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4) Un legs personnel

Dans le même ordre d’idées, certain-es participant-es à l’enquête font remarquer que la progression de la réconciliation autochtone offre aux entreprises une occasion d’être mieux positionnées pour obtenir des licences sociales et pourrait contribuer à renforcer leur main-d’œuvre si elles sont en mesure de recruter, de former et d’employer davantage d’Autochtones.

Certain-es participant-es à l’enquête estiment que si le Canada s’engageait vigoureusement dans la modernisation du capitalisme et l’amélioration des relations entre la société et les entreprises, en faisant en sorte que les entreprises s’efforcent de contribuer positivement à la société, le pays aurait la possibilité de renforcer son influence mondiale et de consolider son économie. Michael McKnight, président-directeur général d’United Way of the Lower Mainland, par exemple, affirme : « Nous devons avoir une proposition de valeur pour attirer ici du capital humain et financier. Nous pouvons construire une économie de marque à vocation sociale qui, je crois, deviendrait de plus en plus attrayante. »

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Lorsque des entreprises intensifient leurs efforts pour contribuer à relever des défis sociétaux, elles contribuent en même temps à atténuer des risques externes pour elles-mêmes et pour leurs parties intéressées. Ces efforts peuvent également devenir des occasions économiques et financières pour les entreprises. Par ailleurs, les chef-fes d’entreprise et les membres de leurs organisations respectives trouveront potentiellement leur voix et éprouveront un plus grand sentiment d’accomplissement, d’épanouissement et de finalité en sachant que l’héritage de leur travail contribue positivement à la société et à la planète.

4) Un legs personnel

« Les PDG se disent : “Un jour j’aurai 75 ans et je n’ai qu’une chance – pas de deuxième tour. Comment va-t-on se souvenir de moi? Est-ce qu’on se souviendra de moi simplement pour l’argent que j’ai gagné ou est-ce qu’on se souviendra de moi parce que la société s’en est trouvée améliorée?” » – Perrin Beatty, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Canada

Autre argument expliquant pourquoi un-e chef-fe d’entreprise devrait se soucier de la mission sociale de son organisation et de son impact les enjeux sociétaux : l’héritage qu’il/elle laissera au monde.

Un certain nombre de participant-es à l’enquête affirment que deux types de personnes souhaitent que leur entreprise associe profit et utilité : les personnes en début de carrière et celles en fin de carrière. Lois Nahirney, p.-d.g. de dnaPower Inc., pense qu’« il y a deux types de personnes : celles qui ont gagné leur argent et qui sont maintenant prêtes à avoir un impact, et les milléniaux qui disent “Je veux un modèle différent”. » Brianna Brown et Michael McKnight sont tous deux d’avis que les jeunes entrepreneur(-euse)s considèrent que l’association du profit et de l’utilité est un atout pour l’avenir de leur entreprise et qu’ils ou elles souhaitent que leurs valeurs fassent partie intégrante de leur carrière, tandis que les entrepreneur(-euse)s plus expérimenté-es sont en mode « construction d’un héritage » et/ou essaient de rectifier une valeur qu’ils ou elles ont peut-être manquée lorsqu’ils/elles gagnaient leur argent et bâtissaient leur entreprise.

Keith McIntosh, p.-d.g. de PQA Testing, admet que l’on peut s’enrichir sans associer le profit à l’utilité mais il implore les chef-fes d’entreprise de s’interroger sur l’héritage qu’ils laissent : « Vous pouvez devenir très riche sans vous soucier des autres. Mais les gens ne se souviendront pas de la taille de votre télévision. Ils se souviendront que vous avez fait une différence ou pas. »”

Un certain nombre de participant-es à l’enquête notent que les chef-fes d’entreprise souhaitent généralement faire un travail dont leur famille est fière. Michael Denham, vice-président du conseil, Entreprises et Marchés financiers de la Banque nationale, et ancien p.-d.g. de la BDC (monsieur Denham a été interviewé alors qu’il était p.-d.g. de la BDC), avance l’idée qu’un grand nombre de chef-fes d’entreprise chercheront un emploi qui rendrait leurs enfants ou petits-enfants fiers.

Une proportion considérable des participant-es à l’enquête exprime l’idée que la notion d’un legs personnel du ou de la chef-fe d’entreprise est un argument poignant pour associer le profit à la finalité afin de contribuer à relever les défis auxquels le monde est confronté.

Du point de vue de l’évaluation pure du rapport risque/rendement, les entreprises ont tout intérêt à contribuer à la résolution des immenses défis auxquels le monde est confronté. Si les chef-fes d’entreprise choisissent de ne pas contribuer davantage et de différentes manières à répondre aux défis mondiaux, la relation entre la société et les entreprises risque de se détériorer davantage.

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