DépôtISBNN°helium-editions.frd’édition:FI295:978-2-330-17024-0légal:secondsemestre 2022
© hélium / Actes Sud, 2022 Loi n° 49 956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loi n°2011-525 du 17 mai 2011
À Pandora, Thaïs, Baptiste et Juliette.
VÉRONIQUE BEUCLER LES ÉCLAIREUSES
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« Selon toi, Eschyle, naît-on infâme ou bien décide-t-on ?
— 5 — LA VIE SECRÈTE DES OMBRES
Cela dépend des gens, des gènes, des jours, des sexes, des héritages, des rêves, des courants marins ou aériens. » Hélène Ci xous, La Ville parjure ou le Réveil des Érinyes
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Que prend-on avec soi quand on est sur le point d’être projeté dans le vide ? Quand sa vie bascule à quinze ans ? Ces questions tourbillonnaient dans l’esprit agité de Louison ; elle partirait le len demain vers une destination si incertaine qu’elle n’avait aucune réa lité pour elle. On lui avait répété que tout était prévu pour qu’elle revienne, mais était-ce vraiment sûr ? Dans la colère qui l’incendiait ces derniers jours, elle pensait qu’elle serait heureuse de tourner le dos à son pays… mais à l’instant de tout abandonner, elle sentait qu’elle y tenait, malgré tout. Elle avait quinze ans, c’était inscrit sur son tatouage ; elle avait pourtant l’impression d’avoir vécu le double depuis trois ans qu’elle suivait les entraînements. Combien de fois sa vie n’avait-elle tenu qu’à un fil ? Sans Pomme, elle n’aurait jamais survécu. Depuis toujours, Louison savait qu’elle était en avance sur les autres enfants. Sa première nourrice s’en était vite aperçue, l’entendant par ler à l’âge où les bébés gazouillent habituellement. Elle parlait effec tivement avant l’heure, mais pas toute seule : elle jacassait avec son ombre. Dans le monde des Lilas, les corps, trop soumis aux radia tions depuis deux cents ans, n’avaient plus d’ombre « naturelle ». On avait même oublié que les humains en avaient eu un jour, mouvantes comme les arbres, et qui dépendaient de l’orientation du soleil.
C’était pendant la décennie qui avait suivi la Révolution des Lilas qu’étaient apparues d’autres « ombres », des doubles sans épais seur, aux couleurs ternes, et dont on finissait par oublier l’existence. Chaque individu de la Nouvelle Ère en possédait une, elles apparais saient vers l’âge de trois ans, et à six ans au plus tard, elles étaient parfaitement visibles, tout en restant transparentes. Louison avait donc pris très tôt plaisir à discuter avec son ombre, qu’elle considérait comme sa sœur et dont elle ne se séparait jamais.
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PROLOGUE
Pomme semblait même plus vivante, plus éclatante que Louison, sauf qu’elle n’avait pas de consistance. Tant qu’on ne la touchait pas, on pouvait s’y tromper.
Les progrès de Pomme furent rapides grâce à ce que Louison apprenait en classe et à sa curiosité insatiable. Elle adorait l’anima tion de la ville et ne s’incrustait pas sous le préau de l’école. Elle y passait de temps en temps pour observer les autres ombres et les imiter. Elle se forçait à leur ressembler, à rester immobile, à se déco lorer, à perdre toute expression, à s’interdire toute pensée. Un après-midi que Pomme s’ennuyait et guettait sur la pendule de la cour le temps qu’il restait jusqu’à la sonnerie, elle s’aperçut qu’une ombre la dévisageait. Ça alors, jamais elle n’en avait vu une s’intéresser à quoi que ce soit ! Pomme fit un mouvement vers elle, mais aussitôt l’ombre détourna la tête et redevint indifférente. Cette réaction intrigua Pomme encore plus ; elle chuchota à son oreille : Pourquoi tu me regardes ?
— 8 — Elles avaient inventé un langage de signes et de « mots qui bougent » qui les amusait beaucoup. Et quand, un jour, Louison avait tendu un fruit rouge et rond à son ombre en le nommant pour la première fois, son reflet avait répété en écho : « Pomme ! ». Elles avaient éclaté de rire. Tout naturellement, ce nom devint celui de la petite ombre. Comme Louison, Pomme comprit qu’elle était différente. Jamais les ombres ne goûtaient quoi que ce soit. Elles ne mangeaient pas, ne respiraient pas non plus, ne pouvaient que faire semblant. Pomme, elle, humait tout ce qui poussait autour d’elle, les feuilles de troène, celles du marronnier, du tilleul, du pommier, elle flairait, touchait, grat tait ce qui était à sa portée, en faisant attention à ne pas le montrer. Elle n’avait pas non plus le droit d’accompagner Louison en classe. Elle devait rester sous le préau, avec les ombres pâlichonnes des écolières. Pourtant, elles apprirent à lire en même temps. Pomme un peu avant, parce qu’elle s’exerçait doublement, le jour et la nuit, puisqu’elle n’avait pas besoin de dormir. La petite ombre aurait pu prendre la place de Louison ; elles étaient absolument identiques, un trompe-l’œil parfait : le rebondi des joues, le velouté de la peau, son épaisseur, les expressions du visage, la vivacité – tout y était.
Pomme la félicita chaleureusement.
Pomme posait trop de questions : l’ombre n’arrivait plus à suivre et se décolorait de plus en plus ; on devinait les arbres à travers ses joues.
On pourrait se revoir lundi prochain ? Tu connais les jours de la semaine ? Bon. Tu sais lire les heures ? Alors, rejoins-moi lundi à 8 heures dans le Parc de la Révolution, derrière les bassins. D’ici là, tu vas écouter ce que disent les femmes dans la rue, dans les cafés… chercher à les comprendre et à les imiter. Et puis, trouve-toi un nom ; le mien, c’est Pomme. Le lundi suivant, l’ombre, bien reconnaissable à ses cheveux en pétard qui s’échappaient de sa queue-de-cheval, était au rendez-vous.
Après un silence interminable, l’ombre répliqua : T’es pas comme nous.
C’est qui ta « patronne » ? CelleBertille.qui est à l’école en ce moment ? C’est pas ta « patronne », elle te commande pas. Une patronne, ça donne du travail et un salaire.
Si tu veux, je peux t’apprendre.
Tu as choisi un nom ? ÇaSalsifis.veut dire quoi ? Un fantôme de sourire se dessina sur ses lèvres. C’est ça, dit-elle en montrant ses doigts. La nourrice de ma patronne dit « j’ai des fourmis dans les salsifis » et elle remue ses mains.
Viens, je vais t’apprendre à faire des grimaces, mettre la bouche en virgule ou en as de pique ! Et ce soir, tu viendras chez nous jouer « aux mots qui bougent », Louison va t’adorer.
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Pomme l’examina avec une curiosité grandissante. Tu regardes avec tes oreilles et ton nez, continua l’ombre.
Tu t’es entraînée ? J’ai fait les exercices. Sa voix restait rauque et plate, mais elle avait fait des progrès.
Les yeux de l’ombre semblaient morts ; pourtant, elle finit par dire : Je veux bien.
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Partie I La convocation
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C’était l’hiver. Le front contre la vitre, Louison assistait au lent engloutissement du jardin dans le crépuscule ; le froid de décembre s’infiltrait en elle et la plongeait dans une torpeur mélancolique. Elle aurait voulu que la belle saison ne finisse jamais et que la fête natio nale, qui marquait l’arrivée de l’été, dure toute l’année. Pendant trois jours, quand la voix de la Présidente, Bételgeuse Storia, emplissait la ville, le cœur de Louison battait plus fort. Les rues et les maisons dis paraissaient sous les frondaisons de lilas livrés par camions entiers. Les festivités s’enchaînaient et culminaient avec l’envol des jeunes filles, douze adolescentes sélectionnées chaque année et entraînées pour ce spectacle vivant qui exaltait la Cité. Constellées de lumières, elles évoluaient gracieusement dans la nuit, dessinant des rosaces éphémères, des fuseaux de lilas pourpres, des guirlandes argentées ou dorées, sublimes de fragilité et de grâce. Louison s’était juré de devenir une de ces naïades de la nuit, puis de s’engager au service de l’État. À chaque rentrée scolaire, elle se portait candidate, mais à neuf ans elle était encore trop jeune. Le temps passait si lente ment… son soupir embua la vitre d’une tache humide. Elle avait hâte aussi de changer de nourrice. Celle des dix ans marquait la fin de l’enfance. Plus qu’un an ! L’arbre de Noël avait été emporté par les colosses la semaine pré cédente. C’était la seule fête de l’Ancien Temps conservée par le calendrier des Lilas ; d’abord, parce que dans une République éco logique, célébrer les arbres était une façon de remercier la Nature, ensuite, parce qu’elle permettait aux enfants de la Nouvelle Ère de mesurer leur chance de vivre dans une société plus respectueuse et solidaire. Les questionnaires de décembre leur rappelaient com bien les systèmes libéraux avaient encouragé la surconsommation : « Préfères-tu en vouloir toujours plus, être éternellement insatisfaite ?
CHAPITRE I
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Ou devenir chaque jour plus responsable, éco-vertueuse et libre ? »
L’instructrice rappela Louison à l’ordre. Sa mauvaise humeur avait été signalée deux fois cette semaine ; en cas de récidive, elle serait envoyée chez Moleskine, la psychologue. Mais Louison ne remettrait plus les pieds dans son cabinet, elle se l’était juré, plutôt avoir des crampes aux joues à force de sourire. D’accord, elle faisait des cauche mars et se réveillait parfois en hurlant… pas besoin d’en faire un drame, Pomme lui parlait doucement et la maison en flammes disparaissait.
Louison cochait les bonnes réponses ; pour rien au monde, elle n’au rait voulu vivre parmi les individus qui avaient dominé ou violenté les femmes et les enfants, et pillé la planète sans se préoccuper de leurs déchets ni des générations à venir. Avec Pomme, elles admi raient éperdument leur Présidente, même si la petite ombre avait une prédilection pour sa compagne, la fière Gardiane. Elles étaient des fidèles de leur République. Cependant, une voix à l’intérieur de Louison réclamait autre chose. Était-elle une « éternelle insatis faite » ? Avait-elle besoin d’une Rééducation sociale ?
Qu’est-ce que tu fais là, Louison ? Je suis venue te chercher, on est toutes au gymnase ! Dépêche-toi ! la pressa Gaïa, une de des filles de sa classe, essoufflée d’avoir monté les escaliers en courant.
Le sonal retentit dans ses écouteurs, un bref message de félicita tions apparut sur l’écran ; sa session de malacologie et d’arachnolo gie était validée. Ce qu’elle avait découvert défila sous ses yeux : que les araignées n’étaient pas des insectes, que les cornes des escargots portaient leurs yeux et leur nez… Elle sourit en pensant au nombre de fois où elle leur avait fourré le doigt dans l’œil ou bouché le nez en les tripatouillant dans le jardin.
Les logiciels m’ont transmis vos résultats, poursuivez vos efforts ! Notre Nation devient chaque jour plus forte. Grâce à nos Révolu tionnaires, l’ancien monde a été balayé, la paix, l’entraide et la sécurité
Louison avait oublié la visite de la responsable de la Sûreté. Une fois par an, la haute fonctionnaire passait dans les écoles et s’adres sait aux élèves des deux dernières années. Louison se fondit dans la masse en espérant que son retard passerait inaperçu ; la femme en uniforme sur l’estrade achevait son discours.
Louison partageait la haine de ses camarades pour les insurgées, mais ces cérémonies la mettaient mal à l’aise. Les mains gonflées et bleuies des dissidentes, clouées sur la haute colonne en bois der rière l’estrade, lui donnaient envie de vomir.
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Faites votre devoir de citoyennes ! Dénoncez les rebelles. Que les traîtres périssent ! Vae victis !
Pomme l’attendait au bout de la rue de l’école. Elles rentraient sou vent seules. La sécurité régnait dans la Cité : les caméras, les limiers bioniques et les drones qui balayaient les avenues et le fleuve per mettaient de circuler sans danger. Elles traînèrent un peu, firent trois fois le tour du pâté de maisons en se racontant leur journée avant de s’arrêter devant chez elles. Mais, au moment de rentrer, un bout de tissu bleu dépassant de la haie de troènes attira le regard de Pomme. Intriguée, elle glissa la main dans le feuillage et en sor tit une pochette de toile contenant un objet rectangulaire. Après avoir vérifié que personne ne les avait vues, Louison fourra le paquet dans son sac à dos. Impatientes de déballer leur trouvaille, elles ignorèrent les appels de Vivi et de Plume, deux autres filles que gardait leur nourrice, et s’enfermèrent dans leur chambre. C’était l’ancienne « pièce à tout faire » que Carnauba avait transformée en chambre pour Louison ; elle n’était pas grande mais avait l’avantage de ne pas être équipée deLorsquecaméra.
Louison déchira l’enveloppe et qu’elles reconnurent l’objet qu’elle contenait, elles se décomposèrent : un livre ! Elles savaient combien ils avaient nui à l’écologie et que la fabrication du papier avait pollué les rivières. La République écologique des Lilas les avait remplacés par des copies électroniques et les volumes res tants avaient été confisqués, numérisés et stockés dans les Archives nationales. En détenir était illégal et sévèrement sanctionné. Celui qu’elles avaient sous les yeux était à la fois léger et com pact et dégageait une odeur de champignon. Leur loyauté à la Cité
Mort aux vaincues, clamèrent d’une seule voix la centaine de filles.
règnent dans nos Cités. Qui, à part les dissidentes, voudrait revenir aux siècles de menaces nucléaires, terroristes et bactériologiques ?
— 16 — les empêcha d’y toucher pendant quelques minutes, puis la curio sité l’emporta. Personne ne le saurait, se répétèrent-elles pour se ras surer. Mais avant de pouvoir le lire, il leur fallut affronter un terrible écueil : accepter d’entrer dans un monde où les hommes côtoyaient les femmes et vivaient avec elles. Cette situation semblait tellement contre-nature à Louison qu’elle referma le livre, incapable d’aller plus loin. N’étaient-elles pas en train de commettre un crime contre l’État ? « L’atteinte à la sécurité nationale commence à la première désobéissance. » Pomme se rebiffa. Non et archi non, on ne fait rien de mal ! Chnorgue ! Louison ne résista pas plus longtemps, et elles se délectèrent du roman jusqu’à la dernière ligne. Combien les récits qu’elles avaient parcourus jusque-là leur parurent niais en comparaison ! Et pour tant, l’histoire n’avait rien à voir avec leur monde ; il fallait voler ou mendier pour avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Les gens, surtout les enfants, crevaient de faim, de froid, de misère, dans une indifférence totale. Qui avait pu leur faire ce cadeau ? Louison et Pomme ne connais saient aucune adulte en dehors de leur nourrice Carnauba et de ses collègues qui n’auraient jamais désobéi de cette façon. Elles avaient beau réfléchir, le mystère restait entier. Cette lecture métamorphosa Louison, elle exhibait un visage radieux que l’école ne lui avait jamais connu. Le livre, caché bien à l’abri du mur de la remise à outils, la transfigurait comme un soleil intérieur et chassait toute culpabilité. La vie et la Cité se chargeaient de secrets, se creusaient de sentiers invisibles, l’air lui-même contenait des promesses. Pomme et elle se mirent à scruter la haie avec une hâte grandissante ; mais trois semaines passèrent sans qu’aucune surprise n’apparaisse dans les troènes.Etvoilà qu’un vendredi, dans la demi-obscurité du petit matin, une bande azurée se détacha entre les feuilles. Pomme se chargea de soustraire le paquet à la vue des passantes ; pour Louison, ce fut un supplice : elle dut attendre toute la journée avant de pouvoir l’ouvrir. Elle s’assit comme tous les jours à sa place, mais l’impatience
Quelle bonne idée ! Louison sauta sur ses pieds… On était juste ment jeudi soir, cette nuit, un nouveau paquet serait déposé ! Elles se faufilèrent hors de la maison, en faisant bien attention de ne réveiller personne. Mais au bout d’une heure, l’enthousiasme de Louison avait le nez gelé et elle rentra se coucher. Pomme et Salsifis continuèrent le guet ; rien ne trahissait leur présence, aucune fumerolle de respira tion ni crissement de feuilles. Elles ne parlaient pas, concentrées sur ce qui allait se produire. Leur ouïe était si fine que, dans l’obscurité silencieuse, elles percevaient les grattements des mulots, les hulule ments plaintifs, un vol de hulotte, une poursuite de chats ou de rats… L’engourdissement les gagna peu à peu ; elles ne pensaient à rien, devinrent un morceau de nuit, de brouillard, de feuillage, de terre et de vent. Un bruit de pas les tira de cette torpeur. Une femme approchait. De taille moyenne, le visage emmailloté dans une écharpe, elle roula les anses du sac de toile qu’elle s’apprêtait à déposer lorsqu’elle en
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Ce deuxième livre les transporta dans les cales d’un navire, au milieu d’esclaves et de maîtres sans pitié, la présence des hommes ne les épouvantait plus. Dès lors, chaque vendredi leur apporta un nouveau volume. L’espace dégagé dans le mur de la remise du jar din ne suffit plus. Il fallait les rendre. La décision leur arrachait le cœur, mais elles ne pouvaient faire autrement. Moi, c’est celle qui vous régale qui m’épate, dit Salsifis, à qui elles avaient confié leur secret. Z’avez pas envie de voir sa binette ?
Pomme et Louison avaient fini par comprendre que le langage de leur amie provenait des films de l’Ancien Temps que l’éduca trice de sa « patronne » regardait clandestinement. La nouvelle de cette désobéissance les avait glacées. Elles mirent sérieusement en garde la petite ombre, les films propageaient des idées dangereuses. Pas plus que les livres, siffla Salsifis, avec un regard en coin. Vou lez pas savoir c’qu’elle a dans le coco, votre régaleuse ? On se met en planque et on la file, ni vu ni connu !
lui lacérait la poitrine à coups de griffes et de dents, comme si elle avait caché un renardeau sous sa chemise. Elle fut rappelée à l’ordre dans ses écouteurs : qu’est-ce que c’était que ces étourderies en chaîne ? Pourquoi manquait-elle à ce point de concentration aujourd’hui ?
— 18 — découvrit un bien rempli, accroché aux branches basses de l’acacia. Pomme et Salsifis la virent procéder à l’échange. Quelques secondes avaient suffi, elle s’éloignait déjà. Les petites ombres passèrent entre les barreaux et la suivirent en rasant les murs.