10 21 42km septembre 2014

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Course à pied

TRIATHLON

Spécial IRONMAN Mont-Tremblant 2014

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Résumé de cette journée #IMMT 2014

QUOI MANGER AVANT UN ENTRAINEMENT

Entrevue Josie Pilon Corinne Chevarier Jérôme Bresson Pierre Heynemand Martin Lamontagne-Lacasse


10-21-42

Sommaire

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PNI Productions Nouvelle Image

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10-21-42km est une marque déposée de PNI

Rédacteur en chef" Steve Lynch"

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Adresse web" www.pnimultimedia.ca"

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Courriel" 102142km@pnimultimedia.ca"

" Publicité" " " " " Texte

" Sébastian Gilbert-Corley" Mariane Lajoie" Amélie Roy-Fleming" Steve Lynch"

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ÉDITION DE SEPTEMBRE

Note de l’éditeur

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Les p’tite vites

p.07

Résumé du Championnat américain Ironman

p.10!

Entrevue Corine Chevarier

p.14!

Entrevue Martin Lamontage-Lacasse

p.22!

Entrevue Pierre Heynemand

p.24!

Entrevue Jérôme Bresson

p.28!

Ironkids, une course pour tous

p.32!

Quoi manger avant l’entrainement

p.34!

Courir avec le diabète

p.38!

Correction de texte" Paul Perreault"

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Photo" Steve Lynch" Anne-Marie Gareau" Triathlon Québec" Caroline Pierre"

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Copyright 2014

Photo couverture: Jérôme Bresson, 2ième Québécois"

Steve Lynch

p.03!

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Luke Bell à la sortie de l’eau suivie de près par T.J.Tolakson


Note de l’éditeur

L'Ironman du Mont-Tremblant est devenu très rapidement un incontournable dans ce circuit américain. Depuis cette année, Mont-Tremblant est hôte du championnat nord-américain longue distance. Plus de 2600 participants provenant de 60 pays dans un seul but, monter sur le podium dans sa catégorie. Le triathlon est un sport passionnant et au Québec nous sommes bien servis cette année avec la série Coupe du Québec et trois courses du circuit Ironman.

Joignez-vous la conversation. www.facebook.com/ 10.21.42km

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10-21-42km consacre deux magazines pour ces deux dernières courses, soit le championnat nord-américain IRONMAN 140.6 du 17 août 2014 et le championnat mondial IRONMAN 70.3 du 07 septembre 2014,(la revue prévue pour en octobre). Dans celui-ci nous résumons la journée des grands gagnants et de nos Québécois.

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Retrouvez-nous sur Twitter. @102142km

De plus, nous avons rencontré Corinne Chevarier, qui a participé à son deuxième Ironman avec son mari. Elle nous parle de ses motivations à s'inscrire à cette course longue distance.

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On continue notre entretien avec Martin Lamontagne-Lacasse, Pierre Heynemand et Jérôme Bresson. Trois athlètes québécois qui se sont distingués sur la Coupe du Québec et qui participent au IRONMAN de Tremblant.

Abonnez-nous à la chaine de 10-21-42km. 10-21-42km

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Faire des triathlons avec le diabète est-ce possible? Josie Pilon nous explique ses raisons pour participer à ces compétitions.

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Steve Lynch

Vous avez des courriels!! "

Si vous avez des commentaires, des suggestions ou des questions: n’hésitez pas à nous écrire à:

102142@pnimultimedia.ca" 3


TRIBU TRIATHLON

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http://www.veloespace.com/FR/VE1/

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Les p’tites vites Personnalisé vos Adidas

Rencontre avec Matt Dixon

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" C'est au Magasin De La Place, la veille du

Adidas vous donne la possibilité de personnaliser vos prochains souliers de course. Couleur, texte et lacet seront à votre goût. Pour plus d’info: adidas.com

Championnat du monde Ironman 70.3, que l’entraîneur du club de triathlon Triomphe, Pierre Thiffault a organisé une rencontre avec Matt Dixon, l’auteur du livre « Well-Built Triathletes ». Matt Dixon, de Purplepatch Fitness, entraîne plusieurs athlètes professionnels, dont Meredith Kessler, Laura Siddall et Jesse Thomas. Son approche est basée sur l’importante de l’entraînement, la récupération, une saine alimentation et la force musculaire. De plus, des auto-évaluations aident les athlètes à identifier spécifiquement leurs

Des données en soufflerie relancent le débat sur les jambes rasées. Selon un journal américain, les derniers tests en soufflerie exécutés par Specialized's California pourraient contredire les conclusions d'autres études sur les jambes rasées en vélo.

faiblesses pour leur permettre de les travailler. C’est de cette façon qu’il a transformé des triathlètes groupes d’âge en champions élites. Lors de cette rencontre, les personnes sur place ont pu discuter avec Matt Dixon, acheter son livre et le lui faire signer.

" Entraînement moyen par semaine d’un participant IRONMAN en kilomètres.

11,3km

373,3km

77,2km

Le test a démontré que les sujets rasés ont réduit leur résistance de 7%, ce qui leur a permis de sauver 15 watts pour une même vitesse. Sur 40Km c'est un avantage de 79 secondes.

ITU Edmonton-Brownlee domine, mais Gomez par avec le titre de champion du monde.

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L'anglais Alistair Brownlee s'est retrouvé sur la première marche du podium à Edmonton, suivi de Mario Mola d'Espagne et de Javier Gomez d'Espagne. Brownle était tout à fait dominant sur le parcours d'Edmonton ce qui lui a assuré un deuxième titre pour cette saison. Gomez remporte pour une quatrième fois le titre de champion du monde, malgré sa troisième place et un virus à l’estomac.

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Les p’tites vites ITU, USAT et WTC en discussion Selon le magazine 220 Triathlon, il y aurait des pourparlers entre les deux organisations pour normaliser les règles de la compétition en triathlon. La réunion qui s’est tenu en juin dernier dans les bureaux de la WTC en

ITU dévoile le calendrier de la saison 2015 Pour la première fois, la série ITU World Triathlon 2015 sera présentée dans neuf villes dispersées sur cinq continents. Après avoir présenté la grande finale de cette saison, Edmonton sera la dernière course juste avant la grande finale de Chicago. Le classement final de la série World Triathlon se calcule comme suit : les cinq meilleurs résultats lors des courses régulières additionnés au résultat de la finale.

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Les course ITU World Triathlon Séries 2015
 28-29 Mars - Auckland, Nouvelle-Zélande
 11-12 Avril - Gold Coast, Australie
 25-26 Avril - Cape Town, Afrique du Sud 16-17 Mai - Yokohama, Japon Dates à déterminer - Londres, Angleterre 18-19 Juillet - Hambourg, Allemagne 22-23 Août - Stockholm, Suède
 5-6 Septembre - Edmonton, Canada
 15-20 Septembre - Chicago, États-Unis

Quelques données d'Esprit Montréal.

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Esprit Montréal dévoilait des statistiques sur leur triathlon du 6 septembre dernier. Cinq courses y étaient présentées soit un duathlon,un sprint, un olympique, un demi-Esprit 70.3 et un Esprit. C'est 2 569 athlètes qui ont participé à cet événement. Sur ces 2 569 participants, 62% étaient des hommes et 38% des femmes. L'ensemble des athlètes a nagé près de 3 178 km soit l'équivalant de la rivière Yukon. Ils ont pédalé 2,8fois la circonférence de la terre (113 490km) et ils ont couru 7 fois la longueur du Canada (29 000km).

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L'an prochain le triathlon Esprit Montréal se déroulera sur trois jours avec cinq compétitions à l’horaire. Le vendredi se déroulera le championnat scolaire de Triathlon Québec, pour le samedi, une seule course : le Demi-Esprit (70.3)et le dimanche on retrouve les duathlons et triathlons sprint, olympique. Le 11, 12 et 13 sept 2015, c'est un rendez-vous.

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10-21-42KM c’est aussi un canal vidéo sur VIMEO. "

Découvrez notre émission spéciale IRONMAN 2014. "

À partir du 17 septembre, notre spéciale championnat du monde IRONMAN 70.3 "

Les résumés de la Coupe du Québec de cet été. "

le lien:https://vimeo.com/channels/502893

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Les p’tites vites La toute nouvelle montre Tom Tom multisport. La TomTom Multisport Cardio possède un moniteur cardiaque incorporé au bracelet qui détecte les changements de pression à votre poignet. Avec deux DEL qui poussent la lumière à travers la peau et la montre calcule les changements du flux sanguin à l'aide de la réflexion lumineuse. Elle vous donne vos informations de vélo, de course et de nage en temps réel sur un écran surdimensionné. Pour plus d’informations:www.davinchainevelo.com

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Il est temps de penser à vos nominations pour le gala annuel de Triathlon Québec

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Chaque année, le Gala Triathlon Québec est organisé dans différentes régions du Québec et la présente édition se tiendra le 1er novembre dans la ville de Québec. C’est le moment de célébrer la fin de la saison et les exploits sportifs des athlètes de tous âges membres de Triathlon Québec! De plus, c’est l’occasion de mettre de l’avant les nouveautés dans le monde du triathlon et de souligner les événements qui se sont démarqués au cours des 12 derniers mois. Le processus de candidature mis en place pour cette édition est nouveau. Les membres de TQ sont invités à soumettre leur candidature en remplissant le formulaire correspondant à leur catégorie et en le faisant parvenir avant midi, le 6 octobre prochain. Pour plus d’infos: triathlonquebec.org

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RÉSUMÉ DE COURSE

2014

12 Sara Gross, gagnante du Ironman Mont-Tremblant 2014


RÉSUMÉ DE COURSE Hôte du Championnat nord-américain Subaru IRONMAN®, Mont-Tremblant a célébré la victoire de la canadienne Sara Gross et de l’américain TJ Tollakson, sacrés grands champions de la compétition s’étant tenue à Mont-Tremblant le 17 août 2014. Les gagnants se partagent ainsi des bourses professionnelles totalisant 125 000 $. 75 places convoitées pour participer au Championnat du monde IRONMAN 2014 ont été octroyées. Cette grande finale aura lieu le 11 octobre prochain à Kailua-Kona, à Hawaï.

S’instaurant comme l’un des 30 événements de la série mondiale IRONMAN, le triathlon Subaru IRONMAN Mont-Tremblant proposait aux athlètes un parcours épique composé de 3,8 km de natation, 180 km de vélo et 42,2 km de course à pied. Le tout, dans le cadre enchanteur et naturel de l’une des plus belles régions du Québec. L’épreuve de natation s’est déroulée au lac Tremblant, le parcours à vélo en plein cœur des forêts montagneuses de la région et l’épreuve de course sur la piste du célèbre P’tit Train du Nord, une ancienne voie ferrée aujourd’hui reconnue comme étant le plus long parc linéaire au Canada. L’arrivée des athlètes s’est déroulée au cœur du village piétonnier de Tremblant.

peu moins de huit minutes), avec Halksworth à 15 minutes et le reste des hommes comptant au moins 20 minutes de retard.

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Pendant le marathon, Tollakson était tout simplement trop fort et s'est emparé de la victoire, brisant le record du parcours de près de 10 minutes avec son temps final de 08:16:17. Halksworth a éventuellement devancé Raelert pour se classer en 2e position, tandis que Christian Brader (ÉtatsUnis) et Matthew Russell (États-Unis) ont complété le top cinq.

Tollakson, vainqueur du championnat chez les hommes Le champion en titre, Luke Bell, était en tête d’un groupe de 10 à la sortie de l'eau, mais au 70e kilomètre de la course à vélo, le groupe de tête a été réduit à seulement cinq. Tollakson s’est imposé à ce moment et a rapidement creusé l’écart important avec les hommes qui le suivaient, incluant le numéro deux du Championnat du Monde IRONMAN, Andreas Raelert de l’Allemagne, Bell de l’Australie, Daniel Halksworth de la Grande-Bretagne et Jan Van Berkel de la Suisse. Dès le début de la course à pied, seul Raelert était à distance rapprochée (un

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RÉSUMÉ DE COURSE Gross domine l’épreuve chez les femmes

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La course des femmes a mis en vedette un groupe de trois – Sara Gross (CAN), Amber Ferreira (USA) et Tine Deckers (BEL) - qui est sorti de l'eau bien avant le reste des compétitrices. Deckers, qui a récemment remporté l'Ironman France en juin dernier, a pris la tête sur le vélo, mais s’est fait rattraper par Ferreira au cours du deuxième tour. Gross se trouvait avec près de 15 minutes de retard à un moment donné, ayant connu un problème mécanique, mais une fois réglé, elle a progressivement gagné du terrain sur les femmes devant. Deckers a du abandonner la course à vélo avant la fin du parcours, laissant Ferreira seule devant avec une avance d’un peu plus de six minutes sur Melanie Burke de la Nouvelle-Zélande et l'américaine Beth Shutt. Gross a fini la course à vélo avec huit minutes de retard. Sur la course à pied, Gross s'est rapidement imposé en deuxième place et a pris la tête au 27e kilomètre, remportant ainsi son deuxième titre IRONMAN en 2014 en 09:40:26 (elle a remporté l’IRONMAN au Brésil en mai). Ferreira a su maintenir sa deuxième place devant Shutt, tandis que l'américaine Sarah Graves a dépassé Burke dans les derniers kilomètres du marathon pour terminer quatrième.

Parmi les quelque 2 600 athlètes inscrits à la compétition, plus de 42 % étaient Canadiens, dont 42 % de Québécois. Au total, 60 pays étaient représentés, les athlètes américains et canadiens étant les plus nombreux. Le groupe d’âge comportant le plus grand nombre de participants était celui des 40-44 ans. Le participant le plus âgé de la course provenait de la Californie et avait 74 ans. Les trois plus jeunes triathlètes étaient âgés de 18 ans et provenaient respectivement du New Jersey, du Nouveau-Brunswick et du Québec. Près de 30 athlètes professionnels ont pris part à la compétition et plus de 3 000 bénévoles étaient sur place pour assurer le succès de cet événement majeur pour la région et reconnu à l’international.

Les premiers québécois à avoir franchi la ligne d’arrivée sont: Pierre-Yves Gigou en 9h08 (7e au général), Jérôme Bresson en 9h19 (11e), Martin L-Lacasse en 9h29 (15e), Jimmy Gosselin en 9h31 (16e). Chez les femmes, nous retrouvons: Chantal Serafini en 10h05 (7e au général), Caroline Martineau en 10h21 (12e), Marie-Hélène Gagné en 10h37 (19e), Marie-Renée Vial en 10h59 (33e)

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www.davinchainevelo.com ! !

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par Mariane Lajoie

ENTREVUE

Corinne Chevarier est à son deuxième Ironman. Deux Ironman qui n’ont pas la même signification pour Corinne et son mari.

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Mariane Lajoie : Dis-moi Corinne, à environ 15 heures du départ, comment te sens-tu ?

club, un entraîneur, une nutritionniste et on a travaillé pour être capable de faire l’Ironman l’an passé. On l’a fait ensemble et ç’a été vraiment extraordinaire.

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Corinne Chevarier : Nerveuse, fatiguée ! (rires) Excitée aussi, c’est certain. On revoit toute notre année, on dirait que ça n’arrête pas de rouler dans ma tête, toute l’année que je viens de passer. On a des inquiétudes, c’est sûr, car il y a beaucoup de choses que l’on ne contrôle pas dans une course comme ça. La température, surtout dans l’eau en fait où on ne contrôle pas les autres. On ne contrôle pas la température dans l’eau, la température en sortant, s’il y a des vagues, du vent, si on va avoir froid, si on va être bien dans son wetsuit, si on va recevoir un coup, si on va perdre nos lunettes dans l’eau. Il y a tout un tas de questions comme ça qui surgissent, qui sont très embêtantes, qu’on ne voudrait ne pas avoir, mais qu’on a malgré tout. Ce n’est pas parce qu’on l’a déjà fait, et que ça s’est bien passé que ces questions n’existent plus. On dirait que la deuxième fois, on n’est plus naïf. Il n’y a plus de naïveté, on ne le fait plus en se disant qu’advienne que pourra. Là on sait ce qui nous attend !

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ML : Je suppose que le fils de votre conjoint était fier de vous, que vous participez au Ironman, ensemble, pour lui ?

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CC : Oui ! En même temps il trouvait ça très gros. J’ai l’impression qu’il ne voulait pas se mettre de pression en se disant que c’était pour lui qu’on le faisait. Il savait que c’était énorme comme aventure. Nous aussi on ne voulait pas, on lui a dit une fois, mais on ne voulait pas qu’il sente « nous on le fait pour toi » donc il ne nous devait rien. On a essayé justement de ne pas mettre de pression et on le savait qu’il était conscient que c’était gros et que c’était important.

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ML : Justement, pourquoi on décide de participer à un Ironman ?

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CC : En fait, tout ça vient d’une promesse que mon amoureux et moi on s’était faite, en 2010, quand son fils de 20 ans a eu le cancer. Il suivait ses traitements et ses traitements de fonctionnaient pas. Un moment donné il y a vraiment eu un petit bout où on n’avait plus beaucoup d’espoir en fait. Comme pour nous donner la force de continuer, on s’est promis que s’il guérissait, on allait faire un Ironman ensemble. Et c’est arrivé ! Depuis janvier 2011, on s’est trouvé un

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ENTREVUE

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ML : Je suppose que ce sont ces émotions qui t’ont donné le goût de recommencer cette année ?

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CC : Oui ! En fait on est un peu fou après, comme tous ceux qui font des Ironman (rires). Avec l’enthousiasme, on s’est réinscrit. On ne regrette pas du tout. On a eu la piqûre vraiment. On s’est promis de faire ça sans connaître le sport. On courrait déjà, on faisait des demi-marathons, des marathons. On a fait un marathon pour son fils en fait pour l’accompagner pendant ses traitements, mais on ne connaissait pas les triathlons. Bon, nager, courir, faire du vélo, ça va, mais mettre tout ça ensemble… On ne savait pas ce que ça pouvait représenter. On savait que c’était gros. Donc on s’est embarqué làdedans et on s’est vite rendu compte tous les deux qu’on adorait ça. Ce n’est même plus une passion, c’est une façon de vivre.

ML : Le fait d’avoir réussi votre Ironman l’an passé, ensemble, en couple je suppose que c’était émotif comme arrivée ?

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CC : En plus pendant le vélo, Stéphane, mon conjoint, a été malade. En fait il a commencé à être malade dans l’eau, donc il avait envie de vomir. Durant tout le vélo, c’est comme s’il avait eu une turista, avec des maux de cœur, des vomissements, ça n’allait vraiment pas bien. Mais il a quand même réussi à me rejoindre en vélo. À partir de là, on a géré son état de santé et on était ensemble. À partir du marathon ç’a commencé à aller mieux. De courir un marathon, à deux, dans un Ironman, je ne sais pas s’il y a quelque chose de plus magique que ça. D’être là, de profiter de tout ce qui avait, on avait le sourire, on profitait vraiment de tout. On avait toute notre famille, et de son côté, et du mien, qui nous attendaient. Ces deux fils étaient là, alors c’était très très émotif. On était vraiment dans un état second. Quand on est arrivé au fil d’arrivée on se tenait par la main. On s’est pris la main en fait devant la tente Bart Coaching et on se l’est tenue jusqu’à l’arrivée. On rit, on pleure, on s’est donné un gros bec juste avant de passer le fil d’arrivée. On s’est arrêté pis on a pris le temps de s’embrasser. C’était vraiment très important et ça faisait trois ans qu’on était pris et habité par ça.

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ML : Pourquoi avoir choisi Tremblant une seconde fois ?

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CC : Parce que nos proches peuvent venir nous voir. Parce que c’est dans notre cour et il faut en profiter, vraiment. C’est particulier, c’est le seul au Québec. Faut être là et en profiter parce qu’on ne sait pas pendant combien de temps ils vont être ici. Aussi, le trajet est beau. En vélo, on ne s’ennuie pas. Oui, il est difficile, il y a des côtes sur Duplessis, c’est un trajet qui vient avec certaines difficultés. À la course à pied, il y a autant du plat que des passages plus en côtes, mais le trajet est très agréable. On longe le lac Mercier et ça, c’est très beau. C’est vraiment un trajet qui passe assez vite parce qu’il n’est vraiment pas ennuyant. C’est assez génial ça parce qu’il y a certains Ironman qui sont très plats, quoique je ne les ai pas faits, mais j’imagine que ça doit être plus difficile moralement, tandis que là, ça bouge. On est occupé, en vélo on est debout, assis, donc ça passe bien.

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ENTREVUE

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ML : Pour le grand jour demain, si tout va bien, comment est-ce que ça se déroulera ?

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CC : Quand je me suis inscrite, j’avais des objectifs de temps. Finalement, je me suis rendu compte que ça me mettait une pression désagréable. Je n’aimais pas ça du tout. Pas pour ce type de compétition. C’est-à-dire que sur un triathlon olympique, sur un demi-Ironman, oui, j’ai envie de battre mon temps, car je sais que je suis capable, je sais que je vais les finir. Mais sur un Ironman, dans ma tête, à mon deuxième, c’est trop gros pour que je me fixe un temps. Je veux le finir. Je me suis rappelée ce qui a fait que l’année passée j’étais si heureuse en le faisant, c’est que c’était ça mon objectif, de passer une belle journée. De me dépasser dans le moment présent. Il y a plein de choses qu’on ne contrôle pas qui font qu’on peut prendre plus de temps que prévu. Si on commence à regarder notre montre et à se dire qu’on ne réussira pas à faire le temps qu’on veut, la journée sera longue. On va passer de longs moments avec des idées noires. On ne s’est pas entraîné un an pour être déprimé pendant un Ironman. Alors moi, ce que je souhaite, c’est de passer la plus belle journée de l’année et de faire une fête de tout l’entraînement que j’ai fait. Je veux me dépasser, mais dans le moment présent, avec ce qui arrive. C’est ça mon objectif !

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TRIBU TRIATHLON

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par Mariane Lajoie

ENTREVUE

" ois Mar tin Lamonta gne-Lacasse était l’un des tr triathloniens professionnels qui représentait le Québec au Ironman Mont-Tremblant. Nous avons recueilli ses propos avant la course. Mariane Lajoie : Dis-moi Martin, à moins de deux jours du départ, comment te sens-tu ?

d’avoir les gens, d’avoir le soutien, d’avoir un paquet de monde qu’on connaît sur le parcours, d’avoir d’autres athlètes québécois, on est au-dessus de 450 athlètes québécois sur le parcours, de se croiser sur le parcours, c’est quelque chose qui est super agréable. Ce n’est pas quelque chose que l’on retrouve quand on fait des courses par exemple aux États-Unis. Cette année j’ai fait une course en France et j’ai été surpris de me faire encourager par mon prénom là-bas et d’avoir des personnes qui me connaissent, mais ce n’est rien en comparaison avec l’ambiance qu’on a ici dans le Village.

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Martin L-Lacasse : Je me sens très bien, j’ai fait des bons blocs d’entraînements, j’ai fait beaucoup de compétitions en début de saison. La dernière compétition remonte pour moi à Magog il y a trois semaines, ça m’a laissé suffisamment de temps pour récupérer et pour rentrer les derniers longs entraînements pour avoir l’adaptation physique nécessaire pour être capable de faire toute la distance de façon convenable.

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ML : Tu fais des Ironman depuis 2005. Pourquoi après neuf ans, tu en fais encore ?

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ML-L : C’est sûr que le triathlon longue distance, naturellement j’ai été amené vers ça de différentes façons. Le triathlon, autant qu’on voie l’image d’Hawaii, l’Ironman c’est un peu la distance mythique, le fait de l’avoir fait, on craint moins la distance. Le défi ensuite, c’est d’arriver à maintenir une vitesse ou d’aller vers la performance. C’est ça qui nous challenge. J’ai fait un ou deux Ironman chaque année depuis 2005, c’est mon dixième Ironman que je fais, et c’est la deuxième fois pour moi ici à Tremblant.

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ML : C’est quoi d’être un québécois pro dans une course qui se situe justement au Québec, à Tremblant ?

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M L-L : C’est certain que c’est comme ma course locale, je peux prendre mon auto et conduire ici. C’est un parcours que je connais très bien; j’ai fait le demi, j’ai fait le 5150 cette année… Mais aussi,

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Martin au IRONMAN Mont-Tremblant de 2012


par Mariane Lajoie

ENTREVUE

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ML : Tu as déjà fait le Ironman de MontTremblant. Comment qualifierais-tu le parcours, comparativement à d’autres courses auxquelles tu as participées ?

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M L-L : La difficulté vient de l’intensité qu’on va produire sur le parcours. Ça peut être très difficile sur un parcours plat… Ici c’est très vallonné, mais c’est un parcours qui est très roulant, qui est très rapide aussi. C’est une belle surface. La natation, c’est standard, c’est un carré, avec une longue transition. Ça nous permet vraiment de bien passer d’un à l’autre. C’est un parcours qui est optimal pour se révéler, c’est sélectif. En vélo, les meilleurs cyclistes vont prendre une avance et à la course à pied, il y a des petites bosses et des sections plus sur le plat. J’aimais bien avant la section en gravelle. Maintenant c’est tout asphalté à la longueur donc ça peut avoir un impact. Ça nous permet aussi de venir faire un tour à la course à pied dans le Village à michemin. Lorsqu’on arrive au 2e tour, on est avec tous les groupes d’âge et là ça donne une autre dimension à la course. C’est un deuxième élan que ça nous donne pour terminer la course. Pour moi c’est un parcours qui me convient, autant quand j’avais fait une de mes bonnes courses en 2006 au Wisconsin, c’est un parcours qui est très vallonné et similaire. Donc oui c’est un parcours qui me convient.

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moitié ou à 60% de l’entraînement de ces temps-là donc les petites choses il faut que je les fasse bien. J’ai plus d’expérience, c’est mon 10e départ. Donc la

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ML : Quel serait le scénario idéal pour votre IRONMAN ?

course parfaite, toutes les courses qu’on fait, que ça soit des courtes distances, des distances olympiques, des courses élites. Les petits détails vont faire qu’il faut bien se positionner à la natation, il faut essayer de se pogner un groupe, après ça sortir de l’eau, prendre son rythme. Je connais les étapes dans le vélo, de progresser dans l’effort. On veut aller vite, mais en même temps il faut rester conservateur et après ça y aller progressivement dans la distance. Donc c’est comme ça que je le vois : étape par étape, bloc par bloc, par tour. Au niveau mental, que ça soit deux tours de 90 km ou deux tours de 10 km, quand on est dans ce focus là, ça ne fait pas de différence, c’est vraiment d’être concentré sur la technique et sur le roulement des jambes.

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ML-L : C’est certain que ça été un de mes meilleurs moments en triathlon ma course en 2012 lorsque j’ai fait 4e ici à Tremblant. Cette image-là, ces émotions sont encore présentes donc je peux les ressentir, je peux les visualiser. Si je mets le passé derrière, dans le moment présent, ça reste que je dois composer avec la force que j’ai actuellement, je travaille à temps plein, j’ai beaucoup moins de volume d’entraînement que j’avais par exemple de 2004 à 2007 où j’étais entraîneur et je pouvais aller chercher des moyennes de 20 heures. Je pouvais aller jusqu’à 1000 heures dans l’année. Là je dois composer avec la réalité d’un travail à temps plein. Je suis donc à la 24


par Mariane Lajoie

ENTREVUE

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ML : Durant votre Ironman, à quoi pensez-vous ?

environ combien de temps que je dois leur concéder chaque heure, à chaque trente minutes. Il y a aussi les groupes d’âge, mes confrères québécois qui sont là, et qui sont dans le fond des élites qui courent dans les groupes d’âge et je sais qu’ils ont des forces. Je connais leur rythme et je connais leur progression donc ça me permet de voir comment moi ça va et je vais ajuster après ça mon effort. Donc c’est normal que ces gens-là soient en avant et en arrière. Si ça va mieux ou moins bien que prévu, c’est tout le temps d’ajuster en fonction de comment ça va.

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ML-L : On essaie de ne pas trop penser. On force le mental à se concentrer sur qu’est-ce qui se passe dans le moment, soit dans la respiration à la natation, soit à la technique, des petits gestes techniques qu’on va se répéter, des mots-clés que l’on se garde en tête. Quand on se répète ces mots-clés, on arrête de penser et on se concentre sur ce qui s’en vient dans le prochain segment. Avant la transition, on peut visualiser la transition, se rappeler les étapes à faire, on connaît le chemin, on connaît la sortie. Aussi, on apprécie le contact avec les gens sur le côté du parcours. Quand on arrive à la course à pied, avec les stations d’aide, si une fois j’ai pris du Gatorade et du gel, le coup d’après je sais quand je vais prendre le Coke et les électrolytes. On essaie de penser une étape à la fois. Après ça on se concentre sur la technique, les sensations du corps, la touche au sol parce que ces sensations vont nous renseigner sur les ajustements du rythme. Après ça on court et nos adversaires sont là pour nous aider à aller vers de l’avant.

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ML : As-tu un objectif de temps ?

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ML-L : C’est sûr que si je fais la meilleure course qui soit j’aimerais ça battre le temps que j’ai fait en 2012. Je pense que j’ai cette capacité-là. Même en fin de semaine pour être le meilleur québécois, il va possiblement devoir aller en bas de 9 heures. On est au moins 5-6 personnes qui ont la capacité de le faire et ça va prendre une course parfaite pour pouvoir faire ça, mais c’est possible. C’est possible pour les autres aussi et c’est ça qui est le fun aussi d’avoir ces gens-là et de les croiser sur le parcours et de s’encourager. Tout le monde essaie de faire la meilleure course possible et on se rejoint tous à la ligne d’arrivée.

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ML : Les adversaires sont de gros calibres cette année. Est-ce que ça va t’encourager à pousser davantage ou au contraire tu devras te retenir ?

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ML-L : Souvent les gars qui sont très très forts, Ryler, Luke Bell, je vais les voir sur la ligne de départ et après deux minutes dans l’eau ils vont être détachés et je ne les reverrai plus à part dans les turn around. Donc ça me permet de me mesurer, je sais

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par Mariane Lajoie

ENTREVUE

Après 34 Ironman, Pierre Heynemand a toujours le feu sacré. Figure dominante de la Coupe du Québec, Pierre nous explique pourquoi il aime bien celui du MontTremblant.

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Mariane Lajoie : Ce sera votre troisième participation à Tremblant. Pourquoi une fois de plus, avez-vous choisi ce Ironman précisément ?

PH : Une bonne natation parce que comme je pars 15 minutes après les pros, j’ai évalué que je dépasse entre 800 et 1000 athlètes en natation. Ça veut dire que si je n’ai pas trop de problèmes en natation, parce qu’il ne faut pas se laisser endormir, vu qu’il y a beaucoup de gens devant soi. Donc une bonne natation, parce que selon moi un Ironman ça ne se gagne pas à la natation, mais ça peut se perdre là. Je voudrais un vélo assez solide, j’espère qu’il n’y aura pas de pluie pour la descente sur La Conception parce que c’est une bonne descente et s’il pleut c’est plus risqué et il faut faire attention. Arriver relativement frais à la course à pied et si on a des conditions comme aujourd’hui, ça va vraiment courir vite, parce qu’on n’aura pas de problèmes de thermorégulations, on va pouvoir y aller vraiment à fond. Je pense vraiment que la course va se jouer à la course à pied dimanche, peu importe la catégorie.

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PH : Je considère que le Ironman de Tremblant, pour en avoir fait plusieurs, c’est quand même mon 34e, c’est le mieux organisé que j’ai fait, et j’en ai fait un peu partout. Au niveau de la qualité du pavé, de l’organisation, l’entraide des bénévoles, la gentillesse des gens, puis la proximité de mon lieu de résidence. C’est bien plaisant. Je trouverais ça triste de ne pas participer à une épreuve qui est dans la cour chez moi.

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ML : Est-ce un parcours difficile par rapport aux autres que vous avez faits ?

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PH : C’est un parcours sélectif. On termine avec la montée Duplessis, on le sait qu’on va avoir un 30-40 minutes assez intense, où il y a beaucoup de montées. La deuxième fois, on arrive, on est fatigué, on vient de rouler sur la 117, on est revenu sur le chemin Ryan et on termine dans la partie la plus difficile. Quand on arrive au dernier turn around, pour revenir, on est bien content et on peut entreprendre dans sa tête la partie course à pied. La course à pied n’est pas facile non plus parce que l’on a évidemment plusieurs côtes qui sont sélectives dès le départ. On n’a pas l’impression d’avoir traversé facilement sa transition qu’on est déjà sollicité de façon musculaire.

" ML : Quel serait votre objectif de temps ? "

PH : Ça fait deux fois que je fais 9h28, faut que je chasse mes démons. J’ai toujours fonctionné par trois médailles intrinsèques, trois médailles à moi, que je me fixe : ma médaille d’or est à 9h20, ma médaille d’argent est à 9h30 et ma médaille de bronze, à 9h40. Comme ça, si un moment donné ça ne va pas aussi bien que je veux, ça me permet de rester motivé dans la course. Mon objectif, c’est de rester sur mon podium.

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ML : Quel serait le scénario idéal pour la journée de l’Ironman, ce dimanche ?

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ENTREVUE

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ML : Parlant de motivation, comment fait-on pour la garder, et ainsi participer continuellement à des Ironman ?

tronçons : celui-là je vais monter, celui-là c’est une période où je vais m’alimenter, celui-là c’est une période où je rapproche un groupe. Il y a aussi un côté technique où il faut se servir de son intelligence pour être vraiment bien placé et pour ne pas dépenser des cartouches qui ne nous rapportent pas beaucoup.

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PH : J’en discutais justement avec un copain tantôt, lui il en est à son premier Ironman. Quand on traverse la ligne d’arrivée, on est tellement fier de la réalisation, parce que ça demeure quand même une épreuve de longue haleine, on est fier, on a de la fatigue, il y a beaucoup d’émotions. Mais le dix secondes de la traversée de la ligne d’arrivée vaut tout l’investissement qu’on fait pendant toute une année d’entraînement. C’est tellement intense et on cherche à le reproduire. Pour moi ça devient aussi un prétexte pour voyager un peu partout et de visiter d’autres belles régions où sont organisées ce type d’épreuve.

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ML : Si on parle de la préparation avant course, quels sacrifices avez-vous eu à faire ?

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PH : Je ne fais pas de sacrifices. C’est une passion. Ça fait 25 ans que je l’ai et pour moi j’ai autant de plaisir à m’entraîner. C’est un sport où on est un peu égoïste malheureusement, nous les athlètes. C’est plus au niveau de nos familles, de nos amis. Ce qu’on doit faire, c’est des choix, parce que tout le social que je peux avoir, étant donné le nombre d’heures qu’on investit dans ce sport, doit passer par social au travers du sport lui-même. Si je fais du vélo, je vais être avec des copains, même chose pour la natation et la course à pied. C’est plus mon épouse, qui est une personne extrêmement compréhensive, j’ai la chance d’avoir gagné le gros lot. On est ensemble depuis 26 ans. Christine c’est une personne que j’estime tellement. J’ai des enfants, dont Laurie-Anne qui fait du triathlon et un fils qui est très compréhensif. On peut donc avoir des activités familiales qui sont intéressantes, au travers du triathlon.

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ML : À quoi pense-t-on durant ce long effort en continu ?

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PH : Je fais beaucoup de mathématiques. Je passe ma journée à en faire ! À cause des départs aux trois minutes et à cause des gens avec qui l’on a une petite compétition, qui est tout à fait ludique et positive, on se challenge entre nous. Vu qu’ils partent trois, six, neuf minutes avant ou après moi, à chaque turn around je regarde si je suis encore dans la course par rapport à ces gens-là. Il y a cette partie de mathématiques où j’ai bien du plaisir, mais il ne faut pas oublier que pendant cette épreuve de ce type, il y a une partie de la réussite où c’est toute la gestion de l’alimentation et d’hydratation. Donc il faut respecter tout son plan de match, autant dans tout ce qui s’appelle l’alimentation et évidemment de s’assurer qu’on n’est pas déshydraté. Les pilules de sel, la gestion de tous les petits détails, aborder les tronçons… Parce que je sépare mon parcours par

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ML : Cela veut donc dire que vous en avez inspiré quelques-uns à faire comme vous ?

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PH : Oui, mais j’aimerais ça qu’il y en ait plus encore ! Quand je vois les gens qui sont en santé plus précaire, je me dis qu’ils ne savent pas à quel point l’activité physique pourrait les aider. 28


ENTREVUE

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ML : Combien d’heures d’entraînement accordez-vous au triathlon ?

de moi, j’aime tellement ça et ça fait tellement partie de ma vie que je vais continuer encore plusieurs années. Là ce qui me motive encore plus, c’est grâce justement à nos jeunes qui sont derrière nous. C’est de tenter de rester compétitif face aux jeunes. C’est bien valorisant pour quelqu’un qui a un certain nombre d’années et qui est encore dans la game avec les jeunes, face à certains qui pourraient être ses enfants.

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PH : Moi j’y vais plus sur une base annuelle. Je fais environ 1200 heures par année. Comment j’ai fonctionné, c’est que je suis parti avec un certain nombre d’heures, aux alentours de 700-800 heures et chaque année j’ai respecté une augmentation d’une charge d’environ 10%, pour éviter les blessures. Je dis toujours à tous les athlètes qui peuvent m’en parler : si tu augmentes trop vite ta charge d’entraînement, tu vas avoir un gain qui peut être un gain à court terme parce quand tu es blessé, tu n’avances pas, tu recules. Ce qu’il faut qu’on fasse, c’est qu’on évite de se blesser et pour ça j’essaie d’avoir une progression. Mais ça fait tellement d’années que j’utilise une recette que j’utilise depuis de nombreuses années, qui va relativement bien et je n’y déroge pas.

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ML : Dernière question, quel a été le meilleur/ pire conseil que vous avez reçu avant une course ?

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PH : Le pire conseil qu’on peut avoir avant une course c’est de changer son équipement ou d’essayer de nouvelles choses. Ne faites pas ça s’il vous plaît ! Il ne faut pas changer quelque chose avant une course. Le meilleur conseil, c’est, et je me fais bien plaisir à le dire aux autres, c’est de se comparer à soi-même. Fais-le pour toi. Parce que tu vas le faire longtemps et en même temps, tu vas avoir un référentiel qui est le tien puis par la suite tu vas te motiver par toi. Les autres peuvent avoir une bonne saison et toi tu peux avoir une moins bonne saison. Il faut toujours se comparer à soi-même. C’est le meilleur conseil que je peux vous donner.

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ML : Vous êtes un habitué des Ironman. Est-ce qu’il y a des choses, des erreurs commises dans le passé que vous ne referiez plus ?

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PH : Mes pilules de sel ! C’est miraculeux pour moi. Dans les premières années, j’ai souffert beaucoup de crampes musculaires au marathon. Cramper à en tomber par terre, à devoir m’étirer, où le médical veut me retirer de la course… Quand j’ai découvert les pilules de sel, j’en utilise un certain nombre en vélo, à des moments bien précis et je n’ai plus jamais de crampes à la course à pied. Ce sont des nouveautés qui sont apparues sur le marché. Le triathlon vieillit aussi avec les athlètes et on a développé des choses qui nous permettent de contrer certaines problématiques, dont le sel. Je perdais énormément de sel par la sudation donc évidemment maintenant je peux pallier à ça par ce processus.

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ML : Ça fait 25 ans que vous prenez part à des Ironman. Êtes-vous parti pour un second 25 ans ?

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PH : Chaque année est un cadeau, chaque course est un cadeau. Quand on me demande d’en faire encore longtemps, je dis que j’en prends un à la fois. Tant que la mauvaise santé et les blessures vont être loin 29


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par Mariane Lajoie

ENTREVUE

Jérôme Bresson, un habitué du circuit Coupe du Québec, ne ressent pas trop de stress puisqu’il est déjà qualifié pour Kona.

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Mariane Lajoie : À quelques heures de la course, comment te sens-tu Jérôme ?

ajustements au besoin après cette course. Je n’ai pas d’obligation de résultat.

Jérôme Bresson : Plutôt reposé on va dire. J’ai eu des bonnes semaines d’entraînement il y a deux, trois semaines. Là c’est plus la place à la récupération donc on profite du temps avec la famille même si l’horaire tourne avec les entraînements, il y a eu la petite course avec ma petite fille, le un kilomètre. Donc c’est tout ça, il faut courir à droite et à gauche. Ce n’est pas « reposant », mais ça va quand même bien.

ML : Comment est le parcours de Tremblant par rapport aux autres que tu as fait ?

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JB : Moi je dirais qu’il est roulant. Ce n’est pas un parcours que je juge difficile. La portion de Duplessis est très difficile parce qu’il y a des forts pourcentages. Le reste, il y a des bonnes côtes, mais qui se passent quand même assez rapidement. Il y a moyen de récupérer derrière. Ça roule quand même assez bien. La portion sur l’autoroute c’est rapide donc ça va bien. Donc en moyenne on peut dire que c’est un parcours qui va assez vite. « Assez vite », ce n’est quand même pas du 40 km/h, mais c’est en bas de cinq heures, facile. L’asphalte est très belle aussi et la température en général ne va pas à des extrêmes non plus donc c’est quand même un parcours qui est quand même très abordable pour la majeure partie des triathlètes on peut dire. C’est un parcours aussi qui m’avantage parce que je ne suis pas très puissant en vélo. Je suis un bon rouleur donc quand on s’en vient dans des forts pourcentages, je suis un peu moins fort donc pour moi, c’est un parcours qui me convient bien.

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ML : Est-ce que le départ de dimanche matin te stresse ?

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JB : C’est un bon stress on va dire. J’aborde les compétitions de manière positive. J’ai aussi un peu l’habitude de ces courses-là, des Ironman, ça fait plusieurs années que j’en fais.

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ML : Combien en as-tu à ton actif ?

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JB : Je ne les compte plus vraiment, mais une douzaine je te dirais. Exactement je ne pourrais pas te dire, il faudrait que je fasse les comptes. Le dernier c’était à Mont-Tremblant l’an passé donc ça fait un an. Je pense que c’est la première fois où je les fais autant espacés. Je n’ai pas de stress non plus parce que je suis déjà qualifié pour Hawaii donc je m’en vais là plus pour faire des réglages un petit peu et pour voir comment l’entraînement va. Je ferai les

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ENTREVUE

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aller ou pas. J’en ai fait l’expérience l’année passée. C’est sûr que j’aimerais ça m’approcher des 9 heures pour essayer d’avoir une certaine satisfaction, mais je n’ai pas d’objectif précis en tant que tel.

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ML : Pourquoi avoir choisi une fois de plus le Ironman de Tremblant ?

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JB : C’est pratique on va dire. Ça cadre bien avec les objectifs tout au long de la saison donc je ne voulais pas faire un autre Ironman, à une autre période de l’année. En début de saison, c’est compliqué aussi au Québec donc je n’avais pas le goût d’en faire d’autres avant ça. J’ai eu des demi-Ironman beaucoup tout au long de la saison. J’ai eu une grosse période de compétitions au mois de juin. De la fin mai à la fin juillet en fait, j’ai fait quand même trois demiIronman plus l’O2 à Sherbrooke et trois triathlons olympiques, sur neuf semaines, donc ça fait quand même assez chargé.

ML : Quelle est ta force parmi les trois épreuves ?

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JB : C’est plus le vélo. Je ne suis pas très grand comme athlète, je suis assez petit donc dès que ça roule vite, qu’il y ait du vent un peu, j’ai un certain avantage versus d’autres qui sont un peu plus corpulents et qui sont plus dans le vent en fait. Ils ont besoin de développer plus de puissance sur les portions planes donc ça m’avantage plus quand c’est plat.

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ML : Tu es un habitué des Ironman. Quel serait le meilleur conseil que tu donnerais à quelqu’un qui en est à son premier ?

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JB : Ne pas se fixer de temps. Prendre la journée comme elle vient. De croquer le bonbon. C’est des mois de travail on va se le dire pour arriver à cette journée donc si tu ne profites pas de ta journée… En partant si tu sors de l’eau et tu te dis que tu as deux minutes de retard sur ce que tu veux faire, alors que c’est ton premier, tu pars du mauvais pied. Tu ne profites pas de l’expérience en tant que telle. C’est comme un petit bonbon que tu suces toute la journée !

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ML : Malgré le fait que tu sois déjà qualifié pour Hawaii, as-tu un objectif de temps en tête ?

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JB : Pour le temps on verra à trois kilomètres de l’arrivée (rires). L’année passée, je n’avais pas eu une bonne saison, j’ai eu des problèmes pendant plusieurs années d’artères et tout ça et en fait ça allait super bien jusqu’au 30e kilomètre de course à

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pied. Au 36e j’étais encore devant la première féminine, j’étais sur des bases de 9h05 à peu près, mais là il n’y avait plus de sons, plus d’images. J’étais au bord de l’évanouissement. Du 36e au 38e, c’est la partie où ça monte le plus, avant l’arrivée en fait. Tant qu’on n’a pas passé le 38-39 kilomètres, sur ce parcours, on ne peut pas dire si ça va bien 32


ENTREVUE ML : Quel est le pire conseil que tu as reçu, ou que tu ne donnerais jamais pour un Ironman ?

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JB : Ou que j’ai fait ? (rires) Avec les années, je me suis amélioré à la natation, mais avant j’étais très mauvais nageur. À mon premier Ironman, c’était à Lake Placid, puis je suis sorti de l’eau en 1h15, je pense. Maintenant je le fais en 58 minutes. Donc tout le monde peut s’améliorer avec un peu de travail. J’étais sorti très très loin de l’eau. Les 40 premiers km en vélo, c’était un gros chrono à fond. Après 40 km j’étais crampé partout ! J’ai quand même fait mon Ironman, mais ça n’a pas été facile. Donc il faut toujours se garder une petite réserve, surtout le premier. Dire : « Pars à fond pour le premier 40 km en vélo », disons que ta journée ne va pas être bien bonne. Elle va être longue ! On prend de l’expérience à chaque fois.

Pourquoi être membre de Triathlon Québec?! 1: Pour soutenir un organisme à but non lucratif 100% dédié au développement du triathlon sous toutes ses formes.! 2: Pour bénéficier de réductions en boutique au Québec et à l'achat en ligne. En étant membre, vous obtenez par exemple un code qui vous donne des réductions incroyable sur les XTERRA Wetsuits. Par exemple le Vendetta Wetsuit est de retour en stock et en vente à 499$. Le Vector Pro est à 240$, et d'autres réductions allant jusqu'à 70% sont actuellement en cours, jusqu'à vendredi soir minuit.! Si vous êtes membre, contactez info@triathlonquebec.org pour obtenir le code. 33


IRONKIDS une course pour toute la famille. "

Le vendredi 15 août avait lieu la course IRONKIDS pour les jeunes de 6 à 15 ans. La mission de IRONKIDS est d'inspirer et motiver les jeunes par le sport pour les inciter à adopter un mode de vie actif, positif et sain. Nous avons rencontré le porte-parole d'IRONMAN MontTremblant, Pierre Lavoie et Christian Triquet, président de Merrell Canada et organisateur de la course.

" Pourquoi Merrell désirait s’impliquer dans cette course Ironkids ?

C’est pour ça qu’on s’est impliqué.

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Pourquoi est-ce important pour vous d’être à la remise des médailles des jeunes qui courent ?

Christian Triquet : Premièrement, il y a trois ans, on s’est fait approcher par Ironman qui se demandait s’il y avait possibilité qu’on développe un volet pour la relève. La relève c’est sûr qu’on veut être capable de solliciter les jeunes pour être actif, développer de saines habitudes de vie. Moi j’y crois pertinemment par ma famille, on le vit continuellement. Je préconise ça dans mes valeurs de base puis je crois qu’il y a beaucoup de parents qui partagent la même opinion aussi. Donc, c’est important de conscientiser les parents, les embarquer dans la course Ironkids et les fonds qui sont générés dans la course ici, ne vont pas à aucune autre organisation que la Fondation Ironman. Ces montants-là sont réinvestis dans la communauté locale.

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Pierre Lavoie : Les jeunes qui courent pour moi ça m’intéresse parce que c’est la relève et c’est ça le grand défi, c’est préparer les prochaines générations à avoir de bonnes habitudes de vie. Pour les adultes, pour ceux qui font des Ironman, c’est réglé, mais quand on voit des événements comme ici qui se démocratisent, ils organisent des activités pour les jeunes pour les faire bouger, c’est tant mieux, je ne pouvais pas dire non !

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Je suppose qu’avec les années la popularité ça augmente ? De plus en plus de jeunes participent à l’événement ?

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CT : Oui ! La première année on avait peut-être 400 jeunes, après ça 600 et là on est rendu à, je pense, 850 jeunes. C’est le fun parce que chaque parent qui vient ici faire la compétition, ils ont un enfant, une famille, qu’ils inscrivent. Ça les garde occupés et ça leur faire sortir leur énergie.

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par Mariane Lajoie


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T.J. Tollakson gagnant IRONMAN Mont-Tremblant

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par Amélie Roy-Fleming

NUTRITION

QUOI MANGER AVANT UN ENTRAINEMENT

« Je participe à des entraînements d’une durée de 2 heures, incluant de la cour se par intervalles et de la musculation. Je manque souvent d’énergie, surtout durant la deuxième moitié de la séance. Comment devrais-je planifier mon alimentation pour éviter que cela se produise et profiter pleinement de mon entraînement? » 36


NUTRITION Intégrer 2 heures d’activité physique intense dans une journée, en plus de nos autres obligations, est un défi en soi. Si vous avez l’impression de troquer votre temps pour faire l’épicerie et cuisiner pour du temps d’entraînement, vous devrez penser stratégies! En effet, la préparation alimentaire pour un tel entraînement passera avant tout par de la planification.

Rappelons-nous que les glucides sont le carburant de choix avant l’effort physique. D’ailleurs, c’est un manque de réserve en glucose (forme sous laquelle les glucides sont entreposés dans le corps) qui créer ce manque d’énergie connu sous l’expression « frapper le mur ». Les protéines feront également partie du repas dans les quelques heures précédant l’entraînement et les lipides (gras) ne seront présents qu’en très petite quantité, car leur digestion prend plus de temps.

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Pendant un entraînement intensif de 2 heures, un athlète peut brûler jusqu’à 1000 calories. Il est donc primordial de prévoir le coup et de s’alimenter en conséquence. Il faut fournir au corps le bon carburant au bon moment. Chaque repas et collation de la journée d’entraînement seront prévu de sorte que l’énergie soit au rendez-vous, que les inconforts gastro-intestinaux soient minimisés, que vous soyez bien hydratés et que vous évitiez d’avoir faim pendant l’entraînement.

Quoi manger? Le tableau présente ce que devrait contenir le repas ou la collation avant un entraînement intense d’une durée de deux heures. Vous verrez dans les exemples donnés, le type et la quantité d’aliments qui pourraient être adéquats.

Contenu du repas ou de la collation

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Exemple pour Lucie, triathlète,

Exemple pour Marc, coureur

60 kg (132lbs)

d’expérience, 75kg (165lbs)

2 tasses de spaghetti à la sauce tomate et aux légumes, 100 g yogourt aux fruits (moins de 2 % matières grasses), 1 tasse de jus d’orange et 1 banane.

2 ½ tasses de spaghetti à la sauce tomate et aux légumes, 100 g yogourt aux fruits (moins de 2 % matières grasses) avec 1 c. à soupe de miel, 1 tasse de jus d’orange et 1 banane.

3 à 4 heures avant l’entraînement

Prévoyez un repas qui contiendra une bonne quantité de glucides, soit 3 à 4 g de glucides par kilogramme de votre poids. Ce repas devra également contenir des protéines, soit 0.2 à 0.5 g de protéines par kilogramme de poids et une quantité modérée de lipides.

1 à 2 h avant l’entraînement

Si votre repas précédant 1 barre tendre faible en était incomplet, que vous gras et une tasse de jus vous entraînez tôt le matin de fruits. ou si vous n’avez pas vu le temps passé et que l’entraînement arrive à grands pas, optez pour une collation. Celle-ci sera riche en glucides, faible en lipides et en protéines. Le contenu en glucides devrait être de 1 g par kilogramme de poids.

Un smoothie fait de 1 ½ tasse de lait, ½ tasse de fruits congelés et 1c. à soupe de sirop d’érable.

30 minutes avant l’entraînement

On recommande une collation légère, ne contenant ni protéines ni lipides. Optez pour des glucides en quantité représentant 0,5 à 1 g par kilogramme de poids.

1 tasse de jus avec 4 biscuits de thé.

Exemples de repas et de collations précédant un entraînement intense d’une durée de 2 heures.

1 banane ou 1 tasse de compote de fruit.

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NUTRITION

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N’oubliez pas que chacun d’entre nous a des

Exemples d’aliments pendant l’entraînement

besoins énergétiques différents et que certains

contenant 30 g de glucides :

• 500 mL de boisson pour sportif (ex. :

auront besoin de plus d’une collation ou d’une collation légère après leur repas. Faites des

Gatorade Perform®)

• 1 banane

tests, trouvez ce qui fonctionne pour vous!

• 2 barres de fruits séchés (ex. : Fruit to

Et l’hydratation?

go de SunRype)

Il s’agit d’un autre aspect important à

• 200 g de compote de fruits (2 sachets individuels)

considérer! Parce qu’être déshydraté peut

• 12 bonbons de type Jelly Bean

également procurer une sensation de fatigue. Il faut donc arriver à l’entraînement bien hydraté.

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Assurez-vous de boire amplement durant la

Si vous avez de la difficulté à manger des

journée qui précède et prenez de 400 à 600 mL

aliments solides pendant l’effort physique. Vous

de liquide 2 h avant l’entraînement. Vous

pourriez alterner une boisson pour sportif avec

devriez avoir au moins 1 urine claire avant de

de l’eau. L’autre option serait de boire de l’eau

vous lancer sur la piste.

et manger de ces aliments riches en glucides.

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Et pendant l’entraînement? Comme il s’agit d’un long entraînement, il faudra également consommer des glucides pendant celui-ci, question de maintenir votre niveau d’énergie. On recommande entre 30 et 60 g de glucides pour les entraînements de plus de 75 minutes.

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NUTRITION Manger sur le pouce

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Les gens très actifs ont parfois peu de temps pour cuisiner. C’est pourquoi il est primordial de planifier les repas et de toujours avoir les bons aliments sous la main. Voici quelques trucs en rafale pour économiser du temps dans la cuisine.

• Cuisinez davantage de portions d’un plat principal pour congeler les restes en portions pratiques pour les lunchs.

Lorsque vous cuisinez des muffins maison, doublez ou triplez la recette et congelez-les. Ils seront ainsi prêts pour une collation sur le pouce!

Préparez des œufs cuits durs et gardez-en en réserve au réfrigérateur. Ils constitueront une excellente source de protéines dans un repas ou une collation.

Ayez toujours des fruits ou barres tendres sous la main (au bureau, dans le sac d’entraînement, dans une sacoche) qui pourront servir si la journée s’allonge.

Ayez dans votre garde-manger des aliments clés : o Du thon et du saumon en conserve pour une salade de pâtes ou un sandwich en un tour de main.

o Du beurre d’arachides ou d’autre noix qui constitue une source de protéines intéressante et peu coûteuse. o Des légumineuses en conserves qui pourront se transformer en salade avec une simple vinaigrette.

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par Mariane Lajoie

ENTREVUE

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COURIR AVEC LE DIABÈTE DE TYPE 1 " JOSIE PILON NOUS RACONTE

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Mariane Lajoie : Pour nous mettre en contexte Josie, peux-tu nous expliquer qu’est-ce que le diabète de type 1 ?

ML : Quelles sont les contraintes que peuvent avoir quotidiennement les personnes atteintes du diabète de type 1, comme toi ?

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Josie Pilon : Le diabète de type 1, c’est une maladie auto-immune qui touche le pancréas, du fait que les cellules du pancréas ne peuvent plus produire d’insuline, qui est une hormone essentielle à la vie en général. L’insuline c’est l’hormone qui transporte le sucre des aliments vers nos cellules pour les nourrir. Donc, c’est à la base de notre métabolisme. Chez les diabétiques, ce métabolisme ne fonctionne pas donc ça oblige les gens à prendre une médication constante et à vérifier quotidiennement leur glycémie pour être capables d’ajuster la médication en fonction de la glycémie.

JP : Je me pose toujours la question à savoir s’il y a des contraintes. On s’habitue à être diabétique de type 1. On apprend à vivre avec les règles imposées, avec ce que ça comporte. Bien entendu, une personne qui est diabétique de type 1 ne peut pas quitter la maison sans sa médication, sans son glucomètre. Donc je dois toujours avoir avec moi mon glucomètre, qui me permet de prendre ma glycémie, je dois avoir ma médication.

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ENTREVUE Dans mon cas, c’est très facile parce que j’utilise la pompe à insuline, mais il faut aussi que j’aie avec moi quand je quitte, que ce soit pour une heure, pour 24 heures ou pour un long voyage, je dois m’assurer de toujours avoir du sucre, ma médication, mon glucomètre pour vérifier.

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ML : Qu’est-ce qui arrive si justement tu manques d’insuline ?

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JP : Si je n’ai pas d’insuline, ça peut enclencher des complications quand même assez grandes qui peut me conduire jusqu’au coma diabétique et dans le pire des scénarios, c’est le décès. Mais là on parle de plusieurs jours sans insuline. Le risque le plus accru et le plus rencontré chez les personnes diabétiques c’est l’hypoglycémie : c’est quand je n’ai pas suffisamment de sucre pour nourrir mes cellules.

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ML : Tu as un projet « Objectif diabète type 1 » où tu prônes le fait de faire du sport, malgré les contraintes que t’apportent ton diabète. Peux-tu m’en parler ?

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JP : Ce projet a été bâti avec une de mes bonnes amies qui est Amélie Roy-Flemming. Le projet s’appelle « Objectif diabète type 1 ». C’était en collaboration avec Diabète Québec, on a réalisé une levée de fonds sur une durée de six mois, qui nous a permis d’amasser 3200$ pour aider Diabète Québec à faire la promotion et à établir des activités pour les gens qui sont atteints du diabète de type 1. Cette levée de fonds s’est déroulée pendant notre entraînement pour le triathlon. Amélie et moi on fait partie du même club de triathlon. Amélie est nutritionniste chez Diabète Québec et c’est une éducatrice en diabète des plus chevronnée et admirable pour son implication. Ça nous a permis de sensibiliser les gens près de nous au diabète et avec nos collègues de notre club de triathlon, on a réalisé la levée de fonds qui, comme je vous le disais tout à l’heure, nous a permis de ramasser 3200$.

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ENTREVUE ML : Comment s’était passé ton tout premier 70.3 ?

l’accepte et c’est elle qui m’a permis de lever ma pompe à insuline à mon premier triathlon.

JP : Mais quelle première expérience ! Que du bonheur, du début à la fin. Jamais je ne me suis demandée ce que j’y faisais. J’étais certainement très énervée et je me rappellerai toujours à la sortie du lac, car c’était certainement ma plus grande crainte. Je me suis accrochée quatre fois au kayak sur l’eau pour prendre une pause, pour leur demander si vraiment j’allais être capable de sortir de ce lac… Quand je suis sortie du lac, pendant toute la zone de transition, je criais à voix haute « Je suis sortie du lac ! » J’ai regardé ma mère et j’ai vu la satisfaction dans ses yeux du fait que sa fille était sortie du lac parce qu’il n’y avait rien de certain que j’y en sorte. Ensuite le vélo ça été, la course à pied a été très difficile. Je ne me doutais pas que j’aurais autant de difficultés, mais quand on a un objectif, c’est le premier, on veut savourer la ligne d’arrivée. J’avais eu la chance, l’année précédente, de rencontrer plein de gens qui avaient atteint leurs objectifs, pleins de diabétiques de type 1 qui ont poussé leurs limites, donc j’avais toutes ces personnes en tête pour aller toujours un peu plus loin pour continuer. Bien entendu, quand j’ai terminé, la première chose qui m’est venue en tête, c’est de prendre ma pompe à insuline parce que sans ce changement dans ma vie, je ne serais probablement pas ici. Du moment où je suis passée des injections à la pompe à insuline, sans toutes les rencontres que mon diabète a mis sur ma route, je ne serais certainement pas ici. Cette maladie-là, je la veux, je

ML : Est-ce que ton deuxième 70.3 s’est passé de la même façon que ton premier ?

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JP : Avec l’expérience, on sait à quoi s’attendre. Je pense que ça appartient à qui je suis, de type nerveuse, j’étais énervée ! Mais j’ai eu un beau bonheur à nager cette année, du fait d’avoir persévéré, d’avoir continué, d’avoir pris des cours… Cette année j’étais dans l’eau, très heureuse. Quand je suis sortie, j’étais beaucoup plus en confiance, avec aussi beaucoup plus d’énergie pour faire le vélo et la course à pied. Cette année j’avais la chance d’avoir le projet « Objectif diabète type 1 » qui me mènerait à la ligne d’arrivée. Il n’était pas question que pour aucune raison, je n’arrête. J’ai aussi eu la chance de croiser beaucoup de mes amis qui vivaient leur première expérience. On a un gros club de triathlon. Sans Triomphe Triathlon je ne serais pas là non plus. On s’encourageait sur le parcours et comble du bonheur, digne d’un film hollywoodien, j’ai croisé Amélie sur le parcours de course à pied et ce n’était pas du tout voulu. On a couru au même rythme et on a pu finir ce triathlon main dans la main. Passer le fil d’arrivée avec la personne qui t’accompagne dans ton projet depuis les six derniers mois, avec une personne qui t’est aussi chère que l’est Amélie, passer le fil d’arrivée main dans la main… Je n’aurais pas pu mieux demander.

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ENTREVUE

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diabétique type 1. Si je peux inciter les gens à bouger, ça vaudra la peine que j’investisse tout ce temps d’entraînement, parce que c’est un pur bonheur de le faire.

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ML : Quels sont tes prochains objectifs, où te verra-t-on en action ?

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JP : Vous allez me voir courir très prochainement à mon premier marathon, le marathon de Montréal. Mon rêve ultime, c’est d’un jour entendre la phrase « Josie Pilon, you’re an Ironman » ! Si le chemin, si la route me le permet, ce serait en septembre 2015 au Ironman Wisconsin, avec un autre groupe de diabétiques où on serait environ 28 diabétiques type 1 à prendre le départ de cet événement.

ML : Pourquoi c’est important pour toi de traverser la ligne d’arrivée en sortant toujours ta pompe à insuline ?

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JP : Parce que sans elle, je ne serais pas ici. Depuis que j’ai ma pompe, j’ai accepté beaucoup plus ma maladie. Depuis que je fais du sport, ça m’a permis d’accepter davantage le diabète. Parce que ma pompe à insuline me permet de faire du sport beaucoup plus facilement, de comprendre le phénomène. Je suis beaucoup plus active et rétroactive face aux défis que le diabète m’apporte dans la réalisation du sport alors c’est pour ça que je la sors. Puis, parce que c’est une certaine fierté, sans vouloir être narcissique, il y a une certaine fierté à faire du triathlon et à contrôler le diabète aussi en même temps.

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ML : Ainsi, ton souhait serait de faire réaliser aux gens que malgré la maladie, on peut faire du sport quand même ?

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JP : On peut faire du sport, on peut aller au bout de ses rêves. Les rêves sportifs en sont un, mais il peut y avoir d’autres rêves. Ce n’est pas parce que l’on est diabétique que ça va nous limiter, mais oui j’ai appris récemment dans une conférence que les diabétique type 1 étaient beaucoup moins actifs que la population en général. Ça m’a grandement attristé parce qu’il y a vraiment moyen de bouger en étant 43


EXTRA

IMMT 2014: quelques statistiques " Nombre de pays participants :" 60 pays"

" " Nombres d’hommes et de femmes participants :" Féminin 691 26.5%
 Masculin 1912 73.5%"

" " Catégorie d’âge ayant le plus de participants :" FÉMININ 45-49 134 5.1%
 MASCULIN 40-44 400 15.2%"

" Les 4 pays ayant le plus d’athlètes participants :" ÉTATS-UNIS 1292 49.6%" CANADA 1108 42.6%
 MEXIQUE 21 0.8%
 GRANDE-BRETAGNE 20 0.8%"

" Les 4 métiers les plus exercés par les athlètes :" INGÉNIEUR 172 6.6%
 GESTIONNAIRE 159 6.1%
 PROFESSEUR 133 5.1%
 ENTREPRENEUR 129 5.0%"

" Les provinces canadiennes ayant le plus de participants :" ONTARIO 553 48.9%
 QUÉBEC 483 42.7%
 ALBERTA 29 2.6%

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JE VEUX ÊTRE UN IRONMAN -Le documentaire

Le documentaire " «Je veux être un Ironman»" Merci tout le monde, " nous avons atteint plus de 17 000 vues. Alors 17 mille mercis à vous tous."

" N'hésitez pas à le partager, l'aimer et en parler."

" https://vimeo.com/ 67777511

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