GrandChelem 7, Mars 2008

# 07

gRatUit - maRs 2008 magazine de tennis 100%

Impossible

Tsonga !

n’est pas

JEUDI 24 JANVIER 2008, 21H27, ROD LAVER ARENA

Marcos Baghdatis

Morgan Menahem

Jo de l’Australien Op

en 2006

C’est vrai que notre parcours est un peu le même. Jo, je le conna is bien, on a fait les juniors ensemble. C’est un grand joueur, il a de l’envie, il se bagarre et il a tou t pour réussir. Jusqu ’à présent il n’avait pas eu beaucoup de chanc e et pas mal de blessures . Comme par hasard cela fait six mois qu’il ne se blesse pas et le rés ultat c’est une finale en Grand Chelem. C’est génial mais je ne suis pas surpris. Cela a dû êtr e des émotions incroyabl es. C’est pour cela qu e l’on joue au tennis.

Hasta la mano

Ce match est très bizarre. Quand tu es au bord du terrain, tu es vraiment dedans. Tu le vis de l’intérieur. En plus Cyril Brechbuhl, le préparateur physique de Jo, le supporte de tout son cœur et il sait faire du bruit ! Eric Winogradsky est également à fond mais reste calme alors qu’avec Cyril nous sommes presque dingo sur chaque course, chaque frappe ! Ce match est magique. Je rentre à l’hôtel vers 2 heures du mat’ et je me pose devant Channel 7. Je revois l’intégralité et avec les ralentis et les angles des caméras, là, tu te rends vraiment compte que Jo a fait un match formidable. Le lendemain on en parle, mais Jo reste calme, il a encore un match à jouer.

En revanche, ce qu’il y a de drôle c’est que Jo comme d’habitude à la sortie de son match nous demande : Est-ce que ça vous a plu ? En terme de presse il y a à peu près 500 demandes pour l’avoir. Humainement tu ne peux pas répondre à tout le monde. En revanche La veille de la finale, je reçois un coup de fil. La numéro 2 d’une société assez connue me propose que Jo rentre avec un peignoir de boxeur à l’effigie de sa marque. L’idée est sympa, mais tu ne fais pas cela lors de ta première finale de grand chelem.

Rafael Nadal victime de Jo

IL Y A DES JOURS COMME ÇA DONT ON SE SOUVIENT TELLEMENT QU'ON SE DEMANDE POURQUOI IL FAUDRAIT ATTENDRE LES ANNÉES POUR ENTÉRINER L'ÉVIDENCE DE L'AVANT ET DE L'APRÈS QU'ILS PEUVENT DÉCOUPER DANS NOS VIES ? DEPUIS DEUX ANS QU'IL EXISTE, GRANDCHELEM A POURTANT RAPPELÉ QU'IL NE SE SENTAIT JAMAIS TENU D'AVOIR LE NEZ COLLÉ SUR L'ACTUALITÉ. NOTRE SITE EST LÀ POUR ÇA, POUR NOUS DÉCHARGER DE CETTE PRESSION-LÀ ET NOUS PERMETTRE D'ATTAQUER SEREINEMENT DANS LA VERSION MAGAZINE DES DOSSIERS INTEMPORELS COMME LA FABRIQUE DES CHAMPIONS OU PRÉSENTEMENT LE RÉEL NIVEAU DU TENNIS FÉMININ. LE TEMPS DE LA RÉFLEXION ENTRE DEUX NUMÉROS A LE PRIVILÈGE D'Y FAIRE SON OEUVRE. IL EST NOTRE ALLIÉ OBJECTIF. MAIS LÀ.... C'EST DIFFÉRENT. LA VICTOIRE DE JO-WILFRIED TSONGA FACE À RAFAEL NADAL EN TROIS SETS, 6-2 6-3 6-2, C'EST UN TRUC TELLEMENT ÉNORME QUE POUR MARQUER LE COUP, GRANDCHELEM N'A PAS HÉSITÉ DEUX SECONDES À CASSER COMPLÈTEMENT SON JOURNAL. PAS D'ÉDITO, PAS DE SOMMAIRE, ON ATTAQUE DIRECT - UN PEU COMME JO - PAR DU SERVICE VOLÉE SABRE AU VENT : 4 PAGES EXCEPTIONNELLES UNIQUEMENT CONSACRÉES À L'EXPLOIT DU FRANÇAIS. POUR DIRE QUOI DE PLUS QUE LES AUTRES ? D'ABORD POUR REMERCIER JO DE NOUS AVOIR OFFERT CE MOMENT D'EXTASE COLLECTIVE PURE. LE REMERCIER ENCORE DE NOUS AVOIR APPRIS À PENSER ET À TERME POUVOIR TRANSMETTRE LES FAMEUSES SENSATIONS QUE SEULS DES PHÉNOMÈNES COMME TIGER WOODS, PETE SAMPRAS, MIKE TYSON OU L'ÉTERNEL MOHAMED ALI ONT VÉCU AU MOMENT D'ÉCLATER SOUS LES FEUX DES PROJECTEURS PAR LA GRÂCE D'UN PREMIER EXPLOIT FRACASSANT. LE REMERCIER AUSSI POUR L'EMBALLAGE FINAL : CETTE BELLE BAGARRE CONTRE DJOKOVIC ET CETTE PREMIÈRE CAP PARFAITEMENT ASSUMÉE FACE AUX ROUMAINS EN COUPE DAVIS. DEUX MOMENTS EN CREUX DU TREMBLEMENT DE TERRE DU JEUDI 24 JANVIER 2008 QUI NOUS ONT FAIT COMPRENDRE DE QUEL BOIS TSONGA ALLAIT VRAIMENT SE CHAUFFER : AUX GROS MATCHES, AUX GROS PUBLICS, AUX GROSSES ÉMOTIONS, AUX GROS CHALLENGES. « CA VOUS A PLU, LES GARS ? », C'EST VISIBLEMENT CE QUE JO A DEMANDÉ À SON CAMP APRÈS LE MATCH. OUI, JO, ÇA NOUS A TELLEMENT PLU QUE NOUS T'OFFRONS À TOI ET À VOUS, LECTEURS PETITS ET GRANDS, CES QUATRE PAGES DE FEU D'ARTIFICE. PROFITEZ EN POUR ALLER METTRE VOTRE MAIN DANS CELLE DE TSONGA. COMME AURAIT DIT AUDIARD : « C'EST UNE MAIN QUI INSPIRE LA MODESTIE ». GIVE ME FIVE, MAN !

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spiron

ro Edgar G

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Jo des a

r u Courie mpras o nalyse a S t s ’e si c t une a is plus ais c’es qué. « Il Je ne sa cela, m é r up mar o la c u éc ea b ’a n tennis u m qui a d ide qui r an où je joue un tennis o r f ez s as pa ue matches autres où je jo al se situe y a dix dix orm et n el u n atch ea n exceptio ique. Mon niv s images du m h le p o ir e tr o u s q ev cata .Ar oute s deux » pas de d phorique entre le dal, il ne fait eu e d io a ér p Coupe contre N ait dans cette squ’à la de voir ju ét é a u g n n Tso s conti is être rtout ’ailleur ésorma qui a d question va d l. Mais j’ai su a a am L tr r . s o u is n v A a u D ent en n nivea m o le s te r e t o h p es c quel n com ’il cher ible à so e. On sent qu he les gros c été sens li er qu’il ch ses ambianpublic, s gros le , e es h d encor e matc ça le ren encor x eu ces, que p t là où je s plus for ertains joueur ec r d e la d e r d enten se plain veau. français ’est assez nou C . n io s pres

Je suppose que tout le monde se pose beaucoup de questions sur la partie. Je pen se que ces réponses sont dans la presse et elles ont une explicati on assez simple. Tsonga m’a battu et il m’a bien battu. Je n’ai pas d’excuses, je n’ai rie n à dire à part simplement le féliciter pour la grande partie de tennis qu’il a joué.

Je crois que le tennis est com me une balance. Et quand un joueur joue très bien, la bal ance se met à penche r d’une telle façon qu’il est impossible pour l’autr e joueur de bien jouer.

Et je crois que c’est ce qui est arrivé dans cette partie avec un Tson ga très inspiré.

Cécile Compagnion

Webmaster de Jo

J’avais décidé de prendre un jour de congé dès le résultat des quarts de finale afin de suivre au mieux la fameuse demi-finale Tsonga vs Nadal pour la revanche de l’US Open !

Bien entendu j’ai suivi ce match sur mon ordinateur entouré de carton, la veille mon frère était rentré d’un an de périple australien. Pendant ce match Jo a été énorme. J’ai reçu beaucoup de messages très émouvants de personnes qui ont eu envie de rejouer au tennis à la suite de la victoire de Jo face à Nadal et ce de 7ans à une personne de « 76 printemps ».

agent de Jo

Nelopo Rappeur de Jo La pression monte à un quart d’heure de la demi Nadal bondit avant l’match dans les ves tiaires, fait son cirque et j’en souris Il est fort ce gamin, mais c’est moi qui vais gagner Aujourd’hui tout est calculé au millimètr e près Deux, trois volées am orties, des passings de folies Enchaînement d’aces au bon moment et le pari est réussi Le premier set est bou clé 6-2 en 32 minu tes C’est déroutant pou r Nadal de perdre d’une manière si abr upte Lui qui d’habitude décourage ses adver saires Il a la rage cette fois-c i et en sourit, j’peux être fier Car il est tombé sur un roc, un tsunami, un JoWilfried Tsonga en personne Qui peut m’battre au jourd’hui ? Personne !

J’suis jamais débord é.

Mon point fort la vol ée, amortie ou coupée En demi les points j’les ai pas volés Contre Nadal, j’lui faisais l’coup du sco rpion pour lui faire mal Tsonga Tsonga Tson ga Tsunami, rendez -vous en finale !

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Un

tsUnami mediatiqUe

Mais où étiez vous

pendant Tsonga-Nadal ?

C'EST LA QUESTION QUE NOUS AVONS POSÉE À NOS INTERNAUTES DONT LA MAJORITÉ A DÛ SUIVRE LE MATCH DEPUIS SA TÉLÉ OU SON ORDINATEUR, PARFOIS MÊME AU BUREAU. DE QUOI S'ANGOISSER, SE RONGER LES ONGLES PENDANT TROIS SETS AVANT ENFIN DE RÉALISER L'INCROYABLE EXPLOIT DE TSONGA. ET POUR LE COUP,

Patricia

r e le livescore su quant en douc lu re ho , op ot th ul or bo d’ Au ances pendant les sé aux l’écran d’ordi tain» étouffés pu h «O s de , ils ien ch s nie, assénant pa is u surpris. Je su première a gamins un pe M e. or sc le rtis avec en sont tous repa motion, (en bi tage de Daily on m e le : qu on uh si O vi n). ité et plein écra e les meilleure qual thétique : outr es n yo ra u A il du bt su c’était bon ! ns se le s ensorcelées, balle de la volées amortie de r ai cl n oré le so rythme, j’ai ad appe musicale aiment une fr Tsonga, il a vr ce mec.

L'EXCLAMATION AURA ÉTÉ LA MÊME PARTOUT EN FRANCE. ELLE TIENT EN DEUX MOTS : "OH PUTAIN !".

Deco J’ai vu le m atch du pr emier au d nier point. erJe médusé pe suis resté complètem ndant troi ent s se me rappela it le Sampr ts. Tsonga as 90 contr Muster à l’ e US Open.

C’est dire.

Quincophonie Une réunion a duré toute la matinée. Je suis revenu à mon poste aprè s les hostilités et je n’ai pas compris. J’a i passé ma soirée à traque r sur Youtube les preuves de ce que je n’ osais pas croire . Les images ont confor té le doute, tant Nadal se faisait tailler le slip. Je conn ais un petit malin qui boss e à France 2 et qui était au bord du co urt. Je n’ose pa s imaginer les sensations sur place. Les images de la balle de mat ch m’ont vrai ment ému. Il réalise l’ace qu i met un term e à cette raclée et semble lui même sonn é, groggy, puis au mom ent de rejoind re sa chaise, cette joie saut illante les pouc es tournés vers lui. Au-de là de la perfor mance remarquable, c’e st la leçon de tenacité (cf blessures) qu i est à prendre en compte.

Cyrille

coup en ot comme beau J’étais au boul r Bwin su e or sc le er train de regard aucoup ints étaient be parce que les po rd du oa eb or e sur le sc plus en live qu pen O n ia al tr us l’A site officiel de pense d même...). Je (étrange quan maitrisons oi m et es gu que mes collè le «Oh aucoup mieux nous aussi be and qu i J’a ce jour. putain» depuis ant prés nd pe re nt ve au même eu mal quand . C’était Nadal de deux heures 0 puis /4 d tu vois 40 même, et quan de break lle ba et al ad N avantage pour c’est e, ag im moindre sans avoir la l’angoisse.

k

Humphey

re, méain de suiv avail, en tr sur internet. Mais, tr u a is a J’ét liste la ore surréa i à mettre dusé, le sc , j’ai réuss fupé if ra d tt la ra st je me suis mplet. C’e co h entc m a m m le ent les co main sur c notamm eux d ve s a , le N et P i S sion E nroe. Lu atrick McE us le choc étaient so taires de P rs u te ta en ent marm im m a co vr es it autr atch, c’éta m le iment a t u vr to durant atch était m e L . re d cellemn rant à ente l jouait vraiment ex a d a N e. énorm en plus. ment bien

Julie Comment suivre une rencontre qu and on est en ville, tout sim plement en allan t dans un magasin spéciali sée en hi-fi et vid eo et en se posant devant un écran plat 102 cm , le spectacle était fantas tique et plus le m atch avançait, moins j’étais seule à encourage r Jo. Mise à part les grosses perfs de Yannick , je n’ai pas souvenir d’avoir eu de telles émoti ons, c’était vraiment géant, un souvenir impér issable.

Lu sur :

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nc ait do t é l i . nis te ten è n ilfried a l W P o a J l e re a trac rcou l a P à e a r iv acc ur su nni ci o P a i rtels. e i g l o . a m m r e t m us hel és i andc en d’a clich P r 9 o g e ’ l e r f d à f fficiel ernier ous o v o d e r m e h i e P l v he an gra andc r es en J g Photo g , l o l a es éci ro sP remier é P m x u u a ce n Pour . a g tson

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Ce qU'il Y a d'ali

(de tYson, de samPRas et de Woods) en lUi SOYONS TOUT DE SUITE CLAIRS. JO-WILFRIED TSONGA N'A JAMAIS RIEN DEMANDÉ ET SURTOUT PAS QU'À PEINE SORTI DE SA VICTOIRE CONTRE RAFAEL NADAL, ON LUI METTE DU MOHAMED ALI DANS LES PATTES. OUI, IL LUI RESSEMBLE UN PEU. QUELQUES TRAITS, QUELQUES ATTITUDES. A PART ÇA, TSONGA N'EST PAS ALI. TSONGA NE SERA JAMAIS ALI. ATTENDEZ, ALI C'EST LE PREMIER NOIR TRIOMPHANT, GRANDE GUEULE ET SANS PEUR DANS L'AMÉRIQUE BLANCHE ET ENCORE SÉGRÉGATIONNISTE DES ANNÉES 60. ALI C'EST LE GARS QUI DEVIENT MUSULMAN, CHANGE DE NOM ET ADHÈRE À LA NATION OF ISLAM, EN S'ACOQUINANT AVEC MALCOLM X, BIENTÔT ASSASSINÉ. ALI C'EST LE DÉSERTEUR QUI REFUSE D'ALLER AU VIETNAM PARCE QUE, RAPPELLE-T-IL, « JAMAIS UN VIETCONG NE M'A TRAITÉ DE NÈGRE ». ALI C'EST ÇA QUOI, UNE DES FIGURES DU XXÈME SIÈCLE, UN ÊTRE HUMAIN QUI DÉPASSE DE TRÈS LOIN LE CADRE DU SPORT, UN HÉROS DES TEMPS MODERNES QUI SUR SON SEUL NOM AMÈNE L'ÉDITEUR TASCHEN A PRODUIRE UN LIVRE PHARAONIQUE COMPILANT TEXTES ET TIRAGES DE PHOTOS ORIGINALES SUR TOUTE SA VIE. LE POIDS DU LIVRE : 34 KILOS. ALI C'EST DU LOURD.

T

songa a juste gagné un match de tennis contre Rafael Nadal. Mais il est vrai qu'il l'a fait en livrant une performance visuelle et surtout auditive (réécoutez le son du match, le son du public, vous en comprendrez plus que par les images) qui invite à repenser à un moment très spécial de la carrière d'Ali. C'est le fameux « phantom punch », ce coup fantôme que le jeune Cassius Clay avait asséné au foie de Sony Liston lors de leur combat revanche. Un coup si rapide qu'il avait mis l'ancien champion du monde par terre au bout de deux minutes de combat. Un tel éclair qu'à vrai dire personne ne l'avait vu, au point d'émettre de sérieux doutes sur la validité de ce K.O. Restait cette photo célébre d'un Ali haranguant le pauvre Liston à terre pour qu'il se relève. Flottait surtout le parfum unique de l'éclosion d'un champion sur la scène internationale, d'un corps qui nait à luimême devant nos yeux ébahis, ce privilège rare de pouvoir vivre un accouchement en direct.

Derrière Ali, seuls quelques rares phénomènes étaient parvenus à faire de même : Tyson à 20 ans contre Trevor Berbick, Sampras à 19 ans à l'US Open, Woods à 21 ans aux Masters. Tous jeunes, tous des Américains. Et elle est là la performance spécifiquement « Alienne » de Tsonga, c'est d'avoir produit quelque chose de jamais vu en France, quelque chose que, de mémoire, aucun d'entre nous n'avait vécu de son vivant. Tsonga nous a offert un moment américain, un moment que seul un jeune yankee, l'enfant d'un immense pays peut avoir en tête, ce rêve sans limite ni frontière. Tsonga nous a offert quelque chose de plus grand que la France. Un moment où on se pince, un instant qui dure et où privés de références, pas préparés à devoir penser un phénomène de cet ordre, nous montrons, nous, nos limites de journalistes et de spectateurs. Nous restons des petits frenchies. En direct, nous avons peur pour lui, peur qu'il se plante, peur que ça ne dure pas plus d'un set (merde 6-2 !), en tout cas pas plus de deux sets (merde 6-2 6-3!), enfin trois sets ce serait quand même un miracle face à Nadal, non ? Qui ne s'est pas dit ça pendant tout le match ? Nous ne voyions pas que Jo était euphorique puisque nous ne savions pas ce qu'est l'euphorie, nous n'en avions jamais vécu une manifestation aussi parfaite dans le sport français. Tsonga nous a offert ça.

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Merci à toi, Jo-Wilfried. Merci à toi car ce précieux sésame, tu nous l'as donné avec calme, sans te faire dessus et surtout tu nous l'as donné tout seul, comme un grand, sûr de ton fait.

Parce que pour faire la tête que tu as fait à la fin du 1er set, le menton levé l'air de dire au public australien « Et vous n'avez encore rien vu, mes p'tits cocos ! », il n'y a plus uniquement une question de fédé, de formation à l'INSEP, ou d'approche tactique concertée avec Eric Winogradsky, il y a toi tout seul, il y a ton truc à toi, ton charisme à toi, la grande estime personnelle que tu te portes hors de toute référence. Sans cette estime « très particulière » et en l'état de nos connaissances tennistiques, aucun autre citoyen français n'était en mesure de gagner ce match. De Noah à Gasquet, en passant par Leconte, Forget, Pioline, Grosjean, personne n'avait pu inscrire dans l'ADN du joueur français contemporain ce dont tu as fait étalage pendant cette rencontre. Avant toi on ne savait pas ce que ça voulait dire de mettre une énorme branlée - immense la branlée, colossale la branlée - au 2ème joueur mondial en demifinale de Grand Chelem. Après toi, on saura et donc on saura transmettre, on saura expliquer aux enfants, aux champions qui te succèderont, comment les amener dans cette zone d'euphorie sans paniquer. On saura ça. Ce sera dans notre patrimoine génétique national.

Alors quand dans quelques années l'un d'entre eux, toujours le plus confiant en son aura, ira à nouveau se tailler en pièces le Nadal du moment, il est probable que les journalistes lui évoquent ton souvenir et lui parlent de ce fameux match du jeudi 24 janvier 2007, celui qui a tout déclenché, celui qui a déniaisé tout le tennis français masculin. On lui reparlera du vieux Tsonga et de ses coups de menton. On essayera de trouver des ressemblances physiques ou comportementales. On radotera. On prendra un tel plaisir à cela qu'à l'avance on te le demande, Jo : refaisnous vite une Tsonga, montre-nous encore une fois.

Benjamin Rassat

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Pose ta main dans la main de Tsonga ! mmaaggaazzi innee dd’ ’i innffooRRmmaatti ioonnss ggRRaattUUi itt ssUURR llee tteennnni iss -- ttRRi immeessttRRi ieell -- mmaaRRss 22000088 -- ggRRaannddCCHHeelleemm

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sommaire #07 editorial LES FEMMES RÉPONDENT À WILANDER

18 : HantUCHoVa

« noUs n’aVons Pas Besoin de HURleR PoUR qUe les sPeCtateURs Voient nos Émotions » 16 Le tennis du 21ème siecle Quel sera-t-il ? Comment se jouera-t-il ? Les penseurs de la balle jaune se retrouvent en avril pour imaginer l’avenir du tennis

12 Masters... de France C’est officiel, après 20 ans de sommeil le National est remis sur pied. Présentation de ce nouveau rendez-vous du tennis français

18-22

Le procès du tennis féminin Il a proféré une charge inouië contre le tennis féminin. Cinq grandes championnes répondent à Mats Wilander et ça déménage !

23 Henin-Federer, la guerre des sexes

Vous en rêviez, GrandChelem l’a fait. Les deux numéros 1 mondiaux se sont affrontés sur le court privé de la rédaction.

36 Bye Bye Monica Seles Elle a révolutionné le tennis féminin et elle raccroche le cadre. Entre ici, Monica ; avec ton cortège de hurlements stridents.

38 Demaison

est tombé dedans

Le nouveau comique français est un petitenfant de la balle mais a du mal à se reconnaitre dans le tennis actuel. Confessions.

C’était il y a 9 mois.

GrandChelem avait rencontré Mats Wilander après une exhibition. On avait parlé de tennis, de psychologie, de cinéma suédois, évoqué Ingmar Bergman dont on ne savait pas qu’il allait mourir un mois plus tard. A GrandChelem, on l’aime bien, Mats, parce qu’il a un avis sur tout, qu’il le balance sans peur du qu’en dira-t-on.

Le débat tennistique est parfois si pauvre.

Avec Wilander, la conversation s’enflamme, rebondit, cherche le point de rupture. Au fil d’une discussion à bâtons de plus en plus rompues, on a un moment dérivé sur le tennis féminin et là Wilander nous a débité un couplet à faire frémir les tourterelles de la WTA. «Jeu monolothique , filles incapables de bouger, nulles à la volée, pas de plan B, responsabilité des coaches, Sharapova au parloir !», on avait tout entendu l’espace d’un bon quart d’heure où seules deux championnes étaient passées à travers les fourches caudines de l’executeur Wilander : Justine Hénin et Amélie Mauresmo. Que faire de cette bombinette ? A qui en parler ? Et si elle n’était pas finalement l’occasion inespérée de remettre un peu de guerre des sexes dans le moteur des passions et d’aller voir les meilleures avocates du tennis féminin : les championnes elles-même. Avouonsle, les diatribes de Wilander reformulées en questions par GrandChelem les ont un peu bousculées, pour ne pas dire irritées, mais qui d’autres que ces grandes témoins du jeu pouvaient réaffirmer avec éclat que le tennis féminin n’a vraiment plus rien à envier à son homologue masculin. C’est désormais chose faite et tout à coup, une doute nous taraude : ne serait-ce pas en fin de compte Mats Wilander qui nous a dévoilé sa forme de dépit amoureux ?

Allez Mats, « on t’aime quand même », ce n’est pas nous qui le disons, ce sont nos avocates, Maitre Hantuchova, Maitre Chakvetadze, Maitre Dementieva et Maitre Dechy du cabinet WTA et Associées ainsi que Madame le Batonnier Ruzici. Toutes bonnes joueuses et magnanimes sur l’intérêt réel d’un débat trop souvent esquivé.

Ouf, la guerre des sexes n’aura pas lieu. la rédaction

Diffusion : 40.000 exemplaires en diffusion nationale dans plus de 690 points (clubs de tennis, tournois et compétitions, centres de stage, magasins spécialisés).

Liste des points disponible sur www.grandchelem.fr - GrandChelem, le magazine gratuit 100% tennis. Fondateur et Directeur de la publication : Laurent Trupiano (laurent.trupiano@grandchelem.fr) - Rédacteur en chef : Benjamin Rassat (benjamin.rassat@grandchelem.fr) - Rédacteurs : Gaël Anger, Jérôme Capton, Sébastien Kozaczyk, Audrey Riou - Ont collaboré à ce numéro : Axel Tape, Antoine Trupiano, Julie Trupiano - Secrétaire de rédaction : Sébastien Bordas - Responsable Marketing : Alexandra Saper - Photos : Caillaud Chryslène, Gianni Ciacca (Sportvision) - Création artistique et mise en page : Séverine Béchet (SBDesign – studiosbdesign.com) - Le site internet GrandChelem : http://www.grandchelem.fr - Webmaster Editorial : Audrey Riou (audrey.riou@grandchelem.fr) - GrandChelem est édité par la société Convergence Media 8 rue Joseph Cugnot, 38300 Bourgoin Jailleu - Rédaction et publicité : 04.78.37.90.88 Vos réactions et remarques : redaction@grandchelem.fr Remerciements : Fabienne Benoit, Cap Tennis (Lyon), Karell Lherbier-Guillot, Ligue du Lyonnais de Tennis, Bénédicte Mathieu, Elodie Malatrait, Yvan Monnier, Morgan Mehanen.

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11 11

neWs ●

michaël llodra ou mikhaël Youzhny

« Vous avez maîtrisé la totalité de cette partie, ne laissant aucun espoir à votre adversaire. Comme tous les Sarthois, je vous souhaite le meilleur pour la suite de cet Open d’Australie que vous avez déjà bien marqué par votre talent »

rendez-vous

●

qUi est le meilleUR miCKa en Ce dÉBUt de saison ?

LES TEMPS FORTS ATP ET WTA

D

■

indian Wells 13-23 mars 3.589.000 $

■

miami 24-6 avril 3.770.000 $

François Fillon (Premier ministre)

eux titres en deux mois, michaël llodra présente COUPE DAVIS

un bilan impressionnant de 14 succès pour seu-

■

lement deux défaites (ndlr : statistiques arrêtées au 29 février). ces performances, il les doit, selon lui, à un

FED CUP

changement de mentalité. « avant, faire un jogging

■

dans les bois, ça me gonflait. maintenant, j’ai compris inde en écrasant nadal en finale, un quart de finale mémorable perdu contre l’ouragan tsonga, et un bilan

26-27 avril : Japon-france

■

14 – 20 avril : Valence, estoril, Houston

■

21-27 avril: monte Carlo

■

28- 4 mai : Barcelone-munich

EN FRANCE

de 12 succès pour 3 revers, le russe mikhaël Youzhny

CHALLENGERS

titille notre gaucher national. mais le bourreau de Phm

■

31 – 6 avril : open mutouest saint Brieuc

(25.000$)

en 2002 est définitivement distancé quand il s’agit de se présenter au guichet de son conseiller fiscal. c’est un

FUTURES

prêt étudiant de 90 000 euros qui sépare les deux prin-

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10-16 mars : open international de la ville de

lille (15.000$)

cipaux animateurs de ce début de saison.

■

17-23 mars : internationaux Poitou Charentes

(15.000$) ■

7-13 avril : open espace anjou (15.000$)

■

14-20 avril : open de grasse BnP PaRiBas

CHARIVARI AUTOUR DE SAMPRAS SUR GRANDCHELEM.FR

(15.000$)

20 février, la rédaction traîne sur Youtube à la recherche d’une petite pépite tennistique et tombe en arrêt devant un enchaînement service-volée de Pete

WTA

sampras face à tommy haas en exhibition. vidéo aussitôt vue, aussitôt postée et aussitôt commentée. c’est kisskissbangbang qui dégaine en premier : «

■

7-13 avril : amelia island

federer est meilleur, mais sampras trouve ici la reconnaissance qu’il n’a pas eu dans sa carrière, étant timide, silencieux et américain » . sampras plus fort

■

14 – 20 avril : Charleston, estoril

que federer ? arnaud répond en nous donnant une petite leçon de syntaxe : « si sampras est un grand champion, alors federer est un immense cham-

■

28- 4 mai : fes

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pion (même avec trois grands chelems en moins). comme m’expliquaient toujours mes parents : on ne dit pas « la soupe c’est pas bon » mais « Je

réhabiliter, mais de dire qu’il serait celui qui par son jeu en trois coups rappellerait à tous les autres l’espace de trois matches en asie qu’il n’y a pas d’autre tactique contre federer et nadal que de les prendre tout le temps à la gorge en les empêchant de se régler au retour et en fond de court. », la vraie information qui ressort de ce post vient de Zatopek : « Pete devrait surtout arrêter de se raser les jambes ! durant toutes les années 90, on a eut un sampras avec une pilosité assez conséquente au niveau des jambes, et voilà qu’à sa retraite il se met a se raser les gambettes... ». alors Pete, on s’est laissé tenter par une formule épilation tout compris ?

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10-17 mars open gaz de france de la Côte d’or

(10.000 $) ■

18-25 mars internationaux féminins d’amiens

(10.000 $) ■

8-13 mvril : open gaz de france de Biarritz

(25.000 $) ■

15-20 avril : open gaz de france de Bretagne

(125.000 $) ■

28-4 mai : open gaz de france de Cagnes/mer

(100.000 $)

WEB http://www.babolat.com/

BaBolat di gio PaR gioRgio aRmani il avait déjà dessiné un hôtel à dubaï. voilà qu’armani a décidé de « customiser » une raquette. son nom : la ea7 by Babolat. alliant technologie et esthétisme, la ea7 est disponible uniquement dans le réseau des magasins armani au prix de 275 euros. l’esthétisme fait donc un retour en force sur la planète tennis envahie ses derniers temps par le jaune fluo. on attend très vite une réaction du côté de la concurrence. une Wilson by stark ou encore une head by ralph lauren. en attendant, la number one reste la raquette de verre et de diamants que Justine hénin a une fois de plus brandie lors du tournoi d’anvers, berceau historique de la joaillerie.

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WEB http://www.daviscup.com

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C’est à Winston Salem en Caroline du Nord et sur dur que la France va défier les Etats-Unis. L’ambiance devrait être torride car plus de 15 000 spectateurs sont attendus. France-EtatsUnis en Coupe Davis, c’est l’affiche historique de la compétition. Pour l’instant, balle au centre, car en 14 confrontations chaque équipe l’a emporté 7 fois. « Il faudra faire trois petits exploits, 3 matches fantastiques pour éliminer ce qui

est aujourd’hui la meilleure équipe du monde, mais j’y crois, et je suis surtout très excité à l’idée d’aller les battre » explique Guy Forget.

Du côté US, on se méfie des nouveaux Mousquetaires : « Aujourd’hui la France a des joueurs talentueux et charismatiques.

Ce sera une rencontre très serrée, chaque match sera comme une finale d’un Grand Chelem, heureusement nous aurons le soutien du public qui l’an dernier

face à l’Espagne avait été formidable, ce sera un vrai plus » commente Patrick McEnroe. Préparez les réserves de cafés car il y a six

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guga tour

heures de décalage avec les Etats-Unis. Les hostilités démarreront vendredi 11 avril à 20h00.

Des messages de 21 pays différents ont afflué sur le site de Tsonga : Chine, Suède, Angleterre, Congo, Afrique du Sud, USA, Australie, Suisse, Belgique, Canada, Argentine, Allemagne, Italie, Cameroun, Sénégal, Djibouti, Slovaquie, Russie, Zaïre, Serbie et Danemark. Jo a reçu plus de 500 demandes d’interviews après la finale de l’Open d’Australie. 4,4 millions de téléspectateurs devant France 3 pour la retransmission en direct de Djokovic/Tsonga soit 39,5 % de part de marché, ce qui est exceptionnel pour cette chaîne. L’hommage à Tsonga « Tsonga tsunami » du rappeur Nelopo a été vu plus de 34 300 fois sur Youtube. Entre le début de la deuxième semaine du tournoi (1/8 de finale vs Gasquet) et la finale il y a eu plus de 70 000 visiteurs sur son site officiel, soit plus en une semaine que pendant 5 années d’existence.

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IWC

n’aime pas la soupe ». on n’ aime pas tous sampras pourtant il est très bon... ». et même si notre apolline préférée a déchaîné le blog en venant mettre son grain de sel : « apolline rappelle une bonne fois pour toute que son utilisation de sampras n’a à l’origine rien d’une volonté de le

etats-Unis-france

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soRtie en salles PRÉVUe dU 11 aU 13 aVRil 2008

ATP

que c’était essentiel d’avoir un physique ». un titre en

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8-10 avril : etats-Unis- france

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sosie ●

qUi aCe ? “ Comment dire ? depuis que grandChelem rédige cette rubrique « qui ace ? » sur deux personnalités censées avoir une petite parenté dans le visage, jamais la ressemblance ne nous est parue aussi évidente que ce mois-ci. davydenko et e.t, c’est un peu comme starsky et Hutch, Chouchou et loulou, on confond tout le temps les deux (ah si, Hutch c’est le blond et loulou, c’est l’autre). outre le fait qu’il suffit de voir davydenko taper 700 coups droits de suite à l’entrainement pour avoir la nette impression d’avoir à faire à un extra-terrestre, qui dit qu’ e.t s’il avait vraiment dû se mettre au tennis pour retourner à la maison, n’aurait pas montré des qualités hors du commun : un oeil à la agassi et une sacré détente sur les smashes en altitude. n’en déplaise aux scénaristes de steven spielberg et faute d’imagination, on sent qu’on est passé à côté d’une grande carrière. Reste pour les deux frères jumeaux ce petit problème de look pour attirer les sponsors, ce petit quelque chose de glamour dans le CV. ah si l’apres-midi de son mariage, davydenko a préféré quitté sa femme pour aller s’entrainer. on vous dit : un ex-tra-ter-res-tre. ”

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il Reste des PlaCes

G

ustavo Kuerten a entamé sa tournée d’adieux. Elle se terminera au mois de mai sur la terre battue de Roland-Garros où le Brésilien a triomphé trois fois. Avant, il y aura eu Miami, Florianapolis, Monte-Carlo, Rome et Hambourg. Pour ce Guga Tour, Kuerten va arborer la même tenue que lors de son premier succès Porte d’Auteuil. Une tenue déjà mythique que l’équipementier italien se fera un plaisir de sortir en série limitée. GrandChelem by Guga, c’est également une idée que nos lecteurs risqueraient bien de retrouver dans notre numéro de mai.

WEB http://www.guga.com/

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grandchelem tour

l’ÉqUiPe de gRandCHelem…

AUSTRALIAN OPEN, MELBOURNE - 27 JANVIER 2008 Il est de bon ton de gloser sur la pression que les Français peuvent ressentir lors des grosses occasions mais il était rassurant d'entendre Novak Djokovic lors de sa conférence de presse d'après-finale venir expliquer à quelle vitesse le trac l'avait rattrapé au moment d'entamer sa finale : « Avant le match, j'ai essayé de garder la tête froide, en dehors du tennis. J'ai essayé de penser à autre chose. Vous voyez, juste raconter des blagues, écouter de la musique, regarder des vidéos marrantes, n'importe quoi pourvu que je me relâche.

Et je crois avoir plutôt bien réussi à le faire. Et puis je suis rentré sur le court et là tout a basculé en deux secondes ». Un gros sourire et Nole nous faisait comprendre le tourbillon d'émotions qui l'avait rattrapé. Ce qui ne lui faisait pas perdre son humour.

A la question sur la différence entre la finale de l'US Open et celle de l'Australian Open, cette répartie du tac au tac : « C'est simple. Je n'ai pas eu à jouer Roger Federer ».

FFT, PORTE D'AUTEUIL, CONFÉRENCE DE PRESSE, 29 JANVIER 2008 Djamel Debbouze avec une présentatrice de télé, Fabrice Santoro avec une comédienne, Arnaud Clément avec une chanteuse, malgré les 200 journalistes qui l'attendaient au siège de la Fédération pour fêter sa belle finale lors d'une conférence de presse hollywoodienne, GrandChelem partageait avec une sympathique journaliste du magazine Elle, dépêchée pour l'occasion, l'idée qu'il manquait encore au jeune Tsonga la romance avec une starlette bien people pour devenir un vrai phénomène.

FLAINE

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Grandhelem a donc ouvert les paris sur la vedette capable de transformer Jo-Wilfried en icône des teenagers. En fait tout dépend du classement à venir. Top 20, Tsonga peut taper dans du Séverine Ferrer. Top 10, son agent est autorisé à écrire à Yael Naïm. Top 5, c'est celui de Marion Cotillard qui appelle.

ROUMANIE-FRANCE, COUPE DAVIS, 9 FÉVRIER 2008 Grosse ambiance au Liquid, la plus grosse boite de Sibiu, après la victoire sans appel des Français face aux Roumains (3-0 puis 5-0). Arrivée triomphale de Gasquet et de Tsonga qui ne mettent pas longtemps à monter sur scène pour un petit strip-tease avec les danseuses du coin (strip-tease du haut on vous rassure mais le haut de Gasquet et de Tsonga, c'est déjà pas mal du tout). Bon la suite leur appartient, et puis en fait on n'a pas bien vu parce qu'on était en train de discuter avec une petite Roumaine qui essayait de venir en France. Et c'est là où on se rend compte que GrandChelem est très service public et très communauté européenne. Enfin on discute, on discute, mais c'est pas tout ça, nous il faut qu'on rentre à l'hôtel parce qu'il y a de la route demain. Bonne nuit, Jo. Bonne nuit, Richard.

OPEN 13, MARSEILLE, 13 FÉVRIER 2008 Après une conférence de presse (encore !) où il déclarait n'avoir aucun commentaire à faire sur la rumeur d'un retour au Congo

pour visiter la famille de son père, on quitte Tsonga (encore !) pour aller rédiger un papier à notre hôtel.

Mais pour rentabiliser la navette et remplir le monospace, il faut attendre les collègues. Et quand on attend, pour ne pas perdre son temps, on discute avec n'importe qui n'importe où, tiens l’hôtesse d’accueil du Pulmann par exemple.

- Ça se passe bien avec les joueurs ?

- Oui, ils sont très agréables.

- Et Jo, il est sympa ?

- Oui, sauf que ce matin, il n'était pas en super forme…

- Ah bon ?

- Oui, il devait aller se faire vacciner..

- Pour aller au Congo ?

- (Silence) Euh j’ai gaffé..

- Je sais pas - Si, si je crois que j’ai gaffé…

Prestige rocks on

OPEN GAZ DE FRANCE, COUBERTIN, 6 FÉVRIER 2008 Une semaine de douceur passée au stade Pierre de Coubertin et des belles rencontres lors de la soirée des joueuses. Tous les athlètes du Team Gaz de France autour de plateaux de sushis délicatement arrangés dans une ambiance très Ferrero Roche d'or. L'occasion pour GrandChelem de faire étalage de ses talents dans l'exercice de la Wii tennis mais pas contre n'importe qui : l'ancien champion olympique Linford Christie, venu représenter Street Athletics, une association visant à faire du sport un processus d'intégration pour les jeunes en difficulté. Malgré une bonne résistance, le sprinter anglais encouragé par Marc Raquil et Christine Arron, n'a pas pesé lourd face au jeu de poignet de notre journaliste Audrey Riou. En guise de récompense cette petite photo dédicacée en échange de notre silence sur la terrible humiliation du jour. Chose promise, chose tue.

…toUJoURs sUR la RoUte !

Tennis camp

Donne de la hauteur à ton jeu !

FLAINE MONT BLANC

Si tu as entre 7 et 19 ans, cet été viens “oxygéner ta passion” face au MontBlanc à 1600 mètres d’altitude dans la station de Flaine (Haute Savoie).

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Composés de brevetés d’Etat 2ème degré en golf et en tennis, ainsi que d’animateurs diplômés pour la vie quotidienne, l’encadrement est pro 24H/24H. Sur 1 semaine ou plus, les matinées seront consacrées aux ateliers techniques du sport choisi puis les après-midis aux situations de jeu et aux multi-activités (tir à l’arc - paint ball piscine - bowling…) L’hébergement est de qualité et les repas équilibrés.

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Rock-solid Rock-solid performance performance

grandchelem vous donne rendez-vous

il est nÉ le masteRs fRanCe c’est à marseille Qu’officiellement le masters france a vu le Jour. Jean-louis haillet l’un des fondateurs avec gilles moretton et Jean-franÇois cauJolle revient Pour grand chelem sur les raisons Qui les ont Poussés à créer cet évènement original Qui aura lieu du 17 au 21 décemBre à toulouse.

masteRs fRanCe RaCe Comment cette idée a fait son chemin ?

Avec Jean-François et Gilles, nous étions des nostalgiques du National.

Nous sommes l’une des seules disciplines où l’on ne décerne pas un titre de champion de France. Cela nous a donc paru naturel de remettre cette idée au goût du jour d’autant qu’avec plus de 14 joueurs dans les 100 premiers à l’ATP, l’on peut constituer un plateau de très grande qualité.

L’émergence de Tsonga arrive également à point nommé ?

Tous les connaisseurs savaient que Jo avait un vrai talent, donc c’est une petite surprise. Ce qu’il y a en revanche de très réjouissant dans son parcours c’est sa victoire face à Nadal et sa finale. C’est la première fois depuis Yannick Noah qu’à un moment on a cru que cela allait passer. Auparavant les finales des Français avaient toujours été à sens unique.

Revenons au Masters France, la formule est déjà définie ?

Bien sûr et elle est très simple d’autant que l’ATP nous a demandé de nous baser sur le barème du circuit

pour le classement. En clair, sur chacune des 4 étapes (voir calendrier), les joueurs français prennent des points ATP et les 8 premiers seront qualifiés pour la finale qui aura lieu à Toulouse.

On s’est gardé une Wild Card car il se peut toujours qu’une de nos stars ait été pénalisée par un pépin physique durant la saison.

Mais c’est une exhibition ou une compétition ?

Appelez cela comme vous voulez car il est vrai que la phase finale ne permet pas d’obtenir de points ATP. Notre objectif est de valoriser le tennis français. Après tout ce type de Masters cela se fait chez nos voisins espagnols par exemple. L’autre objectif est de mettre nos champions dans des conditions idéales avant l’Open d’Australie puisque l’on jouera sur une surface très proche de celle à Melbourne.

tion. On a vraiment la volonté d’en faire un évènement incontournable.

Comme vous êtes des innovateurs en terme d’organisation, je suppose que vous avez prévu des surprises ?

Il est évident qu’il faut vivre l’évènement de l’intérieur, donc on va tenter de poser des micros un peu partout, on va demander aussi aux coachs de pouvoir aller donner des conseils aux changements de côté.

Si on comprends bien, c’est donc Paul-Henri Mathieu, le premier leader de la «French Race».

Gagné, c’est bien Paulo qui est en tête. La prochaine étape c’est fin septembre à Metz. D’ici là nos champions auront déjà réalisé d’autres exploits, je n’ai pas de doute là-dessus.

Pour résumer, cela va être une grande fête du tennis ?

Exactement et d’ailleurs la Fédération Française nous a tout de suite soutenu dans notre démarche, elle a très vite compris notre idée, notre ambi-

LES ÉTAPES • Open 13 de Marseille (11 au 17 Février) • Open de Moselle (29 Septembre - 5 Octobre) • Grand Prix de Tennis de Lyon (20 Octobre – 26 Octobre) • BNP Paris Bercy (10 Nov – 27 Novembre) • Finale à Toulouse du (17 au 21 Décembre) LA FORMULE • 8 joueurs qualifiés d’office, 1 wild card, la compétition se déroule de jeudi à dimanche, comme la Masters Cup, deux poules de 4 sont formées. Les deux premiers de chaque poule sont qualifiés pour les demi-finales.

CLASSEMENT À L’ISSUE DE L’OPEN DE MARSEILLE • 1er PH MATHIEU 90 points • 2e Gilles SIMON et Nicolas MAHUT 50 points • 4e Richard GASQUET, Julien BENNETEAU, Michaël LLODRA 15 points • 7e Jo-Wilfried TSONGA, Arnaud CLÉMENT, Sébastien GROSJEAN, Marc GICQUEL, David GUEZ .5 points

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#1 #1 JUSTINE JUSTINE HENIN HENIN [K] [K] TOUR TOUR

#3 #3 NOVAK NOVAK DJOKOVIC DJOKOVIC [K] [K] BLADE BLADE TOUR TOUR

L LE E (( K K )) O ON NT TR RO OL LE E A A L L ‘‘ E E TAT TAT P PU UR R G Ga am mm me e d d ii s sp po on n ii b b ll e e d dè ès s m ma a ii n n tt e en na an n tt c ch he e zz v vo o tt rr e e rr e ev ve en nd de eu u rr

aBonne-toi À gRandCHelem

Et Gagne un voyage aux Etats-Unis pour encourager l’Equipe de France de Coupe Davis !

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grandchelem vous donne rendez-vous Villa PRimRose, teRRe de tennis LE CÉLÈBRE CLUB BORDELAIS VA ORGANISER LE PREMIER BNP PARIBAS PRIMROSE BORDEAUX. CE NOUVEAU TOURNOI CHALLENGER QUI AURA LIEU DU 12 AU 18 MAI SERA DONC UNE VRAIE PRÉPARATION POUR ROLAND-GARROS. CET ÉVÈNEMENT SIGNE ÉGALEMENT LE GRAND RETOUR DE BORDEAUX AU SEIN DU CALENDRIER INTERNATIONAL PUISQUE CETTE ÉPREUVE EST LE DEUXIÈME RENDEZ-VOUS TRICOLORE SUR TERRE BATTUE. PoURqUoi RePaRtiR dans l’oRganisation d’Un toURnoi de tennis À BoRdeaUX ? il y avait un grand vide depuis 1995. si on étudie la vie du club depuis 110 ans, il s'est toujours inscrit dans la compétition nationale et internationale. on a reçu les plus grands joueurs du monde, suzanne lenglen, Ken Rosewall, Bjorn Borg, ivan lendl, Yannick noah. avant que le circuit atP n'existe, la villa Primrose organisait "le national", elle a accueilli la Coupe davis et elle a hébergé pendant 17 ans le tournoi Passing shot jusqu'en 1995. devant ce grand vide, les dirigeants de la Villa Primrose avaient toujours dans l'esprit d'organiser un grand tournoi. il était donc naturel que la Villa Primrose renoue avec la compétition de très haut niveau. nous avons commencé à prendre quelques contacts et fort du soutien de la Ville de Bordeaux, de BnP PaRiBas, de la fédération française de tennis (la fft) et de la ligue de guyenne, nous nous sommes lancés dans cette formidable aventure. on se Plaint en fRanCe de ne Pas foRmeR assez nos JoUeURs À la teRRe BattUe, Ce toURnoi Vient donC À Point nommÉ ? il manque en france des tournois de préparation à Roland-garros, c'est pourquoi cette date exceptionnellement disponible dans le calendrier de l'atP, a été réservée par la fft. a date exceptionnelle site exceptionnel, trois hectares en plein centre de Bordeaux, des installations rénovées au fil du temps et des terres battues de grande renommée. toutes les conditions étaient donc réunies. Pour aller au bout de cette démarche la direction du tournoi a choisi de jouer avec les mêmes balles qu'à Roland-garros de façon à offrir aux joueurs les mêmes conditions de jeu. aVez-VoUs l'amBition À long teRme de ReVeniR À l'oRganisation d'Un inteRnational sÉRie ! il faut déjà nous laisser le temps d’organiser ce premier challenger. nous mettons tout en oeuvre pour que ce soit une réussite et un grand événement bordelais, on aura donc le temps de penser à son avenir un peu plus tard. qUel a ÉtÉ l'aCCUeil de la famille dU tennis ? nous avons senti un très fort engouement de la part de la fft, de la ligue de guyenne, des joueurs français et de tous les licenciés de notre région, tout le monde est très enthousiaste.

XaVieR lemoine, diReCteUR dU toURnoi : « La Villa Primrose avait toujours à l’esprit d’organiser un grand rendez-vous de tennis »

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florent serra : « Un nouveau grand tournoi à Bordeaux, c’est une très bonne nouvelle »

né à Bordeaux, florent serra ne gâche pas son plaisir. il est très heureux que le club de la Villa Primrose relance un tournoi d’envergure.

Un nouveau gros tournoi à Bordeaux c’est une bonne nouvelle…

Bien sûr, je suis ravi, je me rappelle de l’open Passing shot c’était un vrai grand rendezvous pour la région et pour le tennis en france.

challenge à relever, donc rien n’est sûr mais il y a de forte probabilité que je sois sur les courts de la Villa Primrose début mai.

est-ce que tu as déjà réservé cette date dans ton programme de préparation pour Roland-garros ?

J’espère jouer le tournoi d’Hambourg qui se déroule la même semaine mais il est pour l’instant peu probable que je sois dans le tableau final, cela dépendra de mon début de saison sur terre battue. après j’estime que m’aligner à Bordeaux est également un vrai

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grandchelem vous donne rendez-vous « le tennis dans la soCiÉtÉ de demain »

Un ColloqUe qUi feRa date ! les 3, 4 et 5 avril à l’université du diJon, le gratin des instances du tennis tricolore sera Présent Pour analYser, comPrendre ce Que sera le tennis au 21 siècle. grandchelem, Partenaire de l’événement se devait de vous Présenter cette manifestation originale.

Emmanuel Bayle et Lionel Croginier, les fondateurs du colloque évoquent la genèse d’un projet né il y a déjà plus d’un an. Entretien Réunir l’ensemble des spécialistes pour parler du tennis dans la société de demain, c’est sacrément ambitieux ?

L’organisation de cet événement est en route depuis novembre 2006. Sa réalisation a été permise grâce à la qualité des infrastructures de la Faculté des Sciences du Sport de Dijon et à la mobilisation de l’ensemble de son personnel.

C’est surtout ambitieux quant au contenu au moins pour deux raisons. Premièrement, il s’agit de rassembler des spécialistes, chercheurs ou professionnels du secteur venant d’horizons parfois très différents (médecin, ingénieur, psychologue, physiologiste, biomécanicien, pédagogue, marketing, juriste, historien…). Deuxièmement, l’enjeu est de croiser les regards des acteurs de la filière tennis (dirigeants, bénévoles ; joueurs, enseignants, entraîneurs ; organisateurs d’évènements ; industriels et chercheurs) afin de produire des connaissances utiles pour le tennis et répondre aux défis technologi-

ques, sociaux et économiques de demain.

Quelle est l’origine de ce projet ?

Nous sommes enseignants-chercheurs et collègues à la Faculté des Sciences du sport de l’Université de Bourgogne mais surtout deux amis qui partageons une même passion pour le tennis ; sport dans lequel nous sommes engagés à la fois comme dirigeant mais aussi joueurs et éducateurs. Nous avions très envie de réaliser un projet de ce type pour créer un lieu d’échanges entre les professionnels du secteur et les chercheurs.

Il semble qu’il y avait un besoin car beaucoup d’intervenants de renom ont répondu présents Nous sommes très heureux d’accueillir des conférenciers de dimension internationale et nationale. Mais, l’important est aussi de contribuer à réaliser un état des lieux du tennis actuel et à venir.

Toute entité sociale a besoin, à un moment donné, de se poser pour

le PRogRamme

tRois aXes ont ÉtÉ dÉfinis :

réfléchir, se remettre en cause, et construire son avenir ; ceci vaut pour une civilisation, une nation, une entreprise, un club, comme pour tout individu. Le principe d’un colloque, c’est un échange.

Est-ce que cette grande première sera suivi d’autres manifestations, avez-vous la volonté de renouveler l’opération ?

L’idée à travers ce colloque est de mettre en évidence des travaux de recherche, de confronter des idées et des connaissances, de connaître et voire de mutualiser des bonnes pratiques et initiatives qui sont utiles au tennis. Nous posons avec ce colloque une première pierre.

Jean WallaCH,

PRÉsident de la ligUe dU lYonnais, ViCe-PRÉsident de la fft. « Il était logique que la Fédération Française soutienne cette initiative. Réunir autant de «penseurs du tennis » était un vrai défi et je me rappelle que quand Emmanuel et Lionel sont venus me voir, j’ai tout de suite été très enthousiaste. On a beaucoup travaillé pour parvenir à cadrer le projet car il était très vaste. Ce qu’il y a aussi de très enrichissant ce sont les échanges qui vont naître de la confrontation de plusieurs visions et ce, dans tous les domaines qui touchent aujourd’hui de près ou de loin à la pratique du tennis. Enfin à titre personnel, j’ai toujours apprécié que de temps en temps l’on ait une démarche de chercheur, d’universitaire même sur un sujet comme le tennis »

la liste des inteRVenants • • • • •

insCRiPtions

emmanuel.Bayle@u-bourgogne.fr

1 Equipement, Matériel-Développement-Promotion 2 Métiers, Apprentissage, Formation 3 Entraînement, Haut Niveau, Santé

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20 20

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guy annat, Professeur de médecine à l’Université lyon 1 Jean-françois CaUJolle, directeur du BnP Paribas-master et de l’open 13 Patrick ClastRes, sciences Po Paris miguel CResPo, directeur à la fédération internationale de tennis.

Philippe laComBRade (ex. joueur de 1ère série) agrégé d’histoire olivier CaRlieR, Responsable promotion BaBolat Cyrille ComaR, Responsable du sponsoring BnP PaRiBas nicolas faURe, Chef de produit Head alain fisCHeR Vice-président de la fft en charge de la compétition Rhadamès KillY, directeur juridique de la fédération française de tennis lionel maltese, Professeur à euromed marseille et open 13 marseille Christian milleR Responsable de la recherche (team lagardère) Claudine ReYnes, Présidente de la fifas mark Williams, Professeur de biomécanique et de contrôle moteur (Université de liverpool) et consultant de l’itf thierry zintz Professeur Université Catholique de louvain et Vice-président du Comité olympique Belge

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auX paYs des etoiles

moniCa seles : le modÈle dU deRnieR CRi c’est le 17 février 2007 Que monica seles a annoncé sa retraite définitive du circuit Wta. l’occasion Pour grandchelem de l’introniser sans tarder dans son hall of fame sur un critère simPle : tout le tennis des années 2000, de sharaPova la manneQuin hululante à davenPort la Puncheuse tout aZimut, de marion Bartoli la Bimanuelle montée sur ressort JusQu’à novaK dJoKovic le Premier vainQueur serBe d’un grand chelem, tous savent ce Qu’ils doivent à mademoiselle seles.

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Plus que toute autre, Steffi Graf a eu envie d’être Monica Seles, principalement quand pendant 3 ans, de 1991 à 1993, l’Allemande n’a plus trouvé les solutions contre l’Américaine, cette dernière décisive sur les gros matches comme sur ce fabuleux 3ème set à 10-8 à Roland Garros en 1992. Trois ans où Monica Seles va enquiller huit levées de Grand Chelem alors qu’elle n’a pas 20 ans, effaçant des tablettes Maureen Connoly, l’auteur du premier Grand Chelem en 1953, à la carrière prématurément brisée par une blessure. Monica va connaître le même épisode mais en plus funeste encore : l’agression en mai 1993 à Hambourg par Gunter Parche, un détraqué, fan de Graf, qui en lui plantant 10 centimètres de lame dans le dos, réussira son coup, remettant l’Allemande en scène pour toute la fin de sa carrière. Un malaise total et persistant que ni Graf, ni quelques autres joueuses ne réussiront à dissiper (voir Le cri d’horreur).

A sa suite et après son retour en 1995, c’est au tour de Lindsay Davenport de mettre Monica Seles dans sa ligne de mire, d’abord pour lui subtiliser son statut de numéro 1 américaine. Il lui faudra deux ans et deux défaites serrées pour enfin prendre la mesure des missiles balistiques balancées par une Seles 2ème version un peu plus enveloppée et soumise à de grosses crises de boulimie depuis son traumatisme. Après 1998, Davenport ne perdra quasiment plus un match signant la statistique la plus impressionnante du circuit face à sa compatriote : 10 victoires à 3.

Avec 14 ans de différence d’âge, elles ne se seront par contre croisées qu’une seule fois - en 2002, victoire de Seles, 6-0 6-2 - et pourtant s’il est une joueuse qui doit encore tout à Monica Seles, c’est bien Maria Sharapova. Même histoire d’émigration des pays de l’Est aux Etats-Unis, même passage chez le gourou Bollettieri, même début précoce et fracassant, mais surtout même propension à hurler ce cri strident sur chaque frappe du fond du court. A la grande époque, le « Henrrrrrrriiiii » lâché par Monica à Wimbledon, évalué à 80 décibels, avait attiré les foudres de Martina Navratilova et Nathalie Tauziat, gênées pour entendre l’impact de la balle. La polémique avait obligé Miss Grunts (Mademoiselle Grincements) à se taire l’espace d’une finale contre Graf qu’elle avait abandonné en deux sets secs, semblant pour le coup privé de son ressort vocal.

Sharapova se souviendra surtout des leçons de mannequinat de Seles : son entrée très marketing les bras plein de roses face à Zina Garrison à Paris pour son premier tournoi du Grand

Chelem en 1989, ses tenues de soirée toutes plus affriolantes et cette déclaration très tôt assumée : « Le tennis n’est pas tout dans ma vie, je me vois bien faire une carrière à Hollywood ». Maria mais aussi Serena et Venus retiendront parfaitement la leçon pour accrocher les sponsors.

Enfin, plus proche de nous, que serait Marion Bartoli sans Monica Seles ?

Certainement pas une joueuse dans le top 10. Pas de jeu à deux mains, pas de position avancée dans le court sur le retour, pas de principe de prise de balle hyper précoce. Seles fut là encore une source d’inspiration sans égale pour la joueuse française. Mais c’est au cœur de son pays d’origine, la Serbie, qu’on pourra retrouver les traces de passage de la native de Novi Sad. Si la génération des Djokovic, Ivanovic et Jankovic peut aujourd’hui rêver en grand, c’est parce que Seles aura là aussi montré l’exemple en éclaireuse. Le lien entre Djokovic et cette dernière étant plus étroit encore par le fait d’avoir partagé le même entraîneur de jeunesse, la grande Jelena Gencic.

De tout cela il faudra se souvenir à l’heure où Monica nous a lancé son dernier cri : « Le tennis a toujours occupé et occupera toujours une majeure partie de mon existence.

Je continuerai à jouer quelques exhibitions, à participer à des œuvres de charité, à promouvoir mon sport ».

Go, go, Monica and don’t look back !

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DES BLESSURES ET UN CRI D’HORREUR C’est un petit quart de finale sans histoire que Monica Seles est en train de gagner contre Magdalena Maleeva à Hambourg en ce joli mois de mai 1993 quand tout à coup, alors qu’elle se repose sur sa chaise, un supporter se lève, passe par-dessus les panneaux publicitaires et lui plante un couteau de 10 centimètres dans le dos.

Le cri que pousse Monica, effroyable, glace toute l’assistance allemande, totalement interdite et pétrifiée, avant que l’arbitre ne saute de sa chaise pour venir à l’aide de la victime allongée au sol. De cet incident dramatique et qui déclenchera toutes les mesures de sécurité désormais appliquées autour des terrains de l’ATP et de la WTA, va dater trois malaises. 1) La réaction très tardive de Steffi Graf à réagir à cet incident alors même que le détraqué arrêté, Gunter Parche, avouera vite avoir attaqué Monica Seles par le fait même qu’elle dominait l’Allemande depuis 3 ans, 2) L’absence de réaction collective des joueuses et des instances de la WTA pour geler le classement de Monica Seles à la 1ère place mondiale pendant son retrait, 3) Le malaise de Monica Seles elle-même qui ne reviendra jamais complètement à son niveau précédent, se contentant d’une seule levée en Grand Chelem à l’Open d’Australie 1996. Dans sa biographie jamais traduite, From Fear to Victory, Monica aura d’ailleurs cet aveu terrible : « Mes seules constantes dans la vie sont la nourriture, le peur et la dépression. Gunter Parche a volé ma vie, ma carrière et mes revenus ».

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’est quoi une championne, se demande-t-on à chaque numéro de GrandChelem ?

En pensant à Monica Seles, on croit apercevoir un début de piste.

Une championne, c’est justement une trace, pas uniquement celle qu’on laisse derrière soi et qui disparaîtra dans quelques heures, mais celle qui donne envie de suivre. Qui a eu envie de sucer la roue de Monica Seles ? Qui a eu envie d’être Monica Seles ? La liste est longue et c’est bien sa longueur qui marquera l’importance de la joueuse à deux mains dans l’histoire du jeu.

MICHAËL LLODRA S'ENVOLE DANS LE CLASSEMENT. . .

Lacoste félicite Michaël Llodra pour ses victoires à Adélaïde et à Rotterdam.

PROPULSÉ PAR SES NOUVELLES LACOSTE. Une très belle performance pour le premier joueur à porter les nouvelles chaussures de la collection Pro Tennis, créée par Lacoste.

dossier : le procès du tennis féminin Dossier réalisé par Audrey Riou et Benjamin Rassat

le tennis fÉminin est-il teCHniqUement stÉRÉoPtYPÉ ?  DANIELA HANTUCHOVA Cela dépend tout de même des joueuses. Bien sûr il y l'école russe, où l'on apprend aux joueuses à frapper la balle le plus fort possible scotchées sur la ligne de fond de court. mais vous avez aussi des joueuses comme amélie mauresmo par exemple, qui est l'une de celles qui essayent de faire le plus de choses différentes sur le court. C'est aussi pour cela que martina Hingis était une des joueuses les plus douées de sa génération. il n'était pas du tout question de puissance mais de variations. C'est un jeu bien plus intéressant. d'un point de vue personnel, je suis fan de ce style de jeu et j'aimerais que le tennis féminin soit plus dans cette idées de variations, de chops et de montées au filet.  NATHALIE DECHY mats Wilander est souvent très critique à l'égard du tennis féminin. il a un oeil sympa sur pas mal de choses, mais je ne pense pas qu'il faille toujours l'écouter. C'est une personne que j'aime beaucoup mais il tombe dans le travers de comparer tennis masculin et féminin. il y a beaucoup de filles qui développent un style de jeu un peu stéréotypé, assez fixe mais le niveau de jeu a vraiment augmenté. ne serait-ce qu'au niveau du physique des joueuses, elles sont bien plus préparées qu'avant. mats doit quand même reconnaître que la n°1 mondiale a un tennis exceptionnel, que lorsqu'amélie gagne ses grands Chelems c'est en pratiquant un tennis tout en variation. après je lui concède le fait que les filles montent moins au filet et sont moins puissantes.

LES CHARGES DU PROCUREUR

WILANDER

En 3 ans à Paris il y a eu les six demi-finales parmi les pires que j’ai jamais vues dans ma vie. Des matches horribles. Je n’appelle même pas ça de la compétition. Parce que si vous regardez bien le tennis mondial, vous n’avez que deux joueuses de tennis, Justine Hénin et Amélie Mauresmo, qui peuvent jouer et gagner sur n’importe quelle surface. Pourquoi une joueuse de tennis devrait forcément faire 1,85 m, avoir des grosses frappes du fond de court, et ne pas savoir bouger ? La question du tennis c’est la question du mouvement, et les hommes ont toujours mieux bougé sur le terrain. D’ailleurs s’ils veulent les battre, les hommes verront qu’ils ne frappent pas plus fort qu’elles mais qu’ils bougent mieux. Les filles, on ne leur apprend qu’à frapper, pas à bouger. On ne leur apprend pas à volleyer, on ne leur apprend pas à jouer une balle courte au milieu. On ne leur apprend à dérouler qu’un style de jeu, le plan A, le même pour tous. Et même si ça ne leur convient pas, on leur dit «Non, non, tu ne peux pas jouer comme Amélie, tu dois jouer comme ça ». Elles frappent toutes les balles de la même façon, font le même coup, elles ont les mêmes problèmes sur la 2ème balle. Alors Amélie a également des problèmes sur sa 2ème balle, des petits moments de vapeur, mais elle sait ce qu’elle doit faire. Justine sait ce qu’elle doit faire. C’est pour ça qu’elles sont meilleures. Les responsables de tout ça, ce sont les entraîneurs. Ils n’apprennent rien aux filles, elles ne savent rien à part le plan A. Si le plan A tombe à l’eau, c’est fini. Federer a dans son sac le plan A jusqu’au plan Q. Il peut faire service volée sur un point, puis rester au fond sur le suivant. Plan A puis C puis D puis retour au A. Chez les filles, c’est A, A et A. Et quand A ne va pas, c’est mort. Ce n’est du tout plaisant à regarder. Ce n’est pas la responsabilité de Sharapova, c’est la responsabilité de tous les coaches qui demandent à leur joueuse d'imiter Sharapova : grosses frappes, gros coups. La première joueuse qui a introduit ça, c’est Lindsay Davenport. Sur un principe simple, c’est plutôt que rester des heures sur un court de tennis à travailler la variété de mon jeu, je vais taper que des coups gagnants et à un moment ça va rentrer. C’est quoi l’entraînement ? C’est de mettre des cibles et les filles torpillent dessus de toutes leurs forces.

Quand ça marche c’est superbe, mais quand ça ne marche pas c’est tout de suite très embarrassant, pour elles, pour nous, pour moi et pour un journaliste. Qu’est-ce que vous voulez raconter d’un match qui est terminé en 50 minutes ?

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 ELENA DEMENTIEVA Je pense qu'en effet la plupart du temps il n'y a pas de plan B chez les femmes. elles aiment jouer à leur manière. si la joueuse est agressive elle va appliquer un jeu agressif jusqu'à la fin du match. et d'ailleurs je ne trouve pas cela complètement illogique. Vous jouez votre jeu après tout. Chacune a son style et c'est vrai que souvent cela manque de variation. C'est pour ça que c'est très agréable de voir Justine Hénin ou amélie mauresmo qui ont énormément de coups dans leur raquette, qui peuvent varier leur jeu à l'infini et faire la différence en un seul instant.  ANNA CHAKVETADZE Pour les hommes c'est facile à dire, ils n'ont jamais joué sur notre circuit. mais c'est peut-être un peu vrai. en fait on ne peut pas changer notre manière de jouer en un clin d'oeil. Ca vient doucement. Ca dépend de la personnalité de chacune. tu vois, j'ai discuté avec la Wta et ils veulent plus d'action sur les courts, plus de passion. mais d'un autre côté on a besoin d'être concentrées. Par exemple, je pense que nous sommes plus expressives que les hommes sur le court. Parfois ça fait du bien de se lâcher, de laisser parler ses émotions mais à certains moments, ça peut juste te déranger, te détourner du match et te faire jouer moins bien que ce que tu devrais.

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Comment lindsaY daVenPoRt PeUt-elle faiRe Un BÉBÉ, ReVeniR et gagneR deUX toURnois ?  DANIELA HANTUCHOVA Je peux bien en parler puisque je l’ai jouée en finale et que j’ai perdu (à Bali). Je l’ai vu taper dans la balle quelques semaines après son accouchement. elle a décidé d’arrêter de jouer parce qu’elle avait d’autres priorités dans sa vie. mais comme c’est une vraie championne, elle a gardé cet état d’esprit. en plus de ça, maintenant elle est plus relax. mais ça ne veut pas dire que c’est le niveau du tennis féminin qui est bas. C’est juste parce que c’est elle. Je ne pense pas que beaucoup de joueuses puissent faire cela.

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 NATHALIE DECHY Parce que c’est une joueuse extraordinaire dans le vrai sens du terme, elle sort de la norme. Je trouve ça super pour le sport féminin. Comme dans d’autres sports, les filles peuvent s’arrêter avoir une vie de maman et revenir faire leur métier. elle a une des plus belles frappes de balle et elle est revenue vraiment fraîche sur le circuit. et il ne faut pas oublier une chose, physiquement lindsay est une vraie athlète. moi, ça ne m’étonne pas qu’elle soit revenue si facilement à haut-niveau.  ELENA DEMENTIEVA C’est vraiment incroyable. Je ne sais pas pourquoi elle fait ça, mais il faut reconnaître que c’est énorme. Ca ne m’étonne presque pas qu’elle puisse faire son comeback et jouer à un très bon niveau. C’est une force de la nature ! alors est-ce que ça dit quelque chose sur le niveau du tennis féminin ?

(Rires) C’est une très bonne question ! lindsay est une joueuse très spéciale, très forte. etant donné que ses frappes sont très lourdes, elle n’a pas besoin de bouger beaucoup dans son jeu. elle peut gagner un point en deux trois coups. donc finalement je ne pense pas que se soit dû au niveau de notre tennis.  ANNA CHAKVETADZE tant mieux pour elle (Rires). moi je pense que je ne ferai jamais ça ! mais c’est bien si elle a encore la motivation. mais il y a quand même une explication pour les victoires de lindsay. elle a gagné un tiers iii et un tiers iV contre des joueuses de niveau qu’on peut qualifier de « faible ». elle ne s’est pas mesurée au top 10. elle est maligne, elle reste une bonne joueuse et elle sait que dans ce genre de tournoi elle va passer tranquille même après une année sans tennis et pour faire un bébé.

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 DANIELA HANTUCHOVA défintivement. Je pense surtout qu’il a évolué depuis quatre, cinq ans. le jeu féminin est devenu plus physique, plus puissant et plus intéressant. Bien sûr nous ne jouons pas aussi longtemps que les hommes alors on nous dira toujours que le tennis féminin est peut être plus abordable, mais après tout ce sont des hommes, non ? ils sont plus résistants (Rires). maintenant c’est difficile d’exprimer toutes nos émotions parce que chaque joueuse veut donner une bonne image d’elle sur le terrain. la pudeur rentre en compte, nous ne voulons pas forcément que le public lise nos émotions, c’est gênant. et puis je pense que les spectateurs peuvent voir beaucoup de choses dans le jeu et les petits gestes des joueuses sans forcément nous voir hurler ou pleurer.  NATHALIE DECHY oui. si on prend l’exemple de djokovic, il est magnifique et il nous fait bien rire avec ses imitations, plutôt réussies d’ailleurs, mais finalement sur le terrain est-ce que cela apporte plus d’émotions ? Je trouve que chez les filles, il y a beaucoup plus de différences au niveau de l’attitude. il y a un vrai mélange de personnalités et ça se sent sur le terrain. il y a des matches fabuleux dans le tennis masculin et aussi géniaux dans le tennis féminin. mais je n’aime pas trop comparer, dans tous les domaines d’ailleurs. Pour moi il est par exemple évident que la finale des masters, Hénin-sharapova a été monstrueuse. il y avait tout : intensité, technique et spectacle.  ELENA DEMENTIEVA C’est une question complexe. tout d’abord parce que je suis une femme et j’aime en être une alors je serai toujours du côté des femmes ! il y a de très beaux matches chez les hommes et de très spectaculaires chez les femmes. mais je pense qu’il y a plus de tension dramatique dans le tennis féminin.

Personne ne peut prédire qui va gagner et vous ne savez pas non plus quand le match va tourner. Je pense que les gens apprécient cela. lorqu’il y a un favori dans le circuit masculin, il va gagner à 99%, pas sur le circuit féminin. quant au match le plus spectaculaire de l’année, c’est la finale des masters entre sharapova et Hénin. Je pense que c’est le meilleur match de l’année.  ANNA CHAKVETADZE le tennis féminin a un atout majeur, c’est qu’il est imprévisible. souvent sur le circuit masculin il y a un favori, mais chez les filles tout est différent.

C’est une question de feeling. tout dépend de notre humeur ou d’éléments extérieurs. nous sommes plus imprévisibles et c’est peut-être pour cela que le tennis féminin peut être plus intéressant à regarder. Un match spectaculaire ? en fait je dois confesser que lorsque je ne suis pas sur le court, je regarde très peu de tennis. mais je me rappelle avoir vu le match Hénin-sharapova aux masters de madrid et avoir vraiment assisté à un spectacle.

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 DANIELA HANTUCHOVA Hum c’est très difficile à dire. il faut vraiment être assurée d’avoir un service et un jeu de fond de court très solide pour pouvoir avancer au filet sans être systématiquement passée. Je pense à martina navratilova qui n’a eu de cesse de reprocher au tennis féminin actuel de ne pas aller assez au filet, que nous devrions nous inspirer de ce qui se faisait il y a 15 ans. mais c’est réellement difficile à appliquer aujourd’hui parce que le jeu va de plus en plus vite. Personnellement, je chercher de plus en plus à aller au filet. Roger federer m’inspire sur ce point. ecourter l’échange, créer au filet est définitivement plus intéressant que de rester campée sur la ligne de fond de court.  NATHALIE DECHY Je pense qu il y a deux choses : le physique et le caractère. quand on est petites, on a vraiment tendance a rester sur la ligne de fond de court. la course vers le filet n’est pas naturel. la témérité et le goût du risque viennent plus tard chez les filles que chez les garçons. ensuite, c’est aussi une question de puissance du service. quand on sert à 230 km/h c’est plus facile de monter derrière. martina navratilova le faisait très bien, c’est vrai. Justine le fait régulièrement aussi mais il faut pas oublier que le jeu va très vite et je ne sais pas si navratilova pourrait jouer comme ça maintenant.

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 ELENA DEMENTIEVA sans conteste. C’est ça que l’on doit faire. il faut écourter l’échange, c’est tellement dur de finir les points en fond de court. si vous jouez contre des filles du top 10, vous n’avez plus le choix, il faut monter au filet, créer le jeu. en plus, ça permet de garder de l’énergie pour les matches à venir. mais les filles ont très peur du passing shot. quand tu vas au filet et que ton adversaire te passe, c’est horrible (Rires). sur le circuit masculin, ils n’ont pas cette peur là. même s’ils perdent le point, ils essayent encore et encore. alors nous, on va rester sur la ligne du fond, c’est plus confortable. et puis j’ai l’impression que comme les filles jouent plus profond, elles passent mieux.  ANNA CHAKVETADZE C’est évident, on ne doit plus être scotchées sur la ligne de fond de court. toutes les joueuses doivent progresser sur ce point. on ne peut pas se contenter d’avoir un bon jeu de fond de court, on doit essayer d’autres choses. si tu joues plus agressif et que tu montes bien au filet tu deviens une joueuse plus difficile à manoeuvrer. Personnellement, c’est ce que je cherche à faire. le problème c’est que je ne supporte pas d’être passée. alors si je me prends un puis deux passing-shots, souvent ça me refroidit et je monte moins.

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dossier : le procès du tennis féminin

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Virginia, depuis ta victoire à Roland Garros, qu’est-ce qu’il s’est passé en près de 30 ans dans le tennis féminin ?

Il y a bien sûr beaucoup de choses qui ont changé, mais avant toute chose j’aimerais commencer par te dire que le tennis féminin a évolué exactement de la même manière que le tennis masculin. Voilà, ça c’est le premier point. Il y a de très grands joueurs comme Mats Wilander qui multiplient des critiques que je trouve souvent injustifiées.

Je ne veux pas te tenir un discours féministe mais je ne les entends jamais tenir les mêmes critiques sur le tennis masculin.

Pourquoi ? Je ne sais pas. Je peux juste te dire qu’il y a toujours eu des périodes fastes et creuses sur les deux circuits. Il n’y a pas si longtemps, Federer a connu une grande domination au moment où Safin commençait à descendre. Si Marat Safin avait réussi à maintenir son meilleur niveau plusieurs années, il aurait certainement

génie et peut-être - je dis bien peut-être car on ne peut jamais dire ça définitivement - le meilleur joueur de tous les temps, cette période a été moins intéressante que celle de Sampras face à Agassi, Becker ou Chang.

Mais tu as une petite idée de la raison pour laquelle le tennis féminin est attaqué par les hommes et pas le contraire ?

Je ne crois pas que je vais me lancer dans ce débat-là parce que ça va être un peu long (Rires) Je crois que les hommes ont probablement un petit problème avec le fait que le prize money soit au même niveau, même si je ferais remarquer que ce n’est pas l’égalité. A ce que je sache, à Roland-Garros, une fille qui est éliminée au 1er ou 2ème tour ne gagne pas autant qu’un homme. Personne ne se rend compte de ça. La presse annonce tout le temps l’égalité du prize money mais c’est pour celles et ceux qui sont arrivés en finale. Ceci dit, par rapport à l’époque où

meilleures finales de Grand Chelem avec ces cas de figure. Mais là où je veux en venir, c’est que dans les matches des hommes, il y a au moins cette histoire de 5 sets. Et moi je suggère donc que pour les finales de Grand Chelem, les filles acceptent de jouer en 5 sets comme on l’avait fait à une époque pour les Masters, et ça c’était très bien passé. On n’avait des matches plus intenses, plus spectaculaires, des matches où elles étaient épuisées, mais justement quand les joueuses sont épuisées, il y a plus de dramaturgie même à ce niveau-là.

Uniquement les finales ?

Oui, je commencerais d’abord par les finales de Grand Chelem. Je crois qu’à Wimbledon, ça ne passerait jamais parce qu’ils sont un peu trop traditionnels, mais dans les autres Grands Chelems, je crois que ça serait faisable.

ViRginia RUziCi

« Je sUggÈRe qUe les finales dames de gRand CHelem se JoUe en 5 sets » vainQueur de roland-garros en 1978 et grande exPerte du tennis mondial, virginia ruZici a accordé une intervieW excePtionnelle à grandchelem Pour dessiner un Bilan de l'évolution du tennis féminin dePuis 30 ans. l'occasion Pour la chamPionne roumaine de renvoYer une Petite Pierre dans le Jardin de mats Wilander et de faire une ProPosition Pour cette vitrine du Jeu Que sont les finales de grand chelem.

réussi à prendre quelques Grands Chelems de plus à Federer, et on aurait connu dans le tennis masculin des rivalités beaucoup plus intéressantes. Eh bien en dépit du fait que je considère Roger Federer comme un

j’ai gagné Roland, les prix sont évidemment 20 à 30 fois plus élevés que ce que j’ai empoché.

On peut justement savoir combien tu as gagné pour ton titre en 1978 ?

Ah oui, il n’y a pas de secret, j’ai gagné 20 000 dollars.

Et Mima Jausovec, la finaliste ?

La moitié. (Silence) Et en 1978 les hommes ont gagné, je crois, entre 100 et 150 000 dollars, donc il y avait une différence énorme. Alors bien sûr on peut se dire aujourd’hui « De quoi les filles se plaignent ? Pourquoi elles s’accrochent autant ? », et c’est là où je ferais effectivement cette petite critique sur le tennis féminin : ce sont certaines finales des tournois du Grand Chelem.

C’est vrai que lorsqu’on a un match de 1h15 entre Justine Hénin et Ana Ivanovic, on est un peu frustré. Il y a également eu quelques matches entre les sœurs Williams qui sont des matches à part, dans le même style de jeu et ça ne donne jamais rien de très spectaculaire. Même chose entre Clijsters et Hénin qui se connaissent tellement que ça donne des rencontres plus délicates. Mais n’oublions pas les Stich-Becker, les matches d’Espagnols et d’Argentins entre eux, il y avait le même problème.

Gaudio-Coria par exemple Oui et on ne peut pas dire qu’on ait vu les

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Est-ce que finalement c’est pas juste ça le sentiment de tout le monde après un 6-2 6-3 en 1h15, c’est de vouloir un 3ème set pour que la fille puisse se remettre en jeu ?

Tout à fait. Un match en 5 sets est géré différemment du point de vue physique et psychologique. Prenons Ana Ivanovic à Roland-Garros en 2007. Elle commence bien, et tout d’un coup elle se contracte, elle essaye de donner le meilleur d’elle-même mais elle n’y arrive pas. Résultat, elle perd le 1er set 6-2 et une fois que Justine Hénin a pris le dessus dans le 2ème set, elle ne peut plus revenir dans ce match. Alors qu’en 5 sets, tu as le temps de revenir dans la partie, de dépasser ce blocage.

Et puis le public peut rentrer en scène Exactement. Et tu vas pouvoir te relâcher parce que tu sais que tu as le temps.

L’autre critique de Mats Wilander, c’est de dire que les filles n’ont pas de plan B quand le plan A ne fonctionne pas. Il vise souvent Sharapova quand il parle de ça.

Sharapova a effectivement un tennis d’explosion avec un grand service, un grand revers, et un bon coup droit… lorsqu’elle est en confiance. Parce que lorsqu’elle n’est pas en confiance, elle est trahie par son coup droit qui à mon avis techniquement recèle quelques failles. Il est vrai que Sharapova pourrait, et je pense qu’elle va le faire, rajouter quelques coups de plus à son style de

dossier : le procès du tennis féminin jeu. Il est vrai aussi qu’on a eu dans le tennis féminin un courant qui a commencé avec Monica Seles, qui correspondait exactement au même courant chez les hommes avec Agassi puis Safin, et qui consistait à taper sur tout ce qui bouge. Monica Seles a été la première joueuse à défier Navratilova et Graf depuis le fond du court. Dans la foulée, ce sont les sœurs Williams qui ont prolongé ce courant. C’est généralement un peu plus tard que ces joueuses et joueurs-là ont appris à utiliser la volée ou l’amortie.

Mais comparé à des volleyeuses naturelles comme Mandlikova ou toi, est-ce vraiment concluant ces joueuses qui apprennent à faire une volée et une amortie à 25 ans ?

Oui, ça s’apprend même s’il est sûr que Sharapova ne sera jamais une joueuse de toucher. Mais ce n’est pas parce qu’elle n’est pas une joueuse de toucher qu’elle ne doit pas utiliser la volée ou l’amortie. Et on a pu voir en Australie qu’elle avait déjà ses éléments-là dans son jeu mais qu’elle ne les utilisait pas aussi souvent qu’elle le voulait. A l’entraînement je sais qu’elle le tente, mais en match le relâchement vient avec l’expérience et quelques titres de plus en poche. Je vais te donner un exemple important, c’est Chris Evert. Chris Evert n’était pas une joueuse de volée, ni une joueuse agressive de fond de court, c’était plutôt une joueuse de tennis pourcentage, et une fille très forte mentalement. Mais elle savait volleyer et Chris Evert montait au filet à 5 partout au 3ème set pour mettre la pression. Il fallait sortir le grand passing que ce soit sur terre battue ou sur herbe. Elle était une redoutable tacticienne et ça marchait. ` Mais je parle plus de volleyeur né, aujourd’hui y a-t-il une Virginia Ruzici dans le tennis féminin et masculin ?

Il est vrai qu’à notre époque, dans les années 60-70-80, le jeu était chez les hommes comme chez les femmes développé autour du service-volée. Je pense aux grandes championnes comme Margaret Court qui reste la joueuse la plus titrée en Grand Chelem, je pense à Billie Jean King, je pense Evonne Goolagong, je pense à Virginia Wade. Avec Chris Evert, le tennis à deux mains a commencé à s’installer chez les femmes. Chez les hommes, c’est Borg, puis Mats Wilander lui-même.

Et par conséquent c’est un style de jeu différent qui s’installe parce que tu ne peux plus avec un revers à deux mains faire une volée de la même manière, tu n’es pas aussi à l’aise. D’où un changement dans

les méthodes d’entraînement qui nous ont emmené autant chez les filles que chez les garçons à un tennis qui est un tennis de fond de court. Ce qui a également entraîné une autre préparation physique au milieu des années 80. Moi j’ai arrêté ma carrière à ce momentlà et je peux te dire que je ne passais pas des heures dans la salle de musculation. Par exemple je n’ai jamais fait de musculation du haut du corps.

C’est Navratilova qui a amené tout ça ?

C’est certainement elle qui est passée en premier par la salle de musculation. C’est elle qui a vraiment amélioré son physique. Elle avait des qualités naturelles mais elle les a peaufinées en salle de musculation, à tel point que Chris Evert y est allée aussi. Mais même à l’époque, on n’y passait pas autant de temps qu’aujourd’hui.

Donc d’un côté je dis chapeau à toutes les filles qui sont dans le tennis actuel avec ce haut du corps aussi développé, mais je suis contente d’avoir été dans les années 80 parce qu’il y a un développement exigé qui contrevient sur une certaine idée de la féminité. Si tu vois ce que je veux dire.

Je vois bien mais… ça veut dire quoi ?

Ca veut dire que tu développes un physique moins féminin, plus musclé, plus costaud. (Silence) Moins féminin.

Mais la féminité c’est quoi en sport ? C’est un muscle qu’on refuserait de rendre trop saillant ?

Bien sûr je ne vais pas aller te dire qui à mes yeux est féminine ou ne l’est pas. Ce n’est pas mon propos. Je veux juste dire que la formule « Plus, plus, plus », ça rentre dans un critère de non-féminité. Il est sûr qu’ à la base, on naît plus ou moins féminine et que le sport fait de nous, les sportives, des êtres humains à la démarche un peu différente d’une actrice ou d’un mannequin. Mais lorsqu’on travaille la musculature du bas ou du haut du corps, en dépit de toute la grâce qu’on peut avoir en soi, on ne peut pas devenir le plus grand symbole de la féminité.

Puisqu'on en parle, y a t-il un problème de poids dans le tennis féminin ?

(Rires) Je ne dirais pas que c’est un problème général, mais un problème individuel. Il y a des filles qui sont très minces....

Comme toi (Rires) Non mais moi je ne parle pas de moi. Moi c’est fini, je suis une has been. (Rires) Mais attention, même à notre

époque, on avait des filles qui avaient des problèmes de poids. Simplement il y avait plus de filles qui étaient des athlètes naturelles. Je pense à Mandlikova, Navratilova, Jausovec. Aujourd’hui le tennis féminin nous amène un autre type de joueur qui sont plutôt des machines. A part Venus Williams qui a une vitesse de jambe exceptionnelle, Hénin et Mauresmo dans la même catégorie, les autres sont des filles plutôt lentes à la base. Davenport, Pierce, Sharapova sont lentes. On peut comparer Ivanovic à Capriati sur son coup droit ou son service, d’accord, mais Jennifer était rapide. Ana ne l’est pas naturellement.

Elle travaille pour ça, elle fait le maximum mais ce n’est pas naturel chez elle.

Est-ce que ça dévalue l’admiration que tu peux porter à toutes ces joueuses ?

Non mais disons que j’aime à la base les joueuses de talent naturel. Pour moi, Steffi Graf reste la joueuse la plus rapide de tous les temps avec le physique le plus exceptionnel de l’histoire du tennis. Je vois Serena Williams qui est également une athlète naturelle à sa façon, sur une forme de jeu qui lui permet de gagner des points et de se protéger, mais j’ai des doutes sur sa rapidité. Elle prend la balle très tôt et s’évite donc de courir beaucoup, mais selon mon œil, sa sœur Venus est beaucoup plus rapide, avec un vrai relâchement dans le déplacement.

On n'a pas parlé de Hingis mais ça ne t’inquiète pas que malgré son incroyable intelligence de jeu, elle n'ait jamais pu prendre la mesure des frappeuses modernes ?

Hingis rentre effectivement dans la catégorie des grandes championnes très précoces, très douées qui avec l’intelligence dont tu parles peut être considérées comme un petit génie. C’est vrai que malgré ces qualités-là, il lui manquait un grand service et des armes d’attaque dont le coup droit, ce qui l’a terriblement handicapée face aux sœurs Williams. Tous les essais qu’elle a fait pour revenir, par exemple travailler plus dur physiquement, ça n’a rien changé face aux soeurs Williams. Bien sûr elle a eu des blessures et elle a dit qu’elle s’était retirée à cause de sa blessure au pied. Ca la regarde, je respecte les décisions de chacun et qui suis-je pour critiquer des champions de cette trempe ? Mais je crois qu’après un certain temps, elle avait envie de revenir pour revivre les grandes sensations des matches spectaculaires. C’est pour ça que tu joues au tennis, parce que tu sais que tu ne pourrais pas avoir ces sensations dans la vie de tous les jours.

Virginia, au bord du triple exploit Pour fêter les 30 ans de son titre grandchelem a demandé à virginia de nous raconter cet incroyable week-end de juin 1978 à Paris où elle fut à deux doigts de signer un exploit unique mais se consola avec un plus beau cadeau encore : l’amour du public français.

D’abord je dois rappeler que cette année 1978, Chris Evert n’était pas là et Chris Evert était ma bête noire. J’ai joué une vingtaine de fois contre elle, et j’ai dû perdre une vingtaine de fois. Pour me consoler je me dis que je suis fière de l’avoir au moins rencontré une vingtaine de fois. Bref quand on me demande qui j’ai battu en finale, je dis que j’ai battu Mima Jausovec, qui a gagné Roland-Garros et a fait deux autres finales, donc c’était une joueuse de premier niveau. Voilà, tout ça pour dire que je m’offre quand même un peu ce crédit, Evert là ou pas là, d’avoir gagné Roland-Garros. J’étais dans une forme époustouflante et si Evert avait été là, qui peut me garantir que je ne l’aurais pas battu cette fois-là, justement ? (Sourires) Et puis je gagne le double avec Mima Jausovec et j’arrive donc pour la finale du double mixte avec... Patrice Dominguez. Moi j’étais dans une confiance totale après avoir remporté deux titres. Tout ce que je touchais, je le mettais dedans. Et de son côté le pauvre Patrice a soudainement le dos bloqué, il ne peut pas servir, il est en douleur sur le court. Mais finalement il décide jouer quand même. En face il y a Pavel Slozil, excellent joueur tchèque, futur entraineur de Graf et on fait un premier set très accroché puisqu’on ne perd que 7-6. Patrice sert pour mettre la balle dans le court et on se bat avec les moyens du jour.

Le problème c’est que le public est très incompréhensif par rapport à Patrice. J’ai beaucoup de mal à accepter les sifflets lorsqu’il rate une balle et lorsque finalement nous sommes obligés d’abandonner à la fin du 1er set. Le public avait pourtant été exceptionnel avec moi pendant toute la quinzaine. C’est d’ailleurs quelque chose que je n’oublierai jamais. Je crois même que j’ai décidé de vivre en France par rapport à ce souvenir du public parisien et par rapport à cette double victoire. S’il n’y avait pas eu ces deux choses, je ne suis pas sûre que je serais venue vivre en France. Mais toute ma vie, je me souviendrai de cette souffrance de Patrice, double souffrance de son dos et des sifflets du public. Et cela explique notre amitié depuis 30 ans, une amitié profonde où même nos enfants sont aujourd’hui amis, et c’est un toujours un bonheur de se retrouver tous ensemble.

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dossier : le procès du tennis féminin

niColas PietRoWsKi « le tennis masCUlin Reste Une mine d’oR PoUR le tennis fÉminin »

entraÎneur fédéral, en charge de leolia JeanJean, Jeune esPoir de 12 ans, nicolas PietroWsKi a Bien voulu nous exPliQuer certaines sPécificités de la formation féminine et du raPPort de confiance à entretenir entre une Joueuse et son coach. très Proche de carlos rodrigueZ, il a également Pu suivre dans les coulisses toute la PréParation finale de sa Pouline Justine hénin lors du dernier roland-garros. une vraie source d’insPiration.

Nicolas, question simple : est-ce qu’une fille ça s’entraîne comme un garçon ?

Moi je vais te répondre différemment. Le tennis féminin a la possibilité de regarder le tennis masculin, et je me dis que le tennis féminin du futur, il consistera peut-être à faire ce qu’est capable de faire un Federer, un Nadal, un Djokovic. Donc pour nous, c’est une mine d’or. On se demande juste ce qui peut empêcher une joueuse de produire du point de vue technique et tactique ce que les hommes font. Je ne parle pas du physique parce que ce n’est pas comparable. Ce n’est d’ailleurs pas une question de comparaison, mais une question d’évolution.

Le tennis féminin a évolué grâce au tennis masculin, à son habitude de créer du jeu, d’aller au filet. En tant qu’entraîneur c’est un très bon référentiel.

Mais pourquoi ce référent-là ? Parce que les joueuses qui sont en train de créer du jeu, Mauresmo ou Hénin, sont désormais numéro 1 mondiale ?

Oui, exactement. Ces filles créent de la surprise. En face les autres ont un jeu plus replié, plus stéréotypé et entre deux joueuses de ce type, celle qui gagnera sera juste la plus forte mentalement. La question pour Hénin, Mauresmo ou pour nous, c’est de se demander qu’est-ce qui va gêner 80% des joueuses, hors du mental. Eh bien c’est ce style de jeu : varier les hauteurs, les effets, les trajectoires, créer de l’incertitude.

Mats Wilander a critiqué le fait que les deux demi-finales de Roland montraient que les filles comme Sharapova n’avaient pas de plan B si le plan A ne marchait pas.

Mais ça montre justement la force de Hénin. C’est que sur terre elle a une telle emprise technique et tactique sur tout le monde qu’on en arrive à ce point-là. C’est grâce à son jeu qu’elle peut montrer qu’il n’y aucune chance, aucune porte de sortie. C’est justement ça qui va faire avancer les autres filles, elles vont devoir trouver la parade avec leur entraîneur et faire encore évoluer le tennis féminin.

Qu’est-ce qui gêne plus particulièrement les filles : un revers chopé dans les pattes ?

Voilà, exactement. Dés qu’une joueuse doit aller au filet, ça pose des soucis. Une balle dans le carré, il faut avancer dessus, la remonter et c’est problématique. Mais attention en face, il faut avoir la capacité technique de faire cette balle courte et rasante. Si elle arrive à deux à l’heure dans le carré et monte au-dessus de l’épaule, ce sera point gagnant pour l’adversaire. Et puis quand t’es les soeurs Williams, tu tapes tellement fort depuis partout que ce genre de variation ne va pas te gêner. Quand on sert à 200 km/h, qu’on tape très fort depuis la ligne de fond, tu n’as pas besoin d’avoir une telle richesse technique et tactique. Mais là on parle d’une fille, Justine, qui fait 1,67 m et qui est bien obligée de trouver une compensation technique pour contrecarrer le jeu des filles qui font 1,80 m.

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Mais est-ce qu’on peut encore faire aujourd’hui toute une carrière au sommet en ne jouant que du revers chopé comme Steffi Graf ?

Ca me parait difficile. Pourquoi ? Parce que les joueuses sont capables de jouer beaucoup plus lifté, et je ne te cache pas qu’une balle très haute sur le revers, ça gêne.

A cette époque, il y avait peu de joueuses capables de produire cette qualité de balle qui montait au-dessus de l’épaule de Graf. Aujourd’hui beaucoup plus et ça devient tout de suite plus compliqué. Mais même chez les hommes, tu vois Federer en revers chopé sur le lift de Nadal, il va tenir un moment sur sa qualité technique et puis il y a toujours un moment où il craque.

Finalement depuis Steffi Graf, c’est quoi les grands évolutions du tennis ?

Il y a eu une grosse évolution dans l’approche physique. Les meilleures joueuses ont toutes un préparateur physique. Automatiquement cela a eu un impact sur l’évolution technique, tactique et mentale. Car quand tu te sens très forte, tu as un meilleur mental. J’ai la chance d’aller au Tenniseum de Roland-Garros et de voir des matches entre Evert et Navratilova. On sent que l’intensité physique n’est pas la priorité. Aujourd’hui tu vois une Sharapova-Hénin en demi-finale à l’Open d’Australie, c’est tout de suite autre chose.

En tant qu’entraîneur de joueuses, qu’est-ce que tu reprends de la philosophie d’un gars comme le père Williams ?

J’ai d’abord un immense respect pour des gens qui sont capables d’annoncer « Mes deux filles seront numéro 1 mondiales », qui le fait et pas une fois, deux ! Quand on est entraîneur, il y a de l’humilité face à ça. Maintenant ce qui me frappe souvent chez les grands entraîneurs, c’est le fil conducteur. Ils ont un fil et il peut se passer n’importe quoi, ils n’en bougeront pas. Depuis 12 ans, il leur a dit « C’est comme ça que tu vas jouer, c’est comme ça que tu seras forte, j’ai une grosse confiance en toi et on ne change pas. Tu tapes, tu tapes, je ne sais pas quand ça rentrera mais un jour ça rentrera ».

Concernant Leolia Jeanjean, comment c’est possible de se projeter avec une jeune fille de 12 ans ?

Il y a beaucoup de journalistes qui me posent cette question : où est-ce que vous voyez Leolia dans 2 ans, dans 3

ans, dans longtemps, mais moi j’aime bien faire une distinction. Mon boulot, c’est de me projeter, c’est de savoir ce que Leolia doit jouer comme tennis pour être numéro 1 mondiale dans 10 ans. Mais pour Leolia, ça doit rester un rêve, pas un projet. Alors moi je lui pose toujours la question : « Leolia, c’est quoi ton rêve ? Dans quel stade tu te vois jouer ? Est-ce que tu te vois monter au filet ? ». Toutes ces questions-là mais en rêve. Et quand elle me donne un rêve, mon boulot c’est de lui donner les moyens de l’atteindre grâce à un projet.

Et quel est donc ce rêve ?

Ce qu’elle veut, c’est justement un jeu complet. Elle veut savoir tout faire, monter au filet, faire des amorties. Elle adore expérimenter. Elle aime combiner le beau jeu avec l’efficacité. Tout le dilemme avec des joueuses qui ont un talent comme le sien, c’est de ne pas tomber que dans l’amusement et c’est ma responsabilité de garder cette joie de jouer tout en ayant des résultats.

Il y avait une interview exceptionnelle de Carlos Rodriguez dans Tennis Magazine qui parlait de son lien avec Justine Henin, est-ce que ta bonne connaissance de ce couple vous inspire ?

Oui, énormément, et c’est là où il faut rappeler que chacun a sa destinée. Justine Henin a trouvé son fil conducteur en dehors de sa famille et à travers Carlos.

C’est Carlos qui lui a permis d’arriver à la première place mondiale. C’est un exemple que les parents doivent aussi comprendre. Il y a une option où ils vont s’occuper de leur fille et trouver un fil conducteur. C’est le cas de Monsieur Bartoli que je respecte beaucoup et qui emmène Marion dans le top 10. Et puis il y a l’autre option où des parents doivent comprendre qu’ils ne savent pas forcément faire et passer la main à un entraineur qui a ce fil conducteur. Moi il y a un mot que j’aime bien, c’est le pouvoir. Eh bien le pouvoir il est à la joueuse. C’est elle qui décide, c’est elle qui prend ses responsabilités, c’est ça qui fait qu’elle va être forte. Tu vas me dire « Ouais mais elle n’a que 12 ans ! ». Mais à cet âge on est déjà capable de verbaliser son rêve, et c’est important d’avoir l’impression qu’on a toujours le choix. Moi ce que j’aime bien par exemple avec Leolia, c’est qu’elle me demande toujours « Pourquoi tu fais ci ? Pourquoi tu fais ça ? ».

Amélie et Tatiana comme inspiration... « A Roland on a la chance de pouvoir croiser souvent Tatiana et Amélie. Pour Léolia c’est important, pour moi c’est 6 mois de gagner à chaque fois car avec Loïc Courteau, ils sont très rigoureux sur l’entraînement. Il n’y a plus besoin de mots, je dis juste à Léolia « Regarde ». Elle se rend compte de ce qu’il faut faire. »

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dossier : le procès du tennis féminin

dossier : le procès du tennis féminin

Henin-fedeReR

modÈles dU tennis fÉminin UN PARFAIT ÉQUILIBRE ENTRE PERFORMANCE ET ACCOMPLISSEMENT PERSONNEL

Jelena JanKoViC, le tennis PRofession

amÉlie maUResmo, le tennis Passion

Il est désormais courant de parler de l’école russe, celle dont Daniela Hantuchova nous a décrit le leitmotiv : « Des joueuses qui frappent la balle le plus fort possible scotchées à la ligne de fond ». Aujourd’hui il serait préférable également de parler d’école de « pays émergents » tant les pays de l’ex-bloc soviétique ont fait une entrée remarquée et remarquable sur le circuit tennis professionnel. Avec Novak Djokovic comme porte-drapeau chez les hommes, Ana Ivanovic et surtout Jelena Jankovic, la Serbie tend donc à prendre la suite de la Russie. L’école technique est souvent la même (grands coups en fond de court, jeu en puissance), et l’ambition reste aussi identique : tutoyer les sommets, ne rien lâcher, avoir un moral d’acier. Un ensemble de critères que Jelena met déjà en œuvre sur le court. La Serbe, numéro 4 mondiale combine toutes les caractéristiques de la joueuse moderne pour qui le tennis est désormais un métier dont toutes les obligations sont intégrées dès le plus jeune âge, notions renforcées encore par un passage chez la fabrique à champions de Nick Bollettieri.

Frappes très fortes des deux côtés, revers forcément à deux mains, travail de musculation du haut du corps, palette de réponses décontractées aux journalistes, anecdotes insolites sur son passé de gymnaste, charme des Balkans avec les ramasseurs de balles. Avec Jelena, c’est le juste équilibre entre sport et plaisir, performance et fun. Elle sera l’icône de la prochaine campagne Reebok, dont la signature est Your Move.

Eduquée dans la tradition esthétique de ses aînées, Navratilova, Graf, Amélie Mauresmo incarne avec Justine Hénin la dernière génération de joueuses façonnées à l’école technique des années 70. Prises d’appui épaules tournées, revers liftés à une main, jeu vers l’avant, volées amorties croisées, relisez les interviews de joueuses dans GrandChelem, vous ne trouverez plus de déclarations comme celle-là : « J’aimais Gabriela Sabatini parce que tu voyais toujours sa tête de raquette partir, tu avais l’impression qu’elle enroulait parfaitement la balle. Je trouvais cela esthétique ». En appui de ce style, une idée du tennis comme passion, c’est à dire comme foyer de découvertes et de rencontres. Pour décrocher une interview pour son numéro 1, GrandChelem avait vendu à Amélie l’idée d’une rencontre avec Mats Wilander (déjà !), un des plus grands fans de la Française. Alors même que cette dernière venait de connaître une nouvelle désillusion à Paris, elle n’avait pas hésité une seule seconde. C’était oui. L’entrevue n’avait pu se faire mais on avait compris le fonctionnement de Mauresmo, sa sensibilité et un peu plus tard sa fraicheur au moment de la rencontre effective à son domicile suisse. Si comme Mary Pierce, Amélie jouera au-delà de 30 ans, c’est qu’elle n’a jamais perdu l’instinct de s’amuser, de s’oxygéner la tête, de déguster un bon petit verre de vin, bref de trouver l’équilibre parfait entre sport et vie quotidienne. C’est aussi de cette façon qu’elle est devenue numéro 1 mondiale.

niCole VaidisoVa, le tennis fasHion

sHaHaR PeeR, le tennis mondialisation

Il faut relire l’interview que nous a accordée Nicole Vaidisova l’an dernier au moment de notre grand jeu Choisistastar. Ces déclarations sonnaient comme une grande première dans l’histoire du tennis. Une joueuse y annonçait qu’à 25 ans, elle arrêterait sa carrière : « Bien sûr que j’aime le tennis, mais j’aime plein d’autres choses, j’aime la mode par exemple. J’adore participer au design des nouveaux modèles chez Reebok ».

Tennis and fashion, il nous semblait avoir déjà entendu ce petit couplet, et pas chez n’importe quelle joueuse.

Monica Seles n’avait-elle pas été la première à débarquer sur le court avec des tenues affriolantes et à concevoir l’idée d’une retraite tennistique très précoce pour aller tenter sa chance à Hollywood. Dans la foulée, on avait vu Anna Kournikova donner le sentiment que le tennis n’était plus qu’un tremplin pour devenir une people célébrée. Sans remporter un seul tournoi, la Russe avait réussi à faire tomber les records de contrats publicitaires sur son seul minois. Plus tard les soeurs Williams recentraient le débat en enquillant grand chelem sur grand chelem mais c’est encore dans une école de design qu’on les retrouvait aux premières périodes de congés tennistiques. Nicole Vaidisova est plus simplement une jeune fille de son temps, polyvalente et multitalents, qui sait les heures de sacrifice qu’ont impliqué le tennis dans sa vie mais ne veut pas couper à l’essentiel : sa jeunesse.

Février 2007 sera donc un mois à marquer d’une pierre blanche : pour la première fois dans l’histoire de la WTA, une tenniswoman israélienne s’est déplacée dans un pays du Golfe pour jouer un tournoi professionnel.

Et pas n’importe quel tournoi, celui de Doha au Qatar, pays profitant de ses revenus pétroliers pour investir des sommes de plus en plus conséquentes dans le tennis. Et dans ce seul exemple s’incarne toute la mondialisation du jeu, la nouvelle donne de son rééquilibrage géostratégique : montée en force de l’Inde avec Sania Mirza, arrivée de la Chine avec Shuai Peng, consolidation du Japon avec Akiko Morigami, et puis ça et là l’éclosion de jeunes espoirs encore isolées tel que la Grecque Eleni Daniilidou ou l’étonnante Shahar Peer, au destin pas banal.

Soumise à l’obligation du service militaire national en Israël à la fin 2005, Shahar n’a pas coupé à ses devoirs civiques même si son statut spécifique de joueuse professionnelle lui a permis de négocier une place de secrétaire administrative aux après-midi libérées pour continuer à s’entraîner avec l’ancien joueur Amos Mansdorf. Chapeautée depuis par Odeid Teg et José Higueras, sélectionnée à notre grand concours Choisistastar, Mademoiselle Peer a confirmé tous les espoirs placés en elle en jouant deux quarts de finale en Grand Chelem, à l’Australian Open et à l’US Open. Comme pour sa vieille copine Nicole Vaidisova (avec qui elle jouait déjà le double à 12 ans), 2008 devrait être une année de consolidation pour la native de Maccabi avant d’intégrer durablement le top 10.

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natHalie CaRRon, maRKeting manageR ReeBoK fRanCe Pourquoi Reebok s’investit-il dans le tennis féminin Le tennis féminin représente pour Reebok un axe essentiel de communication pour toucher les femmes.

Le tennis féminin est synonyme de sport et d’élégance, de performance et d’accomplissement personnel, valeurs chères à Reebok et qui symbolisent à elles seules l’essence même de la marque.

Reebok célèbre l’individu à la fois dans le sport et dans sa vie au quotidien. C’est pourquoi Reebok a choisi ces quatre championnes qui incarnent cet équilibre parfait et dont la personnalité est incontestable.

Historiquement, cela fait longtemps que vous soutenez les grandes joueuses du circuit ?

En effet, Reebok a toujours été très présent dans le tennis et le tennis féminin en particulier, souvenez vous d’Aranxa Sanchez. Reebok a toujours été proche de ses joueuses, des plus jeunes aux professionnelles du circuit : en créant des évènements avec elles, en soutenant une cause qui leur est chère ou en leur donnant une grande place dans nos campagnes. A cet égard, quatre de nos joueuses (Amélie, Jelena, Nicole et Shahar) feront partie de notre prochaine campagne mondiale de marque dont la signature sera Your Move. Jelena sera, avec Thierry Henry, l’une des 3 icônes phares de la campagne TV au niveau mondial, mais nous la retrouverons également avec Amélie dans d’autres supports de communication, comme la presse écrite et Internet.

Que préparez-vous pour Roland- Garros ?

Nous serons en effet présents au moment de Roland-Garros, évènement incontournable du tennis. Tout d’abord, à travers notre campagne de marque Your Move et la mise en avant de Jelena et d’Amélie. Nous serons également présents dans l’enceinte même de Roland-Garros, avec un stand Reebok qui mettra en scène notre positionnement dans le tennis féminin. Les spectateurs pourront y découvrir les messages Your Move de chacune de nos joueuses, leurs collections. Toutes ces lignes Reebok sont conçues et développées avec elles que ce soit pour le choix des coupes, des matières ou encore des coloris. Leur passage sur le stand pour des séances de dédicaces sera un moment idéal pour échanger avec elles sur ce sujet ou un autre. Alors rendez-vous pris avec les lecteurs de GrandChelem sur notre stand !

la ReVanCHe de la gUeRRe des seXes 5 ANS APRÈS LA PREMIÈRE GUERRE DES SEXES ENTRE BILLIE JEAN KING ET BOBBY RIGGS EN 1973, GRANDCHELEM A EU L’IDÉE D’ORGANISER LA REVANCHE DE CE MATCH HISTORIQUE. LE COMBAT HENIN FEDERER A TENU TOUTES SES PROMESSES, MÊME SI UNE NOUVELLE FOIS, LA FEMME A TRIOMPHÉ, ÇA COMMENCE À ÊTRE IRRITANT.

1

Belgique, 10 millions d’habitants

2

trois langues (le français, le néerlandais et l’allemand)

3

divorcée de monsieur Hardenne

4

1,67 pour 54 kilos indice corporelle (Poids sur taille au carré) : 20,4

5 63 victoires, 4 défaites : 94% de victoires

6

10 matches (du 1er tour contre elena Vesnina à Roland garros à la demi-finale contre marion Bartoli à eastbourne

1

marion Bartoli : 6-0 6-0 aux masters

2

marion Bartoli : 1-6 7-5 6-1

3

Contre sharapova au masters : 5-7 7-5 6-3

4

deux finales à Wimbledon (en 2001 contre Venus Williams et en 2006 contre amélie mauresmo)

5

5 429 586 dollars Résidente à monte-Carlo taux d’imposition : 0%

6

K-tour : 199 euros

oRigine et PoPUlation Bon, la Belgique c’est à peine plus peuplé que la Suisse, mais comme disait Coluche : « Globalement c’était pas la peine de faire deux pays rien que pour ça ».

nomBRe de langUes À PaRleR en ConfÉRenCe de PResse 4 langues pour Roger et dix minutes de plus à répondre en suisse allemand (le supplice !). Seulement 3 langues pour Justine mais l’obligation de parler flamand sinon la Belgique explose.

sitUation maRitale

1

suisse, 7, 5 millions

2

quatre langues (français, italien, allemand, Romanche)

3

Roger file le parfait amour avec Mirka, et pourtant toujours pas de mariage, ni d’enfants en vue. Finalement le divorce de Justine la laisse Collé à mirka dans une situation aussi open et lui a permis de recoller avec sa famille. Vavrinec Divorce tout bénef’ quoi.

Ratio Poids/taille/indiCe CoRPoRelle

4

Idéal chez les deux, dans la fourchette officielle de la sécurité 1,85 m, 86 kilos sociale : de 18, 5 à 25. Pas d’inquiétude donc : pendant que Justine indice corporelle : 25 et Roger suent, Mirka Vavrinec et Carlos Rodriguez stressent et mangent pour deux.

PoURCentage de matCHes gagnÉs 2007

4

Le break pour Justine Henin qui signe la stat de l’année : une seule 68 victoires, 9 défaites : défaite en deux sets, trois en trois sets et sinon que des victoires.

88% de victoires Avec dix fessées, Roger ne peut pas lutter et perd son service.

sÉRie de matCHes sans PeRdRe Un set Henin confirme le break avec une nouvelle stat’ de folie : dix matches sans lâcher une manche alors que Roger euphorique en Australie se fait choper un set à domicile (Dubai) par Kristian Pless, un Danois. Faut toujours se méfier des Danois. 6-4, premier set pour Henin.

PlUs gRosse BRanlÉe infligÉe en 2007

4

7 matches (tout l’open d’australie 2007)

1

Ah ça, avec les deux animaux, on repart la tête basse et la queue fabio fognini: 6-1 6-1 à entre les jambes. Ce fut le cas de l’Italien Fabio Fognini à qui Rodj’ montréal n’a laissé que deux jeux. Quant à Marion Bartoli, elle est repartie de Madrid avec un beau vélo pour Noël.

PlUs gRosse tole enCaissÉe en 2007

2

L’Italien est rancunier, c’est ce qu’a dû se dire Federer en voyant Volandri 6-2 6-4 contre Volandri venger Fognini devant le public romain déchainé. Rétrospectivement le vélo de Bartoli s’explique aussi par la petite humiliation précédément infligée à une Justine larguée physiquement à Wimbledon.

matCH le PlUs sPeCtaCUlaiRe À la tÉlÉ On pensait avoir vu du lourd avec le Nadal-Federer de Wimbledon 2007, et puis tout à coup Henin et Sharapova decident de finir l’année sur une finale comme on en n’avait plus vu depuis les Graf-Seles et les Navratilova-Evert.

meilleUR gRand CHelem enCoRe RatÉ Justine est encore passée à côté de Wimbledon mais sans regret vu son dernier set contre Bartoli alors qu’avec Roger c’est le sommet de la frustration nadalienne: coups droits boisés, revers chopés qui flottent, humiliation trois années de suite, un vrai petit Lendl !

montants gains et niVeaUX d’imPosition

3

Contre nadal à Wimbledon : 7-6 4-6 7-6 2-6 6-2

3

deux finales à Roland garros (contre Rafael nadal en 2006 et 2007)

3

Hallucinant ! Justine réussit à gagner moins que Roger en rem7 430 620 dollars portant plus de tournois, mais elle se rattrape sur son statut de résiRoger federer est résident suisse de naissance dente monégasque en gardant tous ses gains alors que Federer doit taux d’imposition : 29,5% payer plein d’impôts locaux. Pour un Suisse, c’est vraiment balot !

PRiX de la RaqUette dÉtRUite ContRe la CHaise d’aRBitRe Aie aie, Roger au bord de la crise de nerfs, pète les plomps et balance sa raquette, ce qui lui vaut d’avoir à racheté une K-Factor chez le concessionaire le plus proche. Mais même avec son statut de numéro 1 mondial, Federer n’a aucune remise sur le modèle K-Six One Tour. C’est la gifle.

Henin s’impose avec un modèle à 20 euros moins cher.

3

K-six one tour : 219,99 euros

Victoire de Justine Hénin 6-4 , 6-3

33 33

dossier : le procès du tennis féminin

laURent BlaRY

« les femmes ont des attentes diffÉRentes PoUR leUR matÉRiel » chef de Produit cheZ tecnifiBre, laurent BlarY analYse Pour grandchelem les tendances Qui ont Bousculé l’univers du tennis féminin cheZ les éQuiPementiers raQuette, avec à la clé QuelQues révélations sur les nouvelles PratiQues et tendances du moment.

Notre dossier n’a pu éviter de comparer le tennis masculin avec celui des filles, est-ce que l’on peut au niveau du matériel évoquer le même degré de différence ?

Au haut niveau, il n’y pas eu de réflexion sur un produit 100% féminin. Les joueuses utilisent d’avantage des cadres étudiés pour les joueurs masculins sans de réelles adaptations.

Pourtant on a vu fleurir dernièrement des modèles 100% féminin ?

Oui, il y a eu une prise de conscience de la part des fabricants, mais ces modèles s’adressent plutôt à une pratique loisirs. D’ailleurs c’est là où se situe le cœur de la pratique chez les femmes. Chez Tecnifibre on a été très sensible à cela. On a mené une vraie enquête auprès de cette cible.

On a organisé des focus groupes dans toute la France pour anticiper les attentes de cette clientèle un peu délaissée.

Quelles en ont été les conclusions ?

Il y a un vrai potentiel de joueuses de tennis en France.

Mais la pratique a changé, les attentes vis-à-vis de la raquette aussi : les consommatrices dans le loisir sont beaucoup moins sensibles à la haute technologie et à la haute compétition.

demande. Nous avons donc conçu un cadre typiquement pour les femmes par exemple un grip rallongé pour revers avec deux mains. Et puis on a estimé qu’il fallait apporter une vraie personnalité, c’est pour cela que l’on a fait appel à un cabinet de design parisien (Desdoigts & associés) pour travailler une cosmétique plus tendance.

On a en effet l’impression d’un lancement d’un produit de mode ?

C’est presque le cas, avec trois coloris différents pour un même modèle de raquettes, on donne vraiment le choix à la consommatrice en fonction de son style et de ses envies.

On a travaillé également l’accessoirisation, avec une sacoche plutôt qu’une housse traditionnelle.

Si vous aviez à en choisir une comme le propose de notre jeu concours ?

J’ai un petit faible pour la noire mais comme on l’a remarqué dans nos études la relation du joueur avec sa raquette est très personnelle. Un amoureux de tennis a un rapport très particulier avec sa raquette. En cela la Rebound répond à cette attente, elle sera très vite être votre amie, votre copine. Pour cela elle doit donc rentrer dans certains critères esthétiques liés à vos passions et à votre mode de vie.

C’est de là qu’est né le concept Rebound ?

Tout à fait, la gamme Rebound est là pour répondre à cette

Lancement off iciel le jeudi 1er Mai

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www.welovetennis.fr, le premier site communautaire du tennis, ouvrira ses portes le jeudi 1er Mai. Vidéos, blogs, actualités, magazines, newsletter, fil d’infos et interviews exclusives. www.welovetennis.fr c’est tout le tennis sur le net by GrandChelem.

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