Se spécialiser - Santé Mentale - Cultive le bienêtre dans ton Groupe

Page 1

SE SPÉCIALISER

Cultive le bienêtre dans ton Groupe


Sommaire Introduction........................................................................................3 La santé mentale...............................................................................5 Les grandes lignes.............................................................................6 Quelques notions autour de la santé mentale....................................7 Les bases pour bien grandir.............................................................9 Les besoins complexes.....................................................................10 Développement et intérêts, du Nuton à l’Horizon..............................11 Adolescence et puberté....................................................................15 Les ingrédients pour se sentir bien dans ses baskets................17 Bien dans son environnement..........................................................18 Bien dans son corps.......................................................................20 Bien dans sa tête............................................................................22 Pistes pour accroitre le bienêtre de tes Animés/Animateurs............24 La prévention, un atout pour ton animation.....................................26 Être une personne de confiance.....................................................27 Toi, Animateur.................................................................................28 À quoi être attentif ?........................................................................30 Où trouver de l’aide ?.......................................................................32 Quelques balises pour accompagner un jeune.........................35 La gestion des émotions.................................................................36 Le harcèlement : victime, auteur et témoin.....................................38 Les jeux dangereux..........................................................................41 Stress, anxiété et crise d’angoisse..................................................42 Les épisodes dépressifs et la dépression.......................................44 La scarification et la mutilation....................................................45 Les troubles de l’alimentation.........................................................46 L’assuétude et la consommation excessive.....................................47 Les troubles mentaux......................................................................49 La maltraitance infantile................................................................50 Les tentatives de suicide.................................................................51 Vivre le deuil....................................................................................54 Annexes......................................................................................57 Les espaces de parole régulés.......................................................58 Le cercle de parole..........................................................................59 Ressources et bibliographie............................................................61 Les numéros d’urgence..................................................................63 Photo de couverture : 29e BNO - Koekelberg Photo pages 2 et 3 : 50e BWE - Louvain-la-Neuve Photo de 4e de couverture : 17e HC - Nimy


Introduction Comment prendre soin de soi et des autres ? Quand s’inquiéter ? Où trouver de l’aide pour gérer une situation difficile ? Comment être attentif au Groupe et cultiver le bienêtre de chacun ? Ce dossier aborde la thématique très actuelle et sociétale du bienêtre et de la santé mentale et te propose des réponses à tes questions et des pistes pour ton animation.

Cu lti v e l e bi enêtr e d ans ton Gr oupe • G ui des . be

Dans la première partie de ce dossier tu trouveras les définitions de la santé mentale et des notions qui l’entourent. Ensuite nous te proposons des balises pour accompagner les jeunes que tu animes.

3


42e BS - Watermael-Boitsfort


La santé mentale Vaste sujet que la santé mentale ! Sais-tu ce que c’est ?

Cu lti v e l e bi enêtr e d ans ton Gr oupe • G ui des . be • Gui d es. b e

Ce chapitre pose les bases d’une bonne compréhension de la matière et des notions qui l’entourent.

5


Les grandes lignes Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : « La santé mentale correspond à un état de bienêtre mental qui nous permet d’affronter les sources de stress de la vie, de réaliser notre potentiel, de bien apprendre et de bien travailler et de contribuer à la vie de la communauté »1. La santé mentale est donc une condition absolue au sentiment de bienêtre et au développement personnel de chacun au sein de la société. La santé mentale n’est pas un état figé. Il s’agit d’une recherche constante d’équilibre entre contraintes et ressources. C’est la capacité dont chacun dispose pour rebondir !

Éléments de contexte

La santé mentale des jeunes

La santé mentale des enfants et des jeunes a été fortement affectée par les différentes crises mondiales du début des années 2020 (sanitaires, géopolitiques, environnementales, etc.). En plus de vivre leurs inquiétudes personnelles, ils ont enduré les angoisses et interrogations des adultes et supporté les informations anxiogènes véhiculées par les médias. Lors de la crise de la Covid-19, par exemple, les jeunes se sont vus confinés de manière répétée. Ils ont été isolés par l’interdiction de se rassembler, ils ont vécu les cours en distanciel (et parfois accompagnés d’une fracture numérique), etc. Tous n’ont pas les mêmes ressources ni la même capacité à rebondir ; nombre d’enfants, d’adolescents et de jeunes adultes ont traversé cette période incertaine avec difficulté.

L’enfance comme l’adolescence sont des étapes délicates de la vie en ce qui concerne la santé mentale et le bienêtre. C’est en effet durant cette période que les jeunes développent des compétences en matière d’interaction sociale, de maitrise de soi et d’apprentissage.

Les conséquences pour la jeunesse sont visibles – et doivent être pour nous des signes d’inquiétude : décrochage scolaire, isolement, troubles de l’alimentation, comportements à risques, etc. Combinés à des facteurs comme la précarité ou l’absence de repères, le cocktail devient dangereux…

Toute expérience négative peut avoir un impact néfaste sur le développement de ces compétences cognitives et émotionnelles de base. Par exemple, un long conflit familial ou les conditions socioéconomiques dans lesquelles un enfant grandit peuvent avoir une incidence sur ses choix et opportunités à l’adolescence et à l’âge adulte.

À la suite de la détresse rencontrée par les jeunes durant cette période et devant le constat accablant des études menées par Sciensano sur la santé mentale de nos jeunes, la Fédération Wallonie-Bruxelles a réagi en interrogeant des experts, psychologues, pédagogues et spécialistes de l’enfance. Elle a ensuite adopté une centaine de recommandations pour accroitre la santé psychologique de nos jeunes (et au-delà des différentes crises que nous avons traversées).

La santé mentale de chaque individu résulte de la combinaison de différents facteurs personnels et contextuels qui s’influencent et modifient son équilibre sans cesse. Ce n’est pas uniquement l’absence de troubles mentaux. Le contexte géopolitique ou social, la génétique, l’usage de substances, les compétences émotionnelles, etc. sont autant de facteurs qui peuvent influer la vulnérabilité de l’individu.

L’exposition à des facteurs de risque (comme des conflits intrafamiliaux, du harcèlement, des abus, etc.) au début de la vie d’un jeune peut affecter considérablement son bienêtre mental des années plus tard. Les conséquences d’une telle exposition peuvent d’ailleurs s’observer par des taux élevés et croissants de problèmes de santé mentale et de comportement chez d’anciennes victimes. 1 Organisation Mondiale de la Santé. (2022). Santé mentale : renforcer notre action . Extrait de www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/ mental-health-strengthening-our-response.

Tu trouveras plus d’informations aux pages 22 et 23 de ce dossier. Pour en savoir plus Rapports et publications de Sciensano sur le sujet de la santé mentale : www.sciensano.be/fr/sujets-sante/sante-mentale.


La bienveillance C’est avoir une disposition favorable à l’égard de quelqu’un, soutenue par la capacité d’empathie. C’est aborder l’autre avec une attitude positive et avec l’intention de faire le bien pour lui.

La bienfaisance C’est le fait d’agir positivement dans un intérêt social, de porter assistance.

La bientraitance C’est le fait de traiter l’individu avec respect et humanité.

Quelques notions autour de la santé mentale Tout au long de ce dossier, tu croiseras certaines notions dont voici les définitions.

Le trouble mental Un trouble mental se caractérise par des changements importants qui affectent la pensée (état cognitif), l’humeur (régulation des émotions) ou le comportement d’une personne, ce qui affecte son fonctionnement et s’accompagne généralement d’un sentiment de détresse. Il existe de nombreux types de troubles mentaux, désignés aussi sous le nom de problèmes de santé mentale. Cette dernière expression, plus large, englobe les troubles mentaux, les handicaps psychosociaux et d’autres états mentaux associés à un sentiment de détresse, à des déficiences fonctionnelles (visuelle, auditive, motrice, etc.) ou à un risque de comportement autoagressif important. Retrouve d’autres informations et des pistes d’aide à la page 49 de ce dossier.

Enfin le concept de bientraitance implique avant tout de respecter la continuité du développement de l’enfant et de l’aider à construire son identité dans la sécurité affective et l’épanouissement de toutes ses possibilités.

Moi, Animateur J’aide chaque jeune à accéder progressivement à l’autonomie, en fonction de son développement et à son rythme. J’accompagne chaque jeune dans la résolution des problèmes auxquels il doit faire face. Je vise l’objectif de permettre à chacun d’atteindre son développement optimal, par le vécu de valeurs telles que la confiance, le respect, la recherche et le besoin de cohérence dans les comportements et attitudes. Le Projet pédagogique des Guides rappelle notre attachement à ces mêmes valeurs.

C ul ti ve l e bi en être dans to n G rou pe • Gu ide s .be

31e NaN - Gembloux

Cette notion recouvre un ensemble d’attitudes et de comportements positifs et constants de respect, de bons soins, de marques et manifestations de confiance, d’encouragement et d’aide envers des personnes ou des groupes en situation de vulnérabilité ou de dépendance. La démarche de bientraitance englobe : • le respect des droits, de la liberté et surtout de la dignité de l’individu ; • la bienveillance : attitude positive d’écoute et d’attention envers l’autre ; • la sollicitude qui vise à instaurer une relation équilibrée (à contrario d’une relation dominant/dominé) ; • le « prendre soin » plutôt que le « donner des soins » ; • la lutte contre la maltraitance (physique, psychique, etc.) et l’ensemble des négligences passives qui altèrent le bienêtre.

7


3e BWE - Mont-Saint-Guibert

La maltraitance C’est le fait de traiter quelqu’un avec brutalité, le malmener ou le traiter sévèrement en paroles. Cette notion concerne donc les sévices corporels, les violences physiques, les violences verbales et psychologiques, les atteintes mentales et sexuelles ainsi que la maltraitance passive comme les négligences graves qui compromettent le développement physique, psychologique ou affectif de l’enfant et altèrent son bienêtre. Quelques exemples : • punitions inappropriées et corrections physiques (secouer, gifler, frapper, etc.) ; • isoler le jeune de ses proches, le menacer, l’ignorer, refuser de le valoriser, nier ses succès, etc. Retrouve d’autres informations et des pistes d’aide à la page 50 de ce dossier.

La non-traitance C’est une action ou inaction de toute personne exerçant une responsabilité sur une autre et pouvant entrainer, chez elle, des dommages de santé tant physiques que psychiques. Ce sont les attitudes ne prenant pas en compte un nombre important de besoins et d’attentes de cet individu. Quelques exemples : • un enfant diagnostiqué hyperactif auquel on refuse des sorties ou des activités en plein air et du temps pour se dépenser ; • une blessure qui s’infecte par manque d’intérêt et de soin.

Les douces violences Cet oxymore désigne les différentes maladresses d’un adulte envers un enfant. Ce sont ces paroles, ces gestes, ces attitudes, ces courts instants où l’adulte ne respecte pas le rythme et les besoins de l’enfant et fait passer son intérêt avant. À force de répétition, ces attitudes peuvent placer le jeune dans une certaine insécurité affective et une perte de confiance en soi. Si la parole ou le geste ne se veut pas directement maltraitant, il est une violence pour l’enfant. On la dit « douce » parce qu’elle n’est pas faite de manière intentionnelle.

Quelques exemples Soulager sa colère en criant « Arrête ! Tu m’énerves ! » à un enfant qui hurle ou qui fait du bruit sans cesse... Explique à l’enfant pourquoi son attitude n’est pas adéquate à ce moment-là. Humilier l’enfant par maladresse avec des phrases comme « Tu manges comme un cochon »... Même si tu ne penses pas à mal, propose à l’enfant une solution plutôt que de le critiquer avec cette petite phrase qui parait anodine, mais qui n’est pas constructive... Presser un enfant qui traine avec un « Dépêche-toi ! » d’un ton sec... Respecte le rythme des enfants et anticipe le temps dont les Animés vont avoir besoin pour s’habiller, diner, etc. Répondre à la douzième question d’un enfant curieux « Tu comprendras quand tu seras grand »... C’est lui renvoyer une image naïve de lui-même et de son questionnement, il se sentira peut-être idiot. Si ce n’est pas le moment de poser une question, suggère-lui de prendre un moment plus tard pour discuter ensemble et y répondre. Tu as sans doute aussi vécu quelques-unes de ces attitudes, certaines de ces douces violences. Elles n’ont pas fait de toi quelqu’un de négatif ou de méchant. Mais même si ces phrases paraissent anodines, elles ne sont ni constructives, ni positives. Adopter un langage positif permet d’amplifier le bienêtre autour de soi. Alors si tout le Staff est attentif à ce type d’attitudes, vous pourrez vous corriger, vous excuser d’une phrase inadéquate envers un enfant et devenir des as de la communication positive.


Les bases pour bien grandir Si nous sommes tous uniques, nous avons en commun des besoins fondamentaux.

Cu lti v e l e bi enêtr e d ans ton Gr oupe • G ui des . be • Gui d es. b e

Tu (re)découvriras dans ce chapitre les essentiels pour bien grandir et les types d’activités adaptées à tes Animés.

9


Les besoins complexes les besoins physiologiques essentiels le besoin de sécurité le besoin d’appartenance (affection, amitiés, groupe)

le besoin d’estime

Besoins physiologiques • Le jeune a besoin que son entourage veille à ses besoins physiologiques Il a besoin d’une alimentation saine et variée, de chaleur, de sommeil, de soins corporels, d’attitudes bienveillantes adaptées à son âge, etc.

(confiance, respect, reconnaissance)

le besoin d’accomplissement de soi

(affirmation de son caractère unique, réalisation de son potentiel)

Selon Maslow, certains besoins passent avant les autres. En fonction de notre culture, de notre éducation et de nos valeurs, les besoins d’une personne ne seront pas les mêmes que ceux d’une autre. L’importance accordée à combler tel besoin chez l’un peut sembler superficielle chez l’autre. En général, les besoins physiologiques et de sécurité (manger, boire, avoir un toit, etc.) priment sur le reste. Néanmoins, les niveaux ne sont pas cloisonnés : il n’est pas nécessaire de combler à 100% un niveau de besoin pour se soucier du suivant. De plus, chaque individu possède un seuil minimal propre de satisfaction pour chacun de ses besoins.

Besoin de sécurité • Le jeune a besoin de sécurité matérielle Sa famille et la société doivent pouvoir lui assurer une vie matérielle décente. • Le jeune a besoin de sécurité affective Pour s’épanouir, il a besoin de stabilité et de relations affectives avec ses personnes de référence et avec d’autres, qu’il estime importantes. • Le jeune a besoin que son entourage veille à son intégrité physique Il est en droit d’être protégé des accidents et de ce qui pourrait porter atteinte à son corps, ou mettre sa vie en danger. • Le jeune a besoin de limites Pour bien grandir, il est important qu’il rencontre sur sa route des adultes fermes et chaleureux capables de contenir ses désirs, de poser un cadre et de veiller à son intégrité psychologique.

Besoin d’appartenance • Le jeune a besoin de socialisation il a besoin d’être entouré de personnes à aimer et aimantes. De plus, son besoin d’appartenir à un groupe lui permettra de développer son identité et confirmer son unicité.

Besoin d’estime • Le jeune a besoin d’être reconnu Dès son plus jeune âge, le jeune a besoin de se sentir reconnu aux yeux des autres, d’être aimé, valorisé, encouragé, écouté pour devenir un adulte épanoui. Besoin d’accomplissement de soi • Le jeune a besoin de se réaliser Il doit pouvoir se réaliser, en trouvant une place dans sa famille, dans son école, dans son Groupe et dans la société. Il pourra alors développer l’estime de soi et la confiance en soi qui lui permettront, à son tour, de veiller sur les enfants à venir et sur ses relations avec les autres. 5e Lux - Arlon


Développement et intérêts, du Nuton à l’Horizon Nuton

Développement physique et psychomoteur

• Besoin de jouer, d’être actif avec alternance de moments calmes • Premiers pas vers l’autonomie (s’habiller, ranger ses affaires, etc.) • Capacité de marche limitée • Consolidation du genre • Curiosité pour le sexe opposé

Développement affectif et émotionnel

• Envie d’être considéré comme un grand • Recherche l’approbation de l’adulte • Besoin d’un cadre rassurant et motivant • Maitrise et contrôle de ses émotions • Estime de soi fragile

Développement social

• Début de la socialisation • Sortie de l’égocentrisme • Copains de jeux • Début de réflexion sur la conséquence de ses actes et expression de remords • L’adulte comme modèle de référence

Développement moral et spirituel

• Besoin de règles et de cohérence • Début des questions existentielles à partir de situations vécues • Distinction du bien et du mal, sans nuance

Développement intellectuel et cognitif

• Temps de concentration limité • Grande curiosité • Repères spatiotemporels en construction • Grande imagination

Activités adaptées aux Nutons • Chants, marionnettes, contes et jeux dansés • Déguisements et maquillage • Activités créatives et de bricolage • Activités manuelles autour de la sensorialité (pâte à sel, pâte à modeler, peinture avec les doigts, etc.) • Activités de construction (cabanes, cerfs-volants, etc.)

• Activités sportives (jeux de ballon, coopératifs, de poursuite, d’adresse, etc.) • Jeux d’échanges, collections • Jeux d’imitation (jouer au marché, aux parents, au docteur, au professeur, à la policière, etc.) • Début des grands jeux (jeux de piste, chasses au trésor, etc.) • Ateliers culinaires • Découverte d’un milieu / de la nature

Cu lti v e l e bi enêtr e d ans ton Gr oupe • G ui des . be • Gui d es. b e

À la Chaumière, je m’intègre et fais mes premiers pas vers l’autonomie.

11


Lutin À la Ronde, je découvre et je développe mes aptitudes avec et par les autres. Développement physique et psychomoteur

• Besoin de jouer, d’être actif • Développements du corps et prise de conscience de soi • Intimité et pudeur • Découverte de ses propres limites

Développement affectif et émotionnel

• Besoin de reconnaissance par l’adulte puis par les pairs • Progrès dans la compréhension, l’expression et la gestion des émotions • Besoin de tendresse et d’un cadre rassurant • Premiers amours • Joue à se faire peur, aime les émotions fortes

Développement social

• Les copains d’abord • Développement du sentiment d’appartenance à un groupe et respect des valeurs sociales • Importance de la vie en petit et en grand groupe • Amitiés entre personnes du même genre • Découverte de la différence

Développement moral et spirituel

• Joue avec les règles et les limites • Poursuite des questions existentielles • Début des avis plus construits et argumentés • Importance des notions de justice et d’injustice • Âge de la raison et conceptualisation de valeurs vécues au quotidien

Développement intellectuel et cognitif

• Apparition du jugement logique et global et pensée critique • Désir de comprendre et d’essayer • Plaisir d’inventer et de vivre une histoire • Développement du sens de l’humour

Activités adaptées aux Lutins • Grands jeux (jeux de piste, chasses au trésor, olympiades, etc.) • Activités sportives et de plein air (jeux coopératifs, de pousuite, d’adresse, etc.) • Activités de construction (cabanes, cerfs-volants, etc.) • Activités créatives et de bricolage

• Activités d’expression • Lecture, contes, histoires • Chants, danses et jeux dansés • Découverte d’un milieu / de la nature • Journée de marche • Activités autogérées (sous la surveillance d’un adulte)


Aventure

Développement physique et psychomoteur

• Bouleversements corporels • Comparaison aux autres • Perception altérée de ses propres limites • Premiers émois sexuels • Éventuelles assuétudes

Développement affectif et émotionnel

• Besoin de reconnaissance • Perte de confiance en soi • Préoccupation pour son image • Fortes émotions et contradictions • Attirances et passions amoureuses

Développement social

• Relations ambivalentes avec les parents • L’amitié est capitale • Besoin d’appartenance et d’identification • Le jugement des autres compte • Élaboration de stratégies de défense

Développement moral et spirituel

• Conformité aux règles du groupe de pairs • Questionnement des règles • Identification à une personne de référence • Engagement pour des valeurs • Quête de spiritualité et de sens

Développement intellectuel et cognitif

• Évaluation maladroite des risques et remise en question • Élargissement de la perspective temporelle • Développement de la pensée abstraite • Imagination et passions • Apprentissages motivés par des envies personnelles

Activités adaptées aux Aventures • Grands jeux (jeux de piste, chasses au trésor, etc.) • Activités sportives et de plein air (jeux de compétition, rallyes, défis, etc.) • Activités d’expression élaborées (atelier photo, débats, création d’un spectacle, etc.) • Lecture (BD, romans, mangas, etc.)

• Activités créatives élaborées (marionnettes à fil, nichoirs, etc.) • Jeux de société • Chants et danses • Journées de marche et camping de plusieurs jours • Activités autogérées (sous la supervision d’un adulte)

Cu lti v e l e bi enêtr e d ans ton Gr oupe • G ui des . be • Gui d es. b e

À la Compagnie, je vis en équipe et j’évolue avec les autres.

13


Horizon À la Chaine, j’entreprends et je vis ensemble des projets. Développement physique et psychomoteur

• Recherche de nouvelles expériences • Recherche de sensations fortes, voire extrêmes • Acceptation et apprivoisement de son corps • Importance du regard de l’autre

Développement affectif et émotionnel

• Importance grandissante des amitiés • Besoin de repères adultes pour le devenir soi-même (exemplarité) • En quête d’identité donc parfois un peu fragile • En attente de moyens et de soutien pour se libérer des conformismes et s’affirmer comme individu • Exploration du sentiment amoureux et de la sexualité

Développement social

• Besoin d’une vie sociale riche • Volonté de s’affirmer et d’exprimer ses idées • Besoin grandissant d’indépendance tout en maintenant un lien de sécurité avec sa famille • Ouverture aux différences et acceptation mutuelle

Développement moral et spirituel

• Acceptation des règles et des normes, si cohérentes et justes • Recherche de repères et de ses propres valeurs • Désir de s’engager pour des idéaux • Ouverture sur le monde

Développement intellectuel et cognitif

• Esprit en effervescence et en questionnement critique sur la société et le monde • Envie d’acquérir des compétences s’il y a de l’intérêt pour soi ou pour les autres • Accès possible au second degré et à l’ironie • Maitrise de l’abstraction et des approches stratégiques

Activités adaptées aux Horizons Les activités sont organisées collectivement, laissant des possibilités d’initiatives, de propositions, de choix et éventuellement de refus. • Sports collectifs • Jeux de coopération • Jeux de rôle

• Organisation de débats • Activités créatives très élaborées (décors de la fête d’Unité, fresques, etc.) • Activités d’expression plus élaborées (matchs d’improvisation, moments de discussions et d’échanges, etc.) • Lecture, chants et musique • Activités autogérées (sous la supervision d’un adulte)


Balises pour l’Animateur

Tu n’es pas sans savoir que l’adolescence est un moment de transition très particulier et que les changements physiques, hormonaux, sexuels, émotionnels et psychologiques qu’elle engendre sont à prendre en compte dans la relation avec le jeune. Les nombreux bouleversements de la puberté peuvent parfois être mal vécus par l’adolescent et susciter une perte de confiance en soi, des questionnements identitaires, de genres, d’orientations, des complexes, voire des conduites de repli sur soi, agressives ou à risques.

• Ne juge pas trop vite quand certaines réactions te paraissent parfois inadéquates ou exagérées. • Sois bienveillant et compréhensif. La puberté et ses changements hormonaux provoquent parfois des sautes d’humeur et des réponses démesurées. • Exprime distinctement tes attentes sur ce qui te semble important (Charte et règles de vie, répartition des tâches, heure de coucher, etc.). La prévention est toujours plus efficace que la sanction. Et pour le reste, lâche prise et sois indulgent. • Valorise-les et reste à l’écoute. Des encadrants bienveillants et à l’écoute sont une vraie sécurité, avec l’avantage d’être « autres » que les parents. Prends le temps de t’intéresser à leur vie (leur quotidien, leurs amis et les choses qui les préoccupent). Conseille-les, rassure-les et aide-les à prendre du recul quand c’est nécessaire. • Sois attentif à rester dans ton rôle d’adulte référent. Les adolescents ne sont pas des copains. • Fais preuve d’ouverture et d’empathie. Essaie de te mettre à leur place et d’entendre leur point de vue. Pour éviter la confrontation, ne leur donne pas d’ordres, suggère-leur plutôt les différentes options qu’ils ont. • Instaure des temps de parole et d’échange pour établir un climat de confiance ou le rétablir en cas de gestion de conflits. • Fais-leur confiance et démontre-le. Implique-toi dans les activités que tu leur proposes afin de renforcer le lien de confiance, favoriser les rapprochements et asseoir une certaine bienveillance. • Reste attentif aux changements d’humeur, au sentiment de malêtre et aux contradictions que peuvent ressentir certains adolescents (complexes, etc.). • Interviens immédiatement si tu perçois des effets de groupe néfastes (moqueries, harcèlement, bizutage, etc.). • Reste attentif aux couples qui se forment, ainsi qu’aux chagrins d’amour et rivalités éventuels. • Ne te mets pas en porte-à-faux, si tu n’es pas à l’aise avec certains sujets, tu dois pouvoir le dire au jeune. Certains vont venir chercher des réponses auprès de toi et leurs questions peuvent parfois être déroutantes ou intimes. • Ton rôle d’Animateur, dans les réponses à donner, s’arrête là où est ta limite. Si tu ne souhaites pas partager sur un sujet ou répondre à une question, exprime-le clairement. À l’inverse, sois mesuré dans tes paroles et évite d’étaler ta vie intime aux Animés sous prétexte que ceux-ci t’ont posé des questions. • Veille à leur bonne hygiène de vie. Sois attentif aux besoins physiologiques de chacun (alimentation, sommeil, hygiène, coporelle, etc.).

Outre les transformations physiques (principalement dues aux hormones), l’adolescent vit de nombreux changements émotionnels et psychologiques tout aussi sérieux. - Il s’interroge sur sa place, ses besoins, ses valeurs, ses relations familiales et amicales, etc. - Il ressent un besoin croissant d’indépendance (même s’il oscille encore souvent entre une envie d’autonomie et le désir de dépendre encore un peu de ses parents). - Il apprend à prendre des décisions parfois difficiles et cela implique toutes sortes de questionnements, doutes et émotions. - Les relations avec les pairs prennent plus d’importance à l’adolescence et apportent souvent une pression sociale qui peut engendrer des conflits plus réguliers avec l’adulte (parents, Animateurs, professeurs, etc.). - Le sentiment d’invulnérabilité vissé au corps, le jeune cherche à vivre de nouvelles expériences et peut parfois s’exposer à des situations risquées pour sa santé ou son bienêtre (comme la consommation d’alcool, de tabac, de drogues ou le développement de comportements à risques). Les changements hormonaux et physiques de la puberté rendent le jeune de plus en plus conscient de sa sexualité et sera source de nombreux questionnements. D’autant que cette période est aussi celles des premières expériences et relations sexuelles. La notion du « consentement » est évidemment primordiale à évoquer pour que l’un n’impose pas quelque chose que l’autre ne souhaite pas ou n’a pas encore expérimenté. Dans ce domaine, chacun son rythme.

Quelles attitudes adopter avec les adolescents ? L’adolescence est donc une période pleine de transformations et de questionnements. Pour l’entourage, toi y compris, beaucoup de patience et de compréhension sont nécessaires pour entourer le jeune durant cette phase qui n’est pas toujours facile.

Attention Si tu constates des signes inquiétants comme des modifications alimentaires, des conduites à risques, de l’isolement ou une rupture de communication, partage ton inquiétude en toute franchise avec le(s) jeune(s) et sollicite l’aide de ton Staff de Groupe ou d’Unité. Si nécessaire, prends contact avec l’Observatoire ou la Cellule de Crise des Guides (0498/94.22.02). Si le jeune se met en danger et a besoin d’aide urgente, appelle le 112.

Cu lti v e l e bi enêtr e d ans ton Gr oup e • G ui des . be • Gu ide s .be

Adolescence et puberté

15


Centenaire des Guides


Les ingrédients pour se sentir bien dans ses baskets Cu lti v e l e bi enêtr e d ans ton Gr oupe • G ui des . be • Gui d es. b e

Dans ce chapitre, tu trouveras des balises pour installer un climat bienveillant dans ton Groupe et des pistes pour améliorer le bienêtre de tes Animés.

17


Bien dans son environnement Pour permettre à chacun de s’épanouir pleinement, il est fondamental que les enfants évoluent dans un climat bienveillant.

Un climat bienveillant

Avoir une posture positive et contagieuse

Un climat valorisant et bienveillant est avant tout un climat positif. Il permet à chacun de s’exprimer et de réussir à s’affirmer. En devenant qui il est réellement et en ressentant tes encouragements, le jeune se sentira plus épanoui !

Souris et utilise l’humour, joue et vis des aventures avec l’ensemble du Groupe, partage avec tes Animés des moments d’insouciance, propose des moments créatifs, prends des initiatives, etc. Ces attitudes cultiveront l’enthousiasme des jeunes et leur confiance en eux.

Ton rôle en tant qu’Animateur est de veiller à ce que le climat reste toujours bienveillant et à mobiliser tes Animés pour qu’ils y adhèrent et y participent.

Veille à ce que ton humour soit toujours bienveillant : ris avec le jeune et ne ris pas « du jeune ».

Comment installer cet environnement sain et rassurant ? Soigner particulièrement l’accueil L’accueil est une valeur primordiale et un moment important chez les Guides. Ce n’est pas seulement accueillir un nouveau membre dans le Groupe, c’est aussi s’assurer de l’accueil de chaque personne en début de réunion ou au départ d’un camp. Cela te permet de glisser un mot sympa à chacun et de jauger son énergie. Avant de lancer une activité, anime un moment brise-glace. Celui-ci permet à chacun de dire comment il se sent, se mettre en mouvement, se détendre, apprendre à connaitre les autres, etc. en fonction de l’activité que tu choisis. Certains nécessitent du matériel, mais tu peux aussi en faire sans ! Ces moments aident à insuffler plus de cohésion dans le groupe.

Pour aller plus loin Retrouve plus d’informations dans le dossier Accueil et dans les dossiers destinés aux Animateurs de Branche.

Quelques idées ? - Sélectionne une musique entrainante pour danser pieds nus dans l’herbe ou les yeux fermés. - Profite de la nature pour leur proposer un moment de pleine conscience. - À la fin d’une journée, partagez vos trois meilleurs moments. - Sautez dans les flaques ou roulez-vous dans les feuilles mortes. - Inventez des histoires ensemble ou prenez quelques minutes pour faire des devinettes. - ...

Staff toujours prêt ! Quand votre programme est clair dans vos têtes, vos esprits sont plus libres et vous pouvez vous consacrer pleinement aux Animés. Il est important d’avoir préparé la journée en Staff et que chacun connaisse son rôle. En étant sûr de toi, tu influenceras positivement les personnes qui t’entourent.

Présence et transparence Pour déployer un climat bienveillant, il est essentiel d’être disponible et à l’écoute des jeunes. Chacun des Animateurs doit rester soucieux du bienêtre des Animés et de leur épanouissement. La transparence est une autre clé de réussite. Tu as, toi aussi, la place et le droit d’exprimer ce que tu ressens, de dire quand tu es fier, triste, heureux ou angoissé. Plus tu te montreras sincère et transparent dans l’expression de tes émotions, plus les jeunes seront susceptibles de l’être avec toi. Pense aussi à observer et à écouter le Groupe régulièrement. Cela te permettra de désamorcer de petits conflits naissants ou de remotiver les troupes ! Pour ce faire, en réunion comme en camp, passe du temps avec tes Animés plutôt qu’entre Animateurs.

Tour d’Horizon

Enfin, utilise la communication et le renforcement positifs autant que tu peux, dans un espoir de contagion !


Coconstruisez le cadre Pour fédérer le Groupe, rien de tel qu’un cadre démocratique et coconstruit. Plus le cadre aura du sens pour tes Animés, mieux ils le respecteront. Plus les règles sont claires, connues de tous et tournées de manière positive, plus elles indiqueront aux Animés ce qui est attendu d’eux. Cela permet, en cas de transgressions de la règle, de prendre des sanctions plus facilement puisque la limite était connue ! Il est donc important de construire ce cadre pour eux et avec eux. Il reposera sur les besoins de chacun et ceux du Groupe en général, nécessaires au bon fonctionnement de la vie collective. Il est indispensable que ce cadre ou cette Charte soit écrite, succincte et visible de tous. Elle doit rester flexible et pouvoir évoluer selon la situation. Tu peux aussi créer une Charte particulière à la vie au camp puisque d’autres situations s’y présentent : le coucher, le réveil, les douches, l’intendance, etc.

En tant qu’Animateur, tu t’assureras que les Animés s’expriment de manière respectueuse envers tout le monde. Il sera aussi essentiel d’évaluer régulièrement la Charte et de l’adapter si nécessaire, toujours en cogestion avec tes Animés. Moi, Animateur Lors de mes réunions et particulièrement lors des weekends et des camps, je serai aussi attentif à : respecter les besoins essentiels des Animés comme leur donner un accès à de l’eau et veiller à ce que tous boivent en suffisance, les protéger du soleil et des coups de froid, etc. ; respecter leur rythme de vie et d’activité, selon leur âge ; leur offrir des conditions optimales afin qu’ils puissent rire, jouer, s’amuser et être en contact avec la nature ; leur permettre de se reposer et de dormir dans de bon-nes conditions ; leur proposer une alimentation de qualité, variée et équilibrée ; prévenir les accidents et veiller à leur sécurité.

64e NaS - Dinant

Développer ces comportements bientraitants en Unité Pour vous aider à construire ce cadre bientraitant, nous vous conseillons un outil élaboré par l’ASBL Résonance et auquel les Guides ont participé, avec d’autres associations et mouvements de jeunesse. Cette valisette nommée #Bientraitance - J’agis pour le bien de l’autre a pour objectif principal de mettre les utilisateurs en réflexion quant à leurs pratiques pédagogiques et la relation qu’ils entretiennent avec leurs Animés. Elle vise à les amener à communiquer ensemble pour coconstruire une posture bientraitante. Si tu souhaites l’utiliser : - emprunte-la auprès du Service Pédagogie et Appui-Formation du Carrick : peda@guides.be ; - achète-la auprès de l’ASBL Résonance : www.resonanceasbl.be.

Cu lti v e l e bi enêtr e d ans ton Gr oupe • G ui des . be • Gui d es. b e

Veille à ce que tous contribuent activement à l’établissement des différents points de la Charte, qu’ils les valident et réfléchissent ensemble aux conséquences du non-respect de celle-ci, et donc, aux éventuelles sanctions ; cela augmente les chances que tous y adhèrent.

19


Bien dans son corps Entre 5 et 18 ans, le corps est en transformation continue. En fonction de son entourage, le jeune peut avoir une bonne estime de soi ou au contraire se sous-estimer complètement. Le regard que les autres portent sur lui joue un rôle important, voire primordial, dans le développement de l’estime de soi. Comment peux-tu aider l’enfant ou le jeune à se sentir bien dans son corps ?

Développer l’expression corporelle Les Guides, c’est l’espace idéal pour développer l’expression du corps et, par ce biais, la considération et le respect de celui-ci. Les Guides, c’est : les jeux de plein air, les courses dans la nature, la pratique de multiples sports, les veillées où les Animés chantent à tue-tête et la danse qu’ils adorent. Ils s’expriment par leur corps !

Poser un regard bienveillant et respectueux sur le corps Il est essentiel de regarder et traiter son corps et celui d’autrui avec considération, respect et bienveillance. Tu ne souhaites pas que les autres te réduisent à tes complexes ou tes « petits défauts ». Montre aux enfants qu’ils doivent faire de même et qu’il n’est pas acceptable de poser un jugement sur le corps des autres. Moi, Animateur En tant qu’Animateur, mon rôle est primordial. Je fais cesser et sanctionne les railleries. Je bannis les surnoms et sobriquets, même entre Animateurs : - « Hé gros ! » ; - Lucas est un Nuton haut comme trois pommes, il est surnommé « Minimoy » ; - Baribal est en surpoids, les autres l’appellent « le gros Bari ». J’évite les situations où les stéréotypes et préjugés servent de balises : - « J’ai besoin de quatre mecs costauds pour aller chercher des perches » ; - « Pas besoin de construire une cabine de douches pour l’intimité, on est entre filles ! »

Se (re)connecter à la nature L’être humain est devenu terriblement sédentaire et ne vit plus que très occasionnellement en extérieur. Les enfants et les jeunes peuvent vite être happés par ce mode de vie et se perdre entre le canapé, le frigo, la console et la télévision. Les Guides, c’est une possibilité pour l’enfant de se connecter ou se reconnecter à la nature. Tu offres aux enfants l’opportunité de sortir de chez eux, d’être en contact direct avec la nature et d’expérimenter la vie en vrai.

L’égalité des genres Depuis longtemps, les Guides encouragent leurs membres à devenir des personnes sensibles à la place des femmes et à l’égalité des genres. La non-discrimination est une valeur essentielle de notre Mouvement. Aujourd’hui, il parait évident que Louis peut aimer prendre soin de lui et préférer les activités créatives, comme Zoé peut adorer jouer dans la boue et rêver les plans du pilotis qu’elle construira avec sa Patrouille. Mais plus que ça, ton rôle d’Animateur pourrait t’amener à accompagner un jeune qui se questionne sur son identité, son orientation sexuelle ou qui ne se retrouve pas dans le genre qui lui a été attribué à la naissance. Sois à l’écoute et attentif à ses besoins, construis avec lui une relation franche et bienveillante afin de faire sauter les tabous et qu’il puisse trouver, au sein des Guides, cet espace accueillant et non discriminant. À l’adolescence, les questions autour de l’identité ou du genre sont tout à fait normales ; elles demandent juste d’être accompagnées avec ouverture, sans savoir comment le jeune évoluera avec ces questions et les choix qu’il fera ensuite. Il n’a pas besoin de ton « avis », mais plutôt d’être écouté et respecté.


Soins des petits et grands bobos Être bien dans son corps passe aussi par le soin des blessures physiques.

20e BE - Woluwe-Saint-Pierre

Tu dois être capable de prendre les bonnes initiatives face aux mille et un bobos qui peuvent survenir, être conscient de tes limites et des risques liés à une réaction inadaptée. Passe le relai aux professionnels quand il le faut.

Si c’est nécessaire, pense à remplir une déclaration d’accident et de l’envoyer à assurances@guides.be.

En début d’année et au départ en camp, tout participant (Animé comme Animateur) complète une fiche de santé. Assure-toi d’être en possession de celles-ci et que le responsable des soins en connaisse les grandes lignes (les enfants allergiques, les soins quotidiens, etc.) avant le démarrage des activités. Ajoute dans la pharmacie, le Carnet Réflexes et un cahier de soins dans lequel le responsable des soins notera toutes les interventions qu’il gèrera. - Date - Nom et prénom du blessé/malade - Incident - Soins administrés - Évolution - Remarques - Nom du responsable des soins

Quand un enfant se plaint de quelque chose, ce peut être passager. Tu peux parfois le soulager en prenant en compte ses maux, petits ou grands.

Attention En cas d’accident et d’urgence, il est essentiel d’appeler les secours (112) et assurer la sécurité du Groupe ! Si tu souhaites te procurer le Carnet Réflexes : Commande-le sur le site de l’ASBL Résonance, partenaire de la rédaction : www.resonanceasbl.be

Cu lti v e l e bi enêtr e d ans ton Gr oupe • G ui des . be • Gui d es. b e

Désigne une personne, compétente et responsable, dans ton Staff pour s’occuper de la boite de premiers soins, des fiches de santé et des soins.

De manière générale, n’administre pas de médicaments hors prescription médicale explicite. Un mauvais choix ou un médicament trop vite donné peuvent masquer les symptômes et avoir des conséquences plus ou moins graves.

21


Bien dans sa tête

Quelques chiffres

Le bienêtre Selon Le Robert, le bienêtre se définit comme une « sensation agréable procurée par la satisfaction de besoins physiques et l’absence de soucis ». Il est à mettre en lien avec le bonheur et le plaisir. Le sentiment de bienêtre est donc subjectif et dépend de la « sensation de chacun ». Difficile dans ce cas de mesurer le bienêtre – et donc le malêtre – des jeunes. L’Observatoire de l’Enfance, la Jeunesse et l’Aide à la Jeunesse (OEJAJ) a mené une enquête pour définir ce qu’est le bienêtre selon les enfants et les jeunes et quels en sont les indicateurs.

Selon une étude de l’OMS, une personne sur huit dans le monde – soit 970 millions de personnes – présentait un trouble mental, les troubles anxieux et les troubles dépressifs étant les plus courants. En 2020, le nombre de personnes atteintes de tels troubles a augmenté considérablement du fait de la pandémie de COVID-19. » 1 En Belgique, l’institut de santé publique Sciensano mène des enquêtes trimestrielles sur l’évolution de la santé mentale des Belges depuis de nombreuses années. En 2022, son rapport révèle que les jeunes de moins de 30 ans atteignent les scores les plus bas dans la plupart des indicateurs de bienêtre, par rapport au reste de la population. un jeune sur trois (18-29 ans) présenterait des troubles de l’anxiété et près d’un sur trois fait état d’une dépression. Retrouve plus d’informations et de détails sur les troubles de l’anxiété en page 42 et au sujet de la dépression en page 44.

Les indicateurs de bienêtre Les résultats de l’enquête obtenus par l’OEJAJ ont permis de distinguer six domaines clés, représentant les priorités des enfants et des jeunes. Leurs essentiels pour accéder au bienêtre :

Disposer des conditions pour apprendre et se développer

Participer à des activités épanouissantes

Avoir une perception positive de soi et une identité respectée

Bienêtre de l’enfant

Disposer d’un logement et d’un environnement sécurisant

Disposer de ce qui est nécessaire en suffisance

Avoir des relations positives avec la famille et les amis

1 Organisation Mondiale de la Santé. (2022). Troubles mentaux. Extrait de https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/mental-disorders.


Comme développé dans la partie « Les bases pour bien grandir », l’isolement social chez l’adolescent, en particulier, mène à un faible niveau de bienêtre. Avoir des relations positives avec son entourage et des amis en suffisance sont des éléments favorables pour l’améliorer.

Disposer d’un logement et d’un environnement sécurisant Il faut entendre ici le besoin de vivre dans une atmosphère stable et sécurisée : un logement de qualité où le jeune dispose d’une intimité suffisante, un quartier et une école avec des facilités et des aménagements adaptés et sécurisants.

En outre, les enfants interrogés par l’OEJAJ soulignent l’importance d’être entendus et de participer aux décisions qui les concernent.

• Assure-lui cet environnement rassurant lorsqu’il vient en réunion et lorsque tu choisis tes endroits de camp.

• En appartenant à la grande famille des Guides, le jeune évite l’isolement social et recherche des liens amicaux forts. De plus, il participe aux décisions qui le concernent lors de la coconstruction de la Charte du Groupe et en vivant le Conseil, moment d’écoute, d’échanges et de démocratie par excellence.

Disposer de ce qui est nécessaire en suffisance

Avoir une perception positive de soi et une identité respectée Il s’agit d’être respecté par autrui dans ce qu’il est, à ce moment-là (son physique, ses choix vestimentaires, son style, etc.). Le bienêtre faiblit lorsque l’enfant subit des brimades quant à son apparence ou ses opinions. Il estime que son bienêtre dépend de son droit au respect tant en ce qui concerne son physique que ses valeurs ou ses convictions idéologiques. • Le respect est une valeur fondamentale chez les Guides. Ton rôle d’Animateur est de t’assurer que le corps, la personne dans sa globalité et la parole de chacun sont respectés. Participer à des activités épanouissantes Le jeune a besoin d’avoir des loisirs, de sortir de chez lui et de prendre part à l’équilibre du temps imparti à chacune des sphères de sa vie (famille, amis, travail pour l’école, loisirs, tâches ménagères, etc.). • Vivre des aventures enrichissantes, quitter pour quelques heures/jours son lieu de vie, participer activement à la vie de groupe, avoir accès à des activités différentes du quotidien, prendre des décisions en équipe, etc., sont toutes les choses que le jeune peut trouver au sein des Guides et qui lui permettent d’accroitre son bienêtre.

La précarité et la privation matérielle qui en découlent sont source d’inquiétude pour les jeunes. Ils souhaitent plus que tout bénéficier du strict nécessaire et pouvoir participer aux mêmes activités que les autres, sans obstacle financier. • Notre Mouvement se veut ouvert à tous sans différence sociale, économique ou culturelle. L’accueil de chacun est une valeur primordiale et un point essentiel de notre Projet pédagogique. Dans ton Groupe, aucun enfant ne doit subir les embarras financiers de ses parents et être privé d’uniforme, de weekend ou de camp. Si une famille éprouve des difficultés, le Staff d’Unité peut agir et trouver des solutions. Parles-en avec eux. Une aide au niveau régional ou fédéral peut aussi être envisagée. Disposer des conditions pour apprendre et se développer Les éléments essentiels de cette priorité sont de bénéficier d’une bonne santé et d’un développement physique harmonieux ; le développement cognitif et émotionnel dépendent de l’éducation, de l’instruction, de l’accès au jeu et d’un accueil de qualité ; et enfin, les conditions matérielles et relationnelles dans les différentes sphères de la vie du jeune. • Les mouvements de jeunesse sont un lieu de développement à tous niveaux. L’enfant et le jeune viennent jouer, apprendre, agir, participer, rire, discuter et tout ça, en groupe et en adéquation avec des valeurs fortes. Il est donc extrêmement important que tu sois attentif aux différentes priorités prescrites par les enfants eux-mêmes, afin de maintenir les conditions de bienêtre au plus haut ! L es Gui de s et l e h andi ca p • G ui des . be

Avoir des relations positives avec la famille et les amis

23


Ton rôle d’Animateur dans le bienêtre psychologique de tes Animés En plus d’offrir un cadre sécurisant et d’être soucieux de leurs besoins et leur bienêtre, tu rempliras parfois le rôle de confident. N’ayant pas l’âge des adultes de leur entourage (parents, professeurs, etc.) et ne renvoyant pas la même image d’autorité, tu bénéficies d’un rapport particulier en tant qu’Animateur avec tes Animés. Celui-ci peut être favorable à la franchise et à la discussion. Toutefois, rappelle-toi que tu n’es pas éducateur. Tu as le droit d’être dépassé et chercher l’aide nécessaire auprès de ton Staff, le Staff d’Unité, la Région ou des associations spécialisées. L’ouverture, l’écoute et le non-jugement sont sans aucun doute des compétences relationnelles indispensables pour être la personne de confiance du jeune en difficulté.

Attention Certains sujets sont faciles à recevoir, d’autres sont plus sensibles et certains vraiment difficiles… Comment rassurer un enfant ? Comment aborder ces sujets avec le jeune ? Comment assurer un « suivi » ? Rends-toi à la page 28 pour trouver quelques conseils. Si tu ne te sens pas prêt ou compétent, demande de l’aide aux personnes qui t’entourent.

Pistes pour accroitre le bienêtre de tes Animés/Animateurs Le Conseil Le jeune a besoin de participer aux décisions qui le concernent et tend à devenir un adulte équilibré et réfléchi. Le Conseil est le lieu idéal pour prendre avis, décider ensemble ou évaluer. Il permet les discussions franches et essentielles à la vie du Groupe à la fin d’une journée spéciale, pendant les camps ou lors des différentes phases d’un projet. Tu peux donc prendre le ressenti des Animés sur une activité en particulier ou l’ambiance générale. Le Conseil peut ainsi être l’occasion de réguler les relations et les comportements, anticiper les accrocs et y aborder des sujets plus sensibles. Veille toujours à ce que le Conseil soit un lieu d’écoute et de respect (et non un tribunal).

L’Astrolabe Chez les Guides, l’Astrolabe est un moment où chacun fait le point sur ses découvertes passées et à venir : cet outil permet de prendre conscience de ce que l’individu a appris sur lui et de sa relation avec les autres, de réfléchir sur sa manière de vivre « la vie en vrai », de poser son es­prit et vivre un moment d’introspection. L’Astrolabe participe donc à l’épanouissement de chacun et à sa remise en question.

20e BE - Woluwe-Saint-Pierre


Le cercle de parole

La musique

Un cercle de parole est un espace d’humanité et de partage dans lequel tes Animés peuvent s’exprimer librement, chacun à leur tour, en ayant la certitude de ne pas être jugés, ni interrompus. Chaque participant a la même place et le même temps d’expression que les autres. Lorsqu’une personne parle, les autres écoutent attentivement, puis la parole circule jusqu’à ce que tout le monde se soit exprimé.

Un proverbe populaire dit « la musique adoucit les mœurs ». Et la science l’a prouvé ! Les chercheurs de l’OMS ont démontré que la musique réduit l’anxiété, la douleur et même la tension artérielle ! Elle offre à notre cerveau une expérience totale en stimulant – entre autres – la mémoire et les émotions et a un effet relaxant en agissant directement sur le système nerveux. Simple et efficace !

Voilà un outil efficace pour créer du lien et des relations saines, qui peut être utilisé à tous les âges, du Nuton au Staff d’Unité !

Et quoi de plus gai que de danser sous la pluie ou pieds nus dans l’herbe, d’agiter les bras et de bouger son corps sur des rythmes endiablés ?

Les exercices de respiration, de méditation, de sophrologie Le bienêtre est une notion de santé comme la respiration est une nécessité vitale. Prendre le temps de respirer profondément et de lâcher prise est un exercice qui parait simple, mais qui ne l’est pas tant que ça ! Une multitude d’outils sont à ta disposition (même en ligne) si tu ne te sens pas assez à l’aise pour proposer ce moment de respiration ou de méditation à tes Animés. Tu trouveras sur certaines plateformes d’écoute des contenus à partager avec eux comme des histoires à méditer ou des musiques et textes de relaxation.

La séance de sport Lors d’une séance physique, ton corps sécrète de l’ocytocine, appelée hormone du bonheur. Elle joue un rôle important pour ta santé et ton bienêtre. Lorsque tu proposes une activité sportive aux Animés, assure-toi de respecter les limites de chacun et de les encourager à participer, sans les forcer ou en faire une compétition. Garde en tête que « séance de sport » ne signifie pas « activité physique intensive ». Certains jeunes vivent ce genre d’activités comme des moments d’angoisse ou de malaise. Pense donc à proposer une alternative à la gymnastique du matin, comme des exercices de respiration ou de tai-chi, une courte séance de yoga ou une danse.

La prière Tes Animés peuvent éprouver le besoin d’un moment d’intériorité, d’une pause personnelle ou d’un moment de prière. Pour les enfants pratiquants, la prière est un temps de pause dans leur vie trépidante, un instant de connexion à plus grand que soi et un moment qui stimule l’esprit. Sois ouvert à leurs besoins et demandes.

Les animaux Les animaux sont les champions pour nous faire oublier nos petits tracas du quotidien pour un instant. Compagnon de toujours de l’Homme, l’animal apporte tendresse et chaleur et adore les câlins : le lapin de Lucie, le cheval de la cousine, peu importe, pourvu qu’il soit doux (et que tu aies l’autorisation de l’approcher) !

Attention Parfois, toutes ces petites choses ne sont pas suffisantes pour prévenir ou faire passer un moment de malêtre. Dans ce cas, il faut envisager de demander l’aide d’un professionnel. Si un Animé a un comportement dangereux pour lui ou pour les autres ou que tu suspectes quelque chose de plus grave qu’une « mauvaise passe », discutes-en avec ses parents.

Briefing et débriefing en Staff Chaque Animateur a sa propre sensibilité et un regard unique sur les choses vécues dans le Groupe. Vos observations seront donc différentes. Le débriefing d’une journée permet de croiser les ressentis et analyses à propos d’une situation et apporter plusieurs éclairages. Si Impala s’inquiète de certaines réactions qu’elle a observées chez le tout jeune Rayan durant les premiers jours de grand camp, elle peut en faire part lors du débriefing de Staff. Les Animateurs pourront avoir ensuite un regard attentif et bienveillant pour ce jeune, sans lui mettre de pression. Cette liste de pistes est non exhaustive, elle est à compléter avec tes idées et celles de ton Staff. En plus, tu es la personne qui connait le mieux tes Animés. Tu as la légitimité pour adapter ces conseils à ton Groupe !

L es Gui de s et l e h andi ca p • G ui des . be

Retrouve le déroulement d’un cercle de parole en annexe de cette publication.

25


La prévention, un atout pour ton animation La prévention, c’est l’ensemble des mesures de protection que tu peux mettre en place contre certains risques. Exemples : la prévention routière, la prévention du harcèlement, la prévention de conflits.

Intervention spécifique Intervention générale Prévention générale

La pyramide de prévention (Deklerck, J.)

Prévention fondamentale

« Mieux vaut prévenir que guérir » dit le dicton et en effet, la prévention peut éviter que certaines situations débordent ou se dégradent et t’oblige à intervenir régulièrement. Plus les jeunes sont sensibilisés à certains sujets, moins les situations s’enveniment.

Bienêtre et vivre ensemble

L’intervention spécifique C’est un rappel du cadre et une action qui ne visent qu’une partie du Groupe. Exemple : la Patrouille des alezans a réveillé la tente voisine cette nuit parce qu’elle ne parvenait pas à dormir. Ce comportement est à recadrer sans que ce soit fait avec tout le Groupe.

L’intervention générale C’est une action qui concerne tout le Groupe et qui a pour objectif de rappeler le cadre et d’agir si nécessaire. Exemple : les jeunes ont fait beaucoup de bruit une partie de la nuit. Retour à la Charte (correction si nécessaire).

La prévention générale C’est l’ensemble des activités de sensibilisation que tu mènes avec tes Animés. Exemple : rappel de la Charte en début de camp.

La prévention fondamentale C’est le Code Guide et ses neuf engagements ou la Charte de Groupe. Exemple : extinction des feux à 22h dans chaque tente de Patrouille.

Le bienêtre et le vivre ensemble C’est le cadre applicable à tous. Exemple : le sommeil est un besoin fondamental à respecter. Anim2


Être une personne de confiance Pas toujours facile de recevoir des confidences et de garder la tête froide. Comment prendre soin de soi pour mieux prendre soin des autres ?

Cu lti v e l e bi enêtr e d ans ton Gr oupe • G ui des . be • Gui d es. b e

Voici quelques pistes pour accueillir la parole d’un jeune en difficulté ou pour aborder le sujet avec un Animé dont le comportement t’inquiète.

27


Toi, Animateur

Lorsqu’un Animé vient te faire une confidence « sans conséquence »

Connaitre et accepter tes limites

Remercie-le de s’être confié à toi et garde l’information pour toi, ne la répète pas, à moins qu’elle ne te mette en difficulté ou te pose question.

Bien que tu puisses être plus ou moins proche, touché ou relativement clairvoyant vis-à-vis de la situation de certains jeunes, il est important de ne pas outrepasser tes compétences. Être Animateur, ce n’est pas être psychologue, assistant social, éducateur spécialisé ou super-héros : il n’est pas question de poser des pseudo-diagnostics ou d’apporter une pseudo-expertise aux Animés quant à leur situation ou leur comportement. Ce n’est pas ton rôle et encore moins ta responsabilité. Être Animateur, c’est avoir une place importante dans l’accompagnement et le développement des Animés. C’est leur transmettre les valeurs Guides grâce à ton animation et à l’exemple que tu leur fournis. C’est avant tout chercher à établir une relation de confiance, d’authenticité, de respect et de bienveillance. Être Animateur, c’est donc avoir un rôle privilégié, unique, particulier, qui te permet à la fois d’être un proche complice de ton Animé et un référent éducationnel fort !

Le devoir de discrétion En tant qu’Animateur bénévole dans un mouvement de jeunesse subventionné par la Fédération Wallonie-Bruxelles, tu n’es pas soumis au secret professionnel mais bien à un devoir de discrétion. - Le secret professionnel est une obligation prévue pour les professionnels de l’aide, dont le métier est de recevoir des confidences. - Le devoir de discrétion des Animateurs ne prévoit pas de peine pénale ; ce devoir demande d’être discret sur les confidences et la manière de les gérer. Seules les personnes concernées et intervenantes doivent savoir ce qu’il se passe.

Lorsqu’un Animé te confie qu’il est ou se met en danger - Remercie-le de s’être confié à toi. - Préviens le jeune que, dans son intérêt, tu ne peux pas garder le silence sur sa confidence. - Dis-lui que lorsqu’un enfant est en danger, ton rôle d’Animateur t’oblige à partager l’information avec d’autres personnes susceptibles de pouvoir l’aider et le soutenir. Souvent, le jeune va indiquer ses craintes ou ses souhaits quant avec qui partager quant aux personnes avec qui parler de sa situation. - Rassure-le sur le fait que tu cherches à trouver l’aide la plus adéquate et que sa confidence ne sera partagée qu’avec les gens qui peuvent intervenir pour lui. Après ta conversation avec le jeune : Prends le temps de te poser et de réfléchir à ce que tu dois faire de cette information et avec qui tu vas la partager. N’agis pas dans la précipitation. Si besoin, préviens les autres encadrants et déterminez ensemble les personnes à contacter et les actions à réaliser. Afin de préserver le lien de confiance avec le jeune, nomme les personnes avec qui tu en as parlé en lui rappelant que c’est important pour trouver l’aide appropriée. En général, il s’agira d’un ou des membres de ton Staff, ses parents (s’ils ne sont pas visés par la confidence), ton Staff d’Unité, la Cellule de Crise ou une personne externe compétente (une personne-ressource, un professionnel, SOS Enfants, PSE, AMO, SAJ, etc.).

Quelques conseils pour assumer correctement ton devoir de discrétion Autant que possible, il faut : - préserver l’intimité et garder un regard neutre sur la famille : cela implique discrétion et prudence ; - ne communiquer à ton Staff que ce qui est utile pour l’accueil de l’enfant, sans tout expliquer ; - qu’aucune information ne soit divulguée aux personnes qui ne sont pas concernées par la situation ; - toujours veiller à donner la bonne information, à la bonne personne, au bon endroit et en respectant l’enfant.

8e LO - Waremme


Et tes émotions dans tout ça ?

Déconnecte-toi

Il n’est pas toujours facile de recevoir des confidences délicates. Il est nécessaire de prendre soin de toi et prendre du recul avec le Staff. Ça évite d’absorber les émotions comme une éponge et permet de te détacher de la situation, de prendre le temps de la réflexion pour agir positivement ensuite.

Ton smartphone peut te sembler être un bon refuge en période de stress ou de malêtre pour te vider la tête. Mais c’est un mauvais calcul. Il est plus souvent source d’anxiété et d’angoisse. Pose le téléphone et va plutôt te promener en pleine nature.

Prendre du recul favorise la gestion du stress et de l’anxiété, la confiance en soi et la sérénité d’esprit. De cette manière, tu chasses les pensées négatives et as une meilleure faculté à réfléchir et à agir positivement.

Ne lutte pas contre tes émotions, lâche prise !

Comment prendre du recul ?

Ce n’est pas un exercice facile, et pourtant, c’est une bonne manière de prendre du recul. Accueille tes émotions, quelles qu’elles soient. Elles sont le langage de ton système nerveux. Le fait d’en prendre conscience et de lâcher prise te permet de mieux les gérer ensuite.

Prends du temps pour toi

Confie-toi

Pour éviter l’épuisement nerveux, il est bon de s’arrêter et de se recentrer sur soi, d’apprendre à ne rien faire, de pratiquer des exercices de respiration, de sophrologie ou de relaxation. Il est important que tu puisses partager avec ton Staff ton besoin de te ressourcer avant de reprendre une animation.

Si tu en éprouves le besoin, partage ce qui te rend nerveux ou ce qui t’angoisse, avec un proche, un membre de ton Staff, un ami ou un professionnel. Tant que tu restes attentif à ne pas divulguer des informations sur autrui, tu peux partager ce que toi tu ressens et trouver de l’apaisement auprès d’un proche qui saura t’écouter.

Vis le moment présent

9e Lux - Marche-en-Famenne

L es Gui de s et l e h andi ca p • G ui des . be

Sois bientraitant avec toi-même et concentre-toi sur le moment présent. La méditation de pleine conscience est une parenthèse de calme et de ressourcement parfaite pour prendre de la distance et faire taire, pour un moment, ton cerveau qui pense et réfléchit sans cesse. Par exemple : écouter attentivement le chant des oiseaux ou les feuilles d’arbres qui dansent au vent, ressentir la chaleur du soleil sur la peau ou l’eau de la douche qui coule le long de ton corps, écouter une musique que tu aimes, etc.

29


À quoi être attentif ? Les signes de malêtre Ce n’est pas toujours évident de savoir quand quelqu’un est en souffrance. Certains exprimeront aisément leur malêtre quand d’autres le dissimuleront, intentionnellement ou non.

Attention De manière générale, il y a lieu d’être alerté par tout comportement par lequel le jeune met en danger sa sécurité ou sa santé, ou celles d’autrui. Reste attentif aux changements de comportements (brusques ou non) de tes Animés. Si l’un d’eux ne se présente plus aux réunions, prends de ses nouvelles.

Toutefois, il existe des indices pour réussir à repérer cette souffrance chez le jeune et réagir.

?

Premier signal d’inquiétude : tu as l’impression de ne plus le reconnaitre Le sommeil : il dort trop ou pas assez, il passe son temps dans son lit, il souffre d’insomnie. L’isolement et l’absentéisme : il passe plus de temps seul ou reste chez lui. L’appétit : il ne se nourrit plus comme d’habitude, il perd ou prend du poids soudainement. La communication : il ne communique plus, délaisse les réseaux sociaux. Les changements d’humeur : il a des réactions inhabituelles, une perte de joie de vivre.

La prise de substances : il en a une consommation abusive.

La perte d’intérêt : il se détache de ses activités habituelles, il semble démotivé. Bien sûr, tous ces signes sont subjectifs : ils dépendent de chaque personne et de ses habitudes. Mais si les signaux s’accumulent, prennent de l’ampleur et commencent à entraver le quotidien, il est essentiel d’intervenir. Moi, Animateur Si je suis inquiet pour un Animé, je provoque la discussion : j’exprime calmement et par des mots clairs mes observations et mon inquiétude.

19e BE - Woluwe-Saint-Pierre


Les attitudes à adopter et celles à éviter Choisis un lieu au calme, où le jeune se sent bien Sois disponible Prends le temps de l’écouter correctement. Si le moment ne lui convient pas, reviens vers lui plus tard. Mets-toi à la hauteur du jeune pour l’écouter.

Ouvrir le dialogue Recevoir les confidences d’un jeune Lorsqu’un jeune (où l’un de ses proches) vient te déposer son malêtre ou les difficultés qu’il vit dans son quotidien, reçois-le avec beaucoup d’empathie. Soit il se confie lors d’un moment où tu peux avoir une conversation avec lui. Soit tu lui suggères de vous éloigner du Groupe, pour créer une bulle plus intime et propice aux confidences.

Aborder le sujet avec un jeune dont le comportement t’inquiète Avant tout, demande-lui comment il se sent, comment il va en ce moment. Parle-lui des comportements que tu as pu observer et qui t’inquiètent (par exemple : je constate ton absence régulière aux réunions, ta réticence à participer aux jeux, j’ai l’impression que tu es à l’écart du groupe, etc.). Dis-lui et montre-lui qu’il est important pour toi. Partage avec lui tes sentiments face à son malêtre et ton envie de faire quelque chose pour lui.

Gérer le reste du Groupe Lorsqu’un Animé se sent mal ou est en crise, il faut le gérer… sans oublier le reste du Groupe. Prenez le temps en Staff de vous partager les tâches et de décider qui d’entre vous s’occupe du jeune en souffrance et comment le reste du Staff gère les Animés, peut-être aussi touchés par la situation de leur camarade. Vous pourriez choisir de : - isoler le jeune avec un Animateur et lancer l’animation prévue avec le restant du Groupe ; - proposer une activité de relaxation ou une promenade en Groupe ; - suggérer la présence d’un copain auprès du jeune le temps de gérer ses émotions ; - prendre un moment pour parler tous ensemble de la situation, si c’est à propos ; - etc.

Différencie la personne de ses actes Il nous arrive à tous de faire des erreurs, voire des bêtises ; cela n’enlève rien à notre valeur. Confiance Réconforte le jeune, dis-lui qu’il a le droit de ressentir ce qu’il ressent. Rassure-le sur le respect du secret sauf si garder le silence augmente le danger : - le jeune est en danger : dis-lui que tu dois en parler et que d’autres personnes doivent intervenir ; - tu éprouves le besoin d’en parler au Staff ou d’autres responsables : préviens-le. Si tu mets des actions en place, tiens le jeune au courant de leur avancement. Écoute activement Montre-toi concerné et écoute plutôt que de parler. Pose des questions ouvertes : elles ouvrent la conversation et sont plus empathiques. Elles évitent que tu te crées un scénario loin de sa réalité. Reformule ses propos et ses besoins avec lui (être écouté, conseillé, accompagné, etc.). Cela te permettra de t’assurer de ta bonne compréhension et d’avoir les informations claires en tête. Nomme le problème N’aie pas peur d’utiliser les bons mots, quitte à les expliquer si besoin. Réfléchissez ensemble aux solutions d’aide Il est important que le jeune soit inclus dans la réflexion (en fonction de la situation). Prends de ses nouvelles après votre échange, avec bienveillance et sans être trop insistant. Évite de : - banaliser, relativiser, dramatiser ou dédramatiser la situation à outrance ; - juger ou te moquer ; - utiliser des mots dont tu n’es pas sûr ; - poser trop de questions en début de conversation ; - l’interrompre ou de déjà le conseiller ; - trouver des conseils ou actions rapides, sans vraiment y réfléchir.

L es Gui de s et l e h andi ca p • G ui des . be

8 LO - Waremme e

31


Les premières actions possibles Trouve de l’aide Ne reste pas seul face à ce qu’un Animé te dépose. Si ses propos sont graves, inquiétants ou déroutants, trouve de l’aide auprès de ses proches, auprès de ton Staff et celui de ton Unité ou auprès de l’Observatoire au 02/538.40.70 (durant l’année pour une gestion sur le long terme) ou la Cellule de Crise des Guides au 0498/94.22.02 (pendant la durée des camps ou en cas d’urgence pendant l’année).

Renseigne-toi Quelle que soit la difficulté que l’on te confie, tu peux trouver des informations et des documents de référence auprès de personnes-ressources comme ton Staff d’Unité, ton Équipe de Région, le Carrick (siège social des Guides) ou même auprès de spécialistes. Lis des articles ou des ouvrages sur le sujet qui te questionne. Tu peux trouver, bien sûr, des tonnes d’informations sur Internet, mais vérifie tes sources.

Rebondis sur les occasions Aborder le sujet de la santé mentale n’est pas toujours facile, malheureusement, les sujets viennent parfois à toi d’eux-mêmes. Le tout est de savoir rebondir et « d’utiliser » ce fait vécu par un ou plusieurs Animés à bon escient. Demande de l’aide aux responsables de l’Unité si tu ne te sens pas à l’aise. Exemple 1 : un Nuton vient de perdre son papa subitement et les autres enfants vont l’apprendre. Pour éviter au maximum les impairs et préparer le retour de ce Nuton au sein de la Chaumière, propose aux enfants (avec l’aide de ton Staff d’Unité) une lecture afin d’aborder le deuil avec ton Groupe. Exemple 2 : Ibis est absente parce qu’elle est hospitalisée après avoir attenté à sa vie. Tes Aventures sont bouleversés et ne comprennent pas son geste. Tu sens qu’il est important d’aborder le sujet avec ton Groupe (ou plusieurs petits groupes). Tu peux amorcer la discussion en proposant un dessin libre autour de la situation et des émotions de chacun. Toutes les interventions ne sont pas aussi dramatiques. L’important quand une difficulté se présente, c’est d’en parler et de donner la voix aux enfants. Écoute leurs ressentis et montre-toi empathique, bienveillant et rassurant. Veille à laisser chacun libre de parler ou de garder le silence. Le jeune peut ne pas se sentir à l’aise ou ne pas en avoir besoin à ce moment-là. Cela peut faire émerger des souvenirs négatifs chez un Animé ou un Animateur. Tu peux aussi rebondir sur un sujet en suggérant une lecture d’album, un visionnage (film ou capsule vidéo) ou une écoute (témoignage d’un proche ou d’une célébrité, etc.). Tu as envie ou besoin d’aborder un sujet qui te tient à cœur avec les jeunes ? Prépare-toi et lance-toi.

Où trouver de l’aide ? Auprès des proches du jeune Les premiers concernés sont la famille (ou les éducateurs) et les amis du jeune. Ils vivent ensemble au quotidien ou se voient très régulièrement et peuvent avoir remarqué la même chose que toi. Si tu penses que l’enfant ou le jeune est en situation de danger, tu te dois de prévenir les adultes responsables.

Dans ton Unité Ton Staff d’Unité peut t’aider à gérer les situations de vie compliquées. Ils ont peut-être déjà vécu des moments semblables dans d’autres groupes ou dans leur parcours personnel. Ils seront de bon conseil pour trouver des pistes à ton problème et plus à même d’entrer en contact avec les parents de ton Animé.

Auprès du Mouvement L’Équipe Fédérale, les Cadres du Mouvement et le personnel du Carrick sont soucieux du bienêtre de leurs membres. Ils sont prêts à t’apporter leur aide et formés à la gestion de crise. À ces fins, le Mouvement a développé deux plateformes de soutien.

OBSERVATOIRE DES UNITÉS ET DES RÉGIONS

L’Observatoire a pour mission de soutenir les encadrants du Mouvement dans leur gestion quotidienne du terrain tout au long de l’année. En collaboration avec l’Équipe Fédérale et les Cadres de Région, les permanents du Carrick en charge de l’Observatoire travaillent à mieux cerner les différentes réalités de terrain du Mouvement et à améliorer les conditions d’animation. Tu peux faire appel à l’Observatoire si tu rencontres un problème que tu n’arrives pas à gérer sur le terrain. Contacte l’adresse observatoire@guides.be.

La Cellule de Crise est un numéro d’appel ouvert toute l’année et durant la période des camps d’été. Elle est joignable au 0498/94.22.02, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Ce service compte des bénévoles et des permanents prêts à t’écouter, te rassurer et trouver des pistes de solutions. Ils sont entourés de personnes-ressources comme des spécialistes (psychologues, juristes, policiers, etc.), des institutions spécialisées (telles que SOS Enfants, la Croix Rouge de Belgique, etc.) et des membres du Mouvement prêts à se rendre sur place si besoin.


Auprès d’intervenants extérieurs et spécialisés Tu pourrais aussi avoir besoin d’aide externe afin que le jeune soit soutenu à l’extérieur de la sphère Guide. Il existe pour cela des numéros de téléphone à appeler.

Écoute enfants 103 ou www.103ecoute.be

Il est anonyme, gratuit et accessible depuis la Belgique de 10h à minuit, 7 jours sur 7.

Télé-Accueil 107 Comme le 103, le service 107 est un numéro d’écoute, mais celui-ci est destiné aux adultes. L’appel est confidentiel et ponctuel. Il est anonyme, gratuit et accessible 24 heures sur 24 depuis la Belgique. Le Télé-Accueil dispose aussi d’un service de chat en ligne (en collaboration avec SOS amitié) qui est anonyme, gratuit et accessible entre 13h et 3h du matin.

Centre de Prévention du Suicide 0800/32.123 Depuis plus de 50 ans, le CPS propose une écoute active permettant aux personnes en crise d’exprimer leur(s) souffrance(s), de clarifier leur situation, de prendre du recul et d’ouvrir d’autres possibles. La ligne d’écoute est anonyme, gratuite et disponible 24 heures sur 24 depuis la Belgique.

12e HC - Hyon

Aide réservée aux parents ou aux éducateurs du jeune Les adultes responsables de l’enfant ou du jeune en difficulté peuvent faire appel à d’autres intervenants importants auxquels tu ne peux pas accéder, comme le médecin de famille, par exemple. Il connait l’enfant et est en relation avec la famille. Il est le mieux placé pour conseiller les parents et les diriger vers une aide psychologique ou autre, en connaissance de cause. Si le souci de l’enfant se situe dans la sphère scolaire, il existe des aides spécifiques que les parents peuvent interpeller. - Le CPSE (Centre de Promotion de la Santé à l’École) : c’est un centre composé de médecins et d’infirmiers relié à l’école de l’enfant. Ils connaissent donc le milieu scolaire et peuvent donner des renseignements aux parents pour améliorer le bienêtre de l’enfant si le problème est lié à l’école. Ils rencontrent les jeunes lors de la visite médicale par exemple. - Le CPMS (Centre Psycho-Médico-Social) : chaque établissement scolaire est relié à un CPMS qui regroupe des psychologues, des assistants sociaux et des infirmiers. Les agents PMS passent du temps dans les écoles. À la demande des parents ou à la suite de leur acceptation des recommandations du professeur principal, les agents peuvent aller observer l’enfant en classe, le rencontrer individuellement et travaillent en relation avec les professeurs et la direction de l’école pour mettre en place ce dont l’enfant ou le jeune a besoin.

L es Gui de s et l e h andi ca p • G ui des . be

Ce service d’écoute est destiné aux enfants et adolescents (francophones) qui éprouvent le besoin de parler à quelqu’un, de se confier parce qu’ils ne se sentent pas bien, vivent des choses difficiles, ressentent du malêtre, se pensent en danger, etc.

33


29e BNO - Anderlecht


Quelques balises pour accompagner un jeune Retrouve ici quelques balises pour encadrer au mieux le jeune dans ces moments compliqués.

Cu lti v e l e bi enêtr e d ans ton Gr oupe • G ui des . be • Gui d es. b e

Pour chaque sujet, tu trouveras une explication, des informations sur les signes à observer et des pistes pour t’aider dans ton Animation et pour aider le jeune.

35


La gestion des émotions Une émotion, un sentiment, kesako ? Une émotion Une émotion est un état affectif intense, caractérisé par des manifestations diverses (accélération du pouls, pâleur, transpiration, etc.). C’est une réponse spontanée et immédiate à une situation que l’on vit, qui nous trouble ou nous met en émoi. Elle se traduit par des sensations corporelles (ce que tu ressens dans ton corps), un sentiment émotionnel (ce que tu penses) et une réaction comportementale (ce que tu fais). Elles peuvent être agréables ou désagréables, positives ou négatives et varier en intensité. Exemples : - inquiet > apeuré > effrayé > terrifié ; - mécontent > fâché > en colère > en rage > hors de toi ; - content > joyeux > ravi > en extase. Les émotions primaires : il s’agit de la joie, la tristesse, la colère, la peur, le dégoût et la surprise.

Décomposer une émotion Les sensations corporelles Les émotions se manifestent dans le corps et sont des signaux importants à prendre en compte. Ces réactions peuvent nous permettre de mieux reconnaitre l’émotion qui survient et comprendre ce qui nous traverse. C’est la raison pour laquelle on dit souvent qu’il faut « écouter son corps ». Exemple : les pieds de plomb, des fourmis dans les jambes, chaud au cœur, la gorge nouée, la chair de poule, le cœur gros, la tête qui tourne, etc.

Les pensées ou le sentiment émotionnel Lorsqu’une émotion nous traverse, elle fait germer des pensées, positives ou négatives. Elles arrivent parfois en pagaille et peuvent littéralement nous empêcher de réfléchir. Le tout est de prendre conscience que ce ne sont que des pensées et non des vérités et qu’elles ne font que passer. Par exemple : le départ en camp peut être source de stress. Des pensées comme « Ai-je tout ce dont j’ai besoin ? », « Ne vais-je pas avoir froid ? », « Y aura-t-il des disputes que je ne saurai pas gérer ? », etc., emplissent vite la tête et peuvent empêcher d’avancer. Pour prendre conscience de tes sentiments et de tes pensées, prends un temps pour toi et respire profondément. Ressource-toi en pratiquant une activité qui te plait ou qui te calme.

La réaction comportementale

Ce sont les premières émotions qu’un enfant ressent et qui apparaissent durant sa première année de vie. Elles sont fondamentales pour notre survie et expriment la réponse à un besoin : par exemple, la peur peut traduire un besoin de protection, la colère celui d’un changement, la tristesse peut répondre à un besoin de réconfort et la joie exprimer un besoin de partage.

En général, le corps réagit très vite à une émotion et il arrive que l’on regrette cette réaction après coup. Mais c’est l’émotion qui commande ! La partie du cerveau qui contrôle le comportement (le cortex préfrontal) est en construction jusqu’à au moins 20 ans. Cela explique qu’un jeune puisse avoir de fortes réactions, impulsives et non contrôlées face à une situation de stress.

Les émotions secondaires (ou mixtes) : ce sont des émotions liées à la conscience de soi comme la gêne, la jalousie, la culpabilité, la honte et la fierté.

Exemple : être mort de peur avant le premier plongeon dans la piscine et se rendre compte après coup que ça ne valait pas la peine d’en avoir si peur.

Elles apparaissent entre 15 et 24 mois au moment où l’enfant prend conscience qu’il est différent des autres et qu’il est une personne à part entière.

Comment gérer ses émotions ?

Un sentiment Le sentiment est la perception de l’état physiologique du moment, la manière dont tu te sens dans ton corps et dans ta tête. Il est la composante de l’émotion qui implique les fonctions cognitives de l’organisme (les pensées), la manière d’apprécier les choses. Le sentiment est à l’origine d’une simple impression ou d’une connaissance immédiate. Exemple : lors du décès d’un proche, on peut ressentir un vide, percevoir le monde comme irréel, ne pas vouloir y croire.

Il y a diverses manières d’apprendre à gérer ses émotions et chacun doit le faire à son rythme. Nous ne sommes pas tous égaux face à elles : certains vivent leurs émotions avec plus d’intensité que d’autres, certains ont plus (ou moins) de ressort pour les gérer, d’autres encore les gèrent très bien jusqu’à ce qu’une situation les fasse perdre pied, etc. De plus, différents facteurs entrent en jeu lors de la gestion des émotions comme la fatigue, l’inconnu, un souvenir, le fait d’être seul ou au milieu d’un groupe, etc.


Note que, parfois, l’aide d’un professionnel peut s’avérer utile.

Intervenir

Alors comment les apprivoiser ou aider quelqu’un à le faire ? Voici comment t’entrainer (ou accompagner quelqu’un) à la gestion des émotions.

Que peux-tu faire face à un jeune qui perd le contrôle ? - Éloigne le jeune de la source de stress. - Invite-le à respirer profondément. Cela permettra à son cœur de reprendre un rythme normal. - Propose-lui de prendre le temps de retrouver son calme avant d’en parler. - Utilise le canevas proposé ci-contre pour accompagner le jeune dans la gestion de ses émotions.

Je reconnais l’émotion qui me traverse Que ce soit une sensation corporelle, une pensée émotionnelle ou un comportement, reconnais sa présence et nomme l’émotion que tu ressens.

J’évalue son intensité Il est essentiel de prendre conscience de son intensité, de sa profondeur. Cette émotion, la ressens-tu un peu, beaucoup, intensément ?

Les cartes Guid’Émoi sont un bon moyen pour accompagner les jeunes dans l’exploration de leurs sensations, leurs émotions et leurs besoins. Elles sont utilisables en groupe comme en individuel. Emploie-les quand tu sens que les jeunes ont du mal à mettre des mots sur ce qu’ils ressentent, lors d’une gestion de conflit ou simplement quand tu souhaites parler des émotions. Sers-t’en en Staff pour débriefer votre vécu d’un moment plus difficile à gérer.

J’identifie mon besoin Tente de trouver ce qui est nécessaire à ta sérénité (tout en respectant les besoins des autres). As-tu besoin de protection ? D’évacuer une tension ? De célébrer ? As-tu besoin de stabilité et d’équilibre ? D’être seul ou plutôt entouré ? De rire ou de pleurer ?

L’émotion s’éteint

L’émotion persiste

Qu'est ce qui t'a aidé ? Quelles techniques mettre en place pour mieux vivre ces montées d'émotions ?

- Fais un exercice de relaxation ou de respiration. - Défoule-toi. - Tente d’exprimer ton émotion par le dessin ou l’écriture.

Les pistes et aides à proposer Prévenir Plus les enfants apprennent à exprimer leurs émotions, plus ils seront à l’aise de les partager avec toi. Prends le temps de leur demander leur état d’esprit, leur sentiment, leur émotion face à une situation ou une animation. De plus en plus d’enseignants utilisent la respiration ou la relaxation en classe. Tes Animés auront peut-être déjà testé l’effet de ces moments de pleine conscience et de recentrement.

- Et tout le monde s’en fout est une web-série humoristique et de vulgarisation qui traite de sujets qui parlent de soi et du monde qui nous entoure. Rendez-vous en ligne pour découvrir des épisodes comme : « #3 Les émotions », « #7 Le bonheur », « #11 L’estime de soi », « #37 La peur », « #49 Le stress », « #52 La colère », « #53 La jalousie », « #68 Les be­soins » et d’autres encore. - La couleur des émotions (A. Llenas - Glénat Jeunesse, 2014) est un ouvrage facile d’accès, que beaucoup d’enfants connaissent. - Télécharge en ligne le « kit des émotions » (bloghoptoys.fr) qui propose du matériel pour comprendre et gérer les émotions avec tes Nutons ou tes Lutins. - Calme et attentif comme une grenouille d’Eline Snel (éd. Illustrated). Cet ouvrage propose des exercices de méditation pour les enfants et est accompagné d’un CD. - Proche, mais pas trop d’Eline Snel (éd. Arènes). Compilation d’exercices de méditation à destination des adolescents (et de leurs parents). - La roue des émotions de l’Autrement Dit. - Les cartes L’univers des sensations, Le langage des émotions et L’expression des besoins : la collection éditée par la Fédération des Centres Pluralistes de Planning Familial (FCPPF) - Le jeu Zemos (éd. Zebulon), idéal pour les Nutons et les Lutins : excellent support pour organiser des ateliers autour des émotions et inciter les jeunes à s’exprimer.

Cu lti v e l e bi enêtr e d ans ton Gr oupe • G ui des . be • Gui d es. b e

Pour aller plus loin

37


Le harcèlement : victime, auteur et témoin

# X

Les pistes et aides à proposer

!!!

Le harcèlement, kesako ? Le harcèlement est une forme de violence par laquelle une personne est exposée à des agissements intention­ nellement négatifs, de fa­çon répétée et dans la durée, causant notamment des blessures physiques ou psychologiques et de l’inconfort imposés par une personne ou un groupe de personnes qui se trouve, physiquement ou socialement, dans une position de do­mination psychologique. Il peut être moral, sexuel, sco­laire, cybernétique, etc., et peut entrainer rejet, solitude et bien pire.

Réglementation En Belgique, le harcèlement constitue un délit punissable d’amende ou d’emprisonnement. Pour que l’auteur soit sanctionné, la victime doit porter plainte contre lui et demander des poursuites pénales.

Prévenir = communiquer • Informe les enfants sur le sujet : s’ils savent ce qu’est le harcèlement, ils pourront le repérer plus facilement, qu’ils en soient victimes ou témoins. • Parles-en ouvertement : plus tu en parles, plus les jeunes se sentiront à l’aise de t’en parler s’ils en sont victimes ou témoins. • Répète-leur qu’ils n’ont pas à subir de harcèlement et qu’ils ne peuvent harceler qui que ce soit. • Sensibilise les enfants au fait que, dans les situations de harcèlement, trois acteurs entrent en jeu : la victime, l’auteur et le témoin. Le témoin de harcèlement a toute son importance selon la position qu’il adoptera : - en défenseur : il propose son aide ou remet en cause les comportements inappropriés de(s) l’auteur(s) ; - en supporteur : il participe ou encourage le harceleur ; - en témoin silencieux : il ne participe pas, mais ne s’oppose pas pour autant. Comme le harcèlement est souvent un phénomène de groupe, le rôle des témoins est très important et peut suffire à faire arrêter un comportement de harcèlement. • Sers de modèle : agis avec respect et bienveillance avec les enfants et adultes qui t’entourent. Prends la parole lorsque quelqu’un est malmené et montre l’exemple. Les enfants reproduisent les gestes et paroles des adultes qui les entourent. Exemple : ne ris pas de Louane quand quelqu’un se moque d’elle. • Dis-leur de ne jamais donner de détails concernant leur vie privée sur Internet et de réfléchir à l’impact que ça peut avoir avant de diffuser des photos. • L’enfant victime de harcèlement (ou témoin) peut ressentir de la peur ou de la honte de se confier à un adulte (comme un parent, un enseignant ou un Animateur). Encourage-le et garantis-lui ta discrétion. Tout ce que vit et ressent l’enfant est important pour lui, même si cela peut parfois te paraitre insignifiant. S’il arrive à l’exprimer, il le vivra moins douloureusement et moins seul.

Attention Quoi qu’il arrive, ne laisse jamais la situation s’installer dans le temps.

50e BWO - Louvain-la-Neuve


Percevoir Les jeunes n’expriment pas toujours leurs inquiétudes et leurs douleurs oralement. Sois attentif et observe l’état émotionnel des Animés.

Les parents pourraient aussi remarquer d’autres signaux chez leur enfant. • Il a peur d’aller à l’école ou de participer à des activités scolaires. • Il perd ou abime ses vêtements, ses appareils électroniques ou ses objets personnels, alors que ce n’est pas le cas habituellement. • Il demande souvent de l’argent. • Ses résultats scolaires se dégradent de manière inexpliquée. • Il est absent à l’école ou appelle en demandant à rentrer à la maison. • Il ne dort pas bien ou il fait des cauchemars. • Il est régulièrement bouleversé après avoir passé du temps en ligne ou sur son téléphone (sans explication valable). • Il fait preuve d’une discrétion inhabituelle, notamment concernant ses activités en ligne.

Intervenir Que peux-tu faire pour aider un jeune victime de harcèlement ? L’écouter calmement sans chercher à résoudre le problème. Lui témoigner ton soutien et lui assurer que ce n’est en aucun cas de sa faute. Dis-lui que tu le crois, que tu es content qu’il t’en parle et que tu feras de ton mieux pour trouver de l’aide. Tu ne peux taire une situation dans laquelle le jeune est en souffrance, voire en danger. Tu dois donc le prévenir que tu vas devoir partager l’information avec des adultes de confiance, pour son bien et l’aider au mieux. Ne fais en aucun cas la promesse de taire le secret. Si la situation de harcèlement se déroule hors de ton Groupe, prends contact avec ses parents pour témoigner de ce que t’a dit leur enfant afin qu’ils prennent le relai. Reste à l’écoute du jeune et en contact régulier avec lui pour continuer à le soutenir dans ce moment difficile. Si la situation de harcèlement se vit dans ton Groupe, il faut agir : parles-en en Staff et à votre Staff d’Unité. Ne fais jamais face seul à ces situations.

29e BNO - Koekelberg

La Méthode de Préoccupation Partagée proposée par le Centre d’Etudes Systémiques contre les Intimidations Scolaires (Centre ReSIS) peut vous aider dans votre intervention : www.centreresis.org/mpp-fr. Que peux-tu dire à un jeune témoin de harcèlement ? Le féliciter d’avoir parlé et agi ! Témoigner d’un harcèlement, c’est courageux ! C’est tenter de mettre fin à une situation invivable pour la victime, mais aussi pour soi, en brisant le silence. Être un témoin passif, c’est en quelque sorte accepter le comportement harcelant de l’auteur et confirmer la victime dans son rôle de personne harcelée, même sans le vouloir. Encourage les jeunes à briser le cercle vicieux du harcèlement. Il est possible de témoigner de manière anonyme, par écrit, en en parlant avec quelqu’un qui pourra faire ce qu’il faut pour que ça s’arrête, sans pour autant s’exposer. Que peux-tu faire pour aider un jeune auteur de harcèlement ? Souviens-toi que ce jeune n’est pas fondamentalement mauvais, ce sont ses comportements et actions qui sont inadéquats. Les jeunes ont besoin d’être cadrés quand leur comportement déborde. Ses agissements peuvent être une tentative pour s’intégrer dans un groupe, une recherche d’attention, la gestion d’émotions complexes, les signes qu’il est peut-être victime ou témoin de ce genre de comportements en dehors du groupe, etc. Dès lors, reproduire ce comportement peut être un appel à l’aide déguisé. • Première chose à faire : communique avec le jeune. Tu pourras mieux l’aider si tu comprends les raisons de son comportement. Il faut lui laisser l’occasion d’expliquer pourquoi il se comporte comme ça. • Encourage le jeune à se mettre à la place de l’autre et à se figurer ce que ressent la personne harcelée. Il est important qu’il prenne conscience que ses comportements (même virtuels) ont des conséquences réelles sur les victimes. • En ce qui concerne la sanction, n’agis pas seul. Tes responsables d’Unité sont là pour réfléchir avec toi à la meilleure solution pour le Groupe et pour l’Animé. Ils sauront prendre la responsabilité et les décisions adéquates. • Offre-lui la possibilité de présenter des excuses et à se montrer plus ouvert.

Cu lti v e l e bi enêtr e d ans ton Gr oupe • G ui des . be • Gui d es. b e

Voici les signes auxquels il faut prêter attention. • L’enfant présente des marques physiques (griffures, fractures, plaies ou bleus inexpliqués). • Il est anxieux, nerveux ou très vigilant. • Il a peu d’amis. • Il perd des amis brutalement ou évite les réunions. • Il s’efforce de rester proche des adultes. • Il se plaint de maux de tête, de maux de ventre ou d’autres symptômes physiques, non liés à une maladie connue et sans doute somatiques. • Il est agressif ou sujet à des explosions de colère.

39


Aides spécifiques Écoute enfants 103 ou www.103ecoute.be Ce service d’écoute est destiné aux enfants et adolescents (francophones) qui éprouvent le besoin de parler à quelqu’un, de se confier parce qu’ils ne se sentent pas bien, qu’ils vivent des choses difficiles, qu’ils ressentent du malêtre, qu’ils se pensent en danger, etc. Il est anonyme, gratuit et accessible de 10h à minuit, 7 jours sur 7.

Télé-Accueil 107 Comme le 103, le service 107 est un numéro d’écoute, mais celui-ci est destiné aux adultes. L’appel est confidentiel et ponctuel. - Il est anonyme, gratuit et accessible 24 heures sur 24. Le Télé-Accueil dispose aussi d’un service de chat en ligne (en collaboration avec SOS amitié). - Il est anonyme, gratuit et accessible entre 13h et 3h du matin.

École et Parents : 0800/95 580 Ce numéro vert a été mis en place par la Direction générale de l’Enseignement obligatoire pour informer les parents d’élèves qui sont témoins ou victimes de violences scolaires.

Paroles d’ados www.parolesdados.be Sur ce site Internet, tu peux déposer ce que tu vis anonymement. Des spécialistes sauront te répondre (dans un délai de 72 heures) et te soutenir. Ce n’est pas une ligne d’urgence, mais bien un moyen d’être entendu, soutenu et une mine de témoignages, d’informations sur des thématiques très différentes (harcèlement, suicide, deuil, fugue, etc.) et de dossiers très poussés.

Pour en savoir plus Visite la page de l’UNICEF : www.unicef.org/parenting/fr/ soins-attentifs/parler-du-harcelement-a-votre-enfant.

27e BNO - Jette


Un jeu dangereux, kesako ? Les « jeux » violents Ces jeux font usage de violence physique gratuite, le plus souvent d’un groupe de jeunes à l’égard de l’un d’entre eux. Ces jeux peuvent être intentionnels (les jeunes y participent de leur plein gré) ou contraints (le jeune qui subit la violence ne le choisit pas). Par exemple : les passages à tabac. Tu peux être attentif à certains signes physiques comme des blessures, des traces de coups, des hématomes, des vêtements abimés, des nausées, des maux de ventre, etc., mais aussi comportementaux tels que l’angoisse, les troubles du sommeil, une agressivité soudaine, de la violence verbale ou physique.

Les « jeux » d’évanouissement Plus connus sous le nom de « jeu du foulard », des « poumons », de la « tomate », de la « grenouille », du « cosmos », le « rêve bleu » ou « rêve indien », etc., ces jeux d’étranglement consistent à bloquer l’arrivée du sang au cerveau au niveau des carotides ou à empêcher la respiration par la compression du sternum ou du thorax. Le but recherché est de provoquer un évanouissement pouvant mener à des sensations intenses et de procurer des visions de type pseudo-hallucinatoires ou imaginaires. Là aussi, tu peux remarquer certains signes physiques comme des marques rouges autour du cou, des hématomes ou des frottements, les joues rouges, des maux de tête violents et répétés, des troubles de la vision, des bourdonnements ou sifflements d’oreilles, de la fatigue excessive, un manque de concentration, des absences, etc., mais aussi comportementaux (le jeune cache son cou), de l’agressivité inhabituelle, de la violence verbale et physique, de l’isolement, un repli sur soi et des questions posées par l’enfant autour de la strangulation ou l’évanouissement.

Les pistes et aides à proposer Pour soutenir l’enfant victime • Interviens immédiatement et appelle le 112 si l’enfant est inconscient. • Prends soin de lui par la parole (Comment se sent-il ? De quoi a-t-il besoin ? etc.). • Dis-lui que le jeu auquel il a joué n’est pas normal (même grave en fonction de la situation, sans dramatiser) et que cela va être pris en charge (par un parent, un chef d’Unité, la police, etc., en fonction de la situation). • Avertis le Staff d’Unité et les parents. • Informe les parents de la possibilité de porter plainte auprès des services de police. • Invite-les à contacter une association d’aide aux victimes. • Accompagne le retour de l’enfant par un adulte référent. Ensuite, il est recommandé de ne pas nier ce phénomène, mais d’engager au plus vite une démarche de prévention, en désignant un adulte référent qui pourra servir de ressource.

Pour aborder l’accident ou l’incident avec les autres enfants du groupe • Si tu ne te sens pas à l’aise pour aborder le sujet, demande de l’aide (un autre Animateur de ton Staff, un responsable de l’Unité, la Cellule de Crise, etc.). • Explique aux autres Animés ce qu'il s'est passé (sans discours exagérément dramatique), en quoi c'est dangereux et pourquoi il ne faut pas que ça se reproduise. • Ne donne pas une importance excessive à ce phénomène dont beaucoup de jeunes n’ont pas encore connaissance et dont ils pourraient se sentir exclus. Garde à l’esprit le risque d’incitation que pourrait provoquer la connaissance de ces pratiques. • Adresse aux jeunes un message qui n’est ni incitatif ni moralisateur. Il doit au contraire ouvrir le débat et favoriser la communication avec les jeunes, pour leur permettre d’exprimer leurs éventuelles motivations à la pratique de ces « jeux ». • Ne néglige pas l’impact de tels incidents/accidents sur des tiers ou des témoins passifs qui peuvent éprouver un sentiment de culpabilité ou de honte à ne pas avoir pu ou su intervenir. • S’il y a des témoins, propose-leur d’être écoutés et relaie à un adulte responsable (un parent, un chef d’Unité, etc.). • En fin de réunion ou de camp, préviens tous les parents qu’il y a eu une sensibilisation sur le sujet.

Aides spécifiques - En cas d’urgence médicale : 112 - Pour un soutien immédiat du Mouvement : Cellule de Crise, 0498/94.22.02

Cu lti v e l e bi enêtr e d ans ton Gr oupe • G ui des . be • Gui d es. b e

Les jeux dangereux

41


Stress, anxiété et crise d’angoisse Le stress, kesako ? C’est une réaction normale et nécessaire. Il s’agit d’un signal d’alarme qui amène une personne à se mobiliser pour s’adapter et survivre. Face à une situation de stress, le corps sécrète des hormones (comme le cortisol) pour réagir vite. Pour affronter la situation de stress, le corps réagit de manière instinctive : - soit la personne se met en action ; - soit elle fuit ; - soit elle est tétanisée. À court terme, cet état est salvateur, mais à long terme ce peut être nuisible pour la santé physique et psychologique. Exemple : une guêpe tourne autour d’Eliott. C’est une situation stressante pour lui.

L’anxiété, kesako ? L’anxiété est un sentiment d’inquiétude passager qui se manifeste devant l’anticipation d’une situation, réelle ou non. C’est une émotion liée à la peur, à un sentiment de menace, de danger. Elle nous amène à craindre le pire. Le corps et l’esprit se retrouvent dans un état d’hypervigilance et d’appréhension. Exemple : Eliott a peur que cette guêpe le pique, il se sauve et s’inquiète qu’elle ne revienne... C’est de l’anxiété.

Le trouble de l’anxiété Le trouble de l’anxiété est diagnostiqué par un médecin ou un spécialiste. Les pensées et le corps sont envahis par la peur. L’anxiété s’installe à long terme. Elle devient une réelle souffrance et affecte toutes les sphères de la vie d’une personne (familiale, sociale, etc.).

L’angoisse, kesako ? L’angoisse est aussi une émotion secondaire de la peur, mais plus diffuse. La personne ne connait pas l’objet de cette peur et en ressent les effets dans son corps (nœud dans la gorge, nausées, mal au cœur, etc.).

La crise d’angoisse ou attaque de panique C’est un épisode de peur intense et irrationnelle qui apparait brusquement, sans avertissement. Les symptômes physiques sont généralement aigus, mais très différents selon les personnes. Les crises peuvent être traitées par les professionnels des soins de santé (médecin généraliste, urgentiste, psychothérapeute, etc.).

Les pistes et aides à proposer Prévenir Le stress et les sentiments liés à la peur peuvent diminuer grâce à une bonne hygiène de vie et au respect des besoins vitaux. Il s’agit de libérer l’anxiété et le stress afin d’éviter le trop-plein et les explosions. Exemples : - dormir en suffisance ; - respecter ses besoins fondamentaux ; - pratiquer une activité sportive régulièrement ; - éviter les produits qui ont un impact sur l’humeur comme le tabac, la caféine ou l’alcool ; - partager ses inquiétudes et ses ressentis avec un proche ou un professionnel ; - etc.


Intervenir Que peux-tu faire lors d’une crise ? Éloignement : il est essentiel d’aider la personne à sortir de son sentiment de menace imminente. Si les facteurs déclencheurs sont identifiés, éloigne-les. Veille à éloigner aussi le public inutile. Douceur : incite la personne à se détendre en lui parlant calmement (mais fermement) et en accompagnant tes paroles de gestes doux et posés. Respiration efficace : lors d’une crise, le cœur s’accélère, la respiration se fait rapide et devient inefficace. Il faut lutter contre cette hyperventilation parce que la personne emmagasine du gaz carbonique et manque d’oxygène. Astuce « respiration carré » : • inspire lentement par le nez, le temps de compter 4 temps ; • bloque la respiration 4 temps ; • expire lentement par le nez, le temps de compter 4 temps ; • bloque à nouveau la respiration 4 temps. Astuce « respiration par le ventre » : • en position assise, pose une main sur ta poitrine et l’autre sur ton ventre ; • inspire en gonflant le ventre (essaie que la partie haute du thorax ne bouge pas) ; • expire ensuite lentement par le nez ; • recommence l’exercice jusqu’à retrouver le calme et une respiration efficace.

Astuce « superhéroïne » : • la personne prend la pose de Wonder Woman (debout, bien droit, les pieds écartés et les mains sur les hanches) et fixe son regard légèrement au-dessus de la ligne d’horizon pendant 120 secondes ; • la position en X fonctionne aussi. Guérir Plus les difficultés sont détectées tôt, moins la prise en charge sera longue ou complexe.

31e NaN - Gembloux

Quand ces symptômes sont récurrents ou plus intenses, il est important de conseiller au jeune de consulter un professionnel pour mettre toutes les chances de son côté. Les parents ou le jeune peuvent prendre contact avec leur médecin de famille qui est sans doute la meilleure personne à qui en parler. Il connait son patient, reconnait les symptômes et peut intervenir en temps de crise. Son rôle est aussi d’orienter le jeune ou ses parents vers le spécialiste compétent en la matière. Souvent, il conseille les noms d’intervenants dans les environs selon la personne et ses besoins.

Cu lti v e l e bi enêtr e d ans ton Gr oupe • G ui des . be • Gui d es. b e

Changement de posture : lors d’une situation de stress ou une crise d’angoisse, le corps se crispe et sécrète des hormones sensées nous faire réagir. En changeant de position corporelle, il est possible de réduire le taux d’hormones du stress et augmenter le taux d’hormones régulatrices de l’humeur.

43


Les épisodes dépressifs et la dépression Il est normal que les enfants et les jeunes se sentent tristes de temps en temps, mais cette tristesse ne doit pas les empêcher de poursuivre leurs activités quotidiennes. La dépression diffère des sautes d’humeur habituelles et des réactions émotionnelles passagères face aux problèmes du quotidien.

La dépression, kesako ? La dépression est une tristesse si grave qu’elle interfère avec la vie quotidienne. Lors d’un épisode dépressif, l’individu présente une humeur morose (sentiment de tristesse, d’irritabilité, de vide), une perte de plaisir ou d’intérêt pour les activités, pendant la majeure partie de la journée, presque tous les jours, pendant au moins deux semaines.

Les symptômes typiques de la dépression

Attention

• Sentiment de tristesse, d’inquiétude • Irritabilité, colère • Manque de plaisir dans la vie, difficultés à apprécier quoi que ce soit • Sentiment de désespoir, de n’avoir aucune valeur • Problèmes de sommeil, d’énergie, d’appétit et de concentration • Impossibilité de « reprendre ses esprits » • En cas de dépression grave, une personne peut même entendre des voix ou penser à se faire du mal ou à blesser autrui.

Il peut être difficile de voir le monde du point de vue d’un enfant ou d’un adolescent. Des évènements, qui peuvent ne pas sembler importants pour un adulte, peuvent être accablants pour un enfant ou un jeune. Et certains enfants sont tout simplement plus sensibles au stress.

Les causes de la dépression Il n’y a généralement pas une seule cause, mais plutôt une combinaison de différents facteurs simultanés. Les enfants et les jeunes peuvent être bouleversés par le stress engendré par : • des conflits familiaux (entre les parents ou les frères et sœurs) ; • la séparation ou le divorce de leurs parents ; • un parent ou un proche aux prises avec le stress ou la dépression ; • des intimidations ; • un contexte de vie difficile (précarité, maladie, etc.) ; • des conflits ou un stress avec des amis ou des camarades de classe ; • l’échec scolaire ou une trop grande pression à la réussite scolaire.

Les pistes et aides à proposer Soutenir Si tu es inquiet pour l’un de tes Animés, parles-en avec lui et avec ses parents. Garde le contact avec eux et le jeune et montre-lui ton soutien. • Fais savoir au jeune que tu remarques que quelque chose ne va pas : « J’ai l’impression que tu sembles un peu différent ces jours-ci, un peu stressé… » • Exprime-lui ton inquiétude sans jugement : « Je m’inquiète pour toi. » • Offre-lui du soutien : « Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour t’aider ? », « Comment puis-je te soutenir ? » • Parles-en en lui donnant des choix : « Nous devons vraiment en parler », « Préfères-tu en parler maintenant ou plus tard ? »

Aides spécifiques - Si tu crains qu’un enfant ait des pensées suicidaires, contacte le numéro gratuit 107 ou le Centre Prévention du Suicide au 0800 32 123, depuis la Belgique. - Si tu le souhaites, la Cellule de Crise des Guides peut aussi t’apporter du soutien. - Contacte les parents pour partager tes observations et inquiétudes.


Les pistes et aides à proposer Intervenir

9e Lux - Marche-en-Famenne

La scarification et la mutilation La scarification, kesako ? C’est une pratique consistant à effectuer une incision généralement superficielle de la peau. Certains adolescents, dans des moments de « crises internes », se scarifient volontairement.

L’automutilation, kesako ? C’est un acte consistant à se faire du mal physiquement, de manière délibérée, sans nécessairement chercher à mourir.

Les signes Les signes physiques ne sont pas toujours faciles à déceler parce que l’adolescent aura tendance à les cacher sous les vêtements, comme des manches longues ou à se blesser à des endroits moins visibles du corps. En général, il s’agit de blessures comme des griffures, brulures, plaies ou lésions cutanées ouvertes. Le comportement du jeune peut traduire un malêtre général, du stress, de l’angoisse, etc.

• La première chose à faire est de constater les blessures et de les soigner. Si ces coupures ne sont pas trop graves (griffures), il est préférable de laisser le jeune se soigner luimême en lui donnant tout le matériel dont il a besoin (désinfectant, pansements, etc.). Sinon, apporte-lui ton aide. Si les blessures sont plus conséquentes (ouvertes, profondes, infectées, etc.), fais-les soigner le jour-même par un médecin. Il peut être utile d’informer au préalable le médecin de la situation, afin que le soin physique soit accompagné d’une écoute de qualité. Si les automutilations se répètent durant le camp, appelle ton Staff d’Unité et la Cellule de Crise. Celle-ci est en contact avec différentes personnes-ressources telles que des psychologues et ton interlocuteur pourra te donner des conseils adaptés à la situation. • Dans tous les cas, veille à couvrir les blessures pour ne pas les imposer aux yeux des autres Animés. Demande au jeune de ne pas pratiquer cet acte devant les autres. • Demande-lui de te remettre ce qu’il peut utiliser pour se faire du mal ou se mutiler. S’il s’agit, par exemple, d’un rasoir, suggère-lui de venir le chercher s’il en a besoin pour une utilisation courante. Il faut pouvoir encadrer la mutilation, pas l’interdire avec force. En agissant de la sorte, tu lui montreras que tu lui laisses un espace de confiance. • Il est important de montrer au jeune que tu as vu sa difficulté et son malêtre, sans dramatiser la situation. Tu peux lui dire que vous êtes là pour l’écouter s’il en ressent le besoin. • Tu veilleras à ce que la situation n’empiète pas sur le bon déroulement du camp et le reste du Groupe. • Avertis les autres membres de ton Staff afin de ne pas être son unique interlocuteur. Tu ne dois pas porter seul le poids d’un tel acte. • C’est pour cette raison qu’il est important de prévenir l’Animé que tu informeras de toute façon un adulte responsable (parents, membres du Staff d’Unité, etc.) des faits, en sa présence, en fin de camp. Cela montre au jeune le sérieux avec lequel tu entends son message de malêtre à travers ses actes. • Si le jeune ressent le besoin d’en parler et s’il est déjà suivi psychologiquement pour ce trouble, propose-lui de contacter son psychologue. En fonction de la situation, lorsque tu appelles la Cellule de Crise, le répondant estimera avec toi s’il est indispensable de prévenir les parents pendant le camp. • Contacte à nouveau la Cellule de Crise si tu en ressens le besoin ou si tu as des questions.

Aides spécifiques - En cas d’urgence médicale : 112 - Pour un soutien immédiat du Mouvement : Cellule de Crise, 0498/94.22.02

Cul ti ve l e bi en être dan s ton G ro upe • Gui d es. b e • G ui des . be

L’automutilation relève d’un malêtre chez la personne qui y recourt. Si l’on constate ce type de comportement, il est important de prendre certaines mesures.

45


Les troubles de l’alimentation Un trouble alimentaire, kesako ? « Les troubles de l’alimentation, tels que l’anorexie mentale et la boulimie nerveuse, se caractérisent par un comportement alimentaire anormal et une préoccupation excessive pour la nourriture, qui s’accompagnent de vives inquiétudes concernant le poids et la forme du corps. Les symptômes ou comportements entrainent un risque pour la santé, voire des effets très néfastes, un grand sentiment de détresse ou encore des déficiences fonctionnelles majeures dans des cas très graves, heureusement peu fréquents. L’anorexie mentale : elle apparait souvent pendant l’adolescence ou au début de l’âge adulte et se caractérise par une perception faussée de l’image corporelle, une peur irraisonnée d’être en surpoids et une image erronée de son corps.

Les pistes et aides à proposer Prévenir L’origine des troubles du comportement alimentaire est souvent une combinaison de facteurs personnels et sociétaux. Il n’y a donc pas de recette miracle pour éviter de manière sûre ce type de comportements. Un discours positif et un comportement bienveillant te permettront toutefois d’aider tes Animés à être bien dans leur peau afin d’éviter qu’ils ne développent certains complexes. • Encourage les jeunes à adopter une alimentation saine et diversifiée. • Évite de transmettre au jeune une préoccupation quant à son poids. • Fais du repas un moment convivial. • Respecte la satiété du jeune ou son grand appétit. • Favorise l’estime de soi. • Renforce l’image positive du corps. • Complimente le jeune. • Contacte les parents si tu as un doute pour un jeune. • Etc.

Intervenir

La boulimie nerveuse : il s’agit de crises de frénésie alimentaire suivies de purges (vomissements). La boulimie expose la personne à un risque significativement accru d’usage de substances, de suicide et de complications médicales ». 1

Que peux-tu faire face à un jeune qui souffre de ce type de trouble ?

Il existe des traitements efficaces, notamment une surveillance médicale accompagnée d’une psychothérapie. Cela permet de diminuer la préoccupation alimentaire, d’améliorer l’estime de soi et changer le comportement du jeune.

Respecte les conseils donnés et pose tes limites pour éviter tout débordement ou toute influence.

1 Organisation Mondiale de la Santé. (2022). Troubles mentaux. Extrait de https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/mental-disorders.

24e NaN - Vedrin

Renseigne-toi auprès des parents du jeune. Ils auront peut-être consulté un médecin pour faire un bilan de santé et le jeune bénéficie peut-être déjà d’un suivi médical et thérapeutique.

Aides spécifiques - En cas d’urgence médicale : 112. - Si tu souhaites le soutien du Mouvement, contacte la Cellule de Crise, 0498/94.22.02. - Si le jeune a besoin de se confier à un professionnel dans l’immédiat, contacte le 107. - Contacte les parents pour partager tes observations et inquiétudes.


Pour aller plus loin Retrouve le Code Guide sur le site internet www.guides.be/ bibliotheque.

Une assuétude, kesako ?

Les pistes et aides à proposer

Il s’agit de l’état de très grande dépendance à l’égard d’une substance toxique comme le tabac, l’alcool, la drogue ou les médicaments. L’addiction aux jeux d’argent et aux écrans peut y être assimilée.

Prévenir

Sois attentif aux comportements de tes Animés comme à celui des Animateurs qui t’entourent. Personne n’est vraiment à l’abri d’une consommation qui dérape et dont il est facile, au début, de se cacher la gravité.

Consommation et position du Mouvement

La promotion de la santé, physique et mentale, commence au plus tôt ! Selon l’âge des Animés, le sujet sera bien évidemment différent : la question de la consommation abusive de sucre, de soda, de graisses jusqu’à la caféine, la drogue ou les médicaments est un sujet qui peut être abordé ensemble. Il s’agit bien de mettre le jeune ou le consommateur au centre de la réflexion et non la substance, de prendre en compte la représentation qu’il en a. Cela te permettra de mieux appréhender ce qu’il vit, son bienêtre, sa réalité et le plaisir qu’il recherche en usant d’un produit quel qu’il soit.

Intervenir

Le tabac

Que peux-tu faire face à une assuétude ?

Le Code Guide demande à ce que vous définissiez en Staff la place du tabac. Pas question de fumer devant les Animés ou de faire des pauses toutes les heures. En ce qui concerne les Animés : les règles doivent être claires.

S’il s’agit d’un Animé, tu dois en référer aux parents ou responsables du jeune. Ce sont des substances nocives pour sa santé et il n’est sans doute pas à même de mesurer l’effet de cette consommation sur son développement.

L’alcool

Si tu es inquiet pour un Animateur, il faut lui en parler. Sa consommation nuit à sa santé, mais aussi à son animation. Sous l’emprise excessive de l’alcool, il ne peut plus réagir correctement. Que se passerait-il en cas de souci avec un enfant, à deux heures du matin ? Toute consommation (abusive ou non) de substances nocives a un impact sur la personne, ses actions, ses paroles et son comportement en général.

Là aussi, les Guides ont une position nette. Tu t’engages à être responsable et capable d’animer durant toute la réunion ou le camp (pré- et post-camp compris). Garde à l’esprit que ta consommation d’alcool doit respecter la limitation légale (0.5g/l de sang). En ce qui concerne les Animés : à partir de 16 ans, ils peuvent boire de la bière et du vin (pas de spiritueux). Avant de présenter de l’alcool dans le cadre des activités Guides, pose-toi la question de la nécessité de le proposer et s’il n’est pas plus adéquat de proposer des boissons sans alcool.

Les drogues Aucune substance illicite n’a sa place dans le Mouvement.

Les médicaments Si un enfant doit suivre un traitement médical durant le weekend ou le camp, les parents doivent vous le remettre accompagné d’un document du médecin stipulant la posologie et la durée de celui-ci. Sans cela, il t’est interdit d’administrer un médicament à un enfant. De plus, aucun médicament ne doit être en possession des Animés. 17e HC - Nimy

Cu lti v e l e bi enêtr e d ans ton Gr oup e • G ui des . be • Gu ide s .be

L’assuétude et la consommation excessive

47


Aides spécifiques Il existe différentes plateformes d’aide dont voici les plus connues, mais la liste est non exhaustive. Infor-Drogues Association spécialisée sur la thématique des addictions, elle propose de l’information, de l’écoute, de l’aide, des conseils, des consultations à toute personne (jeune, adulte, usager de drogues, proche d’usager, professionnel) ou collectivité qui souhaite parler ou poser des questions à propos des drogues et de leur consommation. Permanence téléphonique : 02/227.52.52 Site Internet et e-permanence : www.infordrogues.be Les Alcooliques anonymes Association spécialisée dans l’assuétude à l’alcool, elle propose de l’information, de l’écoute, de l’aide aux personnes souffrant de leur consommation et à leur famille. Une page de leur site est consacrée aux jeunes et propose un test en 15 questions. Permanence téléphonique 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 : 078/15.25.56

Tabacstop C’est un service gratuit, à l’initiative de la Fondation contre le Cancer, qui réunit 30 tabacologues auquel tu peux t’adresser pour recevoir des informations sur le tabagisme et la dépendance ainsi que de l’aide pour arrêter de fumer. Permanence téléphonique (jours ouvrables de 15h à 19h) : 0800/111.00 Site Internet : www.tabacstop.be « Jeunes, alcool & société » Ce groupement d’associations issues des secteurs de l’éducation, de la santé et de la jeunesse promeut la consommation responsable et moins risquée de l’alcool. Tu trouveras des infos sur leur site Internet comme les effets et les risques de l’alcool, mais aussi la législation qui cadre sa consommation. Site Internet : www.jeunesetalcool.be Il existe d’autres numéros d’écoute, de chats en ligne, des groupes de paroles, des conférences, des coachings et d’autres ressources dans ta région. Renseigne-toi auprès d’un médecin ou sur Internet.

Site Internet : www.alcooliquesanonymes.be ou www.alcooliquesanonymes.be/aa-pour-les-jeunes.

5e HC - La Louvière


Les troubles mentaux Le trouble mental, kesako ? Un trouble mental se caractérise par des changements importants qui affectent la pensée (état cognitif), l’humeur (régulation des émotions) ou le comportement d’une personne, ce qui affecte son fonctionnement et s’accompagne généralement d’un sentiment de détresse. Il existe de nombreux types de troubles mentaux, désignés aussi sous le nom de problèmes de santé mentale. Cette dernière expression, plus large, englobe les troubles mentaux, les handicaps psychosociaux et d’autres états mentaux associés à un sentiment de détresse, à des déficiences fonctionnelles (visuelle, auditive, motrice, etc.) ou à un risque de comportement auto-agressif important. Les plus fréquents sont : - le trouble obsessionnel compulsif (TOC) ; - l’état de stress post-traumatique (ESPT) ; - les troubles anxieux (phobies, anxiété sociale ou généralisée, trouble panique, etc.) ; - les troubles de l’humeur (dépression, troubles bipolaires, etc.) ; - le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA et TDAH).

Les pistes et aides à proposer Prévenir Les premières années de vie sont une période capitale : la qualité des relations entre les parents et leur enfant construit son développement et son équilibre mental. Il est déterminant de reconnaitre les problèmes dès qu’ils se manifestent et d’intervenir tôt.

Les signes et les symptômes des troubles mentaux peuvent être plus ou moins intenses. La détection de changements d’humeur et de comportements peut être le signe d’un trouble mental chez le jeune. Sois attentif à des changements tels que : • il a de la difficulté à dormir ou, au contraire, il dort tout le temps ; • il perd l’appétit ou, au contraire, il mange beaucoup et de façon incontrôlée ; • il a peu d’énergie ; • il se plaint de nausées, de maux de ventre ou de maux de tête ; • il change souvent d’humeur ou fait des colères jugées excessives ; • il s’inquiète tout le temps ; • il éprouve des difficultés à l’école et ses résultats scolaires sont plus faibles que d’habitude ; • il semble avoir de la difficulté à se concentrer ; • il évite de voir sa famille et ses amis ; • il a perdu de l’intérêt pour des activités qu’il aimait ; • il frappe ou intimide les autres ou essaie de se blesser volontairement ; • il est obsédé par son poids ou, au contraire, néglige son apparence.

Intervenir Si tu remarques ce type de comportements chez un jeune, ne t’inquiète pas outre mesure, mais continue à l’observer. Ce peut être passager parce qu’il vit un moment difficile. Reste attentif, écoute-le sans jugement et dis-lui que tu es là pour l’aider. Si tu constates que ce comportement inquiétant dure dans le temps, voire qu’il s’intensifie, parles-en avec ses parents qui pourront contacter un professionnel.

Aides spécifiques Des ressources sont disponibles pour le jeune et ses parents. Le médecin de famille ou le spécialiste saura les diriger vers l’aide adéquate. En tant qu’Animateur, reste à son écoute et celle de sa famille, partage tes observations ou contacte les numéros d’aide pour demander conseil. - Si le jeune a besoin de se confier à un professionnel dans l’immédiat, contacte le 107. - Si tu souhaites le soutien du Mouvement, contacte la Cellule de Crise, 0498/94.22.02. - Garde le contact avec les parents qui pourront te conseiller et partager les informations dont tu as besoin dans ton animation. - Si tu n’es pas à l’aise avec la situation et le départ en camp, pose tes limites et réfléchis-y avec ton Staff, voire ton Staff d’Unité.

Cu lti v e l e bi enêtr e d ans ton Gr oupe • G ui des . be • Gui d es. b e

19 BE - Woluwe-Saint-Pierre e

49


#

La maltraitance infantile La maltraitance, kesako ? Ce sont les mauvais traitements répétés, subis par une personne. De manière générale, les comportements considérés comme étant de la maltraitance sont les violences physiques, les violences psychologiques, les négligences et les abus sexuels.

Intervention « Face à ce genre de situation, plusieurs intervenants peuvent apporter une aide à l’enfant victime et aux parents. Il s’agit, notamment, des centres psycho-médico-sociaux (CPMS), du service de la Promotion de la Santé à l’École (PSE), des services de santé mentale (SSM), des équipes SOS-Enfants et des Services de l’aide à la jeunesse (SAJ). En outre, les autorités judiciaires peuvent également intervenir. Soit pour prendre des mesures de protection à l’égard de l’enfant victime de maltraitance, soit pour sanctionner le ou les auteurs maltraitants. Dans cette hypothèse, le procureur du Roi intervient soit de sa propre initiative, soit en raison du dépôt d’une plainte »2.

Les pistes et aides à proposer

La violence infantile

Prévenir

Unicef Belgique rappelle que « toutes les formes de violence vécues par les enfants et les jeunes, indépendamment de la nature ou la gravité de l’acte, sont nuisibles. Au-delà des blessures inutiles et de la douleur qu’elle cause, la violence sape le sentiment de confiance en soi des enfants et entrave leur développement »1.

Les enfants ont des droits et il est nécessaire de les leur apprendre. Parmi ceux-ci se trouve le droit de ne vivre aucune violence, quelle qu’elle soit. Les enfants doivent y être sensibilisés et savoir qu’ils doivent en parler si c’est le cas. Apprends-leur que les adultes ont l’obligation de respecter ces droits et qu’ils se doivent de protéger tous les enfants. C’est ton cas aussi en tant qu’Animateur. Ton rôle est de leur offrir un cadre bientraitant, mais aussi de leur garantir une écoute attentive et d’agir en cas de détresse.

Intervenir

Ce que dit la loi Réglementation Pour lutter contre ce type de maltraitance, plusieurs réglementations visent à protéger les enfants : - l’article 19 de la Convention internationale des droits de l’enfant (1989) la définit comme « toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalité physique ou mentale, d’abandon, de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle » ; - le dernier décret relatif aux victimes de maltraitance (décret du 12 mai 2004).

Que peux-tu / dois-tu faire ? Ne promets jamais à un enfant de garder le secret sur des maltraitances qu’il subit. Explique-lui que ton rôle de référent éducatif (en plus de ton devoir citoyen) t’oblige à chercher une aide pour lui et à le protéger des violences qui lui sont faites. Ne reste jamais seul dans ces situations, ne prends pas d’initiative seul. Parles-en à ton référent dans le Staff d’Unité. Il est important de d’abord leur en parler pour déposer tes émotions et prendre du recul, pour ensuite intervenir de manière réfléchie et le plus adéquatement possible.

Aides spécifiques Écoute enfants : 103 ou www.103ecoute.be Télé-Accueil : 107

Pour en savoir plus Retrouve la Convention relative aux droits de l’enfant sur le site Internet de l’Unicef (www.unicef.be). 1 UNICEF. (s.d.). La violence à l’égard des enfants en Belgique. Extrait de www. unicef.be/fr/plaidoyer/le-plaidoyer-sur-divers-themes-politiques/la-violencelegard-des-enfants. 2 Criscenzo, P. (2014, aout 4). La maltraitance infantile : Actuali­tés du Droit belge. Extrait de www.actualitesdroitbelge.be/droit-de-la-famille/droit-de-la-famille-abregesjuridiques/la-maltraitance-infantile/la-mal­traitance-infantile#toc.

Pour aller plus loin Points de repère pour prévenir la maltraitance. (2020)/ Bruxelles : Yapaka.be. De Saint Mars, D., & Bloch, S., (1998). Le petit livre pour dire non à la maltraitance. France : Bayard Poche.


Les tentatives de suicide Le suicide, kesako ? C’est le fait de se donner volontairement la mort. En Belgique, le suicide est la première cause de décès chez les jeunes. Dans la tranche d’âge 15-24 ans, plus d’un décès sur quatre est dû à un suicide.

Les tentatives Il arrive qu’une personne souffrant d’un malêtre profond tente (et parfois à plusieurs reprises) de se donner la mort sans y parvenir. On peut y voir là un appel à l’aide plus qu’une tentative « ratée ».

Messages directs « Je veux en finir. » « C’est trop dur, je n’en peux plus. » « La vie n’en vaut plus la peine. » « Je ne m’en sortirai jamais, mieux vaut tout arrêter. » « Il n’y a plus rien qui me retient. »

Messages indirects « Vous seriez mieux sans moi. » « Je ne vous embêterai plus. » « Je vais faire un long voyage. » « Je vais mettre mes affaires en ordre... » « Dans quelques jours, vous n’aurez plus à vous en faire pour moi. » « De toute façon, je ne sers à rien. Ma vie est complètement inutile. »

Les signaux d’alerte Il est souvent compliqué de détecter les signes avant-coureurs d’un passage à l’acte suicidaire. Les signes sont très différents d’une personne à l’autre. Certaines personnes réussissent à cacher leur malêtre derrière une façade joviale et ne paraissent pas forcément déprimées. D’après le Centre de Prévention du Suicide, « la pratique montre qu’un nombre important de personnes ayant tenté de se suicider ou de personnes décédées par suicide avaient montré des signes précurseurs ou, tout au moins, avaient tenté d’exprimer, parfois de manière détournée ou indirecte, leur souffrance et leur détresse. »1

1 Centre de Prévention du Suicide. (2023). Les signaux d’alerte. Extrait de : www.preventionsuicide.be/les-signaux-alerte.

1re HC - Binche

Cu lti v e l e bi enêtr e d ans ton Gr oupe • G ui des . be • Gui d es. b e

Tu trouveras ci-contre quelques phrases susceptibles de témoigner de cette détresse.

51


Les comportements ci-dessous peuvent aussi être des signes d’une souffrance psychique grave.

Troubles mentaux

Troubles somatiques

Troubles sociaux

Troubles professionnels ou scolaires

État dépressif Prise de risque excessive Manque de contrôle émotionnel Rage Faible estime de soi Difficultés de concentration Troubles de la mémoire Émotions contradictoires ou changeantes Incohérence Confusion dans le langage Ruminations mentales Absences de réactions face à un évènement traumatique Troubles alimentaires Consommation excessive d’alcool, de médicaments ou drogues Etc.

Fatigue Troubles du sommeil Laisser-aller dans l’hygiène et l’apparence physique Etc.

Repli et appauvrissement des activités ou abandon soudain d’activités Isolement Retrait Rejet des liens habituels et quête de nouveaux amis Plaintes réitérées sur l’entourage Don récent d’objets personnels Agressivité Etc.

Surinvestissement ou désinvestissement soudain avec manifestations anxieuses ou obsessionnelles Chutes brutales de résultats Absentéisme Etc.

Les pistes et aides à proposer Que dire ? Que faire ? Pas évident de trouver les mots face au malêtre d’une personne qui te confie ses problèmes et ses idées noires. Comment aider sans être trop maladroit ou se sentir désemparé ? Voici quelques idées. Fais appel à la Cellule de Crise (0498/94.22.02) ou au Centre de Prévention du Suicide (0800/32.123 - disponible 24 heures sur 24 depuis la Belgique) si nécessaire.

Les conseils du Centre de Prévention du Suicide (CPS) Le CPS conseille • de parler ouvertement et calmement de l’envie de mourir de la personne ; • d'essayer d'écouter ce qu'elle vit en l'invitant à se confier ; • de tenir compte de l’émotion véhiculée sans chercher à résoudre point par point ; • de renoncer à vouloir tout comprendre, tout en reconnaissant la souffrance ; • de prendre toute tentative de suicide au sérieux ; • de ne pas porter seul la responsabilité de l’accompagnement et de faire relai (voir nos conseils ci-dessous). Il est également important de ne pas se laisser enfermer dans le secret avec, par exemple, un jeune qui vous demande de vous engager à ne pas parler de ses idées suicidaires – c’est un piège à éviter à tout prix.

Le CPS déconseille • de mettre au défi la personne de passer à l’acte sous prétexte que sa souffrance ne serait pas assez sérieuse ; • de donner la sensation que vous n’écoutez pas vraiment la personne en l’interrompant régulièrement ; • de mettre en cause ce que dit la personne ; • de minimiser le problème de la personne comme si sa souffrance était en réalité moins importante qu’elle ne le croit ; • de vous montrer choqué, émotif, embarrassé, condescendant ; • de la juger en commentant ses actes et en mentionnant, par exemple, que la personne ne doit pas « faire de bêtises » comme si les agissements ou pensées de la personne sont insensés ; • de lui donner des recettes de bonheur ; • de lui faire la morale ; • de vous engager au-delà de vos possibilités ou de lui donner de fausses espérances ; • d'inciter la personne à vivre par devoir pour ses proches (enfants - conjoints - parents), ce qui risquerait de la culpabiliser.


Voici quelques conseils (prodigués par le CPS suisse) afin de soutenir un Animé ou un proche qui va mal. Une petite attention peut faire beaucoup de bien Fais savoir aux jeunes qu’ils sont importants pour toi. Montre à ton Animé que tu es là pour lui s’il se sent découragé ou dépassé. Offre-lui de petites attentions comme un petit mot ou un message... Il comprendra qu’il peut compter sur toi.

Bouger, se dépenser, faire une activité permet de stopper les pensées négatives Aide le jeune à se changer les idées. Ça ne résout pas tous les problèmes, mais ça permet d’interrompre un moment de crise. Ça aide à se soulager au moins pendant un moment et à sortir de la spirale des pensées négatives. Ce que tu peux dire : « Ça te dit d’aller faire un tour ? », « Viens, on va faire un peu de foot/basket. », « On se pose dehors un moment ? », « Qu’est-ce que tu dirais d’une petite glace ? »

Ce que tu peux dire : « Je suis là pour toi », « J’ai envie de t’aider », « C’est difficile ce que tu traverses, est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? »

Les campagnes de sensibilisation du Centre de Prévention du Suicide

Une personne qui ne va pas bien a surtout besoin de pouvoir s’exprimer

Chaque année, le CPS publie une nouvelle campagne à l’occasion de la Journée mondiale de Prévention du Suicide du 10 septembre.

Prends le temps de l’écouter sans la juger, sans chercher à tout expliquer, sans proposer de solutions toutes faites. Ce sera un soulagement d’être simplement écouté et que sa souffrance soit reconnue. Ce que tu peux dire : « Tu peux tout me dire, je ne te juge pas », « Quelque chose te préoccupe ? », « Ne te sens pas forcé de me parler, mais sache que tu peux le faire à tout moment », « Je t’écoute ». Reste en contact : un appel ou un message peut faire la différence quand ça ne va pas

2021 : « #làpourtoi » C’est le nom de la campagne de 2021 qui visait à sensibiliser les citoyens à la santé mentale et à la prévention du suicide, à la suite de la crise sanitaire de la Covid-19 et ses confinements répétés. En effet, les chiffres de suicide et le nombre d’appels à la ligne d’aide ont augmenté durant et après cette période. 2022 : « Ne restons pas seul.e.s »

Ce que tu peux dire : « Comment tu te sens aujourd’hui ? », « Je pensais à toi alors je t’appelle ».

C’est le nom de la campagne de sensibilisation adressée aux jeunes et lancée par le CPS en 2022. À cette occasion, il a publié une vidéo (disponible sur YouTube) qui envoie un message clair : souffrir n’est pas un choix. Nous pouvons tous être amenés à traverser des périodes de crise. Face à elles, nous avons le droit de demander de l’aide et d’être soutenus ! Avant d’arriver à un point où le suicide commence à apparaitre comme une « solution », il est important de parler à une personne de confiance ou de faire appel au Centre de Prévention du Suicide.

Demander à quelqu’un s’il pense au suicide ne lui donnera pas l’idée de le faire

Ne restons pas seul·e·s - « Journée mondiale de prévention du suicide »

Si tu t’inquiètes pour un Animé, tu peux lui poser la question directement. En abordant le sujet, cela va lui permettre de soulager sa souffrance et c’est une étape-clé pour trouver de l’aide. C’est une question difficile à poser et cela peut être difficile d’entendre la réponse. C’est pourquoi il est essentiel de rester attentif à ce que toi aussi tu ressens et à tes propres limites, et de pouvoir aider à plusieurs.

2023 : « Avant le drame »

Une personne qui a des pensées suicidaires se sent souvent seule et démunie. Des petites marques d’attention sont importantes pour se sentir entouré et soutenu dans ces moments-là.

Ce que tu peux dire : « Est-ce que tu as eu des pensées suicidaires ? », « Ça t’est arrivé de penser au suicide ou à te faire du mal ? ». Si un de tes Animés va mal, dis-lui que tu t’inquiètes et aide-le à trouver du soutien Il est normal de se sentir désemparé face à quelqu’un qui ne va pas bien. Il ne faut en aucun cas garder cette situation pour toi, même si le jeune te demande de ne pas en parler. Après l’avoir écouté, dis-lui ce que tu ressens et propose de trouver de l’aide ensemble. Ce que tu peux dire : « Si tu veux on appelle la ligne d’écoute ensemble », « On peut en parler avec une personne de confiance pour trouver des solutions » (famille, professeurs, éducateurs, psychologues, etc.).

En 2023, la campagne du Centre de Prévention du Suicide est axée sur la possibilité d’agir et de prévenir un suicide, que ce soit avant ou après un passage à l’acte suicidaire. Le CPS rappelle qu’« il est vital de rappeler que le suicide peut être prévenu et que des ressources existent. Nous pensons particulièrement que ce message doit être transmis aux jeunes, avec l’importance du dialogue et de la possibilité d’obtenir de l’aide à temps. » Sois attentif à leurs campagnes et rappelle à ton entourage que la santé mentale et la prévention du suicide ne doivent pas être des sujets tabous. Retrouve leurs conseils, contacts, campagnes et de nombreuses informations sur leur site Internet www.preventionsuicide.be.

Aides spécifiques La ligne d’écoute du CPS : gratuite, anonyme et disponible 24 heures sur 24, 0800/32.123 La Cellule de crise des Guides : 0498/94.22.02

Cu lti v e l e bi enêtr e d ans ton Gr oupe • G ui des . be • Gui d es. b e

Soutenir

53


Vivre le deuil Le deuil, kesako ? C’est le temps nécessaire, propre à chacun, pour accepter la perte d’un être cher comme une réalité. Dans un sens plus large, le terme de deuil peut s’appliquer à toute perte ou toute séparation (faire le deuil de son ancienne maison, d’un animal, du mariage de ses parents en cas de divorce, d’une relation amoureuse ou amicale, etc.). Le temps du deuil permet de réorganiser sa vie et ses relations sans la personne décédée. Elle prendra une place entière dans notre cœur et nous accompagnera toute notre vie. Le décès de quelqu’un n’engendre pas que l’on oublie tous les bons moments passés ensemble. Chacun garde en soi ce que la personne décédée a apporté et le fait de se souvenir d’elle fait que la personne restera toujours présente en nous. C’est lorsque tout cela est mis en place que le deuil a atteint son objectif.

Les étapes du deuil Étape 1 : le choc C’est ce sentiment irréel qui survient à la mort d’un proche, une période de sidération, comme une anesthésie. C’est une manière de se protéger de la violence de la perte.

Étape 2 : le déni Le refus de croire en l’information est un autre mécanisme de défense, une façon d’éviter la douleur. Cette période est souvent courte, mais peut se prolonger dans certains cas.

Étape 3 : la colère Lorsque l’on se confronte à la réalité, la période de déni prend fin. Un sentiment d’injustice, voire de colère, peut apparaitre. « Pourquoi est-elle partie ? Pourquoi moi ? Pourquoi si vite ? Pourquoi comme ça ? Je voudrais remonter le temps et changer ceci ou cela », etc.

Étape 4 : le marchandage C’est une période de grande vulnérabilité. La personne tente de minimiser la perte en s’imaginant un autre scénario ou une manière d’inverser ou de compenser la situation. Elle ira parfois jusqu’à blâmer les autres pour la perte qu’elle a subie.

Étape 5 : la dépression et la tristesse Quand la colère s’apaise, elle laisse place à une profonde tristesse, une perte de repères et un manque cruel de l’être cher. Cette période est très importante car elle marque l’acceptation de la disparition de cette personne.

Étape 6 : la résignation C’est le creux de la vague. La personne endeuillée perd espoir et éprouve des difficultés à se projeter.

Étape 7 : l’acceptation La personne accepte la perte, réussit à se remémorer les bons et les mauvais souvenirs et apprend à vivre autrement. Elle reprend confiance en elle petit à petit.

Étape 8 : la reconstruction La personne endeuillée va retrouver gout à la vie doucement. Elle va reprendre contact avec le monde extérieur et parvenir à nouveau à se projeter dans l’avenir.

2e NaS - Wépion


Autres conseils utiles

Les pistes et aides à proposer Comment accompagner un enfant en deuil ou confronté à la maladie grave d’un proche ? Quels sont les mots à utiliser ? Quelles pistes peux-tu lui proposer ? Comment aborder le sujet avec le Groupe lorsqu’il est touché par cette disparition ?

Amorcer la conversation • Fais-lui savoir que le deuil est un processus qui requiert du temps et qu’il n’y a pas de bonnes ni de mauvaises façons de l’exprimer. • Il va avoir besoin de s’adapter et tu peux l’aider à identifier certaines stratégies comme parler ouvertement de ses émotions, rendre hommage à la personne qui manque (ou l’animal), faire des choses qui le réconfortent, etc. Demande-lui par exemple : « Peux-tu nommer une ou deux choses qu’une autre personne a faites et qui t’ont réconforté quand tu étais triste ? », « Peux-tu nommer une ou deux choses que tu fais pour t’apaiser lorsque des émotions liées au deuil se manifestent ? »

Soutenir • Encourage le jeune à parler de la personne qui lui manque. • Il peut vivre le silence des proches qui vivent aussi ce deuil comme une interdiction de parler. Rappelle-lui que chacun vit les choses de manière différente et qu’il doit écouter ses besoins. S’il veut en parler, pleurer, se remémorer des bons souvenirs, il peut trouver une oreille attentive ou une épaule auprès de toi (et d’autres). • Dis-lui que tu es prêt à l’écouter quand il en ressent le besoin et que la fin de la conversation ne marque pas la fin de ton écoute. • Insiste à nouveau sur le fait qu’il n’est pas seul et qu’il a d’autres ressources de soutien comme les membres de sa famille, ses amis, ses enseignants et les services d’écoute. « À qui pourrais-tu parler en toute confiance de ce qui se passe ? »

Le deuil n’est pas limité dans le temps : reconnais que ce n’est pas un état que l’on finit par « mettre derrière soi », mais bien un événement qui s’intègre à l’histoire de notre vie. Chacun réagit comme il le peut : toutes les réactions sont naturelles même si elles semblent très différentes de celles du reste de la famille ou des amis. Libérer ses émotions n’est pas signe de faiblesse : c’est juste humain ! Le processus de deuil nécessite souvent de passer par une multitude de sentiments et de comportements qui peuvent varier d’une journée à l’autre (tristesse envahissante, sentiment de vide ou de manque, colère, émotions contradictoires, accès de chagrin, impression de paralysie, etc.). La mort reste « un mystère » : « Pourquoi est-ce que ça m’arrive à moi ? », « Où est cette personne maintenant ? » sont des questions que le jeune peut se poser et auxquelles personne n’a la réponse. Si c’est pertinent ou que le jeune est croyant, peutêtre pourrait-il trouver des éléments de sens dans la spiritualité.

Aides spécifiques Tu peux proposer des moments de relaxation ou de méditation à un jeune qui vit un moment difficile. Cela lui permettra de soulager son anxiété liée au deuil. Si le jeune est affecté par le suicide d’un proche, le Centre de Prévention du Suicide a un numéro d’écoute : 0800/32.123. L’appel reste anonyme, gratuit et la ligne est disponible 24 heures sur sur 24, depuis la Belgique. Un soutien psychologique ou la participation à un groupe de parole peut grandement aider si le besoin s’en fait sentir. Pense à en parler avec le jeune, ses parents ou ses responsables.

Pour aller plus loin Pour aborder la thématique du deuil avec tes Nutons, retrouve l’histoire « Monsieur Crôa n’est plus » dans Le Monde des Nutons.

Cu lti v e l e bi enêtr e d ans ton Gr oupe • G ui des . be • Gui d es. b e

Lifolya, États Généraux 2023

55


2e NaS - Wépion


Annexes Pas toujours facile de recevoir des confidences et de garder la tête froide. Comment prendre soin de soi pour mieux prendre soin des autres ?

Cu lti v e l e bi enêtr e d ans ton Gr oupe • G ui des . be • Gui d es. b e

Voici quelques pistes pour accueillir la parole d’un jeune en difficulté ou pour aborder le sujet avec un Animé dont le comportement t’inquiète.

57


Annexe 1

Méthode

Les espaces de parole régulés

- Les jeunes sont placés en cercle et l’Animateur se tient parmi eux. - Chaque participant est invité à choisir parmi les cinq émotions proposées, celle(s) qui correspond(ent) à son état affectif. - L’animateur donne la parole aux jeunes qui ont choisi des émotions d’évitement (peur, dégout) ou peu agréables (colère, tristesse) en leur confiant un bâton de parole sans lequel ils n’ont pas le droit à la parole. - Une fois que le jeune en difficulté émotionnelle s’est exprimé, l’animateur de l’EPR invite, en s’abstenant lui-même de faire des propositions ou d’émettre des suggestions, les autres membres du groupe à réagir à ce qu’ils viennent d’entendre. - L’Animateur fixe un agenda stable de la mise en place des séances.

Fiche outil proposée par Bruno HUMBEECK, psychopédagogue belge Juin 2021

Catégorie d’outil • Prévention du harcèlement • Gestion du climat de groupe • Intelligence émotionnelle • Situations de détresse émotionnelle.

En deux mots Dans un Groupe, favoriser l’échange émotionnel de façon à stimuler l’empathie au sein de celui-ci.

Présentation Les espaces de parole régulés (EPR) font partie aujourd’hui des techniques les plus utilisées pour libérer l’expression affective en protégeant la parole de ceux qui éprouvent le besoin de s’exprimer. Ils font partie du dispositif de prévention des violences visibles et invisibles tel qu’il a été conçu au sein du service Sciences de la Famille de l’UMons (Humbeeck B., Lahaye W. et Berger M.) pour permettre aux adultes de mieux maitriser le climat dans un groupe, prévenir activement les situations de harcèlement et y réagir lorsqu’elles se présentent. Cette partie du dispositif vise à participer à la construction du vivre-ensemble en protégeant l’expression émotionnelle de chacun et en favorisant, à partir de la mise à jour par la personne qui l’éprouve, des motifs de l’émotion. Il s’agit notamment de favoriser la diffusion de normes en encourageant le groupe à réagir aux émotions exprimées et de participer de cette façon, de manière durable, à la construction du vivre-ensemble au sein du groupe. Un espace de parole n’est régulé, au sens strict du terme, que si les cinq règles suivantes sont totalement, complètement et précisément respectées : - une émotion se dit mais ne se contredit pas ; - c’est l’animateur et exclusivement lui qui donne ou reprend la parole ; - il le fait à travers un bâton de parole qu’il fait circuler entre les jeunes ; - on ne nomme pas, on n’accuse pas, on ne désigne pas ; - les espaces de parole sont organisés de façon permanente, stable et régulière et c’est l’animateur qui en fixe la fréquence.

Objectifs - Favoriser l’échange émotionnel en protégeant l’émotion ressentie - Laisser celui qui éprouve l’émotion en expliquer les motifs sans l’interrompre de façon à favoriser la contagion émotionnelle au sein du groupe - Utiliser le mécanisme de contagion émotionnelle pour faire ressortir les ressources du Groupe en s’abstenant en tant qu’Animateur de faire des propositions, mais en demandant au collectif de réagir pour soutenir celui qui vient d’exprimer l’émotion ou les émotions qu’il éprouve

Informations pratiques Public : tout public, à partir de 4 ans. Préparation : faible. Peu de temps est nécessaire pour s’approprier le principe qui gagne à être diffusé sous forme de technique. Durée de l’action : variable. Nombre de participants : de 3 à 25 personnes. Remarque : cet outil peut aussi être utilisé à titre personnel.

Matériel • Un jeu de cinq émoticons (joie, peur, tristesse, colère, dégout) par participant. Les émoticons peuvent être standardisés ou personnalisés (tu peux proposer aux jeunes de les confectionner à partir de photos d’eux-mêmes mettant en scène les cinq émotions qui forment la palette émotionnelle). • Un bâton de parole avec un bout jaune (que l’on tient vers le haut pour parler de l’émotion) et un bout vert (que l’on tient vers le haut lorsque l’on prend la parole pour évoquer une solution). • Un ensemble mobilier (coussins, chaises, etc.) permettant aux jeunes de s’asseoir en cercle. • Un panneau reprenant de manière visible et lisible les cinq règles de l’espace de parole régulé.

Pour aller plus loin www.outilsderesilience.eu (Bruno Humbeeck). Tu y trouveras une mine d’informations sur le harcèlement, l’intelligence émotionnelle, l’estime de soi, etc., et des tas de documents utiles à ton animation et à la gestion de conflits.


Annexe 2

Le cercle de parole Qu’est-ce qu’un cercle de parole ?

Déroulement

Un cercle de parole est un espace d’humanité et de partage dans lequel les participants peuvent s’exprimer librement, chacun à leur tour, en ayant la certitude de ne pas être jugés, ni interrompus. Chaque participant à la même place et le même temps d’expression que les autres. Lorsqu’une personne parle, les autres écoutent attentivement, puis la parole circule jusqu’à ce que tout le monde se soit exprimé.

Chaque cercle de parole est facilité et animé par un facilitateur. Cette personne est un membre à part entière du cercle et participe au même niveau que les autres participants. Elle assure en plus le cadre de confiance, basé sur les six piliers du cercle : équité, liberté, écoute attentive, appropriation de la parole, bienveillance et confidentialité. Les cercles se déroulent généralement en trois tours : un tour d’ouverture, un tour de parole et un tour de clôture.

47e NaN - Forville

L es Gui de s et l e h andi ca p • G ui des . be

Un thème ou une question directrice sont présentés en amont aux participants. À chaque tour, les participants prennent la parole les uns à la suite des autres. Ils se passent la parole en citant le prénom de la personne de leur choix ou en passant un bâton de parole. Dans un cercle, nous sommes invités à ralentir, à partager ce que nous sommes, ce que nous ressentons et ce que nous vivons, plutôt que de parler de ce que nous faisons ou possédons.

59


67e BE - Kraainem


Cu lti v e l e bi enêtr e d ans ton Gr oupe • G ui des . be • Gui d es. b e

Ressources et bibliographie

61


Sites Internet

Articles

• 103 Ecoute-Enfants. (s. d.). Consulté le 20 juillet 2023, à l’adresse www.103ecoute.be • Centre collégial de développement de matériel didactique québécois (CCDMD). (s. d.). Consulté le 8 mai 2023, à l’adresse www.ccdmd.qc.ca • Centre de Prévention du Suicide. (2023). Consulté le 14 juin 2023, à l’adresse www.preventionsuicide.be. • Schuhl, C. (2020). Douces violences. Consulté le 20 juillet 2023 à l’adresse www.christineschuhl.com/douces-violences • Dictionnaire en ligne Le Robert. (s. d.). www.dictionnaire. lerobert.com • Éducation Santé. (s. d.). Consulté le 20 juillet 2023, à l’adresse www.educationsante.be • Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB). (2023). Consulté le 23 juin 2023, à l’adresse www.cfwb.be • Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF). (s. d.). Consulté le 30 juin 2023, à l’adresse www.unicef.be • JeSuisAnimateur.fr. (s. d.). Consulté le 15 mai 2023, à l’adresse www.jesuisanimateur.fr • Observatoire de l’Enfance, de la Jeunesse et de l’Aide à la Jeunesse (OEJAJ). (s. d.). Consulté le 15 mai 2023, à l’adresse www.oeaj.cfwb.be • Organisation mondiale de la Santé (OMS) ou World Health Organization (WHO). (2023). Consulté le 12 juin 2023, à l’adresse www.who.int/fr • Portail de l’aide à la jeunesse. (2023). Consulté le 15 mai 2023, à l’adresse www.aidealajeunesse.cfwb.be • Promotion de la santé mentale – Genève (Minds). (2023). Consulté le 15 mai 2023, à l’adresse www.minds-ge.ch • Sonia Lupien Conférencière / Speaker. (2020). Consulté le 7 juillet 2023, à l’adresse www.sonialupien.com • Stop Suicide. (2023). Consulté le 12 juillet 2023, à l’adresse www.stopsuicide.ch • Télé Accueil. (s. d.). Consulté le 23 juin 2023, à l’adresse www.tele-accueil.be • Un pass dans l’impasse asbl (santé mentale et prévention du suicide). (s. d.). Consulté le 26 mai 2023, à l’adresse www.un-pass.be • Vers une Belgique en bonne santé. (2022). Consulté le 20 juillet 2023, à l’adresse www.belgiqueenbonnesante.be/fr/. • Yapaka. (s. d.). Consulté le 15 mai 2023, à l’adresse www.yapaka.be

• Criscenzo, P. (2014, aout 4). La maltraitance infantile. Actualités du Droit belge. Consulté le 23 juin 2023, à l’adresse www.actualitesdroitbelge.be/droit-de-la-famille/droit-de-lafamille-abreges-juridiques/la-maltraitance-infantile/la-maltraitance-infantile#toc • Gouvernement du Québec. (2021, 3 décembre). À propos des troubles mentaux. Consulté le 20 juillet 2023, à l’adresse www.quebec.ca/sante/conseils-et-prevention/sante-mentale/ informer-sur-troubles-mentaux/troubles-mentaux/a-propostroubles-mentaux • Mômji. (2021, 15 mars). Accueillir les émotions. Consulté le 20 juillet 2023 à l’adresse www.momji.fr/garde/dossier/accueillirles-emotions. • Moreau, L. (2015, novembre). Indicateurs de bien-être des enfants et des jeunes : soutenir une vision globale et intégrée de l’enfance et de la jeunesse. Education Santé. Extrait de educationsante.be/indicateurs-de-bien-etre-des-enfantset-des-jeunes-soutenir-une-vision-globale-et-integree-delenfance-et-de-la-jeunesse

Monographies • De Saint Mars, D., Bloch, S. (2016). Le petit livre pour dire non à la violence : Nouvelle édition. France : Bayard Jeunesse. • Dominicy, M., Vallet, C. (2022). What Do You Think ? - Rapport des enfants et des jeunes concernés par la santé mentale en Belgique. UNICEF Belgique. • La Coordination de l’aide aux victimes de maltraitances. (2002). L’aide aux enfants victimes de maltraitances : Guide à l’usage des intervenants auprès des enfants et des adolescents (2e éd.) [PDF]. Belgique : Ministère de la Communauté française. • Nations Unies. (1990). Convention internationale des droits de l’enfant [PDF]. Unicef. • Palazzolo, J. (2017). Stop à l’anxiété sans médicament. France : Éditions Leduc. • Snel, E. (2017). Calme et attentif comme une grenouille : La méditation pour les enfants... avec leurs parents. France : Les Arènes.

Outils pédagogiques • La valisette bientraitance. (2019). Résonance asbl. • Le jardin du dedans. (2023). Psycom.org.

Remerciements : Nous remercions chaleureusement toutes les personnes qui ont participé de près ou de loin à cette publication. Un merci particulier à Claire Meersseman, psychologue, pour ses conseils et sa relecture active.


Les numéros d’urgence 112 Aide médicale urgente et service incendie Service d’urgence européen gratuit, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7

101 Aide policière d’urgence en Belgique Service gratuit, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7

103 Service Écoute-Enfants Service gratuit et anonyme, de 10h à minuit, 7 jours sur 7

107 Télé-Accueil Service gratuit et anonyme, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7

0800 32 123 Centre de Prévention du Suicide Service gratuit et anonyme, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7

1733 Médecine de garde Service d’aide médicale non urgente (soirs, nuits, weekends et jours fériés)

070 245 245 Centre Anti-Poisons Service gratuit, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7

116 000 Child Focus Service gratuit, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7

0800 95 580 Écoute École - Service d’écoute de la FWB pour les conflits en milieu scolaire

Service gratuit et anonyme, de 9h à 16h, du lundi au vendredi

Dans la même collection

Qui sommes-nous ?

• Comportements Prise de tête ? Prise de recul ! • L’accueil • Les Guides et la migration • Les Guides et le handicap

Les Guides est un mouvement de jeunesse reconnu par la Fédération Wallonie-Bruxelles, ouvert à toutes et à tous dès l’âge de 5 ans. Notre mouvement compte plus de 24 000 membres et se donne pour mission de soutenir les jeunes dans leur développement personnel avec et par le groupe. Au travers de leurs activités, nos Animateurs offrent aux jeunes de tous âges une pause authentique, ancrée dans le réel, une fenêtre sur la vie. Par le jeu, la découverte et l’amusement, nous créons un espace propice à l’autonomie et l’épanouissement, où les émotions se vivent à fond et les amitiés se créent pour longtemps.

L es Gui de s et l e h andi ca p • G ui des . be

Ces numéros fonctionnent depuis la Belgique. Si tu te trouves à l’étranger, prends contact avec la Cellule de Crise au +32 498/94.22.02.

63


Cultive le bienêtre dans ton Groupe Comment prendre soin de soi et des autres ? Quand s’inquiéter ? Où trouver de l’aide pour gérer une situation difficile ? Comment être attentif au Groupe et cultiver le bienêtre de chacun ?

Nos publications appliquent les recommandations orthographiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles. En application de la charte orthographique/grammaticale prévalant en FW-B, pour l’instant, nous utilisons une orthographe où le genre masculin s’utilise aussi pour les ensembles mixtes. Une publication des Guides Catholiques de Belgique asbl 2020. N° de dépôt légal : D/2023/13.791/5. Rue Paul-Émile Janson, 35 • 1050 Bruxelles • Tél. 02/538.40.70 • www.guides.be • info@guides.be

L es Gui de s et Inte rne t

Ce dossier aborde la thématique très actuelle et sociétale du bienêtre et de la santé mentale et te propose des réponses à tes questions et des pistes pour ton Animation.

64


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.