km à l’ouest de la capitale Ouagadougou, constitue le plus important investissement privé réalisé dans le pays. L’industrie aurifère burkinabé a exporté 12,5 tonnes en 2009, 23,5 tonnes en 2010 et 32,17 tonnes en 2011. Source : APA news
L’AFRIQUE
PERD DES MILLIARDS DE DOLLARS EN REVENUS COMMERCIAUX POTENTIELS À l’heure où les dirigeants africains réclament la création d’un espace de libre échange d’ici 2017 afin d’accélérer le commerce à travers le continent, un nouveau rapport de la Banque mondiale prévient que les pays africains perdent des milliards de dollars en revenus commerciaux potentiels chaque année à cause d’importants obstacles nuisant à ces échanges avec leurs pays voisins. Il est plus facile pour l’Afrique de faire des affaires avec le reste du monde qu’avec elle-même, souligne ce rapport. « Alors que la situation de l’économie mondiale reste incertaine, et que les marchés traditionnels d’Europe et d’Amérique du Nord continueront probablement de stagner, il existe des opportunités considérables d’échanges transfrontaliers de produits alimentaires, produits manufacturés de base et services qui demeurent inexploitées en Afrique », lit-on. Cette situation prive le continent de nouvelles sources de croissance économique, de nouveaux emplois et d’une considérable réduction de la pauvreté. Source : Banque Mondiale
8,5 MILLIONS DE MAROCAINS COUVERTS PAR LE RÉGIME D’ASSISTANCE MÉDICALE Le régime d’assistance médicale (RAMED) pour les personnes pauvres et vulnérables qui était en cours d’expérimentation depuis 2008 dans la région de TadlaAzilal va être généralisé à l’ensemble de la population marocaine selon la décision du roi Mohammed VI et de son chef de gouvernement Abdelillah Benkirane. Une enveloppe de 3 milliards de dirhams, soit près de 269 millions d’euros pour l’année 2012, permettra ainsi à 8,5 millions de Marocains démunis d’accéder à un même niveau de médicamentation que les personnes mutualisées. Les prestations couvertes par le RAMED portent, entre autres, sur l’hospitalisation, dont l’accouchement, les consultations spécialisées externes et de médecine d’urgence, les analyses de biologie et l’imagerie médicale, les évacuations sanitaires inter-hospitalières en cas d’urgence et les actes de rééducation fonctionnelle, etc. La généralisation de ce nouveau Régime sera également un catalyseur de l’industrie pharmaceutique marocaine dont le chiffre d’affaires a atteint 8,3 milliards de dirhams (un plus de 744 millions d’euros) en 2011 et 7,9 milliards (un plus de 708 millions d’euros) en 2010. Source : Agence Écofin AFRIQUE EXPANSION Magazine 39 39
DIGNES DE MENTION
CAMEROUN
LESRECHERCHE,BIDÉVELOPPEMENT OTECHNOLOGI E S ET APPLICATIONS
Léopold Nséké
La fusion entre la science du vivant et les techniques de reproduction a permis un développement fulgurant des biotechnologies, véritable industrie de pointe. Véritable cuve de bouillon scientifique, le continent nord-américain occupe aujourd’hui le peloton de tête d’un secteur au cœur des stratégies industrielles. Malgré un ralentissement au cours des deux dernières années, les entreprises de « biotech » continuent de drainer des milliards de dollars en investissements et en revenus.
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lusieurs experts internationaux affirment que la bioéconomie représente aujourd’hui près du tiers de l’économie mondiale et selon l’OCDE, elle apportera entre autres prévisions, une quinzaine de nouveaux médicaments par année et contribuera à 10% de la production chimique d’ici à 2030. C’est dire l’importance des enjeux vitaux pour l’avenir que représente ce secteur des affaires. L’organisme canadien BioteCanada rappelle bien à propos que les exemples ne manquent pas pour illustrer la manière dont les biotechnologies transforment l’économie mondiale. Que ce soient de nouvelles thérapies biologiques ou de nouveaux vaccins; de nouveaux composites plastiques provenant de sources agricoles ou de l’huile de cuisson sans « gras trans », on est en présence de résultats dus à une recherche effrénée mais raffinée de nouveaux produits. Le portrait biotechnologique de l’Amérique du Nord comprend d’abord les États-Unis, principal marché mondial, avec plus de 1300 sociétés enregistrées à travers la fédération. Ces entreprises détiennent près de 60% des emplois mondiaux dans le secteur et effectuent plus de 70% de la recherche et du développement (R&D). Un montant évalué en 2010 par la Battelle/BIO State Bioscience Initiatives à environ 32 milliards $US. De plus, un récent rapport du cabinet 40 AFRIQUE EXPANSION Magazine 39
Ernst & Young indique que les bénéfices nets réalisés dans le secteur en 2010 aux États-Unis se sont élevés à 4,9 milliards $US, soit une hausse de 33% par rapport à 2009. Quant aux financements des capitaux-risques, ils ont également connu une hausse (20,7 milliards $US, soit 15% de plus qu’en 2009). Pour comparaison, il est à noter que 12,2% des investissements totaux des capitaux-risques sont destinés au secteur des biotechnologies contre 18,2% au secteur de l’informatique et du web 2.0. Dans la foulée des États-Unis se retrouve le Canada, très actif dans les biotechnologies et qui occupe le 2e rang mondial en termes de nombre d’entreprises par habitant. Le pays à la feuille d’érable héberge en effet près de 550 entreprises et la santé demeure son principal domaine d’application, puisqu’il compte pour 68,5% de la valeur totale de son marché. Dans ce volet, les entreprises canadiennes, qui coopèrent avec des filiales des 10 plus grandes multinationales biomédicales et biopharmaceutiques, se distinguent particulièrement par de grandes réussites dans les essais cliniques et la fabrication. Il est également important de signaler que la biotechnologie canadienne se caractérise par une grande ouverture internationale car 70% des entreprises sont engagées dans des partenariats de R&D, dont près de la moitié avec des entreprises étrangères.
Une industrie resserrée sur trois secteurs principaux Les biotechnologies se concentrent dans trois volets pas très éloignés les uns des autres en termes de R&D. Comme on l’a indiqué dans le cas du Canada, les entreprises en santé constituent cependant le plus vaste secteur de cet environnement industriel. Qu’on pense aux traitements de maladies lourdes comme le cancer, le diabète ou le sida, aux vaccins à améliorer ou à développer ou encore aux nouveaux appareils de tests et de diagnostics. On comprendra facilement l’intérêt de grands groupes à y investir de colossales sommes. Par contre, la biotechnologie agricole qui, depuis les années 70, procède à la modification génétique de plantes ou d’animaux pour contrer la malnutrition et réduire l’impact environnemental de l’agriculture, occupe une place non négligeable et enfin, la biotechnologie industrielle boucle le trio en proposant de manière constante de nouvelles techniques et des produits industriels d’usage courant comme les détergents et des solvants biodégradables, ainsi que de nouvelles solutions de décontamination des milieux de vie et de purification de l’eau.
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MARCHÉS NORD-AMÉRICAINS
à la santé humaine ou à l’environnement, notamment à la biodiversité. Les services environnementaux précisent qu’un Règlement sur les renseignements concernant les substances nouvelles (RRSN) dote le Programme des substances nouvelles, de l’autorité réglementaire et d’outils permettant d’effectuer cette évaluation. Aux États-Unis, la formulation d’une politique globale de surveillance et de réglementation a été énoncée en 1986 avec la « Réglementation-cadre coordonnée » (Coordinated Framework) pour les biotechnologies. Malgré les multiples réserves concernant surtout les Organismes génétiquement modifiés (OGM), cette loi établie sous le gouvernement Reagan a pu imposer certaines balises. Trois agences fédérales se partagent la responsabilité de gérer la législation s’appliquant aux produits biotechnologiques. Ce sont la Food and Drug Administration pour les produits alimentaires et pharmaceutiques, le U.S. Department of Agriculture, Animal and Plant Health Inspection Service pour les parasites des plantes et l’Environmental Protection Agency chargée de légiférer l’utilisation des pesticides. Dans le cadre des opérations de coordination, certains produits peuvent indifféremment être contrôlés par l’ensemble des par un seul ou encore deux. Un système de R&D extrêmement cherche en biotechnologie (IRB) au sein organismes, Enfin, ces trois organismes tiennent des du Conseil national de recherches du Caperformant réunions d’information ouvertes au public nada (CNRC). et conduites par des groupes d’experts. Le principal moteur des entreprises en Si cette réputation d’excellence attire Une réglementation de plus biotechnologies est la recherche et dévebien évidemment de nombreuses multien plus serrée loppement (R&D) au sein de laquelle des nationales qui développent des produits de milliers de chercheurs sont attachés à enpremière ligne, tout ce tableau ne doit pas tretenir la réflexion sur de nouvelles ave- Toute cette frénésie se déroule cependant faire oublier que l’industrie des biotechnonues. Ce qui fait qu’aux États-Unis ou au dans un cadre réglementaire scientifique logies suscite encore plusieurs interrogaCanada, un accent très particulier est mis strict et cohérent pour la délivrance de tions et soulève quelques inquiétudes. sur l’innovation avec des exigences parmi brevets et la commercialisation des proParce que les produits de synthèse peules plus relevées en matière de recherche. duits. Au Canada par exemple, la Loi vent altérer les milieux de vie et la santé Parmi les domaines généralement concer- canadienne sur la protection de l’envi- humaine, plusieurs débats ont cours et nés, on citera principalement la génomi- ronnement (LCPE), édictée en 1988 et de nombreuses plaintes ont été déposées que, la protéomique, l’immunothérapie, considérablement modifiée par la suite, contre des multinationales particulièrele génie protéique, les vacment accusées de se cins, la médecine régénéraLe portrait biotechnologique de l’Amérique du Nord com- préoccuper plus de tive (cellules souches) et les produits sans se prend d’abord les États-Unis, principal marché mondial, avec leurs neurosciences. soucier de l’impact Au Canada, les sociétés plus de 1300 sociétés enregistrées, qui détiennent près de réel de leur utilisation de biotechnologie investisou consommation. 60% des emplois mondiaux dans le secteur et effectuent On a ainsi l’exemple sent plus de 1,7 milliard $CAN dans la recherche de Monsanto dans le plus de 70% de la recherche et développement (R&D). et le développement et un domaine agricole dont rapport de Pricewaterhouplusieurs variétés de seCoopers a établi que dans ce secteur, le aborde de façon préventive la réglementa- céréales font l’objet d’interdiction à travers Canada est le pays où, depuis quelques tion des substances nouvelles. Il est exigé le monde. années, le nombre d’emplois en R&D, le une évaluation de toutes les substances Au-delà de ces peurs légitimes, il faunombre de demandes de brevets d’origine qui sont nouvelles au Canada, y compris dra donc surtout aux autorités plus d’accès étrangère et les sommes affectées à la R&D les produits chimiques, les polymères et les aux planches des chercheurs. Cela, afin de à des fins commerciales augmentent le plus organismes vivants, avant leur importation s’assurer de la maîtrise effective à tous les rapidement. Comme fleuron de cette ac- ou leur fabrication dans le pays, afin de niveaux, de la chaîne d’une industrie capativité, le pays dispose d’un Institut de re- déterminer si elles peuvent être nuisibles ble de générer des dégâts irréversibles.
CRISE
QUAND LE SUD VIEN AU SECOURS DU NORD Vitraulle Mboungou
Avec la crise financière européenne qui succède à la crise des « subprimes » aux États-Unis à l’origine de la tempête financière mondiale de 2008, les pays du Nord n’hésitent plus à demander de l’aide aux pays du Sud. Des pays comme ceux de l’Union européenne pris dans l’interminable tourmente de la dette souveraine, se tournent ainsi vers leurs anciennes colonies.
L
ongtemps considérés comme les maillons faibles de la planète, les pays du Sud semblent être aujourd’hui, avec les importantes liquidités dont ils disposent, notamment les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), ceux par qui pourrait venir le salut des pays du Nord, notamment européens fortement endettés. Devenus des acteurs majeurs de l’économie mondiale, ces pays du Sud sont prêts directement ou indirectement à leur venir en aide. Certains proposent d’apporter leur soutien par le biais des institutions internationales comme le Fonds monétaire international (FMI) tandis que d’autres offrent, dans le cas de la zone euro, d’acheter la dette grecque et italienne ou les obligations émises par les pays européens en difficulté auprès du Fonds européen de stabilité financière (FESF).
Un ironique revirement de situation Ce revirement de situation est perçu d’un très bon œil du côté des instances financières internationales qui encouragent 42 AFRIQUE EXPANSION Magazine 39
implicitement ces pays émergents à poursuivre leurs efforts dans ce sens tout en se montrant méfiantes et suspicieuses à leur égard. « S’ils se limitent à acheter des titres jugés sûrs par tous, comme les titres allemands ou britanniques, ils ne prendront pas beaucoup de risques. Mon espoir est que, si des interventions de ce genre ont lieu, qu’elles soient larges et ne se limitent pas aux titres sûrs de certains États». Ainsi s’exprimait la directrice générale du FMI Christine Lagarde dans un entretien accordé au journal italien La Stampa. L’ancienne ministre française de l’Économie et des Finances fait sans aucun doute référence aux conditions posées par le Brésil pour aider son ancien colonisateur, le Portugal. Le Brésil devenu officiellement, en 2010, la 7e puissance mondiale devant l’Italie, a fait savoir qu’il n’achètera la dette portugaise que si ce pays est classé au moins « A » par les agences de notation. Or, le Portugal a récemment vu sa note dégradée d’un cran par Fitch Ratings, passant de « BBB- » à « BB+ ». Mais cela n’a pas empêché la présidente brésilienne Dilma Roussef d’envisager la
possibilité de trouver une solution intermédiaire comme l’achat de titres garantis. Considéré jadis comme un simple pays émergent, l’immense État sud-américain prouve ainsi qu’il joue désormais dans la « cour des Grands ». Le Brésil n’est pas la seule ancienne colonie portugaise qui se porte volontaire pour venir en aide à l’ancienne métropole. L’Angola qui enregistre actuellement un taux de croissance de 12% et qui connaît un essor économique sans précédent après 27 ans de guerre civile, constitue également un soutien de taille pour Lisbonne. Ainsi, ce pays du sud-ouest de l’Afrique, « riche » grâce à ses ressources naturelles, notamment le pétrole, le gaz et les diamants, a déjà ces sept dernières années, multiplié par 70 ses investissements au Portugal. De 1,6 million d’euros en 2002, ceux-ci sont passés à 116 millions en 2009, année record. Par ailleurs, en l’espace de six mois -de janvier à juin 2011-, les Angolais ont investi près de 46 millions d’euros dans ce pays et la banque angolaise BIC a proposé de racheter la Banco portugues de negocios pour 40 millions d’euros. Ces investissements angolais concernent prin-
MONDIALISATION
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cipalement le secteur de l’immobilier et du commerce de gros et de détail ainsi que les activités financières.
La Chine, un des principaux créanciers des pays occidentaux De même, la Chine, grande puissance émergente qui détient à elle seule près de 40% des réserves mondiales de devises, est devenue au cours de ces dernières années l’un des principaux créanciers des pays occidentaux, à commencer par les ÉtatsUnis, à qui elle rachète une partie de la dette. Du fait de l’accumulation énorme de ses devises, la Chine est devenue le pays qui prête le plus aux Américains. Elle détient ainsi, selon les chiffres officiels du Département du Trésor à Washington, 1 160 milliards de dollars de bons du Trésor américain en plus des 10% de la dette du pays. Viennent s’ajouter à cela près de
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Les Angolais ont investi au Portugal près de 46 millions d’euros en six mois janvier-juin 2011
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630 milliards d’euros de dette publique de la zone euro où l’Empire du Milieu a acheté pour une valeur de 4 à 5 milliards d’euros de bons du Trésor portugais et la dette grecque pour une centaine de millions d’euros.
« Quel pied de nez à l’Histoire! » Des pays du Sud qui volent au secours des pays du Nord, quel pied de nez à l’Histoire! Ces pays qui bénéficiaient autrefois de l’aide internationale sont devenus en l’espace de quelque temps, des acteurs majeurs de l’économie mondiale. Cet ironique retournement de situation est le reflet de la nouvelle donne économique internationale traduite par le déclin des anciennes grandes puissances. Certains diraient que c’est de bonne guerre, car ces pays, toujours qualifiés avec condescendance de « pays pauvres » ou « émergents » et ayant toujours subi l’arrogance et la suffisance des pays du Nord, tiennent ainsi leur revanche. Devenues puissances majeures de l’économie mondiale, les BRICS, en particulier, ont très peu de doute quant à leur avenir contrairement aux autres, notamment les pays européens endettés jusqu’au cou. AFRIQUE EXPANSION Magazine 39 43
LA CHINE UN REDOUTABLE CO
Puissance nucléaire et démographique, détentrice d’une civilisation plurimillénaire, étendue sur 9,5 millions de km2, devenue deuxième puissance économique mondiale en 2010, partageant ses frontières avec 14 pays, la Chine, qui a dominé le monde il y a plusieurs siècles, s’apprête à retrouver son glorieux et prospère passé. Pour y arriver, elle aura durablement besoin du continent africain et ce, tant sur les plans stratégique, diplomatique qu’économique.
L
e nom de Deng Xiaoping est incontournable pour cerner les transformations qui se sont effectuées dans ce pays asiatique. Il est en effet considéré comme le père de la Chine moderne. C’est sous son impulsion, même si selon certains, le vent de la nouveauté avait déjà commencé à souffler en Chine, que ce pays a entrepris des mutations. Plusieurs phrases qu’on lui attribue permettent de saisir la rupture et le pragmatisme de sa manière de voir le monde. Il aurait dit ceci : « L’économie doit être comme un oiseau en cage : Libre, mais sous contrôle » ou « Peu importe que le chat soit noir ou blanc [dans certaines variantes, on trouve « gris » à la place de « blanc »], pourvu qu’il attrape une souris » ou encore « le capitalisme constitue une étape fondamentale du progrès humain ».
Les chantiers du changement C’est l’année 1978 qui fait généralement office de point de départ pour ces chantiers du changement. Parmi les réformes marquantes, il y a la renonciation progressive à la collectivisation de l’agriculture. L’on a attribué les terres aux agriculteurs – comme une sorte de location – et aboli les quotas. En gros, l’initiative privée était désormais plus importante que par le passé. La Chine s’est aussi ouverte aux capitaux étrangers et donc à l’investissement. Comme BNP Paribas le mentionnait dans une note, Deng avait lancé la politique de la « porte ouverte ». La Chine a ainsi créé plusieurs Zones Économiques Spéciales (ZES). Ce sont les villes de Shenzhen, Zhuhai, Shantou et Xiamen qui furent officiellement baptisées ZES, le 16 mai 1980. Ces villes ont eu une importance capitale, aux dires même du MOFCOM, ministère du commerce chinois. Elles ont en effet 44 AFRIQUE EXPANSION Magazine 39
permis l’expérimentation de la réforme, du capitalisme et de l’ouverture à l’extérieur. L’ambassade de France en Chine permet de bien mesurer la portée de ces succès. Sur son site, elle écrit, par exemple, ceci : « … [Shenzen] est aujourd’hui celle qui connaît le plus grand succès et la seule à être dotée de sa propre bourse[…] Aujourd’hui, [elle] est une métropole de 14 millions de résidents auxquels il faut ajouter plusieurs millions de travailleurs migrants. Avec un PIB de près de 100 milliards de dollars, elle est la seule ville de Chine continentale à avoir un PIB/habitant supérieur à 10 000 dollars.» Deux autres séquences semblent être décisives pour décrypter le succès économique de la Chine. En 1999, elle encourage ses meilleures entreprises, via la GOGLOBAL policy, à conquérir le monde. L’ouverture de la Chine s’illustre aussi plus tard via son adhésion en 2001 à l’Organisation Mondiale du Commerce. Au surplus, l’armée de travailleurs dont dispose la Chine a, également, fortement contribué à son émergence. En effet, elle en a fait un avantage concurrentiel, puisqu’elle offrait de bas salaires et donc un coût de production compétitif. Elle était considérée comme l’atelier du monde. Ces réformes et avantages intrinsèques ont conduit cette puissance à produire plusieurs résultats exceptionnels. L’on estime que son taux de croissance moyen depuis plus de trente ans est compris entre 9 et 10%. Sa capacité à exporter est phénoménale. Depuis 2009, la Chine s’est hissée au premier rang et a délogé la très performante Allemagne au niveau mondial. On évalue sa classe moyenne, aujourd’hui, entre 300 et 400 millions de personnes. Dans son livre La Chine m’inquiète paru en 2009, le sinologue français, Jean Luc Domenach, révélait que la Chine comptait 66 milliardaires et 440 000 millionnaires en euros.
Chine-Afrique : Des relations stratégiques et commerciales
Être fortement présent sur le continent africain est essentiel pour la Chine car elle peut y concurrencer les États-Unis, l’Europe ou l’Inde, mais elle a aussi en tête la question de Taïwan. En effet, la Chine veille à ce que ses amis africains, et c’est désormais pratiquement le cas pour tous, n’entretiennent pas/plus de relations diplomatiques avec Taipei. Plusieurs spécialistes estiment également qu’elle y voit aussi l’opportunité d’avoir des alliés pour empêcher l’entrée comme membre permanent du Japon au sein du santum sanctorum des relations internationales, soit le Conseil de sécurité des Nations Unies. La relation Chine-Afrique fascine le monde, notamment le monde occidental qui voit dans la Chine un redoutable compétiteur. Mais quel est, face aux anciennes puissances coloniales et aux autres Grands émergents, le positionnement qu’adopte la Chine pour s’arroger des parts de marché sur les terres d’Aliko Dangote? Il nous semble que pour marquer sa différence, la Chine s’appuie sur un quatuor. Primo, elle invoque la non-inégrence dans les affaires intérieures des pays tiers. Ensuite, elle met de l’avant son passé non colonial et revendique même son appartenance aux pays du Sud. Tertio, la Chine dit vouloir traiter d’égal à égal avec ses partenaires et n’a donc aucune prétention coloniale. Finalement, elle veut construire une relation sur la durée. En ce sens, elle s’illustre par la construction d’infrastructures. Autrement dit, elle bâtit des éléments qui laisseront une trace dans le temps et témoigneront de son souci de contribuer à l’avancement du pays. C’est peut-être pour souligner cet aspect que Joachim Barbier, journaliste à SO FOOT, parle de « diplomatie du stade national ». Restant sur le volet infrastructurel, il faut signaler que depuis 2005, la Chine contribue plus que la Banque Mondiale à la construction d’infrastructures en Afrique. Dans son étude baptisée Lions on the move, McKinsey le démontre bien. En 2005, c’était, 1,3 milliard contre 1,7; en 2006, 1,5 contre 7,1 et en 2007, 2,5 contre 4,5 toujours en faveur des Chinois. Ce positionnement-là a sans doute aidé le dragon asiatique à asseoir sa présence
Serge Tchaha
en Afrique. Quelques chiffres portant sur le commerce le prouvent. Selon l’African Progress Panel, entre 1999 et 2008, le commerce entre les deux régions est passé de 6,5 à 107 milliards. LE MOFCOM a annoncé en 2011 qu’avec 126,9 milliards en 2010, Pékin était devenu le premier partenaire de l’Afrique.
Sa capacité à exporter est phénoménale. Depuis 2009, la Chine s’est hissée au premier rang et a délogé la très performante Allemagne au niveau mondial Il faut aussi reconnaître que la présence économique de la Chine sur le continent se fait ressentir par les prêts qu’elle accorde. Suite au Forum 2009, le Premier Ministre Wen Jiabao a annoncé que « la Chine fournira 10 milliards de Explorons maintenant le volet inves- dollars de crédits préférentiels aux pays tissements. Selon RFI, l’on compterait africains ainsi qu’un fonds spécial d’un près de 2000 entreprises sur le continent; de plus, ce sont, d’après diverses sources, milliard de dollars aux PME africai750 000 Chinois qui y vivent. La nature des nes », ajoutant que le tarif de douane relations commerciales et économiques est zéro serait appliqué à 95% des produits extrêmement variée. En témoigne, du reste provenant des pays les moins avancés africains. le tableau ci-bas.
TOP 10 DES INVESTISSEMENTS CHINOIS SUR LE CONTINENT EN 2010 PAYS
ENTREPRISE
Nigeria Égypte Sierra Leone Guinée Ghana Cameroun Mozambique Soudan Nigeria Sierra Leone
China State Construction Engineering Rongsheng Holding et Sinochem Shandong Iron and Steel Chinalco Bosai Minerals Sinohydro Wuhan Iron and Steel China National Chemical Engineering ZTE China Railway Materials Commercial Corp
SOMMES INVESTIES (en millions de dollars)
8000 2000 1500 1350 1200 800 800 500 400 232
SECTEUR Énergie (pétrole) Énergie (pétrole) Métaux (fer) Métaux (fer) Métaux (aluminium) Énergie (hydroélectricité) Énergie (carbon) Agriculture Télécoms Métaux (fer)
Les intérêts de l’Afrique Les avantages de la présence chinoise en Afrique sont donc nombreux. Mais il ne faut pas être naïf. De Gaulle disait que les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts. C’est sans doute pourquoi, dans une entrevue accordée à Forbes.com, l’économiste zambienne Dambissa Moyo rappelait que la Chine est en Afrique pour la Chine ! Dans la même lancée, il nous semble que le « gagnantgagnant» mis de l’avant par le partenaire asiatique commande que l’Afrique veille à ce que le meilleur de ses intérêts ressorte des négociations. Ce n’est pas à la Chine de le faire. Il y a actuellement, de notre point de vue, une affaire qui illustre la nécessaire vigilance. C’est l’affaire du fer de Bélinga au Gabon. Suite à la grogne de la population et de la société civile, l’État gabonais a revu l’entente avec le partenaire chinois. Pareillement, les dirigeants africains qui permettent la location ou la vente de terres arables africaines, ne devraient-ils pas y penser à deux fois? AFRIQUE EXPANSION Magazine 39 45
DÉVELOPPEMENT
OMPÉTITEUR POUR L’OCCIDENT EN AFRIQUE
FLASH INFOS
LE GABON SE DOTE OFFICIELLEMENT D’UN FONDS SOUVERAIN
LA PAUVRETÉ EXTRÊME EN RECUL EN AFRIQUE SELON LA BANQUE MONDIALE
Le gouvernement gabonais a annoncé récemment s’être doté d’un fonds souverain baptisé simplement « Fonds souverain de la République gabonaise » (FSRG), en remplacement du Fonds pour les générations futures déjà existant. Placé sous l’autorité du président Ali Bongo Odimba, ce fonds a pour objectif de réunir un capital minimum de 500 milliards de francs CFA (environ 1 milliard de $) et d’acquérir des participations dans des entreprises stratégiques pour l’avenir du pays et de les gérer de manière optimale. Il sera financé, entre autres, par un prélèvement de 10% sur les recettes pétrolières annuelles prévues dans la loi de finances, 50% de toutes les recettes budgétaires additionnelles (correspondant à un dépassement des hypothèses de base de la loi de finances annuelles, les dividendes du portefeuille des participations de l’État, la totalité des produits financiers générés par le fonds et les dons et legs). Source : Jeune Afrique
Selon une récente étude de la Banque mondiale (BM), le pourcentage de la population vivant avec moins de 1,25 dollar par jour et le nombre de pauvres ont diminué de 2005 à 2008 dans toutes les régions du monde en développement. Selon ses estimations, 1,29 milliard de personnes vivaient avec moins de 1,25 dollar par jour en 2008 (22% de la population) contre 1,94 milliard en 1981. En Afrique subsaharienne, pour la première fois, moins de la moitié de la population (47%) vivrait sous le seuil de 1,25 dollar par jour contre 51% en 1981. Cette proportion a diminué de 10% sur le continent depuis 1999. Du fait de la rareté des données plus récentes et l’impossibilité de comparer avec les estimations antérieures, l’année 2008 est la date la plus récente pour laquelle la BM a pu établir une valeur globale. Source : Banque Mondiale
IBM ÉTEND SA PRÉSENCE EN AFRIQUE
IBM a annoncé l’expansion de sa succursale de Port-Louis à l’île Maurice dans le but de renforcer sa capacité à fournir des solutions et des services à base de clients et de partenaires en ENTRÉE EN BOURSE DE LA une augmentation constante sur le continent SOCIÉTÉ DES TÉLÉCOMMU- africain. Cette succursale fait partie d’un vaste programme d’investissement que la NICATIONS DU société réalise à travers l’Afrique par la création de nouvelles installations, La Bourse régionale des valeurs bureaux, formation, personnel et recrumobilières accueillera en avril sa troisième tement, à l’image de la récente ouverture valeur télécom, la Société des télécommu- du bureau de Luanda (Angola). La société nications du Mali (Sotelma), deuxième est présente dans plus de 20 pays africains opérateur du pays après Orange Mali dont l’Afrique du Sud, le Sénégal, le Ghaavec une part de marché d’environ 40%. na, le Nigéria, le Kenya, la Tanzanie, le L’opérateur historique malien, filiale déte- Maroc, l’Égypte, la Tunisie et l’Algérie. Source : Le Figaro nue à 51% par Maroc Telecom, sera coté à la Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan (BRVM), principale place SE PRÉPARE À ÉLARGIR financière des pays membres de l’Union SON RÉSEAU DE 15 À 23 PAYS économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). L’État malien a décidé de céder AFRICAINS Citi souhaite élargir dans les prochains 29% du capital de la Sotelma et conserver 20%. Les titres de cette vente qui devrait mois sa présence de 15 pays africains permettre à Sotelma d’engranger plus de actuellement à 23 pays. L’institution finan100 milliards de FCFA, seront mis en ven- cière désire par ailleurs se développer sur le segment de la banque de détail dans plute au prix de 30 000 et 35 000 FCFA. En sieurs pays dont le Maroc et l’Algérie. Préseptembre 2011, Sotelma comptait 3,65 sent depuis 1984 au Nigeria où il dispose millions de clients et un chiffre d’affaires de 12 succursales orientées vers les activide 137 millions d’euros, en hausse de 35% tés de corporate banking, Citi y planifie le par rapport à l’année précédente. développement des offres de services bancaires pour les consommateurs. Source : Agence EcoFin Source : Afrik.com
MALI
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