Club•house•02•web

Page 1

Interview / On the Road / Portrait / Matos / Shopping / Food / High Tech

02 le supplément tennis and style

Guest Star Rencontre avec Michaël Llodra, apôtre d’un certain classicisme

Enquête L’habit ne fait pas le moine mais il y contribue

Portrait Gustavo Kuerten, l’amour s’écrit en lettres d’ocre

paris

dans

un fauteuil


SO ALIVE *. ELLE FAIT DU QUOTIDIEN UNE AVENTURE. Peu importe ce que vous transportez, la XF Sportbrake rend vos voyages plus intenses. Son système Adaptive Dynamics (1) analyse et ajuste le rĂŠglage de la suspension 500 fois par seconde. Ainsi, chaque courbe devient fluide. Et chaque voyage devient une aventure. Disponible Ă partir de 45 600 â‚Ź (2). DĂŠcouvrez la technologie ALIVE, qui rend chaque Jaguar si intense. JAGUAR.FR

HOW ALIVE ARE YOU?™ *‹Si intense. (1) En option et uniquement avec les motorisations V6 3L Diesel et avec des jantes 19â€? ou 20â€?. (2) ‹Prix TTC recommandĂŠ au 02/01/2014. Prix du modèle prĂŠsentĂŠ : 69 325 â‚Ź. Consommation mixte (l/100km) : 6,1. Émissions de CO2 (g/km) : 163. Jaguar France. 509 016 804 RCS Nanterre.


IntervIew / On the rOad / POrtraIt / MatOs / shOPPIng / FOOd / hIgh tech

02

au sommaire

le supplément tennis and style

été 2013

GuEst star RencontRe avec michaëL LLodra, apôtRe d’un ceRtain classicisme

EnquêtE L’habit ne fait pas Le moine mais iL y contribue

portrait Gustavo Kuerten, L’amour s’écrit en Lettres d’ocre

paris

4-5 • Plein Cadre dans

un fauteuiL

Il est édité deux fois par an, en novembre et en mai. ClubHouse est diffusé à 20 000 exemplaires dans plus de 300 points (clubs, ligues, lieux de vie tennis, académies). La création artistique et la mise en page sont signées par Séverine Béchet, Studio SbDesign (www.sbdesign.pro). Les photos ont été réalisées par Chryslène Caillaud, Gianni Ciaccia. La rencontre avec Michaël Llodra a été photographiée par Pascal Beltrami. (pascal.beltrami@wanadoo.fr) Les textes ont été écrits par Simon Alves simon.alves@grandchelem.fr Rémi Capber remi.capber@grandchelem.fr Pauline Dahlem pauline.dahlem@grandchelem.fr

• Décryptage : Les marques vintage sont de retour • My Coach : Comment se remettre d’une défaite

6

• La chronique libre de Rémi Capber

20

8-9

• Pour faire court

22 • La question qui tue : « Le tennis se prête-il au documentaire ? »

10-13 • Guest Star : Michaël Llodra ClubHouse est le supplément du magazine gratuit GrandChelem, une production The Tennis Factory.

19

14-15 • L’enquête : « L’habit ne fait pas le moine mais il y contribue » 16-17 • Tecno : La raquette sur mesure, un rêve devenu réalité

23

• L’objet culte : Le polo Fila Borg

24-27 • One Break in... Paris 28-29 • Hot Spot : L’Usine Spring Court 30

• Hall of fame : Gustavo Kuerten

L’EDITO

Voir Paris

et mourir ? L

es rencontres, les vraies, nous donnent des ailes. Elles nous enivrent, nous habitent. Fruits du hasard ou hasards du temps

qui passe, elles se préparent inconsciemment, se mûrissent, s’évoquent et, au final, se provoquent. Souvent, elles naissent là où on ne les attend pas, au détour de

et Laurent Trupiano laurent.trupiano@grandchelem.fr

rien, de tout. En fait, nos vies ne sont que le fruit de ces moments,

Benoit Sourd

forcément, les lieux où elles prennent forme restent des endroits

qui construisent notre avenir, nos projets, nos désirs. Alors, particuliers, bercés de sens, d’odeurs, de lumière.

ClubHouse est commercialisé par la régie Convergence Media, 8 rue Joseph Cugnot, 38300 Bourgoin Jallieu (04 27 44 26 30 – 06 60 26 37 76).

Ces éléments les transcendent, les rendent inoubliables, uniques, gravées dans nos mémoires. Et Paris reste un écrin formidable pour qu’elles soient mémorables. Son architecture, sa lumière, ses monuments, son histoire ; Paris nous berce, au détour de talons qui frappent un trottoir, au détour d’une table à la terrasse des

=> Pour nous faire part de vos réactions et suggestions, un mail : clubhouse@grandchelem.fr

« Deux Magots » où, avant moi, Jean-Paul Sartre et consorts (re)faisaient déjà le monde. A coups de mots, de paroles enflammées ; et de rencontres.

Toutes les pièces reproduites dans ce numéro sont sous copyright préalable des créateurs et des éditeurs par les dispositions contractuelles. Aucun élément ne peut être reproduit sans l’obtention de l’autorisation de l’éditeur.

3

Laurent Trupiano • Fondateur


Plein Cadre

4

Spiderman, par notre photographe Chryslène Caillaud


5 5


la chronique libre Retrouvez à chaque numéro la chronique de Rémi Capber. Un thème... mais pas de tennis. Quartier libre !

A nous deux

maintenant ! I

6

l était jeune, beau, 21 ans à peine. Et l’ambition donnait à son visage quelque chose de lumineux qui tranchait avec le crépuscule, l’arrogance triomphale des jeunes gens invincibles. Il grimpa en haut de ce cimetière où il venait d’enterrer ses illusions d’enfant, et « vit Paris tortueusement couché le long des deux rives de la Seine ». « Ses yeux s’attachèrent presque avidement entre la colonne de la place Vendôme et le dôme des Invalides, là où vivait ce beau monde dans lequel il avait voulu pénétrer. Il lança sur cette ruche bourdonnante un regard qui semblait par avance en pomper le miel, et dit ces mots grandioses : « A nous deux maintenant ! » Il fallait être Balzac pour raconter si bien Paris en quatre mots. « A nous deux maintenant ! » Certes, il ne faudrait pas accorder tant d’importance à Rastignac, le garçon en question, un provincial d’Angoulême venu faire son droit dans la capitale, qui n’est qu’un immense cliché à lui tout seul ; et porte un peu de ridicule, dans ce cri de défi à la ville, à la bonne société. Mais, qui a mis, un jour, les pieds à Paris comprend cette exclamation dans toute sa quintessence. C’est un peu celle que jette n’importe quel Parisien en s’attaquant au bitume de sa journée, chaque matin qui passe. Qui, la gueule enfarinée, saute dans l’enfer du métro où il brûle d’haleines chargées de caféine en aisselles aux relents déjà rances ; qui préfère son vélib’, parce que cela fait bien – et que l’environnement, etc. –, mais qui se liquéfie de crasse urbaine, de volutes noires, de gaz, en injures charognardes beuglées dans “La Place du Havre”, Camille Pissaro (1893) des nuages de postillons. Car Paris est un combat. Comme tout combat, il se joue dans la boue, la saleté, la frustration, les tripes parfois à l’air et la gueule cassée. Mais c’est souvent alors que se dévoile la beauté qu’on avait oubliée. Celle du quotidien, qui vous voit prendre subitement conscience que l’Histoire chemine à vos côtés, sur ce trottoir ; celle de la Révolution, de la Commune, des guerres, des rois et des ministres. Celle qui raconte la France, en somme, dans un pays qui a choisi d’ignorer sa province. Oh ! Nathalie Kosciusko-Morizet faisait doucement sourire avec « ses moments de grâce », oui. Mais il n’en est pas moins possible, sous le verni de la moquerie volontairement cynique, quelques émerveillements ici, là, au coin d’une rue tortueuse, d’un clinquant boulevard, pendant, après une averse passagère, ou un rayon qui vient chauffer des yeux cernés pour adoucir ses maux. Alors, de temps en temps, monte un enthousiasme, une espèce d’énergie très profonde qui transforme le Paris outragé... en Paris « libéré ».

textE Rémi Capber

Ce miracle parisien, c’était un peu le travail de Doisneau, qui racontait des histoires colorées en noir et blanc, avec son clair-obscur, son gris, et cet œil tout à la fois voyeur, drôle, tendre, caressant la ville en béret et culotte courte. Pissaro, lui aussi, peignait ce Paris-ci en petites touches impressionnistes, le Pont-Neuf, la place du Havre, captant la lumière en des milliers de teintes qui baignent la capitale, candides et vaporeuses. Mais qu’on ne voit qu’en reculant, en prenant ses distances, jamais en ayant le nez sur les croûtes de peinture. Paris est un combat et, comme souvent, combattants-combattus finissent par s’aimer. Et c’est en aimant ce Paris dégueulasse qu’on lui donne ses couleurs. Brel le disait bien lui-même : « Mais la fin du voyage, la fin de la chanson et c’est Paris tout gris, et la pluie, et l’ennui. Mais une lettre de toi, une lettre qui dit oui, et c’est Paris demain, c’est Paris en chemin et toi qui m’attends là, et tout qui recommence. Et c’est Paris je reviens. » On y revient pour l’amour d’une femme et l’amour de cette ville, où l’on passe aussi vite de l’anonymat, au fond du caniveau, à la gloire, des lettres en rouge vif et des étoiles plein les mirettes. Le combat n’est pas vain. Au contraire, il est beau, dès lors qu’on aime Paris. Et si « Paris est le point le plus éloigné du Paradis, il n’en demeure pas moins le seul endroit où il fasse bon désespérer.* » *Syllogismes de l’amertume, Emil Cioran (1952)

A lire • Le Père Goriot, Honoré de Balzac (1835) • Syllogismes de l’amertume, Emil Cioran (1952) A contempler • « Rue Mouffetard », Robert Doisneau (1951) • « Le Pont-Neuf », Camille Pissaro (1902) A écouter • « La Valse à mille-temps », Jacques Brel (1959) • « Les Prénoms de Paris », Jacques Brel (1961)


* Je joue connecté

JOUEZ CONNECTÉ POUR ENREGISTRER VOTRE JEU, AMÉLIORER VOTRE TECHNIQUE, COMPARER VOS PERFORMANCES, DÉFIER VOS AMIS ET AUGMENTER VOTRE PULSE TENNIS. Rejoignez et jouez avec la communauté du tennis sans limites sur babolatplay.com ou flashez ce code


Pour faire court textE Simon Alves

Serena, photoshop fait des miracles Les formes de Serena Williams ne sont plus un secret pour qui que ce soit dans le monde du tennis. L’Américaine est généreuse – et elle sait en jouer ! Sur la dernière couverture du magazine Fitness, la numéro un mondiale pose dans un maillot rouge du plus bel effet alors même que des clichés de certains paparazzi confirment l’inverse. Clichés que nous avons la noblesse de ne pas publier. Nous au final, on préfère la retouche bien lêchée, c’est plus drôle...

Tomic dans l’Histoire... du pire Aussi talentueux que puisse être Bernard Tomic, force est de constater que c’est bien plus sa tête à claque qui va prendre le pas sur le prodige s’il continue dans cette voie. Non content d’avoir défrayé la chronique en-dehors des courts, l’Australien a décidé qu’il était temps pour lui de rentrer dans l’Histoire… par la mauvaise porte. A Miami, Bernard a réussi à balancer son match du premier tour en 28 minutes contre Jarkko Nieminen sur le score de 6-0 6-1. Ce qui en fait le match le plus court de tous les temps. Pas de quoi pavoiser, oh non…

8

Paire, l’ultime beau gosse ? Benoît Paire serait-il le joueur le plus sexy du circuit ? A en croire les membres du site AdopteUnMec. com, c’est un peu ça ! Déjà connu pour être l’un des plus fantasques qui soient sur un court, Benoît se paie le luxe d’arriver en 14ème position au classement des sportifs les plus sexys... et en première parmi les tennismen, devant Rafael Nadal et Marat Safin. Respect.

Pennetta-Fognini, romance à l’italienne !

E

n voilà deux qui ont senti le printemps arriver. Amis de longue date, Flavia Pennetta et Fabio Fognini ont décidé de se rapprocher de plus en plus, ces derniers temps, jusqu’à officialiser leur romance. Cela a commencé avec l’annonce d’une séparation entre Fabio et sa petite amie. Puis avec la présence de plus en plus régulière du maître de la commedia dell’arte dans le box de Flavia durant le tournoi d’Indian Wells où elle s’est imposée. Enfin, à travers une mise au point faite par la jeune trentenaire. « On a toujours été très amis, à se donner des conseils sur nos carrières, sur nos vies personnelles... Après être chacun sorti de nos déceptions amoureuses précédentes, on s’est encore une fois retrouvé à discuter, tous les deux, à parler, parler, parler... et puis c’est arrivé. C’est arrivé, comme ça, c’est tout. Sans stratégie ou raisonnement. On ne s’est rendu compte que maintenant que l’on formait déjà un couple. » C’est beau comme un roman à l’eau de rose ! •

Grigor Dimitrov est-il l’homme idéal ?

Il a tout pour réussir : un talent indéniable, une comparaison de style avec le légendaire Roger Federer, une petite amie sublime et véritable tsarine du tennis, une belle gueule… Non, vraiment, Grigor Dimitrov est un cador et, depuis le début de l’année, il ne sait se faire remarquer que dans le bon sens. On pense notamment à son entrée dans le top 20, ses performances contre les meilleurs joueurs du monde, le fait que Djokovic vienne faire son éloge en conférence de presse, mais aussi à… ses talents de secouriste ! Oui, le Bulgare s’est illustré, à Miami, en prodiguant les premiers gestes auprès d’une ramasseuse qui faisait un malaise. David Hasselhoff n’a qu’à bien se tenir !

La politique, c’est pour Nastase ! On ne sait jamais dans quel domaine un joueur de tennis peut se reconvertir. Consultant ? Coach ? Ilie Nastase, lui, a une toute autre réponse : la politique ! La légende roumaine aux deux tournois du Grand Chelem entend clairement s’investir dans son pays. Par quel moyen ? Et bien, comme dans toute bonne démocratie, en se présentant aux élections. Nastase sera en effet candidat sur la liste du Parti Conservateur pour devenir sénateur à Bucarest. « Aujourd’hui, je veux m’impliquer afin de lutter pour l’adoption d’une loi sur le sponsoring, sinon le sport roumain va mourir », a-t-il déclaré à l’annonce de sa candidature. Une chose est sûre : si « Nasty » est aussi rapide d’exécution en politique à 67 ans que sur un court quand il en avait 20, ça va bouger du côté de la capitale roumaine ! •

zoom sur…

Caché, dépité, énervé, soucieux, sous sa serviette, le champion pense à tout et à...rien. Arrêt sur images.


Pour faire court

De Dementieva à Djokovic, c’est l’année des enfants ! Décidément, les nouvelles n’arrêtent pas de tomber côté natalité dans le tennis ! Roger et Mirka Federer viennent en effet d’annoncer la naissance de deux petits jumeaux, Leo et Lenny. Auparavant, c’est la sublime Elena Dementieva qui avait accouché le 20 avril dernier d’une petite Veronika. Enfin, Novak Djokovic et Jelena Ristic ont eu le plaisir de dévoiler qu’ils allaient eux aussi être parents en 2014 ! Il pleut des marmots…

Fedex et l’ATP, ça continue ! On ne change pas une équipe qui gagne ! L’ATP a annoncé, en mars dernier, avoir renouvelé son partenariat avec FedEx, le géant américain du transport de marchandises. L’entreprise sera sponsor officiel de 17 tournois du circuit principal, dont le Masters de fin d’année.

Nadal, un poignet qui vaut de l’or

685 000 € !

Le prix d’une belle maison pour certains, non ? Et bien, chez Rafael Nadal, c’est ce que coûte sa montre de grand luxe Richard Mille. Un bel objet que Tomas Berdych a pu porter pour frimer sur Instagram. Mais juste un peu…

L’INTERVIEW GLOBE TROTTER

STEPHANE ROBERT

Parce que le tennis professionnel est aussi synonyme de voyages. Parce qu’il est source de découvertes et d’émerveillement au sein de pays exotiques. Et, enfin, parce que certains hommes savent en tirer toute la quintessence... Stéphane Robert, le plus ermite de tous, nous fait partager son expérience de grand explorateur. Es-tu du genre à choisir tes tournois en fonction des destinations ? Chaque tournoi est spécial. J’essaie d’y découvrir quelque chose de nouveau quand je suis déjà venu. Pour la beauté du site en lui-même, ma préférence va à Monte-Carlo. Cette année, j’ai adoré la tournée aux Etats-Unis, avec Indian Wells et Miami. Je me suis promené dans le désert californien où la beauté de la nature est omniprésente. J’ai fait la côte entre Los Angeles et San Francisco. Pour finir, après Miami, je suis descendu tout au sud de la Floride jusqu’à Key West, afin de découvrir ses paysages de carte postale ! Tu me conseillerais quel lieu si jamais je te demandais tes meilleurs coins ? Pour la beauté des plages, tout en étant en ville, sans aucun doute Sydney. Avec Rio de Janeiro, en deuxième position. Pour la beauté de la nature, Indian Wells me paraît être la bonne destination.

Le coup de vieux de Federer Il y a parfois des œuvres d’art avec lesquelles on ne sera jamais d’accord. Comme cette peinture réalisée pour la Une du magazine allemand Annabelle, qui a plus tendance à filer un sacré coup de vieux au Suisse qu’à lui rendre hommage ! Lui qui vient de se trouver une seconde jeunesse…

Il te reste des pays que tu veux visiter à tout prix ? Je suis très attiré par la Russie, la Thaïlande et le Japon. Il est donc fort possible que je participe à quelques tournois dans ces pays en fin d’année ! •

9

A l’inverse, tu dois bien avoir un endroit à éviter, un souvenir moins sympa ? Je devais jouer en 2003 un Future en Lettonie. J’avais demandé au juge-arbitre de prévenir son collègue, là-bas, de mon arrivée tardive afin de débuter le tournoi le mardi. En arrivant le lundi matin à 10h30 à l’hôtel et en voyant mon match programmé le jour-même à... 10h, j’ai compris que le message n’était pas bien passé (rires). Je suis resté coincé à Riga pendant quatre jours sans pouvoir changer mon billet d’avion ! Et comme, côté tourisme, je n’ai pas trop aimé l’endroit… Bref un mauvais souvenir (rires) !

Federer étire

Nadal essore

Djokovic sèche


Guest Star

Michaël Llodra

« En ville, comme sur le court, je suis plutôt classique » Sans être un « titi parisien », Michaël Llodra, qui habite tout près de la capitale, est un témoin privilégié pour parler de Paris. Mais aussi pour évoquer une certaine conception de l’élégance et, surtout, une folle passion pour le vin. Rassurez-vous, entre deux petites gorgées savourées, il a aussi été question de tennis... et, forcément, de Coupe Davis. Entretien réalisé par Pauline Dahlem et Laurent Trupiano / photos Pascal Beltrami

Ton début de saison a été mouvementé, côté sponsors notamment... C’est vrai que j’ai été déçu par la manière dont mon équipementier historique m’a mis dehors. Quand je suis parti en Australie, je n’avais plus de tenues à me mettre. Je suis allé chez Gap m’acheter des tee-shirts... Logiquement, cela a fait un peu le buzz. Par la suite, tout est allé très vite avec Sergio Tacchini. De toute façon, on sent quand les deux parties désirent travailler ensemble. Pour moi, Sergio Tacchini est une marque qui fait partie du patrimoine du tennis. Quand j’ai débuté dans ce sport, c’était l’époque de McEnroe, et je me souviens bien de sa tenue, un collector. Le fait que je la porte, maintenant, sur mes épaules, c’est un beau clin d’œil. C’est important d’être élégant sur un court ? Évidemment, et l’on a aussi envie de mettre des tenues qui nous correspondent, qui collent à notre jeu et notre tempérament. Même si je ne suis pas John McEnroe, j’ai, moi aussi, une petite patte gauche et je suis un véritable attaquant (rires). Ce que j’aime dans la collection 2014 de Sergio Tacchini, c’est le côté rétro et classique. A vrai dire, je suis plutôt de ce style-là, sur le court, comme en ville.

J’adore SaintGermaindes-Prés, tout comme le Marais, je m’y promène souvent

Par le passé, tu trouves que les joueurs étaient mieux habillés ? Très sincèrement, oui. Je n’ai rien contre les couleurs flashies, c’est vrai que cela fait vendre, mais, à l’époque, il y avait beaucoup plus de style. C’était plus classique... Exactement, et cela me plaît, étant définitivement un gars classique qui aime les tenues simples, avec de petits liserés, des détails, sans aller forcément vers le tout blanc. Quand tu as signé avec Sergio Tacchini, tes potes du circuit ont dû te dire que tu avais de la chance... Non, on m’a juste dit que je ne perdais pas au change. Mais ils savent aussi que j’ai un très, très bon agent (rires).

10

On parle de Paris dans ce numéro ; quel est l’endroit que tu préfères dans la Capitale, toi qui habites juste à côté, à Rueil-Malmaison ? J’adore Saint-Germain-des-Prés, tout comme le Marais, je m’y promène souvent avec ma femme et mes enfants. Il y a un côté décalé, presque tranquille. Je m’y sens très bien. Mon endroit préféré, mon « hot spot », c’est incontestablement la place des Vosges... juste sublime. D’ailleurs, dans un autre genre, je ne connaissais pas la place Stanislas, à Nancy ; j’ai été estomaqué, c’est absolument fabuleux !

D’ailleurs, tu as frisé la correctionnelle durant la Coupe Davis, car il te fallait un polo tricolore – tu n’en avais pas encore... Cela a été du sport, mais on a réussi à trouver une solution. Le bleu n’était pas tout à fait comme on le souhaitait, mais l’essentiel a été assuré.

Tu connais très bien Paris, visiblement... En fait, pas du tout (rires) ! A tel point qu’une fois, au lieu de partir en vacances, j’ai proposé à ma femme un voyage à Paris, justement. On a fait cinq quartiers de long en large, avec des activités et des visites guidées. J’en garde un très bon souvenir.

Si nous devions inviter à déjeuner un ami qui pose, pour la première fois, ses valises à Paris, tu nous conseillerais quoi ? Il y a beaucoup de bonnes tables, mais, moi, je ferais le choix d’une brasserie, car, la brasserie, c’est Paris. Et, le top, c’est sans conteste le Comptoir du Relais, à Saint-Germaindes-Prés. Il y règne une ambiance toute parisienne, avec des tables bien serrées, un menu unique, des serveurs dans la pure tradition... Bref, une belle adresse pour déjeuner avec une bonne bouteille ! Nous y voilà ! Les bouteilles, parlons-en. Tu as l’étiquette d’un vrai spécialiste du vin, c’est un mythe ou une réalité ? Ni l’un, ni l’autre. Aujourd’hui, le vin fait partie de ma vie. Je ne suis pas seulement un amoureux, car je suis également co-propriétaire d’un bar à vins, à Dijon. Je fais du négoce, je découvre des domaines... Je dirais que je suis un passionné actif. Très actif, même ! Il y a une région dont tu es spécialiste ? Je pense que je connais plutôt bien la Vallée du Rhône. En fait, quand Lionel Roux m’entraînait, je venais souvent à Lyon et je logeais chez son beaupère, un grand amateur de la maison Guigal. Très vite, j’ai été obligé de m’y intéresser. A partir de là, c’est devenu une passion. J’ai lu beaucoup de livres, je me suis documenté. Sur le circuit, j’emmenais mes bouquins dans mon sac. Naturellement, je me suis ouvert au Bordelais, à la


11


Guest Star

Bourgogne, à la Vallée de la Loire. Mais ce n’est pas pour cela que je néglige les vins du monde. Je suis particulièrement attentif aux vins italiens, du Piémont, de la Toscane... On imagine que tu possèdes une belle cave ? C’est-à-dire (sourire) ? Que tu as un endroit où assouvir cette passion... Vous avez tout compris. En fait, j’ai aménagé une cave où l’on peut aussi dîner. Comme cela, on a tout sous la main. Et tu as combien de flacons ?... Je ne sais pas exactement. Entre 7000 et 8000...

J’ai aménagé une cave où l’on peut aussi dîner. Comme cela, on a tout sous la main.

(Rires) Tu dois avoir un sacré logiciel pour gérer tout cela ! Oh oui, j’ai du très, très lourd !

12

Si tu avais un domaine à promouvoir en ce moment... Le domaine Arlaud, en Bourgogne. Lui aussi, c’est du lourd (rires) ! Revenons à ce bar à vins, dont tu parlais. Pourquoi Dijon ? En fait, cet endroit a été le lieu de fêtes et d’anniversaires assez fabuleux avec Yannick Noah, Mansour Bahrami, Arnaud Clément, etc. Il s’appelait l’Hôtel Particulier. Quand on a appris qu’il était en liquidation judiciaire, on s’est regardés dans les yeux et on s’est dit qu’on devait faire quelque chose. On a donc repris l’affaire et, aujourd’hui, c’est Dr Wine, avec plus de 400 références.

Fermons la parenthèse du vin pour revenir au terrain. Tu confirmes que c’est l’année ou jamais pour remporter la Coupe Davis ? C’est vrai, le tirage au sort nous a été favorable et, ce, même si on est passés tout près de la défaite face à l’Allemagne. On a la chance de recevoir pour les demi-finales, voire la finale, donc il faut tout faire pour ne pas avoir de regrets. Cette année, j’ai l’impression que tous les joueurs arrivent à maturité et qu’ils se donnent les moyens de réussir un truc dans cette compétition. Il y a une grosse mobilisation autour de cet objectif et ce n’est qu’à ce prix-là qu’on peut y arriver. Nous sommes une super nation, mais nous n’avons ni Novak Djokovic, ni Rafael Nadal, ni Roger Federer dans l’équipe. Si nous possédons une grande étendue de talents, sans l’un de ces monstres sacrés à nos côtés, nous devons tous être constamment prêts à défendre les couleurs du drapeau tricolore.

Quand Arnaud t’a appelé pour les quarts de finale, tu as du être comme un fou... Pour être honnête, je devais jouer l’Open de Guadeloupe. Quand j’ai perdu en double à Miami, je me suis posé des questions. Sur la route, alors que je rentrais seul chez un ami où je logeais, je me suis arrêté sur un parking pour faire le point. J’avais deux solutions : aller en Guadeloupe et être certain de ne pas pouvoir revenir à temps en France, au cas où... ou rentrer chez moi pour ne pas avoir de regrets. J’ai choisi la deuxième option.


Guest Star

Merci au LPR L’entretien a été réalisé au Lagardère Paris Racing au Pré Catelan, lieu historique puisque en 1900 le site avait accueilli les épreuves d’athlétisme des Jeux Olympiques. Avec plus de 5000 membres tennis, près de 40 courts dont 3 courts en gazon, le Lagardère Paris Racing est le plus grand club tricolore.

Et ton téléphone a sonné le dimanche, à 21h30... C’est exact. En fait, j’étais un peu décalqué, car j’étais arrivé le samedi de Floride. Je m’assoupissais tranquillement quand j’ai vu « Nono » s’afficher sur l’écran de mon portable. Mon cœur s’est emballé... Et tu as décidé ?... En fait, je ne pouvais pas rester en place. Donc j’ai fait mon paquetage en 45 minutes chrono, j’ai pris ma voiture et j’ai filé à Nancy. Je suis arrivé à l’hôtel dans la nuit et, le lendemain, au petit déjeuner, j’étais avec le team France. Tous mes potes ont halluciné (rires) ! Je crois que je vais me souvenir longtemps de ce trajet sur l’A4. Il faut dire que tu as une voiture plutôt performante... Là, vous me charriez... Pas du tout ! On sait tous que tu es ambassadeur de Jaguar. D’ailleurs, à ce sujet, dans la rue, on te fait

signe parce que tu as une belle voiture ou parce qu’on reconnaît Mika Llodra ? Les deux (rires). Plus sérieusement, c’est vrai que beaucoup de monde sait que je suis l’ambassadeur de cette marque légendaire. Il faut croire que j’attire les marques qui ont une histoire forte. Jaguar, c’est notamment la Type E qui, pour certains, reste la plus belle voiture jamais fabriquée... La Type E, c’est un mythe, c’est clair, une ligne de folie. Mais je vous invite à découvrir la F-Type, vous verrez, c’est aussi incroyable en termes de design et de performances. Jaguar n’a rien perdu de sa légende et va le prouver encore davantage. D’ailleurs, tous les nouveaux modèles sont dans cet esprit. Participer à cela, c’est assez jouissif, car j’ai l’occasion de tester les nouveautés... J’y prends naturellement beaucoup de plaisir ! Là aussi, tu es un peu privilégié, non ? Je le sais et ne le nie pas, car, effectivement, je ne suis pas le numéro un français. En revanche, je pense que mon style correspond à ce que recherchent Jaguar et Sergio Tacchini. •

Participer à cela, c’est assez jouissif, car j’ai l’occasion de tester les nouveautés... J’y prends naturellement beaucoup de plaisir !

13

Tu n’avais pas d’informations quant à l’état de Richard (Gasquet) ? Non, pas plus que cela. Et il y avait aussi d’autres joueurs qui pouvaient être sélectionnés si Richie devait déclarer forfait.


ENQUête

L’habit ne fait pas LE MOINE

mais il y contribue !

« La tenue vestimentaire est une question de goût. Il y a longtemps que le blanc n’est plus la seule couleur admise sur le court. » Cette phrase, prononcée par celui qui a tout bouleversé, Björn Borg, en dit long sur l’évolution de la mode dans le tennis. Raison de plus pour faire un point précis de la situation avec Sophie la Modeuse, blogueuse connue et reconnue, experte en la matière. Histoire de comprendre précisément ce qui est chic sur un court... et ce qui ne l’est pas. Décryptage. textE Laurent Trupiano

14

« Avant d’avoir un look, il faut être performant sur le terrain, être fair-play... C’est la base. » Pour Sophie, c’est clair, la première nécessité, c’est la cohérence. « Bien évidemment, c’est aussi très important de se sentir bien dans sa tenue, qu’elle reflète sa personnalité. » Voilà un adage qu’avait bien compris Andre Agassi avec son fameux short en jean : « Oui, c’est l’exemple parfait. A vrai dire, je m’en souviens très bien, même si j’étais alors une petite gamine. Quelle révolution ! Depuis, on n’a pas vu de grands bouleversements, mis à part les fameux pantacourts et les teeshirts sans manches de Rafael Nadal. » Difficile de contredire Sophie, tant les marques entretiennent un certain conformisme. « Le tennis reste un sport chic et, malgré ce que dit Björn Borg, le blanc demeure une valeur refuge. D’ailleurs, je trouve cela plutôt logique. Et puis, comme ce n’est pas une couleur, le blanc permet toutes les formes de fantaisies si on sait bien l’utiliser. » De fantaisies, on passe forcément à l’idée d’accessoires. « Dans le tennis, il n’y a pas tellement de possibilités, mais je pense que les stars des courts devraient mieux utiliser le headband, les poignets et les lacets pour trouver des astuces afin de marquer leur style. » Et des idées, Sophie la Modeuse en a quelques unes : « Chez les filles, je verrais bien une jupe à trois rangs, avec, dessous, un bloomer où l’on pourrait lire un

message lorsque la jupe s’envole. Quelque chose de drôle ou de guerrier, comme : « Je vais te battre » ou « I’m the winner » (rires). Utiliser sa tenue pour faire passer un message à son adversaire, je trouverais cela efficace et assez marrant ! » Reste que, cet été, des connotations tennis devraient encore fleurir dans la vie de tous les jours : « Le headband n’a pas été inventé par les joueurs de tennis, il a aussi existé en tant que tel dans la mode, mais il faut reconnaître qu’il est entré dans les chaumières avec l’arrivée de Björn Borg, dont c’est la marque de fabrique. » On a beau tenter de ne pas y revenir, il semble bien que la mode soit arrivée, un jour, sur le court, grâce à la première star mondiale du tennis. D’ailleurs, les équipementiers l’avaient bien compris, puisque Björn Borg cumulait des contrats pour sa tenue ou ses chaussures sur et en-dehors des terrains, une grande première dans les années 80, aujourd’hui une monnaie courante chez les ténors du circuit, comme Roger Federer, Rafael Nadal ou Novak Djokovic.

Retrouvez Sophie la Modeuse sur : www.sophielamodeuse.com


Les Notes de Sophie La Modeuse

Sharapova,

le style sinon rien ! Sophie la Modeuse a sélectionné son Top 3 des tenues portées par Maria Sharapova à Roland Garros.

1 Roland Garros 2013

11 20

Stanislas Wawrinka

peut mieux faire « Ce jaune, je pense que c’est pour attirer la lumière et le mettre en valeur... Enfin, je ne connais pas Stan, mais ce doit être le but. Néanmoins, je ne comprends pas l’association avec le noir qui est une couleur chic et sobre. »

13 20

David Ferrer

élève appliqué « Ce bleu lui va assez bien. C’est simplement dommage que le logo du headband ne soit pas raccord, tout comme les poignets. Son short est également beaucoup trop large, alors qu’on aurait pu mettre en avant ses jambes qui sont sculptées et fines. »

« Je trouve qu’il y a quelque chose de coquin dans l’utilisation du jaune sous la robe, comme un rappel de la balle. A cela, on ajoute les lacets et le tout forme un ensemble réussi, vif, énergique. »

2 Roland Garros 2012

Novak Djokovic

mention bien « Ce qui est intéressant, c’est l’utilisation d’un zip pour le polo, cela amène un style certain. En revanche, j’espère que cela ne génère pas d’intempestives démangeaisons (rires) ! Tout est bien réglé dans cette tenue et le short est parfait, près des cuisses. »

19 20

Roger Federer

premier de la classe « Le souci du détail est présent partout dans cette tenue. On est dans le chic absolu, rien n’est laissé au hasard, du headband aux poignets, en passant par les chaussures. J’aime bien l’utilisation du blanc dans le short ; l’avantage, c’est qu’on ne le voit presque pas, ce qui met en valeur son polo. »

3 Roland Garros 2013

« Là encore, c’est le jaune qui domine. Cela fait petite fille, un peu, petit poussin, mais je trouve qu’avec la terre battue, cela fonctionne très bien. »

15

15 20

« Le noir, c’est le chic, mais c’est aussi utilisé pour masquer sa personnalité. Là, j’ai l’impression que Maria veut se cacher. Or, ce n’est pas vraiment dans son tempérament ou ce qu’elle peut en montrer... »


TECHNO

Une raquette sur mesure, un rêve devenu réalité !

propos recueillis par Benoit Sourd

C’est en 1999 que Nike a dévoilé le premier le concept permettant de customiser sa paire de chaussures en utilisant son site web. Depuis, dans d’autres disciplines, des projets de ce type ont vu le jour. Le tennis ne déroge pas à la règle, puisque l’une de ses marques les plus légendaires, Head, offre depuis fin 2013 la possibilité de faire fabriquer sa raquette sur mesure. Une petite révolution qui confirme que la personnalisation est dans l’air du temps et que les marques les plus performantes savent répondre aux attentes de leurs clients. Avec Custom Made de Head, vous pouvez donc, de chez vous, tranquillement assis dans votre canapé, configurer la raquette qui convient le mieux à votre jeu avec la satisfaction de recevoir, quelques semaines plus tard, un cadre unique au monde. Ralf Schwenger, Directeur de recherche et développement chez Head

« C’est très gratifiant d’avoir pu participer à ce projet vraiment novateur. Ce qui est fascinant à observer, ce sont tous les mécanismes qui aboutissent à la création de la raquette. C’est assez unique de pouvoir sélectionner chaque détail de son futur cadre, le poids, l’équilibre, le plan de cordage, le type de manche. En fait, Custom Made permet aux joueurs amateurs d’avoir l’opportunité de se sentir comme des pros, puisque, au final, ils ont accès au même service de préparation que les champions de la marque. Le monde actuel est en perpétuel mouvement. Aujourd’hui, si vous n’innovez pas, vous êtes rapidement largué. Custom Made participe à tout cela et Head confirme à nouveau qu’elle reste en avance sur son temps. »

« Nous visons la vente de 1000 raquettes par an, parce qu’il y a une énorme demande. Une raquette Custom Made est une raquette spéciale : c’est la vôtre, faite sur mesure, et on lui a porté une attention toute particulière. Toute la partie customisation est réalisée en Autriche par nos techniciens experts, les mêmes que ceux qui s’occupent de Novak Djokovic, Andy Murray ou encore Maria Sharapova. De plus, pour la livraison, nous garantissons un délai maximum de six semaines pour que l’attente soit minimale. Sur Custom Made, la difficulté était de développer l’algorithme, celui qui permet d’adapter les calculs. En effet, si vous désirez que le poids de votre raquette s’élève à 285 grammes, l’algorithme permet à toutes les autres données de la raquette de se synchroniser. Maintenant que nous avons ouvert nos « portes » à tous les amateurs, nous espérons juste que les joueurs professionnels ne seront pas jaloux ! » •

16

Bob Brett, coach international et ambassadeur chez Head

Pour créer votre raquette, une seule adresse : custommade.head.com


cordage

poids

balance

MAKE IT * YOURS.

votre nom

grip

longueur

POUR PERSONNALISER VOTRE RAQUETTE HEAD SPEED SELECT. RENDEZ-VOUS MAINTENANT SUR : head.com/CustomMade * FAITES LA VOTRE **FAITES COMME LES PROS

17

FEEL LIKE A PRO.**


À Roland Garros Dans les tribunes de Roland Garros, il faut savoir s’équiper. C’est le cas avec la gammes de lunettes de soleil Maui Jim et, bien sûr, un polo du partenaire du tournoi, Lacoste. Important, également, de garder un œil sur sa montre Seiko ! La marque japonaise vient d’ailleurs de signer un partenariat avec Novak Djokovic. Enfin, pour vos emplettes, rien ne vaut le sac vintage de Guga, chez Head.

Shopping

Maui Jim Ailana femme 255 euros

Sac Head

49,95 euros

le coup

de cœur

Maui Jim Waterways homme 163 euros

Seiko

montre femme NDX99P1 « Sportura »

499 euros

by

Seiko

montre homme SKX009K2 « Plongée »

349 euros

Spring Court G2 69 euros Asics Gel Game 4 67,90 euros

Adidas Barricade 105,90 euros Tennis-Point.fr, le site de vente de produits tennis leader en Europe, a sélectionné ses coups de cœur pour ClubHouse. Dans les cartons ? Deux paires de chaussures plutôt flashies pour faire les beaux sur les courts.

Polo homme Lacoste collection Live

90 euros

Polo femme Lacoste collection Live

90 euros

“ Tennis is supporting “

Série Limitée Kdotennis.com

21 euros

Chez soi, devant la télé ! Tout le monde n’a pas la chance d’aller au stade. Raison de plus pour créer un environnement adapté, très Porte d’Auteuil... Avec un crocodile de chez Kare et l’avion pour rendre hommage à Roland Garros – pas le tournoi, l’aviateur ! Sans oublier le DVD culte du documentaire « The French », de William Klein, les G2 de chez Spring Court et forcément le T-Shirt Série Limitée de la Boutique KDOTENNIS.com. Enfin, pour joindre l’utile à l’agréable, une ceinture Slendertone pour avoir des abdos bétons, tout en regardant les champions transpirant sur la terre battue.

« The French »•

Avion Trip-plan, chez Kare

disponible sur http://boutique.arte.tv

169 euros

18

14,99 euros

Crocodile, chez Kare

39,99 euros

Ceinture Abs homme, de Slendertone

179 euros


Les marques vintage sont de retour !

L’âge d’or du tennis avait vu fleurir sur les courts un nombre de marques incroyable. Progressivement, beaucoup d’entre elles s’en sont éloignées pour miser sur le sportswear avant tout. 2014 sera l’année des come-backs sur les terrains ! ClubHouse a tenté de comprendre ce phénomène en décryptant une marque qui illustre parfaitement cette tendance : Ellesse. Tous les fans se souviennent forcément de ce logo unique, en forme de demi-balle de tennis, porté par les plus illustres champions comme Guillermo Vilas, Boris Becker ou l’élégante Chris Evert. Nous avons donc posé trois questions essentielles à son Directeur général, Marco Ellerker. Pourquoi avez-vous décidé de revenir dans le tennis ? Le tennis et Ellesse, c’est une longue histoire. Beaucoup de vainqueurs en Grand Chelem ont porté la marque pendant plus de 30 ans, faisant d’Ellesse une référence en terme de style. Aujourd’hui, nous sommes à nouveau prêts pour de très belles aventures sur les courts après avoir fait le constat que la marque faisait partie du patrimoine du tennis. De toute façon, nous n’avons jamais vraiment abandonné ce sport. Nous avons continué à produire des tenues, à être partenaires d’événements, comme le tournoi de Madrid. Nous avons également conceptualisé plusieurs collections de mode avec des designers connus, comme Eley Kishimoto. En revanche, 2014 symbolise, c’est vrai, une forme de come-back, puisque nous avons fait le choix de soutenir deux joueurs de classe internationale. Justement, pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous avez choisi Elina Svitolina et Tommy Haas comme ambassadeurs ? D’abord, parce qu’ils ont beaucoup de talent. Ensuite, parce qu’ils collent bien aux valeurs d’Ellesse, une marque qui a toujours soutenu des champions qui avaient du style. Ce qui nous plaît également, c’est d’avoir allié l’expérience de Tommy à la jeunesse d’Elina. Notre nouvelle campagne de communication, c’est « Ensemble, jouons ! » Le duo Tommy/Elina constitue donc un atout de charme pour inviter les fans, les amateurs de tennis, à prendre du plaisir sur un court.

Chris Evert,

en un mot : la classe ! Vainqueur de 19 titres du Grand Chelem, numéro un mondiale... L’Américaine Chris Evert avait tout, et respirait l’élégance. D’abord, son jeu, à plat, académique, mais aussi ses gestes, classiques, limpides, ainsi que ses tenues, sobres, modernes, dans l’air du temps. Enfin, même sa raquette Wilson était dans le ton, puisque la marque de Chicago avait décidé d’imprimer sa silhouette sur son cœur. Tout un symbole, un privilège que peu de champions ont eu dans l’histoire de ce sport.

19

Quand on pense à Ellesse et que l’on a connu la marque sur les courts, on se rappelle forcément de Chris Evert ou Boris Becker... (Rires) Cela fait un peu court, car il y en a eu beaucoup d’autres, mais certains ont plus marqué les esprits, je le comprends. Ce qui est essentiel, selon moi, c’est que les ambassadeurs soient des exemples, qu’ils permettent aux générations futures de s’identifier à eux et, ce, en gardant toujours une ligne de conduite, un style qui colle à l’histoire prestigieuse d’Ellesse. De ce côté-là, nous avons toujours suivi une voie assez claire, et nous ne changerons pas ce qui a fait notre succès par le passé. •


MY COACH

COMMENT SE REMETTRE

D’UNE DEFAITE

avec Guylaine Baroz

Une victoire ne fait pas autant de bien qu’une défaite fait du mal. Afin d’arriver dans les meilleures conditions au prochain match, il est important de débriefer en axant l’analyse sur ce qui a été positif, puis de se remobiliser en se focalisant avant tout sur les potentiels.

LE DEBRIEFING 1 J’accepte

J’accepte avec calme tout revers occasionnel comme le faible prix à payer pour éprouver les richesses de la joie de jouer et de gagner. Je reste positif dans l’acceptation, car, si le résultat est négatif, je n’en ai pas moins évolué dans la même catégorie que mon adversaire – même s’il a été meilleur, à un moment donné.

Guylaine

Baroz

20

Guylaine Baroz est psychothérapeute et hypnothérapeute. Passionnée de tennis et pratiquante de longue date, elle joue le rôle de coach mental pour ce numéro 2 de ClubHouse. Vous pouvez lui poser vos questions à : guylaine.baroz@grandchelem.fr.

2

JE CONSIDERE L’ECHEC COMME UN ELEMENT DE PROGRES

3

JE ME LIBERE DES PRESTATIONS INCORRECTES

Je dois accepter d’avoir mal fait pour me rapprocher du but que je me suis fixé : m’améliorer et devenir celui ou celle que je veux être. Je dois tirer les leçons de mon échec en me centrant non pas sur ce qu’il ne faut pas faire, mais plutôt sur la façon dont je veux faire les choses.

Je visualise le schéma correct. Je me pose les bonnes questions : « Dans ce schéma, comment c’est ? comment je me sens ? comment je veux le faire ? » Je m’axe sur la solution. Le vrai changement, c’est celui qui vise une évolution. Il ne suffit pas d’avoir pour seul objectif de supprimer les causes de dysfonctionnement.

LA REMOBILISATION

1

JE ME FOCALISE SUR LES POTENTIELS QUI SONT EN MOI

2

J’OUBLIE

Je renforce ce que je fais de bien. Je n’essaie pas de ne pas avoir un comportement négatif, je me concentre plutôt sur ce qui va m’empêcher de le faire. Si un doute persiste, j’accomplis une tâche qui me confirmera ce que je sais déjà faire. Dès l’instant où les ressources ont été détectées et relevées, elles deviennent mobilisables.

Je ne perds pas de temps et d’énergie à me soucier de mes performances passées ou futures. Je me souviens du succès ; c’est plus riche et plus gratifiant. J’évoque des situations dans lesquelles j’ai utilisé, avec profit, les ressources et les compétences dont j’ai besoin actuellement pour retrouver confiance en moi. Un certain Socrate disait : « Apprendre à l’autre, c’est lui faire découvrir ce qu’il sait déjà pour qu’il apprenne à tirer enseignement de ses expériences. » Cela suscite la soif d’apprendre et le désir de faire mieux. La peur appelle la défaite. •


DÉCOUVREZ LA NOUVELLE

COLLECTION LACOSTE DU GRAND CHELEM PARISIEN

VÊTEMENTS HOMMES 21

VÊTEMENTS FEMMES

SERVICE CLIENTS

03.68.33.16.51

E�MAIL

info@tennis-point.fr

FACEBOOK

facebook.com/tennispoint.fr


La question qui tue

le tennis se prête-t-il au documentaire ?

Propos recueillis par Laurent Trupiano

Cette année, du côté de Roland Garros, nous fêterons les 30 ans de la finale légendaire de 1984, entre John McEnroe et Ivan Lendl. Ce duel, qui résume parfaitement la rivalité entre ces deux champions, a fait l’objet d’un documentaire intitulé « McEnroe-Lendl. Le Crépuscule des Dieux. », une référence du genre dans le tennis. Nous avons rencontré Benjamin Rassat, son réalisateur, pour lui poser une inévitable question : le tennis se prête-t-il au documentaire ? L’expert a répondu... « Oui, le tennis se prête totalement au documentaire et pour plein de raisons. Du point de vue de l’intensité cinématographique, on pourrait dire que c’est de la boxe avec une raquette. Deux gars de chaque côté du filet qui se rendent coup pour coup, le son du tennis, l’impact de la balle dans le tamis étant tout aussi spectaculaire que celui d’un crochet dans le visage. Le bruit d’un smash qui claque au sol, c’est excitant, c’est jouissif... et encore plus jouissif dans une salle de montage si vous poussez un peu le son avec votre monteur. Enfin, il y a le bruit du public. Les clameurs de Roland Garros ne sont pas les mêmes que celles de Wimbledon. Le son de l’US Open, le délire dans les tribunes quand la nuit tombe, c’est plus que du tennis, c’est le son de l’Amérique. Quand vous entendez cela à l’âge de dix ans, vous n’avez qu’une envie : partir là-bas.

Dans un documentaire, le son, c’est à la fois ce qui vous ancre dans le réel, mais c’est aussi ce qui va solliciter l’imaginaire du spectateur, jouer avec ses pulsions intimes. Pour un documentariste sportif, travailler sur le son du sport doit être une obsession, afin de remettre le spectateur dans l’intensité d’un moment qu’il a déjà vécu et veut revivre avec la même puissance émotionnelle vingt ans plus tard. Dans « McEnroe-Lendl », tout le travail du son,

particulièrement sur le deuxième match, celui de 1988, fut de reconstituer le souvenir de l’ambiance que j’ai gardé en moi, ce soir-là. Celui d’un crépuscule qui se chuchote, d’un match où tout le monde retient son souffle, joué entre chien et loup, sous les yeux de véritables aficionados, sans les badauds de passage partis à cause de la pluie. A partir de là, on peut croire qu’appeler cela « Le Crépuscule des Dieux », c’est très exagéré. Mais, pour ceux qui étaient présents ce soir-là, c’était l’un de ces moments où vous gardez les yeux bien grands, écarquillés. 20 ans plus tard, mon job, c’est de réécarquiller les yeux de tout le monde avec ce film. Le groupe Phoenix l’a d’ailleurs découvert sur Internet et en a pris deux minutes pour son prochain web-doc. » •

pour aller plus loin... Rafael Nadal-Roger Federer, un documentaire inévitable ? « Évidemment, la rivalité Nadal-Federer est très inspirante et incontournable pour tout réalisateur qui se respecte. Il serait tout à fait possible de faire un film dès 2015, sans attendre que les deux se soient retirés, pour dresser un premier bilan très spectaculaire de tout ce qui s’est passé en dix ans. En tant que fan de tennis qui a suivi leurs affaires dès les premiers matches, j’ai des idées très précises sur la façon d’envisager leur rivalité. Ce genre d’approche peut tant surgir du tennis lui-même, que d’un point ou d’une rencontre entre les deux qui a été emblématique dans leur rapport de force. Il suffit, par exemple, de revoir leurs deux premiers matches, à Miami, pour comprendre beaucoup de choses.

Et puis, il y a ce qui se passe en-dehors du court qui doit être passé au peigne fin, où tout est important, où tout fait signe. Même le fameux fou rire que Federer ne peut contenir quand Nadal parle anglais pour annoncer l’exhibition qu’ils feront ensemble. C’est du pain béni pour un documentariste parce qu’il y a, là, deux corps qui parlent, deux corps qui ne peuvent pas se cacher. Et, le documentaire, c’est le corps, l’observation des corps. Nous sommes des documentaristes animaliers. Il faut se planquer et ne plus bouger. Attendre le moment où le lapin va sortir... et bam ! Là, mon job, c’est d’attendre que la problématique Federer-Nadal s’incarne dans un moment « porte-manteau », où je pourrai accrocher toutes leurs affaires dessus. En cela, on peut toujours se dire que le grand film sur eux ne peut pas être fait avant vingt ans, avant d’avoir compris la fin de l’histoire tennistique et, même, ce qui s’est passé après.

22

Quand je vois l’incident, il y a deux mois, entre McEnroe et Lendl sur le circuit Senior, à Charlotte, je comprends que mon film sur les deux n’est pas terminé ! »

6 documentaires pour survivre sur une île déserte

• 3 documentaires sportifs : « John McEnroe par Gil de Kermadec, Senna par Asif Kapadia, Futebol par João Moreira Salles. » • 3 documentaires : : « Shoah de Claude Lanzmann, Edvard Munch de Peter Watkins, Saravah de Pierre Barouh. »


L’objet culte by

« S’il n’en restait qu’un... » Ce serait forcément celui-ci, blanc, col bleu, fines rayures à la Française, porté par le plus grand, celui qui a créé l’idée du look pour un joueur de tennis : Björn Borg. Le polo Fila n’a jamais été démodé. Mieux, il revient en force ! Raison de plus pour en faire notre objet culte.

Jean-Christophe Schaffo, Directeur Europe de Tennis-point.fr

Fila a marqué une époque, comme Ellesse, qui revient dans le tennis cette année, ou Sergio Tacchini. En tant que leader européen de la distribution sur internet, que pensez-vous de ces come-backs ? Fila, Ellesse et Sergio Tacchini sont trois monuments de l’héritage tennistique et ont toutes les trois des points communs – elles sont d’ailleurs toutes nées en Italie. Ce come-back est significatif d’un dynamisme dans l’industrie tennistique, online en tout cas. Il coïncide également avec le retour de certains anciens joueurs sur le circuit, en tant que coaches, Stefan Edberg, Ivan Lendl, Goran Ivanisevic, Boris Becker... Le vintage a la cote sur les courts. Ensuite, les plus grands joueurs de tennis au monde ont porté ces marques dans les années 1970-80 et 90, voire même après. Björn Borg, Boris Becker, Kim Clijsters, Chris Evert, Guillermo Vilas, Arantxa Sanchez, Sergi Bruguera, Ilie Năstase, Jimmy Connors, John McEnroe, Mats Wilander, Pete Sampras, Novak Djokovic, etc. Imaginez le nombre de victoires en Grand Chelem que cela représente... Ces come-backs s’appuient donc sur un historique fort et une notoriété encore existante auprès de tout joueur de tennis passionné. On fête les 40 ans de la première victoire de Borg à Roland Garros. Vous gardez un souvenir de cette période ? Je n’étais pas né, donc c’est difficile de répondre à cette question (rires). Quoi qu’il en soit, j’ai conscience que Björn Borg demeure une légende vivante du tennis, qu’il a contribué à son essor et que, de sa vie faite de hauts et de bas, on retiendra son formidable palmarès... et son polo Fila aussi.

Sophie la Modeuse Expert tendances et mode •www.sophielamodeuse.com Ce polo serait à la mode en 2014 ? Oui, et cela tombe bien, car on est dans la tendance sport-chic. Il fait très habillé, tout en étant sportif. Cet été, vous allez voir fleurir les chaussures de running, et l’on peut facilement les marier à ce polo. C’était le polo que Borg portait sur les courts dans les années 80. Pourtant, aujourd’hui, on a presque l’impression qu’il s’agit d’un polo pour la ville... C’est ton avis ? Je ne trouve pas, mais j’avais vu qu’il était très années 80, donc très tendance. On est dans le vintage et, de ce fait, il est vraiment dans le ton. Si tu avais quelque chose à rajouter ou à changer dessus, ce serait quoi ? Je n’aime pas trop le col, il est beaucoup trop mou. J’y mettrais donc de la rigidité supplémentaire, pour qu’il soit plus structuré. Après, je changerais bien aussi le logo que je ne trouve pas très « in ». Autrement, je ne toucherais surtout pas aux rayures... Elles sont parfaites ! D’ailleurs, dans la mode, on parle de rayures « tennis », c’est drôle. Et tu le marierais avec quoi, en termes de tenue, si l’on devait le porter en ville ? Un pantalon chino rouge, reboulé jusqu’à la malléole, avec des mocassins bleu marine ou, mieux, des espadrilles. Un look pour traîner à St Tropez, en somme (rires) ! Pardon, dans les travées du village de Roland Garros plutôt. •

23

Jean-Christophe, il y a une mode du vintage dans le tennis. Est-ce que ce polo Björn Borg de Fila ne représente pas, à lui tout seul, ce mouvement ? Ce polo est évidemment un « flagship » du vintage tennistique. Il nous rappelle Björn Borg s’agenouillant sur la pelouse de Wimbledon, lâchant sa raquette Donnay en bois, ou levant le trophée du vainqueur à Roland Garros. Borg a été l’icône d’une génération et est devenu une légende du tennis. Il a représenté dans les années 70 et 80 jusqu’à 40 marques dans le monde entier, dont Fila. Et a été un précurseur dans le domaine. Donc, oui, Fila et Borg sont inévitablement « associés » et, oui, ce polo est réellement l’emblème de la vague vintage dans le tennis.


One break in

textE Laurent Trupiano • photos Laurent Trupiano

PARIS

24

je t’aime...


One break in

Ville romantique, ville historique, Paris respire le tennis du côté de la porte d’Auteuil, et fleurte quelques fois avec l’irrationnel quand on fouine un peu pour trouver des lieux improbables. Alors il suffit de tendre l’oreille pour entendre le bruit discret d’une conversation tennistique. merveilleusement posé là-haut, dans le ciel. Un court, un seul, pour des membres privilégiés, et une coupole géométrique – on dirait du Niemeyer. Le silence, celui d’une cathédrale ; le luxe, aussi, de voir la Dame de fer là-bas, au loin, impassible, droite, fière, élancée. « Chaque membre a un créneau horaire à l’année », nous explique Olivia Seurat, maîtresse des lieux, qui s’empresse de préciser : « Nous avons toujours eu l’ambition de préserver ce lieu. Quand la tempête a tout dévasté, en 1999, nous avons décidé de tout refaire à l’identique. Cela aurait été un crime, un blasphème, de repenser l’histoire, la mémoire de ce court légendaire. » Lors de notre passage, point de bruit de balles, c’est l’heure du déjeuner. Seulement le soleil qui perce la muraille et une envie profonde de batailler sur le court, raquette en main.

le tennis est tout cela à la fois, un duel, une envie, mais aussi un rythme...

Et c’est Björn Borg lui-même qui a transformé le tennis et l’a sorti de son carcan bourgeois pour en faire un sport populaire. Si l’hystérie avait plutôt lieu du côté de Wimbledon, patrie des Beatles et des Rolling Stones, c’est bien à Paris, à Roland Garros, que Borg a démarré son « évangélisation ». Car changer le tennis en une activité moderne et contemporaine ne fut pas une sinécure, tant ses codes étaient ancrés dans un classicisme de castes sociales, fières du blanc éternel et des jupes plissées. Avec son bandeau,

25

S

i le tennis est un sport romantique, comme l’explique Arnaud Friedman en long et en large dans son roman éponyme, alors ce tennis-là se joue forcément à Paris. Bercé d’un soleil de printemps, à quelques encablures d’un lieu de pouvoir, aux jardins du Luxembourg... Car le tennis est tout cela à la fois, un duel, une envie, mais aussi un rythme, deux regards, des regards. Son origine, on la connaît : elle demeure au 74 ter, rue Lauriston, siège du Jeu de Paume, bastion infranchissable. Au début des débuts, l’on joue donc avec un filet légèrement penché, comme pour éviter les lignes trop pures d’un certain modernisme, d’un tennis frappé, aux balles trop vives, peu capricieuses, violées, violentées, devrais-je dire, par un bras trop musclé. Car le tennis évolue, a évolué et évoluera. Il suit son temps, celui de la technologie embarquée. Où il n’est plus besoin de se mettre à table pour converser. Où on peut le faire à distance, en bluetooth, partout dans le monde, rien qu’à l’index. Temps qui s’efface, mais temps qui dure quand on pénètre au Tennis de la Cavalerie, temple d’un autre âge,

Justement, cela tombe bien, car ce trésor en cache un autre. Et puisque l’on a décidé de parler des origines, c’est en voisin que nous accueille le plus vieux trinquet de Paris. Dans ce lieu magique, dédié à la pelote, construit par l’Ambassadeur d’Argentine au début du siècle, le temps semble figé et le club-house trop « vintage » pour être vrai. Heureusement, place à l’action avec une balle en caoutchouc, dure, exigeante, qui bondit inlassablement, sans relâche. On tape comme des Basques avec cette raquette de bois, et c’est un voyage qui nous est proposé. Un rebond, un autre... nous voilà en quête d’une vérité, seuls contre un mur. On aurait tant aimé voir Roger Federer et Rafael Nadal se livrer, ici, un combat sans merci. Car, au fond, nous, amoureux du tennis, avons tous frappé un jour, une heure, contre un mur, de rage, d’envie, quelquefois de plaisir. D’ailleurs, le plus illustre des amoureux de la Capitale n’était autre qu’un certain Björn Borg. Et, son apprentissage, le Suédois l’a accompli face à la pierre. Inlassablement, il a cogné, cogné, des heures et des heures. Même s’il n’y avait point de trinquet au pays des Vikings, Björn, dont on fête, cette année, les 40 ans de sa première victoire au « French » face à Manuel Orantes, s’est longtemps fatigué contre des portes de garage au cours de sa jeunesse.


26

One break in

ses polos à rayures, Björn Borg a explosé ces codes, rendant possible l’idée d’un tennis planétaire, convivial. On ne peut d’ailleurs faire, ici, l’économie d’évoquer l’un de ses compagnons de route, un certain Philippe Chatrier, Président de la Fédération Française de Tennis (de 1973 à 1993) mais aussi de la Fédération Internationale. C’est perché dans son bureau avec vue sur le court qui porte aujourd’hui son nom que Philippe Chatrier a compris, avant tout le monde, cette évolution « borgienne ». C’est à Roland Garros qu’il a échafaudé ses plans pour éviter l’explosion d’un tennis dragué par des promoteurs sans scrupules, qui préféraient exploiter le filon pour faire des dollars plutôt que de penser, sur le long terme, à une organisation préservant les intérêts de tous, joueurs comme organisateurs. Et ce sont donc les succès répétés de Björn Borg à Roland Garros, notre Roland Garros, qui ont permis à Paris, à la France, de devenir un épicentre du tennis mondial. Et à nous autres, qui sait, de tomber amoureux de la petite balle jaune.

Björn Borg a explosé ces codes, rendant possible l’idée d’un tennis planétaire, convivial.

Aujourd’hui, cette France du tennis existe partout, et surtout dans nos 6000 clubs, de Brest à Strasbourg, en passant par Biarritz, Lille, Grenoble, Marseille ou Nice. Cette France est plurielle, bigarrée, souvent sur terrain dur et poreux, loin de l’image suave et chic de l’ocre battue et bien tassée. Mais, malgré cette réalité quotidienne, on a bien l’impression que ce n’est qu’à Paris que se dessine l’avenir, chaque jour, ou plus précisément dans son triangle d’or : tirez un trait du 2, avenue Gordon Bennett, siège de la Fédération Française, au portail du Tennis Club de Paris, puis faites rejoindre ces deux points à l’hôtel de ville de Boulogne-Billancourt ; vous aurez, à coup sûr, la plus belle concentration de décideurs, joueurs, entraîneurs, « influenceurs » de la planète tennis tricolore.


One break in

Carnet d’adresses • Pour jouer dans des endroits qui comptent • Tennis Club de la Cavalerie – 6 rue de la Cavalerie – 75015 Paris www.tennisclubdelacavalerie.fr • Tennis Club du Pont de Neuilly – Complexe Sportif – Ile du pont – 92200 Neuilly sur Seine • Pour discuter en terrasse • Les Deux Magots, 6 place Saint-Germain-des-Prés, 75006 Paris • Pour revivre les débuts du tennis • Jeu de Paume de Paris, 74 ter, rue Lauriston, 75016 Paris • Pour s’essayer à la pelote basque • Club de pelote basque, 8 rue de la Cavalerie, 75015 Paris • Pour se déplacer dans la capitale en toute liberté • Cette balade dans Paris a été possible grâce à la société EURO PRESTIGE PARTNER, voiture avec chauffeur. Contacter de notre part Ghislain de Saint Preux au : 06•62•25•95•17, il trouvera toujours une solution pour vous rendre service dans vos déplacements que ce soit en ville comme pour vos trajets vers les aéroports parisiens.

McEnroe, parlons-en, car ce surdoué n’a jamais pu apprivoiser notre capitale. Nous gardons tous en tête – c’était il y a trente ans déjà, une petite éternité –, ce légendaire combat des coqs où Ivan Lendl, tragique « poule mouillée » selon Jimmy Connors, se transforme

en un paon, magistral et glorieux, flanquant à Big Mac une leçon de réalisme. Tous les superlatifs ont accompagné cette finale de 1984 jouée à quelques encablures du plus beau des théâtres antiques et tennistiques : le court numéro 1. Et il faut profiter de ce petit bijou qui sera, malheureusement, sacrifié pour le nouveau Roland Garros. Tout y avait été pensé pour que le spectacle soit celui du son, de la vitesse et de la transpiration. Point de distance avec les champions, ni d’angles, ni d’arêtes qui vous piquent la rétine, juste un cercle, celui des initiés. Rien à voir avec le gigantisme obligatoire d’un tennis devenu outil de communication aux enjeux économiques extravagants. Alors, contraints ? On a envie de dire « non », car on le sait : le prix à payer est celui-ci pour que Paris et son Roland Garros restent à jamais une terre de tennis. Qu’un jour, dans ce nouveau stade, comme l’avait fait Guga en son temps, un champion puisse dessiner un cœur sur l’ocre et crier haut et fort : « Oui, Paris, je t’aime, définitivement ! » •

27

Faut-il s’en émouvoir ? Faut-il pester contre un pouvoir centralisé, parisien, qui, dans sa proche banlieue, possède des trésors comme le Stade Français, à la Faisanderie, le Lagardère Paris Racing, le Polo de Paris, le Paris Country Club, le Tir aux Pigeons ou la Chataigneraie?... Tout dépend vraiment de ce qu’on veut en faire. Si ce tennis, notre tennis, reste un art de vivre, il sera toujours préservé dans ces lieux ancestraux. En revanche, s’il est une matière tout à la fois plus brute et, peut-être, plus vraie, l’on préférera tendre l’oreille sous le pont de Neuilly, par exemple, où trois courts sans recul motivent des champions en herbe. « Chez nous, on n’a pas le droit d’avoir peur d’attaquer ! » explique en riant un professeur, en train de coacher deux « poussins » à la frappe lourde. La meilleure façon de l’emporter, ici, est de jouer comme McEnroe, balle montante, vers l’avant.


HOT SPOT

L’usine Spring Court, l’histoire d’un mythe plus que jamais réel

Pour finir notre balade très personnelle dans Paris, il nous fallait un lieu qui résume à lui tout seul ce que « tennis », « style » et « histoire » veulent dire. L’usine Spring Court, au 5, passage Piver, dans le XIème arrondissement, c’est tout cela, et bien plus encore.

Q

28

uand on pénètre dans l’usine Spring Court, impossible de ne pas être happé par l’atmosphère unique d’un lieu chargé d’histoire. Et l’on n’a, finalement, pas trop de mal à imaginer ce qu’il s’y passait, jadis, dans les années 60, quand la fabrication de chaussures fonctionnait à plein régime. A l’origine, en 1870, les Grimmeisen, des tonneliers alsaciens, quittent leur terre natale pour s’installer à Paris. Très vite, ils s’intéressent au caoutchouc pour remplacer le liège des bouchons. C’est ainsi qu’ils deviennent des experts de cette nouvelle matière. Ils créent alors Colibri, première marque d’envergure, qui leur permettra de fabriquer tout une gamme de sneakers et sandales. Mais la révolution arrive avec la fabrication d’une botte moulée en un bloc, ce qui, à l’époque, est une vraie prouesse technologique. Le succès est foudroyant. L’inventeur de ce best-seller ? Georges Grimmeisen. Homme de son temps, touche-à-tout, Georges s’intéresse à la mode et aux tendances. Sportif, il joue souvent au tennis et, à l’époque, nécessairement sur terre battue. Il établit un constat impitoyable : il n’existe aucune chaussure performante et adaptée à ce sport. Le voilà, alors, qui se met au travail et invente une chaussure confortable et, surtout, ventilée. C’est ainsi que la marque Spring (« ressort », en anglais) Court voit le jour. Cette petite révolution séduit rapidement les joueurs de très haut niveau ; la G2 devient la chaussure du circuit, notamment à Roland Garros. Fabriquée à l’usine Spring Court de 1936 à 1984, elle est portée par les plus grands, d’Ilie Nastase à Françoise Dürr, en passant par Jan Kodes, Tom Okker, Ion Tiriac, Pierre Barthes ou encore Yannick Noah – et bien d’autres ! Il faut dire que la G2 n’a pas d’équivalent sur un court de tennis : son amorti et sa légèreté sont plébiscités. Tout naturellement, le phénomène dépasse l’enceinte sportive. La G2 sort alors dans la rue dans les années 68 avec John Lennon, notamment. Mais on peut aussi la voir sur la pochette d’« Abbey Road », des Beatles, ainsi qu’aux pieds de grandes stars françaises, dont Serge Gainsbourg, évidemment. Symbole d’un certain art de vivre, la G2 devient donc un classique. Plus de 20 millions de paires sortiront du passage Piver.

On manifeste, on danse, on se marie, à l’image de John Lennon et Yoko Ono en 1969. Aujourd’hui déclinée sous toutes les coutures et dans toutes les couleurs, la G2 est le fer de lance de la marque, même si Spring Court a élargi sa gamme avec le temps. Si souvent copiée, mais jamais remplacée ! Avec Stéphane Houdet, vainqueur de Roland Garros en simple et double de tennis-fauteuil en 2012 et 2013, Spring Court garde un pied dans le tennis. La marque est fière d’accompagner un tel sportif dans son parcours atypique et magnifique, en créant pour lui une ligne de vêtements. L’usine du passage Piver est un havre de paix doté d’une belle histoire familiale, avec un passé ingénieux et créatif. Ce lieu unique demeure le siège de la société Grimmeisen, toujours propriétaire de la marque Spring Court. L’ancienne usine de chaussures, entièrement réhabilitée, a toujours su garder l’esprit de l’endroit et abrite actuellement la boutique Spring Court, le restaurant « L’Atelier des mélanges », des studios photos et des sociétés d’images et de production. La maison fêtera ses 80 ans l’année prochaine, l’occasion pour la marque de réaffirmer haut et fort son assise, tout en veillant à préserver les valeurs d’authenticité et de fair-play qui ont fait sa réputation. « Notre rêve n’est pas de voir les amateurs de la marque arborer notre logo, mais de véhiculer une attitude bien au-delà de la marque. » Préserver la mémoire des anciens, mais continuer à inventer, innover, créer, transmettre... Pour la marque Spring Court, le temps ne s’est ni arrêté, ni figé ; il écrit l’histoire. Celle d’une marque qui n’a pas fini de nous surprendre. •


29


Portrait

GUSTAVO KUERTEN L’amour s’écrit en lettres d’ocre textE Rémi Capber

I

l y a des silhouettes, des visages, des regards et des sourires qui marquent. C’est parfois quelque chose d’improbable, d’étonnant ; d’autres fois, c’est un truc lumineux qui vous échappe, que vous ne comprenez pas ; souvent, c’est une intensité irrationnelle qui se dégage et vous chamboule profondément, vous bouleverse, là, au fond. Et c’est toujours plus fort que tout.

Dis-le avec un cœur... Le dimanche 3 juin 2001, Gustavo Kuerten, tenant du titre et numéro un mondial, affronte Michael Russell en 1/8èmes de finale de Roland Garros. Il est mené deux sets à zéro, sauve une balle de match, dont une de 26 coups... et remporte finalement la rencontre, 3-6 4-6 7-6(3) 6-3 6-1. A la fin du match, il dessine un cœur sur la terre du Central. « Ce jour-là, j’ai éprouvé quelque chose d’incroyable », se souvient-t-il des années après. « Je suis entré en fusion avec le public. C’était magique. Je n’ai jamais plus connu un truc pareil. » Une semaine plus tard, il remporte le tournoi, et dessine un nouveau cœur dans lequel il s’allonge.

Gustavo Kuerten, en quelques dates... • 1976 • Le 10 septembre, naissance à Florianopolis, au Brésil • 1985 • Son père, Aldo, décède d’une crise cardiaque alors qu’il arbitrait un match • 1996 • Remporte son premier match sur le circuit ATP, à Prague • 1997 • Classé 66ème, il remporte son premier titre ; c’est à Roland Garros • 2000 • Crée l’Institut Guga Kuerten pour aider les handicapés • 2000 • Remporte Roland Garros pour la deuxième fois • 2000 • Devient numéro un mondial ; il cumulera 43 semaines • 2001 • Remporte Roland Garros pour la troisième fois • 2004 • Remporte son 20ème et dernier titre, à Costa do Sauipe • 2004 • Souffre d’une blessure à la hanche ; opérations multiples

30

• 2007 • Décès de son frère, handicapé mental • 2008 • Met un terme à sa carrière à Roland Garros • 2012 • Intègre le International Hall of Fame

Il en est un qui fait partie de cette race d’hommes et de femmes qui donnent l’impression d’être meilleurs que vous en étant tout simplement eux-mêmes. Il a trimballé sa nonchalance gracieuse sur tous les courts du monde, dégingandé, mais touchant avec ses bras trop longs, comme les membres d’une girafe. On a vu longtemps sa couronne de boucles, ornée d’un simple bandeau bleu, faire comme des vagues sur la terre battue ocre. Et ce visage sourire au monde comme le font peu de visages : tout entier, des oreilles, au pif, en passant par les yeux et la bouche aux dents blanches, bien évidemment. Oui, chez ce gars, le bonheur fait sourire tout son corps. Ce type-là, c’est Gustavo Kuerten. Et quand Guga dit adieu au public brésilien, en 2008, à Costa do Sauipe, il fait pleurer un stade. Littéralement. Lui aimerait dire beaucoup plus que les mots ne peuvent dire. S’excuse presque de devoir arrêter ce sport qu’il aime tant. Et remercie avec une innocence de gamin, mi-souriant, mi-sanglotant, tout à la fois heureux, triste, soulagé, mais défait. « C’est plus dur de vous parler, aujourd’hui, que de gagner Roland Garros. Mais je me retire, plus heureux que jamais, comblé par tout l’amour que vous m’avez donné. Je veux vous remercier du fond du cœur. Ce n’est pas que je ne veux plus jouer mais, je suis désolé, je ne peux plus... Merci. » Et les gens chialent avec lui. Pour être tant aimé, c’est qu’il faut, soi-même, savoir profondément aimer. Guga, lui, dit que c’est culturel – et il clame sa fierté pour sa nation vert-jaune-bleu. « Je suis Brésilien, j’ai cette culture, ces coutumes, et c’est crucial dans la personne que je suis. Car, en tant que Brésilien, être individualiste et ne pas partager quelque chose sur le court, ce n’est pas possible. Moi, j’ai besoin d’être soutenu et j’ai fait en sorte de l’être. »

Pour être tant aimé, c’est qu’il faut, soi-même, savoir profondément aimer Mais cet amour vient beaucoup de lui-même. C’est que Kuerten est un enfant, au fond. Un gosse qui a vu ce dont était fait le monde des adultes et qui a préféré y entrer en demeurant gamin. La vie est parfois rude, il faut le reconnaître ; un père qui décède alors qu’il a tout juste dix ans ; un frère handicapé mental dont il doit s’occuper... Point de Cosette, ni de pathos superflu ; juste une réalité : il faudra être fort. Et, pour être fort, certains écrasent, d’autres se font aimer. Tout n’est pas rose, non, et ce gars, à trop aimer les autres, finit parfois par trop s’aimer soi-même, se trompant de chemin, par orgueil, ou je-ne-sais-quoi-d’autre. Pas pour rien qu’il se fait disqualifier en double, en quarts de finale de Roland, l’année 98. « Il y avait eu une grosse discussion entre Meligeni (son partenaire) et l’arbitre sur un point litigieux », se souvient le Brésilien. « Finalement, on avait perdu le set. J’ai jeté ma raquette de loin, vers ma chaise... mais elle est partie beaucoup plus fort que prévu et elle a failli frapper l’arbitre. Au changement de côté, ce dernier a voulu discuter avec moi, mais j’étais trop excédé. Non, non, non, je dois y aller. Il m’a disqualifié. » Pas étonnant, Nelson Monfort le confiait aussi dans ses mémoires : « Il avait une image formidable dans le public, mais si vous aviez vu, disons, son impatience avec les techniciens, les petites mains, en studio… » L’amour est imparfait, on le sait bien. Et c’est d’ailleurs l’imperfection, sa maladresse, qui le renforce souvent. Il faut être patient, c’est tout. « L’amour, c’est une relation que vous devez entretenir », explique-t-il un jour de 2001. « Il ne s’agit pas seulement d’aimer, et c’est ainsi, non. C’est un peu comme une fleur. Chaque jour, vous devez l’arroser, la cajoler et l’apprécier comme elle est. » Et lui montrer qu’on l’aime. Alors quoi de mieux que de dessiner un grand cœur sur la terre pour le crier à ceux qui veulent l’entendre ? •


31


peugeot.fr

NOUVELLE PEUGEOT 208 ROLAND GARROS PARTEZ EN TÊTE DE SÉRIE

AIDE AU STATIONNEMENT ARRIÈRE GARNISSAGE ET DÉCORS ROLAND GARROS TOIT PANORAMIQUE

Photo : Adam Stoltman/Corbis.

NAVIGATION

NOVAK DJOKOVIC

À l’occasion des 30 ans de partenariat entre Peugeot et Roland Garros, venez découvrir la nouvelle Peugeot 208 Roland Garros à partir de 195 € (1)/mois après un premier loyer de 3 500 € Consommation mixte (en l/100 km) : de 3,3 à 6,4. Émissions de CO2 (en g/km) : de 85 à 149. (1) En location longue durée sur 48 mois et pour 40 000 km. Exemple pour la location longue durée d’une Peugeot 208 Roland Garros 1,6L VTi 5p 120ch BVM5, neuve, hors option, et sous condition de reprise, disponible dans les Points de vente Peugeot. Offre non cumulable, valable du 01/04/2014 au 30/06/2014, réservée aux personnes physiques, pour toute location longue durée d’une 208 Roland Garros dans le réseau Peugeot participant, et sous réserve d’acceptation du dossier par PEUGEOT FINANCE – Loueur : CRÉDIPAR, SA au capital de 107 300 016 €, RCS Nanterre no 317 425 981 – 12, avenue André-Malraux, 92300 Levallois-Perret.

NOUVELLE PEUGEOT 208 ROLAND GARROS


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.