skippers
Dans les coulisses d’Alinghi Red Bull Racing
Alan Roura nous parle de son bateau nommé Hublot
Croisières d’exception aux Seychelles et en Alaska
6mJI & 6.5m SI : les jauges métriques à l’honneur
Switzerland SailGP Team entre dans la danse
Où donner de la tête ?
S’il fallait encore des gages de l’incroyable dynamisme de la voile suisse, le contenu de ce numéro en est la preuve. En fin d’année dernière, Alinghi Red Bull Racing a placé très haut la barre de nos attentes. Retrouvez un dossier détaillé sur le travail réalisé en coulisses depuis l’hiver dernier et la réaction d’Ernesto Bertarelli. Deuxième grand projet in-shore d’envergure, Team Tilt nous embarque dans l’aventure SailGP et partage avec Skippers les dessous de sa nouvelle équipe. En course au large, Alan Roura a frappé fort avec l’acquisition du bateau d’Alex Thomson et le ralliement de l’horloger Hublot comme sponsor titre. Derrière ces projets majeurs fourmillent une myriade de belles initiatives. Swiss Sailing Team se restructure après Tokyo pour nous faire vibrer à Paris 2024. Les Suisses reviennent en force sur la Mini-Transat et nous vous ferons vivre durant deux ans l’évolution de leurs projets. Enfin, les 6mJI vivent d’incroyables moments sur le Léman grâce au dynamisme exceptionnel du Trophée Lémanique lancé l’an passé. Trêve de régates, comme dans chaque édition, retrouvez nos reportages réalisés aux quatre coins du globe. Embarquons d’abord en Alaska pour une croisière dans l’immensité de la baie du Prince-William. Puis pour une escapade de rêve dans l’incontournable archipel des Seychelles. On ne s’en lasse pas. Ni, d’ailleurs, de l’actu des chantiers navals, de nos news et du carnet d’informations de Swiss Sailing qui nous permettent de rester à la page. Alors que l’hivernage touche à son terme, préparonsnous à vivre une saison 2022 pleine d’aventures.
Quentin Mayerat Rédacteur en chef
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Les coulisses de la régate
Suivez nos entretiens avec Charlie Dalin
Après les TF35 avec Loïck Peyron, les projets de Clarisse Cremer, Skippers et Bucher + Walt continuent leurs incursions dans le monde de la régate avec une série d’interviews inédites en compagnie de Charlie Dalin.
Texte ) Quentin Mayerat
Direction Concarneau où nous avons embarqué avec Charlie Dalin. Celui qui a terminé second du Vendée Globe et remporté la Syz Translémanique en Solitaire l’an passé nous accueille à bord de son IMOCA Apivia L’occasion de mieux connaître sa machine de course, son fonctionnement et ses spécificités, ainsi que de balayer de nombreuses thématiques : sa performance lors du Vendée Globe, ses projets, les changements intervenus dans la jauge IMOCA.
Désormais engagé dans la construction d’un nouvel IMOCA au chantier Mer Concept, Charlie Dalin compte bien prendre sa revanche lors du prochain Vendée Globe après avoir laissé filer la victoire sur le fil face à Yannick Bestaven qui avait profité de bonifications suite à l’épisode du sauvetage de Kevin Escoffier.
POUR VISIONNER LES ÉPISODES AVEC CHARLIE DALIN, RENDEZVOUS SUR YOUTUBE !
Au cœur de l’océan indien
Les Seychelles, l’éternel joyau
Verdoyant, magnifique, éblouissant, cocotiers et sable blanc ! Placez-les dans tous les sens, les Seychelles sont un paradis sur mer, situé dans l’océan Indien au nord de Madagascar. Déjà à travers le hublot de l’avion, les taches turquoise laissent supposer un archipel enchanteur.
Embarquez avec nous pour une croisière à bord de notre Moorings 4800, vous ne serez pas déçu !
Texte & photos ) Jean-Marie Liot
Arrivés le matin même et l’emblématique coco-fesses tamponné sur le passeport, nous prenons la direction de la marina d’Eden Island, à Mahé, où nous récupérons notre Léopard 48 à la base Moorings. Notre skipper aux dreadlocks est originaire de Mahé et connaît les îles comme sa poche, entre Sainte Anne et Curieuse. Ici, on parle le français et l’anglais, vestiges des colonies avant l’abolition de l’esclavage en 1835. Avec les autres skippers, Hubert échange en créole.
Nous avions anticipé sur le site de Moorings la commande de l’avitaillement. Cependant, il existe un supermarché à la marina où l’on trouve tout et moins cher ! Nous complétons le frais au marché couvert de Victoria, la capitale des Seychelles, à 10 minutes en taxi. Nos 6 jours de navigation se concentreront dans la partie la plus accessible de l’archipel, composé d’un ensemble d’îles : Curieuse, Cousine, Grande Sœur… Les distances étant assez courtes entre les îles.
Nous larguons les amarres, direction Sainte Anne à 15 minutes au moteur. Pas de surprise côté balisage, c’est le même sens qu’en métropole, rouge à tribord, vert à bâbord, contrairement aux Antilles. Avant de mouiller au sud de Sainte Anne pour la nuit et ainsi nous protéger du nord-ouest dominant, le skipper propose un stop au nord de l’île au Cerf pour un premier plongeon. L’eau est transparente dans ce mouillage peu profond. Mais surtout la température est indécente… 28 degrés ! Le jour commence à décliner et nous bougeons de quelques mètres pour la nuit. On en rêvait, la table est déjà prête pour le mythique apéro au coucher du soleil dans le carré avant.
DIFFICILEMENT ACCESSIBLE PAR LA TERRE, L’ANSE MARRON AU SUD-EST DE LA DIGUE EST UNE PÉPITE À DÉCOUVRIR SANS HÉSITATION.
Sous la surface
Le lendemain matin, le ciel se colore d’orange et nous levons l’ancre tôt afin de profiter de la journée. Direction Mamelle, un caillou colonisé par les oiseaux entre Mahé et Praslin. Ce mouillage est réservé aux connaisseurs, idéal pour une pause baignade, mais pas pour la nuit. Les plongées « masque-palmes-tuba » seront notre occupation quotidienne, et plusieurs fois par jour, dans tous les mouillages ! Les tombants rocheux abritent quantité de poissons colorés, tels les platax, tout plats, qui viennent vous frôler, poissons-ange, poissons-clown, sergentsmajors, tortues et mêmes des raies ! Par contre, les coraux doivent renaître. Fragilisés par El Niño, phénomène météo réchauffant anormalement les eaux du Pacifique, des parcs marins sont organisés afin de favoriser la repousse du corail.
Nous repartons direction l‘île Cousine et sa superbe plage concave de sable blanc, puis vers l’île Cousin, séparée de la précedente d’à peine un demi-mille. Nous jetons l’ancre derrière une langue de roche proche de Cousin. Réserve naturelle depuis 1968 d’à peine 29 hectares, Cousin protège une multitude de races d’oiseaux. Il n’est pas possible d’y accoster, sauf avec les bateaux des gardiens qui y habitent à l’année, et uniquement le matin moyennant quelque 350 roupies par personne.
EN QUITTANT CURIEUSE, UNE ESCALE
S’IMPOSE À L’ÎLOT SAINT-PIERRE AU NORD DE PRASLIN. LE MOUILLAGE Y EST IDÉAL POUR SE BAIGNER, AVANT DE REPRENDRE LA ROUTE VERS GRANDE SŒUR.
Rencontre présidentielle
Nous contournons Praslin par le nord-ouest. La nature y est luxuriante : toutes sortes de takamakas (arbres tropicaux), et palmiers de divers variétés. Cette côte est très exposée par nord-ouest et il est impossible d’accoster sur la plage idyllique de l’anse Georgette de même qu’à l’anse Lazio. Nous continuons vers Curieuse en rasant les rochers de la pointe Chevalier. La côte sud y semble plus aride, et offre une multitude de petites plages désertiques. Obama, l’emblématique tortue géante, se prélasse sur la plage Saint Joseph. Le mouillage est bien protégé et nous partons en annexe pour une rencontre présidentielle. Contrairement à ses cousines les tortues marines, cette espèce de tortue ne nage pas très bien, ou plutôt elle flotte. Obama préfère donc rester sur la plage et va régulièrement se rafraîchir au gré des vagues. L’anse de Laraie Bay, juste derrière la pointe de la plage, sera un mouillage parfait pour la nuit. Et pour le dîner, trois superbes jobfish pêchés avant d’arriver.
Au petit matin, nous rencontrons à terre les gardiens de cette anse chargés de récupérer, d’accueillir et de protéger les tortues. Des enclos sont prévus en fonction de leurs tailles pour les laisser grandir à l’abri des crabes. Comme pour les autres îles, l’accès est réglementé : accostage autorisé de 9 heures à 17 heures et pour 200 roupies par personne ! Notre skipper nous a organisé la veille un rendez-vous matinal afin d’éviter le flot de touristes. Nous nous retrouvons à nourrir les tortues de feuilles de seabiscus, fruits rouges de panamiers, et autres branches
de palmiers. Nous rallions la plage Saint Joseph en traversant la mangrove grâce à un ponton entouré de crabes de sable. Après 45 minutes de marche au cœur d’une nature luxuriante, direction l’îlet Saint-Pierre, petit caillou coiffé de palmiers au nord-est de Praslin. Par nordouest, la mer y est agitée mais le décor est tout de même à couper le souffle. Nous repartons vers Petite Sœur au nord-est, puis Grande Sœur pour le déjeuner. S’il est possible d’y débarquer, c’est uniquement entre 10 heures 30 et 15 heures et moyennant… 500 roupies ! Après une navigation d’une heure au reaching, nous passerons la nuit à la baie Sainte Anne à l’est de Praslin. Il faut bien contourner l’île Ronde par le sud pour éviter le haut-fond rocheux invisible entre la pointe la Farine et l’île. L’accès à la baie Sainte Anne est indiqué par des bouées de chenal, avant d’accéder tout au fond dans la baie Badamier.
Merveilles terrestres
Programme terrestre le lendemain et nous visitons le parc de la Vallée de Mai classé au patrimoine mondial de l’Unesco. C’est un incontournable des Seychelles qui vaut largement l’escale et les 300 roupies par personne, un véritable jardin d’Éden d’après le poète Charles Gordon. On y trouve le fameux cocotier de mer et son coco-fesses ! Emblème des Seychelles, cette noix de coco bilobée sans équivoque est une des curiosités de l’archipel ! Toute la nature y est surdimensionnée avec les palmiers géants et autres espèces tropicales accompagnés par une faune bruyante.
Dans l’après-midi, nous quittons Praslin et le temps calme nous permet de mouiller au pied d’un îlet surplombé d’un palmier, l’îlet Ave Maria. Nous contournons La Digue par le nord où de superbes maisons construites à flanc de
LE COCO-FESSES POUR SA RESSEMBLANCE SANS ÉQUIVOQUE, EST LA PLUS GROSSE GRAINE DU MONDE, ET VIENT DU COCOTIER DE MER.