PORTFOLIO GOUPILLE Sophie Architecte HMONP
Sommaire
01/
Profil
05/
L’objet silencieux Projet de fin d’étude
02/
Lab-AU Extention GIB
06/
Ensa-Versailles
Réhabilitation LAN
Ferme urbaine SEV
Europan 13
Eposer par la distance
Mémorial 13nov.
07/ 03/
BET Systra Grand Paris Métro MEDINE Réhabilitation GHV
04/
Andres Remy Maison Accassuso
Travaux Personnels Reportage photgraphique Carnets de voyage
L'architecture est avant tout
pour moi un métier de passion et de générosité. L'envie de donner et de construire un environnement adéquat stimule chaque projet que j’entreprends. Je comprends l'architecture comme un processus créatif nécessitant une analyse précise et une collaboration intelligente pour un concrétisation pertinente des idées.
« EXPLORER est un devoir, comprendre, un intense désir, contester, une condition de l’évolution. Nous pensons avec nos sens, nous sentons avec nos idées. Des contradictions naissent les étincelles, des sensations naissent les émotions. (...) Revendiquons les architectures de l’improbable, celles qui allient praxis et poesis. » Manifeste de Louisiana, Jean Nouvel
Tel : 0781823461 E-mail : sophie.goupille@gmail.com 42 rue Cavendish 75019 paris - France Née le 02/07/1990 - Permis B
Expériences Professionnelles 2015 2016 // SYSTRA Bureau d'Etude Technique Architecte
-Etude urbaine d'implantation du réseau de transport public, étude préliminaire de station et rédaction de notice architecturale. Villes de Djeddah et Médine, Arabie Saoudite. (en collaboration avec les ingénieurs MEP, structures, tracés et urbanistes) // Preliminary design. -Réhabilitation d'une voie TER entre AIBD et DAKAR, Sénégal // APD. -Réhabilitation gare de Lyon, dessin de détails techniques // APO.
2014 // AARS Atelier d'Architeture Reza Soltani Architecte
- Aménagement d'espaces commerciaux et modification de façades. Dossier traité du dessin de l'existant à la dépose de DE, DP ou PC.
2013 // Andres Remy aquitectos Architecte assistante
- Casa Bodega, Argentina, maison individuelle // APD - Casa Acassuso & Carrera. Visite et suivi de chantier.
2011 // Atelier Novembre Architecte assistante
- Complexe associatif d’Anthony (92) - France, participation au concours en première phase.
Formations 2016 - 2017 // DPEA recherche architecturale
Ecole Nationale Supèrieure D'Architecture de Paris la Villette
2014 - 2015 // Habilitation à Maîtrise d'Oeuve en son Nom Propre Ecole Nationale Supèrieure D'Architecture de Paris Malaquais
2009 - 2014 // Diplôme D'Etat d'Architecte
Ecole Nationale Supèrieure D'Architecture de Versailles Mémoire « Barrios Cerrados; vers une ville prIvatisée » Mention Très Bien PFE Fév 2014 « L’objet «silencieux» » Mention Très Bien
2012 - 2013 // Master I - Echange unversitaire FADU - Buenos Aires Facultad de Aquitectura y urbanismo - Argentina
Off 2014-2016 // en cours Collectif Lab-AU 2016// Génération Bataclan
Participation au concours pour un mémorial commémoratif aux attentats du 13 novembre 2015.
2015 // Europan 13
Participation au concours pour la ville de St-Brieuc, shortlisted team/10 premiers.
2015 // Appartement GIB
Extention par surrélavation de toiture, Paris 17e, projet mené de l'esquisse à l'APD. Chantier en cours.
2015 // Maison LAN
Réhabilitation d'une maison individuelle, 350m2, Cholet (49), projet mené de l'esquisse à APD. Chantier en cours.
2014 // Concours ACCA
Participation au concours d’idée / bar à champagne sur les quai de Seine, Paris.
Lab-AU
En cours I création 2014 I Collectif d’architecture
01
Parcours
Le collectif lab-AU naît du besoin de créer une base de réflexion commune, qui soit capable d’une part de fournir des pistes de recherches sur l’avenir, comme de démultiplier les compétences face à des projets concrets. A terme il a pour objectif de réunir des milieux disciplinaires variées afin d’articuler théorie et pratique. Co-fondé en 2014 à la suite du diplôme d’état d’architecte, il mêle à la fois la réflexion collective et la pratique architecturale. De la maison individuelle vers des recherches territoriales en passant par des études urbaines, ce laboratoire d’idées confond toutes les échelles et s’efforce de développer une démarche collective et innovante. La conjoncture économique et sociale actuelle engendre des conséquences fondamentales sur les projets d’aujourd’hui. Ces derniers devenant de plus en plus denses et complexes nécessitant donc de plus en plus de savoirs et d’efficacité. C’est pourquoi le collectif lab-AU se présente comme une plateforme d’échanges et d’entraides, une structure existante sur laquelle peut se greffer tout professionnel au service d’un projet ou d’une étude particulière. Ainsi dans cette logique commune, il place le processus de projet et le dialogue au coeur des réflexions.
GIB Extention appartement Gib. Année Phase Localisation Echelle
2015 I Chantier en cours APD 52 rue Nollet, Paris 17ème. Origine 70m2 I Actuel 140m2
Conception réalisation
En juillet 2015, au 17 de la rue Nollet, la famille Giboin s’agrandit et nécessite de faire évoluer son logement. Habitants du 3ème et dernier étage, la solution envisagée est de surélever la toiture de leur immeuble afin de créer un duplex et de doubler leur surface de plancher. Après accord de la copropriété, et en collaboration avec un architecte senior pour les questions structurelles, nous entreprenons la conception du lieu. Nous choisissons de renverser l’organisation programatique classique d’un appartement, en disposant les pièces de vie à l’étage, nous permettant de conserver au maximum les cloisons existantes du rez-de-chaussée et de concevoir un plan libre à l’étage.
Le projet de surrélévation de l’appartement GIB conçu en association avec un architecte DPLG, pour les problématiques structurelles importantes que représentait la création d’un étage supplémentaire, et les différents artisants, fut pour nous très enrichissant du point de vue du travail collaboratif. Depuis l’organisation des différents espaces de vie, au travail des matériaux, jusqu’au dessin du mobilier et aux choix des teintes, nous avons réusit à effectué un suivit de chantier intéressant possible grace au dialogue mis en place dès l’élaboration de l’esquisse. Cette réalisation est pour nous aujourd’hui l’une des plus aboutie dans le soin possible apporté au détail.
LAN Réhabilitation maison Lan. Année Phase Localisation Echelle
2015 I Chantier terminé APD rue barjot, Cholet (49) Origine 180m2 I Actuel 240m2
Conception réalisation
La maison LAN s’inscrit au coeur d’un jardin verdoyant près du centre ville de Cholet (49). Elle est construite en longueur et son programme s’organise à l’origine autour d’un couloir sombre et peu accueillant. L’enjeu est alors la réorganisation complète du programme afin d’effacer cette sensation de linéarité, et de s’adapter au nouvel habitant du lieu. La découverte de combles habitables devient l’élément clef du projet, nous permettant de créer une grande respiration au coeur de l’espace.
La réhabilitation de cette maison, tout comme les différents projets de réhabiliation déjà effectués avec le collectif sont pour nous l’occasion de nous confrontés à une maîtrise d’ouvrage privé. La gestion des coûts devient alors primordiale, car le budget n’est souvent que très peu modifiable, et les qualités d’écoute avec le client indispensable pour une bonne complémentarité maîtrise d’oeuvre, maitrise d’ouvrage. Depuis l’élaboration de l’esquisse, au dessin détaillé en vue du DCE, jusqu’à la réalisation, il nous a été plus difficile de maîtriser intégralement le projet. Situé dans l’ouest de la France, le suivit régulier de la construction fut difficile. Certains aléas techniques, tels que la découverte d’une poutre structurelle en phase démolition, des problématiques de chauffage d’un si grand espace ou encore la toiture à reprendre entièrement nous ont obligés à reconsidérer et reprendre certains éléments dans un délais très court. Cependant, nous avons je pense réussit répondre aux attentes du client qui étaient de rendre plus perméable les différents espaces aussi bien entre eux qu’avec l’extérieur, grace à l’aménagement des combles et à la création de nombreuses ouvertures sur le jardin.
Coupe EE’
CVE Coexistence Ville Eau I Europan 13 Année Phase Localisation Echelle
2015 Equipe shortlister (10 sur 75) St Brieuc Urbaine
Concours
Europan annonce un changement de paradigme quant à la fabrication de la ville. L’actuel système de penser l’urbain ne répond plus aux enjeux actuels, à la fois économiques, démographiques, environnementaux et sociétaux. Il est donc fondamental de s’interroger sur un nouveau processus de développement plus adapté et évolutif. Un projet pour la ville, c’est la rencontre entre un idéal partagé et un contexte contraint. Selon nous, «l’utopie concrète» est le processus qui permettrait de jauger la faisabilité du fantasme urbain en prenant en compte les contingences réelles. Cette notion mêlant idéal et concret constitue notre objectif de projet.
Un projet pour la ville, c’est la rencontre
A Saint-Brieuc, comme pour la plupart des
entre un idéal partagé et un contexte
villes côtières, il existe certaines limites
contraint. Selon nous, «l’utopie concrète»
naturelles non figées comme la ligne du
est le processus qui permettrait de jauger
littoral. Aujourd’hui considéré comme un
la faisabilité du fantasme urbain en pre-
risque, ce mouvement doit être, a contra-
nant en compte les contingences réelles.
rio, perçu comme une richesse et comme départ d’une nouvelle façon de construire
UNE NOUVELLE VISION DE LA LIMITE
la ville : un idéal dans lequel ces limites peuvent s’effacer ou se modifier au fil du
La réflexion de ce nouveau système de
temps et des besoins.
fabrication se porte sur l’élément statique de la ville : la limite. Elle constitue pour
Penser que ces tracés peuvent-être an-
nous le principal verrou de la ville adap-
nihilés est une utopie. Pourtant, on peut
table. Les limites sont encore aujourd’hui
tendre, de façon progressive vers une
inscrites sur le territoire par le droit :
nouvelle façon de construire en trans-
limite de la propriété foncière, secteurs,
formant leurs statuts en limites poreuses
mais aussi par des usages : l’activité agri-
ou temporaires, et ainsi faire émerger de
cole, l’habitat, le public/privé, ou encore
nouveaux usages, de nouvelles économies
les milieux naturels. Agir sur le tissu ur-
et plus de flexibilité.
bain c’est remettre en question certaines limites afin de les rendre mutables.
LA FRICHE
Source d’eau : LE GOUET Machine eau : BARRAGE Economie générée : ENERGIE Système architecturé : POTEAUX / PILOTI 2015 été 2050
ANNUEL
2015 automne
2040
2015 hiver
2016 Printemps
2030
2025
2016 été
2020
2016 automne
2019
2016 hiver
2018
2017 printemps 2017 été
Faire coexister la ville et l’eau, c’est lui permettre de modifier son image, son économie et ses usages rythmés par les diverses temporalités de l’eau : les marées quotidiennes, les pluies, les saisons... Mais aussi à plus long terme, avec la montée des océans qui doivent devenir pour la ville un enjeu de développement futur. D’autre part, l’eau est aussi symbole de bien commun et source de vie. Redonner l’eau à la ville sous toute ses formes peut être vecteur d’appropriation dans des espaces où l’usager devient acteur.
Ce projet s’appuie sur la complémentarité de l’élément eau, à la fois sensible quant à son pouvoir de modifier les limites et concret pour l’infinité d’usages qu’il génère. Riche de contradiction, l’eau, présente sous plusieurs formes, est l’essence même du développement de ces villes en bord de mer. Elle est un invariant de la structure paysagère et reste flexible au cours du temps et des saisons. Elle peut être maîtrisée, mais parfois indomptable. C’est un élément toujours en mouvement, détaché des limites administratives.
12h
LA PLAGE
11h
Source d’eau : MER Machine eau : LUNE (marées) Economie générée : IDENTITE CULTURELLE Système architecturé : MURS DE RETENTION
JOURNALIER
1h
2h
10h
9h
3h
4h
8h
5h
7h
Automne 6h
SAISONNIER
Eté
Hiver
LE PARC
Printemps
Source d’eau : PLUIE Machine eau : TOITURES TENDUES Economie générée : IRRIGUATION Système architecturé : MICROCOSME
MEM Mémorial bataclan Année Phase Localisation Echelle
2016 Participation 50 boulevard Voltaire, Paris 11ème. Micro
Concours
L’édifice existe sans oppresser, il rappelle sans blesser, il s’efface sans disparaître, il s’adresse à l’un et à tous. A la manière de Janus (Dieu romain du commencement et des fins) cet ensemble de paradoxes dessine un mémorial à deux visages : l’extérieur est discret et urbain, l’intérieur est monumental et introspectif.
LE SOL DE L’ÎLE Démolition du sol existant exécuté par la Ville de Paris. Pavage en brique 175 m2 60 € / m2 10 050 €
LE REFLET Panneaux de verre toute hauteur fixation par pinçage et pose 134 m2 118 € / m2 15 800 €
LES MURS Monomurs non isolé en briques Hauteur 6m Fondations et pose 81 m2 80 € / m2 6 480 €
LE MUR AJOURÉ Monomur non isolé en briques ajourées Hauteur 5m Fondations et pose 53 m2 90 € / m2 4 770 €
37 100 € + frais divers : Organisation du chantier. Honoraires architectes. Paysagiste. VRD (réseaux).
Elevation sur le Boulevard Richard Lenoir
Ses façades extérieures, plaquées de
des briques, comme autant d’individus tou-
panneaux de verre, reflètent la ville et
jours présents dans l’édifice de l’unité. En-
effacent le mémorial dans le paysage ur-
fin, proches, riverains et passants peuvent
bain. Ce visage extérieur est discret, silen-
s’approprier les lieux en déposant au cœur
cieux et fait du mémorial un lieu qui vit au
du mur ajouré faisant face au bataclan les
rythme de la vie environnante. On peut le
objets de leur mémoire ici gardée.
longer sans y pénétrer, sans qu’il s’impose à nous. L’intérieur est quant à lui consacré au souvenir et au recueil. Il ne s’adresse qu’aux personnes qui désirent y pénétrer pour s’y recueillir. Il est un espace de calme, coupé de son environnement par ses hauts murs de briques qui invitent l’usager qui le traverse à un temps de paix intérieure, au cœur de la ville animée. Deux des parois de l’édifice se resserrent, créant une progression individuelle vers la sortie sur la ville. Les 130 noms des disparus sont inscrits de manière aléatoire sur certaines
2015 2016 / CDI
SYSTRA
02
Parcours
En Janvier 2015, Bruno Sarret, architecte DPLG au sein de Systra et anciennement à l’AREP, m’invite à rejoindre le département Infrastructure Métro (IME). Systra vient de décrocher en Arabie Saoudite un marché colossal pour la ville de Djeddah. Le Bureau d’Etude Technique actuel est créé en 2012 et conçoit à travers le monde diverses infrastructures de transport. Mondialement implanté, Systra cherche à faire valoir son savoir-faire dans des régions en développement tel que le Moyen-Orient, où des projets d’implantation de réseaux de transports publics sont envisagées sur l’ensemble d’une ville, mais également pour des réhabilitations ou extensions de voies comme c’est le cas avec le Grand Paris ou encore à Montréal depuis 2016. Le département IME est composé d’architectes, d’urbanistes ainsi que d’ingénieurs structure, MEP, et tracé, Le rôle des architectes ici est de concevoir les différentes gares ou arrêts des lignes sur le plan technique, fonctionnel et normatif, en collaboration directe avec les différents corps de métier présents. En travaillant sur des projets d’envergures, qui participent pleinement au développement des villes de demain, j’ai été confronté à des sujets spécifiques où savoir travailler ensemble est un mot d’ordre.
MED Métro Medine Année Phase Localisation Echelle
2015 2016 I Projet arrêté Preliminary design Médine, Arabie Saoudite Urbaine I architecturale
Conception réalisation
Suite aux grands projets de transports publics entrepris pour les villes de La Mecque et Djeddah, les Soudanais souhaitent développer depuis 2015 de nouveaux réseaux pour la ville de Médine située à quelques centaines de kilomètres de la capitale. La gestion des flux est la problématique majeure de ces villes du Moyen-Orient. Accueillant régulièrement des pèlerinages rassemblant plusieurs milliers de personnes, les transports doivent être pensé à deux temporalités et capable d’accueillir sans risque une population souvent peu habituée à ce type d’infrastructure.
La station de métro s’inscrit d’abord dans un environnement urbain. Evaluer en terme de mobilité urbaine, observer d’un point de vue programmatique entrainant des fluxs d’usagers distincts, celle-ci est alors dimensionnée. Les sols sont ensuite extraits puis analysés permettant d’indiquer sa profondeur et de concevoir sa struture. les ingénieurs CVC, CFA puis CFO, évaluent après leurs besoins techniques au bon fonctionnement de la rame. Enfin grâce à ces contraintes les espaces sont agencés où le mouvement humain s’exprime et les connections entre les différentes parties de la ville se manifester.
GHV Réhabilitation Gare de Lyon Année Phase Localisation Echelle
2016 2018 I En cours d’Etude APO Paris 12ème Détails Techniques et architecturaux
Conception réalisation
Créée en 1896, la grande halle Voyageur de Paris, gare de Lyon subit au cours du temps de nombreuses modifications. Après la réhabilitation des verrières et bâtiments adjacents, la SNCF décide début 2016 de restaurer la halle principale (Grande Hall Voyageurs), emblématique de l’ère industrielle. Sous les instructions des ABF, les équipes s’appliquent à reprendre les plans d’archives manuscrits afin de mettre aux normes la toiture et de redonner au squelette d’acier et longs-Pans interieurs leur splendeur d’antan.
Mes missions : -
dessin
des
documents
graphiques
généraux, coupes, plans, élévations. - Dessin de détails techniques existants des différents éléments constitutifs de la réhabilitation tels que : les passerelles d’accessibilité en toiture, le voligeage, les chasse roue, etc. - Proposition de restauration à l’identique, suivant les préconisation de l’ABF, proposition de nouveaux matériaux et améliorations envisagées suivant le regard des architectes de Systra et des normes actuelles.
ACC Maison Accassuso Année Phase Localisation Echelle
2012 2013 I Projet Achevé Suivit de chantier Buenos Aires, Argentine Architecturale
Conception réalisation
Implantée dans les beaux quartiers du centre de Buenos Aires, cette maison d’habitation d’environ 1200m2 prend place au cœur d’un terrain irrégulier en forme de diamant. La géométrie en V de celle-ci répond aux limites du terrain. Le programme s’organise sur trois niveaux où l’eau est traité comme l’élément liant les différentes parties du projet. La nature reprend presque ses droit, se développant librement depuis le patio central jusqu’aux terrasses créées en hauteur.
2014 / PROJET DE FIN D’ETUDE
L’OBJET «silencieux»
04
Parcours
Cette recherche s’inscrit dans un processus expérimental en collaboration avec Mlle Gabrielle Renault, sous la direction de M. Florian Hertweck, enseignant, architecte et docteur en architecture. Ce projet met en place un processus expérimental basé sur une recherche théorique autour de l’objet architectural : Nous cherchons ici à questionner le pouvoir de création de l’architecte dans le monde contemporains. Faisant le constat qu’aujourd’hui l’imaginaire de l’architecte est extrêmement contraint, nous choisissons de nous affranchir des contraintes et de travailler par méthode d’exclusion, sans site et sans programme. Marquées par une volonté de réinterpréter les fondamentaux de l’architecture, notamment les questions forme/fonction et objet/contexte, nous tentons ici de retourner à une conception non plus pensée en terme règlementaire mais en terme de qualités spatiales, de profondeur, de l’expériences et d’espaces vécus.
Analyse théorique Ce projet de recherches que nous proposons est une démarche volontaire née d’un besoin réflexif que nous sentions nécessaire pour engager notre vie professionnelle. Dans cette volonté de déterminer où nous en sommes, nous nous sommes placées dans une perspective plus vaste afin de considérer la situation actuelle sous de l’angle l’évolution historique. Nous avons ici constitué un socle théorique, une sorte d’archéologie relevant à travers l’histoire autant les continuités que les discontinuités, acceptant des ruptures dans l’évolution de l’objet.
Cette archéologie s’inspirant du concept d’épistémè de Foucault, cherche à embrasser diverses disciplines. En considérant ainsi comme nous l’avons déjà dit l’architecture comme un art de penser, nos recherches investissent autant l’architecture, la philosophie que la sociologie… Chaque objet étant la cristallisation d’un moment de culture nous avons étudié simultanément les courants de pensée, l’évolution, les métamorphoses du langage architectural de l’objet dans son rapport forme/fonction, et l’évolution de sa relation au contexte urbanistique.
Processus experimental A partir de ce socle théorique, reve-
A partir de là, notre projet se consti-
nons sur la question de notre démarche
tue d’une série d’expérimentations dont le
que nous avons définit comme un processus
but est de concevoir un objet définit dans
expérimental. Si nous avons vu comment
notre démarche, dans une stratégie d’ex-
l’objet reflétait les tendances profondes
clusion, sans site et sans programme, pour
d’une époque, quel serait alors l’objet
se concentrer non pas sur des questions
construisant l’image d’aujourd’hui ?
fonctionnelles où l’exhibition de la forme
L’objet apte à répondre aux besoins et aux
mais sur les qualités fondamentales de
caractéristiques de notre contemporanéité.
l’espace vécu.
« EXPLORER est un devoir, comprendre, un intense désir, contester, une condition de l’évolution. Nous pensons avec nos sens, nous sentons avec nos idées. Des contradictions naissent les étincelles, des sensations naissent les émotions. (...) Revendiquons les architectures de l’improbable, celles qui allient praxis et poesis. »
Approche Intérieur
Maquettes 10 x 10 - carton gris
Manifeste de Louisiana, Jean Nouvel
L’objet s’appréhende dans un parcours séquencé de l’approche extérieure à la déambulation intérieure. A travers toutes nos expérimentations, nous essayons de maintenir cette stratégie d’épuisement des idées, dans le dessin ou encore la maquette comme pour constituer un catalogue de possibilités.
Tout se réuni alors derrière une façade unie, un volume clairement délimité. Le contenant est indifférent au contenu. Alors se déploie un monde de l’accumulation dans une dynamique piranésienne du fragment.
de proportions oscillant entre l’intime et l’inaccessible. Comme le disait L. Kahn dans silence et lumière : « C’est la question du mesurable et non mesurable, le sentiment et le rêve n’ont pas de mesure et le rêve de chacun est singulier. »
Les passages se juxtaposent comme les fragments inhabituels d’une mosaïque composite Nous rappelant cette phrase de Benjamin : « comme les rêves, les passages forment un intérieur pur tout en distillant les qualités provenant de l’extérieur. »
Il s’établit un dialogue entre des masses et des vides contemplatifs, des formes et des contre-formes, l’oppression et la libération, un dialogue entre motifs énigmatiques et figures impossibles. Boullée disait dans son essai sur l’art : «J’ai taché de donner l’idée de belles masses, car nos émotions naissent de l’effet du tout ensemble et non pas des détails dont la beauté ajoute seulement aux premières impressions causées par les masses. »
Des contradictions naissent les sensations, des topologies internes se succèdent dans une sorte de chora c’est-à-dire une articulation rythmique presque chorégraphique Par l’absence de contenu rationnel, notre stratégie d’élimination des contraintes confère ici à l’objet son sens mystérieux. Alain Farel disait dans architecture et complexité : « L’architecture quitte le domaine de la construction pour devenir narration d’une autre existence possible. » Non seulement il crée son monde intérieur telle une monade mais il n’a plus d’échelle, il est pensé en termes
Ici les décisions n’entrainent aucune conséquences prédictibles, nous bouleversons les problématiques compositionnelles, l’objet est une sorte d’improbabilité dynamique. Jean Baudrillard et Jean Nouvel disait encore dans les objets singuliers « Nous n’avons pas toujours envie de dire le comment, de révéler la stratégie de l’architecture, mais plutôt de créer le mystère indispensable à une certaine séduction. »
L’objet se refuse à expliquer à quoi il sert, comment il tient. Il est plus haut, plus large qu’une maison, mais plus modeste qu’un temple. Son échelle pourrait être celle de l’habitation, de l’édifice culturel ou du mausolée. Nous ne savons pas. Toute marque de fabrique a été effacée. La forme
se libère de l’usage et trouve sa part d’ombre. Opaque, hermétique, il ne révèle rien ni de sa fabrication ni de sa destination ; et attire jusqu’au vertige la curiosité.
Cette puissance
d’introspection semble s’imposer comme une stratégie ultime d’intégration.
L’OBJET «silencieux»
Une
masse se profile au loin. Insolente et naturelle. Elle est au monde, singulière, incessible. Fascinante, elle possède la rigueur des plus belles constructions géométriques et la différente fantaisie de la perdition. Elle nous attire jusqu’au vertige dans ce moment originel de la rencontre. A mesure qu’elle glisse vers nous, ou que nous avançons vers elle, géographie, horizon, lumière se révèlent dans un écho vibrant. Le temps scintille. Nous sommes happés. Elle nous fait chavirer devant sa beauté irréelle, emportés par un sentiment magique. L’œuvre de chair nous irradie. L’architecture est éblouie, la sculpture effacée, l’impression de trouble est totale. C’est un monolithe sombre et lumineux. Un rocher pétrifié, confrontant l’ordre de la réalité à l’imaginaire absolu. Une grande pierre brillante constituant miroir du ciel, dont l’énergie implosive semble absorber l’ordre réel dans sa totalité.
L’entrée n’est plus la porte. Pourtant c’est une œuvre dans laquelle on entre. Elle incorpore, charnelle et vivante, l’intime altérité du seuil à la séduction du corps. La masse se fend, la terre s’écarte, nous rappelant les cryptes des abris bétonnés. On entre, et en instant inaugural, la lumière nous traverse et nous transit. L’œuvre cède le pas à l’espacement du corps. L’objet total, lui, ouvre et ferme la marche. Alors, le corps de la masse s’évide, aussi creux qu’un monument. Poreuse, elle incorpore la vacance du temps, ingère l’espacement. Nous sommes exposés de manière immédiate et totale. L’intériorité alors se déplie et se ferme, se gonfle et se creuse, respire. Nous sommes absorbés. On nous convie à une épreuve physique, errance poétique, une aventure qui s’élance vers les bornes du langage et des formes, dans le vide presque mystique. Comme en phénoménologie le récit ré-imagine le rapport de l’homme au monde, le récit perceptif de l’espace ré-imagine le rapport de l’homme à l’architecture, du corps à l’expérience, du matériel à l’immatériel, du mesurable au non-mesurable.
2008 2014 / CDD
ENSA Versailles
05
Parcours
Au lendemain de mon baccalauréat, je choisis d’intégrer l’école nationale supérieure d’architecture de Versailles (ENSAV). Au fil des années, je développe, au travers une pratique intense du projet architecturale, les questions d’espaces aussi bien dans les domaines de l’édifice, de la ville et du territoire, qui nous confère une pluralités d’approches ainsi qu’une diversité des échelles de manipulation. Les études favorisent l’interdisciplinarité, à mon sens indispensable dans le processus du projet, afin de mieux comprendre les réalités complexes du monde actuel, le projet devant répondre à des questions d’ordre social, économique, technique, environnementale, etc. Intéressée par le fonctionnement du milieu universitaire, je décide en licence d’être déléguée de promotion. Ce rôle me permet de comprendre le choix des diiférents enseignements transmis à l’ENSAV afin d’être au mieux l’interface avec l’ensemble de la promotion. Je participe également en qualité de trésorière et de présidente au milieu associatif de l’école, au travers la K-fet et la fanfare «Sexpistons».
SEV Ferme Urbaine Année Localisation Echelle
2012 I Master 1 Sevran (93), France Urbaine I Architecturale
Depuis Paris centre jusqu’en Seine-Saint-Denis, nous découvrons au travers une marche de 48h l’extraordinaire hétérogénéité des territoires et les différentes manière d’y habiter. Cette déambulation contemplative est à la fois un outil de mesure, un point de vue ou encore une trajectoire. Suite à une analyse sensible du territoire parcourut, nous choisissons de développer notre projet au coeur d’un champ, vestige de l’ère agricole. Celui-ci se situe entre une zone pavillonaire et une cité compliquée.
Plan masse
« La marche est à la fois un outils de mesure, un point de vue, une trajectoire pour décrypter l’extraordinaire hétérogénéité des territoires parcourus et les différentes manière d’y habiter. »
Coupe perspective - logement collectif
Coupe perspective - école d’agronomie
BOC Exposer par la distance Année Localisation Echelle
2012 I Master 2 La Boca, Buenos Aires, Argentine Architecturale
Implantée dans les beaux quartiers du centre de Buenos Aires, cette maison d’habitation d’environ 1200m2 prend place au cœur d’un terrain irrégulier en forme de diamant. La géométrie en V de celle-ci répond aux limites du terrain. Le programme s’organise sur trois niveaux où l’eau est traité comme l’élément liant les différentes parties du projet. La nature reprend presque ses droit, se développant librement depuis le patio central jusqu’aux terrasses créées en hauteur.
Tenemos la sensacion de bajar en las fundaciones de Buenos Aires. Poco a poco nos hundimos en el suelo y en la historia del pais. Las obras se encuentran incluidas en quasi todas en las paredes, alumbradas por la parte superior. El ambiente es sombrio y tranquilo.
Travaux personnels
Esquinas, Curvas y lineas
06
Parcours
Depuis mon plus jeune age, la pratique de plusieurs activités artistiques, tel que le dessin, la photographie, la musique ou encore la peinture accompagne mon quotidien. Ces moyens d’expressions nourrissent aujourd’hui ma pratique architecturale. Aussi bien dans mes voyages que dans mon quotidien, j’aime observer, décrypter et retranscrire l’environnement qui m’entoure. Je m’amuse à jouer avec les techniques en ma possession comme autant de moyen d’expression à explorer. F. Pessoa écrit: « Si notre vie pouvait se passer éternellement à la fenêtre, et si nous pouvions rester ainsi, et vivre, jamais le même instant crépusculaire (...) ». Toute chose peut-être considérer comme un sujet d’étonnement et de contemplation ainsi par l’observation et l’acte artistique, je tente de considérer ce qui m’entoure chaque fois de façon différente, pour mieux en percevoir les contours.
PHO Travail photographique Année Localisation Echelle
2012 2013 Amérique du Sud Piéton Itinérant
Une aventure de deux mois à travers l’Amérique du Sud débute en décembre 2012. Nous décidons de garder trace de ce voyage en réalisant un travail photographique dans un premier temps puis l’écriture d’un récit, aujourd’hui achevé. Cette série de clichés retranscrit ma fascination pour les paysages divers des terres d’Amérique du sud, ainsi que mon goût pour les détails et enfin quelques portraits ou clichés de personnes sans qui ce voyage n’aurait pas eu le même goût, les mêmes couleurs.
La route de la Paz est belle et divertissante, notamment la traversée d’un petit bras du Titicaca sur le bac de San Pedro de Tiquina. Nous descendons du bus, montons dans un vieux bateau propulsé par un moteur minuscule dont le mécanisme est à ciel ouvert. Nous sommes une cinquantaine sur le bateau, manœuvré habilement par « un local », qui démarre son moteur avec un bout de ficelle avant d’entamer la traversée. Une fois de l’autre côté, nous attendons notre bus qui nous suit sur un bac plus long et encore plus vieux. Mais ces coquilles de bois, si elles semblent ne pas en être à leur première traversée, paraissent solides et robustes. Notre bus est débarqué et nous reprenons la route pour la Paz. Nous arrivons par les faubourgs et sommes choqués devant le niveau de pauvreté de ces quartiers.
et d’immeubles mal construits et jamais
Après un long moment nous atteignons une
terminés à perte de vue. Cette vue est
entrée d’autoroute qui permet de connect-
écrasée par un ciel lourd et gris qui pèse
er le plateau sur lequel nous nous trou-
sur la Paz, donnant à cette ville d’un mil-
vons avec le grand centre-ville de la Paz,
lion et demi d’habitants et jonchée à 3600
s’étalant profondément dans une vallée.
mètres d’altitude quelque chose de sur-
De là où nous sommes, nous pouvons voir
réaliste. Le centre-ville présente tout de
l’ensemble de cette immense ville. Il y a
même certains bâtiments anciens, en partie
des tours dans sa partie profonde et un
hérités de la colonisation espagnole. Ce
dégradé de hauteur de bâtiments à mesure
patrimoine nous aurait peut-être moins in-
que la pente augmente sur les flancs des
téressé dans d’autres circonstances, mais
montagnes alentours. La majeure partie
les immeubles et les églises construits par
de la ville est rouge-brique, car très peu
les espagnols au XVIIIème siècle sont des
de maisons sont couvertes d’enduit. Nous
points de repères naturels pour des eu-
descendons petit à petit vers le centre,
ropéens en vacances...
voyant s’étendre ces quartiers de maisons
Pendant deux heures le petit homme péru-
feur de minibus nous propose un retour
vien, descendant de la civilisation que-
direct jusqu’à Cuzco, sans escale à Santa
chuas, nous expliquera les coutumes de
Maria. Le trajet se passe sans histoires,
ses aïeux, leur croyance, leur architecture…
même si nous sommes un peu serrés, à 14
Nous savons bientôt faire la différence en-
personnes dans un minibus de 12 places.
tre les maisons d’hommes du peuple, les
Nous connaissons la route, moins inquiets
maisons de personnages importants et les
alors par la piste aussi escarpée qu’un
lieux de cultes, en comparant la qualité de
chemin de chèvre, et endormis sur la mag-
la taille et de l’appareillage des pierres
nifique longue route de montagne qui ser-
de construction. Nous apprenons que le
pente cette fois dans un brouillard épais.
peuple quechua s’est éteint après la mort de leur dernier inca, Atahualpa, ultime descendant de sa lignée. Nous apprenons en détails comment fonctionne la petite ville, comment les quechuas ont dû fuir ici depuis Cuzco, puis fuir d’ici, après l’invasion et l’avancée des espagnols au Pérou. Cette fuite, accompagnée de la mort du dernier inca, explique pourquoi la ville a été oubliée et est restée exactement dans son état initial. Elle a été bâtie pendant environ un siècle puis a été abandonnée avant même d’être achevée. Elle est simple et claire comme le projet d’un seul architecte, lui donnant plus les caractéristiques d’un bâtiment contemporain à son époque, que celles d’une ville dont la longue évolution dans le temps rend la lecture plus difficile. Nous apprenons aussi que les quechuas vénèrent trois Dieux principaux, le Soleil, la Lune et la Terre (« la pachamama»). Nous quittons le village de montagne le lendemain par le même chemin que l’avant-veille et arrivons à la « central hidroelectrica » vers 10h, où un chauf-
Nous arrivons à Cuzco à 18h30. Il est prévu que nous partions le soir même pour Puno, ville frontalière du Pérou avec la Bolivie et que nous traversions la frontière pour Copacabana.
A 8h30, nous montons dans le petit bateau
chemins de pierre sont étroits et délimités
qui va nous conduire au nord de l’Isla del
de murets sur lesquelles débordent des
Sol, dans le petit village Marka Pampa de
herbes et plantes en tout genre. Les par-
la communauté Challapampa, installé sur
celles plantées sont elles-aussi délimitées
un mince bras de terre connectant l’île
de murets mousseux. Ces murets n’ont
à une petite presqu’île. Le temps est un
pas été placés sur les limites de propriétés mais par rapport à la topographie. Ils épousent les formes du terrain, les accentuent même et témoignent du respect et de l’amour que portent les habitants à leur île et à sa nature. Divers légumes, diverses plantations de fleurs envahissent les petites parcelles. Le sentier que nous suivons nous fait traverser ces petites terres fertiles et nous offre, à chaque fois que nous arrivons au sommet d’une petite colline ou que nous sortons d’un chemin aux murs un peu hauts, de magnifiques vues sur le lac. Les collines ont les pieds dans cette mer d’eau douce au travers de laquelle filtrent des couleurs indescriptibles selon la nature et la profondeur des sols sous-marins. «Paisible» est le mot qui qualifie le mieux ce genre d’endroit dans lequel on a l’impression que rien ne peut, et que rien ne doit perturber
peu maussade pendant la traversée et va
la serenité naturelle qui s’en dégage. Des
nettement s’arranger vers 11h. Après la
vestiges incas comme la « roca sagrada
visite d’un petit musée de l’île présent-
» ou le « Laberinto Chincana » jalonnent
ant une assez pauvre mais intéressante
notre parcours jusqu’à ce que nous at-
collection d’objets et de photos relatifs à
teignions une large plage située de l’autre
l’île, nous nous mettons en marche vers
côté de l’île.
le nord-ouest de l’île. Cette île a quelque chose de la comté décrite par Tolkien. Les
CAR Carnets de voyage Année Localisation Echelle
2015 2016 Planète Terre Piéton Itinérant
Tout quotidien qui m’entoure devient sujet d’observation. « Toute chose peut être considérée comme sujet d’étonnement ou comme une gène, comme un tout ou comme rien du tout, comme une voie ou comme un souci. La considérer chaque fois de façon différente, c’est la renouveler, la multiplier par elle-même. (...) L’infini se trouve dans une cellule comme dans le desert. La tête appuyée sur une pierre, on dort d’un sommeil cosmique.» F. Pessoa, Le livre de l’intranquilité
ECOSSE / Octobre 2015 The West highland Way s’étend de milngavie à Fort William sur 154km. Le chemin n’a pas de fin, Il est escarpé, se rétrécie puis s’ouvre sur les montagnes. Un
La tente et le tarp sont montés au milieu de la forêt bordant le Loch. Les feuilles marcheur nous dépasse, nous continuons sans relache déterminés par l’objectif de fort William. Ici, les paysages dansaient. Parfois dorés, se reflétant dans l’eau du loch Lomond. Parfois rosés, resonnant avec l’immensité du ciel étoilé.
couleurs d’automne dessinent des vagues s’enroulant vers la terre. Je m’endors en écoutant le doux bruit du vent sur elles. Au matin seul mon bras dépasse de la couette. L’air extérieur est frai et les arbres qui nous protégaient cette nuit nous empêchent alors d’apprécier les premiers rayons de la journée. Je respire. J’ai le sentiment que le temps s’est arrêté.
“Le cerf a bu le soir à longs traits, dans le ruisseau de Monan, près de l’image tremblante de la lune, puis il s’est enfoncé dans les épais coudriers de Glenarthy, pour y passer la nuit. Mais dès que le soleil allume son fanal rougeâtre, sur la pointe de Benvoirlich, les voix profondes des limiers se font entendre; des hurlements prolongés résonnent dans les routes rocailleuses; et le bruit du galop des chevaux se confond, dans l’éloignement, avec les sons du cor. (...) Parvenu sur la cîme, le noble animal s’arrête. Vers le sud, les vastes provinces de Monteith s’offrent à ses regards. Il parcourt des yeux avec inquiétude, les monts
et les prairies, les plaines tourbeuses, et les marécages. Il hésite à checher un refuge dans les retraites de Lochard, ou d’Aberfoil, mais les taillis jaunissans de Loch Achray, entremêlés de pins bleua^tres, et les rochers de Benvenue sont plus à sa portée. Ses forces renaissent avec l’espérerance.” La dame du Lac - Sir Walter Scott
SCENES QUOTIDIENNES / 2016
fait social. Il est de cette façon un réducteur possible de préjugés et de slogans,
“La notion de commun se décline dans ses
un dynamiteur d’idées reçues. Sa mise en
différents dimensions possible. Le commun
oeuvre revient à l’intellectuel autant qu’au journaliste, au militant exprimant la condition de ses compagnons de vie ou de travail, autant qu’aux artistes qui mettent en images ou en chansons la vie du monde. Le commun circulation peut se définir comme un partage de l’espace. Il est de l’ordre d’une civilité le plus souvent silencieuse mais en même temps productrice de connaissance diffuse, d’échanges furtifs, d’un sentiment de côte à côte et par la même d’un ethos égalitaire.”
participation est de fait de vivre ensemble des évenements. (...) Le commun inetrcompréhension fondé sur le fait d’une connaissance réciproque se nourrit de contacts et d’images, d’enquête et de récits de vie, de statistiques appropriées, d’analyses méthodiques autant que de reportages saisissants, mêlant le regisres du savant et su sensible, de la parole s’ingulière et du
Sri Lanka / Octobre 2016
ron cinq fois plus grande que la Corse,
- La route de Kandy à Ella -
Claire lit avec ce calme qui lui va si bien. et Camille armée d’un pinceau et de son
“ A l’aube, les oiseaux chantent. Mon père
éternelle curiosité s’essaie à l’aquarelle.
était l’un des leurs.”
Le C. Bobin
paysage
est
magnifique.
Composé
de rizières, champs de thés, forêts de pins, il s’annime au rythme du train.
11h10, le train démarre après
quelques accouts. En avant, en ar-
Quelques kilomètres plus tard, Claire ayant
rière, nous quittons Kandy. Les Sri-
laché son roman et Laura sortie son ar-
lankais nous avaient prévenus; le train
gentique, nous jouons comme des folles à
est bondé, Claire et Laura parviennent
passer nos têtes, nos jambes, nos bras
malgré tout à s’installer sur un siège.
par la porte du wagon. Il est aujourd’hui
Avec Camille, nous nous
installons par
impossible sur nos ligne à grande vitesse
terre devant la porte de l’entre-wagon.
de France de vivre une telle expérienece.
Nous sommes bien, le voyage peu commencé.
Les autres voyageurs en fond autant.
Après 10 minutes, Laura discute déjà
J’aime sentir ce vent humide et doux sur
avec sa voisine Canadienne, partie elle
mon visage. Tout en essayant de recon-
aussi en Road Trip sur cette île, envi-
naitre les odeurs qui depuis une semaine
nous suivent, je ferme les yeux puis respire. Nous passons près d’une petite maison où le Rice and Curry se fait sentir. Notre arrivé pour Ella est prévu 6heures plus tard et à ce moment nous pensons je crois toutes à la même chose. Par chance le train s’arrête de temps à autre dans les collines et quelques locaux
descendent et montent, certains le panier plein d’encars. Nous en laissons passer un, puis deux, puis trois. Au quatrième, nous achetons des cacahuètes grillées, si je ne dis pas de sottise Claire en est la plus friande. Au sixième, les samousas n’échappent pas à notre faim. Ce sera notre déjeuner, nous mangeons en fonction des trouvailles.
“ L’espace architectural ne s’expérimente pas seulement à grandeur nature. Il dépasse le simple sens visuel, il se sent. La présence d’un mur, d’un plafond se sent même quand on ne les regarde pas.” Yona Friedman
Merci