Swiss Intercooperation
RAPPORT ANNUEL 469’200 478’371
personnes ont accédé à l’eau potable et aux installations sanitaires.
familles paysannes ont adapté leurs productions au changement climatique.
813’661 personnes ont obtenu un accès aux marchés.
351’035
personnes ont appris à mieux commercialiser leurs produits.
135’434 personnes ont suivi des cours sur la démocratie, l‘administration et les droits civiques.
128’367 enfants et jeunes ont pu suivre l‘école primaire.
567’486
72’263 jeunes ont commencé une formation professionnelle.
UNE VIE MEILLEURE
POUR 3’015’817 PERSONNES
familles paysannes ont été formées à de meilleures méthodes de production.
2 Table des matières et impressum © Flurina Rothenberger
5’000
ponts suspendus ont été construits à ce jour au Népal. Ils favorisent le commerce et donnent une impulsion aux petites entreprises artisanales.
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© HELVETAS Swiss Intercooperation
50
© Simon B. Opladen
hectares de cacao et de bois précieux ont été plantés dans le parc national de Patuca par des familles paysannes. Elles perçoivent ainsi un revenu supplémentaire et ne sont plus Page 14 contraintes de déboiser la forêt tropicale.
375
enfants et jeunes rattrapent leur formation scolaire dans l’est du Burkina Faso et terminent une formation professionnelle de base.
Éditorial du président
5
Rétrospective du directeur
6
Programmes internationaux
8
Les 33 programmes internationaux
10
Agriculture et économie rurale
12
Environnement et climat
14
Formation 16 Démocratie et paix
18
Nos réalisations
20
Étude d’impact
22
Essai: des États fragiles
24
Commerce équitable
26
Projets en Suisse
28
Finances 30 Partenaires et donateurs
32
Structure organisationelle
34
Page 16
HELVETAS Swiss Intercooperation est une association indépendante du point de vue politique et confessionnel, qui est soutenue par 98‘604 membres, donatrices et donateurs ainsi que par 12 groupes régionaux de bénévoles. Dans les textes de ce rapport annuel, le nom Helvetas est utilisé pour HELVETAS Swiss Intercooperation. Impressum Éditeur: HELVETAS Swiss Intercooperation, Weinbergstrasse 22a, CH-8001 Zürich Telefon: +41 (0)44 368 65 00, info@helvetas.org Siège de Berne: Maulbeerstrasse 10, CH-3001 Bern Telefon +41 (0)31 385 10 10, info@helvetas.org Bureau Suisse romande: Chemin de Balexert 7-9, CH-1219 Châtelaine Téléphone +41 (0)21 804 58 00, romandie@helvetas.org Ufficio Svizzera italiana: Via San Gottardo 67, 6828 Balerna Telefono +41 (0)91 820 09 00, svizzeraitaliana@helvetas.org Rédaction: Hanspeter Bundi Traduction française: Transpose, Catherine Rollandin Iconographie: Andrea Peterhans Graphisme: Spinas Civil Voices Mise en page: Ruth Walder, GrafikWerk, Zurich Impression: Künzle Druck AG, Zurich Papier: Cyclus Offset Recycling Association reconnue d’utilité publique par le ZEWO Pour les dons: CP 10-1133-7 Lausanne
© Flurina Rothenberger
3’015’817
personnes ont pu améliorer leur vie en 2013. Avec HELVETAS Swiss Intercooperation, elles ont construit des puits pour l’eau potable, des ponts et des routes. Elles ont fait face aux exigences liées au changement climatique. Des familles d’agriculteurs ont modifié leurs méthodes de culture et trouvé de nouveaux marchés pour leurs produits. Des citoyennes et citoyens ont découvert, à travers des cours et des manifestations culturelles, comment résoudre pacifiquement des conflits. Des autorités publiques ont appris à prendre en considération les besoins de leurs citoyennes et citoyens. Les 3’015’817 personnes englobent aussi les femmes, les hommes et les enfants concernés par les projets qu’HELVETAS Swiss Intercooperation réalise pour le compte de la DDC.
© Oriane Zerah
«Avant, chaque femme cuisait le pain de la famille à la maison et passait de nombreuses heures dans la fumée des fours traditionnels. Les boulangeries communautaires ont été construites afin d’économiser le bois de chauffage. Elles sont devenues des points de rencontre et prouvent qu’il vaut la peine de repenser sans cesse ses habitudes» Sylvaine Rieg, responsable du programme d’Helvetas en Afghanistan
Éditorial du président
5
PERSÉVÉRANCE
Pour de nombreuses filles vivant dans l’est rural du Burkina Faso, quitter l’école prématurément entraîne de lourdes conséquences car leurs familles les marient jeunes. Diapoa Yonli a eu peur lorsqu’elle l’a compris, car elle voulait à tout prix éviter un mariage prématuré. Elle a complété sa scolarité au centre de formation de son village, Tansara, et a débuté un apprentissage de couturière. «Cela m’a évité un mariage précoce», affirme-telle aujourd’hui.
Il s’agit ici d’histoires individuelles, mais elles représentent des centaines de milliers de personnes qui profitent directement de nos projets. Bon nombre avaient déjà franchi par elles-mêmes des étapes vers un avenir meilleur puis se sont heurtées à des obstacles: les autorités locales en charge des écoles n’avaient pas réussi à construire le centre de formation prévu; des débouchés fiables vers les consommateurs des villes faisaient défaut aux paysans d’une région reculée; l’entretien de la nouvelle adduction d’eau était un échec par manque de professionnels. En quelques exemples, ce rapport annuel offre un aperçu du travail effectué par HELVETAS Swiss Intercooperation. Il montre que nous ne nous limitons pas à «apprendre aux personnes à pêcher» comme le dit un proverbe confucéen. Bien davantage, nous voulons créer des
Ce travail sur les structures et avec les autorités, qui revêt un poids croissant dans la coopération au développement, est peu spectaculaire, laborieux et parfois désenchanté. Mais grâce à la persévérance de personnes engagées dans le développement, des résultats positifs sont au rendez-vous. Ils se manifestent progressivement et sont le plus souvent difficiles à présenter. Je suis heureux que ces difficultés ne découragent pas HELVETAS Swiss Intercooperation à travailler dans des États fragiles ou en situation d’échec, alors que d’autres ont déjà abandonné. Je me réjouis que la DDC, le SECO et d’autres organismes officiels partagent cette même vision, qu’ils nous confient des mandats de développement et contribuent financièrement à certains de nos programmes. Enfin, je constate avec joie que de nombreux membres, donateurs et donatrices, fondations et entreprises non seulement financent la construction de puits ou de centres de formation, mais aussi leur exploitation à long terme en soutenant le renforcement des sociétés civiles et des autorités publiques. © Michele Limina
Avec HELVETAS Swiss Intercooperation, je fais la connaissance de jeunes qui veulent changer leur vie. Je rencontre des villageois qui disposent enfin d’un puits d’eau potable et je parle avec des paysans qui réagissent au changement climatique en initiant de nouvelles formes de production. Je lis les courriers de femmes qui ont osé prendre part à des débats publics après un atelier organisé par Helvetas, ou qui ont été élues pour occuper une fonction publique dans leur village.
structures pour les gens et pour la société, permettant le développement. Nous travaillons également à rendre les expériences locales et régionales accessibles à d’autres parties d’un pays. Au Bhoutan par exemple, les bons résultats d’un projet de gestion de la forêt sont maintenant intégrés dans la politique forestière nationale.
Elmar Ledergerber Président d’HELVETAS Swiss Intercooperation
Je remercie chacune et chacun, au nom de Diapoa Yonli et des 375 enfants et jeunes qui rattrapent leur formation scolaire au sein du centre de formation de Tansara et apprennent les bases d’un métier. Je vous remercie également au nom des trois millions de personnes qui, sur quatre continents, avec l’aide d’Helvetas, ont pu surmonter les obstacles qui se dressaient sur le chemin du développement.
6 Rétrospective du directeur
APPRENDRE Helvetas est une organisation apprenante, tant dans la pratique de la coopération au développement que dans le renforcement des institutions. Le succès est au rendez-vous lorsque théorie et pratique se réunissent et se confrontent.
Tel fut le cas lors de ma visite dans le Terai, la plaine du Népal, à une famille de petits paysans ne possédant pas assez de terres pour produire suffisamment pour leur propre consommation. Un cours leur a permis d’apprendre comment faire du papier de qualité de façon simple, à partir de déchets de troncs de bananiers. Nous les accompagnons pour commercialiser leur papier et pour leur apprendre à utiliser au mieux les nouveaux revenus. C’est ainsi qu’un produit tiré de déchets, associé à une idée novatrice, génère des opportunités qui sont saisies avec une impressionnante force d’entreprendre. Un autre exemple concerne le Mali, à la frontière avec le Burkina Faso, où des agricultrices ont partagé des expériences fortes dans des cours de formation associant nouvelles méthodes de culture et recherche d’accès aux marchés. Et cela malgré un contexte national conflictuel. Ces histoires témoignent non seulement d’une meilleure sécurité alimentaire et de revenus plus élevés pour les familles mais aussi d’un accès toujours difficile à la
terre pour les femmes de la coopérative, ainsi que du manque de possibilités de formation pour les jeunes femmes.
rapports et tiennent peu compte du quotidien précaire des hommes, des femmes et des groupes défavorisés.
Sécurité juridique et péréquation sociale De telles rencontres sont importantes car elles montrent les approches du développement qui sont fructueuses et celles qui ne le sont pas. Les discussions sur place, tant dans les villages qu’avec les services gouvernementaux, donnent des impulsions qui sont nécessaires à la poursuite de nos projets. Car trop souvent les planifications faites à l’échelle nationale sont basées sur des statistiques et des
À elle seule la coopération au développement n’est pas en mesure de mettre un pays sur le chemin de la croissance économique. Ce n’est d’ailleurs pas sa mission. Les petites et moyennes entreprises profondément ancrées dans la société sont la base d’un développement économique durable. Les investissements directs internationaux sont importants, mais un développement économique efficace à large échelle ne peut pas être simplement importé. Les investissements des groupes internationaux contribuent au développement uniquement quand les normes environnementales et les droits fondamentaux du travail sont respectés. Par contre, quand les lois ne sont pas appliquées, quand les taxes se perdent dans des structures opaques et quand les bénéfices partent à l’étranger, la liberté d’action pour le développement national est précaire.
© Maurice K. Grünig
Plusieurs fois par an, je laisse derrière moi mon bureau de Zurich, les réunions et les rapports pour visiter l’un de nos programmes internationaux. Être sur place, discuter avec nos partenaires et nos collaborateurs et rencontrer des bénéficiaires rend les réussites, parfois aussi les échecs, plus tangibles. Nos planifications et rapports techniques prennent une dimension plus humaine.
Melchior Lengsfeld directeur d’HELVETAS Swiss Intercooperation
La coopération au développement peut contribuer à ce qu’un gouvernement fixe les conditions cadres dans lesquelles les couches de population défavorisées peuvent prendre part au développement économique. Lorsque les conditions cadres sont bonnes, les moteurs du développement peuvent fonctionner: systèmes de formation professionnelle, entreprises locales, sécurité juridique, lois efficaces sur le travail et l’environnement ou encore dispositifs de sécurité sociale.
Notre stratégie 2013 – 2017 tient compte de ces développements: elle met l’accent sur l’intégration d’expériences concrètes dans la formulation des politiques nationales et des règlements internationaux. Outre l’accès à l’eau potable, nous nous engageons dans le domaine de la formation professionnelle. Le changement climatique provoque des catastrophes naturelles plus fréquentes et plus dévastatrices. Nous nous engageons, à travers des mesures préventives, pour réduire les risques futurs causés par les cyclones, les inondations et les sécheresses, particulièrement préjudiciables aux populations marginales et vulnérables. Des opportunités équilibrées de développement pour les femmes et les hommes demeurent un fil conducteur de toutes nos initiatives. Compte tenu de la répartition toujours plus inégale des revenus, la question de l’égalité sociale reçoit une nouvelle attention. Le monde change toujours plus rapidement. Pour nous, il est dès lors essentiel d’apprendre sans cesse de nos expériences et de renforcer nos partenaires dans leurs rôles. Partenariat et communication Trois ans après la fusion avec Intercooperation, le regroupement des systèmes internes a nécessité beaucoup d’énergie et d’engagement. Il est maintenant presque terminé. La valeur ajoutée issue de la mise en commun des deux organisations est perceptible. Nous avons tiré les leçons des expériences mutuelles, notamment dans les domaines du changement climatique, de l’agriculture durable ou de l’utilisation productive des ressources en eau. La conjugaison de nos forces permet une plus grande spécialisation thématique de nos collaborateurs. Nous sommes devenus plus novateurs, nos exigences de qualité se sont élevées et notre lien au réseau international s’est renforcé. Fin 2013, HELVETAS Swiss Intercooperation a rejoint Alliance2015, une association de huit ONG européennes. Nous allons collaborer plus intensivement avec ces ONG dans nos pays d’engagement, coordonner nos mesures d’aide d’urgence et mener ensemble des campagnes internationales de politique de
© Melchior Lengsfeld
7
Changements. Quand un produit recyclé (ici des bananiers permettent de faire du papier artisanal) génère un nouveau revenu.
développement, concernant notamment la sécurité alimentaire ou la formation. La communication en Suisse reste une dimension importante de notre travail, cela précisément à une époque où, malgré la mondialisation et une omniprésence de produits venus du monde, l’ouverture traditionnelle de la Suisse est mise à l’épreuve. Contribuer activement à l’ouverture à travers des actions de bénévoles, des visites d’écoles et des expositions fait partie de la mission d’Helvetas afin que les générations futures se considèrent comme citoyennes d’un seul monde, qu’elles soient conscientes de leur coresponsabilité pour la santé de notre planète et prêtes à s’engager dans une consommation responsable et à participer à la politique de notre pays. En 2013, nous avons lancé une exposition itinérante interactive qui, se basant sur notre alimentation, donne un aperçu approfondi des questions centrales de développement. L’exposition «Nous mangeons le monde» est à voir dans différentes villes suisses jusqu’en 2016. Les Objectifs du Millénaire Les Objectifs du Millénaire pour le Développement feront l’objet de nouvelles négociations internationales au cours des deux ans à venir. La responsabilité des pays industrialisés doit y figurer de ma-
nière plus claire, entre autres pour ce qui est de la politique énergétique et climatique. La Suisse devra elle aussi se pencher sur l’orientation future de sa position internationale et sa coopération internationale. Helvetas s’impliquera pour que la Suisse résiste, également à l’avenir, à la tentation de lier son engagement à des contreparties dans la politique migratoire ou la négociation d’accords de libreéchange. Car les contributions concrètes de lutte contre la pauvreté doivent rester un élément central de l’engagement international de la Suisse. Je remercie l’ensemble de nos membres, donatrices et donateurs ainsi que les nombreuses fondations et institutions en Suisse et au-delà pour leur fructueuse collaboration et leur généreux soutien pendant l’année écoulée. Je remercie en particulier la Direction du développement et de la coopération suisse DDC, le Secrétariat d’État à l’économie SECO, les fédérations genevoise FGC et vaudoise FEDEVACO de développement, EuropeAid, la DFID britannique ainsi que le Service de développement du Liechtenstein LED. Sans l’ensemble des soutiens reçus, les résultats que nous présentons dans ce rapport annuel auraient été impossibles.
8 Programmes internationaux
LES PROGRAMMES INTERNATIONAUX 2013 La présentation donne un aperçu des programmes dans les 33 pays partenaires d’HELVETAS Swiss Intercooperation. Le volume de chaque programme et le nombre de projets correspondent à l’état au 31 décembre 2013. 1 3 2
8 BOSNIE / HERZÉGOVINE 9 ALBANIE 10 KOSOVO 11 MAZÉDOINE 12 GÉORGIE 13 ARMÉNIE TOTAL CHF Projets
4
9
16
12
10 11
13
17
8’279’912 20
14 KIRGHIZISTAN CHF Projets
1’935’795 12
20 18
19
15 TADJIKISTAN
AMÉRIQUE LATINE/CARAÏBES 1 HAÏTI
8
EUROPE DE L’EST, CAUCASE ET ASIE CENTRALE
CHF Projets
1’357’049 8
AFRIQUE
5
CHF 5’165’190 13
16 MALI
2 GUATEMALA
CHF Projets
Projets
CHF 2’715’019 Projets 15
3 HONDURAS CHF 1’152’758 Projets 5
4 NICARAGUA CHF 1’042’735 Projets 3
5 ÉQUATEUR CHF Alliances
–
6 PÉROU CHF 3’951’275 Projets 17
7 BOLIVIE CHF 5’195’209 Projets 12
6
7
6’884’469 29
21
17 NIGER CHF Projets
2’949’228 1
18 BURKINA FASO CHF Projets
5’944’421 16
19 BÉNIN CHF Projets
4’794’836 18
20 ÉTHIOPIE CHF Projets
2’569’013 8
21 TANZANIE CHF Projets
3’723’380 4
22 MOZAMBIQUE CHF Projets
3’583’440 14
23 MADAGASCAR CHF Projets
2’394’529 12
22 23
9 ASIE 24 AFGHANISTAN CHF Projets
5’759’428 15
25 PAKISTAN 14
CHF Projets
4’964’455 6
26 INDE
15
CHF
24
27 NÉPAL
27 28
CHF Projets
25
19’446’319 29
28 BHOUTAN
31
CHF Projets
2’571’356 15
29 BANGLADESH
29
26
11‘144 Alliances
CHF Projets
32 33
4’144’713 14
30 SRI LANKA CHF Projets
397’103 4
31 MYANMAR
30
CHF Projets
117’019 2
32 LAOS CHF Projets
4’026’913 9
33 VIETNAM CHF Projets
DÉPENSES DES PROGRAMMES PAR CONTINENT Europe de l’Est, Caucase et Asie centrale CHF 11’572’756 10,8% Amérique latine/ Caraïbes CHF 19’222’186 17,9%
Afrique CHF 32’843’317 30,5% Asie CHF 43’958’680 40,8 %
2’520’231 12
10 Eau et infrastructures
HISTOIRES DE PONTS Au Népal, les ponts suspendus relient les gens et donnent de nouvelles impulsions à l’économie locale. En 2013, HELVETAS Swiss Intercooperation a réalisé 55 projets pour l’eau, l’assainissement et les infrastructures, en investissant CHF 25’089’319.
Tel est le cas d’Amritha Bhandari. Avec son mari Sankar, elle dirige à Hariharpur, sur la rive du Bheri, un magasin d’articles en tous genres dans lequel elle sert aussi du thé sucré et des repas simples. «Le pont amène du monde et nous avons ainsi assez de clients», affirme-t-elle. Harikala Beka a elle aussi pu créer une nouvelle possibilité de revenus grâce à son atelier de couture pour les passants et, depuis l’ouverture du pont, deux jeeps font le taxi vers la petite ville de Surkhet à 15 kilomètres. Le pont suspendu au-dessus du Bheri est l’un des quelques 5000 ponts construits au Népal depuis 1972 avec l’aide d’Helvetas. Certains sont des passerelles qui facilitent à la centaine d’habitants d’un village reculé l’accès aux écoles et aux établissements de santé. D’autres, plus grands, comme celui d’Hariharpur, ont favorisé l’économie locale.
Le programme de ponts au Népal – un mandat de la DDC – est à de nombreux égards exemplaire d’une coopération au développement réussie. Les riveraines et riverains ont leur mot à dire lorsque l’emplacement et la taille d’un nouveau pont sont déterminés. Des comités locaux en charge de ces ouvrages en assurent l’entretien et ainsi la durabilité. Alors que cinq spécialistes suisses organisaient la conception et la construction des ponts dans les premiers temps, le programme est actuellement entièrement aux mains népalaises, et les autorités nationales y apportent leur soutien actif.
Activités. Le pont, comme impulsion d’initiatives privées et d’opportunités de développement dans une région.
Les ponts suspendus d’Helvetas témoignent également d’un transfert de connaissances modèle entre des pays en développement. Lorsqu’un premier pont suspendu a été construit voici dix ans dans les montagnes déchiquetées d’Éthiopie, ce ne sont pas des experts suisses mais népalais qui ont formé les spécialistes locaux. 54 ponts suspendus ont été construits depuis en Éthiopie selon le modèle népalais et, sur mandat de la Banque africaine de développement, Helvetas a lancé la construction de sept ponts suspendus pilotes au Burundi. Là aussi sous la direction de spécialistes népalais et sans la collaboration directe d’experts suisses.
© Flurina Rothenberger
Les écolières et les écoliers, les agriculteurs se rendant au marché, les petites marchandes portant un sac de bananes achetées à un prix avantageux sur l’autre rive, un homme blessé allant au dispensaire: des centaines de personnes empruntent chaque jour le pont suspendu au-dessus du fleuve Bheri dans les montagnes de l’ouest du Népal. Ce pont a simplifié la vie, a apporté de nouvelles impulsions de changement et de développement à de nombreuses personnes.
© Flurina Rothenberger
NÉPAL: DES PONTS POUR LE COMMERCE ET L’ARTISANAT
Commerce. Les voies de communication pour échanger des marchandises, des services et des idées.
11 «Le pont amène du monde et nous avons ainsi assez de clients. Pour moi, le plus important est toutefois de pouvoir envoyer mes enfants à l’école et d’être rassurée»
© Flurina Rothenberger
Amritha Bhandari, propriétaire de magasin et riveraine du pont sur le Bheri, dans l’ouest du Népal.
40 %
telle est la part du travail fournie par la population locale lors de la construction d’un pont suspendu d’Helvetas.
469’200
personnes ont pu accéder à l’eau potable et/ou à des installations sanitaires grâce à Helvetas en 2013.
SERVICES DE CONSEILS: POUR L’EAU Afin de rassembler les multiples expériences sur les questions relatives à l’eau, le partenariat suisse pour l’eau PSE à été créé en 2012 à l’initiative de la DDC. Il constitue une plateforme pour les entreprises actives à l’échelle internationale, les organisations gouvernementales et scientifiques ainsi que pour les ONG. Le secrétariat a été confié à Helvetas. Marco Daniel gère les échanges entre les acteurs et organise des événements, par exemple dans le cadre de la semaine de l’eau à Stockholm, une occasion de lutter contre la corruption dans le secteur de l’eau. Des diplomates suisses ont intégré la position du PSE aux négociations internationales en 2013: le droit humain à l’eau et en particulier pour les pauvres, une gestion intégrée des ressources ainsi qu’une gestion durable des eaux usées.
813’661
personnes ont un meilleur accès à des écoles, à des hôpitaux et à des marchés régionaux.
Marco Daniel est titulaire d’une maîtrise en relations internationales du IHEID de Genève et d’une maîtrise en water science, policy and management de l’Université d’Oxford. Il a étudié et travaillé dans la coopération au développement en Argentine, au Venezuela et en Colombie.
12 Économie rurale
OPPORTUNITÉS DE MARCHÉ Dans la région isolée du sud de l’Arménie, les producteurs de fruits améliorent leurs plantations et entrent en contact avec des acheteurs de la ville. En 2013, HELVETAS Swiss Intercooperation a réalisé 99 projets pour l’agriculture et l’accès aux marchés en investissant CHF 29’805’171.
© HELVETAS Swiss Intercooperation
«C’est difficile de subvenir aux besoins d’une famille», affirme Sargis Oarvan, propriétaire d’un verger de deux hectares dans le sud de l’Arménie. Sargis Oarvan minimise. La vie dans le village écarté de Meghri, à sept heures de bus de la capitale, est si dure que les jeunes gens émigrent en masse. Deux tiers des 1800 ménages se situent sous le seuil de pauvreté et doivent donc vivre avec moins de trois dollars par jour et par personne. Les anciens travailleurs et travailleuses sont occupés dans les petits vergers qui leur ont été attribués à la chute de l’Union soviétique. Ils n’ont pas de formation, ni aides, ni accès aux crédits. Les récoltes de grenades, de figues et de kakis censées constituer leurs moyens de subsistance sont trop petites et la qualité des fruits est trop variable pour pouvoir approvisionner les marchés. L’économie planifiée soviétique a en outre fait disparaître les canaux de distribution usuels. Dans cette région isolée, Helvetas a commencé, sur mandat de la DDC, à revitaliser le commerce anciennement prospère des fruits via un projet M4P. M4P signifie Making Markets for the Poor et englobe tous les acteurs d’une chaîne de production: les fermes et fournisseurs de semences, d’outils ou d’engrais, les entreprises de transport, les usines de transformation et le commerce de gros, les supermarchés et les petits commerces.
© HELVETAS Swiss Intercooperation
ARMÉNIE: GRENADES ET SUPERMARCHÉS
Développement de marchés. Les standards de qualité sont des lignes directrices.
Stockage. Des techniques traditionnelles utilisées dans de nouveaux locaux secs et frais.
À Meghri, les agriculteurs particulièrement aptes sont formés afin de devenir instructeurs. Des jardins de démonstration leur permettent de former leurs collègues à la taille des arbres, à la culture de plantes et à une utilisation aussi économe et efficace que possible des agents à pulvériser. Les négociants d’outils agricoles, de machines et d’agents à pulvériser sont incités à mieux informer et former leurs clients, à savoir les groupes de paysans. Grâce à Helvetas, trois pépinières privées fournissent des plantes plus nombreuses et productives aux exploitations. L’acquisition de véhicules frigorifiques ainsi que la construction d’entrepôts de stockage réfrigérés sont soutenues. Cela permet aux entreprises de transformation et de transport privées de développer leurs activités. Il en est de même des petites entreprises de construction et d’installation d’appareils frigorifiques. Les banques nationales et les organismes de
microcrédit sont sensibilisés aux besoins des plus petites exploitations agricoles. Invités par Helvetas, les agriculteurs et commerçants discutent entre autres des exigences de qualité et des garanties de prix. Sargis Oarvan du village d’Alvanqhat s’est joint au projet d’accès aux marchés dès le début. Il affirme que ses arbres fruitiers sont plus sains qu’avant, que les fruits sont devenus plus gros et plus beaux. Une aide financière lui a permis de construire des entrepôts de stockage pour 13 tonnes de fruits. Il apprécie particulièrement les rencontres régulières avec les commerçants et les propriétaires de supermarchés. «J’ai appris à trier les fruits, à les étiqueter et à les emballer correctement. Je suis maintenant en mesure de les vendre jusqu’à 20% plus chers qu’avant.»
13 «J’espère qu’un jour l’arboriculture fruitière pratiquée dans notre région ne sera plus dévalorisée mais considérée comme une activité professionnelle créative et intéressante grâce à toutes les améliorations et nouvelles connaissances»
© HELVETAS Swiss Intercooperation
Sargis Oarvan, producteur de fruits à Alvanqhat dans le sud de l’Arménie.
209 CHF
telle est la valeur des fruits qu’un ménage suisse jette chaque année à la poubelle.
567’486
familles paysannes ont appris de meilleures méthodes de production en 2013 grâce à Helvetas.
SERVICES DE CONSEILS: ÉCOUTE ATTENTIVE Les discussions autour d’un dysfonctionnement se soldent souvent par la désignation de coupables et des mesures isolées. Par exemple, la production et la vente de poulets sont en recul au Bénin. Les responsables sont tour à tour les producteurs de maïs fourrager, les éleveurs de volailles, les vétérinaires et les autorités. Une véritable analyse n’existe pas. Lors d’un atelier organisé en novembre 2013 au Bénin, les conseillères d’Helvetas Maja Rüegg et Isabelle Dauner ont incité 25 participants venant d’ONG et de la DDC à diriger leur attention sur l’ensemble du système. Les personnes capables de détecter les points faibles et les ressources disponibles – celles du marché des poulets en Afrique occidentale dans ce cas – sont en mesure de décider où les interventions sont les plus prometteuses.
351’035
paysans ont pu suivre des cours pour mieux commercialiser leurs produits.
Maja Rüegg est titulaire d’un MA de l’IHEID de Genève ainsi que d’un MSc en études du développement obtenu à Londres; elle a travaillé à Madagascar, en Tanzanie et au Panama. Après l’OIT et la FAO, elle travaille chez Helvetas depuis 2010 et est aujourd’hui conseillère pour les chaînes de production.
14 Environnement et climat
LES PAYSANS DU PARC Les paysans du parc national hondurien de Patuca ont commencé à planter du cacao et des bois précieux. Cela leur apporte de nouveaux revenus et protège la forêt menacée. En 2013, HELVETAS Swiss Intercooperation a réalisé 62 projets pour l’environnement et le climat en investissant CHF 10’062’944.
© HELVETAS Swiss Interccoperation
«La pauvreté régnait où nous vivions.» «Nous n’avions aucune terre à travailler.» «L’eau, la nourriture et le bois de chauffage devenaient de plus en plus rares.» En quelques phrases, l’agriculteur hondurien Jeronimo Jasinto décrit l’amère réalité des familles de petits paysans et des personnes sans terre en Amérique latine. Lui et sa famille ont voulu échapper à la pauvreté et ont émigré dans les forêts vierges de Rio Patuca, dans l’est du pays. Ils n’y ont pas trouvé le paradis mais une parcelle de forêt vierge à défricher. Jeronimo a planté du maïs, des yuccas et des haricots pour les propres besoins de la famille, a élevé des bœufs pour les vendre et a cherché de l’or dans la rivière. C’était il y a 22 ans.
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HONDURAS: PROTÉGER LA NATURE PAR LE CACAO ET LE BOIS PRÉCIEUX
Solution fictive. Pâturages épuisés là où la forêt tropicale était encore présente peu d’années plus tôt.
Formation. De nouvelles méthodes de culture créent des revenus et épargnent la forêt.
À l’heure actuelle, la famille de Don Jeronimo et 8000 autres colons vivent dans un lieu où ils ne devraient pas se trouver car la région du Rio Patuca est protégée depuis 1999. Avec près de 4000 km2, le parc national de Patuca est un élément important du corridor de la biodiversité d’Amérique centrale.
sif de brûlis, d’élevage et d’agriculture, le parc national aura disparu dans quelques années, affirme Daisy Avila, directrice de programme d’Helvetas au Honduras. Nous promouvons par conséquent des cultures mixtes qui réconcilient la protection de la forêt, l’utilisation du bois et la production de nourriture dans le parc.»
mencé à planter du cacao en culture mixte avec des bois précieux voici cinq ans. Ils vendent leur cacao de qualité aux prix du commerce équitable à la chocolaterie de Coop Suisse, qui le transforme en excellent chocolat. Dans vingt ans, lorsque les bois précieux seront à maturité pour être abattus et vendus, les revenus des petits paysans seront multipliés.
Helvetas s’est demandé si elle devait agir dans un parc national où toute intervention est théoriquement interdite. L’approvisionnement en eau, les écoles, les centres médicaux et les conseils agricoles attireraient davantage de personnes dans le parc national – un argument significatif contre un engagement. Helvetas a néanmoins décidé d’aller de l’avant. «Si les paysans conservent le système exten-
Dans le cadre du projet, les familles de paysans ont planté des cacaoyers sur une surface de 50 hectares, à l’ombre d’arbres fruitiers ou forestiers nobles comme le cèdre ou l’acajou. Don Jeronimo a récolté ses premières cabosses en 2012. Un projet similaire d’Helvetas mené dans la ceinture de protection autour du parc montre le résultat positif pour les petits paysans. Ils ont com-
Les sources de gains complémentaires réduisent la pression économique poussant à brûler d’autres parcelles de forêt pour cultiver la terre. Au cours des dix dernières années, les taux annuels de déforestation étaient de 5%. Ils ont diminué, mais le parc national de Patuca demeure menacé.
© HELVETAS Swiss Interccoperation
15 «Si toutes les personnes qui habitent ici plantent du cacao en culture mixte, nous ne devrons plus défricher la forêt. Je rêve de revoir le parc comme il était quand nous sommes arrivés: des forêts touffues, des léopards, des oiseaux et tous ces petits animaux menacés d’extinction aujourd’hui» Jeronimo Jasinto, 68 ans, de la communauté villageoise de La Palosa dans le parc national de Patuca, au Honduras
13 mios
d’hectares de forêt sont déboisés chaque année et 7,8 millions d’hectares repoussent.
390’574
hectares de terres ont été cultivés en 2013 grâce à Helvetas, selon de nouvelles méthodes protégeant les ressources naturelles.
SERVICES DE CONSEIL: ÉCHANGES Depuis 1996, des communautés villageoises au Bhoutan assument une responsabilité croissante pour l’entretien et l’exploitation de la forêt. En sa qualité de conseiller du ministère bhoutanais pour l’agriculture et la sylviculture, Kaspar Schmidt accompagne le transfert des responsabilités et des compétences. Il conseille le ministère et Helvetas Bhoutan pour la formation de forestiers et la vente de produits sylvicoles, tout en suscitant dans la capitale la compréhension pour les besoins des paysans. Kaspar Schmidt a constaté que les principes de la gestion locale de la forêt sont à présent largement acceptés au sein de l’administration centrale. L’exploitation communautaire de la forêt constitue dès lors un exemple éloquent du transfert des expériences locales vers la politique nationale.
478’371
familles paysannes se sont préparées à faire face au changement climatique et aux catastrophes naturelles. Kaspar Schmidt a étudié les sciences forestières à l’EPF de Zurich avant d’obtenir son doctorat à l’Université de Reading avec une thèse sur le Kirghizistan. Après trois années en qualité de conseiller chez Intercooperation (politique sylvicole, commerce des produits sylvicoles), il est parti au Bhoutan pour Helvetas en 2009. Depuis 2013, il dirige l’équipe de conseillers Helvetas pour l’environnement et le climat.
16 Formation
SUCCÈS D’APPRENTISSAGE Au Burkina Faso, les enfants et les jeunes ont la possibilité de reprendre leur formation scolaire et d’achever un apprentissage dans des centres de formation locaux. En 2013, HELVETAS Swiss Intercooperation a réalisé 33 projets pour la formation en investissant CHF 17’894’202.
L’État veut ériger un centre de formation professionnelle dans chaque commune afin de permettre aux enfants de reprendre leur formation scolaire et apprendre un métier. Mais comme pour de nombreux projets, l’argent manque pour réaliser ces plans à l’échelle nationale. Helvetas a commencé à soutenir la formation professionnelle en 2009. Depuis, quatre centres ont été ouverts dans l’est du Burkina Faso. 375 enfants et adolescents (dont 142 filles et jeunes femmes) ont pu rattraper la matière manquée ou suivre une formation professionnelle de plusieurs années. Helvetas intègre la population dans la planification scolaire, pour définir des lieux de construction de centres et les attentes locales en compétences professionnelles. Ce sont surtout les formations de base en agriculture qui sont demandées. À cela s’ajoutent des
formations sur plusieurs années, avec des stages pratiques, pour devenir menuisier ou maçon, couturière, coiffeuse ou mécanicien. Pour la formation de mécanicien, les centres collaborent avec l’organisation «Des vélos pour l’Afrique» qui rassemble des vélos usagés et en partie défectueux en Suisse et les fait parvenir à des institutions africaines. Les centres de formation existent mais cela n’implique pas que les enfants et les jeunes peuvent s’y rendre. Dans les régions rurales reculées, comme ici au Burkina Faso, la formation scolaire est dans une situation fragile. Comme dans la Suisse paysanne du 19e siècle, nombre de familles ne comprennent pas pourquoi leurs enfants ont besoin d’une formation scolaire pour ensuite travailler aux champs. Helvetas soutient des «mères de formation», à savoir des femmes expérimentées et respectées qui expliquent aux parents concernés par les différents centres l’utilité de se former. Diapoa Yonli en a profité. «C’était mon idée de suivre une formation de couturière, avance-t-elle. Et mes parents m’ont permis de la réaliser.» Le fait que l’école est fermée pendant les trois mois de la saison des pluies, permettant que les enfants aident dans les champs, y a peut-être contribué. Nos aînés s’en souviennent: voici moins de cent ans, les écoles suisses situées dans les campagnes fermaient leurs portes durant la saison des foins et des récoltes.
Couturières. Des femmes actives qui décident elles-mêmes du moment de leur mariage. © Simon B. Opladen
«J’ai arrêté l’école tôt pour aider à la maison, explique Diapoa Yonli, une jeune fille de 19 ans. J’ai alors réalisé que toutes les filles ayant quitté l’école prématurément sont rapidement mariées. Cela m’a fait peur car je ne le souhaitais pas du tout.» C’est ainsi qu’elle a rattrapé sa formation de base avant d’accomplir une formation de couturière au sein du centre de formation professionnelle de son village, Tansara, dans l’est du Burkina Faso. L’abandon scolaire de Diapoa n’est pas une exception. Au Burkina Faso, à peine un enfant sur deux termine les neuf ans de l’école élémentaire.
© Simon B. Opladen
BURKINA FASO: UN MÉTIER APRÈS L’ARRÊT DE L’ÉCOLE
Mécanicien. Une profession qui contribue à la mobilité et au développement.
17 «Je n’avais jusque-là jamais touché à une machine à coudre. Je suis maintenant en deuxième année de formation et cela me plaît. Je fais déjà des vêtements que je peux vendre. J’aide ainsi ma famille et c’est aussi la raison pour laquelle je suis l’école»
© Simon B. Opladen
Diapoa Yonli, 19 ans, couturière en formation
73 mios de jeunes sont sans emploi à l’échelle mondiale.
72’263
jeunes ont commencé une formation professionnelle en 2013 grâce à Helvetas.
SERVICES DE CONSEILS: STRATÉGIES Pour que les projets d’Helvetas soient efficaces, leur intégration dans les politiques nationales des pays partenaires est déterminante. Mais les responsables locaux se concentrent trop souvent sur le travail opérationnel quotidien et en oublient l’importante interconnexion stratégique avec les autorités. Il en va de même dans le domaine de l’éducation. En sa qualité de conseiller en éducation, Tengandé François Niada concilie l’opérationnel et le stratégique pour un meilleur rayonnement des projets sur les institutions nationales. Parlant de son travail, il dit: «Parfois j’agis comme la mauvaise – ou la bonne – conscience stratégique pour les responsables de projets qui mettent tout leur cœur et leur énergie dans le travail opérationnel.»
128’367 écoliers et jeunes ont fréquenté une école primaire en 2013.
Tengandé François Niada Hanhart est conseiller pour les projets de formation en Afrique occidentale. Il a étudié la linguistique à l’université de Ouagadougou ainsi que les sciences de l’éducation à l’université de Fribourg. Il a travaillé durant 20 ans en qualité de responsable de programme et de conseiller pour les questions relatives à la formation auprès de la DDC, de l’UNESCO, d’Enfants du Monde, etc. avant de rejoindre Helvetas en 2013.
18 Démocratie et paix
FEMMES CITOYENNES Au Guatemala, les jeunes et les femmes apprennent à intervenir avec assurance pour défendre leurs intérêts. En 2013, HELVETAS Swiss Intercooperation a réalisé 64 projets pour la démocratie et la paix en investissant CHF 16’970’524.
Rosario Elizabet Ordoñez est une jeune femme indigène, ce qui rend difficile de remplir à un rôle politique. Elle affirme cependant: «J’ai appris à me faire entendre lors de réunions. J’y déclare que nous, les jeunes, avons des droits et qu’il nous faut des moyens publics pour pouvoir construire quelque chose. Me lever et donner mon avis, ce sont les choses les plus importantes que j’ai apprises grâce au projet SERVIME.» SERVIME renforce la société civile à travers ses associations et communautés d’intérêts, améliore les services des communes et forme les autorités locales. Dans 40 communes du haut plateau occidental, les femmes indigènes et les jeunes, en priorité, sont encouragés à participer activement à l’organisation d’une société civile et à se faire élire dans des services communaux. Cela se fait à travers des formations reconnues par un diplôme décerné aux femmes fonctionnaires, aux instructrices et aux membres de conseils de développement villageois,
ainsi qu’en documentant les actions menées par la société civile, en menant des tables rondes durant lesquelles les jeunes expriment leurs intérêts communs, en accompagnant des groupes de jeunes qui exercent et renforcent leur capacité d’expression via le théâtre, les films, la danse, l’artisanat ou les nouveaux médias. Helvetas est active au Guatemala depuis 1972. Dans les premiers temps, son engagement s’est concentré sur des projets d’eau potable et d’hygiène communautaire, sur l’amélioration de l’agriculture et de la sylviculture, sur les revenus. Ces dernières années, agir au niveau des autorités nationales et de la société civile a pris toujours plus d’importance.
Danse des masques. Par le théâtre, des jeunes expliquent les alternatives écologiques et démocratiques.
Comme d’autres pays en développement, le Guatemala a décentralisé d’importantes parties de son système administratif. Les autorités locales sont chargées de nouvelles tâches pour la planification et la construction d’infrastructures, l’accès aux soins médicaux ou à la formation. Mais pour nombre de personnes employées dans l’administration, il est difficile d’y faire face. Helvetas les forme pour que les services intègrent les groupes défavorisés dans leur travail et que des comptes soient rendus à la population. Afin d’en garantir l’efficacité, Helvetas ne travaille qu’avec les communes déjà engagées par elles-mêmes sur cette voie et qui, comme les directives nationales le prévoient, ont ouvert un bureau pour la promotion des femmes.
Se lancer. Des femmes se préparent à entrer activement dans la vie publique
© HELVETAS Swiss Intercooperation
Au Guatemala, les institutions et administrations de l’État sont aux mains d’une petite minorité. Depuis la conquête espagnole, les indigènes sont exclus des services publics et ont perdu confiance à l’égard de l’État. Les femmes peuvent accéder aux fonctions politiques depuis peu. Cette possibilité n’est pas offerte aux jeunes qui, pour la plupart, se détournent de l’engagement public.
© Flurina Rothenberger
GUATEMALA: SOUTIEN AUX INDIGÈNES, AUX FEMMES ET AUX JEUNES
19
«Helvetas nous a donné les outils afin de mesurer nos possibilités et de nous impliquer en faveur des jeunes et des femmes»
20%
des parlementaires dans le monde sont des femmes en 2013, contre 14% en 2000.
© Ana Isabel Mendoza
Rosario Elizabet Ordoñez, 22 ans, activiste de la jeunesse à San Martin Chiquito, dans le sud-ouest du Guatemala
135’434
personnes ont suivi en 2013 grâce à Helvetas des cours pour la démocratie, l’administration et les droits civiques.
SERVICES DE CONSEILS: DÉCENTRALISATION Après des décennies de communisme, l’Albanie met en place des structures démocratiques décentralisées dans l’espoir d’une adhésion à l’UE. Sur mandat de la DDC, Helvetas renforce les aptitudes des autorités locales dans le nord du pays. Il s’agit ici essentiellement de planification stratégique et de budgétisation, de valorisation ou d’élimination des déchets ainsi que de services administratifs en ligne. Collaborant avec des institutions nationales, Helvetas intègre au processus les expériences faites dans d’autres parties du pays. Sarah Byrne, conseillère pour l’administration locale, analyse ces expériences et les présente sur une plateforme en ligne afin que d’autres collaborateurs puissent en profiter.
1’892
projets de développement ont été réalisés en 2013 dans les villages, districts ou provinces. . Sarah Byrne est conseillère pour l’administration locale et a étudié à l’Institut des hautes études internationales et du développement IUHEID de Genève; elle rédige actuellement une thèse de doctorat à l’université de Zurich. En sa qualité de spécialiste de l’administration locale et de l’obligation de redevabilité, elle a travaillé en Afrique du Sud ainsi que dans les Balkans.
20 Nos réalisations
POUR UNE VIE MEILLEURE Afrique
Le développement a besoin d‘espoir. Helvetas se joint aux personnes qui prennent leur destin en main pour améliorer leur vie et celles de leurs communautés.
259’223 personnes
Asie et Europe de l’Est
182’755
personnes
Amérique latin/ Caraïbes
27’222
personnes
L’EAU: UN DROIT HUMAIN Près d’un demi million de personnes ont accédé à de l’eau potable et/ou à des installations sanitaires de base grâce à Helvetas en 2013.
dans le monde
469’200 personnes
AGRICULTURE: DE NOUVEAUX MARCHÉS Plus de 350’000 personnes ont appris à mieux commercialiser leurs produits.
dans le monde
351’035
personnes
Asie et Europe de l’Est Afrique
154’958 personnes
Amérique latin/ Caraïbes
17’820 personnes
178’257 personnes
21
DÉMOCRATIE ET PAIX: UN BÉNÉFICE POUR TOUS 135’000 hommes et femmes ont suivi une formation sur la démocratie, sur leur droits personnels et sur l’administration décentralisée.
dans le monde Asie et Europe de l’Est
135’434 personnes
90’762 personnes
Amérique Latine/ Caraïbes
28’343 personnes
Afrique
16’329 personnes
FORMATION: POUR L’AVENIR DE LA JEUNESSE 200’000 enfants et jeunes ont eu accès à une formation scolaire ou professionnelle.
Amérique Latine/Caraïbes
27’910 personnes
Afrique
130’387 personnes Total
94’146
Asie et Europe de l’Est
42’333 personnes
106’484
Total
dans le monde
200’630 personnes
22 Étude d’impact
DE LA SOURCE AUX VERRES Promouvoir l’approvisionnement en eau potable et la sensibilisation aux questions d’hygiène est au centre des compétences d’Helvetas depuis plus de 40 ans. En 2013, à la demande d’HELVETAS Swiss Intercooperation, des spécialistes externes ont examiné l’efficacité de deux projets, l’un au Bénin et l’autre au Vietnam.
Au Bénin, Isabel Günther de l’EPF de Zurich a examiné un projet d’amélioration d’ouvrages d’eau potable dans des communautés marginalisées et un projet d’eau potable dans des écoles et centres de santé. Au Vietnam, une équipe de l’EAWAG a cherché à connaître le nombre de foyers consommant de l’eau potable et combien d’entre eux désinfectent l’eau à l’aide de la méthode SODIS, soit en exposant au soleil des bouteilles en PET remplies d’eau.
Dans l’étude de l’EPF, la qualité de l’eau a non seulement été vérifiée directement dans les puits mais également dans le verre des consommateurs. Les résultats sont éloquents. Grâce aux mesures d’assainissement, l’eau prélevée dans les puits est devenue nettement plus sûre. Le taux de contamination des puits dans les villages était de 43% mais a reculé de
Aménagements. Pour que l’eau tirée de la fontaine reste propre.
Eau. Elle reste salubre grâce à de bonnes infrastructures et un entretien compétent. © Stéphane Brabant
Des puits protégés au Bénin Dans le nord du Bénin, Helvetas soutient sous l’angle technique, financier et institutionnel la construction de puits d’eau potable dans des villages reculés, dans des centres de santé et des écoles. Dans le cadre des projets d’Helvetas, les puits contaminés par des bactéries sont couverts et dotés d’une pompe manuelle. En l’espace de trois ans, 152 puits approvisionnant 230 000 villageois et 18 000 écoliers ou des personnes malades ont pu être rénovés. Ce procédé simple et peu onéreux a été primé par la Banque mondiale.
Construction d’une fontaine. Le premier pas sur le chemin difficile pour l’eau potable.
© Stéphane Brabant
© Stéphane Brabant
BÉNIN ET VIETNAM: SENSIBILISATION À L’HYGIÈNE
© Daniel Valenghi
23
près de moitié. En ce qui concerne les puits des centres de santé ou des écoles, le taux de bactéries a même diminué de deux tiers. Cependant la garantie d’une plus grande hygiène conférée par les puits transformés se réduit à cause du transport et de la mauvaise conservation de l’eau. Les récipients malpropres, le stockage inapproprié et les mains sales contaminent l’eau au point que déterminer si le contenu de la tasse métallique ou du bol vient d’un puits rénové ou non devient impossible. Les résultats confirment les observations effectuées aujourd’hui dans de nombreux pays: le transport du puits vers les foyers ainsi que la conservation de l’eau représentent le point central du travail à mener par les spécialistes de l’eau du monde. Tel est aussi le cas chez Helvetas. SODIS au Vietnam En 2004, Helvetas a commencé à faire connaître la méthode SODIS dans le delta du Mékong, dans le sud du Vietnam et à promouvoir l’éducation à l’hygiène au sein des familles et des écoles. Ce projet a été mené en étroite collaboration avec l’Union des femmes vietnamiennes, une organisation en faveur des femmes, proche du parti et du gouvernement, qui compte 13 millions de membres. En 2013, les spécialistes EAWAG que sont Max Friedrich et le professeur Hans Joachim Mosler ont réalisé une étude dans deux provinces, analysant l’accueil de la population à la sensibilisation à une eau sûre et à la méthode SODIS. Ils ont visité 649 foyers situés à l’intérieur et en dehors de la zone du projet. L’enquête montre que 80% des foyers boivent de l’eau potable. Dans la zone du projet, ce taux monte à 90%. La plupart des foyers font bouillir l’eau avant de la consommer ou se procurent de grandes bouteilles vendues à bas prix dans le
Sensibilisation. Des affiches et des tracts expliquent l’action des rayons du soleil sur les microbes infestant l’eau.
commerce. Dans le cadre du projet, un foyer sur quatre désinfecte l’eau à l’aide de la méthode SODIS. Les personnes utilisant cette méthode déclarent qu’elles désinfectaient déjà leur eau avant. Mais grâce à ce projet, c’est une méthode simple et bon marché qui est désormais connue. Ainsi les foyers les plus pauvres appliquent SODIS plus souvent que la moyenne. L’intérêt pour les questions relatives à l’hygiène et à la qualité de l’eau est étonnamment élevé. 90% des foyers ont de l’eau sûre et les personnes se lavent régulièrement les mains dans 95% des foyers. Le fait qu’à peine 56% des personnes interrogées aient aménagé des latrines dans leur foyer est d’autant plus décevant. Même dans la zone du projet où des tracts, affiches, réunions, messages radiophoniques et télévisuels parlent d’hygiène, cette valeur ne s’élève qu’à 59%. Une nouvelle orientation L’analyse autocritique de son travail et l’apprentissage tiré de difficultés et d’erreurs font partie de la stratégie d’Helvetas. Les études d’impact offrent une
vision extérieure et remettent en question les évidences. Elles permettent de vérifier les approches des projets et d’utiliser les moyens avec plus d’efficacité. Les résultats des deux études sur l’eau potable ont amené Helvetas à renforcer la sensibilisation à l’hygiène et à analyser les facteurs qui poussent les personnes à modifier leurs habitudes en la matière. Au Vietnam, la méthode SODIS n’est plus propagée globalement mais est orientée vers les personnes pauvres et les foyers éloignés des systèmes d’approvisionnement en eau villageois. Les moyens qui se sont révélés les plus efficaces à cet effet sont les réunions et les affiches accrochées dans les foyers. Helvetas a toujours attribué beaucoup d’importance à l’intégration des projets d’eau au sein de la société civile et à la sensibilisation à l’hygiène. Avec sa nouvelle stratégie, Helvetas insiste encore plus sur le changement des habitudes dans la mise en pratique par les ménages. Helvetas n’est pas seule en cela, elle est en bonne compagnie car la sensibilisation à l’hygiène et au transport sécurisé de l’eau potable est la priorité des spécialistes de l’eau à l’échelle mondiale.
24 Essai
QUAND L’ÉTAT EST FRAGILE Plus d’un tiers des pays partenaires d’Helvetas sont des «États fragiles», c’est-à-dire des pays dans lesquels le quotidien est marqué par la pauvreté, la violence et la mauvaise gouvernance. Pour apporter une aide efficace dans ces pays, des approches adaptées et beaucoup de patience sont nécessaires.
Le cercle vicieux de l’effondrement de l’État, de la violence et de la pauvreté, désigné à l’heure actuelle par le concept de fragilité, a touché de plus en plus de pays en développement au cours des dernières années. Plus de 1,5 milliard de personnes vivent dans de tels États. Plus d’un tiers des 33 pays partenaires d’Helvetas figurent sur la liste des États fragiles de l’OCDE. Il n’existe aucune définition homogène de la fragilité, mais les États fragiles se caractérisent via une série de symptômes de base. Leurs gouvernements ne sont pas capables ou ne veulent pas remplir les prestations de base étatiques, par exemple en matière de formation ou de santé, ni garantir l’État de droit et le respect des droits humains. Le plus souvent, les pays fragiles ne sont pas à même d’assurer la sécurité intérieure ou extérieure. Cette situation peut découler de la perte du monopole du pouvoir ou de l’appropriation des institutions étatiques par une minorité poursuivant une politique orientée exclusivement sur ses propres intérêts. La corruption, l’arbitraire et la violence en sont toujours les conséquences.
© Flurina Rothenberger
COOPÉRATION INTERNATIONALE DURABLE tremblement de terre de 2010 n’est pas la cause de la misère actuelle. Il a plutôt révélé les failles d’un État qui ne trouve pas de réponses adaptées aux difficultés permanentes. En Afghanistan, une guerre de trente-cinq ans, toujours en cours dans des parties du pays et de la société, a ruiné non seulement les institutions étatiques mais aussi presque toutes les impulsions en faveur d’une société civile, ce qui a conduit à une plus grande insécurité. Au Laos règne un parti dépourvu de légitimité démocratique suffisante, qui exclut d’importantes franges de la population et cède les ressources du pays à des tiers selon des conditions opaques.
L’État autoritaire ou inexistant Les motifs pour lesquels les États ne s’acquittent pas ou insuffisamment de leurs responsabilités sont illustrés par trois pays partenaires d’Helvetas.
Trois situations – trois stratégies Dans les États fragiles, les organisations non gouvernementales (ONG) ont un grand avantage: contrairement aux acteurs étatiques du développement, qui presque impérativement dépendent d’interlocuteurs eux aussi étatiques, les ONG peuvent travailler là où les structures des pouvoirs publics font défaut. Il est cependant essentiel que ces ONG soient perçues comme indépendantes et pacifiques, qu’elles agissent de manière impartiale et entretiennent de bonnes relations fondées sur la confiance avec les partenaires locaux.
Haïti est un pays dont les institutions étatiques sont extrêmement faibles. Le
Dans des pays pratiquement en ruines comme Haïti, les structures de l’État font
Haïti. Responsabilisation et initiatives locales où les structures étatiques manquent.
défaut et aussi les organisations civiles comme les comités de village, les coopératives, les associations de paysans et les comités de l’eau, qui peuvent porter des projets et assurer leur durabilité. Cela rend le transfert des projets vers la prise de responsabilité de la population particulièrement difficile. La mise en place et le renforcement des partenaires locaux ou organisations de base sont plus importants dans les États fragiles qu’ailleurs. Tant que les structures étatiques existent à peine, la société civile a le pouvoir, ou plutôt a le devoir, d’assumer les tâches publiques. Mais comme les organisations de base ne peuvent pas remplacer l’État à long terme, Helvetas s’est engagée plus intensément en Haïti après le tremblement de terre de 2010 pour renforcer les institutions étatiques. Dans le cadre de mesures d’aide d’urgence qui ont souvent la priorité dans
© HELVETAS Swiss Interccoperation
25 des pays fragiles, le temps nécessaire pour le renforcement d’institutions et les questions de gouvernance manque. C’est pourquoi Helvetas allie toujours les interventions à court terme, assurant la survie, à des projets à plus long terme qui encouragent l’autonomie locale et le développement durable. Ce travail en Haïti est particulièrement exigeant et le comité central a décidé en 2013 de soumettre ce programme à une évaluation, en collaboration avec la DDC. Dans des États marqués par la violence et les conflits armés comme l’Afghanistan, le Mali, le Pakistan et le Sri Lanka, les ONG doivent orienter leur travail pour réduire les hostilités. Le savoir faire en gestion des conflits acquis par Helvetas est appliqué dans de tels pays. Face à des situations de tensions, nous veillons à ne pas les exacerber mais à les atténuer à travers notre travail. Avant chaque intervention, nous analysons quelles sont les parties en présence, où se situent les conflits et leurs causes, et l’impact que notre action peut avoir. La sécurité des collaborateurs est un défi de taille. Dans les régions en guerre, Helvetas doit prendre des précautions de sécurité onéreuses et de grande ampleur, mettre en place des systèmes de communication et d’alerte, améliorer les dispositifs de protection des bâtiments et organiser des formations sur la sécurité. L’acceptation par la population est toutefois prioritaire. Les communautés villageoises qui estiment le travail d’une organisation s’impliquent pour l’intégrité des collaborateurs, influencent les parties en conflit et mettent en garde contre les troubles potentiels. Sans la confiance de la population, mener des projets dans des contextes fragiles serait impossible. Qu’Helvetas puisse être active dans un environnement aussi difficile que celui de l’Afghanistan vaut comme certification de la qualité de son travail. Dans les États autoritaires comme le Laos, la promotion des sociétés civiles locales est au centre de notre engagement. Pour que les droits humains soient respectés, Helvetas mise ici sur un dialogue aussi large que possible avec le gouvernement.
Afghanistan. Travail pour la paix et le développement.
La coopération au développement est toujours politique. Elle empiète implicitement ou explicitement dans les rapports de forces existants et suscite des débats sur des visions de société. Au-delà des limites des différents projets, nous devons concevoir notre travail comme une contribution aux modifications d’un système. L’expulsion de la directrice de programme d’Helvetas au Laos, qui a dû quitter le pays dans un délai de 48 heures en décembre 2012, montre que les gouvernements n’apprécient pas toujours cet aspect. Demeurer ou partir? Dans son travail, Helvetas ne recherche pas prioritairement les États fragiles, mais s’oriente sur les possibilités de lutte contre la pauvreté. Helvetas ne quitte pas un pays partenaire lorsque la situation devient difficile. La décision de fermer un programme n’est prise que s’il s’avère que l’aide au développement n’a plus du tout ou très peu d’impact, ou si le travail devient impossible à long terme pour des raisons de sécurité. Mais tant que la possibilité existe pour la population locale de soutenir et de reprendre un jour les projets, Helvetas reste dans le pays. En Haïti, nous avons approfondi la question de savoir si les conditions étaient réunies pour rester et si les autorités ainsi que des groupes de personnes s’enga-
geaient pour assurer la pérennité des projets. Nous avons choisi de rester parce que nous savons que les changements en profondeur nécessitent une à deux générations et parce que nous voulons apporter notre contribution à l’accélération de ce processus. Notre patience a toujours été récompensée. Pendant la guerre civile au Népal, le travail des ONG a été rendu presque impossible par moments. Durant cette période, Helvetas a compté sur son ancrage dans la population et est restée dans le pays, comme l’a fait la DDC. Aujourd’hui, le programme au Népal est l’un des plus fructueux de tous. Des ressources insoupçonnées se révèlent souvent dans les États fragiles. En Birmanie/Myanmar, où Helvetas met en place un programme, des organisations dynamiques de la société civile, invisibles de l’extérieur, se sont formées sous la dictature militaire. Elles affirment aujourd’hui qu’elles ont dû beaucoup lutter, qu’elles se sont engagées sans aide extérieure notable et qu’elles savent maintenant exactement ce qu’elles veulent. Pour la coopération au développement, ce sont de bonnes nouvelles, d’autant plus émanant d’anciens États fragiles. Remo Gesù, codirecteur des programmes internationaux
26 Commerce équitable
MARQUE DE QUALITÉ Le commerce équitable a le vent en poupe. Avec sa nouvelle ligne de textiles, le FAIRSHOP d’Helvetas se positionne avec succès sur un marché dominé par les enseignes à bas prix et les marques de luxe.
Coton bio. Une contribution à la santé des personnes et des sols cultivés.
Mode. Des vêtements pour des personnes qui lient style et consommation responsable. © HELVETAS Swiss Intercooperation
Le Fairshop d’Helvetas l’a compris très tôt et est devenu une adresse où les consommateurs avertis, ouverts à la nouveauté, achètent des produits équitables, par exemple la verrerie du Guatemala, la maroquinerie du Paraguay, des cafés de choix et du chocolat fin. Un nouveau pas vers les consommateurs a conduit le Fairshop à revoir sa ligne de textiles et à proposer ses propres articles. Eliane Ceschi, styliste, a imaginé cette nouvelle collection. Grâce à ses créations élégantes et sobres, son nom était connu au-delà de nos frontières avant de commencer son travail chez Helvetas en 2013. En automne de cette même année, le Fairshop a présenté les premières pièces de sa collection, soit des t-shirts et des joggings qui se différencient par des détails subtils et discrets. Avec une ligne personnalisée de textiles, le Fairshop élargit sa clientèle et peut influer sur un élément supplémentaire de la chaîne de production du coton: le design.
© Tanja Demarmels
Le commerce équitable rend le monde meilleur. Les planteuses de café, les artisans, les tisserandes ou les cultivateurs de coton qui reçoivent des prix corrects pour leurs produits le certifient. Mais si ce commerce souhaite devenir plus qu’une alternative pour quelques dizaines ou centaines de milliers de familles d’agriculteurs. il doit répondre aux exigences nouvelles des consommateurs. Il faut proposer des produits qui se distinguent par leur qualité, leur bon goût et leur design, et toucher une large clientèle.
© Michele Limina
DESIGN ÉQUITABLE: ENTRER DANS UN MARCHÉ COMPÉTITIF
Les débuts du Fairshop dans le secteur du textile coïncident avec une importante commande de la compagnie aérienne Swiss, qui a fait confectionner 5600 polos en coton bio du Mali pour ses passagers voyageant en classe affaires. Cette commande exceptionnelle a montré que le Fairshop peut relever les défis et honorer des commandes importantes. 2013 a aussi été une année réussie sur le plan commercial. Malgré son absence au marché de Noël de Zurich et la fermeture de la boutique de Lausanne, le chiffre d’affaires a progressé légèrement pour atteindre 3,43 millions de francs. Les ventes du secteur du textile ont fait un bond de 25 %. Les commandes en ligne ont encore gagné du terrain: plus d’un quart du chiffre d’affaires y a été enregistré.
Recyclage. Un travail bien payé pour créer de beaux objets à partir de vieilles boîtes de conserve.
Avec sa propre collection textile et une augmentation de ses ventes en ligne, le Fairshop, sans abandonner le concept de magasin solidaire, se positionne aussi hors des milieux traditionnels du commerce équitable.
27 «Les commandes d’Helvetas sont plus importantes et conséquentes que toutes les autres. Si tout va bien, nous pourrons peut-être construire plus tard une maison plus grande avec des chambres pour les touristes»
© RK Manandhar
Joseph Razanamahefa, producteur d’objets en fer-blanc à Madagascar
1%
du coton produit dans la monde est issu de la production bio.
851’107
CHF est le montant des ventes des textiles du FAIRSHOP durant l’année 2013, soit 25 % du chiffre d’affaires total.
LA PORCELAINE: DU VIETNAM À LA PISTE DE SKI Le ski et le snowboard sont sa passion. Il rêvait d’avoir son propre bar. Erlend Gass a allié sa passion à son rêve pour ouvrir un local d’un genre particulier à Grindelwald: un ancien car postal qu’il a lui-même transformé en bar. Dans le Bus Stop, selon le nom donné à son bar après-ski, il sert aux skieurs épuisés ou d’humeur festive du café, des boissons chaudes et des boissons alcoolisées. Il a trouvé la vaisselle qu’il utilise dans le Fairshop d’Helvetas. Il sert son «Café Huile Moteur» et le «Café la Chauffeuse» dans des tasses Phong-Nha du Vietnam. «Les tasses du commerce équitable sont tout aussi exceptionnelles que le Bus Stop, affirme Erlend Gass. De plus, elles sont devenues un souvenir convoité à ramener. Il faudra bientôt que je passe une nouvelle commande.»
430 mios de francs représentent la vente de produits équitables en Suisse en 2013, soit 15,5 % de plus qu’en 2012.
Après une formation de dessinateur en bâtiment, Erlend Gass a essentiellement travaillé à Grindelwald, dans le métier qu’il a appris, ou en qualité de moniteur de snowboard, de cuisinier ou comme agent dans une société de publicité.
28 Projets en Suisse
SOLIDARITÉ VERSUS COMPASSION Durant les 30 dernières années, les idées que le public se fait de l’«aide au développement» ont peu évolué. La réalité des projets est cependant différente à l’heure actuelle. Si l’action solidaire doit être à nouveau renforcée au sein de la population en Suisse, les attentes envers la coopération au développement doivent être repensées. Cela nécessite un travail d’information et de sensibilisation approfondi.
Les organisations d’entraide ne sont pas entièrement étrangères à cette perception déformée. Nous avons très longtemps véhiculé dans notre communication l’image des «donateurs» puissants et des «bénéficiaires» reconnaissants. Le conflit entre les objectifs de récolte de fonds et ceux de l’information est marqué par des images d’enfants rayonnants et des familles paysannes heureuses. Les causes de la pauvreté, de la faim, de la guerre et de la mauvaise gouvernance demeurent trop souvent en arrière-plan. Aussi chez Helvetas. Depuis les grands concerts Live Aid des années 1980, la représentation de la pauvreté mondiale a peu évolué. Ni les informations accompagnant les Objectifs du Millénaire fixés par l’ONU, ni la pétition «0,7% ‒– ensemble contre la pauvreté» ‒ n’y ont changé quelque chose. Même les personnes engagées atteignent rapidement leurs limites lors de discussions sur le commerce équitable, la gouvernance ou l’efficacité de l’aide. Une étude de l’institut GfS réalisée en 2010 sur mandat de la DDC et d’Alliance
Sud a mis en garde: l’opinion publique tend à une «diminution de la sensibilisation à la problématique» et voit «la suffisance des informations s’élever» concernant les questions de coopération au développement. Par rapport à l’étude précédente faite en 2004, le sentiment de coresponsabilité et de solidarité était en net recul. La volonté de contribuer individuellement à l’aide au développement ou de se satisfaire d’un mode de vie plus modeste au profit des pauvres était moins présente. En raison de la présentation toujours plus critique et souvent populiste de la coopération au développement dans les médias et à la réaction contrariée de certains lecteurs, nous pouvons craindre une nouvelle érosion de la volonté d’aider parmi la population. En réaction, les organisations d’entraide intensifient et professionnalisent leur communication. Essentiellement en matière de collecte de fonds. Le succès est au rendez-vous, comme le montrent les nouvelles statistiques de dons du ZEWO. En 2013, Helvetas a elle aussi reçu des dons dépassant les anciens résultats records. Cependant, pour que la solidarité des donateurs et sympathisants perdure, un travail de sensibilisation et d’information approfondi s’appuyant sur la réalité de la coopération, telle que délivrée dans ce rapport annuel, s’avère nécessaire. C’est pourquoi Helvetas renforce son engagement pour ces questions, par exemple dans les débats politiques, et s’engage afin que le développement du-
Lobbying. Pétition pour une politique de développement qui fournit l’appui nécessaire aux projets pour l’eau. © Michele Limina
La coopération au développement suisse se bat contre vents et marées. L’image péjorative du «coopérant naïf» est à présent aussi utilisée par des politiciens engagés à gauche. Parallèlement, des attentes excessives sont formulées à l’égard de la coopération au développement. Elle est censée vaincre la pauvreté, la faim et la misère du monde.
© Jessica Valloncini
DÉPASSER LES REPRÉSENTATIONS CLASSIQUES DE L’AIDE
Actions. Des excréments artificiels pour revendiquer des structures sanitaires de base.
rable soit ancré dans le futur programme d’études 21. Une telle action aura certainement peu d’impact médiatique, mais pour faire vivre la solidarité entre les générations futures et les populations les plus pauvres, l’implication d’Helvetas est nécessaire.
© Thomas Kozlik
29
«Super thématique pour une exposition. Faites la connaître à un large public! Beaucoup de gens encore pourraient apprendre sur l’alimentation. Cool! Super!» Commentaire relevé dans le livre réservé aux visiteurs de l’exposition «Nous mangeons le monde»
30’635
personnes ont visité l’exposition d’Helvetas sur la nourriture, la consommation et l’environnement à Aarau.
88’200
20’187
foyers ont reçu notre magazine «Partenaires», traitant des questions de développement.
clics permettant de visionner les vidéos du concours d’Helvetas «Clip Award» 2013 ont été enregistrés.
EXPOSITION: «NOUS MANGEONS LE MONDE»
Beatrice Burgherr a coordonné l’exposition «Nous mangeons le monde». Après une licence en langue et un diplôme de troisième cycle en gestion culturelle, elle a travaillé au Mexique ainsi qu’en qualité de coordinatrice des jeunes pour le Conseil de l’Europe et l’UE. Elle conçoit des manifestations et expositions chez Helvetas depuis 1999.
D’où viennent nos aliments? Comment sont-ils produits? Quelles sont les conséquences de nos achats sur l’environnement et sur la vie d’autres personnes? Les visiteurs de la nouvelle exposition Helvetas «Nous mangeons le monde», parmi eux 6000 jeunes issus de 284 classes, se sont penchés sur ces questions. Un tour du monde imaginaire explique les effets de la spéculation, de la mentalité de «trouver le meilleur prix» et des subventions agricoles européennes sur les pays en développement. En 2013, «Nous mangeons le monde» a ouvert ses portes durant huit mois au Naturama d’Aarau. Ses prochaines étapes sont Berne et Zurich notamment. Cette exposition a été rendue possible grâce à la fondation Mercator Suisse, au SECO, au Service de développement du Liechtenstein ainsi qu’à la fondation Ernst Göhner.
30 Finances
FINANCES
BILAN ACTIFS
Les chiffres les plus importants du rapport financier 2013: • Grâce à de nouvelles recettes de dons d’un montant très réjouissant de plus de CHF 28,6 millions, nous avons pu clore l’année financière écoulée sur un résultat positif. • Les contributions fédérales de la Direction du développement et de la coopération (DDC) de CHF 73,8 millions ont représenté le poste le plus élevé conformément à l’accord contractuel. • Les mandats des services de conseils participent aux recettes avec CHF 3,3 millions. • CHF 107,6 millions ont été investis dans nos programmes internationaux, soit une augmentation de CHF 15,7 millions. • CHF 1,8 millions ont été utilisés en Suisse pour la coordination et l’accompagnement des programmes internationaux. • Les dépenses pour le travail d’information, de sensibilisation et associatif en Suisse représentent CHF 5,7 millions. • Les dépenses pour le travail de fundraising et de la directiongénérale sont restées stables à CHF 10,3 millions. Les réviseurs de KPMG AG ont vérifié la comptabilité et les comptes annuels et les ont approuvés. Leur rapport de révision et le rapport financier 2013 d’HELVETAS Swiss Intercooperation peuvent être téléchargés à partir de www.helvetas.ch/rapportannuel
31.12.2013 en CHF
31.12.2012 en CHF
31’573’997.15 15’758’610.61 1’592’561.01 972’249.39
32’036’420.86 13’544’774.30 1’518’833.69 825’993.12
17’840’998.46 10’096’455.99 77’834’872.61
12’420’004.70 11’817’120.92 72’163’147.59
607’491.19 1’053’309.96 82’311.95 1’743’113.10
603’200.02 1’151’391.50 40’936.30 1’795’527.82
79’577’985.71
73’958’675.41
Engagements Régularisation des passifs Capital étranger à court terme
3’575’088.06 42’251’726.00 45’826’814.06
2’624’083.57 38’714’565.15 41’338’648.72
Réserves Capital étranger à long terme
1’679’139.48 1’679’139.48
1’598’454.48 1’598’454.48
47’505’953.54
42’937’103.20
1’743’110.89
1’910’383.74
Capital libre amassé Capital lié amassé Capital d’organisation
16’710’760.38 13’618’160.90 30’328’921.28
15’493’027.57 13’618’160.90 29’111’188.47
Total des Passifs
79’577’985.71
73’958’675.41
Liquidités Titres Créances Stocks de marchandises Fortune nette dans les pays de projets Régularisation des actifs Fonds de roulement Immobilisations corporelles Placements immatériels Placements financiers Fortune de placement Total des Actifs
PASSIFS
Capital étranger Capital de fonds lié
31 RECETTES
COMPTE D’EXPLOITATION RENDEMENT Cotisations des membres Dons de pouvoirs publics Legs
(Total CHF 134’134’354.87) 2013 en CHF 3’008’174.58 21’846’283.53 3’785’676.09
2012 en CHF 3’027’662.93 20’100’386.63 935’681.13
5 67 1 4
2
Produit de l’acquisition de fonds
28’640’134.20
24’063’730.69
Contributions de la DDC aux programmes Mandats de la DDC Contributions d’organisations aux projets Recettes services de conseils Recettes du commerce équitable Autres revenus d’exploitation
10’700’000.00 63’124’859.60 24’226’975.68 3’263’776.75 3’426’173.15 752’435.49
10’700’000.00 53’738’859.86 19’954’828.80 3’414’420.89 3’400’448.62 295’288.79
Revenus des prestations fournies
105’494’220.67
91’503’846.96
Produit d’exploitation
134’134’354.87
115’567’577.65
32’843’316.84 43’958’679.83 19’222’185.81 11’572’756.00 1’765’223.80
28’863’317.68 37’955’016.38 15’253’825.65 9’851’133.40 1’399’740.91
CHARGES Afrique Asie Amérique latine/Caraïbes Europe de l’Est, Caucase, Asie centrale Coordination, encadrement des programmes Dépenses pour les projets internat.
109’362’162.28
3
1 Produit de l’acquisition de fonds 21,3 % 2 Contributions de la DDC aux programmes 8,0 % 3 Mandats de la DDC 47,1 % 4 Contributions d’organisations aux projets 18,1 % 5 Recettes services de conseils 2,4 % 6 Recettes du commerce équitable 2,5 % 7 Autres revenus d’exploitation 0,6 %
DÉPENSES (Total CHF 133’800’627.80)
93’323’034.02
7
5’117’235.14 5’675’095.70 3’388’101.90
4’947’404.66 4’735’174.96 3’332’038.32
Secrétariat général Recherce de fonds
4’562’183.73 5’695’849.05
4’168’884.65 5’307’961.58
10’258’032.78
9’476’846.23
133’800’627.80
115’814’498.19
333’727.07
-246’920.54
997’548.30 -280’815.41
616’273.91 14’269.51
5
1’050’459.96
383’622.88
6
167’272.85
13’740.28
7
1’217’732.81
397’363.16
Dépenses pour la fourniture de prestations Résultat d’exploitation Résultat financier Autres résultats Résultat annuel avant résultat du fonds Résultat du fonds Résultat annuel, affectation au capital libre amassé
9 10 1
6
Dépenses pour les services de conseils Dépenses pour les projets en Suisse Dépenses pour le commerce équitable
Secrétariat général et recherce de fonds
8
5 4
3 2
1 2 3 4
8 9 10
Afrique 24,5 % Asie 32,9 % Amérique latine/Caraïbes 14,4 % Europe de l’Est, Caucase et Asie centrale 8,7 % Dépenses pour les projets internationaux 1,3 % Dépenses pour les services de conseils 3,8 % Dépenses pour les projets en Suisse 4,2 % Dépenses pour le commerce équitable 2,5 % Secrétariat général 3,4 % Recherche de fonds 4,3 %
32 Partenaires et donateurs
NOUS REMERCIONS Sans les généreuses contributions de nos partenaires, membres et donateurs, le travail réalisé par HELVETAS Swiss Intercooperation serait impossible. Nous remercions l’ensemble des institutions mentionnées pour leur soutien. Nous remercions également l’ensemble des particuliers et institutions qui ne souhaitent pas être mentionnés.
CONFÉDÉRATION ET CANTONS DDC, Direction du développement et de la coopération • SECO, Secrétariat d’Etat à l’économie • FEDEVACO, Fédération Vaudoise de Coopération • FGC, Fédération Genevoise de Coopération • FOSIT, Federazione delle ONG della Svizzera italiana • Canton d’Argovie • Canton d’Appenzell Rhodes-Extérieures • Canton de Bâle-Ville • Canton de Berne • Canton de Glaris • Canton des Grisons, Département de l’éducation, de la culture et de l’environnement • Canton de Soleure • Canton du Tessin • Canton de Vaud • Canton de Zurich • République et canton de Genève VILLES ET COMMUNES Aarau • Baar • Baden • Bioggio • Cossonay • Elgg • Erlenbach • Erlenbach im Simmental • Frauenfeld • Genève • Grenchen • Hedingen • JouxtensMézery • Küsnacht • Lausanne • Lugano • Maur • Münsingen • Muri bei Bern • Onex • Plan-les-Ouates • Rapperswil-Jona • Riehen • Schaffhouse • Sorengo • St. Gall • Wettingen • Vernier • Winterthour • Yvonand • Zollikon • Zurich FONDATIONS Albert Jenny Stiftung • Chaîne du Bonheur • Educasa Stiftung • Ernst Göhner Stiftung • Ferster-Stiftung • Fondation Agnès Delachaux • Fondation Bienfaisance • Fondation d’utilité publique Symphasis • Fondation Ensemble • Fondation faîtière d’utilité publique Accentus • Fondation Gertrude Hirzel • Fondation Johann et Luzia Graessli • Fondation Megguy et Charlotte Renard • Foundation for Agricultural Education in Developing Countries • Franco Mambretti Stiftung für Kinder • Fürsorge- und Bildungsstiftung • Gebauer Stiftung • Giessenbach Stiftung • Greendale Charitable Foundation • Happel Stiftung • Hedwig Rieter-Stiftung • Jacobs Foundation • Julius Bär Stiftung • Laguna Foundation • Leopold Bachmann Stiftung • Medicor Foundation • René und Susanne Braginsky-Stiftung • Rosa und Bernhard Merz-Stiftung • Solaqua Stiftung • Stefanie und Wolfgang Baumann Stiftung • Stiftung ESPERANZA – kooperative Hilfe gegen Armut • Stiftung Hoja Verde • Stiftung Lanfrosa • Stiftung Mercator Schweiz • Tarbaca Indigo Foundation • Tibetania Stiftung • Valüna Stiftung • Von Duhn Stiftung ENTREPRISES AIL (Aziende Industriali di Lugano) • Bachema SA • BSI Bank Limited • Chocolats Halba • CHUV, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois • Claro Weltladen • Elektrizitäts- und Wasserwerk Wettingen • Fent SA • Fonds Coop pour le développement durable • Frei + Krauer SA • FS Geotechnik SA • Geberit International SA • Hartung Engineering GmbH • Hug Verlag SA • Industrie- und Finanzkontor • Ingenieurbüro Frommelt SA • Loterie Romande • Migros-Genossenschafts-Bund • Philippe C. Biedermann Consulting • Pini Swiss Engineers • Play’n’help SA • Pratohaus SA • Preziofin SA • Ricola SA • Services Industriels de Genève SIG • SIGE Service Intercommunal de Gestion • Soder R. Baugeschäft SA •
Helvetas a bonne réputation au Un tourisme plus équitable comme « «contribution Tessin. Je le constate toujours lorsque au développement économique est une vision qu’Helvetas partage avec nous. C’est pourquoi nous l’avons invitée à présenter des produits du commerce équitable lors de notre Fernwehfestival à Berne.
»
Dany Gehrig, CEO de l’agence de voyages GLOBETROTTER TRAVEL SERVICE
j’entreprends des démarches auprès de responsables de communes ou du canton. Les projets sont présentés de façon claire et leur réalisation est convaincante.
»
Pietro Veglio, président de la FEDERAZIONE DELLE ONG DELLA SVIZZERA ITALIANA
© Flurina Rothenberger
© Christian Bobst
33
Swan Analytische Instrumente SA • Top-Team-Sanitär-Installations GmbH • Victorinox SA • Vivell + Co. SA ONG, ORGANISMES ET ASSOCIATIONS Association El Puente • Evang.-Ref. Kirchgemeinde Küsnacht • Evang.-Ref. Kirchgemeinde Lyss • Frauenfelder 2 Stunden Lauf • Gruppe Welt Oberamt • EPER Entraide Protestante Suisse • Kath. Pfarramt Küssnacht a.R. • Projektgruppe Schlatt • Rotary Club Oberer Zürichsee • SEC Société Suisse des employés de commerce • SPET, Society for Promotion of Education and Training • Verein Ethiopian Enterprises • Viva con Agua Schweiz •WIR TEILEN Fastenopfer Liechtenstein • WWF • ZH2O – drink and donate BAILLEURS DE FONDS ET PARTENAIRES INTERNATIONAUX ADA, Austrian Development Agency • AFD, Agence Française de Développement • AfDB, African Development Bank • Agridea • Agriterra • AIM Association Internationale de la Mutualité • Banque mondiale • Caritas Luxembourg • CDKN, Climate and Development Knowledge Network • Croix Rouge Malienne • DFID, Department for International Development, UK • EuropeAid, EU • FAO, Food and Agriculture Organisation of the United Nations • FCA • GEF Global Environment Facility • GIZ Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit • Government of Ethiopia • Harewelle International Ltd • ICCO, Interchurch Organisation for Development Cooperation • IDB, InterAmerican Development Bank • iDE • IDRC, International Development Research Centre, Canada • IFAD International Fund for Agricultural Development • IMC Worldwide Ltd • ITTO, International Tropical Timber Organisation, Japan • IUCN, International Union for Conservation of Nature • KfW Entwicklungsbank • KIT/CFC Royal Tropical Institute, NL • LED, Liechtensteinischer Entwicklungsdienst • NIRAS • ÖAR-Regionalberatung GmbH • OXFAM Hong Kong • OXFAM International • Peru Opportunity Fund • PROTOS, Belgique • RAIN, Rainwater Harvesting Implementation Network • RRI, Rights and Resources Initiative, USA • SIDA, Swedish International Development Cooperation Agency • SNIS Swiss Network for International Studies • Starbucks Coffee Company • UEMOA, Union Économique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest • UNDP, United Nations Development Programme • UNICEF, Mali • UNPCB, Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina Faso • US Department of State, USA • USAID, United States Agency for International Development, USA • WCS Wildlife Conservation Society • WFP, UN World Food Programme SPONSORS Banque Alternative Suisse • Geberit Distribution SA • Globetrotter Club SA • Globetrotter Tours SA • Globetrotter Travel Services SA • Henkel & Cie. SA Les donateurs institutionnels sont mentionnés à partir d’un soutien de 3000 francs.
et élargir les compétences Ce que nous mangeons a une in«des Renforcer « paysannes et des petites entreprefluence globale sur l’environnement et les neuses au Guatemala grâce au travail d’Helvetas – qui encourage la qualité et non la compassion – nous motive à faire un travail bénévole engagé à Genève.
»
Cecilia Viscarra, coordinatrice du GROUPE RÉGIONAL DE GENÈVE
conditions de vie dans le monde. Helvetas démontre comment chacun peut se responsabiliser au quotidien. C‘est pourquoi nous apportons notre soutien à l’exposition «Nous mangeons le monde».
»
Nadine Felix, directrice de la FONDATION MERCATOR SUISSE
34 Structure organisationnelle
L’ORGANISATION HELVETAS Swiss Intercooperation est une association indépendante du point de vue politique et confessionnel. Son organe suprême est l’assemblée générale. Elle édicte les statuts, approuve le rapport annuel et élit le Comité central ainsi que le président. Le comité central est l’organe de direction stratégique.
LE COMITÉ CENTRAL Président: Elmar Ledergerber, Zurich, Dr. oec. HSG, lic. phil. I, ancien maire de la ville de Zurich. Depuis 2010
Françoise de Morsier Heierli, Berne, lic. sc. éco. spécialiste de questions du développement. Depuis 2011
Anita Müller, Zurich, Dr. phil. I, dès le 1 juin 2014 Directrice de l‘Institut Suisse Jeunesse et Médias. Depuis 2011
Vice-présidente: Therese Frösch, Berne, Conseillère sociale, a. conseillère nationale, a. directrice des finances de la Ville de Berne. Depuis 2013
Ruth Egger Tschäppeler, Stäfa, Dr. oec. publ., conseillère en développement rural. Depuis 2011
Fenneke Reysoo, Cully VD, Dr. sc. soc., directrice scientifique Programme Gender and Global Change IHEID. Depuis 2011
Rudolf Baumgartner, Zurich, Dr. oec. publ., Prof. émérité NADELETHZ. Depuis 2011
Richard Gerster, Richterswil, Dr. oec. HSG, conseiller et publiciste. Depuis 2009
Oswald Sigg, Berne, Dr. rer. pol., ancien vice-chancelier, journaliste. Depuis 2009
Serge Chappatte, Avry-sur-Matran, lic. sc. éco et soc., ancien vice-directeur DDC. Depuis 2011
André Kuy, Zurich, docteur en droit, avocat, MPA. Depuis 2005
Pierre-Etienne Weber, Rheinfelden, MBA/lic. oec. HSG, conseiller en développement, gestion d’entreprise et formation de cadres. Depuis 2005
Rudolf Dannecker, Hinterkappelen, Dr. phil. I, historien, ancien vice-directeur DDC. Depuis 2003
André Lüthi, Berne, expert en tourisme diplômé, directeur Globetrotter Travel Service et Globetrotter Group. Depuis 2009
Guillaume de Buren, Lussy-sur-Morges, lic. rel. intern., doctorand sc. IDHEAP Lausanne. Depuis 2011
Dick F. Marty, Lugano, docteur en droit, ancien conseiller aux États, conseiller en matière juridique et économique. Depuis 2006
ASSOCIATION D’INTÉRÊTS Les contacts et mandats pertinents de la direction et du comité central figurent dans le rapport financier sur www.helvetas.ch/rapportannuel.
ORGANISATIONS PARTENAIRES
GROUPES RÉGIONAUX
Conformément aux prescriptions du ZEWO et au NPO-Code, les contacts et les mandats de personnes déterminants pour l’activité d’Helvetas ainsi que la liste des organisations partenaires sont mentionnés dans le rapport financier d’Helvetas. Celui-ci peut être commandé au secrétariat ou consulté sur www.helvetas.ch/rapportannuel Agridea développement de l‘agriculture et de l‘espace rural • Alliance2015 • Alliance Sud • Cinfo • CIEA Centre International d’Etudes Agricoles • EAWAG Institut fédéral pour l’aménagement, l’épuration et la protection des eaux • End Water Poverty Coalition • FoBBIZ Forum suisse pour la formation professionnelle et la coopération internationale • HAFL Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires • ICCO Interchurch Organisation forDevelopment Cooperation (NL) • IFOAM International Federation of Organic Agriculture Movements • KFPE Commission suisse pour le partenariat scientifique avec les pays en voie de développement • Knowledge Management for Development • KOFF/Swisspeace • Max Havelaar Suisse • Skat Consulting et Skat Foundation • Swiss DRR NGO Platform • Swiss Fair Trade • Swiss Water Partnership • Swiss Water & Sanitation NGO Consortium
Les groupes régionaux soutiennent les efforts déployés par HELVETAS Swiss Intercooperation tant sur le plan moral que matériel. Ils aident au niveau des relations publiques, organisent des événements et campagnes de collecte.
LA DIRECTION L’assemblée générale est l’organe suprême de l’association et se réunit une fois par an. Elle élit les membres du comité central. Le comité central est responsable des stratégies d’HELVETAS Swiss Intercooperation. Il supervise la direction et approuve le règlement ainsi que le budget annuel. La direction dirige l’ensemble des activités d’HELVETAS Swiss Intercooperation dans le pays et à l’étranger. Elle est responsable de la planification et de la mise en œuvre des projets, programmes et actions dans le pays et à l’étranger. *Membres de la direction
LE CONSEIL CONSULTATIF Le conseil consultatif est élu par le coLe conseil consultatif se compose de personnalités qui soutiennent l’engagement d’HELVETAS Swiss Intercooperation face au public et à la sphère politique. Sont également membres Elmar Ledergerber et Dick Marty comme représentants du comité central.
Peter H. Arbenz, Winterthour, lic. rer. publ. HSG, conseiller en développement de stratégies et gestion d’entreprises, président d‘honneur
Directeur* Melchior Lengsfeld
Codirection Services de conseils Peter Schmidt
Mario Fehr, Zurich, licencié en droit, Conseiller d’État
Directeur adjoint/ Codirection Programmes internationaux* Remo Gesù
Direction Communication et Fundraising* Stefan Stolle
Bastien Girod, Zurich, Dr. sc. nat., Conseiller national
Codirection Programmes internationaux* Annette Kolff
Direction Finances et Services* Erich Wigger
Kathy Riklin, Zurich, Dr. sc. nat. ETH, Conseillère national
Codirection Services de conseils* Rupa Mukerji
Direction Commerce équitable Tobias Meier
Géraldine Savary, Lausanne, lic. sc. pol., Conseillère aux États
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Swiss Intercooperation
HELVETAS Swiss Intercooperation Weinbergstrasse 22a, CH-8001 Zürich Telefon: +41 (0)44 368 65 00, Fax: +41 (0)44 368 65 80 info@helvetas.org Siège de Berne Maulbeerstrasse 10, CH-3001 Bern Telefon: +41 (0)31 385 10 10, Fax +41 (0)31 385 10 09 info@helvetas.org Bureau Suisse romande Chemin de Balexert 7-9, CH-1219 Châtelaine Téléphone: +41 (0)21 804 58 00, Fax: +41 (0)21 804 58 01 romandie@helvetas.org Ufficio Svizzera italiana Via San Gottardo 67, CH-6828 Balerna Teléfono: +41 (0)91 820 09 00, Fax+41 (0)91 820 09 01 svizzeraitaliana@helvetas.org www.helvetas.ch