Otchi TchiornIe Adel Abdessemed
Dossier pédagogique à l’attention des enseignants Expositions 04.03.2018-03.06.2018
A propos du service culturel du MAC’s « Sans le regard des visiteurs, un musée ne saurait être achevé... »
Depuis une quinzaine d’années, l’équipe pédagogique du service culturel du MAC’s n’a eu de cesse d’appliquer cette courte maxime qui place le public au centre de sa réflexion et de son action. L’important étant que chaque visiteur qui pousse les portes du musée, qu’il soit seul ou accompagné, puisse rencontrer les conditions optimales pour poser son regard sur les œuvres présentées. Toute nouvelle exposition interroge l’équipe qui cherche, invente et met en place les formes de médiation les plus appropriées pour créer à chaque fois le musée de chacun. Les responsables du service sont Joanna Leroy et Sophie Trivière, assistées de Mathias Desbonnets et Aurélien Jacob. Notre équipe propose autour de chaque exposition des activités de médiation variées : ateliers, animations, publications et stages ainsi que des visites guidées quotidiennes gratuites.
Avant-propos Le MAC’s débutera le programme de ses expositions en 2018 avec l’un des artistes français les plus en vue dans le monde de l’art contemporain : Adel Abdessemed. Connu pour ses œuvres percutantes (exemple : sa grande sculpture du « coup de tête » de Zidane lors de la finale du Mondial en 2006), l’artiste présentera au Grand-Hornu une « expositionmanifeste », constituée d’œuvres principalement nouvelles et réalisées spécifiquement pour le Grand-Hornu. Né en 1971 à Constantine, cet artiste franco-algérien, qui fut d’abord élève à l’École des beaux-arts d’Alger, a quitté l’Algérie en 1995 pour poursuivre en France ses études, aux beaux-arts de Lyon, avant de partir à New York où il a exposé dès 2001. Éternel exilé, il vit et travaille actuellement à Paris. Dans ses œuvres, Adel Abdessemed transpose les douleurs du monde, avec son lot de violence, de terreur et d’hypocrisie. Si l’artiste nous bouscule, ce n’est certainement pas pour nous désespérer, mais pour nous rappeler qu’appartenant au monde, étant tragiquement « partie prenante » de sa cruauté, nous avons encore la liberté de choisir entre désillusion morbide et joie d’être en vie. Si ses œuvres nous touchent et frappent notre imagination, c'est aussi parce qu'elles nous proposent des images poétiques qui ne rejettent ni les formes classiques ni la figuration directe, et soumettent à notre interprétation, comme à notre jugement, la violence du monde contemporain sous forme d’allégories. Intitulée Otchi Tchiornie (« Les Yeux noirs », en référence à une chanson du répertoire des Chœurs de l’Armée rouge), l’exposition au Grand-Hornu a été conçue par l’artiste comme un « manifeste » contre la barbarie et pour la liberté, avec l’insolence de celui qui, comme le troubadour, « danse sur les braises ». Traversée d’un tapis rouge (symbole du pouvoir officiel) que l’artiste a choisi d’installer tout au long du parcours, l'exposition s’ouvre avec l'image absurde, mais révélatrice de notre désarroi face à la guerre, d’un « pigeon-kamikaze » posé sur un banc public sur lequel l’on hésitera sans doute à s’asseoir. Exploitant également l’antagonisme poétique du charbon (légèreté contre noirceur), lequel a forgé l’histoire contradictoire du Grand-Hornu (entre utopie et misère), l'exposition présente ensuite deux œuvres emblématiques de cette « noirceur légère » qui la caractérise : Soldaten, une impressionnante galerie de dessins, représentant des soldats en uniforme, réalisés au fusain à partir d'images collectées sur internet, ainsi qu’Otchi Tchiornie, les silhouettes sculptées dans un bois calciné des membres du Chœur de l'Armée rouge, en référence à leur disparition lors du crash de leur avion en 2016, alors qu’ils se rendaient en Syrie. Enfin, le parcours se termine par une évocation poétique et énigmatique d’une sourate du Coran, dite “de la Caverne”, par laquelle Adel Abdessemed reprend un mythe commun au christianisme et à l'islam.
Préambule
Essentiellement composée de nouvelles pièces créées pour l’occasion, l’exposition Otchi Tchiornie forme, selon Adel Abdessemed, un grand corps dont il ne faut ignorer aucune partie. Pensée comme une œuvre d’art total, elle s’adapte au lieu et y décrit sa trajectoire à travers cinq œuvres reliées entre elles par un tapis rouge. Conversant entre elles et avec l’espace, dans une « sorte de coexistence de contiguïté et d’empiétement », les pièces, tant les sculptures que les grands dessins au charbon, articulent un récit pluriel volontiers énigmatique. « Je suis un artiste des actes » ou « le cri, c’est l’essentiel de mon travail », Adel Abdessemed endosse la figure de l’artiste « dionysiaque » et aime bousculer les spectateurs. Imprégnées de « la rumeur de l’histoire » : crash de l’avion du Chœur de l'Armée rouge en 2016 au-dessus de la Syrie, « coup de boule » de Zidane lors du mondial de foot en 2006, attentats du 11 septembre 2001, ses pièces, dans un mélange de réalisme et de fables, « réactivent » les images surmédiatisées et déploient un récit complexe et vibrant qui fait mouche et interpelle. Adel Abdessemed ne souhaite pas être enfermé dans un quelconque carcan, esthétique ou idéologique. Mais, d’une certaine manière, son invitation à « regarder à nouveau » à travers le biais de la « physicalité » charnelle de l’œuvre d’art, son indubitable capacité à redonner à l’image « ensevelie » une vérité réaffirmée, peut constituer un excellent point de départ pour questionner « cette matrice à symboles » que peut constituer une œuvre forte.
Primaires Atelier du regard. Que signifient les images ?
La puissance visuelle des œuvres monumentales d’Adel Abdessemed est indéniable. Grâce à sa maîtrise de techniques diverses, il réussit à donner forme à sa réflexion et à toucher efficacement un large public. La reconnaissance de sa virtuosité et la familiarité des sujets abordés ne manqueront sans doute pas de susciter chez les élèves l’adhésion nécessaire à initier une discussion sur base de l’observation fine des pièces dans le face à face. Tout au long de la visite, en compagnie de l’équipe de médiation, qui pour répondre de manière proactive à la dynamique de l’exposition a suivi une formation d’échange philosophique, les classes seront incitées à se confronter aux sens pluriels que l’on peut prêter à l’image. Le guide attirera leur attention sur les « stratégies » mises en œuvre par l’artiste pour solliciter chez le spectateur la perception souhaitée. Ainsi, le tapis rouge qui court de salle en salle articulant narrativement l’ensemble des œuvres, le choix d’un banc public pour convoquer l’espace extérieur dans le musée et offrir la possibilité d’une relation interactive avec le public invité à l’occuper, la scansion des « Soldaten » grandeur nature pour interroger sans conteste l’inquiétante occupation des villes par la force militaire… Le guide s’efforcera de laisser fuser les interprétations de chacun puis tricotera cet écheveau de significations singulières, les recontextualisant en explorant le contexte de l’œuvre, sur base de sa connaissance approfondie de la démarche d’Adel Abdessemed et détaillant les sujets qui l’inspirèrent. Sur base de ces découvertes leur sera donné de discuter, de manière informelle, de différents concepts présents dans l’œuvre d’Adel Abdessemed : le conflit (peut-on vivre à plusieurs sans dispute ?), la différence (on est tous différents les uns des autres même si parfois cela se voit moins), les autres (vivre et discuter ensemble même si on n’est pas toujours d’accord avec sa famille, ses amis…), l’exil (il arrive parfois que l’on soit obligé de se séparer de ceux que l’on aime et de l’endroit où l’on a toujours vécu) … Ces divers aspects de l’image pourront encore être expérimentés à travers les activités suivantes : -
Par la pratique du jeu, comprendre ce qu’est un symbole, pouvoir en identifier plusieurs et les combiner ensemble pour créer un sens plus complexe. Lecture d’un conte philosophique autour de la violence et du conflit Pratique du dessin au fusain pour construire une histoire, un récit. Imaginer par écrit et/ou par dessin un futur lointain pour réfléchir sur notre monde d’aujourd’hui .
Secondaires « Presser comme on écrase un citron, presser le sens » Le dialogue face à l’OEuvre, une méthode heuristique pour « accoucher » la vérité des images Dans une société où les images tellement nombreuses sont galvaudées, finissent par perdre leur pouvoir d’évocation ou au contraire, insidieusement, à force de « matraquage » aliènent notre esprit critique, l’œuvre percutante d’Adel Abdessemed, parce qu’elle réaffirme la « vérité des images », quitte à nous mettre devant nos contradictions constitue une occasion rare d’appréhender avec les adolescents le raisonnement philosophique. Pour cet artiste lucide et généreux, questionner le public est un devoir moral qui constitue l’éthique première de tout son art. Inviter à penser, mais d’une manière plastique ; telle est la force de ces œuvres interpellantes, véritables « matrices à symboles » qui captent la rumeur de l’histoire pour l’inscrire à travers « le travail secret de l’analogie ». Leur « physicalité », leur tangibilité charnelle nous invite à « regarder à nouveau » les « images ensevelies », éculées, et parlent à nos émotions : « J’essaie de me donner de l’excitation et de faire des images qui piègent la réalité » affirme l’artiste qui se méfie des théories et des discours trop souvent déconnectés de l’intensité parfois cruelle de la vie et ne se laisse pas enfermer dans des catégories fallacieuses. Aussi, c’est dans le face à face avec l’œuvre que se développera l’analyse esthétique, au travers d’une série de questions-réponses portant sur la description de l’œuvre, les impressions qu’elle suggère, sa réalisation plastique et technique. Ce dialogue permettra à chacun d’exprimer son ressenti et convoquer ses références. Petit à petit, à travers cet échange, cette « maïeutique », s’échafaudera le jeu des analogies, s’éclaireront les associations particulières et se déploieront les sens multiples de ces œuvres à la puissante dimension symbolique, à la fois hors du temps et pleinement dans l’époque. Pour chacune des pièces présentées, l’équipe de médiation mettra en place une série d’interactions qui permettront aux étudiants d’entrer en rapport étroit avec l’œuvre et d’étendre la réflexion suscitée par celle-ci à un point de vue externe, qui peut être plus global et universel. Les secondaires seront sollicités au travers de différentes interventions dans les salles face à l’œuvre. Ces rencontres interactives les engageront à mener une réflexion personnelle sur une série de concepts qui agitent les médias aujourd’hui : exil, terrorisme, sécurité, violence politique, fondamentalisme, passivité, utopie politique, totalitarisme et propagande… « Chaque œuvre doit réussir à atteindre ce que j’appelle « le plus-que-parfait ». Visuellement, elle doit être si accomplie qu’elle ne peut que frapper son spectateur. Sa violence réside dans son accomplissement » déclare Adel Abdessemed. A travers quels procédés formels s’exprime la force visuelle de son travail ? Le guide, au fil de la visite, s’emploiera à définir une série de termes inhérents au travail figuratif et significatif d’Adel Abdessemed : métaphore, allégorie, symbole, signe, icône…afin qu’avec ses outils s’aiguise le regard et se précise la lecture.
Initiation à la philosophie
Dans le cadre de l’exposition d’Adel Abdessemed Otchi Tchiornie, le MAC’s propose aux classes de tisser des liens entre les œuvres et leurs propres questions, sous la houlette du philosophe Gilles Abel ou un de ses collaborateurs. Ce faisant, en reliant l’art et la vie, ils apprennent à penser et à questionner - de manière structurée - le monde qui les entoure et auquel ils appartiennent. Un maître mot : il n’y a pas de réponse toute faite ! On confronte les opinions de chacun, en les mettant à l’épreuve du dialogue et de la réflexion, et on tente de construire ensemble des réponses audacieuses. Philosopher avec les enfants et les adolescents, c’est donc les transformer en acteurs de la philosophie. C’est leur réapprendre à s’étonner, à se poser des questions, à donner du sens à leur vécu ; et à former leur jugement. Par le dialogue philosophique, les adolescents apprennent à dire ce qu'ils pensent, mais, surtout, à penser ce qu'ils disent. Une courte visite guidée (45 minutes) est proposée aux secondaires avec un guide. Elle sera suivie d’une discussion libre avec Gilles Abel. Pour chaque date, nous proposons trois visites guidées possibles, deux en matinée et une l’après-midi : 9 mars 13 mars 22 mars 17 avril 27 avril 11 mai 15 mai 24 mai
Quelques thématiques à explorer dans l’exposition
La première pièce présentée, Bristow (2016), renvoie par son titre au personnage antihéroïque de Frank Dickens, auteur d’une série de minigags publiés pendant 41 ans dans un quotidien londonien. Avec le soldat ou le balayeur, notamment, l’animal de guerre est un des leitmotivs de l’œuvre d’Adel Abdessemed. Cette pièce témoigne de la banalisation du tragique qui, débarrassé du sublime, s’incarne désormais dans l’existence prosaïque de « petits hommes » qui, comme l’employé de bureau Bristow, perdent leur vie à la gagner. La seconde pièce, Otchi Tchiornie (2018) constituée de 27 effigies en bois calciné convoque les Chœurs de l’Armée rouge, décimés en 2016 dans un crash d’avion alors qu’ils se rendaient, le jour de Noël, en Syrie pour y soutenir les troupes russes. Cette sculpture est caractéristique de la manière dont Adel Abdessemed transpose à partir des chocs qu’il éprouve face à certaines images ou événements médiatisés.
Produite spécialement pour son « exposition-manifeste » au MAC’s, l’œuvre rappelle également – par son matériau, le charbon qu’utilise l’artiste pour dessiner – l’ancienne activité industrielle du site du Grand-Hornu et le déclin de son utopie sociale. Après une analyse esthétique de la pièce, les secondaires pourront s’exprimer librement au travers d’un petit texte personnel et anonyme qu’ils rédigeront en se questionnant sur les problématiques soulevées par leurs observations : propagande, violence, utopie politique, nationalisme. Il sera également question des moyens mis en place en termes de propagande, visuelle, musicale ou textuelle des grandes mises en scènes politiques du XXe et du XXIe siècle. La troisième pièce se compose d’une importante série de dessins au fusain à laquelle Adel Abdessemed s’attela durant deux années et qu’il réalisa d’après des images choisies sur internet. Intitulée Soldaten, 2012-2014, elle met en scène la figure du soldat, en uniforme et en action. Symptomatiques de sa manière de dessiner extrêmement gestuelle et sauvage, ces images donnent l’impression d’avoir été saisies sur le vif, comme si l’artiste avait été présent sur le théâtre des opérations, au cœur de l’action. Composé d’une quarantaine de ces « Soldaten », l’ensemble constitue une impressionnante armée qui, à l’instar de ce qui se produit aujourd’hui dans nos villes en alerte, interroge comme un trouble-fête venu du dehors de la société civile, les logiques territoriales de l’ordre établi. Chaque étudiant sera invité à choisir un des dessins exposés dans cet espace. Ils pourront créer une courte narration, écrite ou dessinée, qui met en scène le militaire choisi. Trois éléments seront impératifs à la construction du récit : l’espace, le temps, l’action. Par ce biais, une réflexion sera menée sur la distance et la passivité face aux évènements tragiques que véhiculent les médias. Quid de l’irruption du monde militaire dans notre quotidien ? Quelles sont les images mentales de la guerre qui nous habite inconsciemment ? Une lecture anonyme des créations sera ensuite le préambule à une réflexion-débat portant sur ces notions. La dernière pièce d’Adel Abdessemed présentée au MAC’s occupe le centre de la grande salle carrée. Moutarde (2018), est un mécanisme horloger. Ce monumental assemblage de rouages métalliques en mouvement perpétuel est la demeure de sept chats et d’un chien empaillés qu’Adel Abdessemed a représentés dans un sommeil que l’on imagine éternel. Ce bloc évoque l’espace « hors temps », aussi bien celui de la prison que ceux du sanctuaire ou du tombeau. Fonctionnant comme une allégorie, à la manière d’un mythe, la sculpture peut aussi convoquer la célèbre légende des « Sept Dormants », un culte de martyrs dont la principale singularité historique est d’être commun aux religions chrétienne et musulmane. Le titre de l’œuvre, qui rappelle l’usage populaire de la moutarde comme répulsif contre les chats, renvoie également au gaz moutarde utilisé comme arme chimique et apparu, pour la première fois de l’histoire, en Belgique, à Ypres en 1917, lors de la Première Guerre mondiale. La dernière intervention d’Adel Abdessemed au MAC’s sera l’occasion d’imaginer une dystopie ou une utopie. A l’instar de la sourate des Sept Dormants d’Ephèse, posonsnous la question de savoir comment le monde évoluerait-il si nous nous endormions pendant 300 ans ? Au terme de cette exposition, un débriefing sera mené avec les étudiants sous la forme d’une discussion liée aux problématiques soulevées par Adel Abdessemed à partir d’une sélection de textes produits par les étudiants tout au long du parcours.
ANIMATION NOMADE
Le musée hors les murs ! En complément à la médiation au sein du musée, le service pédagogique du MAC’s propose aux classes maternelles primaires et secondaires une série d’animations nomades. Il s’agit d’une initiation à l’art contemporain qui se déroule en deux temps : La première partie de l’animation en classe prend la forme d’un atelier du regard. Il s’agit d’une discussion autour d’une série de reproductions. Les élèves observent et découvrent le langage et la démarche d’un artiste contemporain. La seconde partie consiste en un moment créatif qui permet une meilleure intégration des notions et concepts caractéristiques du travail de l’artiste présenté.
Durée de l’animation : 1 h 30 Tarifs : 60 euros + frais de déplacements (aller-retour ; de 0 à 50 km = 10€, de 50 à 100 km = 20€, de 100 à 150 km = 30€) Réservation : sebastien.laurent@grand-hornu.be ou 065/613915 __________________________________________________________________________________
Maternelles LEWIS BALTZ Au travers de la photographie architecturale de Lewis Baltz, introduire à l’analyse simple d’une œuvre d’art en matière de composition, de lignes, de formes et de couleurs. Lewis Baltz compose sa série de photographies Sites of Technology comme une suite de « tableaux abstraits » colorés. Confrontés à ce médium attractif qui leur est familier, les enfants seront invités à identifier différentes formes, aiguisant ainsi leur sens de l’observation. Enfin tous ensembles, ils composeront une grande œuvre originale en choisissant dans un stock de formes géométriques colorées mises à leur disposition celles qu’ils préfèrent en les organisant sur une grande feuille blanche comme une sorte de puzzle géant.
LAND ART– ARTISTES DU PAYSAGE Intervenir sur le paysage en y plaçant des petits cailloux blancs décorés qui mis bout à bout compose une œuvre qui interroge l’espace à l’instar des artistes du Land Art. La découverte des artistes du Land Art entraîne les petits dans un voyage au-delà des frontières. Ils y découvrent les interventions audacieuses et monumentales ou délicates et fragiles d’artistes contemporains de différentes nationalités. Lors de l’atelier, chacun peut choisir trois petites pierres blanches qu’ils pourront décorer afin de les placer ensuite bout à bout pour former une chaîne dans un espace extérieur : cour de l’école, préau, muret, jardin afin de créer une œuvre dans le paysage.
MUNARI Créer son propre livre en utilisant différentes matières et textures comme le designer italien Bruno Munari et ses prélivres. Après une expérience sensorielle liée à la manipulation des livres sans texte de Bruno Munari, les petits sont invités à entrer dans l’univers du designer pédagogue au travers de la lecture à voix haute d’une de ses petites histoires. Ils pourront ensuite créer leur propre livre en choisissant la matière et la couleur des feuillets ainsi que les surprises qui se cacheront à l’intérieur.
Primaires GUY ROMBOUTS (de 6 à 10 ans) Inventer son propre alphabet et donner forme à un mot à l’aide de ce code imaginaire en s’inspirant de l’alphabet AZART inventé par les artistes Guy Rombouts et Monica Droste. Au fil des images, les jeunes décodent l’abécédaire de l’artiste belge Guy Rombouts et déchiffrent progressivement l’alphabet plastique que Monica Droste et lui ont inventé. Cet alphabet, intitulé alphabet Azart, associe à chacune des 26 lettres une ligne et une couleur spécifiques, par exemple : a, ligne angulaire, couleur azur… Les œuvres témoignent des multiples potentialités plastiques de cet alphabet. L’atelier propose d’écrire et de mettre en forme un mot à l’aide du code alphabétique que les jeunes auront eux-mêmes inventé.
LAND ART – ARTISTES DU PAYSAGE (de 6 à 12 ans) Intervenir sur l’image d’un paysage en y ajoutant un détail, une matière, un objet ou un personnage en écho aux œuvres des artistes du Land Art. La découverte des artistes du Land Art entraîne le jeune public dans un voyage au-delà des frontières. Il y découvre les interventions audacieuses et monumentales ou délicates et fragiles d’artistes contemporains de différentes nationalités. Lors de l’atelier, chacun choisit l’image d’un paysage (souvent désert) et, par l’intermédiaire du collage, y intervient pour le sublimer ou le détourner subtilement de sa nature première…
JOSÉ MARIA SICILIA (6 à 12 ans) Entrer dans l’univers poétique de José Maria Sicilia et de ses fleurs géantes peintes sur de la cire d’abeille. Au travers d’un atelier du regard, les enfants sont entraînés à la découverte de sa production picturale nourrie de ses nombreux voyages, l’Algérie, la Syrie, l’Égypte, le Maroc, l’Inde… Son travail abstrait évoque la magie des contes des mille et Une Nuits, l’amour des fleurs et des jardins des cultures nomades. L’atelier propose d’expérimenter la couleur et la matière (gouache et papier beurre) en créant des peintures mystérieuses ou le hasard à sa place.
Secondaires Initiation à l’art contemporain (5e et 6e secondaires et enseignement supérieur) Ce module en une séance de deux heures ou en deux séances plus courtes. L’art contemporain est encore trop souvent considéré comme « inabordable » : trop abstraites, trop conceptuelles, trop provocantes, trop immatérielles, ses propositions originales déconcertent le public. Afin de dépasser les apriori, ce module introduit aux différentes postures de l’art contemporain et explore, sur base d’œuvres emblématiques, ses axes fondateurs. La première séquence traite de la rupture de l’espace perspectif et en investigue les conséquences : depuis le monochrome jusqu’aux œuvres in situ en passant par le Land Art et les interventions poétiques des « arpenteurs de la terre ». Elle s’emploie aussi à montrer comment Marcel Duchamp fonde, avec ses « ready-made », un statut original à l’œuvre d’art et à l’artiste et épingle les nombreux prolongements de cette position subversive : déplacement, réévaluation du savoir-faire, collusion entre l’art et la vie… Dans la deuxième partie seront investiguées des démarches plus existentielles : de l’intérêt pour l’inframince qui révèle la diversité du monde et sa fragilité aux démarches relationnelles qui interrogent les relations complexes qui nous lient les uns aux autres et au vaste monde.