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2 GRANDCHELEM - magazine d’informations GRATUIT sur le tennis - bimestriel - septembre-octobre 2014 GRANDCHELEM - magazine d’informations GRATUIT sur le tennis - bimestriel - septembre-octobre 2014
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R S A N T
R E N V E
Leader, chef de tribu, appelez-le comme vous voulez : Jo-Wilfried Tsonga a toujours fait de la Coupe Davis l’une des priorités de sa carrière. D’ailleurs, sur le terrain, il a rarement déçu, avec 21 victoires pour seulement quatre défaites en simple et en double, et un investissement irréprochable dans toutes les circonstances. Absent, car blessé, en Serbie, lors de la finale de 2010, il rêve bien sûr d’en découdre enfin en finale. « J’étais très frustré de ne pas avoir joué, de n’être même pas rentré sur le court. Et j’avais vraiment un mauvais goût dans la bouche. Aujourd’hui, pour moi, c’est un peu une revanche par rapport à ce mauvais moment. » Jo ne peut pas être plus clair. A tel point que, lui, envisage sérieusement de changer le programme de sa fin de saison pour prendre un minimum de risques, à l’inverse de certains de ses coéquipiers. Joueur pivot, permettant au Capitaine de multiples combinaisons, Jo est aussi le seul Tricolore à avoir dominé Roger Federer au meilleur des cinq sets. De plus, après un début de saison en dents de scie, il a prouvé, à Toronto, qu’il était capable d’enchaîner les grosses performances. Il est donc le titulaire incontestable des Bleus, celui qui rassure et n’a jamais déçu.
comme tSongA
Cette finale de Coupe Davis France-Suisse occupe déjà tous les esprits. Pourtant, il va falloir être patient. La rencontre aura lieu dans deux mois, se déroulant du 21 au 23 novembre. Le circuit individuel va donc reprendre ses droits avec les tournées asiatique et européenne de fin de saison. Avec, en prime, un équilibre fragile que les joueurs français vont devoir préserver : garder le rythme et prouver sa bonne forme, tout en restant en bonne santé physique. « Trois semaines après Bercy, c’est long, chacun fera son programme comme il a envie de le faire. Cela ne sert à rien d’alléger son calendrier. » Gilles Simon ne se pose pas tellement de questions, tout comme Arnaud Clément, qui ne s’inquiète pas de cette problématique. « Tous les joueurs sont conscients de l’événement qui arrive. Ils ont tous envie de jouer dans les meilleures conditions et sont bien conseillés par leurs entourages et entraîneurs, donc je ne me fais pas de soucis. » Roger Federer et Stan Wawrinka seront concernés par le Masters de Londres, du 9 au 16 novembre, comme Julien Benneteau, qualifié en double. Le numéro trois mondial a clairement affiché son ambition. « Je vais prendre les prochains jours pour faire le point. Seules certitudes : je sais que je disputerai la finale de Coupe Davis, et le Masters de Londres constitue l’autre gros objectif de ma fin de saison. Je verrai ce dont j’ai besoin avant ces deux échéances. » La quête pour le Saladier d’Argent s’annonce acharnée.
comme novembRe
« Faire partie de l’histoire du tennis. » La Monf’ a compris les enjeux de cette finale historique. Et ses potes auraient pu dire la même chose. Nés au plus haut-niveau dans une période qui a vu quatre génies squatter les plus beaux podiums, ils ont vite compris que, pour exister et réaliser un exploit digne de ce nom, il faudrait sûrement se serrer les coudes. L’emporter face à Roger Federer et Stanislas Wawrinka devant 25 000 spectateurs constituerait forcément une véritable apothéose et un Graal pour ces joueurs talentueux et intelligents, à qui il a toujours manqué, pour l’instant, ce petit plus qui permet de soulever un trophée mythique. C’est pourquoi il flotte autour de cette finale un petit parfum de 1991. « A Lyon, on avait battu la plus grande équipe de l’époque avec Andre Agassi et Pete Sampras. Et ce succès avait ainsi été d’autant plus retentissant pour nous. C’est un peu pareil cette année, je trouve, mais avec la « dream team » du moment, la Suisse », commente Jo-Wilfried Tsonga, qui n’avait que cinq ans lorsque Gerland s’était embrasé. On imagine le nirvana que constituerait un succès face aux voisins helvètes, un succès qui pourrait définitivement empêcher le meilleur joueur de tous les temps de soulever l’un des seuls trophées qui manque encore à son palmarès. Même si, là-dessus, le discours d’Arnaud Clément est clair : « L’événement en lui-même, cette finale de Coupe Davis, est plus important que l’équipe que l’on va affronter. »
comme ApothéoSe
Qualifiée pour la deuxième finale de Coupe Davis de son histoire, la Suisse entend ne pas laisser passer une telle occasion. Une occasion qui ne s’était plus présentée depuis 1992, comme l’explique Roger Federer, fer de lance de la sélection helvète : « Nous avons l’opportunité d’écrire l’Histoire. La Suisse n’a pas connu beaucoup de succès ces 50 dernières années, j’espère donc que les gens parleront encore de ce week-end dans 20 ans. Pour nous, joueurs, ce serait un rêve. » Les Suisses sont donc tous impatients de vivre cette finale, à l’image de Marc Rosset, qui avait participé à l’épopée de 1992. Mais, alors que nous serions tentés de résumer son équipe nationale à Federer et Wawrinka, l’ancien neuvième joueur mondial explique qu’il ne faut pas mettre en avant les « tops players » ; pour lui, c’est clair, la Coupe Davis est avant tout une affaire d’équipe et la victoire trouve ses racines dans cet état d’esprit. « En Suisse, la Coupe Davis est née en 1992, c’est sûr. Vous me citez, moi, ainsi que Jakob Hlasek, mais il y avait aussi Mezzadri, comme il y a, aujourd’hui, Chiudinelli. En Coupe Davis, les meilleurs jouent, mais c’est toute une équipe qu’il faut associer aux succès. » Une chose est sûre, la Suisse est prête à vibrer et à, peut-être, connaître son premier grand frisson collectif les 21, 22 et 23 novembre prochains.
comme SuiSSe
Dans la quête de son premier Saladier d’Argent, l’un des rares titres qui lui manque, Roger Federer aura fort à faire en finale. Il devra se mesurer à une équipe de France soudée et complète, ne se cantonnant pas à deux « tops players ». Quatre des cinq joueurs présents lors de la demie face à la République Tchèque font partie du Top 30 mondial. Mis à part l’Espagne, aucune nation ne peut se targuer d’avoir un si bel effectif. Mais cela ne devrait pas faire peur à Roger, qui affiche un bilan plus que flatteur face aux Tricolores. Alors, quelle peut bien être sa faiblesse ? La pression ? Très peu pour le Bâlois, comme il l’a expliqué à Genève pendant la demi-finale face à l’Italie : « Je ressens de la pression à porter le drapeau sur mes épaules, mais j’essaie de l’utiliser pour donner le meilleur de moi-même. » Bien qu’il revête régulièrement le maillot helvète depuis 15 ans, on a l’impression que cela faisait une éternité qu’on n’avait pas vu Roger Federer en Coupe Davis. L’homme aux 17 titres du Grand Chelem fait son travail avec sérieux et implication cette année et sera le guide du groupe suisse lors de la finale.
comme RogeR
La cicatrice est loin d’être refermée. Souvenez-vous des larmes de Belgrade, en 2010, après le simple décisif. Personne n’a oublié. Encore moins Jo-Wilfried Tsonga, grand absent de la dernière finale des Bleus. « Honnêtement, j’ai les dents assez longues… Ça m’avait fait beaucoup de mal cette finale. » Les choses ont le mérite d’être claires. Présentée comme la génération dorée du tennis français, ces joueurs connaissent l’immense difficulté de remporter un titre du Grand Chelem. Alors la Coupe Davis occupe toutes leurs pensées pour laisser une trace dans l’histoire. « C’est une nouvelle chance de marquer notre empreinte dans le tennis français, mais aussi mondial », souligne Gaël Monfils. « C’est une rencontre que j’attends avec impatience. » En face, l’envie est tout aussi immense. Roger Federer sait que cette première et peut-être seule finale constitue son unique chance de glaner l’un des très rares titres qui manque à son palmarès. « Je ne suis pas arrivé jusque-là pour perdre en finale. » A ces déclarations, Richard Gasquet préfère logiquement manier l’ironie : « Je pense qu’il peut nous la laisser, celle-là... Avec tout ce qu’il a déjà gagné, 17 titres du Grand Chelem, ce titre-ci ne serait qu’une anecdote dans son palmarès. » Pas sûr que Roger se laisse amadouer.
comme envie
Cela fait maintenant 13 ans que le Saladier d’Argent fuit les Bleus. 13 ans, c’est long, presque une génération. Nos Mousquetaires ont, depuis, soufflé le chaud, avec une finale en 2010, en Serbie, et ce fameux double héroïque porté par Arnaud Clément sur le terrain ; et le froid du couac Troïcki lors du match décisif, mais aussi celui de la dérive de Gilou face à Carlos Berlocq en Argentine, en 2013. « On a appris de nos échecs. On a compris ce que cela voulait dire que de gagner collectivement. Néanmoins, il y a aussi eu un facteur déterminant, c’est que l’on a changé de Capitaine », annonce clairement Gilles Simon. L’info est lâchée, tranquillement, sereinement, comme pour confirmer que tout est réuni, aujourd’hui, au sein de cette équipe pour aller l’emporter. « C’est différent de 2010. Là, on est tous en forme, on a de la réussite et, surtout, on a un gros groupe », commente Gaël Monfils. Ce groupe, c’est sûrement l’une des clefs pour prendre en défaut une équipe suisse contrainte d’aligner systématiquement ses deux ténors, qui sortiront d’une saison intense et d’un Masters de Londres éreintant.
comme victoiRe
A l’heure où nous écrivons ces lignes, rien n’est encore officiel, mais Lille et son stade couvert Pierre Mauroy semblent tenir la corde pour organiser la finale rêvée de la Coupe Davis entre la France et la Suisse, du 21 au 23 novembre. La France se trouve confrontée à un problème d’infrastructures avec la rénovation de Bercy. Le stade nordiste présente la particularité de pouvoir se transformer en une arène ultra-moderne de 25 000 places. Aucune autre salle dans l’Hexagone ne peut présenter une telle capacité. La « Capitale des Flandres » offre, sans aucun doute, le cadre le plus séduisant et enthousiasmant. La FFT ferait d’ailleurs tout pour appuyer cette possibilité, d’autant que les Lillois avaient été les premiers à se manifester et, ce, bien avant les demi-finales. « Je n’aime pas trop anticiper », élude Arnaud Clément, à l’issue de la rencontre. « Je sais que la Fédération étudie les candidatures, mais, moi, je ne suis pas du tout les dossiers. Donc on va voir comment cela progresse. Mais cela ira assez vite de ce côté-là. » La question du match de Ligue 1 qui doit se dérouler le samedi 22 novembre entre le LOSC, club résident, et Evian semble réglée puisque le club nordiste aurait accepté de délocaliser la rencontre. Si Lille accueille la finale, le Nord recevrait pour la première fois de son histoire un événement tennistique de cette importance et cela constituerait le rendez-vous majeur de cette fin d’année.
comme noRd
De l’énergie, les joueurs de l’équipe de France en ont reçu énormément de la part des supporters tricolores. Il faut dire que le public a joué un rôle clef tout au long du week-end, notamment lors du double, avec ses nombreuses situations tendues et indécises. Les joueurs d’Arnaud Clément ont su mettre à profit l’ambiance exceptionnelle d’un court Philippe Chatrier qui s’est enflammé comme rarement. À l’image de Richard Gasquet, métamorphosé et extrêmement démonstratif : « Ce week-end, c’était fort ! » « C’était beau, c’était fort, c’était intense », appuie Arnaud Clément, le Capitaine de l’équipe de France. « J’ai pris énormément de plaisir à voir et partager ces émotions. Les joueurs aussi. Mais, ce qui est encore plus beau, c’est le goût de la victoire après le dernier point… » L’équipe de France a souvent souligné l’apport des supporters, lorsqu’elle a joué à Belgrade, en finale, en 2010, ou à Buenos Aires, en quarts de finale, en 2013. Oui, le public tricolore peut lui aussi donner cette énergie supplémentaire qui permettra à son équipe de soulever des montagnes... suisses ?
comme éneRgie
Transformé, offensif, expressif... Richard Gasquet a marqué les esprits durant cette demi-finale de Coupe Davis. Ce week-end du 12 septembre restera un point de passage important dans sa carrière. Jamais on ne l’avait vu aussi communicatif et hargneux, une attitude presque impensable il y a quelques années. « Moi, je l’ai senti dans un état similaire aux Jeux Olympiques, à Londres », explique Julien Benneteau en conférence de presse, avant d’ajouter : « Il a plus confiance en lui, ses partenaires et, surtout, son Capitaine. » Difficile de contredire Julien, tant Richie a relevé avec brio le défi de cette demie, notamment lors de son ouverture face à Tomas Berdych. « Je suis très fier. C’est spécial de gagner deux points ici, mais, je le répète, on est déjà tournés vers la finale ». Ambitieux et conscient que l’occasion est unique cette saison, Richard Gasquet ne s’enflamme pas pour autant, ni n’accorde trop d’importance à sa performance individuelle : « Tout le monde a un rôle. J’ai le mien. C’est vrai que j’ai joué en février et ce week-end. Mais Gaël (Monfils) ou Gilles (Simon) auraient très bien pu entrer sur le court. Ce qui fait notre force et la mienne en ce moment, c’est la cohésion de notre groupe. »
comme Richie
Textes de Loïc Revol et Laurent Trupiano
La Coupe Davis, comme on l'aime ! La France a sorti le grand jeu pour écraser la République Tchèque, pourtant nation numéro un mondiale, 4-1, avec des victoires de Richard Gasquet et Jo-Wilfried Tsonga en simple, comme en double. Outre la manière, c'est une ferveur d'exception qui restera gravée dans le marbre des souvenirs après ce grand moment. Enfin – et surtout ! –, cette victoire offre aux Bleus une place en finale face à la « dream team » suisse de Roger Federer et Stanislas Wawrinka. Quel week-end ! En un mot... RENVERSANT !
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On l'a compris, la méthode est celle du partage, de la parole et de la concertation. Un discours également martelé par la Monf' : « C’est très simple, on est tous potes. Il ne faut pas oublier qu’on a joué ensemble dans toutes les équipes de France depuis tout jeune. Bon, sauf avec Julien (Benneteau), car il est plus vieux (sourire). On est tous honnêtes, on se parle tous. On est vraiment proches et suffisamment lucides sur nos états physiques et psychologiques. Quand j'ai dit que je ne me sentais pas d’y aller, Julien, Gilles, Richard et Jo ont parfaitement entendu mon discours. Cela aurait été pareil pour Richard. Du coup, entre nous, c’est beaucoup plus facile et on apporte toutes les solutions à Arnaud. Pour lui, le choix devient facile. » Fini, donc, ce temps où l'on imposait, visiblement, à nos jeunes Mousquetaires une méthode qu'ils n'appréciaient pas volontiers.
DE PLUS COMMUNIQUER »
« ENTRE NOUS, ON A DéCIDé
Encore une fois, Arnaud confirme son art de gérer en douceur les situations les plus faciles comme les plus délicates, l'une des grandes forces de son management. Et, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'en 2014, cela fonctionne à merveille !
Responsabilisés, ils semblent tous trouver leur place dans le groupe et sur le court. Le plus bel exemple de cette atmosphère renouvelée ? L'éclosion de Richard Gasquet. En trois sets, vendredi, face à Tomas Berdych, sur un Central plein à craquer, Richie est devenu le mec que tous les fans de tennis attendaient. Le voir s'agenouiller sur la terre battue de Roland Garros à l'issue de sa victoire relevait presque de l'évidence. Oui, ces Bleus sont désormais de vrais potes, il n'y a plus de doutes possibles. C'est une assurance de calme et de sérénité pour la finale qui se profile, car, quels que soient les choix d'Arnaud Clément, tout le monde se soutiendra sans retenue. Et pour aller terrasser les Suisses, ce supplément d'âme pourrait faire la différence. Reste à la méthode Clément et à ses axes si différents de ce qui se faisait jusqu'alors de s'affiner avec les rencontres et le temps passé aux côtés des joueurs. « Je les connaissais, mais je connais plus de facettes d'eux, aujourd'hui », explique le Capitaine, tout en précisant bien qu'il s'est, lui-même, enrichi de tout ce qu'a pu lui donner Guy Forget lorsqu'il était sur le court.
l’intégralité des conférences de presse tricolores, notamment lorsque Julien Benneteau, gaël monfils et gilles simon, un peu « pompettes », répondent aux questions des médias, à lire dans la ruBrique interview, sur www.welovetennis.fr/interviews
sur welovetennis.fr
Paradoxalement, c'est celui qui est toujours resté en rade cette année, Gilles Simon, qui exprime le mieux ce qui s'est passé au fil du temps dans cette équipe : « A force d’être en situation d’échec, tu apprends. Mais il y a surtout eu un événement déterminant : on a changé de Capitaine, avec l'arrivée d'Arnaud (Clément). Entre nous, on a décidé de plus communiquer. Arnaud l’a ressenti. On est soudés derrière chaque décision. Et on en parle plus librement qu’auparavant. C’était quelque chose que l’on voulait avec le changement de Capitaine : pouvoir se dire les choses franchement. Avant, on ne savait pas toujours comment allaient les autres. Cette évolution est essentielle : là, contre Berdych, Richie y va, mais, s’il perd, ce n’est pas grave. C’est une décision collective. Nous, à ce moment précis, on pense que c’est lui qui va gagner le
'amitié ne se décrète pas. Si le coup de foudre existe, il faut du temps, des bons moments, quelques engueulades aussi pour cimenter le tout. Trop vite, ces Bleus ont été présentés comme les meilleurs amis du monde. Trop vite, oui, car ils étaient tous plus jeunes et aspiraient sûrement à une réussite individuelle avant tout. Commençaient ces carrières où le fameux pote allait aussi être, de temps en temps, l'homme à abattre. Et puis, il y eut les campagnes, plus ou moins réussies : il fallut accepter la sélection de l'autre, le raté du voisin, la défaite et bien d'autres choses encore.
point. Tout simplement. Et personne n'est mieux que nous pour savoir qui est en mesure de jouer. C’est la force de notre équipe. Si, pour les Tchèques, Berdych était forcément sur le terrain vendredi, nous, on n'était pas obligés d'aligner Gaël d'entrée. Et, au final, Arnaud a pris la bonne décision, alors que cela vous a tous surpris jeudi, lors du tirage au sort. »
Il y a, parfois, des moments particuliers qu’il faut savoir savourer à leur juste mesure. A l’issue du double victorieux et comme c’est devenu une coutume, c’est l’équipe de France au complet qui s’est présentée devant les médias, se laissant aller comme rarement. Tour à tour, les joueurs se sont exprimés sur l’amitié qui s’est construite entre eux au fil des années. Une amitié qui est devenue l’une de leurs forces principales dans cette campagne 2014.
une bAnde de poteS
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La vie est un sport magnifique
edito
On se prend
à rêver... Il est rare, et même précieux, de voir le Central de Roland Garros prendre vie en plein mois de septembre sous un soleil de plomb. Berceau d’un tennis policé, rigoureux, le voilà qui vibre au son des beats d’une sono digne d’une plage d’Ibiza... Le voilà qui s’enflamme sous le tambour du club des supporters des Bleus... Bref, la Coupe Davis, épreuve mythique, transforme, métamorphose, sublime ce sport individuel en une communion collective. Une communion qui devient liesse quand Richie terrasse un Berdych sur les rotules, quand Jo assure le coup juste derrière et quand, le samedi, notre paire conquérante enfonce le clou face à un Radek éreinté. On se frotte alors les yeux... et on prépare son sac, consciencieusement. Direction le Nord, les Chtis, les baraques à frites, prêts à en découdre. En face ? La « dream team », celle de Roger et Stan. Tout un symbole, et bien plus que cela. « En 1991, la France avait dominé les Etats-Unis d’Agassi et Sampras. Finalement, on a le même challenge à relever », expliquait tranquillement Jo-Wilfried Tsonga, le pilier du team france, qui a encore en mémoire sa finale sur le banc, blessé, face à une Serbie terrifiante. 25 000 personnes, bleu, blanc, rouge, et, sur le court, tous les ingrédients pour un moment d’anthologie. Patience, c’est le 21 novembre... mais ça arrivera vite, vous verrez ! laurent trupiano
2-3 « Faire partie de l’histoire du tennis. » La Monf’ a compris les enjeux de cette finale historique. Et ses potes auraient pu dire la même chose. Nés au plus haut-niveau dans une période qui a vu quatre génies squatter les plus beaux podiums, ils ont vite compris que, pour exister et réaliser un exploit digne de ce nom, il faudrait sûrement se serrer les coudes. L’emporter face à Roger Federer et Stanislas Wawrinka devant 25 000 spectateurs constituerait forcément une véritable apothéose et un Graal pour ces joueurs talentueux et intelligents, à qui il a toujours manqué, pour l’instant, ce petit plus qui permet de soulever un trophée mythique. RENVERSANT !
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A ce moment précis, le Croate était déjà en train de planer sur New York. « Empire State Cilic », titrait notre site Welovetennis.fr à l’issue de la victoire du natif de Medjugorje dans la nuit de lundi à mardi. Un titre qui résume parfaitement l’exploit accompli par ce champion de 25 ans, qui aura été le seul à pouvoir admirer le coucher de soleil final sur Manhattan et Flushing Meadows, perché à 381 mètres du sol. » Retour sur un US Open historique et l’exploit de Marin Cilic
18_ « Notre démarche est de rendre l’apprentissage plus ludique et plus accessible aux enfants. Les mascottes favorisent cet état d’esprit et représentent le nouvel univers de nos écoles de tennis. Tout comme les poignets- éponge de différentes couleurs, correspondant aux acquis tactiques, techniques, physiques, comportementaux et arbitraux, qui seront sources de motivation pour les jeunes joueurs. Tout l’univers Galaxie Tennis est fait pour les enfants. » Marc Renoult, coordonnateur national de l’enseignement à la Fédération Française de Tennis
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QUAND LE CROCO MORD, IL FINIT TOUJOURS PAR GAGNER Lacoste félicite Arnaud Clément, capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis, d’avoir emmené les bleus en finale.
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26 à 31_ « Le caractériel des courts est, au contraire, très humain. Il ressent et il pense, mais est, le plus souvent, débordé par ses émotions qu’il ne parvient pas à contrôler. Trop de pensées mal gérées, parasites, qui brouillent son action, l’amenant à un comportement hors-cadre. Le joueur sort alors des règles du jeu et passe à l’acte : bris de raquette, injures... Ce qui ne l’empêche pas, en-dehors du court, de devenir le plus doux et gentil des collaborateurs. » Jacques Hervet, dans notre dossier spécial « Caractères et caractériels... »
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Sortie de GrandChelem 43, début Novembre 2014 GRANDCHELEM - magazine d’informations GRATUIT sur le tennis - bimestriel - septembre-octobre 2014
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US OPEN
US OPEN
Le tournoi d’une vie ?
Un US
A l’US Open, Marin Cilic a créé la sensation en remportant son premier tournoi du Grand Chelem face au Japonais Kei Nishikori, l’autre invité surprise, au terme d’une finale où il a fait preuve d’une maîtrise incroyable (6-3 6-3 6-3). Le Croate était, comme dit l’expression, « in the zone », sur un nuage, confiant dans son physique, fort dans sa tête et techniquement affûté. Il rejoint le prestigieux collège des joueurs ayant remporté une levée du Grand Chelem. A lui de confirmer s’il s’agissait du tournoi de sa vie ou d’une simple étape pour atteindre de nouveaux sommets.
Open électrique ! Wawrinka pète un plomb
On le sait, le public de Flushing Meadows est reconnu pour faire beaucoup, beaucoup de bruit. N’en déplaise à certains joueurs comme Stanislas Wawrinka. Lors de son match du deuxième tour face à Thomaz Bellucci, le Suisse s’en est pris – à raison – à un spectateur bien trop bruyant. Résultat des courses : Stan The Man, mécontent comme jamais, lui lâche plusieurs mots doux dans la langue de Shakespeare. Le point culminant de l’échange ? Un splendide « Shut the fuck up » que l’on vous laissera le soin de traduire par des mots plutôt que par des « biiip ». Les applaudissements crépitent en tribune et Wawrinka se remet dans sa partie. Le Suisse finira par s’imposer quelques minutes plus tard. Ah, l’Amérique…
Shuai Peng, comme sur des roulettes
Dites 22 ! En remportant son 18ème titre du Grand Chelem, le sixième à l’US Open, Serena Williams a rejoint ses glorieuses aînées, Chris Evert et Martina Navratilova. Rayonnante, ne concédant qu’un maximum de six jeux dans chacun de ses duels, Serena confirme qu’elle peut être seule au monde sur un court de tennis, surtout quand elle est concentrée et affûtée. Une seule question reste d’actualité, désormais : sera-t-elle capable d’aller chercher le record de Steffi Graf et ses 22 titres majeurs ? Au vu de cet US Open 2014 et de sa motivation retrouvée, c’est tout à fait possible. Presque probable.
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ichard Krajicek, Yannick Noah, Andy Roddick, Pat Cash, Vitas Gerulaitis, Juan Martin Del Potro, Michael Chang, Carlos Moya, Michael Stich... La liste des joueurs n’ayant remporté qu’un seul titre du Grand Chelem est longue. Si l’on s’en tient à l’ère Open, ils sont 54 à avoir réalisé ce petit exploit de soulever un trophée majeur, dont 25 à ne l’avoir fait qu’une seule fois. Tous ont vécu ce moment un peu spécial où il vous semble que le destin vous tombe sur la tête, que tout se met en place et, au final, que rien ne peut plus vous arriver. « C’est à partir du cinquième set contre Gilles Simon que j’ai senti un changement. Après ce succès, j’étais prêt à tout. Face à Roger Federer, en demifinale, j’ai joué de manière incroyable et cela a continué ce lundi », explique calmement le Croate après sa finale, où Kei Nishikori n’a pas pesé lourd. Toujours précis, commettant très peu de fautes et s’appuyant sur une première balle d’une efficacité redoutable (17 aces), Marin Cilic a tout simplement été « in the zone ». La « zone », le « flow », cette sorte d’espace-temps où, sûr de ses forces, on semble voir le rebond de la balle avant que celle-ci ne touche le sol. Où l’on renvoie une incroyable impression, comme
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lors de certaines séquences du Croate face à Berdych, Federer et Nishikori. L’impression que l’on est tout simplement insubmersible. « J’ai énormément travaillé, j’ai aussi appris à prendre du plaisir sur le court et, surtout, à me focaliser sur mes forces, à penser un peu moins à la tactique. »
Goran Ivanisevic, le mentor qui prône le calme Cette nouvelle attitude lui a été inculquée en partie par son mentor, un certain Goran Ivanisevic. Tous les passionnés gardent en tête sa fameuse finale de Wimbledon, l’une des plus bouleversantes, avec un public de football garnissant les tribunes d’un Central de Wimbledon ouvert le lundi pour cause de pluie. « Un Croate ne perd pas une finale un lundi », s’amuse Cilic, encore sous le coup d’une réelle émotion. « Dans mon pays, cela va être une liesse incroyable. Je vais prendre plaisir à vivre tout cela pleinement. » Profiter du moment, mais aussi remercier son staff et, notamment, Ivanisevic : « Il a su m’apporter du calme. » Ce qui est plutôt paradoxal quand on connaît le mal qu’avait celui-ci lorsqu’il s’agissait de maîtriser ses émotions. Mais on veut bien croire Cilic, car Goran, l’émotif, a sûrement voulu lui
épargner ce qu’il avait vécu. C’est-à-dire un long chemin de croix, parsemé de crises de nerfs, de passages à vide, qui, presque par miracle, s’est transformé en résurrection. Et c’est aussi parce qu’il le considère comme un petit frère, étendard d’une modeste nation où le sport est un symbole, que Goran s’est transformé en guide. Reste à digérer ce sacre pour Cilic, aujourd’hui neuvième mondial. « Je sais que les choses seront différentes maintenant, mais mon job restera toujours de jouer au tennis. »
Le succès de Wawrinka en Australie, un détonateur Une ultime question titille nos esprits critiques : s’agit-il d’un éclair ou d’une vraie lame de fond ? Le Croate a au moins une certitude, mieux, un message à faire passer : « Mon succès confirme que tout est possible, qu’il faut y croire. Si cela peut servir à tous les autres joueurs, c’est bien. Avec l’absence de Rafael Nadal et un Andy Murray pas encore au top, pour nous, les outsiders, la porte était entrouverte. Je m’y suis engouffré. Et j’ai surtout cru en moi, en mon jeu, en mes qualités. » Inutile, donc, que les hérauts de la fin d’une ère montent sur leurs grands chevaux : le Big Four n’est pas fini, la relève
pas encore prête à prendre le leadership. D’ailleurs, il suffit de regarder le palmarès en Grand Chelem de cette saison 2014 pour le comprendre, puisque quatre vainqueurs différents ont soulevé les trophées. « Il est certain que Wawrinka a lancé un signal fort en début d’année, en Australie », confirme Marin Cilic. Qu’il était possible de passer une première semaine difficile. Possible de souffrir face à Gilou, en huitièmes. Possible de faire un dernier jeu d’un autre âge face à Roger Federer : trois aces, un revers gagnant long de ligne. A ce moment précis, le Croate était déjà en train de planer sur New York. « Empire State Cilic », titrait notre site welovetennis.fr à l’issue de la victoire du natif de Medjugorje dans la nuit de lundi à mardi. Un titre qui résume parfaitement l’exploit accompli par ce champion de 25 ans, qui aura été le seul à pouvoir admirer le coucher de soleil final sur Manhattan et Flushing Meadows, perché à 381 mètres du sol. Laurent Trupiano
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erena Williams est incroyable. Incroyable de talent, de frappes lourdes et quasi-injouable quand elle a décidé d’être à 100%. « Je l’ai déjà dit, quand je suis à mon maximum, je pense que je suis imbattable. Je sers fort, je retourne bien, je me déplace vite. Du coup, c’est vraiment difficile de prendre le dessus. » On le sait, l’humilité n’est pas une donnée qui encombre l’Américaine, mais, après tout, avec son palmarès, son attitude paraît presque logique. L’attitude, voilà le petit plus de Serena tout au long de cet US Open. Il faut dire que, parmi les levées du Grand Chelem, c’est bien celle-ci qu’elle préfère, pas loin de Manhattan et de son Empire State. « Quand j’étais petite, je n’avais qu’un rêve : venir gagner ici à New-York. C’est incroyable de se dire que je viens de le faire pour la sixième fois. »
Être plus relax... Du premier au dernier match, la numéro un mondiale n’a pas montré un seul signe de faiblesse. Un vrai changement par rapport à ces quelques derniers mois, où elle enchaînait des performances en dents de scie. « Après Wimbledon, je me suis posé des questions, car je m’étais préparée comme jamais. Avec un peu de recul, je me suis dit que ce n’était peut-être pas la bonne méthode : je m’étais mis trop de pression. Depuis, je m’entraîne un peu moins et j’aborde les choses de façon plus relax. » Ce relâchement lui convient bien, notamment au service où, à chaque fois qu’elle a eu à affronter un petit danger, elle a su remettre les choses en ordre. Forcément, il s’agit maintenant de se projeter, car il se pourrait bien que le plus beau soit encore devant elle : « Je viens à peine de remporter mon 18ème titre et vous me parlez de ce record des 22. Moi, je pense plutôt au chiffre 19. » On l’a compris, Serena, qui va fêter ses 33 ans le 26 septembre, n’est pas près de ranger sa raquette. Une nouvelle plutôt inquiétante pour ses adversaires, surtout si l’on s’amuse à regarder ses statistiques en finale des Grands Chelems. Elles sont tout simplement improbables. Serena l’a emporté 18 fois sur 22, un ratio plus efficace que Pete Sampras, leader chez les hommes (14-4), mais aussi que Steffi Graff (22-9). Tout est dit !
Dans un US Open bardé de surprises, une joueuse a très vite su sortir du lot. Shuai Peng, 39ème mondiale au début de la quinzaine new-yorkaise, réussit en effet à se hisser dans le dernier carré du tournoi. La route ne fut pas simple, avec, notamment, des victoires face à Radwanska, Safarova et Belinda Bencic, que l’on compare à Martina Hingis. Malheureusement pour Peng, tout s’est stoppé net sur le court Arthur Ashe en demi-finale face à Caroline Wozniacki. Menée un set-zéro et accusant un retard d’un jeu dans la seconde manche, la Chinoise, percluse de crampes, de douleurs et respirant difficilement, doit quitter le Central en fauteuil roulant. Une bien triste sortie pour Shuai Peng, qui vient ternir une quinzaine jusqu’ici très audessus de ses attentes initiales.
Air Monfils !
De joueur de tennis à illusionniste en lévitation, il n’y a qu’un pas que Gaël Monfils n’a jamais hésité à franchir. Sûrement inspiré par la présence de Michael « His Airness » Jordan du côté de la Grosse Pomme, la Monf’ a enflammé le Grandstand lors de son deuxième tour face à Alejandro Gonzalez. Au début du deuxième set, posté en fond de court, le Tricolore claque un coup droit sauté flashé à 177 km/h. Imparable et impétueux, Monfils semble flotter dans les airs, en suspension, au moment de sa frappe. Réaction du principal intéressé : « J’ai senti la balle arriver, je me suis dit : « Je vais le tenter ! » Tout seul, je m’enflamme. Ça part vite ! » Si bien que les Américains lui ont trouvé un nouveau surnom : « Air Monfils »
Berdych, mauvaise foi et repentir
Si Tomas Berdych donne souvent l’impression d’être une statue grecque plus froide que le marbre, il peut aussi avoir des coups de chaleur et sortir de ses gonds, comme lors de son quart de finale perdu face à Marin Cilic. Le Tchèque s’est en effet plaint d’une décision de l’arbitre de chaise, qui annonçait que la balle avait doublé avant que Berdych ne la touche. Le point est donc accordé à son adversaire croate. Mais, mené deux sets à rien et emporté par ses émotions, Tomas montre les crocs et s’approche de l’arbitre pour essayer d’argumenter. S’il tente de rester correct, il persiste dans sa mauvaise foi, jouant l’abasourdi durant plusieurs minutes. La référante ne bouge pas d’un iota, sûre de son coup. Le lendemain de la rencontre, Berdych décide de faire amende honorable sur Twitter, probablement après avoir visionné la vidéo confirmant la bonne décision de l’arbitre : « Je présente mes excuses personnelles à l’arbitre d’hier. Elle avait raison. Mes émotions m’ont rendu fou, désolé. » Tout est bien qui finit bien.
Bellis, tout devient possible
« I want to be a part of it, New York, New York ! » L’histoire ne dit pas si Catherine Bellis s’est inspirée des paroles de Liza Minnelli avant d’entrer sur le court n°6 du Billie Jean King National Tennis Center. Peut-être que c’est tout simplement grâce à l’insouciance de la jeunesse que la joueuse de 15 ans a créé la première sensation de l’US Open 2014. Opposée à Dominika Cibulkova, tête de série numéro 12, Bellis remporte le match 6-1 4-6 6-4, devenant ainsi la plus jeune joueuse à remporter un match à Flushing Meadows depuis 1996 et une certaine Anna Kournikova. Et voilà que les propos de Socrate prennent tout leur sens : « Rien n’est trop difficile pour la jeunesse. »
Chaleur et tempête sur New-York
Cette année encore, l’US Open n’a pas été épargné par les caprices des cieux. Dans la journée du 31 août, les organisateurs ont été contraints de suspendre tous les matchs et d’évacuer les spectateurs, tant les pluies étaient torrentielles et l’orage menaçant. Un véritable déluge et pour cause ! la foudre s’est même abattue sur une plage du Bronx... Finalement, les nuages s’éloignant, l’interruption prend fin au bout de deux heures. Pour le reste, c’est surtout une vague de chaleur insupportable qui s’est abattue sur les joueurs et joueuses durant cette quinzaine. Des températures supérieures à 30 degrés qui ont poussé les organismes à bout. Si un futur toit pourrait régler le problème de la pluie, on doute que la clim’ soit envisagée pour solutionner celui du thermomètre...
Clément Gielly GRANDCHELEM - magazine d’informations GRATUIT sur le tennis - bimestriel - septembre-octobre 2014
Laurent Trupiano
GRANDCHELEM - magazine d’informations GRATUIT sur le tennis - bimestriel - septembre-octobre 2014
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les petits potins
Björn Borg à Lyon, ça se fête ! RENDEZ-VOUS
septembre à novembre
2014 ATP
22 au 28 septembre • Kuala Lumpur (ATP 250) • Shenzhen (ATP 250) 29 septembre au 4 octobre • Pékin (ATP 500) • Tokyo (ATP 500)
L
e Classic Tennis Tour revient dans la Capitale des Gaules après l’édition réussie de l’année passée. Mais le plateau a pris du volume, puisque les organisateurs proposent un France-Suède avec Björn Borg comme super guest star. Ce sera la première fois que le mythique joueur au bandeau viendra à Lyon. L’occasion pour la Rédaction de GrandChelem/Welovetennis.fr de lui donner la réplique de la Une de GrandChelem 40, que l’on avait consacrée à cet immense champion pour le 40ème anniversaire de sa première victoire à Roland Garros. Par leur convivialité, les étapes du Classic Tennis Tour sont déjà devenues des références et les passionnés amoureux du tennis des années 80 devraient donc venir nombreux au Palais des Sports de Gerland le jeudi 25 et le vendredi 26 septembre. La France sera représentée par Henri Leconte et Mansour Bahrami, alors que Tomas Enqvist, ex-numéro quatre mondial, épaulera Ice Borg. tout savoir sur le Classic Tennis Tour à Lyon : www.classictennistour.com
5 au 12 octobre • Shanghai (Masters 1000) 13 au 19 octobre • Moscou (ATP 250) • Stockholm (ATP 250) • Vienne (ATP 250)
Un « Schweini »* pour Ana... C’est l’un de nos marronniers préférés, certainement de ceux que nos lecteurs masculins suivent assidûment... Le destin amoureux d’Ana Ivanovic. La Serbe était, paraît-il, célibataire depuis quelques temps. Un temps révolu ? Oui, car elle serait désormais en couple avec Bastian Schweinsteiger, le footballeur allemand, sacré champion du monde en juillet. Les deux tourtereaux auraient été surpris par quelques paparazzis alors qu’ils se tenaient la main dans les rues de New-York. On comprend mieux pourquoi Basti faisait partie des nominés d’Ana lors du ALS Ice Bucket Challenge de la Serbe... Mais oui, pour lui faire tomber le maillot ! En attendant, cette relation n’a pas l’air de déconcentrer la Miss, qui réussit sa meilleure saison depuis longtemps, même si elle semble bloquer dans les tournois du Grand Chelem.
20 au 26 octobre • Valence (ATP 500) • Bâle (ATP 500) 27 octobre au 2 novembre • Paris-Bercy (Masters 1000) 9 au 16 novembre • Londres (ATP Finals)
* « petit cochon », en allemand
WTA 21 au 27 septembre • Wuhan (Premier)
11 637 fans
27 septembre au 5 octobre • Pékin (Premier) 6 au 12 octobre • Linz (International) • Osaka (International) • Tianjin (International) 13 au 19 octobre • Moscou (Premier) • Luxembourg (International) 20 au 26 octobre • Singapour (WTA Finals) 27 octobre au 2 novembre • Sofia (Tournoi des Championnes) • Ningbo (WTA 125) 3 au 9 novembre • Taipei (WTA 125) • Limoges (WTA 125)
Coupe Davis 21 au 23 novembre • France-Suisse (finale)
Fed Cup 8 au 9 novembre • République Tchèque-Allemagne (finale)
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Mardi 16 septembre 2014, à 11h30
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Tennis Compagnie, un nouveau spécialiste débarque à Corbeil
C
’est toujours une bonne nouvelle d’apprendre l’ouverture d’un magasin de tennis, d’autant plus quand celui-ci a de l’ambition : « Notre objectif est de présenter une offre exhaustive complète et d’amener un service de qualité auprès de nos clients », explique le fondateur de Tennis Compagnie, Fernando Gonzalez. « Notre expertise dans la distribution, acquise dans le golf, avec Golfland, va nous permettre d’appréhender ce marché avec beaucoup d’humilité, mais aussi la volonté de faire bouger les choses. » Ouvert depuis le 2 septembre, situé à Corbeil-Essonnes, Tennis Compagnie, c’est pas moins de 200 mètres carrés de produits, ce qui en fait une place forte de la petite balle jaune en région parisienne. « Le choix de cette surface n’est pas anodin : avec cette superficie, on peut mettre en place des mécaniques marketing et proposer de nouvelles expériences aux consommateurs. Passionné et fou de tennis, j’ai été marqué par Roussev Sport dans ma jeunesse, qui était La Mecque du produit tennis. Alors, bien sûr, les temps ont changé, il y a Internet, la concurrence, la pratique du tennis qui est moins intense, etc. Mais, malgré tout, je crois fondamentalement que le tennis mérite des magasins de cette dimension. Je sais que c’est un sacré challenge, mais, avec mon équipe et un capitaine comme Thomas Leprince aux manettes du magasin, on a mis toutes les chances de notre côté ! »
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TENNIS COMPAGNIE 11 Rue Jacques Anquetil, ZA Les Coquibus, 91100 Corbeil-Essonnes (sortie 32 N104)
GRANDCHELEM FRANCE
« Organiser un 125 000 dollars est un vrai challenge » OPEN GDF SUEZ DE LIMOGES du 3 au 9 novembre
©Simulation du Palais des Sports de Beaublanc par l’Agence
©Thomas Jouhannaud/Le Populaire du Centre
Pascal Biojout
Organisatrice depuis huit ans d’un ITF féminin 50 000$ à Couzeix, l’équipe de Sport Plus Conseil a décidé de monter en gamme avec la création d’un 125 000$, de la catégorie des WTA 125. Interview du Directeur de l’épreuve, Pascal Biojout, qui ne manque ni d’idées, ni d’enthousiasme. Pouvez-vous nous expliquer la genèse de ce projet un peu fou, sachant que vous organisiez un ITF depuis 2006 ? En fait, lorsqu’on a créé notre premier ITF avec l’appui de la Ligue du Limousin de Tennis, c’était un 10 000$, l’idée étant de savoir si un tournoi international de tennis féminin pouvait fédérer spectateurs, partenaires et médias, ce qui fait la base du succès d’un événement. Lors de ces deux dernières années, avec notre épreuve à 50 000$, notre central de 1 000 places était à guichets fermés pour la finale. En même temps, on se demandait comment faire progresser le tournoi, comment continuer à proposer quelque chose d’attrayant sans lasser le public et les partenaires, sans nous lasser nous-mêmes. C’est à ce moment-là que nous avons appris que la WTA créait un nouveau format de tournoi, les 125K Series, qui nous est tout de suite apparu comme une opportunité, intéressante sportivement et accessible économiquement. Limoges est un vrai bastion sportif. Vous avez reçu du soutien de la part de tous les acteurs locaux lorsque vous avez commencé à parler de cette montée en puissance ? Il y a effectivement une ferveur reconnue pour le sport à Limoges et dans la région. Surtout, les gens ne sont pas blasés ; c’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles nous nous sommes engagés. Et nous bénéficions effectivement du soutien important de la ville de Limoges, ainsi que de celle de Couzeix, où se déroulait l’ITF et où se dérouleront désormais les qualifications et les entraînements, mais aussi de nombreux partenaires économiques locaux. Sans oublier,
bien sûr, la confiance que nous a témoignée GDF SUEZ, en maintenant son partenariat titre du tournoi. Ce format de 125 000$ est nouveau. Quelle est votre marge de manoeuvre pour attirer des joueuses bien classées ? C’est vrai qu’un 125K Series ne peut pas accueillir de joueuses du Top 10 mondial, par exemple. En revanche, nous disposons de six wildcards, dont quatre peuvent être attribuées à des Tops 50. Les autres joueuses, toutes classées après la 50ème place, s’inscrivent donc normalement dans le tableau. Mais, audelà du classement, ce qui est important, c’est de disposer, d’une part, de joueuses connues du grand public, d’autre part, de joueuses françaises. Nous avons donc logiquement ciblé une ou deux joueuses étrangères un peu moins bien classées aujourd’hui mais avec un fort palmarès et nous sommes aussi très heureux d’avoir la présence d’Alizé Cornet et sans doute d’autres joueuses françaises. On sait que le tennis peut attirer du monde, surtout dans des régions qui n’ont pas la chance d’accueillir régulièrement des épreuves. Comment avez-vous positionné le tournoi pour en faire un succès populaire ? Le Palais des Sports de Limoges a une capacité de plus de 4 000 places assises, davantage que Coubertin, donc. Organiser un 125 000$ avec cette jauge, c’est effectivement un challenge, surtout dans une période où les résultats du tennis féminin français sont en dents de scie. Il n’en reste pas moins qu’assister à des matchs officiels avec des joueuses qui sont dans les 100
meilleures du monde, dans un sport aussi universel que le tennis, demeure un vrai spectacle. Et c’est ce que nous voulons mettre en avant. Nous avons donc construit un plan de communication dense et multi-supports pour le faire savoir. Nous avons aussi conçu un challenge clubs assez original avec la Ligue du Limousin de Tennis et notre partenaire Babolat pour booster les ventes de billets auprès des licenciés, avec, de surcroît, une politique tarifaire sans gratuité, mais attractive. Mais c’est bien sûr l’affiche sportive qui attirera naturellement le public. L’environnement économique et sportif du tennis féminin n’est pas au mieux, en ce moment. Vous l’avez vérifié sur le terrain ? Il n’est pas plus facile de monter ce type d’événements dans le tennis masculin ? Vu de France, le tennis féminin mondial est effectivement un peu en mal d’identité, actuellement. Du côté des Françaises, il lui manque la petite étincelle pour que se mobilisent les médias grand public. On sait à quoi ça tient, un titre en Grand Chelem, un beau parcours en Fed Cup... C’est simple et très difficile à la fois. Malgré tout, ces tournois avec des joueuses parmi les meilleures du monde demeurent très attractifs. De plus, qu’il soit masculin ou féminin, le tennis est une remarquable plate-forme pour les opérations d’hospitalité.
David Gire, directeur France chez Babolat « Il nous a semblé logique de soutenir une telle initiative, d’autant que le projet est ambitieux. L’équipe de Sport Plus Conseil a déjà fait ses preuves et l’on sait que tout sera mis en œuvre pour que ce nouveau format s’installe à Limoges durablement. En tout cas, nous sommes très enthousiastes et ravis de nous associer à un événement de ce calibre. Être acteur dans cette région est un vrai plus pour notre marque. » .
Quelle serait pour vous la finale idéale le 9 novembre prochain ? Une finale avec la présence d’une Française, bien sûr !
Sylvie Rozette conseillère municipale de la ville de Limoges, chargée des sports « La Ville de Limoges a acquis un savoir-faire reconnu dans le monde du tennis, en accueillant à plusieurs reprises des rencontres de Fed Cup et de Coupe Davis, ce qui nous a permis de nous positionner auprès de la WTA pour l’organisation de cette première édition. En revanche, même si la Ville met de gros moyens financiers et logistiques au service de cet événement, rien ne pourrait se faire sans Pascal Biojout et sa société Sport Plus Conseil, porteurs de ce projet. Nous avons deux objectifs principaux pour que cette manifestation soit un succès. Tout d’abord, rassembler un public nombreux et varié, avec des jeunes et des moins jeunes, des pratiquants et des licenciés, comme des personnes qui souhaitent simplement voir du sport de haut-niveau. Enfin, pérenniser l’événement pour qu’il devienne une référence dans sa catégorie et un objectif important de chaque fin de saison pour les joueuses du circuit. Grâce aux efforts de tous, partenaires privés, Ville de Limoges, FFT à travers la Ligue du Limousin de Tennis et Sport Plus Conseil, je suis convaincue que ce tournoi rencontrera un franc succès ! »
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GrandChelem France
Coupe Soisbault 2014
la jeunesse de l’Est à l’honneur ! La 49ème Coupe Soisbault a, une nouvelle fois, révélé son lot de talents devant un public normand venu en nombre. Si la France n’a pas réussi à se qualifier pour la phase finale, la qualité était au rendez-vous avec, notamment, Ivana Jorovic, numéro un mondiale Junior en août. Cette Serbe de 17 ans a porté son équipe, aux côtés de ses compatriotes Nina Stojanovic et Jelena Lukic, pour offrir le titre à son pays, vainqueurs de la Roumanie en finale. La Slovaquie occupe la troisième marche du podium. L’ensemble de l’organisation, la ville de Granville mais aussi les partenaires fidèles dont le conseil régional de la Basse Normandie et le conseil général de la Manche sont déjà dans les starting-blocks pour préparer au mieux le cinquantenaire de l’épreuve en 2015.
Babolat Play, place aux utilisateurs !
Après avoir interrogé les enseignants et les distributeurs, il était logique de se tourner vers les consommateurs. Mathieu et Jérôme*, deux joueurs aux profils très différents, ont accepté de répondre à nos questions pour mieux comprendre le phénomène Babolat Play. Clairement, cette raquette innovante, qui a séduit ses utilisateurs, change complètement l’approche de son tennis.
Jérôme Roussel
Mathieu Peraro
Pourquoi la Babolat Play ? Jérôme Roussel : Cela faisait un bout de temps que je n’avais pas joué au tennis et, comme j’aime la technologie, je me suis dit que j’allais me faire plaisir. J’apprécie de pouvoir évaluer mes efforts au quotidien, donc je n’avais pas tellement le choix : la Babolat Play s’imposait. Mathieu Peraro : En fait, dès que j’ai appris sa sortie, je me suis dit qu’elle était faite pour moi. Je me suis évidemment bien renseigné pour connaître toutes les possibilités qu’offre la Babolat Play et j’ai tout de suite été conquis ! Ce qui m’avait séduit, en amont, c’était vraiment la possibilité de pouvoir m’appuyer sur les données pour analyser mon jeu et, bien sûr, progresser. La prise en main Jérôme Roussel : « Je suis un habitué des objets connectés puisque je les utilise au quotidien. J’ai tout le temps, sur moi, un bracelet qui me donne plein d’infos sur mon activité. Chez moi, même le pèse-personne est connecté au wifi (rires) ! Je me considère un peu comme un apprentiexpert sur le sujet, j’étais donc assez impatient de voir comment Babolat avait pu rendre l’utilisation de la raquette facile et instinctive. Et, à vrai dire, j’ai été bluffé. Je trouve que l’application et la raquette en elle-même s’apprivoisent très facilement et qu’il ne faut pas être geek – même si, moi, j’en suis un peu un (rires) – pour parvenir à exploiter tout le potentiel de la Babolat Play. Mathieu Peraro : C’était une première, pour moi, mais cela s’est plutôt bien passé (rires). A vrai dire, c’est assez facile et l’application, d’un point de vue ergonomique, est très bien pensée. Après, je préfère tout télécharger au calme sur mon ordinateur, cela m’est plus confortable, notamment quand je commence à compiler les informations. L’utilisation au quotidien Jérôme Roussel : Inutile de vous dire qu’elle ne me quitte plus. Sincèrement, comme j’ai bien repris depuis trois mois, la Babolat Play est un formidable outil pour savoir si je fais des progrès, mais aussi si mon professeur est efficace (rires). Plus sérieusement, à l’issue de mes séances, je peux évidement évaluer mes performances et, comme je suis en apprentissage, en formation, toutes ces données sont importantes et précieuses. Désormais, j’ai hâte de devenir plus performant et de partager mes statistiques avec les autres joueurs. Pour l’instant, je dois bien avouer que j’étais plus dans un mode autocentré que participatif.
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Mathieu Peraro : Elle est devenue mon deuxième coach, c’est évident. Comme je fais des tournois, j’essaie de bien analyser les données à chaque match, afin de comprendre pourquoi je n’ai pas été bon dans tel ou tel secteur. Souvent, ce qui semble illogique sur le court, dans l’action, devient limpide quand vous vous connectez à votre profil. C’est d’ailleurs assez affolant. L’autre fois, en plein match, j’ai cassé mon cordage et j’ai donc dû terminer avec une raquette normale. A la fin de la rencontre, il me manquait des données pour mon débriefing. C’était vraiment frustrant... Le prix Jérôme Roussel : Je n’ai pas été surpris par le prix. Je sais aussi ce que cela implique en termes de développement. Mathieu Peraro : C’est à peu près le prix de deux Babolat Pure Drive. Au final, je n’en ai qu’une, mais elle est connectée, ce qui fait toute la différence. Donc, je ne trouve pas cela excessif. La communauté Jérôme Roussel : Une fois que j’estimerai que mes statistiques sont acceptables (rires), je vais, bien sûr, partager mes données. Là aussi, c’est essentiel, car cela vous incite à jouer et progresser. Et, comme je suis revenu au tennis pour avoir une activité physique régulière, c’est un point supplémentaire pour prendre ma raquette et aller taper la balle sur un court. Dans le futur – et on observe cela pour d’autres objets connectés –, cela va permettre à des joueurs de communiquer, de se challenger et, forcément, de taper la balle plus régulièrement. L’avis du professeur Mathieu Peraro : En fait, mon professeur a d’abord été surpris, puis curieux... puis dubitatif. Mais, au fur-et-à mesure que je lui présentais les spécificités exactes de la Babolat Play et la manière dont je m’en servais, il a commencé à s’y intéresser de près. Il a vite compris que c’était aussi un vrai moyen d’évaluer les progrès et de rendre des exercices plus ludiques. Aujourd’hui, je crois savoir qu’il y a une réflexion pour que le staff technique en prenne afin de l’utiliser comme outil pédagogique.
La Babolat Play Est la première raquette connectée du marché du tennis. Elle a été lancée le 15 mai en Europe, après être sortie fin décembre aux Etats-Unis. La Babolat Play est un modèle de Pure Drive avec une technologie embarquée qui enregistre des données, comme la zone de centrage, le nombre de coups droits, de revers, les effets, leur qualité ou la puissance... L’ensemble de ces informations sont téléchargées grâce à une application disponible sur tous les systèmes d’exploitation de smartphones. Elle est vendue à 399 euros dans un réseau spécifique chez les spécialistes tennis.
*Mathieu Peraro est membre du club du SCMB à Marseille, Jérôme Roussel est membre du club du TC la Châtaigneraie.
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A New-York,
la relève australienne gagne avec Tecnifibre En s’imposant en finale de l’US Open Junior face au Français Quentin Halys, l’Australien Omar Jasika, membre du Team Tecnifibre, a signé un exploit. Ce succès confirme que le programme On The Road to the ATP World Tour porte ses fruits. C’est toute une génération de joueurs Tecnifibre qui progresse jour après jour comme le prouve également les titres obtenus par la marque aux Petits As, à Roland Garros et aux Jeux Olympiques chez les juniors.
Guillaume Ducruet
Responsable sport marketing
« Omar, le bel exemple du programme On The Road » « Le parcours d’Omar Jasika symbolise à la perfection l’engagement de Tecnifibre auprès des jeunes et notre programme On the Road. Nous avons repéré Omar très tôt : il avait 13 ans, il était talentueux et nous avait tapé dans l’oeil lors d’un tournoi à Bolton, l’équivalent des Petits As en Grande-Bretagne. Après, il a fallu faire des tests pour parvenir à trouver le matériel adapté à son jeu et Omar a joué le jeu à fond. C’est un joueur très attachant, qui a un sacré potentiel. Lors de sa
OMAR JASIKA - 17 *Omar Jasika, 17 ans, vainqueur junior US Open 2014 - Sur la route de l’ATP WORLD TOUR
US OPEN JUNIOR CHAMPION
Remporter l’US Open en simple et en double, cela doit être fantastique… Fantastique, c’est le mot, oui ! Toute cette semaine a été incroyable pour moi. J’étais à fond dans le tournoi, hyper-concentré. Ma victoire au deuxième tour contre l’Américain Jared Donaldson, qui avait joué dans le tableau final face à Gaël Monfils, a créé un déclic et m’a donné beaucoup de confiance. Le battre, c’était un nouveau point de départ. A partir de ce moment-là, je me suis dit que je pouvais aller au bout. Au fur-et-à mesure que je progressais dans le tableau, je me suis attaché à jouer plus relâché et cela a payé. Notamment en finale où, en début de match, j’ai été dominé. Quels sont tes objectifs pour cette fin de saison et l’année 2015 ? Je suis encore jeune (NDLR : il a 17 ans), mais il faut effectivement profiter de cet élan. Aujourd’hui, je suis 782ème à l’ATP. Je vais donc m’attacher à prendre des points et progresser dans la hiérarchie mondiale. Si l’on regarde les autres joueurs de ma catégorie d’âge, je suis sixième... Je dois continuer à me battre. Je ne veux pas me focaliser
semaine aux côtés de Janko Tipsarevic,
uniquement sur les compétitions Juniors, mais déjà me confronter à la réalité du circuit. C’est pour cela que j’ai pour objectif de participer à des tournois Challengers. Cela implique forcément plus de travail et plus d’entraînement. Mon apprentissage du très haut niveau va encore s’accentuer.
petit pour qu’elle soit encore plus performante et adaptée à mon jeu. D’ailleurs, à chaque fois que j’ai demandé des essais, des changements, j’ai senti une grande capacité d’écoute de la part des techniciens de la marque,. Au final, c’est un vrai travail d’équipe.
Depuis quand as-tu intégré le Team Tecnifibre ? Cela fait presque presque trois ans ! Tecnifibre a été la première marque à me repérer. Cela m’avait d’ailleurs flatté que l’on s’intéresse à moi aussi tôt et me prouvait un peu plus que j’avais du potentiel. Je me souviens encore des premiers tests. Très vite, j’avais trouvé mon bonheur avec la Tfight 295. Quelques années plus tard, c’est avec elle que j’ai triomphé à New York... Tout un symbole !
Dans le cadre du programme OTR, tu as eu la chance de passer une semaine de stage avec Janko Tipsarevic. Penses-tu que cette expérience t’ait apporté un plus pour aborder les moments-clefs de ta jeune carrière ? C’était très enrichissant, en effet. L’expérience de Janko Tipsarevic est unique. Je me souviens qu’il avait surtout insisté sur l’idée de constance, d’exigence... La rigueur de tous les jours qu’il faut avoir pour parvenir à être compétitif au plus haut niveau. Depuis, il ne m’a pas lâché (rires), nous avons régulièrement des échanges. C’est presque mon parrain de jeu ! Je repense souvent à ces moments que nous avons partagés, c’était très formateur.
Comment se passe ta relation avec la marque ? Pour un joueur, ce qui est important, c’est de sentir qu’un vrai lien existe et, là, c’est tout à fait le cas, on échange beaucoup. De plus, j’ai la chance de bénéficier du service de préparation des raquettes et ce n’est pas anodin. On fait évoluer ma Tfight 295 petit à
les observateurs présents à l’ISP Academy, où se déroulait ce stage, l’avaient beaucoup comparé à Marcelo Rios. C’est vrai qu’Omar a une belle patte gauche, comme on dit. Je pense que ce titre à l’US Open est une étape importante de sa carrière. Cela confirme aussi ses progrès mentaux, car, par le passé, il était un peu « fou-fou » sur le court. Aujourd’hui, on est assez fiers d’avoir misé sur lui, de lui avoir donné sa chance. Cela confirme que notre programme a du sens et que soutenir les futurs talents sur le long terme va permettre à Tecnifibre de continuer à se développer. »
Le matériel d’Omar Jasika Raquette : Tfight295 Cordage : Razor Code Jauge 1.25
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GRANDCHELEM FRANCE
Galaxie Tennis,
S A I N T- T R O P E Z • LY O N • P O R T O - V E C C H I O • C O U R C H E V E L
2014
une nouvelle dimension pour les jeunes !
Ayant pris conscience des limites d’un système qui privilégiait trop l’esprit de compétition, la Fédération Française de Tennis a entrepris une refonte de l’enseignement chez les moins de 12 ans. Cette petite révolution se nomme Galaxie Tennis. Présentation, avec Marc Renoult, des grands axes de ce programme de redéploiement qui débute cette saison. Marc, quel est le constat qui vous a amené à Galaxie Tennis ? D’abord, il y a les statistiques : on a constaté qu’on ne parvenait pas à fidéliser efficacement nos jeunes licenciés dans les clubs. Seuls les compétiteurs étaient assidus, mais leur nombre insuffisant à l’échelle de notre fédération. On a aussi constaté que notre apprentissage était parfois trop technique et difficile pour un certain nombre de jeunes joueurs. Fort de tout cela, mais aussi d’enquêtes sur le terrain, de remontées des Ligues, nous avons mené une vaste consultation.
« Galaxie Tennis est une vraie révolution et une première mondiale »
Pour en savoir plus www.galaxietennis.fr
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Quand a débuté ce grand « brainstorming » ? Il y a trois ans. Une fois les constats établis, nous avons mis en place un comité de pilotage avec tous les acteurs du tennis, les enseignants, bien sûr, mais aussi les dirigeants. Il fallait récolter un maximum d’informations, faire des allers-retours sur les premières idées qu’on voulait instaurer. Vous avez senti que l’ensemble des acteurs avait pris conscience du problème ? Certains nous avaient alertés, donc, forcément, oui. Le tennis se vit tous les jours, sur tout le territoire et, même s’il y a des spécificités locales, les constats étaient similaires un peu partout. Et puis, c’est le rôle de la Fédération Française de Tennis de trouver et coordonner des solutions pour maintenir le développement de sa discipline.
progrès. De plus, en tant que repère pour la compétition de haut-niveau, le classement au plus jeune âge n’est pas un critère fiable. Nous avons logiquement décidé de le transformer. Désormais, il y aura toujours des critères d’évaluation, mais ils ne se résumeront pas à un chiffre. Eliminer le classement, c’est une décision forte. Tout comme celle des compétitions à âge réel... Oui, tout à fait. Faire des compétitions à âge réel, cela fait partie de la colonne vertébrale de Galaxie Tennis. Auparavant, avec l’ancien système, les joueurs nés en début d’année étaient avantagés tout au long de leur formation, et cela se comprend facilement à ces âges-là. Du coup, cela éjectait naturellement des jeunes du deuxième semestre de chaque année qui, par la suite, pouvaient s’avérer être les talents de demain. Tout le monde n’avait pas les mêmes chances. Le pire, c’est qu’on a même observé ce phénomène au niveau international. On s’est dit : il faut changer les choses. Donc, dorénavant, on ne pourra être classé que le premier jour de ses 11 ans et on jouera toujours à âge réel les premières compétitions de 8 à 10 ans. Cela donne forcément sa chance à tout le monde, que vous soyez né le 1er janvier ou le 31 décembre.
Il y avait urgence ? « Urgence » est un terme un peu trop fort, mais, oui, c’était une nécessité évidente. Quand l’enseignement d’un sport ne conduit pas à la pratique en compétition pédagogique ou homologuée, il faut voir cela comme un petit signal d’alarme. Les moins de 12 ans sont l’avenir de notre sport, on ne pouvait pas rester les bras croisés. Ce n’est pas une fatalité ou simplement lié à l’évolution des loisirs dans notre société. Et, comme on ne partait pas d’une copie blanche, on a tenté de préserver des acquis et on a réfléchi à une forme de redéploiement.
Pour couronner le tout, vous avez mis en place une nouvelle forme de tournois... L’objectif est vraiment de permettre aux enfants de jouer dans un cadre de compétition adapté à leurs capacités et à leurs motivations, mais aussi aux contraintes de leur famille. Auparavant, un tournoi pouvait se résumer à un match et une défaite. Ce système était contraignant pour tout le monde, organisateurs, parents, joueurs. Nous avons décidé de privilégier les compétitions sur un week-end ou une journée, avec un système par poules et matchs multiples. Là aussi, nous croyons que ces nouvelles formules seront un vrai plus pour fidéliser et rendre la discipline plus attrayante, plus festive.
Rentrons dans les détails. La première réforme a été de bannir définitivement l’idée de classement avant 12 ans... Oui, c’est l’une des décisions fortes de Galaxie Tennis. La notion de classement est plus stressante et bloquante que positive. Elle n’agit pas en termes d’émulation. Trop d’enfants ont des objectifs de classement limitants à moyen terme, plutôt que des objectifs de
Une fois qu’on s’est attaqué aux structures, il faut s’attaquer aux outils ? C’est tout à fait cela. Le tennis est un sport formidable, mais son apprentissage au plus jeune âge reste complexe, quoi que l’on dise, notamment avec cette difficulté à appréhender le rebond, la vitesse, le placement par rapport à un objet en mouvement. Nous avons repensé le tout, et la richesse des expériences de nos
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enseignants nous a été précieuse pour inventer de nouveaux axes d’enseignement. Le ballon paille en est un exemple parfait. Dans les premières séances, nous avons éliminé les notions de filet et de rebond pour privilégier celles de placement et d’opposition, en créant un jeu avec deux buts que doivent défendre les enfants avec une raquette. D’autres innovations de ce genre complètent un dispositif qui va bousculer les habitudes et redonner un élan à nos écoles de tennis. Tout comme les couleurs de terrain qui sont là pour valider des acquis, par exemple. Même si ces notions existaient déjà avec des formules de terrains adaptés, on les a complétées et pleinement intégrées dans le processus de formation.
PALAIS DES SPORTS DE GERLAND
FRANCE – SUÈDE
Et, maintenant, il faut mettre en place et expliquer... Après la théorie, la pratique, comme on dit ! Avec Alain Solves et Arnaud Di Pasquale, nous avons déjà réalisé un tour des régions de France pour mettre des mots sur les documents qui avaient été diffusés. De plus, des formations ont été mises en place dans toutes les Ligues. Elles sont très suivies par les enseignants des clubs et les juges-arbitres. Une fois de plus, on a vérifié que notre corps enseignant savait se remettre en question, qu’il était à l’écoute, prêt à faire évoluer son métier. Cela aussi, c’est une très bonne nouvelle pour l’avenir de notre discipline. Et pourquoi ce nom, Galaxie Tennis, avec ces fameuses mascottes ? Notre démarche est de rendre l’apprentissage plus ludique et plus accessible aux enfants. Les mascottes favorisent cet état d’esprit et représentent le nouvel univers de nos écoles de tennis. Tout comme les poignetséponge de différentes couleurs, correspondant aux acquis tactiques, techniques, physiques, comportementaux et arbitraux, qui seront sources de motivation pour les jeunes joueurs. Tout l’univers Galaxie Tennis est fait pour les enfants. Si je vous dis que c’est une petite révolution, unique au monde, vous me répondez quoi ? Qu’effectivement, Galaxie Tennis est une vraie révolution et une première mondiale. D’ailleurs, nous sommes très observés par quelques grandes fédérations. Certaines nous ont déjà interrogés, tout en nous félicitant pour notre audace.
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LE JOURNAL D’ISP
Le Scholarship
USA !
Florent Diep
De vacances, des classes ou des activités sportives, c’est la rentrée partout. Il paraissait logique de consacrer cette page à la fois au tennis et aux études en s’attardant sur un cursus qui devient de plus en plus à la mode, en France. Un cursus que nous développons depuis maintenant 17 ans à l’ISP Academy : le « Scholarship USA ». Le principe est simple : vous payez vos études grâce à votre niveau de tennis. Plus votre classement de tennis est élevé lorsque vous obtenez votre BAC en France, plus votre bourse dans une université américaine est importante, voire totale !
« Je ne suis plus le même joueur, ni le même homme » Rencontre avec Florent Diep, un joueur que nous avons envoyé chez les « Gators » de Florida, il y a trois ans, et qui vient de terminer son cursus américain. Autant dire que Florent parle encore de cette superbe expérience avec des étoiles dans les yeux... celles du « Stars and Stripes » ! Aujourd’hui, fort de ces expériences, il vise le top 100 mondial. Bastien Fazincani : Flo’, je crois me rappeler que tu n’avais pas du tout ce projet de partir aux Etats-Unis quand on s’est connus. Tu voulais plutôt devenir joueur pro. Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ? Florent Diep : Oui, c’est vrai. A l’époque, je suivais le cursus français classique, je n’avais pas d’horaires aménagés. Du coup, je m’entraînais tard le soir et je faisais des tournois pendant les vacances. Une fois le bac obtenu, je me suis consacré au tennis à fond pendant une année, mais seulement en jouant des tournois français. Ensuite, je me suis lancé sur le circuit, tout en passant un BTS MUC au CNED. Dans mon club de l’époque, je jouais en équipe avec Stéphane Becouarn (NDLR : responsable du Scholarship USA à l’ISP Academy). Il me parlait souvent de cette opportunité pour un joueur de mon profil, pouvoir partir étudier aux États-Unis tout en continuant à m’entraîner dur. J’ai, d’abord, terminé ma première saison sur le circuit (NDLR : 673ème en simple et 634ème en double), puis je suis parti à Florida. En fait, j’ai pris cette décision pour continuer à faire évoluer mon jeu avant de retourner sur le circuit. Je voulais progresser sur surface rapide et dans la tête. J’avais très envie de voir autre chose, de découvrir une autre vision de tennis, une mentalité différente, d’autant que jouer en équipe était une idée qui me plaisait énormément. Enfin, à titre scolaire, je voulais avoir un diplôme reconnu à l’international et apprendre l’anglais. L’occasion était trop belle ! Justement, comment l’ISP et particulièrement Stéphane Becouarn t’ont accompagné dans ton projet ? Cela aurait été très compliqué de partir sans l’ISP, étant donné toutes les règles et les spécificités administratives en vigueur aux Etats-Unis. Je savais que l’académie s’occupait de tout cela depuis une dizaine d’année déjà et j’en avais entendu dire beaucoup de bien par d’autres joueurs qui étaient partis avant moi. L’avantage, c’est que Stéphane Becouarn me connaissait très bien depuis plusieurs années. Avec tous ses contacts dans les universités américaines, il a pu orienter ses recherches sur les Facs et les équipes qui correspondaient exactement à mon profil. « University of Florida » s’est tout de suite montrée très intéressée. C’est une des meilleures Facs des Etats-Unis pour les étudiants désirant s’orienter sur le circuit après leurs études ; j’ai donc décidé d’aller là-bas sans même attendre
de voir ce que d’autres universités me proposaient. Et je n’ai aucun regret ! Certains jeunes se disent souvent qu’aller étudier aux USA, c’est tirer un trait sur leurs rêves de circuit ATP, mais c’est faux. Si vous saviez le nombre de pros qui jouent sur le « tour » et qui sont passés par des Facs avant ça… Tu as trouvé ce que tu attendais, là-bas ? Cette mentalité américaine t’a transformé ? Je ne suis plus le même joueur, ni le même homme qu’avant mon départ. Les Américains ont une vision tellement différente du tennis et de la performance en général... Déjà, ils accordent énormément d’importance au double, car on y cultive l’esprit d’équipe, la cohésion et une sorte de sens de l’honneur. Comme les coachs disent souvent : « Guys, play together, help each other ! » (« Les gars, jouez ensemble et entraidez-vous ! ») Du coup, on travaille énormément la volée, le service, le retour et le jeu vers l’avant. Finalement, c’est la base du tennis qu’on renforce sans même s’en rendre compte. Dans la mentalité, on ressent également cet état d’esprit, ce sens du devoir, étant donné qu’on ne joue pas que pour soi. Chaque fois que tu es sur le terrain, tu représentes ta Fac. Tu te dois de donner le maximum et d’être irréprochable dans l’attitude, car l’image de ton équipe et de l’université est en jeu à chaque instant. L’esprit de « fight » et de dépassement de soi est ainsi omniprésent dans le discours des coachs, en match, comme à l’entraînement. Quand tu es Français, tu te prends une grosse claque en arrivant aux States. C’est trop inhabituel de devoir être si compétitif, si combatif... Après une telle expérience, j’imagine que tu conseilles vivement à tous les Français de partir aux USA s’ils en ont l’occasion ?... Absolument, allez-y, les gars (rires) ! Moi, je ne regretterai jamais mon choix. Les Etats-Unis ont changé ma vie. Bien sûr, comme partout ailleurs, tout n’est pas parfait. Mais c’est une expérience unique pour les vrais sportifs et des souvenirs inoubliables. On s’entraîne et on joue des matchs en équipe presque tous les jours avec ses potes, ses coachs, un fan club... c’est du délire ! Aujourd’hui, quels sont tes objectifs ? Maintenant que j’ai fini mon cursus américain, je me consacre pleinement à ma carrière sur le circuit pro. J’ai repris cette saison avec quelques bons résultats, mais pas encore de quoi me satisfaire. Les Etats-Unis m’ont donné très faim, beaucoup plus d’ambition et de confiance que par le passé, alors je ne doute pas qu’avec le travail en plus, cela finira par payer. A long terme, j’aimerais rentrer dans le Top 100 mondial.
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CE QU’IL FAUT RETENIR par Stéphane BECOUARN
(responsable du Scholarship USA à l’ISP Academy) Quel est le niveau minimum requis pour espérer obtenir une bourse de tennis en université américaine ? Environ 15 pour les filles et 4/6 pour les garçons, afin d’intégrer une université en Division 1 ou 2. Le nombre de bonnes bourses réservées aux filles est comparativement plus élevé que pour les garçons. Quels sont les diplômes nécessaires pour partir ? Le BAC (toutes filières confondues) avec une moyenne de 10/20 minimum, ainsi que les deux examens d’anglais obligatoires (TOEFL et SAT), dont l’inscription et la formation sont assurées par l’ISP. Quelle est la valeur des diplômes américains dans le monde du travail ? Les diplômes américains (Bachelor et Master) sont reconnus dans le monde entier. En outre, le fait d’être totalement bilingue et d’avoir passé quatre années à l’étranger vous procure un avantage considérable sur le marché du travail aujourd’hui. Quand doit-on commencer les démarches d’inscription ? Le processus d’admission commence environ quinze mois avant le BAC, avec le montage du dossier scolaire, le passage des examens obligatoires et le début des recherches de bourses. Bien sûr, plus on s’y prend à l’avance, plus j’ai le temps d’affiner mes recherches avec les universités, afin de trouver la meilleure possible correspondant à chaque profil.
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Corner spécialistes
Corner spécialistes
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Alexandre Ave (Pro Shop)
jérome Decock extrême tennis)
hugues Riviere (rivières sports)
thierry granier (Perf tennis)
laurent lardon (string box)
gregory binet (balle de match)
Où en sont
les marques ? Alors que notre série du Corner Spécialistes prend fin dans ce numéro 42, nous avons demandé à nos experts-spécialistes de s’exprimer au sujet des marques : celles qui arrivent, celles qui reviennent et celles qui animent et dominent le marché. Ils se sont tous prêtés au jeu et répondent tour à tour à nos trois questions-clefs.
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Trouvez-vous que le marché du tennis manque de marques et de concurrence ? Comment cela pourrait évoluer ?
Que pensez-vous du retour de certaines marques, comme Ellesse, ou la fin de certaines autres, comme Dunlop ?
Alexandre Ave (Pro Shop)
Thierry Granier (Perf tennis)
« Je pense qu’il y a une vraie concurrence au niveau des marques. Néanmoins, il faut reconnaître que les produits ne sont pas toujours très variés. Dans les raquettes, par exemple, on retrouve sensiblement la même chose d’une marque à une autre. Toutes les marques proposent un panel très large pour toucher tous les types de joueurs et de joueuses. Ce qui va changer, c’est le marketing, avec la cosmétique, les couleurs... Il reste quand même encore des marques techniques, comme Pro Kennex, cela offre un peu de diversité. Aujourd’hui, je trouve que Head a révolutionné le marché avec son graphene. Cela plaît à tout le monde, je n’ai pas eu un seul retour négatif ! À une certaine époque, Prince faisait des raquettes en bois, alu ou graphite. Les marques, désormais, s’adaptent de plus en plus aux consommateurs. Si des joueurs charismatiques jouaient avec des raquettes en bois et fibres, ce serait celles-ci qui seraient mises en avant. Les clients viennent chercher un produit qu’ils voient à la télévision, grâce à des Nadal, Djokovic ou autres. »
Gregory Binet (Balle de match)
1 Comment faites-vous pour valoriser une nouvelle marque qui arrive dans vos rayons et lui donner sa chance ? Jérôme Decock (Extrême tennis)
« On fait déjà en sorte de la mettre en avant sur la home page du site Internet et de communiquer via une newsletter à nos clients. Par exemple, en 2010, on a fait connaître le cordage « Still in Black » avec ce type de valorisation, des offres-tests, des contrats avec des professeurs... C’est tout un processus qui permet à la marque de se faire connaître. Une autre marque de cordage, Solinco, que l’on a importée il y a quatre ans, est désormais quasi-numéro un de nos ventes grâce à ce même procédé. C’est un cordage qui apporte plus de prise d’effets et concurrence le Luxilon. C’était un coup de chance ! Un client me l’avait fait essayer, je l’ai trouvé fabuleux et j’ai tout fait pour le proposer dans mon magasin. »
Thierry Granier (Perf tennis)
« Dès qu’on a une nouvelle marque, on essaie de la mettre en avant. Un pavé sur le site, par exemple. Mais, dans l’ensemble, je pense que ce n’est pas facile de percer pour un nouvel acteur. Les marchés sont bien pris et les gens se concentrent sur les marques principales… »
Laurent Lardon (String Box)
« Prenons le cas de New Balance, puisqu’il est assez facile. On se sert de leur notoriété dans les années 90 où ils faisaient de très bonnes chaussures de running. Pour des marques de raquettes, on les range dans des tranches, comme Head, pour la puissance. On a fait pareil pour New Balance, en misant sur la stabilité des chaussures. Asics, par exemple, c’est pour l’amortie. Ensuite, on essaie de commander un référencement cohérent et montrer qu’en plus du haut de gamme, il y a des modèles adaptés pour tous. »
Hugues Riviere (Rivière Sports)
« J’ai deux cas en tête et, effectivement, j’avais essayé de les mettre bien en avant. Je pense à Pro Kennex, notamment. Qu’est-ce qui me donne envie de retravailler avec eux ? C’est une gamme intéressante en termes de prix, c’est une marque historique... Il y a de la qualité et les produits sur Internet sont également intéressants. Mieux, elle est idéale pour les joueurs qui ont des problèmes de tennis-elbow, car les produits sont validés par la médecine. Pour moi, c’est un exemple typique : quand on est spécialiste, c’est dans notre intérêt de bosser avec eux, d’autant qu’ils sont complémentaires des autres marques. Prince, c’est un peu pareil, je trouve, c’est dans le même esprit. Nos clients sont à notre écoute, donc c’est agréable de pouvoir leur proposer de nouveaux produits. »
Alexandre Ave (Pro Shop)
« Dernièrement, on y a été confrontés avec New Balance et K-Swiss. On a essayé de les mettre en avant de différentes manières. Le premier critère, c’est celui de la technicité ; le deuxième, c’est la notoriété. Il s’agit de marques connues à l’étranger, cela aide. »
« Je ne trouve pas, non. Au contraire, je constate qu’il y a plein de nouvelles marques qui arrivent. La finale de l’US Open le prouve, avec des joueurs comme Cilic, sous contrat avec l’équipementier chinois Li-Ning, et Nishikori, qui est avec Uniqlo. Ce qui est vrai pour des marques comme celles-ci, c’est qu’on ne les proposera pas forcément dans nos rayons. Une marque comme Uniqlo utilise avant tout Djokovic pour se faire connaître, sans avoir vraiment besoin du tennis. »
Thierry Granier (Perf tennis)
« Concrètement, les clients ne réclament pas tellement plus de marques, ni ne sont vraiment nostalgiques d’anciennes valeurs. Ils pensent Wilson, Head ou Babolat. Prince en souffre, comme Tecnifibre. Pour les chaussures, les valeurs sûres fonctionnent, comme Asics ou Nike. Mais on vend pas mal de Babolat également, ils ont des produits très intéressants pour les pieds larges, par exemple. Le véritable avantage d’une nouvelle marque, c’est l’attrait de la nouveauté. Mais elles doivent pratiquer des tarifs intéressants, car, aujourd’hui, les tenues des stars sont relativement chères. »
Hugues Riviere (Rivière Sports)
« Aujourd’hui, il y a trois ou quatre marques qui se dégagent. Mais, ce que j’aime, c’est qu’il y a une offre globale qui s’est développée. Il n’y a pas seulement Adidas et Nike pour les chaussures, par exemple. Asics est aussi devenue la référence et New Balance arrive. On essaie d’avoir une offre importante pour répondre à la demande, mais je trouve qu’il y a ce qu’il faut. »
Jérôme Decock (Extrême tennis)
« On va dire qu’il y a trois grandes marques sur le marché, Head, Wilson et Babolat. Mais je suis assez friand de nouvelles, qui peuvent apporter de la diversité. Sur la technicité des produits, je pense que des choses vont arriver, comme Discho, avec de nouvelles structures et composantes qui peuvent se démarquer. Mais je pense que les marques que l’on voit à la télévision resteront numéro un. »
Gregory Binet (Balle de match)
« Déjà, je choisis une nouvelle marque si elle me plaît, si je trouve les produits beaux et de qualité. Si je la prends, je la mets en valeur, je fais un petit corner avec des mannequins, des raquettes... Les produits portés par les grands joueurs, ça marche toujours, on s’identifie quand même plus facilement. Encore faut-il qu’ils soient effectivement représentés au hautniveau. »
Laurent Lardon (String Box)
« C’est compliqué... Mais, selon moi, les nouvelles marques permettent au marché d’évoluer. Elles peuvent aussi entraîner une remise en question des grandes enseignes en leur permettant d’innover, par exemple. »
« C’est difficile de revenir pour des marques comme Ellesse. On ne les voit pas forcément sur le circuit, alors que les produits peuvent être excellents. Le spécialiste va les mettre en avant, mais la marque concernée doit faire un effort d’un point de vue marketing : les clients ne vont pas se jeter comme cela sur le produit. Selon moi, il faut l’exposer avec des joueurs. »
Hugues Riviere (Rivière Sports)
« C’est vrai que certaines marques effectuent de bons retours, comme New Balance ou Sergio Tacchini. Surtout Tacchini. Ils proposent des produits vintages, avec la réédition d’un polo de McEnroe, ça plaît beaucoup ! C’est bien, car il y a une réelle clientèle. Et puis, il y a d’autres marques qui répondent à une clientèle plus jeune et qui sont donc complémentaires. Ce type de retours, c’est un plus pour le tennis. Moi, je suis à 100% pour des marques originales, en tout cas, car l’offre doit changer. C’est ce qui fait la différence dans une période difficile, c’est l’avenir. »
Alexandre Ave (Pro Shop)
« Personnellement, je suis assez nostalgique de Donnay, je jouais avec étant plus jeune... Toutes ces marques qui veulent revenir se heurtent, malheureusement, à un marché qui n’était pas aussi cloisonné à leur époque. Aujourd’hui, les clubs sont associés à tels types de balles, telles raquettes… Le marché est super dur, il est microscopique. Je ne sais pas ce que ces marques vont lancer, mais les gens restent avant tout attachés à l’image, plus qu’au technique. Ils préfèrent s’identifier à un joueur ou une joueuse, c’est la société qui veut cela. »
Laurent Lardon (String Box)
« J’aime bien celui du Coq Sportif. Je ne sais pas pourquoi, peut-être parce que c’est Français et qu’on est un peu chauvins... Sergio Tacchini aussi. Dans tous les cas, c’est intéressant, d’autant plus qu’ils font un vrai référencement tennis. Adidas utilise les mêmes techniques que ce qu’ils font sur le football, le running… On se retrouve ainsi avec une réelle identité tennis. J’apprécie également les petites marques qui essaient de se faire une place, comme Joma. C’est un peu atypique. Enfin, il y a aussi des marques de prêt-à-porter, qui proposent des produits totalement différents et cela donne des tenues sympas ! Ils ont le courage de changer les choses ! »
Jérôme Decock (Extrême tennis)
« Malheureusement, je pense qu’une marque, qui était sur le marché par le passé, qui l’a quitté, avant d’y revenir aujourd’hui, garde une connotation de « vieille marque ». Cela va être difficile pour Ellesse, car, dans l’image, cela reste vieux. A moins de se démarquer en sortant de très bons produits. »
Gregory Binet (Balle de match)
« J’adore ! Je suis un grand fan des anciennes marques. J’ai déjà repris Sergio Tacchini et j’aimerais bien retrouver Fila. J’aime, car j’ai 40 ans et que j’ai commencé le tennis dans les années 80. Les joueurs comme Borg, McEnroe ou Noah portaient ce type de marques, avec Le Coq Sportif aussi. J’adore tout cela, je suis complètement nostalgique de cette grande période du tennis... »
L’avis de l’expert Franck Boucher
«Toutes les marques ne se donnent pas les moyens de leur ambition» «Je pense qu’il y a assez de marques sur le marché, mais que toutes ne se donnent pas les moyens de leur ambition. Je suis surpris de voir des grandes marques complètement absentes sur le terrain alors qu’il y a une vraie demande. C’est bien de faire de l’événementiel et du marketing, mais c’est encore mieux quand les produits sont en vente. En fait, ce phénomène existe plus dans le textile que dans le secteur des raquettes où il y a une bonne réactivité. En revanche, il est surprenant qu’un secteur comme le tennis junior soit autant délaissé. C’est, par exemple, très dur de trouver de bonnes chaussures pour les 6-14 ans et il en va de même pour les tenues.»
Les magasins partenaires du Corner Spécialistes Balle de match Responsable : Grégory BINET 16, rue du Sablon 57000 Metz
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w w w.per f-tennis.com
Perf Tennis Responsable : Thierry GRANIER 96, rue Vendôme 69006 Lyon www.perf-tennis.com
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RIVIERE SPORTS Responsable : Hugues RIVIERE 139, rue du 8 Mai45 (La Cousinerie) 59650 Villeneuved’Ascq www.riviere-sports.fr
String Box Responsable : Laurent LARDON 7 avenue Charles Flahault 34090 Montpellier www.stringbox.fr
Extreme Tennis Responsable : Jérome Decock 33 rue Marceau Martin 59128 Flers en Escrebieux www.extreme-tennis.fr
Tennisland Responsable : Antony FACONDINI 2, quarter rue de l’Epinette 77340 Pontault-Combault www.tennisland.fr
Pro Shop Montreuil Responsable : Alexandre Ave/Lorenzo Schaeffer 158 rue de la Nouvelle-France 93100 Montreuil www.proshopmontreuil.fr
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dossier Caractères et caractériels...
dossier Caractères et caractériels...
ATTENTION, SURCHAUFFE ! « Péter les plombs (locution verbale) (intransitif) (figuré, populaire) : craquer nerveusement, s’emporter violemment, devenir furieux. Synonymes : péter un câble, un fusible, une durite... » Voilà une expression bien connue des joueurs de tennis. Non que ces derniers soient plus colériques que d’autres. Mais plutôt que leur sport les pousse souvent dans leurs derniers retranchements. Retranchements techniques, physiques... mais aussi psychiques. Difficile de tenir ses nerfs, en effet, lorsque, seul face à l’adversité, vous portez sur vos épaules la pression de personnes que vous ne voulez pas décevoir. Lorsque vous n’êtes plus qu’à un point, un seul, de la victoire, mais savez que tout peut encore s’écrouler. Lorsqu’il vous semble que rien ne tourne en votre faveur, que votre jeu est resté aux vestiaires ou au bar du club-house. L’explosion, ou plutôt l’implosion, car le cataclysme vient de l’intérieur, n’est jamais bien loin du joueur de tennis. Il y a ceux qui, drapés de calme et de confiance en eux, parviennent à ériger des murailles suffisamment imposantes pour s’en préserver. Et puis il y en a d’autres, plus friables, qui cèdent au moindre frémissement. Au plus hautniveau, les exemples sont légion : John McEnroe en son temps, Fabio Fognini ou Benoît Paire aujourd’hui... Voire Roger Federer, si fragile dans sa prime jeunesse, désormais impressionnant de sérénité. « La colère, si elle n’est pas retenue, est souvent plus nuisible pour nous que la blessure qu’elle provoque. » Sénèque ne connaissait pas le tennis, mais ses mots résonnent tout particulièrement aux oreilles des joueurs, qu’ils soient pros ou simples amateurs. Oui, la colère est souvent nuisible – et vous n’aurez pas manqué de noter ce « souvent »... Ce qui laisse supposer qu’elle puisse être positive ? Mais, avant toute chose, quel est le processus qui amène au craquage ? Pourquoi ? Comment ? GrandChelem s’est penché sur ces questions. Analyse des pétages de plombs et autres surchauffes des circuits. Psychopathes des courts, nous voici ! Rémi Capber
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L'OEIL DE LA PSYCHOLOGUE
« Le tennis rend-il fou ? » Guylaine Baroz est psychothérapeute et hypnothérapeute. Passionnée de tennis et pratiquante de longue date, elle répond à GrandChelem pour ce dossier « craquages ».
J
Caractères et caractériels...
Qu’est-ce qui amène un joueur à craquer mentalement sur un court de tennis ? Quels sont les différents facteurs déclencheurs ? GrandChelem a fait son tour d’horizon des plus grands spécialistes de la discipline pour décortiquer leurs pétages de plombs. Analyse. La faute au… public
Que serait le tennis sans ses joueurs aux caractères bien trempés, aux « pétages » de plombs devenus légendaires ? Pour certains, l’énervement est le résultat d’une intervention tierce. Oui, vous l’avez compris, il s’agit du public. Cela a peut-être même pu vous concerner, pris en grippe par un joueur pour un encouragement trop prononcé ou trop chauvin. Un des exemples les plus frappants remonte à 2010. Richard Gasquet, de retour sur le circuit après une suspension pour une certaine histoire de cocaïne, se retrouve en finale du tournoi de Nice face à Fernando Verdasco. Les deux joueurs se livrent un match particulièrement intense et disputé que le Biterrois finit par remporter 6-3 5-7 7-6(5). Mais l’Espagnol réalise un véritable show au cours de la rencontre. Très énervé, il fait admirer son vocable : « Su puta madre ! Puto frances de mierda… Es el peor publico del mundo, los putos franceses… » Bref, inutile de maîtriser la langue de Cervantes pour comprendre. Comme un fin politicien, l’Espagnol fait son mea culpa juste avant Roland Garros. « Après avoir analysé ce qui s’est passé en finale contre Richard, je souhaite demander pardon aux fans, à Gasquet et, bien sûr, au public français. Ceux qui me connaissent bien savent que j’ai toujours eu beaucoup de respect pour mes adversaires et le public, peu importe leur nationalité. Ce qui est arrivé est le fruit de la provocation de deux fans, précisément, qui ne représentent en rien le public français. Jamais je n’aurais dû entrer dans ce jeu. J’aurais dû rester plus calme. » Hasard ou pas, le Madrilène n’a depuis plus retrouvé le chemin menant à Nice…
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La faute à… l’arbitrage
Ils sont les premiers concernés par toutes les décisions sur un court, donc les premiers visés. Arbitres et juges de lignes ont un rôle essentiel, certes, mais ingrat. Les joueurs n’hésitent pas à faire savoir leur mécontentement et à les prendre pour cible avec plus ou moins de classe. Serena Williams en a fait la démonstration. En demi-finale de l’US Open 2009 face à Kim Clijsters, elle est sanctionnée d’une faute de pied sur une deuxième balle, synonyme de double faute. L’Américaine s’emporte, insultant la juge de ligne. « Si je pouvais, je prendrais cette balle, je te l’enfoncerais dans la gorge et je te tuerais », aurait-elle déclaré. Des propos que la juge de ligne rapporte à l’arbitre et au superviseur. La cadette des sœurs Williams écope d’un deuxième avertissement, soit un point de pénalité, scellant le sort de la rencontre – il s’agissait d’une balle de match. Bilan : 82 500 dollars d’amende, une mise à l’épreuve pendant deux ans en Grand Chelem et une interdiction d’US Open en cas de récidive. Mais comment aborder un tel thème sans citer John McEnroe, joueur génial au comportement insupportable ? L’Américain avait le diable en lui ; il était même devenu la terreur des arbitres. Au premier tour de l’édition 1981 de Wimbledon, il est opposé à son compatriote Tom Gullikson. Et, comme prévu, John est intenable. Il traite les juges de lignes d’incapables, jette des raquettes, lance des insultes et… lâche à l’arbitre de chaise une phrase devenue culte : « You cannot be serious ! » Une expression indélébile qui a écrit la légende de John McEnroe.
La faute à… personne
Si les joueurs et joueuses trouvent toujours des prétextes plus ou moins justifiés pour s’emporter, ils peuvent aussi s’énerver sans raison apparente, même lorsqu’ils sont en tête d’un match. Un comble, diriez-vous. En finale du Queen’s 2012, David Nalbandian a tout simplement disjoncté. Alors qu’il menait face à Marin Cilic (7-6 3-4), l’Argentin shoote dans le panneau publicitaire posé aux pieds du juge de ligne. La planche heurte ce dernier qui finit légèrement blessé, une plaie apparente. L’Argentin semblait confus : « J’ai commis une erreur. On est parfois frustré sur le court. C’est difficile de se contrôler. Je suis désolé. » Des excuses qui n’ont pas empêché le superviseur de prononcer sa disqualification. Le Croate remporte le titre. Même s’il déclare vouloir « gagner d’une autre façon », Cilic peut tout de même remercier l’Argentin pour le coup de pouce. Dans un autre style, la finale féminine de Roland Garros 1999 reste aussi dans toutes les mémoires. Martina Hingis, étoile montante à l’époque, est opposée à Steffi Graff, qui joue pour la dernière fois Porte d’Auteuil. La Suissesse, qui mène 6-4 2-0, conteste une annonce « faute » sur un échange anodin (15-0). Elle fait pression sur l’arbitre de chaise pour vérifier la marque. Une vérification qui donne raison à la juge de ligne. Sûre d’elle, elle franchit le filet pour voir elle-même la marque. Un crime de lèsemajesté dans le monde de la petite balle jaune qui lui vaut un avertissement. Les personnes présentes restent incrédules. Hingis perd complètement le fil du match : jets de raquettes, service à la cuillère. Le public se range derrière l’Allemande et hue la Suissesse à chacune de ses contestations. Perdue mentalement, Hingis veut boycotter la cérémonie de remise des prix, mais sa mère la convainc de rester pour assister au couronnement de Graff. Marquée par cette douloureuse défaite, Martina n’a jamais gagné Roland Garros.
La faute à… mon niveau
Le tennis est un sport particulièrement frustrant. Un joueur, qu’il soit professionnel ou amateur, passe par différents états psychologiques au cours d’une rencontre. Un aspect qui nous permet de comprendre ce que peuvent ressentir nos idoles. Et lorsque le niveau de jeu auquel on aspirait n’est pas atteint, la frustration peut vite nous gagner. Demandez à Guillermo Coria. Spécialiste de l’ocre, l’Argentin se présentait en favori de l’édition 2003 de Roland Garros. Sauf que, sur sa route, en demi-finale, il ne pensait pas rencontrer l’ouragan hollandais Martin Verkek, modeste 46ème joueur mondial. Gros serveur, Verkek enchaîne les aces et les services gagnants. Frustrant, presque lassant tant les jeux défilent. Après la perte du premier set au jeu décisif, Coria perd complètement son sang froid et balance sa raquette de rage. Sauf que celle-ci manque de peu de toucher la tête d’une jeune ramasseuse, Perrine Veque. Cette dernière, que nous avons rencontrée, se souvient : « Ma première réaction est de me protéger, mais je ne me sens pas visée. Je comprends qu’il puisse péter un plomb sur une balle de set car moi-même je joue au tennis et je sais que certains moments sont frustrants au cours d’un match... » Si Perrine se montre compréhensive, l’Argentin n’en reste pas moins proche de la disqualification. Le natif de Rufino sait ce qu’il encourt. Il s’excuse et offre son polo à la ramasseuse. Une tunique qui, aujourd’hui encore, fait son bonheur : « Oui je l’ai toujours ! (sourire) » Coria s’en sortira avec un simple avertissement. Verkek, lui, atteindra la finale, avant de disparaître de la circulation, aussi vite qu’il était apparu. Doublement rageant.
e ne pense pas que ce soit particulièrement le tennis qui rende fou. Les débordements dans le sport sont des phénomènes anciens qui tiennent à la rivalité opposant deux joueurs ou deux équipes et cela touche tous les sports de compétition. Au lieu de parler de folie, j’emploierai plus volontiers les termes de « virulence », « combat » ou « colère ». De par ses origines animales, l’homme a toujours été un chasseur doté d’un esprit de domination et de compétition. Les combats dans les temps primitifs existaient pour établir la dénomination dans la hiérarchie sociale, pour assurer les droits territoriaux, pour défendre la base individuelle à l’intérieur de la base occupée par l’ensemble de la colonie. Ces combats étaient menés exclusivement par les mâles. Ce qui pourrait en partie expliquer que ces débordements se retrouvent plus fréquemment chez les hommes que chez les femmes. Cet instinct primitif de combattant s’associe à l’instinct de survie ou violence fondamentale et fait partie intégrante de l’individu encore aujourd’hui. Dans le sport, la compétition représente aussi une menace narcissique, c’est pourquoi les réactions peuvent être violentes à différents degrés, selon que l’estime ou la confiance en soi est touchée. Plusieurs facteurs peuvent déclencher ces débordements : • La frustration, très souvent liée à l’injustice. Les erreurs d’arbitrage, par exemple, victimisent le joueur qui répondra souvent par la colère. • La domination d’un adversaire reconnu comme plus faible. C’est une menace pour l’ego. Si le joueur a une confiance très relative, il va porter un jugement dévalorisant sur sa personne : « Je suis nul, je n’y arriverai jamais. » La réponse affective sera négative et la colère essentiellement dirigée contre lui. La raquette cristallisera cette colère : en la brisant, c’est un peu comme s’il se détruisait lui-même. • Les cris du public. C’est un jugement social négatif qui va amplifier l’anxiété. Un débordement peut aussi être instrumental. La provocation de l’adversaire, par exemple, est utilisée à des fins stratégiques, dans le but d’acquérir un avantage et de déstabiliser l’autre joueur. La recherche de la victoire à tout prix est, quoi qu’il en soit, un déterminant essentiel dans le rapport que le sportif entretient avec la violence. Les conditions de jeu vont donc appuyer essentiellement sur les failles narcissiques provoquant des débordements à la hauteur de leur profondeur. Ces failles sont plus exacerbées à l’adolescence, c’est pourquoi il est souhaitable de faire comprendre rapidement à l’apprenti-joueur que c’est lui qui contrôle son destin et qu’il doit cesser de se croire à la merci des événements extérieurs, comme la chance, par exemple. Il doit apprendre à distinguer ce qui relève de sa personnalité et de son histoire familiale, de ses capacités en tant que joueur, afin d’assumer la responsabilité de ses échecs... et de ses succès ! L’environnement joue également un rôle catalyseur. Certains subissent la pression des parents et des proches. Dans ce cas, la peur de décevoir se rajoute à l’anxiété naturelle de la rencontre. D’autres se sentent investis d’une toute-puissance qui les mène à faire preuve de peu d’humilité, à oublier le respect de l’adversaire et de l’arbitre. Ils se transforment en show-men pour surdimensionner leur ego. Quoiqu’il en soit, ces débordements évoluent selon l’environnement du joueur et les modalités de maturité affective, que certains n’atteindront, hélas, jamais. Mais c’est un autre débat.
Loïc Revol
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dossier Caractères et caractériels...
dossier Caractères et caractériels...
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MENTALIST Sam Sumyk, coach de Victoria Azarenka, et Jacques Hervet, spécialiste en coaching mental, se sont prêtés au jeu de l’interview croisée pour tenter de percer les mystères du « craquage ». Document. Entretiens réalisés par Laurent Trupiano On dit souvent que le tennis rend fou. Vous pensez que la structure même de ce jeu engendre effectivement plus de « psychopathes » que d’autres disciplines ? Sam Sumyk (SS) : Oui, le tennis rend fou, fou d’arrivisme, fou dans le comportement, fou dans l’investissement, parano de la balle jaune... et la plus grande folie, c’est dans la vie quotidienne. Variété subtile d’une marginalisation particulière que seuls les tennismen peuvent partager et comprendre. Le plus beau prototype que je connaisse est un vieux pote. A le voir, c’est un chic garçon, bien élevé, communicatif, poli, tout bien, quoi... On l’imaginerait tout à fait écouter calmement du Vivaldi ou du Beethov’. Derrière ce calme apparent, se cache pourtant une réalité bien différente, une violence que seul le tennis peut engendrer. Metallica est son quotidien. Vamos, mon pote ! Voilà un raccourci de cette belle, saine et solide amitié et, tout cela, grâce au tennis. Néanmoins, le mot « psychopathe » me paraît abusif. Et si c’était les autres qui étaient, eux, trop normaux ? Le tennis engendre de belles et solides amitiés dans cette douce folie... Il faut y faire un distinguo entre sport collectif et individuel – notre sport crée des liens étranges, indéfectibles. Ouais, c’est vrai qu’on est tous dingues... de perfection. Jacques Hervet (JH) : Attention, ce n’est qu’un jeu. Je n’utiliserai pas le mot psychopathe, qui caractérise un comportement antisocial et un manque de « comportements humains »... Le caractériel des courts est, au contraire, très humain. Il ressent et il pense, mais est, le plus souvent, débordé par ses émotions qu’il ne parvient pas à contrôler. Trop de pensées mal gérées, parasites, qui brouillent son action, l’amenant à un comportement hors-cadre. Le joueur sort alors des règles du jeu et passe à l’acte : bris de raquette, injures... Ce qui ne l’empêche pas, en-dehors du court, de devenir le plus doux et gentil des collaborateurs. D’ailleurs, il faut oublier ce cliché : « Je suis sur le terrain ce que je suis dans la vie. » Cela peut arriver, mais aussi le contraire. Chaque joueur doit comprendre qu’il est le seul à pouvoir remédier à un problème de comportement.
« Le tennis rend fou, fou d’arrivisme, fou dans le comportement, fou dans l’investissement, parano de la balle jaune... » En tant que coachs, estimez-vous plus intéressant de bosser avec des caractériels qu’avec des joueurs calmes ? SS : Je me verrais mal travailler avec un régiment de carottes ou de légumes visqueux. Il est nécessaire de bosser avec quelqu’un qui a du caractère, même trop... Du reste, il n’y a pas de joueur calme. Il n’y a que des joueurs qui contrôlent mieux leurs pulsions que d’autres, mais ça aussi, cela s’apprend. En tennis, au haut-niveau et sur le circuit en particulier, il n’y a pas de bons toutous, de bons gentils ou de bonnes pâtes. Les joueurs ont dû en chier pour en arriver là, tuer moult adversaires dans la sueur et la rage. Ce n’est qu’une fois qu’ils sont arrivés au sommet qu’ils se prennent à rêver d’être délicieusement gentils, agréables, communicants devant la presse et le public... JH : Le coach de tennis aime le joueur qui a de l’énergie et une motivation pour progresser dans la durée. Il aime les proactifs, ceux qui en veulent plus que les autres. Il n’aime pas les suiveurs, qui attendent tout d’eux. Il n’aime pas ceux qui trichent avec le travail. Le joueur peut être calme ou difficile, peu importe, du moment qu’il dirige son énergie vers des solutions constructives et partagées avec le coach. Surtout, le coach reste sensible à une amélioration de l’attitude et du comportement du joueur, même minime. Mais attention aux retours en arrière avec des mauvais comportements trop souvent répétés, ils sapent leur meilleure volonté ! On peut voir des garçons qui partaient de très loin... comme Benoît Paire, qui a su progresser chaque année dans le comportement aux côtés de Lionel Zimbler (son coach), même si tout n’est pas encore parfait !
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On a beaucoup expliqué que John McEnroe jouait mieux quand il était énervé. Pensez-vous possible de pratiquer son meilleur tennis dans ces conditions ou faut-il toujours privilégier le calme pour atteindre la réussite ? SS : Ah, John... La perle du tennis moderne, qui a fait vibrer des générations, et moi le premier. Je suis fan de son tennis, de ses résultats et, plus encore, de sa personnalité. Il en avait de sérieuses dans son short ! En fait, il jouait comme il pensait, en force et caractère, le niveau partout. Il ne jouait pas mieux quand il était énervé, non, non, il jouait avec ses pulsions. Ce sont les autres qui jouent en réfrénant leurs pulsions... quelle frustration ! Une seule exception confirme la règle : Rodgeur, le magnifique (Federer). Tout dans le calme contrôlé et le talent. Je ne connais pas d’autre garçon qui conjugue ses qualités de tennis aux antipodes de sa manière d’être et de jouer. En revanche, à mes joueuses successives, je ne leur ai jamais demandé d’être dans le calme. Libre cours aux pulsions, à l’envie... Je me réjouis des joueurs impulsifs et combatifs ! JH : John était un spécialiste de l’interruption et de la rupture. Il utilisait un temps du match pour en changer le rythme. Surtout, quand il ne se sentait pas bien. Il créait une diversion par son comportement et installait une tension supérieure avec l’autre joueur ou avec l’arbitre. On se rappelle de ses invectives ou de ses face-à-face avec Jimmy Connors… Lui était parfaitement en phase avec ces interruptions. Peut être énervé pendant l’altercation, mais il gérait souvent sans problème le retour au jeu, revenant très vite dans la partie après l’incident.
« En tant que coach, je pense qu’il est nécessaire d’intervenir auprès de mon joueur pour le reprendre si son comportement devient mauvais. » Lorsque vous avez été confrontés à un craquage, comment avez-vous abordé, ensuite, le sujet avec votre joueur ? Toi, Sam, tu as dû en voir des vertes et des pas mûres avec Vera Zvonareva... Il y a des techniques particulières ? SS : Vera n’est pas différente des autres. Elle le manifeste un peu plus. Les craquages, comme vous dites, ont différents niveaux de signification plus ou moins visibles. Et heureusement qu’ils existent. Quel serait le rôle d’un coach ? Il n’y a pas de recette miracle en la matière, hormis le temps et l’expérience ; le travail sur soi sert éminemment les autres... La maturité ultime et l’expérience acquise au fil des ans font oublier ces fameux craquages au prix d’une prise de recul : il y a plus grave dans la vie que les états d’âme d’un joueur de haut-niveau. JH : En tant que joueur, je l’ai vécu jeune… et il m’a fallu du temps pour comprendre ce qui se passait. En tant que coach, l’un des exemples qui me vient, c’est Mark Knowles, qui explosait souvent en plein match… Il était présenté comme un joueur « faible mentalement »… alors que je trouvais qu’il était plutôt fort au niveau des pensées, de ses ambitions, de son travail. En revanche, il y avait une absence de contrôle de ses émotions, c’est la batterie émotionnelle qui flanchait. L’enjeu a été de mieux gérer l’escalade et le processus de montée émotionnelle, et d’instaurer des soupapes pour les périodes critiques, des rituels pour évacuer le trop plein qui s’additionnait au fil du match. En tant que coach, on peut tout accepter pour que son joueur parvienne à des résultats ? Invectives, signes, gestes, comme cela se passe quelque fois... SS : On ne peut pas tout accepter, pas plus qu’on ne peut tout imposer. Le prix à payer pour « réussir », c’est le travail et la collaboration, l’échange le plus idéal pour que chacun puisse trouver le meilleur équilibre possible. C’est simple et le plus difficile à la fois. Personnellement, je ne crois pas à des
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Jacques Hervet
a rejoint notre team E-Coaching sur
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rapports de force : un gagnant et un perdant ou, pire, dispenser son savoir à l’usage de celui qui ne sait rien. Non, on s’enrichit des différences de chacun, une forme subtile d’amour, peut-être.
Comme c’est déjà le cas avec Ronan Lafaix, vous pouvez faire appel à Jacques pour qu’il vous donne, via Internet, des conseils pour progresser. Pour notre dossier spécial « craquages », il a bien voulu répondre avec précision à une question cruciale : « La colère est-elle bonne pour être performant ? » Jacques Hervet : Oui, elle peut l’être. A condition de la maîtriser. Cela dépend aussi de la personne et de son fonctionnement. Comme un starter de voiture, elle peut enclencher le démarrage d’une action, mais elle peut la noyer également. Je conseille de mieux se connaître pour comprendre comment utiliser cette forme d’énergie, ainsi que de mieux apprendre à percevoir la situation vécue. S’il est parfois nécessaire d’injecter de l’énergie, d’autres fois, le calme est préférable. La colère peut aider à retrouver une tension nécessaire à la compétition, mais trop de colère fait perdre la lucidité. Le curseur doit être réglé en fonction de soi, de ce qui est bon et utile pour soi, tout en maintenant, au long terme, un équilibre entre excitation et relaxation. Un exercice simple est de jouer avec sa respiration. Par exemple, quand le joueur sent qu’il devient passif, qu’il se laisse faire, qu’il commence à regarder son adversaire mieux jouer et que la peur de se faire remonter se fait sentir, une option est de mettre plus de « Colère » – Colère=énergie, détermination, envie –, transformer la « Peur » en « Colère » et remplacer les pensées par des intentions et actions à faire – quelques phrases positives sur ce que je suis et ce que je fais. Et, surtout, repasser au vert par la batterie « Physique » : prendre son temps, sautiller, poings fermés, puis ouverts... Le tout, avec une respiration plus contrôlée : centrée sur l’inspiration, suivie d’une expiration courte ou bloquée quand j’ai besoin de colère et d’énergie à court terme, qui alternera avec des expirations plus longues et tranquilles, si j’ai besoin de plus de relâchement et de calme.
JH : Le tennis est l’un des très rares sports qui ne permet pas d’interventions pendant le jeu, ni conseils, ni coaching, ni présence sur le terrain. Aucune intervention. Excepté une fois par set pour la WTA. Chez les pros, la règle a du mal à tenir, quoiqu’il soit difficile de parler à son joueur depuis les tribunes… Chez les jeunes de 10 ans, également. Mais cette règle est-elle bonne pour l’éducation d’un jeune joueur ? N’aurait-il pas bénéfice à avoir quelques conseils et quelques réprimandes dès qu’il s’égare sur le court – triche, jet de raquette, grossièretés ? En tant que coach, je pense qu’il est nécessaire d’intervenir auprès de mon joueur pour le reprendre si son comportement devient mauvais.
« On est tous tentés, un jour, de s’anéantir dans l’atmosphère de ses propres extases. » Cette idée de dossier nous est venue en observant de plus près les frasques répétées de Fabio Fognini. Travailler avec un tel joueur pour parvenir à le stabiliser, ce serait un challenge que vous aimeriez relever ? SS : On est tous tentés, un jour, de s’anéantir dans l’atmosphère de ses propres extases. On peut s’entourer d’aides les plus diverses. On l’a tous fait, on a tous consulté des rebouteux de l’âme, des manipulateurs de neurones, des charlatans aux élixirs euphorisants, des marabouts encombrants. Et si, la solution, c’était simplement soi, et rien d’autre ? Vous faites référence à Fabio Fognini, mais qui n’a jamais balancé un match ? De manière visible ou plus intériorisée ? En réalité, je n’ai aucune préférence pour entraîner, ni d’antagonismes par rapport à tel ou tel joueur. JH : Plus qu’un challenge, c’est mon métier et ma raison d’être. De me lever chaque matin. J’ai moi-même vécu ces difficultés dans la gestion de mes émotions quand j’étais jeune, sur le court, puis en tant que coach, avec de nombreux joueurs. J’ai voulu aller plus loin et approfondir les mécanismes du mental et de la performance. Me former, travailler en thérapie sur moi, en groupe, apprendre des concepts et processus d’aide pour développer des accompagnements sur mesure à destination de personnes et d’équipes soumises à d’intenses pressions : athlètes, dirigeants, managers, commerciaux. Dans un cas comme celui-ci, qui est plus lié à la psychologie qu’au tennis proprement dit, ne faut-il pas faire appel à un spécialiste ? SS : On fait appel à tout et à rien. Effectivement, tous, on peut être amenés à faire appel à un « psy », qu’il soit « -chologue », « -chiatre » ou « chiant »... Peu sont efficients, peu, aussi, sont capables de s’oublier dans la relation de thérapeute. Alors, pour moi, c’est simple : une relation la plus alchimique possible, en pratiquant simplement ce que j’appelle « l’oubli de soi », sans accaparer la tête d’autrui, une confiance saine et réciproque. JH : Le coach de tennis a les moyens de travailler sur des aspects mentaux et émotionnels. Comme sur les aspects physiques et technico-tactiques. Mais en a t-il le temps ? Est-il à l’aise de passer du rôle d’entraîneur technique, qui distille ses conseils et développe son joueur sur le court, à celui de confident, d’entraîneur psychique, qui porte l’oreille à ses problèmes ? Souvent, le coach délègue, tout en gardant le contrôle de l’ensemble. Parfois, aussi, les intervenants ou soi-disant préparateurs
mentaux ne restent pas à leur place… c’est un souci. Je crois à la direction d’une personne : le coach principal, et à l’apport de ressources temporaires et bien ciblées dans un cadre précis. C’est ce qu’il se passe dans mon association avec Frédéric Fontang depuis 2008 ; nous avons expérimenté cette dimension de supervision et de mentoring dans son travail avec Jérémy Chardy et Vasek Pospisil.
« Un bon ego aide à construire sa motivation dans les challenges, les défis que l’on se fixe. » Est-il facile de repérer la source des craquages, des troubles, de ces comportements, d’établir un diagnostic ? Il y a peut-être des similitudes entre les différents cas... SS : Non, il n’y a pas de diagnostic à faire, on n’est pas des toubibs. Cela dit, avec un minimum d’observation et de bon sens, on voit tous ce qui pèche, où cela ne vas pas. Même vous, les journaleux (rires) ! Donc, a fortiori, les entraîneurs. Il n’y a pas de recette miracle, mais une adaptation aux circonstances et à la personnalité du joueur. La confiance se gagne, mais disparaît aussi rapidement qu’elle est venue. C’est toute la démarche d’un entraîneur : se remettre en confiance pour la transmettre à son joueur. JH : Il faut du temps. Attention à ne pas aller trop vite en projetant sur un joueur ce qui a marché pour un autre. Chaque cas est unique. Chaque joueur vient avec son lot d’expériences, son vécu, sa sensibilité, ses pensées, etc. On se doit de s’ouvrir à lui, sans jugement, sans idée préconçue, sans solution pré-existante… sous peine de rejet. Oui, il y a néanmoins des modèles. Je travaille avec des modèles d’analyse transactionnelle ou de socio-styles et j’ai créé, moi-même, mes propres modèles. Mais il ne s’agit surtout pas de mettre les athlètes dans des cadres trop fixes : ces modèles sont évolutifs. Ils donnent des indications. Ils servent de repères de travail avec le joueur. Chaque style a ses « plus » et ses « moins », aucun n’est meilleur que les autres. Cela peut se résumer à des crises d’ego ? Il y a un certain nombre de vrais talents qui ont ou ont eu ces problèmes, McEnroe, Gaudio, Fognini... SS : Ah, question d’ego... est-il surdimensionné ? Ce n’est pas forcement lié au talent. D’abord, il faut partir de soi. On a tous un ego, pas au même niveau, c’est vrai, qui peut devenir un handicap ou une arme redoutable. Narcisse, le premier des joueurs modernes, balayait d’un revers puissant toutes les critiques le concernant. Il est vrai qu’à défaut d’une petite balle jaune, il avait un ballon de foot au milieu du bide. C’est une caricature, bien sûr... J’ai, toutefois, une pensée affectueuse pour ceux qui balancent ; la colère est la saine révolte et McEnroe en est la meilleure illustration. Donc, au final, pas d’ego, pas de champions.
Pour en savoir plus www.welovetenni.fr.
Retrouvez l'intégralité de l'entretien de Jacques Hervet qui vous donne des clés supplémentaires pour vous maitriser, c'est dans la rubrique interviews: www.welovetennis.fr/interviews
JH : L’ego… Il en faut pour réussir au haut-niveau dans le tennis ou d’autres sports. C’est cette force qui nous pousse à être reconnu, à vouloir briller, à réussir… Un bon ego aide à construire sa motivation dans les challenges, les défis que l’on se fixe. Mais, souvent, quand on évoque l’ego, on parle de cette trop forte confiance en soi, cette fierté déplacée, cette absence de doutes et de remises en cause. L’ego surdimensionné, dirais-je comme Sam. C’est cette mauvaise perception de son ego qui est dommageable. Un ego qui serait la représentation fausse qu’un individu se ferait de lui-même. Ne pas voir ses limites, ne pas se connaître, ses forces et ses faiblesses.
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dossier Caractères et caractériels...
Bastien Fazincani
« Ce qui revient souvent chez les jeunes qui pètent les plombs ? La comparaison à l’adversaire » Bastien Fazincani est responsable du team féminin chez ISP Academy. Travaillant avec de jeunes joueuses tout au long de l’année, il est régulièrement confronté aux frasques de ses ados. Pour GrandChelem, il raconte son vécu aux côtés de ces caractérielles. On a l’impression qu’il y a plus de caractériels chez les jeunes que chez les adultes. C’est un faux sentiment ou une idée que tu partages ? Non, je ne suis pas sûr. On trouve simplement cela plus légitime et pardonnable lorsqu’il s’agit de jeunes, car on se dit qu’ils apprennent, se forment, se forgent. Cela passe par un tas d’erreurs, dont celles du comportement. La principale différence vient du fait que le jeune va mettre énormément de temps avant de se rendre compte de cette carence et du mal qu’il se fait à cause de son mauvais caractère sur le court. L’adulte, lui, est généralement très conscient de ce qu’il fait, mais il le fait car c’est en lui ; il peut même en avoir besoin et être là pour cela, allant jusqu’à ressentir une forme de plaisir en laissant libre court à ses émotions les plus folles sur le terrain, comme s’il en faisait une sorte d’exutoire. Le jeune, de son côté, est beaucoup moins bien armé psychologiquement pour prendre du recul sur ses actes et leur impact. Afin d’envisager un changement d’attitude, il faudra qu’il accepte cette faiblesse et, pour l’accepter, il devra d’abord la constater. Tout cela vient avec l’expérience, le vécu. C’est là que le travail du coach peut être long et laborieux, en fonction de la maturité du joueur, de son objectivité, de son ouverture à la critique, de son désir d’évoluer. Tu intègres la possibilité du craquage dans tes programmes ? L’intégrer, c’est compliqué, cela voudrait dire être capable de le prévoir... Or, tout le charme du craquage réside dans son imprévisibilité (rires) ! Le tennis peut rendre fou ; pour le coach, comme pour le joueur, il faut faire avec, tout simplement parce que c’est une donnée normale. Tout le monde craque, à un moment ou à un autre, c’est humain. Le truc reste de savoir l’anticiper pour l’éviter ou être prêt à réagir et y faire face. Plus le coach connaît son
joueur, plus il arrivera à le sentir venir. Il pourra ensuite choisir de s’adapter ou laisser éclater la foudre, ce qui peut parfois être bénéfique. Quoi qu’il en soit, c’est aussi une sorte de stratégie à développer à l’entraînement. Si tu laisses ton joueur craquer lors des séances sans jamais chercher à l’aider, parce que tu estimes qu’à l’entraînement, ce n’est pas grave, il ne se passera sûrement pas de miracle en match.
comme s’il était nul et que c’était une honte, un scandale de ne pas le battre. Cela engendre un sentiment de culpabilité et la spirale devient alors irrattrapable. Parce qu’ils se pensent ou se voudraient plus forts, ils n’acceptent pas de batailler pour gagner. La suite ? Craquage et auto-destruction, plutôt qu’objectivité et réflexion. Mon adversaire joue de cette façon ? Je l’accepte. Et je m’adapte.
Comment tu gères ces problèmes ? Tu reçois de l’aide ? De l’aide, on en reçoit tous les jours, consciemment ou non. Quand on rencontre un problème avec un joueur, quand on bute sur une étape ou quand on a une discussion que l’on relate à une tierce personne, un autre coach, un ami… Au quotidien, les coachs échangent des avis, des idées, des solutions. En partageant nos expériences, on s’ouvre l’horizon à des idées qui vont, peut-être, nous influencer le lendemain dans notre coaching. Il y a des similitudes chez ces joueurs capables de péter un plomb ? En termes d’environnement, de talent... J’aurais tendance à dire « oui », bien que je reste persuadé que ce n’est pas uniquement une question de caractère et de personnalité. J’en ai vu, des furieux, depuis 12 ans que j’entraîne ! Certains avec un environnement qui pourrait donner une forme de légitimité à leur comportement. D’autres avec des parents à l’opposé de tout cela, qui eux-mêmes ne reconnaissaient pas leur enfant sur un court de tennis. Le point commun que je trouve à ces joueurs et joueuses ? Ce sont souvent des gens créatifs, des artistes dans leur genre. Néanmoins, le truc qui revient souvent chez les jeunes qui pètent les plombs, c’est la comparaison à l’adversaire. C’est l’âge qui veut cela, aussi... On les entend critiquer le joueur d’en face, parfois même ouvertement,
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Propos recueillis par Laurent Trupiano
Hall of Fame
Jeff Tarango
« Je n’ai fait que sortir du court... » La Rédaction a désigné sans réelles difficultés son podium des joueurs les plus caractériels. John McEnroe en occupe logiquement la plus haute marche, suivi de près par Fabio Fognini. Ce duo est complété par l’inévitable Marat Safin. Mikhael Youzhny, Xavier Malisse et Benoît Paire ont également été cités, tout comme Jeff Tarango. Raison de plus pour aller poser quelques questions à ce gaucher américain qui avait fait parler de lui suite à une altercation mémorable avec Bruno Rebeuh, arbitre de chaise. C’était à Wimbledon, au troisième tour, en 1995. Interview. Entretien réalisé par Loïc Revol
19 ans après l’incident de Wimbledon, est-ce que tu reparles à Bruno Rebeuh ? Non. Tu as des regrets par rapport à ton comportement ce jour-là, est-ce que c’est une chose que tu referais aujourd’hui ? Est-ce que je le referais si j’avais le choix ? Non, je laisserais quelqu’un d’autre s’y coller... Ce jour-là, tu es sorti de tes gonds. Comment la décision d’un arbitre peutelle mettre un joueur dans un tel état ? Vous savez, j’estime être simplement dans mon droit. C’est un enchaînement de décisions suspectes qui, si vous avez vu le match en entier, ne peuvent que vous amener à cette conclusion : cette rencontre était selon moi arrangée. Franklin Johnson, ancien Président de l’USTA et membre honoraire à vie de l’ITF, a même déclaré, lors de ma défense en 1995, en qualité de témoin oculaire, qu’il n’avait jamais vu de sa vie un arbitre prendre autant parti. C’est la seule raison de ton craquage ou le public et l’ambiance y ont aussi contribué ? En 1995, c’était ma septième participation au tableau principal de Wimbledon. Je n’avais jamais reçu d’avertissement pour violation
du code de conduite avant cela. Et je n’en ai jamais reçu après, alors que j’ai joué là-bas en simple, en double et en double mixte à presque chacune de mes 13 participations. Comment as-tu composé avec cet incident passé, alors que beaucoup de personnes estiment simplement que tu as pété un plomb ? Honnêtement, les joueurs ont respecté ce que j’ai fait. Je n’ai insulté personne et je n’ai rien fait d’autre que de sortir du court et demander que justice soit faite. Qu’as-tu dit à ta femme après qu’elle a giflé l’arbitre ? Elle m’a juste défendu, à la française, et je l’ai remerciée. Elle a montré au monde quel lâche est ce gars. On se souvient également de la fin de ton match contre Thomas Muster, à Roland-Garros, en 1997, où l’Autrichien refuse de te serrer la main. Tu lui en as reparlé, depuis ? Oui, à de nombreuses reprises ! Après le match, il est venu me voir dans les vestiaires, m’a serré la main et s’est excusé. A sa place, tu pourrais comprendre ce qu’il a fait, sachant qu’il détestait ton comportement sur le court ? J’essayais de gagner… Il ne pensait pas
que je pouvais le battre à Roland-Garros. Pourtant, j’y était déjà parvenu, certes sur dur, à Tel-Aviv, 6-2 6-4. Je pensais que j’étais capable de faire la différence sur mes qualités et grâce à mon gros mental. Selon moi, lui ne pouvait me dominer que sur le physique. C’est de cette manière que j’ai abordé la rencontre. Beaucoup de joueurs ont essayé de jouer avec le mental de leur adversaire et sont parvenus à leur fin. On dit souvent que le tennis d’aujourd’hui manque de joueurs à fort caractère. Tu es d’accord avec cela ? Les règles du tennis ont définitivement forcé les joueurs à se comporter d’une manière beaucoup plus barbante. Moi, j’ai poussé pour qu’on soit plus souple avec les gars qui cassaient leur raquette, par exemple. Ou qu’on laisse les fans garder les balles qu’ils attrapent, pendant un match, qu’on soit moins strict avec le public quand il fait du bruit... Selon moi, le tennis doit s’adapter et devenir plus « fan friendly ». Aujourd’hui, tu te retrouves dans un joueur, en particulier ? Bien sûr. Mes deux enfants, âgés de six et quatre ans. Ace et Jesse.
« Crazy Dany » Nous aurions pu, également, décerner la palme d’or à un joueur autrichien très connu des arbitres et autres parieurs, Daniel Koellerer, dont la carrière a marqué les esprits par ses frasques et sa singularité. Portrait rapide de la folie ordinaire de ce caractériel hors-catégorie, qui a fini par être banni des courts à vie.
C
olérique, agressif, insupportable, agaçant. Autant de qualificatifs peu flatteurs qui reviennent au sujet de Daniel Koellerer. Né le 17 août 1983 à Wels, en Autriche, Daniel Koellerer débute sa carrière professionnelle à partir de 2002. Jusque-là, rien à signaler. Sauf que « Dani » sème la terreur auprès des arbitres, des juges de lignes, des ramasseurs, spectateurs et, surtout, de ses adversaires lorsque ses nerfs lâchent. Une étiquette de joueur caractériel que le garçon a tout fait pour entretenir. Ses frasques sont devenues cultes. En 2006, au cours d’une tournée disputée en Amérique du Sud, il écope de six mois de suspension pour mauvais comportement. De quoi bien cerner le personnage. « Dani » est également capable de briser sa raquette en deux sur son genou après une défaite à Munich face à Philipp Petzschner. L’Autrichien est aussi ce genre d’individu qui se crache dans la main avant de serrer celle de Filippo Volandri. Charmant. Ainsi se fait-il apprécier de ses collègues – on comprend qu’il ait ensuite du mal à trouver des partenaires d’entraînement. Passablement agacé par son comportement sur le terrain, Stefan Koubek, un compatriote, était tout proche de l’étrangler sur son banc. Mais son chef d’œuvre absolu remonte à 2010 lors d’un Challenger à Szczecin, en Pologne, face à Pablo Cuevas. À l’entame du troisième set, Koellerer est au service. Alors que l’échange s’installe, il monte au filet et joue une volée amortie. Cuevas se précipite, donne un coup de raquette qui passe de l’autre côté du filet, mais rate la balle... Koellerer s’écroule alors au sol, sans raison apparente – comme s’il avait été touché par le coup de l’Uruguayen, ce qui n’est absolument pas le cas. L’Autrichien se tord de douleur, mais personne ne réagit. Contraint de persister dans sa mauvaise foi, il rejoint son banc en boitant, et abandonne. Une simulation d’exception. Mais une telle carrière devait se terminer en apothéose. Le 31 mai 2011, Daniel est suspendu à vie par la Tennis Integrity Unit « pour avoir tenté de truquer des matchs ». Un clap de fin à l’image de sa carrière : controversé. Loïc Revol
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GRANDCHELEM - magazine d’informations GRATUIT sur le tennis - bimestriel - septembre-octobre 2014
Les pétages de plombs de Jeff Tarango Au troisième tour de Wimbledon, en 1995, Jeff Tarango est mené 7-6(6) 2-1 par Alexander Mronz lorsque tout bascule... Sur une balle adverse annoncée « faute », Bruno Rebeuh, l’arbitre français de la rencontre, overrule son juge de ligne pour donner le point à Mronz. Tarango s’approche de lui, commence à discuter... puis rejoint sa ligne de fond de court, passablement énervé. En réponse aux quelques manifestations du public, il lâche alors : « Oh, shut up ! » L’arbitre lui inflige immédiatement un avertissement pour violation du code de conduite. L’Américain n’en croit pas ses yeux : « Comment ça ? Pour avoir dit « shut up » ? » Il proteste et en vient à appeler le superviseur sur le court, réclamant le remplacement de Rebeuh. Evidemment, ses doléances ne sont pas entendues et il lui est intimé de recommencer à jouer. Tarango n’en peut plus et lance, en retournant de son côté du terrain... « Vous êtes l’officiel le plus corrompu de ce sport ! » L’arbitre réagit : nouvel avertissement et point de pénalité. L’Américain explose. « C’est fini ! » Il range sa raquette, prend son sac et quitte le court. Pis, un peu plus tard, sa femme, une Française, gifle Bruno Rebeuh. Jeff Tarango sera sanctionné d’une amende de 45 000£ et interdit de participation à Wimbledon, l’année d’après. Deux ans plus tard, à Roland Garros, il livre un véritable numéro de cirque face à Thomas Muster. Imitant les ahanements de son adversaire à la fin du premier set, il se justifie en conférence de presse : « A un moment donné, les grognements qu’il pousse font un écho dans ma tête, c’est vraiment trop. C’est fou, hein, ce bruit qu’il fait... Et moi, je le fais une fois, je me prend un let. C’était une comédie, c’était ridicule... » Plus tard, il provoque Muster en gonflant les bras ; celui-ci le vise sur un smash ; l’arbitre descend de sa chaise une quinzaine de fois pour vérifier les marques ; Tarango sert à la cuillère... L’Américain finit par perdre le match 7-5 1-6 6-2 6-1, s’approche pour serrer la main de son adversaire... qui la refuse. Encore un sacré moment de caractère !
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