Adel Abdessemed
04.03
3
03.06 2018
Otchi Tchiornie EXPO GRAND HORNU WWW.MAC-S.BE Dans le cadre d’EXTRA, avec le soutien de l’Institut français et du Service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France en Belgique.
ADEL ABDESSEMED Deux expositions dans deux villes européennes
L’actualité européenne d’Adel Abdessemed est telle en ce début 2018, que le MAC’s et le mac Lyon ont choisi de se rapprocher pour affiner la dimension créative, humaniste et radicale de cet artiste. Les deux expositions, L’Antidote et Otchi Tchiornie, sont bien évidemment indépendantes, mais tout aussi évidemment complémentaires. L’antidote mac Lyon, France 09.03 au 08.07.2018 L’antidote, titre de l’exposition, est le nom d’un bar lyonnais qu’Adel Abdessemed, alors étudiant à l’ENSBA (l’école des Beaux-Arts) de Lyon, fréquente. C’est là qu’il rencontre Julie, sa future épouse. L’exposition est tout entière placée sous le signe de l’autobiographie. A moins qu’il ne s’agisse d’un contrepoison lancé à la face des mondes autoritaires, fondamentalistes et violents de toutes obédiances. Une ode à la condition humaine …. Otchi Tchiornie MAC’s, Belgique 04.03 au 03.06.2018
>>>
Adel Abdessemed «Otchi Tchiornie»
L’EXPOSITION
Le MAC’s débutera le programme de ses expositions en 2018 avec l’un des artistes français les plus en vue dans le monde de l’art contemporain : Adel Abdessemed. Connu pour ses œuvres percutantes (exemple : sa grande sculpture du « coup de tête » de Zidane lors de la finale du Mondial en 2006…), l’artiste présentera au Grand-Hornu une « expositionmanifeste », constituée d’œuvres principalement nouvelles et réalisées spécifiquement pour le Grand-Hornu. Né en 1971 à Constantine, cet artiste franco-algérien, qui fut d’abord élève à l’École des Beaux-Arts d’Alger, a quitté l’Algérie en 1995 pour poursuivre en France ses études, aux Beaux-Arts de Lyon, avant de partir à New York où il a exposé dès 2001. Éternel exilé, il vit et travaille actuellement à Paris et à Londres. Dans ses œuvres, Adel Abdessemed transpose les douleurs du monde, avec son lot de violence, de terreur et d’hypocrisie. Si l’artiste nous bouscule, ce n’est certainement pas pour nous désespérer, mais pour nous rappeler qu’appartenant au monde, étant tragiquement « partie prenante » de sa cruauté, nous avons encore la liberté de choisir entre désillusion morbide et joie d’être en vie. Si ses œuvres nous touchent et frappent notre imagination, c’est aussi parce qu’elles nous proposent des images poétiques qui ne rejettent ni les formes classiques ni la figuration directe, et soumettent à notre interprétation, comme à notre jugement, la violence du monde contemporain sous forme d’allégories. Intitulée Otchi Tchiornie (« Les yeux noirs », en référence à une chanson du répertoire des Chœurs de l’Armée Rouge), l’exposition au Grand-Hornu a été conçue par l’artiste comme un « manifeste » contre la barbarie et pour la liberté, avec l’insolence de celui qui, comme le troubadour « danse sur les braises ». Traversée d’un tapis rouge (symbole du pouvoir officiel) que l’artiste a choisi d’installer tout au long du parcours, l’exposition s’ouvre avec l’image absurde, mais révélatrice de notre désarroi face à la guerre, d’un « pigeonkamikaze » posé sur un banc public sur lequel l’on hésitera sans doute à s’asseoir.
Adel Abdessemed «Otchi Tchiornie»
Exploitant également l’antagonisme poétique du charbon (légèreté contre noirceur), lequel a forgé l’histoire contradictoire du Grand-Hornu (entre utopie et misère), l’exposition présente ensuite deux œuvres emblématiques de cette « noirceur légère » qui la caractérise : Soldaten, une impressionnante galerie de dessins, représentant des soldats en uniforme et réalisés au fusain à partir d’images collectées sur le Net, ainsi qu’Otchi Tchiornie, les silhouettes sculptées dans un bois calciné des membres du Chœur de l’Armée rouge, en référence à leur disparition lors du crash de leur avion en 2016, alors qu’ils se rendaient en Syrie. Enfin, le parcours se termine par une évocation poétique et énigmatique d’une sourate du Coran, dite “de la Caverne”, par laquelle Adel Abdessemed reprend un mythe commun au christianisme et à l’islam. À l’occasion de la manifestation, le Musée d’Art Contemporains du Grand-Hornu et le musée d’ art contemporain de Lyon éditent, avec le Fonds Mercator, un catalogue commun constitué de 2 blocs intérieurs de 128 pages, en version bilingue français-anglais.
Adel Abdessemed «Otchi Tchiornie»
Adel Abdessemed «Otchi Tchiornie»
«Alors que le règne des images spectaculaires a eu pour conséquence que nous sommes largement contraints de vivre dans un monde réduit au seul présent, sans temporalité verticale (ni passé, ni futur), les œuvres d’Adel Abdessemed nous mettent en face d’un présent riche de ses passés (qui inclut aussi bien l’histoire de l’art, que celle de la pensée ou des événements) et qui nous confie la tâche d’inventer des futurs en nous conduisant à trouver notre position dans le monde, une position qui soit juste et véritable dans la mesure où les images- objets auxquelles il nous confronte le sont aussi, qu’elles résultent bien d’une volonté de « faire face et de changer le monde[1] ». Ce que les œuvres d’Abdessemed nous permettent de comprendre c’est que les seuls à nous donner le monde dans sa vérité sont les artistes.» Extrait du texte de Eric de Chassey pour le catalogue de l’exposition Adel Abdessemed. Otchi Tchiornie, édition MAC’s / Fonds Mercator, 2018. ________________________________________ [1] Adel Abdessemed, Entretien avec Pier Luigi Tazzi, Actes Sud, Arles, 2012, p. 31.
Adel Abdessemed, Soldaten(détail), 2014.Courtesy de l’artiste
Adel Abdessemed «Otchi Tchiornie»
LES OEUVRES EXPOSEES
Bristow, 2016 Avec le soldat ou le balayeur, notamment, l’animal de guerre est un des leitmotivs de l’œuvre d’Adel Abdessemed qui, en 2011, lui consacrait déjà une impressionnante série de grands dessins au fusain, intitulée La Grande Parade. Un tel bestiaire militaire tient à la fois du réel et de l’emblème, puisqu’il renvoie directement à la terrible mission, par exemple, des chiens antichars durant la Seconde Guerre mondiale, tout en symbolisant le caractère tragique d’un monde que l’humanité transforme en piège, à l’image précisément du pigeon ceinturé d’explosifs qu’Adel Abdessemed imagina pour Bristow, une sculpture spécialement conçue pour un espace public à Londres. Renvoyant par son titre au personnage antihéroïque de Frank Dickens, auteur d’une série de mini-gags publiés régulièrement dans un quotidien londonien, l’œuvre témoigne également de la banalisation du tragique qui, débarrassé du sublime, s’incarne désormais dans l’existence prosaïque de « petits hommes » qui, comme l’employé de bureau Bristow, perdent leur vie à la gagner.
Adel Abdessemed «Otchi Tchiornie»
Soldaten, 2012-2014 La figure du soldat, en uniforme et en action, est le motif d’une importante série de dessins au fusain à laquelle Adel Abdessemed s’attelle durant deux années et qu’il réalise d’après des images choisies sur internet. Symptomatiques de sa manière de dessiner extrêmement gestuelle et sauvage, ces images donnent l’impression d’avoir été saisies sur le vif, comme si l’artiste avait été présent sur le théâtre des opérations, au cœur de l’action. Composé d’une quarantaine de ces « Soldaten », l’ensemble constitue une impressionnante armée qui, à l’instar de ce qui se produit aujourd’hui dans nos villes en alerte, interroge comme un trouble-fête venu du dehors de la société civile, les logiques territoriales de l’ordre établi. En ce sens, les soldats d’Adel Abdessemed ont aussi à voir, comme le titre allemand le suggère, avec la « guerre » que Nietzsche mena contre une philosophie de l’intériorité au moyen d’une pensée connectée au dehors, laquelle s’accorde bien au tempérament bagarreur de l’artiste dont l’expression favorite est un vif « A l’attaque ! ».
Otchi Tchiornie, 2018
Moutarde, 2018
Constituée de 27 effigies en bois calciné représentant les Chœurs de l’Armée Rouge, décimés en 2016 dans un crash d’avion alors qu’ils se rendaient, le jour de Noël, en Syrie pour y soutenir les troupes russes, Otchi Tchiornie est une sculpture emblématique de la manière dont Adel Abdessemed travaille à partir des chocs qu’il éprouve face à certaines images ou événements médiatisés. Le titre de l’œuvre, en français Les Yeux noirs, tirée du répertoire de leurs chansons folkloriques, évoque l’âme nostalgique du peuple russe tout en renvoyant littéralement à la noirceur du charbon dont sont faites les effigies. Comme souvent, Adel Abdessemed réalise avec Otchi Tchiornie un anti-monument, une sculpture qui immortalise l’idéal révolutionnaire communiste, figuré par les chants d’espoir du peuple, à travers le destin funeste d’un de ses symboles les plus populaires. Produite spécialement pour son « exposition-manifeste » au MAC’s, l’œuvre rappelle également – par son matériau, le charbon qu’utilise l’artiste pour dessiner – l’ancienne activité industrielle du site du Grand-Hornu et le déclin de son utopie sociale.
Occupant le centre de la grande salle carrée du MAC’s, le mécanisme horloger de Moutarde, monumental assemblage de rouages métalliques en mouvement perpétuel, est la demeure de sept chats taxidermisés qu’Adel Abdessemed a représentés dans un sommeil que l’on imagine éternel. Ce bloc, gardé audehors par un chien dessiné au fusain, évoque l’espace « hors temps », aussi bien celui de la prison que ceux du sanctuaire ou du tombeau. Fonctionnant comme une allégorie, à la manière d’un mythe, la sculpture est en partie la transposition par Adel Abdessemed de la célèbre légende des « Sept Dormants », un culte de martyrs dont la principale singularité historique est d’être commun aux religions chrétienne et musulmane. Le titre de l’œuvre, qui rappelle l’usage populaire de la moutarde comme répulsif contre les chats, renvoie également au gaz moutarde utilisé comme arme chimique et apparu, pour la première fois de l’histoire, en Belgique, à Ypres en 1917, lors de la Première Guerre mondiale.
Adel Abdessemed «Otchi Tchiornie»
Adel Abdessemed «Otchi Tchiornie»
BIOGRAPHIE DE L’ARTISTE
1971 Naissance à Constantine en Algérie.
Adel Abdessemed est né en Algérie dans une famille modeste, au début des années 70. « je suis né à constantine, d’une mère musulmane, dans une maison juive et avec des sœurs chrétiennes comme sages-femmes. ce jour-là, je pense avoir rassemblé les dieux du monothéisme ». De son enfance, il raconte : « en algérie, à partir du 15 du mois, quand la paie de mon père se faisait attendre, ma mère nous préparait une tranche de pain avec une tomate et un peu d’huile d’olive. en début de mois, elle nous faisait un festin, des pâtisseries à n’en plus finir. les deux me convenaient. je travaille aujourd’hui comme ça, à la croisée de ces extrémités ». Il a connu les « années de sang » et la jeunesse qui se désespère dans son pays d’origine, et répète : « l’art était la seule porte de sortie. [..] je n’ai pas choisi l’art, c’est l’art qui m’a choisi ». Adel Abdessemed, qui dit s’être « construit dans la férocité », s’empare des violences et des turbulences du monde contemporain pour en faire des images puissantes qui sonnent comme des évidences, qui s’embrassent d’un coup d’œil et impriment la rétine. Il se confronte aussi aux chefs-d’œuvre, tels le Retable de Grünewald à Issenheim ou Guernica de Picasso. Défiant les tabous, puisant parfois ses références dans la littérature ou l’histoire de l’art, Adel Abdessemed joue avec les matériaux (barbelés, dynamite, résine de cannabis, marbre…) pour inventer sa propre écriture de la violence. Sous la forme d’installations, sculptures et vidéos. Des œuvres « coup de poing », jusqu’au fameux « Coup de tête » de Zidane à Materazzi* figé dans le bronze : une ode à la défaite, un contre-monument en bronze haut de quatre mètres. « j’ai reçu la violence du geste de Zidane, depuis l’écran, en plein visage. j’ai voulu montrer le côté sombre du héros, le goût du destin inéluctable et l’immédiateté retentissante d’un geste ».
1987-1990 Étudie à l’Ecole des beaux-arts de
Batna.
1990-1994 Étudie à l’Ecole des beaux-arts d’Alger.
1994 Assassinat du directeur de l’Ecole des
beaux-arts d’Alger, Ahmed Asselah, et de son fils dans l’enceinte de l’établissement par les islamistes. Suite à cet acte de violence, Adel Abdessemed quitte l’école et décide de s’établir en France.
1994-1998 Il poursuit sa formation à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, de laquelle il est diplômé.
1999-2000 Résidence à la Cité Internationale
des Arts de Paris.
2000 Il expose Oui, une étoile en résine de
cannabis, au Musée d’art moderne de la ville de Paris. C’est le scandale ! En juin, il participe à Manifesta 3, à Ljubljana, en Slovénie, à l’invitation du commissaire Francesco Bonami. « L’EXPOSITION ÉTAIT UN DÉBAT OUVERT SUR L’ART OCCIDENTAL ET LA MONDIALISATION, LE DÉCLIN DE L’EUROPE ET LA VIOLENCE DANS LES BALKANS. »
2000-2001 Il obtient une bourse et participe
à l’International Studio Program au PS1 Contemporary art center à New York.
11 septembre 2001 Il est témoin de * En donnant un coup de tête à l’italien Materrazzi en finale de la coupe du monde de football 2016, Zidane mit un point final légèrement anticipé à sa carrière.
l’effondrement de la deuxième tour du World Trade Center.
2001 La Kunsthalle de Berne (Suisse) et la
galerie Laura Pecci (Milan, Italie) lui consacrent ses premières expositions monographiques. 2002-2004 Il s’installe à Berlin, où il expose le gigantesque squelette humain en lévitation Habibi.
2003-2009 Il participe à plusieurs Biennales
internationales : Venise (2003 et 2007), São Paulo (2006), Lyon (2009), Istanbul (2007), La Havane (2009), Marrakech (2009).
2004 Exposition Le citron et le lait au Musée d’art moderne et contemporain de Genève.
2004-2008 Il revient vivre à Paris. 2006 Nomination au Prix Marcel Duchamp. 2007 Exposition personnelle Dead or alive au PS1 de New York.
2008 Expositions au festival International
d’Art contemporain de Glasgow et au San Francisco Art Institute, dans lesquelles sa vidéo Trust me est censurée. Son exposition personnelle au CNAC-Magasin à Grenoble Drawing for human park présente notamment l’incroyable « tresse » de trois avions : Telle mère, tel fils.
2009 Il repart à New York. 2010 Il s’installe à nouveau à Paris. Adel
Abdessemed est 41ème personnalité la plus influente dans le monde de l’art en France selon le classement de L’Œil (mars 2011).
Adel Abdessemed «Otchi Tchiornie»
Adel Abdessemed «Otchi Tchiornie»
2012 Le Centre Pompidou lui consacre une exposition
monographique intitulée Je suis innocent et expose sur le parvis la monumentale sculpture Coup de tête.
Son œuvre Décor est exposée au Musée Unterlinden, à Colmar. Cet ensemble de quatre Christ en barbelés est placé en regard du retable d’Isenheim, de Matthias Grünewald, dont s’est inspiré Adel Abdessemed.
2013 Exposition L’âge d’or au Mathaf, le Musée d’art
contemporain de Doha, au Qatar. Son œuvre Coup de tête est retirée de la corniche du musée, au motif qu’elle est « une invitation à l’idolâtrie et que l’Islam interdit toute statue représentant des êtres humains ou des animaux ».
2015 Exposition From here to eternity à la galerie Venus, à
Los Angeles. Le vernissage a été annulé, il devait avoir lieu le 14 novembre, lendemain des attentats de Paris.
2016 Exposition Jalousies au Musée de Vence, organisée par Eric Mézil de la Collection Lambert en Avignon et scénographiée par Jean Nouvel, architecte de l’Institut du monde arabe. En mars 2018, l’actualité d’Adel Abdessemed, ce sont 3 expositions simultanées en Europe : - Au MAC’s/Grand Hornu en Belgique, Otchi Tchiornie - Au macLYON à Lyon, France, L’anecdote du 9 mars au 8 juillet 2018 - À la Dvir Gallery à Bruxelles, du 1er mars au 14 avril 2018
Adel Abdessemed, Lincoln, 2009, Biennale Le spectacle du quotidien, Lyon Courtesy de l’artiste et de David Zwirner, © Blaise Adilon
C I B L E
DitsMUSÉES 22 POUR MUSÉES CIBLE
P O U R
19,00 €
9 782930 368726
M U S É E S
Revue du Musée des Musée des Arts Contemporains Arts Contemporains auGrand-Hornu Grand-Hornu / Collection Dits au 9 782960 087864
Cabinet d’amateurs #13 : Musée pour cible Avec l’art par un retournement de situation politique Du 11contemporain, février au 8 avril 2018 né de la contre-culture occidentale des sixties, le musée a cessé À l’occasion dudes lancement de la nouvelle mouture de sa revue d’être aux mains seuls conservateurs et commissaires pour annuelle DITS,entre entièrement remaniée le cet planesprit graphique passer également celles des artistes.sur Dans utopique et rédactionnel, le muséal MAC’s présente dans la salle de créatifs, l’aile ou subversif, le modèle est devenu la cible d’actes nordviolents, du Grand-Hornu unvivifier, ensemble et proche d’archives parfois visant à le à le d’œuvres rendre plus de la documentant contenu, que culturel nature, de la réalitélesociale, maistant aussiartistique du vécu personnel. Avecetpeu critique, de ce dernier titre consacré au thèmeNoah du musée et ou de moyens, comme le sculpteur afro-américain Purifoy, sa critique par des artistes comme contemporains d’envergure avecdel’appui de puissants mécènes, le sculpteur Rei Naito et internationale, aussi différents Purifoy, l’architecte Ryue Nishizawa, le muséeque s’estNoah éloigné parfoisTamar du chaos Yto Barrada, Tan,aride Dayanita desGuimarães, villes pour s’installer dansFiona un désert ou surSingh, une îleFred paradiWilson, Jacques Charlier, Christoph Büchel, Wesley Meuris ou siaque. Démasqué comme une institution autoritaire conditionnant encore Jompet Kuswidananto. sélectionpar de documents, notre regard et contrôlant l’histoire,Cette celle racontée les vainqueurs, allant de ses la carte postaled’exposition, à la coupure indépendamment de presse en passant il a vu aussi dispositifs de sa par le(ethnographie, livre, la lithographie, encore la cartepar postale, mission histoire le defilm l’art,ou zoologie), minés les intersera montée en dialogue avec par un choix d’œuvres issues de ventions de Fred Wilson, renversés les constructions de Wesley la collection du MAC’s et interrogeant plus indirectement le Meuris, parodiés par les pastiches de Jacques Charlier ou encore conceptpar deChristoph musée dans le monde actuel ; avec des œuvres détournés Büchel qui transforme ses salles en centre de Joachim Koester, Feldmann… pournotamment réfugiés. Enfin, cette étude de casHans-Peter où le musée est pris pour Conçue par l’ensemble des historiens d’art du MAC’s ayant cible ne serait complète sans la résistance que Tamar Guimarães, contribué à la rédaction l’ouvrage, l’exposition présente en Fiona Tan et Dayanita Singhde opposent à l’inertie des se collections, comme le prolongement dans l’espace de leur réflexion mobilisant la mémoire des images au sein de musées imaginaires, critique, version pop-up àenl’instar quelque sorte. En liaison avecpar poétiques ousaencore portatifs, du Nanomuseum conçu le centreObrist. de documentation du Grand-Hornu qui occupe Hans-Ulrich également l’aile nord, le public aura accès à l’espace convivial d’une minibibliothèque contenant une sélection d’ouvrages en lien direct avec le contenu de la publication et de l’exposition.
DITS # 22
SIMULTANÉMENT AU MUSÉE
Cabinet d’amateurs #13 : Musée pour cible
Musée des Arts Contemporains au Grand-Hornu / Collection Dits #22. Image en couverture : Nanomuseum de Hans-Ulrich Obrist, musée portatif. Exposition : Gabriel Orozco. Photo : Rudi Molacek.
Cabinet d’amateurs #13 : Musée pour cible
Cabinet d’amateurs #14 : Jef Geys, Quadra
SIMULTANÉMENT AU MUSÉE
EXPOSITION : Jef Geys, Quadra Du 29 avril au 23 septembre 2018 (Commissaire : Francis Mary) Depuis plus d’une cinquantaine d’années, l’artiste belge Jef GEYS organise son projet artistique à géométrie variable depuis son village de Balen en Campine, cette région à cheval sur la Belgique et les Pays-Bas qui se distingue du paysage industriel environnant par une nature relativement préservée. Associé à l’art conceptuel au sens large, cet artiste soucieux d’élargir l’esthétique au domaine de l’éthique voire du politique, multiplie les liens que son œuvre entretient naturellement avec le contexte social où elle s’ancre et cette dimension autobiographique à laquelle elle n’entend nullement échapper. C’est pourquoi nombre de ses actions eurent lieu à l’intersection de la sphère privée et de l’espace public : participer à une grève locale, s’interroger sur le langage populaire, semer des graines dans son jardin, notamment. En 2009, sa participation à la Biennale de Venise, comme représentant de la Belgique, confirmait en ce sens son intérêt particulier pour la notion de « terroir », avec Quadra Medicinale, un projet interdisciplinaire et coopératif pour lequel quatre personnes furent sollicitées afin de répertorier dans leurs villes respectives (Villeurbanne, NYC, Moscou, Bruxelles), sur un kilomètre carré, une douzaine de plantes sauvages, dans l’intention utopique d’appprendre aux SDF à se soigner avec ce-qui-pousse-en-rue. À l’invitation cette fois du MAC’s, Jef Geys poursuivra en 2018 ce projet Quadra sur le site du Grand-Hornu, en y implantant dès le printemps huit bacs potagers dont la forme reproduit schématiquement les frontières géopolitiques de huit pays européens : Allemagne, Pays-Bas, Italie, Espagne, Portugal, Grande-Bretagne, France et Belgique. Dans ces « jardins », tous égaux en superficie (à la manière du célèbre Atlas à l’usage des artistes et des militaires de Marcel Broodthaers), y seront semées des plantes sauvages, typiques de ces territoires, afin d’observer ensuite leur évolution naturelle au sein de ces biotopes. Organisé en partenariat avec le laboratoire de zoologie de l’Université de Mons, Quadra mobilisera, comme pour le pavillon belge à Venise, un correspondant dans chacun des huit pays désignés et servira de cadre à une réflexion critique sur les rapports de force entre nations ou les enjeux écologiques auxquels l’artiste s’est toujours montré sensible. À l’occasion de cette exposition dont le commissariat a été confié à Françis Mary, l’artiste réalisera un numéro spécial GrandHornu de son journal Kempens Informatieblad, poursuivant ainsi son mode de communication privilégié depuis 1977.
Cabinet d’amateurs #14 : Jef Geys, Quadra
Le site du Grand-Hornu
Classé au Patrimoine mondial de l’humanité depuis juillet 2012 par l’UNESCO, le Grand-Hornu est un joyau du patrimoine industriel européen du XIXe siècle. Propriété de la Province de Hainaut depuis 1989, cet ancien charbonnage érigé au tout début du XIXe siècle est aujourd’hui l’une des plus importantes vitrines de la création contemporaine en Belgique. Outre la promotion de ses richesses architecturales qui furent citées en exemple dès le XIXe, les équipes du MAC’s et du CID axent leurs activités sur la création contemporaine, proposant des expositions internationales d’art contemporain et de design.
Le MAC’s Musée des Arts Contemporains
Depuis son ouverture en 2002, le MAC’s - Musée des Arts Contemporains de la Fédération Wallonie-Bruxelles - a accueilli plus d’un million de visiteurs, produit plus de 85 expositions et fait la promotion de nombreux artistes issus de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Grâce aux grands artistes internationaux qui, comme Anish Kapoor, Christian Boltanski, Giuseppe Penone ou Tony Oursler, y ont monté leur première grande exposition en Belgique, le MAC’s bénéficie désormais d’une réputation qui dépasse largement nos frontières. S’inspirant de la singularité architecturale et historique du GrandHornu, sa collection développe des thèmes qui rejoignent les préoccupations de nombreux artistes contemporains: la mémoire, la technologie, la communauté…
FICHE D’IDENTITÉ DU MAC’S Site du Grand-Hornu Rue Sainte-Louise, 82 B-7301 Hornu Service de la communication :
Maïté Vanneste
Téléphone : 00.32(0)65.61.38.53 Courriel :
maite.vanneste@grand-hornu.be Contact presse :
Hélène Van den Wildenberg Caracas Public Relations Téléphone : 00.32(0)02 560 21 22 Portable : 00.32(0)495.22.07.92 Courriel :
info@caracascom.com
www.mac-s.be
Président : Claude Durieux Directeur : Denis Gielen Adresse : Site du Grand-Hornu Rue Sainte-Louise, 82 B-7301 Hornu (à proximité de Mons) Tél : +32(0)65/65.21.21 Fax: +32(0)65/61.38.91 Mail : accueil.site@grand-hornu.be Heures d’ouverture : Tous les jours de 10 à 18 heures, sauf le lundi, le 25/12 et le 01/01. Prix d’entrée : - Billet combiné Site du Grand-Hornu / MAC’s / CID : 8€ - Tarif de groupe (minimum 15 pers.) ou réduit : 5€ - Groupe scolaire : 2€ - Gratuit pour les enfants de moins de 6 ans et les accompagnants de groupes scolaires. Visites Guidées : - 50€ pour un groupe de 25 personnes max. la semaine - 60€ pour un groupe de 25 personnes max. le week-end Réservations : +32(0)65/65.61.38.81 Accès : Pour rejoindre le Grand-Hornu par la route, au départ de l’autoroute E19 Bruxelles-Paris, prendre la sortie n°25 « SaintGhislain-Tertre-Hornu » et la direction Saint-Ghislain, Hornu. Suivre ensuite le fléchage jusqu’à l’entrée du site. Le parking est gratuit. Les gares les plus proches sont celles de Saint-Ghislain, de Mons et de Valenciennes. Au départ de la gare de Mons, il vous est possible de rejoindre le Grand-Hornu par le biais des bus TEC (lignes 7 et 9 - arrêt Grand-Hornu) et de Taxis. Au départ de la gare de Saint-Ghislain, nous vous conseillons de rejoindre le musée par le biais de taxis.