nnis e t e v o l e w . w ww
.fr is magazine dE tenn 100% GRATUIT mai - juin 2013
34
A vous de jouer !
www.welov
etennis.
fr
TENNIS MAGAZINE DE 100% GRATUIT AVRIL 2013
34
• editorial •
Terra Nadalovica est
20-21
Incroyablement légère et rapide, optimise ton potentiel vitesse. 2
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
© 2013 adidas France. RCS Saverne 085 480 069. Le nom «adidas», le logo «Performance» et la «marque aux trois bandes» sont des marques déposées par le Groupe adidas et utilisées avec son autorisation.
libère ta vitesse
« Rafa joue chaque balle comme si c’était la première, ce qui lui permet d’être à 100% dans ce qu’il fait. Personne ne peut savoir ce qui risque de se passer dans les minutes qui suivent. Envisager un futur ne repose sur rien et génère de l’angoisse. Si l’on passe son temps à s’inquiéter à propos du passé ou de l’avenir, ce temps-là, qui est notre vie, est du temps perdu. » Guylaine Baroz, psychologue, qui analyse les tics et les tocs de Rafael Nadal
28-29
« Le futur du tennis, c’est de transformer la défense en attaque. Les courts n’ont jamais été aussi lents, parce que le public veut voir des rallies du fond du court et des échanges spectaculaires. Et ce n’est pas forcément une chose facile pour nous (rires) ! Mais être un bon défenseur ne suffit plus. Etre un bon attaquant non plus. Aujourd’hui, le tennis exige d’être polyvalent. » Janko Tipsarevic, avec lequel nous avons passé 72h, au camp d’entraînement de Tecnifibre
34
« Difficile de rester insensible au charme pétaradant du Henri Leconte cru 1992. Corsé à souhait, encore imbibé par l’épopée millésimée de la finale victorieuse en Coupe Davis, à Lyon, avec la bande de Yannick, six mois avant… Henri, invité par les organisateurs, enivre le public et nous sert régulièrement son revers pince à sucre. Au final, c’est cette sensation folle de voir un revenant trouver à nouveau la matière de son jeu qui nous laisse croire possible, l’espace d’un moment, l’exploit ultime : remporter la Coupe des Mousquetaires. »
1983-2013 : les six moments qui nous ont fait rêver, à Roland Garros
46
« Je pense avoir encore une marge de progression. C’est en ce sens que l’on peut croire en moi. J’essaie de faire de mon mieux, j’essaie d’avancer. La manière dont les gens me regardent n’est pas un fardeau. […] Passer après cette génération incontournable, avec Tsonga, Gasquet ou même Gilles Simon, ce n’est pas évident. Mais une génération, justement, cela se construit dans la durée. » Guillaume Rufin, notre guest star, espoir or not espoir ?
Diffusion : 40 000 exemplaires dans 800 points en France • Liste des points disponibles sur www.welovetennis.fr • GrandChelem, le magazine gratuit 100% tennis • Fondateur et Directeur de la Rédaction : Laurent Trupiano (laurent.trupiano@grandchelem.fr) • Création artistique et mise en page : Séverine Hébrard-Béchet (SBDesign –Studio Graphique. www.sbdesign.pro) • Conseiller Editorial : Rémi Capber (remi.capber@grandchelem.fr) • Rédacteurs : Pauline Dahlem, Audrey Riou, Simon Alves, Alexandre Dinkespiler • Site internet : http://www.welovetennnis.fr • Responsable Business Development: Sandrine Proton (sandrine.proton@grandchelem.fr) • GrandChelem est édité par la société Convergence Media, 8 rue Joseph Cugnot, 38300 Bourgoin-Jallieu - Rédaction : 04 27 44 26 30 • Publicité : 06 60 26 37 76 • Photos : Sport Vision, Chryslène Caillaud
« La terre est bleue comme une orange. » Oui, car il ne reste plus que la poésie pour chanter l’avènement de la terre. Chaque année, c’est la même rengaine et, pourtant, la couleur est la même. Paul Eluard, lui, pouvait se permettre les plus grands mouvements, des mouvements de sens qui peignent l’orange en bleu et la terre en mots que la norme jugerait incompatibles. GrandChelem n’a pas cette liberté. GrandChelem n’est pas Eluard. GrandChelem voit la terre ocre, comme les instances internationales qui ont renvoyé le bleu de Tiriac dans son pot de peinture. Mais cet ocre, entre nous… il est déjà très beau, non ? Parfois clair, parfois profond, parfois lisse, parfois creusé, parfois piqueté et parfois bourrelé. L’ocre est en lui-même nuancé par ses peintres du quotidien. Ces peintres, qui sont-ils ? Non, pas le classique Raphaël ou le Hongrois Aba-Novak, mais Novak et Rafael, Djokovic et Nadal. Dans l’exposition annuelle du stade Roland Garros, s’il ne fallait en retenir que deux, ce serait eux. Les deux meilleurs joueurs du monde sur terre battue. A tel point que l’organisation du Grand Chelem parisien s’est posé la question, un temps, de surclasser Nadal pour l’attribution de ses têtes de série, quitte à déclasser ou Ferrer, ou Murray. Une manière de consacrer l’opposition hispano-serbe comme le chef d’œuvre du tennis et de ses coups de pinceau tels qu’ils sont pratiqués et donnés aujourd’hui. A ce jeu-là, lequel de ces deux va réaliser la plus belle création ? Rafa, septuple vainqueur, ou Nole, numéro un mondial et prétendant au Grand Chelem en carrière ? La Rédaction a tranché, comme de nombreux experts : c’est Djokovic qui part légèrement favori. Le Serbe devrait se la jouer Ibère le temps d’une quinzaine et breaker le Majorquin sur son propre terrain. Chantant ainsi un bel hymne à la terre, en Français s’il vous plaît, maintenant qu’il connaît la langue de Molière : « Tu as toutes les joies solaires/Tout le soleil sur la terre/Sur les chemins de ta beauté. » Ah non ! n’en demandons pas trop non plus. Un simple « merci à tous » suffira. Et nous irons, sans transition, nous vautrer « sur l’herbe » de Vert-laine.
le m 35 so rt ie de Gr an dC he mi -ju ill et 20 13
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
3
nis.fr http ://www.weloveten
PETITS POTINS
Textes de Simon Alves
Ave, Maria !
«
Rendez-vous Mai-juin 2013
ATP 12 au 19 mai • Rome (Masters 1000) 19 au 25 mai • Düsseldorf (ATP 250) • Nice (ATP 250) 26 mai au 9 juin • Roland Garros (Grand Chelem) 10 au 16 juin • Halle (ATP 250) • Londres (ATP 250) 16 au 22 juin • ‘s-Hertogenbosch (ATP 250) • Eastbourne (ATP 250) 24 juin au 7 juillet • Wimbledon (Grand Chelem)
Superlatif. » – « Comment ? Que dites-vous ? » – « Superlatif ! » – « Mais ça ne veut rien dire, le mot « superlatif », comme ça, sans complément, ni verbe, ni COD ! Expliquez-vous ! » Oui, c’est vrai, ça ne veut rien dire… C’est pourtant la seule chose, aujourd’hui, qui peut venir à l’esprit de tout être normalement constitué à l’idée d’évoquer (les spasmes envahissent mon corps) Maria Sharapova. Et bien oui ! Que n’a-t-on pas dit sur la belle Russe ? La magnifique blonde ? La splendide, la ravissante, l’extraordinaire, la délicieuse, la… vous voyez, c’est toujours pareil ! Avec Maria, on use, on abuse et on se pourrit la bouche à coups de superlatifs. Aucun mot n’est assez grand, assez éloquent, assez puissant, assez… tout, pour décrire Masha. Rahlala. A tel point que ce sont de simples sentiments de banalité et d’évidence qui ressortent à l’annonce du classement des cent femmes les plus sexy de la planète, établi par le magazine Glam’mag. Classement en haut duquel on retrouve… Maria. Pas de surprise, juste une rage, une jalousie, une exaspération et une dépression profondes qui nous envahissent alors au rythme des informations rapportant que la Miss aurait trouvé l’amour. Et dans les bras de qui, en plus ? De Grigor Dimitrov !? Non, mais, sérieusement, qu’a-t-il de plus que nous, ce gamin ? Une belle gueule ? Un talent monstrueux ? Reste avec nous Maria, avec nous tous ! En plus, il paraît que tu lui as refilé la Porsche que tu as gagnée avec ton trophée du tournoi de Stuttgart… Moi aussi, Maria, j’ai un grand garage ! Et un peu de place à côté de mon Aixam électrique ! Je suis même prêt à bouffer des caissons de tes bonbons Sugarpova – je leur ai déjà sacrifié une partie de ma dentition… Alors, en mémoire de mes dents, rejoins-moi, Maria ! Ahah !
8 au 14 juillet • Bastad (ATP 250) • Stuttgart (ATP 250) • Newport (ATP 250) WTA 13 au 19 mai • Rome (Premier) 20 au 25 mai • Bruxelles (Premier) • Strasbourg (International) 26 mai au 8 juin • Roland Garros (Grand Chelem) 10 au 16 juin • Birmingham (International) • Nuremberg (International) 17 au 22 juin • Eastbourne (Premier) • ‘s-Hertogenbosch (International) 24 juin au 7 juillet • Wimbledon (Grand Chelem) 8 au 14 juillet • Budapest (International) • Palerme (International)
4
Esprit de Federer, es-tu là ? C’est une histoire qui a débuté il y a fort, fort longtemps… En des temps où croisaient le fer deux des meilleures lances de la planète. A l’époque, sur les terres monégasques – à Monte-Carlo, plus précisément – régnait sans partage un véritable tyran : le seigneur Nadal, maître incontesté des lieux, défendant impitoyablement son bien face aux assauts répétés de ses ennemis. Parmi ces derniers, un en particulier cherchait à faire tomber de son piédestal le dauphin majorquin : le chevalier helvète Federer, dont on disait que la grâce lance en main pouvait faire des miracles. Et, accessoirement, soigner la lèpre. N’écoutant que son courage, sa foi et son cœur, il décida un jour d’aller défier le vassal hispanique. Sa première tentative s’avéra être, au bout d’un combat titanesque dont les vieux sages narrent encore le caractère épique… un échec. Le guerrier Federer dut s’incliner malgré une bravoure à nulle autre pareille. Mais loin de s’avouer vaincu, il revint l’année suivante, plus déterminé que jamais à justifier son statut de Roi du monde. Malheureusement pour lui, résistant en son domaine, Sire Nadal ne se laissa pas duper par les mesquines tentatives de l’impertinent Bâlois. Le puissant gaucher mit à terre une seconde, puis une troisième fois le sieur Federer, qui, vaincu, ne vint plus jamais s’opposer à Sa Majesté… Depuis ces temps reculés, l’esprit du Suisse hante les lieux, porté par les embruns d’une mer parfois calme, parfois limpide et parfois déchaînée. Certains disent même avoir aperçu, il y a peu, lors d’un duel opposant les chevaliers Simon et Bautista-Agut, s’afficher le nom de l’éternel désabusé de Monte-Carlo en lieu et place des deux paladins dans l’arène. Dernier sursaut d’une âme errante en peine, dont la tâche sur terre n’aurait jamais été accomplie ?
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
5
nis.fr http ://www.weloveten
petits potins
Textes de Simon Alves
D’un R, qui veut dire Roger
Voilà le pitch, Roger : on fait un plan rapproché sur toi, en mode décontract’ sur un canapé. Tu me suis ? Bon, la musique se lance et, là, tu fixes la caméra qui te filme en contre-plongée. Oui, celle-ci, juste en-dessous de toi. Tu la regardes bien, les yeux droit devant, c’est de cette façon qu’on va créer l’illusion que tu parles au public. La suite? Attends, j’y viens. Le générique démarre. « Un tennisman, qui surgit hors de la nuit/Court vers les trophées au galop/Son nom, il le signe, à la pointe du stylo/D’un « R », qui veut dire Roger. » Ça te va ? Oui, Roger, je sais que c’est du déjà-vu, mais c’est le but, on fait dans la référence ! Toi, le légendaire, celui à qui l’on prédit la fin et qui surgit de nulle part pour foudroyer tous ces jeunes impertinents qui ont osé te voler ton trône de numéro un ! Tu n’as qu’à imaginer que Djokovic, c’est un peu le terrible capitaine Monastorio. Et Rafael Nadal, ce serait le Sergent Garcia. Comment, Roger ? Oui, il est nettement moins gros, mais c’est pour l’image. Bon, au moment où la chanson dit que tu signes de ton nom, tu prends ton stylo et tu lâches une dédicace sur la caméra ! Ok ? Bon, allez, on tourne ! […] Ouais, c’est pas mal, ça, Roger ! Bien profond, le regard, ce sont tes fans derrière la caméra, tu leur donnes de l’amour. Voilà, maintenant, le stylo et tu signes ! […] Euh… Roger… le stylo, ça fonctionne bien mieux sans le bouchon… Coupez ! On la garde quand même, pour la rigolade… A visionner ici : http://www.youtube.com/ watch?feature=player_ embedded&v=Ja8zfIB4b_w
6
Mon nom est Paire. Benoît Paire. « La journée commence bien !! Une vitre traversée !!!! » Voici comment Benoît Paire décrit le début de sa journée du 22 avril dernier, sur Twitter. On peut voir, accompagnant ce rapide commentaire, une photo de sa main ensanglantée… Quoi ? Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Attendez, revenez en arrière. « Une vitre traversée !!!! » Oh mon Dieu ! Mais comment, diantre, a-t-il bien pu traverser une vitre ? Par quelle manip’ ou quelle activité du quotidien une telle péripétie a-t-elle bien pu arriver ? Benoît ne maîtrise pas sa force ? Aurait-il raté son « kaméhaméha » façon Dragon Ball Z ? Et si… et si… Laissons libre court à notre imagination ! Et si, en-dehors de sa vie de joueur de tennis bien rangée – quoiqu’un peu tumultueuse, du fait de son franc-parler et de son caractère chaotique –, le bonhomme menait une double existence, beaucoup plus animée ? Et beaucoup plus risquée… Oui, Benoît serait une sorte de James Bond sauce française, qui chercherait à arrondir ses fins de mois en sauvant le monde ou autres loisirs de ce type… Ça pourrait expliquer pourquoi il paraît parfois si tendu sur le court ! Imaginez un peu que ce fameux 22 avril, son meilleur pote Stan’ Wawrinka ait été enlevé par des anarchistes québécois – faisons preuve d’un peu de créativité – et qu’il ait dû revêtir son costard de su-Paire Benoît pour le secourir. Voitures volées, explosions, pilotage d’avion, échanges de coups de feu et saillies verbales avec accent sudiste terrassant son homologue québécois pour délivrer le Suisse et le ramener, sur son dos, du côté de Barcelone. Complètement dingue, non ? Non ? Oui, bon, c’est vrai, James Bond est Britannique. Et son alter-ego français n’est autre qu’OSS 117, loser invétéré. Il ne s’agit que d’une théorie complètement absurde, émergeant d’un cerveau très probablement malade et fatigué. Accordons-nous, alors, sur le fait que Benoît Paire n’a vécu qu’un simple incident domestique. Mais, Ben’, si tu nous lis, appelle-nous. On veut savoir. On veut rêver !
La Savoie tient son spécialiste ! Le réseau de magasins spécialisés de tennis SPORTSYSTEM sort d’Ile de France et s’installe en Savoie, à Chambéry. « C’est notre première franchise et je suis très heureux que cette nouvelle aventure débute aux pieds des Alpes », nous explique Daniel Berrebi, déjà patron de quatre magasins en région parisienne. Le nouveau-né SPORTSYSTEM va ouvrir ses portes le 23 mai, juste avant Roland Garros. Il s’installe dans le centre commercial Chamnord, dans un espace de 150m²… Rien que ça ! « Ce projet est soutenu par un vrai passionné, dont les trois enfants sont des joueurs confirmés. Quand il nous a contactés, on a tout de suite senti une belle ambition, une envie de bousculer les habitudes dans cette région et, surtout, d’apporter une véritable expertise à tous les passionnés. Autant vous dire qu’ils sont nombreux autour de la capitale de la Savoie ! » SPORTSYSTEM • Centre commercial Chamnord • 73000 CHAMBERY • Ouverture le 23 mai 2013
Lundi 6 mai 2013, à 10h30
5710 FANS
Vous êtes fans de tennis ? Vous aimez les petites infos amusantes des coulisses du circuit ou les débats enflammés autour de la petite balle jaune ? Vous aimez les stars – Federer, Djokovic, Nadal, Murray… – et les moins stars ? Vous voulez participer à des concours exclusifs et gagner de nombreux lots – places, raquettes, accessoires ? Une seule chose à faire : cliquez sur « J’aime » et rejoignez la communauté Facebook de Welovetennis ! Vous êtes déjà près de 6000 WLTers à nous suivre chaque jour… Objectif 10 000 à Roland Garros, avec récompenses à la clef !
Vous êtes déjà près de 6000 WLTers à nous suivre chaque jour… Objectif 10 000 à Roland Garros, avec récompenses à la clef !
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
7
La chronique Tennis Pro
petits potins
Babolat ouvre ses portes
Tout au long de la saison, GrandChelem fera le point sur l’actualité des tournois partenaires de Tennis Pro. Dans chaque numéro vous retrouverez donc un focus sur une épreuve phare à venir et un point sur un évènement passé.
à deux fans de WeLoveTennis
le temps fort
Olivier Bonneval : « On veut encore grandir » Début avril, le tournoi de Valenciennes, une étape du Circuit National des Grands Tournois, a vécu un beau temps fort avec la victoire de Benoît Paire en finale, face à Charles-Antoine Brézac, 6-3 6-4. Retour sur une semaine plutôt animée, avec le Directeur de l'épreuve, Olivier Bonneval.
Etes-vous satisfait de cette édition 2013 ? Plutôt très satisfait (rire) ! Notre objectif, c’est de progresser chaque année et de pouvoir offrir un spectacle de grande qualité. C'est pour cela que nous faisons appel à Tennis Pro. On est certain de pouvoir réunir un plateau de qualité.
créer un vrai lien et faire du tournoi un grand moment de convivialité. Le champion ne vient pas uniquement pour jouer au tennis, il est aussi là pour faire part de son expérience et participer à l'ensemble des animations que nous mettons en place.
Avec Jérémy Chardy et Benoît Paire, vous avez été servis ! (Rire) Benoît fait un très beau vainqueur, c'est sûr. D’autant qu’à l'inverse d'un tournoi siglé ATP, on a le bel avantage d'aller plus loin dans la relation avec les champions. Nous voulons
Vous préparez déjà l’édition 2014 ? On aimerait pouvoir accueillir quatre joueurs du top 100 dans le tableau. C'est notre ambition. Evidemment, il faut trouver la bonne date pour parvenir à s'intercaler dans leur programme. Au final, c'est justement cela le plus dur.
On a parfois du mal à comprendre pourquoi un club s'investit autant dans un tournoi… Le tournoi, c'est l'épreuve qui rythme l'actualité d'un club. Le TC Valenciennes a deux grandes valeurs : la convivialité et la compétition. Un tournoi CNGT propose ainsi la bonne formule, car chaque participant peut se dire, à la fin, qu'il a joué dans un tableau où le vainqueur final n’est autre qu’une star tricolore du circuit mondial. Un sacré plus ! Et, quelque part, une motivation pour tous les compétiteurs.
TSB Valenciennes 5-7 avril • V: B.Paire • F: CA Brezac
TC Déodatien
12-14 avril • V: A.Sidorenko • F: A.Renard
TC Bormes Les Mimosas 19-21 avril • V: J.Hilaire • F: C.Roche
TC Lannion
30 avril - 1 mai • V: A.Renard • F: J.Blandin
TC Lehon
2-3 mai • V: J.Haehnel • F: J.Blandin
US Créteil
7-8 mai • V: G.Barrere • F: A.Rakotondramanga
JSA Maisons-Alfort 10-11 mai • V: Y.Thivant • F: CA Brezac
Vendredi 19 avril, Babolat a accueilli les gagnants du jeu « Deviens ambassadeur de la nouvelle Propulse », lancé sur notre page Facebook « We Love Tennis ». Cet événement, organisé à l’occasion de la sortie de la nouvelle chaussure Propulse, a permis à Stéphane et Yves de découvrir l’envers du décor de l’équipementier de Rafael Nadal. GrandChelem a suivi, toute la journée, ces deux passionnés de la petite balle jaune.
10h00 – gare de Lyon-Part-Dieu ; arrivée des deux gagnants Venus de Paris, pour l’un, et de
10h30 – Lyon-Corbas ; entrepôt de stockage C’est au cœur de la plateforme logistique de Babolat, de plus de
A venir…
« 30 ans de relation, ce n’est pas rien ! »
« Escudé, Fleurian, Gicquel… Beaucoup de champions ont foulé les courts du TC Gravenchon. Le tournoi de ce club symbolise parfaitement la relation que l’on installe avec nos partenaires, une relation de longue durée. Au fil du temps, on a toujours essayé de trouver les bonnes solutions et cette épreuve est devenue, au final, une vraie référence », explique Frédéric Vitoux, représentant de l’UNJPT (Union Nationale des Joueurs Professionnels) et de Tennis Pro. L’an dernier, c’est Olivier Patience qui s’était imposé face à Yannick Thivant. Cette année encore, il devrait y avoir un beau tableau du côté de la Normandie. « Je ne peux pas encore vous annoncer les joueurs qui seront présents, mais on y travaille. D’ailleurs, l’actualité va être assez dense pour Tennis Pro avec Roland Garros et les tournois qui l’entourent. C’est la période de la terre battue. Autant dire qu’on est à fond ! » conclut Frédéric.
programme de juin
le palmarès avril-mai
Photos : Rémi Capber
• TC Carpentras (7-8 Juin) • Savigny sur Orge (15-16 Juin) • TC Hunige (25-26 Juin) • TC Gravenchon (28-30 Juin)
Lille, pour l’autre, Stéphane et Yves sont immédiatement pris en charge et véhiculés par une voiture aux couleurs de la marque. Direction l’entrepôt de Corbas, situé à 15 minutes du centre ville de Lyon. Croissants et café au programme… et les questions fusent déjà, notamment au sujet du concept « Play & Connect ». Quelques infos fuiteront, même si le secret reste encore bien gardé.
25 000 m², que commence cette journée découverte. L’impression de gigantisme est frappante. De quoi s’extasier face à ce monstre de cartons, comme nous le confie Yves : « Je suis vraiment impressionné. Toutes ces actions automatisées, ces colis qui se déplacent tout seuls, ces machines... Cela me fait penser aux « Temps modernes » de Charlie Chaplin. » Il faut dire que cette plateforme alimente le monde entier, Etats-Unis exceptés.
12h30 – Lyon-Gerland ; siège mondial de Babolat
11h30 – Lyon-Corbas ; espace de fabrication du cordage A quelques
mètres de l’immense plateforme logistique se trouve l’espace production des cordages multifilament et monofilament de la marque. L’occasion pour les deux gagnants de suivre la ligne de production d’une corde d’un bout à l’autre ! Stéphane, quant à lui, cherche un produit en particulier : « Où sont les cordages en boyau ? » Eh non ! Le cordage 100% naturel de Babolat est, certes, lui aussi « made in France », mais fabriqué à Ploermël, en Bretagne.
Petite pause déjeuner au siège mondial de la marque, situé à Lyon, dans le quartier industriel de Gerland. Une brève visite des locaux érigés sur les vestiges du site historique, puis Yves et Stéphane se mêlent aux employés de l’entreprise à la cantine. Les discussions s’enchaînent… à quel sujet ? LE champion de la maison, évidemment : Rafael Nadal. « Alors, ce Roland Garros, il va le gagner ou pas ? » Le débat est lancé autour de la table. Forcément, chez Babolat, on y croit !
Facile de rencontrer les joueurs ! Contactez-nous pour animer vos événements et partager des moments privilégiés avec eux !
2012 mbre Septe oy Crot e Le u R TC
011 rs 2 - Ma nes cien n e l Va TSB
8
Rendez-vous sur : TC C aen - Dé cemb re 2 011
TC Amiens Métropole - Février 2010
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
www.tennis-pro.fr
14h00 – Lyon-Gerland ; atelier cordage Lucien Nogues entre en scène. Cordeur depuis plus de 30 ans, Lucien est THE référence en termes de pose de cordage. Nos gagnants sont rapidement mis à l’épreuve : « Fais attention, ne maltraite pas ta corde. C’est la machine qui tourne, non toi qui tourne autour... » Notre cordeur est exigeant et les gagnants très appliqués. Quelques anecdotes et conseils plus tard, la raquette est cordée : « Parfait, elle sonne juste », constate Lucien en la grattant. Félicitations, Yves et Stéphane, vous avez été adoubés par le King of String* ! *Le roi du cordage
15h00 – Lyon-Gerland ; laboratoire de Recherche et Développement Ambiance plutôt étrange : cela bippe, aspire et tape... Yves et Stéphane
pénètrent dans une salle abritée des regards, perchée au deuxième étage du bâtiment. Cet endroit très secret est consacré à la recherche et au développement des produits de la marque. Au bout de combien de temps casse le RPM Blast ? Quel est le niveau de vibrations d’une AéroproDrive ? Le feutre de la balle French Open s’use t-il de manière uniforme ? Nos gagnants connaissent désormais toute la mécanique et les processus de tests et de validation, qui font de Babolat une marque référence dans le monde du tennis.
16h00 – remise des lots Tranquillement installés dans la salle d’accueil, Yves et Stéphane reçoivent des mains de David Gire, Directeur Commercial France, et de Julie Ravier, du département marketing opérationnel, une montagne de cadeaux. Dont, évidemment, les Babolat Propulse 4, objets du jeu Facebook ! Parés pour tous leurs prochains matches, ces deux passionnés repartent ravis de cette journée en tout point instructive. « Qu’on se le dise, malgré la pluie qui tombait sur Lyon, c’était un peu Noël pour nous ! » conclut Yves, le sourire jusqu’aux oreilles.
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
9
nis.fr http ://www.weloveten
petits potins
grandchelem france
Textes de Simon Alves
Elior Open 57 Ferrer ou l’art de la smart-boulette !
On the Highway to hell
Julien Ducasse « Créer un plateau le plus dense et le plus fort possible »
Julien Ducasse, Directeur de la Communication de l'Elior Open 57 2013, un tournoi CNGT féminin, nous dévoile ses ambitions pour l'édition 2013, qui aura lieu du 22 au 30 juin. En quoi cette nouvelle édition va-t-elle être différente des précédentes ? La plus grosse différence, c’est le changement de date. En effet, en organisant l'Elior Open 57 une semaine plus tard que les années d’avant, nous ne souffrirons plus de la concurrence des qualifications de Wimbledon. Cela devrait être un énorme plus pour la densité du plateau sportif et le classement des premières têtes de série.
Etre un joueur de tennis professionnel implique d’avoir quelques responsabilités vis-à-vis de ses sponsors. Encore plus lorsqu’on est membre du top 5 mondial. Un certain David Ferrer est dans cette situation contraignante, mais plutôt enviable. La mobylette trentenaire reçoit un cachet de Samsung, comme c’est le cas de beaucoup de personnalités publiques, pour faire la promotion du dernier smartphone de la marque, le Galaxy S4. Jusqu’ici, le bougre a bien fait son travail. Consciencieux, l’Espagnol s’est notamment appliqué à bien retranscrire ce qu’on lui avait demandé de tweeter sur son compte : « Je suis très satisfait de mon nouveau #GalaxyS4, j’ai configuré le S Health de mon nouveau #GalaxyS4 pour m’aider dans les entraînements. @samsungmobile. » Rien d’anormal. Le job, quoi. Enfin, presque… Puisque, comme l’a fait remarquer un journaliste espagnol, le para-texte du tweet de l’ami Ferrer indiquait : « Via Twitter for iPhone » ! Soit le plus gros concurrent du Galaxy S4. Nul doute que les responsables de la communication chez Samsung ont dû apprécier à juste titre la petite boulette du joueur. Boulette qui a d’ailleurs été corrigée, mais qui a bien fait marrer du côté de la presse hi-tech. A bientôt, avec David Ferrer buvant du Pepsi dans un verre Coca Cola ou encore dévorant des Granola dans une pub pour Pepito !
Sloane est en manque de tweets ! « Besoin de rien, envie de toi », chantaient Peter & Sloane. Et bien ce titre de chanson un peu (beaucoup ?) kitsch pourrait bien s’appliquer à la situation que nous allons vous narrer. Et, comme le hasard (si, si, on vous jure) fait bien les choses, c’est justement d’une Sloane dont nous allons vous parler. Stephens, de son nom de famille. La plus grande espoir du tennis américain est triste. En colère, même. Et contre qui ? Ni plus ni moins que la grande Serena Williams qu’elle a battue à Melbourne ! Et qui, depuis, ne la «follow» plus sur Twitter. « Elle ne pas m’a adressé la parole, pas même un bonjour ou un regard depuis notre match à l’Open d’Australie. Les gens pensent qu’elle est sympa et tout, mais ce n’est pas la réalité! On ne supprime pas quelqu’un sur Twitter ou sur Blackberry Messenger sans raison ! » Serena, mauvaise perdante, ou bien Sloane, blessée d’être délaissée par son idole ? Réfléchissez-y à deux fois avant de ne plus suivre quelqu’un sur Twitter…
10
Pourquoi avoir pris le label du challenge Pro Elle ? Plus qu'un label, c'est surtout un choix de l'association des joueuses de tennis professionnelles. Elle reconnaît ainsi l'Elior Open 57 comme LE trophée Pro Elle, c'est-à-dire l'événement vitrine du travail de l'association. Pour nous, c'est avant tout une vraie reconnaissance de ce qu’on a réalisé depuis maintenant quatre ans. Nous sommes très fiers d'avoir été choisis depuis l'année dernière par les actrices de notre sport !
C
’est un peu la chronique d’un week-end passé en enfer. Nous sommes une semaine avant la périlleuse rencontre entre la France et l’Argentine, à Buenos Aires. Déjà, le décor est planté. La chaleur est insoutenable, l’adaptation à la terre battue est compliquée. Les soldats Benneteau, Tsonga and Co, bien que déterminés à dompter l’Albiceleste, sont contraints d’ôter le tee-shirt s’ils ne veulent pas fondre sous le soleil traître de la pampa sauvage et hostile à toute idée d’une nouvelle conquistada européenne sur ses terres arides. Non, Mesdames et Messieurs, les Français ne sont pas les bienvenus en ces lieux. Et, avant de le découvrir dans l’enceinte bouillonnante du Porque Roqua, les Bleus – non pas de chauffe, bien que le bon mot soit facile – ont dû d’abord endurer les pires souffrances lors de leurs séances d’entraînement. Au point de se retrouver à devoir s’exercer dans un club situé… sous une autoroute. Oui, oui, vous avez bien lu, sous une autoroute. « C’est malin… car ça permet de dépenser un peu moins d’argent pour couvrir des courts », s’est empressé de faire remarquer le guerrier Tsonga, amusé, pas plus impressionné que ça par les manœuvres de l’ennemi. « Pour faire un court couvert, c’est plutôt une bonne idée. En revanche, ce n’était pas évident de respirer, car il y avait pas mal de pollution juste au-dessous ! Mais c’était sympa et original. » Quel pied de nez réalisé par Jo aux perfides argentins, riant de l’adversité qu’ont tenté de lui opposer les porteurs de la bannière ensoleillée ! D’ailleurs, après avoir bravé les conditions les plus insupportables, le Manceau ne s’est pas fait prier pour entrer dans l’arène et montrer qu’il ne se laisserait nullement marcher dessus, en remportant ses deux duels. Mais, sur la route de l’Enfer, d’autres soldats n’ont malheureusement pas réussi à suivre leur leader dans sa course effrénée…
Avec le Moselle Open et votre tournoi, on a l'impression qu'il y a une vraie compétence dès lors qu’il s’agit d'organiser des événements sportifs dans la région (rire) ! C’est vrai que le tennis lorrain est riche en événements sur son territoire, car on peut également ajouter l'Open de Contrexéville, un 50 000$, le tournoi Future de Sarreguemines et Forbach, un 10 000$, et le trophée Elior de la ville de Saint-Dié, un CNGT. Ces événements de grande envergure sont très complémentaires, sportivement parlant. Nous essayons de partager nos expériences et nos idées le plus souvent possible pour proposer
chaque année une édition plus aboutie de nos compétitions respectives. Si, de l'extérieur, vous ressentez la qualité et les compétences, c'est probablement que ce travail porte ses fruits (rire) ! Quel type de plateau allez-vous essayer de constituer ? Un plateau le plus dense et le plus fort possible, évidemment, pour proposer toujours plus de spectacle. Le fait d'avoir modifié la date du tournoi devrait nous permettre de passer un cap dans ce domaine et d'attirer, probablement, des joueuses du top 100 mondial. A ce jour, Aravane Rezai, Petra Cetkovska et Mathilde Johansson ont, par exemple, confirmé leur participation en fonction de leur parcours dans le tableau final de Wimbledon. Pourquoi préférez-vous rester dans la catégorie CNGT, plutôt que de tenter l'aventure d'un tournoi ITF ? Principalement pour deux raisons. La première, c’est que le CNGT permet de commencer les qualifications au niveau que l'on souhaite. Les nôtres débutent au classement 15. On propose donc aux meilleures joueuses régionales d'intégrer une compétition très relevée et de se confronter au haut niveau tout près de chez elles. On a, ainsi, plus de 80 joueuses de seconde et première séries qui se retrouvent sur les courts de la Saussaie. La seconde, c’est que ce circuit nous offre beaucoup plus de souplesse au niveau de l'organisation et des animations extra-tennis. Nous pouvons mettre en place des concerts, des initiations sportives... Proposer chaque jour plusieurs animations, cela a toujours constitué notre ADN, c’est ce qui donne son
identité unique à l'Elior Open 57.Nous ne souhaitons surtout pas que cela change ! Qu’est-ce que vous attendez d’une belle édition, cette année ? D’avoir su satisfaire l'ensemble des joueuses présentes, des spectateurs et de nos partenaires, en répondant à leurs attentes respectives. C'est le défi permanent que nous essayons de relever année après année. Si nous parvenons également à atteindre le cap des 10 000 spectateurs présents durant la compétition, un cap symbolique souvent approché mais jamais atteint, je pense qu'on pourra dire que l'on a réalisé une belle édition !
Babolat invite à l’innovation pendant Roland Garros
Durant tout le tournoi, sous le Centre Technique National et à côté de son stand cordage, Babolat a décidé de dévoiler ses secrets concernant la future raquette connectée. A cette occasion, un grand jeu-concours est organisé ! Le cadeau ? Être parmi les privilégiés qui vont avoir la chance de tester en avant-première cette raquette révolutionnaire. Pour y participer, il suffit de se rendre sur l’espace Babolat Play… et pas uniquement les jours de pluie, comme c’est devenu une petite habitude !
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
L’Adidas Junior Tour prend son envol !
L
a marque aux trois bandes a lancé, cette année, son Junior Tour. Huit phases qualificatives ont été organisées, représentant chaque région. Pour cette première édition, plus de 3000 matches ont été joués dans deux catégories d’âge différentes : 11-14 ans et 15-18 ans. Il faut dire que le lot des gagnants est d’une valeur inestimable : vivre comme un pro’ une journée à Roland Garros. En effet, les quatre vainqueurs auront le privilège de taper la balle à Roland avec le parrain du tournoi, Jo-Wilfried Tsonga, et d’autres champions du team Adidas, le samedi 25 juin, à l’occasion du Charity Day. G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
11
nis.fr http ://www.weloveten
petits potins
Textes de Simon Alves
La croisière s’amuse… ou presque
Ah, le Portugal ! Son climat favorable, ses habitants si accueillants et ses côtes où viennent s’enfiler inlassablement les vagues de l’océan Atlantique… Le Portugal, pays des Magellan, Amalia Rodrigues et autres Cristiano Ronaldo – il en faut pour tous les goûts. Bref, l’endroit idéal pour se détendre, se cultiver et aller à la découverte de paysages merveilleux. N’est-ce pas Stan’ ? Ce n’est pas toi qui en as profité pour faire un petit tour de voile ? Mais si, quand tu étais engagé, il y a peu de temps, à Estoril ! Une photo vient même en témoigner ! Et l’on constate que tu n’y étais pas vraiment seul, hein, petit coquin… et plutôt bien accompagné ! C’est vrai qu’il y a pire que de se retrouver avec Elena Vesnina sur un frêle esquif dérivant au gré des flots, à portée des rivages lusitaniens. Pourtant, à y regarder de plus près, elle semble être la seule à afficher un grand sourire face au vent marin lui fouettant le visage... Stan’, toi, tu as l’air plutôt… perturbé. Gêné, peut-être ? Limite mal à l’aise. On a notre petite idée sur ce drôle d’embarras – tu nous diras si tu la trouves loufoque... Toi et Elena, vous êtes intimes, vous êtes proches. Vous désirez prendre un peu de temps pour vous, d’autant que vous êtes dans la même ville, ce qui n’arrive pas souvent au vu des calendriers divergents de l’ATP et de la WTA. Tout est prêt, le bateau est amarré au port, vous allez partir. Et, là… hop ! Comme semble le montrer la photo, vous vous retrouvez à trois sur le pont ! Qui est le troisième larron ? Héhé, on a bien une idée. Au vu de votre amitié, ce ne serait pas étonnant que ce bon vieux Benoît Paire soit venu jouer les trouble-fêtes. Par jalousie, probablement…
12
Tel fils, tel père !
N
on, Messieurs les jurés, le tennis n’est pas qu’un sport propre aux gentlemen. Oui, Messieurs les jurés, la petite balle jaune a ses côtés sombres. Oui, elle a aussi ses démons, sa part de sournoiserie et parfois même de violence. Certains garderont toujours en mémoire le caractère souvent exécrable de John McEnroe ou, plus récemment, les colères d’Andy Murray, ainsi que les pétages de plombs d’Ernests Gulbis. La nouvelle génération n’est pas non plus en reste avec un certain Bernard Tomic. Bien qu’un peu plus calme ces derniers mois, le jeune Australien s’est illustré par des faits d’armes peu reluisants en matière d’attitude sur et en-dehors des courts. Une altercation avec Peter Luczak lors d’un entraînement, une autre lors d’un match contre Marinko Matosevic à Perth, une arrestation pour excès de vitesse et, pour finir l’année 2012, une rixe qui lui a valu une suspension en Coupe Davis par la fédération australienne… Un palmarès que l’on peut qualifier d’impressionnant pour un joueur de seulement 21 ans. Mais nul doute que le comportement du petit prodige peut avoir une origine extérieure. Son nom ? John Tomic, le paternel et entraîneur de Bernard. Déjà impliqué dans différentes tentatives d’influence, en 2010, sur le Directeur du tournoi de Melbourne, ce dernier a fait beaucoup plus fort à Madrid… en mettant un coup de tête au Monégasque Thomas Drouet, partenaire d’entraînement de Bernie. Fort heureusement pour l’intérêt public, Tomic senior s’est retrouvé incarcéré dans les heures qui ont suivi. Si les raisons de ce geste complètement insensé sont encore inconnues à l’heure où nous écrivons, il est évident que la violence du geste risque de coûter cher à John Tomic. On évoque même l’idée pure et simple d’une radiation du circuit, à l’image des pères de Jelena Dokic ou d’Aravane Rezaï. Si cela pouvait avoir un effet bénéfique sur Bernard, on ne dirait pas non…
The place to be ! C’est devenu LA soirée mythique de la quinzaine de Roland Garros ! La fameuse Head Players Party se tiendra le lundi 3 juin, dès 23h30, au Duplex. C’est, bien sûr, Start Events Conciergerie qui organise cet événement devenu incontournable. We Love Tennis est partenaire de cette joyeuse fête, où le tennis sera dans toutes les bouches… même si de nombreux joueurs vont troquer leurs raquettes et leurs shorts pour un jean slim et une chemise échancrée. Plus d’informations sur : http://www.start-events.com
Papy Haas, Deutsche Qualität ! Combien de joueurs réfléchissent déjà à leur reconversion passée la trentaine ? Combien se voient flasques et fébriles, déclinants vers les abysses d’une irréversible vieillesse ? Combien sont-ils à penser qu’ils auront laissé le meilleur derrière eux ? Peut-être beaucoup. Mais il y en a un qui a décidé qu’il devait en être autrement. Un qui fait l’unanimité de par son jeu léché, sa longévité et son attitude exemplaire. Lui, c’est Tommy Haas. Rendez-vous compte ! 35 ans, avec plusieurs saisons de galères sans pouvoir évoluer à son meilleur niveau et, aujourd’hui, un retour dans les cimes du classement ATP ! Un physique qui laisse encore rêveuses bon nombre de spectatrices se pressant pour le voir jouer torse nu lors de ses entraînements. Un titre de « Comeback de l’année 2012 » et, récemment, une demi-finale surprenante à Miami après avoir sorti le numéro un mondial, Novak Djokovic. Une femme parfaite avec laquelle il a eu une fille… parfaite. On pourrait continuer encore des heures comme ça ! Si Tommy n’est pas la preuve irréfutable que les machines allemandes sont d’une qualité supérieure…
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
13
FFT/Direction de la Communication et du Marketing - Photographie : Thierry Le Gouès - Direction artistique : Bang Bang
GRANDCHELEM FRANCE
Arnaud Di Pasquale « Je m’inscris dans la continuité » Arnaud Di Pasquale, nouveau DTN, prendra officiellement son poste le 1er juillet prochain. Il nous a accordé un entretien pour faire le bilan de son action en temps que responsable du haut niveau masculin. Mais aussi se projeter vers le challenge qui l’attend. Entretien réalisé par Laurent Trupiano
Arnaud, que répondez-vous à ceux qui vous disent trop jeune pour prendre la succession de Patrice Hagelauer (NDLR : il est âgé de 34 ans) ? Je ne peux pas nier mon âge (sourire) ! Sans dire que cette question m’agace, je la trouve sans réel rapport avec le poste de DTN. Je suis peut-être naïf, mais, si l’on me fait confiance, j’ai tendance à croire que ce n’est ni une question d’âge, ni une question de réseau. Mais bien plutôt parce qu’on estime que j’ai les compétences pour prendre la succession de Patrice. Certes, mais le poste de DTN implique des missions qui vont au-delà de celles que vous aviez en tant que responsable du haut-niveau... Bien sûr, je ne le découvre pas ! Il y a des gens de qualité au sein de la DTN ; à moi de bien m’entourer et d’orchestrer au mieux mes équipes. C’est le rôle d’un manager. J’avais expliqué, il y a bien longtemps, que je ne voulais être candidat qu’à une condition : que Patrice Hagelauer et son bras droit, Jean-Claude Massias, y voient un sens. Je voulais aussi m’assurer que ma candidature soit bien perçue et comprise correctement par toute l’équipe de la maison CNE, avec laquelle je bosse depuis quatre ans. Comment s’est déroulée la procédure ? Il n’y a pas eu de campagne à proprement parler, mais beaucoup de dialogue, des discussions avec la Direction générale, Gilbert Ysern et, forcément, le Président, Jean Gachassin, ainsi que Jean-Pierre Dartevelle, l’élu chargé de la Direction technique. J’ai pu exprimer mes idées librement. Et, surtout, expliquer ma vision, mes objectifs. Mes interlocuteurs ont aussi compris, je pense, que j’allais m’inscrire dans le mouvement insufflé par Patrice durant son mandat. D’autant que ce projet mené par la DTN depuis quatre ans, je l’ai aussi porté à travers mes responsabilités. Vous avez été auditionné auprès du Ministère ? Oui et je m’en souviens bien, forcément (sourire). J’ai dû présenter, sous la forme
14
d’un grand oral, l’ensemble de mon projet. Eric Srecki, ancien DTN à la Fédération Française d’Escrime (NDLR : aujourd’hui chef du bureau du sport de haut niveau et des fédérations unisport), était présent à cette audition. Il y avait également Christian-Lucien Martin (NDLR : sous-directeur de la vie fédérale et du sport de haut niveau), ainsi qu’une troisième personne dont j’ai oublié le nom. J’avais l’impression de passer un examen d’entrée dans une grande école (rires). Et, pour tout vous dire, je m’y suis préparé comme je me serais préparé pour une finale de tournoi. C’était un moment fort, un point de passage qui m’a permis de prendre conscience du choix que j’avais fait en postulant à ce poste. Un poste où le travail ne manque pas… Oui, les missions sont multiples et les enjeux importants. On jouit, par exemple, chez les hommes, d’une génération assez exceptionnelle. Mais notre boulot, c’est aussi d’anticiper… Quid de l’après ? On ne doit pas rester les bras croisés en attendant avec anxiété le fameux trou de génération. Il faut, au contraire, agir concrètement, sur le terrain, pour changer les mentalités et impliquer encore plus fortement les cadres techniques dans les choix stratégiques. Il n’y a pas de fatalité, nous ne sommes pas obligés de subir les cycles. Aujourd’hui, on connaît avec précision les points de passage qui permettent d’atteindre le haut niveau, les méthodes qu’il faut mettre en place pour maximiser les chances de réussite. A nous de tout mettre en œuvre pour continuer à former des champions. Prenez le tennis féminin : ce n’est pas en quelques années seulement que l’on va retrouver une densité aussi forte qu’avec la génération 79 ; en revanche, ce que la DTN a relancé portera ses fruits très bientôt. Là aussi, le passé pèse lourd, donc il faut savoir être patient. L’arrivée d’Amélie Mauresmo, cela été un vrai pas en avant. D’ailleurs, l’idée de faire appel à des champions qui ont marqué l’histoire du tennis, c’est un bel axe de réflexion. Nous sommes riches d’expériences acquises au haut niveau ; à nous de savoir nous appuyer sur ces compétences au bon moment et dans les situations qui s’y prêtent.
On sent que vous aimeriez en dire plus… Officiellement, je prends mes fonctions de DTN le 1er juillet. Il serait tout à fait inopportun de commencer à m’exprimer librement, alors même que Patrice est encore en fonction. Ce ne serait pas correct. Je ne vais pas non plus mener une révolution, je suis dans la logique de la politique menée depuis quatre ans. J’en ai été un acteur, je ne peux pas renier ce qui a été réalisé et l’ensemble du staff qui a porté ses idées. Ce serait illogique. Cela ne m’empêchera pas d’y apporter ma patte, bien entendu, et mon état d’esprit. C’est aussi pour cela que j’ai été choisi. Puisqu’on ne peut pas parler du futur, parlons du présent et du passé. Quel bilan dressez-vous des actions que vous avez menées en tant que responsable du haut niveau ? C’est vrai que c’est plus simple de commencer par là ! (Rires) Ma plus grande fierté, c’est d’être parvenu à assainir – et j’emploie sciemment ce verbe – le système de soutien que la Fédération apporte tous les jours aux joueurs de haut niveau. Ce rééquilibrage était un axe majeur de ma mission. Il a fallu beaucoup dialoguer, expliquer, parce que, dans ce cas-là, l’héritage est lourd. Au début, il y a eu des grincements de dents, mais avec le temps, je suis parvenu à faire passer mes idées en douceur sans brusquer les choses. Quand on vous a vu avant les Jeux, c’était il y a presque un an… On sentait que cette mission vous tenait à cœur. Avec deux médailles, on peut dire que le contrat a été rempli ! Sportivement, oui, émotionnellement, encore davantage. Il est clair que cela a été un moment incroyable. Néanmoins, sans être un éternel insatisfait, au fond de moi, je me dis qu’on aurait pu faire mieux. Quoi qu’il en soit, cela a été fort et puissant ; toute l’équipe a été incroyable. Et, pour tout vous dire, j’ai vraiment hâte de repartir dans quatre ans. Ce sera, d’ailleurs, un bel objectif. Pour moi, les Jeux Olympiques, c’est sacré et cela le restera éternellement.
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
La Coupe Davis est, elle aussi, une épreuve marquée d’histoire. Comment avez-vous vécu cette élimination en Argentine ? Un peu comme une injustice, mais le mot n’est pas approprié : ce serait nous décharger de nos responsabilités. Comme je venais d’être papa, je n’ai pas pu me rendre en Amérique du Sud. J’ai vécu cette défaite de loin, sous le prisme de la distance. Mais, si je m’en tiens aux circonstances, je ne peux qu’être déçu. Notamment lors du double… Je ne sais toujours pas comment on a pu perdre ce point ! C’est une surprise... On m’a expliqué que le public était incroyable, que la pression était dingue. Je veux bien le croire, mais il ne faut pas non plus se leurrer. C’est réellement nécessaire d’installer une forme d’autocritique. Cela fait trois fois que ce point du double nous échappe sur terre battue. Comment se donner les moyens de former davantage de vrais joueurs de terre battue, capables de se réadapter à cette surface en quelques jours, pour y battre des spécialistes ? On vous sent remonté ! Non, il ne s’agit pas de pointer du doigt des fautifs. Mais, comme beaucoup de spécialistes et de passionnés l’ont remarqué, cette année, on bénéficiait d’un tableau plutôt favorable si l’on passait le cap des Argentins. C’est rageant ! On a le sentiment que la Coupe Davis n’a plus la place qu’elle mérite… Vous êtes partisan d’un changement de format, comme Novak Djokovic ? Plus je me pose la question et moins j’ai de réponse. Je ne sais pas si la solution préconisée par Djokovic est la bonne formule. Rassembler les équipes qualifiées durant deux semaines, comme pour une Coupe du Monde... Je ne crois pas. Quoi qu’il en soit, avec le temps, on ne fera pas l’économie de mener cette réflexion pour préserver cette compétition mythique, qui s’inscrit parfois mal dans le calendrier très dense des meilleurs joueurs du monde.
COLLECTION 2013 Boutique Roland-Garros 2, avenue Gordon-Bennett 75016 Paris www.storerolandgarros.com G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
15
Corner Spécialistes
Corner Spécialistes
L’ART DU CORDAGE…
Joueurs occasionnels, comme professionnels, attachent une importance particulière à leur cordage. Et pour cause, on estime que celui-ci est responsable de 40 à 50% des performances d’une raquette. C’est, en effet, la seule partie de cette dernière qui entre en contact avec la balle, l’espace de quatre millièmes de seconde. Performance ? Oui, mais aussi sensations ! Selon sa nature, sa structure, sa jauge ou encore sa tension, un cordage offre plus ou moins de puissance, de contrôle ou de confort au joueur. Aujourd’hui, parmi la multitude de modèles qui existent sur le marché, il n’est pas toujours facile de déterminer celui qui convient le mieux à son jeu. C’est le rôle des spécialistes qui, à l’image de véritables médecins, identifient au cas par cas les besoins des joueurs et leur apportent des réponses précises et personnalisées. Pour ce deuxième volet du Corner Spécialistes consacré au cordage, quatre d’entre eux répondent à nos questions et nous font partager leur expérience. Entretiens réalisés par Alexandre Dinkespiler
JERÔME COING
(Tennis Store, Nancy) « L’invention de la corde octogonale, une avancée majeure »
Corder, c’est un plaisir avant tout ? Je corde en moyenne 5000 à 6000 raquettes par an. Et je peux garantir que le plaisir est toujours le même ! Les raquettes sont toutes différentes, les combinaisons de cordages également. On a envie que la raquette qu’on corde gagne le plus de matches possible. C’est un vrai défi ! Je pense qu’il faut aimer corder pour faire ce métier. Au-delà de l’aspect technique, qui peut s’acquérir rapidement, un bon cordeur est quelqu’un qui doit vous conseiller, trouver le cordage et la tension adaptés à vos besoins.
Quel avenir envisagez-vous pour le cordage ? Les marques font beaucoup de progrès, depuis quelques années. Le tennis évolue vers plus de puissance et d’effets. Les cordages en monofilament prennent ainsi une place plus importante. L’enjeu, c’est de faire en sorte qu’ils offrent de meilleures sensations aux joueurs. L’invention majeure, à mon sens, cela a été la corde composée d’arêtes, comme le RPM Blast. Sa structure octogonale augmente la prise d’effet et lui permet de conserver de la souplesse, contrairement aux cordages classiques en monofilament.
On dit souvent que le boyau est la Rolls-Royce du cordage. Mais il n’a pas tendance à disparaître, aujourd’hui ? Pas totalement. J’ai près de 200 raquettes en boyau à corder par an, ce n’est pas rien. La majorité des seniors qui viennent dans ma boutique demandent du boyau. Même si c’est un cordage relativement cher, un joueur qui ne lifte pas peut le conserver plus d’un an sur sa raquette. Les sensations sont très bonnes, car la corde est rendue élastique par le collagène du boyau. Il n’y a quasiment pas de vibrations... Pour les joueurs d’un certain âge qui ont des douleurs au bras et pratiquent un jeu à plat, c’est le cordage idéal ! Avant Borg, les effets n’existaient quasiment pas.
Vous avez une anecdote amusante à nous raconter à propos de cordage ? Oui ! Dans le cadre d’une exhibition, à Nancy, j’ai cordé les raquettes de Pat Cash, Younes El-Aynaoui et Mansour Bahrami. A l’époque, Pat Cash savait qu’il allait affronter John McEnroe et voulait absolument gagner. Il m’avait demandé d’utiliser deux cordages que son sponsor lui avait fournis. Un des deux cordages était de très mauvaise qualité. Au bout de quelques frappes, il m’a renvoyé les raquettes pour que je lui pose un autre cordage. J’ai dû lui corder six cadres en un temps record. Je m’en souviens encore (rire) !
ANTONY FACONDINI
(TennisLand, Pontault-Combault) « On se refuse à vendre des raquettes pré-cordées »
C’est quoi, une raquette bien cordée ? Avant tout, un cadre qui présente une tension uniformément respectée. Les cordes ne doivent pas être sautées, mais maintenues droites et à leur place, et les nœuds doivent être propres. Pour ma part, je suis cordeur depuis l’âge de 14 ans, ce qui me fait 16 ans de métier, maintenant. A mon sens, il faut environ une trentaine de cadres pour apprendre les automatismes du cordage. Après, on progresse avec l’expérience. Il y a des précautions particulières à prendre vis-à-vis des jeunes joueurs? On déconseille les monofilaments aux jeunes de moins de 14 ans, car ils peuvent provoquer des douleurs au bras. Les monofilaments ne se déforment pas à l’impact. Les répercussions se font sur le bras plus que sur la corde. Ce sont des cordages adaptés aux adultes qui cherchent de la prise d’effet et une corde qui ne s’effiloche pas, mais la frappe est bien plus sèche. Le seul cordage monofilament qu’on accepte de poser pour les plus jeunes, c’est le Babolat Pro Hurricane Feel. C’est un cordage axé confort, qui peut convenir à un jeune joueur commençant à casser assez régulièrement, mais dont le bras n’est pas encore assez solide pour supporter des monofilaments classiques. Sinon, on peut se tourner vers une solution hybride, en conservant des cordes en multifilament dans les travers de sa raquette. A quelle fréquence faut-il changer son cordage ? Tout dépend, bien entendu, de la régularité de la pratique. Pour un joueur qui joue deux fois par semaine environ, je conseille de changer de cordage environ tous les deux mois. Même s’il n’a pas encore cassé et que la personne se
sent bien, celle-ci ne se rend pas forcément compte que le cordage a bougé et perdu en rendement. Un joueur qui compense cette perte avec son bras risque une blessure. Mais la fréquence de changement dépend aussi du lieu où la raquette a été entreposée. Les cordages sont particulièrement sensibles au soleil et aux transports. Essayez de jouer avec une raquette qui a passé dix heures dans la soute à bagages d’un avion. Vous verrez bien l’impact de la pression atmosphérique sur vos cordes... C’est pour cela qu’en tant que spécialiste, je me refuse à vendre des raquettes qui ont déjà été pré-cordées. Lorsqu’une raquette passe plusieurs jours dans la soute d’un avion ou entreposée dans des bateaux, son cordage est bon à jeter. Au haut niveau, il y a des exigences particulières ? J’ai eu l’occasion de corder pour la marque Yonex, à Roland Garros, en 2008. Nous devions le faire dans un hôtel voisin, puisque Tecnifibre avait l’exclusivité dans l’enceinte du stade. Je cordais une dizaine de raquettes, chaque soir, pour Rui Machado, Maria Kirilenko, Ana Ivanovic et David Nalbandian. Lleyton Hewitt, lui, se déplaçait avec son propre cordeur. Les joueurs préféraient que je corde leurs raquettes le matin, juste avant leur match, alors que je pouvais très bien le faire la veille. La perte de tension aurait été dérisoire, mais ils insistaient pour que ce soit fait le matin. Une question d’habitude (rire) ! L’aspect psychologique est important. Je me souviens d’une joueuse qui me demandait toujours de faire plus de nœuds que la norme, de manière à ce que la tension soit mieux maintenue. C’est vrai qu’en rajoutant des nœuds, la tension est un peu plus juste, mais la différence est tellement minime que je doute qu’elle soit réellement perceptible.
JEAN-PHILIPPE BIOSSAC
(Set et Match, Limoges) « La tension, c’est une question de sensations »
Quelle relation entretient le joueur occasionnel avec son matériel ? Dans notre boutique, on constate que les gens sont pointilleux avec les tensions. Ils peuvent demander des tensions différentes s’ils jouent sur des courts couverts ou en extérieur, par exemple. Et, ce, quel que soit leur niveau de jeu. La tension est le paramètre qu’on peut changer le plus facilement. Il suffit qu’un joueur ne se sente pas bien pour qu’il remette en cause son matériel. Parfois, c’est difficile de faire comprendre aux gens qu’il faut tendre les cordages en monofilament avec un ou deux kilos de moins qu’on ne le ferait pour un multifilament, sinon c’est la tendinite assurée. Une tension de 23kg sur un monofilament, c’est tout à fait normal. Là, c’est le coude qui est en jeu (rire) ! De la même manière, les plans de cordage ont une influence sur la durée de vie des cordes. Selon le nombre de montants et de travers qui composent le cadre, le cordage sera plus ou moins espacé. Lorsqu’il est très espacé, il offre plus de puissance, mais il casse plus vite. Pas facile, en tant que cordeur, de justifier qu’un même cordage dure plus ou moins longtemps sans que le client ne remette en cause notre qualité de pose. Le boyau, c’est une espèce en voie d’extinction ? Nous, on ne vend quasiment plus de cordages en boyau. Certaines personnes âgées, qui jouent en boyau depuis leur enfance, le demandent, mais c’est assez rare. Ce sont des cordages qui coûtent quand même près de 40€. Prix auquel il faut ajouter la pose. Aujourd’hui, les multifilaments essaient de se rapprocher du boyau. Ils ne l’égalent pas en termes de sensations, mais ils ont l’avantage d’être trois fois moins chers. Sur le circuit professionnel, le cordage tout boyau tend aussi à disparaître, excepté pour certains joueurs, me semblet-il, comme Michaël Llodra, par exemple. En revanche, le boyau sert toujours dans les combinaisons hybrides. C’est une tendance qui se développe chez les filles, ce qui ne nous facilite pas la tâche (rire) ! Il faut faire très attention avec le boyau : il est fragile et s’ouvre rapidement s’il se coude ou s’il vrille.
C’est difficile d’être précis dans le choix de la tension ? C’est plus une question de sensations que de tension exacte. D’une marque à l’autre, les machines peuvent varier. Cela oblige les joueurs à s’adapter en permanence. Beaucoup demandent plusieurs raquettes cordées à différentes tensions en début de tournoi et choisissent celles qui leur convient le mieux. C’était le cas de Kimiko Date-Krumm. Les conditions de jeu jouent aussi un rôle important. Par exemple, plus on monte en altitude, plus les balles ont tendance à voler. En réponse, le joueur va tendre un peu plus pour garder du contrôle. En parlant des conditions, je me souviens d’un match de Fed Cup un petit peu particulier, France-Slovaquie. A l’époque, je cordais les raquettes des Slovaques, dont faisait partie Daniela Hantuchova. Elle utilisait des cordages en boyau. J’avais commencé à tendre ses raquettes à 26 kg, mais il y avait une telle chaleur et une telle humidité dans le Palais des Sports que j’avais dû finir à 30kg. Une demande insolite ? Kimiko Date-Krumm, sans hésiter ! Pour le tournoi 50 000$ de Limoges, elle nous avait confié ses raquettes. Elle utilisait des cordages hybrides avec du boyau et elle voulait qu’on place des petits morceaux de cuir aux extrémités de chacune de ses raquettes, pour qu’ils amortissent les vibrations pendant le jeu. Je vous laisse imaginer la galère que cela a été de corder les quatre à cinq raquettes qu’elle nous demandait chaque jour (rire)…
THIERRY GRANIER (Perf Tennis, Lyon) « Les joueurs occasionnels s’inspirent beaucoup des professionnels » Quels sont les cordages qui se vendent le mieux auprès du grand public ? D’une manière générale, les joueurs occasionnels s’inspirent beaucoup des professionnels pour choisir leur matériel. J’ai connu la période des cordages en couleur, par exemple. Tout le monde m’en demandait pour imiter les champions. Même chose avec les cordages hybrides, qui ont été à la mode pendant quelques années. Maintenant, on me demande des cordages en monofilament, parce que la majorité des joueurs actuels les utilisent. D’ailleurs, pourquoi un tel engouement pour les cordages en monofilament? Les cordages évoluent en réponse aux changements qu’il peut y avoir sur les raquettes. Aujourd’hui, les plans de cordage sont plus ouverts. Les tamis sont plus espacés. Les raquettes sont plus puissantes, mais les cordages cassent plus facilement. C’est pour cela qu’on voit de plus en plus de monofilaments sur le circuit. Ce sont des cordes rigides, qui restituent le lift, mais qui ne sont pas toujours agréables à jouer, car elles sont conçues avant tout pour durer. Pour apporter de meilleures sensations aux joueurs, les marques diminuent la jauge de ces cordages. Les monofilaments fins se développent beaucoup, c’est une bonne chose.
En dix ans de cordage pour le Grand Prix de Tennis de Lyon, quelle a été votre raquette la plus délicate à corder ? Celle de Pete Sampras ! Il a participé au tournoi trois années de suite et il avait ses habitudes. Sa raquette avait un petit tamis qu’il tendait à 34, voire 35kg, avec du boyau. Nous devions prendre des précautions particulières. Quand vous cordez une petite raquette à des tensions extrêmes, le cordage casse comme du verre, surtout lorsqu’il s’agit de boyau. Dès qu’il décentrait un peu la balle, le cordage s’explosait. Peu de joueurs arriveraient à jouer avec son matériel aujourd’hui. D’autant que les raquettes étaient plus lourdes à l’époque. Avec une tension de 35kg, il faut de la force dans le bras et une technique impeccable pour faire avancer la balle. Et l’anecdote la plus marquante ? Je me souviens d’une année où Wayne Ferreira avait affronté Jim Courier. Les deux joueurs avaient le même sponsor à l’époque. Il se trouve que tous les cordages de ce sponsor étaient floqués de l’inscription « Jim Courier », pour une question de publicité. Mais la marque n’avait pas pris la précaution de donner des cordes particulières à Wayne Ferreira. Ferreira avait donc joué tout le match avec le nom de son adversaire inscrit sur son cordage. Il avait d’ailleurs fini par gagner !
Laurent Lardon (Stringbox, Montpellier) rejoint le Corner Spécialistes
Implantée depuis 2009 à Montpellier, la boutique Stringbox est une référence incontournable pour les amoureux de tennis de la région. Véritables spécialistes du cordage, Laurent et son équipe sont régulièrement sollicités par la marque Tecnifibre pour corder les raquettes des joueurs de haut niveau. Joueur occasionnel ou grand compétiteur, vous trouverez forcément votre bonheur parmi les 200 références de cordages et le vaste choix de raquettes, de textile et d’accessoires que Stringbox vous propose !
Les magasins partenaires du Corner Spécialistes Balle de match Responsable : Grégory BINET 16, rue du Sablon 57000 Metz w w w.per f-tennis.com
16
Perf Tennis Responsable : Thierry GRANIER 96, rue Vendôme 69006 Lyon www.perf-tennis.com
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
RIVIERE SPORTS Responsable : Hugues RIVIERE 139, rue du 8 Mai45 (La Cousinerie) 59650 Villeneuved’Ascq www.riviere-sports.fr
Set et Match Responsable : Jean-Philippe BIOSSAC 6, avenue Albert Thomas 87100 Limoges Et : 169, route d’Angoulême 24000 Perigueux www.setetmatch.fr
Tennisland Responsable : Antony FACONDINI 2, quarter rue de l’Epinette 77340 Pontault-Combault www.tennisland.fr
Tennis Store Responsable : Jérome COING 89, rue du Sergent Blandan 54000 Nancy www.tennis-store.fr
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
17
xxxx
guide DE roland garros 2013 AU SOMMAIRE DU GUIDE
•
20-21 : « Petits tics et grands tocs, histoire de la Rafa-ttitude », avec Guylaine Baroz et Ronan Lafaix 22 : « Grigor Dimitrov, sur les traces de Roger Federer » 24-25 : « Prince Paris Tour » 26-27 : « Paroles de terriens », avec Gilles Müller, Florent Serra, Edouard Roger-Vasselin et Marc Gicquel 28-29 : « 72 heures avec Janko Tipsarevic » 30 : « Une terre bleu-blanc-rouge » 32-33 : « Paris rêve d’elles ; elle rêvent de Paris » 34 : « Ces Bleus qui nous ont fait vibrer » – 36 : Nicolas Devilder : « J’ai été piétiné par Rafael Nadal » 38 : Julien Varlet : « On pourrait me coller l’étiquette de loser » 40 : Alexis Tetang : « Faire évoluer les mentalités- » 42 : Georges Brasero : « Ce sport est tellement magnifique » 44 : shopping !
•
•
•
•
THE
M A L S D GRAN
•
•
•
•
•
•
NADAL VS. DJOKOVIC
E C N E I R E P EX
Ils ont choisi leur camp…
Ce sont les protagonistes tant attendus de la prochaine quinzaine de Roland Garros. Les deux acteurs majeurs. Le meilleur joueur de l’histoire sur terre battue remet en jeu son titre à Roland Garros. L’actuel meilleur joueur du monde va tenter de lui voler la Coupe des Mousquetaires. D’un côté, Rafael Nadal. De l’autre, Novak Djokovic. Qui va gagner ? Qui est favori ? Qui s’écroulera, vainqueur, le 9 juin prochain, sur la terre de la Porte d’Auteuil ?
0-15 DJOKOVIC
« Mon objectif, c’est Roland Garros. Je veux gagner ce tournoi cette année. Ce n’est un secret pour personne. Des quatre tournois du Grand Chelem, Roland-Garros est mon préféré. Je ne dis pas ça pour me mettre le public français dans la poche. Je le pense sincèrement. Certes Wimbledon est le tournoi que j’avais toujours rêvé de gagner, car c’est le plus important dans notre sport. Mais Roland Garros est celui où je me sens le plus à l’aise. C’est en Europe, à Paris, une ville magnifique que j’adore. » Novak Djokovic (conférence de presse)
15-A
« En finale, à Monte-Carlo, cette année, il m’a manqué un peu de physique. J’ai fatigué plus vite que d’habitude et je n’ai pas maintenu l’intensité nécessaire. Mais si on m’avait dit que j’aurais de tels résultats il y a quatre mois, j’aurais pleuré de joie. Je suis sur la bonne voie pour Roland Garros. Quand j’arriverai à Paris, j’aurai eu tout le temps nécessaire pour bien me préparer. Je veux être à 100% à ce moment-là. Car je veux gagner ce tournoi. […] Savoir si je suis le meilleur ou pas sur terre battue, ce n’est pas à moi de répondre. Mais il est vrai que j’ai sans doute les meilleurs résultats sur cette surface. » Rafael Nadal (conférence de presse)
30-15 NADAL
« Quand j’arrive à Paris, je ne passe jamais de très bonnes nuits. C’est l’unique tournoi où une défaite est, par définition, très mauvaise. Il y a plus de tension que nulle part ailleurs. Je retrouve mon sommeil quand tout est fini, seulement si on a gagné… […] Mais je crois que Rafa arrivera quand même à 100% à Roland Garros. » Toni Nadal (Le Monde)
30-A
« Une chose est sûre : Nadal et Djokovic sont les deux meilleurs joueurs du monde sur terre battue. Mais l’histoire dit que celui qui gagne Monte-Carlo gagne souvent Roland Garros. La victoire de Novak Djokovic à Monaco va donc lui donner un vrai avantage psychologique. » Björn Borg (L’Equipe)
30-40 DJOKOVIC
« Je pense que Djokovic aurait gagné Roland Garros l’an passé, s’il n’y avait pas eu l’interruption due à la pluie au milieu de la finale. Mais selon moi, cette année sera la bonne. Il va très certainement l’emporter. » Jim Courier (Tennis.com)
JEU, SET ET MATCH DJOKOVIC
« Les joueurs ont moins peur de Nadal. Ils respectent toujours autant la personne, mais moins le joueur. Pour moi, cette année, c’est la chance de Novak et Andy de gagner Roland Garros. Celle de Roger également, mais il l’a déjà remporté. Si Rafa gagne Roland Garros cette année, j’admettrai que je me suis complètement trompé, parce que je n’imagine pas qu’il puisse le faire. » Mats Wilander (DPA)
BABOLAT - THE OFFICIAL TENNIS SHOE OF THE CHAMPIONSHIPS, WIMBLEDON
18
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
BaBolat, raquettes, Balles et cordeur officiels roland-Garros 2013 G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
19
guide DE roland garros 2013
guide DE roland garros 2013
Petits tics et grands tocs Histoire de la Rafa-ttitude… Roland Garros est le royaume d’un homme : Rafael Nadal. Qui dit royaume, dit roi. Qui dit roi, dit rituels. Ceux du Majorquin sont les mêmes depuis plus d’une dizaine d’années. Je me touche les cheveux. Je me remets le slip. Je m’effleure le nez. Je cale, dans le même temps, mes deux pieds dans la terre. Et, au changement de côté, je positionne mes bouteilles avec une maniaquerie confinant à la folie. Mais quels sont les messages qu’envoient ces étapes rituelles ? Dans quelle mesure servent-elles Rafa à chacun de ses couronnements, Porte d’Auteuil, comme sur les autres tournois du circuit ? Nous sommes allés poser la question à Guylaine Baroz, psychologue et fine analyste nadalienne. Ainsi qu’à Ronan Lafaix, coach connu et reconnu, spécialisé dans les méthodes de concentration. Décryptage. Entretiens réalisés par Laurent Trupiano
Le tic, le toc… Que sont-ils ? Rituels ? Superstition ? Guylaine Baroz (GB) : Un tic est un mouvement moteur involontaire et automatique, qui vise à réduire une tension globale. Un toc est une action pensée et réfléchie, sous-tendue par un conflit psychique générateur d’angoisse. Ce conflit psychique s’exprime par des symptômes dits « compulsionnels » : idées obsédantes, compulsion à accomplir des actes indésirables, rites conjuratoires. Il vise à prévenir un événement anxiogène. Le rituel, lui, est plein de ce caractère conjuratoire. Les actes prennent une valeur quasi magique et leur répétition constitue le rite. Par là, il est associé au toc. La superstition, quant à elle, n’a rien à voir avec tout cela. Elle se forge souvent sur l’association d’un événement concomitant à une réussite ou à une défaite. Exemple : Agassi a cessé de porter des sous-vêtements à la suite d’une victoire où il n’en portait pas. Ronan Lafaix (RL) : A propos du tic et du toc, je n'ai rien à ajouter (rires), tout a été dit. Le rituel est devenu un mode de fonctionnement du joueur de haut niveau. Cela lui permet de rester dans sa zone de confort, sur le plan de la concentration. Il se crée des rituels : cela peut être avec la serviette qu’il demande, lors même qu’il ne transpire pas. Pour ce qui est de la superstition, nous changeons vraiment de domaine. Nous rentrons dans celui de la croyance et, avec le recul, cela peut paraître ridicule. Je me souviens avoir perfé, un jour… Tandis que je me rendais à un tournoi, je m’étais arrêté à un feu orange alors que j'avais largement le temps de passer. Par la suite, lors des tours suivants, j’ai systématiquement fait en sorte de m’arrêter à ce feu-là, qu’il soit vert, orange ou rouge, quitte à ralentir à son approche. Mais je vous rassure, au final, je n'ai pas gagné le tournoi (rires) ! Rafael Nadal, comme d'autres joueurs, refuse de marcher sur les lignes. C'est un toc, une routine, une habitude ? GB : Si faillir à cette idée devient une pensée obsédante, qui entraîne une angoisse ou une déstabilisation émotionnelle, il s’agit d’un toc. Dans ce cas, le sujet va toujours effectuer le même déplacement, dans le même ordre, dans le même sens, avec le même nombre de pas ou tout cela à la fois. C’est la toute puissance de la pensée magique. Faillir à ce rituel crée, chez le sujet, l’idée que cela peut déclencher un problème plutôt grave. Dans les autres cas, cela peut relever de la superstition ou de la routine. On peut prendre certaines habitudes, on en a tous dans la vie quotidienne. RL : J'ai du mal à me mettre à la place de Rafa. Les lignes du court peuvent signifier tant de choses chez un joueur de tennis... Les limites de son espace ou son territoire qu'il ne faut pas vio-
20
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
ler. En marchant sur la ligne, il touche, peut-être, au sacré, puisque celle-ci délimite le terrain. On peut tout imaginer, d'autant que les lignes sont ce que visent souvent les champions pour faire la différence. Au fil du temps, on a l'impression que les joueurs de haut niveau s’inventent de nouveaux tics et tocs. On peut l'expliquer ? GB : On ne se rajoute pas des tocs ou des tics. Ils relèvent de l’automatisme ou de la compulsion. Je pense qu’on a tendance à tout banaliser... L’accès à l’information par des publics non initiés amène à un détournement de certains sujets. A l’origine, le toc, ou trouble obsessionnel compulsif, est l’un des symptômes de la névrose obsessionnelle. Il ne faut pas minimiser quelque chose qui est une véritable souffrance chez certains patients. Ceuxci s’en passeraient bien volontiers ! Il y avait, certainement, des joueurs à tocs dans les années 60, mais le public ne savait pas ce que c’était. Aujourd’hui, le joueur subit une pression très forte. Celle de son entourage direct, familial pour la plupart, mais aussi celle de la surmédiatisation. Il doit être au top tout le temps. En plus d’être un champion, il se doit d’être beau, charismatique, people… Parfait, en somme. Sous les feux des médias, il est scruté en permanence dans ses moindres faits et gestes. Alors peut être qu’avoir des tocs et des rituels permet de reprendre un peu le contrôle. RL : Je n'arrive pas à savoir si ces tocs sont là pour rester concentré ou s'ils sont liés à une angoisse clinique. En revanche, ils ont l'avantage de permettre à Rafael Nadal de rester dans l'instant présent, ce qui est une grande force chez lui. Il vit chaque point comme il vivrait le dernier. Quand on parle de Nadal, on évoque finalement trois axes majeurs dans ce domaine : le slip sur lequel on tire ; la main droite qui replace ses cheveux et sourcils avant de servir ; et les fameuses bouteilles... Vous pouvez nous expliquer ce que cela signifie ? GB : Tirer sur son slip est un tic. En revanche, ce qu’il fait avec sa main droite est un toc. Cette saison, il relève les manches sur ses épaules, se pince le nez et se touche les cheveux toujours dans le même ordre et dans le même sens. Cela ressemble à un signe de croix. C’est un toc. Il faut cette rigueur pour aboutir à l’inhibition de la pensée. En alignant ses bouteilles, il délimite son espace. Et, lorsqu’il les boit dans un ordre défini, c’est un toc : le caractère arithmétique lui permet de garder le contrôle. RL : Plutôt que d'une inhibition de la pensée, je parlerais d'une mise en condition mentale pour parvenir à être au maximum de sa concentration. En revanche, avec l'histoire du slip, nous sommes vraiment dans l'idée pure et simple du tic.
Psychologiquement, en quoi toutes ces actions permettent aux joueurs d'être plus concentrés ? GB : Cela leur permet de s’apaiser et de focaliser leurs pensées. Pourtant, à l’origine, la concentration qui en découle n’est pas le but, ce n’est qu’un effet secondaire. Il s’agit de ne pas se laisser déborder par les émotions et par les pensées. Oui, c’est une forme de concentration involontaire. RL : Je pense qu'un joueur demeure toujours conscient de ses actes. Alors, c'est vrai qu'on peut parler, chez Nadal, d'une forme de robotisation. Mais, selon moi, tout est réfléchi, même si c'est répétitif et mécanique. Il y a toujours une part d'analyse chez les champions. C'est ce qui fait la grosse différence entre les tops players et les autres. Ils parviennent, par des rituels, à s'isoler du monde extérieur pour se concentrer sur le moment, l'instant, l'analyse. Avant d’enchaîner sur le bon geste. On n'imagine pas tous les stimulis extérieurs qui peuvent perturber un joueur de haut niveau sur un court. D’autant qu’il ne faut pas oublier que le tennis reste un sport technique où, une fois l'analyse produite, il faut être vraiment précis dans ses gestes et son œil pour parvenir à réaliser le coup parfait et, ce, en quelques secondes. On n’a pas vraiment le temps de lever la tête et de se relaxer. Je me souviens que Stéphane Robert (ex-61ème mondial), quand il commençait à jouer devant un vrai public, avait tendance à regarder les réactions des spectateurs. On a appris à s'isoler et cela passait évidemment par des rituels. L'autre point central de la philosophie nadalienne, c’est de ne jamais se projeter, de vivre dans l'instant présent… Par exemple, l'Espagnol se refuse toujours à parler de l'avenir en conférence de presse. Là aussi, c'est une technique de concentration ? GB : Ne pas se projeter dans le futur témoigne d’une grande force de caractère. Vivre l’instant présent, c’est apaisant et performant. Rafa joue chaque balle comme si c’était la première, ce qui lui permet d’être à 100% dans ce qu’il fait. Personne ne peut savoir ce qui risque de se passer dans les minutes qui suivent. Envisager un futur ne repose sur rien et génère de l’angoisse. Si l’on passe son temps à s’inquiéter à propos du passé ou de l’avenir, ce temps-là, qui est notre vie, est du temps perdu. RL : Je trouve cette dernière phrase assez remarquable. En effet, la force de l'instant présent est centrale dans le tennis moderne. Ne pas se projeter, c'est aussi éviter de se polluer l'esprit. C'est toute la difficulté de ce sport. On joue deux secondes et on en a 25 entre les points où notre cerveau peut gamberger. C'est pour cela que le tennis est profondément irrationnel. Ce
n'est qu'un yoyo entre concentration, débauche d'énergie, calme et relaxation. Les tics, les tocs ou les rituels sont inévitables lorsqu’on cherche à atteindre un état d’hyper-concentration ? Il n’y a pas d’autres techniques ? GB : Non, ce n’est pas inévitable. Il y a de très bons champions qui réussissent sans cela. Le mental et la concentration n’ont rien à voir avec les tocs qui sont des exutoires. RL : Chez Rafa, c'est très démonstratif et visible. Chez d'autres, cela n'est pas aussi spectaculaire. Il y en a qui vont serrer très fort le manche de leur raquette avant de retourner, par exemple. Quand il parle de sa concentration, Rafael parle souvent de calme. Comme son jeu demande une explosivité très intense, le fait d'arriver à trouver son calme par ses rituels lui permet d'être performant et de garder son énergie. On peut s'entraîner à avoir de bons tics ? GB : Absolument pas ! Aucune des personnes souffrant de tocs ne peuvent les expliquer. Elles ne savent qu’une chose : si elles ne les font pas, elles se sentent en danger. RL : Il n'y a pas d'entraînement pour les tics ou les tocs, c'est évident. D'ailleurs, notre boulot de coach est suffisamment dur… On ne va pas rajouter cela (rires) ! Dernièrement, Rafael Nadal a vécu un moment un peu épique… A Monte-Carlo, Marinko Matosevic, son adversaire, a fait exprès de taper dans ses bouteilles lors d’un changement de côté. Quelle peut être la réaction de l’Espagnol si un tel événement intervient lors d’un match à enjeu : panique, colère, exaspération ? GB : C’est une attitude totalement déplacée, idiote et surtout indigne d’un grand joueur. La principale force de Nadal, c’est de toujours respecter son adversaire, qu’il soit numéro un ou dernier du classement. Il pourrait en être attristé, probablement un peu en panique, puisqu’on a violé son espace. Mais, dans ces conditions, il sait avancer et tourner la page. RL : J'ai lu qu'il l’avait bien pris, là… Mais je sais aussi que Rafael Nadal est très bien élevé. Dans certains duels, un champion peut chercher à déstabiliser psychologiquement son adversaire. Là, ce qu'il y a de gênant, c'est qu'il entre dans son intimité et que cela n'a rien à voir avec le match en lui-même. Le rituel de Rafael Nadal avec ses bouteilles se fait au changement de côté, sans que cela n'influence la rencontre, sans qu’il y ait d’impact sur son adversaire, en termes de concentration. J'ai du mal à imaginer Federer, Djokovic, ou Murray faire ce genre de choses.
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
21
guide DE roland garros 2013
1 Raquette achetée + 1€
Grigor Dimitrov,
JOHN ISNER
=
EXO3 Warrior 100
1 garniture de cordage PREMIER ATTACK* (*valeur PPC = 20€)
sur les traces de
Roger Federer
L’
Venez découvrir l’O3 Citron dans nos magasins partenaires
Un revers d’une fluidité federienne, un chip presque aussi rasant, un fouetté de coup droit tout aussi délicat… Grigor Dimitrov est la copie conforme de Roger Federer. Désigné futur grand du tennis dès le plus jeune âge, Baby Fed’ se révèle, enfin, au plus haut niveau. Deviendra-t-il aussi performant que son illustre aîné ? Texte de Pauline Dahlem « Grigor Dimitrov est le nouveau Roger Federer. » Peter Lundgren est bien placé pour le savoir. Ex-entraîneur du Suisse comme du Bulgare, l’expérimenté technicien parle en connaissance de cause : « Grigor possède tous les coups du tennis. Il est confronté aux mêmes problématiques qu’avait Roger à son âge. Ces joueurs sont tellement talentueux qu’ils ont du mal à choisir quel coup effectuer et à quel moment. Ils ont besoin de faire des erreurs pour comprendre. Du coup, ils mettent plus longtemps à percer. Mais je me souviens que, lorsque Roger a trouvé la clé de son jeu, il est allé tellement vite que personne ne l’a plus jamais arrêté. » Entré dans le top 30 au printemps 2013, Grigor Dimitrov n’en est pas encore là. Mais force est de constater que le Bulgare franchit petit à petit les étapes vers le sommet. A 22 ans, il commence enfin à faire parler de lui pour ses performances, plus que pour sa ressemblance avec son aîné. Sa remarquable résistance face à Rafael Nadal à Monte Carlo, en avril dernier, lui a valu un sérieux coup de projecteur. Et cela n’est pas pour lui déplaire. « A un moment donné, j’en ai eu marre qu’on me compare à Federer. C’est le meilleur joueur de l’histoire et, moi, je n’étais même pas top 100 qu’on m’appelait déjà Baby Fed’. Je ne peux pas dire qu’il n’y a pas de similarités entre nous. Mais je n’ai jamais cherché à le copier. C’est venu naturellement. Je suis simplement moi-même. » Cette ressemblance spontanée reste malgré tout très frappante : techniquement, Dimitrov a tout de son aîné. S’il se renforce physiquement et progresse tactiquement, le Bulgare ira très loin. « Dimitrov peut devenir numéro un mondial », affirme Rafael Nadal. « Cela dépend maintenant de son désir de progresser et du travail qu’il accomplit au quotidien. » Grigor Dimitrov, 22 ans, pourrait être la surprise de ce Roland Garros 2013. Lui qui n’a jamais dépassé le deuxième tour en Grand Chelem sait que ce sont ce genre d’événements qui révèlent les champions. « J’ai la conviction que je peux être numéro un mondial. » Il est l’heure de le prouver.
CITRON
vous attend dans les magasins suivants :
109.99€ “au lieu de 169€”
INTERSPORT MANOSQUE (04) COTE COURT LE CANNET (06) LENNY SPORT (13) H SPORT (13) INTERSPORT SALON (13) SPORT 2000 LA VALENTINE (13) BALLE DE MATCH MARSEILLE (13) TC DES PERTUIS (17) INTERSPORT LA ROCHELLE (17) INTERSPORT ROCHEFORT (17) INTERSPORT ROYAN (17) INTERSPORT SAINTES (17) TENNIS SHOP PUILBOREAU (17) INTERSPORT TULLE (19) PRO SHOP ASPTT AJACCIO (20) ADVANTAGE DGE DIJON (21) INTERSPORT BEAUNE (21) SPORT 2000 PONTARLIER (25) INTERSPORT ECOLE VALENTIN (25) TERRE DE TENNIS (26) SPORT PRO (29) TI SPORTS (29) 3 SETS (29) TENNIS BOX (31) SPORT 2000 ST ALBAN (31) ESPRIT TENNIS (33) INTERSPORT MERIADECK (33) INTERSPORT ST EULALIE (33) INTERSPORT PESSAC (33) INTERSPORT ST MEDARD EN JALLES (33) INTERSPORT LORMONT (33) SPORT 2000 ST EULALIE (33) INTERSPORT LIBOURNE (33) CESTAS SPORTS (33) TENNIS SHOP LA TESTE (33) PROSHOP TENNIS GRADIGNAN (33) STRING BOX (34) INTERSPORT BEZIERS (34) MONDIAL RAQUETTES (36) CAP SPORT (37) SPORTEAM TOURS (37) INTERSPORT SALAISE SUR SANNE (38) INTERSPORT MONTMOROT (39) INTERSPORT ST PIERRE DU MONT (40) INTERSPORT ST PAUL LES DAX (40) WIN R SPORT (43) BREAK POINT (44) SPORT 2000 CHECY (45) INTERSPORT MARMANDE (47) INTERSPORT BOE (47) INTERSPORT BEAUCOUZE ATOLL (49) INTERSPORT CHOLET (49) MASTERS ANGERS (49) SPORTS ET LOISIRS HENNEBONT (56) INTERSPORT METZ (57) INTERSPORT FORBACH (57) SPORT 2000 NEVERS (58)
RIVIERE SPORTS (59) EXTREME TENNIS (59) SERVICE GAGNANT CLERMONT (63) COURT N5 (64) SET ET MATCH PERPIGNAN (66) SMASH SPORT STRASBOURG (67) INTERSPORT DOLISHEIM (67) COURT ANNEXE BRUNSTATT(68) CAP TENNIS LYON (69) MASTER LYON (69) TENNISPHERE CHARLY (69) HORIZON SPORT PUSIGNAN (69) SPORT DEPOT VILLEFRANCHE/SAONE (69) SPORT DEPOT BELLEVILLE (69) INTERSPORT VESOUL (70) TWINNER SPORT MACON (71) SPORT MODE 71 CHALON (71) INTERSPORT BOURG ST MAURICE (73) TENNIS ELITE ANNECY (74) PRO SHOP TC CHAMONIX (74) SPORT 2000 AMANCY (74) SPORT 2000 SALLANCHES (74) INTERSPORT CLUSES (74) INTERSPORT THONON LES BAINS (74) TENNIS PRO SHOP CHEZ PASCAL (75) BALLE DE MATCH (76) TIE BREAK (76) TECHNICITY MORAINVILLIERS (78) SPECIALIST TENNIS (79) COTE COURT ALBI (81) CAYSSIALS TENNIS (83) L’UNIVERS DU TENNIS (83) INTERSPORT LA ROCHE-SUR-YON (85) AVANTAGE TENNIS (86) TENNIS ACHAT LES ULIS (91) VF SPORT BALLANCOURT(91) DOMISPORT SCEAUX (92) SET & RUN RUEIL MALMAISON (92) ALL SPORTS COURBEVOIE (92)
DAVID FERRER EXO3 Tour 100
22
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
23
guide DE roland garros 2013
guide DE roland garros 2013
Paris Tour 2013 une semaine d'animations dans la capitale... Du 25 mai au 1er juin, vous aurez sûrement l’occasion de croiser le bus à impériale de Prince. Et, pourquoi pas, de rencontrer des champions par la même occasion ! Ou encore de participer aux nombreux événements que la marque américaine va organiser dans les rues de Paris. Distribution de tee-shirts collectors, concours photos, tournoi de raquettes géantes improvisé… Prince a décidé de faire l’actualité lors de la première semaine du plus romantique des tournois du Grand Chelem... A vos marques, prêt, partez ! Olivia Clément,
Responsable Marketing Communication de Prince France Pourquoi Prince a décidé de mettre en place ce Prince Paris Tour ? Prince est l’une des marques historiques sur le marché du tennis. Nous avons eu la volonté de montrer que nous étions présents à une période clef de la saison tennistique. La France est également un marché stratégique en Europe et il est très important de communiquer pendant ce temps fort, ici, à Roland Garros. Le choix du bus est plutôt osé ! Comment cette idée a germé ? Nous voulions marquer les esprits avec un véhicule imposant et original. Je pense que nous avons trouvé le bon compromis avec ce bus anglais à impériale, qui assure une très bonne visibilité à la marque. Pas de doute, les passants se retourneront à la vue de ce bus Prince géant (rire) ! Vous avez décidé de marquer le coup à chaque tournoi du Grand Chelem ? Effectivement. La marque Prince a été rachetée récemment par un groupe américain qui a la volonté de lui redonner sa place de leader sur le marché du tennis. Ainsi, de gros moyens sont mis à disposition afin de communiquer de façon forte pendant chaque Grand Chelem. Les actions de street marketing sont privilégiées pour créer un contact direct avec les fans de tennis. A l’US Open, on nous a parlé d’une mécanique plutôt réussie dans les rues de New York… Tout à fait ! L’US Open 2012 a été le premier Grand Chelem durant lequel d’importants investissements ont permis la réalisation d’une campagne de street marketing innovante avec la distribution de centaines de tee-shirts Prince un peu partout dans New York. Cette opération a été largement relayée sur les réseaux sociaux. Un grand succès ! Quatre mètres de haut pour ce bus : c’est presque la taille de John Isner quand il sert (rire) ! C’est un petit clin d’œil au géant américain ? C’est vrai ! Il faudrait voir John Isner servir à côté du bus (rire) ! Nous aurons peut-être la chance de le constater pendant la semaine, puisqu’il est prévu que nos joueurs soient tous conviés à faire un tour dans le bus Prince !
24
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
PROGRAMME
PRINCE PARIS TOUR 2013 Dimanche 26 mai
Le bus à impériale Prince débute son Paris Tour et se rend aux monuments et lieux incontournables de la capitale. = > Si tu le croises, viens te faire prendre en photo devant ou sur sa terrasse à plus de trois mètres de hauteur !
Du lundi 27 mai au samedi 1er juin
(vendredi 31 mai excepté) Viens chercher des goodies, dont le tee-shirt collector, auprès des hôtesses Prince réunies près de la Porte d’Auteuil, de 9h30 à 11h30 et de 17h30 à 19h30, quand tu auras fini ta journée de tennis à Roland Garros.
Mardi 28 mai
Prince te donne rendez-vous à 16h30 au jardin du Luxembourg pour un entraînement avec des raquettes géantes. Les vainqueurs seront primés comme il se doit !
Vendredi 31 mai
Le bus Prince part à la rencontre des Parisiens et des touristes. Sur la plus belle avenue du monde, les Champs Elysées, nos hôtesses t’attendent pour une session de photos insolites avec le bus en toile de fond, ainsi que pour la distribution de goodies.
Samedi 1er juin
Prends des forces avant de te rendre à Roland Garros, on t’offre un petit-déjeuner de « Prince » à la Porte d'Auteuil.
Sur Facebook Concours Facebook avec, à la clef, des raquettes Prince signées par les meilleurs joueurs et deux places pour Wimbledon ! Comment faire ? C’est simple, prends-toi en photo avec des produits Prince ou devant le bus à impériale. Humour, originalité et impertinence sont les maîtres-mots ! Envoie ta photo sur la page Facebook de Prince et croise les doigts pour que qu’elle soit la plus « Likée » de toutes !
www.facebook.com/PrinceTennis
Pour en savoir plus sur le Prince Paris Tour, vous pouvez vous rendre sur le site Internet de Prince :
http://www.princetennis.com/ Vous pouvez aussi nous suivre sur Facebook, Twitter et Youtube
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
25
guide DE roland garros 2013 Entretiens réalisés par Simon Alves
paroles de terriens GILLES MÜLLER
FLORENT SERRA
Le nom de Gilles Müller est rarement associé à la saison sur terre battue. Il faut dire que le grand Luxembourgeois n’a pas vraiment le profil… Gros serveur, attaquant de nature, il vit toujours cette période sur ocre comme un long chemin de croix. Et, pourtant, comme il le dit lui-même, il n’est pas allergique… Alors qu’attend-on de la terre lorsqu’on s’appelle Müller ?
Fort de ses 13 années passées sur le circuit, Florent Serra partage, avec GrandChelem, son expérience de la terre battue. Une surface qui lui a réussi, puisqu’il y a remporté l’un de ses deux titres ATP, mais qu’il envisage de l’œil neutre du joueur polyvalent. Florent est un caméléon ayant accroché quelques uns des plus grands, de Federer à Djokovic ; son credo, quelle que soit la surface : confiance et dynamique.
« C’EST UNE PERIODE DONT JE N’ATTENDS QU’UNE CHOSE : LA FIN »
Gilles, on sait, tous les deux, que tu es beaucoup plus à l’aise sur dur que sur terre battue. Quand on a ton profil, comment on gère la transition entre les deux surfaces ? La transition, c’est une période durant laquelle j’essaie de bien me préparer. La terre est une surface qui demande beaucoup d’efforts physiques. Il faut faire attention aux blessures. Je ne joue jamais en tournoi tout de suite, je me prépare au moins pendant deux à trois semaines avant de me lancer. Ceci dit, cela demeure la période où je joue le moins. Pourquoi ? Généralement, dès le début de la saison, j’enchaîne les tournois sur dur, en indoor. Je joue presque toutes les semaines. Alors, la terre, c’est un peu la période… Je ne dis pas que je me repose, mais je fais un petit break par rapport aux tournois et j’en profite pour bien me préparer physiquement en vue du reste de l’année. Cette préparation de deux ou trois semaines, tu la fais où ? Au Luxembourg. Là-bas, on a des courts indoors en terre et, si le temps le permet, on joue dehors. J’ai la famille
à côté, à la maison, mon préparateur physique et mon coach qui sont là… Je peux faire tout ce que je dois faire tranquillement, dans un cadre idéal.
tage pas, c’est bien plus difficile à réaliser sur terre... Attention, hein, j’ai déjà eu quelques bons résultats ! J’ai même dû gagner deux ou trois tournois challengers.
Même si, la terre, ce n’est pas trop ton truc, il y a un tournoi qui te botte plus qu’un autre sur cette surface ? (Il réfléchit très longuement) Non… Pas vraiment (rires) ! C’est une période dont je n’attends qu’une chose : la fin. C’est marrant, d’ailleurs, parce que, dans le fond, j’aime bien jouer sur terre. J’ai grandi dessus. L’été, au Luxembourg, on n’a pas le choix, on ne joue que làdessus… Mais il faut être réaliste : sur terre, mes atouts habituels ne fonctionnent plus vraiment.
Tu en gardes des souvenirs particuliers ? Non, pas forcément. Je vais te dire, mon meilleur souvenir, c’était tout simplement l’année dernière, quand j’ai passé pour la première fois le premier tour à Roland Garros. C’était un truc qui m’angoissait vraiment, je t’assure. Me dire que j’allais peut-être terminer ma carrière sans avoir gagné un seul match dans le tableau principal de Roland... Cela a été un moment assez spécial.
Qu’est-ce qui bloque ? Déjà, c’est beaucoup plus lent. Les joueurs qui s’en sortent bien sur terre se positionnent quand même très loin de leur ligne de fond de court. Du coup, ils relancent mieux mon service. De mon côté, je ne peux pas pratiquer le service-volée comme je le fais sur dur. Les échanges sont plus lents et cela ne correspond pas à ma filière de jeu. Moi, je n’aime pas trop les rallies, je préfère aller vers l’avant et finir au filet… Cela ne m’avan-
Alors tu n’as pas jamais d’objectifs ciblés lors de la saison sur terre ? Si, j’ai l’objectif de bien me préparer pour le gazon. Il faut que je sois dans de bonnes dispositions physiques pour toute cette période et la saison sur dur, aux EtatsUnis. Le reste, c’est du bonus, je n’ai pas de pression. Et si je réussis un truc sur terre au passage, c’est génial !
« J’AIME LES TERRES UN PEU LENTES »
Florent, la terre battue, tu connais… C’est même sur cette surface que tu as remporté ton premier titre, lors de ta première finale sur le circuit ATP… Oui, à Bucarest (NDLR : en 2005, victoire face à Igor Andreev en finale, 6-3 6-4). Pourquoi sur cette surface ? C’est une bonne question (rires) ! D’autant que moi, quand j’étais plus jeune, je jouais aussi bien sur dur que sur terre. Je n’avais pas de préférences particulières. Les surfaces que j’aimais le moins, c’était surtout les surfaces très rapides, en indoor. La même année que mon titre à Bucarest, j’ai remporté mon premier tournoi d’importance au Challenger de Mexico City. A l’époque, cela m’avait permis de me rapprocher du top 100 (NDLR : 135ème la semaine d’après) et j’avais reçu une wildcard pour Roland Garros. J’ai passé un tour et, deux semaines plus tard, je rentrais dans les 100. Le Mexique, c’était en altitude… C’était de la terre battue, mais, du coup, cela n’y ressemblait pas vraiment, avec une balle qui allait plutôt vite. Cela faisait déjà trois semaines que j’étais en Amérique du Sud, j’y avais disputé deux autres tournois avant, j’avais accumulé beaucoup de confiance, je m’étais acclimaté et, physiquement, je me sentais super bien. A
Bucarest, c’était bien différent, même si je surfais aussi sur une dynamique de confiance. L’été, j’avais gagné un autre Challenger sur terre, à Rimini. Dans la foulée, je suis allé aux Etats-Unis pour faire mes premiers pas en Masters 1000, à Montréal. Je bats Hewitt, je perds contre Ancic en trois sets très serrés… Alors, certes, c’était sur dur, mais j’étais dans une bonne spirale. Après l’US Open où j’ai passé un tour, je me suis tout de suite remis à la terre. Je me retrouve en Roumanie, avec un premier match qui se déroule très mal – je suis mené un set à rien, 4-0 dans le deuxième… Mais j’arrive à m’en sortir avec les tripes. Derrière, je déroule, puis j’enchaîne des succès face à des gars sensiblement de même classement. Ce premier titre ATP, cela aurait très bien pu se passer sur dur. Si cela a souri à Bucarest, c’est parce que je bossais bien depuis quelques temps et que j’étais vraiment dans une bonne dynamique. Il y a un type de terre que tu affectionnes plus particulièrement ? Les terres de Roland, ce sont les meilleures. Mais c’est vrai qu’elles sont assez rapides. Moi, je trouve cela pas mal. Mais j’aime bien, quand même, les terres de certains pays de l’est – ou même à Casa –, où elles sont beaucoup plus
lentes. La terre est granuleuse, il y a plus de cailloux. Elle est chargée en schiste et c’est une surface qui laisse vraiment le temps de frapper très fort. La balle y rebondit un tout petit peu moins qu’à Roland Garros ou sur des terres beaucoup plus sèches, comme à Rome. Il n’y a qu’un type de terres battues que je n’aime pas trop, celles qui sont très glissantes. Tu as un souvenir particulièrement mauvais sur terre battue ? Un adversaire coriace, par exemple… Oui, j’ai eu Verdasco ! Deux fois à Roland Garros. La deuxième fois, je le joue au deuxième tour, je perds les deux premiers sets, avant de me reprendre et de lui mettre 6-0 2-0 en jouant vraiment bien. Malheureusement, j’avais fini par perdre en quatre sets (NDLR : en 2010, défaite 6-2 6-2 0-6 6-4). Mais Verdasco, sinon, sur terre, cela été super, super dur… D’une manière générale, c’est un peu ce type de joueurs qui me pose problème. Nadal, je l’ai déjà joué trois fois sur dur. Sur n’importe quelle surface, c’est un mec qui a des trajectoires aux rebonds énormes. J’ai vachement de mal… Face à Verdasco, il y a une autre fois où je sors de ma finale à Casablanca. Je tombe sur lui au premier tour de Roland. Je prends trois sets secs, 6-2 6-1 6-4. Pas terrible (rire) !
Marc Gicquel
Edouard Roger-Vasselin
Du haut de ses 36 ans, Marc Gicquel est un vieux briscard de la terre battue. Le Français a roulé sa bosse dans tous les tournois du monde, du circuit Future au circuit ATP. Avec, en prime, de très belles émotions vécues à Roland Garros : un troisième tour en 2009 et quelques matches épiques… Il revient sur cette surface si particulière avec le regard et le recul du sage.
Edouard Roger-Vasselin pourrait bien faire un coup, cette année, à Paris. Le Français de 29 ans, 74ème mondial, réalise l’une des meilleures saisons de sa carrière avec une place dans le top 100 consolidée par sa première finale en simple, disputée début mars à Delray Beach. Ce vrai fou de Roland Garros n’a qu’un rêve en tête : atteindre la deuxième semaine Porte d’Auteuil. Un objectif nécessitant néanmoins une préparation optimale. Comment l’envisage-t-il ? Confidences.
Marc, cela fait quelque temps que tu traînes sur le circuit. J’imagine que la terre battue n’a plus aucun secret pour toi ? Oui, c’est vrai, même si je joue bien sur toutes les surfaces. Sur terre, j’ai atteint le troisième tour à Roland Garros, des quarts et des demies en Grand Prix… Je connais (rires) ! Là où je suis le plus à l’aise, c’est sur les courts en dur indoor et outdoor. Mais, quand la terre battue arrive, je suis quand même content. Retrouver le rouge, ça change !
Edouard, comment est-ce que tu appréhendes la terre battue, par rapport au jeu que tu pratiques ? Pour moi, c’est assez simple : le but de la saison sur terre battue, c’est d’arriver dans la meilleure des formes à Roland Garros. Evidemment, je joue à fond tous les matches que je dispute avant. J’essaie de faire les choses correctement. Mais je dois reconnaître que, dès mon premier jour sur terre, dès ma première balle… Je pense à la fin du mois de mai...
« Chez moi, la glissade, c’est naturel ! »
Tu prends du plaisir sur cette surface ? Oui, dans le jeu, avec les glissades et beaucoup de rallies... C’est top ! Sur des surfaces plus rapides, il y a moins d’échanges, c’est autre chose. Là, on lifte, on prend son temps. C’est une autre expérience. Tu évoques les glissades. C’est quelque chose que tu réapprends quand tu passes du dur à la terre ? Chez moi, c’est naturel ! Je glisse même sur dur. La glissade sur terre, du coup, je la retrouve très, très vite. La transition se fait sans trop de problèmes. A l’inverse, certains mettent beaucoup plus de temps à se la réapproprier lors des tournois sur terre. Tu ne mets pas en place de préparation spécifique ? Non, non. Je vais m’entraîner un peu à Roland quand
26
guide DE roland garros 2013
les courts sont ouverts, au début, pour prendre mes marques, mais je n’ai pas de préparation particulière. Cela se fait naturellement, pendant les tournois. Avec un objectif : disputer un maximum de matches, enchaîner, trouver du rythme. Si tu ne te prépares pas vraiment, je suppose quand même que ce n’est pas une période que tu prends à la légère… Non, j’ai des objectifs. Et, chaque année, c’est de me qualifier pour le tableau final de Roland Garros. Rentrer dans le cut. J’ai de vraies armes à faire valoir sur cette surface. Je défends bien. Alors, certes, par rapport aux Espagnols et aux Argentins, je ne suis pas un gros lifteur. Mais je peux aussi les embêter, parce que j’ai un jeu assez à plat, qui sort de l’ordinaire sur terre battue. Quand on part dans des rallies, mon physique devient un atout important. Je rentre dans une filière où il peut y avoir beaucoup d’échanges. On parle de la terre, mais on devrait plutôt parler des terres. Il y a des qualités différentes, j’imagine. A Madrid, la bleue avait été beaucoup critiquée, celle de Sao Paulo également, en février… Je n’ai jamais joué sur la surface bleue de Madrid, l’année dernière. Et je ne suis jamais allé en Amérique du Sud non plus. Moi, j’ai plutôt joué des tournois en
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
« Mon rêve ? Faire un énorme truc à Roland Garros »
Europe. Aucun ne m’a choqué de par la qualité de sa surface. Evidemment, il y a toujours quelques faux rebonds un peu partout, mais cela fait partie du charme de la surface (sourire). Et, aujourd’hui, la terre, qu’est-ce que cela t’évoque ? Une défaite, tout simplement (rires) ! C’était contre Nicolas Kiefer, en 2006 (NDLR : au premier tour, à Roland Garros ; défaite 6-0 6-1 5-7 3-6 11-9). Je perds 11-9 au cinquième set… On commence le match à 11 heures, le matin, et on le termine le soir, à 18 heures, après plusieurs interruptions dues à la pluie. Mais, étrangement, j’en garde un super souvenir. Il y avait une ambiance incroyable dans les tribunes... Je jouais sur le court numéro deux, il était rempli et les gens sur les travées du Court Central nous regardaient aussi. J’avais pris 6-1 6-0 les 30 premières minutes. Avant de me battre jusqu’au bout, de revenir… et perdre, au final. J’ai adoré ce moment et le soutien du public tout au long de la rencontre. En plus, c’était à Roland ! Sur terre, cela demeure l’un de mes meilleurs souvenirs. Le comble, une défaite (rires) !
Tu n’as que cela en tête ? Complètement ! Je joue chaque tournoi dans l’objectif d’arriver à Roland Garros parfaitement prêt physiquement. Toutes les compétitions sont importantes, bien sûr, mais elles sont surtout une préparation… Ces autres tournois sont secondaires par rapport à Roland ? Non, je ne peux pas dire cela non plus. Avec mon classement, je ne peux pas prétendre avoir des ambitions à Roland Garros. J’en ai quelques unes, malgré tout, parce que j’ai envie de bien faire, que c’est mon tournoi favori et que j’ai toujours le désir, un jour, de me qualifier pour la deuxième semaine (NDLR : en 2007, il a perdu au troisième tour). Mais je suis forcément exposé : si je tombe sur Nadal au premier tour, cela va tout de suite être plus difficile… Les tournois que je dispute avant sont importants au sens où ils me permettent de me sentir de mieux en mieux, d’accumuler de la confiance
et de m’attaquer sereinement à Roland. Tous les matches engrangés sur terre battue me donnent une chance de jouer le meilleur tennis possible au moment où je dois le faire. Ce n’est pas un risque de penser ainsi ? Peut-être… Mais mon rêve – et c’est celui de beaucoup de joueurs, je te rassure –, c’est de faire, un jour, un énorme truc à Roland Garros. Plus qu’à Barcelone ou qu’à Casablanca. Si j’atteins les demi-finales à Casablanca, personne ne va s’en souvenir (rires) ! Alors que si je joue un huitième de finale à Roland, cela va marquer les esprits. Il y aura un véritable impact. Evidemment, je dois être honnête : sur le plan comptable, il vaut mieux faire un quart en Masters 1000 qu’un simple deuxième tour Porte d’Auteuil. Cela peut d’ailleurs s’avérer hyper important, puisque s’ensuit un bond au classement. Mais, que veux-tu… Roland Garros, c’est un Grand Chelem et c’est le nôtre… Et une émotion indescriptible. Passer de la saison nord-américaine sur dur à la saison européenne sur terre battue, c’est une opération délicate ? J’imagine qu’il y a tout un processus de réadaptation… Oui, oui ! C’est un peu réapprendre à glisser, par exemple… Il faut retrouver tous les automatismes, alors que tu viens de passer cinq ou six mois sur dur. Lors des premiers entraînements, je peux te dire que c’est loin d’être parfait… On n’a plus l’habitude, on glisse trop tard, on glisse trop
tôt… On a du mal sur les amorties et les courses vers l’avant. Il faut appréhender correctement les rebonds et se réhabituer à disputer plus d’échanges. Quelques jours d’adaptation sont franchement nécessaires. Mais, après, cela revient très vite quand même ! On a généralement joué sur terre il y a un an de cela (rire). Et puis, toutes ces différences sont aussi très sympas. Tu as déjà rencontré des joueurs particulièrement coriaces sur cette surface ? Non, sur terre, des cadors qui m’en ont fait baver… Je n’en ai pas trop joué. Peut-être Juan Monaco, au troisième tour, à Roland Garros (NDLR : défaite 6-4 6-2 6-4). J’en avais pris une bonne (rires) ! Il n’était que 15ème mondial, mais il ne faisait aucune faute. Il m’avait complètement défoncé ! Mais je n’ai jamais vraiment joué de bons rats sur cette surface. Même contre Almagro, une fois, j’ai perdu 7-5 7-6 (NDLR : à Barcelone, en 2012). J’ai disputé de bons matches accrochés, quoi. Physiquement, la terre, cela te sollicite quand même beaucoup... Oui, c’est différent, parce que les échanges sont plus longs. En plus, là, avec l’histoire des 25 secondes, on va voir comment cela va se passer. A Roland, si on enchaîne deux ou trois points difficiles, avec des glissades et tout, on va avoir du mal à tenir les 25 secondes ! Le combat physique va être encore plus important cette année...
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
27
guide DE roland garros 2013
guide DE roland garros 2013
72 HEURES AVEC
JANKO TIPSAREVIC
Juste avant le Monte-Carlo Rolex Masters, le team Tecnifibre, emmené par Janko Tipsarevic, a décidé de faire escale à l’ISP Academy, au prestigieux Sophia Country Club, avec un objectif en tête : préparer au mieux la saison sur terre battue. Jeune journaliste et passionné de tennis, classé 15/1, Alexandre vous fait vivre cette préparation en immersion, au plus près des joueurs et de leur staff. Six moments forts et quatre étapes essentielles de la préparation, vécus au camp d’entraînement de Tecnifibre : le physique, la technique, la tactique et la récupération. Textes d’Alexandre Dinkespiler L’ARRIVEE
Sous un soleil radieux, je découvre le Sophia Country Club et son impressionnante infrastructure tennistique. Le ciel est bleu, la terre est ocre… J’ai rarement vu cela : ce lieu est idéal pour s’entraîner dans les meilleures conditions. A peine le temps de prendre mes marques et je croise déjà… Pat Cash. Chewing-gum en bouche, il me broie les doigts avec un grand sourire – il met autant d’ardeur dans sa poignée de main que dans une volée gagnante... Après quelques mots échangés avec cet ex-vainqueur de Wimbledon, je fais la connaissance des joueurs que je vais accompagner tout au long de la préparation. Si Janko Tipsarevic et Philipp Petzschner ne me sont pas inconnus – loin de là ! –, je découvre Devin Britton, Harry Bourchier, Omar Jasika et Enzo Wallart. Quatre jeunes joueurs qui se distinguent déjà dans leur catégorie d’âge respective et qui écriront peut-être l’histoire du tennis dans les années à venir.
« obéir aux regles de la terre battue » Janko, on sait que la terre n’a pas toujours été une surface qui t’a réussi. Quel a été le moteur de ta progression ? En fait, j’ai réellement progressé quand j’ai commencé à obéir aux règles de la terre battue, à respecter l’esprit du jeu sur cette surface. Aujourd’hui, je ne me précipite plus autant qu’avant. Je prends le temps de construire mes points. Il y a quelques années, je voulais finir l’échange rapidement, quelle que soit la surface. Mais ce n’est pas comme cela qu’il faut raisonner. Je crois aussi que j’essayais d’écourter les échanges, parce que je n’étais pas bien physiquement. Et puis, honnêtement, je m’ennuyais sur terre. Désormais, je sais exactement ce que je dois faire. Je me sens beaucoup plus à l’aise qu’auparavant et je prends énormément de plaisir. Mais tu continues à préférer le dur ? Bien sûr. Je sens que mon jeu fait plus de dégâts sur dur. J’arrive à exploiter mon revers et mon premier service, mes deux principales armes. J’aime la terre battue, j’aime me battre, mais je me sens plus dangereux sur les surfaces rapides. Comment te prépares-tu au moment de t’attaquer à la saison sur terre ? J’essaie de prendre le temps. Cette année, c’est la première fois en 14 ans que je renonce à jouer la Coupe Davis. Ce n’était pas une décision facile à prendre, mais c’était essentiel, d’autant que je n’ai pas d’excellents résultats depuis le mois de février. L’approche mentale est très importante à cette période de l’année. Il faut pouvoir être prêt à lutter, à souffrir et à mettre son corps à l’épreuve afin de gagner contre les meilleurs joueurs. Mais le mental ne serait rien sans une bonne forme physique. C’est donc tout aussi indispensable de se préparer physiquement pour se faciliter la tâche par la suite. Cette période de transition est un moment clef de la saison. Certains joueurs modifient la tension de leur cordage pour être prêts à jouer des échanges plus longs. Il y a des ajustements spécifiques que tu mets en place, toi ? On diminue parfois la tension de quelques kilos, oui, mais
28
cela dépend aussi de la température ambiante et des balles utilisées. Cette année, j’ai adopté un nouveau cordage. Je le trouve vraiment bien adapté à la terre battue. Il accroche la balle et me permet de lui donner plus de lift. Tu t’exprimes souvent au sujet de l’évolution du tennis. Pour toi, quel est le futur de ce sport ? Le futur du tennis, c’est de transformer la défense en attaque. Les courts n’ont jamais été aussi lents, parce que le public veut voir des rallies du fond du court et des échanges spectaculaires. Et ce n’est pas forcément une chose facile pour nous (rires) ! Mais être un bon défenseur ne suffit plus. Etre un bon attaquant non plus. Aujourd’hui, le tennis exige d’être polyvalent. Ce sport n’a jamais été aussi dur physiquement. Il y a 20 ou 30 ans, les joueurs se déplaçaient seulement avec un entraîneur, voire seuls, parfois. Maintenant, ils s’entourent d’une structure complète, dans laquelle chaque personne gère un aspect particulier. Cela en dit long… Tu disputes beaucoup de tournois en France, ton équipementier est Français… Quels sont tes liens avec la France ? Tu pourrais y vivre ? Euh… Pourquoi pas dans le sud (rires) ! Il paraît que les petites villes de la Côte d’Azur sont magnifiques. Paris, c’est trop grand pour moi. Tout comme Belgrade, où il y a plus de deux millions d’habitants. Si je devais vivre en France, ce ne serait pas dans une grande ville, c’est sûr. C’est un super pays, où les gens vibrent pour le tennis. Après la Grande-Bretagne, c’est l’endroit où notre sport est le plus aimé, je trouve. Nous, les joueurs, on le sent. Evidemment, le public peut être un piège si vous jouez contre un Français, mais c’est tout à fait normal. Si un Français vient en Serbie, la majorité du public sera de mon côté, cela peut se comprendre. L’année dernière, j’avais joué contre Julien Benneteau, à Roland Garros, sur le Central. Les tribunes étaient pleines à craquer et on avait fait un super match (NDLR : victoire de Tipsarevic 6-3 7-5 6-4). Le public applaudissait beaucoup, même quand c’était moi qui réalisais un beau point. Un grand moment pour nous deux ! J’adore venir en France, mais, ici, c’est tout ou rien : soit je joue très bien, soit je joue très mal. Cette année, j’espère que ce sera le premier scénario (rire) !
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
En parlant de la France… 2010, cela t’évoque quelque chose (sourire) ? Un peu, oui (rire)… C’était de la folie, cette finale de Coupe Davis ! La Serbie est un petit pays, qui a connu quatre numéros un mondiaux ces dernières années, en simple, en double, chez les filles, chez les garçons... Aujourd’hui, entre Djokovic, Zimonjic, Ivanovic, Troicki, Jovanovski, Jankovic… et moi-même, on a vraiment une belle génération. C’est une bonne chose et le public nous le rend merveilleusement bien. D’ailleurs, la Serbie détient le deuxième record d’affluence en Coupe Davis. Contre l’Australie, sur les trois jours, on a eu 58 000 spectateurs qui se sont déplacés (NDLR : en 2007) ! C’est un soutien énorme. Plus personnellement, la victoire en 2010 a été un élément déclencheur dans ma carrière. J’ai commencé à me fixer des objectifs précis. Je n’ai pas eu peur ni d’entreprendre, ni d’échouer. Pouvoir se fixer des buts concrets et, en cas d’échec, se relever et recommencer, c’est l’essence de ce sport. Rien n’est acquis. Il faut faire des choix et être rigoureux. Cela veut dire, également, prendre conscience qu’on n’est plus un enfant et établir des priorités, que ce soit dans la vie personnelle comme dans la vie professionnelle. Tu sais, le temps passe vite… Chaque match compte. Je le réalise quand je me dis que je n’ai peutêtre plus que quatre, cinq ou six Roland Garros à disputer. Tu parles de l’esprit d’équipe… Tu t’entends bien avec Novak Djokovic ? Oui, vraiment très bien. Et pas qu’avec lui d’ailleurs. Je peux t’assurer que tous les joueurs de l’équipe serbe sont extrêmement soudés. Cela fait 14 ans que je joue en Coupe Davis. J’adore mon pays, mais, franchement, je ne jouerais pas aussi souvent si je ne prenais pas autant de plaisir à être avec ces gars. Ce sont mes semaines préférées de l’année. Simplement parce que l’on peut rester tous ensemble, en équipe. La Coupe Davis, c’est un sport différent. C’est aussi pour cela que l’on est tellement fort. Il y a beaucoup de bonnes nations qui n’ont pas gagné le trophée parce qu’elles manquaient d’esprit d’équipe.
ETAPE 1 – la préparation physique
ETAPE 3 – la séance tactique
A 16h00, Janko Tipsarevic se transforme en professeur. La leçon du jour ? Une séance tactique pour le jeune Omar Jasika, dans le cadre du programme de Tecnifibre « On the Road to the ATP World Tour ». Au sujet de la terre battue, Tipsarevic lui donne quelques conseils : « Il faut en accepter les règles. Respecter l’esprit du jeu. On ne joue pas sur terre battue comme on jouerait sur dur. C’est une bonne chose de vouloir s’ouvrir le court en coup droit, par exemple, mais il ne faut pas oublier de recouvrir ses frappes pour gagner en sécurité. » Mais le mentor va plus loin – de tacticien à grand frère, il n’y a qu’un pas : Janko insiste sur l’importance, pour le jeune joueur, de prendre sa carrière en main le plus tôt possible. « Il faut que tu sois le moteur de ta progression. N’attends pas de ton entraîneur qu’il définisse les objectifs à ta place. Tu dois choisir les orientations qui correspondent au jeu dont tu rêves. Essaie de savoir ce que tu veux et les équipes qui t’entourent t’aideront à accéder au résultat. »
ETAPE 4 – la récupération
Une grande partie de la préparation à la saison sur terre battue est axée sur le travail physique. Je réalise rapidement que la transition entre le dur et la terre n’est pas de tout repos... « Il faut être prêt à souffrir », me lance Janko Tipsarevic d’un air taquin! Je sens que je vais galérer… La séance débute par une mise en jambes matinale. Un footing à allure moyenne, qui permet de travailler l’endurance et le souffle. « Sur terre battue, les échanges sont généralement plus longs que sur dur. Dans un match en cinq sets, l’endurance peut être le facteur qui va te permettre de t’imposer », m’explique Liam Smith, entraîneur à Tennis Australia, la fédération australienne. S’ensuit une série d’exercices spécifiques. Au programme : renforcement musculaire, travail sur la vivacité, gainages. C’est officiel : je souffre!
Après l’effort, le réconfort ! Direction le Regain Health Spa du Sophia Country Club, pour une séance de régénération bien méritée. Comme me l’explique Janko, la récupération est un facteur fondamental au haut niveau : « L’an dernier, j’ai disputé près de 30 tournois », m’indique-t-il, avant d’ajouter que « la fatigue accumulée dans les transports et les efforts fournis sur les courts rendent indispensable de recourir à des méthodes de récupération sophistiquées ». La séance qui nous est proposée mêle sonothérapie et chromathérapie pendant une bonne heure. Allongé sur de grands coussins, on écoute des sons d’ambiances naturelles, alors que des lampes nous projettent des rayons de couleurs différentes. « Alexandre, il te manque du violet dans ta composition », m’explique la responsable. Ah bon ? Après les efforts de cet après-midi, il faut dire que j’ai surtout le teint rougeaud. Quoi qu’il en soit, l’expérience est surprenante… et la sensation plutôt agréable !
ETAPE 2 – l’entraînement tennistique
LE DEPART
Après deux petites heures de repos, me voilà sur les courts, prêt à repartir de plus belle. Sur terre battue, les échauffements et les étirements qui précèdent l’entraînement sont très importants. Une glissade mal contrôlée peut suffire à causer une blessure. J’écoute avec attention les recommandations des préparateurs physiques et je m’attelle à reproduire les bons mouvements. Le travail est précis, très précis. Mais place au jeu ! Je vais enfin pouvoir prendre la mesure de la qualité de frappe d’un joueur de haut niveau. C’est avec le jeune Omar Jasika que je tape mes premières balles. A 15 ans, il est numéro un mondial de sa catégorie. Un gaucher au style explosif et à la balle lourde. Extrêmement lourde ! Je tente tant bien que mal de ne pas me laisser prendre par son lift, mais le gamin ne m’offre jamais le temps de m’organiser. Je suis impressionné par la facilité avec laquelle il gifle la balle et me balade de droite à gauche. Après 20 minutes, j’ai le bras droit qui tremble comme une feuille !
Le tennis passe parfois pour un sport individuel pratiqué par des individualistes. Cette expérience au sein du team Tecnifibre m’a conforté dans l’idée que la réalité est bien différente des lieux communs. Au plus haut niveau, les exigences sont telles que les joueurs se construisent un cadre et un staff solides, constitués d’un entraîneur, d’un préparateur physique, d’un nutritionniste, mais aussi de partenaires d’entraînement lors de préparations spécifiques comme celle-ci. Cet esprit d’équipe permet d’instaurer une véritable émulation par la compétition entre les joueurs. Après trois jours passés au sein du camp d’entraînement, je quitte l’ISP Academy en direction de la Rédaction. Le temps d’un au-revoir, je suis déjà sur le chemin du retour… les jambes pleines de courbatures et la tête de souvenirs !
Entretien réalisé par Alexandre Dinkespiler
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
29
guide DE roland garros 2013
CULTURE SHOES
Textes de Rémi Capber, Pauline Dahlem et Alexandre Dinkespiler
UNE TERRE BLEU-BLANC-ROUGE ! Et on attend toujours… Un Français parviendra-t-il, enfin, à gagner de nouveau Roland Garros ? Cette année, comme toutes les précédentes, cela paraît difficile. Et pourtant, les fans tricolores peuvent entretenir quelques espoirs de vivre une belle quinzaine. Oui, car Jo-Wilfried Tsonga et Richard Gasquet nourrissent de réelles ambitions au vu de leurs récentes performances. Et, dans leur sillage, ils sont nombreux à vouloir profiter de la vague ocre ! Comme chaque année, ils se disputeront les honneurs sous le regard, impassible, de la tour Eiffel… Leur tour Eiffel. Quels Français pour briller, cette année, sur les courts de la Porte d’Auteuil ? Qui pour nous faire vibrer ? Baromètre bleublancrouge.
Tsonga, c’est le moment !
Roland Garros 2012 : battu en quart de finale par Novak Djokovic
Pronostic 2013 : demi-finale
« Jo peut remporter un tournoi du Grand Chelem. » C’est Roger Rasheed, son coach, qui l’affirme. Et si… et si… et si c’était pour cette année ? lors de Roland Garros ? Rêvons un peu… Jo-Wilfried Tsonga est très affuté physiquement : il a perdu du poids, est à l’aise dans ses déplacements et affirme sereinement ses ambitions. « Je peux me considérer, désormais, comme un bon joueur de terre battue », confie-t-il, satisfait, après sa demie, à Monte-Carl’. L’année dernière, on se souvient de sa performance d’exception face à Djokovic, en quarts. Ah, ces quatre balles de match ratées… Son objectif : les gagner, ces moments décisifs face au Big Four ; dans un seul but, supérieur, une volonté profonde, qu’il répète à l’envie : « Remporter un Grand Chelem. » Et si…
Gasquet, no limit !
Roland Garros 2012 : battu en huitièmes de finale par Andy Murray
Pronostic 2013 : quart de finale
En 2012, Richard Gasquet avait quitté Roland Garros en huitièmes, non sans poser de vrais problèmes à Andy Murray. Désormais solidement installé dans le top 10, l’élève du duo Piatti-Grosjean n’a jamais semblé aussi fort. Son début de saison 2013 est clairement excellent : un pourcentage de victoires très élevé, 75%, des succès répétés face à des membres du top 15 – Cilic, Almagro, Berdych –, une constance remarquable et, surtout, une qualité de tennis admirable. Richard Gasquet dispose, aujourd’hui, d’un niveau de jeu moyen suffisamment élevé et ne perd quasiment plus contre moins fort que lui. « Je sais que je peux faire quelque chose à Paris », affirme-t-il avec résolution. A lui de le prouver !
La question Simon
Roland Garros 2012 : battu au troisième tour par Stanislas Wawrinka
Pronostic 2013 : huitième de finale
Qu’attendre de Gilles Simon, à Roland, cette année ? Solidement installé parmi les meilleurs joueurs du monde, Gilles a déjà remporté cinq titres en simple sur terre battue. Accrocheur et fin tacticien, il dispose de toutes les armes pour faire des dégâts sur cette surface. Et pourtant, Roland Garros est un tournoi qui ne lui a jamais souri. Son meilleur résultat ? Un huitième de finale face à Robin Soderling en 2011. Cette saison, il semble loin de son meilleur niveau et, surtout, plutôt juste sur le plan physique. Mais sa collaboration avec Jan de Witt pourrait bien le ramener à la stabilité. « Jan a bien cerné mon jeu. C’est celui qui croit le plus en moi sur le circuit », déclare-t-il à ce sujet. Une confiance lui permettant de se réconcilier avec l’ocre parisien ?
Paire l’imprévisible
Roland Garros 2012 : battu au deuxième tour par David Ferrer
Pronostic 2013 : troisième tour
Benoît Paire réalise le meilleur début de saison de sa carrière. Finaliste à Montpellier et vainqueur au Gosier, l’Avignonnais est parvenu à se hisser à la 32ème place du classement ATP. Pour sa quatrième participation au tableau final de Roland Garros, il affiche ses ambitions : « A mon classement, il faut réussir de très bons résultats en Grand Chelem. Mon objectif est d’atteindre la deuxième semaine à Roland. » Si Benoît nous a trop souvent habitués à des performances irrégulières, il a aussi démontré qu’il pouvait être un véritable poison lorsqu’il parvient à diriger l’échange. Mieux, il s’exclame : « La terre, c’est ma surface ! » Alors, oui, Benoît a toutes les chances de réaliser un bon parcours Porte d’Auteuil !
GAËL MONFILS, JOUEUR DE TENNIS PROFESSIONNEL
JE SUIS FAIT DU POINT QUI PEUT TOUT CHANGER.
Monfils, après la pluie, le beau temps ? Roland Garros 2012 : absent
Pronostic 2013 : troisième tour « Le petit Gaël Monfils est demandé à l’accueil du stade Roland Garros ! Prière de se présenter avec ses raquettes et en tenue de sport ! » Oui, on a perdu la Monf’. On espère juste qu’il verra un peu de lumière du côté de la Porte d’Auteuil et qu’il la poussera, cette porte, intrigué… Car Gaël n’y est plus. Parfois très impliqué, il est encore régulièrement stoppé par des problèmes physiques depuis son retour de blessure. Sa préparation sur terre s’est avérée mouvementée. Et c’est bien cela qui peut, malgré tout, nous conférer quelques motifs d’espoirs ! En 2011, il n’avait gagné que quatre matches sur l’ocre, avant d’atteindre les quarts à Roland. Mêmes scénarii en 2009 et 2008. Alors, on ne peut s’empêcher d’y croire un chouïa, tout au fond de nous… Gaël a la recette : « Il faut que je trouve la stabilité pour aller chercher les grands titres. »
30
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
DÉPASSEZ-VOUS avec myasics.fr
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
31
guide DE roland garros 2013
PARIS RÊVE D’ELLES Six femmes. Et Paris. Ce pourrait être le début d’une longue histoire – celui d’une comédie, pour certains, ou d’un roman d’amour, pour d’autres. Trois d’entre elles sont encore de jeunes femmes, dont le visage brille néanmoins déjà d’expériences et de succès passés, poudré à la gloire précoce et maquillé d’un crayon racontant des destins étonnants. Trois d’entre elles sont toujours de jeunes filles, aux yeux
Victoria Azarenka, l’herculéen défi « Elle n’a aucune excuse, elle n’est pas blessée, c’était un jour sans. » Ces mots, ce sont ceux de Sam Sumyk, dans le couloir du Philippe Chatrier. Sam est furieux et c’est peu de le dire. Tellement furieux, qu’on en vient même à croire en péril sa relation avec sa protégée. Cette protégée, ce « elle », c’est Victoria Azarenka. Nous sommes le dimanche 23 mai 2010. La Biélorusse, alors 11ème joueuse mondiale, en grande méforme, vient de s’incliner au premier tour de Roland Garros face à Gisela Dulko, 6-1 6-2. Quel chemin parcouru depuis cette contre-performance catastrophique… Vika est devenue numéro un mondiale, a remporté 13 titres supplémentaires, dont deux trophées du Grand Chelem, a battu Serena Williams ou Maria Sharapova et s’est tout simplement imposée comme l’avenir du circuit WTA. Une tête bien faite, un potentiel charismatique réel, un jeu en puissance séduisant… Un souffle de fraîcheur, en somme. Pas épargnée par les pépins physiques cette année, elle a pris le temps de peaufiner tranquillement sa préparation dans le sud de la France, du côté de Monaco. Sans se presser. Alors, évidemment, elle ne part pas favorite Porte d’Auteuil. Sans être allergique à la terre battue, elle n’a remporté qu’un seul titre en carrière sur cette surface, à Marbella, en 2011. Et n’a jamais dépassé les quarts dans le Grand Chelem parisien. Cela pourrait la rebuter. Il n’en est rien, Victoria est une fille de challenges, affamée de grands matches face aux meilleures joueuses. « Dans n’importe quel tournoi, je suis heureuse de jouer contre Serena », confirme-t-elle, résolue. « J’ai l’impression qu’on se pousse l’une et l’autre à tester nos limites, pour nous améliorer et franchir des étapes. C’est une superbe motivation à avoir. » Repousser les limites. Ou préparer son discours de vainqueur le samedi 8 juin prochain.
32
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
guide DE roland garros 2013
ELLES RÊVENT DE PARIS frais, au teint clair, bercées par les rêves qu’ont concrétisés leurs aînées, nourries d’ambitions que les sacrifices et une rigueur quotidienne leur rendent essentielles. Paris rêve des trois premières, soulevant la coupe Suzanne Lenglen sur la terre battue du Central de Roland Garros, héroïnes observées par la flèche lointaine de la tour Eiffel, sublime indifférente aux exploits de ce monde. Les trois autres rêvent, elles, de conquérir Paris et son public tellement irrationnel, de naître à nouveau, durant une quinzaine, sur la terre de la plus belle ville du monde. Décryptage onirique. Textes de Rémi Capber
Serena Williams, la longue route
Kristina Mladenovic, la relève tricolore
Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître… Oui, en cette époque reculée, Gustavo Kuerten dessinait encore, tout récemment, son cœur sur la terre du Central. D’ailleurs, ce Central honorait sa deuxième année d’un nouveau nom de baptême – Philippe Chatrier. Chez les garçons, Costa était connu pour être le nom d’un grand terrien, avant d’être celui d’une compagnie spécialisée dans les croisières maritimes ; chez les filles, Jennifer Capriati n’était pas une ligne dans le Hall of Fame, mais rien moins que la numéro un mondiale. Quant à Serena Williams, elle était une gamine, ne savait pas ce que signifie « embolie »… et portait de jolies petites tresses. En cette année 2002, l’Américaine ne se présente pas à Roland Garros en victime expiatoire ; non, car elle vient de remporter son premier titre sur terre battue, à Rome. Porte d’Auteuil, elle se fait violence, profite d’un tableau favorable, puis bat Capriati, en demie, et sa sœur aînée, Venus, en finale, pour s’adjuger ce qui n’est alors que son deuxième titre du Grand Chelem. S’ensuivra une incroyable année, marquée par son Serena Slam. Mais en ces temps lointains, lors même qu’elle soulève la coupe Suzanne Lenglen, Serena n’imagine pas qu’elle va vivre une période de disette étonnante sur la terre parisienne. Une demie, trois quarts, un troisième tour, jusqu’à cette défaite retentissante, l’année dernière, face à Virginie Razzano. Pourtant, Serena l’affirme haut et fort : « J’adore la terre battue, j’ai grandi sur terre. Et j’ai gagné Roland Garros, même si mes résultats n’ont pas toujours été spectaculaires. C’est un mythe de dire que je n’aime pas la terre. » Le symbole serait beau : Serena Williams, désormais trentenaire, qui soulève le trophée de Roland Garros, 11 ans après sa première fois…
« Cela fait longtemps que je la connais et que je dis qu’elle a beaucoup de potentiel. Elle est vraiment en train de gagner en maturité. » Un bel hommage, venant de la patronne du tennis bleu-blanc-rouge, l’aînée de la colonie française, la sage, consacrée par l’expérience et par les résultats. Oui, c’est Marion Bartoli qui tresse ces lauriers et les dépose sur la tête de Kristina Mladenovic, lors du dernier US Open. Marion vient de mettre fin au parcours de cette dernière en seizièmes de finale. Et la consacre héritière des espoirs nationaux. On la comprend : Kiki, pour les intimes, est une pousse encore jeune, mais tellement prometteuse ! A tout juste 20 ans, la voilà propulsée dans le top 50, forte de son service monstrueux et de son jeu d’attaque. Le déclic ? La fin de ses pépins physiques, la stabilité dans sa structure et une plus grande constance. « Cette aventure est fantastique », confie son coach, Thierry Ascione. « Pour l’instant, notre collaboration a été fructueuse. Kristina a un potentiel énorme, c’est une vraie joie de travailler avec elle. Elle a une marge de progression physique et tennistique assez exceptionnelle… » Après des demi-finales à Coubertin et Florianopolis, une victoire sur Petra Kvitova, une autre, au mental, face à Timea Babos, à Melbourne, 6-3 4-6 11-9, elle peut se surprendre à espérer de belles choses du côté de la Porte d’Auteuil. Si la terre battue est loin d’être sa meilleure surface, elle y a quand même remporté le titre junior de Roland Garros. Et puis, elle est chez elle… « Je suis Française, Roland Garros, c’est évidemment quelque chose de spécial. J’ai déjà ressenti l’émotion en Juniors, alors pourquoi ne pas renouveler cela au niveau pro’ ? » Une innocente ambition qui en dit long sur sa détermination. « Mon rêve est d’être numéro un », avait-elle déclaré il y a quelque temps. Allez, Kiki, cela commence par un joli parcours du côté de Boulogne !
Maria Sharapova, le coup de foudre « C’est irréel. Le moment le plus extraordinaire de ma carrière. Je n’ai jamais pensé pouvoir vivre cela. Quand j’ai gagné Wimbledon à 17 ans, je croyais que ce serait le plus beau moment de ma carrière. Mais, quand je suis tombée à genoux, tout à l’heure, sur la terre, je me suis rendue compte comme cette victoire était encore plus merveilleuse. » Merveilleuse, c’est le mot, comme le fut Maria, tout simplement, à l’issue de sa victoire, l’année dernière. L’on ne peut oublier… Ce recueillement sur la terre du Central, le visage plongé entre les mains… ce visage au sourire de bonheur accompli, tourné vers le ciel parisien nuageux, devenu, l’espace d’un instant, le plus beau toit au monde… ces bonds de girafe enfantins, toujours plus hauts, bras en v, poings serrés… Des images splendides, qui en appellent d’autres à l’heure de la pleine maturité. Maria Sharapova n’est plus cette vache qu’elle décrivait sans complaisance sur une patinoire : elle a appris, avec le temps et l’âge, à maîtriser une surface rebutante pour l’impatiente qu’elle est. Pour preuve, six de ses neuf derniers titres ont été acquis… sur terre. Cette année, elle s’attaque à la Porte d’Auteuil avec beaucoup de certitudes, celles de deux dernières saisons pleines et d’excellence. Elle, qui a remporté une fois chacun des quatre tournois du Grand Chelem, pourrait – et ce serait un bien joli clin d’œil – s’offrir son premier doublon majeur sur l’ocre et non sur dur. N’en soyez pas surpris, Sharapova l’affirmait le 9 juin 2012 : « C’est un long voyage, qui a commencé lorsque j’étais très jeune et qui n’est pas encore terminé. Ce n’est pas fini pour moi, croyez-moi. J’en suis loin, j’ai encore beaucoup de choses à réussir. »
Laura Robson, la dauphine d’Angleterre « La manière dont Robson frappe parfois la balle est assez incroyable ! Victoire impressionnante de Laura ! Gros potentiel de top 10 ! » Quand un ex-vainqueur de Grand Chelem s’exclame ainsi, c’est qu’il y a pépite en vue. Thomas Johansson ne cachait pas son enthousiasme après la victoire de la rookie britannique sur Petra Kvitova, à Melbourne, 2-6 6-3 11-9. Une victoire surprenante ? Pas tant que cela. En 2008, Laura a tout de même remporté Wimbledon junior à seulement 14 ans et 166 jours, un véritable exploit. Cette performance l’a d’ailleurs immédiatement consacrée pendant féminin d’Andy Murray et sauveuse du tennis britannique. Pas facile de subir cette reconnaissance précoce… Robson n’a pas paniqué, parvenant à progresser régulièrement, sans brasier, mais à coup de flammèches, passant de la 500ème place au top 50 en l’espace de quatre ans. Elle impressionne, malgré quelques coups de moins bien, s’attirant l’attention d’Ana Ivanovic ou Serena Williams. La première dit d’elle qu’ « elle frappe la balle vraiment, vraiment fort » et la deuxième la considère comme « une joueuse toutterrain ». Pas un luxe, à l’heure d’aborder Roland Garros ! Certes, Laura Robson a souffert, ces derniers mois, d’une infection pulmonaire. Mais elle va mieux et trépigne déjà d’impatience à l’idée de fouler les courts de la Porte Auteuil. Ses objectifs sont forcément teintés d’incertitude, mais on l’imagine bien tenter une deuxième semaine… Elle y était parvenue à l’US Open, battant Kim Clijsters et Na Li. On n’ira pas jusqu’au syllogisme d’Annabel Croft, déclarant en fin d’année dernière : « Laura a dominé Kerber, à Wimbledon, et Kerber, aujourd’hui, est devenue sixième joueuse mondiale. Ne peut-on donc pas penser que Laura a le potentiel pour en faire de même et entrer dans le top 10 ? » Non, on n’entrera pas dans cette logique douteuse ; croyez-nous, Laura Robson n’en aura pas besoin.
Sloane Stephens, la future Serena « Elle est très calme et si posée... Moi, j’étais un peu sauvage et folle. Oui, j’aurais aimé avoir son sang-froid... C’est une fille vraiment très douce. Elle a un super jeu et tellement de potentiel ! » Manifestement, Sloane Stephens s’était trouvée une avocate de choix, il y a un an : Serena Williams. La cadette des Sisters était tombée amoureuse de cette petite bombe de 20 ans, au jeu tout terrain et au physique impressionnant de puissance et d’explosivité. Depuis, elle l’apprécie un peu moins, allez savoir pourquoi... S’il vous faut espérer une surprise, à Roland Garros, c’est peut-être bien sur Stephens qu’il vous faudra miser. Pourquoi ? C’est justement Porte d’Auteuil que Sloane, alors 70ème mondiale, s’est révélée au monde, l’année dernière, en atteignant les huitièmes de finale. Le début d’une progression extraordinaire, qui la mène jusqu’au top 20 et en demifinale de l’Open d’Australie. Après avoir battu, en quarts… Serena Williams. Oui, c’est Sloane Stephens, qui inflige à Serena sa deuxième défaite en 41 rencontres. De là à supposer que l’élève a supplanté son professeur, non, certainement pas – la route est encore longue. Mais elle s’est imposée comme le futur du tennis féminin. John McEnroe l’a compris : « Sloane Stephens... elle sera dans le top 10, c’est sûr et certain. Je pense qu’elle en est déjà proche. » Que peut-elle espérer à Roland, cette année ? Confirmer ses dernières performances en Grand Chelem. Se qualifier pour la deuxième semaine. Et plus encore ? Elle en a l’intention : « J’adore me voir devenir meilleure. J’aime aller sur le court et être capable de faire des choses différentes. Je veux conserver cet état d’esprit, continuer à avancer et non pas reculer. »
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
33
guide DE roland garros 2013
Ces Bleus
qui nous ont fait vibrer Henri Leconte, le vengeur masqué
Et PHM fit trembler Roland…
Difficile de rester insensible au charme pétaradant du Henri Leconte cru 1992. Corsé à souhait, encore imbibé par l'épopée millésimée de la finale victorieuse en Coupe Davis, à Lyon, avec la bande de Yannick, six mois avant… Henri, invité par les organisateurs, enivre le public et nous sert régulièrement son revers pince à sucre. Au final, c'est cette sensation folle de voir un revenant trouver à nouveau la matière de son jeu qui nous laisse croire possible, l’espace d’un moment, l'exploit ultime : remporter la Coupe des Mousquetaires. Et, ainsi, oublier le couac de 88 en rejoignant dans l’histoire le grand frère aux dreadlocks virevoltantes. Malheureusement, c'est la patte gauche du glacial Petr Korda, en demifinale, qui nous cloue au fond du canapé. Mais on se rappellera à tout jamais la formidable lutte face à Nicklas Kulti en quarts (6-7(8) 3-6 6-3 6-3 6-3), dans la pénombre, au bout de cinq sets, évidemment…
Il est des matches qui restent dans les mémoires. Celui que livra PaulHenri Mathieu face à Rafael Nadal, le 3 juin 2006, sur le Central de Roland Garros, en fait partie. Pendant 4h56, très précisément, le tendre alsacien castagna l’ogre espagnol. Des frappes surpuissantes dans tous les coins du court, des volées magiques, des coups stratosphériques. C’était le match presque parfait. Battu 5-7 6-4 6-4 6-4, PHM quitte le court en larmes. « J’ai vraiment donné tout ce que j’avais aujourd’hui, je n’aurais rien pu faire de plus », explique-t-il, défait. Nadal, lui, avouera, quelques années plus tard, avoir vécu ce jour-là l’un des matches les plus difficiles de son histoire à Roland Garros. Certes vaincu, Mathieu peut rester fier de ce qu’il accomplit ce jour-là. Oui, l’invincible Nadal pouvait vaciller. Même sur terre battue, même à Roland Garros. Une belle leçon.
Demi-finale 1992 : Petr Korda bat Henri Leconte, 6-2 7-6(4) 6-3
Pioline, enfin bleu, blanc et rouge !
1983-2013 : voilà 30 ans que Yannick Noah s’est imposé à Roland Garros. 30 ans aussi qu’un Français n’a plus gagné Porte d’Auteuil. A défaut de victoires, quelques performances tricolores nous ont donné de très belles émotions. Retour sur six exploits à la française. Oui, le French flair n’est pas mort ! Textes de Pauline Dahlem et Laurent Trupiano
Mal aimé, incompris, Cédric Pioline a longtemps traîné l'image d'un solitaire et d'un égocentrique. En marge et, pourtant, si performant avec deux finales en Grand Chelem à son actif – US Open 1993 et Wimbledon 1998 –, celui qui ne se séparait jamais de sa Prince Alu blanche n'avait pas encore réellement communié avec son public. Cette édition 1998 de Roland Garros prend tout son sens lorsqu’il aligne deux combats de titan en cinq manches, en sortant le chouchou de ces Dames, Marat Safin, puis le prodige marocain Hicham Arazi. Cédric lâche alors le patronyme PioPio pour devenir un véritable mousquetaire. Cramé en demi-finale, il n'avance plus et Corretja, sans forcer, le met à terre. Et nous avec ! Demi-finale 1998 : Alex Corretja bat Cédric Pioline, 6-3 6-4 6-2
Sébastien Grosjean, merci Clinton ! Demi-finaliste à Melbourne et Monte-Carlo en ce début d’année 2001, Sébastien Grosjean fait désormais partie du top 10. Numéro un français, le Marseillais se doit de réussir à Paris. S’il ne brille pas lors des premiers tours, Grosjean réussit en quart de finale un superbe numéro. Face à Andre Agassi, troisième joueur mondial, le Français commence par perdre la première manche 6-1, en à peine 20 minutes. Cela sent la raclée à plein nez. C’est alors que Bill Clinton prend place en tribune présidentielle. Brusquement, le match tourne. Grosjean s’enflamme, Agassi s’effondre. Devant un public en fusion, Seb’ enfile les jeux comme les perles. Clinton s’absente alors quelques instants, le temps de laisser Agassi, mené deux sets à un, breaker d’entrée, dans la quatrième manche. Mais lorsque le Président revient en tribune, le joueur américain rechute… Définitivement, cette fois. Grosjean signe sa plus belle victoire sur la terre battue parisienne et s’offre une place dans le dernier carré. « Il faudrait inviter Clinton en demi-finale », s’amuse-t-il. Le Président ne viendra pas. Et le Marseillais s’arrêtera là, battu par Alex Corretja. Quarts de finale 2001 : Sébastien Grosjean bat Andre Agassi, 1-6 6-1 6-1 6-3
Troisième tour 2006 : Rafael Nadal bat Paul-Henri Mathieu, 5-7 6-4 6-4 6-4
2008, la folie Monfils Gaël Monfils est un mystère. Débarquant à Roland Garros en manque de confiance, de repères et de certitudes, le Français débute la compétition dans les pires dispositions possibles. Contre toute attente, il passe les tours les uns après les autres. Et quand Monfils obtient, après cinq sets de lutte contre Melzer, sa qualification pour les huitièmes, le public commence à s’emballer. Qui peut l’arrêter ? Et s’il allait au bout ? Poussé par tout un stade, Gaël Monfils, 59ème mondial, domine successivement Ljubicic et Ferrer. La magie de Roland opère, la Monf’ n’est plus le même joueur. A l’heure d’affronter Roger Federer en demi-finale, le Tricolore se prend à rêver. Il ne reste plus que deux matches et six sets à gagner. Malheureusement, il constate alors ce qui le sépare encore d’une victoire en Grand Chelem face au maître en la matière. « J’ai fait un très bon tournoi. Mais je ne me considère pas comme un nouveau joueur. Je le serai quand j’aurais gagné un titre majeur. » A ce jour, cette demi-finale reste sa meilleure performance dans un tournoi majeur. Demi-finale 2008 : Roger Federer bat Gaël Monfils, 6-2 5-7 6-3 7-5
Tsonga, à un point près « C’est la défaite la plus difficile de ma carrière. » Jo-Wilfried Tsonga vient de s’incliner 1-6 7-5 7-5 6-7 6-1, face à Novak Djokovic, en quarts de finale de Roland Garros. Perdre en cinq manches est douloureux. Encore plus lorsqu’on a eu quatre balles de match. Quatre balles de demi-finale. Quatre occasions perdues qui vous rongent, vous minent et vous obsèdent. « On passe par tous les sentiments », avoue Tsonga. « On a envie de casser toutes ses raquettes. On a envie de crier. On a envie de pleurer. On a envie de se réveiller. Mais la réalité est là : je suis éliminé. » Un constat âpre et cruel, qui ne doit pas faire oublier le formidable combat livré par le Français face au numéro un mondial. Bondissant, Tsonga s’est jeté dans chaque balle comme un mort de faim, poussant Djokovic à l’extrême limite. Preuve que le Manceau possède les armes, même sur terre battue, pour battre les meilleurs. Preuve qu’il a de quoi créer la surprise Porte d’Auteuil. La prochaine balle de match sera la bonne ! Quarts de finale 2012 : Novak Djokovic bat Jo-Wilfried Tsonga, 6-1 5-7 5-7 7-6 6-1
34
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
35
guide DE roland garros 2013
Nicolas Devilder « J’ai été piétiné par Rafael Nadal »
Alors que nous officialisons la publication, en novembre prochain, du livre « Rafa, mon amour », après le succès de « Roger, mon amour » et ses 5000 exemplaires vendus, nous vous proposons, dans GrandChelem, une petite série d’entretiens pour mieux comprendre Nadal, le joueur, et Nadal, l’homme. Premier témoin : Nicolas Devilder. En 2008, le Français s’est incliné face à Rafael Nadal au deuxième tour de Roland Garros, sur le Suzanne Lenglen, 6-4 6-0 6-1. Un temps fort vécu de l’intérieur. Entretien réalisé par Laurent Trupiano
Quel est la première image qui te revient en tête, lorsqu’on évoque ce match face à Nadal, en 2008, à Roland ? Ce n’est pas une image, mais un sentiment… Je m’étais qualifié pour le grand tableau et j’avais passé le premier tour en battant Chris Guccione. Là, je joue Nadal. Affronter Rafa à Roland Garros, c’est assez incroyable, c’est un peu faire partie de l’histoire du tennis. Quelle a été ton impression en entrant sur le court ? J’ai surtout vu un adversaire hyper concentré, qui ne me prenait pas de haut. Ensuite, ce qui m’a frappé, c’est qu’il ne lâche pas un seul point. Il te montre, d’emblée, que, face à lui, rien ne sera gratuit. Contre Djokovic, que j’ai affronté l’an dernier, ce n’était pas du tout le cas. Je savais que, par moments, l’intensité allait baisser d’un cran. Avec Nadal, c’est impossible : chaque point est une lutte, un combat. La débauche d’énergie doit être énorme… C’est le cas de le dire ! Notre match n’a duré qu’une heure et quarante cinq minutes ; pourtant, j’ai eu l’impression d’avoir joué cinq sets. J’imagine à peine l’énergie qu’il faut déployer pour parvenir à le déstabiliser, voire à le battre... Mais si on regarde le début de la rencontre, on peut dire que tu l’as fait trembler… On peut le dire, en effet (rires)… J’ai senti qu’il était tendu. Comme d’habitude, il jouait son deuxième match sur le Lenglen. Il avait dominé Bellucci au tour précédent. Moi, j’avais décidé de m’accrocher. Tout démarre bien, j’ai même une balle de break à 4-4 dans le premier set…
36
Et ? Et, sur un point que je dirige, je me retrouve au filet. Je n’ai plus qu’à pousser ma volée, tandis que Nadal est dans les bâches… Je me loupe, la balle ne passe pas. Et, là, c’est le début du cauchemar. C’est-à-dire ? Rafa est incroyablement dangereux et efficace quand il mène. Une fois le premier set en poche, il a commencé à prendre plus de risques, en augmentant la cadence, avec beaucoup de confiance. C’est devenu très dur tant physiquement que mentalement. J’ai encaissé 11 jeux d’affilée… J’étais totalement impuissant, je n’avais aucune solution. C’est terrible. J’ai rarement eu cette impression sur un court. Il m’a littéralement piétiné. J’avais envie de lui crier : « Rafa, laisse-moi jouer ! » Sans vouloir tourner le couteau dans la plaie, cette volée, dans le premier set, semble avoir effectivement couté très cher... On ne peut pas refaire l’histoire, d’autant que Rafa, dans son mode de fonctionnement, ne raisonne pas comme cela. A mon avis, si j’avais gagné le premier, il n’aurait pas gambergé. Il aurait continué son travail de destruction massive avec seulement un set de retard. Je ne suis pas certain que sa stratégie implique des points de passage : Nadal joue chaque point avec la même intensité, quel que soit le score. Et puis, lors des points importants, il est capable de monter d’un cran, sachant que son niveau moyen est déjà très élevé... Dans le vestiaire, avant ou après le match, vous avez échangé quelques mots ? Rafa n’est pas de ma génération, donc on a juste échangé des regards. De toute façon, un joueur
de ce niveau est entouré par son staff. Même si je l’avais voulu, cela aurait été impossible. Dans ton clan, c’était l’effervescence ? Pas vraiment ! D’ailleurs, cela m’a un peu étonné. En fait, mes proches voulaient surtout savoir ce dont j’étais capable. Ils n’ont pas été déçus (rires). Malgré tout, on a l’impression que cette défaite t’a boosté. Par la suite, tu as enchaîné les performances et tu as même atteint le meilleur classement de ta carrière (60ème)... Exactement ! Ce match m’a fait prendre conscience des efforts que je devais fournir. Derrière, j’ai remporté trois tournois Challengers, puis j’ai atteint les quarts de finale de Kitzbühel. J’ai vécu la plus belle période de ma carrière ! 60ème, ce n’est pas rien, d’autant que je suis arrivé tard sur le grand circuit. Tu avais effectivement une étiquette de joueur du circuit Challenger... Tout à fait. Aujourd’hui, je suis fier de ce que j’ai accompli, même si j’y suis parvenu par la petite porte. Et, maintenant, c’est quoi l’avenir ? Finir ma carrière en douceur, avec quelques tournois français du CNGT (Circuit National des Grands Tournois), puis raccrocher ma raquette définitivement. Je suis las de tous ces voyages… J’ai vraiment besoin de me poser, de faire un point. Je pourrais encore jouer en Future et en Challenger, mais, sincèrement, je n’en ai plus la force. Tu sais déjà quelle va être ta reconversion ? Non, je ne sais même pas si elle se fera dans le tennis. C’est vraiment trop frais. En tout cas, quoi
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
qu’il arrive, je n’ai pas de regrets. Je suis allé au bout de mes convictions. Et, pour revenir à ce match contre Nadal, sans être la rencontre de ma vie, ce duel restera à tout jamais gravé dans ma mémoire. Comme les encouragements assez exceptionnels que j’ai reçus ce jour-là du public parisien (sourire) !
« Rafa, mon amour », la référence sur Rafael Nadal « Rafa, mon amour » est le troisième livre de la collection We Love Tennis. Après « Grand Chelem, mon amour », qui dessine le panorama d’une décennie à travers 40 matches de légende ; après « Roger, mon amour », qui explore, en profondeur, la nature du mystère Federer ; voici venir un nouvel ouvrage de référence sur Rafael Nadal. Comment le Majorquin s’est-il construit, au fil des ans, l’image qu’on lui connaît ? D’où lui viennent cette gémellité, ces deux visages si différents sur et endehors du court ? Pourquoi son personnage public est parfois si délicat à comprendre ? « Rafa, mon amour » tente de répondre à ces questions. « Rafa, mon amour », un livre de Simon Alves, Rémi Capber, Pauline Dahlem et Laurent Trupiano Editions Flora Consulting • Sortie : novembre 2013 • déjà disponible en pré-réservation sur www.kdotennis.com Prix : 29€
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
37
guide DE roland garros 2013
Julien Varlet
« On pourrait me coller l’étiquette de loser » Ex-joueur du circuit, aujourd’hui Directeur Technique du Stade Français, Julien Varlet cumule les fonctions, puisqu’il est également consultant pour le groupe Canal+. Pour GrandChelem, il s’est prêté au jeu des meilleurs et des pires souvenirs de ses multiples carrières. Interview… et sourire garanti. Entretien réalisé par Laurent Trupiano
Varlet, le chat noir ? Julien Varlet n’est pas le plus connu des retraités du circuit. Et pourtant, l’ex-135ème joueur mondial a vécu quelques matches mouvementés dans sa carrière : une défaite en cinq manches contre Mark Philipoussis, à Roland Garros, au premier tour de l’édition 2002, 1-6 6-7(5) 6-4 7-6(3) 6-3 ; une victoire sur Kenneth Carlsen, alors 68ème, 6-1 4-6 6-3 7-6(5), en 2003, lui offrant un deuxième tour Porte d’Auteuil contre Jarkko Nieminen. Et un nouvel échec en cinq sets, 1-6 1-6 7-6(4) 6-2 6-4. Il a également eu l’opportunité d’affronter Rafael Nadal à deux reprises. C’était, là encore, en 2003, le Majorquin était âgé de 17 ans… Varlet avait abandonné au cours de la première rencontre, à Cherbourg. Puis s’était incliné à la régulière lors de la deuxième, au Challenger d’Aix-en-Provence, 5-7 6-1 6-4. La même année, à Milan, il bat Feliciano Lopez, 50ème, puis Xavier Malisse, 23ème, avant de perdre en quarts face à Ivan Ljubicic. Cela reste sa plus belle semaine, lui qui n’a disputé que 11 matches sur le circuit ATP, avec trois victoires à la clef. Il a remporté deux titres sur le circuit Future et perdu une finale sur le circuit Challenger.
Quel a été ton pire souvenir en tant que joueur, à Roland Garros ? J’en ai eu plusieurs… D’ailleurs, on pourrait me coller l’étiquette de loser (rire) ! En numéro un, je mets forcément mon duel face à Marc Philippoussis. Je mène 6-2 6-1 4-0, je joue le feu, mais la nuit approche… Il reste encore un peu de visibilité, mais Philippoussis pose sa raquette dans son thermobag et sort du court à l’intox’, expliquant qu’il porte des lentilles. Sur le coup, je ne proteste pas, je pars aux vestiaires. Le lendemain, un autre match commence. Et je finis par perdre au cinquième set. Quelques années plus tard, je croise une personne qui connaissait bien Mark. Je lui raconte l’épopée. Il me regarde, sourit et m’assure que l’Australien n’a jamais porté de lentilles. J’ai failli m’étrangler ! Plus cruel : il y a ma défaite contre Jarkko Nieminen. Là aussi, je mène les débats. 6-1 6-1 5-3, balle de match en ma faveur. Et je perds, finalement, en cinq manches. Si je regarde tous mes matches en cinq sets, je constate que je n’en ai pas gagné beaucoup… Tu dois bien avoir un bon souvenir Porte d’Auteuil ! Oui, mais ce n’est pas un match, c’est un point, un point qui est devenu légendaire. La preuve, j’ai le droit à ma vidéo sur YouTube ! En fait, j’aimais beaucoup plonger – d’ailleurs, avec le recul, je me dis que c’est sûrement cela qui a flingué ma hanche… Face à Nieminen, dans le cinquième set, j’ai voulu prendre une balle au filet. Mon plongeon a été tellement spectaculaire que je me suis cogné la tête contre la glacière ! Bien sûr, je suis passé en boucle dans tous les bêtisiers… Il arrive que l’on m’en parle encore. Ma légende s’est ainsi construite sur un coup de tête (rire) ! Dans une autre vie, tu as aussi été speaker à Roland Garros… Tu étais un peu novice, cela n’a pas dû être facile ! J’ai eu deux grosses frayeurs lorsque j’ai fait ce job. La première, c’est de m’être trompé de nom lors d’une présentation sur le Court Suzanne Lenglen. J’ai confondu Vera Zvonareva avec Svetlana Kuznetsova ! Cela a été terrible et elle m’en a un peu voulu… Je la comprends. La deuxième, c’est lors du match entre Viktor Troicki et Andy Murray (NDLR : en 2011).
38
Là où le ramasseur intervient en cours d’échange ? Oui, c’est ce match-là, mais cela n’a rien à voir. Marc Maury, qui est le speaker que l’on connaît, m’avait donné un truc pour présenter le match. Il m’avait expliqué qu’il ne fallait surtout pas désigner les joueurs en disant « à droite » et « à gauche de la chaise » ; cela prête à confusion et c’est plutôt logique ! « Focalise-toi sur leur tenue, tu les décris, tu verras, cela passe tout seul. » Comme j’étais très concentré, je n’avais pas remarqué que les deux joueurs portaient exactement la même tenue, de la tête aux pieds ! J’ai démarré ma présentation et, au-furet à mesure de la description, je me suis rendu compte de ma gaffe. Finalement, je m’en suis sorti en évoquant la couleur de la raquette… Pour te dire… Au final, je m’en suis bien tiré, mais, sur le moment, j’ai un peu transpiré. Désormais, tu es Directeur technique du Stade Français. Lors de la dernière édition de Roland Garros, j’ai cru entendre dire que ton club avait été plutôt pro-Djokovic (rire)… Tu es mal informé (rire) ! La vérité, c’est que Novak avait loué une maison à Vaucresson et qu’il venait tranquillement le matin en vélo pour s’entraîner. Je lui avais réservé un court un peu à l’écart et il est presque passé inaperçu. C’était assez fascinant de voir tout son staff posé, là, sur un court de la Faisanderie (NDLR : au Stade Français), loin de l’effervescence du stade de Roland Garros. Tu es aussi consultant pour Canal+. Là encore, tu as un style particulier… Oui, j’ai mon style. D’ailleurs, je m’efforce de ne jamais mettre le son quand je regarde un match à la télé : j’ai presque peur de reprendre des expressions ou des méthodes de mes collègues. J’aime vraiment ce job, d’autant qu’il y a un véritable esprit tennis. Mon objectif, c’est d’apporter une touche technique. Je m’efforce de bien me documenter. D’ailleurs, mes fiches sont classées secret défense ! Je ne les prêterai jamais. En fait, je reste un passionné de tennis, même si j’ai côtoyé le haut niveau. Je suis toujours fasciné par la compétition. Bon, j’essaie quand même d’être assez neutre dans mes propos, même si la fibre patriotique revient quelques fois au galop.
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
En tant que commentateur, tu as eu l’honneur de nous faire vivre le duel du siècle, entre Nicolas Mahut et John Isner... Ne m’en parle pas (rire) ! Rien que de l’évoquer, j’en ai la chair de poule. A l’origine, c’était ce qu’on appelle à la télé un « match de transition ». Moi, j’étais à Paris, en cabine et on avait mis cette rencontre à mon programme. Le lendemain, le duel avait changé de statut : la rédaction a décidé de prendre la main en direct du stade. Mais, comme cela durait des heures et des heures, la rencontre a de nouveau basculé à Paris. Et, comment dire… Voilà, c’est le sujet : je ne savais plus quoi dire. C’était totalement surréaliste. Nerveusement, c’était aussi horrible. A l’instar des joueurs, avec eux, on est réellement entré dans la cinquième dimension. En général, on est payé au match. Là, il a fallu trouver un barème spécial (rire) ! Cela restera mon expérience télé la plus marquante, quoi qu’il arrive... Tu as aussi vécu un moment assez étrange lors d’un déplacement pour une finale de Coupe Davis… Comment sais-tu cela ? (Rires) En effet, pour la finale Etats Unis-Russie (NDLR : en 2007, victoire de la Russie 4-1), je faisais partie de l’équipe envoyée sur place, à Portland. Quand je suis arrivé là-bas, j’ai tout de suite pensé aux images des grands duels de la guerre froide… On était en 2007 et, pourtant, il y avait une réelle tension, bercée de beaucoup de patriotisme. Je l’ai vraiment ressenti comme cela, cela m’a rappelé mes cours d’histoire. En regardant ton palmarès, on s’est aperçu que tu avais joué contre Rafael Nadal... Oui, il était très jeune. C’était à Aix-en-Provence, je ne le connaissais pas. Au départ, je me suis juste dit qu’il fallait jouer la montre. Je pensais qu’il ne tiendrait pas, vu son jeune âge. Je me suis bien planté ! Il m’a battu en trois manches, mais cela ne nous a pas empêchés de diner ensemble, avec son oncle Toni. Je me souviens de ce moment, Rafa était déjà très humble dans son discours. Cela n’a pas changé...
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
39
OPEN DE NICE CÔTE D’AZUR
guide DE roland garros 2013
Alexis Tetang «Je veux faire évoluer les mentalités» Agent sur le circuit, Alexis Tetang est avant tout un grand amoureux du tennis. Pour GrandChelem, il dresse un bilan de sa profession et évoque son parcours atypique. Document.
Cela a bien changé ! Oui et heureusement ! La Fédération Française de Tennis a fait un gros boulot en ce sens. L’examen pour obtenir sa licence d’agent, la commission qui se réunit régulièrement, l’idée d’une véritable éthique pour éviter les dérives... Je trouve que c’est très bien ! Et, même si on est le seul pays à avoir cette législation, elle permet de mettre des barrières pour ceux qui ne respectent pas les codes de la profession.
Quand on traîne ainsi, au bord des courts, on fait forcément des rencontres... Au début, mon objectif était de comprendre ce milieu, mais aussi de tisser des liens avec des joueurs. En juin 1990, j’avais croisé Thierry Champion. Il avait vu que j’étais présent à chaque fois pour l’encourager. On a pu discuter, je lui ai même prédit qu’il irait très loin lors de cette édition. Et je ne m’étais pas trompé, puisqu’il avait atteint les quarts de finale ! Je me rappelle qu’il m’avait promis son poignet de transpiration. Depuis, je n’ai pas eu de nouvelles (rires).
Ces codes, quels sont-ils ? Agent ne veut pas dire escroc. Nous sommes là pour jouer les intermédiaires, faciliter la vie d’un joueur et de son client, que ce soit un sponsor, un club ou un organisateur. C’est mon rôle d’expert. Evidemment, on travaille dans l’humain ; il faut ainsi savoir être philosophe et fin psychologue.
Mis à part Roland Garros et ses qualifications, quel était ton terrain de chasse ? Bercy, bien sûr ! Surtout au début. En 1988, c’était plutôt simple d’aller à la rencontre des plus grandes stars, même s’il fallait savoir être patient. J’ai souvent fait le pied de grue à la sortie des artistes. On n’était pas nombreux. Il y avait toujours une fille qui prenait des photos, elle était aussi jeune que moi, aussi passionnée. C’est drôle : aujourd’hui, elle en a fait son métier. Ce qui m’a le plus marqué, à cette époque, c’est la fois où Tomas Muster est arrivé au POPB, alors qu’il revenait de sa fameuse blessure suite à un accident de voiture. Je l’ai vu descendre d’un immense bus de 50 places où il était tout seul. A la sortie, il affichait un grand sourire, fier de son coup, affirmant : « Au moins, là, je ne risque rien ! » C’est à ce moment-là que l’idée de devenir agent t’est venue ? Non, c’est après mon service militaire, en 1996, au TC Melun. Le club organisait un tournoi satellite. Très vite, j’ai intégré l’organisation en tant que responsable des joueurs. J’ai compris que j’avais certaines aptitudes et que ce monde-là m’attirait. En somme, que je pouvais en faire une profession. J’ai rencontré Martin Rodriguez, entraîneur de Fernando Gonzalez, puis Davide Sanguinetti. Je suis devenu ami avec ce dernier. Il m’a introduit auprès de beaucoup de monde. A partir de là, je n’ai cessé de côtoyer des joueurs, des dirigeants, et de leur rendre des services. A l’époque, il n’y avait pas beaucoup d’agents dans le tennis… Peu d’agents à leur propre compte, plutôt ! Il y avait surtout de grandes compagnies prestigieuses avec des agents salariés. La profession n’était pas trop structurée. Au Ministère des Sports, où j’avais demandé un agrément en 2001, on m’avait expliqué que rien n’était prévu pour les agents de tennis. Il n’y en avait pas assez !
Tu peux préciser ? Quoi qu’on en dise, l’ego d’un joueur de tennis est énorme. Et un agent n’est qu’un rouage dans un mécanisme plus grand. Il faut donc savoir rester à sa place et accepter d’être parfois mis de côté. C’est le jeu. Une fois que l’on a compris cela, on devient très professionnel. Tout comme dans la vie quotidienne, il y a des personnes avec qui l’on se lie d’amitié, pour lesquelles on fait plus d’efforts ; et d’autres pour lesquelles on fait juste son travail proprement. On sent quand même que la crise touche également le milieu du tennis-business… Evidemment. Néanmoins, de mon côté, j’ai très vite décidé de me spécialiser dans une activité bien spécifique : le placement des joueurs dans les championnats par équipes, que ce soit en France ou à l’étranger, dans toutes les catégories d’âge. Je suis rarement dans les dynamiques marketings, qui consistent à aller chercher des sponsors pour vendre des droits d’image. Ce n’est pas un univers qui m’attire. Tu dois être servi ! Il y a un dynamisme des clubs qui n’est pas visible, alors que je rencontre des gens assez formidables qui se démènent comme des dingues. C’est ce que je fais comprendre à un joueur qui n’a pas été à la hauteur de ce qu’on attendait de lui. Les dirigeants font parfois des pieds et des mains pour trouver un budget. Je veux donc que mon client soit satisfait. Et puis, si le joueur m’engueule ou me traite mal de temps en temps, ce n’est pas très important. Je n’attends pas de la reconnaissance. En revanche, sur le terrain, je veux que mes joueurs soient irréprochables. Tu parles des clubs. Je crois savoir que tu développes d’autres services ? Oui, c’est ce que je fais. J’offre mes services aux enseignants et aux dirigeants. Avec les clubs, je traite de la gestion, de l’animation, des innovations dans l’organisation, afin de leur permettre de grandir. J’essaie d’apporter des réponses à leurs problématiques. Je mixe, d’ailleurs, mon approche d’agent avec celle d’enseignant. Dans le tennis, il ne faut jamais se couper du terrain. Le monde des agents en player’s box, cela concerne dix personnes
Un service élargi… Alexis Tetang a décidé d’élargir ses activités d’agent en proposant différentes formules pour les clubs, dirigeants, enseignants et joueurs. L’idée ? Devenir une boite à outils, pour innover sur des projets divers : organisation d’un tournoi, exhibition, animation. « Je suis constamment au contact du terrain. Cela me permet de mettre en place des solutions tout à fait adaptées. J’ai choisi de le faire via une plateforme internet pour pouvoir toucher l’ensemble du territoire. Et même l’Europe, afin de proposer à certains talents de s’exporter. » Plus d’informations sur son site internet www.twoserv.com
40
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
pour dix joueurs dans le monde. Tous les autres doivent se spécialiser, être innovant et, surtout, ne pas se prendre pour ce qu’ils ne sont pas... Puisqu’on parle des tops players… Tu as sûrement une belle anecdote à me raconter ! Une énorme ! (Rires) Il y a 15 ans de cela, je bossais avec le TC Sarcelles pour les championnats par équipe. C’était en plein Roland Garros. Le Président, Pierrot Sfez, voulait frapper un grand coup. Un jour, il m’appelle et me dit : « Alexis, j’ai une idée : il nous faut Conchita Martinez. » Sur le coup, je n’ai pas su quoi répondre… Puis, il m’a passé le Maire de la ville. C’était un certain… DSK. Oui (rires). Il était si enthousiaste : « Alexis, ce serait formidable, une telle championne, ici, à Sarcelles ! » Quelques jours plus tard, je signais Conchita. Avec le recul, j’en ai encore quelques frissons. Pierrot est décédé le 24 mars dernier. J’en profite pour lui rendre hommage, vraiment... On te verra, cette année, à Roland Garros ? Bien sûr ! C’est le moment à ne pas rater ! Je serai bien évidemment présent pour la journée des Présidents, mais aussi dans les allées toute la quinzaine. Ce sera plus du plaisir que du business (rires). Ma carrière ne s’est nourrie que de rencontres. Je calcule rarement… sauf cette année, peut-être : j’aimerais bien croiser à nouveau Thierry Champion pour récupérer ce fameux poignet de transpiration (rires)…
NICE LAWN TENNIS CLUB N O I SS
SE
SO
E E IR
AP
AR
TIR
DE
H 8 1
19-25 MAI 2013
Photos : ATP - Yohan Brandt
Quel est ton plus vieux souvenir à Roland Garros ? Il y a plus de 20 ans, la première fois que j’ai pu pénétrer dans les loges du Central, grâce à un contact. Je me souviens, j’étais en jean et en tee-shirt, tranquille, à quelques centimètres de Monica Seles et de Gabriela Sabatini qui bataillaient ferme sur le court. Bon, je ne suis pas resté bien longtemps, car je me suis très vite fait repérer. Mais c’était le jeu, il faut savoir accepter la défaite (rires) !
Crédit photo : Francesca Montovani
Entretien réalisé par Laurent Trupiano
M AT C H S E N J O U R N É E
ET EN SOIRÉE Berdych - Isner - Simon Monfils - Hewitt... INFORMATIONS :
04 91 72 69 59 - OPENNICECOTEDAZUR.COM
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
41
guide DE roland garros 2013
Georges Brasero « Ce sport est tellement magnifique… »
Georges Brasero ne peut laisser personne indifférent. Sa trajectoire et son amour du tennis en font un personnage étonnant. Aujourd’hui patron du Tennis Club de la Châtaigneraie et de la Masia Tennis Academy, à Valence, en Espagne, il revient, pour nous, sur son parcours haut en couleurs. On sait que tu as la double nationalité franco-argentine… Tu as dû vivre un week-end terrible lors du quart de finale de Coupe Davis… Terrible, oui, parce qu’on a failli perdre (rires). J’adore la France, mais je dois avouer que j’étais derrière les hommes de Martin Jaite pour cette rencontre.
viens d’un match contre Ferrer, à Roland Garros, très accroché (NDRL : en 2005, victoire de Ferrer au troisième tour, 2-6 6-4 7-6(5) 5-7 6-4). Gaston mène 4-0 dans le cinquième set. Là, il regarde le coach de David et lui dit : « Ne t’en fais pas, il va gagner ton poulain. » Sur le coup, j’ai presque bondi ! On était fous dans la box. Une demi-heure plus tard, Gaston avait perdu…
Comment expliquer que l’Argentine, un vrai pays de tennis, n’ait jamais remporté le Saladier d’Argent ? On est un pays de sanguins, aux egos surdimensionnés (rires). Selon moi, c’est cela qui nous a empêchés d’aller au bout, pour le moment. On peut le résumer par des querelles internes qui ne mettent pas toujours l’équipe dans des conditions optimales.
Je ne comprends pas ! Moi non plus, je n’ai rien compris (rires). A 4-0 en sa faveur, Gaston n’avait plus envie de se battre. Son envie est tombée d’un coup et il a baissé les armes. On ne pouvait rien y faire.
Et, pourtant, l’Argentine aime ce sport... Plus que tout ! Et, mieux, l’Argentine aime la France et Roland Garros. J’ai fait tous les grands tournois du monde et les quatre Grands Chelems. Pour moi, Roland Garros est le plus beau et le plus romantique. Il a su se moderniser et l’organisation est impeccable. Je veux bien que l’on trouve amusant le bordel permanent de New York, mais cela va deux minutes (rires)… C’est aussi pour cela que je suis très heureux de voir le tournoi rester ici : Roland Garros, c’est Paris et Paris, c’est Roland Garros. Tu y as vécu tes histoires les plus intenses… Oui… Quand je m’occupais de mon ami Gaston Gaudio, j’ai eu l’impression de participer, en quelque sorte, à l’histoire de ce tournoi. Tu en gardes un souvenir, de cette victoire de Gaston ? Celui d’une finale de folie. Et de l’impact que cela a eu en Argentine. Mais, avec le temps, je me souviens aussi de quelque chose de plus simple. On avait organisé une petite fête dans un restaurant parisien et, là, avant de rentrer, Gaston a tenu à me parler. On est resté dehors pendant plus d’une heure à se remémorer l’ensemble des moments passés sur le circuit, les bons, les mauvais… C’était très émouvant. C’est pour ce genre de moments que je continue à conseiller certains joueurs ! Même si les mentalités ont changé, le tennis reste un sport d’hommes, où l’émotion est omniprésente. On te sent encore touché... Oui, c’est certain. D’autant que Gaston était un joueur vraiment à part. Complètement à part. C’est-à-dire ? Un exemple : c’est le seul champion de l’histoire du tennis à avoir interdit à sa famille d’assister à sa finale de Roland Garros. Il ne voulait pas vivre cela... On se souvient aussi de quelques pétages de plombs mémorables… Oui et, pourtant, Gaston est un gentil. Il est ultra-sensible. En revanche, comme il détestait les relations publiques et ne se sentait pas à l’aise avec les médias, il n’a jamais eu la force de s’expliquer. Quoi qu’il en soit, il a été un immense champion. Exceptionnel, même, capable de faire des choses complètement invraisemblables. Sur le court ? Oui, sur le court, car, en-dehors, il était assez calme. Je me sou-
Sa fin de carrière est un peu à cette image ? Oui, c’est une forme de dépression... tennistique. Ce sport est tellement exigeant et traumatisant psychologiquement que vous pouvez tout lâcher d’un coup. Il n’est pas le seul grand champion à avoir vécu ce type de situations. Où en est-il, maintenant ? Il joue des exhibitions, c’est une star chez nous. Il va aussi devenir conseiller pour mon académie, en Espagne. Il a un sens du jeu assez particulier ; son aide va nous être précieuse. C’est quoi, cette académie ? C’est un projet simple. Avec mon associé, on a eu l’opportunité d’acquérir une académie en Espagne et on a foncé dès qu’on a vu la qualité des installations. Notre objectif, c’est d’avoir un lieu où l’on peut accueillir les joueurs que l’on a sous contrat, mais aussi d’autres espoirs qu’on aura repérés. Aujourd’hui, c’est un outil qu’il faut avoir quand on veut faire progresser des jeunes dans de bonnes conditions. Ce sera aussi un centre d’entraînement ultra-performant pour tous ceux qui cherchent la progression et la victoire. Directeur d’un club, Directeur d’une académie, dénicheur de talents… Tu ne t’arrêtes jamais ? Et pourquoi devrais-je m’arrêter ? Ce sport est tellement magnifique. Même si les temps changent, c’est vrai, et les mentalités... Là, on te sent moins ému ! Il fut un temps où les nouvelles technologies n’avaient pas envahi notre vie. Aujourd’hui, quand tu dînes avec un joueur, tu dînes aussi avec son smartphone. C’est hallucinant. Je comprends qu’ils soient hyper-sollicités, mais c’est vraiment très compliqué de replacer les rapports humains au centre des débats. On ne peut pas finir cet entretien sans parler de ton club, qui est d’ailleurs un centre pour nos TennisBox. Là aussi, tu essaies de faire bouger les choses… Le Tennis Club de la Châtaigneraie est un club privé dans son fonctionnement, mais ouvert à tous. Notre but, c’est d’offrir des prestations de grande qualité pour que nos clients soient satisfaits. Chaque année, nous refaisons nos courts en terre battue et ces derniers sont, partout, reconnus pour leur qualité. Chez nous, vous payez ce que vous consommez. Ainsi, tout est clair ! Les plus grands champions nous ont visités, ils y trouvent du calme, de la sérénité et du professionnalisme. Mais, la Châtaigneraie, c’est aussi de la convivialité et une école de tennis de plus de 350 enfants. Le club, c’est la réalité du terrain. Et je crois que, pour mener à bien des projets ambitieux, il ne faut jamais se couper de la réalité.
La Châtaigneraie en fête pendant Roland Garros ! Comme chaque année, le TC la Châtaigneraie profite de la quinzaine de la terre battue pour proposer des animations à ses membres, mais aussi au grand public. Un CLINIC de très haut niveau le vendredi 24 mai Georges Brasero a décidé de frapper fort : « Avant de fêter dignement nos 50 ans, j’ai décidé de nous mettre au diapason du tournoi de Roland Garros. C’est pour cela que le vendredi 24 mai, avec Lacoste et Babolat, nous allons accueillir quelques grands noms du tennis mondial pour un clinic de très haut niveau. Ce sont nos enfants de l’école de tennis qui vont être heureux ! Et nous aussi, je dois avouer… » Au programme : Julien Benneteau, Benoît Paire, Edouard Roger-Vasselin, Alizé Cornet, Pauline Parmentier, Elena Vesnina, Albert Ramos, tous sous la houlette du coach de Jo-Wilfried Tsonga, Roger Rasheed. Mats Wilander en guest-star « Je voulais faire l'actualité pendant la quinzaine, alors, quand j'ai eu l'occasion de pouvoir organiser des séances avec Mats Wilander, je n'ai pas hésité longtemps », continue Brasero. Trois séances sont programmées le 31 mai, le 1er juin et le 2 juin. Attention, les places sont limitées pour taper la balle avec celui qui était tombé, il y a 30 ans, face à Yannick Noah, mais qui compte sept titres du Grand Chelem à son actif. Rien que cela... Pour plus de renseignements : 01 47 51 66 72
La Masia Tennis Academy prend son envol
Située près de Valence, la Masia Tennis Academy propose un confort digne des grands resorts avec une résidence grand luxe et six courts, dont quatre en terre battue. « On a misé sur une vraie qualité d’hébergement – spa, piscine intérieure, etc. – et l’on est également en train d’étoffer notre staff technique déjà performant », explique Georges Brasero. « Cette académie, c’est un nouveau défi. Je suis certain que nous allons devenir une vraie référence. » Une référence qui a déjà séduit deux grands espoirs espagnols : Carlos Tabener et Pedro Martinez, membres de l’équipe d’Espagne demi-finaliste de la Winter Cup chez les moins de 16 ans. Plus d’informations : http://www.masiatennisacademy.com
42
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
43
K-SWISS
• Chaussures Big Shot Light femme 90€ • Chaussures Big Shot Light homme 90€ • Chaussures Big Shot II (noir et rouge) 120€
ADIDAS
• Chaussure Adizero Feather II 125€ • Polo Men RG On Court 45€ • Short Men RG On Court 45€
ASICS
WILSON
• Polo Homme Resolution 45€ • Short Homme GAME 60€ • Chaussure Gel Solution Speed 140€
• Raquette Steam 99S 180€ • Thermobag X6 Federer 60€ • Tee-shirt Well Equipped Crew 40€
DUNLOP
• Balle Fort Clay Court x4 7.90€ • Cordage Dunlop Ice 5€ le set
BABOLAT
• Raquette Pure Drive Roland Garros 199.95€ • Thermobag x6 Team Roland Garros 59.95€ • Balle French Open x4 8.5€
PRINCE
• T 22 Homme 89.99€ • T 22 Femme 89.99€
TECNIFIBRE
• Raquette TFight 295 MP – ATP 170€ • Thermobag Team x12 ATP 80€ • Cordage Razor Code 1.25 16€
HEAD
ARTENGO
• Cordage SONIC PRO EDGE 14€ • Chaussures SPEED PRO II 99€ • Raquette Extreme Pro 2.0 179.95€
• Pack Personal Coach Pod + montre 99,95€ • Raquette TR 920 flaxfiber 99,95€
+ 44
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
45
GUILLAUME
RUFIN
Il fait partie de la relève tricolore. Et porte un lourd poids sur ses épaules : l’héritage d’une génération dorée à laquelle il faudra succéder. Guillaume Rufin. Ce jeune homme de 22 ans doit marcher dans les pas de Jo-Wilfried Tsonga et ses autres aînés. Pas facile. Et, pourtant, il suit son petit bonhomme de chemin, sans se presser, en toute sérénité. Cette année, il est entré pour la première fois dans le top 100. Comptant bien y rester, il progresse à vue de nez… et pourrait nous réserver une jolie surprise du côté de la Porte d’Auteuil ! Rencontre. Entretien réalisé par Audrey Riou
46
Tu parles de progression. Comment tu juges la tienne ? J’ai été arrêté un moment, cela m’a un peu coupé. Mais, globalement, je suis plutôt content. J’y vais petit à petit. Ce n’est pas facile de progresser. Il y a beaucoup de joueurs qui jouent très bien. Regarde, aujourd’hui, le 150ème mondial… C’est déjà très fort. J’ai vu un Challenger à Rome, dernièrement, que disputaient Hajek, qui est 90ème, et Kuznetsov, 70ème. Cela pose un niveau… Parle-nous du staff qui t’accompagne dans cette démarche… Je travaille à la Fédération, où je m’entraîne avec Olivier Ramos. Il s’occupe aussi d’Adrian Mannarino. Du coup, on bosse ensemble cette année. Tu as fait cinq ans avec Emmanuel Planque. C’est dur de changer d’entraîneur ? J’essaie de le prendre du bon côté. Il y a plein de choses à apprendre de tout le monde. Olivier m’apporte beaucoup et cela se passe très bien. Selon moi, on est tous différents. Certains joueurs préfèrent être entourés, tandis que d’autres ont besoin de tranquillité. Chacun trouve son compte. C’est aussi pour cela qu’il y en a qui se satisfont de ne pas être à la Fédé’, par exemple. En arrivant, j’ai vu qu’une personne te confondait avec Gilles Simon. Cela t’embête ? Non, cela m’est totalement égal (sourire). Pour te dire, hier, on m’a pris pour Adrian Mannarino. On me voit, on se dit : « Il est grand, c’est un joueur de tennis. » Par contre, si on me prend pour Safin et qu’on me demande de signer un autographe, j’y vais immédiatement (rire). D’autant que, Safin, c’était mon idole plus jeune… Ah oui ? Je l’adorais. Autant le personnage que le joueur, hein (rire) ! Il était tellement imprévisible. J’ai eu la chance de le croiser une fois à Roland. Il était sur la fin (rire). Mais il a été super sympa. L’entrée dans le top 100, cela a été un point de passage important pour toi ? Je ne sais pas si l’on peut parler de point de passage. Mais, c’est vrai qu’en entrant dans le top 100, j’intègre parfois directement certains tableaux de beaux tournois. Ce qui implique, logiquement, de gagner des points plus facilement ou d’en gagner simplement plus. L’importance de ce cap est, néanmoins, à relativiser… Je ne suis pas certain qu’il y ait une différence énorme entre le 90ème mondial et le 105ème (rire) ! Et puis, il y a aussi de beaux tournois Challengers, durant lesquels on peut faire la différence. De toute façon, j’ai envie de continuer à progresser et à gagner des places.
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
BNP Paribas, SA au capital de 2 484 523 922€ - Siège social : 16 bd des Italiens, 75009 Paris - Immatriculée sous le n° 662 042 449 RCS Paris - Identiant CE FR76662042449 - ORIAS n° 07022735.
monsieur
Guillaume, toi qui es le plus jeune des Français du top 100, tu te considères encore comme un espoir ? Le terme « espoir » est difficile à analyser… On est un espoir quand on est jeune. Moi, je n’ai plus 15 ans : de ce point de vuelà, non, je ne suis plus un espoir. Mais je pense avoir encore une marge de progression. C’est en ce sens que l’on peut croire en moi. J’essaie de faire de mon mieux, j’essaie d’avancer. La manière dont les gens me regardent n’est pas un fardeau. D’autant qu’on est plusieurs jeunes à bien jouer : il y a Benoît (Paire), Adrian (Mannarino)… Passer après cette génération incontournable, avec Tsonga, Gasquet ou même Gilles Simon, ce n’est pas évident. Mais une génération, justement, cela se construit dans la durée.
A mon sens, cela passe par une seule chose : me concentrer vraiment sur mon jeu. Ces derniers temps, j’ai fait plutôt pas mal de fautes. Je dois corriger cela. J’essaie aussi de travailler mon agressivité à l’entraînement. Si j’y parviens, je peux viser plus haut ! Tu ne parais pas obnubilé par le classement… Je me trompe ? Non, pas du tout ! Je crois qu’il ne faut pas se laisser piéger par cette logique. C’est sûr qu’on ne peut pas totalement s’en détacher. Mais on doit essayer de rester concentré uniquement sur son jeu. En parlant de jeu, on est en pleine saison sur terre battue. C’est une surface que tu aimes ? Aujourd’hui, oui, c’est vraiment une surface que j’apprécie. Elle me permet de me décaler et de taper fort avec mon coup droit. Tout se joue dans les premiers échanges. Mais cela n’a pas toujours été le cas… En fait, la terre, j’y suis venu plutôt tardivement... Je ne m’y suis pas formé dans mes plus jeunes années, puisque je jouais principalement sur dur. Maintenant, cela fait bien quatre ans que j’enchaîne les tournois sur cette surface pour m’améliorer – cela représente quand même une période très importante de la saison… S’aligner dans des tournois Futures ou Challengers, dans des conditions pas toujours faciles, c’est assez utile en termes de formation. Moi, j’en ai joué pas mal en Amérique du Sud. C’est là-bas que tu as gagné un tracteur, un jour ? C’est une histoire qu’on m’a racontée (rire)… Tout à fait, un tracteur miniature ! Le sponsor principal du tournoi était un fabricant de machines agricoles… Il m’a offert une miniature avec le trophée. Pas mal, non (rire) ? Qui dit top 100, dit Grands Chelems et grands matches… Roland Garros, qu’est-ce que cela t’évoque ? C’est simple : c’est le tournoi qui me tient à cœur. Le tournoi où tout le public nous soutient. Personnellement, je me sens un peu chez moi, là-bas (sourire). J’espère y vivre de beaux moments. L’année dernière, à l’US Open, j’avais joué un gros, gros match face à Janko Tipsarevic (NDLR : défaite au premier tour 4-6 3-6 6-2 6-3 6-2). Malheureusement, j’avais perdu. J’avais pourtant fait deux bons premiers sets ! Ceci dit, c’est une rencontre qui m’a beaucoup aidé. Cela a été un indicateur et une source de motivation pour la fin de saison. Derrière, j’ai pris des repères et j’ai très bien joué. J’attends de vivre de belles choses avec la victoire au bout, à Roland (sourire) ! C’est agréable de passer du circuit secondaire ou des qualifications d’ATP 250 à ce type d’événements, j’imagine… Ce n’est pas faux. Les qualifications, c’est quand même beaucoup d’attente… Tu regardes les matches, tu t’entraînes en espérant être, éventuellement, lucky loser lorsque tu as perdu au dernier tour. Pas possible de partir : si un mec arrive et prend ta place, c’est la déprime assurée ! D’une manière générale, on attend énormément, sur le circuit. 70% du temps, à mon avis. Du coup, on s’occupe comme on peut : à Casablanca, il y a quelques semaines, on jouait au tarot avec Florent (Serra) et Edouard (Roger-Vasselin). Moi, parfois, j’emmène ma guitare ! Ah oui, tu joues ? Oui, j’adore, j’en joue beaucoup ! J’aime bien la country folk, Bob Dylan, des choses comme cela…
#WEARETENNIS À L’OCCASION DE SES 40 ANS DE PARTENARIAT AVEC ROLAND-GARROS, BNP PARIBAS VOUS DONNE RENDEZ-VOUS SUR WEARETENNIS.COM POUR VIVRE DES MOMENTS INOUBLIABLES ET ÉCRIRE L’HISTOIRE DE L’ÉDITION 2013. G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - ma i - j u i N 2 0 1 3
47
DECATHLON SA au capital de 10.200.000€, 4 Boulevard de Mons - 59650 Villeneuve d’Ascq - RCS Lille 306 138 900. 02/2013