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skippers

Croisière

La Skippers Cup devenue biennale incontournable

JO

Chances historiques pour la Suisse

Interview

Les confidences d’Arnaud Psarofaghis avant la Coupe

Chantiers

Grand mercato dans l’industrie

Dernière ligne droite

JO, America’s Cup et Vendée Globe, tout un programme. Nos meilleurs navigatrices et navigateurs se préparent à représenter la Suisse sur les plus prestigieux circuits. Avec sept marins qualifiés aux Jeux dans cinq classes différentes, jamais la Suisse n’avait eu de telles chances de médailles. Souvenons-nous que les derniers Suisses à être montés sur le podium olympique n’étaient autres que Louis Noverraz, Bernard Dunand et Marcel Stern. Nous étions en 1968, à Acapulco, les épreuves se disputaient en 5.5mJI. C’est dire si la voile a suivi la courbe exponentielle du progrès technologique du XXe et maintenant du XXIe siècle. Qui sait de quoi seront capables les nouveaux AC75 ? Arnaud Psarofaghis, le skipper du défi suisse, se confie dans nos colonnes alors que le projet Alinghi Red Bull Racing s’apprête à entrer dans sa dernière phase de préparation. La préparation, l’anticipation et la concentration sont aussi les ingrédients du succès de Justine Mettraux en IMOCA, qui réalise jusqu’ici une approche de l’Everest des mers impeccable. Trois Suisses – un record – seront donc engagés sur le Vendée Globe. À rebours de la frénétique course technologique, Brice Lechevalier, fondateur de notre beau magazine, est allé observer les vénérables yachts classiques dans la Manche à l’occasion de la Richard Mille Cup. En couverture, le mythique 19mJI Mariquita, conçu et construit en 1911 par William Fife, fend majestueusement les flots gris. Dans le monde de la voile comme dans la vie, la diversité est une force.

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3e Skippers Cup Une semaine de course-croisière au départ de Corfou

Organisée pour les lecteurs de Skippers qui en redemandent, la Skippers Cup est partie, à l’occasion de sa troisième édition, à la découverte des îles Ioniennes.

Texte ) Brice Lechevalier

Photos ) Brice Lechevalier et Jonathan Viey

La première Skippers Cup avait été créée pour célébrer les 10 ans du magazine le 11 novembre 2011, aux îles Vierges britanniques, comme s’en souviennent encore un tiers des équipages pré sents en Grèce. Le second opus, en Croatie, venait souffler les 20 bougies de Skippers vu se révolter ses participants devenus accros à la Skippers Cup et exigeant un rendez-vous régulier : tous les deux ans ! Impliqués dans le choix de la prochaine destination, ils avaient alors plébiscité la Grèce. Nous avons sillonné ses flots bleus du 4 au 11 mai 2024.

Direction la somptueuse Corfou et sa marina Gouvia, la plus grande de Grèce, à 20 mn de l’aéroport et de la veille ville très pittoresque. Dans cette semaine de petits airs, le terrain de jeu comprenait des parcours de 10 à 20 milles entre les criques et ports du continent et les îles d’Antipaxos, Corfou, Gouvino, Paxos et Vido (voir les principaux centres d’intérêt dans la fiche pratique en fin d’article). Moins ventées que les Cyclades, les îles Ioniennes s’avèrent à cette période beaucoup plus vertes, ce qui les rend d’autant plus séduisantes.

Si le plaisir de naviguer avec un soupçon de compétition les a réunis, les participants évoquent également deux autres dénominateurs communs motivant leur soif de Skippers Cup : la convivialité et la découverte d’une jolie région. Ils sont venus entre amis et/ou en couple.

Convivialité virale

Certes propre au milieu nautique, la convivialité fait partie de l’ADN de la Skippers Cup qui rassemble la communauté nautique suisse sur un terrain de jeu paradisiaque, tout en prévoyant

des soirées communes un jour sur deux. Que ce soit dans une marina ou un petit village, ces grands dîners permettent d’échanger dans la bonne humeur avec les autres équipages pour refaire la régate du jour ou rencontrer de nouvelles personnes partageant la même passion. Des agapes d’autant plus appréciées qu’elles sont offertes par les sponsors de la Skippers Cup : Gucci, Moorings, Sunsail, TeamWork et Voile Évasion, donnant leur nom à chaque soirée. Elles se poursuivent généralement à bord de quelques carrés à tour de rôle, où l’ouzo coule à flot. C’est d’ailleurs le premier argument avancé par Marcel Beauverd (ancien président du CVSNG et du club de Bellevue) et son équipage baptisé « Les Légendes », vainqueur de l’édition 2022 et participant de la première heure : « Nous sommes là pour la convivialité, la sympathie, l’esprit d’équipe, la simplicité, l’organisation, juste ce qu’il faut de compétition et parce que les

ORGANISATEURS, DONT FABIENNE ET CYRIL LANFRANCHI DE L’AGENCE VOILE ÉVASION (CI-DESSUS).

CHRISTIAN WILLY : « JE SUIS REVENU POUR LA CONVIVIALITÉ, LA POSSIBILITÉ DE PASSER DES JOURNÉES SUR UN VOILIER EN MER, ET CE PETIT CÔTÉ COMPÉT’ QUI PIMENTE LA SEMAINE. »

copains sont là. » Tous les jours, le briefing réunit par ailleurs les skippers de chaque bateau pour expliquer le parcours et débattre des options ensemble selon la météo, que ce soit autour d’un café matinal ou d’un apéro bien mérité sur le bateau amiral.

Les participants des précédentes éditions se retrouvent avec plaisir et rattrapent le temps perdu, tandis que les nouveaux venus se font connaître et apportent leur touche à ce camaïeux de voileux de tous les niveaux et de tous les cantons romands. Si les deux premières Skippers Cup comportaient des navigateurs alémaniques et tessinois, l’édition 2024 est restée 100 % romande.

Compétition décontractée

Cette semaine de la voile en appelle à l’esprit de curiosité autant qu’à celui de la régate, tout étant une question de dosage. Les journées sont bien rythmées par un franchissement de ligne de départ et d’arrivée, et si chacun joue le jeu, l’enjeu n’est pas pris avec le même sérieux selon la composition et les motivations des équipages. Les parcours étaient contenus entre 10 et 20 milles par jour afin de laisser du temps pour d’autres occupations. Certains profils étaient clairement compétiteurs, à commencer par les vainqueurs de l’édition 2024, François Bopp et Benoît Rol, venus avec leurs épouses, habitués du circuit Rolex en Farr 40 et TP52. « Nous étions venus pour la convivialité dont nous avions entendu parler, mais en voyant que de très bons régatiers, tels que Michel Glaus (ancien président du comité d’organisation du Bol d’Or Mirabaud), s’alignaient au départ, nous nous sommes dit qu’il y aurait de la bagarre sur l’eau. À partir de 10 nœuds de vent, ces bateaux sont sympas à naviguer », ont déclaré ces derniers.

D’ailleurs, Michel Glaus avait composé un équipage dans l’optique de gagner cette édition, dont il a remporté les deux premières manches. « Avec ces petits airs et le poids de ces bateaux, tout le monde pouvait s’exprimer, mais le côté convivial l’a cette fois largement emporté sur le côté régate. » Signe que la compétition était bien réelle, le podium a changé tous les jours. Abonné à la 2e place du début à la fin, Christian Willy en était à sa deuxième participation : « J’adore cet esprit de régate sur le mode du plaisir, on se tire la bourre sans être ennemis pour autant, toujours avec un bon esprit. »

Cup a trouvé le bon équilibre entre la découverte d’une nature encore sauvage et la course qui ne prend pas toute la journée, c’est ce que j’aime beaucoup. » Sponsor et co-organisatrice, l’agence Voile Évasion de Fabienne et Cyril Lanfranchi a réfléchi au parcours dans ce sens avec les équipes Sunsail pour varier les paysages et les expériences. À bord du bateau amiral et de concert avec notre skipper grec Ephtymios, chaque étape est validée la veille en fonction de la météo et de l’intérêt intrinsèque du lieu visité. L’avantage de cette période hors saison réside dans l’accessibilité des ports, des petites criques bucoliques et des terrasses, bien plus agréables et faciles à aborder qu’en pleine saison.

Gagnant de la première édition et sur le podium de la suivante, Philippe Rey-Gorrez (patron de Teamwork) reste le leader au cumul des trois Skippers Cup : « On se prend au jeu, il y a des personnages ici et on aime gagner », à tel point d’ailleurs qu’il a préféré combler une petite lacune de Sunsail en offrant un carénage complet à son bateau. Son épouse Valérie (également à la tête de Teamwork) retient « La concentration de tout l’équipage pendant les phases de départ, nous avons beaucoup appris grâce à notre skipper. » C’est d’ailleurs le meilleur souvenir de la semaine qu’évoque Éric Fassbind, plus rompu à la croisière qu’à la régate : « Les départs sont des moments très intenses, et tout à coup cela se détend et chacun suit sa route ». Déjà présente en Croatie, Nathalie Devaud dit avoir été convaincue par le bon équilibre entre le temps libre et la régate, « Avec des gens qui aiment s’amuser : compétitifs mais détendus. »

En prendre plein la vue

Dauphins, tortues, lagons bleus grouillant de poissons, îles verdoyantes, grottes dans les falaises, citadelles historiques et petits villages typiques ont ponctué la semaine, au fil des étapes, conçues pour offrir une diversité à l’appétit de découvertes des participants. Pour Robin Crausaz : « La Skippers

Ce fut notamment le cas du magnifique Blue Lagoon à quelques milles de Syvota, ou de l’incontournable citadelle de Corfou, ancrée dans tous les souvenirs comme le plus marquant de la semaine. Il faut dire que nous avions réservé les places au pied des remparts (prévoir un budget double par rapport à celui des îles), et que le seul passage pour en sortir sans bateau s’emprunte en remontant les fortifications puis par un pont médiéval fermé par une grande herse et surveillé en permanence. « C’était une soirée exceptionnelle après le cocktail Voile Évasion, dans cette citadelle de Corfou à la charge historique navale très forte, qui a vu venir des Phéniciens, des Vénitiens, des Anglais, et puis nous ! Corfou m’a vraiment surpris, je m’attendais à une île sans arbre et en sortant de la marina le premier jour, on se croyait presque en pleine Toscane avec tous ces cyprès, j’ai beaucoup aimé. »

Les équipages de la Skippers Cup 2024

NOM DU BATEAU : SALLY B

SURNOM DE L’ÉQUIPAGE : LES PLONGEURS DU PORT

SKIPPER : FRANÇOIS BOPP

NOM DU BATEAU : YES M’LADY

SURNOM DE L’ÉQUIPAGE : LES LÉGENDES FOR EVER

SKIPPER : GILLES SECRETAN

NOM DU BATEAU : NEREIDE

SURNOM DE L’ÉQUIPAGE : LES PETITES TORTUES

SKIPPER : FRANÇOISE DESHUSSES RUFINO

Merci à nos sponsors

NOM DU BATEAU : FREEDOM

SURNOM DE L’ÉQUIPAGE : LES STARS DU DÉPART

SKIPPER : MICHEL GLAUS

NOM DU BATEAU : NISSA II

SURNOM DE L’ÉQUIPAGE : LES POULIDOR

SKIPPER : CHRISTIAN WILLI

NOM DU BATEAU : GEORGIE GIRL

SURNOM DE L’ÉQUIPAGE : BEST REMONTADA

SKIPPER : OLIVIER AUBORD

NOM DU BATEAU : ALIETTE

SURNOM DE L’ÉQUIPAGE : LES MEILLEURS

BOULANGERS

SKIPPER : NATHALIE CHENAUX

NOM DU BATEAU : LOTTA

SURNOM DE L’ÉQUIPAGE : LES FASSBIND AND FURIOUS

SKIPPER : ERIC FASSBIND

NOM DU BATEAU : DAFFODIL IV

SURNOM DE L’ÉQUIPAGE : LES CARÉNEURS DE L’EXTRÊME

SKIPPER : PHILIPPE REY-GORREZ

HOMMAGE AUX TENANTS DU TITRE

En 2024, nos amis néo-zélandais mettront tout en œuvre pour que le plus ancien trophée sportif du monde reste entre les mains des kiwis. Pour les aider à garder le cap, nous nous sommes inspirés du logo d’Emirates Team New Zealand afin de produire une pièce de collection unique: la Seamaster Planet Ocean Deep Black Emirates Team New Zealand Edition. Un hommage aux champions en titre rehaussé de touches turquoise, avec un indicateur de compte à rebours, une aiguille des secondes “Auld Mug” et un fond de boîtier estampillé du logo Emirates Team New Zealand.

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