Au fil de l’eau
déambulation poétique
léger air respire
enfants ?
vue
personnes agées ouïe
goût
5 sens
en mouvement
actif voir p. 4
dynamique
toucher
seul Pour qui ?
odorat
vivant
cimetière
des familles
Créer un aménagement paysager pérenne
paysage accueillant
ouvrir
déployer
faciliter l’abord, le passage
faire que ce qui était clos ne le soit plus
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faune & flore
naturel
végétal
minéral
Le cimetière possède plusieurs entrées : celle de la rue Frédéric Caillaud est majoritairement utilisée par les piétons, tandis que celle de la rue Gambetta est plus utilisée par les véhicules comme les corbillards. Il est entièrement fermé par de grands murs en pierre, ce qui en fait un ilôt au coeur de la ville de Nantes
Un ilôt au coeur de la ville Le cimetière de la Bouteillerie est l’un des quinze cimetières nantais. Il est situé dans le centre-ville de Nantes, au voisinage du Jardin des Plantes. Il s’agit d’une zone de forme rectangulaire d’environ 400 mètres de long sur 170 mètres de large, orientée Ouest-Sud-Ouest - EstNord-Est.
Sa surface de 6 hectares permet de regrouper environ 12 000 sépultures. La moitié d’entre elles sont des concessions perpétuelles et posent problème. En effet, elles sont souvent abandonnées car il n’y a plus d’héritier ou alors ceux-ci sont éloignés de la concession.
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Une organisation spécifique de l’espace Le cimetière de la Bouteillerie suit une organisation très géométrique et linéaire.
Zone ancienne Cimetière militaire
Colombarium Ossuaire
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Zone musulmane et israëlite
Le lieu des morts... et des vivants Un lieu pragmatique Le cimetière est avant tout un lieu d’utilité publique, de tous temps, la société a eu besoin de placer ses morts dans un lieu spécifique. Pour des raisons pratiques et d’hygiène, il faut rassembler les défunts dans un même espace. Le cimetière est ainsi un groupement de sépultures, signalée ou non par un monument. De nos jours le cimetière est également le lieu où sont disposées les urnes des défunts après leur crémation ou bien là où leurs cendres sont dispersées.
Un lieu sacré Autrefois, le cimetière faisait partie intégrante des croyances et des cultes, c’était un lieu sacré, un lieu de prières mais aussi un lieu de mémoire dans lequel les familles pouvaient se rendre. Aujourd’hui, même si l’on constate une baisse de la fréquentation des cimetières, la dimension du sacré perdure, par exemple lorsque l’on entre dans un cimetière certaines attitudes ne sont pas correctes, comme par exemple crier ou parler fort. Les vivants sont attachés à l’espace symbolique et communautaire des morts qu’est le cimetière
Un lieu pour les vivants Le cimetière est aussi et surtout un lieu destiné aux vivants, car finalement, les morts ne sont plus le sujet du cimetière, ce qui en persiste c’est leur mémoire à travers la douleur et les souvenirs des vivants. Aujourd’hui les personnes qui viennent le plus régulièrement au cimetière sont les personnes agées, les générations plus jeunes se déplacent plus rarement, le plus souvent c’est à l’occasion des fêtes religieuses (la Toussaint par exemple).
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Paroles d’usagers
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Constatations Un espace contrasté Le cimetière est divisé en deux parties distinctes : une première partie est composée des concessions les plus anciennes, beaucoup d’entre-elles sont délabrées ou mal entretenues. Le ton dominant est le gris et l’atmosphère est minérale. La deuxième partie est plus récente et végétale, elle abrite des tombes plus éclectiques et des aménagements plus récents tels que des parterres de végétaux, des arbres au coin des parcelles, et des bancs.
Des aménagements intéressants et des micro-espaces à exploiter Le cimetière présente quelques espaces qui ont un potentiel. Ces lieux pourraient être modifiés ou permettre d’acceuillir un aménagement. J’ai également pu relever des aménagements intérressants, notamment dans la partie la plus récente, comme la signalétique des parcelles (avec des gravillons et des plantes) ou bien des bancs.
Des fonctions manquantes En visitant le cimetière je me suis rendue compte qu’il n’y avait pas d’endroit où s’abriter. J’ai aussi noté qu’il n’existait pas de lieu pour se rassembler, avant ou après la cérémonie d’inhumation, mais est-ce bien le lieu où les gens veulent se retrouver ? Et finalement assez peu d’endroits où se recueillir, s’asseoir, en toute intimité. 7
Des cimetières tournés vers le végétal
receuillement
Dans le cimetière d’Ordrup au Danemark, des aménagements sont prévus pour que les familles puissent se recueillir dans le cimetière prévu sous forme de parc. Ici, on aperçoit une structure en bois, avec un banc. Elle rappelle l’achétype de la cabane, dans laquelle on viendrait se réfugier. Le bois apporte une dimension chaleureuse, et la construction pourrait tout à fait acceuillir une plante grimpante, et ainsi apporter davantage de végétal.
poésie
Dans le cimetière danois de Mariebjerg, le principe du parc paysager est repris. Avec une dominante de végétal, le cimetière se présente à la façon d’un sous bois. La lourdeur de la mort est atténuée par la verdoyance de la vie représentée par les végétaux. On peut noter les discrètes pierres tombales blanches, elles appellent à la sobriété.
verdoyance 8
vie
sobriété
Philippe Madec à choisi de créer un cimetière aux Sorinières dans lequel vient s’écouler un talweg (ligne d’écoulement des eaux). Il a choisi d’y placer un pont en bois qui sert à relier deux parties du cimetière mais également à se receuillir, se rassembler et à s’abriter.
s’écouler traverser
L’eau dans les cimetières
parcours cheminement
Carlo Scarpa a créé la tombe de la famille Brion Vega et a choisi d’y implanter une pièce d’eau. Elle se présente sous forme de ligne, d’un chemin, avec un différence de niveaux, une différence de taille des bassins. L’eau suit son cours, fait un parcours.
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L’eau, un élément fort
Dans la mythologie grecque, le Styx est une rivière qui séparait le monde terrestre des Enfers en l’entourant. La légende veut que toute partie du corps qu’on y plongeait devenait invulnérable.
«L’eau et le rêves» de Gaston Bachelard, propose un essai philosophique sur l’eau. On peut y trouver des analyses diverses et variées ainsi que de nombreuses symboliques liées à l’eau.
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L’eau sous toutes ses formes L’eau est vivante, elle est insaisissable, en constant dynamisme. Elle produit un son particulier et un jeu de reflet intéressant. L’eau c’est aussi la purification, le renouveau. Le lien entre le ciel et la terre. L’élément nécessaire à la vie. Parler de l’eau c’est parler de la vie.
insaisissable
sinueuse
agitée
calme dynamique
translucide
bruissante
bulleuse
L’eau
sombre
moussante bouillonnante
vivante ruisselante
jaillissante
Dans toutes les religions l’eau est un élément au sens fort et à la symbolique positive. Elle symbolise la vie, la mère, la pureté
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Les comportements induits par l’eau
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Intention
Ce qui m’a marqué dans le cimetière de la Bouteillerie, c’est d’abord le silence qui y reignait. Ensuite, c’est le vide, cette grande étendue, inhabitée, presque désertique. Je souhaite créer un aménagement paysager qui intègre l’eau comme élément fort. Cet élément a une symbolique forte et positive. L’eau a un son particulier, ce son ramène un peu de vivant dans le cimetière. Mais ce son est un son apaisant, un son qui crée du silence, et permet de renforcer cette idée d’ilôt au coeur de la ville. Je souhaite créer une déambulation au fil de l’eau, ramener de la poésie et de la légerté dans un lieu bien trop austère. Mon aménagement créera un «évènement» dans le cimetière et sera une invitation à la promenade, aussi bien pour les usagers que pour les simples visiteurs.
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