Chroniques des Trottoirs, l'experience de la marche à L.A. / Sidewalks Chronicles, walking L.A.

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CHRONIQUES DES TROTTOIRS

l’expérience de la marche à Los Angeles

Héloïse Chaigne DPLG3 - juin 2011 École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles



Photographie de couverture - Héloïse Chaigne Los Angeles - décembre 2011 Nikkormat 50 mm


ton officiel Bonjour, Aujourd’hui je voudrais vous parler du travail préparatoire à ma recherche, qui s’intitule « Chroniques des trottoirs, l’expérience de la marche à Los Angeles ». Ce travail porte sur la définition de la marche aujourd’hui, dans mon milieu d’étudiante en paysage. Tout d’abord, le trottoir, selon le Trésor de la Langue Française, c’est, je cite : un blanc + respiration en un seul souffle « passage surélevé établi pour la circulation des piétons d’un (ou des deux) côté(s) d’une rue, d’un pont, d’un quai, comprenant une bordure et une banquette dallée, bitumée ou asphaltée, et dont la hauteur et la largeur sont habituellement réglementées. » En fait, trottoir, c’est un mot qui apparaît au XVIe siècle mais il est alors utilisé comme une expression figurée « être l’objet de l’attention du public ». Apparemment, il ne sera utilisé vraiment tel qu’on le connaît aujourd’hui qu’au XVIIe siècle, et il passera dans le langage courant au XIXe, avec la généralisation de ce type d’aménagement. Bien sûr, on le retrouve dans plusieurs expressions du langage courant, disparues ou non : « se jeter, se mettre sur le trottoir » qui veut dire « se mettre en évidence » ou « être sur le trottoir » (1694) à propos d’une fille bonne à marier. Et puis Le Robert, Dictionnaire Historique de la Langue Française, dit, lui, que « cette valeur de passage commun, de rencontre publique, s’est effacée devant d’autres connotations, qui dépendent de rue. Ainsi, avec l’emploi moderne du mot, apparaît au XIXe siècle la locution familière faire le trottoir « se prostituer » (1852) (voir bitume), d’où le trottoir pour le monde de la prostitution (1867). » En l’occurrence, c’est cette question du public qui m’intéresse ici. pause Puisque, après tout, péripatéticienne vient bien du grec peripatein, marcher. nouvelle pause, léger changement de ton. Toujours est-il qu’en décembre dernier, je suis partie 10 jours arpenter les trottoirs de Los Angeles. Arpenter, c’est parcourir, c’est courir, c’est mesurer, c’est battre les pavés, c’est déambuler, c’est flâner, c’est errer, c’est divaguer, c’est dériver... bref c’est ton ferme MARCHER. Je vous cite toutes ces acceptions du terme marcher car ce qui m’intéresse, comme je l’ai dit plus tôt, c’est l’actualité de cette pratique. Au passage, notez la diversité, la RICHESSE du vocabulaire de la marche, c’est assez incroyable. un ton léger, presque comme une anecdote Il y a eu les balades, les promenades, comme pour Kant, les pèlerinages, les randonneurs, comme Jacques Lanzmann, et les scientifiques, les géographes comme Lacarrière, les flâneurs, comme Baudelaire, ou Walter Benjamin, les aventuriers ou les explorateurs, comme le laboratoire Stalker ou le duo d’artistes Dector et Dupuy... Ou encore les touristes, comme Francis Alÿs... Et les collectionneurs, comme Gabriel Orozco, etc.... laisser un blanc puis accélérer, ton assuré Marcher, en l’occurrence, pour moi, ça n’était pas une expérience touristique, je ne parle pas de randonnée, ou des sentiers battus et rebattus des visites touristiques et guidées, non, je parle d’une pratique insister quotidienne, d’une pratique insister habituelle de la marche. Quand je dis habituelle ça veut, ça ne veut pas dire ennuyeuse ou répétitive, c’est pas ça, non, c’est plutôt blanc-hésitation l’idée que la marche c’est quelque chose d’universel, c’est une pratique évidente, essentielle. Et aujourd’hui on parle beaucoup de dérives et de promenades urbaines. C’est très actuel comme thématique. Il y a beaucoup d’associations ou de groupes, d’agences d’urbanisme ou d’architecture qui proposent des promenades accompagnées thématisées, par exemple Smartcity, à la cité U à Paris, ou Promenades urbaines, à Paris également, l’Agence Touriste à Marseille, ou EXPLO, qui organise des « balades exploratoires » entre Nantes et Saint-Nazaire pour, je cite, « stimuler l’imagination à propos du devenir de la métropole. » En fait aujourd’hui, quand on pense la ville, quand on la reconstruit, quand on la dessine, il y a tout un travail aussi sur la communication : très courte pause la manière dont va le montrer aux gens, dont on va le faire comprendre, et sur la compréhension du territoire par les gens. montrer, lancer le débat, questionner le développement urbain, les espaces qui évoluent... laisser le ton flottant, comme une phrase pas terminée un peu d’impératif, sortir de ses pensées


Enfin bref. À mon échelle, en tout cas, c’est pratiquer la ville, via cette question de la marche. Au départ je me demandais s’il n’y a pas une nouvelle manière de marcher en train de naître avec la pratique du paysagiste. Une nouvelle manière d’explorer. Ca serait questionner la ville, explorer, prendre le temps de se perdre... Je le vois comme une expérience échelle 1 de l’espace, une confrontation directe avec le paysage, et aussi comme une pratique quotidienne du territoire, de SON territoire, du territoire de chacun. blanc C’est comprendre la ville. insister Découvrir SA ville. Comme l’écrit Jacques Lanzmann « Ces découvertes, si poétiques qu’elles soient, ne peuvent se faire qu’à pied. En voiture, on ne voit rien. Vous me direz que ce ne sont pas des découvertes essentielles... » respiration inspiration, voix claire, nette, précise En tout cas, mon idée alors, c’était de collecter, de compiler les documents, les notes, les enregistrements vidéos et audios, les images, les émotions, les pensées, afin de soutenir cette présentation, mais pour aujourd’hui je n’ai sélectionné que certains documents. pause d’inspiration Le visage de Los Angeles, je l’ai trouvé dans ses trottoirs. Comme si, comme l’écrit Davila lire lentement et clairement « les lapsus du contexte urbain, ses failles et ses bavures seules, pouvaient en dresser l’identité la plus précise, le portrait le moins discordant. Tout se passe comme si le détail recueillait la vérité criante des rues. [..courte pause..] Une vision détaillée de la ville qui implique que sa signification profonde soit déposée dans ce qui est fragmentaire, brisé, broyé, en charpie, échoué, que le contexte urbain ne se donne dans toute sa singularité qu’à partir du moment où il est en morceaux, dans ses traits – jets, pointes, saillies – en apparence les plus dérisoires et supposés négligeables, dont on s’aperçoit, pourtant, qu’ils peuvent cristalliser le rythme de la ville, le révéler, dont on se rend compte qu’ils en traduisent les humeurs. » Car à Los Angeles, je ne sais pas si l’on peut parler partout de commodité des piétons : accélérer, lister de plus en plus vite, racines, fêlures, marches, dalles déchaussées enchevêtrées, raccordements douteux entre différents matériaux, briques et bétons, asphalte, fissures, traces, rebouchages de fissures, grilles, déchets, feuilles glissantes, de chênes, de palmiers, d’eucalyptus, canettes, arbres qui s’étendent, terre, boue, sentier hasardeux, plus de sentiers du tout, le piéton à même la route ! Ce que je veux faire aujourd’hui, c’est vous insister raconter quelques-uns de ces arpentages. J’ai donc sélectionné certaines de mes marches, j’ai tenté de me les remémorer et je voudrais maintenant partager avec vous ces chroniques, vous emmenez faire un petit voyage. Ca ne sera qu’une partie, un morceau d’une série. En l’occurrence celle de Los Angeles, que je vous présente comme un de mes sites d’expérimentation. En tout cas, pour maintenant, j’aurais voulu cette présentation longue, et exténuante pour vous insister ET pour moi, pour vous parler de la longueur de la marche. Le rythme ; la capacité parfois à marcher deux heures sans se rendre compte de rien et parfois 1/4 d’heure et de ne plus en pouvoir, physiquement, nerveusement. un peu d’enthousiasme, ou de séduction, inviter au voyage, peut-être un ton plus léger. Il faut dire que à L.A., marcher c’est une absurdité, ça n’a pas de sens. C’est presque une pratique « basse », qui va vous classer socialement. Pour avoir questionné des gens sur place, je peux vous dire que la marche n’est pas une pratique américaine, mais bien européenne. La marche est fonctionnelle pour eux, entre autre car ils ne sont pas rassurés. J’en ai pour preuve une demi-douzaine de refus d’interview que j’ai essuyé un soir dans le centre. presque ironique ou complètement factuel Rester chez soi est plus sûr, on préfère la voiture. Comme si à Los Angeles il y avait une séquence : sortir de chez soi, traverser le frontyard, le jardin, passer sur le trottoir et entrer dans sa voiture, chez soi encore. ET VOILA. ton insistant et fermé, puis blanc, révélation, comme si tu comprenais, trouvais la vérité L’espace public, au sens presque étymologique de public, l’espace banal; pour tous, aux États-Unis, à Los Angeles, serait le TROTTOIR. pause Je vous propose maintenant de partir avec moi là-bas, pause EN ROUTE. Blanc long final. Changer de voix, plus douce, emmener en voyage.



Le 22 décembre, Colorado Bd, Pasadena. Il était 18 heures, et il faisait déjà nuit. Nous marchions le long de Colorado Boulevard, c’était notre première promenade. On longeait la route, pour rentrer à l’appartement. c’est un parcours simple : tout droit puis à gauche. La lumière était magnifique. Des jeux d’ombres, des reflets et des ambiances feutrées, un peu humides de la pluie, couleurs qui se fondent dans le noir, du noir qui ne fait pas peur, plutôt un noir confortable, du sombre tacheté. Ce sont les lumières des restaurants, des bars, des passages piétons, des lampadaires, mais surtout des phares de voitures. On voit toujours les silhouettes des palmiers qui se découpent dans le noir, noir sur noir. Et puis, les sols. Le minéral, la pierre, le béton, les peintures, les inscriptions. Avec le sombre, et les couleurs, la lumière qui permet de tout juste deviner, c’est beau. Des traces, des textures qui disent long sur l’ambiance rencontrée, sur la continuité possible de la marche. Sur les seuils ou aux abords des bâtiments, le sol change, traité différement, avec plus d’attention, des matériaux spécifiques, pensés, très rarement un peu de plantes, surtout des dallages, des couleurs, ou des empreintes, dessins différents. Il y a aussi les résidus. Les feuilles, qui me disent quel arbre il y a alentours, les papiers, quelques mégots et détritus, des sols plutôt lisses. Et avec les lumières, les ombres sur ces sols, apparaissent à moitié des inscriptions, des dessins, des tags, ou des marquages administratifs, qui font partie de la rue, de la vie de la ville, mais qui sont bien cachés en dessous, des réseaux dissimulés qui transparaissent parfois. Le trottoir est une surface, une peau. mais en dessous ça n’est pas juste la terre. Il y en a des couches.












Les 23 et 24 décembre, Sunset Bd. On part de Chinatown pour aller jusqu’à la mer. On traverse la fin du quartier, on croise des gens qui ne vont que dans l’autre sens. On sens la limite, la présence du réseau routier. Peu à peu quelque chose se délite, se décompose, s’enfriche. Jusqu’à l’autoroute. On traverse un fois dans un sens, on longe ce morceau de ver, ce flux continu, et puis on se rend compte que pour atteindre Sunset il faut le retraverser. Ici les maisons sont plus basses, à deux étages, entourées de végétations luxuriantes, c’est varié, tout est varié, c’est du coup très exotique et très banal à la fois. La route est très large et du coup les trottoirs aussi, on a bien la place de marcher. Sols de bric et de broc, graphiques involontaires, une esthétique de la trace, de la cicatrice. Ils sont tous pareils ces sols, ces trottoirs, mais en fait tous différents avec leurs marques, leurs peintures, leurs matériaux. Je m’en suis pas trop rendu compte mais on a bien avancé, ça fait pas mal de temps qu’on marche maintenant et l’ambiance a un peu changé, il y a plus de vie ici, plus de voiture déjà, et plus de gens, nettement plus de gens. Il y a bien plus de couleurs, de panneaux, d’affiches, de pub qu’avant, sur le côté il y a des affiches pour les expos des musées. Du bleu, du vert, du jaune, du turquoise, du orange, c’est bariolé. Hollywood West, pleine de couleur. On marche tout droit, jusqu’à Sunset Strip, l’environnement se modifie progressivement, subrepticement, et devient plus luxueux, plus riche. Il me semble voir plus de dalles, de blanc. Le trottoir s’élargit pour laisser la place aux palmiers. Dans cette grande ligne droite, je ne me rappelle plus trop l’ordre des choses, je vois juste dans ma tête une succession d’images, de vues assez aérées, lumineuses ensoleillées, des collines au loin comme notre but. Je me rappelle toute une partie longue de Hollywood, et une fin laborieuse, infinie, avec les collines au fond et puis plein de vues le long de la rue. Des ouvertures comme des fenêtres le long du trajet, des petits écarts qu’on fait pour « aller voir la vue ».


Là, nettement, on est au dessus de la ville. On voit tout Los Angeles qui parfois s’étend à nos pieds... Progressivement on arrive à un tournant, où j’ai voulu aller tout droit, rentrer dans les collines, et c’est là qu’on a vu, du moins sur la carte, Sunset Boulevard passer de l’avenue typique longiligne, l’avenue du plan en grille, quadrillé, à la rue qui slalome dans les collines, sinueuse. La limite s’est faite très nette entre West Hollywood et Beverly Hills. L’espace se ressert, encadré de part et d’autre par des arbres, sur le trottoir et en limite des jardins. Le chemin se fait plus tranquille, avec moins de croisements. Pourtant les routes sont toujours aussi imposantes, et difficiles à traverser. Des haies très hautes, on ne voit pas les maisons derrière. On voit de temps en temps des petites allées perpendiculaires, où s’entassent les poubelles, mais on ne devine rien des habitations, ni même des jardins. À un moment donné il n’y a pas de passage piéton, je devais bien traverser, et j’enregistrais, le casque sur les oreilles, et j’ai manqué me faire écraser. J’ai entendu le bruit du frein de la voiture à travers le filtre de l’enregistreur, le crissement du pneu, et ma voix surprise qui pousse un leger cri, j’ai eu un peu peur, j’ai un peu ri, c’était curieux de s’entendre, d’entendre l’évenement légèrement distancié comme ça. On s’est arrêté dans un parc, un mémorial. Et après, ça n’est qu’une longue marche assez répétitive, d’arbres feuillus, de sols toujours pareils, de haies toujours pareilles, plus de points de vue sur la ville, et puis plus trop de passage piéton. Là, on est obligé de traverser n’importe comment, en courant, parce qu’il n’y a plus de trottoir, seulement de l’herbe, alors on va en face, et puis en face c’est pareil on monte la pente et là plus de trottoir. On continue et un peu plus loin on traverse et on retrouve un trottoir, et on marche, et encore une fois, plus de trottoir. On a continué comme ça pas mal de temps jusqu’à ce qu’on se trouve à longer une quatre‑voies, en marchant sur un minuscule trottoir en travaux qui s’est transformé peu à peu en talus herbeux et terreux. Alors on s’est arrêté, et on a pris le bus jusqu’à la mer. On n’aura pas suivi sunset jusqu’au bout, mais on l’aura suivi le plus qu’on l’aura pu à pied. Finalement, peut‑être qu’on ne peut pas marcher partout...



































Le 24 décembre, sur la plage de Santa Monica On voit la mer et Cang plonge ses pieds nus dans le sable, comme si d’un coup le sol avait plus d’importance. Nous marchons de concert pendant quelques instants, observant ensemble les traces de nos pas, et de ceux des autres, et leur superposition, les marques des camions comme si nous étions en plein champ. Des tranchées sillonnées par les pneus qui sont tellement hautes qu’il est parfois difficile de les enjamber. On est arrivé au point le plus à l’ouest, alors on longe jusqu’à arriver à la jetée, qui n’est finalement rien d’autre que la fin de la Route 66. Une partie de la jetée est en bois, piétonne, avec des découpes et des collages, des traces de sables et beaucoup de gens. La ville reprend le pas. Une partie est carrossable, cela fait des jeux de couleurs et de matériaux assez étonnant, on passe du rose ocre chair du sable au jaune vif et sale des peintures signalétiques, des bois bruns, ocres, rayés aux asphaltes grises uniformes. On reviendra par ici plusieurs fois, dont une fois de nuit, et les couleurs seront aussi magnifiques, bleu nuit et rose crépuscule. La mer sera plus mouvementée, jouant avec ces nuées d’oiseaux, s’écrasant contre les rochers. On longera cette fois la plage sur la promenade aménagée entre cafés, bars et palmiers, croisant des parkings et des barrières qui nous forcent à faire des détours, à revenir vers le sol connu et fréquenté.










Le 26 décembre, de Pasadena à Chinatown. Cette marche sera la plus longue. Nous partirons vers 10 heures pour arriver à 15 heures. Cette fois nous partons du nord vers le sud. Nous traversons une série de quartiers pavillonnaires, pour peu à peu se rapprocher des grands axes routiers et enfin arriver au centre ville. Pendant longtemps on marchera dans ces quartiers chics, très réguliers : une maison à deux étages maximum légèrement en hauteur par rapport au trottoir, un frontyard ouvert, une haie éventuelle mais qui ne cache que rarement le bâtiment et un léger emmarchement pour marquer la limite du trottoir, une largeur de trottoir dallée ou asphaltée, une largeur de verdure, plantée de palmiers ou autres, un écureuil éventuellement, et la voiture garée en face de la maison. Il y a beaucoup de végétation, et du fait que nous sommes en hiver, il a plu et j’ai une sensation de jungle, l’humidité donne du volume à tout ça. Avec le vent et l’eau il y a beaucoup de feuilles au sol, de palmes aussi, d’herbes entre les joints, sur les rebords. Même dans ces quartier où le sol devrait être parfait, il est irrégulier. Assez banal toujours, mais il y a tous ces petits accidents qui attirent mon regard, qui me font me demander ce qu’il s’est passé ici, comment peut-il y avoir un trou de cette forme-là, pourquoi ce changement de matériau soudain, pourquoi les dalles sont-elles surrélevées comme après un tremblement de terre ? En redescendant on arrive au quartier de Serreno, qui est nettement moins chic. Pour le coup, il n’y a pas même pas de réparation, la terre se succède à l’ashpalte sans transition, le béton se craquele sous la pression des racines, les déchets se mêlent aux feuilles pourrissantes, les tags se superposent parfois. Pour arriver jusqu’à Chinatown il faudra bien plus de temps que ce que je ne m’imaginais. On traversera la ligne de métro, la vue est très dégagée au nord-ouest et on voit les montagnes une fois de plus. On traversera ensuite le fleuve, Cang me parle du rapport de la ville à l’eau. Plus tard quand on traversera à metro la partie sud de Los Angeles jusqu’à la mer, on verra encore les rives bétonnées du fleuve, complètement ignoré.


A gauche nous voyons Dowtown, rose saumon et bleu brillant du verre. L’arrivée à Chinatown est progressive, une rue qui petit à petit s’anime et se colore, quelques enseignes au départ, qui se mutliplient jusqu’à ce que les magasins débordent sur les trottoirs. On croisera enfin la porte du quartier chinois, qui signifie en quelque sorte notre arrivée. Il est au moins 15 heures, notre seule envie est de s’asseoir et de manger, mais nous avons besoin de passer cette porte pour admettre que nous avons atteint notre but.



















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