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LE MAGAZINE - N° 4 - 2010/2011

la GTJ fait son cinéma Le bonheur est dans le pré-bois La GTJ à cheval

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Philippe Boucher

SOMMAIRE

LES GRANDES TRAVERSÉES DU JURA - Le Magazine - N° 4 - 2010 / 2011

P. 4-5

À l’heure de la pause

P. 6-7

La GTJ à ski

P. 8-9

La GTJ à VTT

P. 10-11

on tourne

La GTJ à pied

P. 12-13

La GTJ à raquette

P. 14-15

La GTJ à vélo

P. 16-17

Chemin faisant

P. 18-19

VOUS qui, dans ces paysages quasi irreels, avez parfois l’impression de vous retrouver au beau milieu d’un decor de cinema…

Publics pluriels

P. 20-21

Silence… ÉDITO

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i nous avons choisi de placer ce nouveau numéro du « Mag » des Grandes Traversées du Jura sous le signe du cinéma, ce n’est pas par hasard… D’abord (et la tendance semble aller en s’accentuant), de nombreux cinéastes choisissent les Montagnes du Jura pour les tournages de longs métrages – certains de nos hébergeurs en ont été les premiers témoins, lire en page 6… Ensuite, les GTJ ont ellesmêmes « sauté le pas » en confiant la réalisation d’un film

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La nature pour écrin

Les Grandes Traversées du Jura - Le Magazine

vidéo au journaliste Philippe Boucher (1). L’hiver 20092010 permettra le tournage des dernières images, et le DVD sera bientôt disponible à l’association GTJ. Enfin (et surtout !), nous avons pensé à vous, GTJistes de France et de Navarre qui, dans ces paysages quasi irréels, avez parfois l’impression de vous retrouver au beau milieu d’un décor de cinéma… Mais sur les GTJ, pas d’acteurs ni de figurants : chacun est à sa place… Les rues villageoises ne sont pas des reconstitutions, la lu-

mière de l’aurore ou du crépuscule est totalement naturelle… TOUT est vrai, jusqu’au chamois ou au lynx que vous entrapercevrez peut-être au détour d’un sentier… Regardez, humez, écoutez, touchez : tout est bien RÉ-EL… Comme au cinéma, le temps va parfois sembler s’arrêter sur votre itinérance, s’étirer, à mille lieues de l’effervescence des villes et de l’empressement à tout vouloir ou devoir faire dans la précipitation. Vous allez être surpris : prendre son temps est un art. « La méthode

authentique consiste à ne rien faire de spécial, écrivait un sage chinois, pour faire du feu le vent m’apporte assez de feuilles mortes ». Votre trace est unique, le scénario original. Vous avez rêvé de votre randonnée pendant des mois, compulsé les cartes et les topo-guides, imaginé vos étapes et vos rencontres… et vous voici maintenant quelque part dans les Montagnes du Jura, en train de feuilleter ce magazine qui vous invite déjà à revenir… Car sur les GTJ, le film s’apparente plutôt à une série dont les épisodes sont toujours différents, variant selon les saisons et le mode de déplacement, les caprices de la « star » météo, vos compagnons d’itinérance, votre façon de voir les choses…

Et si d’aventure vous en croisez qui ne marchent pas au même pas que le vôtre, ne croyez pas que ce soit pour le tournage de Y’a pas l’feu au lac : un peu plus pressés que les autres, ces GTJistes-là ont tout simplement hâte de connaître la suite et de voir ce qui les attend de l’autre côté de la montagne… Mais n’en faites pas tout un film, venez plutôt vivre le vôtre ! (1) Ce réalisateur au palmarès impressionnant, qui a travaillé pour toutes les grandes chaînes nationales, a notamment collaboré avec Nicolas Hulot pour Ushuaïa Nature.

La GTJ à cheval

P. 22

Bien préparer sa GTJ

P. 23

LES GRANDES TRAVERSÉES DU JURA – Le Magazine n°4 GTJ - 15 et 17 Grande Rue - 39150 Les Planches en Montagne Tél. : 03 84 51 51 51 Président : Bruno Ladet ISSN 1955-6853 Dépôt légal : 1er trimestre 2010 Éditeur : Parc naturel régional du Haut-Jura Directeur de la publication : Jean-Gabriel Nast Maison du Parc du Haut-Jura – 39310 LAJOUX Comité de rédaction : Virginie Bohard, Valérie Dalmais, Ginette Henriet, Bruno Ladet, Evelyne Muller, Constance Rameaux, Studio Lautrec, Lætitia Vandelle, Bernard Vuaillat. Interviews et rédaction des articles : Constance Rameaux. Coordination rédactionnelle et technique : Evelyne Muller Crédits photographiques : F. Berlucchi - P. Boucher - J. Carrot - CRT FrancheComté-e / office_de_tourisme_jura_sud - V. Dalmais - M. Delannoy - Espace Évasion - F. Eymériat - O. Frimat - M. Frys - S. Hallstone - IRIMM et D. Cesbron / Région Franche-Comté - R. Jacobs - P. Jouille - B. Ladet - A. Martin - Outdoor Aventures - F. Parenton - J. Pelourdeau - Pixland - PNRHJ / E. Muller - Réserve Naturelle de la Haute Chaîne du Jura - Snowday - D. Weisslinger - G. Woodward. Photo de couverture : Philippe Boucher Photo au dos : Jack Carrot Création graphique : Studio Lautrec

Bruno Ladet

président de l’association GTJ

Impression : Imprimerie Simon - Ornans (25) Ce document a été imprimé à l’encre végétale sur papier recyclé par un imprimeur certifié Imprim’Vert Les informations contenues dans ce magazine ne sont pas contractuelles.

N° 4 - 2010-2011

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La nature

pour écrin

Lis Martagon

Bienvenue aux invités des Montagnes du Jura ! Merci à Christian Bruneel (PNRHJ)

D

es invités sur les Montagnes du Jura ?… À quels hôtes de marque avons-nous donc l’honneur ?… Mais à vous, bien sûr, GTJistes venus de tous les horizons ! Pour jouir pleinement de ce vrai privilège (déambuler en toute autonomie dans un milieu préservé), il suffit d’observer la règle d’or de l’invité : se faire le plus discret possible en se « coulant » dans le paysage… On n’aurait pas l’idée d’arpenter les parquets du château de Versailles avec des chaussures à crampons, d’y lâcher ses yorkshires ou de graver ses initiales sur les lambris… Si la valeur des monuments bâtis par l’homme est unanimement reconnue et respectée, il n’en va pas toujours de même pour les milieux naturels – qui n’en sont pas moins précieux, et qui sont par surcroît indispensables à l’équilibre de nombreuses espèces, dont la nôtre.

Tout le plaisir est pour vous ! À l’instar des monuments « classés », de nombreux secteurs de grand intérêt environnemental ont été repérés sur les Montagnes du Jura (et donc sur les GTJ). La reconnaissance de la qualité de ces milieux (au niveau départemental, régional, national ou européen) a entraîné la mise en place de différentes mesures de protection – des mesures qui peuvent parfois paraître restrictives, mais qui sont le gage de la préservation

dans le temps de ces zones « repérées »… pour le plus grand bonheur de l’homme en général et du randonneur en particulier. Ainsi « l’invité » des Montagnes du Jura a-t-il régulièrement l’occasion de se trouver au cœur de zones « Natura 2000 » (tous les massifs forestiers traversés par les GTJ dans le Parc naturel régional du Haut-Jura bénéficient de ce classement européen), ou d’un secteur reconnu au niveau national pour son intérêt floristique et/ou faunistique… Ici, pas d’interdit ni de règlement spécifique : on compte simplement sur tous les acteurs (depuis l’exploitant forestier jusqu’au randonneur de passage !) pour que ces milieux d’exception soient respectés comme tels.

Agir en acteur, pas en consommateur Sur les secteurs classés « en arrêté de biotope » (la forêt du Prince, les massifs du Risoux ou du Massacre…), l’utilisateur est incité à encore plus de précautions, et notamment à tenir son chien en laisse. En période hivernale : ne pas sortir des pistes de ski et de raquettes, afin de préserver la quiétude du Grand Tétras… Quant à la réserve naturelle de la Haute Chaîne du Jura (1), elle est encore plus chouchoutée : sur ce secteur éminemment sensible, la réglementation s’applique tout au long de l’année… Ainsi, les itinéraires balisés prennent en compte, plus qu’ailleurs, la sensibilité des milieux et des espèces, le camping et le feu y sont proscrits et les chiens interdits, même tenus en laisse ! Terminons par un cas particulier, celui de la réserve de Remoray dans le Haut-Doubs : la GTJ « cyclo » la longe, mais n’y pénètre pas (2)… … Est-ce à dire qu’on ne peut RIEN faire sur les GTJ et les Montagnes du Jura, et qu’il faut marcher sur la pointe des pieds ? ! Que nenni ! Ces restric-

tions, lorsqu’elles existent (3), n’ont pas été mises en place, loin s’en faut, pour le seul plaisir de gâcher celui du randonneur. Ne serait-ce que parce que ce dernier, par le choix de son moyen de déplacement (chaussures de marche, « deux roues », skis ou raquettes), prouve qu’il est déjà sensible à l’environnement. C’est pour cela qu’il est l’invité de ces montagnes, et qu’il a le privilège de pénétrer dans des zones protégées en suivant les itinéraires mis à sa disposition. À lui de se considérer non pas comme un consommateur des sites qu’il traverse, mais comme un acteur à part entière, respectueux des milieux et de la faune sauvage qui les habite : on ne randonne jamais dans une carte postale, sachons ouvrir grands nos sens et nos cœurs !

(1) Située dans le département de l’Ain, la réserve naturelle de la Haute Chaîne du Jura est traversée par la GTJ pédestre ; c’est la 4e réserve naturelle de France métropolitaine de par sa superficie (11 000 ha). (2) Pour satisfaire à la (juste) curiosité des randonneurs, une série de points de vue ont été installés autour du site, en contrepoint de la fameuse « Maison de la Réserve », un véritable « must » en matière de pédagogie environnementale. (3) Pour toute question sur les zones protégées et les règlements propres à chacune, n’hésitez pas à contacter Ginette, au bureau des GTJ : elle connaît tout ça sur le bout des doigts !

Ne pas confondre… Même si leurs sympathisants se croisent souvent sur le même terrain, ne pas confondre GTJ (Grandes Traversées du Jura) et… GTJ (Groupe Tétras Jura). L’objectif de cette association amie est la connaissance et la préservation des tétraonidés : gélinottes et grand tétras. « Mascotte » et emblème des Montagnes du Jura, cette dernière espèce est, on le sait, particulièrement menacée dans son propre biotope, principalement par les activités humaines… Pour en savoir plus www.groupe-tetras-jura.org

Grand Tétras

Adresses utiles… www.parc-haut-jura.fr www.haute.chaine.jura.reserves-naturelles.org www.maisondelareserve.fr

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Les Grandes Traversées du Jura - Le Magazine

N° 4 - 2010-2011

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Tournage de « Monsieur Batignole » au Theverot

À l’heure de la pause… Quand les GTJ font leur cinéma…

Merci à Virginie Bohard l’Auberge sur la Roche Villers Le Lac (25)

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i on vous dit que les GTJ « font leur cinéma », ce n’est pas pour vous en mettre plein la vue… À en juger par le nombre de (bons) films qui ont été tournés sur l’axe nord-sud des Grandes Traversées du Jura, on pourrait même se demander quels longs métrages ont trouvé d’autres décors que nos crêtes et nos combes… Star Wars, peut-être ? Plus sérieusement : petite balade cinématographique dans les Montagnes du Jura, pour essayer de comprendre ce que les réalisateurs peuvent bien leur trouver… Ils ont été tournés en partie ou en totalité sur le massif jurassien (la liste n’est pas exhaustive) : Le miracle des loups, Place Vendôme, Je l’aimais, Le renard et l’enfant, Lucie Aubrac, Les enfants du marais, Dialogue avec mon jardinier, Le lait de la tendresse humaine, Mayerling, Les Misérables du XXe siècle, les Granges Brûlées, L’insoutenable légèreté de l’être… Pour

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Les Grandes Traversées du Jura - Le Magazine

les réalisateurs, citons en vrac Losey, Vadim, Mocky, Boisset, Lautner, Chabrol, Lelouch, Doillon, Jugnot… C’est de ce dernier que se souvient MarieHélène Poulalion, qui, en marge de son hébergement GTJ des Gras (La Maison des Seignes), a eu l’opportunité de s’occuper de l’intendance de Gérard Jugnot, au moment du tournage de M. Batignole…

« Vous savez, moi, je ne suis pas une star… » « Il occupait une maison au Théverot – en fait, l’équipe avait loué les trois fermes de la petite vallée ! Sur place, un jardin « d’époque » avait été recréé pour les besoins du film – la plupart des scènes se sont tournées sur d’autres sites (Morteau, Chapelle-des-Bois, le Bizot…) ainsi qu’au Meix Lagor… pour les décors reconstitués : la gare de Lyon, la loge de la concierge, les toits de Paris… C’est impressionnant, on ne regarde plus un film de la même façon quand on a vu ça ! D’entrée, Gérard Jugnot nous a mis à l’aise (« Vous savez, moi, je ne suis pas une star, mes parents étaient des ruraux ! »), il était

Tournage de « Je l’Aimais » à La Pesse

avec nous comme il doit être dans la vie : un homme simple. Je peux en témoigner, moi qui m’occupais de sa maison et qui lavais ses chaussettes ! (rire). Le soir de la première, à Morteau, il a sauté par-dessus le bar pour me faire la bise, et il m’a même mise au générique en tant que « gouvernante », ça m’a fait plaisir… Je ne suis pas devenue « fan » de Jugnot pour autant, mais je l’apprécie. J’ai été « déçue en bien », comme disent les Suisses ! » Cinématographiques, les Montagnes du Jura ! Autre témoignage : celui du « M. Cinéma de Franche-Comté » – Pierre Jouille. Ancien hébergeur du réseau GTJ (et fin connaisseur d’un Jura qu’il a sillonné de fond en comble à pied, à VTT et à ski…), ce photographe de talent s’est occupé du repérage de… 87 films tournés sur la région, excusez du « peu » ! « Parmi les réalisateurs, les plus grands sont souvent les plus simples – je ne citerai que Joseph Losey, qui m’a sans nul doute laissé le meilleur souvenir, et puis aussi Nicole Garcia, Samuel Fuller… » « Pourquoi les metteurs en scène sont-ils si attirés par la Franche-Comté en général

Tournage de « La Guerre des Miss » aux Rousses

et nos hauts plateaux en particulier ? D’abord, parce que la Région a une politique très incitative en matière de cinéma – c’est le « nerf de la guerre », et il faut le souligner. Ensuite parce que les Montagnes du Jura ont beaucoup « d’arguments » par rapport à d’autres massifs : leur relief est moins accidenté que celui des Alpes (même si la neige y est plus capricieuse !), et la proximité de la Suisse est appréciable (je pense notamment aux coproductions, comme L’Adversaire de Nicole Garcia, avec Daniel Auteuil). De plus, de nombreux villages sont restés quasi intacts, la diversité des paysages est étonnante et la beauté des lieux indiscutable, vous vous souvenez probablement des images des Granges brûlées, de No man’s land ou du Renard et l’enfant… » Des « arguments », certes, les Montagnes du Jura en ont. Tout comme les GTJ, qui ne serpentent pas pour rien dans un décor de cinéma ! N.D.L.R. Merci au « Réseau » ! Le réseau d’hébergeurs GTJ bien sûr, dont certains ont apporté de précieux témoignages et/ ou souvenirs cinématographiques, pour ne citer que les gens de la Maison des Seignes (Les Gras), des Loges du Coinchet (La Pesse), du Pas Sage (Lajoux), du Pré d’Haut (Chatelblanc) ou de la Maison de la Combe des Cives (Chapelle-des-Bois)…

PORTRAIT D’HÉBERGEUR

Irène et Christian Burri, Claude Burri-Brunet et David Brunet

La Maison du Montagnon (Chapelle-des-Bois, 25) Tél. : 03 81 69 26 30

reservation@maison-montagnon.fr

« Une famille pour vous accueillir ». On ne pourrait pas trouver meilleure accroche pour décrire « La Maison des Montagnons » de Chapelle-des-Bois, petit village du Haut-Doubs adossé à la frontière suisse. C’est d’ailleurs la première chose que l’on peut lire sur le site Web de cet hébergement connu comme le loup blanc par de nombreux randonneurs et autres GTJistes. Quasi incontournable de par sa situation (au centre de l’axe des GTJ et sur le tracé de 4 itinéraires sur 5 !), le gîte de « Chapelle » a surtout su se forger une solide réputation depuis sa création : c’était en 1987 sur l’impulsion d’un enfant du pays, Christian Burri, et de son épouse Irène, elle-même originaire d’une autre « moyenne montagne », le Massif Central. Leur fille, Claude, a tout juste l’âge de raison quand ses parents se lancent dans l’aventure, améliorant d’année en année leur gîte d’étape, lui adjoignant des résidences locatives, un espace détente. Toujours avec un accueil irréprochable et une cuisine appréciée – depuis une dizaine d’années, il s’agit de celle de David Brunet, un jeune professionnel originaire de Touraine qui a peaufiné son art dans différents hôtels et relais-châteaux avant de venir officier à la Maison des Montagnons… Claude Burri, elle, a grandi, et quitte son village d’altitude pour faire des études paysagères. Mais la « montagnonne » s’ennuie vite de ses sapins – retour au « pays », où elle se lance dans différentes activités professionnelles… L’histoire aurait pu s’arrêter là, si l’amour ne s’en était pas mêlé : Claude la Jurassienne épouse David le Tourangeau, et les deux tourtereaux reprennent le flambeau (octobre 2009), permettant ainsi à Burri père de prendre une retraite bien méritée… Les « dynasties » d’hébergeurs sont assez rares pour être signalées, bonne continuation à Lucien (5 ans) et Margot (3 ans) et longue vie à la « Maison du Montagnon » !

N° 4 - 2010-2011

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GTJ SKI DE FOND 175 km Extrémité Nord VILLERS-LE-LAC (DOUBS) Extrémité Sud GIRON (AIN) Praticable de décembre à mars (selon l’enneigement) entre 940 et 1 400 m d’altitude

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Merci à Valérie Dalmais La Chandoline – Lajoux (39)

Descente en télémark

O

n se souvient de La Trace (1), mettant en scène un Richard Berry colporteur dans de superbes décors enneigés… Un titre qui va comme un gant à la GTJ « ski », dont les pratiquants ne manquent jamais, eux non plus, de « faire leur cinéma » : quelle que soit sa façon de glisser, on peut vivre tout ou partie de l’itinéraire comme on veut, en suivant la piste ou en faisant sa propre trace… et pourquoi pas en combinant les deux ?… La liberté au bout des spatules ! En guise de préambule, petit rappel pour ceux qui auraient tendance à s’emmêler les spatules : le ski de fond se pratique sur piste (tracée ou damée), le ski de randonnée nordique hors piste (2)… Qu’ils se déplacent en « classique » (alternatif, un ski après l’autre en parallèle) ou en « skating » (pas de patineur), les skieurs de fond utilisent des skis étroits, à écailles ou lisses ; les skieurs dits « nordiques », eux, font appel à du matériel plus large, à cars et à écailles, sous lequel ils fixent parfois une peau de phoque, bien utile sur neige instable ou dans des montées un peu déclives… En itinérance enfin, les « fondeurs » se déplacent le plus souvent dans les vallées (de village en village et/ou de gîte en gîte), tandis que les « nordiques » occupent généralement les lignes de crête… Aux fondeurs les Closettes, aux nordiques le crêt au Merle…

Un seul et même « terrain de jeu » … Est-ce à dire que seul le ski nordique permet de flirter avec les sommets et de communier avec le « grand blanc » en dehors des zones habitées ? Certes non, mais le ski de fond, lui, permet de découvrir un aspect plus « humain » des GTJ, celui des rencontres et des contacts, du bonheur tout simple de pouvoir faire ses emplettes à l’épicerie villageoise, ou à la fromagerie artisanale locale… On l’aura compris, ce « jeu des différences » ne doit surtout pas opposer le ski « civilisé » au ski « sauvage », ni cloisonner les pratiquants chacun dans un univers à part… Sur les Montagnes du Jura, il y a de la place pour tout le monde : ici on se côtoie, on se croise et on se respecte, et la largeur de l’esprit n’a bien sûr rien à voir avec celle de ses skis ! Même si les pratiques sont différentes, les plaisirs, eux, sont les mêmes – profiter de la neige, des bonheurs de la glisse et de la beauté des paysages !

… Faire partie de tout ça, être de là ! Toujours mieux : parfois, on ne sait très plus bien qui fait quoi. Ainsi, en croisant une piste tracée, le skieur nordique peut se toquer de faire un peu de skating, tandis que le skieur de fond, lui, se plaît parfois à couper un ou deux virages, pour le plaisir d’une descente en poudreuse… Ah ! la descente de la Combe à la Chèvre !… Bref : sur la GTJ « ski », qui reste toujours « soft » et accessible, place à tous les goûts, toutes les techniques, toutes les pratiques ! Une fois embarqué sur la Grande Traversée du Jura, il suffit de regarder autour de soi pour avoir le sentiment de faire partie intégrante d’un tout – d’être un élément de ce paysage-là… être de là ! Et le randonneur attentif, qu’il se déplace sur skis larges ou sur skis étroits, aura toujours la chance d’apercevoir, dans la magie d’un crépuscule, les fières silhouettes d’une harde de chamois, sentinelles de la brume.

(1) La Trace, film de B. Favre avec R. Berry (1983) dont l'action se situe en Savoie, a été tourné en partie dans le Haut-Jura. (2) Cette pratique nécessite une très bonne connaissance de l'environnement hivernal montagnard et le skieur de randonnée nordique s'engage à respecter les réglementations existant sur les Montagnes du Jura pour la préservation des zones de quiétude indispensables à la survie de la faune sauvage. Des produits touristiques GTJ permettent de découvrir cette pratique en parfaite sécurité.

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Ski de fond sans frontières, à la découverte du Jura franco-suisse Paru en décembre 2009, le topo-guide « Ski de fond sans frontières, à la découverte du Jura franco-suisse » signé par deux Suisses allemands passionnés de randonnées transfrontalières décrit une randonnée itinérante de 220 kilomètres sur les pistes du Jura franco-suisse (de Giron jusqu’à Saint-Imier), ainsi que plusieurs variantes. Soutenue par les Grandes Traversées du Jura ainsi que par Romandie Ski de Fond, son homologue suisse en matière de ski de fond, cette publication agrémentée de nombreuses infos culturelles donne envie de jouer à saute-frontière sur le plus vaste domaine de ski de fond d’Europe centrale. Topo-guide écrit par Karl et Marianne Meyer - bilingue allemand-français - 112 pages -16 descriptifs d’étapes et profils - 16 cartes détaillées - 1 carte des transports publics - Prix : 18 €. Disponible en France auprès de l’association GTJ.

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« Sur les traces du paradis blanc » film documentaire sur le ski de randonnée nordique réalisé, en partenariat avec les GTJ notamment, par Yoann Périé (26 minutes). À commander à l’Association “ski de randonnée nordique” - 11 rue Charles Péguy 38 100 Grenoble. Retrouvez le tracé de la GTJ à SKI DE FOND en page centrale

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Les Grandes Traversées du Jura - Le Magazine

N° 4 - 2010-2011

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Nous bivouaquons en tête-à-tête avec des vaches…

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Passages VTT permettant de franchir les clôtures sans problème.

La GTJ à VTT ou les tribulations de quatre jeunes filles sur les GTJ…

Au compteur : 400 km

Les falaises de la mort

La toilette !

Maud Frys, Fanny Parenton, Juliette Pelourdeau, Delphine Weisslinger Étudiantes à Lyon.

H

iiiiiiiiii ! Mettez les mains sur les freins : présentée sous forme de « roman-photos », voici l’histoire (véridique) de quatre jeunes filles de vingt ans, qui entreprirent l’été dernier la traversée des Montagnes du Jura à VTT. Étaient engagées dans l’aventure : Maud-la-guerrière (râleuse, et la plus calée sur le plan technique), Juliette-tête-en-l’air (candide et dénuée de tout sens de l’orientation), Fanny-la-brunette (la cuisinière de la troupe) et Delphinela-goinfre (blonde et plutôt sociable)… 1er jour :34 km Mandeure : départ héroïque, les sacoches chargées à bloc de nourriture et de matériel, les tentes et le braséro « fait maison » sur les porte-bagages. Au bout de 500 m, Juliette s’engage déjà dans la mauvaise direction. Nous suivons les petits panneaux jaunes qui désormais seront nos étoiles ! Première montée raide, aïe aïe aïe ! La jolie vue du haut de la colline nous récompense de nos efforts. Nous passons la soirée en compagnie d’un randonneur sympa, Vincent, qui ingurgite sa soupe lyophilisée pendant que nous nous gavons de cake et de gâteau au chocolat ! 2ejour :60 km Après Goumois, traversée de forêt difficile : le chemin est (très) boueux et les tracteurs ont laissé des ornières de 50 cm ! Heureusement, nous avons des points de vue magnifiques sur les gorges du Doubs, un futur projet

kayak ? Nous continuons notre ascension (de plus en plus difficile car il se fait tard), mais on s’accroche à l’idée d’arriver en haut de cette montagne où la carte signale un resto. À la tombée de la nuit, sérieuse déconvenue : fermeture hebdomadaire le lundi… on aurait pu se renseigner ! Nous nous consolons avec des cerises cueillies le long du chemin et nous bivouaquons en tête à tête avec des vaches, qui viennent lécher la tente ! 3e jour :50 km Nous repartons du Bois de la Biche en direction de Grand Combe Chateleu. À Villers-le-Lac, un papy super gentil nous offre un toit pour manger, des couverts, des boissons ! Un véritable havre de paix… Le soir, nous campons au bord d’une rivière où nous pouvons nous laver. Il se met à pleuvoir de plus en plus fort… Fanny, obsédée par un risque de crue, ne ferme pas l’œil de la nuit.

4e jour :55 km  Nous passons à Pontarlier (peu avant le tour de France !) où nous nous arrêtons pour acheter une genouillère à Fanny (qui a mal au genou), et une minerve à Delphine (qui s’est fait mal au cou). Et l’équipe des « bras cassés » peut aller clopin-clopant jusqu’au camping des Hôpitaux- Neufs… Ce soir, on s’offre le luxe ! Retour à la civilisation, avec une vraie douche chaude et une dégustation des produits locaux : comté et saucisse de Morteau, miam-miam ! 5e jour :56 km À la sortie des Hôpitaux-Neufs, nous demandons notre chemin à un cycliste qui se sent obligé d’ajouter : « Mais vous savez, c’est pentu et il y a des graviers, vous devriez prendre la route… ». Macho ? Méprisant au vu de notre matériel ? En tout cas il nous pique au vif (surtout Maud qui en a vu plus d’une !) et nous gravissons la pente en moins de deux. Traversée de Mouthe (qui, contrairement à sa réputation, n’a pas été le village le plus froid de notre traversée), pique-nique au bord des sources du Doubs, progression au milieu des gentianes et de jolis prés en fleurs…

6e jour :35 km Vers midi, le temps se couvre. Les sentiers se transforment en rivières, les pierres sont glissantes, les vélos sont lourds… En 2 h, on a parcouru 5 km ! On se met à la recherche d’un gîte – hors de question de monter la tente sous cette pluie ! C’est ainsi (trempées et gelées) que nous arrivons au « Pas Sage » (Lajoux)… Quel luxe ! De vrais lits, une douche chaude, un séchoir ! Bruno nous apprend que les gens qui font la GTJ en autonomie (en camping sauvage et en portant toutes leurs affaires) ne sont pas si nombreux. Et nous qui pensions que tout le monde faisait comme ça ! 7e jour :40 km Nous décollons vers 15h, juste après un groupe de cavaliers suisses. Juste récompense : nous traversons une combe sublime, tout en fleurs, avec juste un petit sentier au milieu – la vallée magique… Quelques prés à vaches plus loin, nous arrivons à Giron où nous campons près d’une colonie de vacances. Il fait trop humide, impossible d’allumer un feu : nous partageons des restes froids avant de nous ruer sous la tente avec cinq couches de vêtements sur nous. Brrrr…

8ejour :55 km Pour rattraper notre retard, nous empruntons une portion de GTJ « light », très pratiques ces variantes ! Nous ne résistons pas au plaisir de prendre une photo devant le panneau « Arrivée GTJ »… Au compteur : 400 km. Et dire que demain, nous serons déjà à la gare de Hauteville ! Le bilan est carrément positif : nous avons croisé plus de vaches que d’habitants, mais ceux que nous avons croisés étaient très sympas (les vaches aussi, remarque). Plein de belles rencontres donc, des paysages sublimes, bref… une déconnexion totale, et la découverte d’un autre monde où l’on savoure des bonheurs simples tels que… manger, dormir, prendre une douche chaude ! Une aventure magnifique, sur tous les plans… On recommence l’année prochaine !

Le fameux symbole qu’il fallait suivre aveuglément

Retrouvez le tracé de la GTJ à VTT en page centrale

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GTJ À PIED 400 km Extrémité Nord MANDEURE (DOUBS) Extrémité Sud CULOZ (AIN) Praticable de mai à octobre entre 350 et 1 720 m d’altitude

LES SEJOURs

tout compris LA GTJ À PIED PRIXROUSSES DU SÉJOUR DES À BELLEGARDE avec La Chandoline Pour découvrir ce bel itinéraire de gare à gare, et Ain. PRIXentre DUDouds SÉJOUR Randonnée liberté de 5 nuits et 5 jours de marche.

PRIX DU SÉJOUR

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325 € / pers.

Tous les séjours : www.gtj.asso.fr

PRIX DU SÉJOUR PRIX DU SÉJOUR

IDANÉDEO R

GTJ

> Elle vous est destinée si vous souhaitez organiser votre randonnée vous-même. L’équipe des GTJ pourra vous informer, vous conseiller et vous guider dans vos choix.

DÉCOUVERTE DU HAUT-JURA Durée : 2 jours. Niveau : moyen. Accès : La Cure (Gare TGV par Genève et Saint-Claude (Gare SNCF). Hébergements : nombreux à Lajoux. Points forts : la forêt Haut-jurassienne et ses prés bois, la roche blanche et le tout nouveau musée de l’Abbaye à Saint-Claude pour attendre culturellement le train.

Idées rando, séjours tout compris, guides, conseils… Pour tout savoir, rendez-vous sur

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La GTJ à pied Un peu de douceur (dans ce monde de brutes…) Merci à Laëtitia Vandelle l’Ancolie – Les Rousses (39)

E

t si les GTJ permettaient de redécouvrir la flânerie ? « Lâcher prise », écouter son corps, revenir à l’essentiel, ça vous dit ? Sur les itinérairesmontagne des Grandes Traversées du Jura, on peut conjuguer loisir actif et randonnée bien-être… Mode d’emploi, pour ceux qui aspirent à une vraie mobilité douce…

Marcher n’empêche pas de musarder Première idée-force : la marche est douce pour le corps. Nul besoin de mouiller sa chemise pour apprécier les bienfaits de cette activité physique complète, qui tonifie les muscles et apaise l’esprit. Et puis marcher n’empêche pas de musarder – sur la GTJ, tout est de nature à « embarquer » les esprits curieux ou contemplatifs : les courbes bleutées d’une ligne d’épicéas, les oscillations d’une gentiane dans la brise, le passage tout en grâce d’un chevreuil… Quel que soit son rythme, on peut aussi apprécier, l’étape venue, de se laisser dorloter dans les espaces bien-être mis à la disposition des randonneurs dans certains hébergements – spas, hammam ou saunas…

tout bien réfléchi, le train est le moyen de transport le plus malin pour réaliser un itinéraire en traversée, en évitant le souci de récupérer son véhicule au point de départ. Coup de chance : le massif du Jura est très bien desservi en gares TGV, un réseau de trains grandes lignes venant compléter le tableau… Quant au maillage ferroviaire de la Suisse voisine, il permet d’ouvrir encore l’éventail des possibles. De l’âne à la « MUL »… Les bagages, dites-vous ? Ce n’est plus un problème avec les services « transport de bagages » et/ou « paniers piquenique » assurés par une grande partie des hébergeurs GTJ… Autres alternatives « bagages » : s’adjoindre les services d’un « porteur » (l’âne bien sûr, qui deviendra vite l’âme du voyage !) ou… voyager léger, ce qui devient le credo d’une certaine catégorie de marcheurs. La « MUL » (Marche Ultra Légère) a désormais son site (1) et ses adeptes, dont certains parviennent à randonner plusieurs jours en autonomie avec seulement quelques kilos sur le dos, et sans manquer de rien… Éliminer le superflu et retrouver la simplicité d’antan tout en profitant des évolutions des matériaux et des technologies (2) d’aujourd’hui, n’est-ce pas un peu, comme la marche, revenir à l’essentiel ?…

Deuxième idée-force : la marche est douce pour la planète. Pour accéder aux GTJ, de plus en plus nombreux sont ceux qui laissent leur voiture au garage :

(1) Pour ceux qui, comme pour Sigmund Freud pensent qu' « un sac lourd est bourré d’angoisse », voir notamment www.randonner-leger.org (2) À titre d’exemple : une toile de tente de 500 g, un réchaud fonctionnel de 10 g…

La « mobilité douce » est dans l’air du temps – né chez nos amis suisses, le concept s’applique à des modes de déplacement respectueux de l’environnement : marche à pied, vélo, VTT… Mais les GTJ n’ont pas attendu la mode pour s’adapter, elles qui ont toujours eu pour objet « le développement des activités de randonnée non motorisée sur les itinéraires de la Grande Traversée du Jura et du massif du Jura franco-suisse » De la mobilité douce à l’écotourisme, il n’y a qu’un pas, que des GTJistes de plus en plus nombreux se plaisent à franchir avec autant de bonheur que de sérénité…

Des étapes autrement

A contrario : le trail Il y a ceux qui font la GTJ en marchant… et il y a ceux qui la font en courant ! Que vivent les différences : les Grandes Traversées du Jura ont les sentiers (et les idées) larges. Depuis maintenant deux ans, elles accueillent les adeptes d’une discipline en plein essor – le trail off, qui consiste à randonner en courant sur les itinéraires de montagne, sans chronométrage ni classement. Si l’on peut bien sûr pratiquer le trail tout au long de l’année, un défi « Trail GTJ » organisé par l’association « Courir et découvrir » est proposé chaque printemps sur l’itinéraire pédestre : 350 km en 7 étapes de Goumois (Doubs) à Culoz (Ain), qui ont été couverts l’an dernier dans la sueur et – surtout – la bonne humeur par 25 participants âgés de 23 à 70 ans… L’édition 2010 est d’ores et déjà programmée du 16 au 22 mai prochains, bienvenue aux « trailers » !

À l’arrivée d’une sérieuse étape de randonnée, rien ne vaut, bien sûr, le confort d’un lit douillet au sein d’un gîte confortable… Mais la tentation d’un hébergement insolite est de nature à titiller plus d’un randonneur : quelle meilleure conclusion à une journée itinérante qu’une nuit près des étoiles ?… Comme nos professionnels « gîteurs », pour beaucoup, sont eux aussi restés de grands enfants, ils se sont inspiré des modes de vie nomade pour mettre en place des hébergements alternatifs. Ainsi peuton, au fil des GTJ, passer la nuit dans une roulotte gitane, sous un tipi indien ou dans une yourte mongole (dépaysement garanti !)… La cabane perchée commence à faire ses adeptes (les enfants adorent !), ou le kota finlandais, habitat léger des chasseurs et des pêcheurs lapons… Quant à la tente « trappeur », qui nous vient tout droit du Canada, elle est actuellement testée en différents points des Grandes Traversées du Jura, comme au gîte d’étape L’Ancolie (Les Rousses) : « L’ossature bois est d’un aspect chaleureux, explique Lætitia Vandelle : un fourneau à bois permet de cuisiner et de chauffer l’espace, une lampe à pétrole de s’éclairer. Pour le couchage, nous avons opté pour le traditionnel (sommiers et matelas), afin que l’étape soit aussi confortable que dépaysante ». Simple et harmonieux, ce type d’hébergement en prise directe avec la nature devrait faire une belle percée auprès des GTJistes, d’autant qu’il peut bénéficier de tarifs attractifs et qu’il est prioritairement réservé aux « itinérants »…

La tente trappeur débarque sur les GTJ

Retrouvez le tracé de la GTJ à PIED en page centrale

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GTJ À RAQUETTE 135 km Extrémité Nord MOUTHE (DOUBS) Ext. Sud G IRON et LE PLATEAU DE RETORD (AIN) Praticable de décembre à mars (selon l’enneigement) entre 840 et 1 390 m d’altitude

LES SEJOURs PRIX DU SÉJOUR tout compris

DÉCOUVERTE DE LA GTJ ÀPRIX RAQUETTE DU SÉJOUR

avec Espace Évasion Des étapes courtes pour découvrir en toute quiétude la GTJ à raquette et prendre le temps visiter un musée ou un artisan… PRIXdeDU SÉJOUR Randonnée liberté sans sac de 5 nuits et 5 jours de marche.

La GTJ

à raquette

PRIX DU SÉJOUR

IDANÉDEO R

Merci à Gilles Prost (PNRHJ)

P

GTJ - Voilà plusieurs années que vous faites découvrir à des randonneurs du Loiret les beautés des Montagnes du Jura… Comment en êtesvous arrivée-là ? MD - « Amoureux du Haut-Doubs et « fondeurs » passionnés mon époux et moi-même, c’est petit à petit que nous avons craqué pour la raquette et que nous avons eu envie de partager avec d’autres nos petites itinérances… Au début, nous faisions un peu partie des pionniers, l’itinéraire « raquettes » de la GTJ n’était pas encore balisé, nous faisions des boucles, nous allions faire un saut en Suisse… » Et puis petit à petit les groupes se sont étoffés, l’an dernier nous sommes venus à neuf, cette année nous serons douze au départ de Lajoux : nous emprunterons la GTJ jusqu’à Gi-

ron et nous nous attaquerons au crêt de Chalam et peut-être même au crêt de la Neige, si le temps est de la partie… » GTJ - Douze personnes, c’est déjà un joli groupe… La raquette serait-elle fédératrice ? MD - « Dans un groupe, il y a forcément des disparités (dues à la condition physique et au niveau de pratique), mais je trouve qu’il y a moins d’écarts entre les pratiquants dans le cadre d’une randonnée en raquettes que dans celui d’une sortie ski de fond, par exemple. Le déplacement demeure assez physique, bien sûr, d’autant plus qu’on aime bien « faire notre trace »… à la fin de la journée, on a parfois du mal à croire qu’on a couvert une si courte distance, rarement plus d’une douzaine

439 € / pers.

Tous les séjours : www.gtj.asso.fr PRIX DU SÉJOUR

Un pour tous, et tous pour un ! our arpenter les Montagnes du Jura en raquettes, nul besoin d’un entraînement de haut niveau, ni d’un matériel coûteux. C’est (en partie) ce qui explique le succès de cette pratique qui n’en finit plus de grimper. Si certains solitaires se plaisent à chausser les raquettes façon trappeur, c’est surtout par petits groupes que l’on croise la majorité des pratiquants, qui apprécient le côté convivial de ce mode de déplacement… Entretien avec Monique Delannoy, une animatrice FFR (1) « mordue » de l’itinérance « raquettes »…

dès

GTJ

de kilomètres… Mais la convivialité est réelle, d’abord parce que nous cheminons parfois à deux de front et non pas toujours à la file indienne, qu’on peut discuter, s’arrêter pour profiter du paysage, observer des traces et parfois des animaux, faire une photo…

DÉCOUVERTE AUDIO-GUIDÉE DE LA GTJ À RAQUETTE

GTJ - Des remarques sur la GTJ raquette, des projets à l’horizon 2011 ? Qu’il s’agisse de la GTJ raquette ou d’autres itinéraires spécifiques (ils se multiplient sur de nombreux sites en raison de l’engouement pour cette pratique), le balisage des pistes est un « plus », mais à mes yeux le damage enlève une bonne partie du plaisir – celui de « faire sa trace » justement ! Quant aux hébergements du réseau, ils sont dans leur grande majorité super sympas, l’accueil est formidable, je pense notamment au Pré d’Haut, à la Chandoline… Pour les projets, ça ne manque pas, pour 2011 on envisage déjà le tour du plateau de Retord, dont mes randonneurs devraient apprécier l'authenticité… mais chut ! »

> Elle vous est destinée si vous souhaitez organiser votre randonnée vous-même. L’équipe des GTJ pourra vous informer, vous conseiller et vous guider dans vos choix.

Un balisage spécifique

Les balises GTJ, votre fil d’ariane

Les p’tites balises jaunes ! Les raquettistes les connaissent bien, ces pictogrammes bien visibles qui s’égrènent tout au long de la GTJ. Selon l’environnement traversé, ils peuvent être suspendus à une branche (en forêt ou dans les zones de pré-bois), ou fixés sur des jalons plantés au sol (espaces découverts de type combes ou alpages). La grande majorité d’entre eux sont enlevés à la fin de l’hiver, afin de ne pas pérenniser tout au long de l’année un balisage dont l’utilité est uniquement saisonnière. Autre spécificité : le balisage « raquette » est le plus serré de tous les balisages GTJ – arrivé à la hauteur d’une balise, le randonneur doit pouvoir apercevoir la suivante, notamment sur les parties découvertes. En ce qui concerne la redevance raquette, elle peut être réclamée sur certains tronçons de l’itinéraire, se renseigner auprès du bureau des GTJ au moment de la préparation de la randonnée. Dernier « tuyau » pratique : une partie de la GTJ « raquette » (Lajoux-Bellecombe) peut être effectuée avec le soutien logistique d’un audioguide (2 heures d’enregistrement avec carte interactive). Encombrement minimum (équivalent de deux barres de céréales) et plaisir garanti, toutes les infos au 03 84 51 51 51.

Type de randonnée : traversée entre Lajoux et Bellecombe. Durée : 1 ou 2 jours. Niveau : découverte. Hébergements : Lajoux, Les Molunes et Bellecombe. Points forts : l’audio-guide GPS qui vous localise et vous permet de découvrir en parfaite autonomie les paysages, l’histoire des Montagnes du Jura, la faune et l’univers si particulier d’un pays en hiver. Pour vous organiser et connaître les modalités et les conditions de location (comptez 5 € pour un audioguide) contactez-nous au 03 84 51 51 51 ou sur www.gtj.asso.fr

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www.gtj.asso.fr

(1) Fédération Française de Randonnée

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La GTJ

à vélo

Adepte d’Épicure ou chasseur de col ? Merci à Gilles Prost et Bernard Vuaillat (PNRHJ)

I

l faut de tout pour faire un monde, et la GTJ vélo reflète plus qu’une autre peut-être cette diversité de pratiques et d’aspirations : entre le contemplatif qui fera le choix, cette année, d’enfourcher un des nouveaux vélos électriques testés dans la vallée de la Valserine, et le « jusqu’auboutiste » qui voudra accrocher à son palmarès le col du Grand Colombier, il semble y avoir un abîme… Mais non : toutes les routes mènent aux Montagnes du Jura, rendez-vous sur l’itinéraire cyclo ! A priori, la démarche peut surprendre : faire du vélo électrique sur un itinéraire réputé comme « sportif » et pourquoi pas en mobylette ? ! Mais ils n’ont rien d’une « mob », ces vélos tout chemin à assistance électrique : s’ils permettent de ne pas « mouiller la chemise », ils exigent tout de même une certaine activité physique – le système ne se met en marche que lorsque son utilisateur pédale… Idéaux pour des randonneurs qui ne se sentent pas en parfaite condition physique (convalescence, fatigue, handicap…), ils sont aussi parfaitement adaptés aux pratiquants de tous âges désireux d’accompagner des « roulants » aguerris, mais ne se sentant pas pour autant « taillés pour l’aventure » : avec l’air de ne pas y toucher, on appuie quand même sur la pédale, et on peut suivre un groupe de sportifs sans l’entraver…

Vélos électriques à l’essai Vue sur le Mont-Blanc depuis le Grand-Colombier

Le nez au vent ! Testée dans un premier temps dans la vallée de la Valserine et notamment le long de son nouvel itinéraire de découverte, l’expérience imaginée par le Parc naturel régional du Haut-Jura a été soigneusement préparée : une trentaine de vélos électriques ont ainsi été répartis en différents points tout au long de la vallée – de Mijoux à Bellegarde en passant par Lélex et Chézery-Forens. Hébergeurs et loueurs en expliquent la « prise en main », assurant également en réseau l’aide technique éventuelle et la recharge des batteries (autonomie d’une vingtaine de kilomètres environ)… Et c’est parti pour quelques heures (ou quelques jours) de « vélo-plaisir », et pour une découverte « le nez au vent » de la vallée de la Valserine ! Changement d’ambiance. Sur la GTJ vélo, on croise aussi de drôles

de citoyens, connus par d’aucuns sous le surnom de « chasseurs de cols » Ceuxlà n’hésitent pas à forcer sur la pédale – c’est même la principale motivation de ces « piqués de l’effort » qui sont pourtant loin d’être cinglés : il faut les entendre parler de la vision d’un panorama « mérité » après un diabolique enchaînement d’épingles à cheveux… Ah ! la vue sur la plaine gigantissime du Pays de Gex, le lac Léman, les montagnes alpines et « Le Gros » (le Mont Blanc, en langage autochtone)… Monter la Faucille comme un marteau Leur challenge préféré : le col de la Faucille, évidemment (il culmine à 1323 mètres, le tour de France y est passé plus de quarante fois et l’étape, via Les Rousses, se trouve sur l’itinéraire 2010), et puis le col du Grand Colombier – un moment rare, paraît-il, pour les grimpeurs chevronnés qui se sentent capables d’avaler des côtes à 12 % de moyenne, avec un passage à 22… Beaucoup moins connue, mais tout aussi excitante : l’échappée mémorable au départ de Chézery jusqu’au très beau col de Menthières (1130 m) : la route étroite et champêtre du Crêt d’Eau vaut tous les efforts vélocipédistes, en avant-goût de la plongée en lacets sur le village de Confort et de la vue – spectaculaire – sur le bassin bellegardien… Et si vous ne rêvez ni de vous donner des ailes sur un vélo électrique, ni de « monter la Faucille comme un marteau », choisissez donc la voie du milieu : sur la GTJ vélo, tout est possible, il suffit d’ouvrir les cartes, et de commencer à rêver…

GTJ À VÉLO 360 km Extrémité Nord MONTBÉLIARD (DOUBS) Extrémité Sud CULOZ (AIN) Praticable d’avril à octobre entre 320 et 1 190 m d’altitude (1 500 m si variante)

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tout compris LA GTJDUÀ SÉJOUR VÉLO PRIX DE MORTEAU À BELLEGARDE avec La Chandoline Découvrez le massif du Jura par ses pePRIX DU SÉJOUR tites routes. Randonnée en liberté de 6 jours et 5 nuits.

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IDANÉDEO R

GTJ

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VÉLO EN VALSERINE ET BUGEY Durée : 2 jours en traversée Niveau : découverte Accès : La Cure (via la gare TGV de Genève) ou Morez (Gare SNCF) puis Culoz (gare TGV) Hébergements : Bellegarde sur Valserine, Chatillon en Michaille et les Plans d’Hotonnes Points forts : la vallée de la Valserine, le plateau de Retord, le Grand Colombier pour les adeptes de col.

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Entouré de ses animaux, Christophe cultive la ”pastorale attitude”

Muraille de Chine ou murger du ”Haut” ?

Gentianes

Romuald papote

Chemin faisant… LE BONHEUR EST DANS LE PRE-BOIS Merci à Laëtitia Vandelle l’Ancolie – Les Rousses (39)

N

i tout à fait un pré, ni tout à fait un bois, le bien nommé « pré-bois » est pourtant un écosystème à part entière – le paysage chouchou des randonneurs, qui ne reviennent pas d’une itinérance sans y avoir déniché leur « vallée magique » ou leur « combe enchantée ». Sur les hauteurs de Prémanon, c’est un berger qui a su le mieux nous en parler : depuis huit ans, Christophe M. cultive la « pastorale attitude » avec bonheur au beau milieu des alpages, rencontre… D’un côté : une mosaïque de paysages où pâturages, bosquets, forêts et clairières se partagent harmonieusement le terrain… À se balader dans toute cette nature sauvage savamment domestiquée, on pourrait croire que les plus beaux golfs du monde se sont inspirés des pré-bois hautjurassiens…

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Les Grandes Traversées du Jura - Le Magazine

De l’autre : un berger breton (si si) qui a posé son sac dans un chalet d’alpage à l’aube des années 2000, et qui compose si bien avec ce milieu éminemment fragile qu’on le dirait issu de ces combes vallonnées, au même titre que les murgers (1) et les goyas (2), les orchidées et les gentianes, les chouettes et les gélinottes…

Un homme, un milieu Et pourtant, Christophe-le-berger-épris-de-solitude ne vit pas seul dans son petit ermitage d’altitude (1257 m), qu’il partage avec sa compagne Mathilde et toute une arche de Noé… Citons en vrac, pour ceux qui évoluent autour de son chalet de façon permanente : une douzaine de chèvres des Pyrénées, deux brebis Thônes et Marthod, quelques gallinacés de basse-cour, Swinyle-cochon, un âne (Romuald !) et trois chiens de berger, dont deux en cours de dressage… Pour les « invités » saisonniers : un troupeau d’une vingtaine de charolaises qui monte en estive la

moitié de l’année – de la fin mai jusqu’à la mi-octobre, grosso modo. « Pendant cinq mois, ma vie tourne autour du troupeau – les soins, la surveillance, le transport de l’eau, l’entretien des pâtures, la rénovation du chalet… Pendant mon temps libre, je fais un peu d’accueil et d’animations pédagogiques auprès de classes ou de vacanciers, en liaison avec le Parc naturel régional du HautJura. Sitôt que les bêtes ont quitté les alpages, changement de casquette ! Je m’occupe du balisage des pistes de ski de fond, avant de m’asseoir au volant d’un engin de damage… J’aime cette pluriactivité, qui me permet de profiter des bonheurs de chaque saison, et de ne jamais quitter ce « bout du monde » dont j’apprécie tout au long de l’année la simplicité et la diversité »… Un paysage à voir, à entendre et à vivre… La diversité… Le mot est lâché, qui explique toute la richesse des pré-bois et tout l’intérêt de leur préservation, par ceux qui y vivent bien sûr, mais également par

ceux qui y travaillent et ceux qui s’y promènent. « Lorsque nous aurons compris que l’intensité de la vie repose sur sa variété, écrivait l’artiste et philosophe suisse Robert Hainard, que l’homme doit rester une espèce parmi les autres (…), l’existence de la nature ira de soi ». Paysage à voir (son relief, sa végétation, sa faune !), à entendre (le chant des oiseaux, le vent dans les arbres, les sonnailles des troupeaux !) et à vivre (ce milieu-là est façonné par l’éleveur et le bûcheron, le berger et le forestier !), le pré-bois est un patrimoine naturel à protéger au même titre qu’un patrimoine bâti. Principal intéressé : le grand tétras, cette espèce rarissime éprise d’espace et de tranquillité qui compte sur le « trait d’union » des pré-bois (où les femelles élèvent leurs nichées), sur la quiétude et la préservation de ce « sas » patiemment entretenu, pour assurer la survie de l’espèce. (1) Murets de pierres sèches. (2) Mares-abreuvoirs.

Si les GTJ se déclinent au pluriel, c’est qu’elles permettent vraiment, au travers de cinq moyens de déplacements et sur cinq itinéraires différents, de découvrir des territoires aussi fascinants que variés. Ainsi et en une seule itinérance, vous pourrez traverser trois départements (le Doubs, le Jura et l’Ain), sillonner le Parc naturel régional du Haut-Jura, arpenter tout un massif du nord au sud… Pour vous permettre d’organiser la randonnée qui vous ressemble et de vous faire une idée plus précise sur les richesses des Montagnes du Jura, nous vous invitons à consulter les sites internet de nos partenaires : Pour toutes les informations sur les Montagnes du Jura www.montagnes-du-jura.fr ou 0810 08 48 18 www.franche-comte.org www.rhonealpes-tourisme.fr www.ain-tourisme.com www.doubs.travel www.jura-tourism.com mais aussi Le Parc naturel régional du Haut-Jura www.parc-haut-jura.fr Les routes touristiques du Comté www.lesroutesducomte.com La route touristique des vins du Jura www.laroutedesvinsdujura.com

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PUBLICS

PLURIELS Sue Hallstone Australie GTJ VTT Été 2008

GTJ à pied en cani-rando Juillet 2009

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Propos recueillis par Constance Rameaux

3 Australiens sur les GTJ… C

arolyne, Greame et Sue : nous sommes trois amis passionnés de nature et de VTT, et c’est depuis nos domiciles respectifs, à Sydney, que nous nous sommes toqués de l’idée de randonner en France. Un guide spécialisé a fait le reste en nous livrant l’adresse Web du site des GTJ, lequel est accessible en anglais : www.gtj.asso.fr. En trois clics, nous avions décidé que les GTJ étaient pour nous ! Et c’est comme ça que nous avons pu rouler le nez au vent six jours durant, de Métabief à HautevilleLompnès. Qu’est ce qui nous a attirés dans le concept « GTJ » ? En Australie, l’autonomie est sans alternative. À titre d’exemple, lors d’une randonnée dans les Snowy Mountains nous n’avons pas croisé un hébergement en l’espace de cinq

Lucie et Guy V. Belgique

C’est vous qui le dites ! Qu’ils aient été dénichés sur des blogs ou sur le livre d’or des Grandes Traversées du Jura, ces témoignages « pluriels » reflètent bien la diversité des pratiquants, qui trouvent tous, quels que soient leurs aspirations et leur niveau sportif, une GTJ « à leur pied »… Notre sélection : les réactions « à chaud » de randonneurs venus d’ailleurs (Belgique, Australie…), et un extrait du « carnet de route » de Fred Martin, un tétraplégique qui a osé la GTJ en plein hiver, en autonomie complète…

jours (adieu douche, matelas, pain frais !) et nous étions donc relativement chargés. En France, les distances relativement courtes entre les villages et les gîtes nous ouvraient sur un autre monde (le sport oui, mais avec le confort !) ; de plus, nous étions conquis d’avance par la mixité des chemins (pistes, sentiers forestiers, routes « communales »), une diversité que n’offre pas non plus l’Australie…

Nos espoirs n’ont pas été déçus, et nous avons fait des rencontres fantastiques au fil des hébergements (merci à toi, Jocelyne (1), et merci aussi à Benoît et Séverine ! (2) ) et pris un peu la mesure du « french way of life »… J’avais gardé en mémoire certaines images du film d’Agnès Varda « Les glaneurs et la glaneuse », alors quand j’ai vu des

Histoire belge U

n bout de « GTJ » ?… Pourquoi pas ! En ce début d’été, pour notre séjour en famille avec Lola et Tom, nous avons opté pour trois jours d’itinérance avec chiens de traîneau : une formule qui nous paraissait un peu « gonflée » au départ (nous ne sommes pas de très grands marcheurs !), mais qui s’est finalement révélée à notre portée, et qui nous laissera un souvenir indélébile… À la Ferme des Huskies à La Pesse, l’accueil est pour le moins chaleureux – grand sourire de Dominique, dy-

Les Grandes Traversées du Jura - Le Magazine

namisme contagieux d’Émile… Tout de suite, on craque devant leur meute de chiens (ils sont 52 au total) auxquels nous allons vite nous attacher – aux deux sens du terme ! Reliés aux chiens par une longe d’environ deux mètres, nous prenons vite la mesure de leur puissance de traction… Principe de base : « Être ferme et ne pas se laisser dominer par l’animal »… Pas toujours évident lorsqu’une magnifique flaque de boue se rapproche dangereusement, dans laquelle notre sympathique compagnon rêve de se vautrer ! Mais

promeneurs ramasser toutes sortes de champignons et de baies, je me suis pincée et je me suis dit : « C’est comme dans le film d’Agnès Varda, je suis bien en France ! »

Bref : on a A-DO-RE ! Et c’est avec d’autres amis australiens que nous avons complété notre découverte des massifs européens par l’ascension du col de l’Alpe d’Huez (grimpé en pas loin de deux heures, alors que le record du monde doit être de 35 minutes !), ainsi que par une incursion dans l’Italie voisine, avec une randonnée en VTT autour du Mont-Blanc et une via ferrata dans les Dolomites. (1) Jocelyne Bianchi-Thurat - Les Pelaz aux Plans d’Hotonnes (01) (2) Séverine et Benoit Deleau - Les Darappes à La Pesse (39)

les incidents comptent aussi parmi les bons souvenirs de ces trois jours d’itinérance au rythme des chiens, dans le somptueux décor des combes haut-jurassiennes… À souligner : la logistique parfaitement « huilée » de Dominique (qui déplaçait tous les jours de gîte en gîte la remorque-dortoir des chiens) et les bons petits plats de la Ferme des Huskies… On s’en lèche encore les babines ! Merci à tous, et salut à nos compagnons de route : Banquise, Anguinek, Tupilak, Relky, Qrenera, Océane, Scott et la petite Ami…

Carolyne, Greame et Sue

Émile Marnat en cani-rando

Arnaud, Frédéric et Frank, la Team Lugicap

Team ”Lugicap” : ils l’ont dit, ils l’ont fait !

Frédéric Martin (Haute-Saône), Arnaud Martin (Côte d’Or), Frank Emeyriat (Isère) - Blog : http://raid.lugicap.over-blog.com GTJ à raquette, février 2009

H

uit jours sur la GTJ à raquette en plein hiver, en autonomie complète (bivouac) et par des températures avoisinant les - 20 °C, voilà qui semble déjà relativement gonflé… Mais lorsqu’on sait que le team « Lugicap » comprenait une personne tétraplégique et que les deux équipiers ont tracté le fauteuil (1) et la pulka « intendance » sur une distance de 76 km et sans assistance motorisée, on peut véritablement parler de performance… Ce qui n’a pas empêché les trois compères de profiter au max de leur escapade, comme en témoignent ces quelques extraits de leur blog… 15 février, Lamoura. Départ par - 15 °C. Au bout d’une centaine de mètres, dans un léger dévers, la pulka se couche sur le côté… Deux des trois sangles de traction sont cassées ! Nous nous sentons un peu comme un pilote du Paris-Dakar qui explose son moteur au pied de l’arc de Triomphe… Heureusement, les sangles des bâtons de Frank nous sauvent la mise. Arrivée vers 15 h à La Darbella où nous installons le bivouac sous l’œil étonné des skieurs de fond (qui ont sûrement dû nous prendre pour des illuminés !)… 16 février, La Darbella. On avait prévu un peu plus de deux heures pour se lever et replier le campement, mais il faudra multiplier l’estimation par deux… Autre opération d’envergure : faire fondre la neige pour obtenir les huit litres d’eau nécessaires à la préparation du dîner et du petit-déjeuner : jusqu’à trois heures montre en main !

17 février, la Petite Laponie. Il est tombé entre 10 et 15 cm de neige cette nuit et c’est parti pour durer toute la journée, une des plus difficiles avec la montée du Risoux. Arrivés au Plan de la Citerne, nous installons le bivouac sous une neige incessante. Nous nous endormons en toute quiétude après avoir dévoré notre ration de lyophilisés (c’est fou ce que trois ours lâchés dans la montagne au mois de février peuvent ingurgiter !). 19 février, lac de Bellefontaine. La tente est aussi gelée à l’intérieur qu’à l’extérieur… toujours aussi difficile de sortir du sac de couchage !

20 février, Combe des Cives. Une journée ensoleillée s’annonce, avec son lot de belles surprises… et de difficultés : la neige est molle, et la pulka chute sur le côté lors de l’ascension du Pré Poncet… Le couvre-feu s’impose de lui-même à 21 h…

21 février, Chalet Brûlé. Après une journée plus calme qu’à l’accoutumée, l’heure est à la réflexion : il s’agit déjà de notre dernier bivouac, et nous sommes partagés entre la sensation d’avoir accompli quelque chose de très fort (démontrer qu’avec l’envie, tout est possible, même pour des handicapés !) et la frustration du presque fini…

22 février. Chez Liadet. Mouthe se rapproche… Derniers kilomètres, derniers mètres… Nous percevons déjà le son des trompes et des cloches : une centaine de personnes ont bravé les températures hivernales pour venir nous accueillir, dont un cameraman de France 3… Merci à tous – les proches et les amis, l’OTSI du Val de Mouthe et le directeur de l’ESF, le Conseil Régional de Franche-Comté, le Conseil Général de Haute-Saône, la Sogestar, le Parc du Haut-Jura… et puis les GTJ, pour ce si beau parcours ! (1) Fixé sur une Lugicap, une invention de Frédéric Martin, pour plus de précisions voir http://www.lugicap.com

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La GTJ

La GTJ

à cheval La « petite dernière » a le pied à l’étrier… O

n connaissait les Grandes Traversées du Jura – à pied, à VTT, à ski de fond, à vélo, à raquette… Cinq itinéraires magiques qui sont en train d’être rejoints (au galop !) par la dernière-née des GTJ : la Grande Traversée du Jura à cheval, dont la mise en place est le fruit d’un travail « au botte à botte » avec tous les acteurs locaux (1), et qui sera accessible dès cette année sur une partie de son tracé… En selle, cavalier ! Le principe est simple, éprouvé par les GTJ existantes : un tracé linéaire (ou presque !) longeant le massif du Jura, dont l’extrémité sud partira d’Izieu dans l’Ain pour rejoindre au nord la périphérie de Belfort… Cinq cents kilomètres au total représentant une vingtaine d’étapes pour les cavaliers désireux d’explorer l’ensemble de l’itinéraire, lequel pourra bien sûr être découvert par tronçons, au bon vouloir des randonneurs qui sont déjà dans les starting blocks… S’appuyant sur les réseaux cavaliers existant (Le Grand Huit du Jura, L’Ain à Cheval…), cette GTJ équestre qui sera dotée de nombreux tracés communs, échappées et ramifications a pris en compte tous les paramètres propres à l’équitation de loisir : accueil adapté aux chevaux, longueur des étapes, diversité des territoires traversés… Ainsi

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Les Grandes Traversées du Jura - Le Magazine

la partie centrale de l’itinéraire sera-telle accessible tout au long de l’année, une « infidélité » faite au Massif permettant aux cavaliers de redescendre vers les plateaux et d’explorer le vignoble jurassien… Ficelé par des équitants connaissant les paramètres « chevaux » sur le bout des sabots, cet itinéraire bénéficie en outre de l’expérience des GTJ en matière d’itinérance… Avec autant de bonnes fées sur son berceau, la dernière-née des Grandes Traversées du Jura n’a guère de raisons de s’inquiéter pour son avenir. La preuve : une partie du tracé (les tronçons communs de l'itinéraire équestre de la GTJ, de l'Ain à cheval et du Grand Huit) pourront être parcourus dès cette année par les cavaliers qui se sentent une âme de pionniers, déjà prêts à « piquer un galop » sur la nouvelle « diagonale » des Montagnes du Jura…

(1) La mise en place de cet itinéraire cavalier fait suite à une étude initiée et financée par le Commissariat à l’Aménagement du Massif du Jura et pilotée par les Haras Nationaux, en concertation avec les instances touristiques locales (CRTE de FrancheComté, CDTE de l’Ain) et les réseaux cavaliers existant (Grand Huit du Jura, L’Ain à cheval).

Une équipe à votre service

en bref…

Une randonnée bien préparée est déjà un gage de réussite. C’est pour vous aider que l’équipe GTJ est à votre service. Vous renseigner sur les différentes possibilités d’organiser votre venue sur les GTJ, vous conseiller sur le secteur qui vous conviendra le mieux, apporter la réponse la plus appropriée et la plus complète possible : nous sommes là aussi pour cela par téléphone ou par Internet, du lundi au vendredi.

Une association qui vous veut du bien

C’est sans doute elle que vous aurez au bout du fil. Elle conseille sans relâche le randonneur pour l’organisation de son séjour et apporte une réponse adaptée à chaque demande.

C

réée en novembre 1999, l’association les Grandes Traversées du Jura a pour mission : « le développement du tourisme de randonnée non motorisée sur le massif du Jura franco-suisse ». Elle propose 5 itinéraires qui enjambent les Montagnes du Jura et permettent d’aborder 5 pratiques de loisir actif : pédestre, VTT, vélo, raquette et ski de fond. Un itinéraire « équestre » est en cours de réalisation. L’association GTJ regroupe un réseau de professionnels du tourisme et de la randonnée avec 140 hébergements touristiques répartis sur l’ensemble du massif, des organisateurs de séjours, des structures régionales et départementales du tourisme et de la randonnée. Pour proposer une offre variée et diversifiée et répondre au mieux aux attentes des randonneurs, elle mène, depuis 2003, en partenariat avec le Parc naturel régional du Haut-Jura, un programme de développement qui s’articule autour de 3 grands axes : - l’aménagement des itinéraires GTJ ; - le développement et la modernisation des hébergements GTJ ; - la structuration de l’offre randonnée sur les GTJ et sa mise en valeur.

Ginette Henriet

Florian Marguet

Son rôle consiste à accompagner les hébergeurs GTJ pour répondre au plus près aux attentes des randonneurs.

Guy Mazuez

Il travaille toute l’année en tant que prestataire pour que les itinéraires de la GTJ soient à la hauteur de ce que le randonneur est en droit d’attendre et pour que sa randonnée soit unique.

Evelyne Muller

Mettre en relation les acteurs de la GTJ, construire et promouvoir l’offre GTJ, c’est son travail.

Pour ce faire, elle est soutenue par l’Europe, l’État, les régions FrancheComté et Rhône-Alpes ainsi que les départements de l’Ain, du Doubs et du Jura et la Fondation d’Entreprise Gaz de France.

plus d’infos sur les GTJ, des conseils, des idées randos, des séjours tout compris ? Rendez-vous sur

www.gtj.asso.fr

(Ginette)

(Florian)

(Guy)

(Evelyne)

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venir

EN TRAIN • Par le TGV

Gares de Pontarlier, Frasne, Vallorbe, Genève, Culoz, Bellegarde

• Par le train

Gares de Montbéliard, Morteau, Morez, SaintClaude, Nyon

SNCF : . ..............................................................................3635 ........................................................................www.sncf.com Chemins de fer suisses (CFF) :............. + 41 (0)900 300 300 .............................................................................. www.cff.ch

prendre L’AVION

• Arriver à Genève

par l’aéroport international de Genève

• Arriver à Lyon

par l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry

arriver

EN VOITURE • Par l’autoroute

A 36, A 39, A 40, A404

(GTJ RAQUETTE)

(GTJ VÉLO)

(GTJ VTT)

(GTJ PÉDESTRE)

(GTJ SKI DE FOND)

Grandes Traversées du Jura 15 et 17 Grande Rue - 39 150 Les Planches en Montagne Tél. : +33 (0) 3 84 51 51 51

Mail : info@gtj.asso.fr - Web : www.gtj.asso.fr

Ce magazine a pu être réalisé avec le soutien humain et financier de nos partenaires


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