Projet de Fin d'Étude Livret contexte

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Architecture agricole & ressources territoriales Donner un nouveau sens aux fermes

Hadrien CASTAINGS, Architecture agricole & ressources territoriales.Donner un nouveau sens aux fermes.

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Juillet 2020, CASTAINGS Hadrien Projet de Fin d’Études à l’école Nationale Supérieure d’Architecture de Paris Belleville, encadré par. François BRUGEL, Patrick DE JEAN, Marc DUJON et César VABRE.

Le paysage est une invitation à le parcourir par la marche, Et la description est elle-même une marche. C’est une progression. Le paysage ne peut pas être statique. Tel qu’on le voit, le paysage du point de vue structurel, Est un équilibre instable, comme vous le savez. Entre les forces d’insurrection qui créent les montagnes, les plissements, les volcanismes, et l’érosion qui détruit. On est toujours à un point d’équilibre instable entre les deux. Le paysage s’édifie en même temps qu’il se détruit. Et il bouge, il bouge beaucoup plus vite qu’on ne le croit. Julien Gracq France Culture, printemps 2000, extrait d’un entretien avec Jacques Munier « Les chemins de la connaissance. La beauté du paysage. Le génie du lieu »

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Voyage à Chamblac............................................................................................................................................ 3 De la toponymie du lieu à la rencontre de ses habitants................................................................. 4 Environnent ressources naturelles ; L’eau au cœur de la ferme..................................................... 7 Comprendre l’organisation de l’espace, le hangar et ses abords outils déployé en fonction d’un modèle...................................................................................................................................................... 9 Une autre agriculture est possible : Repenser son architecture.................................................... 9 Paysage agroécologie : un autre rapport aux ressources...............................................................10 Enjeux :.............................................................................................................................................................12 Bibliographie..................................................................................................................................................13 Annexes :..........................................................................................................................................................15

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“l’utopie a changé de camp : est aujourd’hui utopiste celui qui croit que tout peut continuer comme avant” Pablo Servigne Comment tout peut s’effondrer

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l’Eure à toute vitesse. Sans quitter le climat séquanien, ce déplacement rapide sur l’autoroute nous met en contradiction avec nos propos sur la société : pourquoi sommes-nous si pressés ? Nous discutons du mouvement des gilets jaunes, de l’économie libérale et de la théorie de l’effondrement1entre autres sujets, les pratiques contemporaines nous

font dire qu’il y a quelque chose de contradictoire entre ce déplacement rapide et notre espoir d’une vie meilleure. A notre sortie de l’autoroute, le long des nationales, les clochers d’église annoncent les petits bourgs fantomatiques du plateau du pays d’Ouche. Ils ponctuent un paysage constitué de champs à perte de vue. Cette monotonie s’interrompt à la vue de constructions vernaculaires qui résistent encore aux vents violents accentués par le vide crée par ces parcelles de plus de dix hectares. Aux premiers abords, je ne comprends pas pourquoi mon ami me parle d’une région sinistrée. Mais petit à petit, quand je me souviens de ce paysage qui vient de défiler devant mes yeux, la Normandie me paraît être à bout de souffle, peut-être une société au bord du collapse ? Pourtant ces ruines vernaculaires tiennent, et leur architecture transmet un espoir de vie.

▲ Arrivée en voiture à la Taupiniere sur la commune de Chamblac en Normandie, Octobre 2019

Voyage à Chamblac Tout commence un week-end de septembre 2019 avoir rendu mon mémoire de fin d’études. Je décide de partir avec un ami d’enfance au fin fond de la Normandie, où cet ami s’est acheté un terrain pour développer un projet de permaculture. Partis de notre banlieue ouest parisienne où, avec ce Robinson Crusoé, j’avais construit mes premières cabanes, nous quittons les Hauts-de-Seine pour traverser

Le terrain de mon ami se situe au bout d’une impasse. Appelé la Taupinière, ce lieu-dit contient un essart2 entouré de cultures. Ce qui lui a fait choisir ce terrain non constructible c’est le prix du m2 , (beaucoup plus abordable qu’en région parisienne), mais surtout ses arbres. Ce sont des chênes qu’il souhaite continuer à planter car ils protègeront ses futures cultures des vents violents. Au bord de son terrain, un ancien pressoir est à l’abandon. Je rentre à l’intérieur pour visiter la charpente. Sur la mezzanine qui craque, les murs en terre paille constituent un socle solide qui supporte la charpente aux belles sections de chêne. Les frêles plaques de tôle vrombissent sous l’effet du vent qui les plaque violemment contre les pannes constituées de tronc de bois équarri. Ce voyage, le temps d’un week-end, m’a permis de constater la fragilité de ce paysage et des constructions qui l’habitent. Mon manque de connaissance de l’environnement rural m’a donné l’envie de me projeter dans ce milieu, qui me semblait depuis toujours un environnement naturel et idyllique. Je me rends compte que cette campagne est un monde qui m’est totalement inconnu. En tant que futur architecte, j’aimerais construire l’outil nécessaire à la compréhension des enjeux de ces territoires. Faut-il restaurer ces ruines3 ? Comment procéder ? Je suis persuadé que ce milieu peut répondre à un grand nombre de questions sur les crises que traverse notre société. L’urbain a polarisé mon attention, il était mon seul domaine de prédilection en tant qu’architecte. Le milieu urbain s’est construit sur des terres autrefois agricoles, ne pas connaître le milieu rural reviendrait à construire un projet sur un livre que l’on n’a pas lu. Je me suis demandé s’il était judicieux de choisir ce sujet dans le cadre de mon projet de fin d’études de L’école nationale supérieure d’architecture pour lequel je ne connais que très peu d’éléments. C’est comme une page blanche qui s’ouvre sur l’organisation des espaces ruraux. Le bagage du mémoire m’a donné une force d’analyse et de recherche que je souhaite mettre en application. Comment faire pour que ce terrain appelé la «Taupinière » ne soit pas un simple refuge pour fuir le monde ?

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SERVIGNE, Pablo, STEVENS, Raphael, Comment tout peut s’effondrer, Edition du Seuil, 2015 296p Bosquet de bois entre des champs, permet à la biodiversité d’avoir un refuge. A la manière des carnets d’Albert Laprade

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De la toponymie du lieu à la rencontre de ses habitants Ma réflexion porte plutôt sur le paysage et la perte d’une société paysanne dans nos campagnes. Le lieu-dit de la Taupinière,

bois. Sur ce territoire, les ressources en fer étaient aussi importantes que les ressources en bois, la région était connue pour ses manufactures d’épingle. Il m’explique que le choix du fer se justifie par le fait que l’on

peut ainsi stocker plus de bottes de paille, l’encombrement crée par le treillis des charpentes en bois limite la hauteur de stockage. De plus, aujourd’hui, la ressource bois part en Chine pour être transformée et par conséquent la délocalisions de l’activité à désindustrialisé la région, je comprends alors que je me trouve au milieu d’un paysage agro-industriel où il s’est opéré un déplacement d’activités. Puis il met mon vélo dans son véhicule Berlingo, direction la Bucaille. Mon ami me dépose au bourg de Le fils me montre les robots de traite la Barre en Ouche, où une citerne et une « Le Prix de la tonne de blé est de 150€. au bout de la stabulation, longue de station-service marquent l’entrée de cette Le circuit court est à la mode mais pas plus de 200m. Les robots de traite ville rectiligne le long de la départementale identifient chaque vache ; un e-mail D 833. Il me laisse sur la grand-rue, assez fort sur le marché économique. est envoyé à l’éleveur en cas de perte de devant le Carrefour Contact, sur le parking Nous les agriculteurs, ce qui ne vas pas rendement. Un apprenti m’explique duquel trône un Lavomatic, seul lieu de le principe des distributeurs de ration vie de ce bourg désert. Je me dirige vers la c’est que nous sommes très mauvais en situés le long du hangar. Ce sont mairie et demande à avoir le numéro de de grandes vis sans fin qui longent communication. » téléphone des EARL5 d’élevage dans les les gouttières et nourrissent environs. La mairie a des difficultés les vaches sur trois points à me communiquer ces numéros. Je connectés aux silos verticaux. repars avec quelques brochures sur la Je suis impressionné par toute revitalisation des centres des bourgs, cette automatisation et prends mais rien à me mettre sous la dent conscience de l’industrialisation concernant les lieux de production. du monde agricole qui vide les Je décide de pédaler au nord afin de cours de ferme transformées en rencontrer ces agriculteurs. A la limite allées de production, avec quatre du bourg, une première exploitation associés pour 150 vaches et avec un manoir en bois attire mon plus de 200 hectares cultivables. attention. Je trouve l’éleveur bricolant J’aide l’agriculteur à rentrer une un morceau de ferraille et lui pose vache qui tente de s’enfuir en quelques questions sur ses bâtiments. écartant les bras. Ce mouvement Il m’explique qu’il sagit d’une annexe dans l’espace me fait réaliser et que le gros de l’exploitation se situe « Moi je veux bien m’occuper des bocages mais soudainement qu’il n’y a pas plus loin, à la Bucaille. ça me revient à 7200€ d’entretien pour 14km de de cadre. La vache peut partir « Ici nous sommes trop proches du bourg, dans toutes les directions. J’en c’est pourquoi je me suis associé avec un haie » profite pour parler au patron et Stéphane responsable de la GAEC la Bucaille. autre éleveur pour pouvoir suivre le lui demander des compléments rythme de production ». Comprenant d’information sur ce que je viens d’observer. Il m’explique son travail et mon intérêt pour l’histoire du lieu, il m’indique au fond de la prairie une me fait comprendre toutes les contraintes d’une exploitation agricole, mare en forme de cercle, au milieu de laquelle, sur une butte de terre, se comme par exemple l’épandage7, ou la création de la carte de modulation dresse une tour médiévale. Je suis intrigué par cette forme : il m’explique azote, potasse permettant la modulation de la fertilisation des sols. 8 que la légende veut qu’un chevalier soit venu et qu’un passage secret Avec ses explications, son rôle dans l’entretien du territoire devient plus se trouve quelque part. Étonnante coïncidence, ce chevalier de légende clair pour moi. porte le même prénom que mon ami qui vient de s’installer. Le caractère Il se fait tard, je rentre pour me coucher, avec en tête toutes ces questions médiéval de ces lieux est toujours présent. Après en avoir fait le tour, le sur l’économie et la rentabilité, à confronter au paysage rural. fils de l’agriculteur nous rejoint et me fait visiter le hangar à génisses6. Je lui demande pourquoi tous les hangars sont en métal plutôt qu’en la commune de Chamblac et la région normande restent cependant porteurs de sens pour comprendre la juste échelle du lieu. Afin de comprendre cet exode urbain et d’appréhender au mieux l’environnement et ses enjeux, je décide de retourner sur place en allant à la rencontre des habitants de la commune de Chamblac4 . Je pourrai ainsi connaître qui habite et qui pratique Chamblac aujourd’hui.

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Le nom de la localité est attesté sous la forme latinisée Campus Blaque en 1234. Il s’agit d’une formation médiévale. Le premier élément est le mot champ au sens «d’une étendue de terre propre à la culture » . Le [ʃ] (ch-) initial s’explique ici par la localisation du lieu, un peu au sud de la ligne Joret (ligne séparant le dialecte normand du dialecte picard). Exploitation Agricole à Exploitation Limitée, société civile destinée à exercer une activité dans le secteur agricole. Ce statut juridique permet à plusieurs exploitants agricoles de se regrouper pour exercer en société. Jeune vache qui n’a pas encore vêlé.

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Le lisier récupéré dans des citernes est ensuite remis aux champs pour fertiliser les terres. La taille des parcelles s’est sensiblement accrue ces 50 dernières années du fait des remembrements successifs et de l’augmentation de la taille des exploitations et des engins agricoles. De ce fait, l’hétérogénéité des parcelles est de plus en plus importante. Par ailleurs, le contexte agricole actuel qui impose des exigences environnementales de plus en plus élevées ne facilite pas le maintien d’un revenu agricole durable. Ainsi, la fertilisation doit être calculée au plus juste des besoins, ce qui rend incontournable la gestion intraparcellaire des intrants.

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◄ Distributeur automatique de céréale le long de la stabulation de la Bucaille.

▲ À la sortie de la Barre en Ouche , l'exloitation du Manoir. Au premier plan, l 'etable a Genisse, au second L'habitation et au

▲ Hangar La Bucaille au Nord de la Barre en Ouche exploitation laitière vue sur le stockage du Fioul.

troisieme plan la marre ronde et son donjon caché par un masque végétal Hadrien CASTAINGS, Architecture agricole & ressources territoriales.Donner un nouveau sens aux fermes.

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▲ Josiane à la Taupiniere le dimanche matin

► Père et Fils Odienne sur le départ le dimanche après midi.

Le lendemain, je commence la journée par une visite à la voisine de la Taupinière. Elle vit dans une vieille longère tordue par le vent et bardée de panneaux photovoltaïques. Je fais la rencontre de Josiane, femme de ménage à l’université de Rouen. Elle parle avec fierté de son travail. Derrière elle sur le Tancarville, je remarque que son tablier porte les initiales GSF : « ça veut dire Grand Savoir-Faire » m’explique-telle en me versant du café et m’adressant un large sourire. Levée à cinq heures du matin, elle se rend quotidiennement à Rouen, 87 km en prenant l’A28. L’image de la petite fermière sous sa chaumière s’évapore au fur et mesure que je bois mon café. C’est une périurbaine, nous somme dans la banlieue de Rouen, Évreux et Caen qui constituent le bassin d’emploi de la région. Elle a grandi en Haute Normandie et vu le visage de cette région se transformer, ses villages se vider et l’agriculture se mécaniser. Je lui explique que je cherche à rencontrer des éleveurs pour comprendre l’histoire de l’architecture agricole, ainsi que leurs rôles dans l’entretien du territoire et que j’en saurai plus grâce à leurs témoignages. Elle m’indique l’exploitation Odienne qui s’est mise au bio. Je décide de m’y rendre. Un agriculteur qui change de pratique peut-il changer son rapport à l’architecture et à ses bâtiments en ruines9 ? 9

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Je me suis par la suite rendu compte que ces bâtiments ne coïncidaient plus avec les pratiques de l’agriculture contemporaine, ils sont transformés la plupart du temps en lieu d’habitation ou en gite de location.

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je comprends alors que ce lieu d’habitation a également le statut d’entreprise

Situé dans le domaine de Bonneville, derrière l’église, le château du même nom appartenait à un fils d’un navigateur, Jean de La Varende10. La population de la commune de Chamblac a retrouvé sa démographie de 1793 en 2020 qui est de 300 habitants. Je constate que l’habitat rural n’est pas le point central de ma recherche, je trouverai plus de réponses à mes interrogations avec le métier d’agriculteur en 2020. Je continue à pédaler pour arriver au milieu de l’exploitation indiquée. Je ne vois personne aux alentours. Devant la maison située au fond de l’exploitation, je sonne. Le fils m’ouvre, « Monsieur Odienne est-il là » ? Il va chercher son père qui sort sur le perron pour comprendre la raison de ma venue à l’improviste. « Ici vous êtes sur l’EARL Brill Odienne », me dit-il sur un ton professionnel. Je comprends alors que ce lieu d’habitation a également le statut d’entreprise. Quatre employés travaillent dans cet atelier de polyculture élevage, 60 vaches pour 150 hectares, et qui sont en train de faire la transition vers l’agriculture biologique. Il garde néanmoins par sécurité une partie de son exploitation en régime d’exploitation traditionnelle. Son fils travaille à plein temps et consacre son temps libre à un projet de micro-brasserie.

m’offre à nouveau un café et un carré de chocolat. Je suis touché par cette hospitalité qui me dit beaucoup sur la manière d’habiter. J’interroge la famille sur l’histoire de l’exploitation, qui a été touchée par un incendie en 1974. Une étincelle partie d’un moteur de tracteur a brûlé un hangar de stockage de paille. Je comprends alors les risques encourus par ces lieux et le besoin de dissociation entre lieu d’habitation et lieu de travail, en témoigne le changement d’attitude du chef de famille entre le foyer et l’extérieur de la ferme.

La transformation des produits sur place est une dynamique de projet qui m’intéresse car elle change le cadre de travail quoi qu’en dise l’éleveur de la Barre en Ouche. Après un petit temps sur le pas de la porte, la mère nous fait signe d’entrer. Assis à la table du petit déjeuner dominical, on 10

Jean de La Varende Écrivain né le 24 mai 1887 à Chamblac (Eure) et mort le 8 juin 1959 à Paris, est un écrivain français, auteur d’une vingtaine de romans, d’une dizaine de biographies, de diverses monographies sur la Normandie, et de plus de deux cents nouvelles, La Varende s’est surtout attaché à l’évocation du terroir normand avec ses curés de campagne, ses paysans, et ses hobereaux, tout en exprimant sa nostalgie de l’Ancien Régime et sa passion pour la mer et les marins. Hadrien CASTAINGS, Architecture agricole & ressources territoriales.Donner un nouveau sens aux fermes.

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Environnent Ressource : l’eau ressource naturellee au cœur de la ferme Avant d’arriver sur place j’avais vu une notice de la RSD 11 stipulant que les points d’eau devaient se situer non plus à 400 mais à 200 mètres des bâtiments, le département devant investir dans des camions-citernes de plus grandes dimensions. Parallèlement, on demande à ces exploitations de se situer loin des zones d’eau potable afin d’éviter leur pollution par le lisier. Je comprends alors que la région a également son mot à dire sur la forme de ces exploitations et sur leurs implantations dans le territoire. Elle définit les distances entre les habitations tierces et les hangars de production. C’est pourtant ce lien qui manque à notre société, mais comment les recréer ?Les règles de distanciation pour le paysage rural peuvent-elles inspirer les architectes dans de nouvelles démarches ? Je pose des questions sur les mares environnantes. Où un grand travail de rebouchage a été effectué dans les années 60 pour permettre le remembrement, on y a sacrifié la biodiversité. Mais il est bientôt midi et la famille se met petit à petit en mouvement pour la journée de travail. Le dimanche n’est pas vraiment un jour de repos lorsque l’on est éleveur. Après un rapide tour de l’exploitation et des différents hangars je me rends compte que je dois en apprendre plus sur les usages de ces lieux de production. J’entreprends un inventaire des bâtiments existants et une étude de l’évolution du parcellaire. J’ai englouti mon déjeuner le long d’une haie bocagère replantée avec son panneau explicatif d’agroforesterie : « Haie plantée pour la régulation biologique ayant pour but de lutter contre le réchauffement climatique ». Ce n’est qu’après, grâce aux photographies aériennes, que 11

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l’espoir qui réside dans le faire ensemble, le collectif et la prise de décision des agriculteurs

Règlement Sanitaire départemental

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▲ Arrivée sur l'exploitation Brill Odienn depuis le chemin communale.

◄ Interieur de l'exploitationvue depuis l'habtiation familialle.

je comprends l’impact du remembrement des années 60, qui a causé la perte de la société paysanne par l’agrandissement des parcelles. Les habitations étaient beaucoup plus nombreuses et les parcelles plus petites. Les habitants étaient autosuffisants et le maillage du réseau de route était plus étroit. C’est grâce à des documentaires tels que, « Profil Paysans » la trilogie de Raymond Depardon, que je me rends compte de la perte de cette société et de ces hommes dont on a gardé le souvenir. Est-ceque mon ami pourra être le symbole d’une nouvelle façon d’habiter le milieu rural ? Néanmoins, un autre documentaire, celui de Dominique Marchais, « Nul homme n’est une île » me fait prendre conscience de l’espoir qui réside dans le faire ensemble, le collectif et la prise de décision des agriculteurs. Il me permet de recentrer la question sur les lieux de production. C’est ainsi que je me suis intéressé à des outils comme les CUMA12 (Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole) dont l’exploitation Odienne est responsable. En me renseignant plus précisément sur la polyculture élevage, je me suis rendu compte de l’écosystème qu’il y a entre le territoire et ces exploitations. Elles sont les garants de l’utilisation des ressources. Les méthodes d’élevage contemporaines nécessitent beaucoup d’énergie pour produire les céréales nécessaires à l’alimentation des vaches. Cette vache mammifère que l’on a domestiquée, transforment l’herbe (en la digérant) à la fois en lait et en excrément qui valorise la terre. C’est un modèle vertueux pour le territoire. En créant des modèles d’élevage de grande échelle, la densité animale pose le problème de la pollution des sols. Le modèle économique de l’exploitation est très important : les gestionnaires, 12

Coopérative d’utilisation de matériel agricole.

Monsieur et Madame Odienne s’intéressent à un système économique qui valorise le pâturage. Pour la filière lait, la ration est le plus souvent composée de maïs et de céréales, ce qui permet aux agriculteurs de produire davantage de lait par vache13. Les efforts réalisés par les agriculteurs pour permettre à la vache de manger des aliments plus riches et produire plus de lait se voient freinés par les besoins de décarbonisation de l’économie agricole. De plus, ce type de culture céréalière appauvrit les sols. Certains agriculteurs se sont rendus compte que si la technique de pâturage des bêtes produisait moins de lait, ils dépensaient moins de compléments alimentaires et ont moins d’entretien sur place et de plus le pâturage valorise leurs terres. En somme, faire moins et laisser faire la nature.

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Prime Holstein, produit en moyenne 28 litres de lait par mois. (ces vache représentent 68% de la population)

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Ma quatrième et dernière rencontre se fera après avoir consulté la notice historique de l’arrondissement de Bernay. Je constate qu’une famille est toujours présente depuis le XVIIIème siècle - la famille Champion - et je décide d’aller à sa rencontre. Le long de la D49, qui longe le bois de Broglie, les abords de cette route sont investis par des maisons préfabriquées néo normandes qui conjuguent charpente à double pan et parpaing. Je sonne une première fois, c’est le fils qui m’ouvre. « Je cherche Monsieur Champion » , le fils m’explique que son père ne pourra pas me recevoir mais il m’invite à boire un café. J’entre dans la maison familiale, où dans le couloir est accrochée une grande carte de la commune avec l’acidité des sols. Je m’assois au côté d’un jeune homme très discret et en face de moi se trouve la grand-mère qui m’observe avec des yeux ronds. Nous échangeons sur l’utilisation des pesticides. Le débat s’anime, on m’explique le Ph du sol, le phosphore, l’utilisation d’amendement,14 tout un vocabulaire que je commence à déchiffrer. La logique de l’utilisation du sol devient plus claire pour moi. J’en conclus que le sol sera un des axes majeurs de recherche dans mon projet . Après leur avoir présenté mes dessins en axonométrie dans leurs rapports à la parcelle, j’explique comment mes recherches m’ont amenées jusqu’à eux. Je sens que la seconde guerre mondiale est encore bien présente dans la mémoire collective. En parlant des modifications possibles de l’exploitation intensive, le fils Champion me cite la phrase que son père lui répète souvent : « on n’hérite pas de la terre, mais on l’emprunte à ses enfants ». Lorsqu’un ami arrive et se joint à la discussion, il m’explique qu’ils développent ensemble un petit projet pour compresser la paille en bottes de petite taille, car aujourd’hui seules les grandes balles rondes de 120cm sont fabriquées 14

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▲ Habitation le long de la D 49 . Toiture en Queue de Geai servait autrefois a permetre de metre la pouli a l'abri

► Aprés la visite des differents bātiments, Gauthier Champion me montre un tutorial d'un agri-youtubeur ou il apprend des astuces pour manier le manitou et faciliter la distribution quotidienne de la ration.

« On n’hérite pas de la terre mais on l’emprunte à ses enfants » Auguste Champion

par des entreprises externes. Ce format adapté aux machines plus qu’à l’hommes est un élément essentiel du dimensionnement des bâtiments contemporains. Cette discussion met à jour un autre point, la spécialisation des exploitations. Le manque d’autonomie de chacune de ces exploitations était un sujet de discussion aborder avec Mr Odienne.

Opération visant à améliorer les propriétés physiques d’un sol ; substance incorporée au sol à cet effet. Hadrien CASTAINGS, Architecture agricole & ressources territoriales.Donner un nouveau sens aux fermes.


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◄ Vue des jardin/prairie du domaine de Bonneville la vache profite de l'herbe fraiche au pied des arbres centenaires.

Une autre agriculture est possible : possibilité de repenser son architecture

Comprendre l’organisation de l’espace, le hangar et ses abords, outils déployés en fonction d’un modèle Je me suis intéressé à la pratique de la polyculture d’élevage. Ces lieux de production doivent à la fois produire quotidiennement la nourriture nécessaire à l’alimentation des bovins et entretenir leur habitat. La ferme est un lieu de production pour l’éleveur dont les domaines de compétence doivent être multiples : pratique de connaissance du sol, la culture des semis, de blé, pratique del’entretien du bétail, la génétique, entretien du bétail par et la chimie ainsi que la gestion de chantier où de multiples intermédiaires et gestion de chantier.interviennent…. Afin d’assurer le renouvellement du troupeau, les veaux doivent être isolés dans un bâtiment indépendant à des température précises. La stabulation est au cœur de l’exploitation. Elle est l’étable moderne, bâtiment construit dans les années 70. Inspiré des techniques d’agronomie américaines, ces « open spaces » pour vaches ont favorisé l’agrandissement des troupeaux, tout en améliorant les conditions sanitaires. Accolées à cette stabulation, la laiterie et la salle de traite sont les lieux très pratiqués par l’éleveur. Une autre partie de l’exploitation très importante dans le quotidien de l’éleveur sont les hangars à matériel (tracteur, remorques, et autre machine nécessaire au travail de la terre…). Le lait collecté dans la cuve de la laiterie est récupéré tous les deux jours par le collecteur laitier. Dans le hangar de stockage, on stock et garde le blé, la paille en fonction des saisons. J’ai pris chacun de ces hangars comme un outil en essayant de comprendre la fonction de chacun et ses besoins afin d’optimiser leurs relations avec leur environnement. C’est aussi par le sol que j’ai analysé ces bâtiments. L’hygiène de ces sols de production exigent qu’ils soient constamment nettoyés. Les litières des veaux et des vaches doivent être changées tous les jours. La salle de traite doit être nettoyée après chaque traite. Le bon écoulement des eaux pluviales est primordial pour le maintien d’une bonne hygiène. Des pentes douces sont pensées aux a bords de chacun de ces bâtiments.

En m’intéressant aux différents programmes de l’intercommunalité, je me rends compte que les exploitations agricoles sont le maillon essentiel du paysage rural. Les hommes qui cultivent la terre sont des hommes qui ont une conscience du sol, de son exploitation et font le lien entre exploitation et environnement. Lors de mon enquête, j’ai remarqué un appauvrissement du paysage avec la disparition du bocage, des vergers et le rebouchage des mares. La perte démographique a également modifié les pratiques de l’agriculture, moins de main-d’œuvre, plus de mécanisation. Comment intervenir en tant qu’architecte dans ce milieu ? Pour mieux comprendre ce rôle, je me suis intéressé à d’autres initiatives engagées sur ce territoire, comme par exemple la ferme du Bec Hellouin au nord de l’intercommunalité de Bernay; Elle fait figure de proue en termes d’initiative dans la manière de repenser le modèle agricole. Cette école de permaculture à prouver que cultiver à la main sur des plus petites parcelles pouvait être aussi rentable que sur des surfaces de monoculture étalées sur plusieurs hectares. C’est un modèle montrant qu’il est essentiel de promouvoir une variete de modèles de production. Même si l’élevage et le maraichage sont des activités distinctes, ces modèles basés sur le nonlabour de la terre et la valorisation des arbres permet la décarbonisation de la production agricole. Il est donc important de soutenir ce type d’initiatives : un modèle intéressant pour les polycultures qui cherchent à minimiser leur coût de mécanisation et à simplifier une activité devenue difficilement gerable.

Mon étude préalable du projet m’a permis de me projeter dans l’avenir de cette ferme. Je veux maintenant aborder les problèmes de faisabilité en cherchant les différentes possibilités architecturales. Après la lecture d’un article de Sabine Guitel 15 Directrice du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement de l’Eure (CAUE 27), « faire face au redoutable marché du neuf » dans le magazine D’architecture, je cherche à ancrer mon projet dans la dynamique du territoire et de ses stratégies économiques en cours. Je me suis inscris à une formation au CAUE27 où j’ai participé à l’atelier sur la revitalisation des centres bourgs. A l’aide du logiciel UBRAX, j’ai expérimenté une simulation économique entre les différents acteurs du territoire16. Un scenario est donné et, à la manière d’une partie de Monopoly, nous faisons une étude du territoire proche de la Charentonne. Assis à une table avec d’autres participants nous avons joué des rôles, je me suis mis dans la peau d’un agriculteur qui défendait les intérêts de son activité. Cette expérience m’a permis de comprendre la multiplicité des regards qui opère dans le territoire. 15

Dossier réalisé par Karine DANA, „Architecte de campagne », D’architecture n232, décembre 2014 janvier 2015 p61-89

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Voir en Annexe description des différents rôles.

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Paysage et agroécologie : un autre rapport aux ressources Le changement climatique et les perspectives de crise économique nous

font réaliser qu’il faut changer de modèle pour répondre aux nouveaux enjeux. J’ai donc choisi de travailler sur le modèle agricole car il est au croisement de plusieurs enjeux. Son modèle d’exploitation doit changer tout en respectant l’histoire des lieux. L’exploitation citée dans mon projet est située à côté d’un château inscrit au Patrimoine. Il faut trouver l’équilibre entre conservation du patrimoine historique et transformation du lieu de production avec pour ambition d’être générique et reproductible. Mon travail qui s’appuie sur l’inventaire des hangars de la région et la connaissance du territoire, me permettra de mettre en relation une architecture et le sens aux lieux que je crois essentiel au maintien du territoire. Il s’agit reconnecter les habitants avec les lieux de production, de les rendre visibles et accessibles ce qui permettra d’instruire les citadins : Comment produit-on aujourd’hui ce que l’on trouve dans nos assiettes? le toit qui abrite les travailleurs, les bêtes, tout l’outillage nécessaire à l’agriculture contemporaine? Ce sont des lieux aux multiples contraintes, qui méritent une réflexion spatiale. Repenser les surfaces en fonction des flux de production et des déplacements humains et animaux dans ces exploitations reprend tout son sens à un moment où les architectes s’intéressent à ces lieux. Dans un contexte où, depuis des décennies, la construction de bâtiments agricoles s’est faite sans l’expertise d’un architecte, comment ce dernier peut-il intervenir et apporter la plus-value de ses compétences sur ces lieux de production? La majorité des exploitations que j’ai visitées est son construite par l’exploitant. Le jeune Auguste Champion m’a montré son hangar commandé et dimensionné sur catalogue :, pas besoin d’architecte. L’auto-construction17 est la règle pour un agriculteur à la recherche d’autonomie. Or, la compétence de l’architecte doit pouvoir jouer son rôle. Découvrir la vie réelle de ces agriculteur me permet de recentrer mes domaine de competance ! Des semaines plus tard L’exploitation Odienne est venue prêter main forte pour couler la dalle béton du nouveau hangar champion. L’autoconstruction18 prouve ici que l’architecte ne sera pas d’un grand aide du point de vue de la technique ou de la mise en œuvre. Mais il s’agit plutôt d’imaginer un autre rôle pour ces exploitations. Penser d’autre fonctions d’autres usages. La vie d’un fermier d’aujourd’hui est une des expériences les moins idyllique qui soient. On yn’a rien d’idyllique, on voit beaucoup de « burn-out », comme dans le film de Guillaume Canet « Au nom de la terre ». Il s’agit d’un métier très dur, qui demande beaucoup de capacités physiques et de force morale, mais qui permet de développer d’extraordinaires capacités de gestion. Valoriser le savoir-faire de l’agriculteur prend tout son sens, car l’entretien du territoire est un métier précieux qui demande une expertise précise.

Si l’imagination de l’homme est sans limite, les dons du sol, eux se tarissent surtout avec l’utilisation des fertilisants de synthèse et autres produits chimiques.La région de Normandie est passée d’une agriculture au service de la terre à une agriculture industrielle mondialisée. Il faut retrouver une agriculture qui ait du sens, respectueuse des normes du développement durable tout en maintenant une productivité nécessaire à la sécurité alimentaire de chacun. En conclusion, il s’agit de créer un nouvel imaginaire au nom de la terre.

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Ils construisent les fondations, faisant eux même les coffrages, ils construisent également les silos s’aidant de jerricanes préfabriqués. Cela représente un vaste champ d’auto-constructions, où les constructeurs laissent leurs noms sur les bâtiments. Voir Atelier paysan https://www.latelierpaysan.org 18

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Ils construisent les fondations, faisant eux même les coffrages, ils construisent également les silos s’aidant de jerricanes préfabriqués. Cela représente un vaste champ d’auto-constructions, où les constructeurs laissent leurs noms sur les bâtiments. Voir Atelier paysan https://www.latelierpaysan.org Hadrien CASTAINGS, Architecture agricole & ressources territoriales.Donner un nouveau sens aux fermes.


Enjeux : l’architecte en milieu rural Les architectes ont été éloignés de la questiondes lieux de production agricole. Les hangars agricoles ne sont pas compris dans les PLU 19. L’architecture peut elle doit-elle accompagner la réinvention de l’agriculture ? ? Elle doit s’accompagner d’un nouvel imaginaire. Il est urgent d’établir de nouvelles pratiques architecturales. Plusieurs points me paraissent importants :

Repenser les espaces, de production et leurs limites Assurer la sécurité de l’exploitation en intégrant les normes sanitaires, Maintenir la rentabilité de l’exploitation en respectant les nouvelles règles économiques, transformer Transformer l’existant en intégrant en retissant les liens sociaux,favorisant l’agrotourisme Intégrer l’exploitation dans le paysage. Mon diplôme s’inscrit dans l’exploitation Odienne décrite précédâment et prend en compte ces facteurs étudiés. Après avoir eu plusieurs entretiens téléphoniques avec cet agriculteur à qui j’ai soumis mes documents de présentation, j’ai essayé de comprendre les différents secteurs sur lesquels je pouvais intervenir. La matérialité des sols, le réemploi de structure et l’arrivée de nouvelles activités comme la transformation du lait en tome sur place. Il sagit de redonner un sens à ces fermet que subissent une pression économique très importante. Les ressources du sol on fait l’histoire de l’architecture du pays d’Ouche. Du XI au XIII on utilise le Grisou, sorte de congloméra ferrugineux, le Grés très utilisé au XVème siècle, l’Argile a connu son heure de gloire au XVIème siècle, Brique bois matériaux de substitution cout de transport, Bois reconnus pour le chêne spécialité de la charpente normande. Sable, verre vitraux. Aujourd’hui le matériau ne pourrait-il pas être ces grandes exploitations elle-même qui compose notre paysage ? Une nouvelle ressource. Par l’étude des bâtiments les logiques de déplacements de l’agriculteur j’ai choisi de travailler le sol de ces exploitations. Redonner un sens à la cour. Comme l’exploitation Odienné initie une transformation dans ce territoire j’ai choisi de travailler sur ce lieu. Un point de départ pour ce nouveau point de vue.

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Plan Locaux d’urbanisme. Hadrien CASTAINGS, Architecture agricole & ressources territoriales.Donner un nouveau sens aux fermes.

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Bibliographie Articles : HUITOREL, Gaël, MORAIS, Alexandre. Zones d’activités économiques rurales : des lisières propices à une cohabitation durable ? : Retours d’expérience d’un workshop d’étudiants en architecture Ruralités post-carbone, n°78 p 124-133.

BAEUR, Gérard et ROUX Jean-Michel, la Rurbanisation ou la ville éparpillée, Paris Ed. Seuil, 1976

BOITTINEAUFUCHIS, Yves. Haute Normandie Gothique, Edition A. et J. Picard 82 rue Bonaparte, Paris VI, 2001, 403p JOANNE, Adolphe. Géographie de l’Eure. Hachette, Paris, 70 boulevard de St-Germain 1881. AUTEUR, Inconnue, Eure Préfecture - Connaissances administratives, économiques, historiques, géographiques de l’Eure, presse Hérissé 1994, 171p MICHEL, Henri, Saint Denis, - Notices historiques et statistiques sur les communes de l’arrondissement de Bernay... – 1885 Vidéos : Documentaire

BRADEL, Vincent et VERDIER, Marc « faire un projet urbain à la campagne » dans Xavier Guillot (dir), Espace rurale et projet spécial, Saint Etienne, 2010, p64-80

MARCHAIS, Dominique, MATHON, Claire, BUCHMANN, Sébastien. Nul Homme n’est une île, Paris : JHR Films Éditions [Vend œuvres] : Arcades, 2018, 1 DVD (2 h 02 min) Vidéos consultées :

DANA, Karine, Dossier , Architecte de campagne », D’architecture n°232, décembre 2014 janvier 2015 p61-89

COLLARD, Fanny, entretien Éric Odienne : « Je consacre plus de temps à l’observation » vendredi 20 janvier 2017 à 18:19, Terre-net Média.

MULLE, Felix. L’architecte médecin de sa campagne », Criticact, n°13, Paris 2014, p3-15.

MARTIN, Ehrman, Des agriculteurs au bout du rouleau (video en ligne), Arte regards, Allemagne, 27 janvier 2020, consulté le 14-04-20) https://www.arte.tv/fr/videos/090637003-A/arte-regards-des-agriculteurs-au-bout-du-rouleau/

LE BOUDEC, Bertrand. Atlas des paysages de la somme. IZEMPART, Hélène, BRIERE DE MONDETOUR, M. Le BOUDEC, Bertrand, Le canal de la somme, Amiens :Conseil Général de la Somme , 2005, 302 p. Technique & architecture. « La ferme ». Novembre décembre 1942, nos 11-12. CIVIDINO Hervé, « Le hangar : de l’abri polyvalent à l’édifice spécialisé, l’avènement d’un emblème architectural de la modernisation agricole », In Situ [En ligne], 21 | 2013, mis en ligne le 19 juillet 2013, consulté le 29 octobre 2019. URL : http://journals.openedition.org/ insitu/10480 ; DOI : 10.4000/insitu.10480.

Web :

https://www.cohesion-territoires.gouv.fr/chamblac/27138 https://caue27.fr/schema-de-coherence-territoriale-scot-7-projets-remarquables-a- decouvrir-sur-le-territoire-epn-ccpc

CATHERINE SLESSOR, Architectural review, juin 1993, Rustic functionalists, p28 COQUIL, Xavier, BÉGUIN, Pascal, DEDIEU, Benoît ; Systèmes de polyculture élevage laitiers évoluant vers l’AB Renforcement des interfaces cultures, Agricultures, alimentations, territoires, Économie rurale, n° 339-340 janvier-mars 2014 VIARD, Jean, CHALMIN, Philippe, SAFRAN FOER, Jonathan, PAULIC, Manon, Comment sauver nos paysans, Le un, mercredi 6 novembre 2019, n° 271 MARCONI Rodolphe, DELACOUX, Martin, SEINGIER, Hélène, PURSEIGLE, François Gazo Cécile. Ces jeunes qui choisissent la terre, Le un, mercredi 19 février 2020, n° 284 MORAND, Serge, EKMAN, Alice, SEBASTIEN, Jean, BABIE, Bertrand. Ce virus qui change le monde, Le un, mercredi 18 mars 2020, n°288 J. RYSCHAWY, M.BENOIT, N. HOSTIOU, C.DELFOSSE. Quelles concurrences et synergies entre cultures et élevage dans les territoires de polyculture-élevage ? INRA prod. Anim 2017, 30 (4), 363-380.

Ouvrage : CIVIDINO, Hervé, Nouvelles architecture agricole, septembre 2018, 334p Études agricoles : MOREAU, Jean-Christophe, (Idele) et MADRID Aurélie (Idele, CNIEL) Adaptation des enlevages laitiers au changement climatique : des agriculteurs s’y intéressent, pour le Bocage Cotentin Projet de recherche initié par le CNIEL, mené́ conjointement avec ARVALIS, le BTPL, les Chambres d’agriculture (ici, de la Manche), l’INRA, l’Institut de l’Élevage et Météo-France, avec le concours financier du CNIEL et de l’Agence de l’eau Seine-Normandie. Philosophie : SERVIGNE, Pablo, STEVENS, Raphael, Comment tout peut s’effondrer, Edition du seuil, 2015 296p HERVÉ-GRUYER, Charles & Perrine, Vivre avec la terre, manuel des jardinier-maraîchers, Tome 1 Permaculture, Éco culture : La nature nous inspire, Acte Sud ferme du Bec Helloin, 2019, 296p Histoire Normandie :

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Annexes : Les différents rôles présentés lors de mon atelier de la formation UBRAX CAUE 27 qui m’ont permis d’avoir différents regards étaient les suivants : Territoire Étude de cas de 3 territoires. Ensemble ces territoires incarnent l’intercommunalité qui dispose de compétences en aménagement du territoire proposant des équipements structurants, des modèles de développement économique, politique et sociale. Chaque maire de communes est représenté par un joueur différent.

00 hangar a Veaux 01 Hangar Atelier. 02 Hangar stockage 03 Laiterie et stabulation 04 Hangar de stockage de matériel 04.2 Hangar de stockage de matériel

400 m2 690 m2 550 m2 900 m2 455m2 230m2

Total surface

3275m2

OPAC C’est le bailleur social local. Il dispose de nombreux logements sociaux mais ceux-ci sont anciens. Le marché local est peu porteur, les mises en locations difficiles, obligeant l’OPAC à développer une stratégie de mise en vente d’une partie de son parc afin de trouver les liquidités nécessaires pour financer la réhabilitation du parc restant. Localement c’est le principal opérateur immobilier. Emplois Grandes industries implantées sur le territoire, pourvoyeuses de nombreux emplois mais fragiles car peu rentables. La capacité du territoire à permettre la modernisation indispensable de ces usines va déterminer leur maintien sur place ou leur départ vers d’autres territoires plus propices. Agriculteur Agriculteur récemment implanté qui souhaite développer une agriculture responsable. Disposant de peu de revenus, il souhaite pour autant développer son activité. Si l’agriculture est son centre d’intérêt principal, il est cependant prêt à investir d’autres domaines pour rentabiliser son exploitation, en particulier dans le tourisme et les énergies. Entrepreneur Entrepreneur qui développe des activités dans divers domaines, la distribution, du commerce et de l’environnement. Il doit restructurer une entreprise mal implantée dans un centre-bourg et dispose de plusieurs bâtis vacants qu’il souhaite valoriser, en particulier un château en vallée de la Risle. Sylviculteur Sylviculteur possédant des entreprises dans le bois et lu matériel sylvicole et agricole, implanté localement grâce à̀ la proximité́ des massifs forestiers. Il a également développé une activité́ de construction de maisons en bois. Ses entreprises sont fragiles, nécessitant d’être restructurées. S’il y parvient il pourrait développer son activité́ en investissant l’ensemble de la filière du bois

Exploitation Odienne tableau de surface Ensemble de la parcelle Surface bâtiments d’exploitation 00 porcherie

Surface au sol 43 000 m2 50 m2

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