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de tennis magazine 100% gRatUit OCtOBRe 2011 sePtemBRe
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Un système en faillite !
4 « C’est toujours celui qui croit le plus à la victoire qui l’emporte. » Djokovic , vainqueur de l’US Open 2011
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« Tout était presque parfait, j’étais en contrôle, mais je n’ai pas pu finir. C’est simple, je n’aurais jamais dû perdre. » Roger Federer, suite à sa défaite face à Novak Djokovic,
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etennis.
en demi-finale de l’US Open
« Réunir un bon plateau, c’est un travail de longue haleine. On a commencé il y a un an déjà, puisque l’association avec Jo (Tsonga) a été travaillée en amont. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il va être notre ambassadeur pour les trois prochaines années. Mais, dès janvier, j’étais aussi à Melbourne pour discuter avec des joueurs, prendre des contacts, etc. » Julien Boutter, Directeur du Moselle Open, à propos du plateau de son épreuve
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« Le Hawk-Eye, c’est fabuleux ! Je n’ai jamais été fan des discours du type « ça s’équilibre, c’est pareil des deux côtés… » Non ! La balle, si elle est bonne, elle est bonne, elle n’est pas faute. Evidemment, il ne s’agit pas de remplacer l’homme par la machine, mais on attend quand même que la balle bonne soit comptée bonne et la balle faute, faute. C’est bête, mais c’est comme ça et ça me semble être un minimum ! »
Il est toujours difficile de retrouver le chemin de l’école, ses premières notations et les critiques acerbes de professeurs pressés d’assoir leur autorité pour l’année… Après un Wimbledon de feu, les ténors du circuit sont passés en mode ciment made in USA avec les risques que cela comporte. Ces risques, ils étaient plutôt importants, cette saison, entre troubles sismiques et frasques effrayantes d’une Irène fantasque. L’ouragan écarté, la quinzaine a été synonyme de tempête, pagaille et programmation aléatoire. Un vrai capharnaüm qui a vu le Central Artur Ashe se transformer en piscine olympique et zone test pour serviettes en tout genre et aspirateurs sans sac dernier cri… mais avec de l’eau, encore de l’eau, toujours de l’eau. Heureusement, une fois ces eaux perdues, le tournoi a accouché deux grands champions : une vraie surprise chez ces Dames, avec le succès de la rafraîchissante Samantha Stosur ; un titre de plus pour Novak Djokovic, lui octroyant un statut très particulier, celui de sale gosse qui, parce qu’il gagne, peut bien tout se permettre. Néanmoins, tout cela ne pourra effacer la révolte logique des joueurs – et des arbitres ! – contre un système américain en pleine faillite, où la demi-finale Kerber-Stosur se joue presque sur un court annexe, où le Louis Armstong devient impraticable à cause d’infiltrations… Les Etats-Unis ont vécu un été d’enfer et, s’il y avait une agence de notation pour les tournois du Grand Chelem, l’US Open repartirait, sans nul doute, avec la note AAA–.
Gilles Simon, à propos de la technologie Hawk-Eye
SAMANTHA, LACOSTE EST FIER DE TOI
Diffusion : 40 000 exemplaires dans 800 points en France - Liste des points disponibles sur www.welovetennis.fr - GrandChelem, le magazine gratuit 100% tennis - Fondateur et Directeur de la Rédaction : Laurent Trupiano (laurent.trupiano@grandchelem.fr) - Création artistique et mise en page : Séverine Hébrard (SBDesign – Studio Graphique. www.sbdesign.pro) Conseiller Editorial : Rémi Capber (remi.capber@grandchelem.fr) - Rédacteurs : Gwendoline Cordeliers, Pauline Dahlem, Audrey Riou - Site internet : http://www.welovetennnis.fr - Responsable E-Commerce : Audrey Riou (audrey.riou@grandchelem.fr) - GrandChelem est édité par la société Convergence Media, 8 rue Joseph Cugnot, 38300 Bourgoin-Jallieu - Rédaction et publicité : 0427442630 – Régie : Offensive Communication (Frédérique Sebbane)
La rédaction
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SAMANTHA STOSUR HABILLÉE PAR LACOSTE GAGNE L’US OPEN 2011 2
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Ce qu’il faut retenir de l’us open 2011
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Un programme mathématiquement ajusté Si Novak Djokovic a gagné 64 matches en l’espace de huit mois, sa programmation n’y est pas étrangère. Apprenant de ses erreurs passées, le Serbe a su faire les bons choix. « C’est vrai que j’ai changé sur ce point », révèle Djokovic. « Car, si mes résultats sont excellents cette année, c’est parce que j’ai suivi un programme impeccable. Je sais, désormais, quand j’ai besoin de faire une pause, de récupérer ou de me préparer à nouveau. En bref, j’ai appris à mettre sur pied une programmation parfaitement ajustée. » L’idée du team Djokovic ? Atteindre un pic de forme lors des momentsclefs : les Grands Chelems. « Mon équipe travaille pour que je joue mon meilleur tennis lors des grands événements. Et ce qui compte vraiment dans notre sport, ce sont les quatre tournois du Grand Chelem. C’est là que je veux gagner. Aujourd’hui, je suis littéralement épuisé, mais j’ai mon trophée sous le bras. Et c’est pour ce trophée que je me suis battu. »
Numéro un mondial et ambassadeur de son sport Novak Djokovic n’est plus seulement ce facétieux joueur que nous avons connu, avide de faire sa place au sommet du tennis. Devançant, désormais, Rafael Nadal et Roger Federer au classement, le numéro un mondial se veut ambassadeur de son sport. Et Nole prend ce rôle à cœur. « Je sais que mon statut me donne de lourdes
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responsabilités. Je dois représenter mon sport de la meilleure des manières. Et je suis toujours en apprentissage sur ce point. » S’est-il inspiré de ses nouvelles victimes favorites pour remplir ces responsabilités ? « Je ne me compare ni à Rafa, ni à Roger, car nous sommes tous différents », explique le Serbe. « Mais je me réfère tout de même à leurs carrières : quelle attitude adopter en public, comment porter cette responsabilité et ses enjeux… J’ai appris beaucoup de choses à leur contact. »
Un robot au mental d’acier « C’est toujours celui qui croit le plus à la victoire qui l’emporte. » Pour DjokoCop, la clef du succès est mentale. « J’ai eu un déclic dans la tête. La plupart de mes coups sont les mêmes qu’il y a deux ans. La différence, c’est que je crois en mes frappes. J’avance, j’agresse. Et mon approche mentale des grands matches est différente, particulièrement lorsque j’affronte des champions comme Rafa et Roger. Il y a deux ans, j’attendais la faute. Aujourd’hui, je suis persuadé que je peux gagner. C’est la bonne attitude et je crois que la différence se fait là-dessus. Car, dans les grands événements, de simples détails font qu’une défaite se transforme en victoire. » Depuis le début de l’année, le jeu de Novak Djokovic a atteint une précision rare. De façon mécanique, le Serbe utilise toute la géométrie du court, variant ses longueurs de balle, ses zones et ses effets avec une effrayante maîtrise. « Tout ça, je le dois au travail que je mène depuis mon plus jeune âge. Toute ma vie, j’ai travaillé, je me suis dévolu à 100% à mon sport. C’est la seule manière de réussir. » Alors ? Invincible, le robot Djoko ?
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« Personne n’est imbattable », réplique Novak. « C’est vrai que mes résultats sont incroyables cette année. Mais c’est ma « positive attitude » qui m’a permis de rester au top. Au début de l’année, lors de ma série de victoire, je prenais les matches les uns après les autres en me répétant que ça ne s’arrêterait jamais. Bien sûr, ce n’était pas possible. Mais c’était la juste manière d’aborder la chose. »
Du Petit Chelem au Grand Chelem ? En s’imposant à Melbourne, Londres et New York, Novak Djokovic devient le cinquième joueur de l’histoire à réaliser le Petit Chelem, après Jimmy Connors, Mats Wilander, Roger Federer et… Rafael Nadal. Impensable en début de saison. Alors, pourquoi pas le Grand Chelem en 2012 ? « Rien n’est impossible », répond Djoko. « Il y a encore plein de choses que je veux prouver. Je veux gagner beaucoup d’autres tournois majeurs. Ce serait incroyable de compléter le Grand Chelem en m’imposant à Roland Garros, c’est clairement mon ambition. Mais ça prendra le temps qu’il faudra. C’est tout de même extrêmement difficile de gagner les quatre en une saison. Rappelez-moi, combien de joueurs l’ont réussi, ce Grand Chelem ? » Aucun* Novak. Aucun. * Au cours de l’ère Open.
Rafael Nadal « knocked out »
Difficile de trouver des mots pour qualifier cette finale hallucinante de l’US Open 2011 et, plus précisément, ce troisième set d’une autre dimension. Il faut se replonger dans l’histoire de la boxe et visionner des combats d’un autre siècle… Car, entre Nadal et Djokovic, la lutte se situe à ce niveau-là. Les coups droits sont des uppercuts et le rythme infernal intimé par les deux vise à ruiner le moral, puis le physique – à se détruire, en quelques mots. Quand Federer cherche les courbes et la fluidité, ces deux champions frappent la balle, encore et encore, avec une violence inégalée, à une vitesse effrénée, cherchant à se faire mal, à toucher qui le foie, qui le plexus solaire… Le tennis atteint alors une sphère inédite. « Je ne sais pas s’il l’a fait évoluer à un niveau fou ; en revanche, lui a atteint un niveau incroyable », explique, du bout des lèvres, la victime du jour, Rafael Nadal. Pourtant, l’Espagnol n’a rien lâché et s’est accroché comme un mort-de-faim. Dans ce fameux troisième set, il réussit même le petit exploit de revenir dans le match, lors même qu’il nous semble étourdi, dans les cordes, envoyé au tapis, au moment où le Serbe sert pour la victoire. Mais… « Dans ce duel, je n’ai jamais eu un seul point gratuit », développe Rafa. « Or, quand le combat atteint une telle intensité, c’est ce type de points qui permet de repartir à l’assaut. » Sans ces moments de répit, sans ces petits temps morts, point de salut. « Au début du quatrième set, j’étais vraiment fatigué », reconnaît-il, en conférence de presse. Fatigué et, bientôt, KO pour de bon. Fort heureusement, l’adversité ne fait pas peur au Majorquin, touché dans son orgueil après une sixième défaite consécutive en finale… Une situation qui le touche, mais ne l’anéantit pas, bien au contraire : « La saison passée, j’ai gagné trois tournois du Grand Chelem. Cette année, un seul. Mais je rentre, cette fois, en Espagne sans amertume, car – ce n’était pas le cas à Wimbledon – j’estime avoir tout fait pour tenter de l’emporter. » En ce moment, le souci est bien là : face à DjokoCop, « tout », ça n’est plus suffisant. Vivement l’Open d’Australie !
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DjokoCop : le retour. Après avoir été vaincu en 2007 et 2010 par les méchants Roger et Rafael, DjokoCop et son exosquelette faisaient leur retour en finale, à Flushing. En mode cyborg, le patron du circuit a flingué tous ses adversaires, bien aidé par un corps au physique robotisé et à l’intelligence mathématique. GrandChelem a analysé les clefs d’un synopsis dont la chute est jouée : le vainqueur, c’est toujours DjokoCop.
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Décembre 2011 Dim. 4
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Dim. 18
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Janvier 2012 Dim. 15
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Attention : seuls les 300 premiers bulletins par journée de sélection seront pris en compte. Les bulletins erronés, incomplets, illisibles ne seront pas retenus.
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Ce qu’il faut retenir de l’us open 2011
Ce qu’il faut retenir de l’us open 2011
« Extra-ordinaire. » Le mot décrit à la perfection cette édition 2011 de l’US Open. Une édition dont l’ordinaire n’aura rien eu d’ordinaire : le déluge qui s’est abattu sur New York les 6 et 7 septembre a provoqué une succession d’événements sans précédents, façon lutte finale et révolution rouge au pays du dollar. Les joueurs qui s’insurgent contre un système se préoccupant plus des petits billets verts que de petites balles jaunes, les arbitres qui protestent contre une rémunération jugée ridicule, des idées qui fusent, du pertinent au plus saugrenu, et des jalons posés pour un prochain syndicat des joueurs, une organisation dépassée par des événements incontrôlables… Mais à l’extra-sportif, il faut encore ajouter le sportif, un peu dingo là aussi : la rivalité Federer-Djokovic et ses rancœurs profondes – de la poésie ! –, le duel Djoko-Rafa et ses bras de fer titanesques, Samantha Stosur qui remporte son premier titre du Grand Chelem, la réussite de Tsonga et la lose des Frenchies… Comme le disait Lelouch, « la vie est une météo imprévisible » ! Federer, encore raté
Qui parle de Big Four ?
omme l’an passé en demi-finales face à Novak Djokovic, Roger Federer a eu deux balles de match. Et, comme l’an passé, il s’est incliné – 7-5 au cinquième set. Bloqué aux portes de la finale sur un incroyable retournement de situation, le Suisse digère mal sa défaite. « Tout était presque parfait, j’étais en contrôle, mais je n’ai pas pu finir. C’est simple, je n’aurais jamais dû perdre. » Il n’empêche que cette défaite inquiète. Pour la deuxième fois en trois mois, Federer a perdu un match après avoir mené deux sets-zéro, ce qui ne lui était encore jamais arrivé en Grand Chelem. Et, surtout, pour la première fois depuis 2002, Roger boucle sa saison sans aucun titre majeur. La fin d’une incroyable série. « J’ai pourtant eu les opportunités pour faire mieux en Grand Chelem, cette année. Ici, à New York par exemple, j’aurais aimé disputer cette finale et avoir une chance de remporter le titre. Mais ce n’est pas le cas. Je dois l’accepter et avancer. » Que les fans du King ne désespèrent pas : Sa Majesté a d’ores et déjà annoncé qu’elle aborderait le prochain Grand Chelem avec une motivation décuplée et la ferme intention de récupérer ses couronnes. « Je peux vous dire que j’irai en Australie plus affamé que jamais. » Pourvu que ça suffise…
Big Four » : l’expression est entrée dans le langage journalistique commun. Pourtant, plus le temps passe, moins elle est réaliste – notamment quand l’Histoire et la petit balle jaune se rencardent, en Grand Chelem. Murray a beau jeu de vociférer à chaque point, comme en demi-finale, face à Rafael Nadal… Il est bien loin des trois ténors. S’il parvient à dominer ses compères en deux sets, la donne est différente dans le format majeur. Pis, quand vient le moment de placer une tactique et déborder le trio en s’appuyant sur un coup fort, c’est la panne d’inspiration et la défaite qui pointe le bout du nez. A l’US Open, il n’a pas dérogé à la règle – ça devient presque une habitude, une triste rengaine. Du coup, difficile d’associer Murray à notre trio magique, d’autant que les titres en Grand Chelem lui manquent, désormais, cruellement. L’intéressé, lui, ne s’alarme pas et continue d’espérer : « C’est quelque chose que je veux parvenir à réaliser. Cette année a été ma meilleure en Grand Chelem, donc je m’en rapproche de plus en plus. Il faut simplement que je reste en forme physiquement pendant les quatre ans qui viennent, car je serai à mon maximum au niveau tennistique. » Voilà une attitude sereine et positive qu’il devrait afficher sur le court, ça lui permettrait peut-être de passer le cap !
Un tournoi 100% surprise
Tsonga, valeur sûre
amantha Stosur, titrée à l’US Open. Qui l’eut cru ? L’intéressée elle-même ne s’en remet toujours pas. « Je suis encore sans voix. Je ne peux réellement pas croire que j’ai gagné ce tournoi. » Et pourtant, si ! Impériale, en finale, face à une Serena Williams de retour à son meilleur niveau, l’Australienne a joué le match de sa vie, au meilleur des moments. Son adversaire, pourtant vainqueur de 13 des 17 finales qu’elle a disputées en tournois majeurs, reste admirative. « Tout le crédit revient à Sam. J’ai tout tenté pour revenir dans la rencontre, mais elle n’a fait que des points gagnants. Bravo à elle. » Cette victoire de la tête de série numéro 9 conclut un tournoi féminin particulièrement riche en surprises. On pense à l’improbable demi-finale d’Angelique Kerber, 92ème joueuse mondiale, qui n’avait jusqu’alors jamais dépassé le troisième tour en Grand Chelem. On pense aussi aux éliminations prématurées de Petra Kvitova, Na Li, Maria Sharapova, Jelena Jankovic et Marion Bartoli. Bref, le tennis féminin n’a jamais été aussi difficile à suivre !
emi-finaliste à Wimbledon, quart-de-finaliste à l’US Open… Jo-Wilfried Tsonga, dans sa version sans coach, est toujours au rendez-vous. Mieux, il n’est plus très loin de se qualifier pour la Masters Cup, après avoir retrouvé le top 10. Autant de motifs de satisfaction, après sa lourde défaite face à Federer, à New York : « Il faut rester positif, j’ai fait de belles choses lors de cette quinzaine. Je dois maintenir cette ligne directrice, je pense que j’aurai encore l’occasion de réaliser de très belles performances d’ici la fin d’année. » Après avoir débuté la saison cahin-caha – il pointait à la 22ème place mondiale, début mai –, Jo est revenu au plus haut niveau sans entraîneur. Beaucoup de spécialistes en doutaient, mais ce fonctionnement en totale autonomie semble parfaitement lui convenir. Ne lui reste, maintenant, qu’à confirmer cet état de forme par un titre ! Ca ne lui est pas arrivé depuis 2009, presque une éternité… Pourquoi pas, dès le Moselle Open dont il est l’ambassadeur !
Born in the USA
La French Touch, un autre jour
n petite forme depuis plusieurs mois, le tennis américain a retrouvé des couleurs à Flushing Meadows. Pas moins de seize représentants étaient présents au deuxième tour, cinq en huitièmes de finale et trois en quarts. Ajoutez à cela un titre en Juniors pour la jeune Grace Min et une nouvelle finale de Serena Williams... Mieux : la vraie bonne nouvelle, côté USA, vient de l’avènement de la jeune génération. Irina Falconi, 21 ans, Christina McHale, 19 ans, et Sloane Stephens, 18 ans, ont, toutes, atteint le troisième tour. Qui sait ? L’une d’entre elles prendra peut-être la succession des Sisters ! Chez les garçons, John Isner décroche, à 26 ans, son premier quart de finale dans un majeur. Un quart qui en appelle sûrement d’autres. A signaler, également, la performance de Donald Young – enfin ! –, annoncé, dès ses 18 ans, comme le futur numéro un mondial. A 21 ans, le natif de Chicago réussit un très beau parcours à l’US Open en atteignant les huitièmes de finale. La relève des Roddick, Blake, Venus et Serena est peut-être arrivée !
arion Bartoli sortie prématurément, et c’est le tennis féminin tricolore qui confirme ses plaies. Pas une joueuse au troisième tour et une seule consolante : la finale de Caroline Garcia dans le tournoi junior – perdue. Côté masculin, vraie déception pour Gilles Simon qui maraboute le géant Del Potro, avant de se faire envoûter par le titan Isner. « J’aurais dû gagner 100 fois », expliquait Gilles, à la sortie du court. Une analyse que ne pouvait pas faire Richard Gasquet, battu par Karlovic, ni même Gaël Monfils, vrai gentleman après sa déconvenue face à l’ami Juanqui, mais toujours à la recherche d’un certain sens tactique. En conférence de presse, la Monf’ rend hommage à l’Espagnol, avant que les journalistes américains, qui kiffent ses plongeons, ne l’interrogent sur son aspect show man. Un art que le Français maitrise à la perfection... « Beaucoup de personnes pensent que je suis élastique ou une sorte d’X-Man, mais, quand je plonge, je prends des risques, je peux aussi me faire mal. » On oublie comme on peut les mauvais résultats…
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Mardi 6 septembre Le déluge
Mercredi 7 septembre La fronde
- 68°F - 80% humidity
- 70°F - 80% humidity
Il est 1:20 AM, Roger Federer vient tout juste de boucler son huitième de finale. Et la pluie commence à tomber… C’est le début du calvaire. A 11 heures, impossible de lancer les matches. Les courts – non bâchés – sont détrempés. Et il pleut toujours autant. Une heure et demie plus tard, les organisateurs décident d’annuler purement et simplement toutes les parties prévues. Dans les allées de Flushing, la pression monte. Le retard pris est conséquent et les prévisions météo des prochains jours alarmantes. Après un tremblement de terre et un ouragan « terrific », c’est finalement la pluie, ce phénomène naturel si banal, qui vient bouleverser l’organisation de l’US Open.
Jeudi 8 septembre La lutte finale - 72°F - 50% humidity Le cousin d’Irene s’en est enfin allé ! La pluie a cessé et les matches vont pouvoir reprendre. Mais les joueurs sont toujours aussi remontés. Et, pour mieux lutter, ils l’ont compris, il faut s’organiser. Novak Djokovic, numéro un mondial, prend la parole : « J’admets que les tournois du Grand Chelem soient un gigantesque business. Mais les joueurs font partie intégrante de ce spectacle, à ce que je sache. Et ils ne sont pas même pas écoutés ! J’espère que nous constituerons un front uni afin de mieux défendre nos intérêts. » « Si on veut du changement, changeons de ton », poursuit Rafael Nadal. « Organisons-nous pour que ça n’arrive plus. » Andy Murray va plus loin : « Nous n’avons pas notre mot à dire. Créons un vrai syndicat de joueurs ! Si c’est l’unique moyen de faire entendre notre voix… » John McEnroe approuve : « Il faut que les joueurs refusent ce traitement. Qu’ils se constituent en syndicat et protègent leurs intérêts. Qu’ils fassent grève. » A Roger Federer, grand sage du circuit, le mot de la fin. « Bien sûr, personne ne pouvait prévoir qu’il pleuve deux jours d’affilée. Mais ce n’est pas le fond du problème : avec une programmation normale, ces retards n’arriveraient jamais. Malgré nos protestations, rien ne change, les Grands Chelems placent l’audimat au-dessus de toute considération. Idem à Roland-Garros, où nous étions vivement opposés à l’ouverture du tournoi le dimanche. Ils l’ont fait quand même. Toutes les parties vont devoir s’asseoir autour d’une table et aborder les vrais sujets désagréables. Je parle de la santé des joueurs et de l’utilisation des revenus : l’US Open ne pourrait-il pas réinvestir une plus grande partie de ses bénéfices, notamment dans un toit ? » LA question qui fâche.
Réveil toujours aussi humide à New York. Le ciel est gris, « and it’s raining cats and dogs ». A la moindre éclaircie, les employés s’activent et essuient les courts. C’est vrai qu’à Flushing, on n’a toujours pas compris l’utilité d’une simple bâche… Les serviettes, raclettes et autres aspirateurs à eau super high tech’ sont de sortie. A 12h30, on appelle Rafael Nadal et Gilles Müller sur le Central. Le Luxembourgeois se présente, mais l’Espagnol, fâché d’être envoyé sur un terrain glissant, ronchonne aux vestiaires. Grognon, Rafa finit par entrer sur le court, le temps de perdre les trois premiers jeux du match. 21 minutes plus tard, la pluie met fin à cette mauvaise blague. Mais Rafa ne décolère pas. « C’est toujours la même histoire, vous ne pensez qu’à l’argent ! » lâche-t-il au Directeur du tournoi. Aux vestiaires, la colère monte. Réunions de crise chez les joueurs. Il faut agir ! Nadal, Roddick et Murray foncent dans le bureau du Directeur et enchaînent par un crochet télé sur ESPN. « Ils savent qu’il pleut toujours, mais nous appellent quand même sur le court. Bon sang, ce n’est pas possible ! » gronde Rafa. Roddick enchaîne : « S’il y a discussions pour savoir si les courts sont jouables, c’est qu’ils ne le sont pas. Tout ça n’est finalement qu’une question de fric. » Murray, lui, propose une idée assez saugrenue pour finir le tournoi dans les temps : « Pourquoi ne pas disputer les quarts et les demies en deux sets gagnants ? » L’interminable attente, alliée au stress, tape sur le système de chacun. Les spectateurs, trempés, sont excédés. A 17h30, la nouvelle tombe, comme une évidence. « En raison des conditions météo, tous les matches sont annulés. » On est à J-4 de la finale et il reste quatre matches en trois sets gagnants à jouer pour l’un des finalistes…
Pendant ce temps… La révolte des arbitres - Pression : 900 hPa - Vents : force 10 Profitant de l’agitation provoquée par la jacquerie des joueurs, les arbitres, d’ordinaire très discrets, sont sortis de leurs gonds, à Flushing Meadows. Et pour cause ! Alors que les bénéfices du tournoi devraient encore dépasser les 200 000 millions de dollars cette année, ces messieurs-dames de l’arbitrage sont extrêmement mal payés : 250 dollars par jour à l’US Open pour les Badges Or, professionnels les plus qualifiés, contre 306 dollars à Wimbledon et 383 dollars en Australie. Conséquence ? Seuls 13 des 26 meilleurs arbitres ont fait le déplacement à New York, cette année. C’est donc fort logiquement qu’une baisse de la qualité de l’arbitrage pour cette édition 2011 s’est fait sentir… Norm Chryst, ex-Badge Or, aujourd’hui retraité, regrette cette situation dans le New York Times. « Ca fait des année qu’on se plaint. L’US Open augmente ses bénéfices tous les ans, mais, nous, officiels, n’en voyons pas la couleur. Et si les Badges Or ne veulent pas venir ici, c’est principalement pour des raisons d’argent. » Roger Federer, conscient du problème, voudrait que les choses s’arrangent rapidement. « C’est un métier difficile que d’être arbitre. Et j’aurais souhaité que les meilleurs soient ici. J’espère qu’on va trouver une solution. »
pages réalisées par Pauline Dahlem
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petits potins
Monfils-Dimitrov : le baiser qui buzze
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RENDEZ-VOUS
ais quelle mouche a piqué Grigor Dimitrov au premier tour de l’US Open ? Au terme de son match contre Gaël Monfils, le Bulgare a offert un spectacle inhabituel aux 10 000 spectateurs du Louis Armstrong Stadium : une tentative de « kiss » à un adversaire pour le moins surpris. L’approche a été poliment esquivée par le Français, grâce à un geste technique admirable, une dérobade latérale chaloupée de toute beauté ! Coutume peu en vogue sur les courts, ce « special kiss » a très vite fait le tour du web. Des millions d’internautes se sont confondus en conjectures : simple tradition bulgare ? montée soudaine de phéromones ? ou fruit d’un pari assez osé ?… Malgré une enquête approfondie, le mystère n’est toujours pas levé. Les secrets du vestiaire sont impénétrables…
Temps forts 10 au 16 octobre
• Masters 1000 de Shanghaï
7 au 13 novembre
• Masters 1000 de Paris-Bercy
ATP
19 au 25 septembre • ATP 250 Moselle Open • ATP 250 Bucarest
26 septembre au 2 octobre • ATP 250 Bangkok • ATP 250 Kuala Lumpur
3 au 9 octobre • ATP 500 Pékin • ATP 500 Tokyo
17 au 23 octobre • ATP 250 Stockholm • ATP 250 Moscou
24 au 30 octobre
• ATP 250 Vienne • ATP 250 St-Petersbourg • ATP 250 Montpellier
31 octobre au 6 novembre Je m’en moque si mon jeu est moche, je vais juste essayer d’avancer dans le tournoi. Je ne vais pas prétendre que je suis dans une forme olympienne.
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• ATP 500 Valence • ATP 500 Bâle
WTA
19 au 25 septembre • Guangzhou • Séoul
Andy Roddick, ultra optimiste
25 septembre au 1er octobre • Tokyo
1er au 9 octobre • Pékin
Ca bouge chez les Seniors !
10 au 16 octobre
L
17 au 23 octobre
e circuit senior a connu un très bel été de compétition dans une ambiance toujours aussi chaleureuse et gourmande. Après les étapes de La Baule, Saint Malô, Cognac et Bordeaux, le circuit reprend de plus belle ! Les Seniors de l’AFTS+ se rencontreront dans des clubs aussi beaux que prestigieux : Le Touquet, Beaulieu et Saint-Tropez. L’AFTS+, toujours désireuse de partager sa passion, a mis en place le site www. aftsplus.fr grâce à la bonne volonté d’André Contet. Vous pourrez y consulter les résultats des 650 clubs qui participent à ces challenges, ainsi que toutes les informations sur les tournois ITF et français seniors+. Vous avez plus de 45 ans et le circuit senior vous intéresse ? Quel que soit votre classement et votre niveau, vous pouvez adhérer à l’association. Ces tournois ayant toujours un tableau de consolation, vous êtes assurés de disputer plusieurs matches.
• Linz • Osaka
• Luxembourg • Moscou
25 au 30 octobre
• WTA Championships à Istanbul
3 au 6 novembre • Bali
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Vous avez été nombreux à envoyer vos photos, puis vos vidéos, à l’occasion du jeu-concours « Pose Canap’ », lancé en avril dernier. Grâce à une mise en scène décalée et travaillée, les grands gagnants, Pierrick et Claire, sont partis quatre jours à New York, durant l’US Open. Un séjour qu’ils n’oublieront pas de sitôt ! Entre night sessions, hôtel grand luxe au cœur de Manhattan et rencontres inattendues, ils sont encore sous le charme de la grosse pomme. Témoignage.
« Gagner
ce voyage à l’US Open, pour les grands fans de tennis que nous sommes, c’était un rêve. A quelques heures du départ, nous ne nous rendions toujours pas compte de ce que nous allions vivre. Nous avons l’habitude de nous rendre à Roland Garros depuis quelques années déjà, mais, manque de bol, cette année, nous n’avions pas pu. Alors apprendre que nous allions à l’US Open – et pour quatre jours, en prime ! –, c’était le plus beau des cadeaux ! Je retiens ma rencontre avec Novak Djokovic, après son match de la night session du samedi, contre Davydenko. Je l’avais déjà croisé à Roland, mais, là, c’était encore plus dingue ! A vrai dire, on ne peut jamais imaginer réellement quelque chose tant qu’on ne l’a pas vécu et c’est tout à fait l’impression que j’ai eu pour ce voyage. Que ce soient nos premiers pas dans New York, la découverte de l’hôtel, de notre chambre, du programme des matches, du stade, nos rencontres avec les Américains… Plus on avançait dans le voyage, plus on était émerveillés par tout ce qu’on découvrait. Jamais je n’aurais pensé que ça puisse être aussi parfait. Enfin, l’ambiance qui régnait dans les stades était tout simplement extraordinaire – surtout en night session. C’est tout l’état d’esprit américain qui se retrouve dans un événement sportif et ça crée un cocktail vraiment explosif dans le bon sens du terme. Alors, en un mot : merci, merci à Wilson, merci à GrandChelem/Welovetennis ! » Ils ont visité : l’Empire State Building, le Rockefeller Center, Central Park, Times Square, la Statue de la Liberté, le MOMA, Wall Street, la 5th Avenue… Ils ont rencontré : Novak Djokovic, Juan Martin Del Potro, Petra Kvitova et John McEnroe.
Merci à vous tous d’avoir participé…
nis.fr http ://www.weloveten
petits potins
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Voyage au bout de l’enfer
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près avoir bouclé une semaine éreintante à Winston Salem – et une défaite, en finale, après s’être extirpé des qualifications –, Julien Benneteau avait décidé de fêter ça sur la route, avec son coach, Loïc Courteau. L’idée ? Rallier New-York en voiture, la « grosse pomme » n’étant distante que de 900km, une promenade pour les Etats-Unis. Un road trip tranquille sur les « highways » américaines, façon « lonesome cow-boys », c’est aussi le moyen de faire le point et discuter, de la vie, du monde et de tennis. Malheureusement, c’était sans avoir consulté la « weather channel » locale et pris la mesure du danger Irène, rodant sur la côte est. Très vite, l’ouragan a transformé ce parcours de santé en chemin de croix et voyage en Enfer. « A un moment donné, on ne voyait plus rien », explique Julien Benneteau. « On était complètement perdus, affamés, fatigués, éreintés. Pis, chaque motel affichait « no vacancy ». Franchement, je ne savais pas ce qu’on allait pouvoir faire et, à vrai dire, on commençait à avoir un peu peur… » Heureusement, au bout d’une route improbable, au milieu de nulle part, sous un déluge de fin du monde, les deux infortunés tentent leur ultime chance dans un motel qu’Hitchcock n’aurait pas renié, à la Psycho et son Bates Motel. On est loin des palaces, à Indian Wells, Miami ou Cinci’… Mais gageons que ce miteux gourbi, où il restait deux chambres - tout juste ! -, valait bien, ce soir-là, l’ « US Open trophy ».
J’ai une nouvelle maison à Los Angeles et j’y ai fait construire une salle de karaoké. Je ne vais quand même pas ranger mestrophées dans cette pièce ! J’aimerais continuer à gagner, mais, à chaque fois que je gagne, je me dis : « Qu’est-ce que je vais faire de cette coupe maintenant ? »
mardi 13 septembre à 10:27
2182 fans
Serena Williams, sa coupe Suzanne Lenglen bientôt en vente sur Ebay ?
Fabrice Santoro aux 80 ans du TC Chambéry
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e 25 juin dernier, le TC Chambéry a fêté son 80ème anniversaire en présence de Fabrice Santoro. Fabulous Fab’, venu inaugurer le court central – il porte, désormais, son nom – a participé aux nombreuses activités inscrites au programme : séance de dédicaces, échanges de balles avec les jeunes du club et buffet campagnard… Une journée en tous points délicieuse ! Délicieuse, également, pour le gagnant de GrandChelem, qui a eu l’honneur d’échanger quelques balles avec Fabrice sur la terre battue chambérienne. Réaction : « Ca va quand même très vite ! » Eh oui, notre Battling Fab national a de beaux restes !
Le match s’est joué à quelques points. Mais je vais me forcer à ne retenir que le bon côté de cette défaite. Et puis, c’est un bon jour pour moi, c’est mon anniversaire. Ma maman est présente. Et comme elle me le dit souvent, que tu perdes ou que tu gagnes, l’essentiel est de donner le meilleur. Et c’est ce que j’ai fait. Gaël Monfils, fiston à sa maman
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La mauvaise blague de Wozniacki
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arton rouge pour Caroline Wozniacki ! Si l’on appréciait la Danoise pour ses conférences de presse souvent décalées, la numéro un mondial s’est laissée aller à un humour douteux, à l’US Open. Face aux journalistes, après son match contre Svetlana Kuznetsova, la joueuse a voulu amuser la galerie en imitant Rafael Nadal, perclus d’une série de crampes, la veille, au même endroit. Le Majorquin s’était littéralement écroulé, contraint de s’allonger par terre, devant une assistance médusée, puis évacuée. Hilare, Caroline a trouvé de bon goût de singer une situation plus inquiétante que drôle. Imitation plutôt déplacée pour toute personne ayant visionné la vidéo du black-out de l’Espagnol… Elle pourra toujours brandir le drapeau de l’humour ! Néanmoins, on imagine mal Rafa se permettre de parodier sa crise de crampes et ses larmes, à Doha, fin 2009, contre Zvonareva. Si jamais c’était le cas, il faudrait donc en rire, ma chère Caroline ! Comme l’écrivait Paul Léautaud : « On rit toujours mal des autres quand ne sait pas d’abord rire de soi-même. »
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Wilson Je sais exactement comment je dois jouer pour battre Rafael Nadal.
La Tsongüglok, bientôt chez Ikea ? Si les bancs des stades de football ont déjà été investis par le marketing – on pense aux sièges Recaro –, le tennis a été épargné par cette tendance. Il est rare que sièges ou chaises soient d’un grand confort, reconnaissons-le. Il faut dire que le joueur n’est pas là pour se reposer ou s’affaler, façon Bidochon au fond du canap’, mais bien pour reprendre son souffle et se concentrer ! On analyse, on imagine, on se projette... La minute-trente est chère pour être prêt au combat. Mais c’est aussi la touche « pause » et le moment où s’arrête le corps : les muscles se relâchent, la température descend… Pour toutes ces raisons, mais – surtout ! - parce qu’il souffre facilement du dos, Jo-Wilfried Tsonga n’a pas utilisé les chaises classiques de l’US Open. Notre Frenchy a opté pour un modèle plus dur au maintien optimal. Manifestement, Jo-Wil’ confirme qu’on peut être autonome et performant, sans négliger aucun détail… Même si son kiné, Michel Franco, ne doit pas être bien loin !
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David Nalbandian, ah bon ?
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et son oeuf magique
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’est qu’il a fait un paquet de concessions pour devenir numéro un mondial, l’ami Novak ! Changement de prise au service, traitement d’une allergie au pollen, ajustement d’un régime antigluten… C’ est déjà un sacré boulot ! A ces trucs et astuces, le Serbe ajoute désormais l’utilisation d’une mystérieuse machine : le CVAC POD. Cette cabine ovoïde révolutionnaire aurait des vertus miraculeuses selon son fabricant : « Passer vingt minutes dans l’œuf trois fois pas semaine peut booster les performances sportives en améliorant la circulation du sang, en augmentant le nombre de globules rouges, en diminuant l’acide lactique et, même, en stimulant la biogenèse des mitochondries et la production des cellules souches. » Un programme alléchant ! Notez que cet œuf magique, fabriqué à une vingtaine d’exemplaires seulement, coûte la bagatelle de 75 000 dollars, soit le prize-money d’un quart de finale en Masters 1000. Une formalité pour Nole…
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grandchelem club entretien réalisé par Pauline Dahlem
Bernard Pestre
TOUT SAVOIR SUR LE TENNIS :
« C’est en enseignant qu’on progresse et c’est en faisant des erreurs qu’on apprend » Bernard Pestre, Directeur Technique National Adjoint en charge du Département Formation et Enseignement, fait le point, pour GrandChelem, sur les axes majeurs de l’enseignement au sein des clubs. Ca tombe bien, c’est la rentrée dans les écoles de tennis !
Comment se déroule la formation des enseignants de tennis aujourd’hui ? Le temps du découpage initiateur/BE/BE2 semble révolu… Il y a toujours des initiateurs qui donnent un coup de main bénévole aux clubs. Mais, depuis 2009, il existe aussi le Certificat de Qualification Professionnelle d’Assistant Moniteur de Tennis (CQP AMT). Pour l’obtenir, il faut faire 85 heures de formation et passer un examen. Ce certificat offre la possibilité d’être rémunéré, mais de manière réglementée, avec un nombre d’heures limité. Ces réglementations sont récentes ? Oui, elles ont été effectuées en février 2009. Beaucoup de clubs avaient du mal à trouver des initiateurs, qu’en plus ils ne pouvaient pas payer. Là, il y a une solution légale pour les rémunérer. Ce qui ne veut pas dire qu’ils sont obligés de le faire, car, heureusement, il y a toujours des volontaires bénévoles. Au niveau supérieur, on retrouve les Brevets d’Etat ? Il y a toujours les Diplômes d’Etat, oui, mais ils ne s’appellent plus BE. Ce sont les DE : pour faire simple, le DE remplace le BE1 et le DES (Diplôme d’Etat Supérieur) remplace le BE2. Comment s’organise la formation pour devenir DE ? C’est une formation en alternance, qui se déroule pour 700 heures dans le centre de formation et pour 500 dans le club. Il y a aussi des tests de sélection pour intégrer la formation et trois impératifs : être ou avoir été deuxième série, être âgé de 18 ans au moins et être titulaire de l’Attestation des Premiers Secours (AFPS). Chaque année, il y a environ 300 DE qui sont formés. Quelles sont les qualités requises ? Je dirais surtout qu’il faut avoir la vocation d’enseigner, parce que la plus grande partie du travail se passe sur le terrain. Par ailleurs, il faut avoir aussi un sens de la pédagogie. Evidemment, on donne des méthodes et des procédures à suivre, mais il y a quand même des gens qui sont plus ou moins faits pour ça. C’est plus facile d’enseigner quand on a la passion et l’amour des publics qu’on doit encadrer, enfants ou adultes. Et le contenu de la formation ? Il y a deux domaines principaux dans la formation. Le premier concerne l’enseignement ; le second traite du développement du club. Evidemment, l’enseignement, c’est le cœur du métier, donc c’est là qu’on passe le plus de temps en formation : il y a la connaissance du jeu, tant technique, que tactique, et à tous les niveaux – mini-tennis, débutants, compétition ; il y a aussi tout
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ce qui concerne l’organisation des séances, la méthodologie et les connaissances à transmettre. Ca représente pas mal d’heures de formation, puisqu’on reste environ 400 à 450 heures sur la pédagogie. Après, on insiste aussi beaucoup sur le développement du club, parce que les dirigeants recherchent de plus en plus des gens capables d’être présents sur le terrain, mais aussi de participer ou conduire les projets du club. Comment se déroule l’examen ? Il y a une partie où l’on présente l’élaboration et la mise en œuvre d’un projet devant le jury et une autre ou l’on réalise des séances de pédagogie avec des joueurs de tous niveaux. Au total, on compte entre 60 et 80% de réussite. Ca, c’est pour le DE. Mais, pour le DES, comment procède-t-on ? Le travail sur le terrain va être beaucoup plus axé autour de l’entraînement. On explore un peu plus ce qui relève de la physiologie, de la biomécanique, de la psychologie ou de l’anatomie. Mais c’est aussi complété par de la formation de cadre : il faut être capable d’animer une équipe d’enseignants dans son club. Enfin, on pousse le développement de club au niveau supérieur, puisqu’on s’attache à la stratégie. Qu’est-ce qui fait qu’un enseignant est un bon enseignant ? La passion de la communication, le sens de l’organisation… A l’heure actuelle, être un bon enseignant implique d’être bien structuré. Ca se ressent dans la séance, mais aussi dans la programmation annuelle. On ne peut pas arriver juste avant la séance en se disant : « Qu’est-ce que je vais faire aujourd’hui ? » Il faut tout préparer à l’avance. En France, on a l’impression qu’on privilégie beaucoup la technique, au détriment du physique… On a souvent accordé beaucoup d’importance à l’aspect technique, traditionnellement. Mais le rôle de la Fédération, c’est de garder un bon équilibre entre le physique et la technique et de mettre, de temps en temps, un coup d’accélérateur sur l’un ou l’autre de ces secteurs. Ces dernières années, par exemple, on a mis l’accent sur le service parce que l’on estimait qu’il n’était pas suffisamment bien enseigné. On voit parfois des enseignants accompagner leurs jeunes en tournoi. C’est quelque chose que vous recommandez ? Oui, bien sûr. Evidemment, ce n’est pas toujours possible, car ils ont leurs heures à faire en club. Il y a un travail à mener en commun avec les dirigeants, pour que les enseignants puissent être libérés de temps en temps, de manière à ce qu’ils voient les matches. Maintenant, il faut bien que quelqu’un assure les séances pendant ce temps. L’expérience, c’est un vrai atout pour l’enseignant ? Oui, c’est sûr. C’est en enseignant qu’on progresse et c’est en faisant des erreurs
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qu’on apprend. Et plus on gagne en expérience, moins on en fait. Ca, c’est vraiment très important, jusque dans la communication avec les parents ou les dirigeants.
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En haut de la pyramide des enseignants, vu leur expérience, on retrouve les entraîneurs nationaux ? Oui, tout en haut, il y a les entraîneurs nationaux qui ont une expérience d’entraîneur de haut niveau ou de joueur, voire les deux. Ces gens-là ont une vraie expérience dans ces domaines avant d’arriver à la Fédé. C’est le cas de Winogradsky, de Tulasne, de Potier… Aujourd’hui, on en a une trentaine qui exerce à Roland Garros, au CNE, à l’INSEP, à Poitiers ou à Boulouris. Et, dans les Centres de Ligues, quels sont les entraîneurs ? En fait, les CTR (Conseillers Techniques Régionaux), qui sont de véritables Directeurs Techniques dans leur Ligue et qui y appliquent la politique de la Direction Technique Nationale, ont une équipe d’entraîneurs. Il y a des entraîneurs départementaux, les CSD (Conseillers Sportifs Départementaux), qui s’occupent des plus petits, en général, les 8-12 ans. Et puis, il y a un Entraîneur Fédéral de Ligue qui prend en charge, généralement, les 12-15 ans. D’ailleurs, vous avez eu récemment des anciens joueurs qui ont suivi une formation au DE ? Oui, on vient de finir deux sessions. On a eu Emilie Loit, Julien Jeanpierre, Jérôme Haehnel, Nicolas Coutelot, Thierry Ascione, Youlia Fedossova, Olivier Mutis, Jean-Christophe Faurel, Julien Varlet, Jean-René Lisnard… et d’autres ! Ils ont tous été diplômés. Certains l’ont fait pour assurer leurs arrières, mais d’autres ont déjà des projets professionnels.
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Le métier d’enseignant est un métier très prenant ? Oui, c’est un métier à temps plein. On peut se dédier à un unique club ou bosser pour plusieurs, on travaille à des moments ou les autres ne travaillent pas, souvent le soir, éventuellement le week-end… Mais, au moins, c’est un métier dans lequel il y a très peu de chômage – moins de 1% ! On imagine que la Fédération met des ressources à disposition des enseignants… En effet, il y a plusieurs choses : à la Fédération, on anime une bourse à l’emploi, qui permet de mettre en relation les clubs qui cherchent des enseignants et vice-versa. Mais on propose aussi aux enseignants le Club Fédéral des Enseignants*, qui leur permet de se former et de s’informer en permanence grâce à une plateforme vidéo et à un magazine bimestriel. Ils peuvent y trouver des ressources précieuses pour leur activité quotidienne !
*Le Club Fédéral des Enseignants sur www.fft.fr/fft/enseignant/le-club-federal-desenseignants.
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grandchelem vous donne rendez-vous
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Propos recueillis par pauline dahlem
Julien Boutter
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« Un gros tournant dans l’histoire du tournoi » Julien Boutter, Directeur du Moselle Open, nous a présenté l’édition 2011 d’une épreuve en pleine expansion. Beaucoup de nouveautés avec, cerise sur le gâteau, un site exceptionnel à étrenner : autant vous dire que le tournoi mosellan passe à la vitesse supérieure ! Rendez-vous du côté de Metz, du 17 au 25 septembre, pour découvrir tous ces changements…
www.moselle-oPeN.com 03 87 21 14 17
WWW.MOSELLE-OPEN.COM
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photo : C.Dubreuil
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Entre un déménagement réussi et unSEPTEMBRE Soit beaucoup de choses à faire, à utiliser et à SEPTEMBRE SEPTEMBRE plateau de qualité, ce Moselle Open paramétrer pour arriver à un plateau comme 2011 s’annonce sous les meilleurs auscelui-ci. pices… Oui ! On a un beau plateau, très homogène, Ce déménagement à Metz-Expo, c’est avec des joueurs charismatiques, qui ont déjà un changement important ? Oui, c’est un gros tournant dans l’histoire du marqué le tennis et qui le marquent encore tournoi. Le premier, ça avait été le rachat aujourd’hui. Je pense à Ivan Ljubicic ou Marcos en 2009. Là, on était arrivés aux limites des Baghdatis… Mieux, on a pas mal de joueurs Arènes (NDLR : l’ancien site). On a donc décidé français, avec, en premier lieu, notre ambasde changer de site pour améliorer les choses, sadeur, Jo-Wilfried Tsonga. Mais aussi Richard l’accueil du public, des jeunes, des joueurs, de Gasquet, Michael Llodra… Plus des jeunes nos partenaires... L’idée, c’était de leur donner joueurs très prometteurs, amenés à être top encore plus d’espace et de leur proposer encore 10 dans un futur proche, Alexandr Dolgopolov, plus d’événements. La décision s’est prise très Milos Raonic ou Grigor Dimitrov… Et puis, des rapidement. L’ATP y a pris part, ils sont venus, plus ou moins locaux, des Belges, des Alleils ont regardé le nouveau site… et voilà ! mands, des Luxembourgeois – Kohlschreiber, Malisse, Rochus, Müller, qui a fait un très beau Les deux premières wildcards ont été parcours à l’US Open… Voilà, c’est un très beau attribuées à Kenny de Schepper et plateau ! Arnaud Clément. Pourquoi ce choix ? Justement, comment avez-vous réussi à L’une des nouveautés, cette année, c’est justement une transparence totale entre la former un tel plateau ? C’est un travail de longue haleine. On a comFédération et le tournoi, transparence rendue mencé il y a un an déjà, puisque l’association possible par une nouvelle convention. Dans avec Jo (Tsonga) a été travaillée en amont. cette convention, il y a une wildcard réservée Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il va être notre à la FFT et c’est le jeune Kenny de Schepper ambassadeur pour les trois prochaines années. qui a été choisi. C’est un grand gaucher, de Mais, dès janvier, j’étais aussi à Melbourne plus de deux mètres, au bel état d’esprit et qui pour discuter avec des joueurs, prendre des travaille beaucoup. Il a une belle progression, contacts, etc. C’est un travail multi-facettes, de puisqu’il était au-delà de la 600ème place, budget, de relationnel, aux questions liées à en début d’année, et pointe, aujourd’hui, aux la disponibilité des joueurs ou du calendrier... portes du top 100. Ce choix, c’est la FFT qui l’a
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fait, car on estime qu’elle est bien la plus à même de déterminer quel joueur est le plus méritant. La deuxième wildcard, attribuée à Arnaud Clément, c’est notre volonté. Là, c’est l’affectif qui a parlé ! On a des liens très, très forts avec lui. Tous les deux, on joue encore ensemble, on a fait une demi-finale de Grand Chelem en double… Il y a beaucoup de choses derrière tout ça ! Et puis, c’est Arnaud qui nous a fait connaître, puisque c’est lui qui a gagné la première édition. Sa victoire nous avait pas mal aidés sur le plan de la notoriété. En plus, il a participé à toutes les éditions et a gagné trois fois le double… Son comportement est exceptionnel sur et en-dehors du court, méticuleux, précis et concentré dans ses matches, très détendu, zen, gentil et disponible dès qu’ils sont finis.
Et la troisième wildcard ? Elle sera annoncée le jeudi ou le vendredi précédent le tournoi. On a des pistes, on travaille sur des joueurs qui ont été tops 5, qui ont une grosse image et qui essaient de revenir… A priori, on se dirige plutôt vers un joueur étranger de renom. Il y a beaucoup de nouveautés dans cette édition 2011. S’il ne fallait en citer qu’une ? Je dirais le système de statistiques qu’on va installer. C’est proposé par une société qui travaille sur beaucoup de sports : le foot, le rugby,
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le cyclisme… La personne responsable m’a contacté et m’a expliqué : « Je t’ai entendu à la télé, je sais que tu es Directeur de tournoi et, nous, on a envie de rentrer dans le tennis… » Là aussi, le côté affectif a joué, parce que cette personne est sur la même longueur d’ondes que nous. Pour ce qui est de l’outil en luimême : ce sont des statistiques très poussées, avec énormément de filtres. Elles seront proposées au public via des écrans géants, mais aussi aux téléspectateurs, à la presse écrite, etc. On aura, par exemple, la distance parcourue par un joueur pendant un match, pendant deux matches, tout le tournoi… Mais aussi les zones préférées d’un joueur au service, lorsqu’il est à 30A, et plein de choses encore. La marge d’erreur est de 1% seulement… Et il y a une infinité de statistiques ! La seule limite, c’est la curiosité et l’intelligence des personnes qui vont les utiliser.
En termes de public, vous vous êtes fixés des objectifs plus élevés ? Inévitablement. Là, par rapport à l’an passé, la vente de billets a déjà augmenté de 20%. On voudrait dépasser les 40 000 visiteurs. A titre indicatif, l’année dernière, on était à 35 000 environ.
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Dimension iTennis
Dimension iTennis
Dossier réalisé par Rémi Capber, Pauline Dahlem, Audrey Riou et Laurent Trupiano
Dimension iTennis Bienvenue dans l’ère du tout-technologique : une ère où les nouvelles technologies ont investi jusqu’à la moelle des sociétés modernes, imprégnant le quotidien de chacun au point que ce « chacun » n’imaginerait vivre sans. Nous voilà replongés dans les problématiques soulevées, au siècle dernier, par les auteurs de dystopies, récits d’anticipation et romans de science-fiction. Robotisation ? Déshumanisation ? Déresponsabilisation ? ou recherche d’efficience et de performance ? Le tennis n’échappe pas à ces questions. GrandChelem s’est penché sur trois outils qui ont, peuvent ou vont révolutionner le monde de la petite balle jaune : le Hawk-Eye, le lance-balles High Tof et la vidéo, dans la biomécanique. Une révolution en marche, dont les premières retombées semblent plutôt positives. Allons à la rencontre de Gilles Simon, porte-parole des sceptiques, mais adepte de l’arbitragevidéo ; Abdelkader Haitof, inventeur d’un lance-balles ultra perfectionné ; Serge Autixier, chercheur un peu fou en biomécanique et vidéo ; Frédéric Fontang, techno-coach conquis par la « génétique » tennis… Avec, en prime, les regards experts de Lionel Roux, Janko Tipsarevic, Sam Sumyk et Ronand Lafaix. « High tech », « aïe »-Mac, « i »-Google, « i »-commerce… Entrez dans l’ère du « iTennis » !
Gilles Simon
« Lance-balles, analyses-vidéo… ce n’est pas pour le haut niveau » A l’heure de faire un dossier sur la technologie, il semblait tout naturel d’interroger Gilles Simon sur ces aspects. Le Français, aux portes du top 10, en maître tacticien qu’il est et fin observateur, offre un avis tranché sur les différentes avancées que peuvent offrir aux joueurs les lance-balles, les analyses vidéo, les outils statistiques, le Hawk-Eye… S’entraîner avec une machine à lancer des balles, tu trouves que c’est une bonne idée ? Non, je ne trouve pas ça très intéressant pour une simple et bonne raison : au tennis, on joue chaque coup en mouvement. On ne peut jamais savoir exactement comment la balle va arriver ou avec quel effet. Une machine qui t’envoie des balles toujours au même endroit présente un intérêt limité, à mon sens. Après, si elle peut te faire jouer des balles différentes, pourquoi pas. Mais, dans le jeu, tu ne vas jamais avoir à jouer cinquante demi-volées d’affilée strictement dans les mêmes conditions. J’estime qu’il vaut mieux taper la balle avec quelqu’un de bien moins régulier, qui te réserve plus de surprises. Ca t’oblige à t’organiser, comme en match. Quand tu sais où la balle va tomber, c’est trop facile. Et les analyses vidéo ? Tu pratiques, tu trouves inutile ? J’en ai eu une ou deux avec la Fédération, mais ce n’est pas un truc que je fais souvent. Ca permet de mieux visualiser tes problèmes, notamment dans la gestuelle. Mais je pense que ça n’est pas pour le haut niveau. Comme le lance-balles, d’ailleurs. C’est utile pour ceux qui ont besoin de travailler leur technique. Si ton geste est mauvais, par exemple, tu te fais une série au lance-balles et tu essaies de corriger. Mais, quand tu es sûr de ta technique, ça a moins d’intérêt. Et les statistiques, toutes ces informations ultraprécises qui sont disponibles, aujourd’hui, grâce à la technologie ? Ca, je regarde, oui. Ca me permet de cibler avec précision les moments où j’ai été lucide et ceux qui ont été plus compliqués. Ca peut être intéressant de voir si les statistiques correspondent à ton ressenti du match. Tu récupères les DVD de tes matches ? Oui, mais je les donne à Thierry (Tulasne). Je ne les regarde pas personnellement. Jamais ? Moi, non. Mais, lui, il les visionne et je pense qu’il s’en sert. Il ne me dit pas : « Tiens, j’ai regardé ton match, j’ai remarqué ça, ça et ça. » C’est plus subtil. Il cherche à m’amener doucement vers ce qu’il veut me faire
comprendre. C’est aussi le principe du travail vidéo. Si, grâce à la vidéo, Thierry remarque que je gagne 90% des points quand je fais service-coup droit, il va simplement me dire : « Tiens, quand tu fais ça, ça fonctionne bien. » Et non : « Gilles, tu gagnes 90% des points sur ces phases-là, donc fais-le. »
« Aujourd’hui, le matériel occupe une place déterminante » Un joueur qui progresse beaucoup, on peut arriver à en comprendre les raisons grâce à la vidéo ? Oh, ça n’est pas très utile, en général, on les connaît, ces joueurs. Leurs forces, leurs faiblesses… On voit rapidement lesquelles de leurs faiblesses se transforment en forces. Sur le plan du matériel, quelle place donnes-tu à la technologie ? C’est une aide fondamentale à la progression des joueurs ? A l’heure actuelle, oui. Le matériel occupe une place déterminante. Et, pourtant, je ne l’ai pas toujours pensé. Mais force est de constater qu’aujourd’hui, les évolutions au niveau des raquettes, alliées au ralentissement des surfaces, jouent dans ce sens. Dans le domaine de l’arbitrage, la technologie a permis de belles progressions, non ? Je pense au Hawk-Eye, notamment... Oui ! Le Hawk-Eye, c’est fabuleux ! Je n’ai jamais été fan des discours du type « ça s’équilibre, c’est pareil des deux côtés… » Non ! La balle, si elle est bonne, elle est bonne, elle n’est pas faute. Evidemment, il ne s’agit pas de remplacer l’homme par la machine, mais on attend quand même que la balle bonne soit comptée bonne et la balle faute, faute. C’est bête, mais c’est comme ça et ça me semble être un minimum ! Donc avoir la possibilité de demander la vidéo, c’est un vrai plus. Et, je dis ça, lors même que j’ai perdu un set sur un challenge, à Wimbledon, contre Del Potro. Mais ma balle était faute, je devais perdre le set, un point c’est tout.
Et tu as pleinement confiance en cette technologie ? Je trouve que c’est beaucoup plus facile de faire confiance à une machine qu’à un arbitre. Evidemment, l’arbitre est sensé être impartial, mais, pour la machine, au moins, tu n’as aucun doute. Les arbitres, on les connaît, il y en a qui sont vraiment très bien, il n’y a pas de soucis. Mais si, un jour, tu te comportes comme un débile en t’en prenant à l’arbitre, tu auras peut-être des doutes la fois d’après… Est-ce qu’il aura vraiment oublié que tu t’en es pris à lui ? Même si les arbitres font un travail formidable, le HawkEye nous rassure beaucoup, nous, joueurs, et le public aussi. A mon sens, le système actuel est vraiment très bon. L’arbitre garde toute son importance, mais, sur les points décisifs, on a la possibilité de vérifier en cas de doute. Et, avec la règle des trois challenges, on ne se retrouve pas à contester toutes les décisions. Par contre, je ne pense pas que ça soit utile sur terre, vu qu’il y a la trace.
« Le Masters, c’est faisable » Tu peux nous faire un bilan de ta première partie de saison et nous dresser tes objectifs pour la fin d’année ? Mon objectif, c’était de revenir dans le top 20. Je suis 12ème à l’ATP (NDLR : l’entretien a été réalisé courant août), donc je suis content. C’est bien, surtout qu’il ne faut pas oublier d’où je suis parti ! J’ai commencé l’année à la 50ème place : je n’étais pas tête de série en Grand Chelem et je pouvais tomber sur des tirages très compliqués. Quand on est 12ème joueur mondial, on ne prend pas Roger Federer au deuxième tour de l’Open d’Australie (NDLR : ce qui a été le cas de Gilles cette année). Ce type de situations te fait prendre du retard par rapport à d’autres mecs qui, avec des tirages favorables, filent en quarts et te mettent 300 points dans la tronche dès les premiers tournois. Mais j’ai réussi à me
mettre en position, maintenant, et c’est plutôt positif. J’ai l’impression qu’il y a un gros réservoir de joueurs qui jouent très bien, mais se valent globalement, entre la 7ème et la 20ème place. Les six premiers sont vraiment meilleurs, ça se voit au nombre de points. David (Ferrer) en a 1500 d’avance sur Gaël (Monfils) ! Ca veut dire que, même s’il gagnait un Masters 1000, Gaël ne lui passerait pas devant. Cette grosse différence de points avec le top 6 montre une grosse différence de niveau. Mais, si tu regardes bien, il y a 400 points seulement entre le 10ème et le 16ème. Ca reste proche et ça correspond bien à ce qu’on voit toute l’année. Je pense qu’on a un très bon groupe de joueurs entre la 7ème et la 20ème place mondiale, qui subit, malheureusement, une époque difficile avec un top 5-top 6 extrêmement fort. Dans ces conditions, le but, c’est de basculer dans le groupe de tête, mais c’est vraiment compliqué. Du coup, objectif Masters ? Le Masters, il faut aller le chercher, mais c’est faisable. On peut tenter d’atteindre les 7ème et 8ème places, vu les écarts, c’est toujours possible. Mais ça reste un gros challenge, parce que tout le monde les vise ! Et puis, avec les quatre devant qui trustent les demies en Grand Chelem… Dans ces conditions, c’est dur de réussir un gros coup et de prendre un paquet de points sur une épreuve. Du coup, ça se jouera aussi sur la régularité, d’autant qu’entre Fish, Almagro, Youzhny, Richard ou moi, c’est souvent du 50/50. C’est donc la course aux points… Oui, mais pas seulement. J’ai vraiment l’impression d’appartenir à un groupe de joueurs très homogène. Le but, c’est donc de m’y maintenir et d’arriver, en fonction de ma forme, à monter dans les 10. Quitte à reculer aussi un peu ensuite. C’est ce qu’a réussi Jo. Le tout en gardant en tête l’idée de basculer dans le groupe des six, comme Söderling ou Ferrer. Eux, ils ont réussi à se détacher de la masse du top 20, même s’ils restent très loin des quatre devant. C’est ce qu’il faut viser ! Entretien réalisé par Pauline Dahlem
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Dimension iTennis
entretien réalisé par Laurent Trupiano
Abdelkader Haitof
« Notre machine marque une vraie rupture avec ce qui se faisait » Il a inventé un lance-balles révolutionnaire qui va transformer la vision qu’on avait de cet outil dans l’enseignement et l’entraînement. Il était logique que GrandChelem prenne le temps de rencontrer ce Steve Jobs du tennis. Entretien avec Abdelkader Haitof, créateur de la machine… High Tof. Quelle est l’origine de cette machine ? Dans le sport, on développe surtout le matériel, ce qui sert à jouer et pratiquer. C’est plus rare de voir la partie technique évoluer. C’est, d’ailleurs, le cas dans énormément de disciplines. On en a conclu qu’il y avait quelque chose à faire pour le tennis et on a conceptualisé une machine. Technologiquement, vous saviez que vous aviez les moyens d’y arriver ? Oui, dès le départ, on était sûrs de notre coup. La trajectoire d’une balle, quand on a certains paramètres – son poids, son diamètre… –, c’est assez facile à maîtriser. D’autant qu’on travaille, à l’origine, dans l’aéronautique (NDLR : Abdelkader Haitof est Président du groupe ACJH). Après, reste à travailler sur les deltas (espace-temps) entre les balles et la capacité à simuler réellement une partie. Vous aviez étudié les anciens lance-balles ? Oui, on les a regardés, je les ai moi-même testés pour me rendre compte. J’ai tout de suite senti qu’il y avait de vraies limites. On s’est alors dit qu’on était sur quelque chose d’intéressant et qu’il y avait pas mal d’innovations à apporter. Il fallait juste qu’on intègre quelques variables, la balistique, par exemple, avec les trajectoires de balles. A partir de là, l’outil qu’on allait fabriquer serait performant, on en était sûrs. Il s’agissait juste d’une question de temps pour le développement. Et ça en a pris, du temps ? On a eu quasiment deux ans de recherche et développement. On aurait pu sortir la machine beaucoup plus tôt, mais on n’a pas voulu faire n’importe quoi. On a conservé la confidentialité du projet le plus longtemps possible pour sortir un lance-balles tout de suite très performant. Les produits sont tous faits par votre entreprise ? Oui, à 100% ! On a sous-traité une petite partie consacrée aux tests et on s’est appuyés sur des
Il y a eu une machine 001, et, maintenant, la 002… Elles sont pareilles ? Non, pas du tout. Il y a eu des évolutions, liées au confort de l’utilisateur. Exemple : aujourd’hui, un joueur de tennis est amené à voyager et bouger énormément. Pour faciliter le suivi de ses entraînements, on a équipé la machine d’un système lui permettant d’importer ses données. Le joueur peut avoir une clef avec son programme et ses données spécifiques ? Oui, mais mieux : on aurait pu se contenter d’un simple système fonctionnant par clef USB ; au lieu de ça, toutes les machines communiquent avec notre serveur et, à chaque fois qu’un joueur se connecte à l’une d’entre elles, son profil apparaît, avec ses séquences de jeu, son entraînement, son historique… Il suffit de rentrer identifiant et mot de passe et, dans les cinq secondes qui suivent, vous pouvez travailler dans la continuité de ce que vous avez déjà effectué. Pas de perte de temps, pas de programmations supplémentaires… Et c’est important, parce que s’il fallait passer une demi-heure à programmer l’engin avant chaque séance, ça perdrait de son charme ! (Rires)
Lionel RouX
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moi –, je ne trouve pas très fun de s’entraîner avec une machine ! (Rires) Après, l’avantage d’une machine, c’est qu’elle permet au coach d’être à côté du joueur. Mais, encore une fois, c’est la variété des coups de ton adversaire qui te fait progresser. Une balle qui arrive toujours au même endroit, ce n’est pas efficace. Il y a une part d’imprévu dans le tennis : la balle qui a été frappée avec la même force, le même effet, mais un angle un chouïa différent, elle va prendre une autre trajectoire quand elle va rebondir. Et puis, est-ce que ce n’est pas mieux d’avoir un bon sparring-partner ? C’est plus sympa, non ? »
En fait, c’est un joueur virtuel dont le cerveau serait un microprocesseur… Complètement ! Et c’est 100% fiable ? Oui. Si on programme la zone A3, la balle ne tombera jamais dans la zone A4. Bien entendu, il y a des deltas, quelques fois. Les deltas varient en fonction de la balle, de son usure, etc. Et au niveau des effets ? On a essayé de simuler exactement la manière dont le joueur gratte la balle. La machine la fait tourner sur elle-même : une rotation vers l’avant pour donner le lift, le top spin ; une rotation vers l’arrière, tout en suivant une trajectoire vers l’avant, pour donner un effet rétro au contact du sol... Vous pouvez faire une amortie rétro avec la machine? Tout à fait !
Janko Tipsarevic
entraîneur de l’équipe de France de Coupe Davis … sur les anciennes machines « Je suis un peu du même avis que Gilles (Simon). Au tennis, il n’y a jamais deux balles identiques, qui arrivent au même endroit, avec le même effet. Alors, pour un travail très spécifique, pourquoi pas, c’est à tester, mais je pense, quand même, que ça n’est pas aussi utile pour un joueur de très haut niveau que pour un débutant. Au haut niveau, chaque match est un combat tactique et il faut savoir s’adapter en permanence. Le débutant, par contre, peut travailler certaines séquences bien précises. En attendant – et ça n’engage que
Pour accoucher de la machine, j’ai cru comprendre qu’il avait fallu quadriller le court en zones que la machine vise… Oui, on a quadrillé le court où le joueur se trouve en 30 zones différentes. La machine est de l’autre côté. Le tout, c’est de garder des zones carrées qui correspondent à quelque chose de réalisable. On n’est pas à 20cm près, il faut juste rester dans la zone. C’est pour ça que ça ne servait à rien d’avoir une zone réduite, de 10cm² seulement. Pour les 30 zones, on gère la vitesse de la balle, les effets… Le club qui a une dominance d’enfants, par exemple, peut adapter la vitesse en fonction.
laboratoires pour la validation finale, mais le développement pur et dur de la machine a été fait en interne.
n°13 à l’ATP … sur l’High Tof « Avec cette nouvelle machine, c’est peut-être différent. A partir du moment où tu peux varier les balles, les longueurs, les effets, les zones… Pourquoi pas. Si elle peut enchainer des coups différents, je dis banco ! Il ne faut pas être obtus. (Rires) Moi, je suis partisan d’essayer les choses avant de dire non. Après, je pense, malgré tout, qu’une machine comme celle-là reste plus adaptée aux joueurs amateurs qu’aux professionnels. »
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« Je n’ai pas eu l’occasion de tester une machine récemment. Ca remonte à longtemps. De toute façon, je trouve, quand même, plus sympa de taper quelques balles avec une personne de l’autre côté du filet, en se donnant des consignes. Il n’y a rien de plus interactif et c’est plus pratique, à mon sens, que de passer de l’autre côté du court programmer une machine. »
La première fois que vous l’avez testée, ça s’est passé comment ? Vous n’aviez pas peur du contact réel avec le sportif ? C’était fin 2010-début 2011. Franchement, on n’a pas eu peur de la confronter à des sportifs, non. Nous, on l’avait déjà testée, il n’y avait aucun risque que ça se passe mal. Il fallait juste compter avec l’effet de surprise, puisque les testeurs ne s’attendaient pas à une telle diversité en termes d’effets et de niveaux d’effets. Par exemple, ils ont été surpris d’avoir à faire à des balles à lift modéré, comme à des balles qui giclaient énormément. Après les tests, vous êtes passés à la vitesse supérieure ? Ensuite, on a présenté la machine à la Fédé, au CNE. Il y avait Arnaud Di Pasquale et Eric Winogradsky. L’un des testeurs était Gianni Mina. On a commencé avec un niveau moyen, juste pour l’échauffement. C’était du droite-gauche, un programme classique. Eric Winogradsky m’a demandé à voir les effets. On en a donc fait quelques uns, pratiquement au hasard. Très vite, il m’a expliqué que ce n’était pas suffisant, que la balle n’était pas assez lourde. J’ai tout de suite augmenté le niveau et le résultat a été immédiat. Eric m’a dit : « Là c’est parfait ! »
C’est quoi, le rêve, maintenant ? Créer une machine qui puisse se déplacer ? On a pensé à mettre un bras articulé. Le problème, c’est qu’on n’était pas dans notre objectif : mettre un maximum de machines à disposition d’un maximum de joueurs. Le bras, ça demandait une installation assez complexe ; or, tous les clubs ne sont pas capables de s’équiper pour, car il leur faudrait dédier un court de tennis spécifique à la machine. Alors que là, elle est sur roues, on peut la déplacer facilement, la ranger, la mettre sur un court…
Ca pourrait être possible d’analyser des séquences classiques de joueurs type Federer ou Nadal qu’on pourrait ensuite programmer sur la machine ? Les gens pourraient alors jouer contre le double de ces joueurs ! Ce sont encore des projets… Mais il nous faut l’aval des joueurs en question. En attendant, on peut toujours copier leur jeu, sans le nominer explicitement. Qu’est-ce que vous proposez en termes de préprogrammes ? On a construit un programme qui commence à partir de l’échauffement. On peut définir un temps d’échauffement et monter progressivement en intensité.
Ronan Lafaix
ex-coach de Stéphane Robert (n°61 ATP en 2010) « L’utilisation d’un lanceballes dépend forcément du type d’entraînement. Mais j’ai envie de te dire : un coach de très haut niveau sait quelle balle il veut envoyer à son joueur, à quelle cadence, etc. C’est un peu son expertise aussi ! Le seul truc gênant quand on fait du panier, c’est qu’on intervient à distance, de l’autre côté du filet. Inévitablement, il y a des choses qui nous échappent. Avec la machine, on peut se trouver à côté du joueur et, pour moi, c’est un vrai plus. L’autre point, c’est qu’une machine performante sur un court, c’est une animation d’enfer au sein d’un
J’ai vu un prototype sur une échelle. C’est quoi ? C’est la même machine miniaturisée pour faire un simulateur de service. Ce n’est pas plus dur à installer. Mais, ce qui nous retarde, aujourd’hui, c’est de trouver l’esprit pratique de la machine. Par contre, technologiquement, c’est au point. On a déjà simulé le slice.
club. Les jeunes sont friands de ce genre de choses. De toute façon, un coach est constamment en recherche, donc il ne peut pas être réfractaire d’emblée à une nouvelle machine. Quand j’étais joueur, je me rappelle que nous en avions une au club. On s’en servait souvent. Mais ça remonte à longtemps ! (Rires) Je suis persuadé que les défauts techniques des vieux lance-balles ont été pris en compte. Comparer ces derniers à cette nouvelle machine, c’est comme comparer un Smartphone à un téléphone filaire ! (Rires) »
Sam Sumyk
coach de Victoria Azarenka, n°3 à la WTA « Il faut garder l’esprit ouvert et être attentif à toutes les évolutions. Les lances-balles sont très utilisés aux EtatsUnis, mais j’avoue n’en avoir jamais utilisé de façon intensive. La principale problématique, c’est qu’il est difficile de se déplacer avec. Or, comme vous le savez, notre vie a lieu principalement dans les aéroports et sur les courts du monde entier. En revanche, je suis aussi pour la culture du terrain, donc ça me dirait de l’essayer si elle est aussi révolutionnaire que ça. D’autant que j’aime tout ce qui perturbe l’ordre établi. Et puis, je suis assez gadgets, que ce soit dans le matériel – cordages, raquettes… –, ou dans la panoplie du coach de tennis. »
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High Tof comment ça marche ? C’est en cette fin d’année que l’ensemble du parc High Tof va être disponible, après la fabrication de plus de 500 machines. Afin de démocratiser son utilisation, tout a été conçu pour un accès facile et une gestion aisée. Tour d’horizon avec Monsieur Haitof.
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Acheter la machine
« La majorité des clubs sont des associations à but non lucratif, qui ont un budget très limité ou affecté à d’autres postes. Comme on voulait mettre la machine à disposition du plus grand nombre, on a choisi de ne pas favoriser la rentabilité, sans faire n’importe quoi non100% plus. outils enseignant Le système qu’on a trouvé est assez simple : on met nous-mêmes les machines à la disposition des clubs, il suffit juste d’en faire la demande. Ensuite, les clubs peuvent la louer, eux, à travers l’enseignement qu’ils donnent à leurs adhérents, mais les adhérents aussi peuvent la louer directement via leur club ou notre site web (www.hightof.com). Le site est réactualisé en permanence, ce qui permet de savoir où se trouve la machine la plus proche de son domicile, par exemple. Après, il suffit de rentrer son identifiant et son mot risques de passecontrat pour avoir accès à son programme. L’objectif, à terme, c’est d’avoir un réseau assez dense. On a étudié le cout le plus adapté, pour partir sur 2,75 euros la demi-heure et 5,50 euros de l’heure. »
« Un club, voire un particulier, peut acheter la machine. Pour faciliter cet achat et l’amortir, on a développé un programme qui aide l’acquéreur à gérer la commercialisation auprès d’un tiers. Il est libre de mettre en place les formules les plus adaptées à sa clientèle. La contrat risques machine, bien utilisée, peut très rapidement devenir une source de revenus. Dans l’optique d’un club, ça devient logiquement un service supplémentaire pour ses membres. Son prix de base : 8 110 euros hors taxes, sachant que des subventions sont à l’étude. »
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Ne pas se substituer à l’enseignant
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L’aide au développement du tennis
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« En toute modestie, nous espérons contribuer à rendre la pratique de ce sport encore plus ludique, tout en facilitant son apprentissage. Après, il va falloir un peu de temps pour que les acteurs prennent conscience du potentiel d’utilisation d’High Tof – mais c’est le cas de réseau Honnêtement,outils enseignant toute innovation. j’ai confiance, surtout qu’on va accom100% achat contrat pagner le mieux qu’on peut cette petite révolution. »
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« Si un club veut acquérir la machine, il doit simplement en faire la demandeachat et prendre un certain contrat nombre d’engagements. Le club doit risquesréseau utiliser la machine minimum 40 heurestennis par mois, soit une dizaine d’heures par semaine. Ce n’est pas énorme. Nous, on veut que les tennis réseau outils clubs s’approprient risques la machine et participent dans l’utilisation des courts, poussent entraîneurs et adhérents à s’en servir. On ne leur impose pas que ces 40 heures soient utilisées par les entraîneurs, mais que le club paie lui-même 40 heures, soit 220 euros par mois. Après, ils en font ce qu’ils veulent. Néanmoins, si un club n’utilise pas ses 40 heures, le reliquat est reporté sur le mois suivant. En-dehors de ça, il n’y a pas de grosses obligations dans nos contrats. Ils courent sur 100% achat un an et sont renouvelables par tacite reconduction. On est parti sur un an, de manière à 100% ce que, dans cette période-là, achatil n’y ait pas de concurcontrat rence. D’ailleurs, c’est un autre des engagements pris par le club : qu’il n’y ait pas d’autres machines dans le club durant cette période. Néanmoins, l’utilisation de la machine peut être stoppée à n’importe quel moment. On livre la machine pour un an, mais il est toujours possible d’arrêter la location via lettre recommandée, avec un préavis de trois mois, vu qu’on ne peut pas être disponible du jour au lendemain. Notre objectif, c’est de mettre en place 2000 machines en 2012 et pas seulement en France. Aujourd’hui, on a déjà des demandes pour la Belgique et l’Espagne. »
Un outil qui peut servir à l’école de tennis outils enseignant
contrat risques tennis
« On a orienté, dès le départ, la conceptualisation de la machine vers l’enseignement enseignantauprès des jeunes. High Tof peut envoyer tous types de balles, notamment celles spécifiques à l’école de tennis. C’était un axe fondamental. »
Une autorégulation pour éviter les prises de risques
« Larisques machine a complètement intégré dans son système de fonctionnement les programmations non sécurisées et non sécuritaires. Si l’on s’amuse à créer des séquences trop intensives, voire inadaptées, elle autorégulera, la vitesse de la balle et sa réseau de façon automatique, outils enseignant cadence pour éviter que le joueur ne soit en surchauffe. »
Du 100% Français 100%
Tous les renseignements sur www.hightof.com
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« High Tof n’est pas là pour remplacer l’enseignant. Surtout pas ! C’est un outil supplémentaire, qui doit permettre d’appuyer certaines formes d’entraînement. C’est aussi un formidable outil d’animation au sein d’une structure. Par ailleurs, la machine te permet de gérer des situations précises – l’échauffement, par exemple, avec une montée en température rapide ou progressive. Autre avantage pour l’enseignant : il peut se placer dans un rôle d’observateur beaucoup plus efficace que s’il était de l’autre côté du court, à côté du panier, contraint de crier ses conseils. Dans ce cas précis, la machine bonifie l’enseignement. Enfin, beaucoup de professionnels interrogés avaient un souvenir laborieux du lance-balle. Après les premiers tests, la réflexion a été la suivante : « Avant, on croyait avoir un canon en face de nous. Là, ça n’a plus rien à voir ! »
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Le contrat de location 100%
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La mise en place d’un réseau
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G RGARNADNCDHCEHL EE LME M- maga - maga z i ne z i ned ’ di n’ ifnofrma o rma t i ot inosn sG RGARTAUTITU ITs ur s urle let enn t enn i s i s- t- rti rme i me s t srti reli el- s- e spetpem t em b re b re- o- cot cotbore b re2 021011 1
« Comme High Tof est produite en France, dans les usines de son inventeur, il n’y pas de soucis de pièces ou de méconnaissance des achat contrat éléments techniques. High Tof bénéficie donc d’un risques service après vente de première qualité en cas de panne, avec des garanties d’intervention rapide. »
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entretien réalisé par Laurent Trupiano
Serge Autixier
« La vidéo est un outil fondamental pour progresser » Serge Autixier fait partie d’une certaine catégorie de personnes : celle des inventeurs et des chercheurs un peu fous . Après avoir fourbi ses armes sur le circuit avec Thierry Champion, il a affiné sa méthode basée sur la biomécanique, dans laquelle la vidéo joue un rôle fondamental. Aujourd’hui chargé de l’enseignement du tennis au Club Med, il affine chaque jour ses idées, mais rêve toujours d’installer un court intelligent à l’Alpe D’Huez, où des champions de renom viennent, de temps en temps, oxygéner leur technique tennistique. Comment en es-tu venu à la biomécanique ? J’ai commencé l’étude de la biomécanique il y a plus de 20 ans, parce que je n’étais pas satisfait de la façon dont j’enseignais et appliquais ce qu’on m’avait appris. Ce que je voyais, sur le terrain, nécessitait, selon moi, de faire évoluer les méthodes. Il faut savoir que le jeu a énormément changé avec Björn Borg et sa technique de coup droit. On disait de Borg : « Il joue mal, mais il gagne tout. » Pour moi, c’est lui qui a engendré une période charnière, avec sa structure ping-pong en coup droit. C’est-à-dire ? La méthode que j’ai mise au point est constituée de cinq piliers mécaniques. Le pilier central, c’est ce que j’appelle la « structure », c’est l’essence-même du coup. Aujourd’hui, tous les joueurs de tennis font exactement la même chose aux alentours de la frappe. Si tu prends cette fameuse structure de Borg dont je te parle, tu verras que c’est la même chez Sampras, Lendl, Federer ou Nadal. Et, à partir du moment où tu remarques qu’il y a des éléments communs à tel ou tel joueur aux alentours de la frappe, tu peux en déduire des lois scientifiques par des équations mathématiques, sur les plans physique et mécanique. J’ai donc fabriqué un éducatif pour arriver, justement, à déterminer la réalisation de ce coup. Et, c’est ça, la biomécanique.
entraîneur de l’équipe de France de Coupe Davis
« Travailler avec la vidéo, c’est important. Déjà, il est assez essentiel de se voir dans des situations très précises. On a rarement l’habitude de cette démarche ; quand on regarde l’un de nos matches, on n’a pas forcément le bon angle technique pour analyser ce qui peut être amélioré ou pas. D’ailleurs, je suis persuadé que beaucoup de joueurs ont une fausse image technique de leur jeu. Par contre, un montage vidéo avec des séquences bien choisies, ça, ça peut être efficace et plus rapide qu’une discussion très technique. Mais, encore une fois, ça va dépendre des joueurs. Certains sont très visuels, d’autres préfèrent écouter les choses et saisir tout de suite ce qu’il leur faut modifier. Quoi qu’il en soit, je suis persuadé que la vidéo peut amener un plus et je sais que la Fédération Française travaille en ce sens. Elle emmagasine et archive beaucoup de séquences vidéo. Après, il faut que ce soit bien fait, car ça prend
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un temps fou. Décortiquer, choisir, trier les coups… L’année dernière, quand on pensait jouer contre Nadal en Coupe Davis, j’avais fait un DVD sur toutes les séquences indoor qu’il avait joué face aux Français. Ca avait été un travail de titan ! Ca impliquait de visionner plein, plein, plein de matches et de ralentis. Un sacré boulot ! Suivi d’un gros travail de montage. Il faut avoir du temps. Maintenant, je sais que les joueurs aiment bien regarder les DVD de leurs matches et des extraits Youtube. Par exemple, la saison passée, avant d’affronter Juan Monaco en Coupe Davis, Mickael Llodra avait récupéré un DVD d’un match qu’il avait joué contre lui, à Lyon, en tournoi. On y avait trouvé pas mal de séquences intéressantes, repéré des choses qui fonctionnaient bien… Maintenant, regarder le DVD d’un match, c’est un travail plus tactique que technique, à l’inverse d’un travail vidéo spécifique. Le seul bémol à cet outil, c’est qu’il implique forcément un apprentissage pour l’apprivoiser. »
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motions »… D’ailleurs, ils sont aussi utilisés dans d’autres sports. Mais ça serait intéressant d’avoir un logiciel spécifique au tennis.
ment, tu risques de copier plus son style que sa technique. Et ce sont deux choses qui sont vraiment différentes.
Ta méthode, elle ne permet pas d’avoir une approche de progression et d’analyse sans l’outil vidéo ? Pour arriver à faire progresser quelqu’un sur le plan mécanique, tu dois utiliser un outil vidéo, c’est évident, c’est obligatoire. Après, avec la pratique, l’œil est également efficace s’il se concentre sur des points précis. Avec ma méthode, tu changes ton sens de l’observation. Mes enseignants ont donc une double formation : la leur, classique, et celle que j’ai mis en place. Je leur demande systématiquement de comprendre les lois liées à la biomécanique. Qu’est-ce qu’un mouvement articulaire, comment ça fonctionne, quelles sont les amplitudes possibles, comment travaille-t-on avec une personne âgée ?...
Tu me parles de vidéo, de technique, de mécanique… Mais tu oublies un aspect fondamental du tennis, non ? Le mental ! Moi, j’ai toujours refusé de parler du mental comme d’un truc évanescent. Je refuse les affirmations type : « Il a le mental » ou « il n’a pas le mental ». Je ne pars pas de ce principe-là. J’estime qu’un type à qui tu vas donner une kalachnikov ou un bazooka va être beaucoup plus armé et apte à faire mal qu’un gars agitant un Opinel sous ton nez. La qualité de l’arme, au départ, fait la différence et, si tu es bien armé, tu es déjà plus fort. Après, il y a évidemment des processus mentaux, des travaux sur la respiration ou le souffle, qui sont, à mon avis, très efficaces. Mais je ne les connais pas bien.
Aujourd’hui, tu trouves qu’elle est bien utilisée, la vidéo, au haut-niveau ? A mon sens, on s’en sert encore beaucoup trop comme d’un gadget. Or, l’utilisation de la vidéo doit te montrer des choses très précises. Ca ne doit pas être seulement : « Regarde comment tu joues ; maintenant, regarde comment joue Sampras. »
C’est vrai qu’on a l’impression que les BE nous parlent surtout de technique… Mais qu’est-ce que ça veut dire, la technique ? Là est la subtilité. Sur quoi se base-t-on pour parler d’un mouvement technique ? Comment le mesure-t-on ? On en revient à la capacité de mesurer et de fixer un référent technique qui permette de juger de la progression. Quand un joueur progresse en spin, en vitesse et en précision, on peut dire qu’il progresse techniquement.
« La vidéo est beaucoup trop utilisée comme un gadget »
per mon concept sur l’Alpe d’Huez. Mais Arnaud Boetsch aussi est venu sur l’Alpe. Je reviens à ce que tu me dis de la biomécanique… S’il est prouvé qu’il est plus efficace d’être en appuis ouverts, pourquoi a-t-on commencé à jouer en appuis en ligne ? Je te retourne la question ! Cite-moi un sport de trajectoires de balles où tu vas te mettre de profil, pour attraper un ballon, par exemple. Alors, pourquoi a-t-on démarré de profil au tennis ? C’est une vraie question. Je pense que, par certains éléments anatomiques, on a l’impression de mieux contrôler dans un premier temps. Ce principe de facilité et de contrôle a dû jouer, à mon avis.
Pourquoi tu parles de période charnière avec Borg ? Parce que c’est Björn Borg qui a réellement inventé la structure ping-pong. Je m’explique : avant, le joueur avait un trajet de raquette où la tête de raquette partait vers l’intérieur. Et bien, la tête de raquette de Borg, elle, reste parallèle au filet, je peux te le montrer sur n’importe quel « slow motion ». Avant, la plupart du temps, le coude venait vers l’intérieur, avant, on jouait de profil... Ca a changé avec Borg et ce qui a créé cette véritable révolution, c’est qu’il avait une approche de pongiste. Borg, c’est un joueur de ping-pong qui, un jour, a gagné une raquette de tennis et s’est mis jouer contre la porte de son garage.
L’œil suffit pour analyser ce genre de choses ? Non, l’œil de l’enseignant a ses limites. C’est là qu’intervient la vidéo. La structure ping-pong, elle n’est pas percevable à l’œil nu. Moi, j’avais deux magnétoscopes à l’époque et je faisais des arrêts sur image. Je pense qu’un enseignant de tennis, aujourd’hui, ne peut pas faire un travail vraiment qualitatif s’il n’a pas le support vidéo. En tous cas, dans ma spécialité qui est le coup en tennis, l’outil vidéo est indispensable. D’autant que c’est important, aussi, de se voir jouer. Heureusement, je crois qu’on essaie d’utiliser de plus en plus la vidéo, à l’heure actuelle. Il y a une vraie volonté et, ça, c’est une avancée.
Borg est le premier à avoir testé les appuis ouverts ? Non, ce n’est pas le premier. Des joueurs les pratiquaient déjà, mais quand on demandait à des gars comme Laver de détailler un coup, ils se mettaient bien en ligne et faisaient leur truc. Aujourd’hui, je considère le tennis comme un sport de lancer. Ce sport est donc régi par les lois du lancer athlétique. Pour moi, l’enseignant de tennis ne doit pas dire : « Il faut faire ça, il ne faut pas faire ça », mais plutôt : « Ce que tu fais, là, te fait perdre 25% de contrôle et 50% d’accélération. Si tu faisais plutôt comme ça, tu gagnerais 40 ou 50% de contrôle et d’accélération. » Si Gaël (Monfils) sert en appui serré, tous les gamins vont se
Tu parles de « spécialité »… Oui. A mon sens, en tant qu’enseignant, il faut commencer à se spécialiser dans certains domaines pour avoir plus d’efficacité et de performance. Moi, c’est le coup, d’autres, ça pourrait être le mental, la gestion d’un match, etc.
Sam Sumyk
Ronan Lafaix
Janko Tipsarevic
« Je suis assez enthousiaste sur la vidéo. Moimême, je filme beaucoup. Je me suis même renseigné sur les prix des caméras « slow motions »… et, là, c’est assez énorme ! (Rires) Je me contente donc d’un appareil photo qui possède un mode rafale assez puissant. Ca me permet de décortiquer des séquences. Je fais ça tant pour ma joueuse, que pour essayer de comprendre certaines situations techniques générales, ou voir l’application d’idées très précises sur des développements techniques particuliers. Ca m’est très utile et c’est surtout facile à utiliser. Après, à mon sens, il faut aussi garder son œil de coach et ne pas se focaliser uniquement sur la vidéo. »
« J’ai souvent utilisé la vidéo, c’est moi qui filmais. C’est très intéressant, je trouve, parce qu’on peut se centrer sur un axe technique avec une grande précision – il y a un effet loupe. Quand on essaie d’améliorer tel ou tel aspect technique, on peut relever un défaut par l’image et en faire prendre conscience au joueur. C’est très efficace. Ce que je faisais, aussi, c’était visionner des séquences de champions proches du joueur entraîné en termes de style de jeu. Je me rappelle l’avoir fait avec un joueur qui frappait à deux mains des deux côtés. On avait travaillé sur des matches de Fabrice Santoro, sur ses anticipations, ses déplacements… Ca avait bien fonctionné ! Il ne s’agissait pas de l’imiter, mais d’intégrer des axes et des schémas. J’avais aussi utilisé des matches d’Andre Agassi pour bosser sur le replacement, notamment. Le champion joue un peu le rôle de modèle, comme en sculpture. »
« La vidéo, je m’en suis servi tout juste hier ! D’ailleurs, un truc sympa, c’est de se regarder lorsqu’on a bien joué. Tu t’assois devant ton écran, tu manges du pop-corn et tu te dis : « Waouh, je joue trop bien ! » (Rires) Mais, pour apprendre et progresser vraiment, il faut aussi savoir souffrir en visionnant des matches où l’on a horriblement mal joué… Et, le pire, c’est que, quand on joue mal, on le sent sur le court et on se dit : « Mon Dieu, qu’est-ce que je suis en train de faire ? qu’est-ce que c’est que ça ? » Mais, tiens-toi bien, ça te semble dix fois pire après, à l’écran ! Les caméras ne pardonnent pas… Mais je pense que c’est vraiment une bonne solution pour progresser dans son jeu. Moi, personnellement, je ne regarde pas mes matches en DVD de façon régulière. Néanmoins, quand je perds, j’essaie de le faire le plus souvent possible. Par exemple, le match que j’ai perdu contre Gaël (Monfils) , à Washington, je l’ai regardé dans l’avion qui m’emmenait à Montréal. Mon coach me l’avait glissé dans mon sac sans me le dire… »
« Borg a inventé la structure ping-pong »
Lionel RouX
mettre à servir en appuis serrés. C’est une hérésie ! Ce qu’il faut comprendre, c’est quelle loi mécanique régit tel ou tel coup et quelle est sa spécificité. C’est : « Pourquoi Sampras s’est mis à tirer le coude ? » Pourquoi ? Le regard de l’enseignant ne doit pas l’amener à dire : « C’est juste ou c’est faux. » Mais, plutôt : « Mécaniquement, c’est juste ; mécaniquement, ce n’est pas juste. »
coach de Victoria Azarenka, n°3 à la WTA
C’est cher d’utiliser la vidéo ? Non, aujourd’hui, la vidéo est relativement accessible. Après, il y a des boites qui proposent de véritables études vidéo et qui te vendent des logiciels. Dartfish, c’est un exemple. Ces logiciels, qu’est-ce qu’ils permettent de faire ? Ils te permettent de filmer, de faire démarrer deux mouvements à des points identiques, de créer des vidéos comparatives ou des « slow
D’ailleurs, c’est utile de s’inspirer de la technique des grands joueurs pour progresser ? Si tu as une analyse mécanique, une analyse par piliers – comme dans la méthode que j’enseigne –, c’est très utile. Qu’est-ce qui fait que Federer est magnifique au niveau des rythmes et des équilibres ? Comment parvient-il à proposer une structure d’une telle limpidité ? Plus le joueur est fort, plus les structures sont nettes. Mais, à le copier purement et simple-
ex-coach de Stéphane Robert (n°61 ATP en 2010)
On dit encore aux débutants de se mettre de profil… De moins en moins, j’espère ! Mais, attention quand même… L’appui n’est pas une fin en soi ! L’appui, c’est le moyen mécanique de comprendre le système de lancer. On est bien d’accord. Je le précise parce que je suis souvent qualifié de mec qui fait jouer de face, alors que ce n’est pas du tout vrai. D’autant que, pour moi, le futur, ce ne sera pas non plus cet appui de face. Ce sera un appui sur une jambe, avec un vissage sur un axe, comme les skieurs. Et Federer nous le montre vraiment bien…
Il y a des joueurs pros qui sont venus te voir ? Bien sûr. Le premier qui m’a donné ma chance, c’est Thierry Champion. A cette époque, on s’inspirait beaucoup l’un de l’autre. Moi, j’apprenais en le regardant jouer. D’ailleurs, Thierry, ça a été l’un des premiers qui m’a aidé à dévelop-
n°13 à l’ATP
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Dimension iTennis page réalisée par Pauline Dahlem
Hawk-Eye GrandChelem relance le débat Depuis cinq ans, le Hawk-Eye équipe de plus en plus de courts sur la planète tennis. Cette technologie, que beaucoup de sports envient à la petite balle jaune, a conquis pas mal de sceptiques. A l’heure où nous sommes, désormais, habitués à voir la fameuse trajectoire jaune et son impact noir sur les grands écrans des Courts Centraux, GrandChelem a décidé de soulever sept points d’ombre et interrogations à propos de l’arbitrage vidéo. De sa fiabilité, aux coûts, en passant par une forme d’élitisme et de déresponsabilisation : petit panorama d’une technologie encore un peu verte… et pas toujours rose.
1. Fiable or not fiable ?
Lancée en mars 2006 à l’occasion du tournoi de Miami, la technologie Hawk-Eye est loin de faire l’unanimité. Certains, à l’image de James Blake, y voient un moyen bienvenu d’éradiquer toute faute d’arbitrage : « Les balles vont tellement vite aujourd’hui, qu’il est parfois impossible de les juger avec certitude. Avec ce système, on élimine l’erreur humaine. » Mais beaucoup d’autres estiment que cette technologie n’est pas fiable. A commencer par Rafael Nadal, victime d’une annonce douteuse sur une balle de set, lors d’une défaite à Dubai, en 2007. « La marque de la balle était bien dehors. Mais le Hawk-Eye l’a annoncée dedans. C’était incroyable. Même l’arbitre était d’accord avec moi. Le Hawk-Eye fait parfois des fautes, j’en suis sûr. » Sam Sumyk, coach de Victoria Azarenka, n’est pas convaincu non plus : « On sait pertinemment qu’il y a une marge d’erreur et, même si elle est infime, ça me dérange. Je suis quelqu’un de perfectionniste, il me semble donc normal d’émettre des doutes sur ce système. »
2. Un système élitiste ?
La plupart des tournois proposant le Hawk-Eye n’équipent que les principaux courts. A l’US Open, par exemple, seuls quatre courts sur 13 sont couverts par l’arbitrage vidéo. Ainsi, 70% des matches du premier tour se sont joués sans cette technologie. Comprenez que seuls les Nadal, Federer ou Djokovic sont assurés de disposer de cet outil à chacune de leur rencontre. « L’inégalité est évidente », souligne Sam Sumyk. Conséquence : nombre de joueurs souhaitent voir le Hawk-Eye se généraliser. Janko Tipsarevic en fait partie. « J’aimerais qu’il y ait le Hawk-Eye sur tous les courts », nous disait-il à Montréal. « Les meilleurs joueurs programmés sur les grands courts en bénéficient tout le temps. Et, nous, les autres, n’y avons accès que très ponctuellement. Je crois qu’il faut vraiment mettre l’accent là-dessus, car, franchement, le Hawk-Eye est l’une des meilleures choses qui soient arrivées au tennis depuis longtemps. Reste aux tournois de s’équiper et de s’inspirer du Masters d’Indian Wells où la totalité les courts sont couverts. »
3. Et la terre battue ?
Trois des quatre tournois du Grand Chelem sont,
quand même un côté clinique qui est gênant. Je suis un peu nostalgique des empoignades et des discussions avec les arbitres. Tout le monde se souvient de John McEnroe ! En termes de spectacle, un joueur qui s’emballe, s’agace ou marchande avec l’arbitre, ça amène un peu de piquant. Alors qu’aujourd’hui, si un mec a un doute, il demande la vidéo, la balle sort, c’est terminé, il prend ses balles et passe au point suivant. Au final, je n’arrive pas à savoir si c’est un vrai plus. »
6. Déresponsabilisation des arbitres ? aujourd’hui, équipés du Hawk-Eye. Seul Roland Garros manque à l’appel, les marques laissées par les balles suffisant aux arbitres. « Le système actuel est très bien », affirme Jean Gachassin. « A Paris, il y a la preuve par la marque. Et j’apprécie ce côté traditionnel, quand l’arbitre descend de sa chaise pour aller vérifier. » Sam Sumyk voit les choses différemment. « Personnellement, je trouve curieux que le Hawk-Eye ne soit pas installé sur terre battue. J’aimerais qu’un tournoi tente l’expérience ! Et, vous savez quoi ? Je suis presque persuadé qu’on se rendrait compte de la non-fiabilité de cette technologie. »
4. Quid du prix ?
Entre 70 000 et 100 000$ : voilà ce qu’il faut compter pour équiper un court du Hawk-Eye sur une semaine. Les contraintes matérielles sont nombreuses, entre l’installation des caméras et le montage des écrans géants. « Pour un grand tournoi, c’est sûr que c’est plus facile d’amortir le coût », souligne Jean-François Caujolle, Directeur de l’Open 13. Un constat qui se confirme aisément : tous les Grands Chelems et les Masters 1000 (hors tournois sur terre battue) sont équipés. En revanche, rares sont les ATP 250 qui peuvent se permettre un tel investissement.
5. Moins de show sur le court ?
Si beaucoup prônent le côté ludique des annonces vidéo pour le public, d’autres trouvent qu’au final, l’arrivée du Hawk-Eye a participé à l’aseptisation d’un sport déjà très policé. C’est, notamment, le cas de Lionel Roux. « Le Hawk-Eye a été une vraie révolution. Pour les joueurs, c’est bien, pour le public, aussi. Ce constat fait, il y a
L’intronisation du Hawk-Eye a entraîné de vrais bouleversements dans la manière d’arbitrer. Roger Federer estime, notamment, que l’utilisation de la vidéo déresponsabilise les arbitres et transfère la pression sur les joueurs. « Désormais, les arbitres peuvent se cacher derrière la vidéo. Nous, joueurs, aimerions pouvoir compter sur eux. Mais, aujourd’hui, c’est à nous de faire le boulot, à nous de savoir si la balle était bonne ou faute et de choisir de challenger ou non. » Andy Roddick, lui, pense le contraire : « Je crois que ça maintient les arbitres sous pression. Ils font plus attention, de peur d’être déjugés par la vidéo. » Pression supplémentaire ou déresponsabilisation ? Quoi qu’il en soit, le choix de faire rejouer un point ou non reste du domaine de l’arbitre et question de son appréciation… avec une certaine marge d’erreur.
7. Trop de stats tue la stat’ ?
Depuis l’instauration de l’arbitrage vidéo, en 2006, le système Hawk-Eye a enregistré une formidable base de données lui permettant de proposer des statistiques comparatives assez incroyables. Ainsi, l’on peut comparer la longueur moyenne des revers de Federer, face à Nadal, à l’Open d’Australie 2009, à celle de sa finale, contre le Majorquin, à Wimbledon 2007. Sur chaque match, tout est filmé, décortiqué, analysé, de la longueur, à la vitesse ou aux effets… Alors, le Hawk-Eye : gadget ou vrai outil de progression ? « Je ne suis jamais tombé là-dedans », explique Ronan Lafaix, ex-coach de Stéphane Robert. « Résumer un match par des chiffres, ça me semble plutôt hasardeux. On peut perdre une rencontre en ayant passé 90% de première balle… Le tennis est un sport de situations, il faut donc se méfier des chiffres et de l’interprétation qu’on peut en faire. »
Le Hawk-Eye
en stats
Si les femmes étaient plus douées que les hommes lors de l’instauration du système à l’US Open 2006 (30% de challenges réussis chez les joueurs, 36% chez les joueuses), les choses se sont, désormais, légèrement inversées. Sur l’année 2011, en Grand Chelem, 30% des challenges demandés par les hommes étaient justes, contre 28% chez les femmes. Ce sont, d’ailleurs, ces dames qui demandent le plus souvent la vérification vidéo : cinq fois par match en moyenne, contre sept à leurs homologues masculins, mais sachant que les parties du tableau féminin durent moins longtemps que celles des hommes. Enfin, les statistiques montrent que la technique Hawk-Eye aurait permis d’éviter près de 500 erreurs d’arbitrage en Grand Chelem, sur l’année 2011.
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Dans le top 5 masculin, cette année, en Grand Chelem, Roger Federer est celui qui a le meilleur pourcentage de réussite dans ses challenges : 53%. Avec 34 challenges demandés, il est aussi celui qui utilise l’arbitrage vidéo avec le plus de parcimonie. On est bien loin des 69 challenges demandés par Andy Murray… Les 30% de réussite de l’Ecossais le placent néanmoins dans la moyenne du top 100. Dans le top 5 féminin, la donne est toute autre… Si Caroline Wozniacki demande régulièrement l’arbitrage vidéo – 40 requêtes –, elle est moins en réussite que Mister Roger, avec 33% de challenges justes. Et, pourtant, elle reste loin devant Victoria Azarenka, 25%, Vera Zvonareva, 23%... et Maria Sharapova, bonnet d’âne avec seulement 18% de réussite, soit sept pour 40 tentatives.
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Dimension iTennis entretien réalisé par Laurent Trupiano
Frédéric Fontang
« La machine, c’est un outil d’entraînement » Frédéric Fontang est un observateur et acteur averti du monde du tennis. Ancien coach de Jérémy Chardy, il met actuellement sa science du jeu au service de Caroline Garcia. Son œil de formateur est forcément attiré par les nouvelles technologies qui permettent de confirmer et d’approfondir le travail qu’il mène avec sa joueuse. Il y a donc des préréglages possibles sur la longueur ? Oui, sur la longueur, mais aussi sur les côtés, droite-gauche, ou sur la précision... Ca existe et c’est bien, ça te permet de créer des repères et une régularité dans l’entraînement et de ne pas en sortir.
« La machine, c’est un outil vraiment efficient de contrôle, de mesure et de précision » Mais, aujourd’hui, ça s’utilise encore ? Tu ne vas pas te balader avec une machine… Non, bien sûr. Les professionnels peuvent l’utiliser quand ils sont sur un site d’entraînement, par exemple. Ou les formateurs, également, quand ils travaillent avec des jeunes dans leur Ligue... C’est un outil d’entraînement. Un outil qui peut devenir vraiment intéressant s’il est possible de programmer à la fois différentes séquences, de différentes balles, avec différents effets. Comment tu utiliserais ce type de machine, toi? Comme je te le dis, la machine, c’est surtout intéressant à l’entraînement, à mon sens. Ca te permet de travailler avec des repères fixes, ce qui est l’une des choses les plus difficiles à avoir au tennis. Ces repères fixes, tu les as facilement dans le travail physique. Par exemple, si tu soulèves une barre de 50kg, tu sais que tu es capable de soulever une barre de 50kg. Au tennis, tu as un adversaire
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de l’autre côté du filet : c’est beaucoup plus aléatoire et tu n’as pas de régularité parfaite, donc pas de repères fixes. Tu as déjà utilisé ce type de machines avec Caroline ? Non. Mais on en a parlé, parce qu’on trouve l’idée intéressante. Un exemple, si on veut faire une séance « neutralisation-longueur » en coup droit et en revers : on travaille les déplacements très excentrés avec une cadence de balles toutes les deux secondes et des envois dans des zones précises. C’est possible et facile avec une machine, parce qu’elle construit des repères fixes. Et les repères fixes, encore une fois, c’est ce qui manque au tennis. En comparaison, le sparring-partner, c’est trop aléatoire ? C’est sûr, parce qu’il ne va pas t’envoyer la balle exactement au même endroit d’un coup sur l’autre. Moi, au panier, je ne suis pas aussi précis qu’une machine. La machine, c’est un outil vraiment efficient de contrôle, de mesure et de précision. Déshumaniser l’entraînement avec l’utilisation de toutes ces nouvelles technologies, c’est quelque chose qui est acceptée ? Ca dépend. Quand tu es entraîneur, tu as ton œil qui te permet de voir des choses. Mais, sur des phases de jeu à grande vitesse, c’est bien de pouvoir confirmer ce que te dit ton œil par la vidéo, par exemple. C’est ce qu’on avait fait avec Jean-Claude Macias, pour Jérémy (Chardy). Un jour, à Bercy, il avait filmé Jérémy en retour de service, parce qu’on voulait améliorer sa position. Donc on a pris des séquences et on les a comparées avec d’autres séquences d’excellents relanceurs. On a, ensuite, fait un travail dessus, en séquençant et en superposant les images. Autre exemple : tu peux superposer le service de ton joueur avec celui de Sampras. Tu synchronises l’ensemble au moment de la frappe et tu reviens, ensuite, en arrière, image par image, pour voir ce qui se passe par rapport à ton joueur. On utilise un programme qui s’appelle Dartfish pour faire ce travail. Le court hyper perfectionné de Lagardère, tu y croyais ? Je ne l’ai jamais utilisé. Mais je pense que c’est un plus. Après, il n’y a pas de magie, c’est sûr, ça ne reste qu’un outil et seulement un outil. Mais ça aide à travailler. Avec Caroline (Garcia), par exemple, moi, j’utilise
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beaucoup la vidéo, pour travailler sur des aspects techniques et des schémas tactiques. Mais aussi pour la mettre en confiance ! Avant ses matches, je lui fais visionner des schémas forts qu’elle a bien réussis auparavant pour créer un ancrage positif dans son esprit. Elle se voit, elle, réussir certaines choses à l’écran, ça augmente sa confiance et elle perçoit ce qu’elle doit faire et la manière dont elle fait mal à ses adversaires.
« Je choisis de travailler d’abord sur les points forts » Tu as d’autres outils à disposition pour travailler ? Oui, il y a beaucoup plus d’équipements qu’avant en termes de préparation physique, par exemple. A l’INSEP, tu as des tests qui te permettent de voir ta vitesse, ton endurance, ton explosivité, ta puissance, ta force… Tout ça, c’est mesuré et tu as une banque de données qui te permet de situer ton niveau dans chaque domaine et de déterminer tes qualités principales. Caro, naturellement, c’est l’explosivité, la vitesse et le pied. A partir de là, on sait ce qu’on doit cultiver et sur quoi on doit travailler. D’une certaine manière, ça te donne son « capital génétique tennis » ! Sur le plan physique, oui. Et, une fois ces éléments définis, moi, je choisis de travailler d’abord sur les points forts. Si j’entraîne quelqu’un qui a, naturellement, une vitesse et une explosivité importantes, je vais essayer de caler un jeu porté vers l’avant. Partir des points faibles, c’est un mauvais choix, à mon sens, parce que beaucoup plus laborieux et moins payant à terme. Il faut les travailler, bien entendu. Mais, dans une idée de formation, je choisis toujours d’axer un jeu par rapport à des qualités physiques et mentales. De toute façon, le tennis est un sport de vases communicants entre des aspects physiques, techniques, tactiques et mentaux. La combattivité d’un gamin, par exemple, correspond souvent à des qualités d’endurance physique. Ca, tu le perçois avec ton œil d’entraîneur, mais les technologies permettent de le confirmer et de le préciser.
*DANS LA LIMITE DES STOCKS DISPONIBLES
Qu’est-ce que tu peux nous dire des vieilles machines à lancer des balles ? D’une manière générale, elles étaient assez précises, surtout au niveau des effets. Ca, c’était plutôt intéressant. Mais tu ne pouvais pas programmer de changements importants. D’ailleurs, je ne suis pas sûr qu’il soit possible de programmer sur ces machines, par exemple, une balle courte, puis une balle longue, le tout avec des effets différents. Je connais un entraîneur qui en utilise avec son fils de quatre ans – il est dans les meilleurs français –, mais Marion Bartoli aussi, elle travaille avec deux machines.
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Mitchell Krueger
Bjorn Fratangelo
Shane Vinsant
Tecnifibre à la conquête de l’ouest En lançant son ambitieux programme Next, Tecnifibre s’est plus que jamais positionné comme la marque dénicheuse de talents. A la recherche de futurs champions, elle s’applique à tisser une relation particulière avec ses jeunes joueurs recrutés à travers le monde. Une stratégie que la marque applique ardemment aux USA. Dans une volonté de s’implanter durablement au pays de l’oncle Sam, Tecnifibre a entamé une grande campagne de séduction auprès des jeunes pousses du tennis US. Avec trois joueurs du top 5 des juniors américains au sein de leur Team, le charme de la French Touch semble déjà opérer. Décryptage d’un succès. Avec le concept Next, Tecnifibre s’est lancé un véritable défi : dénicher et signer les meilleurs jeunes à travers le monde. La marque française a entamé une petite révolution en s’attachant les services de Josh Hausman, responsable de la promotion joueurs aux USA. Josh, en contact permanent avec les grandes universités américaines, où les meilleurs joueurs du pays évoluent, a très vite su convaincre quelques Juniors de « switcher » chez Tecnifibre. « Quant Josh a commencé à prospecter pour nous et à présenter nos produits au jeunes américains, on a assisté à une véritable déferlante », se réjouit Guillaume Ducruet, responsable sport marketing de Tecnifibre. « C’était fou ! Toutes les semaines, on recevait des demandes pour du sponsoring. On n’avait jamais vu un tel engouement en si peu de temps ! » Un engouement qu’explique Mitchell Krueger, l’un des premiers a avoir changé d’équipementier
pour jouer en Tecnifibre : « J’ai vu Devin (NDLR : Devin Britton, plus jeune Champion Universitaire depuis McEnroe) jouer avec une raquette que je ne connaissais pas. J’ai voulu en essayer une. J’ai eu un coup de foudre pour le cadre, mais j’avoue que l’esthétique a aussi beaucoup compté dans ma décision. Dès que j’ai commencé à jouer en Tecni’, des joueurs sont venus me demander quelle était ma raquette. Ils n’avaient jamais vu ce logo. Je sais qu’il y en a quelques-uns qui ont signé chez Tecni’ depuis. » La marque n’a donc aucun mal à convaincre les tout meilleurs américains : « Aux EtatsUnis, les joueurs se fient peu à l’image de la marque ou à sa notoriété. Ils te disent : « Fais-moi essayer ton cadre ! S’il me plaît, on marche ensemble », explique Guillaume Ducruet. Et si les raquettes Tecnifibre ont une aussi bonne réputation du côté des US, c’est aussi que leurs caractéristiques collent bien au style de jeu américain. Description de Bjorn Fratangelo, récent vainqueur de Roland Garros junior : « Nous, joueurs américains, avons tous un peu le même style de jeu. Il nous faut un cadre puissant et en contrôle, sec, mais maniable. Selon moi, la T-Fight 325 correspond exactement à ces attentes. » Inclus dans le programme Next, ces jeunes talents bénéficient d’une relation privilégiée avec leur équipementier. Ces jeunes joueurs,
Leur matériel
certes très courtisés, mais habitués à n’être qu’une signature parmi tant d’autres, bénéficient d’une prise en charge qui renforce leur sentiment d’appartenance à un projet défini. Mieux, à un « Team », comme le décrit Bjorn Fratangelo, numéro 3 à l’ITF : « Je n’ai jamais vu un service aussi précis, aussi attentionné. Le fait d’avoir un thermobag personnalisé avec son nom et le petit drapeau américain, ça peut paraître tout bête, mais, moi, je trouve ça extraordinaire. En plus, tu connais les autres joueurs qui jouent avec le même cadre que toi. On participe à des shootings, on fait des vidéos… Tecnifibre organise même des soirées ! Personnellement, je me sens vraiment intégré à un projet. C’est très gratifiant. » Une opération séduction qui porte peu à peu ses fruits, la marque française se faisant de plus en plus connaître sur le circuit US. Objectif assumé pour la suite : séduire des joueurs encore plus jeunes, afin de créer un Team plus dense et plus homogène. Un gros travail de détection est donc en cours auprès des joueurs américains de moins de 14 ans. Et la conquête de l’ouest semble bien amorcée pour Tecnifibre, puisque la marque vient juste de signer les numéros un et deux américains des moins de 12 ans . « God bless America » !
Shane Vinsant, Mitchell Krueger et Bjorn Fratangelo ont, tous les trois, choisi la T-Fight 325. Denis Kudla et Bjorn Fratangelo ont adopté le nouveau cordage polyester de Tecnifibre : le Ruff Code.
Le Team next Tecnifibre made in USA C
Mitchell Krueger • Né le 1er décembre 1994 M • 2ème année chez Tecnifibre J • Son classement : 33ème ITF/n°5 US • Sa meilleure perf’ : 1/4 de finale de l’Open d’Australie CM junior (2011) MJ • Son joueur préféré : Roger Federer • L’anecdote : il est n°5 US, mais n°1 de la génération 94. CJ
Bjorn Fratangelo CMJ • Né le 19 juillet 1993 N • 2ème année chez Tecnifibre • Son classement : 3ème ITF/n°1 US • Sa meilleure perf’ : vainqueur Roland Garros junior (2011) • Son joueur préféré : Roger Federer • L’anecdote : il s’appelle Bjorn en hommage à Bjorn Borg ; il est le premier Américain à remporter Roland Garros junior depuis John McEnroe. Shane Vinsant • Né le 25 octobre 1993 • 1ère année chez Tecnifibre • Son classement : 28ème ITF/n°3 US • Sa meilleure perf’ : finaliste en double à Roland Garros junior (2011) • Son joueur préféré : Novak Djokovic • L’anecdote : il est obsédé par les Grands Chelems ; son objectif principal : remporter au moins une fois l’US Open, Roland Garros et Wimbledon.
BRITTON ET KUDLA
DÉBARQUENT chez les pros Devin Britton et Denis Kudla, respectivement de la génération 91 et 92, ont fait leurs premier pas sur le circuit pro. Des débuts très prometteurs ! Devin Britton s’était déjà fait remarquer au premier tour de l’US Open 2009 (NDLR: il avait reçu une wildcard) en breakant Roger Federer à deux reprises ; Denis Kudla, quant à lui, est allé plus loin, en s’offrant tour à tour Ivo Karlovic, puis Grigor Dimitrov, au tournoi de Newport, en 2011. Engagé à l’US Open, il a atteint le dernier tour des qualifications. Il aura même pu taper la balle avec Rafael Nadal, dont il a été le sparring-partner.
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