EDITO SURTOUT NE RIEN OUBLIER… Roland-Garros reste le point de passage, le moment où les corps se tendent et où les cerveaux s’emballent. L’ocre nous poursuit, et la terre se colle sous nos semelles. Une quinzaine de feu où enfin notre sport préféré est en première ligne. Dans les medias, dans les bouches, dans les conversations, place à la sueur, aux coups droits long de ligne, aux surprises de la première semaine, aux larmes aussi des espoirs déchus. Théâtre incroyable de l’inexplicable condition humaine, Roland-Garros respire à plein poumons l’idée de la performance, du dépassement de soi, du doute, de la persévérance, de l’entraînement, de tout ce qui construit ce fabuleux sport nommé tennis. Car le tennis mérite le respect, il est ancré dans notre culture, fait partie de notre patrimoine, n’est pas un support pour une communication ciblée, il est le réceptacle de nos émotions, de nos peurs aussi et c’est ce qui fait son charme, sa force, et sa puissance. Le réduire à ce qui l’entoure est un leurre, car au final, le spectacle est là sous nos yeux, sur le rectangle rouge, bleu, vert et jamais il n’en sera autrement. L’amortie de trop, le manque d’humilité sur une volée haute, le placement où l’on oublie le fameux dernier petit pas d’ajustement et tout s’écroule. Respecter le tennis c’est l’aimer d’avantage pour ce qu’il sera toujours, c’est à dire une conversation, un discours, une philosophie. GrandChelem est né pour ces idées et jamais, oui jamais, GrandChelem n’oubliera que sans le tennis, sans ses champions, sans ses fans, sans les licenciés, sans ses lecteurs, sans ses partenaires, GrandChelem n’est rien. Bonne quinzaine ! Laurent Trupiano Directeur de la rédaction
SOMMAIRE PETITS POTINS • 4-11 EMPIRE TENNIS ACADEMY : OBJECTIF PERFORMANCE • 12-13 50 ANS DE SERGIO TACCHINI : UNE FÊTE RÉUSSIE • 16 SHOPPING PARTY • 18-19 JOUER SUR GAZON EN FRANCE, C’EST POSSIBLE • 20-21 BIENVENUE À L’OPEN SOPRA STERIA • 22-23
DOSSIER : MORDUS DE TENNIS • 26-32 - ENTRETIEN : STÉPHANE ROBERT : « JE NE JOUE PAS POUR ÊTRE UN SYMBOLE » - INTERWIEWS : CHARLOTTE GABAS, AMANDINE HESSE, KYLIAN AYMONIER, NICOLAS BRUN, GAËL CACHARD, LORENZO CAZZANIGA, LAURENT LEFEBVRE. ROLAND-GARROS 2016 - NADAL OU DJOKOVIC : ON VA SAVOIR • 42-43 - LES FRANÇAIS ABATTENT LEUR CARTE • 36-37 - MILOS RAONIC : « ÊTRE LE MEILLEUR JOUEUR DU MONDE » • 38-39 - MAHUT-HERBERT : ÇA DEVIENT SÉRIEUX • 40 - SIX QUESTIONS POUR COMPRENDRE LE TABLEAU FÉMININ • 42 - DARYA KAZATKINA : « J’AIME ME SURPASSER » • 44 GUEST STAR : STANISLAS WAWRINKA • 46
GRandchelem Diffusion : 40 000 exemplaires dans 800 points en France Liste des points disponibles sur www.grandchelem.fr GrandChelem : magazine gratuit 100% tennis
Fondateur et Directeur de la Rédaction : Laurent Trupiano (laurent.trupiano@grandchelem.fr) Création artistique et mise en page : cblaise@goliatus.com Secrétaire de rédaction : Julien Leduc Rédacteurs : Loïc Revol, Pauline Dahlem, Sacha Dubois Photos : SportVision, Chryslène Caillaud Site internet : http://www.welovetennnis.fr
Responsable Business Development : Philippe Trémolières (philippe.tremolieres@grandchelem.fr) GrandChelem est édité par la société Convergence Media appartenant au groupe The TENNIS FACTORY www.thetennisfactory.fr, 3 Impasse Dubois - 69004 LYON Rédaction : 04 27 44 26 30 Publicité : 06 60 26 37 76
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L’EMPIRE ACADEMY EST SUR LES RAILS Le fondateur de l’Empire Academy, situé en Slovaquie, et toute son équipe ont profité de leur passage à Paris pour la signature du jumelage avec le Tennis Elite Team de Christophe Cazuc pour présenter à la presse internationale leur projet et leurs ambitions. Le tout en présence de la joueuse russe Daria Kasatkina qui s’entraîne à l’Empire Academy depuis le début de son ascension au classement WTA. Résumé d’une conférence de presse plutôt riche le lundi 23 juin dans le cadre exceptionnel de la piscine Molitor.
Tout le staff technique de l’Empire Academy était présent à la piscine Molitor.
Le fondateur de l’academy, Miroslav Hlavna a pris la parole en premier pour bien expliquer le projet international de l’Empire Academy.
Le moment de la photo du jumelage entre les deux teams.
Le célèbre temps des cadeaux, Miroslav Hlavna offre un t-shirt de l’academy à Christophe Cazuc.
La conférence de presse a été suivie par des journalistes tricolores, mais aussi d’Ukraine et de Russie.
Daria Kasatkina fait une pause devant la célèbre Rolls Royce du lobby de la piscine Molitor.
Martina Hingis est venue faire un petit « coucou », notamment à Vladimir Platenik, le coach de Daria Kasatkina qu’elle connaît bien.
Toutes les personnes mobilisées autour de ce projet de jumelage prennent la pose.
À l’issue de la conférence de presse, les interviews se sont enchaînées.
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LA 3ÈME ÉDITION DE L’OPEN DU PAYS D’AIX TROPHÉE CAISSE D’EPARGNE A TENU TOUTES SES PROMESSES. La start-up lyonnaise a débuté son apprentissage dans le sport en mettant en place la billetterie de l’Open Sopra Steria. Son fondateur François Sede, a résumé en quoi YurPlan est entrain de révolutionner le marché de la billetterie en mettant en place des services innovants dans un secteur en pleine évolution.
Pourquoi avoir commencé votre implication dans le sport par l’Open Sopra Steria de lyon ? Nous sommes basés à Lyon, et il nous est apparu intéressant d’être l’opérateur officiel de la billetterie du tournoi, car les organisateurs nous ont présenté un projet ambitieux où la billetterie avait un rôle important à jouer. Tout de suite, on a aussi compris que le tournoi allait être un vrai succès populaire et que nous pouvions alors tester une nouvelle fois nos outils techniques, même s’ils ont déjà prouvé leur efficacité sur des grands festivals de musique ou des salons très importants. En quoi YurPlan change la donne ? Pour un organisateur d’évènement, il est essentiel de pouvoir maîtriser sa billetterie, les services qui y sont associés et la base de données qui est liée à tout cela, pour pouvoir mettre des mécaniques marketing en marche. Yurplan offre ces services, notre plate forme est très simple d’utilisation, et les conditions de royalties sont très avantageuses par rapport aux acteurs historiques de ce secteur, comme Digitik. Certains parlent même de révolution dans le domaine des manifestations culturelles, des salons, et du sport. C’est juste le début, mais ce sera vraiment le cas. Yurplan offre la possibilité de maîtriser sa billetterie de A à Z. C’est l’organisateur qui est maître du sujet, on lui met juste à disposition les outils adaptés en terme d’émission de billets, mais aussi de système de paiement en ligne, de contrôles d’accès. C’est cela qui a séduit l’organisation de l’Open Sopra Steria ? Je pense que oui, d’autant que le tournoi a été un succès à ce niveau là. Les tribunes ont été pleines presque tous les jours, il fallait un outil performant.
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Quelles sont vos ambitions dans le sport ? Rééditer ce challenge avec d’autres tournois, car il faut bien comprendre que Yurplan est là pour que la billetterie d’un tournoi ne soit pas une charge ou quelque chose de compliqué à gérer, à mettre en place, mais au contraire que ce soit un vrai outil de marketing, et donc aussi une source de revenus clairement identifiée dans un budget de fonctionnement. Il y a donc un vrai potentiel ? On vit un changement dans notre économie, internet, les outils virtuels ont aussi changé la donne. Les géants d’hier ne sont plus agiles, et surtout les clubs, les directeurs de salon veulent gérer leur communauté, leurs clients que sont leur public. Le connaître au plus près, c’est stratégique. C’est pour cela que l’on a intégré plein d’outils associés comme des enquêtes de satisfaction. L’idée c’est que vous puissiez activez les choses en moins de trois clicks.
Du 2 au 8 Mai, dans le cadre du Country Club Aixois, le tennis de haut-niveau était au rendez-vous notamment avec une finale jouée devant un public très nombreux, finale remportée par le prometteur Brésilien Thiago Monteiro face à l’Argentin Carlos Berlocq (4/6, 6/4 6/1).
La conférence de presse du tournoi a été un temps fort pour lancer le tournoi.
Sébastien Didier (Membres du directoire de la CEPAC) - Marc Saurel (Atelier Saurel qui a créé le trophée) , Arnaud Clément et Serge Derick, (Membres du directoire de la CEPAC)
Le team Mas Provence
Remise des prix à l’issue de la finale. De gauche à droite, Arnaud Clément, le finaliste Carlos Berlocq, Maryse Joissains Masini, Maire d’Aix en Provence Président du conseil de territoire du pays d’aix - Tiago Monteiro (vainqueur) - Sébastien Didier (Membre du directoire de la CEPAC)
Stéphanie et Eric Couriant de chez Nissan Couriant, la voiturier officiel du tournoi
Albano, Stéfano, et Luigi Angelini (Docks de la Literie) en compagnie du vainqueur le Brésilien Thiago Monteiro.
Karima Raynal, Christian Dal Santo (Eiffage) et Régis Del Sal (Groupe Arkane)
David Vincent (Président smartTrade) - Gérard Fontan (responsable antenne Aix-Marseille la chaine de l’espoir) et la famille d’accueil
Anne Laure Saurel (Atelier Saurel) créatrice du trophée
Que sera YurPlan Sport dans quelques années ? Nous espérons être l’acteur principal de la billetterie sur les tournois de tennis, sur les clubs sportifs de haut niveau, dans tous les types de discipline, car il faut bien comprendre que ce qui n’était pas possible hier, car trop lourd à mettre en place techniquement, c’est aujourd’hui possible. Yurplan n’a pas fini de grandir, on est vraiment au début d’une vraie utilisation.
Pour plus d’informations : www.yurplan.com
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UNE PREMIÈRE ET UN VRAI SUCCÈS L’Open Sopra Steria qui s’est déroulé du 6 au 12 juin dernier au Tennis Club de Lyon aura marqué les esprits avec une organisation bien huilée et une semaine de tennis de haut niveau.
1 OPEN SOPRA STERIA : QUE LA FÊTE FUT BELLE ! ER
L’Open Sopra Steria qui s’est déroulé du 6 au 12 juin au Tennis Club de Lyon aura marqué les esprits a vec une organisation bien huilée et une semaine de tennis de haut niveau.
Quelques averses de nuit n’ont pas perturbé la première édition de l’Open Sopra Steria qui a été bercée de soleil de bout en bout. Il a donc régné une ambiance plutôt particulière tout au long de la semaine. L’autre grande satisfaction, c’est le public omniprésent comme l’a confirmé à l’issue de sa victoire en finale face à Thiago Monteiro, le talentueux Steve Darcis : « Ce challenger est bien né, tout a été parfait et on a été aux petits soins pour nous. Il est certain que si je peux je reviendrai l’année prochaine » a expliqué le Belge. Un discours repris aussi par Jonathan Eysseric finaliste du double : « Rarement j’ai vu autant de monde toute la semaine sur un challenger. Cela prouve qu’il existait ici une vraie attente, c’est vraiment agréable pour nous de jouer devant un public aussi nombreux et amoureux du tennis ». Voilà en quelques mots le résumé du 1er Open Sopra Steria qui signait le retour du tennis à Lyon. « On savait que la météo pourrait être notre meilleur allié, cela a été le cas, je suis très satisfait de cette semaine, le pari a été réussi, maintenant il s’agit déjà de se projeter sur 2017. Toute mon équipe a été au top, et je suis ravi car nos partenaires sont déjà tournés vers l’avenir et c’est le signe qu’ils ont passé une belle semaine, ils nous ont fait confiance, c’est à nous maintenant de construire la suite avec eux », explique Lionel Roux, le directeur du tournoi. Coté sportif, on retiendra forcément le niveau de la finale entre le Brésilien Thiago Monteiro, gaucher ultra puissant, et le Belge Steve Darcis, connu pour son touché de balle. Un match d’opposition de style où Darcis a su trouver la clé (3/6 /6/2/6/0) récitant dans la dernière manche un tennis fait de variations de rythmes et de prises de risques calculées. Ce spectacle a forcément ravi un central en ébullition avec la présence dans les tribunes d’un fan club brésilien et de quelques poignées de supporters belges venus s’échauffer avant le match de l’Euro des diables rouges. « Là encore on a eu un coup de pouce du destin, il reste qu’une ola pour la première finale, ce sont des vrais frissons, une belle émotion» note encore Lionel Roux. Le premier vainqueur de l’Open Sopra Steria a « de la gueule » comme l’on dit, d’autant qu’il a été toujours disponible du début à la fin pour les nombreuses opérations de communication ainsi que les sollicitations médias. Coté village, l’ambiance a été au diapason avec une note spéciale pour la soirée du tournoi le vendredi qui a débuté avec la victoire des bleus à l’arrachée face à la Roumanie et qui s’est terminée au lever du soleil. « Cette semaine a été vraiment incroyable, même dans notre rêve le plus fou, on avait pas imaginé cela », conclut le président du tennis club de Lyon, Francis Bezot, ravi et fier d’avoir participé à ce grand come-back. Il est vrai que la force de cet Open Sopra Steria a été d’avoir pu créer une vraie ambiance festive tout en s’appuyant sur le cadre exceptionnel du tennis club de Lyon. « On avait beaucoup réfléchi en terme de flux, d’accès pour le grand public, de respect de la vie du club et de ses membres, de qualité du réceptif, on est quand même parti d’une feuille blanche » conclut Lionel Roux, déjà motivé pour encore surprendre en 2017.
Steve Darcis fête son titre avec les ramasseurs de balle qui ont été au top durant toute la semaine.
Plus de 1400 personnes sont venues assister à la finale dans une ambiance de « feu » .
Frédéric Mouton, le directeur de la division Rhône-Alpes Auvergne de Sopra Steria a remis la coupe au vainqueur Steve Darcis.
Entre les matchs, les joueurs ont un peu de temps. Logique donc que Jonathan Eysseric en ait profité pour essayer l’I8 de chez BMW 6ème avenue.
Pour être nickel sur les courts, les champions ont eu le droit à un passage chez le 20 Barber Shop, spécialiste de la barbe basé à Lyon, et ce n’est pas Hugo Nys qui nous contredira.
Une visite des cuisines et de la cave de la Maison Bocuse, ça ne se refuse pas surtout en présence du chef Christophe Muller, Virginie Dugardin, Michaël Llodra, Lionel Roux et Laurent Trupiano en sont restés bouche bée.
Le double a été remporté par la paire Barrère/Lamasine,en présence de Frederic Mouton (directeur de la division RhôneAlpes Auvergne de Sopra Steria), Lionel Roux (directeur du tournoi), Jean Pavarotti (directeur du comité de tennis du Rhône Lyon Métropole) et d’Alix Gaisnal (responsable de la communication régional chez BNP Paribas).
Même s’il a perdu en finale, le Brésilien Thiago Monteiro a conquis le cœur des lyonnais et de l’organisation par sa simplicité et sa gentillesse
Une ola dans un stade de tennis, cela reste un moment particulier surtout pour une première édition.
LA QUESTION CLÉ À FREDERIC MOUTON, DIRECTEUR DE LA DIVISION RHÔNE-ALPES AUVERGNE DE SOPRA STERIA, LE PARTENAIRE TITRE DU TOURNOI. Quel regard portez-vous sur cette première édition de l’ Open Sopra Steria ? Nous sommes très satisfaits de cette première édition ! C’était un immense et très beau défi, relevé avec grand succès par les organisateurs. Nous tenons à les remercier chaleureusement pour cette réussite ainsi que le Tennis Club de Lyon, pour leur formidable accueil. De notre côté, les retours sont extrêmement positifs, que ce soit de la part de nos collaborateurs, de nos clients et partenaires ou des étudiants du bassin régional avec qui nous avons pu partager des moments privilégiés tout au long de la semaine.
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Ce tournoi aura aussi permis, via le Full Ace Challenge, d’aider l’association TCHad Agir Pour l’Environnement (TCHAPE) à hauteur de 20.000€ pour financer la construction et la maintenance dans le temps, d’un puit pour aider des populations souffrant de la désertification du Lac Tchad et permettre la scolarisation d’enfants soldats. C’était important pour nous car ce projet s’inscrit totalement dans la politique de Responsabilité Sociétale de Sopra Steria et plus particulièrement dans le cadre de notre engagement pour l’accès à l’eau et à l’éducation des populations défavorisées. Les valeurs et l’état d’esprit développés tout au long de la semaine étaient en parfaite adéquation avec nos souhaits. Avec ce beau bilan, nous avons envie de rester un partenaire indéfectible aux côtés de Lionel Roux et de ses équipes. I GrandChelem I
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ROLAND GARROS
ROLAND GARROS
REVIVEZ NOTRE ROLAND-GARROS 2016 ! Improbable, voilà comment nous pouvons qualifier cette édition 2016 de Roland-Garros. Mais restons positifs, voilà notre résumé en 9 temps forts, dont certains bercés par le soleil, enfin…
GASQUET, POUR UN SET AVEC MOI... GUY NE RÉPOND PLUS.
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On a envie de dire qu’il ne faut pas trop s’en faire. Alors oui c’est dur un Roland-Garros sous la pluie, sans Roger Federer, sans Rafael Nadal, sans Jo-Wilfried Tsonga, mais il s’agit aussi de relativiser les choses. On comprend aisément que le nouveau directeur du tournoi puisse avoir été affecté par autant de mauvaises nouvelles. Mais de là à être aussi ému face aux médias à l’issue d’une journée noire sans un échange tennistique il y a un pas qu’il ne faut pas franchir. On ne peut pas tourner en dérision l’idée du toit en début tournoi sur internet via une réponse vidéo pour John McEnroe, et fustiger plus tard les autorités qui n’auraient pas compris l’urgence du nouveau Roland-Garros. Tout cela frise le cafouillis, voir une forme d’inconscience, notamment lorsque le plan sécurité mis en place se transformait en délirium chaque matin quand il fallait se rendre au stade. On ne doute pas de la bonne volonté de chacun, de l’idée même de bien faire son travail, mais avec cette pluie continue et improbable, Roland-Garros a explosé en plein vol, et la fête du tennis annoncée s’est transformée en un vrai gros pétard mouillé.
On ferait presque n’importe quoi en deuxième semaine de ce RolandGarros pluvieux pour parvenir à s’emballer. Et au final, cette décharge d’adrénaline c’est Richie qui nous la procure lors de son duel face à Andy Murray. Un set à zéro, 3 points à 1 dans le tie-break pour le Bittérois et tout s’éteint. Murray sort l’artillerie lourde enchaîne 6 points de suite pour boucler le tie-break et mettre une petite roue de bicyclette au tricolore avant de conclure le tout 6 à 2 dans l’ultime manche. Alors oui, le duel aurait pu être différent si Gasquet avait enfoncé le clou, mais avec des si...Il reste que malgré tout, Richie a démontré sur certaines séquences une vraie envie d’y croire, et un mental plus conforme à son talent. Espérons que ce ne sera pas un feu de paille, mais le début d’une nouvelle approche pour viser encore plus haut.
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UN STUDIO TOUJOURS EN ÉBULLITION Tous les soirs, le rendez-vous du journal de Roland-Garros avec Sud Radio a été le moyen de recevoir des invités de renoms, mais aussi de tuer le temps quand la pluie omniprésente avait décidé de casser l’ambiance. Pour cette édition 2016 c’est Emilie Loit qui a ouvert le bal, suivi de Lionel Roux, Olivier Malcor, Cyril Saulnier, Nathalie Dechy, Jean Gachassin, Geoffrey Blancaneaux ou encore Nathalie Tauziat. De quoi refaire le match comme l’on dit ! Mais la palme d’or reviendra à notre confrère espagnol de la radio Cadena Cope qui n’est venu que le samedi suite au forfait de Rafael Nadal. Et son voyage a été rentabilisé, puisqu’il a vu le succès de la paire Lopez en double messieurs et le couronnement de Muguruza chez les femmes. Mieux ! Ils sont tous venus en studio, et comme c’est notre voisin, inutile de dire que l’on bien profité de l’instant : viva España.
3 LA FÊTE EST AILLEURS... Une péniche pour Head, une maison pour Babolat, et l’inauguration de son nouveau siège social pour Tecnifibre à Feucherolles dans les Yvelines. Les marques sont bien présentes, mais pas dans l’enceinte du stade. Mais peu importe au final, car la convivialité était de mise, et cela a permis à l’équipe de Grand Chelem/Welovetennis.fr de continuer à se tester dans le jeu devenu légendaire du photocall avec déguisement.
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RAFA, LE REGARD VIDE...
LES LARMES DE KIKI
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On se console comme on peut, mais il est difficile de rester insensible à l’émotion de Kristina Mladenovic sur le central lors de la finale du double dames. Associée depuis le début de l’année avec Caroline Garcia, les deux leaders du tennis tricolore respectent leur plan de marche avec en ligne de mire la finale de la Fed Cup, mais aussi les Jeux Olympiques de Rio. « Nous ne sommes pas des rivales mais des copines » nous avait déclaré Kiki au sujet de Caro dans notre numéro 51. Cela se confirme donc sur les courts et en dehors, et leur étreinte sur l’ocre parisienne restera malgré cette semaine pluvieuse, un vrai rayon de soleil.
Jamais une salle de presse à Roland-Garros n’aura été aussi pleine. Bousculades et stupeur quand le nonuple champion annonce son forfait pour la suite du tournoi, la larme à l’œil, alors même que personne ne s’y attendait. Lui, peutêtre un peu plus puisque lors du tour précédent il avait joué sous infiltration. Bref, un RolandGarros sans le patron des lieux, c’est un peu comme un grand restaurant sans son chef. Alors oui, il reste la brigade, mais les plats n’ont plus la même saveur. Une consoeur avisée a alors eu la phrase clé de cette quinzaine : « le plus dur arrive pour Djokovic. » Les faits ne lui donneront pas forcément raison, même si le Serbe a eu une toute petite alerte en quart face à l’Espagnol Bautista Agut.
9 DJOKOVIC, VOUS AVEZ DIT FATIGUANT ? On ne peut minimiser l’exploit réalisé par le Serbe Novak Djokovic.
8 L’ÉCLAIR GEOFFREY BLANCANEAUX
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Gagner Roland-Garros juniors n’est pas une fin en soi, et Geoffrey Blancaneaux voit beaucoup plus loin (voir ITW page xx), mais ce que l’on veut retenir c’est surtout la manière et l’ambiance incroyable qui régnait sur un court 1 plein à craquer. Trois balles de matches sauvées, Yannick Noah sur le bord du court, et un fan club révolté. Cette finale juniors restera dans les annales d’autant que son adversaire le Canadien Felix Auger-Aliassime devrait lui aussi faire parler de lui. Ce succès en trois manches (1-6, 6-3, 8-6) confirme donc qu’un tricolore peut gagner sur le mental, une vraie première, et un vrai espoir pour la suite de la carrière de Geoffrey.
MUGURUZA, LA SAM SUMYK TOUCH L’exploit est un peu passé inaperçu et pourtant il mérite que l’on s’y attarde. La joueuse espagnole Garbiñe Muguruza a bien décroché aux dépens de Serena Williams son premier titre du Grand Chelem, confirmant son talent déjà aperçu l’an dernier quand elle s’était inclinée en finale à Wimbledon. On doit aussi sûrement ce succès au travail de fond entrepris par son coach, le Français Sam Sumyk. Après avoir amené Vika Azarenka au sommet avec la place de numéro 1 mondiale et deux Open d’Australie, Sam doit viser encore plus haut avec Garbiñe. C’est d’autant plus réaliste que sa joueuse a encore une vraie marge de progression et cela dans tous les compartiments du jeu.
Premier Roland-Garros, Grand Chelem sur deux ans, et 12ème titre à seulement deux levées de Rafael Nadal et cinq de Roger Federer, Novak Djokovic est entrain d’exploser tous les compteurs. En finale, si l’on excepte la manche initiale (3/6) et le petit retour dans l’ultime set d’Andy Murray (6/4), il n’y a pas eu photo. Autant la finale de 2015 avait été étincelante, autant celle-ci ne restera pas dans les annales. Comme si cette édition 2016 était réellement maudite. Mais peu importe, Novak continue sa moisson. Et son envie très communicante de partager sa joie, notamment lors de son rituel avec les ramasseurs de balles, confirme que ce champion cherche malgré tout à encore plus se faire aimer. Une fois de plus ce sera le temps qui permettra d’évaluer le réel degré de sympathie que les fans ont pour ce champion qui reste hors normes. Après, plutôt que de l’accuser de tous les maux, il faudrait plutôt enguirlander la concurrence, incapable visiblement de se hisser à son niveau. C’est un peu le propos d’Ivan Lendl revenu aux cotés d’Andy Murray dans le but évident de barrer la route au numéro 1 mondial : « Je suis venu pour défier Novak. » Voilà qui promet, on aimerait y croire.
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FÉDÉRATION FRANÇAISE DE TENNIS : 4 QUESTIONS CLÉS POUR TROIS CANDIDATS C’est en février 2017 que la Fédération Française de Tennis aura un nouveau président. Trois candidats sont officiellement connus et nous avons donc décidé de leur donner la parole. En effet, nous avons envoyé par mail quatre questions auxquelles ils devaient répondre dans un volume et un timing bien précis. Les trois candidats ont joué le jeu. Cela vous permettra à vous, nos lecteurs, de vous faire une idée des projets et des programmes de chacun sachant ue chacun d’entre eux s’expriment plus largement sur leurs idées sur les réseaux sociaux et sur internet.
pouvoir initier dans les cours d’école. Et ramenons dans les clubs tous ceux qui jouent au tennis avec une offre plus libre et plus ouverte grâce au digital, et à une vraie culture marketing du terrain.
BERNARD GIUIDICELLI 1) Si vous deviez résumer votre programme en 4 mots, ce serait lesquels et pourquoi ? FAIRE GAGNER LA FRANCE. Du club à Roland-Garros, la FFT doit mobiliser ses compétences pour être au plus près des clubs, leur simplifier la vie, gagner des licenciés, former des champions capables de remporter des titres majeurs et replacer RolandGarros au sommet de la hiérarchie des tournois du Grand Chelem. Propager la culture de la victoire et du résultat dans tout ce que nous entreprendrons. Notre force ce sont nos 8 000 clubs et les 50 000 bénévoles qui les font vivre. Redonnons-leur l’espoir d’un nouveau développement du jeu. Et redonnons à Roland-Garros les moyens d’être ce tournoi unique qui inspire le monde et fait rayonner le savoir-faire français. 2) Quelle solution phare allez-vous apporter ou mettre en place pour enrayer la baisse des licenciés ? Deux abandons sur trois concernent les 12-15 ans. Il faut agir à la fois sur l’attractivité du tennis et des clubs, son apprentissage et la compétition. Forces vives du tennis, les enseignants professionnels seront au cœur du projet. Avec « Tennis-cool », ils vont
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3) Vous vous présentez tous les 3 comme garant d’une nouvelle éthique, en quoi cela sera vérifiable lorsque vous serez président ? En moralisant la billetterie, en travaillant sur une gouvernance plus transparente et en instaurant le vote électronique. J’ai préféré agir plutôt que faire de grandes déclarations la main sur le cœur. Le pouvoir de chacun doit être inaliénable. J’instaurerai le vote secret à tous les niveaux de la FFT pour garantir la liberté de chacun. Je souhaite également conserver une Assemblée générale avec 200 délégués. Et j’installerai une Haute autorité de l’éthique avec un pouvoir de sanction et d’investigation intégrale. 4) Roland-Garros est devenu un enjeu plus économique que sportif, comment allez-vous redonner au lieu une vraie ambiance de tennis pour qu’il reste le temps fort des passionnés ? L’ambiance vient du public et nous donnerons des priorités d’achats de place aux licenciés fidèles et aux compétiteurs assidus. Ensuite, vendre Roland-Garros autrement grâce au digital pour optimiser le remplissage des tribunes. Enfin, il faut agir sur le jeu lui-même et sur les règles. J’ai fait des propositions en ce sens à l’ITF. Sur 1 heure de match, 12’ de jeu effectif sur terre battue, c’est trop peu. Il faut augmenter le temps de jeu effectif. L’augmentation du prize-money doit aussi avoir un sens.
ALEXIS GRAMBLAT
JEAN-PIERRE DARTEVELLE
1) Si vous deviez résumer votre programme en 4 mots, ce serait lesquels et pourquoi ? Modernité : la FFT doit rentrer dans une ère nouvelle avec une gouvernance plus ouverte aux dirigeants et aux enseignants de clubs notamment. Clubs : pour le candidat de terrain que je suis, ils doivent redevenir LA priorité et se verront notamment redistribuer directement 20M€ annuels supplémentaires. Droiture : la FFT doit en finir avec les affaires et redorer son image. Roland-Garros : sortir de l’impasse RG qui est essentiel au développement du tennis français pour lequel il doit être un moyen et non une finalité.
1) Si vous deviez résumer votre programme en 4 mots, ce serait lesquels et pourquoi ? Modernité : la FFT doit rentrer dans une ère nouvelle avec une gouvernance plus ouverte aux dirigeants et aux enseignants de clubs notamment. Clubs : pour le candidat de terrain que je suis, ils doivent redevenir LA priorité et se verront notamment redistribuer directement 20M€ annuels supplémentaires. Droiture : la FFT doit en finir avec les affaires et redorer son image. Roland-Garros : sortir de l’impasse RG qui est essentiel au développement du tennis français pour lequel il doit être un moyen et non une finalité.
2) Quelle solution phare allez-vous apporter ou mettre en place pour enrayer la baisse des licenciés ? Je veux redonner aux clubs les moyens concrets leur permettant de Recruter, Retenir, Reconquérir des licenciés. Cela passe par la mise à disposition d’outils de marketing et communication adaptés, par l’aide au développement des nouvelles pratiques, comme le beach tennis et le padel, par de nouvelles façons de penser et vivre le tennis, loisir notamment. Cela passe aussi par la mise en place d’une nouvelle application smartphone « Licence » qui constituera une véritable « communauté du tennis ».
2) Quelle solution phare allez-vous apporter ou mettre en place pour enrayer la baisse des licenciés ? Je veux redonner aux clubs les moyens concrets leur permettant de Recruter, Retenir, Reconquérir des licenciés. Cela passe par la mise à disposition d’outils de marketing et communication adaptés, par l’aide au développement des nouvelles pratiques, comme le beach tennis et le padel, par de nouvelles façons de penser et vivre le tennis, loisir notamment. Cela passe aussi par la mise en place d’une nouvelle application smartphone « Licence » qui constituera une véritable « communauté du tennis ».
3) Vous vous présentez tous les 3 comme garant d’une nouvelle éthique, en quoi cela sera vérifiable lorsque vous serez président ? Vous m’apprenez que mes concurrents se présentent ainsi. Cela peut surprendre lorsqu’on sait qu’ils ont été de tous les Comités Directeurs depuis 25 ans et que l’on sait ce qu’il s’y est passé. Pour moi, l’éthique doit être dans tout et au cœur de tout. Aussi bien dans les rapports humains, que dans la gestion financière, des billets de RG ou des ressources humaines… Le pendant indispensable de l’éthique c’est la transparence et je compte notamment créer une plateforme FFT Transparence.
3) Vous vous présentez tous les 3 comme garant d’une nouvelle éthique, en quoi cela sera vérifiable lorsque vous serez président ? Vous m’apprenez que mes concurrents se présentent ainsi. Cela peut surprendre lorsqu’on sait qu’ils ont été de tous les Comités Directeurs depuis 25 ans et que l’on sait ce qu’il s’y est passé. Pour moi, l’éthique doit être dans tout et au cœur de tout. Aussi bien dans les rapports humains, que dans la gestion financière, des billets de RG ou des ressources humaines… Le pendant indispensable de l’éthique c’est la transparence et je compte notamment créer une plateforme FFT Transparence.
4) Roland-Garros est devenu un enjeu plus économique que sportif, comment allez-vous redonner au lieu une vraie ambiance de tennis pour qu’il reste le temps forts des passionnés ? Aujourd’hui, il est un fait que les licenciés, les vrais passionnés de tennis ont de plus en plus de mal à avoir accès à RG. C’est la raison pour laquelle je trouve inadmissible que tant de places aient pu être revendues pendant des années par des présidents de ligues à des sociétés commerciales. Pour ma part, j’inviterai les enseignants diplômés, comme cela se faisait auparavant, les meilleurs jeunes des clubs et je donnerai une plus grande priorité aux bénévoles du tennis et aux licenciés.
4) Roland-Garros est devenu un enjeu plus économique que sportif, comment allez-vous redonner au lieu une vraie ambiance de tennis pour qu’il reste le temps forts des passionnés ? Aujourd’hui, il est un fait que les licenciés, les vrais passionnés de tennis ont de plus en plus de mal à avoir accès à RG. C’est la raison pour laquelle je trouve inadmissible que tant de places aient pu être revendues pendant des années par des présidents de ligues à des sociétés commerciales. Pour ma part, j’inviterai les enseignants diplômés, comme cela se faisait auparavant, les meilleurs jeunes des clubs et je donnerai une plus grande priorité aux bénévoles du tennis et aux licenciés.
ÉLECTION, MODE D’EMPLOI Le tennis étant une fédération olympique, l’élection se tient tous les quatre ans, au plus tard le 31 mars suivant l’année olympique. • La date : troisième semaine de février 2017. • Les ligues, les comités départementaux et le comité français de courte paume élisent 196 délégués (des représentants) qui vont siéger pour les quatre prochaines années à la Fédération française de tennis avec notamment la mission d’élire le comité de direction de la FFT. • Les 196 délégués représentent 1 818 voix. Les ligues disposent d’un nombre de voix proportionnel à leur nombre de licenciés. Les 36 ligues n’ont pas toutes le même poids. • Le comité de direction est composé de 45 membres élus pour quatre ans (une olympiade). Ces derniers élisent le président de la FFT. • Une liste complète de 45 membres. • Possibilité d’une liste non-complète d’au moins 23 membres. Dès l’élection du comité de direction, celui-ci se réunit et élit en son sein le président de la FFT. À la majorité absolue des membres présents aux premiers et deuxièmes tours ; à la majorité relative au troisième. En cas d’égalité, il est organisé un quatrième tour à la majorité relative. GrandChelem I
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DOSSIER : VOUS AVEZ DIT PRÉCOCITÉ ?
DOSSIER : VOUS AVEZ DIT PRÉCOCITÉ ?
VOUS AVEZ DIT PRÉCOCITÉ ? PRÉCOCE, POUR QUOI FAIRE ? C’est finalement le succès de Geoffrey Blancaneaux à Roland-Garros et une ‘’Une’’ du Dauphiné Libéré mettant en scène le jeune César Bouchelaghem, vainqueur d’Auray cette année, qui nous a mis la puce à l’oreille. Que veut bien dire être précoce dans le tennis d’aujourd’hui ? Un tennis devenu très concurrentiel où faire partie des 100 premiers devient presque un exploit en soit, où les fameux points de passage ne veulent plus rien dire, et ou l’éclosion d’un champion peut arriver ou pas, bien plus tard que les spécialistes l’avaient prédit. Il convient donc de faire un point précis de la situation pour mieux appréhender la suite de la carrière de ces deux champions tricolores. Si pour l’un rien n’a vraiment commencé, pour Geoffrey on est déjà dans le vif du sujet.
Y-A-T-IL UN SYNDROME FÉMININ ? Il n’est pas rare de voir des filles devenir championnes à des âges plus précoces que les hommes. Mais revers de la médaille, statistiquement elles arrêtent souvent leur carrière plus tôt. Vie de femme, maternité, burn out, les raisons sont parfois complexes. Analyse.
HINGIS : LA BLESSURE, PUIS LE RETOUR DE FLAMME.
VLADEMIR PLATENIK : « SI ON TROUVE LA COMBINAISON DE LA PRÉCOCITÉ ET DE LA MATURITÉ, ON PARLE LA PLUPART DU TEMPS D’UN GRAND CHAMPION. »
Professionnelle à 14 ans, double lauréate à Tarbes, la Suissesse remporte son premier tournoi du Grand Chelem à 16 ans en Australie (1997) puis devient la plus jeune numéro une mondiale de l’histoire au même âge. Mais cette précocité n’a pas que des avantages, et à seulement 23 ans, elle décide d’arrêter sa carrière suite à une fatigue mentale et aussi une blessure au pied gauche qui allait animer les chroniques judiciaires puisque par la suite elle engageait des poursuites contre son équipementier de l’époque. Mais quand on aime, on y revient, et après un retour avorté pour cause de dopage (NDLR : 2007), la voilà sur les courts mais uniquement en double depuis trois ans avec des vrais résultats qui en agacent plus d’une dans les vestiaires.
Le coach de Daria Kasatkina, directeur technique d’Empire Academy en Slovaquie, revient pour GrandChelem sur la notion délicate de la précocité. Il insiste logiquement sur le statut des joueurs talentueux qui, selon lui, n’entraîne pas forcément une vraie capacité à se surpasser. Que signifie pour vous l’idée d’être précoce ? Pour moi, avoir de la précocité signifie tout simplement avoir des aptitudes sportives, physiques ou mentales qui sont nécessaires à la réussite.
15 ANS ET 10 MOIS
Richard Gasquet était un enfant précoce. À l’âge de 15 ans et dix mois, le Biterrois se révélait aux yeux du grand public en devenant le plus jeune joueur à remporter un match sur le circuit principal. C’était le 15 avril 2002 au premier tour de Monte-Carlo contre Franco Squillari.
Est-ce que la précocité est un vrai plus pour parvenir à réussir ? La précocité aide mais elle ne garantit pas obligatoirement le succès. Il existe beaucoup d’exemples dans notre sport où la fameuse précocité n’a pas permis d’atteindre des sommets.
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Vers 7 ou 8 ans on peut vérifier si l’enfant a des aptitudes au-dessus de la moyenne
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Malgré tout, cela reste-t-il une clé pour parvenir à atteindre le sommet ? J’ai envie de dire comme d’autres facteurs. Le tennis a évolué. Aujourd’hui la concurrence est accrue. Par le passé cela pouvait presque suffire ou être le facteur déterminant, les écarts étaient importants entre les joueurs. Tout cela est révolu, et les méthodes d’entraînements ont évolué. Comment expliquez-vous que certains joueurs très précoces ne parviennent pas à percer ? Beaucoup de talents n’ont pas réussi car il y a d’autres éléments nécessaires pour parvenir à progresser. En fait, la plupart des joueurs talentueux bénéficie d’un traitement spécial. Ce n’est pas bon car ils deviennent presque forcément paresseux et vivent souvent dans le confort. La pression qu’ils subissent ou encore la faiblesse mentale sont également des explications pour analyser leur échec. Pensez-vous qu’il existe une différence entre les filles et les garçons sur ce sujet ? Si on parle de précocité, pas tellement. Les filles sont un peu plus disciplinées, c’est une certitude. Mais il existe aussi des exemples de joueuses talentueuses qui ont eu des parcours similaires aux garçons.
17 ANS ET 3 MOIS
Michael Chang détient toujours le record du titre le plus précoce en Grand Chelem. En 1989, l’Américain s’adjuge Roland Garros (son seul Majeur) en battant Stefan Edberg en finale et Ivan Lendl en huitièmes de finale.
À quel âge peut-on vraiment se dire qu’un joueur est précoce ? Vers 7 ou 8 ans on peut en effet vérifier si l’enfant a des aptitudes au-dessus de la moyenne. Quels sont les signes qui permettent de faire ce diagnostic ? On peut voir des enfants qui sentent la balle, qui apprennent rapidement la technique et qui ont des capacités à se concentrer. Après, il faut aussi se rendre compte que 8 ans c’est vraiment tôt, et il ne faut surtout pas oublier que le tennis s’assoit sur trois piliers : le physique, la tactique et le mental. À cet âge-là, nous en sommes encore loin, mais il est évident qu’un joueur qui a déjà des qualités supérieures est un vrai plus pour progresser dans son apprentissage du haut niveau.
VAIDISOVA, LASSÉE ET USÉE.
Nicole Vaidisova présente un autre style de précocité. La Tchèque est très vite arrivée au haut niveau, avec deux demi-finales de Grand Chelem jouées à 17 ans, à Roland Garros et à l’Open d’Australie (2006). Et c’est à 18 ans qu’elle a atteint son meilleur classement, à la 7ème place mondiale. Alors qu’on lui promettait le meilleur, elle a décidé sans raison apparente de prendre sa retraite à seulement 20 ans, évoquant une vraie lassitude du circuit, des voyages, des entraînements, tout ce qui fait finalement la vie d’un champion. C’est un peu la même chose qui a poussé Anastasia Myskina à 23 ans à quitter les courts, même si la joueuse russe pensait surtout à sa vie de femme et à son désir d’enfant. Aujourd’hui le tennis est encore présent dans sa vie, mais c’est surtout son rôle en politique qui rythme ses journées.
BOUCHARD, SO PEOPLE.
Le cas d’Eugénie Bouchard est symbolique d’une tendance, celle d’une championne ayant le potentiel pour devenir une icône. Dotée d’un physique de top-modèle, la Canadienne n’a pas commencé sa carrière qu’elle était déjà été happée par un tourbillon médiatique, devenu un tsunami alors qu’elle avait atteint une finale (Wimbledon) et deux demi-finales en Grand Chelem (Open d’Australie et Roland-Garros) à l’âge de 20 ans (2014). Précoce ? Pas vraiment, car pour l’instant elle n’a pas confirmé ce talent, et les médias qui hier, étaient toujours derrière la Canadienne, se sont lassés. Alors aura-t-elle une carrière à la Kournikova ? Seul l’avenir et surtout les résultats nous le diront.
16 ANS, 6 MOIS ET 1 JOUR
Martina Hingis possède un record qui sera bien difficile à battre. La Suissesse reste à ce jour la plus jeune joueuse qui a atteint la place de numéro un mondiale en 1997 après son titre à Miami contre Monica Seles. Elle était âgée de 16 ans, 6 mois et 1 jour.
Y a-t-il une corrélation entre la précocité et la maturité ? C’est personnel et propre à chacun, mais si on trouve la combinaison de la précocité et de la maturité, on parle la plupart du temps d’un grand champion.
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DOSSIER : VOUS AVEZ DIT PRÉCOCITÉ ?
DOSSIER : VOUS AVEZ DIT PRÉCOCITÉ ?
THIERRY TULASNE :
« LE STADE ULTIME, RESTE QUAND MÊME DE GAGNER DES TOURNOIS DU GRAND CHELEM, C’EST CELA L’EXCELLENCE.» Joueur précoce, coach de Gilles Simon et aujourd’hui de Corentin Moutet, Thierry Tulasne était le grand témoin qu’il fallait absolument interroger sur le sujet de la précocité.
Il existe des compétitions de jeunes très connues et qui ont valeur de test, de point de passage, on pense forcément aux Petits As de Tarbes. Est-ce un vrai critère pour évaluer la précocité d’un futur joueur ? Oui et non. Oui si l’on regarde le palmarès, puisque les plus grands sont passés par Tarbes. Non si l’on pense que c’est obligatoire d’avoir réussi là-bas pour parvenir au plus haut niveau. Il reste que ce type de compétition est très important. Cela permet de se mesurer à la concurrence, de faire des matches, de connaître l’univers de la compétition et aussi forcément de commencer à se forger un caractère car il existe une vraie pression. Vous nous disiez en off que quand vous étiez un espoir, vous aviez très peu la possibilité d’intervenir sur le contenu de vos séances, aujourd’hui c’est tout l’inverse non ? Tout a changé. Un coach doit toujours se justifier, expliquer, communiquer avec son joueur, encore plus si celui-ci se pense en avance, précoce ou au-dessus de la moyenne. L’autorité n’est plus naturelle, et il faut savoir échanger, faire des propositions. La relation joueur-coach s’intellectualise. Il y a une notion de projet, et très vite on cherche à savoir, connaître l’ambition à long terme du joueur. À mon époque, c’était différent, on était plus dans le présent, il y avait moins de projections. Quand on m’a appelé le « nouveau Borg » jamais je n’ai pris cela vraiment au sérieux. Il faut dire que tout était différent, et notamment l’environnement. Un joueur dit précoce, il est très vite entouré d’un agent, de sa famille, de conseils, ça va très vite, trop vite quelques fois, et on s’éparpille, on oublie les fondamentaux. Pensez-vous qu’un joueur ultra doué pourrait sur le circuit actuel parvenir à grimper très vite au classement comme l’a fait Rafael Nadal à son époque ? Je ne pense pas que ce soit impossible. Car si on regarde la hiérarchie – en dehors du top 5 – il y a de la place. Bien sûr il faudra que ce champion soit complet, mais c’est possible. Je ne dis pas que Dominic Thiem et Alexander Zverev ne sont pas forts, mais ils sont parvenus finalement assez aisément à grimper dans le classement alors qu’ils ont encore quelques carences dans leur jeu. Après le stade ultime, reste quand même de gagner des tournois du Grand Chelem, c’est cela l’excellence.
« Thierry, peut-on encore parler de précocité sur le circuit actuel ? Je trouve que cette notion est un peu galvaudée, notamment si je compare tout cela à mon époque, à des parcours comme ceux de Michael Chang ou encore de Fabrice Santoro. De plus, par rapport à ma période, il faut quand même reconnaître que la concurrence est plus importante, il y a plus de joueurs compétitifs, plus de nations qui forment des espoirs. Cela n’a rien à voir. Je me souviens que j’avais quand même enchaîné un 8ème de finale à Roland-Garros et un 1/4 de finale dans la tableau juniors la même journée ; qu’à 16 ans et demi j’avais dominé, au tournoi de Rome, l’Américain Vitas Gerulaistis alors numéro 2 mondial. Tout cela me semble vraiment impossible aujourd’hui.
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Est-ce que ce n’est pas justement du côté du mental que l’on est le moins efficace en France ? Les choses évoluent, mais c’est vrai que les critères de sélection sont souvent liés à une
trois piliers : le physique, la technique, et le mental.
Vlado Platernik, nous a parlé des trois piliers : le physique, la technique, et le mental. Crois-tu aussi que ce sont les bons critères pour définir si un joueur est précoce ou non? Ces trois piliers sont la base. Et j’ai envie de dire que si on a de vraies certitudes concernant le physique, et la technique, je pense que le plus gros chantier est du côté mental. Enfin, je parle de mon expérience en tant que coach. Après, il y a aussi
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forcément la notion du classement qui rentre en jeu, mais c’est juste une conséquence de la progression du joueur dans les trois secteurs que nous avons définis. Donc oui il y a des points de passage, et il est certain que si on ne progresse pas au classement de façon régulière, le projet risque de ne pas aboutir. L’idée c’est vraiment de pouvoir intégrer le top 100, car c’est là où le joueur entre dans le vif du sujet.
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belle technique, un talent, une main, plutôt qu’au niveau mental. Je crois juste que l’on doit progresser, nous les entraîneurs, dans ce domaine pour ne pas parier uniquement sur un gros physique ou sur un espoir qui maîtrise tous les coups du tennis. Il faut évoluer, mais cette petite « révolution » est en marche. On a tous l’envie, le désir, de pouvoir détecter un talent qui aura la capacité de progresser dans les trois critères et ainsi pouvoir remporter les plus beaux titres du circuit mondial.
Un joueur dit précoce est très vite entouré d’un agent, de sa famille, de conseils, ça va très vite, trop vite quelques fois…
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Est-il légitime de dire que les circuits féminin et masculin ne sont pas égaux sur ce point de vue ? Je ne suis pas un grand spécialiste du circuit féminin, mais je dirais qu’il existe plus de filles dans le top 50 qui ont une vraie carence dans un domaine que soit physique, technique, ou mental. Donc selon moi, il est plus aisé d’avoir une progression rapide sur le circuit féminin mais cela ne veut pas dire que c’est facile, loin de là. Une hiérarchie existe mais elle est plus flottante que chez les hommes où Djokovic, Federer, Nadal, Murray, Wawrinka donnent finalement le tempo. Nous n’avons pas encore parlé du rôle des parents dans un projet d’un enfant précoce. Existe-t-il des bons et des mauvais parents ? La question est mal posée. De toute façon, chaque cas est unique. Il y a les parents omniprésents, et d’autres qui laissent le joueur faire sa route, même si c’est assez rare. Après selon moi, et quand je regarde la carrière de certains champions, les parents gardent malgré tout une position spéciale et déterminante. Aujourd’hui, de toute façon, dans tous les processus de formation, ils sont intégrés à la réflexion, aux choix, ils ne sont plus mis à l’écart. Là aussi, il s’agit d’échanger, de trouver des solutions, de chercher ensemble. Une fois de plus les mots comptent, la communication doit être continue et permanente.
NICOLAS BRUN Quand as-tu été confronté à l’idée de la précocité ? Quand j’étais CSD et qu’un certain Richard Gasquet débutait sa carrière. C’était vraiment impressionnant, il était capable de progresser à une vitesse incroyable. Il revenait d’un stage ou d’une série de tournois et il avait déjà intégré plein de choses. C’était un vrai phénomène, je ne pense pas que l’on verra bientôt un profil de ce type. Que penses-tu des épreuves de jeunes qui sont censées évaluer le potentiel des futurs champions ? À un moment, je dis que trop c’est trop et que finalement il y a des jeunes joueurs qui ont déjà eu une carrière avant de commencer celle qui compte. Je veux dire par là qu’ils sont déjà usés, et quelques fois ils ont tellement mal vécu ces moments de pression qu’ils n’ont plus vraiment le goût du tennis. Après c’est vrai qu’en France, tout est bien organisé au niveau des compétitions de jeunes et qu’il faut évaluer des temps de passage, mais cela n’est pas primordial, on le voit sur ceux qui finalement atteignent le haut niveau. Est-ce que si tu repères un « précoce » tu peux aller voir les parents pour leur dire : « il faut foncer » ? Si c’était aussi simple, cela se saurait. Il m’arrive oui de sentir qu’un jeune a du potentiel et de l’envie, mais après ma responsabilité est aussi de prévenir de la difficulté, des sacrifices qu’il faut produire pour avoir juste une petite chance d’y arriver. C’est un vrai parcours du combattant au final et ce, quel que soit le talent du joueur. Mon devoir est donc de bien présenter les difficultés pour que la prise de décision se fasse avec tous les éléments en main. Tous nos témoins parlent d’un manque d’évaluation de la précocité quand on parle de mental. Tu partages cette idée ? Oui, et j’aimerai bien que dans nos critères d’évaluation on essaye de changer un peu les choses pour tenter de savoir si au lieu d’un beau coup droit, un joueur aura les capacités d’être un champion dans sa tête. Je sais que c’est moins « palpable » que la technique ou le physique, mais je ne pense pas que ce soit impossible, non plus.
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On a décidé de faire ce dossier suite à la victoire de Geoffrey Blancaneaux en junior à Roland-Garros. Que pensez-vous de son parcours ? Geoffrey est un vrai exemple. Il n’était pas en avance sur les trois piliers. On le disait même en retrait et il s’est accroché. Son parcours à Roland-Garros confirme déjà qu’il a un mental, qu’il ne lâche rien, c’est un profil qui me plait, c’est un joueur moderne. Il gagne Roland-Garros avec les tripes et en ayant encore de vraies possibilités pour progresser physiquement et techniquement. J’ai donc envie de dire qu’il ne faut pas qu’il se fixe de limites, mais je crois savoir que c’est le cas, qu’il a une vraie ambition. Et l’ambition cela reste une clé qui ouvre certaines portes. GrandChelem I
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DOSSIER : VOUS AVEZ DIT PRÉCOCITÉ ?
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BLANCANEAUX : « JE VEUX REPOUSSER MES LIMITES »
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Je me fixe le Top 100 d’ici à deux ans, pour mes 20 ans.
Dimanche 5 juin 2016, Geoffrey Blancaneaux a mis fin à dix ans d’attente chez les juniors (Alexandre Sidorenko à l’Open d’Australie en 2006) et douze ans à Roland-Garros avec le titre d’un certain Gaël Monfils (en 2004). À bientôt 18 ans (le 8 août), le Parisien incarne l’avenir du tennis français. Avec envie et détermination, son caractère tranche dans le paysage tennistique tricolore.
Geoffrey, quelques semaines après ton titre chez les juniors à Roland-Garros le dimanche 5 juin, qu’est ce qui a changé ? Beaucoup de choses ! Sur le plan du tennis, je me sens beaucoup plus en confiance. Au niveau du mental, j’ai découvert des ressources que je ne soupçonnais pas. J’ai senti que j’étais capable de produire un tennis de qualité, que je pouvais jouer sur mes points forts et aussi sur mes points faibles. Ce titre, c’est comme une rampe de lancement, car ça permet d’avoir des nouveaux repères, notamment sur le niveau de jeu. J’ai gagné un 200ème mondial (au premier tour des qualifications du tableau final contre le Japonais Moriya, 218ème) et en finale, j’ai sauvé des balles de match (trois). Cela va me servir pour l’avenir. Tu ne fais plus de complexe ? Je n’en ai jamais réellement fait, mais il y avait toujours une petite différence entre mon gabarit et celui des autres. Aujourd’hui, c’est fini et je pense être au niveau des autres.
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mieux. Je pense que c’est possible, notamment avec la confiance accumulée lors de cette semaine. Je peux passer au-dessus, j’en suis convaincu. Qu’est-ce que ça t’évoque la précocité ? Quand on est jeune, il existe des temps de passage. L’adolescence est une étape importante puisqu’il faut être capable de passer le cap supérieur pour arriver chez les seniors. Et je pense être capable de le franchir assez rapidement. J’espère relever ce challenge d’ici à trois ou quatre mois. Tu parles de temps de passage, ton parcours correspond-il à ton plan de carrière ? Mon objectif était de gagner un Grand Chelem chez les juniors. J’ai rempli ce contrat. C’était une étape essentielle dans ma carrière afin d’être reconnu, y compris chez les juniors. C’est aussi important car on montre que l’on est dedans, dans le coup comme on dit, que l’on se situe parmi les meilleurs pour réussir dans l’avenir.
c’est un événement pour un Français de gagner Roland-Garros, même en juniors.
As-tu l’impression que les regards et même les attentes ont évolué ? Les regards sont différents. Forcément, c’est un événement pour un Français de gagner Roland-Garros, même en juniors. J’ai été forcément très sollicité par les médias et cela ne m’a pas déplu. J’y étais préparé. De toute façon, je suis bien entouré et bien conseillé sur ce sujet, notamment par mon père. Après, sur le plan tennistique, mes coachs savaient ce dont j’étais capable, et ils veulent logiquement que je reproduise cela régulièrement, tout en continuant parallèlement à progresser pour faire encore
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En quoi c’était important de remporter un Grand Chelem juniors ? C’était un plus pour moi au niveau de la confiance. Je me sens mieux depuis. Avant, j’avais du stress car sur les autres tournois du Grand Chelem, j’avais toujours eu un petit blocage. J’ai beaucoup parlé avec mes coachs et un psychologue. Ça m’a fait du bien. Je pense que j’étais encore un peu trop jeune dans ma tête. J’étais un peu trop centré sur mes attitudes, je n’étais pas assez ouvert aux autres. C’est ce qui me bloquait et me frustrait sur les matchs.
Ça ne fait pas peur justement de voir qu’il existe toujours des vrais échecs après les juniors, car il n’existe aucune garantie de succès ? C’est vrai que beaucoup de joueurs n’ont pas réussi après les juniors. Pour l’instant, je n’ai pas peur, je n’y pense pas. Je me prépare pour mes prochains tournois et, comme par le passé, j’essaye juste d’être professionnel. La suite ? On verra. Il reste que ça peut aller très vite car j’ai beaucoup appris – je le répète – pendant ce Roland-Garros. Avec ton regard, comment expliques-tu le fait que certains ne percent pas à la suite des juniors ? Parfois, les jeunes pensent qu’ils sont déjà arrivés alors que c’est le plus dur qui commence. L’erreur se situe ici. Le travail doit être d’autant plus important pour parvenir à atteindre l’élite. C’est ce que je fais actuellement. Je ne me repose pas sur mes acquis. Je veux repousser mes limites. Est-ce important d’être précoce quand on aspire à une carrière professionnelle ? Bien sûr ! Je pense qu’il est important d’avoir deux plans différents. Par exemple, si je n’avais pas réussi en juniors, j’aurais disputé plus de tournois seniors afin de prendre des points ATP. Il existe plusieurs circuits ou filières. On voit des jeunes qui n’ont disputé aucune compétition chez les juniors, mais qui sont déjà aux alentours de la 300ème place mondiale. Les chemins sont différents et chacun choisit celui qui lui correspond. Penses-tu que vous êtes préparés à cet environnement ? Dans le discours, les entraînements, etc. Il est vrai qu’avant on nous parlait plus comme à des adolescents. À 15/16 ans, parfois, on met du temps à comprendre certaines situations. C’était mon cas. J’ai eu ce type de problèmes, mais au final c’est instructif et formateur. Parfois mon coach me donnait certaines consignes et je n’étais pas totalement en phase. Cela aboutissait souvent à des conflits, ou à des vraies discussions. Cela fait partie de la formation de champion… C’est ce j’ai compris avec du recul.
En France, on a toujours eu beaucoup de jeunes qui ont été très forts chez les juniors et dans tous les sports. Êtes-vous aidé ? J’ai souvent eu la chance de discuter avec Richard (Gasquet). On connaît tous son expérience et ce qu’il a vécu chez les juniors. Mais je parle aussi avec d’autres sportifs, c’est l’avantage d’être à l’INSEP, comme avec Jimmy Vicault (athlétisme). C’est intéressant de s’ouvrir à eux pour savoir comment ils gèrent la pression, les moments importants, qu’est-ce qui leur a permis d’arriver au haut niveau. Tout est bon à prendre. J’essaie de m’enrichir au maximum. Le sport collectif, comme le basket, m’aide aussi. Le tennis étant un sport ultra concurrentiel, est-ce que tu te juges en retard par rapport aux autres jeunes ? Je me dis que chacun fait son chemin, mène sa carrière. Nous n’avons pas tous le même jeu ou le même physique. Quand je vois les autres comme Zverev ou Fritz, ça me booste grave. Lui, il est arrivé, je l’ai joué et je n’étais pas loin. Alors, pourquoi moi je n’y arriverai pas ? Ça me motive et me donne envie de les gagner pour montrer que j’ai le niveau. Felix (Auger Aliassime, son adversaire en finale de Roland-Garros) est en avance par rapport à son âge (16 ans le 8 août prochain). Mais on voit aussi que sur les balles de match, il manque encore un peu de maturité, ce que j’ai un peu plus. J’ai encore le temps, je n’ai que 17 ans et je pense qu’il faut être dans le Top 30 à 23 ans. C’est ton objectif ? Je pense que c’est réalisable. Si, à 23 ans, je suis toujours dans les 150, il faudra se poser les bonnes questions… On dit très régulièrement que les Français n’ont pas de mental… Ça fait mal d’entendre ça quand on est juniors ? La réputation des Français est que l’on est des petits joueurs qui ne voient pas grand, et qui ne sont pas forts mentalement. Ça ne me fait pas mal car j’ai envie de prouver le contraire. Tout est possible dans la vie et je l’ai montré en finale de Roland-Garros, je n’ai pas l’envie de m’arrêter là. GrandChelem I
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DOSSIER : VOUS AVEZ DIT PRÉCOCITÉ ?
DOSSIER : VOUS AVEZ DIT PRÉCOCITÉ ?
MICHEL BLANCANEAUX :
« L’IDÉE DE LA PRÉCOCITÉ C’EST POUR FAIRE MARCHER LE BUSINESS. » Difficile d’être aux côtés de son « champion », surtout quand celui-ci n’est autre que son fils. Nombreux sont les exemples de réussite et d’échec. Dans notre volonté d’être précis, nous avons donc rencontré longuement le papa de Geoffrey, Michel Blancaneaux. Cet entretien instructif et surtout sans concession nous permet de mieux comprendre le chemin parcouru par cette « team ». S’il n’y pas de méthodes pour avancer ou réussir, Michel Blancaneaux pose quand même certains principes clairs qui sont pour lui des éléments essentiels à l’épanouissement, l’ouverture d’esprit et la performance, tout en se méfiant forcément des chimères d’un cirque médiatico-économique dont les rouages peuvent finalement nuire à une carrière.
Soyez plus clairs… L’idée de la précocité c’est pour faire marcher le business, pour justifier aussi le boulot de certains coaches, agents ; ça nourrit le système. Ça crée une bourse des valeurs, ça permet aux équipementiers de s’emballer aussi, aux parents de toucher de l’argent, etc. Après, il faut reconnaître que cela donne des moyens. Pour les joueurs jugés précoces, c’est open bar à tous les étages ! Après, il y a la réalité du terrain, les performances, et si la technique et le physique sont des données qui se travaillent plus facilement que le mental, je pense que ce confort prématuré nuit à la performance en général. De plus, les critères de précocité définis par ces mentors sont souvent erronés, il y a un manque de connaissances voire de culture tennis. On s’arrache quelques noms, mais on ne s’intéresse pas vraiment au projet du joueur… Après, faut-il encore qu’il en est un. Beaucoup peuvent se contenter de cette vie-là, car malgré tout, cela peut être très confortable.
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Pour les joueurs jugés précoces, c’est open bar à tous les étages !
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Vous parlez d’argent ? Oui, évidemment, car il y a encore beaucoup d’argent dans le tennis. Avec Geoffrey, ce n’est pas cela qui nous motive, fort heureusement. Si demain, je suis dans la player’s box en finale à Roland-Garros, ce ne sera pas une fin. J’ai toujours parlé de plaisir à Geoffrey, de progrès, c’est cela qui doit le guider. Thierry Tulasne nous a expliqué que la formation à la française était efficace sur la technique et le physique, mais un peu moins sur le mental. Qu’en pensez-vous ? Il a dit ça (rires) ? Plus sérieusement, quand je lis dans notre quotidien sportif, le lendemain de la victoire de Geoffrey, que finalement n’importe qui peut un jour gagner Roland-Garros Juniors, je suis abasourdi. Je me souviens déjà des sifflets lors d’une finale des 16 ans à Roland-Garros contre Geoffrey, et je me dis vraiment que l’on ne comprend rien. Le gamin sauve des balles de match, s’arrache comme un fou, confirme qu’il a un mental d’acier et cela ne suffit pas. On a toujours préféré des grands qui courent vite ou qui frappent fort, c’est comme ça. Après, ce qui me soulage, c’est de voir Yannick Noah encourager Geoffrey, que le court 1 ait été plein et que Geoffrey ait pu rentrer sur le court central avec Novak Djokovic, car je sais ce que cela représente pour lui.
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Plus on discute, plus on a l’impression que vous ne vous fixez aucune limite ? Moi, je ne fais rien, c’est Geoffrey qui a un projet, et il veut gagner des grands chelems. Donc pour y parvenir, il faut réunir les éléments qui vont maximiser les capacités à réaliser ses objectifs. Quand on dit qu’il est trop petit, pas assez puissant, vous répondez quoi ? Que je sais tout ça, comme je sais que Lionel Messi a failli ne pas devenir un joueur de football. Ce n’est pas un manque d’humilité de dire cela, mais on essaye de se protéger car on entend ce refrain depuis le début. Depuis que Geoffrey est sur la scène internationale, il continue de progresser là où d’autres sont déjà en panne. Donc, finalement, qu’il ne soit pas encore très grand ni trop puissant, c’est une chance car on sait qu’il y encore matière à progresser.
Il y a des joueurs qui n’aiment pas suffisamment le tennis et à un moment c’est une vraie barrière. Quel peut être le rôle d’un père quand son fils est précoce ou a l’intention de devenir un champion ? Les deux ne sont pas incompatibles déjà. Je ne peux parler que de ce que je connais. Geoffrey est venu au tennis en ramassant les balles de son grand frère. Très vite, il a voulu s’investir dans ce sport, donc mon rôle a été déjà de prendre des conseils et d’essayer de comprendre. Une fois qu’il a grandi un peu et qu’il continuait à évoquer l’idée de devenir un champion, alors il était clair que, pour son épanouissement, il fallait que je mette tout en œuvre pour tenter d’aller au bout de son rêve, tout en évitant vraiment de tomber dans le piège du père entraîneur. On s’est donc entouré de spécialistes et puis on a décidé de se faire notre propre expérience de la compétition en parcourant l’Europe, en n’hésitant pas à questionner les joueurs et les staffs techniques qui avaient un beau projet ; je pense à Ymer par exemple, à la famille Zverev. On a beaucoup observé et je dis on, car avec Geoffrey la communication est permanente. Ce n’est pas le père qui décide, il y a des points de passage, un projet, des objectifs. Celui d’aller à l’Insep par exemple a été un vrai défi ? À un moment, il faut savoir ce qui est le plus efficace, le plus professionnel, ce qui
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va permettre de continuer à progresser dans les meilleures conditions possibles. Précédemment, les voyages que l’on a faits ont permis à Geoffrey d’ouvrir des perspectives, de comprendre le milieu dans lequel il allait baigner. Le passage à l’Insep c’est le vrai début de la professionnalisation avec un emploi du temps fixe, des soins, des séances techniques, des plages pour la récupération. En revanche, j’ai toujours été vigilant, car mon secret tient en quelques mots : on ne touche pas à la tête de mon gamin. Qu’est-ce que cela veut dire ? Mon fils veut devenir un champion, c’est ancré en lui. Tous les débuts de mois, on a une conversation pour savoir si on est toujours ok sur le projet. On ne regarde pas les performances des autres, ni son retard ou son avance. D’ailleurs, à ce sujet, Geoffrey a toujours été considéré par les spécialistes comme un joueur en retard. Au final, je pense que cela a été positif pour lui. De toute façon, la carrière d’un jeune espoir ne se gère pas sur un tableau Excel en le comparant aux autres. Ça, c’est bon pour le système, c’est un leurre. On l’a très vite compris. Avec le recul, cela nous fait rire maintenant.
Ce succès à Roland-Garros change-t-il la donne ? Forcément, car on risque d’être plus regardé, que l’on va nous faire de nouvelles propositions, c’est logique. Ça, on le savait, on est prêt. Très vite, dans sa jeunesse, j’ai demandé à Geoffrey de faire un effort pour bien s’exprimer en anglais, on a fait un peu de media training, car un champion c’est un tout. On a eu la chance de vivre par exemple une semaine aux cotés de Novak Djokovic et je peux vous dire que c’est vraiment instructif. Pour revenir à la précocité, vous n’y croyez donc pas ? Il y a des exemples qui prouvent que ça existe et il y en a d’autres qui sont terribles. Après, il y a aussi des circonstances qui font qu’une belle carrière peut virer au cauchemar. Je pense à une grosse blessure, à un environnement malsain. Je suis très attentif à cela, notamment en termes de fatigue. C’est pour cela qu’à côté du team « classique », j’essaye de peaufiner, de compléter le tout avec des conseils ou des interventions de spécialistes que j’apprécie. Je pense notamment à Stéphane Caristan ou encore Jacques Piasenta. Quoi qu’il en soit, on est toujours à la recherche d’un petit plus, c’est un travail permanent et c’est aussi cela qui est intéressant dans le tennis : rien n’est acquis.
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Rien ne vous fait peur ? Si, la blessure notamment, mais j’ai aussi envie de dire que l’on ne construit rien avec la peur. Je répète souvent à Geoffrey que ce qui doit le guider, c’est le plaisir, l’envie de bien faire, qu’il y aura des échecs mais que cela fait partie du jeu. Si certains spécialistes critiquent son physique et sa technique, d’autres louent son mental... Voilà une bonne nouvelle (rires) ! Geoffrey sait d’où il vient, ce qu’il a enduré, et ce pourquoi il se lève le matin. Geoffrey aime ce sport par-dessus tout, et c’est une vraie clé. Il y a des joueurs qui n’aiment pas suffisamment le tennis, et à un moment, c’est une vraie barrière. Geoffrey a envie de rentrer dans l’arène, de se battre, il n’attend que ça, il aime la compétition, il aime chercher des solutions. C’est ça qui va lui permettre de toujours y croire et surtout de ne rien lâcher, comme il l’a fait sur ce Roland-Garros juniors. C’est sa force, c’est sûrement un peu inné, mais il a fallu le cultiver. Nos voyages, nos échanges, ce qu’il partage avec ses proches, sa famille, ses amis, c’est un tout, un équilibre. Regardez bien : sur les photos, Geoffrey sourit, il est heureux. Le reste viendra, j’en suis sûr !
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GUEST STAR
MONSIEUR
JO-WILFRIED TSONGA Auteur d’un bon Wimbledon, Jo-Wilfried Tsonga s’est prêté au jeu d’une interview un peu décalée, logique en plein été quelques semaines avant de démarrer son «Tsonga Camp by Babolat» au Tennis Club de Lyon.
Jo, quel est ton meilleur souvenir de vacances ? Un de mes meilleurs souvenirs de vacances, c’est quand j’étais jeune et que je partais avec mes parents dans un camping à la ferme, en Normandie. On y allait avec des amis de mes parents et par la même occasion, leurs enfants étaient aussi mes copains et le sont toujours aujourd’hui. On était souvent à la plage, on pêchait et on faisait aussi pas mal de bêtises ! Tu es plutôt mer ou montagne ? J’aime beaucoup la mer mais je pense que je suis quand même un peu plus montagne. On sait que tu es un passionné de pêche donc forcément de camping ou de bivouac ? J’ai toujours été attiré par l’aventure, j’ai toujours aimé partir sans grand-chose. Juste entre copains, on partage toujours des moments uniques ! Loin de tout ce qui est électronique, loin de tout ce monde « 2.0 » qui, pour moi, n’est pas vraiment la vie. Y a-t-il un endroit où tu aimes aller en vacances ? Où tu aimerais aller ? Il n’y a pas spécialement de lieux où je vais en vacances. En fait, j’aime bien rester chez moi, car finalement j’ai la chance d’être toute l’année aux quatre coins du monde pour jouer au tennis ! Après, mais plus tard, j’adorerais passer mes vacances au fin fond du Canada ou de la Nouvelle-Zélande par exemple, au milieu de ces beaux paysages.
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Ce camp, c’est l’occasion de faire vivre aux enfants quelque chose que j’aurais aimé vivre
LE «TSONGA CAMP BY BABOLAT» DE RETOUR À LYON Après un lancement réussi l’an dernier pour la première édition, le «Tsonga Camp by Babolat» est de retour cette saison du 23 au 27 juillet et du 28 juillet au 1er août au Tennis Club de Lyon. Ces stages sont destinés aux joueurs âgés de 8 à 17 ans, et l’implication de Jo-Wilfried Tsonga est totale puisque le champion tricolore sera présent pour les deux sessions, les dates ayant été choisies en fonction du calendrier du champion français. Plus d’infos : www.tsongacamp.com
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Est-ce que tu as fait des stages étant jeunes comme ceux que tu organises à Lyon ? Non et c’est justement une des raisons pour lesquelles j’ai adhéré à ce projet d’organiser le «Tsonga Camp by Babolat» pour les jeunes. On a vraiment essayé de mettre en place quelque chose que j’aurais voulu faire quand j’étais jeune. J’imaginais les camps comme ils sont organisés aujourd’hui. C’est pour cela que je m’implique à 100% dans ce projet. Quel a été le moment le plus fort l’an dernier sur ce camp ? Il y en a eu beaucoup ! Mais le plus fort, je pense que c’était pendant la cérémonie de clôture. Un moment rempli de joie et d’émotions parce que tous les jeunes présents sont récompensés et parce qu’ils se sont tous très bien comportés pendant le stage. Les coachs, le staff, les parents, tout le monde est là, et les voir tous très heureux du moment passé, c’est pour moi le plus important et quelque chose de fort émotionnellement. Comment et pourquoi as-tu eu cette idée de camp ? Comme je le disais, quand j’étais petit, je n’ai pas eu la chance de participer à un stage de tennis comme celui-là. J’ai eu l’opportunité de taper une balle avec Nathalie Tauziat, et pour moi c’était déjà extraordinaire ! Cette idée de camp, c’est donc l’occasion de faire vivre aux enfants quelque chose que moi j’aurais aimé avoir, quelque chose qui me ressemble. Pourquoi le choix de Lyon et du Tennis Club de Lyon ? Tout simplement parce que c’est une ville qui me parle. Mon histoire sur le grand circuit a commencé là-bas, avec mon premier titre ATP au GPTL de Lyon (en double avec Sébastien Grosjean en 2007). Ensuite, d’un point de vue géographique et par rapport à mon emploi du temps du moment, Lyon me correspond bien et me permet de passer le plus de temps possible avec les jeunes. Sans oublier que les infrastructures du Tennis Club de Lyon sont exceptionnelles et que l’accueil est très chaleureux. Beaucoup de grands joueurs se lancent après leur carrière dans la création d’une académie, tu y penses toi aussi ? Ce n’est pas quelque chose à laquelle je pense forcément maintenant, mais c’est vrai que cela ne me déplairait pas. J’aimerais que toutes les années durant lesquelles j’ai joué au tennis puissent servir aux jeunes, et j’adorerais transmettre ce que j’ai appris en le redonnant aux autres. Que faut-il te souhaiter pour la deuxième partie de la saison ? De rester en pleine forme physique déjà ! Et puis de gagner des titres !