skippers
Une Rolex Fastnet endiablée
Interview : Justine Mettraux enchaîne les succès
Youth & Women’s America’s Cup : Alinghi Red Bull Racing cultive ses talents
Édition musclée pour les 5 Jours du Léman
Cultivons notre jardin
La voile suisse compte quelques excellents jardiniers. Au fil de ces pages, vous égrainerez les derniers succès de nos marins qui ne doivent rien au hasard. Ils sont les fruits d’une germination lente et d’un travail méthodique. Alors qu’Alinghi Red Bull Racing a enclenché ses phases de sélection pour la Youth & Puig Women’s America’s Cup, comment ne pas se souvenir que cinq de ses cadres ont transité par cette compétition – en 2013 et 2017 ? Deux campagnes, souvenons-nous-en, portées avec brio par Team Tilt. La pépinière Tilt a sans conteste porté à maturation nombre de sportifs. En témoignent les succès de Sébastien Schneiter et Arno de Planta en 49er et de Maud Jayet en ILCA 6 lors des championnats du monde de La Haye : deux titres de vice-champion du monde à la clef et deux confirmations olympiques à un an des jeux. Déjà vice-championne du monde l’an passé, Maud figurait sur la couverture de notre numéro 86. C’est désormais au tour de Sébastien et d’Arno de recevoir les hommages de Skippers. La sélection nationale n’est pas en reste. Depuis l’arrivée de Christian Scherrer, il y a un an et demi, à la tête de Swiss Sailing Team en qualité de CEO, on peut désormais le créditer de résultats tangibles. Elia Colombo a obtenu un quota national pour les JO en iQFoil, tout comme Yves Mermod et Maja Siegenthaler en 470. D’autres supports pourraient encore franchir le cap des qualifications, notamment les kitefoils – masculins et féminins – qui suivent une courbe de progression exponentielle. Une régatière est en pleine progression sur son IMOCA : Justine Mettraux, récemment auréolée d’une victoire de plus sur The Ocean Race, revient sur la Transat Jacques Vabre de cet automne qu’elle compte attaquer le couteau entre les dents. Un modèle pour la jeune génération, notamment celle du Centre d’Entraînement à la Régate où cette dernière a fait ses armes, qui reprend le flambeau de la participation suisse sur le Tour de France à la Voile. Vous retrouverez le récit complet de cette régate qui a fait peau neuve en abandonnant le Diam24 au profit des Figaro 3. Enfin, comme dans chaque édition, faites le plein de sujets variés : une croisière aux Seychelles, l’actu des chantiers navals, la protection de la vie marine, des news d’ici, d’ailleurs et bien plus encore !
Quentin Mayerat Rédacteur en chef
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Mieux comprendre les brises lacustres
Texte
) Lionel Fontanaz
En été, lorsque la pression est uniforme sur l’Europe centrale et donc en l’absence de vent de gradient à grande échelle (vent d’ouest ou bise), ce sont les différences de température entre la terre et le lac qui vont générer au fil des heures de faibles brises, dites « thermiques ».
La journée, sous l’action du soleil, la température de la surface terrestre augmente beaucoup plus rapidement que celle du plan d’eau. Les diffé -
Lionel Fontanaz, météorologue pour MétéoSuisse est aussi connu pour sa traditionnelle prise de parole le vendredi précédent le Bol d’Or Mirabaud. Si ses prédictions ne font ni la pluie, ni le beau temps, elles sont en revanche précieuses pour les navigateurs. Voici le premier volet d’une série d’articles destinés à nous offrir une meilleure compréhension des régimes de vent qui influencent nos sorties véliques.
rences de température Terre-Lac peuvent alors dépasser les 10 °C (Ex : sur terre 30 °C, le lac 20 °C). À terre, tandis que l’air surchauffé (1) s’élève (courants thermiques ascendants), l’air plus frais au-dessus du lac (2) vient peu à peu le remplacer sur le rivage. Des brises « diurnes » s’installent un peu partout du milieu du lac en direction des rivages.
Au fil de la journée, ces brises s’affirment avec la hausse des températures sur terre. Sur la partie occidentale du Léman, la brise de secteur E-NE-SE appelée « Séchard » s’impose assez facilement, tandis qu’une brise de secteur S-SW, concerne sa partie orientale, principalement sur la côte
suisse. Au Bouveret, une faible brise du nord-ouest rejoint la brise diurne de la vallée du Rhône. Le skipper va alors rechercher la moindre « risée » pour faire avancer son bateau, évitant au mieux les « molles plus ou moins larges.
Brises perturbées ou accentuées ?
Dans les situations de brises, le vent en altitude est généralement faible et variable, mais il peut aussi être sensiblement établi. Son interaction peut parfois renforcer les brises ou au contraire les contrecarrer.
Prenons le cas d’un vent du nord-est sensible (bise 15 à 20 km/h) au-dessus de 1’500 m d’altitude, celui-ci pourra renforcer du côté suisse le segment de vent d’altitude qui retourne de la terre vers le lac (4), puis l’ensemble de la boucle (1, 2, 3, 4) et au final renforcer le « Rebat » sur la côte suisse.
La journée, ce vent en altitude va souvent interagir avec les courants de convection (courants thermiques ascendants et descendants), lesquels peuvent lui permettre de s’engouffrer en direction du lac et perturber le régime de brises.
C’est le cas lorsque le vent du nord-ouest souffle sur le Jura et gagne le Petit-Lac en remplaçant le « Séchard », donnant ainsi l’impression qu’il le renforce puisque ce dernier a la même direction. Au contraire par vent de sud-ouest, celui-ci, en s’engouffrant en plaine, repousse peu à peu le front de brise du Petit-Lac en direction du Grand-Lac.
Le passage de nuages élevés ou moyens, en réduisant l’ensoleillement, peut aussi perturber, empêcher, ou mettre fin aux régime de brises. De même, un sol trop humide, récemment arrosé par des pluies, se réchauffera plus lentement et retardera d’autant la mise en place des brises diurnes. Tous ces phénomènes pouvant aussi s’accumuler ou se contrecarrer.
La nuit, le contraste de température s’inverse et des brises s’écoulent des rives en direction du milieu du lac. Ces brises nocturnes portent de nombreux noms locaux : Molaîne, Jorasson, Bisoton, Jaman, Fraidieu, Birran, Vauderon. Mais le plus connu des navigateurs est le Morget, une brise nocturne du N-NE qui peut, par légère bise, être renforcée et souffler jusqu’au milieu du lac.
Quoiqu’il en soit dans ce régime de brises, Éole, le grand régisseur des vents, renvoie souvent les plaisanciers et régatiers à la dure école de la patience. Et lorsqu’un « voileux » du lac regarde l’échelle Beaufort faite pour les marins du grand large, et qu’il lit « 5 BF, bonne brise, vent moyen 29 à 38 km/h », il se met sans doute à rêver...
L‘EAU EST NOTRE DOMAINE.
Oceanis
30.1
Simple à naviguer mais vif à la barre, l’Oceanis 30.1 promet découvertes et sensations. Lacs, rivières, cabotage côtier ou aventure en haute mer : ce petit croiseur smart et robuste possède un gabarit routier qui ouvre sur une infinie variété de programmes.
Disponible de stock fin 2023 avec place de port sur le lac de Morat ou le lac Léman.
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route neuve 4 | ch-1595 faoug +41 26 672 90 60 | jack-beck.ch
Concessionnaire pour la Suisse romande et le canton de Berne
Agent pour le lac Léman
Seychelles
Les trésors de l’océan Indien
Les Seychelles, destination lune de miel très haut de gamme par excellence, ont du mal à se défaire d’une réputation d’îles de milliardaires... Certes, de nombreux cailloux sont privés et parfois mieux gardés qu’une banque, mais en réalité, la plupart des sites les plus remarquables sont accessibles au public. Et on n’a rien trouvé de mieux qu’un multicoque pour musarder d’un mouillage magique à l’autre.
Texte et photos ) Emmanuel van Deth
Notre base Moorings/Sunsail est située au sein de la toute nouvelle marina de Victoria, sur Eden Island. L’avitaillement complet peut se faire à quelques minutes de taxi ; sinon, des restaurants et petits commerces sont nombreux dans la marina. Il est par exemple possible de se fournir quelques lignes de pêche. Le briefing skipper est relativement simple : si vous ne restez qu’une semaine avec une location, vous vous attarderez autour de Mahé, l’île principale, et pourrez filer vers Praslin, 25 milles au nord-est,
puis La Digue et Curieuse. Vous voilà au paradis des plus beaux mouillages que nous allons vous faire découvrir.
Jour 1 - Premières plongées à 20 minutes de la base !
Nous nous installons à bord de notre Moorings 5000 et terminons l’avitaillement et le plein d’eau. Les moteurs sont démarrés et on nous donne un petit coup de main pour quitter le ponton. À moins de 2 milles de la base, 4 petites îles – du nord au sud, île Sainte Anne, île Moyenne, île Longue et île au Cerf – abritent un vaste plan d’eau accessible par tous les temps. La zone la plus attrayante est un parc marin – 200 roupies sont demandées par personne pour la nuit. Le snorkeling dans une mer turquoise à 28°C est une activité irrésistible, d’autant que les fonds sont très poissonneux. Le site est étonnamment calme vu la proximité de la capitale : on est déjà au paradis avec un premier coucher de soleil sublime !
Jour 2 - La Digue et ses plages de rêve…
Nous sommes fin avril : le régime de mousson de sud-est est donc à priori aux commandes de la météo. Pour l’heure, nous avons 15 nœuds de sud-est à l’anémomètre : les conditions vent de travers tribord sont