GrandChelem 23, Mai 2011

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editorial

A trois ans, on sait plaire

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« La place de numéro 1 mondial, ce n’est plus le sujet » Rafael Nadal après sa défaite à Madrid face à Novak Djokovic

En route pour Roland Garros, 26 pages spéciales

28 32-33 36-37 « Je sais juste que j’ai décidé de prendre un nouveau virage dans ma carrière. Je sentais que je progressais moins, qu’on ne réussissait plus ce qu’on avait réussi jusque là. » Jo-Wilfried Tsonga, à propos de sa vie sans coach sur le circuit

« Dans le tennis moderne, il n’y a pas vraiment de temps pour mettre en place une tactique. Dès le retour il faut attaquer. » Martina Hingis au sujet du tennis féminin

« Tous les lundis, on repart de zéro, il faut remettre ça. Si tu gagnes le dimanche, trois heures plus tard, tu es à l’aéroport. Tu n’as pas vraiment le temps de profiter, parce que tu es à nouveau sur le court deux jours après. Et puis, il faut se méfier de la victoire. Tout le monde la souhaite et la désire. » Sam Sumyk, sur le rôle d’un coach au bord du court

« A un an, on veut plaire ; à deux ans, on doit plaire ; à quatre ans, on peut plaire ; et à trois, on sait plaire. » Trois ans, trois Printemps : c’est l’âge de Welovetennis ce mois-ci. Le sage, auteur de ces quelques mots, ne croyait pas si bien dire : vous, lecteurs, êtes toujours plus nombreux à vous retrouver chaque jour, sur www.welovetennis.fr. Le temps passe et la petite plateforme communautaire, qui avait succédé au blog www.grandchelem.net, est devenue l’un des sites francophones références de la petite balle jaune. « We love tennis », parce que « nous », comme « vous » et tous ensemble, nous sommes le tennis : c’est le projet d’origine de GrandChelem et Welovetennis, laisser la parole aux gens qui vivent et connaissent le tennis, à ses acteurs de l’ombre, comme à ses experts reconnus, bien mieux placés que nous autres pour vous en parler. « A trois ans, on sait plaire. » On sait, oui, car ce projet, qui anime la Rédaction depuis ses débuts, est resté le même, inchangé, malgré l’évolution du site et son incroyable expansion, comme un arbre déploie ses ramures à partir du seul, unique et même tronc. Le temps passe et les branches poussent, bourgeonnant de nouvelles directions : on vous donne rendez-vous sur Facebook – et qui sait où encore ? Mais le temps passe pour les joueurs aussi. Il y a trois ans, Rafael Nadal accédait à la première place mondiale pour la première fois de sa carrière, renversant le monopole Federer. Il y a trois ans également, Novak Djokovic naissait à la planète Grand Chelem, remportant, à Melbourne, son premier titre majeur. Trois ans plus tard, « le temps à laissé [ses] manteaux » : désormais, Djoko « sait plaire », vient de souffler Rafa sur terre et semble bâtir, match après match, l’ère nouvelle à venir. Le temps passe, les joueurs passent, le tennis reste. La vie, quoi ! La rédaction

Mais aussi :

Les interviews de Novak Djokovic (22), Tomas Berdych (24), Nicolas Mahut (30), Francesca Schiavone (34), 24 heures avec Caroline Garcia (39), Portrait du photographe, Gianni Ciaccia (40-41)

Diffusion : Numéro de Roland Garros est imprimé à 50.000 exemplaires et distribué dans 800 points en France, Liste des points disponibles sur www.welovetennis.fr - GrandChelem, le magazine gratuit 100% tennis. Fondateur et Directeur de la publication : Laurent Trupiano laurent.trupiano@grandchelem.fr - Conseiller Editorial : Remi Capber - remi.capber@grandchelem.fr - Rédacteurs : Gwendoline Cordeliers, Pauline Dahlem, Audrey Riou. Photos : Caillaud Chryslène, Gianni Ciaccia (Sportvision) - Création artistique et mise en page : Séverine Hébrard (SBDesign – Studio Graphique. www.studiosbdesign.com) - Site internet GrandChelem : http://www.welovetennis.fr - Webmaster Editorial : Audrey Riou - audrey.riou@grandchelem.fr - GrandChelem est édité par la société Convergence Media 8 rue Joseph Cugnot, 38300 Bourgoin Jailleu - Rédaction et publicité : 04 27 44 26 30 - Vos réactions et remarques : redaction@grandchelem.fr

le m 24 So rt ie de Gr an dC he l’u s op en mi se pt em br e, ap rè s

www.posecanap.com

Remerciements : Jean-François Caujolle, Helen Janssen, Denis Naegelen, Damien Moutard, Karine Molinari, Sam Sumyk

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nis.fr http ://www.weloveten

petits potins

serena : vrai ou faux popotin ?

RENDEZ-VOUS Temps forts • 8-10 juillet / Coupe Davis • 23 mai au 5 juin / Roland Garros • 20 juin au 3 juillet / Wimbledon • 29 août au 11 septembre / US Open

Un

mythe s’effondre ! Les formes avantageuses de Serena Williams ne seraient pas totalement naturelles. L’Américaine, connue pour sa silhouette callipyge, nous a livré le scoop de l’année : elle porterait régulièrement un Booty Pop. Littéralement : un « réhausseur de popotin ». Très en vogue dans les rues de Los Angeles, cet artifice serait devenu le meilleur ami de l’arrière-train Serenesque. « Si je porte un Booty Pop ? A votre avis... » : c’est par ce petit message sur Twitter que la joueuse a semé le trouble dans l’esprit de ses fans. Deux jours plus tard, elle confirmait, photo à l’appui, l’utilisation régulière de cette super culotte. Alors, info ou intox ? La Rédaction de GrandChelem s’est bien évidemment dévouée pour mener l’enquête. Quelques photos plus tard, le verdict est formel : oui, Miss Williams est une vilaine menteuse ! Plusieurs clichés de 2007 et 2008 prouvent que l’ex-numéro une mondiale arborait déjà, en ces temps-ci, un fessier par trop bombé pour être naturel. Le Booty Pop n’ayant été mis en vente qu’en 2010, Serena la friponne nous a, semble-t-il, encore une fois bernés. Avec Serena, reine de la provoc’ et stratège de la com’, c’est toujours comme ça : 100% calculé, 100% culotté !

ATP

16 au 21 mai • ATP 250 Nice

6 au 12 juin

• ATP 250 Halle • ATP 250 Queen’s

13 au 19 juin

• ATP 250 ‘s-Hertogenbosch • ATP 250 Eastbourne

4 au 10 juillet

• ATP 250 Newport

11 au 17 juillet • ATP 250 Stuttgart • ATP 250 Bastad

18 au 24 juillet

• ATP 500 Hambourg • ATP 250 Atlanta

25 au 31 juillet

• ATP 250 Gstaad • ATP 250 Los Angeles • ATP 250 Umag

1 au 7 août

• ATP 500 Washington • ATP 250 Kitzbühel

8 au 14 août

• Masters 1000 Open du Canada

15 au 21 août

• Masters 1000 Cincinnati

22 au 29 août

• ATP 250 Winston Salem

WTA

16 au 21mai • Strasbourg • Bruxelles

6 au 12 juin

« L’amour du tennis », de Patrice Dominguez

L

e 5 mai dernier a vu la sortie du livre de Patrice Dominguez, « L’amour du tennis », un ouvrage construit sous forme d’abécédaire, qui regorge de petites pépites sur les coulisses du tennis. De sa découverte de la jeune, mais déterminée Amélie Mauresmo, à sa rencontre improbable avec Emile Zatopek, athlète brisé par le système communiste, Patrice Dominguez nous fait partager des instants tantôt amusants, tantôt émouvants sur le monde de la petite balle jaune. A picorer sans modération, avant, pendant et après Roland !

• Birmingham • Copenhague

12 au 18 juin

• ‘s-Hertogenbosch • Eastbourne

4 au 10 juillet • Budapest • Bastad

11 au 17 juillet • Palerme • Bad Gastein

18 au 24 juillet • Baku

25 au 31 juillet • Stanford • Elkridge

1 au 7 août www.posecanap.com

« Ca va être du Riton à l’abordage ! […] Je ne vais pas faire des diagonales coup droit, je ne peux pas… La Clé m’a envoyé un texto : « Demain, je veux voir de la diagonale », parce que quand on reprend ensemble sur terre, pour travailler le cœur, je change un peu ma prise et je joue un peu à la Rafa. Au bout de cinq minutes, je suis carbo. Le poulet est mort. » Michael Llodra, poulet grillé

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• San Diego

8 au 14 août • Toronto

15 au 21 août • Cincinnati

21 au 27 août • New Haven


petits potins

Monfils, 100% cheese...

A

Madrid, Gaël n’avait ni Belle des Champs, ni réussite tennistique. Pis, son Caprice des Dieux aurait pu lui coûter cher. D’autant qu’en ce moment, il n’y pas Abondance de bons résultats côté tricolore. Oublier son allergie, c’est virer au Bleu de Gex dès le premier coup droit ou devenir Chevrotin à chaque faute directe. Autant aller prier le bon Saint Marcellin ou son petit cousin le puissant Saint Nectaire ! Ou mieux : prendre ses médocs quand on est allergique à la patte molle ou dure. « J’ai vraiment l’Epoisse, mais j’suis un peu fautif », a reconnu Monfils. De son côté, le Président Rasheed a laissé son Cœur de Lyon parler pour tancer son joueur : « On dirait un gamin en culotte courte. La prochaine fois, n’oublie pas d’prendre ta pilule, la p’tite rouge Babybel ! » Le beau, fort et grand Gaël fait depuis profil bas. Espérons qu’à Roland, on puisse Comté sur lui. Heureusement, il l’affirme : il sera « un vrai roc », fort de cette expérience. Et puis, tant que le public, lui, n’en fait pas un fromage…

Mary à tout prix Comme pour les plus grands champions, nous avions demandé aux fans du Facebook de Welovetennis de nous raconter leur premier Roland Garros. C’est Mathias Lagrande qui a décroche la Une ! Extraits : « C’était en 2005, j’arrive vers 10 heures dans le stade. Je suis en train de me promener dans les allées en lisant le programme et, là, je fonce dans quelqu’un... Je lève les yeux et je réalise que je suis rentré dans Mary Pierce ! Inconsciemment, je lui dis « pardon ». Elle m’a regardé, m’a dit pardon aussi, avant de repartir… Waouh ! Je n’avais jamais approché une joueuse d’aussi près... Du coup, ça m’a tellement donné envie de la revoir que, quelques heures plus tard, je suis allé regarder son huitième de finale contre Patty Schnyder. Elle a gagné 6-1 1-6 6-4. Je suis alors descendu lui demander un autographe. Je l’ai eu, mais je ne sais pas si elle m’a reconnu... En tout cas, toucher Mary, puis obtenir un autographe… que demander de mieux ! Superbe journée pour un baptême du feu dans l’antre de la terre battue ! »

« [Sur mon passage à vide dans le 3ème set], je ne répondrai pas. C’est trop personnel. J’estime qu’il y a des choses que j’ai le droit de garder pour moi. Mais ce n’est pas un hasard si ce jeu pourri tombe à ce moment-là. » Gilles Simon, secret boy

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Viens affronter Fabrice Santoro à Chambéry A l’occasion du 80ème anniversaire du Tennis Club de Chambéry, GrandChelem vous donne la possibilité d’affronter Fabrice Santoro sur les courts de son enfance. RDV le samedi 25 juin au TC Chambéry ! Si vous voulez défier « le magicien » merci de remplir et retourner le coupon ci dessous à : GrandChelem - 11 rue dubois - 69002 Lyon

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petits potins

Quatre experts pour progresser

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elovetennis/GrandChelem a sélectionné quatre destinations pour parfaire sa technique. Il faut dire que leurs organisateurs sont dans la place et proposent de vrais stages qualitatifs. On peut le dire, ce sont ce qu’on appelle des « experts ». Près de chez nous, dans la région lyonnaise, c’est Lionel Roux, l’entraîneur de l’équipe de France, qui régale durant le mois de juillet, au Tennis Club d’Ecully. Au-delà des Alpes, Yves Allegro, coéquipier de Federer en Coupe Davis, est aussi sur le court pour le plus grand bonheur de nos voisins suisses. Plus au sud, Campus Tennis s’installe dans le centre du Cap d’Agde avec, à la baguette, Nicolas Brun, pour révéler les champions de demain. Enfin, plus révolutionnaire dans son approche, Serge Autexier œuvre aux Clubs Med de Vittel (Vosges), Pompadour (Corrèze) et Cargèse (Corse-duSud) où ses formules sont ouvertes à tous. ---------------• Stages Lionel Roux : www.lyonservicegagnant.com • Yves Allegro : www.allegro-tennis-camp.com • Nicolas Brun : www.campustennis.fr • Serge Autexier : www.autexier-tennis.com

Clijsters, une femme d’influence

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e Times a rendu son classement très attendu des 100 personnes les plus influentes de l’année. Aux côtés de Mark Zuckerberg ou d’Hillary Clinton, on retrouve Kim Clijsters. Etonnant de voir la Belge pointer en 16ème place, loin devant Barack Obama (86ème) ou Nicolas Sarkozy (32ème). La Rédaction du Times a justifié ce choix en évoquant le retour fracassant de la joueuse au plus haut niveau : « Il est évidemment facile de concilier vie professionnelle et vie de famille lorsqu’on a de l’argent, mais Kim Clijsters en a fait un art. » Le Times n’en ferait pas un poil trop, par hasard ? En même temps, Justin Bieber pointe à la 24ème position de ce même palmarès, alors bon...

Bourg-en-Bresse, la 19ème ! Tout comme l’Open 13, Bourg-en-Bresse va fêter sa 20ème édition en 2012. Autant dire qu’à son niveau, ce tournoi Future (15000$+H) est un vrai classique du calendrier. Se déroulant du 4 au 10 juillet prochain, il a souvent été, au cours des ans, un révélateur pour des talents futurs. Rappelons que le premier lauréat fut Tarik Benhabiles, mais que le palmarès compte aussi Benoît Paire – tout nouveau top 100 – parmi ses vainqueurs (2007). • Plus d’informations : http://gptb.tennisweb.org

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« C’est difficile pour moi de gérer le fait que mon corps continue de grandir. Les filles sont censées arrêter leur croissance vers 20 ans, non ? J’ai appris, l’année dernière, que je pouvais encore grandir d’au moins cinq centimètres. Ca ne me pose pas de problème, bien au contraire, ça pourrait m’aider au service ! » Victoria Azarenka, la croissance sans fin

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C’est pour demain…

Nice to hit you ! Dernier né du circuit ATP l’an dernier, Le tournoi de Nice (du 16 au 21 mai) a été plébiscité par les partenaires et les joueurs. Rien d’étonnant, tant le cadre du Nice Lawn Tennis Club est magnifique et le soleil au rendez-vous. Avec l’Open 13 en février, Monte Carlo en avril et Nice, juste avant Roland Garros, la Côte d’Azur est vraiment gâtée…

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âtée, c’est le mot ! Faut-il y voir une volonté des institutions locales ? Sûrement, quand on sait comment se construit le budget d’un ATP 250. Le Conseil Régional de la région PACA aime le tennis et le tennis le lui rend bien : le public répond toujours présent, tant à Marseille que sur la Riviera. Ce qui reste un vrai plus pour une manifestation sportive… Rien de pire que de voir des tribunes vides, comme, dernièrement, à l’Open de Belgrade, tournoi des Djokovic. L’an dernier, l’Open de Nice avait fait la Une, théâtre de la résurrection de Richard Gasquet, vainqueur homérique de Fernando Verdasco en finale, alors que ce dernier venait d’aligner des performances de tout premier ordre sur terre battue. Pour cette édition 2011, Jean-François Caujolle a surpris son monde en faisant d’Andy Roddick sa tête d’affiche. Un choix très audacieux qui aura l’avantage d’attirer la curiosité. D’autant que l’Américain est en bonne compagnie, avec Tomas Berdych et Robin Söderling. Côté tricolore, sauf wildcard de dernière minute, c’est le désert. Le choix de jouer ou non en compétition juste avant Roland Garros s’avère assez cornélien, comme l’expliquent ci-dessous nos deux spécialistes, Lionel Roux et Thierry Ascione. Reste qu’avec le Challenger de Bordeaux et l’Open de Nice cette semaine-là, aucun joueur français ne peut se plaindre de ne pas avoir les bons outils pour arriver affuté du côté de la porte d’Auteuil.

To play or not to play, that is the question Lionel Roux Jouer la semaine précédent Roland Garros, c’est un choix difficile à faire, qui dépend souvent de son état de forme ou de fraîcheur et des points à prendre. Prenons le cas de Richard Gasquet l’année dernière : avec son parcours (titre), on peut dire que c’est un mauvais choix. Il arrive à Roland fatigué, joue face à Murray et craque physiquement après deux premières manches d’une grande qualité. Evidemment, on ne sait pas quel tournoi il aurait réalisé s’il n’avait pas eu ce tirage difficile, juste après son intense semaine niçoise. Sur cette édition 2011, par contre, je comprends bien le choix d’Andy Roddick. A Nice, il sera au calme pour se préparer et se tester. C’est plutôt rare de voir l’Américain intégrer un tournoi de ce type, surtout sur terre battue. Ce sera très intéressant d’observer son comportement. D’autant que son niveau devrait lui permettre d’être épargné, en termes de tirage. Il pourra profiter pleinement de sa semaine dans des conditions optimales. De manière générale, je dirais qu’il n’y a pas vraiment de règle sur le sujet. Ca dépend de beaucoup de critères, c’est un choix vraiment compliqué. En revanche, c’est assez différent chez les filles, car elles sont dans un format unique, en tournoi, comme en Grand Chelem : des matches en deux manches. Les tournois pré-Grand Chelem sont, pour elles, une sorte de répétition grandeur nature, sans trop de risques physiques vu qu’elles sont habituées à enchaîner ce type de compétitions au cours de l’année. A la limite, un tournoi du Grand Chelem est presque moins éprouvant pour elles, car elles n’y jouent qu’un jour sur deux.

Thierry Ascione Ca ne doit pas être évident de pouvoir réunir un beau plateau une semaine avant une échéance aussi importante qu’un Grand Chelem. C’est pourquoi je tire mon chapeau aux organisateurs du tournoi de Nice. Reste que pour un joueur en mal de confiance, qui a envie de matcher, c’est aussi une très bonne opportunité et une véritable chance. Quelques fois, c’est une solution plus efficace que de mettre les bouchées doubles à l’entraînement. Même si, généralement, on s’impose des séances difficiles la semaine précédent Roland Garros avec, notamment, beaucoup de matches que l’on pousse en cinq sets. Mais l’environnement d’un tournoi officiel est carrément différent en termes de stress et de concentration. En fait, tout dépend de ce qu’on recherche. Enfin, il ne faut pas négliger non plus le fait qu’on est très sollicité à Roland Garros et que ça peut nuire à une certaine forme de sérénité. Au final, on peut griller beaucoup d’énergie.

…c’etait hier Open de Quimper Le tournoi de Quimper a décidé de passer la vitesse supérieure après le succès de sa première édition. Explications de Matthieu Blesteau, Directeur du tournoi : « On a refusé du monde toute la semaine, nos partenaires sont enthousiastes, bref, ce n’est que du bonheur ! L’an prochain, on va grimper d’un échelon en passant en 50 000$+H. Ca confirme que le bassin de la ville de Quimper est dynamique, que c’est une vraie terre de tennis. Parmi nos chantiers, il y a la capacité d’accueil, que l’on doit augmenter, et la communication, dans laquelle on se doit d’être plus performants. »

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Dis-moi oui, Andy ! « On me demande souvent pourquoi j’ai choisi de faire d’Andy Roddick notre tête d’affiche. Pour moi, c’est plutôt évident. Andy Roddick est une star du circuit ; c’est un vrai nom, une vraie attraction, qui a un palmarès, un charisme et un style. Ca colle bien avec l’image de notre tournoi, on est tout à fait cohérents. Une semaine avant Roland Garros, il faut réussir à mettre en place une stratégie performante. Avec Ferrer et Berdych aux côtés de Roddick, on est plutôt pas mal ! »

Jean-François Caujolle, Directeur du tournoi.

Les premiers pas de la nouvelle balle officielle de Roland Garros La marque française installée à Lyon, Babolat, est devenue pour cinq ans, le fournisseur et partenaire officiel de Roland Garros. Toutes les équipes se sont mobilisées pour offrir, dès cette édition, une gamme complète de produits griffés RG. Celui qui sera, néanmoins, le centre de l’attention générale sera logiquement la nouvelle balle officielle du «French Open». Ce sera d’ailleurs son premier tournoi ATP, après un pré-dépucelage au Challenger de Bordeaux.


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GrandChelem vous donne rendez-vous

Roland Garros en ligne de mire A quelques jours de Roland Garros, du 18 au 20 mai, les meilleurs joueurs du monde se retrouvent au Paris Country Club de Rueil-Malmaison pour disputer le troisième Masters Guinot Mary Cohr.

L

oin d’être une simple

d’une levée du Grand Chelem !

leurs ont répondu présent. Gaël

deux groupes, chacun doté d’un

exhibition où l’on fait

Pour cette troisième édition,

Monfils, Richard Gasquet, Gilles

Capitaine. Chaque jour, deux

le spectacle, cet événe-

le plateau est particulièrement

Simon, Jo-Wilfried Tsonga et

simples opposant les membres

ment permet à ses acteurs de

relevé. Les spectateurs peuvent

Michael Llodra fouleront les

de la sélection Guinot à ceux de

disputer de vrais matches, dans

compter sur la présence de

courts de Rueil-Malmaison. Ces

l’équipe Mary Cohr seront dispu-

des conditions très proches de

Novak Djokovic,

celles de la Porte d’Auteuil :

numéro deux

même climat, mêmes balles,

mondial, auteur

même atmosphère. L’occasion

d’une moitié de

d’effectuer les derniers réglages

saison remar-

face à des adversaires de grande qualité. Certes, des points ATP

cinq joueurs, qui

tés. Le dernier jour de compéti-

Des tops 10 les meilleures au rendez-vous chances fran-

tion verra les deux Capitaines se

quable, Andy Murray, numéro

Garros, auront à cœur de bien

ments à Rueil-Malmaison avant

quatre, Kei Nishikori, l’étoile

figurer à quelques jours du lan-

de soulever, 15 jours plus tard, la

ne viendront pas récompenser

montante japonaise, Fernando

cement de leur tournoi du Grand

Coupe des Mousquetaires. Cette

les vainqueurs, mais les matches

Verdasco, spécialiste de terre

Chelem.

année, le nom du vainqueur des

n’en seront pas moins disputés :

battue, Stanislas Wawrinka ou

Alors que les qualifications

Internationaux de France sera-t-il

rien de tel qu’un succès face à

encore l’infatigable Lleyton

battront leur plein Porte

l’un de ceux du Masters Guinot

un top player pour booster la

Hewitt.

d’Auteuil, les 12 protagonistes

Mary Cohr ? Et pourquoi pas !

confiance d’un joueur à l’orée

Côté français, les tous meil-

de l’épreuve se répartiront en

représentent

çaises à Roland

Programme prévisionnel du 3e Masters Guinot Mary Cohr • Mercredi 18 mai Jo-Wilfried Tsonga – Stanislas Wawrinka Gaël Monfils – Jérémy Chardy • Jeudi 19 mai Novak Djokovic – Lleyton Hewitt Michael Llodra – Andy Murray • Vendredi 20 mai Gilles Simon – Kei Nishikori Richard Gasquet – Fernando Verdasco

défier sur le court. En 2009, Roger Federer avait effectué ses derniers ajuste-

Billetterie Les prix des billets pour assister au tournoi varient entre 25€ (placement libre) et 50€ (sièges « Premiers ») la journée. Il est également possible d’obtenir un Pass deux jours pour 45€. Rendez-vous sur http://www.guinotmarycohrmasters.com

Voir la bête ! Après Rafael Nadal et Roger Federer... Voici Novak Djokovic ! Les organisateurs du Masters Guinot Mary Cohr ont réussi à convaincre l’homme de ce début de saison DE venir parfaire sa préparation au Paris Country Club. « Même s’il s’agit d’une exhibition, il ne faut pas oublier que les joueurs qui sont présents n’aiment pas perdre. C’est d’autant plus vrai que les conditions sont très proches de celles de Roland Garros. Novak qui surfe sur une aura basée sur l’invincibilité ne va prendre aucune confrontation à la légère. Tout comme les autres champions qui seront présents ! » nous explique Lionel Roux, l’entraîneur de l’équipe de France. Et Lionel sait de quoi il parle, puisque toute l’ossature du Team France sera présente. L’exhibition n’est pas qu’une partie de plaisir, d’autant que Novak est un vrai travailleur. Si son équipe a choisi de s’aligner c’est bien pour parfaire sa préparation pour Roland Garros.

rejoins le groupe welovetennis sur facebook. dès le 16 mai gagne 6 places par jour pour le masters guinot mary cohr

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GrandChelem vous donne rendez-vous

Internationaux de Strasbourg vs. Brussels Open … où comment se préparer à Roland Garros ! Petit face à face entre les deux tournois féminins de pré-Roland Garros, les Internationaux de Strasbourg et le Brussels Open, du 16 au 21 mai prochain. Une confrontation aux couleurs résolument européennes qui ne manque pas de panache ! Le patrimoine et l’histoire

La gastronomie

Strasbourg, comme Bruxelles, est une capitale européenne. Forte d’un patrimoine d’une rare densité, avec sa cathédrale à la magnifique flèche, elle rivalise largement avec sa comparse belge. En constante évolution, Strasbourg a su se moderniser. L’arrivée du TGV Est lui a donné une nouvelle dimension. Néanmoins, plus au nord, il y a longtemps que le Thalys fait escale chez le Manneken-Pis. Mieux, avec son Atomium et son métro, Bruxelles prend l’avantage. Un avantage qu’elle parvient tout juste à conserver grâce ses héros locaux : Tintin, inventé par Hergé, et le célèbre écrivain Georges Simenon devancent Gutenberg, inventeur de l’imprimerie sur les berges du Rhin, ou encore Rouget de Lisle, compositeur de la Marseillaise, accueilli dans la capitale alsacienne.

Choucroute, Baeckeoffe, Flammenküche contre frites, Waterzoï ou Stoemp au chou. De part et d’autre du filet, il y a du lourd. Il faut pouvoir digérer tout ça ! Côté dessert, même tendance, mais la belge gaufre à la chantilly reste en pôle position. Difficile de départager Strasbourg et Bruxelles, tant les deux villes restent des étapes culinaires de renom. Côté boisson, l’Alsace est une terre de bière blonde de qualité, même si quelques grandes brasseries indépendantes se sont fait happer par l’institution Kronenbourg. A Bruxelles, la diversité est de mise et les trappistes règnent en maîtres. Au final, c’est grâce à son vignoble remarquable et connu mondialement que Strasbourg et sa région prennent le dessus. >>> 40-30 Internationaux de Strasbourg – balle de jeu

>>> 0-15 Brussels Open

Le lieu C’était l’un des chantiers prioritaires de Denis Naegelen, Directeur des Internationaux de Strasbourg : déménager au Tennis Club de Strasbourg, le transformer et se trouver ainsi face au Parlement Européen, nanti d’un Central classieux, dans une atmosphère plus cosy que par le passé. Le défi est relevé et le challenge réussi en un temps record, avec le soutien de l’ensemble des collectivités. La perspective est magnifique et le tournoi prend un nouveau départ. Pour Bruxelles, pas de travaux, juste des aménagements. L’outil, le Primerose Royal Tennis Club, était déjà presque opérationnel. L’aménagement, c’est d’ailleurs devenu une spécialité pour l’équipe de Jean-François Caujolle, chargée par la société Octagon de l’organisation de cette nouvelle étape du calendrier WTA, précédemment installée à Varsovie. Pour ses idées et son opiniâtreté, avantage aux IS ! >>> 15-A

Le plateau Caroline Wozniacki, Francesca Schiavone, Vera Zvonareva, Jelena Jankovic… La terre battue bruxelloise offrira du très lourd à ses heureux spectateurs. Un véritable exploit pour un tournoi précédent une épreuve du Grand Chelem ! Le tournoi n’ayant pas de passé, le plateau était primordial pour asseoir sa première édition. Un passage obligé atteint de main de maître. Marion Bartoli, Aravane Rezaï, Daniela Hantuchova, Ana Ivanovic ou Andrea Petkovic… Les Internationaux de Strasbourg, eux, continuent leur montée en puissance, sans oublier de jouer la carte locale, avec les numéros unes française et allemande. Rappelons que, l’année dernière, Maria Sharapova, surprise du chef, avait remporté le tournoi. Pour son nombre de joueuses du top 10, Bruxelles marque néanmoins un nouveau point. >>> 15-30 Brussels Open

Le passé Comparaison vite faite. Première édition côté belge, après avoir déménagé de Pologne ; 25ème côté Strasbourg. Les IS passent un ace au voisin bruxellois. Ils peuvent s’enorgueillir de très grands noms inscrits à leur palmarès, comme Steffi Graf ou Jennifer Capriati. Le Brussels Open, nouveau venu, perd la partie dans ce secteur, c’est plutôt logique ! >>> 30-A

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Le sport Avec un Racing Club de Strasbourg constamment à la dérive, malgré un passé prestigieux - Champion de France en 1979 –, et un nombre d’équipes de très haut niveau beaucoup plus faible que par le passé, Strasbourg a, semble-t-il, oublié d’investir dans le sport dit de compétition. A l’inverse, capitale de son pays, Bruxelles jouit d’une relative renommée avec, en étendard, le RCS Anderlecht, même si on est loin du lustre d’antan, et quelques grandes figures passées – Jacky Ickx, Eddy Merckx... Reste que Bruxelles marque le point et égalise. >>> 40-A

No Ad Difficile de départager deux épreuves qui ont décidé de magnifier le tennis féminin et qui, surtout, ne ménagent pas leurs efforts pour faire de leur tournoi un moment d’une rare intensité. Denis Naegelen se bat comme un lion depuis qu’il a repris les rênes des Internationaux de Strasbourg l’an dernier. Avec les transformations apportées à cette édition, sa ligne directrice, teintée de responsabilité citoyenne et développement durable, et le savoir faire de son équipe, il mérite tous nos encouragements. On espère voir les tribunes pleines ! Pour leur hyperactivité, leur énergie et leur sens du spectacle, Jean-François Caujolle et son équipe, gérant, la même semaine, l’ATP 250 de Nice, ont bien droit au même cadeau ! Au final, c’est le tennis féminin qui profite de cette saine compétition. On peut même évoquer un point très alléchant… Les deux tournois ne sont séparés que de… 432 kilomètres. Avis aux amateurs !

Partir et assister à la finale Brussels Open

• Week-end pour deux personnes, départ de Paris comprenant un A/R en Thalys et deux nuits au Sheraton (4 étoiles) : 364€ • Prix des places : 100€ pour deux. • Arrivée vendredi, départ dimanche. • Total : 464 €

Internationaux de Strasbourg

• Week-end pour deux personnes, départ de Paris comprenant un A/R en TGV et deux nuits au Novotel (4 étoiles) : 540€ • Prix des places : 60€ pour deux.

• Arrivée vendredi, départ dimanche. • Total : 600€

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Bruxelles

• 1 125 726 hab. dans l’agglomération (2010) • 162 km²

Strasbourg

• 641 853 hab. dans l’agglomération (2008) • 78,26 km²


Plus dʼinformation et liste des points de vente : 04 76 61 88 30 ou kswiss@onifit.com Gaël Monfils. *Conçu en Californie. 1. Joue

Affronte GAEL MONFILS, alias Sliderman, lors d’une partie de SLIDE ON, inspiré du ‘old school’ Pong. Relève le défi et évite les pièges pour être le meilleur et gagner un séjour à NEW YORK pour assister à l’US OPEN!

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Grégoire Barrere, La relève bleu-blanc-rouge

Grégoire Barrere fait partie des espoirs tricolores qui ont intégré l’INSEP, l’antichambre du très haut niveau, avec l’envie forte de s’aguerrir, avant d’entamer une carrière de joueur pro. Partons à la découverte d’un champion en devenir, au « relâchement naturel impressionnant », selon tous les observateurs.

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ne personnalité et un jeu atypiques » : Grégoire Barrere en quelques mots. Le gamin a la tête sur les épaules et la langue bien pendue. « Je n’ai pas trop d’idoles. Forcément, j’aime l’esthétique de Federer et la combativité de Rafael Nadal, mais sinon… » Avant de se raviser : « Ah, si, il y en a un, un seul : c’est Marat Safin. » Numéro un mondial, vainqueur de l’US Open et de l’Open d’Australie… Voilà une sacrée référence. « Je dis Marat, parce que j’aime bien finir le point sur une frappe sèche. J’aime mettre des lattes, sentir la balle, l’attaquer… Rester campé sur ma ligne en attendant la faute, ce n’est pas vraiment mon kiffe. » Et pourtant, Grégoire sait aussi que sa progression passe par là, entre patience et opportunisme.

« Un relâchement naturel impressionnant » Quoi qu’il en soit, ce sont ses prises de risques incessantes et sa capacité à faire la différence sur un coup qui ont tout de suite frappé les observateurs. « Il a un relâchement naturel impressionnant, un bras qui va très vite et une vraie marge de progression », explique Matthieu Pogam, Promoteur France de la marque Tecnifibre, l’équipementier de Grégoire. Ses débuts, c’est à l’âge de 5 ans, dans le Val de Marne, au Perreux, un club qu’il n’a jamais oublié. « J’adore y revenir, retrouver mes potes, jouer les matches par équipe, partir tout un week-end, m’arracher sur le court pour gagner un point... En plus, cette saison, on a de vraies chances de monter en Nationale 4. Ca va être un gros challenge », explique Grégoire, plein d’enthousiasme. Sa mâchoire se crispe un peu quand on change de sujet et qu’on lui parle du lycée, intégré à l’INSEP. L’obligation d’être aussi bon en cours qu’en coup droit… « Bien sûr, les cours, c’est important. J’ai bien conscience qu’il faut réussir mon Bac. C’est aussi pour ça que j’ai fait le choix d’être interne, alors que je pouvais rentrer chez moi tous les soirs. Ca me permet d’être plus concentré. » Ses valeurs ? L’amitié et la fidélité, il y tient par dessus tout. Idem à propos de son équipementier, Tecnifibre. « Tecnifibre a cru en moi depuis longtemps. Voir mon portrait dans tous les clubs pour la campagne NEXT, c’est plutôt gratifiant. Constater jour après jour qu’une marque met en avant ses espoirs, je trouve ça innovant et ça me donne des responsabilités supplémentaires. »

« Se battre dans les qualifications des Futures » Blessé en début de saison, Grégoire revient peu à peu à son meilleur niveau avec l’espoir de ne pas voir sa progression freinée. « Pour l’instant, mon programme, c’est le circuit Junior, avec la volonté de briller à Roland Garros et Wimbledon. Mais, c’est également se battre, tout donner dans les qualifications des Futures où il faut au moins jouer -30 pour espérer faire bonne figure. » Beau résumé de ce qu’est le dur apprentissage du haut niveau. « Je ne sais pas si je vais devenir un très grand joueur, mais, ce dont je suis certain, c’est que je vais tout faire pour y parvenir et que j’évolue dans de très bonnes conditions pour réussir. » Des grands joueurs, il en côtoie déjà, notamment à Roland Garros où, de temps en temps, il remplit le rôle de sparring partner. Là encore, Grégoire ne manque pas d’aplomb. « Il y a quelques années – je n’étais encore que 2/6 –, j’avais eu la chance d’échanger des balles avec Marcos Baghdatis suite à un jeu-concours organisé par Tecnifibre. Ca ne m’avait pas paralysé, bien au contraire ! (Rires)

Préparer un contrôle de maths, ou l’avantage d’être un champion de tennis ! Quand on parle des cours, Grégoire garde le sourire, même s’il avoue que ce n’est pas aussi drôle que de se lancer des défis sur le court avec ses potes de l’INSEP. « J’ai fini les Femmes Savantes et, là, je dois lire Manon Lescaut. Ca me change de nos parties endiablées sur la PlayStation… Mais je sais que je dois m’y tenir. De plus, je pense que notre formation de joueur nous aide à l’approche de grosses échéances, quel que soit le domaine. Un contrôle de maths, par exemple. La pression, on vit avec depuis qu’on a décidé de devenir champion de tennis et, du coup, on sait bien la gérer, on est beaucoup plus relax. Ca permet au moins de ne pas perdre ses moyens quand on découvre les exercices à résoudre. » Sa pyramide de classement • NC à 30/3 • de 30/3 à 30 • de 30 à 15/3 • de 15/3 à 15/2 • de 15/2 à 5/6 • de 5/6 à 2/6 • de 2/6 à -2/6 • de -2/6 à - 15

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Son arme fatale : une raquette 325XL Mentalement, techniquement, mais aussi physiquement, « il n’a pas fini de grandir et de se construire », commente Matthieu Pogam, sourire aux lèvres. Il faut dire que ce beau bébé est devenu un véritable athlète, qui joue avec une raquette XL. « Ma 325 XL, c’est ma petite sœur. Sans elle, ce n’est pas possible de bien sentir la balle. Et les sensations, c’est essentiel dans mon jeu. » Deux centimètres de plus et Grégoire trouve la bonne carburation. « J’ai déjà fait des blinds-tests et, chaque fois, la raquette avec laquelle j’étais performant, c’était une raquette dite allongée. » Cette arme fatale devrait lui permettre très prochainement de ramener le fameux premier point ATP à la maison. « Un point ATP, c’est un match gagné dans un grand tableau d’un Future. Je n’en suis pas encore là, mais j’y pense ! Et je peux vous assurer que si je le gagne, ce point, je ne vais pas m’amuser à le fêter. Au contraire, je n’aurai qu’une idée en tête : gagner très vite le deuxième, le troisième et, pourquoi pas, le tournoi ! » On l’a compris, Grégoire Barrere a de l’ambition, un tempérament de feu, une vraie verve et des coups ravageurs. Tout le portrait caché d’un certain... Marat Safin !

Son équipement

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GENERATION TECNIFIBRE


GrandChelem fait le bilan Propos recueillis par Laurent Trupiano

Alain Solves

crédit photo © Christophe Saidi/FFT

« Il y a un véritable engouement autour de notre approche » Le programme pour la relance de la pratique du tennis chez les filles a été mis en place par la Fédération Française. Alain Solves, Directeur Adjoint en charge du tennis régional, nous dresse un premier bilan des tendances et retombées – et elle sont plus que positives ! se retrouvaient donc dans des conditions de jeu plus difficiles, ce qui nuisait à leur goût de la compétition, les matches étant souvent synonymes d’échec. Aujourd’hui, on ne veut plus que ce genre de choses se produise. On préfère favoriser un rassemblement de joueuses sur un laps de temps plus court, avec un format de compétition adapté, comme celui des poules. Au final, ce sera plus efficace, on en est persuadés.

On vous avait rencontré en début d’année, vous en étiez encore à la définition des mesures à prendre pour relancer la pratique du tennis féminin, en France. Qu’est-ce qu’il en est aujourd’hui ? Désormais, on s’attache à la mise en place des outils définis. Ca s’accompagne des premières expériences sur le terrain, ce qui est très excitant et très enrichissant. J’ai cru comprendre aussi que vous aviez mené une vraie réflexion sur certains paramètres logistiques. Notamment en termes de matériel… C’est un axe qu’il ne fallait pas négliger. On a insisté auprès des équipementiers pour qu’ils intègrent nos réflexions dans le développement de certains produits. Ca va se traduire par la mise en rayon de raquettes spécifiques pour les filles, par exemple. L’autre point – et il est symbolique : la fameuse grosse balle en mousse sera dorénavant en feutre, comme sa petite sœur. Ca peut paraître anecdotique, mais la pratique va en être modifiée. Il y avait aussi l’idée de favoriser et de valoriser le double, chez les filles… Oui, cette idée est déjà en place. Les Ligues sont en train de se l’approprier avec un réel enthousiasme, c’est très encourageant. Par la pratique du double, on veut favoriser la réussite et le goût de la compétition. Pour y parvenir, on a aussi décidé de les faire jouer dans un format particulier, qui correspond à l’année N-1. Je m’explique : si j’ai 11 ans et que je joue sur grand terrain, avec des balles dures, et bien, en double, je jouerai avec des balles intermédiaires. On a donné de fortes recommandations dans ce sens, notamment au niveau des tournois. Lesquelles, précisément ? Le problème, c’est que le nombre de licenciés est moins important chez les filles que chez les garçons. Du coup, on s’est aperçu que beaucoup de tournois étaient annulés ou que leurs participantes étaient souvent surclassées. Elles

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Je suppose que vous avez aussi produit des documents pédagogiques… C’est une de nos responsabilités. Par exemple, on a mis en ligne sur la plate-forme vidéo du Club Fédéral des Enseignants des films sur le travail physique spécifique des abdominaux chez les filles, également sur l’apprentissage du service... Le service, d’ailleurs, c’est souvent un véritable obstacle à la pratique du tennis pour de nombreuses jeunes filles. On a décidé d’insister sur ce point qui nous paraît essentiel. Enfin, on a édité un petit livret s’intitulant « J’aime, j’aime pas ». Il recense toutes les questions que pourrait poser une jeune fille à son enseignant. L’ensemble de ce contenu est disponible soit sur nos plates-formes multimédias, soit dans les Ligues. Et j’encourage tous les moniteurs à utiliser ces outils et à se les approprier !

« La FFT croit qu’en mettant du rose partout, on va régler le problème. » Qu’est-ce que vous répondez à cette critique ironique qu’on entend régulièrement ? D’abord, je trouve qu’il est facile de critiquer. Si on me dit que ça va marcher avec du bleu, alors on fera avec du bleu ! (Rires) Ce n’est pas de ma faute si Nicolas et Pimprenelle sont l’un en bleu, l’autre en rose, si les garçons jouent à Action Man et les filles plutôt à la poupée Barbie… Ce n’est pas nous qui avons développé cette psychologie. Et ce serait une erreur certaine de ne pas en tenir compte. Alors après, réduire ces problématiques à une histoire de couleur, c’est ne pas vraiment en comprendre la substance. On ne parle pas que de rose ou de bleu, on parle d’une démarche psychologique et spécifique. On a, par exemple, vérifié qu’une fille s’approprie beaucoup plus le matériel qu’un garçon : partant de là, on pourrait imaginer une raquette vierge qu’elle customiserait avec des stickers. On cherche à tenir compte de ce qui constitue l’univers d’une petite fille.

c’est une tendance de fond. Et si, aujourd’hui, tout ça peut paraître logique, nous n’avons jamais eu cette approche par le passé. Nous avons dorénavant un nombre de rassemblements nationaux plus important pour les filles et nous avons augmenté le nombre de joueuses dans le programme Avenir National. Un format de score différent des garçons, pour les filles, c’est une possibilité à l’avenir ? On n’en est pas encore là. En revanche, à l’entraînement et dans les phases de jeu, on a fortement incité à jouer la carte du groupe, pour désindividualiser la pratique. Dans le même sens, on a aussi conseillé d’impliquer les adolescentes dans la vie des clubs, dans l’encadrement des plus petites... Là aussi, il y a une vraie différence de comportements avec les garçons. Quand les petites filles s’identifient souvent aux plus grandes, les garçons, eux, ne pensent qu’aux champions, comme Nadal ou Federer.

Avec toutes ces mesures, vous pensez pouvoir enrayer la crise du tennis féminin français ? Ce que nous mettons en place est fait pour durer. Ce n’est pas une réaction épidermique,

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Carine Bornu « Le tennis féminin junior à la relance » La saison dernière, la Direction Technique a rouvert les pôles de formation aux filles. Une mesure qui s’inscrit dans la nouvelle politique de la Fédération Française par rapport au tennis féminin et qui commence à porter ses fruits. Explications de Carine Bornu, Coordinatrice Nationale du haut niveau féminin junior. Remettre en marche des pôles comme Boulouris ou l’INSEP, ça n’a pas dû être facile… Oui, il a fallu relancer la machine. C’était un vrai challenge, mais aussi une nécessité. Maintenant, il faut inscrire cette relance dans la durée en cherchant à améliorer des détails en permanence. Vous avez décidé d’élargir votre recrutement aux jeunes filles de 12 ans… Nous avons été sollicités par les Ligues, l’année dernière, et avons répondu positivement, mais de façon exceptionnelle, pour deux jeunes filles, cette année. On a souvent dit que les filles n’étaient pas faites pour vivre ensemble et que les pôles n’étaient pas efficaces. Ce n’est pas vrai. N’oublions pas que la génération 79

est passée par l’INSEP. Mais il faut être vigilant, proche d’elles, dialoguer énormément, échanger, parler avec les entraîneurs, être en relation avec les parents… C’est aussi mon rôle. Etre aux petits soins et, ce, sur la durée. Vous avez également mis en place de grands rassemblements… C’est une volonté forte de la Fédération Française : brasser l’ensemble des joueuses. L’histoire prouve que la prise de conscience peut encore avoir lieu après 15 ans : nous devons être prêts à réagir pour favoriser et accompagner l’éclosion d’une championne, même sur le tard. Ces rassemblements nous permettent d’inviter toutes les joueuses à potentiel. C’est intéressant et dynamisant.

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Ca vous évite aussi de partir en détection ? Non, c’est un complément. Je me dois toujours d’aller sur les différents événements, comme les Petits As, le TIM Essonne, le Chambon-surLignon ou les tournois Juniors dans le sud. A cet âge, beaucoup de choses peuvent se passer : il faut toujours se nourrir du terrain, des compétitions, dialoguer avec les parents, la famille, connaître l’environnement des jeunes… C’est essentiel et même décisif pour faire passer une joueuse du statut d’espoir à celui de championne.


© Conception OZ • FFT / Direction de la Communication et du Marketing / Direction des Activités Fédérales • Photos : @ FFT / C. Saïdi



Roland Garros 2011: Le guide de GrandChelem Guide réalisé par Pauline Dahlem, Audrey Riou, Remi Capber, Laurent Trupiano

Paris un jour, Paris toujours. « Les élus de la Fédération Française de Tennis, réunis ce week-end en Assemblée Générale, ont choisi le projet porté par la Ville de Paris, prévoyant l’agrandissement et la modernisation du site historique de la Porte d’Auteuil, pour le nouveau stade Roland-Garros. » C’est ainsi qu’a été annoncé le maintien de Roland Garros à Paris, dans son enceinte historique, le 13 février dernier. Paris conserve et protège son bijou, comme un écrin sa bague, et tentera de lui rendre son éclat, pour rattraper les ors bling-bling de ses pareils, les Melbourne, les Wim’ ou les Flushing Meadows. A Roland, c’est « Paris qui bat la mesure », c’est « Paris qui mesure notre émoi » et, ce, pour encore bien longtemps !

« Roland Garros a son histoire et son histoire est dans ces murs. Nulle part ailleurs. A Roland Garros, ça respire l’histoire du tennis. Si le tournoi déménageait, il y perdrait de son essence. »

« Le choix de rester à Paris, c’est un choix à contre-courant du gigantisme à la mode. La FFT a opté pour un projet unique qui continuera à nous singulariser et qui reste fidèle à nos valeurs.»

« A l’US Open, ils ont beaucoup de place. A Wimbledon, ils ont un terrain de golf à côté et peuvent faire des trucs incroyables. Roland est le plus étroit et petit de tous les tournois. Nous, joueurs, on le sent ; les fans aussi. Mais j’aime le lieu. »

« Il nous faut réussir à pousser les murs, de manière relative. C’est un peu le même problème qu’une famille qui hésite entre vivre en ville ou en banlieue : en ville, on n’a pas les moyens de se payer autant de pièces que si l’on prend un pavillon en banlieue. L’attachement au site de Roland Garros est indéniable. Mieux, c’est le lieu du tournoi, mais aussi le site qui accueille l’ensemble des activités de la Fédération : son siège, le centre national d’entraînement... »

Rafael Nadal, numéro un mondial

Roger Federer, numéro trois mondial

« Il y a une tradition, ici. Les murs parlent. Il y a eu tellement de choses. Les Mousquetaires, l’histoire de Roland Garros, c’est important, même si parfois, on perd un petit peu d’argent. Qu’est ce qu’on va faire avec plus d’argent de toute façon? Le tournoi, il fonctionne, ça va. »

Yannick Noah, vainqueur en 1983

Jean Gachassin, Président de la FFT

Gilbert Ysern, Directeur de Roland Garros

« Malgré la très grande qualité des projets concurrents que je souhaite saluer, la FFT a privilégié la fidélité à l’histoire de ce tournoi, mais aussi la conviction que rester dans Paris, dans le cadre prestigieux de la porte d’Auteuil, constitue un atout majeur dans la compétition à laquelle se livrent les grands tournois de tennis internationaux. »

Bertrand Delanoë, Maire de Paris

AU SOMMAIRE DU GUIDE : 20/21 : Ce qu’il faut attendre de Roland Garros – 22 : Djokovic : « La place de numéro 1, c’est le but de ma vie » - 24 : Berdych : « Le déclic peut se produire très vite » - 28 : Le Tsonga Tour – 30 : Mahut : « Réussir à Paris c’est un superbe challenge » – 32/33 : Hingis : « Je n’ai pas de regrets à Roland Garros » - 34 : Schiavone : « J’ai encore de grands défis devant moi » 36/37 : Sam Sumyk : « Un bon coach c’est quelqu’un qui sait se faire oublier » – 38 : Mon premier Roland Garros – 39 : 24 heures avec Caroline Garcia – 40/41 : Portrait de Gianni Ciaccia – 42 : Les mots-fléchés – 43 : Shopping à Roland. G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - t r i me s t r i el - ma i - a o û t 2 0 1 1

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paris forever : court central

Ce qu’il faut attendre C’est qui le Messie ?

Les Mayas annoncent la fin du monde pour 2012, mais la terre pourrait trembler dès 2011, à Roland Garros. En cause : l’ouragan Djokovic. Fascinant dans sa mue, incroyablement efficace en revers, puissant au service, serein dans sa tête, Novak Djokovic fait peur. Peur, au maître incontesté sur terre, Rafael Nadal – dont il n’est pas loin de devenir l’angoisse –, et à ses poursuivants. A l’issue de sa défaite, à Madrid, l’Espagnol n’avait plus envie de rire ou disserter sur sa place de numéro un mondial et la course qui va avec. « Ce n’est plus ça, le sujet », expliquait-il aux journalistes, comme un avertissement : le voici en danger sur sa terre battue, celle qui l’a vu naître et devenir champion. En face, stoïque, droit et fier, Novak savoure son ascension, mais n’oublie pas l’Everest et son Himalaya : « Rafa est toujours le favori pour Roland Garros. Il a gagné cinq fois, quand, moi, je ne suis parvenu qu’en demi-finale, à seulement deux reprises. Mais je joue le meilleur tennis de ma vie et j’ai accumulé une confiance énorme, ça fait de moi un prétendant au titre. En attendant, Nadal n’a perdu qu’une fois à Paris… Mon objectif reste néanmoins le même : aller au bout. Je vais tout réunir, tout faire pour y parvenir. » Les explications de Novak sont devenues des prêches, tant le Serbe marche sur l’eau, animé d’un mental de bouddhiste. « Je suis plus serein, plus stable et, surtout, je sais faire ce qu’il faut quand il faut. » Voilà la vraie différence entre le Novak d’hier et celui qui aligne les titres cette saison. Le numéro deux mondial n’oublie pas non plus d’évoquer son team, sans qui ses succès ne seraient pas possibles : « Sans eux, je ne serais rien. » « Eux », c’est sa famille, son entraîneur, Marian Vajda, et son préparateur physique, Milan Amanovic. Mais aussi son peuple, uni derrière le plus grand champion de l’histoire d’un pays tout juste adolescent. Le peuple ibère, lui, soutenait Rafa, bien sûr, ce dimanche 9 mai, dans la Caja Magica madrilène. Mais ça n’a pas suffi. Et c’est une situation résolument nouvelle pour l’Espagnol, dominé à la régulière, pour la première fois, sur sa terre battue (NDLR : face à Söderling, à Roland 2009, Rafael Nadal avait été diminué par une douleur aux genoux ; il avait, d’ailleurs, déclaré forfait à Wimbledon). Cette inconnue n’est pas la seule. Que dire d’un duel en cinq manches en finale d’un Grand Chelem, dans un Central bondé, où chacun devra choisir son camp ? Il est clair que les fans de Djoko ne chantent pas les mêmes cantiques que ceux jadis fredonnés par Rafael Nadal, alors qu’il entamait son chemin, de Compostelle vers la cathédrale parisienne et son court Philippe Chatrier.

Federer, direction Wimbledon ?

Andy, porté disparu

Roger n’est pas sur le déclin, loin de là. Néanmoins, il est évident qu’il ne surfe pas sur la même dynamique que ses deux comparses, Rafael et Novak, leaders du tennis mondial. Alors, est-il encore le troisième homme ? Sans souci, nous l’affirmons. Sauf que la terre battue demande de l’énergie, de la patience et de l’endurance. Des qualités que Federer tend à gommer de son jeu, privilégiant, sous la tutelle d’Annacone, une tactique plus directe et offensive. Selon nous, c’est le vrai tempérament du Suisse et il devrait briller… à Wimbledon. Ce pari est osé, mais, à GrandChelem, on y croit dur comme fer !

Depuis sa défaite en finale de l’Open d’Australie, Andy Murray a aligné des contre-performances indignes de son rang, hors une demie à Monte-Carlo, où il avait failli ne pas s’aligner. Le voilà même dans une période critique, où ses certitudes, tant physiques, techniques, que mentales semblent lui échapper. Comme le dit si bien un certain Djokovic, c’est dans la stabilité et une certaine attitude que l’on parvient à rester au plus haut niveau. Andy Murray n’en prend pas le chemin et la terre battue, qui ne lui a jamais souri, ne devrait pas l’aider à retrouver la forme. A moins d’un petit miracle ou d’un gros déclic. Après une âpre bataille en cinq manches, par exemple ?

Del Potro, c’est trop tôt ?

The French Connection

Revenu dans le top 30, avec deux titres de plus accrochés à son palmarès, Juan Martin Del Potro fait de nouveau parler de lui. Malheureusement, une blessure à la hanche lui a fait manquer son duel tant attendu, face à Rafael Nadal, en quart de finale, à Madrid. Outsider nanti d’une grosse cote, l’Argentin l’est forcément pour Roland Garros. Notamment au souvenir de quelque formidable affrontement, contre Roger Federer, en 2009. En revanche, pour la première fois, il enchaînera les matches en cinq manches depuis son retour à la compétition. Ce test-là, tant physiquement que mentalement, c’est quand même autre chose qu’une semaine victorieuse au bord de l’Atlantique portugais, du côté d’Estoril.

A l’heure où nous bouclons ce numéro, seule la 21ème place mondiale de Michael Llodra vient éclairer une saison sur terre plutôt décevante pour nos Frenchies. Ce pied de nez en dit long sur notre soi-disant tradition ou propension à former des joueurs typés terre battue… Richard Gasquet, auteur d’un début d’année performant sur dur, sera donc, avec Gaël Monfils, le leader d’un team France en quête de certitudes. La Monf’, qui nous a habitués au pire et au meilleur du côté de la Porte d’Auteuil – rappelez-vous l’épisode Fognini, l’année dernière –, a les qualités pour titiller les plus grands spécialistes en deuxième semaine. Tout comme Gilles Simon et Jo Wilfried Tsonga (voir page 28). La surprise pourrait aussi venir de Benoît Paire, qui s’était fait remarquer en 2010, et qui semble avoir atteint une certaine maturité.

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paris forever : court central

de Roland Garros Caroline Wozniacki, enfin ?

Kim Clijsters, l’inconnue

Dans l’entretien qu’elle nous a accordé, Martina Hingis insiste sur un point : pour que Caroline Wozniacki soit respectée en tant que numéro une mondiale, il lui faut enfin remporter un tournoi du Grand Chelem. Tout aussi régulière que la saison passée, la Danoise a réalisé un très bon début d’année, dépassant même la barre symbolique des 10 000 points, après son succès à Indian Wells. Sur terre battue, par deux fois, elle est déjà restée à quai, bloquée par la surprenante Allemande, Julia Görges. Battue en demi-finale, à l’Open d’Australie, elle avait encore raté son rendez-vous avec l’histoire. Pourtant, la Danoise n’a pas mis beaucoup de temps pour sécher ses larmes : « Dans une ou deux heures, j’aurai digéré, je serai de retour, fraîche, et à nouveau sur les rails », avait-elle expliqué après cette déception. La « world number one », âgée de seulement 20 ans – ne l’oublions pas –, ne fait aucun syndrome Grand Chelem, comme elle nous l’a confié, à Monte-Carlo : « J’attends des journalistes qu’ils aient des questions à me poser sur d’autres sujets que sur ces histoires de Grand Chelem. On me dit souvent que j’ai besoin de ce premier titre majeur. Mais, moi, je n’ai besoin de rien. Je veux juste jouer mon jeu du mieux possible et me faire plaisir sur le court. » Et le mieux possible, ça peut rimer avec un vrai succès, sur un certain Central, du côté de la Porte d’Auteuil. Sauf si l’émotion reprend le dessus...

Aussie Kim peut-elle devenir Frenchy Kim ? Difficile de se prononcer, tant sa préparation pour le tournoi s’est vue courte et tronquée. A l’heure où nous écrivons ces lignes, sa présence semble assurée. Mais la dernière minute est souvent celle de la vérité et on a vu forfait moins surprenant, tant le physique de la Belge nous paraît fragile. Blessée à la cheville lors du mariage de son cousin, début avril, Kim n’a plus joué en compétition depuis Miami. « Ca va être juste », affirme, très justement, Sam Verslegers, son entraîneur. Pourtant, vainqueur à l’US Open, puis à l’Open d’Australie, Clijsters est encore en course pour réaliser le Grand Chelem sur deux ans – on l’a vite oublié. « Je mise tout pour être prête et c’est pour ça que je ne participerai à aucune compétition en mai », expliquait-elle, il y a quelques semaines. Celle qui a déjà atteint la finale du tournoi parisien à deux reprises, en 2001 et 2003, sait, aujourd’hui, gérer tant son corps que ses objectifs. Et c’est important : elle l’a reconnu, sa saison 2011 devrait être sa dernière vraie saison, ou l’ultime chance d’accrocher Roland Garros à son palmarès.

Maria Sharapova, pourquoi pas ? Marion Bartoli, seule chance tricolore ? Après une saison sur dur satisfaisante avec, notamment, un tournoi d’Indian Wells de toute beauté, Marion Bartoli a déjà rempli une partie de ses objectifs, cette année. Si la saison dernière, ses résultats avaient été quelque peu éclipsés par la Rezaimania, cette année, la donne devrait être différente et son environnement plus calme. En revanche, la terre battue ne favorise pas vraiment le jeu très franc de Marion, comme le prouve son palmarès famélique du côté de Roland Garros : un huitième de finale, en 2007, comme meilleur résultat. Elle semble être, néanmoins, l’unique Tricolore susceptible d’atteindre la deuxième semaine, à moins d’un exploit de ses compatriotes. Ce qu’on souhaite vivement, tant le public parisien attend la relève d’une certaine Mary Pierce.

Victoria Azarenka, pour une première ? Vika, c’est un peu notre chouchou, puisqu’on suit son parcours de très près, par l’intermédiaire de Sam Sumyk, son entraîneur. Ce dernier nous donne régulièrement de ses nouvelles. « Le succès à Miami a été un vrai bon moment et l’enchaînement sur terre, avec un titre à Marbella, était un peu inattendu », nous a-t-il confié. Le Breton est persuadé que sa protégée possède les armes pour faire très mal sur l’ocre. « On a beaucoup bossé », insiste l’ami Sam, car c’est aussi la clé pour parvenir à multiplier les performances. Quoi qu’il en soit, si elle veut asseoir sa notoriété et son palmarès, Victoria doit faire un gros résultat dans un tournoi du Grand Chelem. A Roland Garros, elle reste sur une sacrée déconvenue, avec une défaite surprise au premier tour, l’année dernière, face à Gisela Dulko (6-1 6-2). Cet accident est heureusement oublié. Aujourd’hui, Miss Azarenka surfe sur une nouvelle dynamique. Elle est revenue au cœur du top 10, atteignant même le meilleur classement de sa carrière, une quatrième place mondiale, suite à sa finale à Madrid. Une performance qui lui permet de supplanter Natasha Zvereva dans l’histoire du tennis biélorusse et de s’affirmer logiquement comme une vraie prétendante au titre Porte d’Auteuil.

Nouvelle raquette, nouvelle philosophie, Maria cherche le bon tempo. Elle n’y parvient que par intermittence, peinant à revivre ses plus hautes heures de gloire. Depuis 2008 et sa victoire en Australie, la Russe n’a plus vraiment brillé lors des grandes échéances, souvent éliminée juste avant le grand huit. Il faut dire qu’elle n’a pas été épargnée par les petits et les plus gros bobos. Son jeu, qui avait révolutionné le circuit il y a cinq-six ans, a été adopté par la génération des filles en « a » ou « va », aux noms imprononçables, un soupçon de puissance en plus. Et ce soupçon fait désormais la différence quand les débats se transforment en combats. Malgré tout, Maria n’a pas rendu les armes et crève d’envie de réaliser un « truc » dans la capitale tricolore. « Je suis très excitée à l’idée d’aller à Roland Garros. C’est un peu l’été, le moment de l’année que je préfère et démarrer sur terre, c’est l’idéal. Le French Open est le seul tournoi que je n’ai jamais remporté. Inutile d’expliquer pourquoi j’arrive, tous les ans, très motivée. »

Ana Ivanovic, que deviens-tu ? La question se pose, tant le parcours de la sculpturale serbe nous paraît chaotique, entre inconstance et contreperformances. Son parcours à Madrid en est l’illustration : défaite dès le premier tour, face à Bethanie Mattek-Sands, en trois sets, après avoir remporté le premier 6-0. Mais ça ne l’empêche pas d’avoir de l’ambition : « Je me sens bien sur terre et je suis satisfaite de mon niveau de jeu. Mes objectifs passent par le haut du classement. Evidemment, dans ma tête, je veux redevenir numéro une mondiale. Je m’entraîne dur tous les jours pour ça. » Pour l’instant, les résultats se font attendre puisqu’Ana n’a toujours pas rejoint le cercle des élues du top 10. Mais, attention, à Roland Garros, elle est un peu chez elle ! C’est son jardin, son tournoi, celui qui l’a révélée, avec un titre en 2008, qui suivait une finale en 2007, perdue face à Justine Henin. L’occasion d’une résurrection ?

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paris forever : place de l’étoile Propos Recueillis par AUDREY RIOU

Novak Djokovic

« La place de numéro un, c’est le but de ma vie »

Récent vainqueur à Madrid, invincible, sur dur, comme sur terre, Novak Djokovic réalise une première partie de saison de rêve. En quelques mois, le Serbe est passé du statut de troisième homme, à potentiel numéro un mondial. C’est un joueur plein de confiance et solide comme un roc que GrandChelem a rencontré. « Un joueur différent », confirme l’intéressé, capable désormais de battre Nadal dans son jardin. Qu’attends-tu de ce Roland Garros ? Je sais maintenant que j’ai suffisamment de qualités pour rivaliser avec les meilleurs terriens et Nadal luimême. En 2009, j’avais fait une belle saison et joué deux finales contre lui. C’est vrai que je ne l’ai encore jamais battu sur cette surface. Mais, cette année, je suis un joueur différent. Physiquement, je suis très bien

deux Grands Chelems. On peut les considérer comme étant mes plus grands résultats. Mais on ne peut pas les comparer au titre acquis en Coupe Davis. En fait, la Coupe Davis est incomparable. Tu ne joues pas pour toi, mais pour tout un pays. Il y a dix personnes du staff sur le banc qui te supportent à chaque point. Mieux, ensuite, le succès se partage avec

« Je sais désormais que je peux battre Rafa en finale d’un tournoi » préparé. Je vais très vite sur le court, j’ai plus de puissance et ma confiance est au plus haut. Et, surtout, j’ai plus d’expérience dans beaucoup de domaines. Je sais comment gérer la pression, je sais comment jouer sur terre... D’ailleurs, j’ai grandi dessus ! En Serbie, 90% des courts sont en terre battue. Quoi qu’il en soit, j’ai toujours été très ambitieux et ce n’est pas cette année que ça va changer. Cette victoire en Coupe Davis t’a vraiment lancé comme un boulet de canon… Oui, tout a probablement commencé lors de cette finale, à Belgrade. Ce titre, c’était le sentiment le plus incroyable et le plus fort que j’ai jamais ressenti sur un court de tennis. Individuellement, j’ai gagné

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tout le monde. C’est juste énorme ! Ca m’a donné beaucoup d’énergie positive, un vrai coup de boost. J’avais encore plus faim après ce titre. L’intersaison a été vraiment courte, mais j’ai réussi à être vite performant. Ca montre à quel point cette victoire est cruciale dans ma carrière. C’est un tournant, un point de passage. Après ce week-end de folie, j’ai entamé une série incroyable en pratiquant le meilleur tennis de ma vie, même si ma vie n’est pas encore finie ! (Rires)

« Cette année, je suis un joueur différent »

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Tu as également progressé dans ta manière de gérer ta saison ? A quel point c’est important, d’ailleurs, pour avoir de bons résultats ? C’est primordial d’être accompagné de gens en qui on a confiance, des gens qui sont professionnels et savent exactement ce qu’ils font. Elaborer son programme de manière très précise et réfléchie, c’est essentiel dans le tennis actuel. Aujourd’hui, une carrière demande beaucoup de temps, entre les déplacements en avions, l’ensemble des sollicitations… Le tennis est un sport mondial. Pis, d’un point de vue technique, on est confrontés à des changements de surface semaine après semaine. Ca, il faut bien l’appréhender, c’est une nécessité. Par exemple, après Roland Garros, on passe de la surface la plus lente à une surface extrêmement rapide, avec la terre et le gazon. Votre temps de préparation est extrêmement réduit, surtout si vous êtes en finale. C’est la réalité de notre sport et il faut savoir s’y adapter. Ainsi organise-t-on notre programme, en essayant de trouver l’alchimie qui nous permettra d’être prêts à chaque tournoi et au top pour les gros événements. Ce n’est pas évident ! Un exemple : si j’avais été en forme, j’aurais disputé le tournoi de Monte Carlo. Parce que c’est là-bas que je réside, que c’est très important pour moi, que ça l’est aussi pour mes sponsors… Mais j’ai dû faire l’impasse. Après, je suis allé à Belgrade, mais si ça n’avait pas été mon tournoi, dans ma ville, je n’aurais pas joué. On se rappelle de ton match contre Rafa, à Madrid, en 2009 (demi-finale, défaite 3-6 7-6 7-6). Il t’avait coûté beaucoup d’énergie, avec un impact sur les semaines suivantes. Aujourd’hui, alors que tu sembles avoir passé un cap sur le plan physique, tu aurais autant de mal à t’en remettre ? En effet, c’est un bon exemple ! Un match qui m’a énormément coûté, mentalement et physiquement. Mais c’était il y a deux ans. Aujourd’hui, non, je ne me sentirais pas aussi mal après un match, que ce soit une défaite face à Nadal après quatre heures de jeu, quelles que soient les circonstances… Désormais – et c’est récent –, je sais comment rationna-

liser mon énergie, comment avoir l’approche mentale adéquate et comment récupérer de ce type de duels très durs physiquement. Je suis un meilleur joueur que je ne l’étais à l’époque, c’est une certitude. Avec tes résultats de ce début d’année, tu penses forcément à la place de numéro un mondial… Dans ma tête, aujourd’hui, les mots clés sont « récupération » et « préparation ». C’est tout. Je sais que les gens parlent beaucoup de ça, c’est normal, on te prête toujours plus d’attention quand tu as aligné quelques succès. (Rires) C’est clair que je ne peux pas me plaindre de mon début de saison ! J’ai gagné six titres, joué un excellent tennis, battu Rafa trois fois d’affilée en finale – c’est très important mentalement… Désormais, je sais que je peux le battre en finale d’un tournoi, une certitude que je n’avais pas jusqu’à maintenant. La place de numéro un mondial, c’est le but de ma vie, je le reconnais. C’est un but que j’ai toujours voulu atteindre. Mais, comme je l’ai dit et redit, être numéro un mondial, ça passe par la constance et des performances en Grand Chelem. Car, si je ne remplis pas ces conditions, je sais que Roger et Rafa le feront à ma place. En fait, c’est simple : tout ça implique que je joue très, très bien. Dernière question : qu’est-ce que tu peux nous dire du Nole off-court ? C’est quoi ta vie, ton quotidien ? Une vie normale (rires), surtout si l’on habite dans un coin tranquille. C’est le cas à Monte-Carlo. On peut marcher dans la rue sans se faire arrêter. C’est un endroit où j’adore être, l’endroit où je m’entraîne et où je me repose le mieux, un endroit qui me donne de l’énergie. D’ailleurs, la Côte d’Azur est un des plus belles régions d’Europe. J’aimerais passer plus de temps en Serbie, mais Monte-Carlo est idéal pour optimiser ma préparation. On a tous une vie à 100 à l’heure, on joue plein de tournois, on est entouré de plein de gens, d’une attention permanente… C’est beaucoup de stress. D’où l’importance d’avoir des lieux pour être au calme.


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COMMENT PARTICIPER ?

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Participation sans obligation d’achat : il suffit de jouer sur head.com ou de dessiner votre balle de tennis favorite au dos d’une carte postale et de l’envoyer à HEAD Sport GmbH, Wuhrkopfweg 1, A-6921 Kennelbach, Autriche. Le règlement peut être consulté sur head.com, tous les prix seront tirés au sort parmi tous les codes enregistrés et les cartes postales provenant de tous les pays participants. Les conditions de participation sont déposées chez la SCP Rochias/Campagna, huissier de justice, à Fontaine (38). Date limite de participation : 31 juillet 2011.

Les lettres ATP et le logo du joueur de tennis sont des marques déposées d’ATP Tour, Inc.


paris forever : place des victoires

Tomas Berdych « Ivan Lendl m’a dit : n’aies pas peur de gagner »

C’est un marathon qui commence, pour Tomas Berdych. Le Tchèque, demi-finaliste à Roland Garros et finaliste à Wimbledon la saison dernière, risque gros dans les semaines qui viennent. La tâche s’annonce d’autant plus ardue qu’il semble bien loin de sa forme optimale. Le voilà, néanmoins, serein et posé, qui nous donne l’analyse de ses perspectives à venir. Comment appréhendes-tu la période qui arrive, avec tous ces points à défendre ? On imagine que tu ressens une certaine pression… J’essaie de laisser ça de côté, de ne pas trop me mettre la pression, justement. La saison est longue et on se fiche de savoir à quel moment on prend les points. L’essentiel, c’est de se concentrer sur l’instant présent et le match qui arrive. Il ne faut pas laisser son esprit vagabonder et se demander ce qu’il va se passer à tel moment, tel endroit ou dans telles conditions.

progressé sur ce plan-là ces deux dernières années, même si les gens ne le voient pas forcément.

Vous avez discuté avec certains de vos aînés, de grands champions qui ont l’expérience de victoires en Grand Chelem , pour passer un palier ? Oui, je l’ai fait. Notamment l’année dernière, après mes résultats à Paris et à Londres. J’ai rencontré Ivan Lendl aux Etats-Unis. Martina Navratilova également.

Qu’est ce qu’ils vous ont dit ? Quand vous regardez le top 3 actuel – Rafa, Novak, Roger –, vous vous dites que vous pouvez rivaliser ou ça vous semble impossible ? Il y a deux choses que je me dis face à cette situation. D’un côté, ça fait plaisir de pouvoir jouer avec de tels champions : Federer et Nadal, qui ont tout gagné, et Djokovic, qui réalise une remarquable série de victoires. Mais, d’un autre côté, si le top 10 était un peu plus faible, on aurait plus de chances à la fin des Grands Chelems. Aujourd’hui, si vous regardez le palmarès, il n’y a que trois noms qui reviennent, toujours les mêmes. Mais c’est comme ça. Ca nous oblige à faire le maximum pour saisir notre chance et tenter de bousculer cette hiérarchie.

La vie de top 10 est plus difficile aujourd’hui qu’elle ne l’était pour les générations précédentes ? Je n’ai jamais vraiment regardé comment ça se passait par le passé, à l’époque des Lendl ou des Sampras. De toute façon, les choses sont comme elles sont, point. C’est pareil pour tous les joueurs qui jouent aujourd’hui. Comparer aux générations précédentes ne sert à rien, c’est difficile d’en juger et se plaindre en disant « C’était plus facile il y a dix ans » ne change rien au problème. En revanche, j’ai une certitude : si on veut rester au top, il faut progresser chaque année. Même pour tenir une position de 5, 6 ou 7ème mondial. Il faut toujours s’améliorer, parce que le niveau de jeu augmente tous les ans. Tous les ans, mais je dirais même que le niveau général augmente tous les six mois. Une chose est sûre, c’est bon pour notre sport !

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« Le déclic peut se produire très vite » On est en plein dans la saison sur terre. Quels secteurs dois-tu principalement travailler pour améliorer ton jeu sur cette surface ? La première chose, ce sont mes déplacements. Je dois bosser là-dessus probablement beaucoup plus que les autres gars, à cause de ma taille. C’est un peu plus dur pour moi. D’une manière générale, je crois que la terre battue convient bien à mon jeu. J’ai plus d’espace et plus de temps pour jouer agressif. L’année dernière, je me suis prouvé que j’avais la capacité de bien jouer sur terre.

Cette période avait été excellente, pour toi, l’an passé, avec Roland Garros (demi-finale) et Wimbledon (finale)… Oui, c’est vrai. Ca avait même commencé à Miami. J’étais arrivé sur terre avec beaucoup de confiance, je jouais bien… Ca aide !

Autre sujet : aujourd’hui, Jo-Wilfried Tsonga a décidé d’évoluer sans coach. Qu’est-ce que tu en penses ? Qu’est-ce que tu attends, toi, de la

part d’un coach ? Question difficile ! C’est d’ailleurs l’une des choses les plus dures : trouver le meilleur coach possible. Ca n’est pas seulement une question d’expérience, de compétences tactiques ou techniques. Non, sinon, on trouverait assez facilement. C’est bien plus une question de personnalité. Le coach, c’est la personne avec qui l’on passe le plus de temps dans l’année. On voyage avec lui, on est avec lui sur le court, on s’entraîne avec lui sur les tournois… On passe énormément de temps ensemble. Il faut donc trouver la bonne personne, avec qui tu passes du bon temps et des bons moments sur et en-dehors du court et qui peut, également, t’aider à progresser dans ton jeu. C’est très difficile. D’autant qu’on est dans le domaine du millimétré. Tous les joueurs savent comment faire un coup droit ou un revers. Le coach ne peut apporter que de tous petits détails à un joueur du top 10. De tous petits détails qui doivent pouvoir faire la différence. Il lui faut trouver le petit plus qui va t’amener plus haut. C’est important, notamment côté mental. Moi, par exemple, je sais que j’ai beaucoup

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Le meilleur conseil est venu d’Ivan Lendl. Il m’a dit une chose très simple, mais très importante et qui va certainement m’aider : « N’aie pas peur de gagner. » Ca prend tout son sens quand on connait sa carrière. Ivan a perdu quatre finales en Grand Chelem, puis il a commencé à gagner. Ca prouve que tout peut aller très, très vite. Un déclic peut se produire à n’importe quel moment, si l’on fait tout pour le rendre possible, si on réunit toutes ses conditions d’éclosion. Et, sincèrement, je suis en recherche de ce type de bouleversements. Toujours est-il que c’est très sympa de pouvoir profiter de l’expérience de champions de ce niveau. Ca m’avait apporté beaucoup de réconfort après ma défaite à Wimbledon.

Tu penses qu’Ivan Lendl pourrait faire un bon coach ? Oui, pourquoi pas. C’est quelqu’un de… différent. Non, ce n’est pas le bon mot. En fait, il a son propre style. Il faudrait voir comment il peut transmettre ça à un joueur. Il y a différents types de joueurs, chacun différent à coacher. Mais Ivan pourrait utiliser son expérience, ses réalisations positives, pour trouver les bons mots, adaptés à chacun. Oui, je pense qu’Ivan Lendl pourrait faire un bon coach de tennis.

L’engageriez-vous ? Pour l’instant, je ne pense pas à ce genre de choses. Je pourrais plutôt envisager de l’avoir dans mon équipe dans un rôle de consultant supplémentaire.





paris forever : place de la bastille Propos Recueillis par Pauline Dahlem

Le Tsonga Tour ou comment gérer sa positive attitude

Jo-Wilfried Tsonga a surpris une partie de la planète tennis en décidant, fin avril, de se séparer de son coach, Eric Winogradsky. Mieux, il a choisi de continuer sa vie sur le circuit sans entraîneur. Un choix qu’il assume et revendique avec force et vigueur, conscient des risques qu’il encourt et du scepticisme des observateurs. Dans ce parcours initiatique, aux mains avec la solitude, il a eu la gentillesse de nous accorder un entretien à MonteCarlo, après sa défaite contre Ivan Ljubicic. C’est le point de départ d’une nouvelle vie pour Jo, synonyme d’envies, de déceptions, de frustrations, mais surtout – on l’espère – de grandes réalisations. Sans s’attarder là-dessus, tu peux revenir sur ta séparation de Wino ? Comment tu l’expliques, avec un peu plus de recul ? Ca faisait un moment que j’avais l’impression qu’on stagnait. On a essayé jusqu’au bout. Mais, à un moment donné, je me suis dit qu’il valait mieux s’arrêter, parce qu’après, la relation allait plus se détériorer qu’autre chose. On a vécu plusieurs superbes années, je ne voulais pas gâcher tout ça ! Qu’est-ce qui a fait que ça ne fonctionnait plus ? Je sais juste que j’ai décidé de prendre un nouveau virage dans ma carrière. Je sentais que je progressais moins, qu’on ne réussissait plus ce qu’on avait réussi jusque-là. Donc… Voilà.

pour ça. Je veux trouver les meilleures personnes, les plus aptes à m’aider à remplir mes objectifs. Ces gens-là ne se choisissent pas en un claquement de doigts, en quelques heures, en quelques jours, ni même en quelques semaines !

Objectif top 10 Tu parles de tes objectifs. Ils ont évolué ? Non. Je n’ai pas de nouveaux objectifs. Ce sont toujours les mêmes : gagner un Grand Chelem, gagner la Coupe Davis et réintégrer le top 10. Et mon but, c’est de les remplir. Point.

Comment se traduit ce « nouveau virage dans ta carrière » ? C’est au niveau du jeu ? Non, ce n’est pas à ce niveau. Ce nouveau virage, c’est juste une nouvelle ère. A un moment donné, t’es à l’école maternelle. Et puis, tu passes au primaire, avant d’entrer au collège. Une nouvelle ère, quoi ! Mais, finalement, à chaque rentrée, le système reste le même. Tu vas en cours, tu as un prof, et voilà. Roland Garros, c’est un objectif ? Oui ! Et l’idée, c’est d’aller plus loin que je n’ai jamais été.

Je reviens sur ton jeu. Etre plus offensif, c’est une volonté ? Non, ma volonté, ce n’est pas d’être plus offensif que je le suis actuellement. J’aimerais juste être aussi offensif que lorsque je suis arrivé sur le circuit. C

Tu l’étais moins ces derniers temps ? Oui, j’ai perdu un peu de spontanéité dans mon jeu.

On entend souvent dire qu’il est plus difficile de s’organiser ou de se motiver pour un joueur qui évolue sans coach… Ah d’accord ! Mais j’ai d’autres personnes autour de moi pour m’organiser. Voilà, elles font le relais à ce niveau-là. Ce ne sont pas des domaines qui relèvent du tennis en lui-même, donc là-dessus… Il n’y a aucun souci !

On a quand même l’envie de remonter, non ? Oui, bien sûr, on a l’envie. Mais l’idée, c’est juste de retrouver les privilèges que tu as quand tu es dans le top 10. Les byes, ça te permet quand même des gagner des titres beaucoup plus facilement !

Et pour le tennis, justement ? La programmation, je la faisais avec Eric. Maintenant, j’ai mes plans. Je sais ce que j’ai envie de faire pour le moment, quelle direction je veux prendre. Je compte bien trouver une nouvelle structure, mais je prends le temps

Le cauchemar portugais

Les espoirs madrilènes

Jo-Wilfried Tsonga avait évoqué l’idée d’aller à Munich, après MonteCarlo. Il a finalement opté pour l’option Estoril, où il rencontre, au premier tour, l’Uruguayen Pablo Cuevas. Un match soldé par une défaite, 6-2, 7-6, face à un joueur aux alentours de la 60ème place mondiale. Inquiétant ? « Non », répond le Manceau avec conviction. « Il a tout réussi. J’ai eu l’impression qu’il jouait les yeux fermés et que moi, de mon côté, je manquais un peu de chance. A Monte-Carlo, c’est pareil, Ljubicic a joué chaleur juste au moment où je prenais le dessus. »

Arrivé en plein doute à Madrid, Jo-Wilfried Tsonga « manque [encore] de chance » : le sort lui désigne Almagro, tout juste rentré dans le top 10, comme premier adversaire. On craint le pire ; on a tort. Jo nous prend à contre-pied et l’emporte 6-1, 6-3. « Depuis Miami, je répète que je joue bien, que je fais beaucoup d’efforts à l’entraînement, que je suis libre de faire mes choix sans avis extérieurs et que ça me plait. » Il en profite, à ce moment, pour faire taire certaines critiques : « C’est parfois drôle d’entendre ce qui se dit sur moi, mais je m’isole, je ne veux pas le savoir. Le peu que je lis, c’est du négatif. Or, je sais ce qui se passe et je peux vous dire que je suis heureux dans ma vie. » S’ensuit une victoire contre l’Espagnol Pere Riba, puis un duel en huitièmes de finale, face à Robin Söderling, sa bête noire. Le Suédois l’emporte 7-6(8), 7-5, mais Jo n’a pas changé de discours : « Il y a beaucoup de positif, surtout parce que je trouve que je joue bien au tennis. » On veut bien le croire. S’il n’a pas encore le niveau pour vaincre un double finaliste de Roland Garros, il semble tout à fait à même de dominer de vrais terriens dans leur jardin.

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CM

Et comment tu as vécu ta descente au classement ? Pas trop mal. (Sourire) Le seul truc qui est difficile, c’est que tu n’as pas de traitement de faveur dans les tournois importants. Finis les byes, les exemptions de premier tour ! Tu peux tomber sur une tête de série assez tôt dans le tournoi. Après, être 10ème ou 15ème, quelque part, ca ne change rien à ma façon de voir les choses.

Tu es tout seul depuis dix jours. Comment se passe ton organisation au quotidien, tes entraînements, etc. ? Hein ? C’est-à-dire ?

Depuis…

Et pour ta nouvelle structure, tu as déjà des idées ? Non. Enfin si ! Mais elles sont au fond de ma tête et elles y restent. (Sourire)

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paris forever : place de la nation Propos Recueillis par Laurent Trupiano

Nicolas Mahut « Réussir à Paris, c’est un superbe challenge » La saison sur terre est loin d’être une partie de plaisir pour les attaquants. Allez parler de Roland Garros à Andy Roddick… Nicolas Mahut, lui, n’en affirme pas moins de vraies ambitions, loin d’être effrayé par l’ocre parisienne. Pour Nico, le challenge, c’est de ne pas dénaturer son jeu et attaquer en confiance la saison sur herbe.

Commençons dans le dur : tu es allergique à la terre battue ? (Rires) Bien sûr que non ! Si tu poses la même question à Michael Llodra, il répondra également par la négative. Ce sera d’ailleurs le cas de la majeure partie des attaquants. Pour nous, c’est juste plus difficile de trouver notre voie sur cette surface. Evidemment, être performant sur terre, c’est un challenge pour tous les joueurs offensifs. Heureusement, cette année, les conditions météo qu’on a connues laissent espérer une terre rapide à Roland. Ca me laisse l’espoir de réaliser de bonnes choses. Roland Garros, c’est un événement majeur de la saison. On ne m’y attend pas au top, donc j’espère profiter d’un effet de surprise. Réussir à Paris, c’est un superbe challenge à relever !

Dans ces conditions, comment peut-on se préparer ? J’ai commencé la saison 135ème mondial. Pour moi, le calendrier, c’était forcément le circuit Challenger et les qualifs de Grand Chelem. Heureusement, j’ai très bien démarré 2011, avec le grand tableau de l’Open d’Australie, un titre, une finale et une demie en Challengers, donc j’ai pris pas mal de points. Ca m’a permis de passer la fameuse barre des 100…

« Je me sens frais »

A Monte-Carlo, Roger expliquait que la balle, sur terre, pouvait parfois être aussi vive que sur un ciment lent. Tout dépendait, selon lui, des conditions climatiques… Oui, c’est sûr, suivant le temps qu’il fait, suivant les balles… S’il fait beau et sec, la balle peut être presque plus rapide sur terre que sur ciment lent. Après, quel que soit l’état de la terre, le souci reste le même pour un attaquant : la qualité des appuis. On a forcément plus de mal à volleyer, il faut toujours en rajouter un peu. Si on joue une balle neutre, l’adversaire a le temps d’être dessus et de faire la différence. Et puis, tactiquement, il faut savoir attaquer sans se précipiter.

… Ce qui était ton objectif annoncé quand on avait discuté avant l’US Open… Exactement ! C’est la première étape. Et puis, entre fin mars et début mai, j’ai dû soigner une blessure au genou. Ca m’a obligé à arrêter. Au cours de cette période, j’ai pu renforcer mon tendon, ainsi que le bas de mon corps. Au final, je pense que c’est positif. Je me sens frais et c’est important : les mois qui arrivent vont être très denses pour moi, entre Roland, la saison sur herbe et l’été sur dur. C’est bon d’arriver affuté et prêt, tant mentalement que physiquement. D’ailleurs, pour un attaquant comme toi, il vaut mieux beaucoup jouer sur terre pour s’adapter et réussir ou gérer son état de fraîcheur, en évitant la lassitude mentale qu’on accumule en pratiquant un jeu offensif sur une surface difficile ? C’est exactement ça qu’il faut savoir gérer. J’ai remarqué que je n’avais pas besoin de jouer beaucoup de tournois. L’essentiel, pour moi, c’est de garder mon instinct d’attaquant. Or, la répétition des efforts sur terre me fait vite perdre cette qualité. Il me faut donc doser ma préparation pour m’adapter aux déplacements et aux glissades, sans perdre ma grinta en restant trop longtemps sur le court. On approche de la date anniversaire de ton fameux match contre Isner, à Wimbledon. Tu n’en as pas ras le bol qu’on t’en parle ? Non, pas du tout. Ca fait partie de ma vie de joueur de tennis et, même, de ma vie d’homme. Je ne m’en lasse pas.

Tu as peur de revenir sur le gazon londonien ? Pas plus que ça. Quand je commence ma saison, je pense toujours en premier à Wimbledon. Et, plus le temps passe, plus j’ai envie d’y être. C’est le tournoi qui me fait vibrer. D’ailleurs, ma saison sur terre et Roland Garros doivent me servir à préparer cette échéance. C’est pour ça qu’il me faut éviter de trop cogiter sur terre. Il ne faut pas que je remette en cause mon jeu à chaque fois, sinon je vais me griller pour Wim’.

« Plus le temps passe, plus j’ai envie d’être à Wimbledon »

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Autre sujet : tu es surpris par le niveau de Djokovic en ce début de saison ? Non, pas vraiment. Avec mon coach, on s’était déjà fait la réflexion, à Perth, en tout début d’année, lors de la Hopman Cup. On avait trouvé

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Novak très affuté, très véloce, plus rapide dans ses déplacements et, surtout, plus performant au service. Sincèrement, j’en avais fait mon favori pour l’Open d’Australie, tant j’avais été impressionné par les évolutions apportées à son jeu. Depuis son titre à Melbourne, il a encore passé un cap. Maintenant, ça va être intéressant de voir comment il va négocier Roland Garros et la saison sur herbe. Tout le monde attend sa confrontation avec Nadal. Toi qui es assez proche de Jo-Wilfried Tsonga, tu as été surpris par sa séparation d’Eric Winogradsky ? Vous en avez parlé ? Non, nous n’en avons pas parlé, mais j’avoue que ça m’a surpris, oui. J’avais l’impression que ça fonctionnait bien. Mais, si Jo a fait ce choix, c’est qu’il pensait qu’ils étaient en bout de piste. Après, Jo est de toute façon bien entouré, il n’est pas complètement seul. Il va profiter de cette période pour réfléchir à son jeu. Peut-être en avait-il besoin pour redéfinir son projet, ses objectifs et qu’il voulait mener cette réflexion tout seul ? On peut penser que la période n’est pas propice, mais, s’il a pris cette décision maintenant, c’est qu’il sentait qu’il fallait le faire. C’est aussi ça, la faculté d’un grand champion : sentir quand il faut faire des choix, avec tous les risques que ça comporte. On sent que Roger Federer pose de nouveaux jalons dans son jeu. Il le fait en pensant à Wimbledon, en se servant notamment de Roland comme préparation ? Non, personne ne pense à Wimbledon. Si Roger tente d’être plus offensif sur le court, ce n’est pas pour se préparer à Wimbledon, mais pour trouver les solutions qui lui permettront de battre à nouveau Djokovic ou Nadal. Il cherche les armes pour écourter les échanges, car, sur les filières longues, il sait qu’il aura du mal à les déborder. Tu te souviens de ton premier Roland Garros ? Mon premier à la télé, c’est le Roland où Chang bat Edberg (en 1989). Edberg, c’est mon idole à ce moment-là. Le premier vu des tribunes, c’est quand Connors abandonne, toujours face à Chang (en 1991). J’avais fait le déplacement dans la journée avec mon père, le temps était superbe et on s’était régalé. Enfin, le premier que j’ai joué, c’était en 2000, en Junior. J’avais atteint les demi-finales et je m’étais qualifié pour le grand tableau. Un super souvenir !


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paris forever : place vendôme Entretien réalisé par Laurent Trupiano

Martina Hingis « Je n’ai jamais eu de regrets à Roland Garros »

Ah Martina ! Pour de nombreux passionnés, Martina Hingis incarne une certaine vision du tennis, une jeunesse éternelle, un rêve de gamins et gamines. Adolescente arrogante, surdouée, souriante ; femme accomplie, sereine et réfléchie. L’ex-numéro une mondiale a tout connu et nous a tout montré, de son jeu, de ses visages. GrandChelem est allé à la rencontre d’une Suissesse très parisienne, au bord des courts du Racing Club de France. Alors, Martina, tu es Suissesse ou Parisienne ? Je reste résolument Suissesse, même si mon mari est parisien. Mais j’ai toujours adoré Paris et la vie française, donc, là, c’est un formidable compromis ! (Rires)

Puisque tu en parles, tu as des contacts avec Roger ? C’est difficile, car il a un emploi du temps hyper chargé – et je sais de quoi je parle ! (Rires) En revanche, on arrive à se parler un peu quand on se croise sur les tournois du Grand Chelem.

A Paris, tu n’as pas que de bons souvenirs, avec cette finale en 99… Aujourd’hui, avec le hawk-eye, ça aurait peutêtre été différent ! (Rires) Mais j’étais jeune, à l’époque, j’avais 18 ans, j’étais numéro une mondiale, en finale de Roland Garros… Ce n’est pas n’importe quoi ! A ce moment-là, dans ma tête, gagner était la chose la plus importante au monde.

En France, au début de ta carrière, tu avais l’image d’une fille hautaine, un peu précieuse. Mais c’est tout le contraire, non ? Aujourd’hui, tu es très accessible… Oui et, en plus, je suis arrivée à l’heure ! (Rires)

Et l’idée de passer le filet ? Je voulais voir la marque, c’est simple. Tout le public était derrière Steffi ! Avec le recul, je comprends d’ailleurs la réaction des gens. C’est un vrai regret ? Non, je n’ai que de bons souvenirs à Roland Garros. Je n’ai jamais été déçue, j’étais quand même à deux points du titre. J’avais la victoire au bout des doigts... Et si on me parle autant de cette rencontre, c’est bien parce que, finalement, je ne l’ai pas remportée. Que penses-tu du tennis féminin actuel ? A mon époque, il y avait beaucoup plus de personnages. Les Williams, Monica Seles, Jennifer Capriati, Anna Kournikova... Aujourd’hui, on voit surtout le même style de joueuses. Elles font 1m80, elles servent bien, il n’y a pas trop de différences… Mis à part Caroline Wozniacki qui a un jeu plus stable. Mais il faut qu’elle gagne un tournoi du Grand Chelem pour avoir le respect de tout le monde, c’est obligatoire. GrandChelem est né à Lyon, pas très loin de la Suisse. Pourtant, on n’arrive pas à savoir si tu restes aussi célèbre là-bas ? Il faut passer la frontière ! (Rires) Plus sérieusement, la Suisse n’avait jamais eu de sportifs de haut niveau connus mondialement, à part quelques skieurs, mais ça restait un peu local. Mon parcours et celui de Roger Federer ont marqué les esprits. Mais tu peux vivre tranquille ? Quand je passe la frontière, c’est différent. En Suisse, je suis vraiment connue. Donc, ici, c’est quand même plus cool et plus zen, même si on m’accoste dans la rue, ou qu’on me fait des signes aux feux rouges. Ca te fait plaisir ? Oui, mais ce n’est pas très important, même si ça reste vraiment agréable.

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Logique pour une Suissesse… (Rires) (Rires) Non, mais, à l’époque, c’est juste que j’étais protégée, car je ne pouvais pas faire plaisir à tout le monde. Sinon, j’aurais pu pu enchaîner les interviews tous les jours. Surtout qu’en tant que numéro une mondiale, on a des choses très contractuelles à faire, notamment avec les sponsors. D’ailleurs, à ce sujet, j’ai entendu dire que tu étais très célèbre au Japon… Oui, c’est vrai. Il y avait beaucoup de produits à mon effigie : des barres chocolatées, des boissons énergisantes…

« Aujourd’hui, on ne respecte pas assez le tennis » Il y a des pubs que tu as tournées et dont tu n’es pas très fière ? Non, j’ai toujours pris du plaisir à les faire. Je m’en rappelle d’une… On m’avait fait chanter en Japonais ! (Rires) Un moment très drôle. Sur Internet, on voit beaucoup de photos de toi, en mannequin, en danseuse… Tant que ça ? (Rires) La vérité, c’est que j’ai pris beaucoup de plaisir à faire tout ça. Tous les champions ne font pas ça après leur carrière… Je n’en suis pas si sûre, c’est aussi ça, le showbusiness. Moi, j’aime bien le maquillage, les belles robes... En plus, j’ai toujours voulu danser ! C’est quelque chose qui m’a toujours plu. Malheureusement, on n’avait pas fait un très bon parcours avec mon partenaire.

Côté sport, quelle est ta vie aujourd’hui ? C’est un peu d’équitation et un peu de tennis. En fait, j’essaie de pratiquer les deux. Comme je vais disputer le Trophée des Légendes, avec Lindsay Davenport, je me dois d’être en forme ! C’est un très bon mélange. J’avais déjà pris beaucoup de plaisir à taper la balle à Roland Garros, avec Alizé Lim, une espoir française.

A quel niveau tu te situes, aujourd’hui ? Je n’en ai aucune idée ! Pour tenir un set, je pense que je suis assez bien. Mais sur la durée d’un match entier, physiquement, je ne tiendrais pas la distance. Je ne m’entraîne plus quatre heures par jour, je ne cours plus quotidiennement… C’est logique. Par contre, la technique, ça ne s’oublie pas.

Cette émission, il n’y a pas une autre joueuse qui y avait participé ? Oui, c’est vrai, Monica Seles ! Je l’avais d’ailleurs appelée pour prendre des conseils et elle m’a incité à y aller.

Alors, tu tapes dans la balle régulièrement… Pourquoi ? (Rires) Je ne comprends pas la question ! Ca me parait évident (rires) : j’adore jouer au tennis. J’adore ce jeu.

Si tu devais jouer un double mixte, ce serait avec qui ? Quand j’ai joué le World Team Tennis, j’ai eu l’occasion de faire un double avec John McEnroe. C’est vraiment sympa, car il met la pression. Il est

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paris forever : place vendôme à la fois sérieux et fun. Tu as intérêt à bien jouer, sinon il se fâche ! (Rires) Mais, au final, c’est un super moment. Et sur le circuit actuel ? Je l’ai déjà fait, j’avais même gagné la Hopman Cup avec Roger (en 2001). D’ailleurs, lui et moi, on avait enchaîné avec le tournoi de Sydney. C’est un super souvenir ! Il avait 20 ans, moi, un de plus, il n’en était qu’au début, il commençait à gagner des titres… Chez les Français ? C’est difficile, il y a beaucoup de choix. Mais sûrement Michael Llodra – il est très bon – ou Yannick Noah. Yannick Noah ? Mais c’est un chanteur ! (Rires) Oui, oui, c’est dingue cette deuxième carrière !

leurs, à mon époque, on était plutôt nombreuses dans ce cas : Monica (Seles), Anna (Kournikova), Iva (Majoli), Anke (Huber)… Cinq filles sur 10 étaient en Yonex.

stressée… Mon premier match sur le circuit, à mon retour, s’était soldé par une défaite face à Justine Henin. Ce n’était pas un début idéal… (Sourire)

Ca veut dire que ce cadre un peu spécial était adapté aux femmes ? La forme de cette raquette augmente la zone de centrage, ce qu’on appelle le « sweet spot ». Ca permettait d’avoir plus de marge et de décentrer un peu la frappe. De la « rater », d’une certaine manière ! (Rires)

Tu as constaté de vraies différences entre les deux périodes ? Quand tu débarques sur le circuit aussi jeune que je l’étais, tu n’as rien à perdre. A 17 ans, tu réfléchis forcément moins qu’à 25. Tu ne te dis pas : « Je vais peut-être rater ma chance » ou « c’est peut-être ma dernière finale », « ma dernière occasion de remporter ce titre »…

Je ne pense pas que tu la rates souvent… Pour mon jeu, ce type de cadre a toujours été efficace, précis – oui, précis ! – et assez puissant. C’est pour ça que je suis resté fidèle à cette marque.

Tu es aussi fière de ta deuxième que de ta première carrière ? Oui, même s’il y a eu moins de titres. Je n’ai pas été numéro une mondiale, mais 6ème, après un an, ce n’est pas si mal ! (Rires) Aujourd’hui, beaucoup de filles sont entraînées par leur père ou leur mère. Pourquoi ? Parce qu’il le faut… Pourquoi « il le faut » ? Tu ne te sens pas toute seule, c’est important. Il faut avoir quelqu’un avec toi, surtout quand tu es jeune. Avec la famille, c’est plus simple. Après, il y a les petits copains qui te permettent d’avoir un peu de vie privée à côté de ta carrière. Mais ce n’est pas toujours facile, surtout quand tu es une fille. Ton copain va rarement accepter de voyager avec toi toute l’année. Avec ta maman, tu n’as jamais eu de périodes difficiles ? Bien sûr que si ! Quand tu vis 24 heures sur 24 avec quelqu’un, il y a toujours des moments tendus. Mais, je te rassure, aujourd’hui, on s’entend très bien, on est copines. (Rires) Mais je me rappelle d’une période, vers 20 ans… J’avais décidé de jouer sans elle, je voulais me prouver des choses. J’ai vite compris que j’avais besoin d’elle.

« A mon retour, l’ambiance avait changé sur le circuit » Elle est toujours dans le tennis ? Elle a une académie. Il y a notamment une fille de 14 ans qui est très prometteuse ! (Rires) Et, toi, tu penses à devenir coach ou aider à l’éclosion de talents ? Tu restes la reine de la tactique… Tu sais, dans le tennis moderne, on n’a pas vraiment le temps de mettre en place une quelconque tactique. Ca attaque dès le retour et on voit ce qu’il se passe après…

Mais, en fait, j’ai déjà joué avec lui ou, plutôt, contre lui. Il était avec Mary Pierce et, moi, avec Mansour Bahrami. Tu as gardé des contacts avec d’anciennes adversaires ? Oui, surtout avec Anna Kournikova. A GrandChelem, on aime parler du matériel, car c’est une part essentielle du tennis et de son histoire. Tu as fait toute ta carrière avec la marque Yonex. Pourquoi ? Parce qu’elle convenait à mon jeu. Par le passé, Martina Navratilova a aussi joué en Yonex. D’ail-

Tu as testé la révolution avec les nouveaux cordages, comme le Luxilon ? J’ai essayé. Mais je fais du mixte, car j’ai testé avec du 100% et ça ne m’a pas vraiment convenu. Ca posait des problèmes en termes de santé pour mon bras. Parlons un peu de ta carrière. On a dû te poser dix fois la question, mais… pourquoi as-tu tenté de revenir après avoir arrêté le tennis ? J’avais 25 ans et je ne voulais pas avoir de regrets, me dire que je n’avais pas essayé. J’avais encore quelque chose à donner. Et ça s’est même très bien passé ! Au début, j’avais un peu peur, j’étais

Ca veut dire qu’une Martina Hingis en pleine possession de ses moyens ne pourrait plus réussir ? Je ne sais pas, c’est difficile à dire. Je me retrouve un peu dans Caroline Wozniacki. Elle a une vraie constance et un entourage performant avec son papa. Je trouve qu’elle a mis en place des règles saines et qui fonctionnent. Alors, coach ou pas coach ? Pourquoi pas, mais il me faudrait trouver une joueuse qui écoute. Et, ça, c’est plutôt rare par les temps qui courent ! (Rires) Je crois que c’est un problème de génération. Aujourd’hui, on ne respecte pas assez le tennis. Que veux-tu dire par là ? Ca frappe, ça frappe, ça frappe… On dirait que

chaque joueuse a sa ligne directrice et s’y cantonne. Elles ne pensent pas à l’autre et mettent au placard tout l’aspect stratégique de ce sport. J’ai remarqué ça quand je suis retourné sur le circuit. L’ambiance avait changé… Ah bon ? Oui, j’ai une anecdote qui illustre tout ça. Chaque année, en Australie, il y a un meeting avec les joueuses. Quand je suis arrivée sur le circuit, c’était un temps fort, un temps d’échanges, mais aussi d’écoute. Là, c’était le contraire : tout le monde jouait sur son téléphone et parlait en même temps. Je n’ai rien compris. Ce comportement a des répercussions directes sur le tennis proposé, c’est inévitable. C’est le fameux « respect » dont tu parles ? Oui. Au tennis, tu peux couvrir, au maximum, 80% du court ; pourtant, aujourd’hui, les filles jouent trois fois sur quatre des balles à risque de n’importe où et n’importe comment. Souvent, il y a des séquences où elles ratent beaucoup sans se remettre en cause, sans essayer, derrière, de placer la balle dans le court. Ce sont des choses qui m’énervent ! (Rires) Vraiment ? Oui. C’est frustrant, car il peut y avoir des balles complètement incroyables, des points gagnants que je n’aurais jamais imaginé tenter et, quelques instants plus tard, trois fautes grossières. Ce n’est pas vraiment ma conception du tennis, je n’ai pas eu cette éducation tennistique. Quel est le meilleur public que tu as pu rencontrer ? Ils ont tous leurs spécificités. Les Français, quand ils sont derrière toi, c’est magnifique. Mais, dans le cas contraire… Waouh, ce n’est pas simple ! (Rires) Quelle a été ta réaction quand tu as appris que Roland restait à Paris ? Je pense que c’est mieux. Roland Garros, c’est Paris, ce n’est ni Marne-la-Vallée, ni Versailles. Je trouve que c’est une très bonne décision. Moi, j’adore la place des Mousquetaires, je trouve que c’est un très bel endroit. Et ton court préféré ? Le Suzanne Lenglen, car je n’ai jamais perdu sur ce terrain. Roland Garros occupe une place privilégiée dans mon cœur. J’y ai quand même gagné deux fois… en Junior ! (Rires) La première, d’ailleurs, c’était épique. On était sur le court numéro deux ou trois, je ne sais plus. En même temps, Mary Pierce jouait sur le Central face à Arantxa Sanchez. Dans nos tribunes, il y avait dix spectateurs, à tout casser. C’était étrange ! (Rires) Ton endroit ? Je me suis toujours sentie bien à l’Open d’Australie. Mais, aujourd’hui, en spectatrice, je prends beaucoup de plaisir à Wimbledon. Je suis membre du club et c’est un vrai privilège. Si tu ne devais garder qu’un titre de ta carrière ? Waouh, c’est difficile ! Mais je dirais mon premier, à Filderstadt. J’en garde un souvenir très particulier. J’avais gagné une Porsche Boxter, je suis partie avec. Quel pied ! Un dernier mot sur Nadal, même s’il a détrôné Roger… Je suis allée le voir jouer à Roland Garros, l’an dernier. C’était juste dingue ! Ce qui me plait pardessus tout, c’est le respect qui existe entre lui et Roger. Pour moi, c’est primordial ; c’est le respect du tennis et de son histoire.

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paris forever : place d’italie Propos recueillis par Audrey Riou

Francesca Schiavone « J’ai encore de grands défis devant moi »

La quinzaine de Roland Garros, ce sont deux semaines cruciales dans la saison 2011 de Francesca Schiavone. L’Italienne, tenante du titre à Paris, revient, pour GrandChelem, sur les enjeux à l’approche du tournoi et sa manière de gérer son nouveau statut. Ton succès à Roland Garros a définitivement changé ta vie. J’imagine que ton retour à Paris va être particulier… Comment tu te prépares à ça ? Tu sais, quand tu désires quelque chose, tu ne peux pas t’empêcher d’y penser. Tu travailles avec, en tête, un objectif précis. Je pense souvent à Roland Garros, bien sûr, à mon retour, etc. Mais, à mon sens, la meilleure préparation pour un sportif de haut niveau consiste à vivre le moment présent,

qui est de mon travail de fond, c’est l’Everest que je suis en train de gravir… Mais, à quelle étape j’en suis ? Aucune idée. Tout ce que je sais, c’est que je grimpe, grimpe et grimpe encore. J’ai gagné une belle étape à Roland Garros, l’année dernière. Mais j’ai encore de grands défis devant moi, avec des hauts et des bas, sans aucun doute. J’ai des objectifs plein la tête. Avec, notamment, de nombreuses joueuses en ligne de mire, que j’aimerais vraiment battre sur de grands tournois.

pourrais pas m’empêcher de lui demander : « Wahou, mais comment as-tu fait pour réussir comme ça ? C’est vraiment incroyable ! » Je comprends donc l’intérêt que ça suscite. Néanmoins, pour ce qui est de mes amis ou ma famille, rien n’a vraiment changé. Ah si ! Maintenant, je paie quasiment tous les repas ! (Sourire) Et, comme ils mangent comme des ogres, j’ai intérêt à gagner rapidement de nouveaux tournois pour remettre mon compte en banque à flot ! (Rires)

Mon coeur, ma tête, mon corps… J’étais dans un trop plein, je débordais littéralement de toutes ces émotions. J’étais arrivée à mon but ultime. J’aurais pu me dire : « C’est bon, tu as atteint ton rêve, c’est fait ! » Mais, avec le recul et l’expérience accumulée, j’espère maintenant accrocher une autre grande victoire. Pareille à la femme qui a beaucoup d’argent, je désire toujours plus de victoires. C’est la même chose quand tu aimes une personne. Tu n’as jamais assez d’elle-même. Pour la première fois, tu viens à Paris en ayant beaucoup plus à perdre qu’à gagner. Ca ne te fait pas un peu peur ? Je suis positive, je pars du principe qu’ayant déjà gagné ce tournoi, je suis en mesure de réitérer cette performance. Alors, j’avoue, j’ai peut-être un peu peur, un peu plus de pression. Mais je prends chaque match comme une nouvelle expérience. Je retourne à Paris avec un bagage émotionnel fort, certes. Mais j’ai demandé à mon équipe de m’aider à gérer cette situation nouvelle. Nous devons rester concentrés sur nos nouveaux défis.

« J’avoue, j’ai peut-être un peu peur… » Tu penses quoi des propos de Maria Sharapova à ton sujet ? Je suis désolée, mais je n’ai pas trop le temps de lire les journaux. Qu’a-t-elle dit sur moi ? Rien de méchant, j’espère ! (Rires)

« J’ai des objectifs plein la tête » en travaillant son jeu constamment. C’est ce que je fais, plutôt que de me projeter en permanence. Je prends mon temps, je peaufine des choses. Mais, attention, te dire que je ne pense jamais à Roland Garros serait mentir. Heureusement, j’ai toutes mes nuits pour ça ! (Rires) On pourrait comparer ta carrière de joueuse à une étape de montagne, en cyclisme, dure, longue et pleine de rebondissemements. Aujourd’hui, tu penses en être où de cette longue course ? Je ne sais pas. Peut-être ai-je déjà passé le col du Tourmalet ! (Rires) En tout cas, pour ce

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De quelles joueuses parles-tu ? Je ne le dirai pas ! (Rires) Je ne veux pas qu’elles le sachent. Ma façon de leur dire, ce sera de les battre sur le court. Je communique avec ma raquette, moi ! Une victoire en Grand Chelem, ça change la vie d’une joueuse, non ? C’est la question qu’on m’a le plus posée depuis mon succès à Paris. La réponse, elle est simple : ce qui change, c’est surtout la manière dont les gens te regardent. Ils sont curieux de savoir comment ça a été possible, ce que cela te fait. Ca paraît logique. Si je croisais un athlète comme Schumacher, je ne

Défendre un titre à Roland Garros, j’imagine que ça induit un changement dans ta préparation du tournoi… Non, je n’ai rien changé ! Je fais comme j’ai toujours fait. C’est sûr que j’ai grandi en tant qu’athlète. J’inclus donc des petites choses en plus dans mes exercices. Mais la base reste la même et mon travail physique n’a pas bougé d’un pouce. Maintenant que tu as gagné ce tournoi, tu l’abordes de manière plus relax ou ça t’a, au contraire, donné encore plus faim ? Ce qui s’est passé, c’est énorme ! Ca été difficile de rebondir après tant d’émotions.

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Non, au contraire ! Elle trouve super de voir qu’une joueuse de 30 ans peut encore être 4ème au classement et avoir les résultats qu’on te connaît. Ton exemple lui donne beaucoup d’espoirs... Eh bien ! Qu’en penser ? Merci à elle, c’est très gentil ! Mais, bon, je ne suis pas forcément un exemple à suivre. J’ai pris un peu mon temps. Je n’ai pas mené une carrière exemplaire. A mon âge, je privilégie le plaisir sur le terrain : je lâche mes coups, je m’amuse. C’est aussi pour ça que je me suis écartée de l’équipe de Fed Cup. J’ai apporté toute mon expérience à mes coéquipières. Maintenant, je pense qu’elles sont prêtes à voler de leurs propres ailes. De mon côté, il faut que je me ménage un peu. Même si, sur le terrain, je me sens beaucoup plus jeune que mon âge ! Quel âge tu as sur le court ? Cinq ans de moins ! Oui, 25 ans, ça me paraît bien ! (Rires)


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paris forever : place des états-unis Entretien réalisé par Laurent Trupiano

Sam Sumyk

« Un bon coach sait se faire oublier »

Impossible de faire un numéro de GrandChelem spécial Roland Garros sans interroger notre témoin de toujours, Sam Sumyk, coach de Victoria Azarenka, le plus Breton de nos entraîneurs expatriés. Sam tutoie les sommets aux côtés de sa joueuse, numéro cinq mondiale après son titre à Miami, début avril. Ce Monsieur du tennis revient, pour nous, avec sa verve habituelle, sur son métier d’entraîneur et sa quête de la performance. Une quête sans fin, la quête d’une vie.

Sam, on a demandé à un certain nombre de personnalités du tennis de raconter leur premier Roland Garros. Alors toi, c’était quand ?

mieux pour nous et pour notre organisation. Mon job, c’est d’écouter et de savoir m’adapter. Car, une saison, ce sont des hauts et des bas. Il est très difficile de dire : « On va faire un exercice sur le revers lundi et un travail sur la volée mardi. » L’idée que l’on puisse tout péter sur le papier, ça ne marche plus. Je le répète : le maître mot, c’est « s’adapter aux situations ».

Laurent, le problème, c’est que je n’ai pas beaucoup de mémoire… Forcément, j’ai un peu tout oublié !

Je ne te crois pas... Tu es en train de nous dire qu’il n’arrive jamais ce que tu as prévu ?

Bon, okay, le premier souvenir c’est en tant que spectateur. J’étais avec un ou deux potes. Je n’avais pas d’accès au Central, je suis juste entré dans l’enceinte. A l’époque, il n’y avait pas le Lenglen, on était en plein dans la période Noah, McEnroe et Lendl. A vrai dire, Roland Garros, j’y revenais aussi l’hiver pour voir ce qu’il se passait. Au CNE, il y avait toujours des joueurs qui s’entraînaient. Je venais les voir. J’y trouvais aussi des publications, j’en achetais souvent.

En fait, neuf fois sur 10, on fait ce que j’avais prévu. Mais pas comme je l’avais prévu ! (Rires)

Sam, maintenant que tu nous as expliqué les bases, dis-nous : c’est quoi un bon coach ? Un coach qui a des résultats ? Euh… Les résultats, c’est le sport...

Donc ?

Et, un peu plus tard, la première en tant qu’entraîneur… Oui, avec Meilen Tu ! Ca fait maintenant 15 ans. Elle jouait les qualifications en simple. Quand on a démarré, Meilen était 140ème joueuse mondiale. Puis, son classement s’est amélioré et on a eu accès au grand tableau.

GrandChelem a fait ta connaissance il y a quatre ans. A ce moment-là, tu étais coach d’Elena Likhovtseva, Meilen Tu et Vera Zvonareva, rien que ça ! La vérité, c’est que j’étais dans le jus, oui, dans le jus !

Tu n’avais pas une minute à toi... C’est vrai, mais c’était aussi dû à mon mode de fonctionnement. En fait, les filles ne s’entraînaient carrément jamais ensemble... Ah ! Tiens ! J’ai un vrai souvenir, là, à propos de Roland Garros ! C’est plutôt rigolo – enfin, on va pas s’esclaffer, mais je trouve ça sympa.

Explique… J’étais avec Meilen – elle était 35ème mondiale, à l’époque – sur le court numéro 16 ou 17, je ne sais plus. C’était le matin, très tôt, car on s’entraînait toujours à l’aube. Il n’y avait que trois courts occupés à cette heure si matinale. Serena et son sparring, Venus et son coach et Richard Williams. En plein entraînement, j’arrête la séance, je regarde Meilen et je le lui dis : « Tu vois, là, sur le même lieu, il y a les trois meilleures joueuses des Etats-Unis d’Amérique. Serena, Venus… et toi.» Elle a souri, on s’est marrés. Un petit moment de gloire, très court, puis on s’est remis au boulot !

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Coach de trois joueuses, tu avais un vrai team ! On l’avait d’ailleurs appelé les « Samy’s Angels »…

Au Player’s Lounge, ce n’est pas là où vous pouvez vous retrouver entre coaches pour discuter ?

Likhovtseva était top 15, Vera se cherchait un peu, elle revenait d’une mononucléose… Mais j’ai adoré cette période. Gérer trois joueuses du top 40, c’était un truc de malade. L’avantage, c’est que j’étais tout le temps occupé. Après, c’est vrai que tu fais un peu moins attention aux détails, malheureusement.

Pas vraiment ! (Rires) En fait, il y a très peu d’échanges, voire pas du tout. Quand on discute avec un collègue, on a vite l’impression qu’il cherche à garder ses petits secrets. Alors, bien sûr, on en a toujours quelques uns, des secrets. Mais bon… Tout le monde veut tout savoir sur tout, mais ne rien dire sur soi. Heureusement, il y a quelques exceptions. Quand il était sur le circuit, je me rappelle avoir eu pas mal de contacts avec Arnaud Decugis (ex-entraîneur de Julie Halard).

Le point positif, c’est que tu n’étais jamais dans l’attente, comme c’est souvent le cas… Maintenant que je n’en ai plus qu’une (rires), c’est vrai que je vois la différence. Mais ce n’est pas pour autant que je traine dans le Player’s Lounge. Au contraire, j’en profite pour faire le petit travail d’extra. Et je peux aussi prendre du temps pour moi, aller courir, par exemple. Pendant Roland Garros, c’est extrêmement facile, le Bois de Boulogne est tout près, il suffit de traverser la rue. Pendant certains tournois, je fais aussi un peu de gym. En fait, il faut se servir de ces moments pour entrer en réflexion et garder l’esprit ouvert. Ne surtout pas utiliser ces instants pour glander, surtout pas !

Okay, je vais prendre un exemple. Ce n’est peut-être pas un bon exemple, mais tant pis ! (Rires) Brad Gilbert. Très bon joueur. Oui, très bon joueur, 4ème mondial, etc. Tu diras ce que tu veux, Laurent, mais Brad Gilbert a joué à un niveau que jamais je n’aurais pu atteindre ! (Rires) Ensuite, en tant qu’entraîneur, il a coaché Murray, un peu de Roddick, Agassi, surtout. Mais, la vérité, c’est qu’il n’a pas entraîné que ces trois-là ! Et, parmi tous les autres joueurs, il y en a un certain nombre avec qui il n’a pas eu de bons résultats. Alors, ça fait de lui un mauvais ou un bon entraîneur ? La vérité, elle est simple : il n’y a pas de bons entraîneurs sans bons élèves.

« Mon job, c’est d’écouter et de savoir m’adapter » Il n’y pas que ça !

Revenons à ton boulot. Dans le métier d’entraîneur, le premier job, c’est de bien planifier une saison, non ?

Non, bien sûr, un bon coach, c’est aussi quelqu’un qui sait s’effacer et se faire oublier…

Oui et non. A mon sens, il est très difficile de planifier quelque chose de précis dans le tennis de haut niveau. Mais ça n’engage que moi ! En fait, tu as ton fil rouge, mais tu sais que ta programmation va presque systématiquement changer. D’autant qu’avec Victoria, tout se fait dans la concertation générale. Pas une décision n’est prise sans le feu vert de la joueuse. Victoria apporte ses impressions et ses idées. Parfois, il se peut que ce qu’elle a en tête soit

Quelqu’un de libre, également ?

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Libre ?

Libre de milieu, libre intellectuellement, libre financièrement... C’est pour ça que ce n’est jamais simple !

Imaginons : tu n’entraînes plus Azarenka, mais une autre joueuse… Je te prends au mot. Il ne faut pas penser que


paris forever : place des états-unis le but d’un coach est d’entraîner uniquement des top players. Si tu coaches une fille qui est 500ème mondiale et que tu arrives à la monter à la 120ème place, c’est déjà une expérience énorme ! Il n’y a pas que le top 10 ou le top 20 qui compte. A mon sens, prendre une adolescente et l’amener au haut niveau, c’est un sacré exploit. Tu es forcément un bon coach si tu y parviens.

« Les syndromes Poulidor, ça m’emmerde » C’est peut-être plus simple de définir ce qu’est un mauvais coach, de dire ce qui ne fonctionne pas…

vraiment le temps de profiter, parce que tu es à nouveau sur le court deux jours après. Et puis, il faut se méfier de la victoire. Tout le monde la souhaite et la désire. Tout le monde veut gagner le plus longtemps et le plus souvent possible. Mais, quand tu es dans une bonne phase, la victoire est extrêmement pernicieuse ! C’est un truc de fou. C’est pour ça que, de temps en temps, on a du mal à s’endormir et qu’on boit un peu de bon pinard. (Rires)

Mais il faut aussi pouvoir en profiter ! A quoi ça sert, sinon ? Oui, je te rassure, ne t’inquiète pas. (Rires) En plus, la victoire à Miami est particulière. Ce n’est pas un petit tournoi. Et c’est aussi un succès très précieux, car je sais d’où l’on vient. Au final, le chemin vers la victoire est aussi important que la victoire en soit.

Un coach, c’est aussi un meneur d’hommes. C’est obligatoire, non ? On fait tous ca. On peut tous être meneurs d’hommes. On peut tous encourager, être très positifs, mais brutaux, également, quand il faut distribuer des cartons jaunes ou rouges à son athlète. Et ce n’est pas toujours évident, vu qu’on est payé par lui… Sauf quand l’athlète est intelligent.

Mon contrat, il est très simple : une discussion les yeux dans les yeux, un oui ou un non, une poignée de main et c’est parti ! Evidemment que c’est crucial, parce qu’on fait partie du projet de l’athlète, il faut qu’il s’approprie le truc. Financer son projet, pour lui, c’est une vraie forme de responsabilisation. Je trouve ça décisif.

On est dans le sport, seul le résultat compte. En plus, au tennis, il n’y pas de match nul. C’est cash, tu gagnes ou tu perds. Après, si tu aimes la compétition, tu cherches à être toujours meilleur. Comme le joueur ou la joueuse, l’entraîneur recherche constamment la performance. Il veut toujours relever un nouveau défi.

Tu ne te dis pas, simplement, « je suis bon » ?

Non, non, surtout pas ! Mais tu as le sentiment que tout le monde a fait du bon travail et qu’on est tous allés dans la même direction. Ca, c’est vraiment génial !

A Miami, par exemple ? Tu as eu la chair de poule ? (NDLR : Victoria Azarenka a remporté le titre) Ecoute, tous les lundis, on repart de zéro, il faut remettre ça. Si tu gagnes le dimanche, trois heures plus tard, tu es à l’aéroport. Tu n’as pas

Ca peut durer ? Ca dépend…

En Anglais ? En Breton ! (Rires) Non, bien sûr, dans la langue de Shakespeare.

Aujourd’hui, tu penses en Français ou en Anglais ?

On n’entraîne pas une Biélorusse de la même façon qu’une Sud-Américaine ou qu’une Française. Pour moi, c’est parfois compliqué. Je t’avoue qu’il y a des moments où je me dis que je ne comprends pas tout… Et d’autres où je me dis que je ne comprends rien et que, de toute façon, nous, Français, on ne comprendra jamais rien à ces «Popov» – et je le dis avec beaucoup d’affection ! (Rires)

Et Victoria, elle aussi ne comprend pas forcément ta culture française ? C’est clair ! C’est vrai qu’on a des manières de faire qui ne leur convient pas toujours. Victoria me met des cartons, parfois, lors des bilans, ne t’inquiète pas !

D’autant que la victoire, c’est surtout le terrain de l’athlète… C’est son moment, c’est évident. Autour, on est tous heureux, mais c’est vraiment son moment, ça lui appartient. On fait juste partie de son petit cercle, donc on est là et on ressent les choses.

Est-ce que Sam Sumyk a une spécialisation de coaching féminin ? J’adorerais entraîner un homme. En serais-je capable ? Je ne sais pas, mais je m’adapterais. De toute façon, comme ça fait très longtemps que j’entraîne des femmes, demain, si un joueur cherche un coach, il ne pensera pas forcément à moi. Il regardera chez les hommes d’abord.

Tu te lâches, c’est rassurant ! Se lâcher, on le fait plus tard, en comité privé. Ce que j’espère par dessus tout, c’est que ce genre de succès ouvre des portes là-haut, entre ses deux oreilles. (Sourire)

Non.

Que tu es plus performant que d’autres ?

Et ça se passe comment ?

C’est-à-dire ?

Sam, on commence à bien te connaître. Il y a une chose qui me frappe chez toi : tu sembles toujours en quête de quelque chose. Tu ne parles jamais d’accomplissement, suite à un titre, ou d’objectifs, gagner un Grand Chelem, par exemple…

Je ne sais pas. Après, c’est évidemment une énorme satisfaction personnelle quand mon athlète réussit, je ne peux pas le nier. Je me dis que je suis un peu moins con.

Absolument, Victoria n’y échappe jamais, qu’il y ait victoire ou défaite. Parfois, c’est quand on a fini un cycle, une série de tournois.

Au départ, quand tu apprends, tu penses dans ta langue maternelle et tu traduis, ce qui crée souvent un décalage. Mais, maintenant, j’ai le problème inverse ! Je connais le mot en Anglais et pas en Français. Du coup, je mélange ; dans ma phrase, il y a souvent les deux ! (Rires) Mais, avec Victoria, je n’ai pas ce souci puisqu’elle ne comprend pas le Français. Je me contente de l’Anglais. D’autant que je ne pense pas que je serais meilleur si je parlais sa langue (le Biélorusse). Je ne dirais pas la même chose si j’avais vécu en Biélorussie pendant dix ans, bien sûr...

Le souci de ce métier, c’est qu’il n’a qu’un critère d’évaluation : le résultat. Quand Azarenka gagne, tu es jugé performant, et quand elle ne gagne pas…

Mais, dans la vie, il faut aussi s’arrêter et prendre du plaisir dans le travail accompli, non ?

Tu es partisan du fameux débriefing ?

Autour d’une table ! (Rires)

C’est essentiel d’être rémunéré par son athlète ?

Là-dessus, j’ai une petite certitude. Ca ne fonctionne pas quand le coach est plus important que le joueur. D’ailleurs, c’est peut-être pour ça qu’il y a si peu de grands joueurs qui réussissent à devenir de très, très bons coaches.

Parce que ce qui m’intéresse dans ce métier, c’est ce que je vais mettre en place pour améliorer mon athlète. Alors, bien sûr, c’est un super feeling de l’emporter et, quelle que soit la personne que j’entraîne, je veux tout gagner. Il n’empêche, si elle gagne un tournoi, je ne pense pas au prochain qu’elle va ou doit emporter, mais plus à ce que l’on va pouvoir faire de mieux.

vais encore voir quelques matches, mais je sais pourquoi j’y vais et c’est souvent pour un détail.

Donc un vrai coach, c’est quelqu’un qui donne plus qu’il ne reçoit ? Oui, on est là pour donner, sinon on ne ferait pas ce métier. Donner, donner et encore donner. Mais aussi guider un peu. Après, faire un boulot qui te plait, ça n’a pas de prix. Mon père a été artisan pendant 45 ans. Moi, ce que je fais, c’est de la rigolade ! Il faut prendre conscience de la chance qu’on a. Mes certitudes, aujourd’hui, sur mon parcours, elles sont simples : j’adore partir d’une feuille blanche. C’est le processus en lui-même qui me plait. J’adore entraîner, c’est clair.

« On est là pour donner, donner et encore donner » Tu regardes encore beaucoup de matches de tennis ? Plus maintenant, mais j’en ai regardé beaucoup. J’ai changé ma vision de l’entraînement du haut niveau. Avant, je voulais absolument connaître tous les styles des joueuses. Je prenais beaucoup de notes, etc. Je me disais que ça faisait partie de mon rôle. Aujourd’hui, je pense que j’ai une meilleure connaissance du très, très haut niveau – même si ça sonne prétentieux, je m’en fous ! (Rires) Du coup, je

Tu ne trouves pas qu’on parle assez peu des Français qui réussissent à l’étranger ? Ca ne te dirait pas de créer une « Sam Sumyk Academy » ? (Rires) Je ne pense pas que je sois aussi important que ça. (Sourire)

Une fois que tu auras fait ce que tu as à faire sur le circuit, je suis sûr que tu t’investiras dans un projet bleu-blanc-rouge… (Silence) Je ne sais pas comment t’expliquer. Nous, Français, on n’est pas plus cons que les autres. Mais je suis fatigué d’entendre le même discours depuis trente ans. Je n’aime pas notre approche du sport. Je ne parle pas de nos athlètes, mais de l’idée qu’on se fait de la performance. Je n’aime pas ! Ca va peut-être en choquer certains... Je ne sais pas comment dire, mais, moi, les syndromes Poulidor, ça m’emmerde. Je n’ai rien contre lui, c’est magnifique ce qu’il a réalisé. Mais Hinaut, ce n’est pas rien non plus, Alain Prost également et je ne parle pas des joueurs de handball ! Là, c’est même encore un poil au-dessus, je pense. On supporte toujours ceux qui ne gagnent pas. Et, lorsqu’on en a qui gagnent enfin, on les attaque ! Ca m’énerve. On devrait plutôt être fiers, car il y a beaucoup de travail derrière chaque performance.

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paris forever : place du louvre

Mon premier

roland garros

Les premières fois laissent toujours un goût particulier, un souvenir plus prononcé, malgré le passage et les effets du temps. Un peu comme une toile dont les couleurs s’aviveraient avec les années, mais dont le sujet s’estomperait peu à peu… A Roland, la mémoire est définitivement teintée d’ocre. Nous avons demandé au monde du tennis ce qu’il se rappelle, lui, de sa toute première fois dans l’antre du tennis sur terre. Nathalie Dechy

Ronan Lafaix

Patrice Dominguez

Julien Boutter

Francesca Schiavone

« Mon premier Roland ? Ca remonte à 1995. J’avais bénéficié d’une wildcard, j’avais 16 ans, j’étais classée dans les 300… Je logeais au CNE, sur place, à Roland Garros. J’étais donc réveillée tous les matins par le fameux : « Tous les véhicules doivent quitter le stade ! » Je n’étais pas nerveuse la semaine précédent le tournoi, plutôt super heureuse, même euphorique, à l’idée de vivre mon premier Roland. Mais, quand je suis rentrée sur le court numéro 3 pour affronter la Sud-Africaine Mariaan de Swardt, une fille qui mesurait 1m90, pesait 90 kilos et servait à 190km/h (rires), toute la tension est revenue d’un coup ! Le premier set a été vraiment difficile, mais je me souviens d’un bien meilleur second set... Derrière, je me suis promis d’intégrer directement le grand tableau l’année suivante et, ce, jusqu’à la fin de ma carrière ! »

« Mon premier Roland Garros, je l’ai regardé à la télé. J’avais 20 ans. Tous les après-midi, je me calais dans le canapé, le pot de Nutella campé sur les genoux - le grand pot avec la petite cuillère. Je me souviens de Vilas en finale, avec son petit short et ses longues chaussettes pleines de terre battue. Il faisait très chaud, il trempait sa tête et ses cheveux longs dans un sceau avec des glaçons aux changements de coté. A cette époque, les échanges étaient interminables. Je m’en souviens d’un... J’avais eu le temps d’aller aux toilettes ! En revenant, il n’était toujours pas fini. Un truc de fou ! »

« Ma première à Roland Garros, c’est à l’occasion de la Coupe Crocodile (NDLR : un tournoi de jeunes en province ; chaque gagnant venait disputer une phase finale à Roland Garros). J’ai joué sur le court numéro 5. Il n’existe plus de nos jours, il y a désormais le restaurant « Le Roland Garros » à cet endroit. J’ai ressenti énormément de fierté : je me retrouvais à jouer devant mes parents, accrochés à la main courante, dans une enceinte mythique. Et puis, l’arbitre n’était autre qu’Eugène de Kermadec, qui a arbitré les finales des Internationaux pendant 20 ans ! J’ai eu l’impression d’être un plus grand joueur, mais me suis vite calmé lorsqu’il m’a signalé une faute de pied – méritée. Je ne me souviens plus si j’ai gagné ce premier match, mais je n’ai jamais oublié cette journée, sur ce court. Court qui est devenu mon préféré... jusqu’à sa démolition ! »

« Je suis 250 ou 300ème mondial. Je me qualifie, bas Vinck au premier tour et joue Pioline au deuxième. Le match est très tendu. Au troisième set, j’essaie de le passer pendant deux heures, mais je n’y arrive pas. Balle de break, je l’allume alors qu’il est au filet. Je gagne le set, mais perd au quatrième (défaite 7-5 6-3 3-6 6-4). Il ne veut pas me regarder, donc je ne sers sa main qu’au niveau de la chaise d’arbitre. Au vestiaire, un gars me dit : « Piol’ n’a pas eu de bons mots à ton sujet… » Le lendemain, il y a une demi-page dans L’Equipe : « Petit meurtre entre amis ». Voilà mon premier Roland. »

« Ma première fois, à Roland Garros, c’était en Junior. Un jour très particulier pour moi, car c’était ma première participation à un tournoi du Grand Chelem. En Italie, nos clubs de tennis sont très petits. Alors, quand je suis rentrée dans l’enceinte de Roland Garros, je me suis dit : « Wahou, c’est immense ! » C’est un moment dont je me souviens parfaitement. Ensuite, je suis allée sur le court Suzanne Lenglen avec un ticket pour une journée. J’avais cassé les pieds à tout le monde pour avoir cet accès. (Rires) J’ai passé mon aprèsmidi à prendre des photos avec mon Kodak de poche ! Le match, c’était Steffi Graf contre Monica Seles. C’est un souvenir très fort. Plus fort que ma première participation en tant que professionnelle. »

Arnaud Boetsch Caroline Wozniacki « Chaque premier Grand Chelem est singulier. A Roland Garros, j’ai surtout ressenti une atmosphère particulière. Mon premier match, c’était en qualifications, en Junior. J’avais joué contre une certaine… Alizé Cornet. (Sourire) C’était un match très accroché, puisque j’avais gagné 10-8 au troisième set. Mais, l’année d’après, elle s’était bien vengée. C’est elle qui l’avait emporté 8-6 dans la manche décisive. Avec des scores pareils, je ne risque pas d’oublier mes premières fois à Roland ! »

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David Ferrer « Mon premier Roland, c’était en 2002. Je m’en rappelle très bien. Un échec. Je n’avais pas passé les qualifications. L’année d’après, je suis rentré dans le tableau final. Et je n’ai pas fait d’étincelles non plus. J’ai perdu assez sèchement contre Wayne Ferreira. Pour les joueurs espagnols, Roland Garros, c’est le tournoi le plus important de la saison. Et j’arrive toujours là-bas trop nerveux, trop crispé... J’espère que ça va changer cette année ! »

« Je m’en souviens bien, évidemment, même si ça commence à dater. J’étais tout jeune ; j’avais été invité pour jouer le tournoi. Mais le tirage au sort m’avait réservé un premier tour… délicat ! J’affrontais Kent Carlsson, l’une des terreurs sur terre, à l’époque, une sorte de Nadal d’aujourd’hui. Le match était programmé sur le court numéro 2. Je me souviens qu’avant de jouer ce match, je ressentais un mélange de joie, de fierté, mais aussi de peur à l’idée de prendre une correction. Bon, ça ne s’était pas très bien passé (défaite 6-1 6-0 6-3) ! Sur ce point-là, mon deuxième Roland Garros était meilleur. J’avais passé un tour ! »

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Lionel Roux « Je m’en souviens très bien. C’était un match de folie, face à Martin Jaite, sur le court numéro 2. J’ai été mené deux sets à zéro, mais poussé par un public de folie comme c’est possible sur ce court, je suis revenu dans le match, pour finalement l’emporter. Pourtant, l’Argentin n’était pas le premier venu sur le circuit, à l’époque. Moi, j’étais tout jeune, tout neuf. L’année d’avant, j’avais été Champion de France Junior, sur ce même court, le numéro 2. Tout un symbole. Au tour suivant, je joue Michael Stich. Là, je n’ai rien pu faire. »

Thierry Ascione « J’étais venu en spectateur ! Et, quand j’ai vu un certain Olivier Mutis dégainer des coups incroyables, je me suis dit que j’étais encore très loin de ce niveau… Et, ce, même si j’avais encore quatre ans pour progresser (rires) ! »


paris forever : place de la sorbonne

24Caroline heures Garcia Page réalisée par Audrey Riou

avec

Grande espoir du tennis tricolore, Caroline Garcia, 190ème mondiale début mai, nous a ouvert les portes de son team. Autant vous dire qu’en pleine préparation de la saison sur terre – avec, en mire, une invitation pour Roland Garros –, le sérieux était de mise sur les courts ocre du FCL, dans la banlieue lyonnaise. Décryptage d’une journée type, en compagnie du papa, Paul Garcia, déterminé à faire de sa fille une championne à force de travail et de rigueur.

7h30

9h15

12h30 Nouveau coach, nouveau départ ?

De g à d : Paul Garcia, Pierre Cherret, Caroline et Nicolas Perrote

Petit déjeuner

« 7h30, Caroline prend un petit déjeuner complet. Elle se nourrit de manière équilibrée et nous suivons sa diététique naturellement, mais très précisément. Même chose tous les matins : thé, toasts de pain complet, avec beurre et confiture, céréales, kiwi, oranges et smoothie. Ca peut sembler beaucoup, mais, pour Caroline, c’est une étape importante, vu qu’elle enchaîne sur une journée très intense au niveau physique. Ensuite, nous partons rapidement sur les courts. »

14h30

Reprise de l’entraînement et préparation physique

« 14h30 : aujourd’hui (NDLR : mercredi 27 avril), c’est un jour un peu particulier puisque Caroline reçoit l’aide précieuse de Pierre Cherret, ancien coach de Cécric Pioline, dans l’optique de son premier tournoi sur terre, à Cagnes-sur-Mer. Il est venu accompagné de Nicolas Perrote, préparateur physique de la Fed Cup. Cet après-midi sera surtout consacré à la préparation physique. Elle va enchaîner les exercices : équilibre, reprises d’appuis, glissades et séances de paniers. Ma fille adore l’effort physique. Elle aime apprendre et, en général, elle assimile très vite. Ca risque d’être assez rude, mais il faut impérativement préparer le corps avant la saison sur terre battue. »

Echauffement et phase de jeu

« 9h15, on passe à un peu plus d’une heure d’échauffement physique. C’est nécessaire pour réveiller ses sens et son corps. S’ensuit une phase de jeu en configuration de match, avec son sparring partner, Romain Deshayes. Romain est 2/6 et évolue à Lyon également. Lui et Caroline se connaissent très bien. Ils jouent ensemble depuis tout petit et ont même été Champions de France la même année. »

17h30

Déjeuner et repos à la maison

« 12h30 : pour déjeuner, on rentre le plus souvent à la maison. C’est pour cette raison qu’on voulait rester sur Lyon pendant les phases d’entraînement. Caroline retrouve son foyer et ses repères. Le repas est hautement protéiné : riz ou pâtes, avec des légumes et le plus souvent une viande blanche. Elle fait ensuite une sieste d’au moins une demiheure. Puis, comme toutes les jeunes filles de son âge, elle lit un peu ou s’amuse avec son chien Endy. Elle prend son temps, en fait. De toute façon, elle n’est pas très Facebook ou MSN. Elle est surtout entourée de ses proches, elle voit beaucoup ses cousins. Pour nous, la famille, c’est le socle. Ce sont des racines très profondes qui permettent de se ressourcer et d’emmagasiner de l’énergie. »

19h00

Séance chez le kiné

« A 17h30, c’est la visite quotidienne chez le kinésithérapeute. On adapte, selon l’endroit où nous nous trouvons. Si nous sommes à la Ligue du Lyonnais, le kiné vient s’occuper d’elle sur place. Si nous sommes, comme aujourd’hui, sur les terres battues du FCL (Football Club de Lyon), nous allons à son cabinet, puisqu’il se trouve sur la route pour rentrer à la maison. Ces séances sont devenues indispensables : travail sur la récupération par des massages, travail sur les étirements et les assouplissements... Avec, en plus, quelques manipulations qui facilitent certain gestes techniques. »

Etudes, dîner et fin de la journée

« Nous travaillons depuis quelques semaines avec Frédéric Fontang. C’est une étape importante. Nous avions la volonté de faire évoluer notre structure. Après avoir réfléchi à plusieurs possibilités, nous nous en sommes finalement remis à la FFT. Nous sommes ravis de cette option, puisque Caroline peut continuer à s’entraîner sur Lyon. C’est, pour nous, la solution la plus pratique. On a fonctionné à trois pour la première fois lors de la tournée aux USA. Ca nous a permis de nous calibrer. Frédéric sera présent avec nous sur les gros tournois, type Grands Chelems. Mais sa mission première, c’est une présence à l’entraînement. »

« 19 heures : c’est le moment où Caroline rompt avec le tennis. Elle laisse retomber les tensions de la journée et se met très rapidement aux devoirs. Elle suit des cours par correspondance. Ce sont des cours du CNED, aménagés selon les tournois. Aujourd’hui, Caroline est en Terminale, mais elle passera son Bac sur plusieurs années. Les études, c’est très important. Ce qui est primordial, c’est qu’elle maîtrise parfaitement la langue française. Ensuite, l’Anglais, bien sûr. D’autant que, pour le moment, ce n’est pas encore ça... Au quotidien, on adapte les matières étudiées suivant l’endroit où on est. A l’étranger, on privilégie les langues étrangères et l’histoire-géo. En France, c’est plutôt les matières scientifiques. Enfin, on dîne en famille – un repas plutôt léger – avant de partir dormir à 21h45. »

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paris forever : place vénétie

Gianni Ciaccia

On l’appelle « Gianni » dans le milieu. Photographe du circuit depuis 1983, Gianni Ciaccia, un Monsieur de la photographie, a roulé sa bosse, vivant l’âge d’or du tennis, tout comme son hyper professionnalisation. Coup de projecteur sur un artiste du bord du court.

Yannick Noah « J’ai débuté ma carrière en 1983, avec la victoire de Yannick (Noah, à Roland Garros). J’ai vraiment eu de la chance de commencer comme ça ! D’ailleurs, par la suite, j’ai eu des rapports privilégiés avec lui. Je l’ai suivi de près, sur le court et en-dehors. (Rires) Ce fut un vrai bonheur ! J’ai réalisé mes plus belles prises avec lui. D’ailleurs, j’en ai fait une exposition qu’on peut voir à ma galerie. C’était l’âge d’or du tennis pour un photographe. On pouvait faire presque tout ce qu’on voulait, il n’y avait pas encore d’agents, le circuit était convivial et les rapports humains omniprésents. Je suis un peu nostalgique de cette période dorée. »

De l’argentique au numérique « Les débuts ont été plutôt difficiles, ce n’était pas vraiment au point. Mais je m’y suis tout de suite mis, ce qui n’a pas été le cas de tout le monde. Ce passage a été un vrai séisme. Avant, je me rappelle qu’on mettait en place toutes sortes de combines pour envoyer nos pellicules de l’autre bout du monde... On les donnait à des joueurs qui perdaient tôt dans le tournoi, par exemple. Mais Philippe Chatrier était aussi un bon passeur ! (Rires) Parfois, on demandait carrément à es voyageurs de passage. Aujourd’hui, tout ça, c’est fini et on a dû changer notre métier. Désormais, un photographe est un studio ambulant. On travaille plus vite et on a rarement des soucis de transmission. Moins de stress, quoi ! »

Roland Garros

« C’est un tournoi qui me tient particulièrement à cœur. Il a une histoire à raconter, un peu comme Wimbledon. Je ne dirais pas ça de l’US Open ou de l’Open d’Australie. En plus, je n’habite pas loin de la Porte d’Auteuil, donc j’y passe souvent. J’ai toujours suivi de près les transformations, les différentes démolitions... Par exemple, j’ai eu le privilège de rencontrer l’artiste qui a sculpté les statues de la place des Mousquetaires, en Italie. Je l’ai vu démouler le plâtre d’Henri Cochet… J’avais l’impression de vivre un moment historique ! J’ai une réelle affection pour le court numéro un, un vrai bijou dessiné par Lovera. Dans la fosse située à hauteur du sol, on peut trouver des angles magnifiques. Enfin, parmi tous les autres tournois, je suis obligé de citer Monte-Carlo. Ce n’est pas un Grand Chelem, certes, mais la mer, la Principauté, le soleil, l’atmosphère, la proximité de l’Italie… C’est juste un bonheur ! »

Le sac du pro 20 kg de matériel – 3 boitiers Nikon DS3 – 4 objectifs : 14/24, 70/200, 300, 400, avec multiplicateurs – 2 flashs – 1 monopod – 2 ordinateurs – 6 cartes flashs – 1 serviette éponge

Roger Federer et Rafael Nadal

« On vit une période unique de l’histoire du tennis et j’ai l’impression que les passionnés ne s’en rendent pas tous compte. Il faut mettre tout ça en perspective, par rapport aux autres grands duels du tennis. J’ai connu la dualité Borg-McEnroe, par exemple, mais aussi Lendl-McEnroe, Sampras-Agassi… Ca n’avait rien à voir. Rafael et Roger, c’est juste unique. Je trouve qu’ils ont transcendé le tennis. Ils ont un comportement exemplaire, deux types de jeux différents et un respect l’un pour l’autre que je n’ai jamais ressenti auparavant. Rafa et Roger aiment ce sport plus que tout, ils en connaissent l’histoire et la respecte. Je suis plus qu’heureux de vivre cette période de l’intérieur, car je ne suis pas sûr que ça se reproduise… »

> Vous pouvez admirer l’exposition Yannick Noah à la Galerie de Gianni au 50 boulevard de la Tour Maubourg, 75007 Paris

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PROBLÈME

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COUP GAGNANT

UNION EUROPÉENNE

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coup de chaleur des joueurs

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balle bonne

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espace économique européen

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dans le court

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Note

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Les Seniors ont de l’avenir Le tennis Senior est en pleine expansion : l’ITF Seniors Circuit organise plus de 160 tournois dans 47 pays, ouverts aux plus de 35 ans, jusqu’à 90. Cet effort est soutenu, en France, par l’Association Française de Tennis des Seniors Plus (AFTS+) qui tente de répandre la pratique du tennis dans toutes les catégories d’âge. Découverte.

Denise Follveider,

Un triptyque d’enfer

Présidente de l’AFTS+ (Association Française de Tennis des Seniors Plus)

L’actualité des tournois Seniors

On n’en parle pas beaucoup, mais le tennis Senior se porte plutôt bien ? C’est vrai ! On est un peu trop discret et, pourtant, notre association existe depuis 1944. Mais les choses évoluent et une certaine dynamique s’est mise en place progressivement. On a une forte envie de grandir et de permettre à toutes les personnes possibles de nous rejoindre, d’élargir notre champ d’action. L’AFTS+ joue un rôle moteur dans la pratique du tennis Senior. Pourquoi avoir créé l’AFTS+ ? Pour structurer la pratique du tennis Senior, pour créer une sorte de « club-privilège » grâce à nos partenaires, pour partager notre passion du tennis et pour se retrouver régulièrement sur les compétitions. Oui, parce qu’on imagine que certains Seniors peuvent se sentir isolés… C’est pour ça qu’on est là ! (Rires) On essaie de les guider et de les inviter à nos manifestations. D’autant qu’elles sont nombreuses. On organise des rassemblements à Roland Garros, on crée des animations propres à l’AFTS+ sur chaque tournoi… Aujourd’hui, le tennis Senior est en plein boom. Le matin, dans les clubs, il n’y a que nous ! (Rires) L’AFTS+ est là pour permettre de développer davantage la pratique et toute la convivialité qui va de pair.

Philippe Sautet,

Vice-Président en charge du développement de l’AFTS+ . « C’est une réalité peu connue, mais le tennis des plus de 35 ans – jusqu’à 90 ans – représente environ 374 000 licenciés, dont 174 000 joueurs classés, soit 42% des classés », explique d’emblée Philippe Sautet, Vice-Président en charge du développement de l’AFTS+ . « Il y a un potentiel énorme ; c’est pour ça qu’on a décidé d’aller à la rencontre des futurs joueurs, possibles membres de l’association. Même si je précise qu’on n’a pas d’objectifs économiques ; nous sommes une association loi 1901. » « Association » ne rime pas avec « surplace », affirme Philippe Sautet : « On a défini un vrai plan de développement. On a mené une étude auprès de nos membres avec un questionnaire très précis pour répondre à leurs attentes. Notre volonté, c’est de garder nos valeurs, notamment la convivialité, qui font la force de l’AFTS+. » Dans le même temps, l’association s’est rapprochée de la Fédération Française, toujours dans l’idée de valoriser la pratique du tennis Senior : « On veut inciter les participants des célèbres challenges Caren, Camus et Beust Contet à venir nous rejoindre. Nous pouvons également épauler tous ceux qui ont un projet d’organisation d’une épreuve. A ce sujet, une nouvelle étape Senior aura lieu en 2012, au Tennis Club de Paris. Notre but, c’est d’arriver à un circuit de 24 étapes. » Ca bouge, du côté des Seniors !

C’est au Tennis Club de Menton que la saison des tournois ITF Seniors a recommencé. Près de 300 inscrits, dont 160 Italiens, ont bravé le mauvais temps. Trois jours de pluie, dans une région où il n’y a pratiquement pas de courts couverts... Le Tournoi International Vétérans Menton est l’un des plus relevés des tournois ITF Seniors avec la participation, dans certains tableaux, de trois ou quatre des 10 meilleurs joueurs mondiaux. Le service entretien a fait des miracles pour que les courts soient jouables et le juge arbitre, bien épaulé par les équipes de l’épreuve et du club, a réussi à terminer le tournoi dans les temps. Un petit exploit ! Le tournoi ITF Senior suivant nous a emmené à Agadir, au Maroc, où le soleil est présent tous les jours. De supers cadeaux de bienvenue pour tous les joueurs, une soirée de gala avec 50 artistes, une remise des prix royale au bord de la piscine et une ambiance chaleureuse… Ce tournoi est, sans aucun doute, l’un des plus agréables de l’année. La finale des 50 ans, entre deux ex-premières série, Jacques Hervet et Thibaut Kuentz, a été exceptionnelle. Les autres tableaux ont vu la victoire des favoris, Kjell Worren et Philippe Sautet. Enfin, tous se sont donnés rendez-vous à Bagnoles de l’Orne, en Normandie, dans un cadre enchanteur, servi par une météo incroyable. Près de 200 joueurs ont fait le déplacement, dont une quinzaine d’étrangers. Bagnoles, c’est un peu le rassemblement de tous les joueurs français et l’ambiance y est très sympathique. Les +65 ans nous ont régalés avec des matches à suspense, conclus par la victoire de Kjell Worren, en finale, face à Bertrand Cremers, de retour sur le circuit après six mois d’absence. En vrac, les vainqueurs des autres tableaux : Bruno Renoult, David Gray, Maurice Jamois, Lise Henry, Geneviève Mandar… et de nombreux autres !

Les prochaines étapes Seniors en France • Dunkerque (23 au 29 mai) au Tennis Squash Badminton de Dunkerque-Malo • La Baule (5 au 11 juin) au La Baule Tennis Club-Garden Tennis • Saint Malo (11 au 18 juin) au Tennis Club JA Saint Malo • Cognac (9 au 16 juillet) au Cognac Tennis Club • Bordeaux (18 au 23 juillet) au Villa Primrose Bordeaux • Grasse (20 au 28 août) au Tennis Club de Grasse • Périgueux (27 août au 3 septembre) au Périgueux CA

Devenez membre de l’Association Française de Tennis des Seniors Plus (AFTS+) et recevez vos cadeaux de bienvenue ! Il suffit de renvoyer le coupon, joint au règlement à Association Française de Tennis des Seniors Plus. Nom : ....................................................................................................................................... Prénom : ............................................................................................................... Adresse : .............................................................................................................................................................................................................................................................................. Code Postal : ............................................................................................................................ Tél. fixe : .................................................................................................................................. Tél. portable : ......................................................................................................... E-mail : ...................................................................................................................................... Date de naissance : ................................................................................................................ Tarifs Membres actifs Joueur Paris-Ile-de-France : 75€ //// Membre province : 40€

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* Cadeaux de bienvenue

une chemise de la marque Oxygène pour les hommes, un top offert par la marque Pauporté pour les femmes, une bouteille de vin de Terroir Wine Brokers, un bon d’achat de 20€ à faire valoir sur le site tenniswarehouse-europe.com.

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Les jeunes champions

à la OUATT

sont

Comme chaque année, des jeunes du monde entier se retrouvent à La Baule, pour la phase finale mondiale de la OUATT (Once Upon A Time Tennis). Du 27 juin au 2 juillet prochain, plusieurs milliers de joueurs en herbe tenteront de marcher dans les pas de Rafael Nadal, Parrain de l’épreuve, et de Caroline Wozniacki, Marraine et vainqueur en 2003.

Le mot du Directeur « La France a la chance d’organiser sur son sol plusieurs tournois internationaux de jeunes. C’est une opportunité pour les jeunes Français, qui peuvent rencontrer des étrangers sans avoir à faire de longs voyages. Néanmoins, en deux ans, deux très importants tournois de jeunes cadets se sont arrêtés. C’est triste. Ca doit faire prendre conscience qu’il faut aider davantage ces tournois si l’on ne veut pas qu’ils disparaissent les uns après les autres. Néanmoins, l’organisation de la OUATT, du 27 juin au 2 juillet 2011, à La Baule, est toujours un vrai plaisir car elle est parfaitement réglée. Et le cadre… Exceptionnel ! En effet, à La Baule, nous avons la chance de jouer dans un vrai club de tennis – le Garden Tennis Club –, nanti de 14 courts. Mieux, nous avons l’opportunité de jouer sur terre battue, en plein air, ce qui nous change de ces épreuves très répandues, sur courts couverts et dans le froid. A La Baule, fin juin, le temps est superbe et la nuit tombe après 22 heures. De quoi passer un séjour formidable… à 200 mètres de la plus belle plage d’Europe, pour le plus grand plaisir des jeunes et de leurs accompagnateurs ! Enfin, tous les soirs, sur les courts centraux, des animations sont organisées, permettant à tous les participants de se détendre, de s’amuser, de gagner de nombreux lots et de sympathiser avec des jeunes venant du monde entier. » Philippe Sautet, Directeur de la OUATT

Témoignages « La OUATT est mon tournoi préféré. J’adore jouer sur la terre battue, à La Baule. Pour la première fois, j’y ai joué quatre filles de quatre pays différents ! Et toutes étaient super sympas. Les organisateurs sont très attentionnés et, mieux, ils donnent des prix incroyables ! Et puis, le trophée est vraiment très beau… J’adorerais pouvoir revenir là-bas chaque année ! » Claire Liu (USA), née en 2000 « J’ai participé trois fois à la OUATT. La première, j’avais été très impressionnée, parce que c’était mon premier tournoi international. Venir en Europe du Japon pour faire un tournoi de tennis, ça me paraissait incroyable à mon âge ! J’avais perdu en finale, je me souviens, j’étais très triste. Les deux autres fois, j’ai été ravie de retrouver Philippe, Aurélie, Christophe, Florence, Ghislain, Jérôme… La OUATT, c’est vraiment un tournoi inoubliable. On rencontre des jeunes du monde entier, dans une ambiance de compétition, mais aussi de fête. Au début, on regardait les animations, le soir, très intimidés… Puis on y a participé et on s’est éclatés ! Avec l’expérience, j’ai fini par gagner la OUATT et j’en suis très fière. Ca m’a donné beaucoup d’ambition et l’envie de devenir professionnelle. En tous cas, je garde un souvenir fantastique de mes trois participations. Je souhaite à tous de pouvoir en faire de même ! » Kanami Tsuji (Japon), née en 1996 « J’ai participé à la OUATT pour la première fois dans la catégorie neuf ans. C’était en 2008 et ma première compétition internationale. En fait, j’en avais assez de rencontrer toujours les mêmes adversaires françaises – ce sont d’ailleurs des amies. Comme je gagnais tous mes matches, je voulais défier des étrangères. Mais je ne pouvais pas jouer trop loin de chez moi, car mes parents ne voulaient que l’on sorte de France pour jouer au tennis. Ca a super bien marché, j’ai affronté des Russes, des Ukrainiennes, etc. Et j’ai gagné le tournoi de la phase mondiale contre une Roumaine, après un match super accroché et très compliqué. Il y avait eu pas mal de points litigieux, ça m’avait beaucoup appris ! Depuis, je dispute tous les ans la phase finale mondiale. Je m’éclate à jouer des Australiennes, des Américaines, des Allemandes, des Italiennes… Le tout, en une semaine et à 400 kilomètres de chez moi. En plus, l’équipe des organisateurs est super sympa et les animations fréquentes ! » Lucie Wargnier (France), née en 1999 « J’ai trouvé l’ambiance très sympa. Il y avait beaucoup de personnes de mon âge qui parlaient toutes les langues du monde ! La OUATT permet de se situer au niveau mondial, de pouvoir juger son niveau à l’échelle internationale, de jouer des joueurs étrangers… J’ai beaucoup aimé disputer ce tournoi. Le site est superbe et je me souviendrai longtemps de ma victoire. J’avais eu quelques matches difficiles... Avec, en prime, une récompense inattendue : être sur l’affiche du tournoi ! » Corentin Moutet (France), né en 1999

De nombreux jeunes et leurs parents réclament des tournois qualifications de la OUATT dans leur région. Les clubs intéressés peuvent demander un cahier des charges à psautet@hotmail.com. Les clubs partenaires de GrandChelem sont les bienvenus.

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www.oxygenecommunication.com // © photo Jean-Bernard Thiele (www.jbthiele.com)

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Grégory Cuilleron, vainqueur d’« Un dîner presque parfait » en 2009 et 7ème de l’émission « Top Chef », n’est pas seulement un amoureux de gastronomie, mais aussi un grand fan de tennis et un passionné de beau jeu. A la manière d’un joueur se révélant sur le tard, Grégory a attendu la trentaine pour passer professionnel. En deux ans, le Lyonnais a quitté son tablier d’amateur, troqué contre la toque du Chef : il ouvre son restaurant mi-mai, à Sainte-Foy-Lès-Lyon, près de la capitale des Gaules, des Gones et de la bonne chère. Tu as un souvenir tennistique particulièrement marquant ? J’ai un souvenir très fort de la victoire en Coupe Davis, en 1991. D’ailleurs, c’est le premier événement sportif qui m’a marqué. Le fait que ça se passe à Lyon a sûrement ajouté à l’émotion. Bon, moi, je n’étais que devant ma télé, mais ça n’a rien enlevé à ce que j’ai ressenti. Je me souviens avoir hurlé sur cette fameuse dernière balle jouée par Guy Forget. Il la frappe, s’écroule, pensant qu’il a fait le point, puis se relève parce que l’autre la remet quand même, un truc de fou ! Henri Leconte aussi avait joué des matches extraordinaires... En plus, ça faisait super longtemps que l’équipe de France n’avait pas remporté la Coupe Davis. C’est vraiment un très beau souvenir. Tu as une image forte de Roland Garros en tête ? Le match de Michael Chang contre Ivan Lendl, en 1989. Il finit par servir à la cuillère, un geste sorti de nulle part. J’ai trouvé ça hallucinant ! Sinon, il y a un joueur qui m’a vraiment marqué à Roland : Thomas Muster. Je ne sais pas trop pourquoi... D’autant qu’il n’incarnait pas la finesse même... Mais j’ai cette image de Muster qui s’accroche, puis se tracte à une rembarde, avant de sauter un mur de 2 mètres 50 pour aller voir son entraîneur ! Impressionnant, le mec !

Le restaurant « Epicerie et Cie »

de Grégory fera aussi office d’épicerie fine et de traiteur.

Ouverture le mardi 17 mai 2011

7, Grande Rue - 69110 Sainte-Foy-Lès-Lyon

04 27 01 74 14

50

D’ailleurs, quels joueurs t’ont marqué d’une manière générale ? J’aime bien la vieille école, celle que j’ai connue tout petit. Jimmy Connors et, surtout, John McEnroe ! Je n’aime pas les personnes lisses. Chez quelqu’un, ce qui est beau, ce sont ses aspérités. Jusqu’à l’âge de 20 ans, j’ai l’impression qu’on admire ce qui est plat, ce qui semble parfait,

on s’en fait une image d’Epinal. En fait, ce qui est intéressant, c’est ce qui sort de l’ordinaire.

un tartare de langoustines avec une gelée de pêche blanches, par exemple.

Et les joueurs actuels ? Bien sûr, il y a Federer et Nadal. Mais, moi, je les trouve un peu lisses, chacun dans leur catégorie. Pas au niveau de leur jeu, évidemment. Mais en termes de personnalité… C’est vrai que Nadal a ce côté un peu punchy quand même. Mais j’avoue que ça m’embête un peu. Par contre, j’ai un vrai coup de cœur pour Djokovic ! Il me donne l’impression de ne pas être parfait, ce n’est pas une machine.

A ta manière, tu as vécu une expérience plutôt sportive : « Un dîner presque parfait », d’abord, d’où tu sors grand gagnant ; puis, ton beau parcours dans « Top Chef »... C’est vrai. D’ailleurs, je dis souvent qu’en gagnant « Un dîner presque parfait », je me suis offert une wildcard pour un tournoi pro : Top Chef. Je me suis énormément préparé à ces compétitions, notamment au niveau mental : visualiser la défaite, gérer le succès, tout faire pour tendre à la victoire. Je me suis servi de mon expérience du judo, un sport que j’ai longtemps pratiqué en compétition. J’étais très préparé. Je ne voulais rien laisser au hasard. Ca m’a vraiment démontré la force et la différence que peut faire un travail mental poussé.

Dans GrandChelem numéro 6, nous avions demandé à Michel Troisgros de créer des recettes qui correspondraient aux joueurs qui l’inspirent. Quelles seraient les tiennes et pour qui ? Michel Troisgros, c’est mon idole de toujours. Je vais essayer d’être à sa hauteur ! (Rires) Alors, pour mon chouchou, Djokovic, je verrais bien une pièce de boeuf. Un filet de boeuf Wagyu (NDLR : aussi appelé « boeuf de kobé », connu pour sa méthode d’élevage stricte qui lui donne un goût inégalable), déglacé avec un alcool fort, type cognac. J’accompagnerais la viande d’un mélange d’herbes aromatiques, avec du cresson, de la roquette. Quelque chose qui envoie en bouche. Ascète, mais punchy. Pour Nadal, je vois un truc simple, un peu brut de décoffrage, inspiré de la cuisine espagnole : une pluma de pata negra (NDLR : la meilleure partie d’un jambon espagnol, reconnu dans le monde entier pour son excellence). Je ferais vraiment un travail autour du produit brut, accompagné d’un petit ragoût de haricots blancs. Enfin, pour Federer, on serait plus dans le raffinement. Du poisson, plutôt :

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Tu t’es auto-coaché ou quelqu’un intervenait pour t’aider ? Je me suis conditionné tout seul. En fait, c’est plutôt maintenant que je me verrais bien travailler avec un coach. J’ai besoin d’apprendre à mieux gérer le stress et les sollicitations permanentes. Il faut que j’arrive à me poser un peu. Oui, en ouvrant ton propre restaurant, tu joues ton premier Grand Chelem ! Exact. D’où le besoin d’un préparateur mental. J’ai envie de réussir avec mon équipe. Je sais qu’on nous attend au tournant. Que les gens viennent, c’est une chose ; mais ce dont j’ai envie, c’est qu’ils reviennent pour la qualité de la nourriture. Je ne suis ni à un début, ni à une fin. Pour moi, c’est une étape importante. Je passe vraiment dans la

cour des grands. C’est bien mon premier Grand Chelem. Pour finir, tu peux nous donner ton top 3 des grands Chefs ? En numéro un incontesté : Michel Troisgros. Ses livres sont sur ma table de chevet ! En second... Hum... Ce n’est pas évident. Je dirais Jean-François Piège. Il est vraiment très, très fort. Et mon numéro trois, c’est Michel Roth, Chef du Ritz, Bocuse d’or, Meilleur Ouvrier de France, Prix Escoffier... Bref, la classe !

Grégory s’engage pour l’AGEFIHP (Association nationale de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des handicapés) « L’association est venu me chercher, ça m’a vraiment beaucoup touché. En plus, je prends la succession de Jamel Debouzze. J’ai suis très honoré d’être le porteparole de cette association qui favorise l’insertion des handicapés. Moi, je suis né avec un avant-bras en moins, alors le handicap, je ne le ressens pas vraiment. Mais j’ai reçu beaucoup de témoignages suite aux différentes émissions : mon image semble avoir mis pas mal de baume au coeur aux personnes handicapées. Si je peux leur donner un coup de pouce en les incitant à sortir un peu plus de chez eux, à démarcher des entreprises, à ne plus avoir peur du regard des autres, c’est parfait ! »


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